l'importance de l'éducation

[charlot]

je suis tombé sur ce témoignage et j'en revenais pas, c'étais ca la mentalité ancienne au québec en plus.

sur ce site ici : http://www.cairn.info/article_p.php?ID_ ... H_106_0089


Les sources orales laissent entrevoir diverses manières d’intérioriser le message religieux. Citons d’abord le témoignage d’un couple à faible revenu, marié en 1942, dont la femme était très religieuse et l’homme moins, qui a utilisé la méthode Ogino sans la comprendre jusqu’à ce que l’épouse ait fait trois fausses couches et donné naissance à sept enfants, après quoi le couple s’est autorisé à utiliser le coït interrompu avec la complicité silencieuse d’un clerc [13] : Q. : « Avec toutes vos difficultés, vous n’avez pas pensé essayer autre chose que la méthode Ogino ? » R. : « On n’était pas connaissants, c’était mourir ou vivre hein ! je pense que c’était ça, là, y avait pas d’autres choses. On connaissait pas assez d’affaires. C’est curieux, vous savez, les médecins de famille dans ce temps là, il me semble qu’y auraient pu nous dire quoi faire, mais c’était pas leur travail. On leur demandait pas non plus qu’est-ce qu’on aurait pu faire. C’était normal comme ça. On avait une manière de vivre, si vous voulez, on n’était pas malheureux […] pas seulement nous autres qui étaient comme ça, je pense que tout le monde acceptait ce qui lui arrivait. C’est ça exactement. Parce que, quand même, on était entouré… une famille, sept enfants. C’est curieux, y avait aucune critique dans ce temps là [… ]. » Q. : « Vous ne disiez pas par exemple : “Les prêtres exagèrent de nous interdire d’empêcher la famille” ? » R. : « Non. Non, non, absolument pas, puisqu’on allait à [la] confesse pis y nous disaient rien. C’est eux autres qui étaient l’autorité en fin de compte. Y connaissaient la chose. On se fiait sur ça nous autres. On n’était pas assez instruit non plus. C’était mieux comme ça aussi qu’on soit pas […] Si y avait fallu être malheureux. Disons, si on avait été des révoltés si vous voulez. » Ce témoignage est exemplaire d’une attitude empreinte de fatalisme, d’humilité, de pauvre estime de soi, d’impuissance à maîtriser le cours de sa vie, mais de confiance naïve en ceux qui dirigent les destinées des hommes sur la terre comme au ciel.