EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

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saintluc
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#1396 Message par saintluc »

1391
6 juin
Mouvements anti-juifs en Espagne
Deux synagogues sont converties en églises à Séville et des violences anti-juives s'étendent rapidement à Tolède et Valence notamment.... Les émeutes atteindront leur paroxysme le 5 août lorsque des marins castillans mettront le feu aux quartiers juifs et tueront des centaines d'habitants.
Voir aussi : Eglise - Histoire de Tolède - Histoire de Valence - Histoire du Judaïsme



1491
6 juin
Christine de Suède abdique
Après dix ans de règne personnel, Christine de Suède, 28 ans, abdique à Uppsala au profit de son cousin, Charles X Gustave. C'est la fin de la dynastie des Vasa (1523-1654). Elle quittera la Suède luthérienne pour se convertir au catholicisme à Bruxelles. Passionnée de philosophie et d'art, elle fera de nombreux voyages en Europe et finira par s'installer à Rome.
Voir aussi : Abdication - Histoire de la Renaissance



1523
6 juin
Gustave Ier Vasa roi d'une Suède indépendante
A la tête de la rébellion contre les Danois, Gustav Vasa est élu roi d’une Suède qui a retrouvée son entière souveraineté. Depuis l’Union de Kalmar, en 1397, la Suède dépendait de la couronne du Danemark mais les Suédois n’était guère enclins à admettre cette domination. Le paroxysme de la crise fut atteint en 1520 quand le Danemark envahit la Suède. C’est alors à la tête d’une armée de paysans que Gustav Vasa repousse en 1523 les ennemis. La date du 6 juin reste inscrit dans les esprits puisque la première constitution libérale du pays fut proclamée le 6 juin 1806. C’est pourquoi cette date est depuis 1983 le jour de la fête nationale.
Voir aussi : Dossier histoire fête nationale - Histoire du Moyen-Âge



1944
6 juin
Le débarquement de Normandie
Suivant les plans de l'opération "Overlord", près de 5 000 navires débarquent 130 000 hommes sur 35 kilomètres de plage en Normandie. La nuit précédente, des parachutistes ont été lâchés derrière les lignes allemandes et les avions alliés ont commencé à bombarder les fortifications du "mur de l'Atlantique". Ce débarquement, placé sous le commandement du général américain Eisenhower, était secrètement préparé depuis plus d'un an en Angleterre. Fin juillet, les Alliés auront débarqué pas moins de 1 500 000 hommes sur le sol français. En mai 1945, l'Allemagne capitulera.
Voir aussi : Dossier histoire des grandes batailles - Débarquement - Eisenhower - Histoire de La Libération - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1954
6 juin
La création de l'Eurovision
L'Union européenne de radiodiffusion et de télévision (UER), organisme groupant les pays de l'Europe occidentale, est fondée. Elle est chargée de coordonner les échanges de programmes de radio et de télévision entre les pays membres. Son centre administratif est situé à Genève et son centre technique à Bruxelles. L'expression "Eurovision" lancée par un journaliste anglais ne tardera pas à s'imposer.
Voir aussi : Histoire de l'Eurovision - Histoire de la Télévision



1982
6 juin
Déclenchement de l'opération "Paix en Galilée"
L'armée israélienne lance l'opération "Paix en Galilée" contre la présence palestinienne au Liban. Elle envahit le Liban et fait le siège de Beyrouth. Vaincue, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) doit quitter le pays et s'installer en Tunisie. Les troupes israéliennes se retireront du Liban en 1985, tout en maintenant une "zone de sécurité" au sud jusqu'en mai 2000.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Histoire de l'OLP - Siège - Tsahal - Histoire de Beyrouth - Histoire du Conflit Israélo-Palestinien



1984
6 juin
Le Temple d'or est pris d'assaut
La bataille du Temple d'or à Amritsar, métropole religieuse des sikhs en Inde, oppose les indépendantistes sikhs à l'armée indienne. Elle fait près de 650 morts, dont le dirigeant sikh Bhindranwale qui défiait le gouvernement fédéral indien depuis six ans. Le 31 octobre de la même année, Indira Gandhi, fille de Nehru et chef du gouvernement indien, sera assassinée à son tour par deux de ses gardes du corps sikhs.
Voir aussi : Bataille - Temple - Histoire des Religions



1998
6 juin
Victoire de Arantxa Sanchez à Roland Garros
Arantxa Sanchez remporte le tournoi de Roland Garros pour la seconde fois, après deux finales perdues en 1995 et 1996. Elle bat l’Américaine Monica Seles en trois sets 7/6-0/6-6/2, pourtant triple championne sur la terre battue parisienne de 1990 à 1992.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Arantxa Sanchez - Monica Seles - Histoire du Tennis



1999
6 juin
André Agassi remporte le tournoi de Roland Garros
André Agassi remporte la finale de Roland Garros contre l’Ukrainien Medvedev en cinq sets 1/6-2/6-6/4-6/3-6/4. Grâce à cette victoire, l’Américain peut se vanter d'avoir remporté chacun des quatre tournois qui composent le Grand Chelem. Il ne fera toutefois pas partie des rares joueurs les ayant remporté la même année.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Grand Chelem - André Agassi - Histoire du Tennis



2000
6 juin
Loi sur la parité en France
Une loi est votée pour assurer la parité au sein des milieux politiques. Désormais, l'accès aux mandats électoraux et aux fonctions électives devra concerner autant d'hommes que de femmes. La loi s'applique aux élections municipales, seulement si les communes concernées possèdent plus de 3500 habitants. Elle prend également effet sur les élections régionales, sénatoriales (selon une proportionnalité), et européennes. Quant aux élections législatives, les partis politiques sont obligés de respecter cette loi lors de la présentation des listes électorales, sous peine d'être financièrement pénalisés. En 1995, un Observatoire de la parité avait été créé afin d'étudier les inégalités entre hommes et femmes dans les domaines politique, économique et social.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire des Femmes



2004
6 juin
Gaston Gaudio remporte le tournoi de Roland Garros
Deux argentins se retrouvent en finale de Roland Garros. Guillermo Coria est battu par Gaston Gaudio, qui sera la révélation de cette édition. Il fera la différence sur terre battue en cinq sets, après un début de match difficile (0/6-3/6-6/4-6/1-8/6).
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Histoire du Tennis


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1397 Message par saintluc »

La bataille de Normandie est l'une des grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen. Elle se déroule entre juin et août 1944 en Normandie, et permet aux forces alliées d’ouvrir un nouveau front en Europe, face aux troupes allemandes. Elle débute le 6 juin 1944 — appelé Jour J ou opération Overlord — par le débarquement et le parachutage des premières troupes alliées sur et aux abords des plages de l'ouest du Calvados et de l'est du Cotentin pour finir entre le 19 (premières unités alliées traversant la Seine) et le 21 août (fermeture de la poche de Falaise), ouvrant la voie à la Libération de Paris le 25 août. Certains historiens considèrent que la bataille de Normandie s'achève le 12 septembre avec la libération du Havre.

Quelque 65 ans après, cette bataille reste la plus grande opération logistique de débarquement, 3 millions de soldats principalement américains, britanniques, canadiens mais aussi d'autres forces alliées (Forces françaises libres, troupes polonaises, belges, tchécoslovaques, néerlandaises et norvégiennes) traversant la Manche pour débarquer en Normandie dont 130 000 le jour J.
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La planification de l'invasion du continent européen débute le 14 janvier 1943 lors d'une rencontre à Casablanca entre Roosevelt et Churchill, alors que Staline réclame avec insistance l'ouverture d'un second front en Europe pour soulager l'Armée rouge qui supporte l'essentiel du poids de la guerre en Europe. Britanniques et Américains lancent en juillet 1943 l'invasion de la Sicile. Mais alors que les Américains souhaiteraient lancer un débarquement au Nord-Ouest de l'Europe, pour atteindre plus vite le cœur industriel de l'Europe, Churchill les convainc de lancer un débarquement sur la péninsule italienne, qu'il juge être le ventre mou de l'Axe. Mais la campagne d'Italie lancée en novembre 1943 est difficile et les Alliés ne progressent que très difficilement, rendant nécessaire un rapide débarquement dans le nord-ouest de l'Europe .

Reste aux Alliés à en choisir l'emplacement. Le profil des côtes, les contraintes logistiques et le rayon opérationnel des avions de chasse, nécessaires pour la couverture aérienne et le soutien des troupes au sol, réduisent les possibilités de débarquement à deux choix : le Pas-de-Calais et l'ouest de la Normandie.

Bien que le Pas-de-Calais offre les meilleures plages et un accès plus rapide vers l'Allemagne, il est considéré comme un choix trop évident et jugé trop bien défendu. En plus un tel choix obligerait à concentrer toutes les forces militaires dans le Kent. Des ports importants comme Plymouth, Southampton ou Portsmouth auraient été trop éloignés du lieu de débarquement. Tandis que la Normandie offre elle l'avantage d'être presque à équidistance de l'ensemble du littoral sud anglais. De plus, une prise de la Normandie permet d'avoir les ports en eaux profondes de Cherbourg et du Havre (plus ceux de Brest, Lorient et Saint-Nazaire avec la conquête de la Bretagne). Enfin depuis la Normandie, on peut partir vers Paris, objectif hautement politique et symbolique. La Normandie est donc choisie.

L'échec du débarquement de Dieppe (le 19 août 1942) a montré qu'il n'est pas souhaitable d'attaquer directement un port pour débarquer. De plus, la capacité défensive des grands ports a été considérablement accrue depuis 1942, les rendant quasi-imprenables par un assaut venant de la mer.

Les généraux Dwight Eisenhower et Bernard Montgomery sont nommés respectivement commandant suprême des forces expéditionnaires alliées et commandant opérationnel des forces d'invasion terrestres en décembre 1943 et janvier 1944. À ce moment, le plan prévoit le débarquement de trois divisions par la mer et de deux brigades par les airs. Ce total est rapidement porté à cinq divisions par la mer et trois par les airs par Montgomery.

Le Jour J, initialement fixé au 1er mai 1944, est repoussé au 1er juin 1944 puis au 5 juin 1944, ce délai permettant de bénéficier d'un mois supplémentaire de production de barges de débarquement. Finalement, le débarquement sera reporté au 6 juin en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Pour leurrer les Allemands et les persuader d'un débarquement dans le Pas-de-Calais voire d'un débarquement secondaire en Norvège, les Alliés mettent en place un large plan de désinformation appelé opération Fortitude. Une armée fictive est entièrement créée, le First US Army Group, « commandée » par le redouté général Patton, utilisant des bâtiments et un équipement factices (dont des chars d'assaut gonflables), envoyant de faux messages radios. Les Allemands, désireux de connaître le lieu du débarquement, ont un réseau d'espions dans tout le sud de l'Angleterre. Ces espions sont cependant, pour la plupart, contrôlés par les Alliés (opération « double-cross ») et envoient des messages confirmant que le Pas-de-Calais doit être le point d'attaque. En conséquence de nombreuses divisions blindées allemandes y sont mises en réserve. Cette opération se poursuivra après le débarquement en Normandie pour laisser croire que celui-ci n'est qu'un leurre et que le débarquement principal aura lieu dans le Pas-de-Calais afin d'immobiliser dans le Nord de la France les divisions allemandes qui s'y trouvent.
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En novembre 1943, lorsque Hitler décide que les risques d'une invasion de la France ne peuvent plus être ignorés, Erwin Rommel est nommé inspecteur des défenses côtières puis commandant du groupe d'armées B (défense du nord de la France). Il va accroitre considérablement la construction des défenses côtières, le mur de l'Atlantique. Mais faute de temps, de moyens et sous les bombes alliées, celui-ci restera incomplet et manquera de profondeur.

Rommel est persuadé que la meilleure façon de repousser un débarquement côtier est de contre-attaquer à l'aide de blindés le plus vite possible. Il demande donc que des divisions de Panzers soient disposées à proximité des côtes, mais son autorité est limitée par le fait qu’il n'est pas commandant en chef des forces armées occidentales, poste occupé par le maréchal Von Rundstedt, et que certaines divisions blindées (Panzerdivision de réserve) sont placées sous l'autorité directe de Hitler. Von Rundstedt, soutenu par Heinz Guderian, inspecteur-général des troupes blindées, préfère concentrer les divisions de Panzers plus à l'intérieur des terres afin de pouvoir lancer une contre-attaque massive une fois l’endroit du débarquement déterminé. L'accord consiste donc à garder trois divisions sous les ordres directs de Rommel, près des côtes, tandis que trois autres restent placées en arrière et ne peuvent être débloquées sans l'ordre express de l'équipe opérationnelle de Hitler. La couverture aérienne est assurée par seulement 169 avions de chasse ce qui sera très peu en comparaison face aux milliers d'avions que les Alliés engageront. La suprématie aérienne alliée au dessus du nord-ouest de l'Europe était d'ailleurs un des pré-requis à l'opération alliée.

Le débarquement de Normandie est précédé par un rassemblement considérable de troupes, d'armements et de navires en Angleterre. Des engins militaires spécialisés sont mis au point spécialement pour l'assaut des obstacles et défenses du mur de l'Atlantique. Des tanks Sherman amphibies sont fabriqués ainsi que des tanks démineurs, des tanks anti-blokhaus, poseurs de ponts et de génie routier sous les ordres de la 79th Armored Division du Major-General Percy Hobart, d'où leurs surnoms de Hobart's Funnies ou de « ménagerie de Hobart »,

Une formidable logistique est également conçue avec la construction d'éléments de ports provisoires qui doivent être acheminés peu après les premières troupes. Ces ports doivent permettre d'alimenter les troupes en matériels et munitions, le temps de conquérir un port en eau profonde. Des plans de reconstruction des lignes de chemin de fer et des routes de Normandie ont été établis.

Le Transportation Plan, plan d'attaque des voies de communication, destiné à préparer le débarquement en Normandie, est arrêté le 25 mars 1944.

Le débarquement allié, connu sous le nom de Jour J (en anglais, D-Day), représente les premières heures de cette opération. Initialement fixé au 5 juin, le débarquement sera reporté au 6 juin en raison de mauvaises conditions météorologiques[2].

Le 6 juin 1944, 1 213 bateaux de guerre (cuirassés destroyers...), 736 navires de soutien, 864 cargos et 4 126 engins et péniches débarquent 20 000 véhicules et 156 000 hommes sur les plages de Normandie. Les opérations de débarquement, elles, se poursuivront pendant encore plusieurs semaines. Les plages choisies, protégées par les fortifications du mur de l'Atlantique, sont regroupées en 5 zones entre Saint-Martin-de-Varreville, dans le Cotentin, à l'ouest et Ouistreham sur l'embouchure de l'Orne à l'est :

Américains: Utah Beach - Omaha Beach: Américains - Gold Beach: Britanniques - Juno Beach: Canadiens (et Britanniques) - Sword Beach: Britanniques


La pointe du Hoc (située un peu à l'ouest d'Omaha) est considérée comme une 6e zone de débarquement, prise par les Rangers américains.

Forces en présence : forces alliées (Américains, Britanniques, Canadiens, Français libres, Polonais, Belges, Tchécoslovaques, Néerlandais, Norvégiens, etc.) contre troupes du Troisième Reich (Allemands, mais aussi des supplétifs issus de troupes principalement russes vaincues à l'Est et qui défendaient le mur de l'Atlantique).

5 000 bateaux, dont 4 000 barges de débarquement et 130 navires de guerre, sont impliqués. 12 000 avions sont engagés afin d'assurer le soutien du débarquement, dont un millier d'avions transportant les parachutistes. 5 000 tonnes de bombes sont larguées sur les côtes normandes.
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#1398 Message par saintluc »

2è partie


D'est en ouest, l'ordre de bataille était approximativement le suivant :

La 6e division aéroportée britannique, à laquelle était attaché le 1er bataillon canadien de parachutistes, pour partie parachutée et pour partie aérotransportée en planeurs Horsa, atterrit à l'est de l'Orne pour couvrir le flanc gauche.
Le 1st Special Service Brigade comprenant les commandos britanniques No.3, No.4, No.6 et No.45 (RM) débarque à Ouistreham dans le secteur Queen Red (à l'extrême gauche). Les hommes du No.Commando 4 sont renforcés par le 1st Troop et le 8e Troop (dont les 177 fusiliers marins français du commandant Kieffer) des 10e commandos interalliés.
La 3e division d'infanterie britannique et la 27e brigade cuirassée à Sword Beach, de Ouistreham à Lion-sur-Mer.
41e (RM) commando (de la 4e Special Service Brigade avec les 46e (RM), 47e (RM) et 48 e(RM) commandos), débarque à la droite de Sword Beach.
La 3e division d'infanterie et la 2e brigade blindée de l'armée Canadienne, la 2de brigade cuirassée et le 48e (RM) commando à Juno Beach, entre Saint-Aubin-sur-Mer et Courseulles-sur-Mer.
Le 46e (RM) commando à Juno doit escalader la falaise à gauche de l'estuaire de l'Orne et y détruire une batterie (la puissance de feu de cette batterie étant apparue comme négligeable, le 46e commando est mis de côté comme une réserve flottante et débarque à Jour J+1).
La 50e division britannique et la 8e brigade cuirassée à Gold Beach, de La Rivière à Arromanches.
Le 47e (RM) commando sur le flanc ouest de Gold beach.
Le 5e Corps US (1re division d'infanterie et 29e division d'infanterie) de l'US Army à Omaha Beach, de Sainte-Honorine-des-Pertes à Vierville-sur-Mer.
Le 2e bataillon de rangers US à la pointe du Hoc.
Le 7e corps US (4e division d'infanterie plus d'autres éléments) à Utah Beach, autour de Pouppeville et La Madeleine.
La 101e division aéroportée US parachutée autour de Vierville (opération Albany).
La 82e division aéroportée US parachutée autour de Sainte-Mère-Église, protégeant le flanc droit (opération Boston).
Le 4e bataillon français du Special Air Service (SAS) parachuté en Bretagne, à partir du soir du 5 juin jusqu'à la Libération début août.
Les actions des FFI, Forces françaises de l'intérieur, ou du Maquis aident à perturber les lignes de communications allemandes.

