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#1696 Message par saintluc »

1534
18 octobre
L'Affaire des "placards"
Imprimés à Neuchâtel sous l'instigation du pasteur François Antoine Marcourt, les "placards" sont des affiches protestantes. Elles s'opposent à la messe et accusent le pape de l'avoir instauré dans le but d'asseoir son pouvoir. Elles sont "placardées" dans la nuit du 17 au 18 octobre dans toute la France, jusque dans les appartements du roi François Ier à Amboise. Selon les protestants de l'époque les "placards" sont des : "Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe royale". Cet épisode aura des conséquences dramatiques pour les protestants de France. François Ier, croyant au complot, décidera de faire la chasse aux "hérétiques". L'affaire des "placards" mettra un terme à la tolérance religieuse qui régnait en France depuis quelques années.
Voir aussi : François Ier - Histoire du Protestantisme - Histoire de la Chrétienté



1646
18 octobre
Décès d'Isaac Jogues
Isaac Jogues a eu une mort peu commune, le 18 octobre 1646 : Il a été décapité, scalpé et son corps jeté dans une rivière, par les Iroquois avec lesquels il vivait dans l'état de New York. C'était un missionnaire jésuite qui a connu une vie bien difficile et dangereuse, souvent capturé et torturé, et qui a continué à vouloir sauver des âmes toute sa vie durant. Il a été canonisé en 1930 par le Pape Pie XI.
Voir aussi : Missionnaire - Jésuite - Assassiné - Histoire de la Politique



1667
18 octobre
Début du règne de Yohannès Ier d'Éthiopie
Yohannès Ier d'Éthiopie, surnommé le Juste, succède à Fazilida en tant que Négus d'Éthiopie en 1667. Il entreprit de nombreuses expéditions contre les Agao du sud du lac Tana et contre le Lasta, et empêche les musulmans de s'installer à Gondar. Il bâtit dans cette même le pavillon de la Chancellerie, l'église de Saint-Antoine et la Bibliothèque. Son fils Lyasou le Grand le remplace en 1682.
Voir aussi : Histoire des Sacres



1678
18 octobre
Mort de Jacob Jordaens
Jacob Jordaens meurt le 18 octobre 1678. Ce peintre flamand est l'un des plus grands de l'école d'Anvers. Influencé par Rubens et l'école de Venise du XVIe siècle, il suit les enseignements d'Adam Van Noort. Ses ½uvres les plus célèbres sont "Le roi boit" (1640), "Le Christ chassant les marchands du Temple" (1650) ou encore "Allégorie de la fécondité" (1625).
Voir aussi : Peintre - Mort - Flamand - Anvers - Histoire de la Peinture



1685
18 octobre
Louis XIV révoque l'Edit de Nantes
Le roi soleil met fin à 87 ans de tolérance religieuse en abolissant l'édit de Nantes (signé par son grand-père Henri IV en 1598) au profit de l'édit de Fontainebleau. Louis XIV ne conçoit pas que plusieurs religions puissent coexister dans son royaume et veut en finir avec les huguenots. Avec ce nouveau décret, la religion catholique n'est plus que la seule autorisée en France. L'édit de Fontainebleau interdit le protestantisme, les temples et les écoles réformés doivent être détruits. Les pasteurs sont contraints à l'exil. Les fidèles protestants sont eux obligés de rester. Mais beaucoup partiront vers l'étranger, à Londres, Genève ou Amsterdam, privant la France d'une bonne partie de l'élite intellectuelle et économique.
Voir aussi : Louis XIV - Histoire de l'Edit de Nantes - Histoire des Bourbons



1748
18 octobre
Signature du second traité d’Aix-la-Chapelle
Afin de mettre un terme à la guerre de succession d’Autriche, un congrès réunit les puissances en cause et aboutit à la restitution quasi-totale des territoires conquis. La Prusse, sous Frédéric II garde la Silésie. Les duchés de Parme et de Plaisance reviennent au gendre de Louis XV, don Philippe. Marie-Thérèse et François Ier restent sur le trône d’Autriche en respect de la Pragmatique sanction (héritage de l’empire Habsbourg de Charles VI). C’est également lors de cet accord que Louis XV doit accepter le pouvoir hanovrien et protestant d’Angleterre. Enfin, l’Angleterre redonne à la France Louisbourg, en Nouvelle-Écosse (Canada). Toutefois, la guerre de Sept ans ne tardera pas à éclater, opposant à nouveau ces puissances.
Voir aussi : Habsbourg - François Ier - Louis XV - Marie-Thérèse - Pragmatique sanction - Histoire des Traités



1797
18 octobre
Signature du traité de Campo Formio
La France impose à l'Autriche de signer le traité de Campoformio. Il met fin à la campagne d'Italie menée par le jeune général Bonaparte et partage la république de Venise entre les deux puissances européennes. Cet accord a aussi le mérite d'apporter la paix à un continent en guerre depuis cinq ans, mais ce ne sera que de courte durée.
Voir aussi : Napoléon - Traité - Bonaparte - Histoire du Traité de Campo Formio - Histoire de la Révolution



1797
18 octobre
La Belgique autrichienne est cédée à la France
Suite à sa victoire lors de la bataille de Fleurus, la France avait annexé le territoire belge. Les deux royaumes étaient alors en conflit depuis 1792. Lors du traité de Campo Formio, l’Autriche reconnaît officiellement à la France la possession des terres, qui seront divisées en neuf départements. La Belgique connaîtra un certain développement économique sous l’autorité française.
Voir aussi : Bataille - Histoire de Fleurus - Histoire du Traité de Campo Formio - Histoire des Traités



1854
18 octobre
Manifeste d'Ostende
William L. Marcy ordonne la rédaction du manifeste d'Ostende afin de récupérer Cuba. Les Américains veulent s'approprier l'île de Cuba en l'achetant aux Espagnols pour la somme de 120 millions de dollars. En cas de refus de la part de la couronne espagnole, les Etats-Unis décrètent qu'ils sont en droit de prendre Cuba. Après l'opposition du Parti du sol libre contre ce manifeste, les États-Unis finissent par abandonner leur projet.
Voir aussi : Espagne - états-unis - Cuba - Histoire de la Politique



1944
18 octobre
Tito devient le chef de la Yougoslavie
Le maréchal Josip Broz Tito, devient président de la Yougoslavie à la libération. Ancien secrétaire général du parti communiste yougoslave, il s'est illustré pendant l'occupation allemande, de 1941 à 1944, en organisant le résistance armée. A la tête d'une armée de 800 000 hommes, il libéra le pays, sans aucune aide étrangère. En devenant président de la république Tito fera de la Yougoslavie une démocratie populaire indépendante de l'URSS. Il refusera toujours d'aligner sa politique sur celle du bloc soviétique.
Voir aussi : Président - Tito - Histoire des Elections



1945
18 octobre
Création du Commissariat à l'énergie atomique
Sous l’impulsion de Charles de Gaulle et de Frédéric Joliot-Curie, la France crée le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Le but est alors de poursuivre la recherche nucléaire afin de prévoir ses futures applications. Juliot-Curie sera à sa tête jusqu’à l’appel de Stockholm. Le CEA a notamment pour mission de développer les énergies nucléaires et ses méthodes de retraitement, ainsi que de participer aux programmes de Défense nationale. Il fait désormais parti d’Aréva.
Voir aussi : Dossier histoire du nucléaire - De Gaulle - Joliot-Curie - Histoire de l'Appel de Stockholm - CEA - Histoire de la Physique



1967
18 octobre
Mission accomplie pour Venera 4
La sonde spatiale russe envoie des informations précieuses sur la pression atmosphérique et la température de la planète Vénus. La durée de la transmission des informations durera 94 minutes. Depuis 1961, l'URSS a commencé à envoyer des sondes "Venera" pour explorer Vénus. En 1975, Venera 9 livrera les premières photos du sol vénusien.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Sonde - Histoire de Vénus - Histoire de l'Astronomie



1968
18 octobre
Bob Beamon pulvérise le record du saut en longeur
Aux Jeux Olympiques de Mexico, l'athlète américain améliore le record du saut en longueur de 55 cm, avec un saut à 8,90 mètres. Beamon double son titre olympique de celui de champion de monde. Son record sera battu 23 ans plus tard par Mike Powell, avec un saut à 8,95 mètres, le 30 août 1991 à Tokyo.
Voir aussi : Record du monde - Champion olympique - Saut en longueur - Histoire de l'Athlétisme



1985
18 octobre
La NES sort aux Etats-Unis
La deuxième console de Nintendo, toujours en 8 bits, s’apprête à être un véritable phénomène de société. Sorti deux ans plus tôt au Japon sous le nom de Famicom, elle ne connaît pourtant à ses début qu’un succès limité. Mais portée par des jeux comme Super Mario, Donkey Kong ou Zelda, elle se vendra à des millions d’exemplaires (50 aux Etats-unis). Notons qu’elle ne sera commercialisée en France qu’à partir de 1987.
Voir aussi : Histoire des Jeux vidéo - Console - Histoire de Nintendo - Histoire des Loisirs



1988
18 octobre
Le Français Maurice Allais reçoit le prix Nobel d'économie
L'économiste Maurice Allais reçoit le Nobel pour ses travaux sur la théorie des marchés. Allais est aussi un physicien il étudia la gravitation et le mouvement du pendule paraconique.
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - Histoire de l'Economie



1996
18 octobre
La France adopte le numéro de téléphone à 10 chiffres
A 23 heures, la France (métropolitaine) est désormais découpée en cinq zones de numérotation et le nombre de chiffres passe de 8 numéros à 10. France Telecom instaure ce système pour répondre à l'augmentation croissante des usagés.
Voir aussi : Téléphone - Histoire des Télécommunications



2007
18 octobre
Divorce de Sarkozy
Le divorce du Président de la République Nicolas Sarkozy est officiellement annoncé. C’est la première fois en France qu’un Président est célibataire. Avant même l’élection, les aléas du couple présidentiel alimentaient les gros titres de la presse people et même généraliste. Au mois d’août, l’absence de Cecilia Sarkozy à un dîner avec le couple présidentiel américain, officiellement pour une angine, avait défrayé la chronique.
Voir aussi : Divorce - Sarkozy - Histoire du Mariage


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#1697 Message par saintluc »

Jacob Jordaens (en français parfois Jacques Jordaens et en néerlandais Jacobus Jordaens) est un peintre flamand né à Anvers le 19 mai 1593, mort le 18 octobre 1678.
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Autoportrait avec sa femme et sa fille Elisabeth, 1621-22, Musée du Prado, Madrid.
Jordaens est l'un des plus grands maîtres de la peinture anversoise du XVIIe siècle, avec Rubens et Antoon Van Dyck.

Son père était un marchand de toiles ou de serges. La famille Jordaens appartenait à la bourgeoisie aisée : leur maison se situait dans la « Hoogstraat » (La Rue Haute), une des rues les plus connues pour le commerce de draps à Anvers, et qui conduisait de la Grande-Place au Rivage (les deux places les plus importantes d'Anvers).

Jordaens est baptisé le 20 mai 1593, comme en témoignent les registres baptistaires de l'église de Notre Dame d'Anvers, église catholique. Fils aîné, ses parents auront 10 autres enfants après lui (8 filles et 2 garçons). Son enfance est peu connue, mais il a probablement reçu une éducation suffisante caractéristique de la bourgeoisie de son époque. À partir de 1607, il se forme auprès de Adam van Noort, un peintre flamand dont les tableaux restent d'attribution douteuse. Adam Van Noort était luthérien, mais lors de la Contre-Réforme à Anvers, il doit, de même que sa famille et que certains peintres, dissimuler sa croyance. Jordaens vivra avec la famille Van Noort jusqu'en 1618, composée des parents et de 6 enfants.

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Le Christ chassant les marchands du Temple, vers 1650, musée du Louvre, Paris.
Le 15 mai 1616, il épouse la fille aînée de son maître, Catharina Van Noort, de 4 ans plus âgée que lui. C'est un mariage catholique. De leur mariage naîtront 3 enfants : Elisabeth (1617), Jacques (1625) et Anne Catherine (1629).

Malgré son aisance économique, il ne fera jamais de voyage en Italie, voyage considéré comme nécessaire pour l'éducation d'un artiste.

Certains de ses thèmes privilégiés en peinture étaient : L'adoration des bergers, Le satyre et le paysan, Le petit Jupiter nourri par la chèvre Amalthée ainsi que « Comme les vieux chantent, ainsi les jeunes jouent de la flûte ». Connu pour Le roi boit peint vers 1640, il a été le premier peintre d'Anvers après la mort de Rubens en 1640.

Il collabora plusieurs fois avec Rubens de 1620 à 1640, par exemple pour les œuvres destinées à la décoration de la Torre de la Parada.

En 1671, 7 ans avant sa mort, il se convertit au calvinisme. Jacob Jordaens meurt le 18 octobre 1678, le même jour que sa fille Elisabeth.

Une exposition de Jacques Jordaens a eu lieu à Anvers du 27 mars au 27 juin 1993, à l'occasion de l'évènement "Anvers 93 Capitale culturelle de l'Europe".

