Construit au cœur du plus grand parc forestier clos d’Europe (environ 50 km² ceint par un mur de 32 km de long), il s'agit du plus vaste des châteaux de la Loire. Il bénéficie d'un jardin d'agrément et d'un parc de chasse classés Monuments historiques.
Le site a d'abord accueilli un château fort construit au XIVe siècle. L'origine du château actuel remonte au XVIe siècle et au règne du roi de France François Ier qui supervise son édification à partir de 1519.
Le château et son domaine se sont vus octroyer plusieurs distinctions : inscription au patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) en 1981; classement depuis 2000 dans la zone de classement de la région naturelle du Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire ainsi que dans le réseau Natura 2000 en 2006. Il est également classé sur la première liste française de Monuments historiques en 1840, est reconnu Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) depuis 2005 et constitue l'une des composante du réseau des résidences royales européennes.
![Image](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/95/Chambord_North_Face.jpg/800px-Chambord_North_Face.jpg)
Le nom de Chambord - du celte cambo-ritos - signifie « passage sur la courbe », c'est un gué à la courbe d'une rivière. Ce gué crée un marécage sur lequel se construit un pont mentionné dès 1307 dans le testament du Comte de Blois, Hugues II de Blois-Châtillon.
Le château est situé dans la région naturelle de la Sologne, sur une courbe du Cosson, petit affluent du Beuvron, lui-même affluent de la Loire, à environ 6 km de la rive gauche de la Loire.
Il est positionné à 14 km à l'est de Blois, à 47 km au sud-ouest d'Orléans et 164 km au sud de Paris, sur le territoire de la commune française de Chambord, dans l'arrondissement de Blois, le département de Loir-et-Cher et la région Centre.
Les lignes d'autocars 2 et 18 du réseau de transports en commun des Transports du Loir-et-Cher (TLC) desservent le domaine de Chambord depuis la gare ferroviaire de Blois.
La route départementale 33 traverse le domaine. La sortie 16 de l'autoroute A10 est située à 14 km au nord du château.
Chambord accueille un château dès la fin du Haut Moyen Âge au Xe siècle. Il s'agit alors d'un château fortifié destiné aux Comtes de Blois. Thibault IV et sa veuve y signent des chartes à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle
Comme l'ensemble des possessions des Comtes de Blois, le château de Chambord passa de la maison de Châtillon, à celle des ducs d'Orléans en 1397, avant d'être rattaché à la couronne de France lorsque Louis d'Orléans devint Louis XII de France en 1498
![Image](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/07/Jean_Clouet_001.jpg/475px-Jean_Clouet_001.jpg)
Portrait de François Ier, réalisé par Jean Clouet vers 1525
En 1516, François Ier, roi de France depuis 1515, revient d'Italie avec Léonard de Vinci et le désir de réaliser un grand édifice dans le style de la Renaissance italienne.[réf. nécessaire]
En 1519, le site de Chambord est choisi pour ouvrir le chantier d'une résidence de chasse sur l'emplacement de l'ancien château fort qui se voit rasé pour les besoins de la cause. La résidence de chasse se transforme rapidement en une immense création architecturale d'une haute ambition, une nouvelle « merveille du monde » destinée à immortaliser son constructeur, François Ier, le « prince architecte ».
Les travaux sont stoppés entre 1522 et 1526, période occupée par la sixième guerre d'Italie.
À partir de 1526, 1 800 ouvriers[réf. nécessaire] travaillent à la construction du château. Plusieurs maître-maçons se succèdent ou travaillent simultanément, on peut citer Jacques Sourdeau, Pierre Nepveu et Denis Sourdeau.
L'empereur du Saint-Empire romain germanique, Charles Quint, grand rival du roi de France, est accueilli à Chambord par François Ier, dans la nuit du 18 au 19 décembre 1539, alors qu'il quitte Bruxelles pour Madrid. Le cortège est reçu par des ballets et des jonchées de fleurs dans un somptueux décor de tapisseries, dans ce qui n'est alors que le donjon du château encore en construction.
Le logis du Roi est réalisé dans la partie Est du château entre 1540 et 1544. Les arcades des galeries et leurs escaliers à vis sont ajoutés vers 1545.
François Ier meurt en 1547. Le roi a finalement passé très peu de temps (72 nuits au total) à Chambord. Il a pris l'habitude de disparaitre en forêt pour y chasser en compagnie d'un petit groupe d'intimes - composé de beaucoup de dames - que les contemporains appellent la « petite bande » du roi.