Le rivage a été largement fortifié par les Allemands de l'organisation Todt dans le cadre du mur de l'Atlantique. Il est gardé par 4 divisions, dont une seule, la 352e division d'infanterie, est de qualité standard. La plupart des autres unités est constituée d'hommes qui (souvent pour des raisons médicales) sont considérés comme inaptes au front de l'Est et de troupes étrangères, surtout Russes ou soviétiques, les Osttruppen ayant incorporé l'armée allemande plutôt que de devenir des prisonniers de guerre. La 21.Panzerdivision est positionnée entre Caen et Falaise, le 6e régiment de chasseurs parachutistes (Fallschirmjäger) défend Carentan et la 12.SS-Panzerdivision est stationnée entre la Seine et l'Orne autour de Dreux. Les hommes de cette dernière sont recrutés parmi les Jeunesses hitlériennes à partir de l'âge de 16 ans, et acquerront une réputation de férocité dans les combats à venir. Les marécages proches de Utah Beach ont été inondés pour prévenir tout parachutage et rendre difficile une sortie des plages.

Avant la bataille, les Alliés ont soigneusement cartographié les zones de débarquement, en prêtant une attention particulière à la météo en Manche. Les conditions propices à un débarquement sont hasardeuses : marée basse à l'aube pour éviter les obstacles anti-navires, que les Allemands ont concentrés sur la ligne de marée haute; entre un jour avant et quatre jours après la pleine Lune pour des raisons de marée ; temps calme, avec des vents inférieurs à la force 3 (moins de 12 km/h) sur la côte, et de force 4 (moins de 20 km/h) au large ; couverture nuageuse peu épaisse jusqu’à une altitude de 2 400 m, et la base des nuages au-dessus de 900 m d'altitude ; visibilité supérieure à 4,5 km. Pour ces mêmes raisons, les Allemands ne craignent pas de débarquement à cette date.
Image
Plan d'attaque du débarquement en Normandie
00:05 Bombardement des positions allemandes entre Le Havre et Cherbourg
00:15 Largage des pathfinders (éclaireurs), parachutistes chargés des balisages des zones de saut et de destruction de voies ferrées par la Résistance
00:20 Atterrissage des planeurs britanniques à proximité du Pegasus Bridge sur le canal de Caen à la mer
01:00 Largage des parachutistes des divisions aéroportées
03:20 Atterrissage des planeurs avec le matériel lourd des divisions aéroportées
06:00 Début du bombardement naval de la côte normande
06:30 Heure H, débarquement sur les plages des troupes américaines
07:30 Heure H+1, débarquement sur les plages des troupes britanniques et canadiennes
Au soir du 6 juin, environ 156 000 hommes avaient pris pied sur le sol normand : 17 000 parachutés, 56 000 débarqués sur Utah et Omaha et 83 000 débarqués sur le secteur anglo-canadien . Les pertes alliées s'élevaient à 10 300 hommes dont le tiers de tués.

Pertes matérielles :

2 navires de guerre ;
131 LCT (Landing Craft Tank) ;
117 LCA (Landing Craft Assault) ;
43 LCI (Landing Craft Infantry) ;
27 avions perdus et 63 endommagés.

Les plans alliés d'invasion comprennent la prise de Caen et Bayeux dès le premier jour, toutes les plages devant être reliées sauf Utah et une ligne de front avancée à 10-15 kilomètres à l'intérieur des terres. Dans les faits, aucun de ces buts n'est atteint. Cependant les pertes, 4 000 morts et 6 000 blessés, soit moins de trois pour cent des forces impliquées, ne sont pas aussi importantes que prévues et les têtes de pont sont parvenues à repousser les contre-attaques allemandes avec l'appui de l'artillerie navale.

Les priorités des jours qui suivent le débarquement furent de relier les têtes de pont, de prendre Caen et de capturer Cherbourg pour disposer d'un grand port.

Les têtes de pont anglo-américaines d'Omaha Beach et Sword Beach se rejoignent à Bayeux. La 12e division blindée SS (Hitler Jugend, Jeunesses hitlériennes) attaque les Canadiens les 7, 8 et 9 juin en causant de lourdes pertes, mais ne parvient pas à percer. Ce laps de temps est parsemé de crimes de guerre (massacre de prisonniers). Pendant ce temps, les plages sont reliées entre elles - Omaha le 10 juin et Utah le 13 grâce à la prise de Carentan par la 101e division aéroportée après d'âpres combats contre les Fallschirmjäger. Les Alliés renforcent leur front plus rapidement que les Allemands. Alors que les Alliés débarquent toutes leurs ressources, la supériorité aérienne alliée et les dommages causés au réseau ferroviaire rendent les mouvements de troupes allemandes lents et dangereux.
Image
À bord d'une barge, face à Omaha (photo de Robert Capa).
Un des principaux défis des Alliés était de pouvoir acheminer sans discontinuer pendant des jours et des semaines, des dizaines de milliers d'hommes, des armements lourds, munitions, matériels, carburant, nourriture...

Si les Alliés sont confiants dans le débarquement le jour J et dans la création d'une tête de pont, le moment critique est situé entre J+3 et J+9, le temps d'acheminer suffisamment de troupes pour faire face aux contre-attaques des forces allemandes.

Depuis la tentative ratée du débarquement de Dieppe, ils savent qu'il leur est impossible de prendre un port de manière frontale. Dans le mur de l'Atlantique, tous les grands ports de la Manche sont de redoutables forteresses. L'objectif dans les jours qui suivent le jour J est de s'emparer de Cherbourg, grand port en eau profonde, par la terre.

Mais, en attendant de pouvoir en disposer, les Alliés vont mettre en place deux ports artificiels, les ports Mulberry à Arromanches et à Saint-Laurent-sur-Mer, dérouler un oléoduc sous marin, PLUTO, et organiser ainsi une formidable logistique de ravitaillement de la tête de pont en Normandie grâce à une noria de navires. Une tempête le 19 juin, détruira le port artificiel américain de Saint-Laurent-sur-Mer, obligeant ces derniers à procéder à plus de débarquement à même les plages. Seul celui d'Arromanches pourra être remis en état. Il restera opérationnel durant 8 mois et permettra le débarquement de 20 % des hommes, véhicules et matériels qui auront été engagés jusqu'à fin août 1944 sur le théâtre d'opérations nord-ouest.

En 87 jours de campagne, plus de 2 millions de soldats alliés, plus de 438 000 véhicules, plus de 3 millions de tonnes d'équipements et de ravitaillements auront été débarqués en Normandie.

Image
Débarquement des troupes et matériels par échouage des bateaux sur les plages normandes
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#1399 Message par saintluc »

3è partie


L'approvisionnement en carburant était un des éléments vitaux de la réussite de l'opération Overlord. Les Alliés avaient estimé leurs besoins à 15 000 tonnes à J+41 (soit le 15 juillet) pour approvisionner en essence les 200 000 véhicules qui auraient déjà été débarqués mais également le kérozène des avions ou le mazout des navires de la zone. Pendant les 10 premiers jours, les Alliés faisaient échouer sur les plages des LCT remplis de jerricans d'essence. En parallèle, deux points d'ancrage pour pétroliers étaient installés au large de Sainte-Honorine-des-Pertes et reliés à la côte et au mont Cauvin par des tuyaux souples. Un terminal pétrolier sommaire était installé le long des jetées de Port-en-Bessin et relié lui aussi au Mont-Cauvin par un oléoduc.

À partir du 15 juillet, ces systèmes d'approvisionnement dit mineurs devaient être remplacés par des systèmes de plus grande échelle à partir du port de Cherbourg reconquis. Le terminal pétrolier d'avant-guerre de la marine nationale de la digue de Querqueville devait être remis en marche avec l'accostage de gros pétroliers mais surtout avec la mise en place d'un oléoduc sous la Manche. Mais les importantes destructions allemandes du port ne permirent au premier pétrolier allié de n'accoster à Querqueville que le 25 juillet et la mise en place de l'oléoduc fut elle aussi retardée.

Il s'agissait de dérouler entre l'île de Wight et Querqueville, soit une centaine de kilomètres, dix tuyaux souples sous la mer (Pipe-Lines Under The Ocean ou PLUTO), ce qui n'avait encore jamais été fait dans l'Histoire. Initialement, le premier tuyau devait entrer en fonctionnement le 18 juin, soit 12 jours après le débarquement. Mais la prise de Cherbourg plus tardive, le long nettoyage des eaux du port et le mauvais temps retardèrent sa mise en service de 6 semaines et il ne put rentrer en fonction qu'au début du mois d'août. Néanmoins, le manque de carburant ne se fit pas trop sentir, le front ne progressant pas ou peu.

Le fonctionnement de PLUTO se révéla également insuffisant, chaque tuyau ne fournissant pas les 300 tonnes/jour initialement prévues, obligeant les Alliés à poursuivre des débarquement de carburant sur les plages, à décharger dans le port de Courseulles-sur-Mer et à continuer de faire fonctionner le terminal de Port-en-Bessin. Par la suite, avec l'avancée des Américains, PLUTO fut prolongé par un oléoduc terrestre jusqu'à Avranches. Au mois d'aout, il sera redirigé vers la Seine et Paris. 7500 sapeurs américains aidés de 1500 prisonniers de guerre allemands participeront aux travaux de cet oléoduc.

Supposant que Caen est la position-clé de la bataille, Montgomery y mène trois assauts entre le 7 juin et le 1er juillet avant que la ville ne soit encerclée et bombardée le 7 juillet (opération Charnwood). Espérant une percée décisive par la plaine de Caen en direction de Paris, Montgomery lance alors une offensive majeure avec les trois divisions blindées britanniques, nom de code : opération Goodwood. Le succès initial est contrarié par la résistance improvisée mais déterminée des 1re et 12e divisions blindées SS appuyées par des troupes du génie allemandes leur faisant office d'infanterie. Les pertes britanniques en blindés sont importantes. Hitler, qui sous-estime les Américains, concentre ses réserves face aux Britanniques. Ceux-ci subissent les inconvénients d'une tête de pont trop étroite, largement exposée aux tirs de l'artillerie ennemie.

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Bombardement sur Caen dans l'après-midi du 7 juillet 1944
Le but des Alliés est de conquérir le plus rapidement possible Cherbourg pour disposer d'un port en eaux profondes. La réussite du débarquement à Utah Beach et de la jonction avec les troupes débarquées plus à l'est, permettent ensuite aux troupes américaines d'avancer vers l'ouest et le nord du Cotentin. Les troupes allemandes stationnées dans le Nord Cotentin sont peu mobiles et hétéroclites et il est difficile à l'état-major allemand de les renforcer. 11 jours après le débarquement, le 17 juin, les Américains atteignent la côte ouest du Cotentin à Barneville-Carteret, isolant les troupes allemandes du Nord Cotentin et de Cherbourg du reste du front allemand. Les Américains vont achever la conquête du Nord Cotentin, aidés par les ordres incohérents d'Hitler qui tarde à replier ses troupes dans Cherbourg fortifié.

Le général Collins lance l’assaut sur la ville et le port le 22 juin et malgré une vive résistance et de nombreuses pertes alliées, la forteresse allemande se rend le 26 juin. Mais les troupes de l'amiral Hennecker ont réussi à rendre le port inutilisable. Le premier bateau allié n'y accostera qu'à la fin du mois de juillet et le port ne sera opérationnel, en partie, qu'à la mi-août. Il deviendra pourtant le port le plus actif du monde jusqu'à la libération des accès au port d'Anvers début novembre 1944 et le port d'approvisionnement du front de l'Ouest (même si les plages normandes et le port artificiel d'Arromanches continueront d'être utilisés).

Face au blocage des troupes Anglo-canadiennes à l'est du front et leur impossibilité de prendre Caen, les troupes alliées, principalement américaines, se voient obligées de progresser au sud-ouest dans une zone de bocage, très favorable à la défense et dont les troupes allemandes, plus expérimentées que celles qui défendaient le mur de l'Atlantique, savent profiter. Les mouvements de chars sont rendus difficiles et l'aviation peu efficace. L'infanterie américaine doit se battre haie par haie d'où le nom que les historiens donneront à cet épisode de la bataille de Normandie.

Ainsi de la mi-juin au 24 juillet, la progression de la 1ere armée américaine vers Saint-Lô est très lente. Les troupes américaines piétinent ainsi plus d'un mois et ne progressant qu'au prix de pertes très importantes.

Le 25 juillet 1944, les Alliés lancent alors deux opérations conjointes, l'opération Spring consistant à bloquer les forces blindées allemandes à l'est du front au sud de Caen, et l'opération Cobra. Il s'agit, par un bombardement massif et très concentré ("tapis de bombes"), d'ouvrir une brèche dans les défenses allemandes dans le sud du Cotentin. L'opération réussit et, le 30 juillet, les divisions américaines s'engouffrent dans la brèche ouverte. Patton, avec les divisions blindées américaines (et la 2e DB française de Leclerc) peut alors lancer sa grande percée vers le sud. Il libère la Bretagne (à l'exception des principaux ports fortifiés où les Allemands se sont retranchés) avance jusqu’à la Loire, puis revient vers le nord en prenant à revers le front allemand.

Au lieu de se replier, la Wehrmacht, sur ordre d'Hitler et contre l'avis de son état-major, lance une contre attaque baptisée opération Lüttich dans la région de Mortain vers Avranches (7e armée et 5e armée blindée), dans le but de couper les lignes américaines. Dès le début, cette offensive allemande est un échec. Le bocage, qui a entravé l'avance des troupes motorisées alliées, gêne aussi la contre-attaque allemande. L'état major américain n'a pas été surpris, car informé des intentions allemandes, et a pu préparer la réaction. Mais la contre-attaque était surtout vouée à l'échec par sa quasi-absence de couverture aérienne, alors que les bombardiers alliés faisaient 2 000 à 3 000 sorties par jour, pilonnant des troupes allemandes que l'offensive obligeait à se découvrir. Les troupes américaines et françaises prennent alors les Allemands à revers par le sud tandis que les Britanniques, les Canadiens et les Polonais de la 1re division blindée du général Maczek ferment la tenaille qu'ils ont formée par le nord, en occupant la cote 262. Encerclés dans la poche de Falaise, les Allemands se sauvent péniblement en laissant 10 000 morts et 50 000 prisonniers, soit les deux tiers de leur effectif encore engagé en Normandie (21 août 1944).

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Place centrale de Falaise, le 16 août 1944
Juin
Nuit du 5 au 6 juin, quatre sticks du 4e SAS français sont les premiers parachutés en Bretagne (36 Français, pour la plupart Français libres, opération Dingson et opération Samwest). La 82e division aéroportée américaine (opération Boston), la 101e division aéroportée américaine (opération Albany) et la 6e division aéroportée britannique (opération Tonga) sont parachutées à chaque extrémité de la zone de débarquement.
6 juin - Jour J, débarquement des troupes sur les plages normandes
7 juin - Têtes de pont établies sur les 5 plages mais, contrairement au plan, elles ne sont pas reliées entre elles et Caen n'est pas pris
9 juin - Mise en service des premiers aérodromes alliés sur le continent
11 juin - La 1re armée américaine libère Carentan
14 juin - Le général de Gaulle débarque à Courseulles, les têtes de pont sont consolidées (plages reliées entre elles et maitrise du terrain sur environ 20 km de profondeur)
15 juin - Opération de diversion de la Royal Air Force qui bombarde le port de Boulogne-sur-mer dans le Nord de la France avec 300 bombardiers.
16 juin - Début de fonctionnement du port artificiel américain Mulberry à Saint-Laurent-sur-Mer devant Omaha Beach.
17 juin - Les Américains atteignent la côte ouest du Cotentin à Barneville-Carteret, isolant les troupes allemandes du Nord Cotentin du reste du front allemand.
17 juin - Rencontre entre Hitler et les maréchaux Rommel et Von Rundstedt dans le Wolfsschlucht II, à Margival dans l'Aisne pour faire le point sur la situation en Normandie. Hitler refuse d'admettre la situation décrite par Rommel et d'envisager un repli allemand sur la Seine
18 juin - Le Maquis de Saint-Marcel en Bretagne, (opération Dingson), comprenant 3000 maquisards encadrés par 200 parachutistes SAS français, est attaqué par les troupes allemandes, alertées par les parachutages nocturnes. Les Allemands ne peuvent tolérer l'implantation d'une telle base ennemie qui menace leurs mouvements vers la Normandie, le réseau ferré breton avait été neutralisé.
19-21 juin - Tempête sur la Manche qui détruit le port artificiel américain à Saint-Laurent-sur-Mer et endommage le port britannique à Arromanches
25 au 29 juin - Opération Epsom, offensive à l'ouest de Caen, repoussée par la défense allemande.
26 juin - Prise du port de Cherbourg, fortement endommagé après plusieurs jours de combats et d'intenses bombardements alliés.
Juillet
2 juillet - Le maréchal von Rundstedt est relevé de ses fonctions de chef d'état-major du front Ouest. Il est remplacé par le maréchal von Kluge.
8 juillet - Opération Charnwood, la Seconde armée britannique attaque Caen après un intense bombardement aérien.
10 juillet - Caen est libérée
17 juillet - Le maréchal Rommel sévèrement blessé dans un mitraillage de sa voiture par un avion allié. Les Américains pénètrent dans Saint-Lô, en ruines. L'attaque a coûté 6 000 hommes à l'armée américaine depuis le 11 juillet.
18 au 20 juillet - Opération Goodwood. Attaque blindée anglo-canadienne à l'est de Caen sans avancée significative mais permettant de fixer les troupes allemandes à l'est du front pour favoriser l'attaque américaine à l'ouest
20 juillet - Attentat manqué contre Hitler.
21 juillet - Le port de Cherbourg recommence à fonctionner
21-24 juillet - Pluies torrentielles sur la Normandie
25-27 juillet - Opération Spring aux environs de Caen. Échec sanglant avec plus de 1 500 pertes dont environ 500 morts alliés, essentiellement des Canadiens.
25 juillet - Début de l'opération Cobra lancée par les Américains dans le sud du Cotentin avec un bombardement massif sur un étroit corridor des lignes allemandes (tactique du "tapis de bombes")
27 juillet - Le front allemand s'effondre dans le sud Cotentin - Percée d'Avranches
30 juillet - Port de Cherbourg remis en activité - lancement par les Britanniques de l'opération Bluecoat
Août
1er août - La 2e DB du général Leclerc débarque à Utah Beach. La 3e armée américaine de Patton est opérationnelle et déferle sur la Bretagne le lendemain
2 août - Soulèvement des maquis bretons qui mènent une guérilla aux troupes allemandes, aidés par des parachutistes SAS français et quelques SAS britanniques.
3 août - En 3 jours, 7 divisions américaines sont passées par la percée d'Avranches en direction de la Bretagne et de la Loire.
3 au 9 août - Opération Totalize, au sud de Caen pour tenter d'encercler les troupes blindées allemandes parties sur la contre-offensive de Mortain.
4 août - Repli progressif des Allemands en Bretagne sur les ports fortifiés de Saint-Malo, Brest, Lorient et Saint-Nazaire.
7 août - Les Américains atteignent Brest et Nantes.
7 août - Lancement de la contre-attaque de Mortain par les Allemands en vue de couper le front Allié.
8 août - La contre-attaque est contenue par les Américains
9 août - Prise du Mans par les Américains
12-21 août - Fuite des Allemands vers l'Est par l'étroit couloir de Chambois et sous le bombardement continu des Alliés
15 août - Opération Anvil Dragoon, le débarquement allié en Provence.
16 août - Prise de Falaise par les Canadiens et les Polonais sur le flanc nord
19 août - Prise de la cote 262 par les Polonais
21 août - Fermeture de la poche de Falaise
22 août - Libération de L'Aigle
25 août - Libération de Paris et de Lisieux.
30 août - Libération de Rouen
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Les débarquements en Normandie sont précédés par une quantité considérable de manœuvres politiques parmi les Alliés. Il y a de nombreux désaccords sur les lieux où le débarquement doit avoir lieu et sur le déroulement de la prise des objectifs. L'ouverture d'un second front pour soulager les Soviétiques est prévue depuis 1942. Les Alliés ont d'abord préféré attaquer le ventre mou que constituaient l'Afrique du Nord et l'Italie. Churchill privilégie cette approche et souhaite lancer de nouvelles attaques en Méditerranée et dans les Balkans afin de prendre en tenaille le gros des armées allemandes mais aussi contenir l'avancée soviétique qu'il craint. Mais il doit céder à la préférence de Roosevelt et de Staline pour un débarquement dans le nord-ouest de l'Europe, plus proche du cœur industriel de l'Allemagne, la Ruhr.

