EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
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- saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Au XVIIe siècle l’âge d’or de l’Empire ottoman est déjà révolu, comme l'indique la défaite navale de la flotte ottomane face à une ligue réunissant l’Espagne, Rome, Malte et Venise à Lépante en 1571. Cette première défaite majeure n’eut pas des répercussions immédiates, mais elle marquait un tournant dans l’histoire de l’État ottoman et un regain de confiance dans la puissance de l’Europe chrétienne.
Le déclin de l’empire devient de plus en plus manifeste lorsque Osman II (1618-1622) fut assassiné par les janissaires qui protestaient ses tentatives de réforme, ce qui engendre une dégradation de l’autorité des sultans et du pouvoir central.
En effet, l’échec du second siège de Vienne (1683), le traité de Karlowitz en 1699 (premier traité défavorable aux ottomans) et le traité de Kutchuk-Kaïnardji (1774), reflètent l’affaiblissement grandissant de l’empire et marquent le début d’une crise qui va durer jusqu’au XXe siècle.
La campagne d’Égypte, expédition militaire entreprise par Napoléon Bonaparte (1798-1801), et l’invasion des troupes du gouverneur de l’Égypte, Mehmed Ali, de la Syrie, secouent brutalement les fondements de l’État ottoman et l’obligent à rechercher des solutions pour les crises qui éclatent au sein de l’empire, c’est l’époque des Tanzimat.
l'Empire ottoman (en vert), en 1900
Le 29 mai 1807, le sultan Selim III est déposé, sa nouvelle armée (Nizam el-djedid) dissoute, et la première véritable tentative de réforme a été matée par le corps conservateur de l’empire : les janissaires. Cet événement deviendra une leçon pour le nouveau Sultan Mahmud II, qui essaiera tout au long de son règne (1808-1839) de sauver l’empire ottoman de l’effondrement. Une série de réformes sera réalisée, et l’institution des janissaires, qui s'est longtemps opposé à la réforme militaire sera supprimée en 1826. Malgré tous ces changements opérés par Mahmud II, ce n’est qu’avec son successeur, le sultan Abdul-Medjid I (1839-1861) que l’ère des Tanzimat va être officiellement déclenchée par l'édit impérial de Gulkhane.
Proclamé le 3 novembre 1839 à Gulkhane (place à côté du palais de Topkapı), l’Edit de réforme est le premier d'une série de textes et de mesures qui vont former le pilier essentiel des Tanzimat (réorganisation en arabe). L’édit annonce que les sujets du Sultan sont désormais égaux, il abolit l’affermage de l’impôt et promet le développement de nouvelles méthodes pour assurer la mise en place d’un système juste pour la conscription et l’entraînement des soldats de l’armée.
En effet, les Tanzimat visent à sauver l’État ottoman qui devient de plus en plus soumis à des pressions extérieures, et qui est confronté en même temps à des difficultés intérieures croissantes d’ordre économique et politique. Pour cela une panoplie de mesures va être entreprise pour remédier à cette situation déteriorée qui menace l’existence même de l’empire.
Bien que le sultan continuât à occuper une position centrale dans l’édifice Etatique, son rôle va être éclipsé par la Porte qui devient le centre d’impulsion des réformes. En effet, la scène politique ottomane va être dominée jusqu'en 1878 par quatre personnalités qui occuperont successivement le poste du grand-vizir, et qui vont constituer le fer de lance des Tanzimat. Ces quatre personnes sont : Mustafa Rechid Pacha surnommé le ‘père des Tanzimat’ , Mehmed Emin Ali Pacha, Mehmed Fuad Pacha et Midhat Pacha qui va porter les Tanzimat à leur paroxysme par la constitution de 1876. les hommes des Tanzimat vont jouer un rôle de premier plan dans la modernisation de l’empire et cela en imitant l’Europe (spécialement la France) dans ses institutions politiques et sa structure administrative, et en essayant d’occidentaliser la société ottomane pour qu’elle s’adapte aux diverses transformations qui ont eu lieu au cours des siècles. Les réformes touchent tous les aspects de la vie, mais c’est la réorganisation du pouvoir d'Etat qui est la plus importante car elle va laisser des conséquences considérables sur le fonctionnement des institutions politiques.
Les Tanzimat ont créé un gouvernement centralisé qui se compose d’une nouvelle classe dirigeante, les bureaucrates. Afin de donner à l’État une meilleure efficacité, des ministères conçus sur le modèle européen sont établis. Ainsi un ministère de la justice voit le jour vers le milieu du règne de Abdulaziz (1861-1876), et en 1869 un ministère de l’intérieur est établi. D’autres ministères sont créés (agriculture, commerce, travaux publics) et leurs tâches se diversifient d’une façon considérable.
Étant le lien qui relie l’empire avec l’occident, le ministère des Affaires étrangères constitue la vitrine de la modernité ottomane. Chacun de ces ministères est mis sous la direction d’un ‘nazir’ ou ministre. Au-dessus de tous les départements de l’État, le grand-vizir (ou la Sublime Porte) supervise l’activité des divers organismes, et préside le conseil des ministres qui devient l’organe central de l’exécutif.
Sur le plan législatif, le conseil supérieur de justice, fondé en 1838, connaît un développement important dans ses fonctions. En effet, ce conseil élabore les textes législatifs et devient le principal fournisseur des lois de l’empire. En outre, plusieurs codes sont rédigés, tels que le Code pénal (1840) et le Code commercial (1850) et spécialement le Code civil (Medjelle) qui est une gigantesque compilation de coutumes et de lois. Calqués sur le modèle ‘laïc’ européen, ces codes posent un véritable problème en ce qui concerne leur conformité au droit islamique. Pour assurer leur application, de nouvelles juridictions (nizami) sont instaurées pour trancher les litiges qui n’entrent pas dans la compétence des autorités religieuses.
Les réformes ne se limitent pas à ces domaines, elles touchent l’éducation qui devient de plus en plus séculière, spécialement après la mise en place d’un nouveau système d’enseignement séparé des institutions religieuses traditionnelles. L’armée aussi se modernise selon le modèle européen, et en 1864 une nouvelle loi administrative divise l’empire ottoman en 27 provinces (wilaye) et associe ces provinces, avec les autres subdivisions administratives, d’un organe mixte composé de personnes nommées par l’autorité centrale ou élues sur le plan local.
L’époque des tanzimat a connu encore des majeures transformations de la société ottomane. L’essor démographique, et l’extension des villes grâce au développement de la population urbaine et à l’exode rural, sont le trait qui caractérise la deuxième moitié du XIXe siècle (ex : la population de Beyrouth passe de 40.000 habitants dans les années 1850 à quelque 80.000 dans les années 1880). L’économie à son tour va connaître une métamorphose vers le système capitaliste (fondation des banques et des entreprises privées, développement considérable de l’exportation et de l’importation, expansion de l’agriculture, chemins de fer).
La guerre de Crimée a révélé la faiblesse financière de l'empire: pas de vrai budget, des rentrées fiscales irrégulières, un endettement croissant. La monnaie, les finances et les douanes de l'empire passent sous la tutelle de la Banque impériale ottomane, créée en 1863 et dirigée par un consortium franco-britannique.
Malgré toutes ces réformes, la situation est loin d’être positive. En effet, la guerre de Crimée (1853-1856) et les crises successives qui secouent les Balkans et le Liban, prouvent que les réformes sont insuffisantes. En 1856, le sultan Abdul-Medjid I proclame un nouvel édit impérial qui affirme que les chrétiens et les juifs possèdent dorénavant les mêmes droits que les sujets musulmans, et que la liberté de culte leur est reconnue. La conséquence la plus immédiate de cette mesure est la reconnaissance de communautés confessionnelles dotées de pouvoirs propres (les Millets). Il subsiste des problèmes avec les minorités. La nécessité d’accélérer le rythme des Tanzimat pousse Midhat Pacha à déposer le sultan Abdulaziz qui s'oppose à l’adoption d’une constitution limitant ses prérogatives. En 1876 le nouveau sultan Abdülhamid II promulgue une constitution libérale qui instaure une monarchie parlementaire et qui respecte les libertés individuelles.
Après la guerre désastreuse contre la Russie (1875-1876) et le traité humiliant de San Stefano, Abdülhamid II sera convaincu que les anciennes réformes sont inutiles et que de nouvelles méthodes doivent être adoptées pour sauver l’État. Le sultan rouge suspend donc la constitution en 1878 et dissout le parlement. L’ère des Tanzimat est terminé, l’empire plonge dans un règne autoritaire qui dure 33 ans.
Abdülaziz - Le sultan Abdulhamid II
La personnalité du sultan Abdülhamid II est un facteur essentiel pour comprendre son attitude despotique. Tourmenté par les évènements qui ont secoué le début de son règne, et obsédé par la crainte d’être déposé ou même assassiné, Abdülhamid va opter pour une politique d’autoritarisme, et de centralisation dans l’étendue de l’empire ottoman pour éliminer toutes velléités indépendantistes.
La première manifestation de cette politique se traduit par le déplacement du centre du pouvoir de la sublime porte au palais. En effet, le grand vizir n’est plus celui de l’époque des Tanzimat, il n’est qu’un simple agent responsable seulement, avec tous les autres ministres, devant le sultan. Dorénavant ce dernier règne et gouverne en même temps.
Après l’échec de l’ottomanisme, qui a visé à créer une nation ottomane composée de sujets égaux sans aucune discrimination religieuse ou ethnique, et pour faire face aux ingérences des puissances étrangères, notamment la Grande-Bretagne qui a occupé l’Égypte en 1882 (soumise nominalement à la souveraineté ottomane), Abdülhamid se fit le promoteur de l'idéologie panislamiste, espérant mobiliser tant les musulmans vivant dans l'empire que les autres pays musulmans, et cela en profitant de son titre comme calife de l’ensemble de la communauté musulmane.
Cette stratégie, adoptée par le sultan, tend à consolider la cohésion interne de l’empire, et à renforcer la solidarité entre les musulmans, pour contrecarrer l’étoile montante de la notion de nationalisme, qui menace non seulement l’unité, mais encore la persistance même de l’État ottoman. À titre d’exemple, la dernière décennie du XIXe siècle fut marquée par le développement d’un esprit de nationalisme chez les Arméniens, ce qui a dégénéré aux massacres qui ont eu lieu entre 1894 et 1896 durant lesquels vont périr 200 000 personnes. En outre, la Crète est perdue en 1897, tandis que la Macédoine demeure sous la souveraineté ottomane jusqu'à la guerre des Balkans en 1912.
Sur un autre plan, les politiques de réformes ont pesé lourd sur le trésor public ottoman, les dépenses accrues et les défaites militaires successives de l’armée ottomane au cours du XIXe siècle, ont augmenté le déficit budgétaire, ce qui a poussé l’État à s’endetter. En 1881, la Banque impériale ottomane, en fait un établissement franco-britannique, accrut son influence par la création de la Dette publique: organisme mixte chargé de percevoir les revenus et de gérer la dette publique ottomane.
Le déclin progressif de l’empire, et l’échec des réformes menées dans le cadre des Tanzimat pour enrayer ce déclin, ont fermenté des idées d’opposition croissantes au despotisme d’Abdülhamid. S’inspirant de la Révolution française de 1789 et des écrits des intellectuels ottomans surtout Namik Kemal, l’opposition se concrétise dans le mouvement des Jeunes-Turcs qui se constitue pour partie à l’intérieur de l’État (Istanbul, Salonique) et pour partie à l’extérieur (Le Caire, Paris, Genève). Réclamant la restauration de la constitution de 1876 pour pouvoir résister à la pénétration européenne, et pour éviter le démantèlement de l’empire, les Jeunes-Turcs regroupent dans un premier temps des libéraux d’origines diverses : Turcs, Arabes, Arméniens et Kurdes. Mouvement de nature complexe qui se propage entre les étudiants de l’école de médecine militaire à Istanbul, les Jeunes-Turcs sont dominés par la Comité Union et Progrès (CUP) fondé en 1895 à Salonique par Talaat bey et Rahmi bey et qui recrute parmi les corps de fonctionnaires civils et militaires. À partir de 1907, ce comité prend une coloration plus militaire avec l’adhésion d’officiers de l’armée turque tels Enver, Niazi bey, Jamal et Mustafa Kemal.
La crise devient de plus en plus patente à la première décennie du XXe siècle. En effet, la situation sur le double plan économique et social se détériore graduellement, le retard dans le paiement des soldes des soldats cause plusieurs émeutes dans les casernes. L’Allemagne, soucieuse d'affirmer sa vocation mondiale, cherche à renforcer son influence dans l'empire, spécialement après la visite de l’empereur Guillaume II. Elle s'engage, avec d'autres puissances, dans la construction du chemin de fer Berlin-Bagdad et participe à l'exploitation du pétrole d'Irak (Turkish Petroleum Company). La relation du sultan Abdülhamid II avec les autres puissances européennes devient délicate, du fait de l'Alliance franco-russe puis du rapprochement anglo-russe contre l'Allemagne. La combinaison de tous ces facteurs ne peut que confirmer un seul fait : la révolution est imminente.
Manifestation en 1908 lors de la révolution des Jeunes-Turcs
L’agitation des Jeunes-Turcs en Macédoine ottomane devient de plus en plus grandissante et risque même de se transformer en une insurrection qui menace le pouvoir de Abdülhamid. La situation devient critique quand le sultan envoie 18000 hommes pour dompter cette mutinerie. Mais au lieu d’accomplir leur mission, ils se joignirent aux rebelles. Abdülhamid, afin d’enrayer le mouvement, annonce alors en juillet 1908 la convocation du Parlement et la remise en vigueur de la Constitution de 1876, c’est la fin de l’ère du despotisme Hamidien.
Malgré l’ampleur des évènements de juillet 1908, ce qui s’est passé ne peut être qualifié comme révolution, c’est plutôt un coup de force qui a obligé le Sultan à accepter la réduction de ses pouvoirs. En effet, la situation est loin d’être stable. La victoire de Jeunes-Turcs est de courte durée. Profitant de la désorganisation de l’Empire due à la révolution, l’Autriche annexe officiellement la Bosnie-Herzégovine, tandis que la Bulgarie proclame son indépendance et la Crète son rattachement à la Grèce. La responsabilité de ce désastre tombe sur le CUP au pouvoir. Croyant pouvoir bénéficier de l’agitation islamiste à Istanbul, Abdülhamid mène une contre-révolution, et cela par la dissolution du Parlement et l’arrestation de plusieurs membres du CUP. Face à cette situation la réaction des Jeunes-Turcs ne se fait pas attendre. À la tête d’une armée (l’armée d’action) provenant de la Macédoine ottomane, Mahmud Chevket Pacha pénètre dans Istanbul le 24 avril 1909, et dépose peu après le sultan Abdülhamid auquel succède son frère Mehmed Rachad, ou Mehmed V sans pouvoir réel.
Avec la chute du sultan rouge s’ouvre le dernier chapitre de l’histoire de l’empire ottoman. En effet, la révolution de 1908 a liberé la société ottomane tant soumise au joug du despotisme d’Abdulhamid II. De nouvelles questions, auparavant négligées, viennent surgir sur la scène sociale. Ainsi la situation traditionnelle de la femme est remise en question, et des mouvements de revendication sont créés par des femmes influencées par les idées occidentales. En outre, les ouvriers prennent conscience de leur condition et commencent à réclamer l’amélioration de leur situation par des grèves qui éclatent dans plusieurs secteurs (employés des tramways, les dockers, souffleurs de verre, secteur de communications, de textiles, les mines). La liberté d’expression et la multiplication des journaux engendrent un essor dans la vie intellectuelle. Dans un premier temps deux tendances dominent la société ottomane : une tendance islamiste dont le porte parole est Mehmed Akif, et une autre tendance occidentaliste représentée par Abdullah Djevdet. Une troisième tendance va apparaître progressivement dès 1908 et qui va jouer un rôle important dans l’avenir, celle du nationalisme turc.
Arrivé au pouvoir, le CUP cherche à préserver l’intégrité de l’État ottoman et à assurer l’unité de toutes les composantes de la société ottomane, et cela en créant des citoyens égaux devant la loi, et non des sujets appartenant à des millets diverses. Mais l’accomplissement de ces objectifs va se heurter à des crises qui éclatent dans plusieurs régions de l’empire. En effet, L’année 1911 marqua le début de la guerre italo-turque, qui se termina en 1912 par la reconnaissance de la souveraineté de l’Italie sur la Tripolitaine. En outre, face à la politique de centralisation menée par les Jeunes-Turcs, l’Albanie se révolte contre la Turquie sous la direction d’Ismail Kemal, et accède ensuite à l’indépendance suite à la conférence de Londres en 1912. les défaites successives de l’armée ottomane vont développer de plus en plus un sentiment de nationalisme turc qui se répand dans la population exaspérée d’Istanbul.
Les dernières années de la vie de l’État ottoman sont marquées par une série de guerres qui va gravement compromettre l’intégrité de l’empire et la crédibilité du pouvoir central. Prélude de la dislocation définitive de l’État ottoman, les deux guerres balkaniques qui ont eu lieu de 1912 à 1913 font perdre aux ottomans l’essentiel de leurs possessions en Europe, en même temps que leurs dernières possessions africaines, en Libye, conquises par les Italiens.
Dans cette situation de trouble, et surtout après l’assassinat du grand vizir Mahmoud Chevket Pacha le 21 juin 1913, le pouvoir passe à un triumvirat unioniste constitué par Talaat, Djemal et Enver Paşa. Dès lors, la promotion de plus en plus exclusive d’un nationalisme Turc strict qui se traduit par une répression accrue à l’égard des minorités, conforte l’autoritarisme du triumvirat et accentue la rivalité et la méfiance entre les Arabes et le CUP.
Le 28 juin 1914, à Sarajevo, l’archiduc François-Ferdinand d'Autriche est assassiné par un étudiant bosniaque Gavrilo Princip du mouvement terroriste" Mlada Bosna", composé uniquement des Serbes de Bosnie. Par le jeu des alliances complexes en Europe, la Première Guerre mondiale est déclenchée. Le 2 novembre, la Russie, suivie le lendemain par le Royaume-Uni et la France déclarèrent la guerre à l’empire ottoman qui avait signé un pacte secret avec l’Allemagne. À l’exception de la bataille de Gallipoli, l’armée turque ne remporte aucun succès soit sur le front nord avec la Russie, soit au sud sur le front du canal de Suez. La situation devient de plus en plus alarmante avec la révolte arabe, conduit par le cherif de la Mecque Hussein ibn Ali en juin 1916 et soutenue par les Britanniques.
De son côté, le gouvernement ottoman des Jeunes-Turcs, pour des raisons liées au nationalisme turc et au panturquisme profite de la guerre pour organiser, entre le printemps 1915 et l'été 1916 principalement, le génocide arménien dans lequel vont périr près d'1 200 000 personnes. Les massacres débutent "officieusement" avec l'arrestation, la déportation puis le massacre d'intellectuels arméniens de Constantinople durant la nuit du 24 au 25 avril 1915. Puis c'est au tour de l'Anatolie où un plan d'extermination génocidaire est soigneusement mis en place ; les hommes sont tués, et le reste de la population est déportée en convoi par des gendarmes turcs. Les conditions sont mauvaises, et beaucoup meurent en route. Des Kurdes viennent aussi massacrer des Arméniens. La population encore vivante arrive en 1916 dans les déserts de Syrie-Mésopotamie, où la grande majorité va mourir. Les deux-tiers de la population arménienne vient d'être supprimée, les autres ont pu se réfugier en Arménie russe ou ailleurs. Quelques massacres sporadiques surviennent les années suivantes ; Ainsi se constitua un Empire ottoman pur, vidé de la majeure partie de sa population arménienne.
En 1918 l’armée turque est prête à succomber, les Britanniques envahissent le Liban et la Syrie, prennent Damas (29 septembre), puis Alep et d’autres points stratégiques, tandis que les forces navales françaises occupent Beyrouth. Un armistice est conclu le 30 octobre à Moudros. Les Turcs seront obligés de démobiliser, de rompre les relations avec les Empires centraux et d’autoriser les vaisseaux de guerre alliés à passer par le détroit des Dardanelles.
Déportations d'Arméniens lors du génocide en 1915
Les puissances occidentales croient le moment venu de satisfaire leurs ambitions, aussi bien les accords Sykes-Picot entre Français et Britanniques que la "Grande Idée" panhellenique du Grec Venizélos. Humilié par le traité de Sèvres qui reconnait la tutelle britannique sur Constantinople et le contrôle grec, français et italien sur certains territoires de l’Anatolie, le gouvernement du sultan tombe en discrédit.
Refusant cette situation de catastrophe nationale, Mustafa Kemal réussit à remporter des victoires décisives sur les Grecs, à Sakarya (août 1921) et à Dumlupinar (août 1922), puis occupa à nouveau Smyrne en septembre. Par le nouveau traité de Lausanne en 1923, la Turquie actuelle accède à son indépendance, le sultanat est aboli en 1922 et le califat en 1924. Le dernier souverain Mehmed VI Vehid-el-Ddin est déposé et la république proclamée le 29 octobre 1923 avec Mustafa Kemal pour président. Désormais l’empire ottoman n’existe plus et le nom de "Turc" remplace officiellement celui d'"Ottoman".
La structure de la société ottomane s’est basée sur un ensemble culturel et religieux complexe qui assurait la persistance de l’État ottoman. Mais les défaites successives de l’armée ottomane au cours des XVIIIe et XIXe siècles, et l’infiltration croissante de l’occident dans les affaires internes de l’empire ont obligé les dirigeants de l’État ottoman à abandonner le mode traditionnel de gouvernement et à s’ouvrir sur l’Europe. En effet, l’effondrement de l’empire ottoman peut s’expliquer par l’échec du mouvement de réforme qui a caractérisé les XIXe et XXe siècles. Conscients de la nécessité de moderniser l’appareil politique et administratif, les hommes des Tanzimat n’ont pas pu résoudre les problèmes essentiels qui résidaient au sein même de la société ottomane.
La persistance de traditions religieuses séculaires ancrées dans la mentalité des peuples de l'Empire ont contribué à privilégier le rôle des communautés au détriment de celui des individus. De plus, est apparu un antagonisme entre les communautés qui a précipité la fragmentation de l’empire et la perte de cohésion de la société ottomane. En effet, les divers courants de pensée qui ont essayé de sauver l’empire (ottomanisme, panislamisme, touranisme, nationalisme) n’étaient qu’une alternative à l’échec du courant précédent. Dans cette situation de déterioration politique, économique et sociale, la chute de l’empire ottoman n’était qu’une question de temps. La Première Guerre mondiale a donné le coup de grâce à cet édifice qui était lentement en cours d'érosion depuis quatre siècles.
Le déclin de l’empire devient de plus en plus manifeste lorsque Osman II (1618-1622) fut assassiné par les janissaires qui protestaient ses tentatives de réforme, ce qui engendre une dégradation de l’autorité des sultans et du pouvoir central.
En effet, l’échec du second siège de Vienne (1683), le traité de Karlowitz en 1699 (premier traité défavorable aux ottomans) et le traité de Kutchuk-Kaïnardji (1774), reflètent l’affaiblissement grandissant de l’empire et marquent le début d’une crise qui va durer jusqu’au XXe siècle.
La campagne d’Égypte, expédition militaire entreprise par Napoléon Bonaparte (1798-1801), et l’invasion des troupes du gouverneur de l’Égypte, Mehmed Ali, de la Syrie, secouent brutalement les fondements de l’État ottoman et l’obligent à rechercher des solutions pour les crises qui éclatent au sein de l’empire, c’est l’époque des Tanzimat.
l'Empire ottoman (en vert), en 1900
Le 29 mai 1807, le sultan Selim III est déposé, sa nouvelle armée (Nizam el-djedid) dissoute, et la première véritable tentative de réforme a été matée par le corps conservateur de l’empire : les janissaires. Cet événement deviendra une leçon pour le nouveau Sultan Mahmud II, qui essaiera tout au long de son règne (1808-1839) de sauver l’empire ottoman de l’effondrement. Une série de réformes sera réalisée, et l’institution des janissaires, qui s'est longtemps opposé à la réforme militaire sera supprimée en 1826. Malgré tous ces changements opérés par Mahmud II, ce n’est qu’avec son successeur, le sultan Abdul-Medjid I (1839-1861) que l’ère des Tanzimat va être officiellement déclenchée par l'édit impérial de Gulkhane.
Proclamé le 3 novembre 1839 à Gulkhane (place à côté du palais de Topkapı), l’Edit de réforme est le premier d'une série de textes et de mesures qui vont former le pilier essentiel des Tanzimat (réorganisation en arabe). L’édit annonce que les sujets du Sultan sont désormais égaux, il abolit l’affermage de l’impôt et promet le développement de nouvelles méthodes pour assurer la mise en place d’un système juste pour la conscription et l’entraînement des soldats de l’armée.
En effet, les Tanzimat visent à sauver l’État ottoman qui devient de plus en plus soumis à des pressions extérieures, et qui est confronté en même temps à des difficultés intérieures croissantes d’ordre économique et politique. Pour cela une panoplie de mesures va être entreprise pour remédier à cette situation déteriorée qui menace l’existence même de l’empire.
Bien que le sultan continuât à occuper une position centrale dans l’édifice Etatique, son rôle va être éclipsé par la Porte qui devient le centre d’impulsion des réformes. En effet, la scène politique ottomane va être dominée jusqu'en 1878 par quatre personnalités qui occuperont successivement le poste du grand-vizir, et qui vont constituer le fer de lance des Tanzimat. Ces quatre personnes sont : Mustafa Rechid Pacha surnommé le ‘père des Tanzimat’ , Mehmed Emin Ali Pacha, Mehmed Fuad Pacha et Midhat Pacha qui va porter les Tanzimat à leur paroxysme par la constitution de 1876. les hommes des Tanzimat vont jouer un rôle de premier plan dans la modernisation de l’empire et cela en imitant l’Europe (spécialement la France) dans ses institutions politiques et sa structure administrative, et en essayant d’occidentaliser la société ottomane pour qu’elle s’adapte aux diverses transformations qui ont eu lieu au cours des siècles. Les réformes touchent tous les aspects de la vie, mais c’est la réorganisation du pouvoir d'Etat qui est la plus importante car elle va laisser des conséquences considérables sur le fonctionnement des institutions politiques.
Les Tanzimat ont créé un gouvernement centralisé qui se compose d’une nouvelle classe dirigeante, les bureaucrates. Afin de donner à l’État une meilleure efficacité, des ministères conçus sur le modèle européen sont établis. Ainsi un ministère de la justice voit le jour vers le milieu du règne de Abdulaziz (1861-1876), et en 1869 un ministère de l’intérieur est établi. D’autres ministères sont créés (agriculture, commerce, travaux publics) et leurs tâches se diversifient d’une façon considérable.
Étant le lien qui relie l’empire avec l’occident, le ministère des Affaires étrangères constitue la vitrine de la modernité ottomane. Chacun de ces ministères est mis sous la direction d’un ‘nazir’ ou ministre. Au-dessus de tous les départements de l’État, le grand-vizir (ou la Sublime Porte) supervise l’activité des divers organismes, et préside le conseil des ministres qui devient l’organe central de l’exécutif.
Sur le plan législatif, le conseil supérieur de justice, fondé en 1838, connaît un développement important dans ses fonctions. En effet, ce conseil élabore les textes législatifs et devient le principal fournisseur des lois de l’empire. En outre, plusieurs codes sont rédigés, tels que le Code pénal (1840) et le Code commercial (1850) et spécialement le Code civil (Medjelle) qui est une gigantesque compilation de coutumes et de lois. Calqués sur le modèle ‘laïc’ européen, ces codes posent un véritable problème en ce qui concerne leur conformité au droit islamique. Pour assurer leur application, de nouvelles juridictions (nizami) sont instaurées pour trancher les litiges qui n’entrent pas dans la compétence des autorités religieuses.
Les réformes ne se limitent pas à ces domaines, elles touchent l’éducation qui devient de plus en plus séculière, spécialement après la mise en place d’un nouveau système d’enseignement séparé des institutions religieuses traditionnelles. L’armée aussi se modernise selon le modèle européen, et en 1864 une nouvelle loi administrative divise l’empire ottoman en 27 provinces (wilaye) et associe ces provinces, avec les autres subdivisions administratives, d’un organe mixte composé de personnes nommées par l’autorité centrale ou élues sur le plan local.
L’époque des tanzimat a connu encore des majeures transformations de la société ottomane. L’essor démographique, et l’extension des villes grâce au développement de la population urbaine et à l’exode rural, sont le trait qui caractérise la deuxième moitié du XIXe siècle (ex : la population de Beyrouth passe de 40.000 habitants dans les années 1850 à quelque 80.000 dans les années 1880). L’économie à son tour va connaître une métamorphose vers le système capitaliste (fondation des banques et des entreprises privées, développement considérable de l’exportation et de l’importation, expansion de l’agriculture, chemins de fer).
La guerre de Crimée a révélé la faiblesse financière de l'empire: pas de vrai budget, des rentrées fiscales irrégulières, un endettement croissant. La monnaie, les finances et les douanes de l'empire passent sous la tutelle de la Banque impériale ottomane, créée en 1863 et dirigée par un consortium franco-britannique.
Malgré toutes ces réformes, la situation est loin d’être positive. En effet, la guerre de Crimée (1853-1856) et les crises successives qui secouent les Balkans et le Liban, prouvent que les réformes sont insuffisantes. En 1856, le sultan Abdul-Medjid I proclame un nouvel édit impérial qui affirme que les chrétiens et les juifs possèdent dorénavant les mêmes droits que les sujets musulmans, et que la liberté de culte leur est reconnue. La conséquence la plus immédiate de cette mesure est la reconnaissance de communautés confessionnelles dotées de pouvoirs propres (les Millets). Il subsiste des problèmes avec les minorités. La nécessité d’accélérer le rythme des Tanzimat pousse Midhat Pacha à déposer le sultan Abdulaziz qui s'oppose à l’adoption d’une constitution limitant ses prérogatives. En 1876 le nouveau sultan Abdülhamid II promulgue une constitution libérale qui instaure une monarchie parlementaire et qui respecte les libertés individuelles.
Après la guerre désastreuse contre la Russie (1875-1876) et le traité humiliant de San Stefano, Abdülhamid II sera convaincu que les anciennes réformes sont inutiles et que de nouvelles méthodes doivent être adoptées pour sauver l’État. Le sultan rouge suspend donc la constitution en 1878 et dissout le parlement. L’ère des Tanzimat est terminé, l’empire plonge dans un règne autoritaire qui dure 33 ans.
Abdülaziz - Le sultan Abdulhamid II
La personnalité du sultan Abdülhamid II est un facteur essentiel pour comprendre son attitude despotique. Tourmenté par les évènements qui ont secoué le début de son règne, et obsédé par la crainte d’être déposé ou même assassiné, Abdülhamid va opter pour une politique d’autoritarisme, et de centralisation dans l’étendue de l’empire ottoman pour éliminer toutes velléités indépendantistes.
La première manifestation de cette politique se traduit par le déplacement du centre du pouvoir de la sublime porte au palais. En effet, le grand vizir n’est plus celui de l’époque des Tanzimat, il n’est qu’un simple agent responsable seulement, avec tous les autres ministres, devant le sultan. Dorénavant ce dernier règne et gouverne en même temps.
Après l’échec de l’ottomanisme, qui a visé à créer une nation ottomane composée de sujets égaux sans aucune discrimination religieuse ou ethnique, et pour faire face aux ingérences des puissances étrangères, notamment la Grande-Bretagne qui a occupé l’Égypte en 1882 (soumise nominalement à la souveraineté ottomane), Abdülhamid se fit le promoteur de l'idéologie panislamiste, espérant mobiliser tant les musulmans vivant dans l'empire que les autres pays musulmans, et cela en profitant de son titre comme calife de l’ensemble de la communauté musulmane.
Cette stratégie, adoptée par le sultan, tend à consolider la cohésion interne de l’empire, et à renforcer la solidarité entre les musulmans, pour contrecarrer l’étoile montante de la notion de nationalisme, qui menace non seulement l’unité, mais encore la persistance même de l’État ottoman. À titre d’exemple, la dernière décennie du XIXe siècle fut marquée par le développement d’un esprit de nationalisme chez les Arméniens, ce qui a dégénéré aux massacres qui ont eu lieu entre 1894 et 1896 durant lesquels vont périr 200 000 personnes. En outre, la Crète est perdue en 1897, tandis que la Macédoine demeure sous la souveraineté ottomane jusqu'à la guerre des Balkans en 1912.
Sur un autre plan, les politiques de réformes ont pesé lourd sur le trésor public ottoman, les dépenses accrues et les défaites militaires successives de l’armée ottomane au cours du XIXe siècle, ont augmenté le déficit budgétaire, ce qui a poussé l’État à s’endetter. En 1881, la Banque impériale ottomane, en fait un établissement franco-britannique, accrut son influence par la création de la Dette publique: organisme mixte chargé de percevoir les revenus et de gérer la dette publique ottomane.