La construction de l’aile de la chapelle s'achève en 1556 sous le règne d'Henri II et des travaux de consolidation sont réalisés en 1566 sous le règne de Charles IX.
La période qui suit ne bénéficie pas au château. Il apparait trop éloigné des lieux de séjours habituels de la Cour et semble promis à une lente disparition. Henri III, qui règne de 1574 à 1589, puis Henri IV, de 1589 à 1610, n'y résident pas et n'y entreprennent pas de travaux.
Louis XIII, sur le trône de 1610 à 1643, s'y rend pour la première fois en 1614, à l'âge de treize ans. Il n'y retourna qu'une seule fois en revenant de Bordeaux avec la nouvelle reine Anne d'Autriche en 1616.
En 1639, Louis XIII le donne à son frère cadet Gaston d'Orléans qui avait reçu en apanage le comté de Blois en 1626.[réf. nécessaire] Ce dernier y entreprend une restauration entre 1639 et 1642.
Louis XIV, au pouvoir de 1643 à 1715, se rend pour la première fois à Chambord en 1659. Il y retourne en 1660, tout comme son père, en revenant de Fontarrabie, accompagné de la reine Marie-Thérèse d'Autriche.
Le Roi se rend parfois à Chambord accompagné par la troupe de Molière qui y joue devant lui deux comédie-ballets accompagné de musiques de Jean-Baptiste Lully et de chorégraphies de Pierre Beauchamps : Monsieur de Pourceaugnac est joué le 6 octobre 1669 et Le Bourgeois gentilhomme le 14 octobre 1670 à l'occasion de la venue en France d'une ambassade turque.
Louis XIV fait entreprendre de grandes transformations au château entre 1680 et 1686: la chapelle est couverte et les quatre appartements du vestibule nord du premier étage sont reliés en enfilade pour en faire son logis.
Il réside à Chambord en présence de Madame de Maintenon en 1685.
Le règne de Louis XIV voit également la création d'un parterre devant la façade Nord ainsi que le canal du Cosson.
![Image](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c6/ChateauDeChambord.jpg)
Tableau représentant le château et son domaine réalisé en 1722 par Pierre-Denis Martin
Le 10 décembre 1700, le roi d'Espagne Philippe V effectue une visite au château en compagnie des ducs de Berry et de Bourgogne.
Le compositeur Louis Homet, alors en place à Orléans, occupe le poste de maître de musique à Chambord de 1714 à 1731.
Le règne de Louis XV s'étend de 1715 à 1774. Au cours de cette période, de 1725 au 25 août 1733, le château est occupé par son beau-père, Stanislas Leszczyński, roi détrôné de Pologne puis duc de Lorraine et de Bar.
Le château reste inhabité pendant 12 ans. Le 25 août 1745, Louis XV en fait don au maréchal Maurice de Saxe qui en devient gouverneur à vie. Il y fait notamment construire des casernes pour son régiment mais ne réside pas au domaine et ne le visite qu'en 1748.
Après la mort de Maurice de Saxe en 1750, l'un de ses neveux, Auguste-Henri de Frise, comte de Friesen, en devient le gouverneur jusqu'en 1755.
Avec la Révolution française, les habitants des villages limitrophes réinvestissent l'espace et prennent leur revanche. Les grands animaux sont décimés, les arbres coupés ou ravagés par le pacage des troupeaux. Les dévastations sont telles que l'on doit envoyer un détachement du Régiment de Royal-Cravate pour faire arrêter les pillages en mai 1790 puis un détachement du 32e régiment d'infanterie en 1791, pour rétablir un semblant d'ordre. Entre octobre et novembre 1792, le gouvernement révolutionnaire fait vendre le mobilier qui n'a pas été volé, les enchères s'accompagnant de pillages nocturnes. Les fenêtres et les portes sont arrachées ainsi que les plombs ornant les combles du donjon. Un état des lieux dressé le 29 prairial an IV, (17 juin 1796) confirme le désastre.
![Image](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/97/StichSchlossChambord1860.jpg/800px-StichSchlossChambord1860.jpg)
Gravure représentant la façade nord du château vers 1860
Le 13 messidor, an X (2 juillet 1802), le premier consul Napoléon Bonaparte attribut le château à la quinzième cohorte de la Légion d'honneur, mais ce n'est que deux ans plus tard que le général Augereau visite finalement le château dévasté par les pilleurs, et dans un état de délabrement avancé. Il fait fermer les portes du parc et réparer l'enceinte et sauve le domaine, en dépit des protestations de la population.