Le choix de Montgomery ne plait pas à certains Américains qui préféraient le général Alexander pour commander les forces terrestres. Montgomery lui-même a des doutes à propos de la nomination d'Eisenhower car ce dernier a très peu d'expérience sur le terrain. Dans cette opération, cependant, Montgomery et Eisenhower coopèrent bien. Leurs disputes,bien connues, viendront plus tard, notamment durant l'opération Market Garden.

En 1944, le matériel et l'armement allemands étaient excellents mais disponibles en trop faible quantité. Les Alliés bénéficiaient d'une production inépuisable, d'une « fabuleuse logistique » et de la standardisation des munitions. Sans les Liberty ships, des cargos à durée de construction courte sur des plans simples, qui permirent l'acheminement d'hommes et de matériel en Angleterre puis ensuite sur le continent européen, jamais les Alliés n'auraient pu remporter la bataille décisive.

Le débarquement en Normandie est coûteux en termes d'hommes et de matériel pour les Alliés, bien que réussi dans le premier temps de l'opération (établissement d'une tête de pont), grâce à l'expérience acquise dans les débarquements antérieurs, Dieppe (août 1942), Afrique du Nord (novembre 1942), Sicile (juillet 1943), Anzio (janvier 1944)), et surtout, grâce aux énormes capacités matérielles et techniques, à la maitrise du ciel et à la parfaite coordination des actions. L'échec de la 3e division à prendre Caen, un objectif trop ambitieux pour le premier jour de l'opération, va bloquer l'action pendant un mois. La prise fortuite de Villers-Bocage, suivie par l'échec de son renforcement et sa reprise par la brigade allemande de Michael Wittmann, brise l'offensive des Britanniques.

Les Alliés se trouvent confrontés au problème du terrain. Ils vont devoir progresser dans la partie Ouest, dans le bocage, où ils avaient sous-estimé les difficultés de progression, et où ils sont contraints de combattre intensément par le blocage de l'offensive à l'Est et la non-prise de Caen. Ce bocage gêne considérablement la progression des troupes mécanisées alliées et favorise les positions défensives allemandes. Les Alliés vont ainsi piétiner plusieurs semaines dans ce qui sera appelé la « bataille des Haies », ne progressant que très lentement et au prix de pertes importantes. À la fin juillet, ils vont utiliser alors leur domination aérienne avec l'emploi massif de bombardiers sur un territoire restreint, appliquant la tactique du « tapis de bombes », utilisée notamment avant la percée d'Avranches, pour dégager un corridor d'attaque.

La bataille de Normandie n'a pas été la plus grande bataille de l'été 1944. Ce titre revient à la bataille de Biélorussie, où l'Armée Rouge anéantit 30 divisions allemandes. Il faut rappeler que les deux tiers de la Wehrmacht étaient alors engagés sur le front de l'Est.
Mais, si les puissances occidentales n'avaient pas ouvert un second front à l'Ouest, la guerre aurait continué encore plus longtemps et l'URSS aurait contrôlé une part encore plus importante de l'Europe après la guerre.
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La Normandie a été la région française, avec l'Alsace, la plus durement éprouvée par la Seconde Guerre mondiale[réf. nécessaire]. Caen, Saint-Lô, Le Havre, sont des champs de ruines. De nombreux villages ont été rasés. L'âpreté et la durée des combats, l'utilisation massive des bombardements aériens par les Alliés pour déloger les troupes allemandes de leurs positions retranchées et couper les voies de communication vont faire plus de 50 000 victimes civiles normandes, dont 20 000 dans le Calvados, 9 890 en Seine-Maritime, 14 800 dans la Manche, 4 200 dans l'Orne et un peu moins de 3 000 dans l'Eure. Des centaines de milliers de sans-abri ne seront pas relogés avant plusieurs années et la majorité des infrastructures est détruite. Henri Amouroux dans son œuvre La grande histoire des français sous l'occupation, apporte sa vision sur les séquelles de la bataille de Normandie :

« Pour beaucoup de Français, aujourd'hui, les morts de la Libération ont péri dans les maquis, dans les prisons allemandes, dans les camps, dans les rang de la 2e D.B. ou dans ceux de l'armée de De Lattre. Les Français, ceux de Normandie surtout, longtemps sous le feu, lorsqu'ils n'étaient pas pris entre deux feux, n'occupent qu'une modeste place dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Leurs souffrances ont été effacées par les joies de la Libération et par les horreurs des camps. Et l'image de la grasse, de la riante Normandie, l'a toujours emporté sur la réalité de la Normandie assassinée. »

Le général Dietrich von Choltitz, commandant du 84e corps allemand en Normandie, qualifia la bataille d'« immense bain de sang ».

Le souvenir de la bataille est partout présent en Normandie, notamment avec de nombreux et vastes cimetières militaires, monuments, stèles ou autres panneaux d'information disséminés sur les nombreux lieux de bataille, de nombreux musées, de toutes tailles dont le grand mémorial de Caen, des rues qui portent le nom des acteurs alliés ou des régiments ayant participé à la libération de la région. On retrouve sur la côte la trace des combats avec des blockhaus marqués par les obus mais qui défient le temps qui passe. Il est aussi encore possible de voir quelques caissons de béton Phoenix qui ont composé les digues du port artificiel au large d'Arromanches.

Si le cinquantième anniversaire de la bataille de Normandie (1994) avait été l'occasion de rappeler la dureté des combats et les pertes militaires des deux côtés, le soixantième anniversaire (2004) a aussi permis d'évoquer la souffrance des populations civiles, passée sous silence ces dernières décennies, et de donner une image moins héroïque des armées alliées. Ainsi, des études récentes d'historiens ont montré que certains soldats américains se livrèrent à des exactions. Comme toute armée en campagne, il y eut des pillages et des viols, qui sont cependant le fait d'individus isolés, et qui n'ont été ni organisés, ni encouragés par le commandement, lequel a d'ailleurs jugé sévèrement ceux portés à sa connaissance (plusieurs condamnations à mort de soldats prononcées par les tribunaux militaires alliés). La longue et éprouvante bataille dans le bocage provoqua également des troubles de stress post-traumatique et refus de combattre chez des conscrits américains dont c'était, pour la majorité d'entre eux, le baptême du feu. Cela ne doit pas occulter la réalité des dizaines de milliers de morts de soldats alliés venus libérer une Europe souvent bien éloignée de chez eux.

Aux pertes durant les combats, il faut encore ajouter les 1 800 prisonniers de guerre allemands qui ont péri lors des opérations de déminage des plages. Les Alliés ne pouvaient se permettre d'utiliser leurs propres soldats à ces tâches à haut risque et ne disposaient alors pas comme les armées d'aujourd'hui, d'unités spécialement formées et équipés pour le déminage.
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FIN
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1400 Message par saintluc »

1494
7 juin
Le traité de Tordesillas
Les Rois Catholiques d'Espagne et Jean II du Portugal s'accordent sur la délimitation de leurs futures possessions coloniales. L'année précédente, une bulle du pape Alexandre VI Borgia avait partagé le globe en deux moitiés, l'une revenant au Portugal, l'autre à l'Espagne. Le traité de Tordesillas repousse vers l'ouest cette ligne de démarcation : elle passe à 2 000 kilomètres à l'ouest des îles du Cap-Vert. Toutes les terres nouvellement découvertes à l'est de cette ligne appartiendront au Portugal, l'Espagne ayant les terres situées à l'ouest. La France et l'Angleterre n'accepteront pas ce partage.
Voir aussi : Traité - Rois catholiques - Histoire de la Mer



1520
7 juin
L'entrevue du Camp du Drap d'or
Le roi de France François Ier et le roi d'Angleterre Henri VIII se rencontrent près de Calais (Pas-de-Calais). Cette entrevue porte essentiellement sur le maintien de l'équilibre européen et sur l'attitude à adopter vis-à-vis du Saint Empire romain germanique, le roi d'Espagne ayant été élu empereur sous le nom de Charles Quint un an plus tôt. Désormais encerclé par les possessions de l’empereur, François Ier espère convaincre le roi d’Angleterre de faire alliance avec la France. Il déploie pour cela tout le luxe et le prestige possible pour le recevoir, au Camp du Drap d’or. Mais le rapprochement d'Henri VIII avec Charles Quint deux semaines plus tard effacera tout le bénéfice que François Ier pensait tirer de cette rencontre.
Voir aussi : François Ier - Charles Quint - Alliance - Henri VIII - Histoire des Valois



1892
7 juin
La ségrégaton raciale aux Etats-Unis
Homer Plessy, métisse, est arrêté car il refuse de quitter la place qu'il occupe dans un compartiment réservé aux Blancs dans un train de la Nouvelle-Orléans (Louisiane). Cet événement mènera la Cour Suprême des Etats-Unis, dans le procès "Plessy contre Ferguson", à adopter la doctrine "séparés mais égaux" qui légalise en fait la ségrégation raciale. En 1954, la politique de déségrégation débutera à l'initiative de la même Cour Suprême.
Voir aussi : Ségrégation - Histoire de la Nouvelle-Orléans - Cour Suprême - Histoire du Racisme



1905
7 juin
La Norvège indépendante
Le Storting, le parlement norvégien, abolit à l'unanimité l'union avec la Suède. Le pays avait été rattaché à la Suède en 1814, sur une décision du Congrès de Vienne. En novembre, un plébiscite accordera la couronne au prince Charles de Danemark, successeur direct des rois norvégiens du Moyen Age. Aujourd'hui, la Norvège coopère étroitement avec l'Union européenne, bien qu'elle ait refusé d'en devenir membre.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de l'Etat



1914
7 juin
Panama ouvert à la navigation
Le cargo américain "Alliance" est le premier bateau à traverser le canal de Panama, c'est-à-dire à passer de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. Le canal est long de 80 kilomètres, large de 90 à 300 mètres et profond de 12 mètres. Les travaux de construction ont duré plus de trente ans. En 1905, après la banqueroute française, les Américains ont racheté les droits de construction. Ce n'est qu'en décembre 1999 que le canal sera rétrocédé à la République de Panama par les Etats-Unis.
Voir aussi : Histoire du Canal de Panama - Histoire des Grands travaux



1934
7 juin
L'Italie, à domicile
Comme l’Uruguay quatre ans plus tôt, l’Italie s’impose à domicile face à la Tchécoslovaquie lors de la finale de la Coupe du monde. Mais l’Italie de Mussolini a su prendre ses dispositions et jouer du sort. Elle décrète en effet la double nationalité pour des joueurs Argentins afin de les récupérer. Quant au champion du monde en titre, l’Uruguay, il a refusé de participer dans un pays qui n’a pas daigné se déplacer quatre ans plus tôt. Les quarts de final, n’opposant que des clubs européens pour la première et dernière fois, ont aussi été le théâtre d’une opposition violente entre l’Italie et l'Espagne. Les conflits entre les Républicains et les fascistes dans la guerre civile espagnole ont plané sur une rencontre qui dut être rejouée après un nul.
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Squadra Azzura - Histoire du Football



1936
7 juin
Congés payés et semaine de 40 heures
Dans la nuit du 7 au 8 juin, à l'hôtel Matignon à Paris, sont signés les accords entre le nouveau président du Conseil, Léon Blum, la Confédération générale du patronat français (CGPF) et la Confédération générale du travail (CGT). Consécutifs à l'arrivée au pouvoir du gouvernement du Front populaire, ces accords prévoient la généralisation des conventions collectives, la création des délégués du personnel et une augmentation de 12% des salaires. Mais on retiendra surtout l'instauration de la semaines de 40 heures et l'octroi de 15 jours de congés payés.
Voir aussi : Dossier histoire du droit du travail - Dossier histoire des vacances estivales - Syndicat - Temps de travail - Léon Blum - Histoire du Travail



1942
7 juin
Victoire américaine dans la bataille de Midway
Après un premier coup d’arrêt dans la mer de Corail, l’armée japonaise subit une défaite décisive à l’atoll de Midway, base américaine la plus avancée dans le Pacifique. La encore, les flottent ne se croisent jamais et la bataille se joue dans les airs. Déjouant le plan japonais, l’aéronavale américaine parvient à couler quatre porte-avions nippons tandis qu’elle n’en perd qu’un seul. Après cette défaite, le Japon adoptera une stratégie défensive.
Voir aussi : Bataille navale - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1997
7 juin
Iva Majoli gagne le tournoi de Roland Garros
Unique titre du grand chelem pour la Croate Iva Majoli, à Roland Garros. Elle bat la Suissesse Martina Hingis, numéro 1 mondiale cette année là, en deux sets 6/4-6/2.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Histoire du Tennis



1998
7 juin
Victoire de Carlos Moya eu tournoi de Roland Garros
Finale aux couleurs de l’Espagne pour cette édition de Roland Garros : Carlos Moya bat son compatriote Alex Corretja, en trois sets 6/3-7/5-6/3.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Histoire du Tennis



2001
7 juin
Un second mandat contrasté
Les élections législatives consacrent le Parti travailliste avec 42% des voix (413 sièges). Tony Blair est reconduit pour un second mandat de Premier ministre, pendant lequel il continuera à appliquer ses réformes et augmentera la part du budget de l’Etat dans les domaines de la santé, de l’éduction et du social. A partir de mars 2003, sa popularité est largement entachée par son engagement, auprès des Etats-Unis, dans le conflit irakien.
Voir aussi : Blair - Tony Blair - Histoire des Elections



2003
7 juin
Justine Hennin-Ardenne remporte le tournoi de Roland Garros
Finale Belge aux Internationaux de France : Justine Hennin-Ardenne, première au classement ATP bat sa compatriote Kim Clijters en deux sets 6/0-6/4. C’est la seconde défaite de cette dernière en finale de Roland Garros depuis 2001.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Histoire du Tennis


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#1401 Message par saintluc »

Le camp du Drap d'Or est un campement établi dans une vaste plaine des Flandres par François Ier, entre Ardres et Guînes, tenu entre le 7 et le 24 juin 1520.
Il accueille une entrevue célèbre entre François Ier, roi de France, et Henri VIII, roi d'Angleterre (1520) ; il était situé en Flandre, entre les châteaux d'Ardres et de Guines, dont le premier appartenait à la France, et le second à l'Angleterre. Son nom lui fut donné à cause du faste que les deux cours rivales y déployèrent à l'envi. François Ier, dont le but était de gagner le roi d'Angleterre et de déjouer les intrigues de Charles Quint, obtint par un traité la confirmation du mariage du Dauphin de France avec Marie Tudor ; mais le cardinal Thomas Wolsey, ministre du roi d'Angleterre, acheté par Charles Quint[réf. nécessaire], prévint les effets de cette entrevue. L'entrevue fut un échec pour François Ier, qui ne parvint pas à l'alliance souhaitée. La démonstration de puissance de François Ier y est sans doute pour quelque chose.