Le déclin progressif de l’empire, et l’échec des réformes menées dans le cadre des Tanzimat pour enrayer ce déclin, ont fermenté des idées d’opposition croissantes au despotisme d’Abdülhamid. S’inspirant de la Révolution française de 1789 et des écrits des intellectuels ottomans surtout Namik Kemal, l’opposition se concrétise dans le mouvement des Jeunes-Turcs qui se constitue pour partie à l’intérieur de l’État (Istanbul, Salonique) et pour partie à l’extérieur (Le Caire, Paris, Genève). Réclamant la restauration de la constitution de 1876 pour pouvoir résister à la pénétration européenne, et pour éviter le démantèlement de l’empire, les Jeunes-Turcs regroupent dans un premier temps des libéraux d’origines diverses : Turcs, Arabes, Arméniens et Kurdes. Mouvement de nature complexe qui se propage entre les étudiants de l’école de médecine militaire à Istanbul, les Jeunes-Turcs sont dominés par la Comité Union et Progrès (CUP) fondé en 1895 à Salonique par Talaat bey et Rahmi bey et qui recrute parmi les corps de fonctionnaires civils et militaires. À partir de 1907, ce comité prend une coloration plus militaire avec l’adhésion d’officiers de l’armée turque tels Enver, Niazi bey, Jamal et Mustafa Kemal.
La crise devient de plus en plus patente à la première décennie du XXe siècle. En effet, la situation sur le double plan économique et social se détériore graduellement, le retard dans le paiement des soldes des soldats cause plusieurs émeutes dans les casernes. L’Allemagne, soucieuse d'affirmer sa vocation mondiale, cherche à renforcer son influence dans l'empire, spécialement après la visite de l’empereur Guillaume II. Elle s'engage, avec d'autres puissances, dans la construction du chemin de fer Berlin-Bagdad et participe à l'exploitation du pétrole d'Irak (Turkish Petroleum Company). La relation du sultan Abdülhamid II avec les autres puissances européennes devient délicate, du fait de l'Alliance franco-russe puis du rapprochement anglo-russe contre l'Allemagne. La combinaison de tous ces facteurs ne peut que confirmer un seul fait : la révolution est imminente.
Manifestation en 1908 lors de la révolution des Jeunes-Turcs
L’agitation des Jeunes-Turcs en Macédoine ottomane devient de plus en plus grandissante et risque même de se transformer en une insurrection qui menace le pouvoir de Abdülhamid. La situation devient critique quand le sultan envoie 18000 hommes pour dompter cette mutinerie. Mais au lieu d’accomplir leur mission, ils se joignirent aux rebelles. Abdülhamid, afin d’enrayer le mouvement, annonce alors en juillet 1908 la convocation du Parlement et la remise en vigueur de la Constitution de 1876, c’est la fin de l’ère du despotisme Hamidien.
Malgré l’ampleur des évènements de juillet 1908, ce qui s’est passé ne peut être qualifié comme révolution, c’est plutôt un coup de force qui a obligé le Sultan à accepter la réduction de ses pouvoirs. En effet, la situation est loin d’être stable. La victoire de Jeunes-Turcs est de courte durée. Profitant de la désorganisation de l’Empire due à la révolution, l’Autriche annexe officiellement la Bosnie-Herzégovine, tandis que la Bulgarie proclame son indépendance et la Crète son rattachement à la Grèce. La responsabilité de ce désastre tombe sur le CUP au pouvoir. Croyant pouvoir bénéficier de l’agitation islamiste à Istanbul, Abdülhamid mène une contre-révolution, et cela par la dissolution du Parlement et l’arrestation de plusieurs membres du CUP. Face à cette situation la réaction des Jeunes-Turcs ne se fait pas attendre. À la tête d’une armée (l’armée d’action) provenant de la Macédoine ottomane, Mahmud Chevket Pacha pénètre dans Istanbul le 24 avril 1909, et dépose peu après le sultan Abdülhamid auquel succède son frère Mehmed Rachad, ou Mehmed V sans pouvoir réel.
Avec la chute du sultan rouge s’ouvre le dernier chapitre de l’histoire de l’empire ottoman. En effet, la révolution de 1908 a liberé la société ottomane tant soumise au joug du despotisme d’Abdulhamid II. De nouvelles questions, auparavant négligées, viennent surgir sur la scène sociale. Ainsi la situation traditionnelle de la femme est remise en question, et des mouvements de revendication sont créés par des femmes influencées par les idées occidentales. En outre, les ouvriers prennent conscience de leur condition et commencent à réclamer l’amélioration de leur situation par des grèves qui éclatent dans plusieurs secteurs (employés des tramways, les dockers, souffleurs de verre, secteur de communications, de textiles, les mines). La liberté d’expression et la multiplication des journaux engendrent un essor dans la vie intellectuelle. Dans un premier temps deux tendances dominent la société ottomane : une tendance islamiste dont le porte parole est Mehmed Akif, et une autre tendance occidentaliste représentée par Abdullah Djevdet. Une troisième tendance va apparaître progressivement dès 1908 et qui va jouer un rôle important dans l’avenir, celle du nationalisme turc.
Arrivé au pouvoir, le CUP cherche à préserver l’intégrité de l’État ottoman et à assurer l’unité de toutes les composantes de la société ottomane, et cela en créant des citoyens égaux devant la loi, et non des sujets appartenant à des millets diverses. Mais l’accomplissement de ces objectifs va se heurter à des crises qui éclatent dans plusieurs régions de l’empire. En effet, L’année 1911 marqua le début de la guerre italo-turque, qui se termina en 1912 par la reconnaissance de la souveraineté de l’Italie sur la Tripolitaine. En outre, face à la politique de centralisation menée par les Jeunes-Turcs, l’Albanie se révolte contre la Turquie sous la direction d’Ismail Kemal, et accède ensuite à l’indépendance suite à la conférence de Londres en 1912. les défaites successives de l’armée ottomane vont développer de plus en plus un sentiment de nationalisme turc qui se répand dans la population exaspérée d’Istanbul.
Les dernières années de la vie de l’État ottoman sont marquées par une série de guerres qui va gravement compromettre l’intégrité de l’empire et la crédibilité du pouvoir central. Prélude de la dislocation définitive de l’État ottoman, les deux guerres balkaniques qui ont eu lieu de 1912 à 1913 font perdre aux ottomans l’essentiel de leurs possessions en Europe, en même temps que leurs dernières possessions africaines, en Libye, conquises par les Italiens.
Dans cette situation de trouble, et surtout après l’assassinat du grand vizir Mahmoud Chevket Pacha le 21 juin 1913, le pouvoir passe à un triumvirat unioniste constitué par Talaat, Djemal et Enver Paşa. Dès lors, la promotion de plus en plus exclusive d’un nationalisme Turc strict qui se traduit par une répression accrue à l’égard des minorités, conforte l’autoritarisme du triumvirat et accentue la rivalité et la méfiance entre les Arabes et le CUP.
Le 28 juin 1914, à Sarajevo, l’archiduc François-Ferdinand d'Autriche est assassiné par un étudiant bosniaque Gavrilo Princip du mouvement terroriste" Mlada Bosna", composé uniquement des Serbes de Bosnie. Par le jeu des alliances complexes en Europe, la Première Guerre mondiale est déclenchée. Le 2 novembre, la Russie, suivie le lendemain par le Royaume-Uni et la France déclarèrent la guerre à l’empire ottoman qui avait signé un pacte secret avec l’Allemagne. À l’exception de la bataille de Gallipoli, l’armée turque ne remporte aucun succès soit sur le front nord avec la Russie, soit au sud sur le front du canal de Suez. La situation devient de plus en plus alarmante avec la révolte arabe, conduit par le cherif de la Mecque Hussein ibn Ali en juin 1916 et soutenue par les Britanniques.
De son côté, le gouvernement ottoman des Jeunes-Turcs, pour des raisons liées au nationalisme turc et au panturquisme profite de la guerre pour organiser, entre le printemps 1915 et l'été 1916 principalement, le génocide arménien dans lequel vont périr près d'1 200 000 personnes. Les massacres débutent "officieusement" avec l'arrestation, la déportation puis le massacre d'intellectuels arméniens de Constantinople durant la nuit du 24 au 25 avril 1915. Puis c'est au tour de l'Anatolie où un plan d'extermination génocidaire est soigneusement mis en place ; les hommes sont tués, et le reste de la population est déportée en convoi par des gendarmes turcs. Les conditions sont mauvaises, et beaucoup meurent en route. Des Kurdes viennent aussi massacrer des Arméniens. La population encore vivante arrive en 1916 dans les déserts de Syrie-Mésopotamie, où la grande majorité va mourir. Les deux-tiers de la population arménienne vient d'être supprimée, les autres ont pu se réfugier en Arménie russe ou ailleurs. Quelques massacres sporadiques surviennent les années suivantes ; Ainsi se constitua un Empire ottoman pur, vidé de la majeure partie de sa population arménienne.
En 1918 l’armée turque est prête à succomber, les Britanniques envahissent le Liban et la Syrie, prennent Damas (29 septembre), puis Alep et d’autres points stratégiques, tandis que les forces navales françaises occupent Beyrouth. Un armistice est conclu le 30 octobre à Moudros. Les Turcs seront obligés de démobiliser, de rompre les relations avec les Empires centraux et d’autoriser les vaisseaux de guerre alliés à passer par le détroit des Dardanelles.
Déportations d'Arméniens lors du génocide en 1915
Les puissances occidentales croient le moment venu de satisfaire leurs ambitions, aussi bien les accords Sykes-Picot entre Français et Britanniques que la "Grande Idée" panhellenique du Grec Venizélos. Humilié par le traité de Sèvres qui reconnait la tutelle britannique sur Constantinople et le contrôle grec, français et italien sur certains territoires de l’Anatolie, le gouvernement du sultan tombe en discrédit.
Refusant cette situation de catastrophe nationale, Mustafa Kemal réussit à remporter des victoires décisives sur les Grecs, à Sakarya (août 1921) et à Dumlupinar (août 1922), puis occupa à nouveau Smyrne en septembre. Par le nouveau traité de Lausanne en 1923, la Turquie actuelle accède à son indépendance, le sultanat est aboli en 1922 et le califat en 1924. Le dernier souverain Mehmed VI Vehid-el-Ddin est déposé et la république proclamée le 29 octobre 1923 avec Mustafa Kemal pour président. Désormais l’empire ottoman n’existe plus et le nom de "Turc" remplace officiellement celui d'"Ottoman".
La structure de la société ottomane s’est basée sur un ensemble culturel et religieux complexe qui assurait la persistance de l’État ottoman. Mais les défaites successives de l’armée ottomane au cours des XVIIIe et XIXe siècles, et l’infiltration croissante de l’occident dans les affaires internes de l’empire ont obligé les dirigeants de l’État ottoman à abandonner le mode traditionnel de gouvernement et à s’ouvrir sur l’Europe. En effet, l’effondrement de l’empire ottoman peut s’expliquer par l’échec du mouvement de réforme qui a caractérisé les XIXe et XXe siècles. Conscients de la nécessité de moderniser l’appareil politique et administratif, les hommes des Tanzimat n’ont pas pu résoudre les problèmes essentiels qui résidaient au sein même de la société ottomane.
La persistance de traditions religieuses séculaires ancrées dans la mentalité des peuples de l'Empire ont contribué à privilégier le rôle des communautés au détriment de celui des individus. De plus, est apparu un antagonisme entre les communautés qui a précipité la fragmentation de l’empire et la perte de cohésion de la société ottomane. En effet, les divers courants de pensée qui ont essayé de sauver l’empire (ottomanisme, panislamisme, touranisme, nationalisme) n’étaient qu’une alternative à l’échec du courant précédent. Dans cette situation de déterioration politique, économique et sociale, la chute de l’empire ottoman n’était qu’une question de temps. La Première Guerre mondiale a donné le coup de grâce à cet édifice qui était lentement en cours d'érosion depuis quatre siècles.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1863
11 août
Protectorat français sur le Cambodge
Le royaume du Cambodge, pour échapper à l'emprise du Siam (actuelle Thaïlande) et de l'Annam (actuel Viêt Nam), demande de l'aide à la France. Par le traité de protectorat, le roi Norodom Ier s'interdit toute relation avec une puissance étrangère sans l'accord de la France et un résident général est installé à Pnom Penh. En 1887, le Cambodge sera intégré à l'Indochine française et le roi perdra toute autorité. Le pays retrouvera son indépendance en 1953, sous le règne de Norodom Sihanouk.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Colonie - Protectorat - Histoire de l'Annam - Histoire de la Colonisation
1919
11 août
La Constitution de Weimar
Après la signature de l'armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale et l'abdication de l'empereur allemand, une République est mise en place en Allemagne. L'Assemblée réunie dans la ville de Weimar vote la nouvelle Constitution. Celle-ci crée une république démocratique et parlementaire, composée de 17 Länder. L'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933 mettra fin à ce régime politique.
Voir aussi : Constitution - Histoire de la République de Weimar - Histoire de l'Etat
1934
11 août
Arrivée des criminels à Alcatraz
La prison fédérale d'Alcatraz reçoit les criminels classés comme "plus dangereux". Al Capone y sera incarcéré onze jours plus tard. Elle a été construite sur une île dans la baie de San Francisco, surnommée "the rock". Personne ne réussira à s'en évader vivant. Elle sera fermée en 1963, en raison des coûts d'entretien élevés.
Voir aussi : Prison - Histoire d'Alcatraz - Histoire de la Justice
1952
11 août
Hussein monte sur le trône de Jordanie
Le roi Talal, souffrant de déficience intellectuelle, est déposé par le Parlement jordanien. Son fils Hussein, 16 ans, devient le troisième souverain hachémite à régner sur la Jordanie. Son grand-père, Abd Allah, profita du démembrement de la Palestine pour annexer la Cisjordanie à la Transjordanie et ainsi créer le royaume de Jordanie en 1950. Le roi Hussein règnera jusqu'à sa mort en 1999.
Voir aussi : Sacre - Hussein - Histoire des Sacres
1965
11 août
Emeutes raciales à Los Angeles
Le quartier de Watts, le ghetto noir de Los Angeles, se révolte. Ses habitants vivent dans des lieux insalubres, sans électricité et la plupart n'ont pas de travail. La tentative d'arrestation par la police d'un conducteur noir met le feu au poudre. L'émeute (pillages, incendies, meurtres) durera une semaine et fera 34 morts et 800 blessés.
Voir aussi : Emeutes - Histoire de Los Angeles - Histoire du Racisme
1984
11 août
Carl Lewis égale Jess Owens
Après s'être imposé lors du 100 mètres, du 200 mètres, au saut en longueur, Carl Lewis et son équipe gagnent le 4x100 mètres aux Jeux Olympiques de Los Angeles. Ce dernier empoche ainsi quatre médailles olympiques. Il égale le record de Jess Owens de 1936 et a battu au passage le record olympique du 200 mètres.
Voir aussi : Record - Histoire des Jeux Olympiques d'été - Jesse Owens - Histoire de l'Athlétisme
2003
11 août
L’OTAN prend les commandes de la FIAS
L’OTAN décide de diriger la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS). Au lendemain de la chute du régime des talibans, en 2001, une conférence s’était déroulée à Bonn afin de statuer sur le sort de l’Afghanistan. Les participants avaient alors prévu de créer la FIAS, formée par une coalition de plusieurs pays afin de faciliter la mise en place du gouvernement intérimaire et la reconstruction du pays. Initialement déployée à Kaboul, la FIAS sera par la suite chargée de la sécurité de la totalité du territoire.
Voir aussi : Dossier histoire des Talibans - Histoire de l'OTAN - Histoire de l'Etat
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
11 août
Protectorat français sur le Cambodge
Le royaume du Cambodge, pour échapper à l'emprise du Siam (actuelle Thaïlande) et de l'Annam (actuel Viêt Nam), demande de l'aide à la France. Par le traité de protectorat, le roi Norodom Ier s'interdit toute relation avec une puissance étrangère sans l'accord de la France et un résident général est installé à Pnom Penh. En 1887, le Cambodge sera intégré à l'Indochine française et le roi perdra toute autorité. Le pays retrouvera son indépendance en 1953, sous le règne de Norodom Sihanouk.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Colonie - Protectorat - Histoire de l'Annam - Histoire de la Colonisation
1919
11 août
La Constitution de Weimar
Après la signature de l'armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale et l'abdication de l'empereur allemand, une République est mise en place en Allemagne. L'Assemblée réunie dans la ville de Weimar vote la nouvelle Constitution. Celle-ci crée une république démocratique et parlementaire, composée de 17 Länder. L'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933 mettra fin à ce régime politique.
Voir aussi : Constitution - Histoire de la République de Weimar - Histoire de l'Etat
1934
11 août
Arrivée des criminels à Alcatraz
La prison fédérale d'Alcatraz reçoit les criminels classés comme "plus dangereux". Al Capone y sera incarcéré onze jours plus tard. Elle a été construite sur une île dans la baie de San Francisco, surnommée "the rock". Personne ne réussira à s'en évader vivant. Elle sera fermée en 1963, en raison des coûts d'entretien élevés.
Voir aussi : Prison - Histoire d'Alcatraz - Histoire de la Justice
1952
11 août
Hussein monte sur le trône de Jordanie
Le roi Talal, souffrant de déficience intellectuelle, est déposé par le Parlement jordanien. Son fils Hussein, 16 ans, devient le troisième souverain hachémite à régner sur la Jordanie. Son grand-père, Abd Allah, profita du démembrement de la Palestine pour annexer la Cisjordanie à la Transjordanie et ainsi créer le royaume de Jordanie en 1950. Le roi Hussein règnera jusqu'à sa mort en 1999.
Voir aussi : Sacre - Hussein - Histoire des Sacres
1965
11 août
Emeutes raciales à Los Angeles
Le quartier de Watts, le ghetto noir de Los Angeles, se révolte. Ses habitants vivent dans des lieux insalubres, sans électricité et la plupart n'ont pas de travail. La tentative d'arrestation par la police d'un conducteur noir met le feu au poudre. L'émeute (pillages, incendies, meurtres) durera une semaine et fera 34 morts et 800 blessés.
Voir aussi : Emeutes - Histoire de Los Angeles - Histoire du Racisme
1984
11 août
Carl Lewis égale Jess Owens
Après s'être imposé lors du 100 mètres, du 200 mètres, au saut en longueur, Carl Lewis et son équipe gagnent le 4x100 mètres aux Jeux Olympiques de Los Angeles. Ce dernier empoche ainsi quatre médailles olympiques. Il égale le record de Jess Owens de 1936 et a battu au passage le record olympique du 200 mètres.
Voir aussi : Record - Histoire des Jeux Olympiques d'été - Jesse Owens - Histoire de l'Athlétisme
2003
11 août
L’OTAN prend les commandes de la FIAS
L’OTAN décide de diriger la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS). Au lendemain de la chute du régime des talibans, en 2001, une conférence s’était déroulée à Bonn afin de statuer sur le sort de l’Afghanistan. Les participants avaient alors prévu de créer la FIAS, formée par une coalition de plusieurs pays afin de faciliter la mise en place du gouvernement intérimaire et la reconstruction du pays. Initialement déployée à Kaboul, la FIAS sera par la suite chargée de la sécurité de la totalité du territoire.
Voir aussi : Dossier histoire des Talibans - Histoire de l'OTAN - Histoire de l'Etat
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
L'île d'Alcatraz, en anglais Alcatraz Island, est une île située dans la baie de San Francisco à 2,4 km (1,5 mile) de la côte de San Francisco en Californie, dans l'ouest des États-Unis.
Elle fut nommée ainsi par les Espagnols car elle servait de refuge à de nombreux pélicans (alcatraces, en espagnol). Cette île hébergea une forteresse militaire pendant plusieurs décennies (1850-1909), puis une prison militaire (1909-1933) et une prison fédérale de haute sécurité (1934-1963). Occupé par les Amérindiens de 1969 à 1971, le complexe d'Alcatraz est aujourd'hui reconverti en un site historique géré par le service des parcs nationaux des États-Unis. Il est visité chaque année par plus d'un million de touristes et demeure un lieu d'observation des oiseaux de la baie. Le phare d'Alcatraz est le plus vieux phare en activité de la côte Ouest des États-Unis et fonctionne depuis 1854. Il n'a cessé d'éclairer qu'une seule fois, en 1970, lors de l'incendie qui détruisit la maison du gardien et coupa l'alimentation électrique.
L'île d'Alcatraz est appelée Alcatraz Island en anglais. Ce toponyme provient de l'espagnol, alcatraces désignant les pélicans dont certains trouvaient refuge sur l'île, et a donné son nom à la prison appelée simplement « Alcatraz ».
L'île est également surnommée The Rock (le rocher)
Alcatraz est une île située dans la baie de San Francisco, en Californie sur la côte Ouest des États-Unis. Elle se trouve à l'est du Golden Gate, un bras de mer qui relie la baie à l’océan Pacifique. L'île mesure environ 90 000 m2 soit neuf hectares. Elle appartient à une région marquée par le risque sismique. Son sous-sol est composé de grès
Il est possible que les Amérindiens Ohlones soient venus chasser, pêcher et collecter les œufs des oiseaux bien avant l'arrivée des Blancs sur l'île d'Alcatraz. Le nom d'Alcatraz est dérivé de l'espagnol Alcatraces qui signifie « pélicans ». En 1775, l'explorateur espagnol Juan Manuel de Ayala fut le premier européen à naviguer dans la baie de San Francisco ; au cours de son exploration, il nomme l'une des trois îles de la baie « Alcatraces », qui fut par la suite anglicisé en « Alcatraz ». Au XVIIIe siècle, les Amérindiens trouvèrent refuge dans l'île pour échapper aux missionnaires espagnols.
Julian Workman est le plus ancien propriétaire connu de l'île. Elle lui a été donnée par le gouverneur du Mexique Pio Pico en juin 1846 en échange de la promesse de construire un phare. Elle fut ensuite achetée par le gouverneur militaire de Californie John Charles Frémont pour le compte du gouvernement américain.
Avec la Californie, l'île d'Alcatraz était à l'origine une colonie espagnole puis fit partie du Mexique lors de son indépendance avant d’être annexée par les États-Unis en 1850. C'est alors qu'un ordre présidentiel fut lancé avec pour projet l'établissement sur l'île d'une réserve militaire pour l'armée américaine. Cependant, l'épisode de la ruée vers l'or qui entraîna l’accroissement démographique de San Francisco et le besoin de plus en plus pressant de protéger la baie de San Francisco conduisit l'armée américaine à y construire une forteresse au début des années 1850. L'armée comptait installer une centaine de canons sur l'île afin d'en faire le lieu le mieux fortifié de la côte Ouest des États-Unis. Avec le Fort Point et le Lime Point, Alcatraz formait un triangle de défense protégeant la baie de San Francisco. L'île était également le premier site opérationnel de l'Ouest américain à accueillir un phare.
En 1853, sous la direction de Zealous Bates Tower, le corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis commença à fortifier l'île. Les travaux durèrent jusqu'en décembre 1859, date à laquelle s'installa la première garnison du Camp Alcatraz. L'île fut entourée de hauts murs et une citadelle fut bâtie tout en haut près du phare : elle pouvait contenir 200 hommes en cas de siège. Les militaires firent venir de la terre et aménagèrent des jardins de style victorien à partir de 1865. Avec le déclenchement de la guerre de Sécession en 1861, l'effectif des soldats et la puissance de l'artillerie installée sur l'île furent augmentés. Le site fut également utilisé comme arsenal de la ville de San Francisco. Alcatraz servit de prison pour les sympathisants confédérés.
Le phare d'Alcatraz au XIXe siècle.
Après la guerre de Sécession, les avancées technologiques rendirent les fortifications et l'armement d'Alcatraz obsolètes. Les canons furent progressivement retirés. Des efforts de modernisation furent entrepris entre 1870 et 1876 mais demeurèrent inachevés. En 1867 une prison fut aménagée en briques et, l'année suivante, Alcatraz devint officiellement un lieu de détention pour les prisonniers militaires. Dans les années 1870, 19 Amérindiens Hopis qui s'étaient révoltés contre la politique américaine d'assimilation furent incarcérés à Alcatraz. Le nombre de prisonniers passa de 25 en 1899 à 441 en 1900. Après le séisme de 1906 à San Francisco et l'incendie qui s'ensuivit, des détenus civils furent transférés à Alcatraz.
Alors que l'utilité purement défensive d'Alcatraz diminua avec le temps (jamais l'île n'eut à utiliser ses canons en bataille), son rôle de prison se confirma dans la première moitié du XXe siècle. En effet, l'isolement, les eaux froides et les courants violents du Golden Gate en faisaient un lieu dont les prisonniers ne devaient pas pouvoir facilement s'échapper. En 1909, l'armée américaine quitta la citadelle afin qu'Alcatraz devienne officiellement une prison militaire. La même année commença la construction par les prisonniers militaires d'un grand bloc en béton qui comprenait 600 cellules, une cuisine, un réfectoire, une infirmerie et des bureaux. Il fut achevé en 1912 et devint célèbre par la suite sous le surnom de « The Rock » (« le rocher »). Une centrale électrique fut également installée. Pendant la Première Guerre mondiale, il accueillit des objecteurs de conscience, parmi lesquels Philip Grosser, qui écrivit un pamphlet intitulé Uncle Sam's Devil's Island (L'Île du diable de l'Oncle Sam). En octobre 1933, le statut de la prison changea pour accueillir des prisonniers civils.
L'île d'Alcatraz en 1895.
En 1933, la propriété d'Alcatraz fut transférée au Département de la Justice des États-Unis afin d'en céder l'usage au Federal Bureau of Prisons. En 1934, le gouvernement fédéral décida de faire de la prison fédérale d'Alcatraz un établissement modèle, offrant un maximum de sécurité pour prévenir les évasions et n'accordant que peu de privilèges aux détenus qui ne pouvaient négocier leurs conditions d'incarcération. Il était ainsi question de montrer au public que l'État était résolu à enrayer la hausse de la criminalité des années 1930. La prison, officiellement devenue USP Alcatraz (USP pour United States Prison) ne fut pas l'« America's Devil's Island » (« l'île du diable de l'Amérique ») comme beaucoup de films et de livres la qualifiaient. Sa population moyenne fut d'environ 260-275 détenus et ne dépassa jamais les 336 prisonniers. Alcatraz ne représenta jamais plus d'1 % de la population carcérale des États-Unis. Des témoignages d'ex-prisonniers racontent que les conditions d'incarcération à Alcatraz étaient meilleures que dans les autres prisons fédérales et que beaucoup de détenus y demandaient leur transfert. L'île d'Alcatraz accueillit des prisonniers célèbres, mais fut aussi le lieu de vie des gardiens et de leurs familles.
Le 21 mars 1963, sur décision du Procureur général des États-Unis Robert Kennedy, la prison d'Alcatraz ferma définitivement ses portes après vingt-neuf années de service. Le pénitencier de Marion dans l'Illinois ouvrit la même année pour remplacer Alcatraz. La poursuite de l'activité de la prison aurait nécessité un investissement de trois à cinq millions de dollars américains rien que pour sa restauration et sa maintenance.
Or cet investissement n'incluait même pas les frais journaliers de fonctionnement d'Alcatraz, qui étaient près de trois fois supérieurs à ceux des autres prisons fédérales. Cet important surcoût fut en grande partie dû à l'isolement total de l'île qui impliquait que toutes les personnes et les marchandises devaient être acheminées par bateau. Il s'agissait non seulement des denrées alimentaires, des vêtements et du courrier, mais surtout de l'eau douce puisque Alcatraz n'avait aucune source. Ainsi chaque semaine, trois millions de litres d'eau devaient y être apportés. De plus, les bâtiments étaient très endommagés par la météorisation, c'est-à-dire par les gouttelettes d'eaux salées projetées par le vent. Le gouvernement fédéral estima finalement qu'il était plus économique de construire une prison plus moderne que de rénover Alcatraz pour la garder en service.
Après la fermeture de la prison, plusieurs idées furent examinées afin de transformer l'île d'Alcatraz : il fut tour à tour question de construire un monument pour les Nations unies, d'ériger une « Statue de la Liberté » pour la côte Ouest ou encore d'aménager un complexe hôtelier. En 1970, un feu se déclara dans la prison et dans la maison du phare. En juin 1971, les occupants furent évacués sur ordre du gouvernement fédéral. En 1972, le Congrès américain créa la Golden Gate National Recreation Area (« zone récréative nationale du Golden Gate ») dans lequel l'ensemble d'Alcatraz fut intégré. L'île d'Alcatraz fut classée sur le National Register of Historic Places en 1976 puis déclarée National Historic Landmark en 1986. Elle fut ouverte au public dès 1973 et devint rapidement un des lieux touristiques les plus fréquentés de San Francisco. Chaque année, plus d'un million de touristes visitent l'île et la prison d'Alcatraz. Ils peuvent notamment voir une collection d'objets retraçant la vie dans la forteresse du XIXe siècle et la prison du XXe siècle.
La Global Peace Foundation proposa de raser la prison et de construire un centre pour la paix à la place. En 2007-2008, le projet recueillit 10 350 signatures. Son coût fut évalué à un milliard de dollars. Il fut proposé au référendum du 6 février 2008 et fut rejeté par 72 % des votants[
Elle fut nommée ainsi par les Espagnols car elle servait de refuge à de nombreux pélicans (alcatraces, en espagnol). Cette île hébergea une forteresse militaire pendant plusieurs décennies (1850-1909), puis une prison militaire (1909-1933) et une prison fédérale de haute sécurité (1934-1963). Occupé par les Amérindiens de 1969 à 1971, le complexe d'Alcatraz est aujourd'hui reconverti en un site historique géré par le service des parcs nationaux des États-Unis. Il est visité chaque année par plus d'un million de touristes et demeure un lieu d'observation des oiseaux de la baie. Le phare d'Alcatraz est le plus vieux phare en activité de la côte Ouest des États-Unis et fonctionne depuis 1854. Il n'a cessé d'éclairer qu'une seule fois, en 1970, lors de l'incendie qui détruisit la maison du gardien et coupa l'alimentation électrique.
L'île d'Alcatraz est appelée Alcatraz Island en anglais. Ce toponyme provient de l'espagnol, alcatraces désignant les pélicans dont certains trouvaient refuge sur l'île, et a donné son nom à la prison appelée simplement « Alcatraz ».
L'île est également surnommée The Rock (le rocher)
Alcatraz est une île située dans la baie de San Francisco, en Californie sur la côte Ouest des États-Unis. Elle se trouve à l'est du Golden Gate, un bras de mer qui relie la baie à l’océan Pacifique. L'île mesure environ 90 000 m2 soit neuf hectares. Elle appartient à une région marquée par le risque sismique. Son sous-sol est composé de grès
Il est possible que les Amérindiens Ohlones soient venus chasser, pêcher et collecter les œufs des oiseaux bien avant l'arrivée des Blancs sur l'île d'Alcatraz. Le nom d'Alcatraz est dérivé de l'espagnol Alcatraces qui signifie « pélicans ». En 1775, l'explorateur espagnol Juan Manuel de Ayala fut le premier européen à naviguer dans la baie de San Francisco ; au cours de son exploration, il nomme l'une des trois îles de la baie « Alcatraces », qui fut par la suite anglicisé en « Alcatraz ». Au XVIIIe siècle, les Amérindiens trouvèrent refuge dans l'île pour échapper aux missionnaires espagnols.
Julian Workman est le plus ancien propriétaire connu de l'île. Elle lui a été donnée par le gouverneur du Mexique Pio Pico en juin 1846 en échange de la promesse de construire un phare. Elle fut ensuite achetée par le gouverneur militaire de Californie John Charles Frémont pour le compte du gouvernement américain.
Avec la Californie, l'île d'Alcatraz était à l'origine une colonie espagnole puis fit partie du Mexique lors de son indépendance avant d’être annexée par les États-Unis en 1850. C'est alors qu'un ordre présidentiel fut lancé avec pour projet l'établissement sur l'île d'une réserve militaire pour l'armée américaine. Cependant, l'épisode de la ruée vers l'or qui entraîna l’accroissement démographique de San Francisco et le besoin de plus en plus pressant de protéger la baie de San Francisco conduisit l'armée américaine à y construire une forteresse au début des années 1850. L'armée comptait installer une centaine de canons sur l'île afin d'en faire le lieu le mieux fortifié de la côte Ouest des États-Unis. Avec le Fort Point et le Lime Point, Alcatraz formait un triangle de défense protégeant la baie de San Francisco. L'île était également le premier site opérationnel de l'Ouest américain à accueillir un phare.