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Le roi boit, vers 1640-45, Kunsthistorisches Museum, Vienne.
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L'Enfance de Jupiter (ou Le petit Jupiter nourri par la chèvre Amalthée, vers 1630)
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Le Roi Boit (vers 1640)
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Les quatre évangélistes, vers 1625-30, musée du Louvre, Paris.
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Le Satyre et le Paysan
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#1698 Message par saintluc »

-202
19 octobre
Fin de la deuxième guerre punique
Après avoir écrasé les Carthaginois en Espagne, le général romain Scipion débarque en Afrique du Nord en -204, afin de mettre à mal les Carthaginois. Pendant ce temps, Hannibal poursuit sa progression en Italie, sans trouver l’occasion d’écraser Rome. En difficulté, Carthage finit par appeler son général à l’aide. Hannibal rejoint aussitôt sa patrie pour la défendre mais se heurte au roi Numide, Massinissa, allié à Scipion. En -202, Hannibal essuie une défaite cuisante contre les forces ennemies à Zama. Carthage sera contrainte de céder l’Espagne et les îles méditerranéennes ainsi que de payer de fortes indemnités à Rome. À son retour, Scipion prendra le surnom de "Scipion l'Africain".
Voir aussi : Histoire de Rome - Histoire de Carthage - Dossier histoire des guerres puniques - Hannibal - Histoire de la Rome antique



1676
19 octobre
Mort de Fazil Ahmet Köprülü. Kara Mustafa, devient grand vizir de l'Empire ottoman (fin en 1689)
A la mort du grand Vizir Fazil Ahmet Köprülü, c'est Pacha Kara Mustafa de Merzifon qui prend sa place. Il s'illustre en tant que commandant des troupes de la région de l'Egée et permet à l'Empire ottoman de récupérer la région des Cosaques. En 1681, les Cosaques se rebellent et en 1683, le vizir perd la bataille de Vienne, ce qui l'oblige à retirer ses troupes du territoire hongrois. Le sultan donne l'ordre aux janissaires de l'assassiner.
Voir aussi : Bataille de Vienne - Janissaires - Histoire de la Politique



1691
19 octobre
Décès d'Isaac de Benserade
Isaac de Benserade décède le 19 octobre 1691 à Gentilly. Très populaire à la cour de Louis XIV, il est chargé de divertir le roi en présentant des ballets. Il écrit également des comédies et des poèmes et s'illustre dans le genre « précieux » (qui est critiqué par Molière dans "Les Précieuses ridicules"). Il intègre l'Académie française en 1674 et contribue à la rédaction du Dictionnaire, mais il connaît aussi des échecs littéraires, ce qui l'incite à se retirer dans sa maison à Gentilly.
Voir aussi : Décès - Ballets - Comédies - Histoire de la Musique classique



1718
19 octobre
Naissance de Victor-François de Broglie
Né le 19 octobre 1718 à Paris, Victor-François de Broglie, est un militaire français qui devient maréchal de camp en 1745. Il combat durant la guerre de Sept Ans où il est battu à Rossbach (1757), mais est victorieux à la bataille de Bergen (1759). Il est fait maréchal de France et prince du Saint-Empire romain germanique en 1759, en remerciement de ses actions contre la Prusse. Disgracié en 1761 suite à sa défaite à Vellinghausen, il rentre en France où il devient gouverneur d'Alsace. Durant la Révolution, il mène une armée contre-révolutionnaire. Il part ensuite pour la Russie où il est nommé feld-maréchal en 1797. Il décède en 1804 à Münster.
Voir aussi : Histoire de Paris - Naissance - Militaire - Histoire des Guerres



1781
19 octobre
Cornwallis capitule face aux indépendantistes américains
Les 7500 soldats anglais de la base de Yorktown en Virginie se rendent aux insurgents. Coupé de la mer par la flotte française du comte de Grasse, le général Charles Cornwallis accepte la défaite face aux 16 000 Français et Américains de George Washington, de Lafayette et de Rochambeau qui encerclent la ville de Yorktown. Cette ultime bataille marque la fin de la guerre d’indépendance américaine. Deux ans plus tard, les treize colonies d'Amérique du Nord seront définitivement libérées du joug britannique.
Voir aussi : Bataille - Indépendance - Dossier histoire des grandes batailles - Dossier histoire des Etats-Unis : la guerre d'Indépendance - George Washington - Histoire des Guerres



1813
19 octobre
Fin de la bataille des Nations
Au terme d'une bataille acharnée qui a duré trois jours, l'armée napoléonienne s'incline face aux alliés (Prusse, Russie, Angleterre, Autriche, Suède, Bavière). Napoléon est obligé de battre en retraite sur le Rhin et franchit le pont de Lindenau avant qu'il ne soit détruit. La défaite de l'empereur marque les premiers signes de faiblesse de son pouvoir. Dès le départ des de la Grande Armée, l'Allemagne est libérée. L'occupation française est terminée.
Voir aussi : Bataille - Napoléon - Dossier histoire des grandes batailles - Histoire de la Grande armée - Histoire de l'Empire



1873
19 octobre
Rimbaud publie Une saison en enfer
Imprimé en Belgique, le recueil de poèmes de Rimbaud paraît alors qu'il n'a que 18 ans. Deux ans plus tard il fera ses adieux à la poésie et partira pour l'Ethiopie.
Voir aussi : Rimbaud - Histoire de la Poésie



1930
19 octobre
Record du monde du km pour Jules Ladoumègues
Le champion français de demi-fond, remporte le titre olympique du kilomètre en 2,23 minutes. Accusé de pratiquer le sport en professionnel, Jules Ladoumègue sera suspendu en 1932 par la Fédération Française d'athlétisme.
Voir aussi : Record du monde - Champion olympique - Histoire de l'Athlétisme



1984
19 octobre
Assassinat du prêtre Jerzy Popieluszko
A 37 ans le prêtre polonais Jerzy Popieluszko est enlevé à Varsovie par les forces de sûreté polonaises. Proche du syndicat "Solidarnosc", il est accusé de dissidence par le régime communiste. Torturé à mort, son corps sera retrouvé le 30 octobre dans les eaux de la Vistule.
Voir aussi : Assassinat - Histoire du Parti Communiste - Histoire du PC - Torture - Histoire de l'Opposition



1987
19 octobre
Lundi "noir" à Wall Street
A Wall Street l'indice Dow Jones perd 22,6% de sa valeur entraînant la majeure partie des places financières internationales dans sa chute. Les cours n'amorceront leur remontée qu'a partir du 21 octobre. Un perte de 10 à 20% est enregistrée pour tous les pays. Seules la France et la Belgique ne seront pas affectée par ce "lundi noir".
Voir aussi : Dossier histoire de la bourse - Histoire de Wall Street - Krach - Histoire de la Finance



1991
19 octobre
Blanco rate ses adieux avec les Bleus
C’est après une piètre prestation de son équipe au sein d’un tournoi qui ne semble pas tenir ses promesses, que Serge Blanco tire sa révérence. Au cours d’un quart de finale marqué par les provocations anglaises et les réponses violentes des français, ces derniers s’inclinent sur leur propre terrain, au Parc des Princes. La coupe du monde sera remportée par l’Australie face à l’Angleterre à Londres.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Coupe du monde de rugby - Histoire du Rugby



1997
19 octobre
Le public découvre le Guggenheim de Bilbao
Après une semaine de célébrations officielles, le nouveau musée Guggenheim de Bilbao est ouvert au public. En forme de bateau, il comporte 11 000 mètres carrés de surface d'exposition. Le Guggenheim de Bilbao a été construit par l'architecte américain Franck.O.Gehry. Entièrement recouvert de titane, le musée est un chef d'oeuvre architectural. La capitale basque est la troisième ville à accueillir la collection Guggenheim, après New York et Venise.
Voir aussi : Musée - Histoire de Bilbao - Histoire de l'Architecture



2003
19 octobre
Victoire de l’UDC aux élections législatives
L’Union démocratique du centre obtient un siège supplémentaire au sein du Conseil fédéral. Jusqu’alors, la Suisse bénéficiait d’un équilibre politique admirable au sein de son gouvernement, formé de deux conseillers radicaux, deux démocrates-chrétiens, deux socialistes et un membre de l’UDC. Ce sont les démocrates-chrétiens qui perdent un siège.
Voir aussi : UDC - Histoire des Elections


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#1699 Message par saintluc »

La bataille de Leipzig (16-19 octobre 1813), aussi appelée la Bataille des Nations, fut la plus grande confrontation des guerres napoléoniennes, et fut une grande défaite subie par Napoléon Ier.
Suite au désastre de la campagne de Russie et aux revers de la guerre dans la péninsule ibérique, une coalition anti-française de plusieurs États majeurs comprenant la Grande-Bretagne, la Russie, l'Espagne, le Portugal, la Prusse, l'Autriche, la Suède et certains États allemands plus petits, se regroupe.

Napoléon cherche à rétablir sa domination sur l'Allemagne et remporte deux nettes victoires à Lützen le 2 mai et à Bautzen les 20-21 mai sur les forces russo-prussiennes. Ces victoires amènent un bref armistice, mais celui-ci dure moins longtemps que d'habitude. Les alliés le brisent sous le commandement de Gebhard von Blücher, du prince Charles de Suède et de Karl Philipp de Schwarzenberg. La tactique des alliés consiste à éviter la confrontation directe avec Napoléon, et à affronter plutôt ses maréchaux : c'est ainsi qu'ils remportent les victoires de Gross Beeren, de Kulm, de Katzbach et de Dennewitz.

Napoléon ne réussit pas à prendre Berlin ; il se résout à se retirer à l'ouest, traversant l'Elbe fin septembre, puis il organise ses forces autour de Leipzig afin de protéger ses lignes de ravitaillement et de rencontrer les alliés. Napoléon place ses troupes autour de Leipzig, mais il en déploie une partie de Taucha à Stötteritz (où il place son poste de commandement), puis le reste en s'incurvant jusqu'à Lindenau. Les Prussiens viennent à sa rencontre depuis Wartenburg, les Autrichiens et les Russes depuis Dresde et les Suédois depuis le nord. Au total les Français alignent environ 190 000 hommes dont une partie sont des mercenaires saxons, contre à peu près 330 000 pour les alliés, chacun des camps ayant une importante artillerie.

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Napoléon et Poniatowski à Leipzig par January Suchodolski
La bataille commence le 16 octobre par une attaque de 78 000 soldats alliés depuis le sud et 54 000 autres depuis le nord. Cette confrontation n'est pas décisive et les assauts sont repoussés.

Le 2e corps autrichien du général von Merveldt avance vers Connewitz par Gautzsch et essaie d'attaquer la position pour constater que la voie est bien défendue et ne permet pas aux Autrichiens de placer leur propre artillerie pour soutenir l'attaque. Repoussés, les Autrichiens se déplacent pour attaquer le village voisin de Dölitz, traversent deux ponts menant à un manoir et à un moulin. Deux compagnies du 24e régiment repoussent la petite garnison polonaise et prennent la position. Une prompte contre-attaque rejette les Autrichiens jusqu'à ce qu'une puissante batterie d'artillerie chasse à leur tour les Polonais de la position.

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Situation le 16 octobre
Le village de Markkleeberg est défendu par les maréchaux Poniatowski et Augereau. Le général Kleist approche par les rives de la Pleisse. Les Autrichiens réparent un pont et prennent un bâtiment scolaire et un manoir. Les Français chassent les Autrichiens hors de l'école et les repoussent sur l'autre rive de la rivière. La 14e division russe commence une série d'attaques de flanquement qui expulsent les Polonais de Markkleeberg. Poniatowski stoppe la retraite et parvient à arrêter l'avance des Russes. Il reprend Markkleeberg, mais est de nouveau chassé par deux bataillons prussiens. Les grenadiers autrichiens forment alors un front devant Markkleeberg et par attaque de flanc conduisent les Polonais et les Français hors du secteur.
Le 2e corps d'infanterie russe attaque Wachau avec l'appui de la 9e brigade prussienne. Les Russes avancent, ignorant que les Français les attendent. Ils sont surpris par une attaque sur leur flanc qui les malmène. Les Prussiens entrent dans Wachau et engagent un combat de rue. C'est l'artillerie française qui les chasse de la ville.
Liebertwolkwitz est un grand village dont la position stratégique est défendue par le maréchal MacDonald et le général Lauriston avec environ 18 000 hommes. Le 4e corps autrichien les attaque avec 24 500 hommes soutenus par 4 550 hommes de la 10e brigade de Pirth et par 5 365 hommes de la 11e brigade de Ziethen. Après un dur combat, les Français sont chassés de Liebertwolkwitz, mais il parviennent à contre-attaquer et à reprendre la ville. À ce moment Napoléon commande au général Drouot de positionner une puissante batterie sur la colline de Gallows. Cent canons soufflent le 2e corps russe et forcent les bataillons prussiens qui les soutiennent à se mettre à couvert. Comme l'avait souhaité Napoléon, une brèche est ouverte, dans laquelle s'engouffre le maréchal Murat avec 10 000 cavaliers français, italiens, et saxons. La charge est massive, mais Murat a négligé de prévoir une réserve. Plusieurs petites formations de cavalerie russes, prussiennes et autrichiennes s'interposent et après d'âpres combats repoussent les assaillants jusqu'à leur propre artillerie. L'intervention des dragons de la jeune garde les sauve in extremis et reprend l'avantage en reconduisant les alliés hors de la ville. Liebertwolkwitz et Wachau sont repris, mais les alliés rejoignent les positions russes et autrichiennes. Ils ont démontré ce que leurs troupes d'élite, formées en carrés, étaient capables de faire face à la cavalerie française. Sur le front Sud, bien que Napoléon ait gagné du terrain, il lui faut admettre qu'il ne pourra pas facilement venir à bout des rangs alliés.

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Toile de Vladimir Ivanovich Moshkov, 1815
Le front Nord s'ouvre avec l'attaque du corps russe du général Langeron , sur les villages de Groß-Wiederitzsch et de Klein-Wiederitzsch au centre des lignes françaises. Cette position est défendue par la division polonaise du général Dombrowski composée de quatre bataillons d'infanterie et de deux bataillons de cavalerie. Au premier signe de l'attaque la division polonaise bondit. L'issue du combat est indécise, les deux camps se livrent à des attaques et contre-attaques successives. Rassemblant ses forces, le général Langeron, malgré de lourdes pertes, prend finalement les deux villages.

Le front Nord est dominé par la bataille de Möckern. L'affrontement, très dur, se déroule en 4 phases. Un petit château entouré de jardins et de murs peu élevés domine le village. Chaque position est transformée en forteresse. Les Français sont à couvert derrière les murs. L'ouest de la position est trop boisée et marécageuse pour une position d'artillerie. À l'est, une digue de 4 mètres protège les berges de l'Elster. Le maréchal Marmont y a abrité sa réserve d'infanterie pour contre-attaquer et soutenir rapidement chaque position. Blücher commande les corps de Langeron (russes) et de Yorck (prussiens) contre les maréchaux Ney et Marmont.

Des attaques ont lieu toute la nuit. L'artillerie est en grande partie responsable des morts et des blessés : 9 000 chez les Alliés, 7 000 dans le camp français. Les Français perdent encore 2 000 hommes qui sont fait prisonniers.