On peut ainsi citer l'anecdote d'un combat à main nue amical, qui vit François Ier gagner facilement et Henri VIII frustré, lors de cette entrevue. Le récit de Martin du Bellay est ainsi édifiant, décrivant

... un logis de bois où y avoit quatre corps de maison qu'il [le roi d'Angleterre] avoit faict charpenter en Angleterre, et amener par mer toute faicte, et estoit couverte de toille peinte en forme de pierre de taille, puis tendue par dedans des plus riches tapisseries qui se peuvent trouver ; et estoit le dessein pris sur la maison des marchands à Calais.

On en trouve de nombreux récits dans les mémoires de contemporains (publiés notamment au XIXe siècle dans la collection Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France publiée par Michaud et Poujoulat, consultables sur le site gallica2). Voici ce qu'en dit par exemple Robert de La Mark :

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Bas-relief de l'hôtel de Bourgtheroulde à Rouen

L'an subséquent .1520, par le moyen de l'amiral de Bonnivet, lequel avoit le maniement des affaires du Roy depuis le trespas du grand maistre de Boisy son frère et du cardinal d'Iore, qui avoit la supérintendence des affaires du roy d'Angleterre, fut accordée une entreveuë entre leurs deux Majestez, à celle fin qu'en personne ils peussent confirmer l'amitié faicte entre eux par leurs députez. Et fut pris jour auquel le Roy se trouveroit à Ardres et le roy d'Angleterre à Guines; puis par leurs députez fut ordonné un lieu, my-chemin d'Ardres et Guines, où les deux princes se devoient rencontrer. Ledit jour de la Feste-Dieu, au lieu ordonné, le Roy et le roy d'Angleterre, montez sur chacun un cheval d'Espagne, s'entre-abordèrent, accompagnez, chacun de sa part, de la plus grande noblesse que l'on eust veu cent ans auparavant ensemble, estans en la fleur de leurs aages, et estimez les deux plus beaux princes du monde, et autant adroits en toutes armes, tant à pied qu'a cheval. Je n'ay que faire de dire la magnificence de leurs accoustremens puisque leurs serviteurs en avoient en si grande superfluité, qu'on nomma ladite assemblée le camp de Drap d'Or. Ayans faict leurs accollades a cheval descendirent en un pavillon ordonné pour cest effect, ayant le Roy seulement avecques luy l'amiral de Bonnivet et le chancelier Du Prat et quelque autre de son conseil, et le roy d'Angleterre, le cardinal d'York, le duc de Norfolk et le duc de Suffolk. Où, après avoir devisé de leurs affaires particulières, conclurent que audit lieu se feroient lisses et eschaffaulx, où se feroit un tournoy, estans délibérez de passer leur temps en déduit et choses de plaisir, laissans négocier leurs affaires à ceux de leur conseil, lesquels de jour en autre leur faisoient rapport de ce qui avoit esté accordé. Par douze ou quinze jours coururent tes deux princes l'un contre l'autre et se trouva audit tournoy grand nombre de bons hommes-d'armes, ainsi que vous pouvez estimer; car il est à présumer qu'ils n'amenèrent pas des pires. Ce faict, le roy d'Angleterre festoya le Roy, près de Guines, en un logis de bois où y avoit quatre corps de maison, qu'il avoit faict charpenter en Angleterre, et amener par mer toute faicte; et estoit couverte de toille peinte en forme de pierre de taille, puis tendue par dedans des plus riches tapisseries qui se peurent trouver, en sorte qu'on ne l'eust peu juger autre sinon un des beaux bastimens du monde et estoit le dessein pris sur la maison des marchands à Calaiz. La maison, estant après désassemblée, fut l'envoyée en Angleterre, sans y perdre que la voiture. Le lendemain, le Roy devoit festoyer le roy d'Angleterre près Ardres, où il avoit faict dresser un pavillon ayant soixante pieds en quarté le dessus de drap d'or frizé, et le dedans doublé de veloux bleu, tout semé de fleurs de lis de broderie d'or de Chypre, et quatre autres pavillons aux quatre coings, de pareille despense et estoit le cordage de fil d'or de Chypre et de soye bleue turquine, chose fort riche. Mais le vent et la tourmente vint telle, que tous les cables et cordages rompirent, et furent lesdites tentes et pavillons portez par terre de sorte que le Roy fut contrainct de changer d'opinion, et fit faire en grande diligence un lieu pour faire le festin, où de présent y a un boullevart nommé le boullevart du Festin. Je ne m'arresteray à dire les grands triomphes et festins qui se firent là, ny la grande dcspense superflue, car il ne se peult estimer tellement que plusieurs y portèrent leurs moulins, leurs forests et leurs prez sur leurs espaules. Après lesquels festins et tournois, le Roy se retira à Boulongnc, et le roy d'Angleterre à Calaiz. Toutes gens de bon jugement ne pouvoient penser de veoir jamais inimitié entre ces deux princes mais estant le roy d'Angleterre de retour à Calaiz adverty comme l'esleu Empereur estoit arrivé en Angleterre, venant d'Espagne, s'embarqua et le fut trouver à Cantorbéry, puis s'en vint à Calaiz et à Gravelines, en telle fraternité comme il avoit faict avec le Roy où fut accordé entre eux que là où le Roy et l'Empereur tomberoient en quelque différend, il seroit arbitre et celuy qui ne voudroit tenir son arbitrage, il se pourroit déclarer contre luy chose contraire aux accords qu'il avoit fait avec nostre Roy. Puis s'en retourna l'Empereur en Flandres et le roy d'Angleterre en Angleterre.

[Source Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France. 1, Histoire des choses mémorables advenues du reigne de Louis XII et François Ier, en France, Italie, Allemagne et les Pays-Bas, depuis l'an 1499 jusques en l'an 1521 / mise par escript par Robert de la Marck,[publ.] par MM. Michaud,... et Poujoulat]

L'entrevue du Camp du Drap d'Or, qui fut organisée par Galiot de Genouillac et Gilles de la Pommeraie, est représentée sur les bas-reliefs en pierre de l'hôtel de Bourgtheroulde à Rouen, qui datent du XVIe siècle.

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Gravure de James Basire de 1774, d'après une peinture à l'huile du XVIe siècle
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1402 Message par saintluc »

632
8 juin
La mort du prophète Mahomet
Mahomet, le messager d'Allah, le prophète de l'islam, meurt à Médine (Arabie Saoudite). Après 20 ans de révélations coraniques et d'actions politico-religieuses, et malgré des divisions internes, la communauté musulmane est en voie de constitution, avec ses croyances, son culte, ses règles de vie, ses hiérarchies de pouvoir (califat, imamat). Les Arabes sont le dernier peuple du monde méditerranéen ancien à embrasser le monothéisme.
Voir aussi : Décès - Mahomet - Histoire de Médine - Histoire de l'Islam



793
8 juin
Premières invasions vikings
La "Chronique anglo-saxonne" (manuscrits rédigés entre le IXème et XIIème siècle) relate que le 8 juin 793 "des pillards païens détruisirent l'église de Lindisfarne (île au nord-est de l'Angleterre), ravageant et massacrant tout ce qui passent à leur portée". C'est le premier raid des Vikings, guerriers et navigateurs scandinaves, qui déferleront sur l'Europe occidentale et les plaines russes pour les piller ou s'y installer.
Voir aussi : Invasion - Histoire des Vikings - Histoire du Moyen-Âge



1637
8 juin
Le "Discours de la Méthode" de Descartes
Le "Discours de la Méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences" est la première grande œuvre philosophique et scientifique écrite en français, et non en latin. Son auteur, René Descartes, veut être accessible à tous. Il jette les bases d'une révolution intellectuelle : contre la pensée prélogique des hommes de la Renaissance, il prône le doute méthodique et le recours à la raison. Sa première certitude étant l'existence du sujet pensant : "cogito ergo sum" ("je pense donc je suis").
Voir aussi : Doute - Descartes - Raison - Histoire des Sciences et techniques



1783
8 juin
Le Laki se fissure
Situé en Islande, le Laki entre en éruption après plusieurs jours de secousses sismiques. Le volcan ne se contentera pas de rejeter d’impressionnantes quantités de laves mais propagera des nuages de cendres et de gaz toxiques sur la région. Après presque dix mois d’activité, environ 9000 personnes seront tuées dans la catastrophe et seul 20% du bétail insulaire survivra.
Voir aussi : Histoire des Eruptions - Volcan - Histoire du Laki - Histoire des Catastrophes naturelles



1867
8 juin
Formation de l'Autriche-Hongrie
L'empereur d'Autriche François-Joseph Ier et sa femme la princesse bavaroise Elisabeth, surnommée "Sissi", ceignent à Budapest la couronne de Saint-Etienne, saint patron et premier roi de Hongrie. Ils consacrent ainsi l'union de l'Empire autrichien et du royaume de Hongrie et donc, la naissance de la monarchie bicéphale d'Autriche-Hongrie. Mais ce regroupement ne satisfait pas les multiples nationalités qui le composent. A la fin de Première Guerre mondiale, son territoire sera réparti entre l'Italie, la Roumanie et cinq nouveaux Etats : Autriche, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie et Yougoslavie.
Voir aussi : Fondation - Histoire de l'Autriche-Hongrie - François-Joseph - Sissi - Histoire de l'Etat



1912
8 juin
La création d'Universal
Carl Laemmle fonde la compagnie de production cinématographique américaine "Universal Film Manufacturing Company". Elle se spécialisera dans ce qui fera son succès : le fantastique et le western. En juin 2000, pour concurrencer le numéro un mondial de la communication, AOL-Time Warner, le français Vivendi et le canadien Seagram (propriétaire de Universal depuis 1995) fusionnent et donnent naissance au groupe Vivendi-Universal. Malgré les difficultés économique du groupe, Universal Studios reste la plus vieille compagnie de films hollywoodienne toujours en activité.
Voir aussi : Création - Histoire de l'Entreprise



1924
8 juin
Disparition de George Mallory au mont Everest
Lors d’une troisième expédition britannique, l’alpiniste George Leigh Mallory, 38 ans, et son co-équipier et ami, Andrew Irvine, 22 ans, sont engloutis par le mont Everest. Alors qu’ils s’étaient lancés dans un dernier assaut pour atteindre le sommet du monde, une épaisse brume les enveloppe et jamais ils ne redescendront. Le corps de George Mallory sera retrouvé en 1999 mais rien ne permettra de prouver réellement qu’ils ont atteint leur but.
Voir aussi : Everest - Hillary - Himalaya - Norgay - Histoire de l'Alpinisme



1931
8 juin
Naissance de Radio Luxembourg, future RTL
La Compagnie luxembourgeoise de la radio diffuse, sous le nom de Radio Luxembourg, sa première station. Fondée dans le Grand-Duché du Luxembourg, et bénéficiant d’un émetteur à Junglister, elle profite de sa situation géographique pour se donner des ambitions européennes. Elle sera ainsi diffusée dans trois langues : Allemand, Français et Anglais. Elle prendra le nom de RTL en 1966.
Voir aussi : Radio - Histoire de RTL - Histoire de la Radio



1949
8 juin
George Orwell publie "1984"
Quelques mois avant sa mort précoce, l’écrivain britannique George Orwell assiste à la publication de son livre "1984". Cet ouvrage de science-fiction politique s’impose immédiatement comme un best-seller mondial. 400 000 exemplaires seront vendus dans l’année en Angleterre et aux Etats-Unis. Conspué par les communistes, récupéré par les Américains, il deviendra en pleine guerre froide l’enjeu d’une bataille idéologique. Orwell voulait avant tout faire une satire des idées totalitaires.
Voir aussi : Dossier histoire de la science-fiction - 1984 - Histoire des Romans



1990
8 juin
Les Lions Camerounais terrassent l'Argentine
Affrontant le pays tenant du titre pour le match d’ouverture de la Coupe du monde, les Lions camerounais créent la surprise en l’emportant sur l’équipe de Diego Maradona. Oman-Biyik inscrit le but de la victoire sur une tête plongeante et lance un parcours étonnant qui se terminera en quart de finale face à l’Angleterre. Un autre club africain dominera les champions du monde lors de l'ouverture d'une coupe : les Sénégalais en 2002...
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Histoire du Football



1996
8 juin
Cinquième victoire de Steffi Graf à Roland Garros
La championne de tennis Steffi Graf remporte sa cinquième édition de Roland Garros. Elle bat pour la seconde année consécutive l’Espagnole Arantxa Sanchez, double vainqueur du tournoi en 1994 et 1998, et double finaliste en 1995 et 1996.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Steffi Graf - Histoire du Tennis



1997
8 juin
Gustavo Kuerten remporte le tournoi de Roland Garros
Gustavo Kuerten gagne le tournoi sur terre battue contre le double vainqueur 1993-1994 Sergi Bruguera. Cette victoire est la première d’une série de trois pour le brésilien.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Gustavo Kuerten - Histoire du Tennis



1998
8 juin
Time magazine désigne Martha Graham "danseuse du siècle"
Dans son numéro de juin, Time magazine classe la danseuse Martha Graham parmi les 100 personnalités les plus influentes du XXème siècle. L’artiste, décédée 7 ans plus tôt, a marqué le siècle en renouvelant la danse moderne. Elle a innové notamment par sa recherche dans les mouvements corporels et par sa mise en valeur des angularités du corps. Time lui décerne également le titre de "danseuse du siècle".
Voir aussi : Magazine - Histoire de la Danse - Histoire de la Presse



2002
8 juin
Victoire de Serena Williams à Roland Garros
Les sœurs Williams mettent la main sur la finale de Roland Garros. Serena, la plus jeune, bat Venus en deux sets 7/5-6/3. Elles seront successivement premières au classement en cette année 2002.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Sœurs - Histoire du Tennis



2003
8 juin
Victoire de Juan-Carlos Ferrero à Roland Garros
L’espagnol Juan-Carlos Ferrero prend sa revanche aux Internationaux de France. Alors qu'il avait perdu la finale l'année précédente, il gagne facilement face au Néerlandais Martin Verkerk en trois sets 6/1-6/3-6/2.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Histoire du Tennis

http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1403 Message par saintluc »

Un Viking (vieux norrois víkingr, pluriel víkingar) est un explorateur, commerçant et/ou pillard scandinave au cours d’une période s’étendant du VIIIe au XIe siècle.

Issus des peuples nordiques, les Vikings furent considérés au début du Moyen Âge comme des pillards à cause de la violence de leurs raids. Mais ils furent aussi de grands marins, marchands et guerriers : des îles Féroé, de l'Islande, du Groenland, de l'exploration du Vinland jusqu'en Orient... Ils fondèrent des Etats nouveaux et originaux en Normandie, en Sicile et en Russie. L'âge viking prit fin à la suite de l'affirmation en Scandinavie de pouvoirs monarchiques centralisateurs et à leurs conversions au christianisme.
« On appelle Viking (Víkingr, en vieux norrois) un commerçant de longue date, remarquablement équipé pour cette activité, que la conjoncture a amené à se transformer en pillard ou en guerrier, là où c’était possible, lorsque c’était pratiquable, mais qui demeurera toujours quelqu’un d’appliqué à afla sér fjár (« acquérir des richesses »). »

— Régis Boyer, Les Vikings.

Au sens large, le terme « viking » désigne parfois l’ensemble des Scandinaves de la période caractérisée par le phénomène viking. Les peuples en contact avec les Vikings leur ont donné différents noms : Normands pour les Francs, Danois pour les Anglais, Rus pour les Slaves, les Arabes et les Byzantins. Ils étaient parfois aussi qualifiés de « païens » ou d’« étrangers ». Varègue est le nom donné aux Vikings exerçant sur la route de l’Est (En Russie).

Ils envahirent et finalement s’établirent sur des terres éloignées de leurs pays (voir chapitre Causes hypothétiques du phénomène ci-dessous). Leurs expéditions audacieuses, les strandhögg, par voie terrestre ou maritime, ont eu un impact sur l’histoire de l’Europe et de la proche Asie. Profitant de leur inactivité liée aux longs hivers scandinaves et de la faiblesse du système de défense côtier, ils établirent de nombreux « comptoirs », nommés « vicus » par les peuples latins, notamment sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord ou en Russie, du VIIIe au XIe siècle. Bien qu’ils se soient également installés aussi bien en Irlande, où ils ont fondé la plupart des villes (sauf Dublin), qu’en Grande-Bretagne (cf. Royaume viking d'York), c’est en Normandie et en Russie que leur entreprise a le mieux réussi, puisqu'ils sont à l'origine de puissants États. Navigateurs hors pair, les Vikings furent d’abord des commerçants au long cours.

Leurs bateaux, avec un faible tirant d’eau (parfois augmenté par un lest de pierres) et une proue relevée, naviguaient aussi bien à la voile qu’à la rame. Le terme utilisé en français est drakkar, dérivé du mot drekar qui signifie « dragons » et désigne originellement les figures de proues ; ce terme fut créé en 1839 par Auguste Jal (1795-1873), alors officier français attaché au ministère de la Marine sous la monarchie de Juillet ; il s’agit d’un barbarisme sans doute pour marquer les esprits ; les norvégiens actuels utilisent le terme de « langskip ». Embarqués à bord, les Vikings menaient des raids d’une redoutable efficacité, remontant à l’intérieur des terres par les fleuves ou grâce à des chevaux volés.
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Représentation de Vikings datant du IXe ou du Xe siècle.
Le mot « viking » désigne le guerrier, explorateur (littéralement « pillard » en norrois) d’origine scandinave. Le terme est d’utilisation assez récente (XVIIIe siècle et XIXe siècle) hors du monde scandinave. Son étymologie est très discutée. Il vient probablement soit :

des termes vik, la « baie », l’« anse » (que l’on retrouve dans Reykjavík), et ing « en provenance de »,
du terme vicus / wik qui désignait, durant le haut Moyen Âge, les agglomérations marchandes,
de la manière de vivre des gens du Viken, dans la baie d’Oslo,
du substantif scandinave vig signifiant « combat ».
Les utilisations connues les plus anciennes proviennent de textes anglo-saxons du VIIe siècle, avec la mention de divers termes (uuicingsceadan, uuicingsceadae, saewicingas, floteman) qui se rapportent tous aux activités maritimes, et notamment à la piraterie.