En 1853, sous la direction de Zealous Bates Tower, le corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis commença à fortifier l'île. Les travaux durèrent jusqu'en décembre 1859, date à laquelle s'installa la première garnison du Camp Alcatraz. L'île fut entourée de hauts murs et une citadelle fut bâtie tout en haut près du phare : elle pouvait contenir 200 hommes en cas de siège. Les militaires firent venir de la terre et aménagèrent des jardins de style victorien à partir de 1865. Avec le déclenchement de la guerre de Sécession en 1861, l'effectif des soldats et la puissance de l'artillerie installée sur l'île furent augmentés. Le site fut également utilisé comme arsenal de la ville de San Francisco. Alcatraz servit de prison pour les sympathisants confédérés.
Le phare d'Alcatraz au XIXe siècle.
Après la guerre de Sécession, les avancées technologiques rendirent les fortifications et l'armement d'Alcatraz obsolètes. Les canons furent progressivement retirés. Des efforts de modernisation furent entrepris entre 1870 et 1876 mais demeurèrent inachevés. En 1867 une prison fut aménagée en briques et, l'année suivante, Alcatraz devint officiellement un lieu de détention pour les prisonniers militaires. Dans les années 1870, 19 Amérindiens Hopis qui s'étaient révoltés contre la politique américaine d'assimilation furent incarcérés à Alcatraz. Le nombre de prisonniers passa de 25 en 1899 à 441 en 1900. Après le séisme de 1906 à San Francisco et l'incendie qui s'ensuivit, des détenus civils furent transférés à Alcatraz.
Alors que l'utilité purement défensive d'Alcatraz diminua avec le temps (jamais l'île n'eut à utiliser ses canons en bataille), son rôle de prison se confirma dans la première moitié du XXe siècle. En effet, l'isolement, les eaux froides et les courants violents du Golden Gate en faisaient un lieu dont les prisonniers ne devaient pas pouvoir facilement s'échapper. En 1909, l'armée américaine quitta la citadelle afin qu'Alcatraz devienne officiellement une prison militaire. La même année commença la construction par les prisonniers militaires d'un grand bloc en béton qui comprenait 600 cellules, une cuisine, un réfectoire, une infirmerie et des bureaux. Il fut achevé en 1912 et devint célèbre par la suite sous le surnom de « The Rock » (« le rocher »). Une centrale électrique fut également installée. Pendant la Première Guerre mondiale, il accueillit des objecteurs de conscience, parmi lesquels Philip Grosser, qui écrivit un pamphlet intitulé Uncle Sam's Devil's Island (L'Île du diable de l'Oncle Sam). En octobre 1933, le statut de la prison changea pour accueillir des prisonniers civils.
L'île d'Alcatraz en 1895.
En 1933, la propriété d'Alcatraz fut transférée au Département de la Justice des États-Unis afin d'en céder l'usage au Federal Bureau of Prisons. En 1934, le gouvernement fédéral décida de faire de la prison fédérale d'Alcatraz un établissement modèle, offrant un maximum de sécurité pour prévenir les évasions et n'accordant que peu de privilèges aux détenus qui ne pouvaient négocier leurs conditions d'incarcération. Il était ainsi question de montrer au public que l'État était résolu à enrayer la hausse de la criminalité des années 1930. La prison, officiellement devenue USP Alcatraz (USP pour United States Prison) ne fut pas l'« America's Devil's Island » (« l'île du diable de l'Amérique ») comme beaucoup de films et de livres la qualifiaient. Sa population moyenne fut d'environ 260-275 détenus et ne dépassa jamais les 336 prisonniers. Alcatraz ne représenta jamais plus d'1 % de la population carcérale des États-Unis. Des témoignages d'ex-prisonniers racontent que les conditions d'incarcération à Alcatraz étaient meilleures que dans les autres prisons fédérales et que beaucoup de détenus y demandaient leur transfert. L'île d'Alcatraz accueillit des prisonniers célèbres, mais fut aussi le lieu de vie des gardiens et de leurs familles.
Le 21 mars 1963, sur décision du Procureur général des États-Unis Robert Kennedy, la prison d'Alcatraz ferma définitivement ses portes après vingt-neuf années de service. Le pénitencier de Marion dans l'Illinois ouvrit la même année pour remplacer Alcatraz. La poursuite de l'activité de la prison aurait nécessité un investissement de trois à cinq millions de dollars américains rien que pour sa restauration et sa maintenance.
Or cet investissement n'incluait même pas les frais journaliers de fonctionnement d'Alcatraz, qui étaient près de trois fois supérieurs à ceux des autres prisons fédérales. Cet important surcoût fut en grande partie dû à l'isolement total de l'île qui impliquait que toutes les personnes et les marchandises devaient être acheminées par bateau. Il s'agissait non seulement des denrées alimentaires, des vêtements et du courrier, mais surtout de l'eau douce puisque Alcatraz n'avait aucune source. Ainsi chaque semaine, trois millions de litres d'eau devaient y être apportés. De plus, les bâtiments étaient très endommagés par la météorisation, c'est-à-dire par les gouttelettes d'eaux salées projetées par le vent. Le gouvernement fédéral estima finalement qu'il était plus économique de construire une prison plus moderne que de rénover Alcatraz pour la garder en service.
Après la fermeture de la prison, plusieurs idées furent examinées afin de transformer l'île d'Alcatraz : il fut tour à tour question de construire un monument pour les Nations unies, d'ériger une « Statue de la Liberté » pour la côte Ouest ou encore d'aménager un complexe hôtelier. En 1970, un feu se déclara dans la prison et dans la maison du phare. En juin 1971, les occupants furent évacués sur ordre du gouvernement fédéral. En 1972, le Congrès américain créa la Golden Gate National Recreation Area (« zone récréative nationale du Golden Gate ») dans lequel l'ensemble d'Alcatraz fut intégré. L'île d'Alcatraz fut classée sur le National Register of Historic Places en 1976 puis déclarée National Historic Landmark en 1986. Elle fut ouverte au public dès 1973 et devint rapidement un des lieux touristiques les plus fréquentés de San Francisco. Chaque année, plus d'un million de touristes visitent l'île et la prison d'Alcatraz. Ils peuvent notamment voir une collection d'objets retraçant la vie dans la forteresse du XIXe siècle et la prison du XXe siècle.
La Global Peace Foundation proposa de raser la prison et de construire un centre pour la paix à la place. En 2007-2008, le projet recueillit 10 350 signatures. Son coût fut évalué à un milliard de dollars. Il fut proposé au référendum du 6 février 2008 et fut rejeté par 72 % des votants[
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1851
12 août
Invention de la machine à coudre
Isaac Merrit Singer, machiniste de New-York, obtient un brevet pour la première machine à coudre à usage domestique. Il remportera le premier prix à l'Exposition universelle de Paris en 1855. La généralisation de la machine à coudre bouleversera la façon de s'habiller en rendant possible la suprématie du prêt-à-porter au détriment du sur-mesure.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire des Sciences et techniques
1908
12 août
Ford sort sa Model T
La première Model T sort des usines de la Ford Motor Company de Detroit, fondé en 1903 par Henry Ford. Son objectif : construire en série un véhicule destiné au grand public. La roadster est facile à conduire et coûte 950 dollars. Entre 1908 et 1927 seront construits plus de 15 millions de Ford Model T, seule la Volkswagen Coccinelle battra ce record.
Voir aussi : Histoire de Ford - Histoire de Detroit - Histoire de la Ford T - Henry Ford - Histoire de l'Automobile
1953
12 août
Bombe H Russe
Moins d’un an après le premier test américain, les Soviétiques font exploser leur première bombe H. La proximité de cet essai avec celui des Etats-Unis laisse à nouveau planer l’ombre de l’espionnage.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de la Bombe atomique - Histoire de la Bombe H - Histoire de l'Armement
1961
12 août
Construction du Mur de Berlin
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités de la République démocratique allemande (RDA) commencent à couler du béton et à tendre des barbelés sur la ligne qui sépare à Berlin la zone sous occupation soviétique de la zone sous occupation américaine, anglaise et française. En interdisant la libre circulation entre les deux parties de la ville, les Soviétiques veulent stopper l'émigration des citoyens est-allemands et asphyxier économiquement Berlin-Ouest. Le "mur de la honte" tombera le 9 novembre 1989, annonçant la chute du communisme en Europe et l’effondrement de l’URSS.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Histoire de la RFA - Histoire du Mur de Berlin - Histoire de la RDA - Histoire de la Guerre froide
1987
12 août
Cantona en Equipe de France
Le joueur de football Eric Cantona gagne à 21 ans sa première sélection internationale, contre l'Allemagne. Il deviendra champion de France avec l'Olympique de Marseille (1989). Il partira en Angleterre en 1992 où il sera élu meilleur joueur du championnat d'Angleterre par les joueurs (1994) et par la presse (1996). Il mettra fin à sa carrière en 1997, après avoir été sélectionné 45 fois en Equipe de France et avoir marqué 20 buts.
Voir aussi : Equipe de France - Histoire du Football
1992
12 août
Signature de l'ALENA
Les Etats-Unis, le Canada et le Mexique ont signé l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en anglais North american free trade agreement (NAFTA), pour faire face à l'expansion japonaise et à la consolidation de l'Union européenne. Cet accord représente un marché commun considérable de 21 millions de km² et de 385 millions d'habitants.
Voir aussi : Histoire de l'ALENA - Histoire des Traités
1996
12 août
Accord signé en Suisse en faveur des victimes de la Shoah
Depuis 1995, le milieu des finances suisse est menacé par des accusations de blanchiment d’argent nazi durant la Seconde Guerre mondiale. Les plus grandes organisations financières du pays trouvent enfin un terrain d’entente avec le Congrès juif mondial pour indemniser les survivants à plus d’un milliard de dollars.
Voir aussi : Shoah - Histoire du Judaïsme
2000
12 août
Accident du sous-marin "Koursk"
Le sous-marin nucléaire russe "Koursk" coule en mer de Barents (au nord-ouest de la Russie) avec 118 hommes d'équipage. Le gouvernement russe finira par accepter l'aide étrangère et, le 21 août, des scaphandriers norvégiens descendront inspecter le Koursk qui gît à 108 mètres de fond. Mais il sera trop tard, il n'y aura pas de survivants. Aujourd'hui encore, la cause de cet accident reste inexpliquée. Certains avancent l'hypothèse d'une collision avec un sous-marin américain, présent dans la zone à ce moment-là.
Voir aussi : Dossier histoire du nucléaire - Accident - Sous-marin - Koursk - Histoire des Faits divers
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
12 août
Invention de la machine à coudre
Isaac Merrit Singer, machiniste de New-York, obtient un brevet pour la première machine à coudre à usage domestique. Il remportera le premier prix à l'Exposition universelle de Paris en 1855. La généralisation de la machine à coudre bouleversera la façon de s'habiller en rendant possible la suprématie du prêt-à-porter au détriment du sur-mesure.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire des Sciences et techniques
1908
12 août
Ford sort sa Model T
La première Model T sort des usines de la Ford Motor Company de Detroit, fondé en 1903 par Henry Ford. Son objectif : construire en série un véhicule destiné au grand public. La roadster est facile à conduire et coûte 950 dollars. Entre 1908 et 1927 seront construits plus de 15 millions de Ford Model T, seule la Volkswagen Coccinelle battra ce record.
Voir aussi : Histoire de Ford - Histoire de Detroit - Histoire de la Ford T - Henry Ford - Histoire de l'Automobile
1953
12 août
Bombe H Russe
Moins d’un an après le premier test américain, les Soviétiques font exploser leur première bombe H. La proximité de cet essai avec celui des Etats-Unis laisse à nouveau planer l’ombre de l’espionnage.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de la Bombe atomique - Histoire de la Bombe H - Histoire de l'Armement
1961
12 août
Construction du Mur de Berlin
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités de la République démocratique allemande (RDA) commencent à couler du béton et à tendre des barbelés sur la ligne qui sépare à Berlin la zone sous occupation soviétique de la zone sous occupation américaine, anglaise et française. En interdisant la libre circulation entre les deux parties de la ville, les Soviétiques veulent stopper l'émigration des citoyens est-allemands et asphyxier économiquement Berlin-Ouest. Le "mur de la honte" tombera le 9 novembre 1989, annonçant la chute du communisme en Europe et l’effondrement de l’URSS.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Histoire de la RFA - Histoire du Mur de Berlin - Histoire de la RDA - Histoire de la Guerre froide
1987
12 août
Cantona en Equipe de France
Le joueur de football Eric Cantona gagne à 21 ans sa première sélection internationale, contre l'Allemagne. Il deviendra champion de France avec l'Olympique de Marseille (1989). Il partira en Angleterre en 1992 où il sera élu meilleur joueur du championnat d'Angleterre par les joueurs (1994) et par la presse (1996). Il mettra fin à sa carrière en 1997, après avoir été sélectionné 45 fois en Equipe de France et avoir marqué 20 buts.
Voir aussi : Equipe de France - Histoire du Football
1992
12 août
Signature de l'ALENA
Les Etats-Unis, le Canada et le Mexique ont signé l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en anglais North american free trade agreement (NAFTA), pour faire face à l'expansion japonaise et à la consolidation de l'Union européenne. Cet accord représente un marché commun considérable de 21 millions de km² et de 385 millions d'habitants.
Voir aussi : Histoire de l'ALENA - Histoire des Traités
1996
12 août
Accord signé en Suisse en faveur des victimes de la Shoah
Depuis 1995, le milieu des finances suisse est menacé par des accusations de blanchiment d’argent nazi durant la Seconde Guerre mondiale. Les plus grandes organisations financières du pays trouvent enfin un terrain d’entente avec le Congrès juif mondial pour indemniser les survivants à plus d’un milliard de dollars.
Voir aussi : Shoah - Histoire du Judaïsme
2000
12 août
Accident du sous-marin "Koursk"
Le sous-marin nucléaire russe "Koursk" coule en mer de Barents (au nord-ouest de la Russie) avec 118 hommes d'équipage. Le gouvernement russe finira par accepter l'aide étrangère et, le 21 août, des scaphandriers norvégiens descendront inspecter le Koursk qui gît à 108 mètres de fond. Mais il sera trop tard, il n'y aura pas de survivants. Aujourd'hui encore, la cause de cet accident reste inexpliquée. Certains avancent l'hypothèse d'une collision avec un sous-marin américain, présent dans la zone à ce moment-là.
Voir aussi : Dossier histoire du nucléaire - Accident - Sous-marin - Koursk - Histoire des Faits divers
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Le K-141 « Koursk » (en russe : Курск) est un sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière (code OTAN : SSGN) russe de classe Oscar II projet 941. Mis en service en 1994, il a sombré avec 118 hommes d'équipage lors d'un naufrage le 12 août 2000.
Mis en chantier à Severodvinsk en 1992, mis en service fin 1994, le Koursk – dénommé d'après la province du même nom – fait alors partie des sous-marins les plus perfectionnés de la marine russe.
D'une longueur de 154 mètres, haut de quatre étages et d'un déplacement de 13 500 tonnes. Le bâtiment dispose d'une double coque : la coque externe, faite d'acier enrichi en nickel et en chrome, hautement inoxydable et de signature magnétique très faible ; la coque interne, de 5 cm d'épaisseur. Il est divisé en neuf compartiments, le dernier étant un « compartiment-refuge ». Ses deux réacteurs nucléaires lui assurent une vitesse de pointe de 32 nœuds en plongée, et il peut évoluer jusqu'à 300 m de profondeur.
Les sous-marins de la classe Oscar II sont équipés de deux rangées de 12 tubes de lancement inclinés à 40 ° capables de tirer en plongée 24 missiles antinavires P-700 Granit (Code OTAN SS-N-19). La refonte actuelle va permettre à la classe Antey d'avoir son cycle opérationnel porté jusqu'en 2026 grâce à de nouveaux missiles P-800 Oniks, de nombreuses améliorations et un nouveau compartiment servant de tampon entre les compartiments de commandement et le compartiment des torpilles. Ces sous-marins, conçus lors de la Guerre froide, avaient pour mission de contrer les porte-avions de l'OTAN et leur escorte.
Redevenu le fer de lance de la Flotte russe du Nord (en) après une décennie de coupes budgétaires, le Koursk se distingue lors d'une mission de surveillance de la Sixième flotte américaine de l'US Navy menée avec succès en mer Méditerranée durant l'été 1999 pendant la guerre du Kosovo.
Le Omsk, un sous-marin de classe Oscar II semblable au Koursk
Le samedi 12 août 2000, le Koursk est en exercice en mer de Barents, dans le cadre de grandes manœuvres visant à montrer au peuple russe que la flotte est de nouveau opérationnelle comme l'avait promis Vladimir Poutine lors de son élection. Il doit lancer deux torpilles d'exercice, de type 65-76 (plus familièrement Tolstushka, « grosse fille ») sur un croiseur de classe Kirov. Deux explosions le font sombrer à une profondeur de 108 m, à approximativement 135 km de la ville de Severomorsk, à 69°40′N 37°35′E / 69.667, 37.583.
À 11 h 28 heure locale (7 h 28 GMT), peu avant le lancement des torpilles, une première explosion d'une puissance équivalente à 100 kg de TNT et d'une magnitude sismique de 1,5 se produit dans le compartiment avant du sous-marin. Une fuite de peroxyde d'hydrogène (employé pour initier la propulsion des torpilles) a réagi avec le cuivre et le laiton des compartiments torpille, conduisant à une réaction en chaîne.
La cloison étanche qui sépare la salle des torpilles du reste du bâtiment étant ouverte pour éviter une surcompression d'air lors du lancement des torpilles (douteux, il s'agit plutôt d'une faute d'inattention), l'onde de choc se propage aux deux premiers compartiments, tuant probablement sur le coup les sept marins du premier et blessant grièvement les trente-six présents dans le second.
Au cours des deux minutes qui suivent, le commandant du navire, qui officie dans le troisième compartiment, ne lance pas de signal de détresse. Aucune balise de détresse n'est larguée, alors qu'un dispositif automatique réagit normalement à tout feu ou explosion dans le sous-marin. Mais un incident survenu l'été précédent dans la Méditerranée, lors duquel un lancement de balise mal évalué avait risqué de dévoiler la position du sous-marin à la flotte américaine, avait amené l'équipage à désarmer ce dispositif.
Deux minutes et quinze secondes après le premier choc, une explosion bien plus importante ébranle le Koursk. Les stations de mesure sismique d'Europe du Nord montrent que cette explosion intervient au niveau du fond marin, ce qui tendrait à prouver que le sous-marin a alors heurté le fond ; ce choc additionné à la hausse de température engendrée par la première explosion a déclenché l'explosion d'autres torpilles. Cette seconde explosion a une puissance équivalente à 3 à 7 tonnes de TNT, ou une demi-douzaine de têtes de torpilles; les mesures montrent une magnitude sismique de 3,5.
La coque, prévue pour résister à des pressions de 1 000 m de profondeur, est éventrée sur une surface de 2 m² ; l'explosion ouvre également des voies d'eau vers les troisième et quatrième compartiments. L'eau s'y engouffre à 90 000 litres par seconde, tuant tous les occupants de ces compartiments, dont cinq officiers. Le cinquième compartiment contient les deux réacteurs nucléaires du sous-marin, et il est protégé par une paroi de 13 cm d'alliage de titane ; les cloisons résistent. Les barres commandant les réacteurs restent donc en place.
Localisation du naufrage
Dans les compartiments six à neuf, 23 hommes survivent aux deux explosions. Ils se rassemblent dans le neuvième compartiment, qui contient le second sas de secours (le premier sas, situé dans le deuxième compartiment, est détruit et hors d'atteinte). Le capitaine-lieutenant(en français lieutenant de vaisseau) Dmitri Kolesnikov (un des trois officiers de ce grade ayant survécu) prend le commandement et dresse une liste des survivants.
La pression dans la coque est la même qu'en surface ; il est donc théoriquement possible pour les rescapés d'utiliser un sas de secours pour sortir dans la mer Arctique et remonter en surface dans une combinaison de sauvetage spéciale, à condition que des secours attendent au-dessus. La raison pour laquelle cette possibilité n'est pas exploitée n'est pas connue – l'écoutille externe du sas est peut-être hors d'usage ou les survivants préfèrent attendre qu'un submersible vienne s'y arrimer.
On ne sait pas avec exactitude combien de temps les rescapés survivent. Les réacteurs à eau pressurisée s'étant automatiquement éteints, l'alimentation électrique de secours décline rapidement en puissance et l'équipage est plongé dans une obscurité totale et une température proche de zéro.
Kolesnikov écrit quelques mots durant les dernières heures de l'équipage. Dans son dernier message, il écrit :
« Il fait trop sombre ici pour écrire, mais je vais essayer au toucher. Il semble qu'il n'y ait pratiquement aucune chance, 10 - 20 %. J'espère qu'au moins quelqu'un lira ceci. Voici la liste de membres d'équipage des autres sections qui sont maintenant dans la neuvième et qui vont essayer de sortir. Salut à tous, pas besoin d'être désespéré. Kolesnikov. »
Les opinions divergent sur la durée de l'agonie des rescapés. Certains commentateurs, notamment du côté russe, se prononcent pour une mort rapide. Sur un sous-marin de classe Oscar II immobile, des fuites apparaissent sur l'arbre porte-hélice ; à une profondeur de plus de 100 m, il aurait été impossible de les reboucher (il est douteux que les presse-étoupes fuient autant sur un sous-marin capable de plonger à plus de 300m. Ses fuites sont probablement une conséquence des explosions et chocs). D'autres pointent que de nombreuses cartouches d'absorbeur de dioxyde de carbone, qui servent à maintenir une composition chimique viable dans l'air du caisson de sauvegarde, ont été retrouvées utilisées après le remorquage, ce qui tendrait à prouver que les rescapés auraient survécu pendant plusieurs jours. Ces cartouches semblent d'ailleurs avoir été la cause de la mort des derniers survivants : au contact de l'eau de mer, elles prennent feu. L'enquête officielle démontre qu'un tel incendie a probablement eu lieu, et que quelques membres d'équipage y auraient survécu en plongeant sous l'eau – les marques de carbonisation sur les murs indiquent qu'à ce moment, l'eau devait arriver au niveau du buste de ceux qui étaient dans le compartiment inférieur. Malheureusement, l'incendie consomma rapidement l'oxygène résiduel, tuant les derniers survivants par asphyxie.
Ce n'est qu'en fin de soirée que la Marine russe s'inquiète de ne plus recevoir de nouvelles du Koursk. Elle minimise l'incident et les premiers communiqués de presse mentionnent seulement des « difficultés techniques mineures » du Koursk. Vladimir Poutine, élu président de la Fédération de Russie trois mois auparavant, n'interrompt pas ses vacances pour si peu ; les médias le montrent 24 h après l'accident en bras de chemise à l'occasion d'un barbecue avec des amis dans sa villa de la mer Noire.
Le navire de sauvetage Rudnitsky, arrivé sur les lieux du drame le lendemain, vers 8 h 40, contient deux petits submersibles d'assistance en grande profondeur l'AS-32(projet 18392) et le Priz(projet 1855). Cependant, les batteries du premier ont une capacité insuffisante (il est plus probable que ces batteries n'aient pas été suffisamment chargées, le délai de rechargement étant de 14 à 16h) et le mauvais temps va empêcher le second d'atteindre l'épave. Lorsqu'il y arrive, quatre jours plus tard, il ne parvient pas à s'y arrimer.
La Russie accepte l'aide britannique et norvégienne, mais seulement le 16 août. Les navires de sauvetage partis de Norvège arrivent sur le lieu du sinistre le 19 août. Plusieurs tentatives de sauvetage sont lancées, à l'aide d'un mini-submersible britannique, le 20 août. En raison de l'inclinaison du sous-marin, le mini-submersible ne peut se fixer sur les issues de secours du Koursk. Les secours peuvent uniquement constater que le neuvième compartiment du sous-marin, censé servir de compartiment de secours, est complètement inondé. Les chances de trouver des survivants sont donc nulles, et la mission de sauvetage est interrompue.
À l'époque de l'accident, les causes sont encore inconnues et trois hypothèses sont évoquées : une explosion de torpille, une collision avec un sous-marin étranger ou l'explosion d'une mine marine de la Seconde Guerre mondiale.
Les neuf compartiments du Koursk
Le renflouage du Koursk est un véritable exploit, puisqu'il s'agit de remonter un sous-marin de 13 500 tonnes du fond marin. Vladimir Poutine prend l'initiative de l'opération afin de récupérer les corps des victimes et de déterminer les causes de son naufrage. C'est la société néerlandaise Mammoet qui décroche le contrat de 65 millions de dollars. Elle envoie sur place un bateau spécialisé dans ce genre d'opérations, le Giant 4.
Le compartiment avant du sous-marin est d'abord découpé par un filin-scie géant actionné par des robots disposés sur le fond marin de part et d'autre du bâtiment. Ce compartiment (qui contiendrait probablement des torpilles non explosées) est laissé au fond. Les périscopes et les mâts télescopiques sont sciés et retirés du kiosque pour ne pas gêner le remorquage.
26 câbles sont ensuite fixés sur la partie principale du sous-marin par un système analogue à celui des chevilles expansives (type « Molly »). Chaque câble est constitué de 54 filins de près de 2 cm de diamètre, eux-mêmes tressés à partir de 7 fils d'acier. La remontée, effectuée depuis le Giant 4 par 26 vérins de levage géants, prend 11 heures.
Le sous-marin amputé, qui contient encore 115 corps, deux réacteurs nucléaires et un nombre indéterminé de torpilles, est ensuite remorqué au port de Roslyakovo dans le Golfe de Mourmansk pour être mis en cale sèche. L'opération se termine le 8 octobre 2001, soit plus d'un an après le naufrage.
Le renflouage du Koursk permet l'identification et la mise en terre des corps. L'équipage est décoré par le gouvernement russe de l'ordre du courage, et son commandant, Gennady Lyachin, est nommé Héros de la Fédération de Russie. Un témoignage manuscrit est retrouvé sur l'un d'entre eux, ce qui aide les enquêteurs à déterminer les circonstances de l'accident.
Vladimir Poutine confie l'enquête au procureur Vladimir Oustinov. Ses conclusions rendues en 2002, basées notamment sur une inspection de quatre mois de l'épave renflouée, avalisent l'hypothèse de l'explosion accidentelle d'une torpille due à une fuite de liquide propulseur. En effet, la torpille mise en cause utilise un comburant liquide qui mis en contact avec l'eau de mer va produire une énorme quantité de gaz pour entrainer une turbine, et les hélices. De multiples négligences ont conduit à ce désastre et des fuites sur ce type de torpille ont été relevées sur d'autres bateaux
Les Américains, les Norvégiens et les Britanniques ont confirmé cette thèse.
Presque immédiatement après l'accident, l'agence de presse tchétchène indépendante Kavkaz-Center annonce que l'explosion serait due à un attentat-suicide d'un islamiste du Daguestan embarqué dans le sous-marin. Cette hypothèse est cependant vite écartée par les autorités russes.
D'autre part, des indices sérieux semblent accréditer la présence de bâtiments étrangers (notamment américains) sur zone, dont un sous-marin de classe Los Angeles qui aurait été surpris accidenté dans un port norvégien quelques jours après le drame.
Jean-Michel Carré, journaliste, mène une longue contre-enquête sur cette catastrophe en étudiant des faits qui contredisent la thèse officielle. Sa thèse fait l'objet d'un documentaire (Koursk, un sous-marin en eaux troubles) diffusé sur France 2 le vendredi 7 janvier 2005 au soir (qui a fait partie de l'émission spéciale de Découverte, au Québec), et d'un article dans le journal Libération, dans la même semaine.
Dimensions comparé d'un Oscar II et d'un Los Angeles.
Cette thèse s'appuie sur des faits avancés, notamment :
le refus de la Russie d'une aide étrangère pour remonter le Koursk ;
les déclarations sur l'état de la mer qui aurait retardé les secours ;
les premières déclarations des responsables militaires russes, qui ont mis en cause les États-Unis ;
l'apparition, trois jours après le drame, du Toledo dans le port de Håkonsvern en Norvège, et le refus des autorités américaines de le laisser inspecter par des non-Américains, certains ont écrit qu'il était endommagé ;
le voyage secret à Moscou du directeur de la CIA trois jours après le naufrage ;
la décision de laisser le compartiment des torpilles détruit au fond de la mer sans enquête ;
un trou circulaire dans l'épave du Koursk provoqué par l'entrée d'un objet extérieur ;
la censure des messages issus des cadavres de sous-mariniers ;
le fait que les restes du Koursk ont été fondus et détruits après l'inspection ;
l'annulation d'une dette russe à l'égard des États-Unis peu après l'accident et l'autorisation donnée à la Russie de contracter un nouveau prêt ;
la rumeur concernant la récupération d'une bouée de détresse venant d'un sous-marin américain, cette information n'a pas été confirmée.
La catastrophe a lieu pendant des manœuvres navales et aériennes russes dans la mer de Barents. Ces manœuvres auraient eu notamment un but commercial, celui de promouvoir la torpille Schkval. Cette torpille de deux tonnes peut filer à 500 km/h alors que les torpilles traditionnelles ont une vitesse d'environ 70 km/h.
L'armée américaine s'intéresse donc de près à cette opération, d'autant plus que des militaires de l'Armée populaire de libération chinoise ont été invités pour la démonstration. Les sous-marins américains Memphis et Toledo seraient dans la mer de Barents au moment des manœuvres. La veille, un Américain, Edmond Pope aurait d'ailleurs été condamné par un tribunal russe à vingt ans de prison pour avoir tenté d'acheter les plans de la torpille.
Pendant les manœuvres, suite à une collision accidentelle entre le Toledo et le Koursk, le Memphis aurait lancé une torpille contre le Koursk pour protéger la fuite du Toledo endommagé. La torpille aurait provoqué la catastrophe.
Les États-Unis seraient donc responsables du naufrage du Koursk ; au nom de la raison d'État, Vladimir Poutine aurait volontairement laissé mourir les survivants. La vérité aurait rendu impossible un rapprochement avec les États-Unis, et pire elle aurait pu déclencher un conflit. Elle aurait donc été soigneusement cachée par l'enquête officielle.
Cette thèse est, entre autres, défendue par Jean-Michel Carré dans son film "Koursk : un sous-marin en eaux troubles".
Cette thèse est formellement contredite par d'autres observations, parmi lesquelles :
Concernant le trou dans la coque : il s’agit du point d’entrée initial du pod de fixation du câble qui a sectionné la partie avant pendant le renflouage du bateau , pod qui est resté à sa place tout au long du voyage de la barge de transport.
Si une torpille Mk48 a été tirée par un sous-marin de classe Los Angeles, il n'y aurait pas de trou d'entrée car c'est une torpille à explosion de proximité. Les sous-marins de classe Los Angeles n'embarquent pas de torpille à charge perforante (comme les Mk50).
La présence d'une quinzaine de bâtiments de surface et d'au moins trois autres sous-marins russes dans la zone de l'exercice auraient rendu toute approche de sous-marins étrangers très difficile dans ces eaux peu profondes, encore plus une fuite après l'accident ;
Le tonnage d'un sous-marin de type Oscar II est deux fois plus important que celui d'un sous-marin de classe Los Angeles (cas du Toledo) ; il est donc fort improbable qu'en cas de choc, ce soit le Koursk qui ait subi le plus de dommages ;
Les « règles d'engagement » (rules of engagement ou ROE) américaines sont formelles : il n'est pas envisageable qu'un sous-marin américain ouvre le feu sur un sous-marin russe sans avoir été attaqué auparavant ;
Si la collision avait eu lieu, il est fort improbable que le Memphis aurait lancé une torpille acoustique de classe Mk-48 sur le Koursk, le risque de dégât collatéral sur le Toledo, encore proche, aurait été trop grand ;
Concernant des prêts à la Russie, les négociations avec les organismes internationaux étaient en cours avant cet accident suite aux conséquences de la crise financière russe de 1998.
Une explication simple et possible des circonstances de l'opération de sauvetage et du manque de réaction des autorités russes réside dans l'état de décrépitude dans lequel se trouvait la marine russe à ce moment. Elle montre aussi le décalage entre une hiérarchie militaire formée à la soviétique et très encline au secret, et une société russe plus avide d'ouverture. Au temps de la marine soviétique, pas moins de vingt sous-marins dont sept sous-marins nucléaires ont été perdus en temps de paix et d'autres accidents ont eu lieu depuis.
Cet accident a tué cent dix-huit membres de l'équipage.
Les torpilles Tolstushka type 65-76, utilisées par la marine russe depuis 1976, ont été stockées à terre après cet accident. L'inflammabilité du liquide propulseur est jugée trop dangereuse. De plus, ce liquide est hautement corrosif. Il convient donc de changer régulièrement tous les réservoirs le contenant, ainsi que tous les circuits par lesquels il peut passer. C'est ce qui n'avait probablement pas été fait dans les délais normaux dans le cas de la torpille embarquée sur le Koursk.
Mis en chantier à Severodvinsk en 1992, mis en service fin 1994, le Koursk – dénommé d'après la province du même nom – fait alors partie des sous-marins les plus perfectionnés de la marine russe.