Sous le Premier Empire, l'empereur Napoléon Ier décide de créer au château une maison d'éducation pour les filles des titulaires de la Légion d'honneur, en 1805, mais cette décision reste sans suite. Le château est soustrait à la Légion d'honneur et réuni à la couronne, avant d'être rebaptisé « principauté de Wagram » et donné le 15 août 1809 au maréchal Louis-Alexandre Berthier,prince de Neuchâtel et Wagram, en récompense de ses services, avec une rente de 500 000 francs. Berthier ne vint qu'une fois à Chambord en 1810, pour une partie de chasse. À sa mort en 1815, le château est mis sous séquestre avant d'être mis en vente en 1820 par sa veuve Marie-Élisabeth de Bavière, incapable de faire face aux dépenses.
En 1821, grâce à une souscription nationale, qui l'offre au jeune Henri d'Artois, duc de Bordeaux, né l'année précédente, sept mois après l'assassinat de son père, le duc de Berry et, pour cette raison, baptisé « l'enfant du miracle ». Installé tout près, en Touraine, Paul-Louis Courier, dans son retentissant pamphlet, Simple discours de Paul-Louis vigneron de la Chavonnière aux membres du Conseil de la commune de Véretz, protestera notamment contre cette souscription. Cette virulente protestation l'enverra purger deux mois de prison à Sainte-Pélagie.
Après les Trois Glorieuses en 1830, le prince et chef de la branche aînée des Bourbons prendra, en exil, le titre de courtoisie de « comte de Chambord ». Avant cela, Charles X l'aura occupé brièvement et le fait restaurer sommairement. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870 il sert d'hôpital de campagne. Le comte de Chambord y réside très brièvement en 1871, et y lance un manifeste aux Français, appelant à la restauration de la monarchie et du drapeau blanc. Après 1883, le château appartient à l'ancienne famille régnante du duché de Parme, le duc Robert de Parme l'ayant hérité de son oncle maternel, le comte de Chambord.
Le domaine, racheté onze millions de francs-or au duc de Parme, le prince Élie de Bourbon, devient la propriété de l'État français le 13 avril 1930. La gestion et l'exploitation est partagée entre l'administration des domaines, les Eaux et forêts, et les monuments historiques. Cette décision est entérinée après la Seconde Guerre mondiale le 19 juillet 1947.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le château devient le centre de triage des trésors des musées nationaux de Paris et du Nord de la France, qu'il faut évacuer et protéger des bombardements allemands. Des conservateurs et des gardiens montent alors la garde pour défendre certaines œuvres du musée du Louvre entreposées dans le château. Certaines comme la Joconde ne restent que quelques mois, mais d'autres demeurent à Chambord pendant toute la durée de la guerre. Ainsi, dès le 28 août 1939, la Joconde part pour Chambord, accompagnée de 50 autres tableaux exceptionnels. Ce sont bientôt trente-sept convois, et 3 690 tableaux qui quittent ainsi le Louvre pour Chambord, puis vers des refuges, disséminés plus au sud.
Après avoir échappé de peu aux bombardements, au crash d'un bombardier B-24 américain en 1944, et à un incendie, le 7 juillet 1945 qui réduit en cendres les combles du canton sud, c'est avec le rapatriement progressif des œuvres du Louvre vers Paris, en 1947 que commence une grande remise à niveau de près de trente ans, menée dès 1950 sous la direction de l'architecte Michel Ranjard puis par Pierre Lebouteux, à partir de 1974 de ce qui est devenu une attraction touristique majeure.
Les combles sont reconstruits entre 1950 et 1952, la tour de la chapelle restaurée entre 1957 et 1960, ainsi que le logis de François Ier en 1960 et les offices en 1962. Dans le parc, le canal est de nouveau creusé en 1972 et les fausses braies dégagées.
En 1981, le domaine est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Les travaux recommencèrent en 1998, sous la direction de Patrick Ponsot, pour la réfection des terrasses, des balustrades des donjons ainsi que de l'aile antérieure des offices.
Des spectacles dits Son et lumières se déroulent au domaine depuis le 30 mai 1952.
![Image](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/db/France_Loir-et-Cher_Chambord_Chateau_panorama.jpg/799px-France_Loir-et-Cher_Chambord_Chateau_panorama.jpg)