Les textes scandinaves contemporains à la période viking font, quant à eux, la distinction entre un terme féminin, víking, qui désigne l’activité (fara í víkingu, « ceux qui partent en expédition ») et un terme masculin, víkingr ou vikingar, qui renvoie aux Vikings en tant que personnes.

Hors du monde scandinave, les chroniques franques ou anglo-saxonnes utilisent plus fréquemment les termes « Normands », « Danois » ou « païens » pour désigner les Vikings, tandis que les Irlandais parlent plus simplement d’« étrangers » (gall). Le toponyme Donegal ferait référence aux Vikings danois, c'est-à-dire les « étrangers noirs » et celui de Fingal aux Vikings norvégiens, c'est-à-dire les « étrangers blancs ». Mais cette distinction entre Vikings noirs et Vikings blancs empruntée à Lucien Musset serait la conséquence d'une mauvaise traduction, d'autant que cette distinction n'a pas de raison d'être, la proportion du type au cheveux clairs étant à peu près semblable au Danemark et en Norvège. Donegal n'a donc probablement pas cette signification, mais celle de « forts des étrangers » dún an gall, 'noir' se disant dub. De la même manière, Finegal ne vient pas de finn gall ou fionn gall « étrangers (aux cheveux) blonds » mais plutôt de fine gall, tribu des étrangers. En Orient, ils sont appelés « Rus » ou « Varègues ». Chez les Arabes les Madjus, bab el Madju désignant « la porte des païens » (détroit de Gibraltar).

Selon Pierre Bauduin (2004), la connotation du terme serait plutôt positive dans les inscriptions runiques et négatives dans les poèmes scaldiques.

Les écrits norrois de cette époque se bornant à quelques épitaphes runiques, l’analyse des historiens se fonde essentiellement sur les témoignages des victimes, souvent largement postérieurs aux événements, influencés et déformés. L’archéologie apporte cependant des éclaircissements déterminants.
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Le baptême forcé des Saxons par Charlemagne.
« La chute de l’arbre sacré : L’Irminsul a la forme d’un tronc d’arbre et symbolise la colonne cosmique qui soutient la voûte céleste. Lors de la campagne de 772, Charlemagne le fait abattre solennellement afin de “chasser le diable” de Saxe. » Bruno Dumézil.

« La destruction du célèbre sanctuaire païen d’Irminsul n’eut pour effet que de les inciter à se venger en brûlant les édifices religieux en Hesse».

Charlemagne, profondément religieux, convaincu que Dieu avait confié au peuple franc et à son souverain la tâche de répandre et de défendre la foi chrétienne, passa sa vie à combattre tous les païens d’Europe. Par le fer et le sang, il réussit à établir un empire chrétien sur la majeure partie de l’Europe occidentale. Particulièrement, le peuple qui occupait le nord de la Germanie à la frontière du Danemark, fut victime d’épouvantables massacres. (Alain Decaux, André Castelot) Le roi franc employa la force et la terreur « le baptême et la conversion ou la mort ». Le crime le plus marquant pour tout le monde païen fut sans doute le massacre de Verden en 782, les Francs décapitèrent 4 500 personnes, déportèrent 12 000 femmes et enfants parce qu'ils refusaient le baptême. En 785 probablement, Charlemagne instaura en Saxe le capitulaire De partibus Saxoniæ.

Le chef des Saxons Widukind résista très longtemps et se réfugia à plusieurs reprises chez ses voisins nordiques (Danois) et se mit sous la protection de Sigfred « roi des Danois », puis il bénéficia de la protection du roi viking Godfred, son parent le successeur de Sigfred. La légende de Siegfried est probablement tirée de cet évènement entre Vikings et Saxons. Les Saxons et les Danois étaient très proches, ils avaient les mêmes croyances, la même culture, ils firent cause commune pour résister à l’empire chrétien. Widukind devint le parent de Godfred en épousant la princesse viking Geva de Vestfold, fille d’Oystein (Eystein) Ier de Vestfold (Westfold, Norvège).

Parmi les causes ayant provoqué le phénomène viking, le traumatisme des massacres de Charlemagne qui voulait imposer sa foi par d’extrêmes violences, marqua profondément les Païens et notamment les Scandinaves qui voulurent se venger. Le professeur Rudolf Simek confirme la pertinence de cet argument religieux : « Une des causes de l’émergence de l’âge viking peut avoir été la progression du christianisme ». « Ce n’est pas un hasard si le début de l’activité viking s’est produit sous le règne de Charlemagne. La menace militaire franque, soumission des Frisons et des Saxons, à la frontière du Danemark, aurait « provoqué un changement soudain de l’attitude des Scandinaves. La montée du christianisme constituait une menace en soi. En conséquence il apparaît moins surprenant que le premier raid « officiel » viking se soit porté sur l’ile de Lindisfarne, et qu’il ait visé un monastère, à l’évidence le protagoniste sans défense de la nouvelle foi, qui constituait une menace politique et idéologique pour la Scandinavie». Alain Decaux et André Castelot parlent de «complications de haine de religion » entre les Vikings et les Chrétiens, ce qui expliquerait selon eux que ce soient principalement les églises, les cloîtres et les autres édifices sacrés avec leurs habitants les nonnes, les moines et les prêtres qui étaient l’objet de la fureur, des insultes et des outrages des Normands encore païens et leur haine du christianisme.

En l’an 882 les Vikings ne se contentèrent pas de piller le tombeau de Charlemagne à Aix-la-Chapelle, ils profanèrent la sépulture et la dépouille du grand Empereur de la chrétienté. Les témoignages des clercs chrétiens précisaient que les Vikings non contents de voler les biens de l’Église, piétinaient et s’acharnaient sur les reliques sacrées, insultaient et outrageaient, mus par une véritable haine à l'encontre de la religion chrétienne. Les historiens voient dans ces sacrilèges des représailles à la christianisation forcée et les menaces contre le paganisme et les Scandinaves « Après les violences en Saxe contre le paganisme, Charlemagne menaçait le Danemark d’une christianisation par le fer et le feu ». Ils soulignent que la conquête de la Saxe par Charlemagne coïncide avec les premiers raids vikings. « Les sources franques mentionnent des hostilités à la frontière danoise entre l’empire carolingien et les danois » L'historien Pierre Bauduin explique que « la crainte inspirée par la conquête du pays et la brutale soumission de ses habitants eut sans doute sa part dans le mouvement d'expansion viking ». Hypothèse déjà formulée par Lucien Musset.

La résistance à la christianisation forcée ne fut pas anodine et explique en partie le phénomène viking, bon nombre d’entre eux se rebellaient contre la puissante Eglise qui voulait imposer sa religion. Tous les premiers raids vikings visaient les édifices chrétiens et pas seulement pour leurs richesses, tous n’en détenaient pas. Les Francs cherchaient à convertir par la force tous les païens, les Scandinaves compris. L’historien François-Xavier Dillmann cite Montesquieu dans De l'esprit des lois , « Ils attribuoient aux ecclésiastiques la destruction de leurs idoles, et toutes les violences de Charlemagne, qui les avoient obligés les uns après les autres à se réfugier dans le nord. C’étoient des haines que quarante ou cinquante années n’avoient pu leur faire oublier ».

Les Vikings Danois attaquèrent, les Abodrites, un peuple allié de Charlemagne. Ils renforcèrent le Danevirke pour se protéger de l’empire chrétien qui les menaçait à leurs frontières, puis vers 810, 200 navires vikings se lancèrent sur la Frise.

L’aspect le plus caractéristique du règne de Charlemagne est d’avoir mis l’Eglise à son service en associant les évêques et les abbés à l’administration de l’empire chrétien. Charlemagne - très pieux fonde de nombreux monastères qu’il dote richement - impose sa foi aux peuples conquis et veille à l’éducation des clercs. » Il instaure un véritable pouvoir religieux contrôlant l’État et l’armée au service de la Foi Chrétienne .
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#1404 Message par saintluc »

2è partie




Au VIIe siècle, les Arabes perturbent le commerce en Méditerranée. En Europe, cela entraîne le développement de nouvelles voies commerciales vers le nord. Les marchands occidentaux y trouvent des fourrures, du bois, de l'ambre et de l'ivoire et échangent avec les Scandinaves du vin, de l'argent et des armes. Les comptoirs de Birka en Suède, de Hedeby et de Ribe sur les côtes du Jutland se développent. Les Scandinaves qui acceptent la « prima signatio » (Petit baptême chrétien) sont autorisés à commercer comme par le passé. Les Scandinaves commerçaient au moins depuis l’époque romaine, ils avaient coutume de s’installer à la belle saison dans des Vicus, ils connaissaient donc parfaitement le reste de l’Europe depuis fort longtemps. Leurs comptoirs commerciaux ont servi à « faire du renseignement» pour les futurs raids. Selon l'historien Stéphane Lebecq, « le commerce a pavé la voie aux raids vikings ».

Charlemagne a tenté à maintes reprises des offensives contre le Danemark mais sans résultats. Il provoqua une réaction et c’est sous son règne qu’eurent lieu les premiers raids Vikings. L’empire Franc était très puissant et a pu résister aux attaques vikings. L’empire carolingien entame un long déclin après la mort de Charlemagne. Les Vikings profitent des faiblesses de ce vaste empire qui commence à se morceler, il est mal défendu et souvent en proie à des guerres internes. Commerçants, certains Scandinaves se transforment occasionnellement en pillards. Pour le linguiste Régis Boyer, ce phénomène est renforcé par le mercenariat : les Carolingiens, seigneurs ou souverains, utilisaient les Vikings comme mercenaires lors de leurs guerres internes, ou comme alliés occasionnels. Installés sur l'embouchures de l'Escaut, ils sont, par exemple, les alliés du Comte Herbert de Vermandois pour dévaster le Tournaisis [Annales de Tournai - Archives Communales de Tournai] Cette lecture est cependant discutable. En Grande-Bretagne, les historiens constatent que ce sont les Vikings qui manipulent les souverains indigènes, surnommés Puppet-kings ; il serait étonnant que ceux qui dominent le jeu politique en Grande-Bretagne se contentent d'être des pions en Francie. Les faits semblent d'ailleurs suggérer que les Francs ont eu quelques difficultés à « contrôler leurs mercenaires ».
Les raids vikings commencent au VIIIe siècle, à cette époque, la Scandinavie est constituée d’une multitude de petits royaumes. La volonté d’établir des grands royaumes centralisateurs dans les pays Scandinaves n’apparaît qu’avec la christianisation. Des Princes par la conversion au christianisme bénéficient d'alliances chrétiennes, pour accéder au pouvoir.

Au IXe siècle, le Danemark et dans une moindre mesure la Norvège connaissent une multitude de conflits internes liés à l'opposition entre les jarls et aux crises de succession. Le roi du Danemark peine à s'imposer aux différents clans et à sa famille même. Les raids en Europe financeraient les guerres entre aristocrates et augmenteraient le prestige des candidats au pouvoir.

Un hypothétique réchauffement climatique autour du Xe siècle aurait amplifié les raids vikings. Cela aurait entraîné la croissance des productions agricoles, et du coup, une hausse démographique. Les raids vikings auraient été un moyen de réponse à une faim de terre. Les historiens pensent que cet argument concerne au plus l'ouest de la Norvège. Au contraire pour l’historien François Neveux « On peut affirmer que l’argument de la surpopulation est aujourd’hui largement discrédité par les découvertes archéologiques ». L'archéologie rurale scandinave a révélé que les terres cultivées étaient moins étendues à l'époque viking qu'au début de notre ère. On pourrait en déduire que la surpopulation ne semble donc pas avoir affecté la Scandinavie au VIIIe ou IXe siècle, mais il s'agirait d'une conclusion rapide : pour réduire la pression démographique, les Scandinaves pourraient avoir préféré conquérir des meilleures terres dans le sud plutôt que défricher des terres ingrates, gelées 6 mois par an.[réf. nécessaire]. Mais le réchauffement climatique n’explique pas la cause des raids vikings puisque il ne commence qu’aux environs du Xe siècle et les premiers raids datent du VIIIe siècle. L'invention du drakkar, navire fin, léger et robuste, a permis ces expéditions lointaines. Mais le manque de terre est maintenant écarté par l’archéologie.

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L'origine géographique des Vikings aurait déterminé, dit-on, la direction de leur expansion. Les Varègues (Suèdois) se seraient dirigés vers l'est, autour de la Baltique et en Russie. Les "Norvégiens" auraient concentré leur raids sur les îles Britanniques tandis que les Danois se seraient répandus autour de la Mer du Nord, de la Manche et sur les côtes atlantiques de la Gaule. Toutefois, toute sectorisation trop rigoureuse serait néanmoins à bannir. Les bandes vikings mêlent parfois Danois et Norvégiens et certaines régions comme l'Irlande ou l'Angleterre sont disputées entre ces deux peuples. On voit aussi Harald III de Norvège et les autres survivants de la Bataille de Stiklestad s'exiler à Kiev puis Constantinople où ils constituent la garde varègue.

Les Vikings originaires de l’actuelle Suède, bientôt nommés « Varègues », étendent leur domination à l’Est de la Mer Baltique. Vivant du commerce, de la piraterie et du pillage, et s’offrant comme mercenaires, ils écument le réseau fluvial et lacustre des futures Ukraine et Russie (avec leurs "Drakkars" à faible tirant d'eau), leur but ultime étant d'atteindre Constantinople. Certains Varègues y parviennent, descendant le Dniepr puis traversant la Mer Noire. En 838, ils se présentent devant la capitale de l'Empire byzantin. Plus tard, l'empereur en recrute pour composer sa garde personnelle. D'autres Varègues empruntent une route plus longue : ils suivent la Volga, naviguent sur la Mer Caspienne, passent par Bagdad pour rejoindre Constantinople. Dans les années 1040, une expédition varègue dirigée par Ingvar atteint même l’Afghanistan.

Les "Suédois" arrivent dans la future Russie à l'invitation des tribus slaves et finnoises, incapables de se gouverner. Ils établissent plusieurs comptoirs et fondent un État autour de Novgorod puis un second autour de Kiev. L'union de ces deux parties forme l'embryon de la Russie, le pays des Rus. Rus étant le nom que les Slaves, les Grecs et les Arabes de l'époque donnent aux Vikings.

Les Danois organisent des expéditions massives, souvent sous le commandement de rois ou de chefs influents. Ils orientent leurs conquêtes et leurs pillages le long des côtes de la mer du Nord, de la Manche et de l'océan Atlantique. Leur raids commencent dès la fin du VIIIe siècle mais s'intensifient après la mort de Charlemagne (814) et la déliquescence de son empire. À l'évidence, les Scandinaves profitent de cette faiblesse politique. Ils sont également poussées au pillage par leurs guerres internes et les Danois partent en raid sans doute pour financer leurs conflits au Danemark et pour s’auréoler du prestige du conquérant.

Morcelée en multiples royaumes, l'Angleterre est particulièrement touchée. L’Humber et la Tamise constituaient des voies de pénétration privilégiées pour les navires vikings. Entre 875 et 879, les Danois battirent les souverains locaux du nord-est de l'Angleterre et fondèrent une sorte de royaume autour de York. Ce territoire s'agrandit aux dépens des rois anglo-saxons jusqu'à recouvrir la Northumbrie, l'Est-Anglie, les Cinq Bourgs (Stamford, Leicester, Derby, Nottingham et Lincoln) et les Midlands du Sud-Est. Alfred le Grand, roi du Wessex, arrêta cette expansion et reconnut en 886 le royaume viking qui prit progressivement le nom de Danelaw, « le pays sous la loi danoise ». En tant qu'État indépendant, le Danelaw survécut jusqu'en 954, assez longtemps pour que cette partie de l'Angleterre connut une imprégnation de la langue scandinave. La densité des toponymes en -by, -beck, -fell, -thwaite, -thorp et -toft l'atteste. Certains mots anglais d'aujourd'hui comme egg ou law proviennent du vieux norrois.

La Gaule présentait aussi une façade maritime très ouverte ; les Vikings empruntèrent régulièrement la Seine, la Loire, la Garonne et les petits fleuves côtiers. Les chroniques des monastères nous apprennent que la Seine charria des flottes scandinaves en 841, en 845, en 851, en 852 et en 856. Ensuite, les envahisseurs choisirent d'hiverner sur une île fluviale.

Les Vikings envahissant la Gaule reçurent le nom de « Normands » avant de s’établir durablement dans la région qui porte aujourd’hui le nom de Normandie. Dans la Bretagne voisine, les envahisseurs trouvent un terrain favorable à leur expansion. Dans un premier temps parce que le roi breton Erispoë ne dédaigne pas l'alliance des Vikings dans son combat contre les Francs. Dans un second temps, parce que les guerres de succession à la tête de la Bretagne favorise l'emploi de Scandinaves comme mercenaires puis leur installation. A partir de 919, les Vikings deviennent les maîtres de la Bretagne, plus précisément de la région autour de Nantes. Ces Normands de la Loire sont chassés par Alain Barbetorte, petit-fils du dernier roi des Bretons, entre 936 et 939. La Bretagne a failli devenir une seconde Normandie.
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Expansion viking du VIIIe au XIe siècle
Moins bien organisés que leurs voisins danois, les Vikings originaires des côtes occidentales de la Scandinavie (l’actuelle Norvège) formaient des groupes d'individus isolés qui s'attaquèrent à l'Occident dans un but de pillage mais aussi de colonisation. Ils recherchaient en effet des terres agro-pastorales. Leur aire d'expansion recouvre l’Écosse, l’Irlande, le nord-est de l'Angleterre ainsi que les petites îles plus septentrionales comme les îles Féroé, les Orcades, les Hébrides ou les Shetlands. L'Irlande constituait une proie de premier choix pour les envahisseurs : riche de ses prestigieux monastères, l'île était divisée en sept "royaumes" qui ne cessaient de se faire la guerre. Vers 840, le Norvégien Turgeis[88] amorça la conquête du pays. Conquête rendue difficile par l'intervention des Danois du Danelaw. Preuve des rapports conflictuels qui pouvaient exister entre les Vikings. L'apport scandinave en Irlande est en tout cas indéniable puisqu'ils sont notamment à l'origine des villes de Wexford, Waterford, Cork et Limerick.