D'une longueur de 154 mètres, haut de quatre étages et d'un déplacement de 13 500 tonnes. Le bâtiment dispose d'une double coque : la coque externe, faite d'acier enrichi en nickel et en chrome, hautement inoxydable et de signature magnétique très faible ; la coque interne, de 5 cm d'épaisseur. Il est divisé en neuf compartiments, le dernier étant un « compartiment-refuge ». Ses deux réacteurs nucléaires lui assurent une vitesse de pointe de 32 nœuds en plongée, et il peut évoluer jusqu'à 300 m de profondeur.
Les sous-marins de la classe Oscar II sont équipés de deux rangées de 12 tubes de lancement inclinés à 40 ° capables de tirer en plongée 24 missiles antinavires P-700 Granit (Code OTAN SS-N-19). La refonte actuelle va permettre à la classe Antey d'avoir son cycle opérationnel porté jusqu'en 2026 grâce à de nouveaux missiles P-800 Oniks, de nombreuses améliorations et un nouveau compartiment servant de tampon entre les compartiments de commandement et le compartiment des torpilles. Ces sous-marins, conçus lors de la Guerre froide, avaient pour mission de contrer les porte-avions de l'OTAN et leur escorte.
Redevenu le fer de lance de la Flotte russe du Nord (en) après une décennie de coupes budgétaires, le Koursk se distingue lors d'une mission de surveillance de la Sixième flotte américaine de l'US Navy menée avec succès en mer Méditerranée durant l'été 1999 pendant la guerre du Kosovo.
Le Omsk, un sous-marin de classe Oscar II semblable au Koursk
Le samedi 12 août 2000, le Koursk est en exercice en mer de Barents, dans le cadre de grandes manœuvres visant à montrer au peuple russe que la flotte est de nouveau opérationnelle comme l'avait promis Vladimir Poutine lors de son élection. Il doit lancer deux torpilles d'exercice, de type 65-76 (plus familièrement Tolstushka, « grosse fille ») sur un croiseur de classe Kirov. Deux explosions le font sombrer à une profondeur de 108 m, à approximativement 135 km de la ville de Severomorsk, à 69°40′N 37°35′E / 69.667, 37.583.
À 11 h 28 heure locale (7 h 28 GMT), peu avant le lancement des torpilles, une première explosion d'une puissance équivalente à 100 kg de TNT et d'une magnitude sismique de 1,5 se produit dans le compartiment avant du sous-marin. Une fuite de peroxyde d'hydrogène (employé pour initier la propulsion des torpilles) a réagi avec le cuivre et le laiton des compartiments torpille, conduisant à une réaction en chaîne.
La cloison étanche qui sépare la salle des torpilles du reste du bâtiment étant ouverte pour éviter une surcompression d'air lors du lancement des torpilles (douteux, il s'agit plutôt d'une faute d'inattention), l'onde de choc se propage aux deux premiers compartiments, tuant probablement sur le coup les sept marins du premier et blessant grièvement les trente-six présents dans le second.
Au cours des deux minutes qui suivent, le commandant du navire, qui officie dans le troisième compartiment, ne lance pas de signal de détresse. Aucune balise de détresse n'est larguée, alors qu'un dispositif automatique réagit normalement à tout feu ou explosion dans le sous-marin. Mais un incident survenu l'été précédent dans la Méditerranée, lors duquel un lancement de balise mal évalué avait risqué de dévoiler la position du sous-marin à la flotte américaine, avait amené l'équipage à désarmer ce dispositif.
Deux minutes et quinze secondes après le premier choc, une explosion bien plus importante ébranle le Koursk. Les stations de mesure sismique d'Europe du Nord montrent que cette explosion intervient au niveau du fond marin, ce qui tendrait à prouver que le sous-marin a alors heurté le fond ; ce choc additionné à la hausse de température engendrée par la première explosion a déclenché l'explosion d'autres torpilles. Cette seconde explosion a une puissance équivalente à 3 à 7 tonnes de TNT, ou une demi-douzaine de têtes de torpilles; les mesures montrent une magnitude sismique de 3,5.
La coque, prévue pour résister à des pressions de 1 000 m de profondeur, est éventrée sur une surface de 2 m² ; l'explosion ouvre également des voies d'eau vers les troisième et quatrième compartiments. L'eau s'y engouffre à 90 000 litres par seconde, tuant tous les occupants de ces compartiments, dont cinq officiers. Le cinquième compartiment contient les deux réacteurs nucléaires du sous-marin, et il est protégé par une paroi de 13 cm d'alliage de titane ; les cloisons résistent. Les barres commandant les réacteurs restent donc en place.
Localisation du naufrage
Dans les compartiments six à neuf, 23 hommes survivent aux deux explosions. Ils se rassemblent dans le neuvième compartiment, qui contient le second sas de secours (le premier sas, situé dans le deuxième compartiment, est détruit et hors d'atteinte). Le capitaine-lieutenant(en français lieutenant de vaisseau) Dmitri Kolesnikov (un des trois officiers de ce grade ayant survécu) prend le commandement et dresse une liste des survivants.
La pression dans la coque est la même qu'en surface ; il est donc théoriquement possible pour les rescapés d'utiliser un sas de secours pour sortir dans la mer Arctique et remonter en surface dans une combinaison de sauvetage spéciale, à condition que des secours attendent au-dessus. La raison pour laquelle cette possibilité n'est pas exploitée n'est pas connue – l'écoutille externe du sas est peut-être hors d'usage ou les survivants préfèrent attendre qu'un submersible vienne s'y arrimer.
On ne sait pas avec exactitude combien de temps les rescapés survivent. Les réacteurs à eau pressurisée s'étant automatiquement éteints, l'alimentation électrique de secours décline rapidement en puissance et l'équipage est plongé dans une obscurité totale et une température proche de zéro.
Kolesnikov écrit quelques mots durant les dernières heures de l'équipage. Dans son dernier message, il écrit :
« Il fait trop sombre ici pour écrire, mais je vais essayer au toucher. Il semble qu'il n'y ait pratiquement aucune chance, 10 - 20 %. J'espère qu'au moins quelqu'un lira ceci. Voici la liste de membres d'équipage des autres sections qui sont maintenant dans la neuvième et qui vont essayer de sortir. Salut à tous, pas besoin d'être désespéré. Kolesnikov. »
Les opinions divergent sur la durée de l'agonie des rescapés. Certains commentateurs, notamment du côté russe, se prononcent pour une mort rapide. Sur un sous-marin de classe Oscar II immobile, des fuites apparaissent sur l'arbre porte-hélice ; à une profondeur de plus de 100 m, il aurait été impossible de les reboucher (il est douteux que les presse-étoupes fuient autant sur un sous-marin capable de plonger à plus de 300m. Ses fuites sont probablement une conséquence des explosions et chocs). D'autres pointent que de nombreuses cartouches d'absorbeur de dioxyde de carbone, qui servent à maintenir une composition chimique viable dans l'air du caisson de sauvegarde, ont été retrouvées utilisées après le remorquage, ce qui tendrait à prouver que les rescapés auraient survécu pendant plusieurs jours. Ces cartouches semblent d'ailleurs avoir été la cause de la mort des derniers survivants : au contact de l'eau de mer, elles prennent feu. L'enquête officielle démontre qu'un tel incendie a probablement eu lieu, et que quelques membres d'équipage y auraient survécu en plongeant sous l'eau – les marques de carbonisation sur les murs indiquent qu'à ce moment, l'eau devait arriver au niveau du buste de ceux qui étaient dans le compartiment inférieur. Malheureusement, l'incendie consomma rapidement l'oxygène résiduel, tuant les derniers survivants par asphyxie.
Ce n'est qu'en fin de soirée que la Marine russe s'inquiète de ne plus recevoir de nouvelles du Koursk. Elle minimise l'incident et les premiers communiqués de presse mentionnent seulement des « difficultés techniques mineures » du Koursk. Vladimir Poutine, élu président de la Fédération de Russie trois mois auparavant, n'interrompt pas ses vacances pour si peu ; les médias le montrent 24 h après l'accident en bras de chemise à l'occasion d'un barbecue avec des amis dans sa villa de la mer Noire.
Le navire de sauvetage Rudnitsky, arrivé sur les lieux du drame le lendemain, vers 8 h 40, contient deux petits submersibles d'assistance en grande profondeur l'AS-32(projet 18392) et le Priz(projet 1855). Cependant, les batteries du premier ont une capacité insuffisante (il est plus probable que ces batteries n'aient pas été suffisamment chargées, le délai de rechargement étant de 14 à 16h) et le mauvais temps va empêcher le second d'atteindre l'épave. Lorsqu'il y arrive, quatre jours plus tard, il ne parvient pas à s'y arrimer.
La Russie accepte l'aide britannique et norvégienne, mais seulement le 16 août. Les navires de sauvetage partis de Norvège arrivent sur le lieu du sinistre le 19 août. Plusieurs tentatives de sauvetage sont lancées, à l'aide d'un mini-submersible britannique, le 20 août. En raison de l'inclinaison du sous-marin, le mini-submersible ne peut se fixer sur les issues de secours du Koursk. Les secours peuvent uniquement constater que le neuvième compartiment du sous-marin, censé servir de compartiment de secours, est complètement inondé. Les chances de trouver des survivants sont donc nulles, et la mission de sauvetage est interrompue.
À l'époque de l'accident, les causes sont encore inconnues et trois hypothèses sont évoquées : une explosion de torpille, une collision avec un sous-marin étranger ou l'explosion d'une mine marine de la Seconde Guerre mondiale.
Les neuf compartiments du Koursk
Le renflouage du Koursk est un véritable exploit, puisqu'il s'agit de remonter un sous-marin de 13 500 tonnes du fond marin. Vladimir Poutine prend l'initiative de l'opération afin de récupérer les corps des victimes et de déterminer les causes de son naufrage. C'est la société néerlandaise Mammoet qui décroche le contrat de 65 millions de dollars. Elle envoie sur place un bateau spécialisé dans ce genre d'opérations, le Giant 4.
Le compartiment avant du sous-marin est d'abord découpé par un filin-scie géant actionné par des robots disposés sur le fond marin de part et d'autre du bâtiment. Ce compartiment (qui contiendrait probablement des torpilles non explosées) est laissé au fond. Les périscopes et les mâts télescopiques sont sciés et retirés du kiosque pour ne pas gêner le remorquage.
26 câbles sont ensuite fixés sur la partie principale du sous-marin par un système analogue à celui des chevilles expansives (type « Molly »). Chaque câble est constitué de 54 filins de près de 2 cm de diamètre, eux-mêmes tressés à partir de 7 fils d'acier. La remontée, effectuée depuis le Giant 4 par 26 vérins de levage géants, prend 11 heures.
Le sous-marin amputé, qui contient encore 115 corps, deux réacteurs nucléaires et un nombre indéterminé de torpilles, est ensuite remorqué au port de Roslyakovo dans le Golfe de Mourmansk pour être mis en cale sèche. L'opération se termine le 8 octobre 2001, soit plus d'un an après le naufrage.
Le renflouage du Koursk permet l'identification et la mise en terre des corps. L'équipage est décoré par le gouvernement russe de l'ordre du courage, et son commandant, Gennady Lyachin, est nommé Héros de la Fédération de Russie. Un témoignage manuscrit est retrouvé sur l'un d'entre eux, ce qui aide les enquêteurs à déterminer les circonstances de l'accident.
Vladimir Poutine confie l'enquête au procureur Vladimir Oustinov. Ses conclusions rendues en 2002, basées notamment sur une inspection de quatre mois de l'épave renflouée, avalisent l'hypothèse de l'explosion accidentelle d'une torpille due à une fuite de liquide propulseur. En effet, la torpille mise en cause utilise un comburant liquide qui mis en contact avec l'eau de mer va produire une énorme quantité de gaz pour entrainer une turbine, et les hélices. De multiples négligences ont conduit à ce désastre et des fuites sur ce type de torpille ont été relevées sur d'autres bateaux
Les Américains, les Norvégiens et les Britanniques ont confirmé cette thèse.
Presque immédiatement après l'accident, l'agence de presse tchétchène indépendante Kavkaz-Center annonce que l'explosion serait due à un attentat-suicide d'un islamiste du Daguestan embarqué dans le sous-marin. Cette hypothèse est cependant vite écartée par les autorités russes.
D'autre part, des indices sérieux semblent accréditer la présence de bâtiments étrangers (notamment américains) sur zone, dont un sous-marin de classe Los Angeles qui aurait été surpris accidenté dans un port norvégien quelques jours après le drame.
Jean-Michel Carré, journaliste, mène une longue contre-enquête sur cette catastrophe en étudiant des faits qui contredisent la thèse officielle. Sa thèse fait l'objet d'un documentaire (Koursk, un sous-marin en eaux troubles) diffusé sur France 2 le vendredi 7 janvier 2005 au soir (qui a fait partie de l'émission spéciale de Découverte, au Québec), et d'un article dans le journal Libération, dans la même semaine.
Dimensions comparé d'un Oscar II et d'un Los Angeles.
Cette thèse s'appuie sur des faits avancés, notamment :
le refus de la Russie d'une aide étrangère pour remonter le Koursk ;
les déclarations sur l'état de la mer qui aurait retardé les secours ;
les premières déclarations des responsables militaires russes, qui ont mis en cause les États-Unis ;
l'apparition, trois jours après le drame, du Toledo dans le port de Håkonsvern en Norvège, et le refus des autorités américaines de le laisser inspecter par des non-Américains, certains ont écrit qu'il était endommagé ;
le voyage secret à Moscou du directeur de la CIA trois jours après le naufrage ;
la décision de laisser le compartiment des torpilles détruit au fond de la mer sans enquête ;
un trou circulaire dans l'épave du Koursk provoqué par l'entrée d'un objet extérieur ;
la censure des messages issus des cadavres de sous-mariniers ;
le fait que les restes du Koursk ont été fondus et détruits après l'inspection ;
l'annulation d'une dette russe à l'égard des États-Unis peu après l'accident et l'autorisation donnée à la Russie de contracter un nouveau prêt ;
la rumeur concernant la récupération d'une bouée de détresse venant d'un sous-marin américain, cette information n'a pas été confirmée.
La catastrophe a lieu pendant des manœuvres navales et aériennes russes dans la mer de Barents. Ces manœuvres auraient eu notamment un but commercial, celui de promouvoir la torpille Schkval. Cette torpille de deux tonnes peut filer à 500 km/h alors que les torpilles traditionnelles ont une vitesse d'environ 70 km/h.
L'armée américaine s'intéresse donc de près à cette opération, d'autant plus que des militaires de l'Armée populaire de libération chinoise ont été invités pour la démonstration. Les sous-marins américains Memphis et Toledo seraient dans la mer de Barents au moment des manœuvres. La veille, un Américain, Edmond Pope aurait d'ailleurs été condamné par un tribunal russe à vingt ans de prison pour avoir tenté d'acheter les plans de la torpille.
Pendant les manœuvres, suite à une collision accidentelle entre le Toledo et le Koursk, le Memphis aurait lancé une torpille contre le Koursk pour protéger la fuite du Toledo endommagé. La torpille aurait provoqué la catastrophe.
Les États-Unis seraient donc responsables du naufrage du Koursk ; au nom de la raison d'État, Vladimir Poutine aurait volontairement laissé mourir les survivants. La vérité aurait rendu impossible un rapprochement avec les États-Unis, et pire elle aurait pu déclencher un conflit. Elle aurait donc été soigneusement cachée par l'enquête officielle.
Cette thèse est, entre autres, défendue par Jean-Michel Carré dans son film "Koursk : un sous-marin en eaux troubles".
Cette thèse est formellement contredite par d'autres observations, parmi lesquelles :
Concernant le trou dans la coque : il s’agit du point d’entrée initial du pod de fixation du câble qui a sectionné la partie avant pendant le renflouage du bateau , pod qui est resté à sa place tout au long du voyage de la barge de transport.
Si une torpille Mk48 a été tirée par un sous-marin de classe Los Angeles, il n'y aurait pas de trou d'entrée car c'est une torpille à explosion de proximité. Les sous-marins de classe Los Angeles n'embarquent pas de torpille à charge perforante (comme les Mk50).
La présence d'une quinzaine de bâtiments de surface et d'au moins trois autres sous-marins russes dans la zone de l'exercice auraient rendu toute approche de sous-marins étrangers très difficile dans ces eaux peu profondes, encore plus une fuite après l'accident ;
Le tonnage d'un sous-marin de type Oscar II est deux fois plus important que celui d'un sous-marin de classe Los Angeles (cas du Toledo) ; il est donc fort improbable qu'en cas de choc, ce soit le Koursk qui ait subi le plus de dommages ;
Les « règles d'engagement » (rules of engagement ou ROE) américaines sont formelles : il n'est pas envisageable qu'un sous-marin américain ouvre le feu sur un sous-marin russe sans avoir été attaqué auparavant ;
Si la collision avait eu lieu, il est fort improbable que le Memphis aurait lancé une torpille acoustique de classe Mk-48 sur le Koursk, le risque de dégât collatéral sur le Toledo, encore proche, aurait été trop grand ;
Concernant des prêts à la Russie, les négociations avec les organismes internationaux étaient en cours avant cet accident suite aux conséquences de la crise financière russe de 1998.
Une explication simple et possible des circonstances de l'opération de sauvetage et du manque de réaction des autorités russes réside dans l'état de décrépitude dans lequel se trouvait la marine russe à ce moment. Elle montre aussi le décalage entre une hiérarchie militaire formée à la soviétique et très encline au secret, et une société russe plus avide d'ouverture. Au temps de la marine soviétique, pas moins de vingt sous-marins dont sept sous-marins nucléaires ont été perdus en temps de paix et d'autres accidents ont eu lieu depuis.
Cet accident a tué cent dix-huit membres de l'équipage.
Les torpilles Tolstushka type 65-76, utilisées par la marine russe depuis 1976, ont été stockées à terre après cet accident. L'inflammabilité du liquide propulseur est jugée trop dangereuse. De plus, ce liquide est hautement corrosif. Il convient donc de changer régulièrement tous les réservoirs le contenant, ainsi que tous les circuits par lesquels il peut passer. C'est ce qui n'avait probablement pas été fait dans les délais normaux dans le cas de la torpille embarquée sur le Koursk.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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- saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
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13 août
Cortès s'empare de Tenochtitlán
Après 75 jours de siège, les Espagnoles menés par Hernán Cortés s'emparent de Tenochtitlán, la riche capitale de l'Empire aztèque. L'empereur Cuanhtemoc est capturé et tué. Les Espagnols rebâtiront sur les ruines de la ville une nouvelle capitale, Mexico (d'après le nom d'une tribu locale), et partiront à la conquête du reste du pays.
Voir aussi : Bataille - Fondation - Cortés - Histoire de Tenochtitlan - Histoire de Mexico - Histoire des Explorations
1624
13 août
Richelieu, chef du Conseil du Roi
Le cardinal de Richelieu, remplace La Vieuville à la tête du Conseil du Roi. Il était entré au Conseil quatre mois plus tôt, à la demande de Marie de Médicis dont il avait été l'aumônier et qui voyait en lui un moyen d'exercer son influence au sein du gouvernement. Mais Richelieu se mettra totalement au service de Louis XIII qui éloignera sa mère du pouvoir. Ils gouverneront ensemble pendant 18 ans.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Ministre - Histoire des Bourbons
1876
13 août
Inauguration du Festspielhaus à Bayreuth
Le Festspielhaus, théâtre conçu spécifiquement pour la Tétralogie, selon les désirs de Wagner, est inauguré à Bayreuth. Souhaité par le compositeur dès 1871, cette "maison du festival" a pu être réalisée grâce au soutient de Louis II de Bavière, monarque passionné par l’opéra romantique de Wagner. La fosse d’orchestre n’est pas visible pour ne pas interférer entre la scène et le public tandis que l’acoustique est exceptionnelle. Premier lieu à accueillir la Tétralogie dans son intégralité, le Festspielhaus bénéficiera d’une grande reconnaissance artistique mais pâtira d’un échec financier. Toutefois il reste autant dans les mémoires que dans l’actualité, puisque le festival Richard Wagner s’y déroule chaque année du 25 juillet au 28 août.
Voir aussi : Festival - Histoire du Romantisme - Wagner - Histoire de l'Opéra
1913
13 août
Invention de l'acier inoxydable
Le métallurgiste Harry Brearley met au point le premier véritable acier inoxydable dans son laboratoire de Sheffield (Angleterre). Ce nouvel acier, à base de fer contenant du chrome et du nickel, résiste aux attaques chimiques. Il sera utilisé dans à de nombreuses domaines, notamment pour les couteaux "inox".
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire de la Physique
1942
13 août
La sortie de "Bambi"
Le cinquième long-métrage de Walt Disney est présenté à New-York. "Bambi" raconte l'histoire d'un faon, avec ses amis le putois Fleur et le lapin Panpan, qui deviendra prince de la forêt. Le travail sur ce dessin animé a commencé en 1937 par une adaptation du livre de Félix Salten. Mais, la Seconde Guerre mondiale et la réduction des effectifs des studios ont ralentis sa sortie.
Voir aussi : Disney - Histoire des Dessins animés
1953
13 août
Coup d'Etat en Iran
Le Premier ministre du Shah d'Iran, Mohammad Mossadegh, est démis de ses fonctions sous la pression des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Mossadegh, leader du Front national, allié des communistes et des religieux, avait nationalisé l'Anglo-Iranian Oil Company. En représailles, le général Zahedi, soutenu par les Anglo-Saxons, renverse Mossadegh et permet à Mohammad Reza Chah de redevenir seul maître du pays. Celui-ci se renversé par la révolution islamique en 1979.
Voir aussi : Coup d'Etat - Histoire de la Colonisation
1956
13 août
Décret du Code du statut personnel
Bourguiba instaure le Code du statut personnel. Ce dernier abolit la polygamie et améliore la position de la femme au sein de la société et de son foyer. Le divorce judiciaire est mis en place et le mariage interdit aux jeunes filles de moins de 17 ans avec le consentement obligatoire de la mère. Il met ainsi en place l’égalité entre homme et femme, renforcée par des mesures établies en 1987.
Voir aussi : Bourguiba - Divorce - Histoire des Mœurs
1960
13 août
Indépendance de la République Centrafricaine
La République Centrafricaine acquiert l’indépendance et David Dacko en est le premier président. Le principal personnage à avoir œuvrer pour cette indépendance, Barthélemy Boganda, est en effet décédé un an plus tôt dans un accident d’avion suspect. Le processus avait déjà abouti à une indépendance relative en 1958, avec la Communauté Française.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Colonisation
1986
13 août
Fondation d’Eurotunnel
Le groupe Eurotunnel est constitué et détient la concession du tunnel sous la Manche pour une durée de 55 ans. Il peut donc en assumer l’exploitation pendant toute cette période. C’est lui qui mettra en vigueur les tarifications d’accès au tunnel pour les différentes compagnies ferroviaires qui l’empruntent. L’année suivante, Eurotunnel entre en bourse. Le groupe verra sa concession rallongée de dix ans en 1993, puis passée à 99 ans en 1999.
Voir aussi : Dossier histoire du Tunnel sous la Manche - Eurotunnel - Histoire des Chemins de fer
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
13 août
Cortès s'empare de Tenochtitlán
Après 75 jours de siège, les Espagnoles menés par Hernán Cortés s'emparent de Tenochtitlán, la riche capitale de l'Empire aztèque. L'empereur Cuanhtemoc est capturé et tué. Les Espagnols rebâtiront sur les ruines de la ville une nouvelle capitale, Mexico (d'après le nom d'une tribu locale), et partiront à la conquête du reste du pays.
Voir aussi : Bataille - Fondation - Cortés - Histoire de Tenochtitlan - Histoire de Mexico - Histoire des Explorations
1624
13 août
Richelieu, chef du Conseil du Roi
Le cardinal de Richelieu, remplace La Vieuville à la tête du Conseil du Roi. Il était entré au Conseil quatre mois plus tôt, à la demande de Marie de Médicis dont il avait été l'aumônier et qui voyait en lui un moyen d'exercer son influence au sein du gouvernement. Mais Richelieu se mettra totalement au service de Louis XIII qui éloignera sa mère du pouvoir. Ils gouverneront ensemble pendant 18 ans.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Ministre - Histoire des Bourbons
1876
13 août
Inauguration du Festspielhaus à Bayreuth
Le Festspielhaus, théâtre conçu spécifiquement pour la Tétralogie, selon les désirs de Wagner, est inauguré à Bayreuth. Souhaité par le compositeur dès 1871, cette "maison du festival" a pu être réalisée grâce au soutient de Louis II de Bavière, monarque passionné par l’opéra romantique de Wagner. La fosse d’orchestre n’est pas visible pour ne pas interférer entre la scène et le public tandis que l’acoustique est exceptionnelle. Premier lieu à accueillir la Tétralogie dans son intégralité, le Festspielhaus bénéficiera d’une grande reconnaissance artistique mais pâtira d’un échec financier. Toutefois il reste autant dans les mémoires que dans l’actualité, puisque le festival Richard Wagner s’y déroule chaque année du 25 juillet au 28 août.
Voir aussi : Festival - Histoire du Romantisme - Wagner - Histoire de l'Opéra
1913
13 août
Invention de l'acier inoxydable
Le métallurgiste Harry Brearley met au point le premier véritable acier inoxydable dans son laboratoire de Sheffield (Angleterre). Ce nouvel acier, à base de fer contenant du chrome et du nickel, résiste aux attaques chimiques. Il sera utilisé dans à de nombreuses domaines, notamment pour les couteaux "inox".
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire de la Physique
1942
13 août
La sortie de "Bambi"
Le cinquième long-métrage de Walt Disney est présenté à New-York. "Bambi" raconte l'histoire d'un faon, avec ses amis le putois Fleur et le lapin Panpan, qui deviendra prince de la forêt. Le travail sur ce dessin animé a commencé en 1937 par une adaptation du livre de Félix Salten. Mais, la Seconde Guerre mondiale et la réduction des effectifs des studios ont ralentis sa sortie.
Voir aussi : Disney - Histoire des Dessins animés
1953
13 août
Coup d'Etat en Iran
Le Premier ministre du Shah d'Iran, Mohammad Mossadegh, est démis de ses fonctions sous la pression des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Mossadegh, leader du Front national, allié des communistes et des religieux, avait nationalisé l'Anglo-Iranian Oil Company. En représailles, le général Zahedi, soutenu par les Anglo-Saxons, renverse Mossadegh et permet à Mohammad Reza Chah de redevenir seul maître du pays. Celui-ci se renversé par la révolution islamique en 1979.
Voir aussi : Coup d'Etat - Histoire de la Colonisation
1956
13 août
Décret du Code du statut personnel
Bourguiba instaure le Code du statut personnel. Ce dernier abolit la polygamie et améliore la position de la femme au sein de la société et de son foyer. Le divorce judiciaire est mis en place et le mariage interdit aux jeunes filles de moins de 17 ans avec le consentement obligatoire de la mère. Il met ainsi en place l’égalité entre homme et femme, renforcée par des mesures établies en 1987.
Voir aussi : Bourguiba - Divorce - Histoire des Mœurs
1960
13 août
Indépendance de la République Centrafricaine
La République Centrafricaine acquiert l’indépendance et David Dacko en est le premier président. Le principal personnage à avoir œuvrer pour cette indépendance, Barthélemy Boganda, est en effet décédé un an plus tôt dans un accident d’avion suspect. Le processus avait déjà abouti à une indépendance relative en 1958, avec la Communauté Française.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Colonisation
1986
13 août
Fondation d’Eurotunnel
Le groupe Eurotunnel est constitué et détient la concession du tunnel sous la Manche pour une durée de 55 ans. Il peut donc en assumer l’exploitation pendant toute cette période. C’est lui qui mettra en vigueur les tarifications d’accès au tunnel pour les différentes compagnies ferroviaires qui l’empruntent. L’année suivante, Eurotunnel entre en bourse. Le groupe verra sa concession rallongée de dix ans en 1993, puis passée à 99 ans en 1999.
Voir aussi : Dossier histoire du Tunnel sous la Manche - Eurotunnel - Histoire des Chemins de fer
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Le Code du statut personnel (CSP) (arabe : مجلة الأحوال الشخصية) consiste en une série de lois progressistes tunisiennes, promulguées le 13 août 1956 par décret beylical puis entrées en vigueur le 1er janvier 1957, visant à l’instauration de l’égalité entre l’homme et la femme dans nombre de domaines. Le CSP est l’un des actes les plus connus du Premier ministre et futur président Habib Bourguiba près de cinq mois après l’indépendance de son pays.
Il donne à la femme une place inédite dans la société tunisienne et dans le monde arabe en général, abolissant notamment la polygamie, créant une procédure judiciaire pour le divorce et n’autorisant le mariage que sous consentement mutuel des deux époux.
Le successeur de Bourguiba, Zine el-Abidine Ben Ali, ne remet pas en cause le CSP et lui apporte même des modifications qui le renforcent, en particulier avec l’amendement du 12 juillet 1993. Mais cette politique féministe, s’inscrivant incontestablement dans une politique de modernisation du pays, reste confrontée aux mentalités conservatrices d’une partie de la société tunisienne influencée par la montée de l’islamisme politique durant les années 1980.
La question féminine est un thème récurrent en Tunisie, davantage que dans tous les autres pays du Maghreb, et le pays est sans doute de ce point de vue le plus « atypique » de la région. Il voit progressivement s’affirmer un particularisme qui le suit depuis l’époque beylicale qui, « à la veille même de l’instauration du protectorat français, allait s’engager dans un processus de réformes tendant à réaménager son rapport à la société dans une perspective nationale moderne ». Cependant, la période précédant la promulgation du CSP reste relativement pauvre en termes de faits juridiques correspondant au statut personnel et il faut donc attendre le CSP qui constitue une rupture avec les tentatives et propositions précédentes.
Dès 1868, Kheireddine Pacha écrit La plus sûre direction pour connaître l’état des nations en arabe qui explique que l’avenir de la civilisation islamique est lié à sa modernisation. En 1897, le cheikh Mohamed Snoussi publie L’Épanouissement de la fleur ou étude sur la femme en islam où il promeut l’éducation des filles. Quinze ans plus tard, Abdelaziz Thâalbi, César Benattar et Hédi Sebaï publient L’Esprit libéral du Coran qui plaide en faveur de l’éducation des filles et de la suppression du hijab.
En 1930, Tahar Haddad, lui-même influencé par le courant réformiste initié au XIXe siècle par Kheireddine Pacha, Ibn Abi Dhiaf, Mohamed Snoussi, Salem Bouhageb, Mohamed Bayram V et d’autres penseurs qui ont tous défendu l’idée de modernisme[9], publie Notre femme dans la charia et la société. Il y démontre la possibilité de la compatibilité entre islam et modernité. D’ailleurs, les arguments qu’il y donne seront repris par Bourguiba lors de ses discours. Bien qu’à son époque, les propos de Haddad soient condamnés par les conservateurs, quasiment tous ses appels seront pris en compte lors de la rédaction du CSP comme le consentement obligatoire au mariage, la création d’une procédure de divorce et l’abolition de la polygamie. L’échec de Haddad à mettre en pratique ces volontés de son vivant est inscrit dans le succès postérieur d’Habib Bourguiba :
« Il [Haddad] occupe une place importante dans l’histoire des idées sociales et politiques en Tunisie. »
Portrait de Tahar Haddad
À la même époque, le cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour, qui a aussi été mufti de Tunisie et recteur de l’Université Zitouna, publie sa fatwa, fruit d’un ijtihad personnel[8]. Dans le même temps, le journal réformiste Ennahda publie des poèmes d’Abou el Kacem Chebbi qui participe, à une moindre échelle par rapport à Haddad, à la défense des droits des femmes. En 1947, Mohamed Abdelaziz Djaït, ancien ministre de la Justice qui sera plus tard opposé au CSP et auteur d’une majallah codifiant le statut personnel et le droit immobilier, lance un premier et timide essai de réforme pour unifier les doctrines malékites et hanéfite, majoritaires en Tunisie, qui ne donne finalement rien.
En novembre 1940, Mohamed Zarrouk fonde la première revue féministe francophone, Leïla, qui ferme toutefois en juillet 1941, mais dont le nom est symboliquement repris par Béchir Ben Yahmed qui, le 23 mai 1955, crée une rubrique Leïla vous parle — plus tard L’Action féminine — dans le cinquième numéro de son hebdomadaire L’Action (plus tard Afrique Action et enfin Jeune Afrique). Faute de femmes, absentes de la presse tunisienne de l’époque, la rubrique ferme mais Ben Yahmed fait la rencontre de Dorra Bouzid, alors étudiante à Paris, et la recrute pour relancer la rubrique. Le 13 juin 1955, Bouzid, alors seule femme du journal, édite dans le huitième numéro du journal, un article signé sous le pseudonyme de Leïla et titré : « Appel pour le droit à l’émancipation ». À l’occasion de la promulgation du CSP, elle écrit le 3 septembre 1956, sur une double page spéciale dans le numéro 65 du magazine, un article titré « Les femmes tunisiennes sont majeures » avec un éditorial rappelant la collaboration à son élaboration de deux cheikhs : Mohamed Abdelaziz Djaït et Mohamed Fadhel Ben Achour. En 1959, Safia Farhat et Bouzid cofondent la revue Faïza, qui, bien qu’elle cesse de paraître en décembre 1969, reste célèbre au Maghreb et plus généralement en Afrique en tant que premier magazine féminin francophone arabo-africain.