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Les hussards brandebourgeois à la bataille de Möckern
Le jour suivant les forces en présence reçoivent des renforts qui sont positionnés. Il n'y a que deux actions dans la journée : l'attaque par le général russe Sacken sur les Polonais de la division de Dabrowski au village de Gohlis. La division polonaise résiste héroïquement, faisant même l'admiration du général Sacken. Finalement, le nombre et la détermination des Russes font la différence. Les Polonais se retirent à Pfaffendorf. Blücher ordonne à la 22e division de hussards du général Lanskoi (russe) qui s'est illustrée la veille, d'attaquer le 3e corps de cavalerie du général Arrighi.
Les Français reçoivent le renfort de 14 000 hommes, tandis que le général Von Bennigsen et le prince Charles Jean de Suède augmentent considérablement les forces alliées en amenant 145 000 hommes.

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Situation le 18 octobre
Le général Blücher et le prince Charles de Suède sont disposés au nord, les généraux Barclay De Tolly, et Bennigsen ainsi que le prince de Hessen-Homburg aux Sud, et le général Gyulay (Autrichien) à l'ouest.
La 9e brigade prussienne occupe le village abandonné de Wachau, tandis que les Autrichiens avec les Hongrois du général Bianchi repoussent les Français hors de Lößnig.

Les Autrichiens effectuent une manœuvre combinée : tandis que la cavalerie autrichienne attaque l'infanterie française pour permettre à l'infanterie autrichienne de se déployer sur Dölitz, une division de la jeune garde surgit et les chasse. À ce moment trois bataillons de grenadiers autrichiens, avec l'appui de l'artillerie leur contestent la possession du village.

De tous les côtés, les alliés lancent l'assaut. En un peu plus de neuf heures de combat, les deux camps subissent de grosses pertes, les troupes françaises empêchent la percée mais sont lentement repoussées vers Leipzig.
Dans la nuit du 18 au 19, voyant que la bataille ne peut se terminer qu'en défaite, Napoléon décide de retirer la majorité de ses troupes en leur faisant traverser la rivière Elster. Les Saxons et leur artillerie se retournent alors sans prévenir contre les troupes de Napoléon. À la suite de cet épisode amer, l'expression « saxon » passera dans la langue française pour désigner un lâche traître.

La retraite se poursuit jusqu'au lendemain après-midi, au moment où l'unique pont est détruit par une escouade du Génie, effrayée par la proximité de l'armée ennemie. Un tiers de l'armée française n'a pas eu le temps de traverser et n'a d'autres choix que de risquer la noyade en traversant à la nage, ou de se rendre à l'ennemi.

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Retraite de Napoléon après la bataille, le 19 octobre, gravure d'après Couché fils
Le total des pertes est incertain. Prenant une évaluation de 140 000 au total, la coalition aurait perdu 90 000hommes. Napoléon a perdu 60 000 soldats

Parmi les disparus se trouve le maréchal Józef Antoni Poniatowski (neveu du dernier roi de Pologne, Stanislaw Poniatowski) - qui avait reçu la veille le bâton de maréchal - et les généraux Aubry, Camus de Richemont et Couloumy. Le bilan de cette bataille est toutefois à relativiser étant donné que les pertes francaises sont bien inférieures en nombre. De plus, jusqu'au repli de Napoléon, les Alliés ne parviennent pas à prendre la ville, et Napoléon réussit a sauver son armée grâce a une retraite de génie : les Alliés ne peuvent pas poursuivre Napoléon et cela les empêche de transformer cette bataille en une victoire décisive rendant possible la campagne de France qui allait se jouer à Paris en l'absence de Napoléon. Enfin cette retraite était stratégique car Napoléon veut continuer la lutte sur son propre territoire qu'il connaît très bien en espérant le soutien de sa population.

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Caricature de Napoléon en casse-noix ne pouvant briser Leipzig.
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#1700 Message par orchidee »

Le musée Guggenheim de Bilbao est un musée d'art moderne et contemporain situé à Bilbao au Pays basque espagnol qui a ouvert au public en 1997. C'est l'un des cinq musées de la fondation Solomon R. Guggenheim. La structure innovante du bâtiment a été dessinée par Frank Gehry dans le style qui l'a rendu célèbre. Sa silhouette est le fruit d'un assemblage singulier de pierre et de verre, d'eau et de titane. Le musée devint rapidement un des bâtiments contemporains des plus connus et appréciés au monde, faisant énormément pour le renouveau et la notoriété de la ville. Cet impact sur une ville est depuis nommé par les chercheurs par l'expression « Effet Guggenheim ».

En plus des pièces prêtées temporairement par la fondation mère new-yorkaise, le musée possède sa propre collection permanente, rassemblant des œuvres signées d'artistes majeurs de l'après-guerre.
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Histoire
La construction du musée a été décidée par le gouvernement nationaliste basque pour redynamiser la région et la ville, alors plongées dans un marasme économique dû à la reconversion de l'industrie lourde. Le coût du musée, financé entièrement par la province de Biscaye, a été de 150 millions d'euros, les collections et leur gestion étant de la responsabilité de la fondation Guggenheim. L'ouverture du musée s'est faite le 17 octobre 1998.

Le musée par lui-même crée un très important afflux de touristes parfois plus intéressés par le bâtiment que par les collections. Douze ans après son ouverture, il est admis que le musée, qui accueille un million de visiteurs par an, contribue à la hauteur de 1,57 milliard d'euros à l'économie du Pays basque espagnol et a généré 45 000 emplois directs ou indirects sur la période.

Le directeur actuel du musée est Juan Ignacio Vidarte.
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Architecture
Créé par Frank Gehry et son cabinet d'architectes, le bâtiment fut extrêmement novateur dans son approche technologique tant du point de vue de la réalisation des dessins et simulation de la faisabilité des courbes par conception assistée par ordinateur (CAO) grâce aux logiciels informatiques développés par la société Dassault Systèmes, initialement réservé à l'aéronautique et à l'automobile (logiciel CATIA), que sur l'aspect de l'esthétique. Le projet développe l'approche déconstructiviste de Gehry promouvant des formes organiques et ondulantes, jouant des matières et des lumières.
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Collections et expositions
Parmi les œuvres importantes du Guggenheim Bilbao, on peut citer les sculptures gigantesques de Richard Serra, les installations de Jenny Holzer, une Araignée de Louise Bourgeois, ou bien encore le chien géant habillé de fleurs de Jeff Koons situé à l'entrée, que les Basques nomment affectivement « Puppy ».
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Les peintures et les sculptures traditionnelles sont en minorité par rapport aux arts plus académiques.
Exposition Alberto Durero / Anselm Kiefer

Les expositions du musée changent souvent (quatre à six expositions différentes par an), et sont très éclectiques, allant de l'histoire de l'art chinois ou russe à l'art moderne et contemporain des XXe siècle et XXIe siècles.
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e ... 8Bilbao%29
la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry

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#1701 Message par orchidee »

Une saison en Enfer-Rimbeau
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Rimbaud âgé de 17 ans, en octobre 1871

Une saison en Enfer est peut-être, comme l'a prétendu Verlaine, une « prodigieuse autobiographie spirituelle » de Rimbaud. L'écriture chaotique est sans cesse traversée par une multiplicité de voix intérieures. Le locuteur y crie sa souffrance, son expérience intime : il a compris qu'il ne pouvait « voler le feu » pour lui seul. Une « ardente patience » est indispensable pour que la défaite ne soit pas définitive. Mais vouloir oublier « l'Enfer », c'est trahir l'humanité. Pourtant, dans la solitude atroce de la ville, la fatigue étreint le jeune poète.
Régulièrement aphasique ou traversé par des cris de révolte contre l'Église, contre la société du XIXee siècle siècle qui enferme l'individu, Rimbaud fait part au lecteur de ses échecs : échec amoureux, et l'on peut penser à sa relation avec Verlaine, mais aussi au fait que pour lui, « l'amour est à réinventer ». Échec aussi de sa démarche de Voyant : c'est un être qui, seul, a voulu se damner pour retrouver le vrai sens de la poésie.

Paul Verlaine : Rimbaud dessiné en 1876.
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Rim ... n_en_Enfer
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#1702 Message par saintluc »

1587
20 octobre
Victoire d'Henri de Navarre à Coutras
Le roi Henri de Navarre, héritier de la couronne de France et chef du parti protestant, bat les ligueurs catholiques commandés par le duc de Joyeuse lors de la bataille de Coutras (Gironde). Le duc de Joyeuse meurt au combat. Mais la huitième guerre de Religion est loin d'être terminée. Après la journée des Barricades, le roi de France Henri III rompra définitivement avec la Ligue et se ralliera à Henri de Navarre pour assiéger Paris. Pour rétablir la paix et s’assurer le trône, Henri de Navarre, ayant succédé à Henri III sous le nom d’Henri IV, se convertira définitivement au catholicisme en 1593 et sera sacré à Chartres en 1594. Les nobles catholiques finiront par se rallier au roi, mettant ainsi fin aux guerres de Religion (1562-1598).
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Dossier histoire des Guerres de Religion en France - Henri IV - Henri de Navarre - Histoire des Bourbons



1650
20 octobre
Couronnement de Christine de Suède.
Christine de Suède aussi connue sous le nom de Kristina Vasa est née le 18 décembre 1626 en Suède.
Elle est couronnée le 20 octobre 1650, et a pour but de s'occuper principalement de la dynastie de sa famille afin que celle-ci ne s'éteigne pas.
En 1651, la Reine Christine pense très sérieusement à l'abdication, c'est-à-dire à ne jamais se marier. C'est ainsi qu'en 1654 elle rend sa décision par lassitude du pouvoir. Elle se convertit alors au catholicisme et entame une excursion à Rome pour s'entretenir avec le Pape.
Elle décède le 19 avril 1689, à Rome.
Voir aussi : Christine de Suède - Histoire de la Politique



1677
20 octobre
Stanislas Leszczynski, roi de Pologne (décès le 23 février 1766)
Stanislas Leszczynski vient de l'aristocratie polonaise. Après avoir envahi la Pologne, le roi de Suède, Charles XII, fait élire Stanislas Leszczy?ski roi des Polonais. Il reste sur le trône jusqu'en 1709, date à laquelle Charles XII est fait prisonnier. Il est aidé par Léopold Ier et vit assez modestement. En 1725, sa fille se marie avec Louis XV. Après avoir tenté de restaurer son pouvoir en Pologne sans succès, il est proclamé duc de Lorraine et de Bar par la couronne France et y passe le reste de sa vie.
Voir aussi : Suède - Pologne - Louis XV - Charles II - Duc de Lorraine et de bar - Histoire de la Politique



1805
20 octobre
La reddition d'Ulm
L'armée autrichienne du général Mack capitule à Ulm (Allemagne) face aux troupes françaises de l'empereur Napoléon Ier. Cela constitue la première grande victoire de la campagne d'Autriche : une ville entière et toute sa garnison sont capturées, donnant une position stratégique. L'empereur continuera ses conquêtes européennes jusqu'à la défaite de Leipzig (Allemagne) en 1913.
Voir aussi : Napoléon - Reddition - Histoire d'Ulm - Histoire de l'Empire



1827
20 octobre
La bataille de Navarin
La France, le Royaume-Uni et la Russie se sont décidés à embrasser la cause nationaliste des Grecs et ont proposé une médiation, rejetée par les Ottomans. Une flotte, formée par l’alliance des trois puissances européennes, est envoyée près de Navarin pour convaincre Ibrahim Pacha d’abandonner ses répressions sur la Grèce et d’évacuer le territoire. Les intentions premières du sir Edward Codrington, commandant de la flotte, ne sont pas d’attaquer les bâtiments musulmans. Mais un tir de canon est lancé, et tue quelques membres de l’équipage britannique. La bataille commence. Au bout de quelques heures, la flotte turco-égyptienne sera anéantie. Ibrahim Pacha quittera le territoire grec.
Voir aussi : Bataille - Indépendance - Histoire de la Grèce indépendante - Flotte - Histoire de la Diplomatie



1847
20 octobre
Le Croate langue officielle
Malgré les tentatives Hongroises pour limiter son émergence, le Croate devient la langue officielle des territoires croates. Les Etats généraux abolissent l’usage du latin qui était encore de rigueur dans les institutions. De nombreux événements et actes symboliques annoncent depuis les années 1830 le désir d’autonomie des Croates. La révolution de 1848, participant au Printemps des Peuples, aboutira au rattachement de la Croatie à l'Autriche.
Voir aussi : Printemps des Peuples - Langue - Grandes périodes historiques



1854
20 octobre
Naissance d'Alphonse Allais, écrivain, humoriste.
Alphonse Allais étudie la pharmacie mais n'étant pas intéressé par cette carrière, son père lui coupe les vivres. Il travaille alors en tant que journaliste dans diverses revues. En 1883, il signe un article dans "Le chat noir" dont il devient directeur en 1886. Parallèlement, il publie des recueils et devient très populaire dans la capitale. Son style d'écriture humoristique plaît à son public. En 1899, il devient rédacteur en chef du "Sourire", un journal humoristique.
Voir aussi : Littérature - Journal - Histoire de l'Art



1854
20 octobre
Naissance d'Arthur Rimbaud, poète français.
Arthur Rimbaud débute sa production littéraire dès l'âge de 15 ans. A partir de 20 ans, il décide de ne plus écrire. Il devient célèbre pour ses idées anti-bourgeoises et marginales. Dans les années 1870, il fait la rencontre de Verlaine avec qui il entretient une relation amoureuse. Ensemble, ils voyagent en Angleterre. Il part ensuite à l'aventure en Ethiopie ainsi qu'en Afrique. Il rentre en France où il meurt d'un cancer en 1891.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Littérature - Poésie - Afrique - Ethiopie - Histoire de la Poésie



1883
20 octobre
Signature de la paix d'Ancon
La paix d'Ancon, qui met fin à la guerre du Pacifique, est signée le 20 octobre 1883 par le Pérou et le Chili. Le conflit qui a commencé en 1879 est remporté par le Chili qui se voit annexer de nombreuses provinces, telles que l'Antofagasta, le Taracapa ou le Tacna. Grâce à ces nouveaux territoires, le Chili devient le premier pays producteur de nitrates, mais aussi de cuivre, au détriment du Pérou.
Voir aussi : Pérou - Chili - Guerre du Pacifique - Histoire des Traités



1891
20 octobre
Naissance de James Chadwick
James Chadwick naît le 20 octobre 1891, dans la métropole anglaise de Manchester. Il s'engage dans des études de physique sous la direction d'Ernest Rurtheford. En Allemagne puis en Angleterre, il poursuit ses travaux en physique expérimentale, qui l'amènent à la découverte du neutron. Cette trouvaille révolutionne les savoirs, engendrant la création de la bombe nucléaire. Il reçoit de nombreuses récompenses dont le prix Nobel de physique, en 1935, ou, la médaille Copley, en 1950.
Voir aussi : Physicien - Prix Nobel de physique - Histoire des Sciences et techniques