Des îles Britanniques, les Norvégiens se lancèrent à l'attaque des côtes occidentales de la Gaule et de la péninsule ibérique. D'autres gagnèrent l’Islande. Sur cette île proche du cercle polaire arctique, le but n'était pas de razzier mais bien de coloniser. Arrivés en 870, les premiers colons, des Norvégiens mais aussi des Irlandais et autres Celtes, construisent des fermes. Ils cultivent la terre, élèvent des ovins, des bovins ou des chevaux ou chassent les mammifères marins. L'historien Régis Boyer estime que c'est sur cette île isolée que s'exprima le « génie viking ». Les colons formèrent une société originale, dominée non pas par un roi ou un jarl mais par une assemblée, l'Althing. D'Islande, provient une précieuse partie de la littérature scandinave, au premier chef les sagas et les Eddas (poèmes).

Remarquables navigateurs, les Vikings s'aventurèrent très loin de leur patrie en procédant par bonds. D'Angleterre ou de France, certains assaillirent la péninsule ibérique. En 844, Séville et Cadix alors aux mains des Maures furent ravagées par une flotte remontant le Guadalquivir. Les Vikings pénétrèrent en Méditerranée par le détroit de Gibraltar. En 859-860, ils atteignirent le port de Luni près de Pise.

Selon le Livre des Islandais, des Vikings commandés par Erik le Rouge partirent en 982 ou 983 d'Islande et mirent le cap vers l'ouest. Après quelques jours de navigation, ils rencontrèrent l'immense masse du Groenland. L'île parut si attirante (le climat était sûrement à l'époque plus favorable) qu'Erik y revint deux ans plus tard afin de coloniser les lieux. L'archéologie a retrouvé une ferme qui atteste de l'occupation viking sous ces hautes latitudes dès la fin du Xe siècle.

Les Vikings auraient aussi mis les pieds en Amérique, et ce bien avant Christophe Colomb. En effet, plusieurs sagas, en particulier la Saga des Groenlandais et la Saga d'Erik le Rouge, racontent l'exploration d'une région appelée Vinland par des groupes vikings en l'an 1000. Or dès le XIXe siècle, des érudits émirent l'idée que ce Vinland était en Amérique du Nord. En 1960, les archéologues norvégiens Helge et Anne Stine Ingstad découvrirent au nord de Terre-Neuve les ruines d'un campement qui se révéla d'origine viking. D'après les analyses du carbone 14, ce site de L'Anse aux Meadows datait entre 980 et 1020. Il constituerait la preuve que les premiers Européens à débarquer en Amérique étaient des Vikings. Toutefois, cette découverte archéologique ne fait pas encore l'unanimité chez les scientifiques .On reste dans le domaine de la supposition , d'autant plus qu'appeler 'Vinland' (le pays du vin ) un endroit où jamais une vigne n'a poussé ( à cause du climat froid et humide) laisse perplexe.
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#1405 Message par saintluc »

3è et dernière partie


753 : Fondation de la première colonie suédoise en Russie, près de la future Saint-Pétersbourg : « Aldeigjuborg » (aujourd’hui Staraya Ladoga).
789 : Premier raid connu. Il a lieu sur l’île de Portland au sud de l’Angleterre.
793 : Attaque du monastère de Lindisfarne dans le nord de l'Angleterre. Grand émoi en Occident.
795 : Les Vikings atteignent l’Irlande. Les Vikings, installés sur la côte nord de l'Espagne combattent aux côtés du roi asturien contre les Sarrasins.
799 : Première mention d'une flotte scandinave sur la côte d’Aquitaine. En réponse, Charlemagne fait tenir en alerte permanente des navires d’intervention dans tous les ports de la côte atlantique. Cette mesure coûteuse n’est pas maintenue après sa mort.
802 : Les Vikings s’emparent des Orcades, Shetland et Hébrides.
808 : Fondation d'Hedeby à la base de la péninsule du Jutland.
810 : Louis le Pieux, encore roi d'Aquitaine, fait fortifier l'embouchure de la Charente.
813 : L’île de Bouin est pillée et incendiée par les Vikings.
816 : Des Scandinaves combattent aux côtés du roi de Pampelune contre les Sarrasins.
820 : Attaque victorieuse des Vikings de Norvège contre l’Irlande, ils s’y installent ainsi qu’à l’île de Man. Tentatives avortées de débarquement en Flandre et en Baie de Seine.
833 : Lothaire Ier, qui vient de renverser son père, Louis le Pieux, fait appel à des mercenaires danois.
834 : Première attaque menée dans l'Empire carolingien contre Dorestad. Début de la première vague d'invasions.
835 : Les Vikings prennent Dorestad sur le Rhin, Anvers sur l'Escaut et Witla sur la Meuse, les principales places commerciales franques. Ils prennent position à l'embouchure de la Tamise. Pépin Ier d'Aquitaine, incapable de contrer les Scandinaves, ordonne l'évacuation des îles d'Aquitaine (Noirmoutier, Ré, Oléron).
839 : Des Varègues atteignent Constantinople via les fleuves et lacs russes.
841 : Première remontée de la Seine. Pillage de Rouen ; destruction des abbayes de Jumièges et Saint-Wandrille ; les Vikings danois sont sur l’île de Walcheren à l’embouchure de l’Escaut et aussi dans le Lindsey, l’Est-Anglie et le Kent en Angleterre.
842 : Pillage de Quentovic, principal port de commerce franc à destination de la Grande-Bretagne.
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843 : Les Vikings prennent et désarment Nantes, principal port sur la Loire, puis s'installent à Noirmoutier.
844 : Pour la première fois, une flotte viking remonte la Garonne. Agen, place forte gasconne est prise. Ils atteignent Toulouse. Un 1er raid viking sur La Corogne puis sur Séville en Espagne est repoussé par Ramire Ier et par 'Abd al-Rahman II.
845 : Premier raid contre Paris par Ragnar Lodbrok ; premier tribut versé par Charles le Chauve ; Saintes en Charente tombe entre les mains des Vikings.
848 : Bordeaux, capitale d'Aquitaine, tombe entre les mains des Vikings.
849 : Les Vikings prennent Périgueux.
850 : Auch, dernier bastion gascon, tombe aux mains des Vikings. La Gascogne est sous le complet contrôle des Scandinaves. Première fortification sur un fleuve franc sur l'île d'Oissel, près de Rouen (attestée comme Thorholmus « île de Thor » en 1030 dans une charte de Robert le Magnifique).
851 : Les Vikings créent des camps retranchés à Jeufosse sur la Seine, à Bièce et à Saint-Florent-le-Vieil sur la Loire.
855 : Les Vikings lancent une offensive générale contre la Francie occidentale. Ils reprennent Bordeaux.
856 : Paris tombe pour la deuxième fois. Son vainqueur est Björn, fils de Ragnar. Les Vikings, partis de Saintonge à cheval, atteignent et prennent Clermont en plein cœur du Massif central.
858 : Après avoir laminé la Francie occidentale, Björn se rend à Verberie et fait "sa soumission". Silence des annales sur la contrepartie qu'il obtient. Les Danois, partis de Gascogne, capturent le roi de Pampelune et le retiennent prisonnier pendant un an.
859-860 : Deux flottes vikings contournent la péninsule ibérique. Elles attaquent : La Corogne, Porto, Lisbonne (13 jours de pillage), Séville, Cordoue, Cadix (858) puis les Vikings passent le détroit de Gibraltar et pénètrent en Méditerranée. Pillage d'Algésiras, Malaga, Alméria, Aguilas, de Nacor en Afrique et des îles Baléares (859). Hivernage en Camargue. Remontée du Rhône jusqu'à Valence puis l'Isère jusqu'à Romans (860). Les envahisseurs sont arrêtés par le comte Girard.
860 : Première attaque viking contre Constantinople
861 : Les Vikings danois s’emparent temporairement de Winchester, la capitale du roi Aetelbert de Wessex ; troisième prise de Paris par Sygtrygg qui occupe Oissel depuis 855.
862 : Les Vikings suédois sous Riourik (Rörek) s’emparent de Novgorod ; fondation du premier État russe par les Varègues. Les Vikings quittent enfin la Seine. Charles le Chauve peut enfin construire un pont à Pîtres.
864 : Pépin II d'Aquitaine, rebelle et allié des Danois, est capturé par les Francs sur la Loire.
866 : Hastein tue Robert le Fort et Rannoux de Poitiers à la Brissarthe. Fin de la première vague d'invasion en Francie occidentale. Hastein reste sur la Loire.
867 : Les troupes Vikings se détournent de la France et débarquent en Grande-Bretagne.
868 : Charles le Chauve reprend possession de l'Aquitaine : il fortifie Saintes, Angoulême, Périgueux et Agen sur la rive droite.
870 : Ingólfr Arnarson est le premier colon "norvégien" d’Islande. Trois ans plus tard environ, il se fixe sur le site de Reykjavik.
876 : Fondation du royaume viking de York dans le nord-est de l'Angleterre.
877 : Mort de Charles II le Chauve. Début de la deuxième vague d'invasions en France.
878 : Bataille d'Edington. Le roi de Wessex Alfred le Grand réussit à contenir la poussée danoise.
879 : La Grande Armée venue d'Angleterre débarque près de Boulogne et commence à ravager le Nord de la Neustrie.
881 : Victoire de Louis III contre les Vikings à Saucourt-en-Vimeu. Raids sur la Meuse. Les villes de Liège et d'Aix-la-Chapelle sont pillées et incendiées.
885 : Reprise de Londres par Alfred le Grand.
885-887 : Après avoir remonté la Seine, les Vikings entreprennent le cinquième siège de Paris. Le comte Eudes, ancêtre des Capétiens, leur résiste pendant 90 jours. L'empereur Charles le Gros s'en débarrasse en leur payant un tribut de 700 livres.
886-889 : Razzias des Scandinaves jusqu'aux confins de la Bourgogne avant d'être vaincus par Richard le Justicier.
892 : Après treize années de ravages, la "Grande Armée" se retire.
900 ou 901 : Gunnbjorn aperçoit le Groenland.
911 : Charles le Simple signe le Traité de Saint-Clair-sur-Epte qui concède des territoires autour de la Basse-Seine à Hrólfr (Rollon). C'est la naissance de la Normandie.
Les Vikings de cette région sont dès lors nommés Normands par les historiens.
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913 : Le pillage de l'abbaye de Landévennec marque le début de l'invasion de la Bretagne par les Danois.
919 : Prise de Nantes par Rögnvaldr (Ragenold) ; Les Vikings s'installent durablement autour de l'estuaire de la Loire de 919 à 937 : sur l'ile Bothie, à Nantes et à La Roche-Bernard[107], mais seront tenus en échec à Guérande[108].
937, Après avoir vaincu les Danois, les Écossais et les Gallois à Brunanbuhr, le roi anglo-saxon Athelstan se proclame « roi de toute la Grande-Bretagne ».
939 : Expulsion des Vikings de la Bretagne.
971 : Les Vikings sont battus par la flotte du Calife de Cordoue Al-Hakam II à l’embouchure du Guadalquivir.
980 : L’empereur byzantin Basile II fonde la garde varangienne (son armée privée de Vikings).
982 ou 983 : Les Danois de Gascogne vaincus à la bataille de Taller sont repoussés ou se soumettent. Fin de la domination danoise. "La plus longue occupation (ou domination) d'un territoire français par les Danois" selon Renée Mussot-Goulard[réf. nécessaire]. Erik le Rouge aborde le Groenland, il s’y installe quelques années plus tard.
985 : Harald à la Dent Bleue unifie le Danemark.
986 : Bjarni Herjólfsson aurait aperçu la côte du continent américain selon les sagas.
1000 : Leif Erikson aurait découvert Terre-Neuve. Il serait donc le premier Européen à mettre le pied en Amérique.
1002 : 13 novembre « massacre de la Saint-Brice » par le roi anglo-saxon Ethelred II. Reprise des raids vikings sur l'Angleterre.
1013 : Les Vikings danois sous le roi Sven Ier terminent la conquête de l’Angleterre ; Raid dans l’estuaire de la Loire par Olaf Haraldson (futur Saint Olaf).
1014 : Bataille de Clontarf en Irlande. Victoire de Brian Boru. Fin des invasions vikings en Irlande. Rapprochement entre natifs et Vikings ; expédition du roi Olaf contre la Galice et capture de l’évêque de Tuy.
1015 : Olaf Haraldson unifie la Norvège
1017 : Dernier raid viking sur le royaume franc. Les Vikings débarquent sur les côtes du Poitou à Saint-Michel-en-l'Herm.
1035 : L'empire de Cnut le Grand qui réunissait la Norvège, le Danemark et l'Angleterre se disloque.
1066 : Harald III de Norvège à la tête de 300 navires et 9 000 hommes tente d’envahir l’Angleterre mais est défait à la bataille de Stamford Bridge. Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, envahit à son tour l'île et défait le roi Harold à la bataille de Hastings. Il devient roi d'Angleterre.
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#1406 Message par saintluc »

68
9 juin
Mort de Néron
Déclaré ennemi public par le sénat, Néron fuit Rome et, plutôt que de se suicider, choisit de se faire tuer par un affranchi. L'empereur romain avait sombré dans la folie et la cruauté. Il avait fait assassiner tous ses ennemis politiques, mais aussi sa mère, Agrippine, son frère, Britannicus, et avait tué sa femme, Octavie. Des mouvements de révolte avaient alors éclaté dans l'Empire et le sénat avait désigné Galba, le gouverneur de l'Espagne Tarraconaise, comme le nouvel empereur romain.
Voir aussi : Assassinat - Histoire de Rome - Néron - Histoire de la Rome antique



1660
9 juin
Louis XIV épouse Marie-Thérèse
Le roi de France Louis XIV et l'infante d'Autriche Marie-Thérèse, tous deux âgés de 21 ans, se marient à Saint-Jean-de-Luz (Aquitaine). Cette union scelle la paix signée dans les Pyrénées, sept mois plus tôt, qui mit fin à l'interminable guerre qui opposait la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourg. En 1667, parce que l'Espagne n'a toujours pas payé la dot, Louis XIV revendiquera ses droits sur la succession espagnole, entraînant la guerre de Dévolution (1667-1668).
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Louis XIV - Marie-Thérèse - Histoire des Bourbons



1793
9 juin
Les Vendéens prennent Saumur
L’armée Vendéenne s’empare de Saumur et décide alors de traverser la Loire. Jusqu’ici, la progression des "Blancs" avait eu pour limite nord le fleuve tandis qu’elle avait progressé au sud jusqu’à Fontenay-le-Comte. Les chefs hésitent alors : doivent-ils remonter la Loire jusqu’à Tours puis marcher sur Paris, ou doivent-ils étendre leur contrôle sur l’Ouest. Jugée plus raisonnable, la décision de marcher sur Nantes est prise. Angers tombera sans poser trop de difficultés, mais Nantes résistera fermement aux Vendéens.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre de Vendée - Histoire de Nantes - Angers - Histoire de la Révolution



1815
9 juin
Fin du Congrès de Vienne
Entre octobre 1814 et juin 1815, au congrès de Vienne, les puissances européennes victorieuses de Napoléon Ier, redessinent la carte de l'Europe en annulant la plus grande partie des transformations géopolitiques provoquées par les guerres révolutionnaires et napoléoniennes. Ce congrès consacre la défaite de la France, dont les frontières sont ramené à celles de 1792 et pose les bases d'un précaire équilibre européen. Une nouvelle Confédération germanique composée de 39 Etats est créée et l'Angleterre agrandit considérablement son empire colonial.
Voir aussi : Napoléon - Dossier histoire de la Restauration - Traité - Histoire du Congrès de Vienne - Histoire des Traités



1934
9 juin
Donald Duck débute
Donald Duck fait son apparition aux Etats-Unis dans un dessin animé de Walt Disney, titré "The Wise Little Hen" (La petite poule avisée) et s'impose rapidement dans l'univers de la bande dessinée. Deux mois plus tard, Donald fera la connaissance de Mickey dans un autre dessin animé "Orphan's benefit". En France, le canard grincheux fera son apparition dans "Le journal de Mickey" en avril 1935.
Voir aussi : Disney - Mickey - Donald - Histoire des Dessins animés



1944
9 juin
Tulle, ville martyre
La 2ème division blindée SS Das Reich quadrille la ville de Tulle (Corrèze) et arrête tous les hommes valides, sous prétexte de contrôle de papier. 99 d'entre eux seront pendus et 149 envoyés au camp de Dachau (101 y perdront la vie), en représailles des attaques de maquisards. Le lendemain, la même division, qui remonte vers la Normandie où vient d'avoir lieu le débarquement des Alliés, prendra le chemin d'Oradour-sur-Glane.
Voir aussi : Dossier histoire du massacre d'Oradour-sur-Glane - SS - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1998
9 juin
Cérémonie d'ouverture du Mondial 98
Le coup d'envoi de la Coupe du Monde de football, qui se déroulera en France du 10 juin au 12 juillet et à laquelle participeront 32 pays, a lieu la veille de la première rencontre. Pour l'occasion, les Champs-Elysées ont été transformés en un gigantesque lieu de jeu et de fête, avec quatre défilés de géants convergeant vers la place de la Concorde. La nuit du 12 juillet, après la victoire des Bleus, les Champs-Elysées et toutes les villes de France seront de nouveau en fête.
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Histoire du Football



2002
9 juin
Albert Costa remporte les Internationaux de France de Roland Garros
Finale espagnole à Roland Garros : Albert Costa bat Juan-Carlos Ferrero, le futur champion 2003. Quatre sets auront permis à Costa d’arracher la victoire 6/1-6/0-4/6-6/3.
Voir aussi : Victoire - Histoire du Tournoi de Roland Garros - Histoire du Tennis


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1407 Message par saintluc »

La bataille de Saumur se déroula lors de la guerre de Vendée.
Vers le début du mois de juin 1793, les généraux vendéens constatant la concentration des forces républicaines dans les environs de Saumur et de Thouars devinèrent qu'une offensive était imminente. Le plan de campagne, mis au point par Berthier et approuvé par le général en chef Biron prévoyait de lancer quatre colonnes de 10 000 hommes qui partiraient depuis Les Ponts-de-Cé, Saumur, Chinon et Niort.