Le CSP institue dans le droit positif, pour la première fois dans un pays arabo-musulman, le principe du consentement des deux époux comme règle de validité de tout mariage. Le droit traditionnel du mariage musulman prévoyait toutefois le consentement mutuel des deux époux, la différence provenant principalement de la codification positive de ce droit.
Par ailleurs, le CSP instaure un âge minimum obligatoire au mariage limité d’abord à 18 ans pour l’homme et à quinze pour la femme, âge majoré dans un premier temps de deux ans pour les deux conjoints par le décret n°64-1 du 20 février 1964 avant que la loi n°2007-32 du 14 mai 2007 ne l’unifie à 18 ans pour les jeunes des deux sexes. Le texte précise qu’« au-dessous de cet âge, le mariage ne peut être contracté qu’en vertu d’une autorisation spéciale du juge qui ne l’accordera que pour des motifs graves et dans l’intérêt bien compris des deux futurs époux ». Dans ce même cas, le consentement au mariage du mineur doit être donné par le plus proche parent qui doit remplir trois conditions : « être sain d’esprit, de sexe masculin [et] majeur ».
Le CSP fait également interdire le mariage de l’homme « avec ses ascendantes et descendantes, avec ses sœurs et les descendantes à l’infini de ses frères et sœurs, avec ses tantes, grands-tantes et arrières grands-tantes » et « avec la femme dont il avait été divorcé trois fois ». La polygamie, bien qu’assez marginale à l’époque, est également interdite même si la seconde union n’est pas « formelle » : « Quiconque, étant engagé dans les liens du mariage, en aura contracté un autre avant la dissolution du précédent, sera passible d’un emprisonnement d’un an et d’une amende ». Pour justifier cette mesure, Bourguiba se réfère à une sourate du Coran :
« Nous nous sommes conformés à l’esprit du Livre saint qui s’oriente vers la monogamie. Notre décision en la matière ne contredit aucun texte religieux et se trouve en harmonie avec notre souci de justice et d’égalité entre les sexes. »
Cette sourate indique qu’« il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d’injustice ». Pour Bourguiba, la condition de l’équité entre les épouses étant impossible à assurer, l’interdiction de la polygamie devient dès lors légitime. Et, provoquant les conservateurs, il ajoute :
« Les défenseurs de la polygamie devraient admettre dans un esprit d’équité que la femme soit polyandre en cas de stérilité de l’époux. »
Le CSP rappelle également que « chacun des deux époux doit traiter son conjoint avec bienveillance, vivre en bon rapport avec lui et éviter de lui porter préjudice », abolissant ainsi le devoir d’obéissance de l’épouse à l’égard de son mari. Dans le même temps, le texte oblige la femme qui est en possession de biens à contribuer aux charges de la famille alors que le mari ne dispose plus d’aucun pouvoir d’administration sur les biens propres à la femme.
Jusqu’en 1956, le divorce reste le propre de l’homme qui peut répudier unilatéralement sa conjointe par une simple déclaration authentifiée par deux témoins. Au contraire, le CSP instaure une procédure de divorce qui « ne peut avoir lieu que devant le tribunal » et qui entraîne « la dissolution du mariage ». Ce même tribunal ne prononce le divorce qu’en cas de consentement mutuel des deux époux et à la demande de l’un des conjoints en fonction du préjudice dont il a été victime. Il est également indiqué que « le préjudice matériel sera réparé [à la femme] sous forme de rente payable mensuellement en fonction du niveau de vie auquel elle était habituée durant la vie conjugale, y compris le logement ». Une fois encore, Bourguiba se justifie par les dispositions du Coran.
Le CSP institue également le principe de l’égalité de l’homme et de la femme sur le plan de la citoyenneté. Par ailleurs, si l’enfant ne possède pas de biens propres, les frais nécessaires à son entretien sont prélevés sur ceux du père.
Photo officielle du président Bourguiba
Prenant la tête de la campagne de modernisation de la Tunisie, Habib Bourguiba trouve dans chacun de ses discours l’occasion de critiquer l’attitude des sexistes, désigne le hijab comme un « misérable chiffon » ou un « épouvantable suaire » voire encore comme un « linceul sinistre qui cache la figure » et fait appel à la science pour ridiculiser la question de la virginité au mariage. Les Tunisiennes entendent son appel, se dévoilent et font souvent appel à lui pour régler un litige avec leur époux. Ce dernier tranche toujours en faveur des femmes et « se fait tout au long des années 1960 leur inlassable avocat ».
Il faut savoir que Bourguiba a toujours attaché un culte à sa mère, Fatouma, morte en 1913, prématurément selon le chef d’État. Dans plusieurs de ses discours, son souvenir revient et l’épuisement généré par la double fonction d’épouse et de mère participe de sa dénonciation de la condition féminine dans la société traditionnelle tunisienne. Bien que ces déclarations puissent être considérées comme sincères — d’autres exposés montrent en effet une certaine hostilité à la tradition domestique de l’époque —, il est à rappeler le fait que le souvenir de sa mère ne joue aucun rôle fondamental sur ses positions politiques à propos de la condition féminine lors du protectorat français.
Dans ce contexte, à la veille de l’indépendance, il n’existe pas véritablement de mouvement politique étroitement axé sur la revendication des droits des femmes. Les institutions existantes relèvent de partis politiques et, bien que ces droits soient des sujets de discours, ils ne font alors pas partie des priorités politiques. L’Union des femmes et l’Union des jeunes filles de Tunisie rattachées au Parti communiste tunisien agissent surtout dans les domaines social et du travail. Quant à l’Union musulmane et aux cellules féminines destouriennes créées dès 1951-1952, elles ne commencent à revendiquer le droit de vote et d’éligibilité qu’à partir de 1955. Ces deux derniers droits, appliqués dès 1956, sont officialisés le 14 mars 1957 et les Tunisiennes votent pour la première fois aux élections municipales de mai 1959 et, plus tard, aux élections présidentielles et législatives de novembre 1959[50]. Mais le seul droit qui reste unanime auprès des organisations féminines est l’éducation. De ce point de vue, le CSP n’a été promulgué sous aucune pression militante féminine qui, quand elle existe, est plutôt orientée vers d’autres idéaux.
Ahmed Mestiri
Le 10 août 1956, Bourguiba, alors Premier ministre, consacre tout son discours au CSP qui allait être promulgué trois jours plus tard. Il le décrit comme étant « une réforme radicale » qui allait faire du mariage « une affaire de l’État, un acte qui doit être supervisé par le droit public et la société dans son ensemble ». Rédigé par une quinzaine de juristes en majorité arabophones, sous la direction du ministre de la Justice Ahmed Mestiri, le CSP est voté dans la foulée de l’indépendance et avant même la rédaction de la constitution. Regroupé en douze livres, il donne aux femmes un statut inédit dans le monde musulman. Proclamé le 20 mars 1956 puis promulgué le 13 août de la même année (6 mouharram 1376) par décret beylical de Lamine Bey, le CSP entre en vigueur le 1er janvier 1957. Cet acte s’inscrit dans une série de réformes qui touche d’autres aspects de l’impact de la religion sur la société. Ainsi, le 31 mai, les habous publics avaient été supprimés alors que les habous privés le seront le 1er juillet 1957 (décrets du 31 mai et du 18 juillet). Le 3 août, les tribunaux séculiers remplacent les instances religieuses comme le haut tribunal de l’application de la loi coranique alors que la loi du 27 septembre 1957 fait fermer le tribunal rabbinique de Tunis. Leurs effectifs sont intégrés dans le cadre des magistrats de droit commun. Le 10 janvier 1957, le port du hijab est interdit dans les écoles. Quant aux décrets du 29 mars 1956 et du 1er octobre 1958, ils visent l’Université Zitouna qui est fermée au même titre que les autres médersas, le but officiel étant « de supprimer progressivement tous les anciens types d’enseignement inadaptés, hybrides ou dépassés » (discours prononcé par Bourguiba à Tunis le 15 octobre 1959). Pourtant, plus que ce souci de modernisation, il existe aussi le besoin de déstabiliser un foyer important d’opposition politique fondé sur la religion.
Dans les années suivant l’indépendance, les femmes obtiennent le droit de travailler, de se déplacer, d’ouvrir des comptes bancaires et de créer des entreprises sans que l’autorisation de leur époux ne soit demandée. Le 1er juillet 1965, une loi autorise l’avortement, tant pour des raisons sociales que thérapeutiques. Dès le début des années 1960, les femmes sont encouragées à limiter leur descendance et la pilule contraceptive est rendue accessible gratuitement dans tout le pays, annulant ainsi la loi française qui, en 1920, faisait interdire tout moyen de contraception. Une loi de mars 1958 impose le mariage civil et, le 14 décembre 1960, une autre loi limite à quatre le nombre d’enfants bénéficiant d’allocations familiales. Bourguiba crée l’Union des femmes de Tunisie (UNFT) en 1956 qui est chargée de mener la propagande en faveur de sa politique féministe. Lors d’un discours tenu le 26 décembre 1962, Bourguiba déclare :
« Le travail contribue à l’émancipation de la femme. Par son travail, une femme ou une jeune fille assure son existence et devient consciente de sa dignité. »
Dans la pratique, la Tunisie ratifie le 14 septembre 1965 la convention n°111 de l’Organisation internationale du travail (OIT) concernant la discrimination en matière d’emplois et de profession. Plus tard, en 1968, la ratification de la convention n°100 de l’OIT instaure l’égalité de traitement de la main-d’œuvre féminine et masculine pour un travail de valeur égale. Ces mesures, ajoutées à la mixité des écoles et à l’entrée de plus en plus conséquente des jeunes filles dans le monde du travail, entraînent la baisse de la nuptialité et de la natalité, dont l’objectif est de 46 ‰ en 1966 et de 30 ‰ en 1971. Mohamed Baraket et Dominique Tabutin estiment que deux tiers de la réduction des naissances durant la période allant de 1966 à 1975 est la conséquence démographique de ces mesures. En 1980, le taux de croissance démographique de la Tunisie fait partie des plus faibles des pays du Sud et se trouve être le plus faible du monde arabe. Ce taux est de 2,2 enfants par femme en 1998 et de 1,73 enfants en 2007. Radhia Haddad reconnaît le mérite de Bourguiba dans ces transformations :
« Si tous les pays ont fini, un jour ou l’autre, par se débarrasser de la domination étrangère, aucun, et surtout aucun pays arabo-musulman, n’a osé une révolution sociale d’une telle ampleur. »
Portrait d’Atatürk, autre figure du modernisme en matière de droits des femmes dans le monde musulman
Cette série de réformes, bien qu’elle s’écarte quelque peu de la norme coutumière — comme peut l’illustrer l’instauration de l’adoption en 1958 inconnue en droit musulman et de l’adoption plénière en 1959 —, ne rompt jamais avec la religion. Bourguiba déclare être un mujtahid et non pas un kémaliste car il reprochait au leader turc de s’être trop éloigné de la société. Dès 1956, tous les responsables — notamment le ministre de la Justice Ahmed Mestiri et les différentes dirigeantes de l’UNFT — rappellent à chaque occasion que le CSP et les lois successives ne sont pas opposées à l’islam mais s’inscrivent dans le cadre d’une réforme de la société « à l’intérieur de l’islam ». Ainsi, chacune des mesures prises dans la rédaction du CSP est accompagnée de justifications issues d’une interprétation libérale du droit musulman. Lors d’un discours tenu à Tunis le 8 février 1961, Bourguiba rappelle son opinion sur la domination de la raison sur tout autre moyen de pensée comme la religion :
« Il est encore des gens qui ne conçoivent pas que la raison doit s’appliquer à toutes choses en ce monde et commander toute activité humaine ; pour ceux-là, certains domaines — celui de la religion en particulier — doivent échapper à l’emprise de l’intelligence. Mais alors, en agissant de la sorte, on détruit du même coup la ferveur et la vénération que nous devons à tout ce qui est sacré Comment admettre cet ostracisme contre la raison ? Comment s’abaisser à ce comportement d’animal intelligent ? »
Néanmoins, force est de constater que la Tunisie de Bourguiba, pas plus que celle de Ben Ali ou l’ensemble des États arabes, ne pourraient être qualifiés de « laïque » car, en plus de la désorientation, de la neutralité et de la liberté religieuses de l’État, la laïcité implique également l’autonomie des institutions publiques et religieuses. La réalité est que la présence institutionnelle de l’islam en Tunisie, bien que strictement encadrée, est bien véritable comme la perpétuelle référence implicite ou explicite à la religion pour légitimer les orientations du régime. Certes, les services publics tunisiens sont accessibles à tous sans distinction de culte et la constitution garantit la liberté de religion tant qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public mais l’islam en reste la religion d’État si bien que s’en réclamer est obligatoire pour pouvoir prétendre au poste de président de la République.
Suite ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_du_st ... _(Tunisie)
Il donne à la femme une place inédite dans la société tunisienne et dans le monde arabe en général, abolissant notamment la polygamie, créant une procédure judiciaire pour le divorce et n’autorisant le mariage que sous consentement mutuel des deux époux.
Le successeur de Bourguiba, Zine el-Abidine Ben Ali, ne remet pas en cause le CSP et lui apporte même des modifications qui le renforcent, en particulier avec l’amendement du 12 juillet 1993. Mais cette politique féministe, s’inscrivant incontestablement dans une politique de modernisation du pays, reste confrontée aux mentalités conservatrices d’une partie de la société tunisienne influencée par la montée de l’islamisme politique durant les années 1980.
La question féminine est un thème récurrent en Tunisie, davantage que dans tous les autres pays du Maghreb, et le pays est sans doute de ce point de vue le plus « atypique » de la région. Il voit progressivement s’affirmer un particularisme qui le suit depuis l’époque beylicale qui, « à la veille même de l’instauration du protectorat français, allait s’engager dans un processus de réformes tendant à réaménager son rapport à la société dans une perspective nationale moderne ». Cependant, la période précédant la promulgation du CSP reste relativement pauvre en termes de faits juridiques correspondant au statut personnel et il faut donc attendre le CSP qui constitue une rupture avec les tentatives et propositions précédentes.
Dès 1868, Kheireddine Pacha écrit La plus sûre direction pour connaître l’état des nations en arabe qui explique que l’avenir de la civilisation islamique est lié à sa modernisation. En 1897, le cheikh Mohamed Snoussi publie L’Épanouissement de la fleur ou étude sur la femme en islam où il promeut l’éducation des filles. Quinze ans plus tard, Abdelaziz Thâalbi, César Benattar et Hédi Sebaï publient L’Esprit libéral du Coran qui plaide en faveur de l’éducation des filles et de la suppression du hijab.
En 1930, Tahar Haddad, lui-même influencé par le courant réformiste initié au XIXe siècle par Kheireddine Pacha, Ibn Abi Dhiaf, Mohamed Snoussi, Salem Bouhageb, Mohamed Bayram V et d’autres penseurs qui ont tous défendu l’idée de modernisme[9], publie Notre femme dans la charia et la société. Il y démontre la possibilité de la compatibilité entre islam et modernité. D’ailleurs, les arguments qu’il y donne seront repris par Bourguiba lors de ses discours. Bien qu’à son époque, les propos de Haddad soient condamnés par les conservateurs, quasiment tous ses appels seront pris en compte lors de la rédaction du CSP comme le consentement obligatoire au mariage, la création d’une procédure de divorce et l’abolition de la polygamie. L’échec de Haddad à mettre en pratique ces volontés de son vivant est inscrit dans le succès postérieur d’Habib Bourguiba :
« Il [Haddad] occupe une place importante dans l’histoire des idées sociales et politiques en Tunisie. »
Portrait de Tahar Haddad
À la même époque, le cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour, qui a aussi été mufti de Tunisie et recteur de l’Université Zitouna, publie sa fatwa, fruit d’un ijtihad personnel[8]. Dans le même temps, le journal réformiste Ennahda publie des poèmes d’Abou el Kacem Chebbi qui participe, à une moindre échelle par rapport à Haddad, à la défense des droits des femmes. En 1947, Mohamed Abdelaziz Djaït, ancien ministre de la Justice qui sera plus tard opposé au CSP et auteur d’une majallah codifiant le statut personnel et le droit immobilier, lance un premier et timide essai de réforme pour unifier les doctrines malékites et hanéfite, majoritaires en Tunisie, qui ne donne finalement rien.
En novembre 1940, Mohamed Zarrouk fonde la première revue féministe francophone, Leïla, qui ferme toutefois en juillet 1941, mais dont le nom est symboliquement repris par Béchir Ben Yahmed qui, le 23 mai 1955, crée une rubrique Leïla vous parle — plus tard L’Action féminine — dans le cinquième numéro de son hebdomadaire L’Action (plus tard Afrique Action et enfin Jeune Afrique). Faute de femmes, absentes de la presse tunisienne de l’époque, la rubrique ferme mais Ben Yahmed fait la rencontre de Dorra Bouzid, alors étudiante à Paris, et la recrute pour relancer la rubrique. Le 13 juin 1955, Bouzid, alors seule femme du journal, édite dans le huitième numéro du journal, un article signé sous le pseudonyme de Leïla et titré : « Appel pour le droit à l’émancipation ». À l’occasion de la promulgation du CSP, elle écrit le 3 septembre 1956, sur une double page spéciale dans le numéro 65 du magazine, un article titré « Les femmes tunisiennes sont majeures » avec un éditorial rappelant la collaboration à son élaboration de deux cheikhs : Mohamed Abdelaziz Djaït et Mohamed Fadhel Ben Achour. En 1959, Safia Farhat et Bouzid cofondent la revue Faïza, qui, bien qu’elle cesse de paraître en décembre 1969, reste célèbre au Maghreb et plus généralement en Afrique en tant que premier magazine féminin francophone arabo-africain.
Le CSP institue dans le droit positif, pour la première fois dans un pays arabo-musulman, le principe du consentement des deux époux comme règle de validité de tout mariage. Le droit traditionnel du mariage musulman prévoyait toutefois le consentement mutuel des deux époux, la différence provenant principalement de la codification positive de ce droit.
Par ailleurs, le CSP instaure un âge minimum obligatoire au mariage limité d’abord à 18 ans pour l’homme et à quinze pour la femme, âge majoré dans un premier temps de deux ans pour les deux conjoints par le décret n°64-1 du 20 février 1964 avant que la loi n°2007-32 du 14 mai 2007 ne l’unifie à 18 ans pour les jeunes des deux sexes. Le texte précise qu’« au-dessous de cet âge, le mariage ne peut être contracté qu’en vertu d’une autorisation spéciale du juge qui ne l’accordera que pour des motifs graves et dans l’intérêt bien compris des deux futurs époux ». Dans ce même cas, le consentement au mariage du mineur doit être donné par le plus proche parent qui doit remplir trois conditions : « être sain d’esprit, de sexe masculin [et] majeur ».
Le CSP fait également interdire le mariage de l’homme « avec ses ascendantes et descendantes, avec ses sœurs et les descendantes à l’infini de ses frères et sœurs, avec ses tantes, grands-tantes et arrières grands-tantes » et « avec la femme dont il avait été divorcé trois fois ». La polygamie, bien qu’assez marginale à l’époque, est également interdite même si la seconde union n’est pas « formelle » : « Quiconque, étant engagé dans les liens du mariage, en aura contracté un autre avant la dissolution du précédent, sera passible d’un emprisonnement d’un an et d’une amende ». Pour justifier cette mesure, Bourguiba se réfère à une sourate du Coran :
« Nous nous sommes conformés à l’esprit du Livre saint qui s’oriente vers la monogamie. Notre décision en la matière ne contredit aucun texte religieux et se trouve en harmonie avec notre souci de justice et d’égalité entre les sexes. »
Cette sourate indique qu’« il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d’injustice ». Pour Bourguiba, la condition de l’équité entre les épouses étant impossible à assurer, l’interdiction de la polygamie devient dès lors légitime. Et, provoquant les conservateurs, il ajoute :
« Les défenseurs de la polygamie devraient admettre dans un esprit d’équité que la femme soit polyandre en cas de stérilité de l’époux. »
Le CSP rappelle également que « chacun des deux époux doit traiter son conjoint avec bienveillance, vivre en bon rapport avec lui et éviter de lui porter préjudice », abolissant ainsi le devoir d’obéissance de l’épouse à l’égard de son mari. Dans le même temps, le texte oblige la femme qui est en possession de biens à contribuer aux charges de la famille alors que le mari ne dispose plus d’aucun pouvoir d’administration sur les biens propres à la femme.
Jusqu’en 1956, le divorce reste le propre de l’homme qui peut répudier unilatéralement sa conjointe par une simple déclaration authentifiée par deux témoins. Au contraire, le CSP instaure une procédure de divorce qui « ne peut avoir lieu que devant le tribunal » et qui entraîne « la dissolution du mariage ». Ce même tribunal ne prononce le divorce qu’en cas de consentement mutuel des deux époux et à la demande de l’un des conjoints en fonction du préjudice dont il a été victime. Il est également indiqué que « le préjudice matériel sera réparé [à la femme] sous forme de rente payable mensuellement en fonction du niveau de vie auquel elle était habituée durant la vie conjugale, y compris le logement ». Une fois encore, Bourguiba se justifie par les dispositions du Coran.
Le CSP institue également le principe de l’égalité de l’homme et de la femme sur le plan de la citoyenneté. Par ailleurs, si l’enfant ne possède pas de biens propres, les frais nécessaires à son entretien sont prélevés sur ceux du père.
Photo officielle du président Bourguiba
Prenant la tête de la campagne de modernisation de la Tunisie, Habib Bourguiba trouve dans chacun de ses discours l’occasion de critiquer l’attitude des sexistes, désigne le hijab comme un « misérable chiffon » ou un « épouvantable suaire » voire encore comme un « linceul sinistre qui cache la figure » et fait appel à la science pour ridiculiser la question de la virginité au mariage. Les Tunisiennes entendent son appel, se dévoilent et font souvent appel à lui pour régler un litige avec leur époux. Ce dernier tranche toujours en faveur des femmes et « se fait tout au long des années 1960 leur inlassable avocat ».
Il faut savoir que Bourguiba a toujours attaché un culte à sa mère, Fatouma, morte en 1913, prématurément selon le chef d’État. Dans plusieurs de ses discours, son souvenir revient et l’épuisement généré par la double fonction d’épouse et de mère participe de sa dénonciation de la condition féminine dans la société traditionnelle tunisienne. Bien que ces déclarations puissent être considérées comme sincères — d’autres exposés montrent en effet une certaine hostilité à la tradition domestique de l’époque —, il est à rappeler le fait que le souvenir de sa mère ne joue aucun rôle fondamental sur ses positions politiques à propos de la condition féminine lors du protectorat français.
Dans ce contexte, à la veille de l’indépendance, il n’existe pas véritablement de mouvement politique étroitement axé sur la revendication des droits des femmes. Les institutions existantes relèvent de partis politiques et, bien que ces droits soient des sujets de discours, ils ne font alors pas partie des priorités politiques. L’Union des femmes et l’Union des jeunes filles de Tunisie rattachées au Parti communiste tunisien agissent surtout dans les domaines social et du travail. Quant à l’Union musulmane et aux cellules féminines destouriennes créées dès 1951-1952, elles ne commencent à revendiquer le droit de vote et d’éligibilité qu’à partir de 1955. Ces deux derniers droits, appliqués dès 1956, sont officialisés le 14 mars 1957 et les Tunisiennes votent pour la première fois aux élections municipales de mai 1959 et, plus tard, aux élections présidentielles et législatives de novembre 1959[50]. Mais le seul droit qui reste unanime auprès des organisations féminines est l’éducation. De ce point de vue, le CSP n’a été promulgué sous aucune pression militante féminine qui, quand elle existe, est plutôt orientée vers d’autres idéaux.
Ahmed Mestiri
Le 10 août 1956, Bourguiba, alors Premier ministre, consacre tout son discours au CSP qui allait être promulgué trois jours plus tard. Il le décrit comme étant « une réforme radicale » qui allait faire du mariage « une affaire de l’État, un acte qui doit être supervisé par le droit public et la société dans son ensemble ». Rédigé par une quinzaine de juristes en majorité arabophones, sous la direction du ministre de la Justice Ahmed Mestiri, le CSP est voté dans la foulée de l’indépendance et avant même la rédaction de la constitution. Regroupé en douze livres, il donne aux femmes un statut inédit dans le monde musulman. Proclamé le 20 mars 1956 puis promulgué le 13 août de la même année (6 mouharram 1376) par décret beylical de Lamine Bey, le CSP entre en vigueur le 1er janvier 1957. Cet acte s’inscrit dans une série de réformes qui touche d’autres aspects de l’impact de la religion sur la société. Ainsi, le 31 mai, les habous publics avaient été supprimés alors que les habous privés le seront le 1er juillet 1957 (décrets du 31 mai et du 18 juillet). Le 3 août, les tribunaux séculiers remplacent les instances religieuses comme le haut tribunal de l’application de la loi coranique alors que la loi du 27 septembre 1957 fait fermer le tribunal rabbinique de Tunis. Leurs effectifs sont intégrés dans le cadre des magistrats de droit commun. Le 10 janvier 1957, le port du hijab est interdit dans les écoles. Quant aux décrets du 29 mars 1956 et du 1er octobre 1958, ils visent l’Université Zitouna qui est fermée au même titre que les autres médersas, le but officiel étant « de supprimer progressivement tous les anciens types d’enseignement inadaptés, hybrides ou dépassés » (discours prononcé par Bourguiba à Tunis le 15 octobre 1959). Pourtant, plus que ce souci de modernisation, il existe aussi le besoin de déstabiliser un foyer important d’opposition politique fondé sur la religion.
Dans les années suivant l’indépendance, les femmes obtiennent le droit de travailler, de se déplacer, d’ouvrir des comptes bancaires et de créer des entreprises sans que l’autorisation de leur époux ne soit demandée. Le 1er juillet 1965, une loi autorise l’avortement, tant pour des raisons sociales que thérapeutiques. Dès le début des années 1960, les femmes sont encouragées à limiter leur descendance et la pilule contraceptive est rendue accessible gratuitement dans tout le pays, annulant ainsi la loi française qui, en 1920, faisait interdire tout moyen de contraception. Une loi de mars 1958 impose le mariage civil et, le 14 décembre 1960, une autre loi limite à quatre le nombre d’enfants bénéficiant d’allocations familiales. Bourguiba crée l’Union des femmes de Tunisie (UNFT) en 1956 qui est chargée de mener la propagande en faveur de sa politique féministe. Lors d’un discours tenu le 26 décembre 1962, Bourguiba déclare :
« Le travail contribue à l’émancipation de la femme. Par son travail, une femme ou une jeune fille assure son existence et devient consciente de sa dignité. »
Dans la pratique, la Tunisie ratifie le 14 septembre 1965 la convention n°111 de l’Organisation internationale du travail (OIT) concernant la discrimination en matière d’emplois et de profession. Plus tard, en 1968, la ratification de la convention n°100 de l’OIT instaure l’égalité de traitement de la main-d’œuvre féminine et masculine pour un travail de valeur égale. Ces mesures, ajoutées à la mixité des écoles et à l’entrée de plus en plus conséquente des jeunes filles dans le monde du travail, entraînent la baisse de la nuptialité et de la natalité, dont l’objectif est de 46 ‰ en 1966 et de 30 ‰ en 1971. Mohamed Baraket et Dominique Tabutin estiment que deux tiers de la réduction des naissances durant la période allant de 1966 à 1975 est la conséquence démographique de ces mesures. En 1980, le taux de croissance démographique de la Tunisie fait partie des plus faibles des pays du Sud et se trouve être le plus faible du monde arabe. Ce taux est de 2,2 enfants par femme en 1998 et de 1,73 enfants en 2007. Radhia Haddad reconnaît le mérite de Bourguiba dans ces transformations :
« Si tous les pays ont fini, un jour ou l’autre, par se débarrasser de la domination étrangère, aucun, et surtout aucun pays arabo-musulman, n’a osé une révolution sociale d’une telle ampleur. »
Portrait d’Atatürk, autre figure du modernisme en matière de droits des femmes dans le monde musulman
Cette série de réformes, bien qu’elle s’écarte quelque peu de la norme coutumière — comme peut l’illustrer l’instauration de l’adoption en 1958 inconnue en droit musulman et de l’adoption plénière en 1959 —, ne rompt jamais avec la religion. Bourguiba déclare être un mujtahid et non pas un kémaliste car il reprochait au leader turc de s’être trop éloigné de la société. Dès 1956, tous les responsables — notamment le ministre de la Justice Ahmed Mestiri et les différentes dirigeantes de l’UNFT — rappellent à chaque occasion que le CSP et les lois successives ne sont pas opposées à l’islam mais s’inscrivent dans le cadre d’une réforme de la société « à l’intérieur de l’islam ». Ainsi, chacune des mesures prises dans la rédaction du CSP est accompagnée de justifications issues d’une interprétation libérale du droit musulman. Lors d’un discours tenu à Tunis le 8 février 1961, Bourguiba rappelle son opinion sur la domination de la raison sur tout autre moyen de pensée comme la religion :
« Il est encore des gens qui ne conçoivent pas que la raison doit s’appliquer à toutes choses en ce monde et commander toute activité humaine ; pour ceux-là, certains domaines — celui de la religion en particulier — doivent échapper à l’emprise de l’intelligence. Mais alors, en agissant de la sorte, on détruit du même coup la ferveur et la vénération que nous devons à tout ce qui est sacré Comment admettre cet ostracisme contre la raison ? Comment s’abaisser à ce comportement d’animal intelligent ? »
Néanmoins, force est de constater que la Tunisie de Bourguiba, pas plus que celle de Ben Ali ou l’ensemble des États arabes, ne pourraient être qualifiés de « laïque » car, en plus de la désorientation, de la neutralité et de la liberté religieuses de l’État, la laïcité implique également l’autonomie des institutions publiques et religieuses. La réalité est que la présence institutionnelle de l’islam en Tunisie, bien que strictement encadrée, est bien véritable comme la perpétuelle référence implicite ou explicite à la religion pour légitimer les orientations du régime. Certes, les services publics tunisiens sont accessibles à tous sans distinction de culte et la constitution garantit la liberté de religion tant qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public mais l’islam en reste la religion d’État si bien que s’en réclamer est obligatoire pour pouvoir prétendre au poste de président de la République.
Suite ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_du_st ... _(Tunisie)
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1385
14 août
Victoire du Portugal à Aljubarrota
Les Portugais, aidés d'archers anglais, remportent une victoire décisive sur les Castillans à Aljubarrota. Jean Ier, qui vient d'être élu roi du Portugal par les députés des Cortes de Coïmbre, consolide ainsi l'indépendance de son pays et inaugure une longue tradition d'amitié avec l'Angleterre. La dynastie d'Aviz règnera pendant l'âge d'or du Portugal qui durera deux siècles, jusqu'à ce que Phillipe II d'Espagne annexe le Portugal.
Voir aussi : Bataille - Histoire des Guerres
1844
14 août
Défaite de l'armée Marocaine contre la France
Le gouverneur général d’Algérie, Thomas Bugeaud, mène son armée à la victoire contre les troupes marocaines. Ces dernières, menées par le sultan Abd al-Rahman, soutenaient le chef de guerre algérien Abd el-Kader contre le colonialisme. La bataille se déroule près de la frontière algérienne, non loin de la rivière d’Isly. Bugeaud, à qui l’on attribuera le titre de duc d’Isly, vaincra finalement Abd el-Kader en 1847.
Voir aussi : Abd el-Kader - Histoire de l'Algérie française - Histoire de la Colonisation
1900
14 août
Fin de la révolte des Boxers
Après avoir débarqué près de Tianjin, un corps expéditionnaire international commandé par le général allemand Alfred von Waldersee prend Pékin. Il libère les légations européennes, assiégées depuis 55 jours par les nationalistes chinois. C'est la fin de la révolte qui avait éclaté deux mois plus tôt contre la présence étrangère. L'impératrice douairière Cixi s’enfuit avec sa cour. Mais le gouvernement impérial sera condamné à payer une énorme indemnité de guerre.