1935
20 octobre
Fin de la "Longue Marche"
Après une marche d'un an à travers la Chine, les troupes communistes rebelles menées par Mao Zedong, s'établissent à Yenan, au nord de la Chine. 12 000 kilomètres à pied ont été parcouru, et seulement 8 000 hommes sur environ 100 000 au départ ont survécu. Ce parcours a permis au communistes de ne pas tomber entre les mains des nationalistes mais surtout, il auréole de prestige les combattants qui ont survécu et en particuliers Mao. Les communistes peuvent ainsi s'installer dans de nouveaux territoires pour poursuivre leur lutte contre les nationalistes.
Voir aussi : Dossier histoire de la Chine : la révolution communiste - Histoire de la Longue marche - Mao Zedong - Histoire de l'Etat



1952
20 octobre
Alain Bombard se lance sur l'Atlantique
Le médecin-navigateur Alain Bombard part de Las Palmas (Canaries) a bord d'un canot pneumatique qu'il a baptisé l'Hérétique, sans eau ni nourriture. Il arrivera deux mois plus tard à La Barbade (Caraïbe). Il prouvera ainsi qu'il est possible à un naufragé de survivre sans autres ressources que l'eau de mer et le plancton. Avec son récit "Naufragé volontaire", publié en 1958, il acquerra une renommée mondiale.
Voir aussi : Traversée - Histoire de l'Atlantique - Alain Bombard - Histoire de la Mer



1954
20 octobre
La RFA intègre l’OTAN
La République fédérale d’Allemagne intègre l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord. Après le rejet de la Communauté de Défense européenne par les Français, cette intégration permet à l’Allemagne d’entrer dans un jeu d’alliance militaire et de retrouver une place sur le terrain international.
Voir aussi : Traité - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Histoire de l'OTAN - Histoire de la RFA - Histoire des Traités



1971
20 octobre
Willy Brandt, prix Nobel de la paix
Le chancelier de la République fédérale allemande (RFA) reçoit le prix Nobel de la paix. C'est en 1969 que Willy Brandt est devenu chancelier, et avec lui, que le parti social-démocrate (SPD) est revenu au pouvoir après quarante ans de tribulations. Ce prix récompense sa politique de rapprochement avec l'Europe de l'Est et l'Allemagne de l'Est (Ostpolitik).
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - Willy Brandt - Histoire de la Diplomatie



1996
20 octobre
"Marche blanche" contre l'affaire Dutroux
Une marche est organisée en Belgique pour protester contre les dysfonctionnements judiciaires et policiers liés à l’affaire Dutroux. Elle réunit plus de 300 000 personnes. Marc Dutroux, accusé de viols et meurtre sur plusieurs enfants et adolescentes, a été arrêté peu de temps auparavant. Il ne sera jugé pour ses crimes qu’en 2004 et sera condamné à perpétuité. Cette affaire bouleversera le système politique du pays. Quelques réformes judiciaires seront appliquées et une commission d’enquête - dont le rapport s’avèrera alarmant – sera mise en place.
Voir aussi : Histoire de la Justice


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1703 Message par saintluc »

La bataille de Navarin est une bataille navale qui s'est déroulée le 20 octobre 1827, dans la baie de Navarin (ouest du Péloponnèse) entre la flotte ottomane et une flotte franco-russo-britannique dans le cadre de l'intervention de ces trois puissances lors de la guerre d'indépendance grecque. À l'issue des combats, la défaite ottomane est totale.

La bataille de Navarin est considérée comme la dernière grande bataille navale de la marine à voile, avant l'avènement des navires à vapeur, des cuirassés et des obus, mais aussi comme une étape décisive vers l'indépendance de la Grèce et comme l'une des premières « interventions sous un prétexte humanitaire » de l'histoire.

Par le traité de Londres du 6 juillet 1827, la France, le Royaume-Uni et la Russie étaient convenus d'intervenir entre les belligérants de la guerre d'indépendance grecque pour faire cesser les « effusions de sang ». Une flotte tripartite, commandée par Edward Codrington, Henri de Rigny et Login Van Geiden fut envoyée dans ce but. Après avoir réussi à empêcher divers affrontements, les amiraux décidèrent de faire une démonstration de force dans la baie de Navarin où se trouvait la flotte ottomane, composée de navires égyptiens, turcs, tunisiens et algériens. Celle-ci était ancrée dans une disposition destinée à impressionner la flotte des puissances qu'elle attendait. Des coups de feu tirés d'un navire ottoman, avant que tout ordre ait été donné en ce sens, entraînèrent une bataille qui n'était prévue par aucun des deux adversaires.

Malgré leur infériorité numérique, les navires des puissances étaient largement supérieurs à leurs adversaires. Dans un combat qui se déroula pratiquement à l'ancre et à bout portant, leurs artilleurs firent des ravages dans la flotte ottomane. Les plus petits navires de la flotte des puissances, qui ne s'ancrèrent pas, remplirent avec succès leur mission de neutraliser les brûlots, l'arme ottomane la plus redoutable, ce qui aida à la victoire finale.

Sans perdre un seul navire, mais après avoir subi d'importants dégâts, la flotte franco-russo-britannique détruisit une soixantaine de navires ottomano-égyptiens, provoquant un véritable carnage.

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La bataille de Navarin peinte par Garneray.
En 1821, les Grecs s’étaient révoltés contre l’occupation ottomane. Ils avaient d’abord remporté de nombreuses victoires et proclamé leur indépendance en janvier 1822. Les victoires grecques avaient été de courte durée, en partie parce que les insurgés s'étaient rapidement déchirés entre factions rivales au cours de deux guerres civiles. Le sultan Mahmud II avait appelé à l’aide son vassal égyptien Mehemet Ali qui, en 1824, avait dépêché en Grèce son fils Ibrahim Pacha avec une flotte et d'abord 8 000 puis 25 000 hommes. L’intervention d’Ibrahim fut décisive : le Péloponnèse avait été reconquis en 1825 ; le verrou de Missolonghi était tombé en 1826 ; Athènes avait été prise en 1827. Il ne restait plus alors à la Grèce que Nauplie, Hydra, Spetses et Égine
Le jeu des puissances européennes était alors ambigu, tout comme celui de leurs représentants au Levant. Le soulèvement grec, considéré comme libéral et national, ne convenait pas à l’Autriche de Metternich, principal artisan de la politique de la Sainte-Alliance. Cependant, la Russie, autre gendarme réactionnaire de l’Europe, était favorable à l’insurrection par solidarité religieuse orthodoxe et par intérêt géo-stratégique (contrôle des détroits des Dardanelles et du Bosphore). La France, autre membre actif de la Sainte-Alliance (elle venait d’intervenir en Espagne contre les libéraux), avait une position ambiguë : les Grecs, certes libéraux, étaient d’abord des chrétiens et leur soulèvement contre les Ottomans musulmans pouvait ressembler à une nouvelle croisade. La Grande-Bretagne, pays libéral, s’intéressait surtout à la situation de la région sur la route des Indes et Londres désirait pouvoir y exercer une forme de contrôle.

Cependant, des ressortissants des différents pays européens combattaient en Grèce aux côtés des insurgés. Parmi ces philhellènes, on trouvait des militaires français comme le colonel Fabvier ou des marins britanniques comme Frank Abney Hastings ou Thomas Cochrane. De même, les amiraux britannique Edward Codrington et français Henri de Rigny, commandant la flotte de leurs pays dans la région, n'étaient pas défavorables à la cause grecque. Bien souvent, ils allaient un peu au-delà de la neutralité que leur imposait leur gouvernement pour apporter un soutien aux Grecs. Ils se justifiaient en arguant du fait que la politique de leur gouvernement elle-même était ambiguë.
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Le Serment à Aghia Lavra.
Ce tableau de Theodoros P. Vryzakis (1865) commémore le soulèvement du 25 mars 1821. huile sur toile, National Art Gallery and Alexandros Soutzos Museum, Athènes.

Le massacre de Chios, la mort de Lord Byron ou la chute de Missolonghi avaient suffisamment ému les opinions publiques occidentales pour que les gouvernements s'en inquiétassent, d'abord diplomatiquement. De plus, dès le mois d'août 1824, le gouvernement grec avait demandé au Royaume-Uni d'intervenir pour faire cesser les hostilités. Le 4 avril 1826, Wellington, à Saint Pétersbourg, signa un protocole anglo-russe prévoyant une médiation entre Grecs et Ottomans en vue de régler le conflit. Cet accord, sans volet militaire, n'avait que le mérite d'exister. Il servit cependant au Premier ministre britannique, George Canning, de point de départ aux négociations suivantes avec les autres pays européens. Les Français étaient prêts à l'accepter à condition que les Autrichiens, mais aussi les Prussiens y consentissent aussi. De plus, les Russes voulaient un accord qui irait plus loin qu'une simple menace de retirer les ambassadeurs de Constantinople mais qui envisagerait une intervention militaire.

Les négociations finirent par aboutir en juillet 1827. La France, la Grande-Bretagne et la Russie signèrent le 6 juillet à Londres le traité de Londres. Le texte officiel était pratiquement équivalent au protocole de Saint-Pétersbourg. Cependant, des sanctions étaient cette fois prévues, dans une clause secrète qui fut rendue publique une semaine plus tard dans le Times. Cette clause prévoyait qu'en cas de refus de l'Empire ottoman, les puissances reconnaîtraient de fait la Grèce en y envoyant des consuls et qu'elles s'interposeraient entre les belligérants.

Dès le 9 juin 1827, l'Empire ottoman avait fait savoir qu'il refuserait toute tentative de médiation et armistice présente ou à venir. Le traité de Londres ne changea rien. De plus, les flottes française et britannique, alors en Méditerranée orientale, n'étaient pas suffisamment fortes pour impressionner la Porte et la pousser à accepter les termes du traité. Le 16 août, le texte du traité fut officiellement présenté au Reis-Effendi, le ministre des affaires étrangères ottoman. Le 30 août, celui-ci nia avoir reçu un quelconque document. Par contre, informé le 2 septembre, le gouvernement grec accepta l'armistice dès le lendemain malgré les réticences de leurs commandants en chef philhellènes Richard Church et Thomas Cochrane qui venaient de mettre sur pied une opération conjointe terrestre et navale
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George Canning.
Les flottes britannique, commandée par le contre-amiral Edward Codrington, et française, commandée par l'amiral Henri de Rigny, patrouillaient dans les eaux de la Méditerranée orientale depuis de nombreuses années pour y lutter contre la piraterie. Les ordres plus ou moins précis qu'elles avaient reçus sur l'attitude à adopter dans la situation créée par la guerre d'indépendance grecque laissaient une certaine latitude aux amiraux.

Lorsqu'il rejoignit son poste, en février 1826, Codrington hérita des ordres de son prédécesseur, sir Harry Burrard-Neale : assurer la sécurité des sujets britanniques et de la République des îles Ioniennes sous protectorat britannique. Il devait aussi demander à Ibrahim Pacha de renoncer à son projet de « barbarisation » de la Morée et, en cas de refus, en informer le souverain britannique. Ce projet de « barbarisation » était une rumeur insistante, principalement propagée par Dorothea von Benckendorff, l'épouse de l'ambassadeur de Russie à Londres, le prince de Lieven. Cette rumeur aurait été une manœuvre diplomatico-politique afin d'accroître le philhellénisme en Europe. Ibrahim Pacha était accusé de vouloir intégralement réduire en esclavage la population grecque du Péloponnèse et de la déporter vers ses terres égyptiennes pour la remplacer par des musulmans nord-africains. Si Ibrahim Pacha insista toujours sur le fait que cette rumeur était fausse, elle se perpétua cependant très longtemps, même après la bataille de Navarin.

L'escadre russe prévue pour s'interposer entre les belligérants grecs et ottomans commença à se rassembler à Kronstadt un mois avant que le traité de Londres fût signé. Le tsar Nicolas Ier, lorsqu'il la passa en revue le 10 juin, déclara qu'« en cas d'opérations militaires, l'ennemi [serait] traité à la russe ». L'ordre était ici plus clair.

Les instructions données aux amiraux français, britannique et russe par leur gouvernement figuraient dans les annexes D et F du traité de Londres. L'hypothèse principalement évoquée était que les Ottomans rejetteraient la proposition d'armistice et de médiation tandis que les Grecs (qui l'avaient demandée en premier lieu) l'accepteraient. Les amiraux devraient alors « prendre les mesures les plus efficaces et les plus expéditives pour mettre fin aux hostilités et aux effusions de sang », « utiliser tous les moyens pour obtenir un armistice immédiat » et organiser des escadres chargées d'empêcher tout renfort turc ou égyptien d'atteindre la Grèce. Cependant, la violence ne devait être que le dernier recours si les Ottomans persistaient à vouloir forcer le blocus. Pour tous les cas non prévus dans les instructions, les amiraux avaient toute latitude pour agir.

Les amiraux britannique Codrington et français de Rigny reçurent ces instructions le 7 août, alors qu'ils se trouvaient à Smyrne. Rigny les trouva « bien peu précises ". Afin d'en savoir plus, Codrington demanda des précisions à Stratford Canning, l'ambassadeur britannique à Constantinople. La réponse fut très claire : même si les puissances désiraient éviter la guerre, le blocus devait, en ultime recours, être imposé à coup de canon. À leur départ de Smyrne, le 17 août, pour Nauplie où ils devaient présenter le traité aux autorités grecques, les deux amiraux étaient persuadés d'une chose : le traité ne pouvait mener qu'à l'indépendance, à terme, de la Grèce. Le 4 septembre, les amiraux reçurent des ordres complémentaires de leurs ambassadeurs à Constantinople. Ils devaient toujours « empêcher tout secours de parvenir aux Ottomans en Grèce ». Ils devaient de plus protéger, en coopération avec les Grecs, toutes les régions qui avaient pris part à l'insurrection. Enfin, ils devaient « encourager » les navires turcs et égyptiens à retourner à Constantinople ou Alexandrie. Si des navires ottomans persistaient à rester en Grèce, le texte des instructions précisait qu'ils devraient « courir les risques inhérents à la guerre »
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Henri de Rigny, peint par François-Gabriel Lépaulle, 1836.