Aussi le 2 juin, 30 000 Vendéens se rassemblèrent à Cholet et Châtillon-sur-Sèvre dans le but d'attaquer Saumur. Elle était commandée par Louis de Lescure, Jacques Cathelineau, Henri de La Rochejaquelein, Jean-Nicolas Stofflet, Gaspard de Marigny et Jacques Nicolas Fleuriot de La Fleuriais qui remplaçait Charles de Bonchamps blessé à la bataille de Fontenay-le-Comte.

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Quelques jours après, les Vendéens entraient en contact avec les avant-gardes républicaines, ils s'emparèrent de Vihiers. Le 7 juin, ils mettaient en fuite à Concourson-sur-Layon 1 500 soldats inexpérimentés placés sous les ordres de François Leigonyer, puis les Vendéens s'emparèrent de Doué-la-Fontaine. Saumur était protégée au nord et au nord-est par la Loire et à l'ouest par le Thouet, les Vendéens traversèrent donc le Thouet à Montreuil-Bellay afin de pouvoir attaquer Saumur par le sud-est.

De Saumur, le général Charles Duhoux de Hauterive envoya plusieurs courriers pour réclamer des renforts, il demanda particulièrement au général François de Salomon, alors à Thouars de regagner Saumur. Celui-ci obéit mais le 8 juin, à la tombée de la nuit, la colonne de Salomon forte 3 500 à 5 000 hommes trouva la ville de Montreuil-Bellay occupée par les forces vendéennes. Salomon essaya de profiter de l'obscurité pour tenter une percée mais il fut repoussé par une décharge d'artillerie suivie d'une attaque de flanc des troupes d'élite vendéennes commandées par Fleuriot et ses troupes mises en déroute abandonnèrent leurs canons et s'enfuirent jusqu'à Parthenay perdant 102 hommes tués et 800 prisonniers.

Saumur n'avait plus que 10 000 hommes pour se défendre, commandés par le général Jacques-François de Menou qui remplaça Duhoux lequel ne s'était pas encore totalement remis de sa blessure à la bataille de Chemillé.

Dans l'après-midi du 9 juin, les Vendéens étaient devant les entrées sud-est de Saumur. Suivant le plan établi par Lescure, les Vendéens se divisèrent en trois colonnes, la première commandée par Jacques Cathelineau occupait la droite et devait attaquer en longeant la Loire, la colonne du centre était commandée par Henri de La Rochejaquelein secondé par Jean-Nicolas Stofflet, et Fleuriot, sur la gauche la troisième colonne commandée par Lescure avait traversé la rivière et se trouvait à l'ouest du Thouet. À trois heures de l'après-midi, toutes les colonnes vendéennes se lancèrent à l'attaque.

Au sud-est, les offensives de La Rochejaquelein et de Cathelineau furent cependant contenues par le château et les troupes de Berthier. Mais Lescure, au sud-ouest, passa à côté des redoutes de Bounan puis s'empara du pont Fouchard sur le Thouet. Lescure poursuivit son avancée mais fut freiné par l'intervention de la Légion germanique. Les Allemands repoussèrent les Vendéens à trois reprises, puis les cuirassiers républicains lancèrent une charge qui mit en déroute les forces de Lescure. Cependant Marigny déploya efficacement ses canons dont les tirs stoppèrent les cuirassiers qui furent ensuite chargés de flanc par la cavalerie de Domaigné. Lescure rallia ses troupes et les Vendéens reprirent l'avantage, mais Domaigné fut tué lors du combat et Lescure fut blessé d'une balle à l'épaule. Les Républicains furent battu et prirent la fuite, Menou et Berthier, furent blessés, Pierre Bourbotte, blessé également et ayant eu son cheval tué sous lui, manqua de peu d'être capturé par les Vendéens ; il fut sauvé par François-Séverin Marceau-Desgraviers, alors lieutenant-colonel.

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Le château de Saumur
La nouvelle de la déroute au sud-ouest provoqua la panique dans les rangs républicains, tandis qu'au sud-est les Républicains avaient repoussé les attaques des Vendéens. Menou et Berthier, blessés, voulurent lancer une contre-attaque, mais les cavaliers découragés reculèrent avant même de charger, les soldats à pied des bataillons d'Orléans les imitèrent. La débâcle devint générale, et un bataillon de sans-culottes parisiens commandé par Santerre qui venait d'arriver en renfort prit la fuite dès qu'ils aperçurent les Vendéens. Tous les soldats républicains se replièrent sur Tours, La Flèche et Angers.

La Rochejaquelein, accompagné seulement d'un officier, s'aventura alors seul dans la ville, 800 Vendéens le suivirent et mirent en déroute les soldats du régiment de Picardie, qui formaient l'arrière-garde, plusieurs se noyèrent dans la Loire. La ville était presque totalement désertée par les troupes républicaines, seuls 500 soldats saumurois restaient retranchés dans le château de Saumur. À l'est, le général Guy Coustard de Saint-Lo avait rallié des troupes et tenta une vaine offensive pour reprendre Saumur, ses troupes furent écrasées près du pont-Fouchard. 2 000 soldats, encerclés dans les redoutes de Bounan, capitulèrent, à 7 heures du soir, à l'exception du château, Saumur était prise. Les Vendéens ne lancèrent pas à la poursuite des Républicains, mais se précipitèrent dans les églises où ils firent célébrer un Te Deum. Le lendemain, les Vendéens se présentèrent devant le château, précèdés des femmes et des enfants des défenseurs du château qui aussitôt acceptèrent de capituler.

Les républicains perdirent 1 500 hommes, dont 400 tués. 80 des 110 cuirassiers périrent lors du combat. Les pertes vendéennes furent, selon les mémoires de la marquise de La Rochejaquelein, de 60 morts et 400 blessés.

Les Vendéens se saisirent d'un énorme butin, ils s'étaient emparés de 50 à 80 canons, de 15 000 fusils, et d'une grande quantité de poudre et de munitions. Le pillage fut interdit, les généraux vendéens proclamèrent que tout pillard serait foueté et fusillé en cas de récidive.

Les prisonniers républicains furent relâchés après avoir prêté le serment de ne plus se battre en Vendée, leurs cheveux furent rasés afin qu'ils soient reconnus s'ils étaient repris. Un certain nombre de Républicains choisirent de passer dans les rangs vendéens, en particulier un corps de 600 Allemands et Suisses de la légion germanique commandé par le baron de Keller. Les Vendéens retrouvèrent dans les prisons de Saumur le général Pierre Quétineau qui avait été mis aux arrêts suite à sa défaite à la bataille de Thouars. Le général Lescure, conscient que son adversaire vaincu était sous la menace d'une sentence de mort du tribunal révolutionnaire, proposa au général républicain de rester parmi eux, sans avoir à trahir sa cause. Pierre Quétineau refusa par conviction et en arguant que le tribunal révolutionnaire pourrait s'en prendre à sa famille. Quétineau retourna alors en territoire républicain où il fut arrêté et condamné à mort à cause de sa défaite. Sa femme connut néanmoins le même sort par la suite.

Les officers vendéens se réunirent ensuite en conseil de guerre, Charles de Bonchamps, toujours blessé, arriva à Saumur, suivi de d'Elbée. De même, suite à la prise de Saumur des volontaires du nord de la Loire avaient ralliés l'Armée catholique et royale et certains furent intégrés comme officiers, principalement Piron de La Varenne, Charles d'Autichamp et Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont. Ce dernier fut nommé général de la cavalerie afin de remplacer Domaigné, tué durant la bataille. Les officiers vendéens décidèrent ensuite de nommer un général en chef, le 12 juin sur proposition de Lescure, Jacques Cathelineau fut élu généralissime de l'Armée catholique et royale.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1408 Message par saintluc »

1190
10 juin
Barberousse meurt noyé
L'empereur d'Allemagne Frédéric de Hohenstaufen, dit Barberousse, se noie en voulant se baigner dans un torrent glacé de Cilicie, au sud de l'actuelle Turquie. Il s'en allait rejoindre la 3ème croisade avec son armée. Durant son règne, il tenta de consolider la position impériale en Germanie et en Italie. Il deviendra le symbole des espérances populaires et nationales du peuple allemand.
Voir aussi : Décès - Barberousse - Frédéric de Hohenstaufen - Histoire du Moyen-Âge



1194
10 juin
La cathédrale de Chartres incendiée
Construite en haut d'une colline dominant l'Eure, sur l'emplacement d'un ancien temple gallo-romain, la cathédrale romane de Chartres est détruite par un incendie. Seule la partie ouest est sauvée. Grâce à de nombreux dons, un programme de reconstruction est aussitôt lancé. La nouvelle cathédrale sera consacrée en 1260 et deviendra un haut lieu de pèlerinage. Elle représente le chef-d'oeuvre de l'art gothique français.
Voir aussi : Incendie - Cathédrale - Histoire de la Chrétienté



1791
10 juin
Acte constitutionnel du Canada
Le roi d'Angleterre George III signe l'Acte constitutionnel du Canada. Il partage ainsi la colonie en deux provinces : à l'ouest de la rivière Ottawa est créé le Haut-Canada, à dominante anglophone ; à l'est le Bas-Canada qui réunit les Canadiens de souche française. Le Bas-Canada inclut la Nouvelle-France, qui sera annexée par l'Angleterre en 1763, par le traité de Paris. En 1840, un Acte d'Union réunira le Haut et le Bas-Canada en une seule province, appelée Canada.
Voir aussi : George III - Histoire de la Colonisation



1794
10 juin
La Convention décrète la Terreur
La Terreur, la répression révolutionnaire qui commença avec la création du Tribunal d'exception et des comités de surveillance en mars 1793, se durcit avec la loi du 22 prairial an II. Celle-ci supprime la défense et l'interrogatoire préalable des accusés, ne laissant au tribunal que le choix entre l'acquittement et la mort. En juillet, les députés craignant d'être à leur tour victimes de la Terreur, feront arrêter Robespierre et ses partisans. En octobre 1795, la Convention sera dissoute et laissera place au Directoire.
Voir aussi : Histoire de la Convention - Robespierre - Histoire de la Terreur - Histoire de la Révolution



1924
10 juin
Assassinat de Giacomo Matteotti
L’homme politique socialiste Giacomo Matteotti est enlevé et assassiné par un groupe de partisans fascistes. Depuis la montée au pouvoir de Mussolini, il ne s’était pas privé pour dénoncer les agissements suspects du gouvernement fasciste. Il était même allé jusqu’à réclamer l’annulation des dernières élections. Le corps de Matteotti sera retrouvé en août. Le meurtre suscitera une grande indignation dans l’opinion publique, mettant en péril le gouvernement mussolinien. Les députés de l’opposition quitteront la Chambre alors que certains partisans du fascisme rompront brusquement avec le parti. Face à la situation, le chef du gouvernement endossera toutes les responsabilités du crime et en profitera pour instaurer la dictature. C’est alors qu’il se fera appeler le "Duce".
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Mussolini - Histoire du Fascisme - Histoire des Assassinats



1940
10 juin
L’Italie entre en guerre
Bien que son armée ne soit pas tout à fait prête à entrer en guerre, l’Italie profite de la faiblesse de la France pour lui déclarer la guerre. Aux côtés de l’Allemagne nazie, avec laquelle elle a conclu le pacte d’Acier, elle fait de même vis-à-vis du Royaume-Uni. Toutefois, l’Italie cumulera les défaites militaires.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Italie fasciste - Hitler - Mussolini - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1944
10 juin
Les habitants d'Oradour massacrés par les SS
Le général Lammerding envoie un détachement de la division SS « Das Reich » détruire Oradour-sur-Glane, un petit village près de Limoges. Toute la population est rassemblée sur la place du marché sous prétexte d'une vérification d'identité. Les hommes sont enfermés dans des granges, les femmes et les enfants sont conduits dans l'église. Les SS mettent le feu aux bâtiments et 642 habitants (dont 246 femmes et 207 enfants) trouvent la mort. De retour du front est où les exactions étaient monnaie courante, la division"Das Reich" avait déjà commis un massacre la veille à Tulle.
Voir aussi : Massacre - Dossier histoire du massacre d'Oradour-sur-Glane - SS - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1979
10 juin
Premières élections du Parlement européen
Depuis le 7 juin, les citoyens des neuf états membres de la Communauté européenne élisent pour la première fois les députés du Parlement européen au suffrage universel direct. La plus forte participation est celle de la Belgique avec 91% et la plus faible celle de la Grande-Bretagne, avec 31%. En France, elle s'élève à 60%. Le Parlement, dont le siège est à Strasbourg a un rôle consultatif. Mais il est également compétent pour légiférer aux côtés du Conseil des ministres et exerce un contrôle sur la Commission.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance de l'Union européenne - Election - Histoire du Parlement européen - Histoire de la Construction européenne



2007
10 juin
Rolland Garros : et de trois pour Rafael Nadal et Justine Henin
Après la victoire de Justine Henin la veille, Rafael Nadal profite à nouveau de Rolland-Garros pour mettre un terme à l’espoir de Roger Federer de gagner tous les tournois du Grand Chelem. C’est la première fois que les deux vainqueurs de Rolland-Garros empochent le tournoi pour la troisième année consécutive.
Voir aussi : Histoire du Tournoi de Roland Garros - Histoire du Tennis


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#1409 Message par saintluc »

Le massacre d’Oradour-sur-Glane désigne la destruction, le 10 juin 1944, de ce village de la Haute-Vienne, situé à environ vingt kilomètres au nord-ouest de Limoges, et le massacre de sa population (642 victimes), par un détachement du 1er bataillon du 4e régiment de Panzergrenadier Der Führer appartenant à la Panzerdivision Das Reich de la Waffen-SS. Il s'agit du plus grand massacre de civils commis en France par les armées allemandes, assez semblable à ceux de Marzabotto, ou le Distomo, perpétré lui aussi le 10 juin 1944, qui transposent sur le front de l'Ouest des pratiques courantes sur le front de l'Est.

Ces événements marquèrent profondément les consciences ; leurs conséquences judiciaires suscitèrent une vive polémique, notamment à la suite de l'amnistie accordée aux Alsaciens « Malgré-nous » qui avaient participé au massacre. Depuis 1999, le souvenir des victimes est commémoré par le Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane, situé non loin des ruines du village à peu près conservées en l'état.
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Oradour-sur-Glane a été conservé « en l'état ».
Avec le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, les maquis du Limousin multiplient les opérations de sabotage et de harcèlement afin d'handicaper les mouvements des troupes allemandes. Ils s'attaquent à certaines garnisons, comme celle de Tulle où des membres de la division Das Reich exécutent 99 civils par pendaison après la reprise de la ville.
Le 10 juin, la 2e SS Panzer Division Das Reich (15 000 hommes à bord de 1 400 véhicules, dont 209 chars), sous le commandement du général SS Lammerding, arrive à Limoges.

Situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Limoges, Oradour n'est en cette première moitié du XXe siècle qu'un bourg, un village de marché. Le samedi, de nombreux habitants de Limoges viennent y faire leurs provisions, en empruntant le tramway dont le trajet dure un peu plus d'une heure. En 1936, le territoire de la commune compte 1 574 habitants, dont 330 dans le village même. « Qu'est-ce donc que cet Oradour qui baigne paisiblement dans sa campagne verdoyante? Simplement un village de moyenne importance. Il est modeste et vit sans bruit, sans éclat ».

Politiquement, la commune se situe clairement à gauche, avec une dominance de la SFIO, surtout depuis les élections municipales de 1935 qui privent les partis de droite de toute représentation au conseil communal ; les parlementaires de la Haute-Vienne, tous socialistes, votent à l'unanimité les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain le 10 juillet 1940, à l'exception de l'élu de la circonscription qui comprend Oradour, Léon Roche.

De 1939 à 1944, la population d'Oradour augmente en raison de l'arrivée de réfugiés, en trois vagues successives, puis de manière diffuse. Début 1939, arrivent des républicains espagnols, vaincus du franquisme, anarchistes, communistes ou socialistes, dont 22 sont encore présents fin 1943. En septembre 1939, c'est au tour des populations évacuées d'Alsace pour les préserver des combats, mais elles sont plutôt mal accueillies et prennent en majorité le chemin du retour à l'été 1940. La troisième vague, en août 1940, est constituée d'environ 80 personnes expulsées de Lorraine sans espoir de retour. Enfin, à partir de la défaite française, arrivent peu à peu des réfugiés du Nord et du Pas-de-Calais, de Montpellier et d'Avignon, des Juifs de la région parisienne, de Meurthe-et-Moselle ou de Bayonne. En juin 1944, le village compte un millier d'habitants, essentiellement à la suite de ces afflux de réfugiés.