Voir aussi : Histoire de Pékin - Dossier histoire de la révolte des Boxers - Cixi - Histoire de la Colonisation
1936
14 août
Les franquistes s’emparent de Badajoz
Dans le contexte de la guerre civile espagnole, l’armée nationaliste franquiste envahit la ville de Badajoz, massacrant au passage quelques milliers de prisonniers. Cette intervention militaire permet aux forces nationalistes du sud et du nord de faire bloc et de renforcer leur puissance. Le but principal du général est alors de prendre Madrid, la capitale espagnole, afin de renverser définitivement le gouvernement du Front populaire. Mais le projet va se heurter au siège de l’Alcazar de Tolède, mené par les républicains.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Franco - Histoire de Madrid - Histoire du Front populaire - Histoire de l'Alcazar de Tolède - Histoire des Guerres
1941
14 août
Signature de la Charte de l'Atlantique
Le président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill se rencontrent à bord du cuirassé anglais "Prince of Wales", au large de Terre-Neuve. Ils signent une série de principes moraux, pour l'avènement "d'un meilleur avenir pour le monde". Roosevelt veut ainsi préparer son opinion publique à une entrée en guerre contre l'Allemagne, aux côtés de l'Angleterre et de l'URSS. Cette Charte sera à l'origine de celle des Nations Unies, signée en 1945.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Churchill - Roosevelt - Charte de l'Atlantique - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1952
14 août
L'expression "tiers-monde"
Le démographe Alfred Sauvy, dans un article intitulé "Trois mondes, une planète" et publié dans l'hebdomadaire l'"Observateur" (l'actuel "Nouvel Observateur"), emploie pour la première fois l'expression "tiers-monde". Selon lui, l'opposition du monde occidental et soviétique, nie l'existence d'un troisième monde, l'ensemble des pays sous-développés, d'ailleurs convoités par les deux blocs. Il le compare au tiers-état de l'Ancien régime, ordre "exploité et méprisé (...) qui veut lui aussi être quelque chose".
Voir aussi : Tiers-monde - Histoire du Social
1969
14 août
Les renforts britanniques débarquent en Ulster
Des troupes britanniques sont envoyées en Ulster pour mettre fin aux manifestations catholiques et protestantes. De violentes émeutes ravagent les villes de Londonderry et de Belfast et ont déjà provoqué la mort de plusieurs personnes. Appelée par le gouvernement de l’Irlande du Nord, l’armée britannique parvient à rétablir le calme mais attise la colère des extrémistes catholiques. Dès lors, les attentats terroristes et les violences redoubleront d’intensité.
Voir aussi : Histoire du Protestantisme - Histoire de l'Irlande du Nord - Catholiques - Attentats - Histoire de l'Ulster - Histoire du Terrorisme
1980
14 août
La grève éclate à Gdansk
Les 17 000 ouvriers des chantiers navales de Gdansk se mettent en grève à la suite de licenciement d'un des leurs, membre d'un syndicat indépendant. La grève s'étendra à tout le pays et la crise sociale débouchera en crise politique à la fin du mois avec la démission du premier ministre Edward Babiuch. Le gouvernement communiste finira par négocier avec Lech Walesa, le chef du syndicat indépendant.
Voir aussi : Soulèvement - Histoire du Parti Communiste - Histoire du PC - Syndicat - Lech Walesa - Histoire de la Guerre froide
1994
14 août
Le terroriste Carlos est arrêté
Ilitch Ramirez Sanchez, dit Carlos, est arrêté à Khartoum (Soudan) et livré aux Français. Né au Venezuela en 1949, étudiant à Moscou, formé à la guérilla à Cuba et au Proche-Orient, Carlos a multiplié les attentats propalestiniens en Europe entre 1973 et 1983. Il s'était réfugié au Soudan en 1991. Il sera condamné en France à la prison à perpétuité pour un triple meurtre commis en 1975 à Paris.
Voir aussi : Arrestation - Terroriste - Histoire du Terrorisme
2005
14 août
La France brille à Helsinki
Alors que les Etats-Unis ont été éliminés en demi-finale pour une faute sur un changement de relais, les Français remportent l'épreuve du relais 4x100 mètres et créent ainsi la surprise. C'est la deuxième médaille d'or pour Ladji Doucouré après sa victoire deux jours plutôt au 110 mètres haies. Avec sept médailles dont deux en or la France termine sixième du championnat du monde d'Helsinki.
Voir aussi : Victoire - Champion du monde - Histoire de l'Athlétisme
2006
14 août
Cessez-le-feu dans le conflit israélo-libanais
Selon la résolution 1701 du conseil de sécurité des Nations unies, un cessez-le-feu entre l’armée israélienne et le Hezbollah entre en vigueur. La résolution prévoit notamment l’arrêt définitif des hostilités, le désarmement du Hezbollah, le retrait total de l’armée israélienne du territoire libanais et le déploiement de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban). Mais dès le 19 août, le Liban dénoncera une violation du cessez-le-feu par Israël, dont l’armée vient d’attaquer au Hezbollah à l’est du Liban. Israël accusera le Liban de fournir des armes au Hezbollah.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Hezbollah - Conflit israélo-libanais - Histoire des Guerres
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
14 août
Victoire du Portugal à Aljubarrota
Les Portugais, aidés d'archers anglais, remportent une victoire décisive sur les Castillans à Aljubarrota. Jean Ier, qui vient d'être élu roi du Portugal par les députés des Cortes de Coïmbre, consolide ainsi l'indépendance de son pays et inaugure une longue tradition d'amitié avec l'Angleterre. La dynastie d'Aviz règnera pendant l'âge d'or du Portugal qui durera deux siècles, jusqu'à ce que Phillipe II d'Espagne annexe le Portugal.
Voir aussi : Bataille - Histoire des Guerres
1844
14 août
Défaite de l'armée Marocaine contre la France
Le gouverneur général d’Algérie, Thomas Bugeaud, mène son armée à la victoire contre les troupes marocaines. Ces dernières, menées par le sultan Abd al-Rahman, soutenaient le chef de guerre algérien Abd el-Kader contre le colonialisme. La bataille se déroule près de la frontière algérienne, non loin de la rivière d’Isly. Bugeaud, à qui l’on attribuera le titre de duc d’Isly, vaincra finalement Abd el-Kader en 1847.
Voir aussi : Abd el-Kader - Histoire de l'Algérie française - Histoire de la Colonisation
1900
14 août
Fin de la révolte des Boxers
Après avoir débarqué près de Tianjin, un corps expéditionnaire international commandé par le général allemand Alfred von Waldersee prend Pékin. Il libère les légations européennes, assiégées depuis 55 jours par les nationalistes chinois. C'est la fin de la révolte qui avait éclaté deux mois plus tôt contre la présence étrangère. L'impératrice douairière Cixi s’enfuit avec sa cour. Mais le gouvernement impérial sera condamné à payer une énorme indemnité de guerre.
Voir aussi : Histoire de Pékin - Dossier histoire de la révolte des Boxers - Cixi - Histoire de la Colonisation
1936
14 août
Les franquistes s’emparent de Badajoz
Dans le contexte de la guerre civile espagnole, l’armée nationaliste franquiste envahit la ville de Badajoz, massacrant au passage quelques milliers de prisonniers. Cette intervention militaire permet aux forces nationalistes du sud et du nord de faire bloc et de renforcer leur puissance. Le but principal du général est alors de prendre Madrid, la capitale espagnole, afin de renverser définitivement le gouvernement du Front populaire. Mais le projet va se heurter au siège de l’Alcazar de Tolède, mené par les républicains.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Franco - Histoire de Madrid - Histoire du Front populaire - Histoire de l'Alcazar de Tolède - Histoire des Guerres
1941
14 août
Signature de la Charte de l'Atlantique
Le président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill se rencontrent à bord du cuirassé anglais "Prince of Wales", au large de Terre-Neuve. Ils signent une série de principes moraux, pour l'avènement "d'un meilleur avenir pour le monde". Roosevelt veut ainsi préparer son opinion publique à une entrée en guerre contre l'Allemagne, aux côtés de l'Angleterre et de l'URSS. Cette Charte sera à l'origine de celle des Nations Unies, signée en 1945.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Churchill - Roosevelt - Charte de l'Atlantique - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1952
14 août
L'expression "tiers-monde"
Le démographe Alfred Sauvy, dans un article intitulé "Trois mondes, une planète" et publié dans l'hebdomadaire l'"Observateur" (l'actuel "Nouvel Observateur"), emploie pour la première fois l'expression "tiers-monde". Selon lui, l'opposition du monde occidental et soviétique, nie l'existence d'un troisième monde, l'ensemble des pays sous-développés, d'ailleurs convoités par les deux blocs. Il le compare au tiers-état de l'Ancien régime, ordre "exploité et méprisé (...) qui veut lui aussi être quelque chose".
Voir aussi : Tiers-monde - Histoire du Social
1969
14 août
Les renforts britanniques débarquent en Ulster
Des troupes britanniques sont envoyées en Ulster pour mettre fin aux manifestations catholiques et protestantes. De violentes émeutes ravagent les villes de Londonderry et de Belfast et ont déjà provoqué la mort de plusieurs personnes. Appelée par le gouvernement de l’Irlande du Nord, l’armée britannique parvient à rétablir le calme mais attise la colère des extrémistes catholiques. Dès lors, les attentats terroristes et les violences redoubleront d’intensité.
Voir aussi : Histoire du Protestantisme - Histoire de l'Irlande du Nord - Catholiques - Attentats - Histoire de l'Ulster - Histoire du Terrorisme
1980
14 août
La grève éclate à Gdansk
Les 17 000 ouvriers des chantiers navales de Gdansk se mettent en grève à la suite de licenciement d'un des leurs, membre d'un syndicat indépendant. La grève s'étendra à tout le pays et la crise sociale débouchera en crise politique à la fin du mois avec la démission du premier ministre Edward Babiuch. Le gouvernement communiste finira par négocier avec Lech Walesa, le chef du syndicat indépendant.
Voir aussi : Soulèvement - Histoire du Parti Communiste - Histoire du PC - Syndicat - Lech Walesa - Histoire de la Guerre froide
1994
14 août
Le terroriste Carlos est arrêté
Ilitch Ramirez Sanchez, dit Carlos, est arrêté à Khartoum (Soudan) et livré aux Français. Né au Venezuela en 1949, étudiant à Moscou, formé à la guérilla à Cuba et au Proche-Orient, Carlos a multiplié les attentats propalestiniens en Europe entre 1973 et 1983. Il s'était réfugié au Soudan en 1991. Il sera condamné en France à la prison à perpétuité pour un triple meurtre commis en 1975 à Paris.
Voir aussi : Arrestation - Terroriste - Histoire du Terrorisme
2005
14 août
La France brille à Helsinki
Alors que les Etats-Unis ont été éliminés en demi-finale pour une faute sur un changement de relais, les Français remportent l'épreuve du relais 4x100 mètres et créent ainsi la surprise. C'est la deuxième médaille d'or pour Ladji Doucouré après sa victoire deux jours plutôt au 110 mètres haies. Avec sept médailles dont deux en or la France termine sixième du championnat du monde d'Helsinki.
Voir aussi : Victoire - Champion du monde - Histoire de l'Athlétisme
2006
14 août
Cessez-le-feu dans le conflit israélo-libanais
Selon la résolution 1701 du conseil de sécurité des Nations unies, un cessez-le-feu entre l’armée israélienne et le Hezbollah entre en vigueur. La résolution prévoit notamment l’arrêt définitif des hostilités, le désarmement du Hezbollah, le retrait total de l’armée israélienne du territoire libanais et le déploiement de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban). Mais dès le 19 août, le Liban dénoncera une violation du cessez-le-feu par Israël, dont l’armée vient d’attaquer au Hezbollah à l’est du Liban. Israël accusera le Liban de fournir des armes au Hezbollah.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Hezbollah - Conflit israélo-libanais - Histoire des Guerres
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
L'expression tiers monde, en usage depuis le début des années '50, fait référence à l'ensemble des pays africains, asiatiques, océaniens, européen ou du continent américain en carence de développement.
Cette expression renvoie généralement à un concept générique, "le" tiers monde, qui ne doit toutefois pas occulter les spécificités historiques et le contexte socio-politique de chacun de ces pays.
L'indice de développement humain de l'ONU, ici en 2008, est un index quantitatif utilisé par certains pour décrire approximativement le tiers monde.
Carte décrivant sommairement la chronologie de l'accès à l'indépendance, et les phases du processus de décolonisation.
Certains insistent sur le fait qu'il s'agit d'une réalité très hétérogène, et concluent à l'existence de « plusieurs » tiers mondes. Cela en fonction des perspectives envisagées.
Si l'on pointe l'inégalité économique, l'expression correspond à l'ensemble des pays pauvres, soit
les pays les moins avancés
et les pays en développement.
De même, le quart monde (proposé par Joseph Wresinski en 1969) fait référence à cette couche de population la plus défavorisée, ne disposant pas des mêmes droits que les autres, et existant dans tous les pays, qu'ils soient riches ou pauvres.
Si l'on pointe les rapports nord-sud : des suds faisant face à un nord plutôt occidental et compris comme « développé ». Cette expression fait alors référence à
des « pays dépendants du monde capitaliste »,
ou des « pays appauvris et surexploités ».
En tout cas, ces pays « ont le trait commun de n'avoir pas connu, pour des raisons diverses,
la révolution industrielle au XIXe siècle »,
ou la prospérité qui a suivi la Renaissance en Europe, et favorisé la colonisation ou la domination des autres territoires,
On notera cependant que cette vision doit être réactualisée avec l'apparition
des pays émergents et des nouveaux pays industrialisés,
ainsi que des organisations ou des regroupements à caractère économique et/ou politique (comme par exemple les pays pétroliers).
Si l'on pointe la géopolitique comme Georges Balandier (en 1956), l'expression désigne « la revendication des tierces nations qui veulent s'inscrire dans l'Histoire ». Suite à la décolonisation et la Conférence de Bandung, certains de ces pays se sont regroupés au sein de l'organisation internationale du mouvement des non-alignés.
Le terme tiers monde est apparu, comme une formule, dans la chute d'une chronique de l'économiste et démographe français Alfred Sauvy en 1952, en référence au tiers état (de l'abbé Sieyès) français sous l'Ancien Régime.
« Car enfin ce tiers monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers état, veut lui aussi, être quelque chose »
— Trois mondes, une planète, dans L'Observateur, 14 août 1952.
Il fut très discuté après sa reprise par Georges Balandier[9] en 1956 dans leur publication à l'INED (voir en bibliographie). Il désignait les pays du globe considérés alors comme « sous-développés ».
On interpréta dès le début leur proposition, à tort (Balandier, 2003), comme le regroupement des pays n'appartenant ni au bloc occidental (Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Japon, Israël, Australie…), ni au bloc communiste (URSS, Chine, Europe de l'Est…). La chute du mur de Berlin et la disparition du monde soviétique a de toute façon rendu ce caractère obsolète.
Le monde début de la guerre froide, en 1959.
Le monde à la fin de la guerre froide, en 1980, polarisé entre les deux superpuissances. Les autres États sont les non-alignés.
Certains hommes politiques et économistes s'interrogent sur « la fin du tiers monde » dans la perspective d'un monde multipolaire où la pauvreté serait « combattue » (Robert Zoellick).
Effectivement, l'expression tiers monde est de plus en plus rarement utilisée en économie (voir la typologie économique des pays), bien que l'on parle toujours de la dette du tiers monde. Cependant, son usage perdure dans divers contextes (politiques, historiques, anthropologiques, sociologiques), mais y est critiquée comme étant, alternativement, idéaliste, révolutionnaire ou néo-impérialiste.
Les alliances politico-militaires dans le monde en 2010.
Inégalité des revenus au sein des pays, mesuré par le coefficient de Gini (Rapport sur le développement humain 2008/2009)
Plusieurs réunions, dont certaines sont dites Sommets du mouvement des non-alignés ou d'autres Conférences Tricontinentales, ont parfois réuni ces pays autour d'une politique commune :
Conférence asiatique de New Delhi de 1947
Conférence asiatique de New Delhi de 1949
Conférence de Bandung de 1955
Conférence de Brioni de 1956
Conférence du Caire de 1957
Conférence de Belgrade de 1961
Conférence tricontinentale de La Havane de 1966
Conférence d'Alger de 1973
Cette expression renvoie généralement à un concept générique, "le" tiers monde, qui ne doit toutefois pas occulter les spécificités historiques et le contexte socio-politique de chacun de ces pays.
L'indice de développement humain de l'ONU, ici en 2008, est un index quantitatif utilisé par certains pour décrire approximativement le tiers monde.
Carte décrivant sommairement la chronologie de l'accès à l'indépendance, et les phases du processus de décolonisation.
Certains insistent sur le fait qu'il s'agit d'une réalité très hétérogène, et concluent à l'existence de « plusieurs » tiers mondes. Cela en fonction des perspectives envisagées.
Si l'on pointe l'inégalité économique, l'expression correspond à l'ensemble des pays pauvres, soit
les pays les moins avancés
et les pays en développement.
De même, le quart monde (proposé par Joseph Wresinski en 1969) fait référence à cette couche de population la plus défavorisée, ne disposant pas des mêmes droits que les autres, et existant dans tous les pays, qu'ils soient riches ou pauvres.
Si l'on pointe les rapports nord-sud : des suds faisant face à un nord plutôt occidental et compris comme « développé ». Cette expression fait alors référence à
des « pays dépendants du monde capitaliste »,
ou des « pays appauvris et surexploités ».
En tout cas, ces pays « ont le trait commun de n'avoir pas connu, pour des raisons diverses,
la révolution industrielle au XIXe siècle »,
ou la prospérité qui a suivi la Renaissance en Europe, et favorisé la colonisation ou la domination des autres territoires,
On notera cependant que cette vision doit être réactualisée avec l'apparition
des pays émergents et des nouveaux pays industrialisés,
ainsi que des organisations ou des regroupements à caractère économique et/ou politique (comme par exemple les pays pétroliers).
Si l'on pointe la géopolitique comme Georges Balandier (en 1956), l'expression désigne « la revendication des tierces nations qui veulent s'inscrire dans l'Histoire ». Suite à la décolonisation et la Conférence de Bandung, certains de ces pays se sont regroupés au sein de l'organisation internationale du mouvement des non-alignés.
Le terme tiers monde est apparu, comme une formule, dans la chute d'une chronique de l'économiste et démographe français Alfred Sauvy en 1952, en référence au tiers état (de l'abbé Sieyès) français sous l'Ancien Régime.
« Car enfin ce tiers monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers état, veut lui aussi, être quelque chose »
— Trois mondes, une planète, dans L'Observateur, 14 août 1952.
Il fut très discuté après sa reprise par Georges Balandier[9] en 1956 dans leur publication à l'INED (voir en bibliographie). Il désignait les pays du globe considérés alors comme « sous-développés ».
On interpréta dès le début leur proposition, à tort (Balandier, 2003), comme le regroupement des pays n'appartenant ni au bloc occidental (Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Japon, Israël, Australie…), ni au bloc communiste (URSS, Chine, Europe de l'Est…). La chute du mur de Berlin et la disparition du monde soviétique a de toute façon rendu ce caractère obsolète.
Le monde début de la guerre froide, en 1959.
Le monde à la fin de la guerre froide, en 1980, polarisé entre les deux superpuissances. Les autres États sont les non-alignés.
Certains hommes politiques et économistes s'interrogent sur « la fin du tiers monde » dans la perspective d'un monde multipolaire où la pauvreté serait « combattue » (Robert Zoellick).
Effectivement, l'expression tiers monde est de plus en plus rarement utilisée en économie (voir la typologie économique des pays), bien que l'on parle toujours de la dette du tiers monde. Cependant, son usage perdure dans divers contextes (politiques, historiques, anthropologiques, sociologiques), mais y est critiquée comme étant, alternativement, idéaliste, révolutionnaire ou néo-impérialiste.
Les alliances politico-militaires dans le monde en 2010.
Inégalité des revenus au sein des pays, mesuré par le coefficient de Gini (Rapport sur le développement humain 2008/2009)
Plusieurs réunions, dont certaines sont dites Sommets du mouvement des non-alignés ou d'autres Conférences Tricontinentales, ont parfois réuni ces pays autour d'une politique commune :
Conférence asiatique de New Delhi de 1947
Conférence asiatique de New Delhi de 1949
Conférence de Bandung de 1955
Conférence de Brioni de 1956
Conférence du Caire de 1957
Conférence de Belgrade de 1961
Conférence tricontinentale de La Havane de 1966
Conférence d'Alger de 1973
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
-30
15 août
Cléopâtre se suicide
La reine d'Egypte, Cléopâtre VII, 39 ans, obtient de se faire livrer un panier de figue avec un aspic (vipère) dedans. Depuis la défaite et le suicide de son amant, Marc-Antoine, elle vit recluse dans son palais d'Alexandrie. Apprenant l'arrivée de son rival Octave, le futur empereur Auguste, elle préfère se suicider. Avec elle s'éteint la dynastie des Lagides. L'Egypte devient une province romaine.
Voir aussi : Suicide - Auguste - Cléopâtre - Octave - Marc-Antoine - Histoire de la Rome antique
717
15 août
Nouveau siège arabe à Constantinople
Malgré leur première défaite en 678, les Arabes envoient leur flotte à l’assaut de la capitale byzantine. Cette fois, c’est l’empereur Léon III qui doit faire face à l’attaque. Placés sur la rive occidentale du Bosphore, les Arabes tiendront le siège durant une année. Le feu grégeois leur infligera de nombreux dégâts. Allié à la peste et à la famine, il aura une nouvelle fois raison d’eux.
Voir aussi : Empire byzantin - Dossier histoire de Constantinople - Arabes - Histoire du Moyen-Âge
778
15 août
Mort de Roland au col de Roncevaux
Roland, allié de Charlemagne, meurt lors d'une attaque surprise des Vascons (Basques), dans le col de Roncevaux (Pyrénées). Il revenait avec son armée d'Espagne où il avait vaincu les Arabes. Ses hauts faits sont contés dans la "La chanson de Roland", qui fera de lui un modèle de vaillance.
Voir aussi : Décès - Charlemagne - Histoire du Moyen-Âge
1534
15 août
Fondation de l'ordre des Jésuites
Le Basque Ignace de Loyola et six de ses amis prononcent leurs vœux de chasteté et de pauvreté dans la chapelle de Montmartre. Ils fondent un nouvel ordre, la Compagnie de Jésus ou les Jésuites. Ceux-ci imposeront la rigueur dans la contre-réforme et deviendront les principaux enseignants du monde catholique. Ignace de Loyola sera canonisé en 1622. La Compagnie, jugée trop influente, sera dissoute par le pape en 1773 et rétablie en 1814.
Voir aussi : Fondation - Jésuites - Histoire de la Chrétienté
1851
15 août
Une femme reçoit la légion d'honneur
La Bretonne, Angélique-Marie Duchemin, 79 ans, ancien soldat de la République, reçoit des mains de Louis-Napoléon Bonaparte, futur empereur Napoléon III, la légion d'honneur. Elle est la première femme à recevoir cette décoration qui a été instituée par Napoléon Bonaparte en 1802 pour récompenser les hauts faits civils et militaires. Elle mourra aux Invalides en 1859.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Napoléon III - Histoire de la Légion d'honneur - Histoire des Femmes
1944
15 août
Débarquement en Provence
Composé essentiellement de français des colonies, le débarquement de Provence, baptisé "Anvil" (enclume), débute par un parachutage de troupes suivi d’un débarquement sur la côte. L’opération, engageant plus de 300 000 hommes, est de moindre envergure qu’en Normandie mais elle obtient une avance plus rapide, les nazis ayant envoyé des renforts vers le nord. Les villes de Marseille, Toulon ou encore Grenoble, seront libérées en moins de dix jours.
Voir aussi : Histoire de la Provence - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1947
15 août
Indépendance de l'Inde et du Pakistan
La Grande-Bretagne accorde à l'Inde le statut de dominion indépendant associé au Commonwealth. Après deux siècles de colonisation britannique, de très longues négociations et des affrontement religieux, l'ancien empire des Indes est divisé entre la république de l'Inde et celle du Pakistan. De violents affrontement éclateront entre hindous, musulmans et sikhs aux endroits où la frontière est encore à déterminer.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Décolonisation
1969
15 août
Ouverture du festival de Woodstock
Le festival hippie de Woodstock (Etat de New-York) réunit pendant trois jours près de 400 000 personnes pour célébrer l'amour, la paix, la musique. Les plus grandes stars du rock se succéderont sur la scène : Joan Baez, Joe Cocker, Janis Joplin, Santana, The Who... et Jimi Hendrix qui y interprétera l'hymne américain, "Star Splangled Banner", de façon à évoquer les bombes qui tombent alors sur le Vietnam.
Voir aussi : Festival - Hendrix - Joplin - Histoire du Rock n'roll
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
15 août
Cléopâtre se suicide
La reine d'Egypte, Cléopâtre VII, 39 ans, obtient de se faire livrer un panier de figue avec un aspic (vipère) dedans. Depuis la défaite et le suicide de son amant, Marc-Antoine, elle vit recluse dans son palais d'Alexandrie. Apprenant l'arrivée de son rival Octave, le futur empereur Auguste, elle préfère se suicider. Avec elle s'éteint la dynastie des Lagides. L'Egypte devient une province romaine.
Voir aussi : Suicide - Auguste - Cléopâtre - Octave - Marc-Antoine - Histoire de la Rome antique
717
15 août
Nouveau siège arabe à Constantinople
Malgré leur première défaite en 678, les Arabes envoient leur flotte à l’assaut de la capitale byzantine. Cette fois, c’est l’empereur Léon III qui doit faire face à l’attaque. Placés sur la rive occidentale du Bosphore, les Arabes tiendront le siège durant une année. Le feu grégeois leur infligera de nombreux dégâts. Allié à la peste et à la famine, il aura une nouvelle fois raison d’eux.
Voir aussi : Empire byzantin - Dossier histoire de Constantinople - Arabes - Histoire du Moyen-Âge
778
15 août
Mort de Roland au col de Roncevaux
Roland, allié de Charlemagne, meurt lors d'une attaque surprise des Vascons (Basques), dans le col de Roncevaux (Pyrénées). Il revenait avec son armée d'Espagne où il avait vaincu les Arabes. Ses hauts faits sont contés dans la "La chanson de Roland", qui fera de lui un modèle de vaillance.
Voir aussi : Décès - Charlemagne - Histoire du Moyen-Âge
1534
15 août
Fondation de l'ordre des Jésuites
Le Basque Ignace de Loyola et six de ses amis prononcent leurs vœux de chasteté et de pauvreté dans la chapelle de Montmartre. Ils fondent un nouvel ordre, la Compagnie de Jésus ou les Jésuites. Ceux-ci imposeront la rigueur dans la contre-réforme et deviendront les principaux enseignants du monde catholique. Ignace de Loyola sera canonisé en 1622. La Compagnie, jugée trop influente, sera dissoute par le pape en 1773 et rétablie en 1814.
Voir aussi : Fondation - Jésuites - Histoire de la Chrétienté
1851
15 août
Une femme reçoit la légion d'honneur
La Bretonne, Angélique-Marie Duchemin, 79 ans, ancien soldat de la République, reçoit des mains de Louis-Napoléon Bonaparte, futur empereur Napoléon III, la légion d'honneur. Elle est la première femme à recevoir cette décoration qui a été instituée par Napoléon Bonaparte en 1802 pour récompenser les hauts faits civils et militaires. Elle mourra aux Invalides en 1859.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Napoléon III - Histoire de la Légion d'honneur - Histoire des Femmes
1944
15 août
Débarquement en Provence
Composé essentiellement de français des colonies, le débarquement de Provence, baptisé "Anvil" (enclume), débute par un parachutage de troupes suivi d’un débarquement sur la côte. L’opération, engageant plus de 300 000 hommes, est de moindre envergure qu’en Normandie mais elle obtient une avance plus rapide, les nazis ayant envoyé des renforts vers le nord. Les villes de Marseille, Toulon ou encore Grenoble, seront libérées en moins de dix jours.
Voir aussi : Histoire de la Provence - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale
1947
15 août
Indépendance de l'Inde et du Pakistan
La Grande-Bretagne accorde à l'Inde le statut de dominion indépendant associé au Commonwealth. Après deux siècles de colonisation britannique, de très longues négociations et des affrontement religieux, l'ancien empire des Indes est divisé entre la république de l'Inde et celle du Pakistan. De violents affrontement éclateront entre hindous, musulmans et sikhs aux endroits où la frontière est encore à déterminer.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Décolonisation
1969
15 août
Ouverture du festival de Woodstock
Le festival hippie de Woodstock (Etat de New-York) réunit pendant trois jours près de 400 000 personnes pour célébrer l'amour, la paix, la musique. Les plus grandes stars du rock se succéderont sur la scène : Joan Baez, Joe Cocker, Janis Joplin, Santana, The Who... et Jimi Hendrix qui y interprétera l'hymne américain, "Star Splangled Banner", de façon à évoquer les bombes qui tombent alors sur le Vietnam.
Voir aussi : Festival - Hendrix - Joplin - Histoire du Rock n'roll
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
La bataille de Roncevaux est une bataille de l'histoire de France qui eut lieu le 15 août 778. Elle a été rendue célèbre par l'œuvre médiévale la Chanson de Roland écrite trois siècles plus tard et qui fut enseignée dans les manuels scolaires d'histoire. La réalité historique est bien différente.
Lors d'une assemblée tenue à Paderborn, le roi franc Charlemagne reçoit l'ambassade du gouverneur de Barcelone, Sulayman ben Yaqzan ibn al-Arabi (orthographié aussi Suleiman ou Soliman) qui, en révolte contre Abd al-Rahman Ier, l'émir de Cordoue, demande l'aide des Francs pour tenir la ville de Saragosse afin qu'il puisse aller conquérir d'autres territoires, voulant ainsi en devenir le roi et allié de Charlemagne. Cela aurait ainsi permis de créer un État tampon, une marche entre le royaume et l'empire sarrasin d'al-Andalus afin de protéger le royaume franc des razzias.
Charlemagne a longuement hésité avant de se décider à envoyer une armée car les walis de Saragosse ont eu pendant un siècle une attitude ambiguë, tantôt alliée aux chrétiens, tantôt soumise à l'émir de Cordoue Cette hésitation, ainsi que le temps d'envoyer une armée sont en grande partie responsables de la suite de toute l'histoire.
En avril 778, Charlemagne décide d'envoyer son armée prendre possession de Saragosse. L'armée arrive à Pampelune qui lui ouvre ses portes puis poursuit sa route. Suleiman étant de retour à Saragosse depuis fort longtemps et n'ayant pas eu de réponse de Charlemagne, a changé d'avis. Ainsi, quand l'armée arrive à Saragosse, les portes restent closes. Comme l'armée n'est pas équipée pour en faire le siège, elle prend le chemin du retour.
Ce chemin passe de nouveau par Pampelune, ville amie, chrétienne et basque. L'armée mit la ville à sac et fit raser les fortifications avant de poursuivre son chemin. Les Basques n'avaient pas d'armée permanente mais ils avaient une organisation leur permettant de lever une milice dans de très brefs délais. Pour récupérer leurs biens, ils levèrent la milice et préparèrent une embuscade.
La mort de Roland au col de Roncevaux
On connait la date exacte grâce à l'épitaphe du sénéchal de Charlemagne Eggihard qui est mort le même jour que celui de cette bataille. Le 15 août 778, les Vascons attendirent les pillards sur un chemin escarpé où l'armée, en file indienne ne pouvait se mettre en ordre de bataille. Cette bataille d’arrière garde est signalée dans les Annales royales, chronique du règne de Charlemagne où l'on évoque juste la mort de quelques nobles. Les Vascons, beaucoup plus légers, et profitant de la topographie, précipitèrent leurs ennemis dans le ravin et récupérèrent tout ce qu'ils purent. Il y eut sans doute peu de survivants parmi l’arrière garde de l'armée de Charlemagne. Pierre Narbaitz estime que ce sont de dix à quinze mille personnes qui ont péri. Cependant, Charlemagne et le reste de l'armée franque franchissent le col sans être inquiétés.
Le lieu exact de la bataille n'est pas connu avec précision. Comme aucune trace archéologique n'a jamais été trouvée, l'énigme du lieu exact reste entière. Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas au col de Roncevaux car la route actuelle a été ouverte en 1881. Le nom de Roncevaux apparaît au XIIe siècle et n'existe dans aucun document d'époque. Il se nomme Orria ou Orriaga en basque. Le col d'Ibañeta, autre nom du col de Roncevaux se réfère au nom de la montagne proche. Le chemin utilisé est certainement l'un des anciens chemins utilisés par les pèlerins de Compostelle. Ils sont situés quelques kilomètres à l'est. Les cols de Bentarte, de Lepoeder ou un itinéraire par l'Astobizkar sont parmi les plus probables. On ne sait pas non plus si l'armée empruntait le chemin normal ou si celui-ci avait été suggéré par un guide local.