Fin de la 1ère partie
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#1704 Message par saintluc »

2è partie


Après la signature du traité de Londres, un émissaire spécial, le major J. H. Cradock, fut envoyé auprès du vice-roi d'Égypte pour lui suggérer la neutralité. Les chancelleries savaient qu'une flotte turco-égyptienne prévue pour renforcer Ibrahim Pacha était rassemblée à Alexandrie. Cradock arriva en Égypte le 8 août, trois jours après le départ de la flotte, forte d'un peu moins de 90 navires et commandée par Moharrem Bey, un beau-frère d'Ibrahim Pacha. Elle était constituée de trois escadres : une ottomane, une égyptienne et une tunisienne commandée par Kiutchuck Mohamed. Deux nouveaux efforts furent faits pour demander à Mehemet Ali de rappeler la flotte : par Rigny qui envoya la Pomone et la Rose et par Codrington qui envoya la Pelorus. Mais, le vice-roi ne pouvait se le permettre, sauf à rompre définitivement avec le Sultan. Cette flotte rejoignit Ibrahim Pacha dans la baie de Navarin. Une autre escadre, une vingtaine de navires, commandée par Tahir Pacha, avait été croisée par la frégate française Armide au large de Cythère le 6 août. Elle arrivait de Constantinople et se dirigeait aussi vers la baie de Navarin. Ibrahim Pacha avait prévu d'utiliser la flotte ainsi rassemblée pour mener une attaque qu'il considérait comme décisive contre Hydra, une des dernières places-fortes grecques, et la flotte grecque dont c'était le principal arsenal. Il espérait ainsi achever le conflit à son profit.

La flotte ottomane fut au complet dans la baie de Navarin le 7 septembre. En l'apprenant, Codrington quitta Nauplie et vint s'installer à l'entrée de la baie le 12 septembre. Il put alors obtenir qu'Ibrahim Pacha rappelât une première escadre envoyée contre Hydra. La flotte française rejoignit la flotte britannique le 22 septembre. Codrington et Rigny rencontrèrent Ibrahim Pacha trois jours plus tard. Chacune des parties expliqua ses ordres : attaquer Hydra pour Ibrahim Pacha ; l'en empêcher, en détruisant l'intégralité de sa flotte si nécessaire et lui demander d'évacuer la Grèce pour les amiraux. Ibrahim Pacha convint de suspendre toutes ses opérations jusqu'au moment où il recevrait de nouveaux ordres d'Alexandrie ou Constantinople, vers la mi-octobre. Les flottes occidentales se retirèrent pour aller se ravitailler, ne laissant que deux vaisseaux (un britannique la Dartmouth et un français l’Armide) pour surveiller la baie
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Ibrahim Pacha.
Cependant, le statu quo était fragile. Les Grecs avaient accepté l'armistice, mais, considérant que les Ottomans l'avaient refusé, continuaient à se battre. En septembre 1827, une opération conjointe des forces terrestres et navales grecques avait pour objectif de reconquérir le verrou de Missolonghi. Le philhellène Frank Abney Hastings commandait le seul navire de guerre à vapeur de Méditerranée : la Karteria. Il faisait partie de l'escadre grecque de vingt-trois navires commandée par Cochrane qui devait soutenir les forces terrestres commandées par Richard Church. L'amiral britannique Codrington, conformément aux dispositions du traité de Londres, neutralisa pacifiquement cette flotte grecque, interdisant l'opération terrestre. Hastings resta dans le golfe de Corinthe avec une petite escadre de six navires. Dans la baie d'Amphissa (alors appelée Salona), se trouvait une flotte ottomane de onze navires, dont cinq de grande taille, protégée par des batteries côtières. Le 30 septembre, l'escadre grecque attaqua. La maniabilité des roues à aubes de la Kartería lui permettait de tourner quasiment sur place et ses chaudières lui fournissait des boulets rouges. À elle seule, en une demi-heure, elle détruisit les navires ottomans tandis que le reste de l'escadre réduisait au silence les batteries côtières.

Lorsqu'il apprit la nouvelle de la destruction de ses navires à Amphissa, Ibrahim Pacha entra dans une colère noire et chercha à se venger d'Hastings. Il forma une escadre de 48 navires, dont il prit le commandement, accompagné de Tahir Pacha et Moharrem Bey, et avec laquelle il remonta vers le golfe de Corinthe. Il fut intercepté par Codrington. Les deux flottes se pourchassèrent pendant trois jours, du 4 au 6 octobre autour de l'île de Zante, alors qu'une tempête faisait rage. Codrington réussit à contraindre Ibrahim Pacha de retourner à Navarin, après avoir abattu quelques mâts des navires ottomans avec ses boulets.
Vers le 10 octobre, la flotte russe, commandée par Login van Geiden rejoignit les flottes britannique et française. Au même moment, les amiraux apprirent que les troupes d'Ibrahim Pacha procédaient à une destruction systématique du Péloponnèse. Depuis la mer, en baie de Kalamata, l'équipage de la Cambrian pouvait voir les vergers en feu, résultat de cette politique de terre brûlée. Il devenait évident que bloquer la flotte égypto-ottomane en baie de Navarin était insuffisant et surtout n'empêchait pas les déprédations à terre alors que les ordres étaient de protéger les régions qui s'étaient insurgées. Le 18 octobre, les trois amiraux signèrent un protocole qui expliquait leurs intentions. Il s'agissait pour eux de montrer qu'ils continuaient à obéir à leurs instructions. Ils annonçaient leur intention d'entrer dans la baie de Navarin pour renouveler leur offre d'évacuation à Ibrahim Pacha et de l'obliger à obéir, par une simple démonstration de force, sans acte hostile ni effusion de sang
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La Kartería, aquarelle anonyme datant des années 1820, Archives historiques de Hydra.
La baie de Navarin est considérée comme la meilleure rade du Péloponnèse. Elle avait été le premier objectif d'Ibrahim Pacha lorsqu'il avait débarqué dans la péninsule en 1825. La baie, d'un peu plus de cinq kilomètres du nord au sud et de trois d'est en ouest, protégée à l'ouest par l'île de Sphactérie, n'est accessible que par un chenal au sud, large d'un peu plus de 1 000 mètres, protégé par la forteresse de Navarin (dite parfois Néo-Navarino) construite par les Ottomans après leur défaite à Lépante au XVIe siècle au-dessus de la ville moderne de Pylos. Ce chenal est de plus parsemé de récifs. Les navires qui y passent sont, selon certaines sources, parfois obligés de passer à portée de pistolet et non plus de canon des systèmes défensifs. Au nord de Sphactérie, le chenal très étroit (au mieux cent mètres) est ensablé, et pas assez profond (pas plus de deux mètres) pour les navires modernes. Il était dominé par la forteresse de Paléo-Navarino, remontant au XIIIe siècle et quasiment en ruines dans les années 1820, probablement construite sur les ruines de la Pylos de l'époque classique. Au centre de la baie se trouve une petite île assez plate, Khélonaki (la « petite tortue ») ou Marathonisi. Quant au nord de la baie, il est composé de lagons puis de terrains marécageux.
Les 80 à 90 navires de l'Empire ottoman (turcs, égyptiens, tunisiens et algériens), de faible tonnage, avec environ 3 500 canons et 30 000 hommes d'équipage, n'étaient pas tous des navires de guerre, il y avait aussi des transports armés. Au total, les navires de guerre véritables auraient été une soixantaine, pour environ 2 000 canons et 22 000 hommes d'équipage, avec deux navires amiraux : le Guhu-Reva, navire amiral turc de 74 (ou 80 voire 84) canons et la Guerrière (ou Murchid-i-Djihad) navire amiral égyptien de Moharrem Bey avec 60 canons.

Selon une liste envoyée par l'amiral Codrington à son ministre, elle était constituée de quatre vaisseaux de ligne, quinze frégates, dix-sept corvettes, vingt-quatre sloops et des transports. Dans le Précis de la Bataille de Navarin, écrit par des officiers français et approuvé par Rigny, elle était constituée de trois vaisseaux de ligne de 74 canons, vingt frégates, trente-deux corvettes, sept bricks ou sloops et cinq brûlots.

Les vaisseaux de ligne turcs étaient : le Guhu-Reva 84, 80 ou 74 canons (vaisseau amiral de Tahir Pacha), le Burj Zafer 74 canons, le Fatih Bahri 74 canons. Il y aurait eu quinze frégates turques : la Fevz Nussret et la Ka'id Zafer 64 canons, la Keywan Bahri, la Feyz Mi' 'raj et la Mejra Zafer 48 canons, ainsi qu'une dizaine de frégates de 42 canons. Les frégates égyptiennes étaient : la Guerrière (ou Murchid-i-Djihad) 60 canons (vaisseau amiral de Moharrem Bey), l’Ihsania 64 canons (Hassan Bey), la Leone 60 canons, la Souriya 56 canons et deux « corvettes » de 44 canons. Selon la Revue maritime et coloniale de 1883, la Régence d'Alger aurait envoyé quatre frégates, quatre corvettes et cinq bricks.

Le vice-roi d'Égypte avait fait appel à la France pour moderniser sa marine. Des officiers français avaient été mis à son service. Il y en avait dans la flotte égypto-ottomane à Navarin. Rigny leur écrivit le 15 octobre pour leur demander de la quitter afin de ne pas avoir à combattre contre leur propre pavillon si un affrontement devait avoir lieu. Ils partirent à bord d'un navire autrichien. Seul, le capitaine Letellier resta. Il ne descendit du navire-amiral de Moharrem Bey la Guerrière qu'après le début de la bataille. Ce fut Letellier qui organisa la flotte égypto-ottomane dans la baie. Il lui fallut trois jours pour réaliser son projet. La flotte était embossée en fer à cheval sur trois lignes autour de la petite île du centre de la rade. Les brûlots étaient placés de chaque côté de l'entrée de la baie.

Les différents commandants de la flotte turco-égyptienne ne désiraient pas affronter la flotte des puissances qu'ils savaient plus puissante (même si numériquement moins nombreuse) que la leur. Ils espéraient que leur placement dans la baie serait suffisamment impressionnant pour que la flotte des puissances hésitât à y entrer ou à y rester. Cependant, au matin du 20 octobre, si Tahir Pacha avait informé ses capitaines qu'il ne donnerait pas le signal d'attaquer, chacun était libre de se défendre s'il se sentait menacé.
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Position et composition de la flotte ottomane.
Les flottes anglaise et française reçurent des renforts en septembre : deux vaisseaux de ligne pour Codrington et trois vaisseaux de ligne et une frégate pour de Rigny. Ce même mois, la flotte russe (quatre vaisseaux de ligne et quatre frégates) arriva en Méditerranée. Si chacune des escadres avait un amiral national, il était convenu entre les gouvernements que l'amiral britannique Codrington serait commandant en chef. Rigny en fut informé dès le 26 août et il mit longtemps à accepter le fait : il était dans la région depuis plus longtemps que son homologue britannique ; Geiden n'eut par contre aucun problème à l'accepter. Au total, la flotte des puissances était constituée de 28 navires, avec seulement un tiers des canons et des hommes de la flotte ottomane. Mais, elle avait plus de vaisseaux de ligne, les plus puissants, et ses marins étaient plus compétents. Ibrahim Pacha lui même la considérait comme plus puissante que la sienne.

Cette flotte comportait douze navires britanniques (pour 456 canons), sept navires français (352 canons) et huit navires russes (490 canons) formant au total une puissance de feu de près de 1 300 canons.

La flotte combinée pénétra dans la baie de Navarin en fin de matinée le 20 octobre 1827, selon une formation discutée la veille entre les amiraux. Le temps était clair et une petite brise soufflait du sud. Les onze navires britanniques entrèrent les premiers ; les trois vaisseaux de ligne (Asia, Genoa et Albion) allèrent se placer pratiquement au centre du fer à cheval formé par la flotte égypto-ottomane tandis que les navires plus légers (corvettes et bricks sous le commandement du capitaine Fellowes de la Dartmouth) devaient surveiller les brûlots à l'entrée de la rade. Les sept navires français se placèrent à l'est des Britanniques, face à la côte et face aux navires égyptiens afin de s'assurer que les marins français prêtés à l'Égypte quitteraient bien la flotte en cas d'affrontement. Les huit navires russes se placèrent à l'ouest de l'escadre britannique où ils formèrent un groupe un peu plus compact que les deux autres.

Les amiraux qui s'étaient accordés le 19 octobre avaient été clairs : aucun navire ne devait tirer avant que le signal n'ait été donné, à moins que ce ne fût en réponse à un tir ottoman. Et dans ce cas, le navire ottoman devait être immédiatement détruit. Si jamais une bataille devait se déclencher, les ordres de Codington pour éviter la confusion qui pourrait se créer citaient Nelson : « No captain can do very wrong who places his ship alongside of any enemy. » (« Un capitaine ne peut pas vraiment se tromper en plaçant son navire à côté d'un ennemi »). De plus, selon le marin anonyme qui écrivit plus tard Life on Board a Man-of-War, les artilleurs et leurs canons étaient prêts à tirer ; les officiers de la Genoa passèrent les voir et pour eux, une bataille ne faisait aucun doute. Cependant, Codrington expliqua plus tard que s'il était venu avec des intentions réellement belliqueuses, il n'aurait pas ancré son navire au milieu du fer à cheval où il était la cible de tous les navires ennemis.

En début d'après-midi, entre 13h30 et 14h, les navires des puissances manœuvraient toujours pour se placer. Une barque quitta alors le navire amiral égyptien de Moharrem Bey. Elle apportait à Codrington une lettre lui demandant d'évacuer la rade. L'amiral britannique fit répondre qu'il était venu donner des ordres et non en prendre. La barque ne retourna pas au navire amiral, mais alla directement à terre. Un drapeau rouge fut lancé et un coup de canon, à blanc, fut tiré de la forteresse. Il fut interprété comme un signal à la flotte ottomane de se préparer à l'action, les négociations ayant échoué. À bord de la Genoa, les officiers donnèrent l'ordre de se préparer à tirer, selon le marin anonyme auteur de Life on Board a Man-of-War, les canons furent chargés et les marins qui n'attendaient que l'ordre de tirer voyaient que les artilleurs turcs étaient aussi prêts qu'eux-mêmes.