La présence allemande dans la région ne date que de 1942, et au printemps 1944, l'occupation n'y semble pas pesante : « Autour de nous proprement dit, pas grand-chose, pas grand-chose. On ne voit rien à part ce 11 novembre. Je crois que c'est en 1942, où les Allemands ont envahi la zone libre. On ne les a pas tellement vus, les Allemands à Oradour. On ne les a jamais vus, à part le 10 juin ». « La commune n'a pas vu le sang couler et, somme toute, l’occupant ne lui a pas infligé de souffrances directes ».

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Il n'y a pas de maquis à Oradour-sur-Glane ou dans son voisinage immédiat, comme l'attestent les témoignages unanimes des habitants, confortés par les rapports de l'administration de Vichy et par les principaux chefs de la résistance dans la région. Oradour-sur-Glane ne figure pas sur les cartes murales des maquis retrouvées à la Gestapo de Limoges, le plus proche de la localité étant celui des monts de Blond[8]. Constitué de six compagnies FTP, ce dernier forme le plus puissant ensemble de formations de résistants de la Haute-Vienne après celui du communiste Georges Guingouin à l'est de Limoges ; deux de ces compagnies, à environ huit kilomètres d'Oradour, sont installées dans les bois des communes voisines : Le Four (à Cieux, au nord) et Le Bois Sournet (à Peyrilhac, au nord-est). À l'ouest, à même distance, ce sont les maquis FTP de la forêt de Brigueuil, une extension du maquis de Saint-Junien (treize kilomètres au sud-ouest d'Oradour). C'est d'ailleurs en mission, revenant de Saint-Junien, qu'Albert Mirablon, photographe clandestin des Mouvements unis de la Résistance (MUR) de Limoges, en visite chez sa mère, sera arrêté et tué à Oradour. L'existence de ces groupes est bien connue des habitants d'Oradour dont certains font partie des « légaux » du maquis, mobilisables en cas de nécessité, une telle situation étant cependant marginale.

Fin mai 1944, l'Oberkommando der Wehrmacht (OKW) note un « fort accroissement de l'activité des mouvements de résistance dans le sud de la France, particulièrement dans les régions de Clermont-Ferrand et de Limoges l'annonce de nombreux recrutements dans l'armée secrète ». Cette description est corroborée par celle du préfet régional de Limoges qui note la multiplication des actions de la résistance : 593 en mars, 682 en avril et 1 098 en mai.

Les 8 et 9 juin, il n'y a pas moins de cinq accrochages entre maquisards et militaires allemands, conduisant à la capture, à la tombée de la nuit du 9 juin, à la hauteur du village de La Bussière, commune de Saint-Léonard-de-Noblat, du commandant Helmut Kämpfe, responsable de nombreuses exactions, qui est exécuté le 10 et à celle, dans un village proche d'Oradour, Nieul, d'un autre officier, le lieutenant Karl Gerlach.
Au début de 1944, après avoir subi de lourdes pertes sur le front de l'Est, la 2e division blindée SS Das Reich, sous le commandement du Gruppenführer Heinz Lammerding, est regroupée dans la région de Montauban pour être reformée en prévision d'un débarquement allié quelque part sur le front Ouest. Elle est composée de 18 000 hommes appuyés par des blindés légers et des chars.

Cette division présente les quatre critères déterminants pour les auteurs de massacres en France, tels que définis par Peter Lieb : ses membres sont imprégnés par l'idéologie nationale-socialiste, elle a combattu sur le front de l'Est, se perçoit comme une unité militaire d'élite et a déjà participé à des opérations de lutte contre les partisans.

Au lendemain du débarquement de Normandie, elle reçoit l'ordre de se positionner dans la région entre Tulle et Limoges pour y réduire les maquis qui, depuis l'annonce du débarquement allié, ont intensifié les actions de sabotage et de harcèlement des garnisons allemandes.
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Insigne de la 2e SS Panzer Division Das Reich
La lutte contre les partisans est régie par des ordres émis, suite à une intervention personnelle d'Adolf Hitler, le 3 février 1944, connus sous le nom d’ordonnance Sperrle, du nom du maréchal adjoint au haut commandement de l'Ouest. Selon ces ordres, la troupe est tenue de riposter immédiatement aux attaques terroristes en ouvrant le feu et si des civils innocents sont touchés, bien que cela puisse être regrettable, la responsabilité en incombe exclusivement aux terroristes ; les zones doivent être bouclées et tous les habitants, quels qu'ils soient, arrêtés ; les maisons qui ont abrité des partisans doivent être incendiées. L'ordonnance poursuit en précisant qu' « il ne faut punir que le chef manquant de fermeté et de résolution car il menace la sécurité des troupes qui lui sont subordonnées et l'autorité de l'Armée allemande. Face à la situation actuelle, des mesures trop sévères ne peuvent entraîner de punitions pour leurs auteurs ». Cette volonté de durcir la répression contre la résistance est partagée par le maréchal Wilhelm Keitel, qui donne l'ordre, en mars 1944, de fusiller les franc-tireurs capturés les armes à la main et non de les livrer aux tribunaux, et par le général Johannes Blaskowitz, supérieur hiérarchique opérationnel de Lammerding, pour qui « la Wehrmacht allemande doit se défendre par tous les moyens en son pouvoir. Si, ce faisant, il faut avoir recours à des méthodes de combat qui sont nouvelles pour l'Europe de l’Ouest, il reste à constater que le combat des terroristes par embuscades est lui aussi quelque chose de nouveau pour les critères européens de l'Ouest ». Le 5 juin 1944, le général Lammerding fait approuver par sa hiérarchie un programme répressif qui reprend les mesures mises en œuvre en Europe de l’Est et à l'arrière du front dans la lutte contre les partisans à partir de 1941. Ce programme prévoit notamment des actions de contre-propagande et de discrimination, « actions ayant pour but de monter la population contre les terroristes » ; il prévoit aussi des arrestations massives et préventives, l'occupation de localités et le ratissage de zones, ainsi que la réquisition de véhicules. Il précise enfin « l'annonce et l'exécution de la disposition que, pour chaque Allemand blessé 5 civils seront pendus et pour chaque Allemand tombé, 10 civils seront pendus ».

Entre le début mai et le 9 juin, la division, et particulièrement le régiment Der Führer, effectue, sous les directives du service de renseignements, de nombreuses missions de recherche de bases et dépôts de partisans, ainsi que des opérations à la suite d'actes de la résistance. Au cours de ces opérations, une soixantaine de maquisards est tuée et une vingtaine envoyée en déportation ; une centaine de civils est également tuée en diverses circonstances, et un millier d'autres déporté en Allemagne. Plusieurs centaines de maisons sont incendiées.

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Parcours de la 2e panzerdivision SS Das Reich en mai et juin 1944.

Fin de la 1ère partie
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#1410 Message par saintluc »

Le groupe de reconnaissance qui commet, le 8 juin, le massacre de Tulle, et deux régiments de Panzergrenadier, investissent la région de Limoges pour préparer le positionnement de la division dans le secteur afin de réduire les maquis. Le 1er bataillon du 4e régiment Der Führer, sous les ordres du commandant Adolf Diekmann, est cantonné autour de Saint-Junien, à 12 km d'Oradour.

Pour tarir le soutien de la population aux maquis et diminuer l'activité de ceux-ci par crainte de représailles, les SS préparent une action visant, selon Bruno Kartheuser, à produire un effet maximal de terreur. Les raisons du choix d'Oradour pour cette action restent mal éclaircies et controversées, en raison de la disparition des personnes, du silence des documents ainsi que du caractère « elliptique » de l'unique témoignage disponible relatif aux réunions entre Allemands et Miliciens. Ce qui conduit J.J. Fouché à reconnaître que « leur contenu, les participants, leur nombre et ce qu'ils dirent demeure ignoré, à l'exception toutefois de deux indications : une demande d'otages — le chiffre de 40 a été avancé à la réunion de Saint-Junien — et la recherche d'un officier disparu ». J.J. Fouché soutient cependant l'hypothèse selon laquelle « les SS ont construit leur justification du massacre avant même de le perpétrer », au contraire de G. Penaud qui affirme que cette « opération de désinformation » fut programmée par Diekmann juste avant de quitter les lieux.

Les 9 et 10 juin, le massacre fait l'objet d'au moins trois réunions de préparation réunissant des membres de la Milice, de la SIPO et de la 2e panzerdivision SS Das Reich. D'après l'enquête menée par le commissaire Arnet en septembre 1944, le 10 juin au matin, convoqués par le général Heinz Lammerding, le sous-chef de la Gestapo de Limoges, l'Oberscharführer Joachim Kleist et son interprète, Eugène Patry, quatre miliciens, sous la conduite de Pitrud, rencontrent le Sturmbannführer Adolf Diekmann, à l'hôtel de la Gare à Saint-Junien : « C'est là, sur une banale table de café, dans la salle du rez-de-chaussée de ce petit hôtel que fut décidée et réglée la destruction d'Oradour, au cours d'une conversation qui dura plus d'une heure ». Vers treize heures trente, deux colonnes quittent Saint-Junien, la plus importante d'entre elles, qui comporte huit camions, deux blindés à chenilles et un motocycliste de liaison prenant la direction d'Oradour-sur-Glane ; elle est commandée par le Sturmbannführer Adolf Diekmann, qui prend la tête du convoi à bord d'un blindé à chenilles. Trois sections de la 3e compagnie, auxquelles il fait ajouter la section de commandement de la compagnie et celle du bataillon, soit un total d'environ deux cents hommes munis d'armes légères — fusils, grenades, mitrailleuses (MG42), fusils lance-fumigène et lance-grenades — et une section de mitrailleuses lourdes, se dirigent vers Oradour. Au moment du départ, le chef de la 1e section, Heinz Barth, déclare : « Ça va chauffer : on va voir de quoi les Alsaciens sont capables ».

Un kilomètre avant l'arrivée au village, la colonne s'arrête pour la distribution des ordres aux officiers et sous-officiers. Un premier groupe de cinq à huit véhicules entre dans le village par l'est, via le pont de la Glane, vers 13 h 45 : à ce moment, l'encerclement du village est déjà effectué par 120 hommes environ. Selon un des témoins, Clément Boussardier, qui assiste au passage des camions et des automitrailleuses à chenilles, «« les hommes étaient tous armés soit de mousquetons, de fusils mitrailleurs ou de mitraillettes. Ils dirigeaient leurs armes en direction des maisons. Les Allemands étaient en tenue bariolée et leur attitude de tireur, prêt à faire feu, avait impressionné ». Ce déploiement de forces ne suscite aucune panique, ni appréhension particulière : si le pharmacien et d'autres commerçants baissent leurs stores métalliques, le coiffeur va s'acheter du tabac pendant que son commis s'occupe d'un client. Les habitants du bourg, qui n'avaient pratiquement jamais vu d'Allemands, regardaient arriver les SS sans plaisir, certes, mais avec plus de curiosité que de crainte.
Cependant, « de nombreux habitants tentèrent de s'enfuir ou de se cacher », entre 130 et 150, ce qui dénote un courage certain car « il fallait avoir une expérience de la peur et une motivation forte pour ne pas obéir aux ordres SS ».
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1 - Maison Dupic - 2 - Bureau de poste - 3 - Magasin d'alimentation - 4 - Arrêt d'autocar - 5 - Hôtel - 6 - Atelier Beaulieu - 7 - Grange Laudy - 8 - Grange Milord - 9 - Classe élémentaire - 10 - École des réfugiés lorrains - 11 - Grange Bouchoule - 12 - Moulin - 13 - Mairie - 14 - École des garçons - 15 - Ferme Picat - 16 - Dépot de vin Denis - 17 - École des filles - 18 - Garage Desourteaux - 19 - Église - 20 - Cachette de madame Rouffanche
Convoqué par le commandant Adolf Diekmann, le docteur Desourteaux, président de la délégation spéciale désigné par le régime de Vichy qui fait office de maire, fait appel au crieur public pour ordonner aux habitants et aux personnes de passage au bourg, particulièrement nombreuses en raison d'une distribution de viande et de tabac, de rejoindre le champ de foire ; la majorité de la population obéit aux ordres persuadée qu'il s'agit d'un contrôle de routine. L'inquiétude des habitants est encore mesurée pendant le rassemblement et avant la séparation des hommes et des femmes et des enfants : M. Compain, le pâtissier, dont le magasin donnait directement sur la place va jusqu'à demander à un soldat allemand s'il ne peut pas aller vérifier la cuisson de gâteaux qu'il venait de mettre au four et s'entend répondre, en français, qu'on va s'en occuper. Les SS forcent les habitants de la périphérie à aller vers le centre en direction de la place du champ de foire. Le rabattage est systématique et concerne tous les habitants. Des survivants témoignent. Marcel Darthout, âgé de vingt ans et marié depuis dix mois, tente de fuir par les jardins en direction de la Glane : « arrivé au bout du jardin, je me suis aperçu que les Allemands déployés en tirailleurs cernaient le bourg, ce qui m'a obligé à revenir à la maison. Peu de temps après, un Allemand est venu faire irruption dans notre cuisine. Il tenait un fusil à la main et, avec son canon, il nous a poussés dehors, ma femme, ma mère et moi, sans ménagement » ; Mathieu Borie, diffuseur des journaux clandestins du Mouvement de Libération Nationale, constate que « au fur et à mesure de leur avance, ils ont ramassé tous les habitants grands et petits, jeunes et vieux, d'Oradour pour les conduire place du Champ de Foire. Ils passaient dans chaque immeuble se trouvant dans le quartier de leur passage, défonçant portes et fenêtres si c'était nécessaire ». La rafle inclut également les quatre écoles de la commune, soit 191 enfants, deux instituteurs et cinq institutrices : bien que l'on soit un samedi après-midi, les enfants sont rassemblés dans les écoles, en raison d'une visite médicale ; elle concerne également les habitants des fermes et maisons situées à l'extérieur du bourg. D'après Marcel Darthout, « des camionnettes apportaient sans cesse des gens des villages environnants qui avaient été appréhendés à domicile. C'est ainsi qu'il y avait là des agriculteurs des Brandes et de Bellevue ». Selon un autre témoin, Clément Boussardier, « les gens continuaient d'arriver de partout. Des coups de feu isolés ont été tirés aux alentours. Les automitrailleuses faisaient le va-et-vient dans le bourg. Une autochenille qui passait dans le champ ramenait de temps à autre les paysans qu'ils y avaient ramassés. Au bout d’une heure sont arrivés les écoliers avec les instituteurs et institutrices » ; Mme Binet, la directrice de l'école de filles [en congé de maladie] poussée à coups de crosse, arrive en pyjama et revêtue de son manteau. Les fuyards ou ceux qui ne peuvent se déplacer sont immédiatement abattus. Lors de son procès à Berlin-Est, en 1983, Heinz Barth reconnaît qu'il a personnellement donné l'ordre à l'un de ses subordonnés d'abattre , conformément aux instructions, une personne âgée incapable de se rendre sur le lieu du rassemblement général; selon A. Hivernaud, une vieille femme, courbée sur ses bâtons et qui n'avançait pas assez vite, fut abattue à coups de mitraillette. « Le rassemblement a été violent, avec de la casse, bris de portes et fenêtres, avec des coups de feu et des morts. Tout le monde n'a pas obéi » et si certains habitants réussissent à passer au travers des mailles du filet, la majorité de la population est rassemblée sur le champ de foire.

Le rassemblement des habitants achevé vers 14 h 45, un des Waffen-SS alsaciens traduit aux 200 à 250 hommes présents les propos du commandant Diekmann : les SS ont entendu parler d'une cache d'armes et de munitions à Oradour et demandent à tous ceux qui possèdent une arme de faire un pas en avant. On les menace de mettre le feu aux maisons afin de faire sauter le dépôt clandestin. Devant l'absence de réaction, l'officier demande au maire de lui désigner trente otages, qui lui répond qu'il ne lui est pas possible de satisfaire une telle exigence, assure que les habitants du bourg n'ont pas connaissance d'un tel dépôt et se porte garant pour eux. Selon l'un des survivants, Robert Hébras, âgé de dix-huit ans, le commandant demande au maire de le suivre et ils font un aller-retour à la mairie. De retour sur le champ de foire, M. Desourteaux maintient son refus et se propose comme otage avec, le cas échéant, ses plus proches parents. À cette proposition, l'officier s'esclaffe et crie beaucoup de charges! Vers 15 heures, les femmes et les enfants sont conduits dans l'église après des scènes d'adieux déchirantes. L'interprète réitère la demande de dénonciation : « nous allons opérer des perquisitions. Pendant ce temps, nous allons vous rassembler dans les granges. Si vous connaissez quelques-uns de ces dépôts, nous vous enjoignons de les faire connaître ». Selon Marcel Darthout, « aucun dépôt ne fut signalé et pour cause, il n'y en avait pas dans le village qui était parfaitement tranquille et où chacun s'occupait uniquement de son petit commerce ou de la culture de ses terres ".

Après une heure d'attente, les hommes sont conduits dans divers locaux repérés par les SS[50]. Vers 15 h 40, une motrice de tramway en essai arrive de Limoges, avec trois employés à bord, et stoppe peu avant le pont sur la Glane. Une cale doit être placée afin de maintenir l'engin immobile. L'un d'eux descend au moment où passe un groupe d'hommes raflés dans les hameaux alentour encadrés par quelques soldats. Il est immédiatement abattu et son corps est jeté dans la rivière. Les deux autres sont emmenés à un officier qui, après examen de leurs papiers, leur ordonne de rejoindre leur machine et retourner à Limoges. Certains auteurs, pour expliquer le meurtre de cet employé hors-service (il venait à Oradour pour voir un artisan), avancent qu'il aurait pu esquisser un geste ou un mouvement vers ses collègues.
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Le bureau de poste d'Oradour-sur-Glane

Fin de la 2è partie
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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