Le travail d'historien le plus exhaustif a été réalisé par Pierre Narbaitz. Son livre Orria ou la bataille de Roncevaux (15 août 778) publié en 1978 est actuellement l'ouvrage le plus complet sur le sujet. Il se base sur les sources les plus anciennes. La cinquantaine de documents actuellement connus et se rapportant à cet épisode, dont un bon tiers d'origine sarrasine, y sont répertoriés et analysés. Il est peu probable qu'il puisse en exister d'autres. Dans un livre écrit trois ans plus tôt, Le Matin basque ou histoire ancienne du peuple vascon, de nombreuses pages sont consacrées à cet épisode et une bibliographie abondante y figure déjà.
Ce qu'écrit l'historienne Béatrice Leroy, professeur d’histoire médiévale, dans La Navarre au Moyen Âge est plus succinct mais est en parfait accord avec les travaux de Pierre Narbaitz.
Parmi les documents les plus anciens on trouve les Annales royales, ainsi que dans la biographie de Charlemagne : Vita Karoli Magni rédigée par Eginhard.
On ne sait pas exactement pourquoi l'armée mit Pampelune à sac. Problème de ravitaillement ? Parce que le chef saxon Widukind s'approchait du Rhin ? Ou les deux ?
Il semble aussi que les Vascons ont d'abord attaqué l'arrière garde commandée par Roland, préfet de la marche de Bretagne ainsi qu'Anselme le preux, comte du palais.
On peut estimer d'après plusieurs recoupements (comme le nombre de généraux) que l'armée devait compter entre dix et quinze mille personnes, ce qui était considérable pour l'époque et ce qui explique le choc émotionnel qui resta dans les mémoires. Trois siècles plus tard, des troubadours donnèrent une dimension épique à cette bataille avec la Chanson de Roland. Cette version très édulcorée de l'histoire était aussi la plus politiquement acceptable pour le royaume de France .
Les manuels scolaires français ont, jusque dans les années 1980, confondu la Chanson de Roland avec la réalité historique. Contrairement à la légende, il n'y avait pas de Sarrasins à Roncevaux et le preux Roland n'était en l'occurrence que le chef des pillards de Pampelune
Lors d'une assemblée tenue à Paderborn, le roi franc Charlemagne reçoit l'ambassade du gouverneur de Barcelone, Sulayman ben Yaqzan ibn al-Arabi (orthographié aussi Suleiman ou Soliman) qui, en révolte contre Abd al-Rahman Ier, l'émir de Cordoue, demande l'aide des Francs pour tenir la ville de Saragosse afin qu'il puisse aller conquérir d'autres territoires, voulant ainsi en devenir le roi et allié de Charlemagne. Cela aurait ainsi permis de créer un État tampon, une marche entre le royaume et l'empire sarrasin d'al-Andalus afin de protéger le royaume franc des razzias.
Charlemagne a longuement hésité avant de se décider à envoyer une armée car les walis de Saragosse ont eu pendant un siècle une attitude ambiguë, tantôt alliée aux chrétiens, tantôt soumise à l'émir de Cordoue Cette hésitation, ainsi que le temps d'envoyer une armée sont en grande partie responsables de la suite de toute l'histoire.
En avril 778, Charlemagne décide d'envoyer son armée prendre possession de Saragosse. L'armée arrive à Pampelune qui lui ouvre ses portes puis poursuit sa route. Suleiman étant de retour à Saragosse depuis fort longtemps et n'ayant pas eu de réponse de Charlemagne, a changé d'avis. Ainsi, quand l'armée arrive à Saragosse, les portes restent closes. Comme l'armée n'est pas équipée pour en faire le siège, elle prend le chemin du retour.
Ce chemin passe de nouveau par Pampelune, ville amie, chrétienne et basque. L'armée mit la ville à sac et fit raser les fortifications avant de poursuivre son chemin. Les Basques n'avaient pas d'armée permanente mais ils avaient une organisation leur permettant de lever une milice dans de très brefs délais. Pour récupérer leurs biens, ils levèrent la milice et préparèrent une embuscade.
La mort de Roland au col de Roncevaux
On connait la date exacte grâce à l'épitaphe du sénéchal de Charlemagne Eggihard qui est mort le même jour que celui de cette bataille. Le 15 août 778, les Vascons attendirent les pillards sur un chemin escarpé où l'armée, en file indienne ne pouvait se mettre en ordre de bataille. Cette bataille d’arrière garde est signalée dans les Annales royales, chronique du règne de Charlemagne où l'on évoque juste la mort de quelques nobles. Les Vascons, beaucoup plus légers, et profitant de la topographie, précipitèrent leurs ennemis dans le ravin et récupérèrent tout ce qu'ils purent. Il y eut sans doute peu de survivants parmi l’arrière garde de l'armée de Charlemagne. Pierre Narbaitz estime que ce sont de dix à quinze mille personnes qui ont péri. Cependant, Charlemagne et le reste de l'armée franque franchissent le col sans être inquiétés.
Le lieu exact de la bataille n'est pas connu avec précision. Comme aucune trace archéologique n'a jamais été trouvée, l'énigme du lieu exact reste entière. Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas au col de Roncevaux car la route actuelle a été ouverte en 1881. Le nom de Roncevaux apparaît au XIIe siècle et n'existe dans aucun document d'époque. Il se nomme Orria ou Orriaga en basque. Le col d'Ibañeta, autre nom du col de Roncevaux se réfère au nom de la montagne proche. Le chemin utilisé est certainement l'un des anciens chemins utilisés par les pèlerins de Compostelle. Ils sont situés quelques kilomètres à l'est. Les cols de Bentarte, de Lepoeder ou un itinéraire par l'Astobizkar sont parmi les plus probables. On ne sait pas non plus si l'armée empruntait le chemin normal ou si celui-ci avait été suggéré par un guide local.
Le travail d'historien le plus exhaustif a été réalisé par Pierre Narbaitz. Son livre Orria ou la bataille de Roncevaux (15 août 778) publié en 1978 est actuellement l'ouvrage le plus complet sur le sujet. Il se base sur les sources les plus anciennes. La cinquantaine de documents actuellement connus et se rapportant à cet épisode, dont un bon tiers d'origine sarrasine, y sont répertoriés et analysés. Il est peu probable qu'il puisse en exister d'autres. Dans un livre écrit trois ans plus tôt, Le Matin basque ou histoire ancienne du peuple vascon, de nombreuses pages sont consacrées à cet épisode et une bibliographie abondante y figure déjà.
Ce qu'écrit l'historienne Béatrice Leroy, professeur d’histoire médiévale, dans La Navarre au Moyen Âge est plus succinct mais est en parfait accord avec les travaux de Pierre Narbaitz.
Parmi les documents les plus anciens on trouve les Annales royales, ainsi que dans la biographie de Charlemagne : Vita Karoli Magni rédigée par Eginhard.
On ne sait pas exactement pourquoi l'armée mit Pampelune à sac. Problème de ravitaillement ? Parce que le chef saxon Widukind s'approchait du Rhin ? Ou les deux ?
Il semble aussi que les Vascons ont d'abord attaqué l'arrière garde commandée par Roland, préfet de la marche de Bretagne ainsi qu'Anselme le preux, comte du palais.
On peut estimer d'après plusieurs recoupements (comme le nombre de généraux) que l'armée devait compter entre dix et quinze mille personnes, ce qui était considérable pour l'époque et ce qui explique le choc émotionnel qui resta dans les mémoires. Trois siècles plus tard, des troubadours donnèrent une dimension épique à cette bataille avec la Chanson de Roland. Cette version très édulcorée de l'histoire était aussi la plus politiquement acceptable pour le royaume de France .
Les manuels scolaires français ont, jusque dans les années 1980, confondu la Chanson de Roland avec la réalité historique. Contrairement à la légende, il n'y avait pas de Sarrasins à Roncevaux et le preux Roland n'était en l'occurrence que le chef des pillards de Pampelune
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1807
16 août
Le gaz éclaire Londres
Pour la première fois dans les rues de Londres, le gaz d'éclairage, obtenu par la distillation du bois, est utilisé. C'est le chimiste français Philippe Lebon qui a inventé le gaz d'éclairage en 1799. L'industriel écossais William Murdoch l'étendit à l'éclairage urbain. Celui-ci sera supplanté par la lumière électrique inventée par l'industriel américain Thomas Edison en 1879.
Voir aussi : Histoire de Londres - Gaz - Histoire de la Physique
1877
16 août
Ascension de la Meije
Le dernier sommet des Alpes est atteint par l’alpiniste Emmanuel Boileau de Castelnau. Accompagné par le père et le fils Gaspard, il accomplit une ascension de 3 974 mètres. La totalité des sommets alpins étant gravie, les alpinistes se tourneront de plus en plus vers de nouvelles difficultés.
Voir aussi : Ascension - Alpes - Histoire de l'Alpinisme
1924
16 août
Le plan Dawes pour les réparations allemandes
La conférence de Londres qui réunit la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, et, à partir du 5 août, l'Allemagne, s'achève. Le banquier américain Charles Dawes y présente un plan pour trouver un arrangement au paiement des réparations allemandes dues après la Première Guerre mondiale. Il propose l'évacuation de la Rhur occupée par les Français depuis 1923 et la réduction des réparations. ce plan favorisera le rétablissement du mark et la reprise des investissements américains en Allemagne.
Voir aussi : Histoire de la Politique
1956
16 août
Succès pour l’album « Ella and Louis »
« The Fisrt lady of song » coopère avec « Satchmo » dans un album à leur nom qui devient un immense succès. Ella Fitzgerald et Louis Armstrong sont en effet en pleine gloire. Le succès est tel que Verve, l’éditeur, leur demandera d’enregistrer un deuxième opus selon le même principe. Ce dernier, paru un plus tard, prendra le nom de « Ella and Louis again ».
Voir aussi : Succès - Louis Armstrong - Ella Fitzgerald - Histoire du Jazz
1960
16 août
Création de la République de Chypre
L'île méditerranéenne de Chypre devient une République indépendante avec comme président le Grec Mgr Makarios et comme vice-président le Turc Fazil Küçük. Conquise par l'Empire ottoman en 1571, annexée par la Grande-Bretagne en 1914, Chypre est revendiquée par la Grèce et la Turquie. En 1974, un coup d'Etat en faveur de l'union avec la Grèce (Enôsis) provoquera le déparquement de troupes turcs dans le nord et divisera l'île en deux.
Voir aussi : Indépendance - Fondation - Histoire de la Grèce indépendante - République - Histoire de l'Etat
1960
16 août
Record de saut en parachute
A Tularosa (Nouveau-Mexique), Joseph Kittinger, capitaine de l'US Air Force de 32 ans, saute en parachute d'un ballon stratosphérique à 31 150 mètres d'altitude. Il atteint la vitesse de 300 kilomètre/heure durant sa chute libre. Son parachute s'ouvre à 5 000 mètres au-dessus du sol et il atterrit 13 minutes 40 secondes après son saut.
Voir aussi : Record du monde - Saut - Parachute - Histoire de l'Aéronautique
1977
16 août
La mort du King
Le chanteur Elvis Presley, 42 ans, est victime d'un arrêt cardiaque à Graceland, sa maison de Menphis (Tennessee). Il avait gravé son premier disque "My Hapiness", à l'intention de sa mère, en 1953. Remarqué par le producteur Sam Philips, le jeune conducteur de camions était devenu le roi du rock'n'roll, ses jeux de scènes provoquant l'hystérie des foules. Graceland est devenu un lieu de pèlerinage pour ses idoles.
Voir aussi : Décès - Elvis Presley - Histoire du Rock n'roll
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
16 août
Le gaz éclaire Londres
Pour la première fois dans les rues de Londres, le gaz d'éclairage, obtenu par la distillation du bois, est utilisé. C'est le chimiste français Philippe Lebon qui a inventé le gaz d'éclairage en 1799. L'industriel écossais William Murdoch l'étendit à l'éclairage urbain. Celui-ci sera supplanté par la lumière électrique inventée par l'industriel américain Thomas Edison en 1879.
Voir aussi : Histoire de Londres - Gaz - Histoire de la Physique
1877
16 août
Ascension de la Meije
Le dernier sommet des Alpes est atteint par l’alpiniste Emmanuel Boileau de Castelnau. Accompagné par le père et le fils Gaspard, il accomplit une ascension de 3 974 mètres. La totalité des sommets alpins étant gravie, les alpinistes se tourneront de plus en plus vers de nouvelles difficultés.
Voir aussi : Ascension - Alpes - Histoire de l'Alpinisme
1924
16 août
Le plan Dawes pour les réparations allemandes
La conférence de Londres qui réunit la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, et, à partir du 5 août, l'Allemagne, s'achève. Le banquier américain Charles Dawes y présente un plan pour trouver un arrangement au paiement des réparations allemandes dues après la Première Guerre mondiale. Il propose l'évacuation de la Rhur occupée par les Français depuis 1923 et la réduction des réparations. ce plan favorisera le rétablissement du mark et la reprise des investissements américains en Allemagne.
Voir aussi : Histoire de la Politique
1956
16 août
Succès pour l’album « Ella and Louis »
« The Fisrt lady of song » coopère avec « Satchmo » dans un album à leur nom qui devient un immense succès. Ella Fitzgerald et Louis Armstrong sont en effet en pleine gloire. Le succès est tel que Verve, l’éditeur, leur demandera d’enregistrer un deuxième opus selon le même principe. Ce dernier, paru un plus tard, prendra le nom de « Ella and Louis again ».
Voir aussi : Succès - Louis Armstrong - Ella Fitzgerald - Histoire du Jazz
1960
16 août
Création de la République de Chypre
L'île méditerranéenne de Chypre devient une République indépendante avec comme président le Grec Mgr Makarios et comme vice-président le Turc Fazil Küçük. Conquise par l'Empire ottoman en 1571, annexée par la Grande-Bretagne en 1914, Chypre est revendiquée par la Grèce et la Turquie. En 1974, un coup d'Etat en faveur de l'union avec la Grèce (Enôsis) provoquera le déparquement de troupes turcs dans le nord et divisera l'île en deux.
Voir aussi : Indépendance - Fondation - Histoire de la Grèce indépendante - République - Histoire de l'Etat
1960
16 août
Record de saut en parachute
A Tularosa (Nouveau-Mexique), Joseph Kittinger, capitaine de l'US Air Force de 32 ans, saute en parachute d'un ballon stratosphérique à 31 150 mètres d'altitude. Il atteint la vitesse de 300 kilomètre/heure durant sa chute libre. Son parachute s'ouvre à 5 000 mètres au-dessus du sol et il atterrit 13 minutes 40 secondes après son saut.
Voir aussi : Record du monde - Saut - Parachute - Histoire de l'Aéronautique
1977
16 août
La mort du King
Le chanteur Elvis Presley, 42 ans, est victime d'un arrêt cardiaque à Graceland, sa maison de Menphis (Tennessee). Il avait gravé son premier disque "My Hapiness", à l'intention de sa mère, en 1953. Remarqué par le producteur Sam Philips, le jeune conducteur de camions était devenu le roi du rock'n'roll, ses jeux de scènes provoquant l'hystérie des foules. Graceland est devenu un lieu de pèlerinage pour ses idoles.
Voir aussi : Décès - Elvis Presley - Histoire du Rock n'roll
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Le plan Dawes est un arrangement des réparations dues par l'Allemagne signé le 24 juillet 1924, suite au traité de Versailles de 1919 et ayant pour objectif de lutter contre l'hyperinflation qui mettait à mal la survie de la République de Weimar. Ce plan conçu par un groupe d'experts financiers présidé par Charles G. Dawes fut mis au point sous l'initiative des gouvernements américain et anglais.
Bien qu'aucune somme définitive n'avait été fixée pour la réparation des dommages causés par la guerre, elle fut fixée à 1 000 000 000 de mark or dès la première année pour atteindre 2 500 000 000 de mark or en 1928. Ce plan comprenait un emprunt de 800 000 000 marks et permit une réorganisation monétaire de la Reichsbank. Ce plan fut un succès et en 1929 la surveillance financière de l'Allemagne par les vainqueurs fut abolie et le total des réparations définitivement fixé par le plan Young. Cependant, le plan Young ne sera jamais vraiment appliqué, suite à la crise de 1929.
Année 1918: Voir aussi Révolution allemande
29 septembre : démission du chancelier Georg von Hertling (chancelier depuis le 2 septembre 1917).
5 octobre : gouvernement de Max von Baden.
28 octobre : premiers refus d'obéissance de marins de Kiel et de Wilhelmsburg.
29 octobre : le Kaiser Guillaume II d'Allemagne quitte Berlin pour le quartier général de Spa.
1er novembre : le gouvernement demande au Kaiser d'abdiquer. Opposition du maréchal Paul von Hindenburg.
3 novembre : révolte à Kiel d'ouvriers et de marins. Constitution de conseils ouvriers.
3 novembre : révolte à Munich menée par Kurt Eisner (USPD).
5 novembre : révolte à Hambourg, puis à Brême.
7 novembre : une émeute chasse la famille régnante, les Wittelsbach, de Munich
8 novembre : Kurt Eisner proclame la République à Munich.
9 novembre : révolte à Berlin. Philipp Scheidemann proclame la « République allemande », et Karl Liebknecht proclame la « République socialiste libre d'Allemagne ».
14 novembre : début du travail de rédaction d'une constitution républicaine.
29 décembre : naissance du KPD (Parti communiste d'Allemagne).
Année 1919: 15 janvier : assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht.
19 janvier : élections législatives, dont le SPD sort vainqueur.
6 février : séance inaugurale de l’Assemblée nationale constituante allemande à Weimar.
11 février : l'assemblée élit Friedrich Ebert président du Reich.
13 février : gouvernement Scheidemann (SPD).
21 février : assassinat de Kurt Eisner par Arco Valey, un extrémiste de droite.
10 mars : Leo Jogiches est assassiné en prison.
21 juin : gouvernement Bauer (SPD).
28 juin : Traité de Versailles, ressenti comme un Diktat et dont l’Allemagne ressort très affaiblie, perdant environ un septième de son territoire.
31 juillet : adoption de la constitution de Weimar par l'Assemblée nationale constituante allemande.
11 août : promulgation de la Constitution.
Année 1920: 24 février : première réunion importante du Parti ouvrier allemand (DAP) à Munich. Adolf Hitler y proclame le Programme en 25 points.
13 mars : putsch de Kapp.
17 mars : fuite de Kapp.
27 mars : premier Gouvernement Hermann Müller (SPD).
6 juin : élections au Reichstag. le SPD reste le parti le plus fort, mais il voit ses électeurs fondre au profits des autres formations de gauche.
28 juin : Gouvernement Fehrenbach (Zentrum).
Année 1921: 10 mai : premier gouvernement Wirth (Zentrum).
26 août : assassinat de Matthias Erzberger, ancien ministre des finances.
26 octobre : second gouvernement Wirth (Zentrum).
Année 1922: 16 avril : Traité de Rapallo.
4 juin : tentative d'assassinat contre Philipp Scheidemann par l'Organisation Consul.
24 juin : le ministre des Affaires étrangères Walter Rathenau est assassiné par l'Organisation Consul.
22 novembre : gouvernement Cuno.
Année 1923: 11 janvier : occupation militaire de la Ruhr par les troupes françaises et belges. Début du Ruhrkampf.
13 août : premier gouvernement Stresemann (DVP).
6 octobre : second gouvernement Stresemann (DVP).
9 novembre : putsch de la brasserie : conduits par Adolf Hitler, les Nazis de Munich tentent de renverser le régime. Echec total.
10 novembre : le NSDAP est interdit.
30 novembre : premier gouvernement Marx (Zentrum).
Année 1924: 1er avril Adolf Hitler est condamné à 5 ans de prison.
3 juin : deuxième gouvernement Marx (Zentrum).
1er septembre : entrée en vigueur du plan Dawes.
20 décembre: libération conditionnelle d'Adolf Hitler, qui reste cependant interdit de parole.
Année 1925: 15 janvier : premier gouvernement Luther.
28 février : mort du premier président de la République Friedrich Ebert
27 mars : Élection présidentielle (1er tour)
26 avril : élection présidentielle (2e tour). Von Hindenburg, second président, est élu pour un premier mandat.
Année 1926: 20 janvier : second gouvernement Luther
17 mai : troisième gouvernement Marx (Zentrum).
Année 1927: 29 janvier : quatrième gouvernement Marx (Zentrum).
Année 1928: 28 juin : deuxième gouvernement Müller (SPD)
Année 1929: 19 janvier : abolition de la peine de mort[réf. nécessaire]
Année 1930: 23 janvier : le national-socialiste Wilhelm Frick est nommé chancelier de Thuringe.
27 mars : démission du chancelier social-démocrate Hermann Müller.
30 mars : premier gouvernement Brüning (Zentrum).
L'arrivée du chancelier Brüning inaugure une méthode autoritaire de gouvernement fondé sur l'usage quasi systématique de l'article 48. Il maintient Curtius aux Affaires étrangères et Wilhelm Grœner à la Reichswehr et fait entrer deux modérés du DNVP, Schiele et Treviranus. Brüning compte alors s'appuyer sur la droite pour gouverner.
30 juin : évacuation totale anticipée de la Rhénanie par les troupes Alliées.
16 juillet : rejet du projet déflationniste présenté par Brüning.
Ce dernier désirait diminuer les indemnités de chômage et augmenter les impôts mais il n'obtient pas le soutien du DNVP si bien que le projet est rejeté. Brüning recourt à l'article 48 afin d'obtenir son adoption par décret-loi mais le Reichstag réclame son annulation par 236 voix contre 221. Le chancelier dissout alors le Reichstag.
14 septembre : élections législatives. La participation atteint les 82 %. Les partis traditionnels, mis à part le Zentrum, s'effondrent au profit des communistes du KPD et des nationaux-socialistes du NSDAP. Ce dernier obtient 18,3 % des suffrages et 107 sièges au Reichstag.
Octobre : tournée de Hjalmar Schacht, président de la Reichsbank, aux États-Unis afin d'obtenir une révision du plan Young.
12 octobre : évacuation totale de la Sarre par l'armée française.
18 octobre : vote de défiance au gouvernement Brüning par le NSDAP, le DNVP, le Landvolkpartei et le KPD. Le gouvernement est sauvé par une coalition regroupant le SPD, le Staatspartei, le Z, le BVP et le DVP. Cette coalition hétéroclite vote ensuite la vacance du Reichstag pour permettre au chancelier de gouverner par des décrets-lois.
Année 1931: 21 mars : publication d'un projet d'union douanière austro-allemande qui entraîne la protestation de la France. Toute tentative d'Anschluss est interdite par le traité de Versailles.
31 mars 1931 : loi prévoyant le versement d'une aide aux agriculteurs, durement touchés par la crise.
9 juin : décret-loi s'attaquant à la protection sociale.
L'aide aux chômeurs est diminuée de 14 %, l'âge d'indemnisation est augmenté de 16 à 21 ans et les femmes en sont exclues, les allocations familiales sont diminuées et les impôts augmentés de 4-5 %. Brüning abaisse également le salaire des fonctionnaires. Ces mesures sont destinées à limiter le déficit public.
21 juin : le président américain Hoover propose un moratoire d'un an sur les dettes mais l'Allemagne souhaite l'abrogation des réparations. La France ne peut s'y résoudre.
9 juillet : rencontre entre Adolf Hitler et Alfred Hugenberg, leader du DNVP. Les deux hommes s'entendent pour faire tomber la République.
13 juillet : Krach de la Darmstädter Nationalbank (Danat). Brüning décide de fermer les établissements bancaires pour deux jours afin d'arrêter la vague des retraits.
3 août : réouverture des banques.
8 août : réouverture des caisses d'épargne.
9 octobre : second gouvernement Brüning (Zentrum).
Brüning remplace Curtius aux Affaires étrangères et Groener ajoute le portefeuille de l'Intérieur à celui de la Reichswehr qu'il possédait déjà. Ce nouveau gouvernement voit également l'arrivée de nombreux techniciens. Une nouvelle motion de défiance est rejetée.
10 octobre : rencontre entre le président Hindenburg et Adolf Hitler.
11 octobre : Front de Harzburg. À l'initiative du DNVP, une grande manifestation réunit tous les groupes antirépublicains à Harzburg : le NSDAP, le DNVP, le Stalhelm, le Reichslandbund, organisation agrarienne... Mais les ennemis de la République sont loin d'être unis.
Décembre : près de 6 millions d'Allemands sont au chômage.
8 décembre : décret-loi abaissant une nouvelle fois les prix et les salaires d'environ 10 %. Le taux d'emprunt pour les prêts agricoles est également abaissé.
18 décembre : formation du Front de fer à l'initiative du SPD. Il réunit le Reichsbanner, les syndicats et les organisations de jeunesse et de sport dans la mouvement du SPD.
Année 1932: Janvier : le nombre de chômeurs dépasse désormais les 6 millions.
22 février : Joseph Goebbels annonce la candidature d'Hitler à la présidence de la République.
26 février : Adolf Hitler, jusque là apatride, obtient la nationalité allemande.
12 mars : élection présidentielle (premier tour).
Résultats : participation 86,2 %. 1er von Hindenburg (49,6 %), 2e Hitler (30,1 %), 3e Thälmann (13,2 %), 4e. Duesterberg (6,8 %), ...
12 avril : élection présidentielle (second tour)
Résultats : participation 83,5 %. 1er von Hindenburg (53 %, élu), 2e Hitler (36,8 %), 3e Thälmann (10,2 %).
14 avril: décret-loi interdisant les armées privées telles les SA et les SS. Cette décision provoque la colère du président Hindeburg et de von Schleicher qui désirent une orientation du régime à droite. Cette orientation ne peut se faire sans le NSDAP si bien qu'ils s'opposent aux décisions contre ce parti.
8 mai : rencontre secrète entre Adolf Hitler et le général Kurt von Schleicher. Hitler accepte la constitution d'un gouvernement sans Brüning et Groener contre la levée de l'interdiction qui pèse sur les SA et les SS et la dissolution du Reichstag.
12 mai : démission de Groener du ministère de la Reichswehr.
30 mai : Hindenburg renvoie le chancelier Brüning suite à la pression des Junkers qui s'opposaient à une future loi agraire.
2 juin : gouvernement von Papen. Ce dernier forme le "cabinet des barons" car il comprend des proches du président, des Junkers et des conservateurs presque tous membres de l'aristocratie. Kurt von Schleicher obtient la Reichswehr.
4 juin : dissolution du Reichstag.
16 juin : les SA sont de nouveau autorisés.
20 juillet : instauration de l'état d'exception à Berlin et au Brandebourg.
Franz von Papen prend prétexte des désordres sanglants qui eurent lieu pendant la campagne électorale d'avril. L'objectif du chancelier était de faire tomber le principal bastion démocratique d'Allemagne, à savoir la Prusse. Une fois cette région sous le contrôle de la Reichswehr, les changements de personnels purent commencer.
31 juillet : élections législatives, dans un climat de tensions extrêmes (plusieurs centaines de morts durant la campagne électorale).
Résultats : participations 80,6 %. 1er NSDAP (37,3 % et 230 élus), 2e SPD (21,6 % et 133 élus), 3e KPD (14,3 % et 89 élus), 4e Zentrum (12,5 % et 75 élus) , 5e DNVP (5,9 % et 37 élus)… C'est le meilleur résultat électoral du NSDAP en élections libres.
Analyse : ces élections marquent une défaite totale pour le chancelier dans la mesure où il n'est soutenu que par le DNVP. Le grand vainqueur est le NSDAP qui grignote l'électorat conservateur et libéral. A l'extrême-gauche, le KPD se renforce également, mais au détriment du SPD.
2 août : Franz von Papen et Kurt von Schleicher propose au NSDAP d'occuper le poste de vice-chancelier ainsi que deux ministères : l'Alimentation et les Affaires étrangères. Hitler refuse car il réclame le poste de chancelier ainsi que les ministères de l'Intérieur pour le Reich et la Prusse.
13 août : entrevue entre le président Hindenburg et Adolf Hitler. Le président signifie au chef du NSDAP qu'il ne lui confiera pas le pouvoir.
30 août : élection d'Hermann Göring comme président du Reichstag.
4 septembre : décret-loi prévoyant une réduction des impôts ainsi que des commandes de l'Etat, l'expansion du crédit et un programme d'investissement de 2,5 milliards de RM pour créer des emplois.
12 septembre : dissolution du Reichstag. Au moment de débattre du décret-loi précédent, le KPD propose une motion de défiance. 512 députés se prononcent contre le gouvernement contre 42 pour. Le chancelier est contraint de dissoudre, et fait ainsi le jeu du NSDAP.
6 novembre : élections législatives
Résultats : participations 84,1 %. 1er NSDAP (33,1 % et 196 élus), 2e SPD (20,4 % et 121 élus), 3e KPD (16,9 % et 100 élus), 4e Zentrum (11,9 % et 70 élus) , 5e DNVP (8,3 % et 52 élus, 6e BVP (3,1 % et 20 élus)… Le NSDAP est en baisse sensible.
Analyse : le NSDAP connaît un recul sensible au profit des partis bourgeois tandis que le KPD poursuit sa progression au détriment du SPD.
17 novembre : Démission de Franz von Papen. Le Z est prêt à gouverner avec le NSDAP mais sans Franz von Papen, le tombeur de Brüning.
3 décembre : gouvernement von Schleicher.
11 décembre : réunion des cinq puissances à Genève qui admettent le principe de l'égalité des droits, c'est-à-dire le droit pour l'Allemagne de réarmer librement.
Année 1933: 28 janvier : démission de Kurt von Schleicher.
30 janvier : gouvernement Hitler (NSDAP) (21e et dernier gouvernement de la République de Weimar)
4 février : le président von Hindenburg signe le décret (élaboré avant l'accession d'Hitler au pouvoir) « pour la protection du peuple allemand » permettant de suspendre les droits fondamentaux.
27 février : incendie du Reichstag
28 février : décret présidentiel « pour la protection du peuple et de l'état » abolissant la quasi totalité des droits constitutionnels
5 mars : élections législatives.
Résultats : NSDAP 43,9 %, SPD 18,3 %, KPD 12,3 %, Zentrum 11,2 %, DNVP 8 %.
Le NSDAP et son allié, le DNVP obtiennent la majorité absolue.
21 mars : Journée de Potsdam : première mise en scène de la propagande nazie de Joseph Goebbels
21 mars : ouverture de Dachau, 1er camp de concentration allemand.
23 mars : vote du Reichstag, Hitler obtient les pleins pouvoirs pour quatre ans. Ermächtigungsgesetz
29 mars : déclaration de Fulda : les évêques allemands lèvent l'incompatibilité pour des catholiques d'adhérer au NSDAP.
31 mars : début de la Gleichschaltung : « mise au pas » des Länder et de toute la société allemande.
Première loi de suppression des Länder.
1er avril : début des violences anti-juives et boycott des magasins juifs.
7 avril : loi sur le rétablissement du système des fonctionnaires de profession :
Légalisation de l'élimination des juifs de la fonction publique. Début de l'émigration juive
7 avril : deuxième loi de suppression des Länder.
7 avril : interdiction du KPD (Parti communiste). Ses biens sont saisis.
26 avril : Hermann Göring fonde la Gestapo.
2 mai : dissolution des syndicats.
10 mai : autodafé de Berlin.
Juin-juillet : auto-dissolution des partis politiques.
6 juillet : Hitler proclame la fin de la révolution.
8 juillet : signature du concordat avec l'Église catholique romaine.
14 juillet : le NSDAP devient officiellement parti unique.
14 octobre : l'Allemagne se retire de la Société des Nations.
12 novembre : « Élections » pour le renouvellement du Reichstag.
1er décembre : le NSDAP devient institution d'état.
Bien qu'aucune somme définitive n'avait été fixée pour la réparation des dommages causés par la guerre, elle fut fixée à 1 000 000 000 de mark or dès la première année pour atteindre 2 500 000 000 de mark or en 1928. Ce plan comprenait un emprunt de 800 000 000 marks et permit une réorganisation monétaire de la Reichsbank. Ce plan fut un succès et en 1929 la surveillance financière de l'Allemagne par les vainqueurs fut abolie et le total des réparations définitivement fixé par le plan Young. Cependant, le plan Young ne sera jamais vraiment appliqué, suite à la crise de 1929.
Année 1918: Voir aussi Révolution allemande
29 septembre : démission du chancelier Georg von Hertling (chancelier depuis le 2 septembre 1917).
5 octobre : gouvernement de Max von Baden.
28 octobre : premiers refus d'obéissance de marins de Kiel et de Wilhelmsburg.
29 octobre : le Kaiser Guillaume II d'Allemagne quitte Berlin pour le quartier général de Spa.
1er novembre : le gouvernement demande au Kaiser d'abdiquer. Opposition du maréchal Paul von Hindenburg.
3 novembre : révolte à Kiel d'ouvriers et de marins. Constitution de conseils ouvriers.
3 novembre : révolte à Munich menée par Kurt Eisner (USPD).