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La bataille de Navarin, tableau de 1846 d'Ivan Aïvazovski (1817-1900)
Une partie de la flotte, principalement les navires russes qui prirent leur position vers 15h15, n'était pas encore entrée dans la baie. Elle ne put s'engager que plus tard dans la bataille. Surtout, elle eut à subir le tir de barrage provenant de la forteresse, de l'île de Sphactérie et de la flotte ottomane.

Une chaloupe fut envoyée depuis la terre à un des brûlots et on le vit immédiatement se préparer. Au bout de la ligne ottomane, il menaçait directement la Dartmouth, qui en était le plus proche, qui venait de jeter l'ancre et qui affalait ses voiles. Une pinasse, commandée par le premier lieutenant, lui fut envoyée pour lui demander de se déplacer. Fellowes rappela à son lieutenant qu'il ne devait en aucun cas se montrer hostile. Le brûlot tira sur la barque britannique, tuant le barreur et une partie des rameurs. L'équipage du brûlot alluma la mèche. Un cotre fut envoyé, commandé par le lieutenant Fitzroy, toujours pour demander de déplacer le brûlot. Le cotre rencontra la chaloupe qui évacuait une partie de l'équipage du brûlot. Celle-ci ouvrit le feu sur le cotre et le lieutenant Fitzroy fut tué. Au même moment, une corvette égyptienne tira sur la Dartmouth et la Sirène qui était en train de jeter l'ancre. La Dartmouth et la Sirène répliquèrent avec leurs fusils. La bataille avait commencé alors que les navires amiraux n'avaient pas encore échangé un seul coup de feu, comme le voulait la tradition.

Selon Codrington, l'idée des amiraux ottomans aurait été de laisser la flotte des puissances s'ancrer au cœur de leur dispositif, de parlementer toute la journée et d'attaquer à la tombée de la nuit avec les brûlots.

Selon Ibrahim Pacha, la flotte des puissances était entrée dans la rade avec des intentions hostiles. Selon lui, une des frégates alliées, s'était ancrée à angle droit avec les brûlots se trouvant à l'entrée de la rade, et donc les menaçait. Cette attitude se précisa lorsque des marins de cette frégate essayèrent de s'emparer d'un des brûlots. Là, un échange de coups de feu déclencha la bataille qui dura tout l'après-midi. Mais, Ibrahim Pacha ne pouvait déterminer lequel des deux camps avait tiré le premier. Cependant, selon lui, le premier acte hostile fut la tentative de la frégate de s'emparer du brûlot ottoman
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#1705 Message par saintluc »

3è partie



La majeure partie des navires engagés dans cette bataille était à l'ancre : tous les navires ottomans et les plus gros navires des puissances. Certains étaient encore sous toile. Seuls les plus petits des navires de la flotte russo-franco-britannique ne jetèrent pas l'ancre et, manœuvrant dans la baie, furent moins touchés. La flotte égypto-ottomane, embossée, ne manœuvra pas. Les vaisseaux des puissances avaient une marge de manœuvre réduite, mais pouvaient tirer leurs bordées des deux côtés, parfois en même temps. De plus, en jouant sur les longueurs des cables des ancres, ils réussirent à tourner sur place pour changer leurs angles de tir. Ou, comme lorsque l’Asia fut menacée par un brûlot, une aussière fut amenée depuis la Genoa qui fit ainsi pivoter son navire amiral. Très rapidement, la fumée des canons emplit la rade, réduisant la visibilité. Les signaux par pavillons furent très vite inutiles. Codrington dut utiliser un porte-voix et eut des difficultés à se faire entendre, à cause du bruit assourdissant de ces mêmes canons.

Comme bien souvent pour une bataille, un récit d'ensemble est difficile à construire à partir des récits partiels des témoins oculaires. Tous les récits disponibles sont aussi des récits de marins et d'officiers de la flotte des puissances. De plus, ces mêmes témoins, qui s'accordent plus ou moins sur les incidents qui se produisirent, divergent quant à l'ordre dans lequel ils se produisirent. Ainsi, la frégate Guhu-Reva, vaisseau-amiral turc, aurait été détruite par l’Asia, vaisseau-amiral britannique, ou par l’Azof (navire-amiral russe), ou par l’Asia et l’Azof ensemble, ou par l’Asia, l’Azof, l’Albion (vaisseau de ligne britannique) et le Breslau (vaisseau de ligne français), mais le marin anonyme qui écrivit plus tard Life on Board a Man-of-War, à bord de la Genoa (vaisseau de ligne britannique) a distinctement vu son chef canonnier tirer et couler cette frégate-amiral turque dont il décrit avec détails la figure de proue (un lion rouge portant un bouclier décoré de trois croissants de lune)
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Déroulement de la bataille.
Les amiraux avaient confié aux petits navires de la flotte (Dartmouth, Rose, Brisk, Philomel et Mosquito pour les Britanniques ; Alcyone et Daphné pour les Français) le soin de neutraliser les brûlots. Dans ce but, ils ne furent pas ancrés et purent ainsi se rendre partout où une attaque se produisit. Ils furent aussi très souvent visés par les navires ottomans pour les empêcher d'accomplir leur tâche.

Le brûlot, cause du déclenchement de la bataille, très dangereux, à côté de la Dartmouth, restait le premier objectif. Des hommes de la Dartmouth et de la Rose tentaient de s'en emparer lorsque son équipage le fit exploser, tuant tous les Britanniques et endommageant les navires à proximité. Une frégate égyptienne envoya une bordée à la Dartmouth qui répliqua de même. Tous ses boulets touchèrent la coque égyptienne. Mais la Dartmouth était prise sous le feu de trois frégates turques et égyptiennes et d'une corvette. L’Armide vint à sa rescousse. Le capitaine Hugon qui la commandait manœuvra de telle façon à ne jamais gêner le feu britannique. Lorsque le vaisseau français s'empara finalement d'une des frégates turques, il y arbora les drapeaux français et anglais, montrant ainsi qu'il n'avait fait qu'achever le travail commencé par la Dartmouth.

Si la Dartmouth avait finalement réussi à échapper au brûlot qui la menaçait, il n'en fut pas de même du vaisseau de ligne français Scipion. En entrant dans la baie, il avait trop tôt réduit sa toile. Il était donc encore soumis au feu de la forteresse quand il fut pris pour cible par des frégates égyptiennes. Surtout, un brûlot réussit à se coincer dans sa proue. Tous les efforts de l'équipage français pour le détacher échouaient. Le navire était face au vent, aussi les flammes commençaient à menacer toute la longueur du Scipion et grimpaient le long des haubans des mâts avant. Des artilleurs furent tués par les flammes alors qu'ils continuaient à servir leurs pièces qui tiraient sur la citadelle et les autres vaisseaux. Le capitaine Milius laissa filer son ancre pour disposer d'une plus grande marge de manœuvre qui lui permit de commencer à se dégager du brûlot. Il fut aidé par une barque venue du Trident qui réussit à attacher une amarre au brûlot et avec l'aide de trois navires britanniques (la Dartmouth, la Rose et la Philomel) à remorquer le brûlot à bonne distance du Scipion. Deux goélettes françaises, l’Alcyone et la Daphné, coulèrent le brûlot. Si plus aucun brûlot ne réussit ensuite à menacer un navire des puissances, les énormes efforts déployés pour se débarrasser d'un seul prouvent le danger qu'ils pouvaient représenter.

Selon certaines sources, les brûlots auraient été utilisés par les marins des puissances, une fois qu'ils s'en seraient emparés. Ils les auraient envoyés contre la flotte ottomane
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Combat contre les brûlots, par G.P. Reinagle, 1838.
Au centre, le Scipion attaqué par un brûlot devant lui, un peu plus à gauche la Dartmouth ; au premier plan une barque de la Philomel ; au fond à droite la Rose et la Brisk.

L’Asia était embossée cap à l'ouest, juste à une encablure du Guhu-Reva (vaisseau-amiral turc de Tahir Pacha) et une longueur de navire de la Guerrière (vaisseau-amiral égyptien de Moharrem Bey). Si le navire turc tira, Moharrem Bey fit savoir qu'il n'ouvrirait pas le feu le premier. Codrington répliqua qu'il ferait de même. L’Asia put alors se concentrer sur le navire amiral turc dont elle se débarrassa d'autant plus rapidement qu'elle n'avait pas à se soucier du navire égyptien et que le Guhu-Reva n'était pas en bon état et ne disposait pas d'un bon équipage. En feu au bout de trois quarts d'heure, il alla s'échouer. Tahir Pacha survécut à la destruction de son navire amiral. Codrington envoya alors un de ses officiers avec un interprète auprès de Moharrem Bey confirmer la trêve. Cependant, l'amiral égyptien avait quitté le navire, avec Letellier. Lorsque la chaloupe s'approcha de la Guerrière, un officier égyptien reconnut l'interprète grec Petros Mikelis, avec qui il était, semble-t-il, en vendetta. Il lui tira dessus par un sabord, faisant de Petros Mikelis la plus célèbre, car la seule identifiée, victime grecque de la bataille de Navarin. L’Asia riposta d'une bordée. La Guerrière se trouva en flammes en une vingtaine de minutes et alla s'échouer. Après s'être débarrassé de ses adversaires les plus proches et les plus dangereux, Codrington s'aperçut que son navire était pris en enfilade par des petits navires turcs (type bricks et corvettes) de deuxième et troisième lignes qui lui tiraient dans la poupe. L’Asia se tourna alors contre ceux-ci. Ils cédèrent très rapidement, soit détruits soit coupant leurs amarres et allant s'échouer. Le vaisseau britannique fut fortement endommagé : il avait reçu huit boulets dans le beaupré, 18 dans le mât avant, 25 dans le mât central, son mât de misaine était dans l'eau ; on comptait 125 impacts de boulets sur la coque mais aucun n'avait pénétré grâce à la cuirasse rudimentaire ; elle avait aussi reçu quantités de grenailles, petites bombes et balles. L’Asia fut ensuite la cible d'un brûlot, dont elle réussit à s'échapper grâce à une aussière envoyée depuis la Genoa. Les petits navires ottomans de seconde et troisième ligne avaient pour ordre de viser particulièrement ce navire amiral des puissances. Codrington fut aussi la cible de snipers, comme l'admit plus tard Tahir Pacha. Il semblerait aussi qu'une partie des dégâts subis par l’Asia ait été due à la Genoa qui fut le seul navire blâmé par Codrington dans son rapport
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L’Asia entre deux navires ottomans
La Sirène était mouillée cap au sud vergue à vergue avec la première frégate de la ligne égyptienne, l’Ishania. Elle était donc aussi entre la terre et les vaisseaux égyptiens (trois frégates et deux corvettes) qui la menaçaient d'un feu concentrique, en plus des canons de terre. Après avoir essuyé, comme la Dartmouth, le tir d'une corvette égyptienne, Rigny fit héler la frégate égyptienne, déclarant qu'il n'ouvrirait pas le feu si celle-ci faisait de même. Cette dernière répliqua en tirant sur la Sirène et la Dartmouth. Un homme fut tué sur la Sirène qui riposta. Le combat dura jusque vers 16h, même si Rigny considère qu'il disposa de l’Ishania en une demi-heure. La frégate égyptienne, réduite à l'état d'épave, finit par exploser. La Sirène pivota alors, cap à l'ouest, avec le soutien et la protection des deux vaisseaux de ligne Trident (embossé, cap au sud-est) et Scipion. Elle se tourna alors par bâbord vers le fort de Navarin, et par tribord contre une frégate ou une corvette turque qui lui tirait jusque-là dans la poupe. Elle la réduisit au silence.

La flotte russe entra un peu après les autres dans la baie, après le début de la bataille, mais même sous le feu des navires ottomans, elle alla se placer autant que possible, malgré la fumée, aux endroits qui lui avaient été désignés la veille. L’Azov alla donc s'ancrer à la pointe du dispositif, dans l'arrondi du fer à cheval ottoman, aux côtés des vaisseaux de ligne britannique Albion et français Breslau avec qui il affronta trois à cinq, les versions varient, navires ottomans. Ensuite, voyant l’Asia engagée contre la frégate de Moharrem Bey, il pivota sur ses ancres, fit transférer quatorze canons vers sa poupe et tira sur le navire égyptien qui s'enflamma. Avec ses fusils, l’Azov empêcha toutes les tentatives des marins de cette frégate d'éteindre l'incendie. Le navire amiral russe eut 24 tués et 67 blessés. Ses mâts avaient été tellement endommagés qu'ils pouvaient à peine supporter les voiles. Sa coque comptait 153 trous de boulets dont sept avaient percé le fond. L’Azov avait coulé deux grandes frégates et une corvette et démâté un navire de 60 canons qui s'échoua avant d'exploser ; et bien sûr, comme les autres, il affirmait avoir coulé le navire-amiral turc
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Navires égyptiens et français G.P. Reinagle.
De gauche à droite : la Guerrière, une frégate turque, la Souriya, l’Ihsania, la Sirène et le Trident.