5 novembre : révolte à Hambourg, puis à Brême.
7 novembre : une émeute chasse la famille régnante, les Wittelsbach, de Munich
8 novembre : Kurt Eisner proclame la République à Munich.
9 novembre : révolte à Berlin. Philipp Scheidemann proclame la « République allemande », et Karl Liebknecht proclame la « République socialiste libre d'Allemagne ».
14 novembre : début du travail de rédaction d'une constitution républicaine.
29 décembre : naissance du KPD (Parti communiste d'Allemagne).
Année 1919: 15 janvier : assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht.
19 janvier : élections législatives, dont le SPD sort vainqueur.
6 février : séance inaugurale de l’Assemblée nationale constituante allemande à Weimar.
11 février : l'assemblée élit Friedrich Ebert président du Reich.
13 février : gouvernement Scheidemann (SPD).
21 février : assassinat de Kurt Eisner par Arco Valey, un extrémiste de droite.
10 mars : Leo Jogiches est assassiné en prison.
21 juin : gouvernement Bauer (SPD).
28 juin : Traité de Versailles, ressenti comme un Diktat et dont l’Allemagne ressort très affaiblie, perdant environ un septième de son territoire.
31 juillet : adoption de la constitution de Weimar par l'Assemblée nationale constituante allemande.
11 août : promulgation de la Constitution.
Année 1920: 24 février : première réunion importante du Parti ouvrier allemand (DAP) à Munich. Adolf Hitler y proclame le Programme en 25 points.
13 mars : putsch de Kapp.
17 mars : fuite de Kapp.
27 mars : premier Gouvernement Hermann Müller (SPD).
6 juin : élections au Reichstag. le SPD reste le parti le plus fort, mais il voit ses électeurs fondre au profits des autres formations de gauche.
28 juin : Gouvernement Fehrenbach (Zentrum).
Année 1921: 10 mai : premier gouvernement Wirth (Zentrum).
26 août : assassinat de Matthias Erzberger, ancien ministre des finances.
26 octobre : second gouvernement Wirth (Zentrum).
Année 1922: 16 avril : Traité de Rapallo.
4 juin : tentative d'assassinat contre Philipp Scheidemann par l'Organisation Consul.
24 juin : le ministre des Affaires étrangères Walter Rathenau est assassiné par l'Organisation Consul.
22 novembre : gouvernement Cuno.
Année 1923: 11 janvier : occupation militaire de la Ruhr par les troupes françaises et belges. Début du Ruhrkampf.
13 août : premier gouvernement Stresemann (DVP).
6 octobre : second gouvernement Stresemann (DVP).
9 novembre : putsch de la brasserie : conduits par Adolf Hitler, les Nazis de Munich tentent de renverser le régime. Echec total.
10 novembre : le NSDAP est interdit.
30 novembre : premier gouvernement Marx (Zentrum).
Année 1924: 1er avril Adolf Hitler est condamné à 5 ans de prison.
3 juin : deuxième gouvernement Marx (Zentrum).
1er septembre : entrée en vigueur du plan Dawes.
20 décembre: libération conditionnelle d'Adolf Hitler, qui reste cependant interdit de parole.
Année 1925: 15 janvier : premier gouvernement Luther.
28 février : mort du premier président de la République Friedrich Ebert
27 mars : Élection présidentielle (1er tour)
26 avril : élection présidentielle (2e tour). Von Hindenburg, second président, est élu pour un premier mandat.
Année 1926: 20 janvier : second gouvernement Luther
17 mai : troisième gouvernement Marx (Zentrum).
Année 1927: 29 janvier : quatrième gouvernement Marx (Zentrum).
Année 1928: 28 juin : deuxième gouvernement Müller (SPD)
Année 1929: 19 janvier : abolition de la peine de mort[réf. nécessaire]
Année 1930: 23 janvier : le national-socialiste Wilhelm Frick est nommé chancelier de Thuringe.
27 mars : démission du chancelier social-démocrate Hermann Müller.
30 mars : premier gouvernement Brüning (Zentrum).
L'arrivée du chancelier Brüning inaugure une méthode autoritaire de gouvernement fondé sur l'usage quasi systématique de l'article 48. Il maintient Curtius aux Affaires étrangères et Wilhelm Grœner à la Reichswehr et fait entrer deux modérés du DNVP, Schiele et Treviranus. Brüning compte alors s'appuyer sur la droite pour gouverner.
30 juin : évacuation totale anticipée de la Rhénanie par les troupes Alliées.
16 juillet : rejet du projet déflationniste présenté par Brüning.
Ce dernier désirait diminuer les indemnités de chômage et augmenter les impôts mais il n'obtient pas le soutien du DNVP si bien que le projet est rejeté. Brüning recourt à l'article 48 afin d'obtenir son adoption par décret-loi mais le Reichstag réclame son annulation par 236 voix contre 221. Le chancelier dissout alors le Reichstag.
14 septembre : élections législatives. La participation atteint les 82 %. Les partis traditionnels, mis à part le Zentrum, s'effondrent au profit des communistes du KPD et des nationaux-socialistes du NSDAP. Ce dernier obtient 18,3 % des suffrages et 107 sièges au Reichstag.
Octobre : tournée de Hjalmar Schacht, président de la Reichsbank, aux États-Unis afin d'obtenir une révision du plan Young.
12 octobre : évacuation totale de la Sarre par l'armée française.
18 octobre : vote de défiance au gouvernement Brüning par le NSDAP, le DNVP, le Landvolkpartei et le KPD. Le gouvernement est sauvé par une coalition regroupant le SPD, le Staatspartei, le Z, le BVP et le DVP. Cette coalition hétéroclite vote ensuite la vacance du Reichstag pour permettre au chancelier de gouverner par des décrets-lois.
Année 1931: 21 mars : publication d'un projet d'union douanière austro-allemande qui entraîne la protestation de la France. Toute tentative d'Anschluss est interdite par le traité de Versailles.
31 mars 1931 : loi prévoyant le versement d'une aide aux agriculteurs, durement touchés par la crise.
9 juin : décret-loi s'attaquant à la protection sociale.
L'aide aux chômeurs est diminuée de 14 %, l'âge d'indemnisation est augmenté de 16 à 21 ans et les femmes en sont exclues, les allocations familiales sont diminuées et les impôts augmentés de 4-5 %. Brüning abaisse également le salaire des fonctionnaires. Ces mesures sont destinées à limiter le déficit public.
21 juin : le président américain Hoover propose un moratoire d'un an sur les dettes mais l'Allemagne souhaite l'abrogation des réparations. La France ne peut s'y résoudre.
9 juillet : rencontre entre Adolf Hitler et Alfred Hugenberg, leader du DNVP. Les deux hommes s'entendent pour faire tomber la République.
13 juillet : Krach de la Darmstädter Nationalbank (Danat). Brüning décide de fermer les établissements bancaires pour deux jours afin d'arrêter la vague des retraits.
3 août : réouverture des banques.
8 août : réouverture des caisses d'épargne.
9 octobre : second gouvernement Brüning (Zentrum).
Brüning remplace Curtius aux Affaires étrangères et Groener ajoute le portefeuille de l'Intérieur à celui de la Reichswehr qu'il possédait déjà. Ce nouveau gouvernement voit également l'arrivée de nombreux techniciens. Une nouvelle motion de défiance est rejetée.
10 octobre : rencontre entre le président Hindenburg et Adolf Hitler.
11 octobre : Front de Harzburg. À l'initiative du DNVP, une grande manifestation réunit tous les groupes antirépublicains à Harzburg : le NSDAP, le DNVP, le Stalhelm, le Reichslandbund, organisation agrarienne... Mais les ennemis de la République sont loin d'être unis.
Décembre : près de 6 millions d'Allemands sont au chômage.
8 décembre : décret-loi abaissant une nouvelle fois les prix et les salaires d'environ 10 %. Le taux d'emprunt pour les prêts agricoles est également abaissé.
18 décembre : formation du Front de fer à l'initiative du SPD. Il réunit le Reichsbanner, les syndicats et les organisations de jeunesse et de sport dans la mouvement du SPD.
Année 1932: Janvier : le nombre de chômeurs dépasse désormais les 6 millions.
22 février : Joseph Goebbels annonce la candidature d'Hitler à la présidence de la République.
26 février : Adolf Hitler, jusque là apatride, obtient la nationalité allemande.
12 mars : élection présidentielle (premier tour).
Résultats : participation 86,2 %. 1er von Hindenburg (49,6 %), 2e Hitler (30,1 %), 3e Thälmann (13,2 %), 4e. Duesterberg (6,8 %), ...
12 avril : élection présidentielle (second tour)
Résultats : participation 83,5 %. 1er von Hindenburg (53 %, élu), 2e Hitler (36,8 %), 3e Thälmann (10,2 %).
14 avril: décret-loi interdisant les armées privées telles les SA et les SS. Cette décision provoque la colère du président Hindeburg et de von Schleicher qui désirent une orientation du régime à droite. Cette orientation ne peut se faire sans le NSDAP si bien qu'ils s'opposent aux décisions contre ce parti.
8 mai : rencontre secrète entre Adolf Hitler et le général Kurt von Schleicher. Hitler accepte la constitution d'un gouvernement sans Brüning et Groener contre la levée de l'interdiction qui pèse sur les SA et les SS et la dissolution du Reichstag.
12 mai : démission de Groener du ministère de la Reichswehr.
30 mai : Hindenburg renvoie le chancelier Brüning suite à la pression des Junkers qui s'opposaient à une future loi agraire.
2 juin : gouvernement von Papen. Ce dernier forme le "cabinet des barons" car il comprend des proches du président, des Junkers et des conservateurs presque tous membres de l'aristocratie. Kurt von Schleicher obtient la Reichswehr.
4 juin : dissolution du Reichstag.
16 juin : les SA sont de nouveau autorisés.
20 juillet : instauration de l'état d'exception à Berlin et au Brandebourg.
Franz von Papen prend prétexte des désordres sanglants qui eurent lieu pendant la campagne électorale d'avril. L'objectif du chancelier était de faire tomber le principal bastion démocratique d'Allemagne, à savoir la Prusse. Une fois cette région sous le contrôle de la Reichswehr, les changements de personnels purent commencer.
31 juillet : élections législatives, dans un climat de tensions extrêmes (plusieurs centaines de morts durant la campagne électorale).
Résultats : participations 80,6 %. 1er NSDAP (37,3 % et 230 élus), 2e SPD (21,6 % et 133 élus), 3e KPD (14,3 % et 89 élus), 4e Zentrum (12,5 % et 75 élus) , 5e DNVP (5,9 % et 37 élus)… C'est le meilleur résultat électoral du NSDAP en élections libres.
Analyse : ces élections marquent une défaite totale pour le chancelier dans la mesure où il n'est soutenu que par le DNVP. Le grand vainqueur est le NSDAP qui grignote l'électorat conservateur et libéral. A l'extrême-gauche, le KPD se renforce également, mais au détriment du SPD.
2 août : Franz von Papen et Kurt von Schleicher propose au NSDAP d'occuper le poste de vice-chancelier ainsi que deux ministères : l'Alimentation et les Affaires étrangères. Hitler refuse car il réclame le poste de chancelier ainsi que les ministères de l'Intérieur pour le Reich et la Prusse.
13 août : entrevue entre le président Hindenburg et Adolf Hitler. Le président signifie au chef du NSDAP qu'il ne lui confiera pas le pouvoir.
30 août : élection d'Hermann Göring comme président du Reichstag.
4 septembre : décret-loi prévoyant une réduction des impôts ainsi que des commandes de l'Etat, l'expansion du crédit et un programme d'investissement de 2,5 milliards de RM pour créer des emplois.
12 septembre : dissolution du Reichstag. Au moment de débattre du décret-loi précédent, le KPD propose une motion de défiance. 512 députés se prononcent contre le gouvernement contre 42 pour. Le chancelier est contraint de dissoudre, et fait ainsi le jeu du NSDAP.
6 novembre : élections législatives
Résultats : participations 84,1 %. 1er NSDAP (33,1 % et 196 élus), 2e SPD (20,4 % et 121 élus), 3e KPD (16,9 % et 100 élus), 4e Zentrum (11,9 % et 70 élus) , 5e DNVP (8,3 % et 52 élus, 6e BVP (3,1 % et 20 élus)… Le NSDAP est en baisse sensible.
Analyse : le NSDAP connaît un recul sensible au profit des partis bourgeois tandis que le KPD poursuit sa progression au détriment du SPD.
17 novembre : Démission de Franz von Papen. Le Z est prêt à gouverner avec le NSDAP mais sans Franz von Papen, le tombeur de Brüning.
3 décembre : gouvernement von Schleicher.
11 décembre : réunion des cinq puissances à Genève qui admettent le principe de l'égalité des droits, c'est-à-dire le droit pour l'Allemagne de réarmer librement.
Année 1933: 28 janvier : démission de Kurt von Schleicher.
30 janvier : gouvernement Hitler (NSDAP) (21e et dernier gouvernement de la République de Weimar)
4 février : le président von Hindenburg signe le décret (élaboré avant l'accession d'Hitler au pouvoir) « pour la protection du peuple allemand » permettant de suspendre les droits fondamentaux.
27 février : incendie du Reichstag
28 février : décret présidentiel « pour la protection du peuple et de l'état » abolissant la quasi totalité des droits constitutionnels
5 mars : élections législatives.
Résultats : NSDAP 43,9 %, SPD 18,3 %, KPD 12,3 %, Zentrum 11,2 %, DNVP 8 %.
Le NSDAP et son allié, le DNVP obtiennent la majorité absolue.
21 mars : Journée de Potsdam : première mise en scène de la propagande nazie de Joseph Goebbels
21 mars : ouverture de Dachau, 1er camp de concentration allemand.
23 mars : vote du Reichstag, Hitler obtient les pleins pouvoirs pour quatre ans. Ermächtigungsgesetz
29 mars : déclaration de Fulda : les évêques allemands lèvent l'incompatibilité pour des catholiques d'adhérer au NSDAP.
31 mars : début de la Gleichschaltung : « mise au pas » des Länder et de toute la société allemande.
Première loi de suppression des Länder.
1er avril : début des violences anti-juives et boycott des magasins juifs.
7 avril : loi sur le rétablissement du système des fonctionnaires de profession :
Légalisation de l'élimination des juifs de la fonction publique. Début de l'émigration juive
7 avril : deuxième loi de suppression des Länder.
7 avril : interdiction du KPD (Parti communiste). Ses biens sont saisis.
26 avril : Hermann Göring fonde la Gestapo.
2 mai : dissolution des syndicats.
10 mai : autodafé de Berlin.
Juin-juillet : auto-dissolution des partis politiques.
6 juillet : Hitler proclame la fin de la révolution.
8 juillet : signature du concordat avec l'Église catholique romaine.
14 juillet : le NSDAP devient officiellement parti unique.
14 octobre : l'Allemagne se retire de la Société des Nations.
12 novembre : « Élections » pour le renouvellement du Reichstag.
1er décembre : le NSDAP devient institution d'état.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1661
17 août
Somptueuse réception à Vaux-le-Vicomte
Pour fêter l'achèvement du château qu'il s'est fait construire à Vaux-le-Vicomte (au sud-est de Paris), le surintendant des Finances Nicolas Fouquet, organise une grande réception pour le roi et la Cour. Le buffet est organisé par Vatel, Molière et Lully présentent une comédie-ballet dans les jardins (dessinés par Le Nôtre) et un grand feu d'artifice est donné au-dessus de l'édifice (de l'architecte Le Vau). Cet étalage de luxe suscitera la jalousie de Louis XIV qui fera arrêter Fouquet le 5 septembre.
Voir aussi : Louis XIV - Molière - Fouquet - Lully - Vatel - Histoire de la Renaissance
1826
17 août
Louis Hachette fonde sa maison d’édition
Louis Hachette fait l’acquisition de la librairie Brédif, située à Paris. Agé de 26 ans, il la rebaptise et commence à éditer de nombreux ouvrages scolaires. Il ne se doute pas alors qu’il vient de donner naissance à ce qui deviendra la plus grande maison d’édition française. Au fil des années, il étendra ses activités, éditera les plus grands auteurs de l’époque et offrira aux lecteurs de nombreuses collections ("Bibliothèques des chemins de fer", "la Bibliothèque rose"). Il lancera également l’un des premiers magazines de distraction ("Le Journal pour tous").
Voir aussi : Histoire des Romans
1908
17 août
Le premier dessin animé
Le Français Emile Cohl, de son vrai nom Emile Courtet, présente le premier dessin animé cinématographique "Fantasmagorie", au Théâtre du Gymnase à Paris. Les dessins sont filmés image par image. En 1915, l'invention des cellulos, qui permettent de ne pas redessiner le décor en appliquant les dessins sur des feuilles transparentes de celluloïd, fera progresser les films d'animation.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire des Dessins animés
1945
17 août
Les militaires ont le droit de vote
Un an après les femmes, les militaires de carrière obtiennent le droit de vote. Jusque là, les militaires étaient exclus du droit de vote sous prétexte qu’ils ne devaient pas prendre parti dans les luttes politiques. L'Armée ne sera donc plus surnommée la "Grande Muette". Le suffrage universel s'élargira encore avec le droits de vote aux 18-21 ans en 1974 et aux étrangers originaires de l'Union européenne en 1992.
Voir aussi : Histoire du Droit de vote - Histoire de la Justice
1945
17 août
Indépendance de l'Indonésie
Sukarno, le fondateur du parti national indonésien, proclame l'indépendance de l'Indonésie, dont il devient le premier président. Les Pays-Bas, qui s'estiment propriétaires de cet archipel depuis 1602, refusent la proclamation. La République d'Indonésie ne sera reconnu qu'en 1949. Après l'échec du coup d'Etat communiste en 1965, Sukarno sera écarté par le général Suharto qui mènera une dictature de 30 ans.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire fête nationale - Sukarno - Histoire de la Décolonisation
1955
17 août
Walter Bonatti conquiert le pilier sud-ouest des Drus
Un an après une nuit de calvaire au K2, l'italien Walter Bonatti parvient au sommet du pilier sud-ouest des Drus, auquel il donnera son nom. Il lui a fallu user de ruses et d’adresses pour accomplir cette performance, qui s’est étendue sur plusieurs jours. Il en sera récompensé par une forte reconnaissance médiatique, qui le suivra tout au long de sa carrière. Il accomplira par la suite des premières hivernales, notamment dans les Grandes Jorasses et au Cervin. En 1961, sa passion sera ternie par une tragédie, au Frêney, où il perdra quatre de ses compagnons. Il mettra un terme à sa carrière en 1965.
Voir aussi : Ascension - Cervin - Petit Dru - Grandes Jorasses - K2 - Histoire de l'Alpinisme
1967
17 août
La participation devient obligatoire
Initiée par l’ordonnance du 7 janvier 1959, la participation aux bénéfices de l’entreprise passe, par une nouvelle série d'ordonnances, de facultative à obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. La politique gaulliste voit dans cette pratique un moyen d’intéresser plus activement les employés à leur entreprise. C’est aussi un moyen de délier rémunération et contrat de travail, tandis que le blocage des fonds favorise l’épargne populaire.
Voir aussi : De Gaulle - Dossier histoire du droit du travail - Histoire du Travail
1978
17 août
Traversée de l'Atlantique en ballon
Le ballon gonflé à l'hélium "Double Eagle II" termine sa course dans un champ d'orge près d'Evreux, en Haute-Normandie. Il avait quitté le Maine aux Etats-Unis trois jours plus tôt, avec trois hommes à son bord. C'est le premier vol en ballon réussi au-dessus de l'Atlantique. Les douze tentatives précédentes avaient échoué et fait 5 victimes.
Voir aussi : Traversée - Ballon - Dirigeable - Histoire de l'Aéronautique
1999
17 août
Terrible séisme en Turquie
Un tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter, a touché la région d'Izmit au bord de la mer de Marmara, la région la plus peuplée de Turquie. Il a fait 15 000 morts et 30 000 blessés. Les terrains le long de la faille coulissante nord-anatolienne se sont déplacés de 3 mètres. Depuis 1939, une dizaine de tremblements de terre de magnitude équivalentes sont produits le long de cette faille.
Voir aussi : Tremblement de terre - Histoire des Catastrophes naturelles
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
17 août
Somptueuse réception à Vaux-le-Vicomte
Pour fêter l'achèvement du château qu'il s'est fait construire à Vaux-le-Vicomte (au sud-est de Paris), le surintendant des Finances Nicolas Fouquet, organise une grande réception pour le roi et la Cour. Le buffet est organisé par Vatel, Molière et Lully présentent une comédie-ballet dans les jardins (dessinés par Le Nôtre) et un grand feu d'artifice est donné au-dessus de l'édifice (de l'architecte Le Vau). Cet étalage de luxe suscitera la jalousie de Louis XIV qui fera arrêter Fouquet le 5 septembre.
Voir aussi : Louis XIV - Molière - Fouquet - Lully - Vatel - Histoire de la Renaissance
1826
17 août
Louis Hachette fonde sa maison d’édition
Louis Hachette fait l’acquisition de la librairie Brédif, située à Paris. Agé de 26 ans, il la rebaptise et commence à éditer de nombreux ouvrages scolaires. Il ne se doute pas alors qu’il vient de donner naissance à ce qui deviendra la plus grande maison d’édition française. Au fil des années, il étendra ses activités, éditera les plus grands auteurs de l’époque et offrira aux lecteurs de nombreuses collections ("Bibliothèques des chemins de fer", "la Bibliothèque rose"). Il lancera également l’un des premiers magazines de distraction ("Le Journal pour tous").
Voir aussi : Histoire des Romans
1908
17 août
Le premier dessin animé
Le Français Emile Cohl, de son vrai nom Emile Courtet, présente le premier dessin animé cinématographique "Fantasmagorie", au Théâtre du Gymnase à Paris. Les dessins sont filmés image par image. En 1915, l'invention des cellulos, qui permettent de ne pas redessiner le décor en appliquant les dessins sur des feuilles transparentes de celluloïd, fera progresser les films d'animation.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire des Dessins animés
1945
17 août
Les militaires ont le droit de vote
Un an après les femmes, les militaires de carrière obtiennent le droit de vote. Jusque là, les militaires étaient exclus du droit de vote sous prétexte qu’ils ne devaient pas prendre parti dans les luttes politiques. L'Armée ne sera donc plus surnommée la "Grande Muette". Le suffrage universel s'élargira encore avec le droits de vote aux 18-21 ans en 1974 et aux étrangers originaires de l'Union européenne en 1992.
Voir aussi : Histoire du Droit de vote - Histoire de la Justice
1945
17 août
Indépendance de l'Indonésie
Sukarno, le fondateur du parti national indonésien, proclame l'indépendance de l'Indonésie, dont il devient le premier président. Les Pays-Bas, qui s'estiment propriétaires de cet archipel depuis 1602, refusent la proclamation. La République d'Indonésie ne sera reconnu qu'en 1949. Après l'échec du coup d'Etat communiste en 1965, Sukarno sera écarté par le général Suharto qui mènera une dictature de 30 ans.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire fête nationale - Sukarno - Histoire de la Décolonisation
1955
17 août
Walter Bonatti conquiert le pilier sud-ouest des Drus
Un an après une nuit de calvaire au K2, l'italien Walter Bonatti parvient au sommet du pilier sud-ouest des Drus, auquel il donnera son nom. Il lui a fallu user de ruses et d’adresses pour accomplir cette performance, qui s’est étendue sur plusieurs jours. Il en sera récompensé par une forte reconnaissance médiatique, qui le suivra tout au long de sa carrière. Il accomplira par la suite des premières hivernales, notamment dans les Grandes Jorasses et au Cervin. En 1961, sa passion sera ternie par une tragédie, au Frêney, où il perdra quatre de ses compagnons. Il mettra un terme à sa carrière en 1965.
Voir aussi : Ascension - Cervin - Petit Dru - Grandes Jorasses - K2 - Histoire de l'Alpinisme
1967
17 août
La participation devient obligatoire
Initiée par l’ordonnance du 7 janvier 1959, la participation aux bénéfices de l’entreprise passe, par une nouvelle série d'ordonnances, de facultative à obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. La politique gaulliste voit dans cette pratique un moyen d’intéresser plus activement les employés à leur entreprise. C’est aussi un moyen de délier rémunération et contrat de travail, tandis que le blocage des fonds favorise l’épargne populaire.
Voir aussi : De Gaulle - Dossier histoire du droit du travail - Histoire du Travail
1978
17 août
Traversée de l'Atlantique en ballon
Le ballon gonflé à l'hélium "Double Eagle II" termine sa course dans un champ d'orge près d'Evreux, en Haute-Normandie. Il avait quitté le Maine aux Etats-Unis trois jours plus tôt, avec trois hommes à son bord. C'est le premier vol en ballon réussi au-dessus de l'Atlantique. Les douze tentatives précédentes avaient échoué et fait 5 victimes.
Voir aussi : Traversée - Ballon - Dirigeable - Histoire de l'Aéronautique
1999
17 août
Terrible séisme en Turquie
Un tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter, a touché la région d'Izmit au bord de la mer de Marmara, la région la plus peuplée de Turquie. Il a fait 15 000 morts et 30 000 blessés. Les terrains le long de la faille coulissante nord-anatolienne se sont déplacés de 3 mètres. Depuis 1939, une dizaine de tremblements de terre de magnitude équivalentes sont produits le long de cette faille.
Voir aussi : Tremblement de terre - Histoire des Catastrophes naturelles
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Le château de Vaux-le-Vicomte, situé sur le territoire de la commune française de Maincy (Seine-et-Marne), à 50 km au sud est de Paris près de Melun est un château du XVIIe siècle (1658-1661), construit pour le surintendant des finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet.
Ce dernier fit appel aux meilleurs artistes de l'époque pour bâtir son palais : l'architecte Louis Le Vau, premier architecte du Roi (1656), le peintre Charles Le Brun, fondateur de l'Académie de Peinture (1648), le paysagiste André Le Nôtre, contrôleur général des bâtiments du Roi (1657) et le maître-maçon Michel Villedo. Leur talent avait déjà été réuni par le jeune Louis XIV pour construire le château classique de Vincennes en 1651-3.
Le château, chef-d'œuvre architectural et décoratif du milieu du XVIIe siècle, est aujourd'hui la plus importante propriété privée classée au titre des monuments historiques depuis son achat en 1875 par Alfred Sommier richissime raffineur de sucre français.
La navette publique Chateaubus relie à certaines dates le château à la gare de Melun, permettant ainsi un accès depuis Paris par les transports en commun.
Le père de Nicolas Fouquet, François IV Fouquet, d'origine angevine, vend sa charge de Conseiller au parlement de Paris et achète celle de maître des requêtes.
Ce dernier emploi le met au service du cardinal Richelieu et de sa politique. La famille Fouquet s’engage dans la Contre-Réforme, réponse catholique au protestantisme. Le couple a 15 enfants, dont 12 vécurent.
Parmi eux, Nicolas, né en 1615 ; il étudie au collège de Clermont à Paris qui est tenu par les jésuites.
Il achète une charge de maître des requêtes en 1635. Cinq ans plus tard, il se marie avec Louise Fouché, dont le père, parlementaire fortuné, apporte une forte dot.
En 1641, l'épouse de Nicolas Fouquet meurt, laissant une forte somme à son mari ; la même année, il achète le domaine de Vaux-le-Vicomte.
En 1650, il acquiert la charge de Procureur général au Parlement de Paris. Les Grands, descendants des anciens seigneurs, et les officiers, dont les parlementaires font partie, s'opposent violemment à l'autorité royale durant la Fronde.
Bien qu'il soit un officier, Fouquet reste fidèle au roi et à Mazarin, le successeur de Richelieu. Le 4 février 1651, Fouquet épouse la fille d'un parlementaire fortuné, Marie-Madeleine de Castille.
En février 1653, il devient surintendant des finances avec le marquis Abel Servien, en récompense de sa fidélité au roi alors un enfant durant la Fronde.
L'année suivante il achète la maison de Saint-Mandé puis, en 1658, Belle-Île-en-Mer. En février 1659, Servien meurt, Fouquet est seul Surintendant des Finances.
Le 17 août 1661, il reçoit le Roi et toute la cour de France pour une fête grandiose de 3000 personnes organisée par son intendant François Vatel pour inaugurer la fin des travaux du château de Vaux-le-Vicomte. Cette fête ne comptera en rien dans la décision prise de longue date par Louis XIV de faire arrêter Fouquet par D'Artagnan. Le jeune Roi a été reçu quelques semaines auparavant tout aussi somptueusement par le duc d'Epernon à Cadillac. Mais la fortification de Belle-Île, l'armement de 17 vaisseaux de guerre qui y relâchent, et surtout les onze millions détournés (il en reconnaîtra huit devant le tribunal) sont de sérieuses raisons d'inquiéter le souverain.
À l’issue d’un procès politique de trois ans, Fouquet est condamné et passe ses 15 dernières années emprisonné dans la forteresse de Pignerol en Italie, où il meurt le 3 avril 1680.
Après de nombreuses suppositions sur la véritable identité de « l'Homme au Masque de Fer », plusieurs recherches ont évoqué le fait que Nicolas Fouquet côtoya ce prisonnier.
Portrait de Nicolas Fouquet qui fait construire le château entre 1658 et 1661
Ce dernier fit appel aux meilleurs artistes de l'époque pour bâtir son palais : l'architecte Louis Le Vau, premier architecte du Roi (1656), le peintre Charles Le Brun, fondateur de l'Académie de Peinture (1648), le paysagiste André Le Nôtre, contrôleur général des bâtiments du Roi (1657) et le maître-maçon Michel Villedo. Leur talent avait déjà été réuni par le jeune Louis XIV pour construire le château classique de Vincennes en 1651-3.
Le château, chef-d'œuvre architectural et décoratif du milieu du XVIIe siècle, est aujourd'hui la plus importante propriété privée classée au titre des monuments historiques depuis son achat en 1875 par Alfred Sommier richissime raffineur de sucre français.
La navette publique Chateaubus relie à certaines dates le château à la gare de Melun, permettant ainsi un accès depuis Paris par les transports en commun.
Le père de Nicolas Fouquet, François IV Fouquet, d'origine angevine, vend sa charge de Conseiller au parlement de Paris et achète celle de maître des requêtes.
Ce dernier emploi le met au service du cardinal Richelieu et de sa politique. La famille Fouquet s’engage dans la Contre-Réforme, réponse catholique au protestantisme. Le couple a 15 enfants, dont 12 vécurent.
Parmi eux, Nicolas, né en 1615 ; il étudie au collège de Clermont à Paris qui est tenu par les jésuites.
Il achète une charge de maître des requêtes en 1635. Cinq ans plus tard, il se marie avec Louise Fouché, dont le père, parlementaire fortuné, apporte une forte dot.
En 1641, l'épouse de Nicolas Fouquet meurt, laissant une forte somme à son mari ; la même année, il achète le domaine de Vaux-le-Vicomte.
En 1650, il acquiert la charge de Procureur général au Parlement de Paris. Les Grands, descendants des anciens seigneurs, et les officiers, dont les parlementaires font partie, s'opposent violemment à l'autorité royale durant la Fronde.
Bien qu'il soit un officier, Fouquet reste fidèle au roi et à Mazarin, le successeur de Richelieu. Le 4 février 1651, Fouquet épouse la fille d'un parlementaire fortuné, Marie-Madeleine de Castille.
En février 1653, il devient surintendant des finances avec le marquis Abel Servien, en récompense de sa fidélité au roi alors un enfant durant la Fronde.
L'année suivante il achète la maison de Saint-Mandé puis, en 1658, Belle-Île-en-Mer. En février 1659, Servien meurt, Fouquet est seul Surintendant des Finances.
Le 17 août 1661, il reçoit le Roi et toute la cour de France pour une fête grandiose de 3000 personnes organisée par son intendant François Vatel pour inaugurer la fin des travaux du château de Vaux-le-Vicomte. Cette fête ne comptera en rien dans la décision prise de longue date par Louis XIV de faire arrêter Fouquet par D'Artagnan. Le jeune Roi a été reçu quelques semaines auparavant tout aussi somptueusement par le duc d'Epernon à Cadillac. Mais la fortification de Belle-Île, l'armement de 17 vaisseaux de guerre qui y relâchent, et surtout les onze millions détournés (il en reconnaîtra huit devant le tribunal) sont de sérieuses raisons d'inquiéter le souverain.
À l’issue d’un procès politique de trois ans, Fouquet est condamné et passe ses 15 dernières années emprisonné dans la forteresse de Pignerol en Italie, où il meurt le 3 avril 1680.
Après de nombreuses suppositions sur la véritable identité de « l'Homme au Masque de Fer », plusieurs recherches ont évoqué le fait que Nicolas Fouquet côtoya ce prisonnier.
Portrait de Nicolas Fouquet qui fait construire le château entre 1658 et 1661
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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