L’Albion, vaisseau de ligne britannique, s'était avancé un peu trop loin dans la baie. Lorsque la bataille commença, il n'avait pas fini de jeter ses ancres et dut affronter une frégate turque dont il avait ramassé le beaupré dans son mât d'artimon. Cette dernière subit alors un lourd tir de barrage puis une chaloupe de l’Albion s'en empara et en coupa les amarres. Elle partit à la dérive en flammes. Cependant, l’Albion se retrouva face à trois vaisseaux ottomans (84, 74 et 74 canons). Elle fut sauvée d'abord par l'inefficacité des artilleurs ottomans puis par l'arrivée du Breslau. En effet, La Bretonnière, capitaine de ce vaisseau de ligne français, voyant que son navire amiral n'avait pas besoin de son soutien, coupa ses amarres et prit l'initiative de se rendre au centre de la baie, à la pointe du dispositif des puissances, dans l'arrondi du fer à cheval ottoman, dans l'espace que les amiraux la veille avaient prévu entre les navires russes et britanniques. Il se plaça au nord-est de l’Albion, près d'un des deux vaisseaux de 74 canons (à bâbord) et de frégates turques (à tribord). Les deux navires furent ensuite rejoints par l’Azov, le vaisseau amiral de la flotte russe qui arrivait seulement, étant entrée dans la baie après les deux autres. Après avoir apporté son aide à l’Albion, le Breslau fila son câble pour se rapprocher de l’Azov et des batteries de Sphactérie. Les trois navires se soutinrent, attaquèrent et coulèrent ensemble cinq navires turcs dont un vaisseau de ligne de 74 canons, les deux autres vaisseaux turcs s'étant neutralisés (incapacité de leurs artilleurs puis mauvaises manœuvres lorsque leurs amarres furent coupées). Les capitaines des Albion et Azov reconnurent ensuite que l'aide du Breslau avait été déterminante, voire leur avait évité la destruction. Dès la fin du combat, van Geiden se rendit à bord du vaisseau français pour remercier la Bretonnière personnellement
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4è partie


La Genoa, embossée cap au nord, se trouva engagée sur tribord par trois adversaires : deux vaisseaux de 74 canons et une frégate de 60 canons. Elle compta d'ailleurs le plus de victimes avec 26 morts dont son capitaine, Walter Bathurst. Mais, durant les premières heures, la Genoa ne put concentrer son tir que sur un seul des vaisseaux de 74 sur son travers, alors que celui-ci la pilonnait de boulets de pierre de 110 livres. Les autres, en avant ou en arrière lui tiraient dessus sans qu'elle pût répliquer. Elle fut soulagée vers 15h30 par le Breslau puis les vaisseaux russes. Ce ne fut qu'après 16 heures, quand les navires ottomans eurent les embossures coupées qu'elle put les prendre en enfilade. Dans son rapport, Codrington critiqua la façon dont ce navire se comporta durant la bataille. Selon l'amiral, le vaisseau de ligne s'était dès le départ ancré dans une mauvaise position : il pointait ses principaux canons vers les navires de sa propre flotte ; seuls les canons de poupe étaient dirigés vers les navires ottomans. La responsabilité de cette erreur ne put être attribuée, le capitaine Bathurst ayant été tué. De plus, Codrington soupçonna le second Richard Dickenson d'avoir falsifié le livre de bord quant à l'heure de la mort de son capitaine. Ces accusations furent démontées lors du procès en cour martiale contre Dickenson qui se déroula deux ans plus tard à Portsmouth
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L’Azov et le Breslau contre quatre navires ottomans. G.P. Reinagle.
Un brick britannique, très lourdement endommagé et qui avait perdu ses amarres fut remorqué par la frégate russe Konstantin, lui évitant ainsi de s'échouer. Les frégates française Armide et britannique Talbot avaient pour objectif les batteries côtières sur Sphactérie. Elles les engagèrent tout en étant sous le feu de deux frégates (dont la Grande Sultane) et cinq « corvettes » turques de l'extrémité ouest du fer à cheval. Les frégates des puissances auraient dû être épaulées par les frégates britanniques Cambrian et Glasgow qui n'étaient pas encore revenues d'une mission qui leur avait été confiée. Malgré une erreur initiale de placement (les deux frégates avaient échangé leur position), la coordination entre les deux navires fut parfaite, au point que la Talbot cessa le feu une minute pour envoyer trois hourras de félicitations à l’Armide. Cette dernière est même considérée comme le seul navire des puissances à avoir capturé un vaisseau ottoman : la frégate turque qui lui était opposée. Les deux frégates reçurent finalement le soutien des quatre frégates russes lorsque cette flotte finit par arriver, ainsi que de la corvette britannique Rose. Un brûlot turc leur apporta aussi son soutien involontaire : ses voiles en feu, il manqua son objectif et alla enflammer une frégate turque en seconde ligne. Vers 15h30, les Cambrian et Glasgow entrèrent dans la baie sous le feu des batteries côtières et vinrent prendre les places qui leur avaient été assignées. Après avoir participé à la destruction d'une demi-douzaine de navires ottomans, la Cambrian dirigea ses tirs, par dessus les autres frégates sur la batterie côtière sur Sphactérie et la bombarda jusqu'à la fin du combat, tandis que la Glasgow tirait sur le fort de Navarin. Cependant, une des frégates russes tirait plus sur les navires alliés que sur les navires turcs. Deux officiers de la Talbot, venus protester, trouvèrent la majeure partie de l'équipage complètement saoul ; il semblerait cependant que ce fût le seul cas.

La Hind, petit navire britannique sans place assignée, vint se placer aux côtés de son navire amiral. Sur un équipage de trente hommes, elle eut trois morts et dix blessés. Son engagement contre la Guerrière égyptienne lui valut à l'issue de la bataille le titre de « His Majesty's Cutter of the Line » (Cutter (ou cotre) de ligne de sa Majesté). Dès le début du combat, les frégates tunisiennes, qui auraient dû se trouver en troisième ligne face aux navires russes, coupèrent leurs câbles et allèrent s'échouer dans les marais au nord de la baie. Les équipages y mirent le feu et les détruisirent le lendemain.

Image
Les frégates au combat. G.P. Reinagle.
De gauche à droite : un brûlot, la Talbot (Royaume-Uni), l’Armide (France), la Provornyi et l’Elena (Russie).

Vers cinq ou six heures, à la tombée de la nuit, après quatre heures de combats, la bataille cessa mais les marins de la flotte des puissances restèrent à leur poste de combat toute la nuit et des incidents se produisirent. Ainsi, vers 22 h 30, la Genoa vit s'approcher une frégate, toutes voiles dehors, et d'où s'élevait de la fumée, ce qui en faisait un brûlot potentiel. Avant même que le navire britannique ait pu faire quoi que ce fût, un navire russe envoya une bordée qui fit exploser la frégate non identifiée[88]. Une autre frégate, elle aussi transformée en brûlot, menaça dans la nuit le vaisseau amiral russe ainsi que le Gangut. Ce dernier la prit à l'abordage et le marin turc chargé de la mise à feu fut tué la mèche à la main.

Le lendemain, 21 octobre, Tahir Pacha se rendit à deux reprises à bord de l’Asia. La première fois, les amiraux lui présentèrent un ultimatum adressé à Ibrahim Pacha, toujours absent. Les amiraux insistaient sur le fait que leur flotte était entrée dans la rade sans intention hostile mais pour rappeler les termes du traité de Londres. Ils considéraient qu'ils n'avaient la veille fait que venger une attaque ottomane contre le pavillon allié. Ils n'avaient aucune intention de détruire ce qui restait de la flotte ottomane, sauf si un seul coup de canon ou de mousquet était tiré contre leurs navires. Auquel cas, ils couleraient tout le reste de la flotte ottomane et détruiraient aussi les forts à terre. Si un drapeau blanc flottait avant la fin de la journée sur le fort de Navarin, alors les bonnes relations, suspendues un temps la veille, pourraient reprendre. Lors de sa seconde visite, Tahir Pacha promit que sa flotte ne se livrerait plus à un seul acte hostile envers celle des puissances, mais il ne pouvait se prononcer pour les troupes à terre. Cependant, les amiraux ne cherchèrent pas à imposer leur armistice à Ibrahim Pacha qui arriva à Navarin en fin de journée le 21. Les forts ne tirèrent pas non plus sur la flotte.

La flotte des puissances quitta la baie de Navarin le 25 octobre[90]. Ce qui restait de la flotte ottomano-égyptienne partit en décembre
Image
Au soir de la bataille de Navarin, par Auguste Mayer, 1848.
Les trois vaisseaux de ligne britanniques avaient à eux seuls tiré cent-vingt tonnes de projectiles et donc utilisé douze tonnes de poudre. Ces chiffres sont en partie dus au fait que les artilleurs ne suivirent pas les règlements. Il était déconseillé (pour ne pas endommager le canon) de tirer plus de deux boulets en même temps. Il semblerait que les artilleurs n'aient pas hésité à mettre plusieurs boulets, avec parfois une charge de mitraille en plus. Ils cherchaient peut-être à être le plus efficace le plus rapidement possible, avec des navires si proches les uns des autres.

La plupart des navires ottomans avaient explosé, avaient coulé, s'étaient échoués, avaient été capturés ou étaient très endommagés (mâts abattus par exemple). Quelques uns s'enfuirent vers leur port d'attache Alexandrie. À la tombée de la nuit, la flotte ottomane avait perdu une soixantaine de navires, et comptait 6 000 morts et 4 000 blessés selon l'amiral Codrington. Ces victimes étaient d'origines très diverses : on y trouvait des Arabes, des Grecs, des Nord-Africains, des Slaves et même quelques prisonniers britanniques et américains. Les puissances ne déploraient que 174 morts et 475 blessés (respectivement, 75 morts et 197 blessés britanniques ; 40 morts et 141 blessés français et 59 morts et 137 blessés russes). La plupart avaient été blessés par des éclats de bois. Le propre fils de Codrington, Henry, qui servait sous les ordres de son père sur l’Asia reçut un fragment métallique de balustrade (enlevé par un boulet) et une balle de mousquet dans la même jambe ; il eut aussi une clavicule endommagée par un éclat de bois. Les blessés furent assez rapidement soignés dans les « infirmeries » des navires, même s'il fallut en amputer certains sur place. Eugène Sue, alors jeune médecin à bord d'un navire français assista à la bataille dont il fit le récit plus tard. En plus des blessés, de nombreux marins ne recouvrèrent l'intégralité de leur audition que deux à trois jours après la bataille, tellement le vacarme des canons avait été assourdissant.

Le bilan très lourd du côté ottoman s'explique en partie par les règles édictées par l'Empire ottoman : aucun navire turc ne devait se rendre (aucun ne se rendit) et les navires qui ne pouvaient être réparés devaient être détruits en les faisant sauter. Codrington essaya d'en dissuader Tahir Pacha le 21 octobre, sans succès. De plus, il semblerait que nombre de « marins » de la flotte ottomane aient été littéralement enchaînés à leur navire et périrent avec eux. Enfin, il n'y avait pas de véritable service médical sur ces navires ; les seuls blessés ottomans soignés furent les prisonniers, à bord des navires des puissances.

Parmi les frégates égyptiennes, la Guerrière s'échoua puis fut sabordée, l’Ihsania explosa, la Souriya s'échoua puis coula. Seule la frégate Leone, endommagée fut renflouée (puis renommée Sir Djihad).

Si la flotte ottomano-égyptienne évacua la Grèce, ce ne fut pas le cas des troupes terrestres d'Ibrahim Pacha. Elles se fortifièrent dans les différentes places fortes du Péloponnèse dont elles ne furent chassées que par l'expédition militaire française de Morée en septembre 1829.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Alphonse de Lamartine
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#1707 Message par orchidee »

Le bateau ivre-A. Rimbeau

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

...et encore en poesies... :)) :love
la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry

....qui s'aiment, se taquinent...parfois
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#1708 Message par saintluc »

1422
21 octobre
Mort du roi de France, Charles VI le Fou
Charles VI le Fou (né en 1368) meurt à Paris. Dans l'incapacité de gouverner suite à ses crises de démence de plus en plus fréquentes et prononcées, il laisse la place au dauphin, qui devient enfin Charles VII. Henry V, qui expira peu de temps avant lui (31 août), au faîte de sa gloire, ne put ceindre sa couronne, que le Traité de Troyes (1420) lui offrait en lieu et place du dauphin.
Voir aussi : Charles VII - Henry v - Histoire du Traité de Troyes - Charles vi le fou - Couronne de France - Histoire de la Politique



1520
21 octobre
Découverte de Saint Pierre et Miquelon
Le navigateur portugais João Alvarez Fagundes découvre les huit îles et îlots qui composent aujourd'hui Saint Pierre et Miquelon. Il les baptise "îles des onze mille vierges". Cependant l'archipel était déjà connu des pêcheurs basques et bretons depuis la fin du XV° siècle, qui gardaient jalousement le secret de ses eaux où abonde le poisson. En 1536, le navigateur français Jacques Cartier en prendra possession au nom du roi de France.
Voir aussi : Découverte - Histoire de Saint Pierre et Miquelon - Histoire de la Mer



1520
21 octobre
Magellan traverse son détroit
Pour la première fois de l’histoire, un Européen va traverser le détroit situé au sud de l’Amérique reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique. En effet, l’explorateur et navigateur portugais Fernand de Magellan vient de découvrir un passage par l’ouest vers les îles aux épices (Indonésie). Il y entrera le 1er novembre et atteindra l’océan Pacifique le 28 novembre. Il donnera son nom à ce détroit qui sera très utilisé avant l’ouverture du canal de Panama. En référence à la date d’entrée de Magellan dans le détroit, celui-ci fut longtemps appelé "détroit de la Toussaint".
Voir aussi : Histoire de l'Atlantique - Magellan - Océan Pacifique - Histoire de la Mer



1680
21 octobre
Naissance de la Comédie-Française
Par décret, Louis XIV crée "la Comédie-Française". La société de comédiens a pour mission première de concurrencer la "comédie-italienne" très en vogue en France depuis le milieu du XVIe siècle. La Comédie-Française regroupe plusieurs troupes de théâtre rivales. L'Illustre Théâtre de Molière, le théâtre du Marais et le théâtre de l'hôtel de Bourgogne.
Voir aussi : Louis XIV - Histoire de la Comédie Française - Histoire du Théâtre



1790
21 octobre
Naissance d'Alphonse de Lamartine
Alphonse de Lamartine naît à Macon, le 21 octobre 1790 et grandit au château de Milly. Elevé chez les jésuites, dès 1820, sa poésie rencontre le succès. Grand voyageur, il se tourne vers le monde politique à la mort de sa fille. Influent, il prend part au mouvement révolutionnaire et s'oppose à Louis Philippe lors des journées de la république. Abolitionniste, il entre au gouvernement puis, avec le Second Empire, s'exile, renouant avec sa fibre littéraire.
Voir aussi : Poésie - Politique - Lamartine - Révolutionnaire - Histoire de la Politique



1805
21 octobre
Bataille navale de Trafalgar
Alors qu'il revenait de Martinique, le commandant de la flotte française, l'amiral ViIleneuve, se fait surprendre par les anglais au large de l'Espagne. Il fait mettre ses navires à l'abri dans la rade de Cadix, mais l'empereur Napoléon, lui ordonne d'en sortie et d'affronter les britanniques emmenée par Horatio Nelson. La flotte franco-espagnole est anéantit par les navires canonniers des anglais. L'amiral Nelson trouvera la mort dans ce combat. Trafalgar est la plus désastreuse bataille navale de l'histoire de France. Villeneuve fait prisonnier par les Anglais, sera libéré en avril 1806 et se suicidera.
Voir aussi : Napoléon - Bataille navale - Histoire de la Bataille de Trafalgar - Nelson - Histoire de l'Empire



1833
21 octobre
Naissance d'Alfred Nobel, chimiste, industriel et fabricant d'armes suédois
Alfred Nobel, né en 1833, fit des études de chimie puis étudia les explosifs, inventant la dynamite en 1867. Installé à Paris à partir de 1875, il inventa la "dynamite extra Nobel", une dynamite gomme. Ses inventions lui valurent l'hostilité de nombreuses personnes qui le qualifiaient de "marchand de mort". Décidé à laisser une bonne image après sa mort, il légua toute sa fortune pour la création du Prix Nobel et mourut en 1896.
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - Chimie - Dynamite - Histoire des Sciences et techniques



1848
21 octobre
Publication des "Mémoires d'outre-tombe"
Conformément aux souhaits du vicomte François-René de Chateaubriand, ses mémoires ne sont publiées qu'après sa mort, survenue en juillet. Commencée en 1809, l'écriture de son l'œuvre aura pris près de quarante ans. Les "Mémoires d'outre-tombe" est l'ouvrage de référence de la période romantique.
Voir aussi : Chateaubriand - Histoire des Romans



1879
21 octobre
Edison invente la lampe à incandescense
Dans son laboratoire de Melo Park dans le New Jersey,Tomas Alva Edison réussit à faire fonctionner la première ampoule à incandescence. En guise de filament, il utilise un bambou du Japon dans une ampoule sous vide alimentée par de faibles voltages. En se carbonisant, le bambou relié à deux fils de platine conducteurs de l'électricité, produit une lumière électrique. L'inventeur américain n'a que 29 ans. Il présentera son invention au public américain émerveillé, le 1er janvier 1880.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Dossier histoire de la révolution industrielle - Edison - Electricité - Histoire des Sciences et techniques



1934
21 octobre
Première parution du journal de Mickey
Grâce à l’initiative de Paul Winkler, le magazine hebdomadaire Le Journal de Mickey voit le jour avec pour principal héros… Mickey Mouse. Il est également accompagné par Donald Duck. Tout en s'enrichissant de nouveaux personnages, le Journal de Mickey conservera par la suite les mêmes héros et restera adressé avant tout aux enfants.
Voir aussi : Mickey - Donald - Histoire des Bandes dessinées



1945
21 octobre
Les femmes votent pour la première fois en France
Les femmes participent massivement pour élire les membres de la nouvelle assemblée constituante. L'ordonnance du 5 octobre 1944, leur avait accordé le droit de vote. Elles le mettent en pratique pour la première fois de l'histoire de France. Le suffrage universel prend tout son sens.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire du Droit des femmes - Histoire du Droit de vote - Histoire des Femmes



1956
21 octobre
Gomulka reprend le pouvoir en Pologne
Vladislav Gomulka est élu Premier secrétaire du comité central du POUP – Parti ouvrier unifié polonais. En 1949, il avait été destitué du même poste et exclu du parti. Emprisonné de 1951 à 1954, il avait ensuite été réhabilité par Khrouchtchev. Cette réélection suit de près les manifestations ouvrières organisées quelques mois plus tôt à Poznan dans le but de démocratiser la politique polonaise et d’obtenir le retrait des troupes soviétiques. Cet événement se répercutera en Hongrie, où les étudiants se réuniront pour soutenir la Pologne et obtenir le retrait des troupes soviétiques dans leur pays également.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Dossier histoire de l' insurrection de Budapest - Histoire des Elections



1968
21 octobre
Maurice Chevalier fait ses adieux à la scène
A 80 ans, le plus international des chanteurs français fait ses adieux définitifs à la scène au théâtre des Champs-Elysées, après plus de 50 ans de carrière. Maurice Chevalier s'éteindra 4 ans plus tard, le 1er janvier 1972.
Voir aussi : Maurice Chevalier - Histoire de la Chanson



1969
21 octobre
Willy Brandt devient chancelier de la RFA
L'ancien maire de Berlin-ouest, est élu chancelier fédéral d'Allemagne de l'ouest, à la tête d'une coalition SDP-FDP. De son vrai nom, Herbert Frahm, Willy Brandt n'aura de cesse tout au long de son mandat de rapprocher les deux Allemagnes. Cette politique sera appellée: Ostpolitik. Son orientation diplomatique vers l'Est lui vaudra de remporter le prix Nobel de la paix en 1971.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Chancelier - Willy Brandt - Histoire des Elections



1984
21 octobre
Niki Lauda devient champion du monde de F1
Le coureur autrichien remporte pour la troisième fois le titre de champion du monde de F1 sur une Maclaren-TAG. (1975,1977)
Voir aussi : Champion du monde - Dossier histoire de la Formule 1 - Lauda - Histoire des Sports mécaniques



2007
21 octobre
Räikkönen s’empare du championnat sur le fil
Le Finlandais Kimi Räikkönen gagne son premier titre de champion du monde de formule 1 au volant de sa Ferrari, suite à sa victoire dans le dernier grand prix de la saison au Brésil. Il devance d’un point seulement les deux pilotes McLaren et dame le pion à Lewis Hamilton, grand favori avant les deux dernières courses, dans lesquelles il n’a empoché que deux points. Le suspense aura donc duré jusqu’à la dernière minute pour le titre pilote. Quant au titre constructeur, Ferrari l’avait obtenu quelques courses plus tôt, profitant de la disqualification de McLaren en septembre pour espionnage. S’il perd le championnat d’un point, Hamilton fut la révélation de l’année puisque pour sa première saison, il s’est offert 12 podiums dont 4 sur la plus haute marche, une première dans l’histoire de la F1.
Voir aussi : Dossier histoire de la Formule 1 - Ferrari - McLaren - Histoire des Sports mécaniques


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#1709 Message par saintluc »

Les trois premiers pays à reconnaître le droit de vote aux femmes sont :

la Suède entre 1718 et 1771, puis partiellement à partir de 1862 et de façon complète et définitive en 1919 (avec de premières élections en 1921)
la Nouvelle-Zélande en 1893 (éligibilité en 1919)
l'Australie en 1902 (1894 en Australie-Méridionale et 1903 en Tasmanie)
Mais ils sont précédés par des entités territoriales non étatiques :

le Royaume de France, pour les élections municipales depuis qu'elles existent (à partir du XIIe siècle selon les régions). Disposition abolie en 1791.
l'État du New Jersey de 1776 à 1807
Le Bas-Canada (aujourd'hui le Québec), de 1791 à 1849
les Îles Pitcairn en 1838
la province colombienne de Vélez de 1853 à son intégration dans l'État fédéral de Santander
l'Île de Man en 1866
le Territoire du Wyoming (États-Unis) en 1869
et par certains États américains :

Colorado en 1893
Utah et Idaho en 1896
Suivent en (liste non exhaustive après 1940) :

1906 : en France Paul Dussaussoy dépose à l'Assemblée nationale le premier projet de loi pour rétablir le droit de vote des femmes aboli depuis la Révolution
1906 : Finlande (avec éligibilité égale des femmes et des hommes) et Nouvelles-Hébrides (id.)
1913 : Norvège
1915 : Danemark (y compris Islande)
1917 : Canada (au niveau fédéral, les provinces ayant déjà reconnu le droit de vote des femmes au niveau provincial entre 1916 et 1922 mais seulement en 1940 au Québec)
1918 : Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (à partir de l’âge de 30 ans jusqu’à ce que, en 1928, leur statut soit aligné sur celui des hommes, soit l’âge de 21 ans).
Image
1918 : Russie soviétique (l'Union soviétique ne fut créée qu'en 1922), Tchécoslovaquie, Pologne et Géorgie
1919 : États-Unis (XIXe amendement proposé le 4 juin et ratifié le 18 août 1920), Allemagne (19 janvier 1919)[9], Pays-Bas (éligibilité dès 1917), Luxembourg, Belgique (pour les élections municipales) et de nouveau en Suède
1920 : Azerbaïdjan, Albanie, Autriche et Hongrie
1921 : Arménie
1922 : État libre d’Irlande, dès 21 ans, comme les hommes
1924 : Mongolie, Turquie (et sont éligibles au parlement)
1926 : Liban (partiel)
1928 : Grande-Bretagne
1929 : Équateur
1926 : Inde (partiel)
1930 : Afrique du Sud (pour les femmes blanches) (partiel) Turquie (élections municipales), Grèce (élections municipales)
1931 : Sri Lanka, Espagne (jusqu'en 1939 pour les femmes diplômées de l'enseignement secondaire, puis ce droit fut perdu de nouveau jusqu'au rétablissement de la démocratie en 1975 ).
1932 : Thaïlande, Maldives, Uruguay, Brésil
1934 : Cuba
1935 : Birmanie, Philippines (sur l’avis d’un référendum réservé aux femmes qui récolte 95 % de oui)
1939 : Salvador
1940 : Québec
1942 : République dominicaine
1944 : France (voir ci-dessous)
1945 : Italie
1946 : Japon
1946 : Espagne (pour les femmes mariées)
1947 : Argentine, Bulgarie, Venezuela et Yougoslavie
1948 : Belgique (en 1920, il n’est reconnu que pour les élections communales) et Roumanie
Image
Suffragettes menant un piquet le long des grilles de la Maison Blanche, janvier 1917.
1948 : Israël (Il est reconnu aux femmes dès la déclaration d’indépendance prononcée par David Ben Gourion)
1949 : Chili
1952 : Grèce, Bolivie, Inde et Liban (où le droit de vote des femmes est soumis à certaines spécificités par rapport à celui des hommes)
1953 : Mexique
1954 : Colombie, Pakistan et Syrie
1955 : Pérou et Égypte
1957 : Tunisie
1958 : Algérie française
1959 : Suisse (Canton de Vaud, le premier Canton suisse, au niveau cantonal, voir aussi suffrage féminin en Suisse)
1960 : Tonga et Maroc
1961 : Paraguay
1962 : Monaco
1963 : Afghanistan, Iran
1971 : Suisse, (cf. suffrage féminin en Suisse) et Espagne (total)
1974 : Portugal
1984 : Liechtenstein
1984 : Afrique du Sud (pour les femmes métisses)
1990 : Samoa, Suisse (le dernier canton, au niveau cantonal, Appenzell Rhodes-Intérieures, par décision du Tribunal fédéral)
1994 : Afrique du Sud (pour les femmes noires)
1999 : Qatar
2002 : Bahreïn
2003 : Oman
2005 : Koweït
2006 : Émirats arabes unis (droit de vote limité jusqu'en 2010)
2007-2008 : Bhoutan
2011 : Arabie Saoudite (vote en 2015)
Dans deux pays (Brunei, Vatican), il n’y a pas d’élections, et les femmes sont donc privées du droit de vote au même titre que les hommes.

Initiatives internationales: 1904 : création de l'Alliance internationale pour le suffrage des femmes, que préside la féministe américaine Carrie Chapman Catt
1910 : lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, la féministe allemande Clara Zetkin propose la création de la « Journée internationale des femmes », une journée de manifestation annuelle afin de militer pour le droit de vote, l'égalité entre les sexes, et le socialisme. Cette initiative est à l'origine de la journée internationale des droits des femmes, manifestation qui se déroule tous les ans le 8 mars
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
orchidee
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1710 Message par orchidee »

ALPHONSE DE LAMARTINE (1790-1869)
Poète romantique dans toute la splendeur de la vanité comme de la beauté de ses vers, Alphonse de Lamartine est entré au panthéon des hommes de lettres de son vivant. Après une enfance passée dans la région de Mâcon, Alphonse de Lamartine entame une carrière littéraire suite à quelques années de désoeuvrement. Il entre à l'Académie française en 1829 et, à la suite d'un voyage effectué en Orient pour se consoler de la perte de sa fille, Lamartine se lance dans la politique, laissant sa foi de côté. D'abord monarchiste, il se rallie ensuite à la République de 1848. Quand il abandonne ses habits de politicien, Lamartine redevient le poète lyrique aux élans parfois exagérés. Plaçant le 'moi' au centre de son art, s'inspirant d'un amour malheureux vécu lors d'une saison aux thermes, Lamartine écrira ses plus beaux vers avec 'Le Lac'. 'Un seul être vous manque ...' deviendra une citation de référence. Ses 'Méditations poétiques' sont l'objet d'admiration de la nouvelle génération de poètes mais l'échec retentissant aux élections présidentielles met définitivement fin à sa carrière. Pauvre et oublié de tous, Lamartine meurt en 1869, laissant derrière lui une oeuvre lyrique témoignant de l'esprit de l'homme romantique.
http://www.evene.fr/celebre/biographie/ ... ne-472.php

Lamartine peint par Decaisne (musée de Mâcon)
Image

Les étoiles

A Mme de P***.
Il est pour la pensée une heure... une heure sainte,
Alors que, s'enfuyant de la céleste enceinte,
De l'absence du jour pour consoler les cieux,
Le crépuscule aux monts prolonge ses adieux.
On voit à l'horizon sa lueur incertaine,
Comme les bords flottants d'une robe qui traîne,
Balayer lentement le firmament obscur,
Où les astres ternis revivent dans l'azur.
Alors ces globes d'or, ces îles de lumière,
Que cherche par instinct la rêveuse paupière,
Jaillissent par milliers de l'ombre qui s'enfuit
Comme une poudre d'or sur les pas de la nuit;
Et le souffle du soir qui vole sur sa trace,
Les sème en tourbillons dans le brillant espace.
L'oeil ébloui les cherche et les perd à la fois;
Les uns semblent planer sur les cimes des bois,
Tel qu'un céleste oiseau dont les rapides ailes
Font jaillir en s'ouvrant des gerbes d'étincelles.
D'autres en flots brillants s'étendent dans les airs,
Comme un rocher blanchi de l'écume des mers;
Ceux-là, comme un coursier volant dans la carrière,
Déroulent à longs plis leur flottante crinière;
Ceux-ci, sur l'horizon se penchant à demi,
Semblent des yeux ouverts sur le monde endormi,
Tandis qu'aux bords du ciel de légères étoiles
Voguent dans cet azur comme de blanches voiles
Qui, revenant au port, d'un rivage lointain,
Brillent sur l'Océan aux rayons du matin.
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassi ... oiles.html
la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry

....qui s'aiment, se taquinent...parfois
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