Et si nous abordions quelques personnages de votre histoire.
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- saintluc
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Et si nous abordions quelques personnages de votre histoire.
Si vous voulez copier en partie ou en totalité ce sujet ET SI NOUS ABORDION QUELQUES PERSONNAGES DE VOTRE HISTOIRE ayez l'obligeance de m'en informer, merci. J'ai passé du temps à le créer
A: Alarie Pierrette page 6 - Algonquins page 6 - Angélique Marie-Josèphe page 2 -
B: Benoît Jules Isaï page 5 - Bernier Joseph-Elzéar page 3 - Berthiaume Trefflé page 4 - Bombardier Joseph-Armand page 6 - Borduas Paul-Émile page 3 - Bourassa Henri page 2 - Bourgeoys Marguerite (Sainte) page 2 - Brown Rosemary page 6 - Buade Louis de , comte de Frontenac page 2 -
C: Casgrain Thérèse F. page 4 - Charlebois Robert page 6 - Comeau Napoléon-Alexandre page 5 - Cyr Louis page 4 -
D: Desbarats George-Édouard-Amable page 4 -Desjardins Dorimène page 6 - Desjardins Gabriel Alphonse page 3 - Desmarteau Étienne page 4 - Dollard des Ormeaux Adam page 1 - Dugua de Mons Pierre page 6 -
E: Edwards Henrietta Louise page 3 - Etow Oh Koam page 6 -
F: Fessenden Reginald Aubrey page 4 - Forrester Maureen page 6 - Fortin Marc-Aurèle page 3 - Frappier Armand page 6 -
G: Gadbois Charles-Émile page 5 - Gaspé Philippe Aubert de page 4 - Gélinas Gratien page 6 - Gérin-Lajoie Marie-J. page 5 - Guèvremont Germaine page 3 - Guyart Marie ( La Bienheureuse Marie de l'Incarnation) page 3 -
H: Hébert Anne page 6 - Hébert Louis page 4 - Heward Prudence page 6 - Ho Nee Yeath Taw No Row page 6 - Houde Camillien page 1 -
I: Indiens du Pacifique page 6 - Inuits page 6 - Iroquois page 6 -
J: Jobin Raoul page 6 -
K
L: Labelle François-Xavier-Antoine page 3 - Lafontaine Louis-Hippolyte page 1 - Laporte Pierre page 2 - Laurier Wilfrid Sir page 1 - Lavallée Calixa page 3 - Leclerc Félix page 6 - Leduc Ozias page 5 - Léger Jules page 4 - Le Loutre Jean-Louis page 2 - Lemelin Roger page 6 - Lemieux Jean-Paul page 5 -
M: Major Léo page 2 - Mance Jeanne page 1 - Membertou page 1 - Molson John page 4 - Montferrand Jos. page 5 - Montgomery Lucy Maud page 5 - Montmorency-Laval François de page 2 -
N: Nelligan Émile page 2 et page 3 - -
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P: Papineau Louis-Joseph page 2 - Pellan Alfred page 5 -Peterson Oscar Emmanuel page 5 - Pied-de-Corbeau page 6 - Pitseolak ASHOONA page 6 - Pontiac page 6 -
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R: Rattier Jean page 2 - Riopelle Jean-Paul page 5 -
S: Sa Ga Yeath Qua Pieth Tow page 6 - Saint-Denys Garneau Hector de page 6 - Saint-Jean Idola page 3 - Saint-Laurent Louis-Stephen page 3 - Savard Félix-Antoine page 5 - Shearer Norma page 6 - Simoneau Léopold page 6 - Suzor-Côté Marc-Aurèle de Foy page 1 -
T: Talon Jean page 5 - Tee Yee Neen Ho Ga Row page 6 - Tekakwitha Kateri (Bienheureuse) page 2 - Tisseyre Pierre page 6 - Trudeau Pierre Elliott page 5 -
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V: Vachon page 6 - Vanier Georges-Philéas page 1 - Vanier Pauline page 6 - Varennes Pierre Gaultier de page 1 - Victorin Frère Marie- page 4 - Villeneuve Gilles page 5 -
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Membertou, baptisé Henri, était le sagamo (Chef) d'une bande micmaque près de Port-Royal, en Nouvelle-Écosse actuelle, localisation de la première colonie française en Acadie, après l'échec de l'Île Sainte-Croix.
La date de naissance de Membertou n'est pas connue avec précision, bien qu'elle ait été fixée à l'an 1510, notamment par Marc Lescarbot dès 1607, et reprise ensuite dans de nombreux ouvrages, tant anglais que français. Cette date est déduite des dires de Membertou lui-même, qui affirme avoir connu personnellement l'explorateur français Jacques Cartier, qui visita la région en 1534, alors qu'il était déjà marié et père de famille. Sa date de naissance est contestée pour deux raisons, premièrement, Samuel de Champlain et Lescarbot relatent tous deux des faits guerriers dans lesquels Membertou s'est illustré en 1607, à savoir une expédition de représailles contre une tribu Passamaquoddy à Chouacouët, aujourd'hui Saco, dans le Maine. Là aussi, il apparaît improbable qu'un homme alors âgé de 97 ans ait pu mener lui-même ses troupes au combat. Deuxièmement, Membertou est mort le 18 septembre 1611, ce qui en aurait fait un homme âgé de 101 ans, âge théoriquement possible, mais plus improbable pour un personnage de cette époque. De plus, son fils Louis était supposé avoir 60 ans en 1610, ce qui semble exagéré vu que ses propres enfants sont tous en bas âge. Finalement, il ne faut pas prendre à la lettre les écrits français, qui donnent des titres pompeux à Membertou.
Membertou était le sagamo (Grand Chef) d'une bande micmaque qui chassait et pêchait dans le district de Kesputwitk, un des 7 districts micmacs de l'époque. Kesputwitk signifie "fin des terres" et correspondait au sud de la Nouvelle-Écosse actuelle (comtés de Digby, Annapolis, Queens, Shelburne et Yarmouth).
Membertou était également autmoin de sa tribu, ce qui lui conférait des pouvoirs de guérison et de prédiction de l'avenir.
Après l'échec de Sainte-Croix et la construction d'un deuxième établissement à Port-Royal en 1605, Français et Micmacs se retrouvent au contact sur un même territoire mais les rapports sont aussitôt cordiaux.
Membertou se lie d'amitié avec les colons et participe régulièrement aux festins de l'Ordre du Bon-Temps au cours desquels, grâce à ses rudiments de français, il charme l'auditoire par sa parole imagée, sa franche gaîté et surtout le récit de ses aventures.
Le 11 août 1607, la garde de Port-Royal, abandonné momentanément par les Français, est laissée à Membertou qui protège l'établissement des pillages jusqu'au retour de Poutrincourt en 1610.
Membertou a été le premier autochtone à être baptisé en Amérique du Nord, le 24 juin 1610, avec 21 membres de sa famille par l'abbé Jessé Fléché. Il prend alors le prénom de « Henri », en l'honneur du roi de France Henri IV. Une polémique provoquée par des jésuites fit jour deux ans plus tard car ils estimaient que les préparatifs préalables à un baptême n'avaient pas été respectés, Membertou ne comprenant pas assez le français et l'abbé Fléché ne parlant pas le micmac.
Membertou meurt de dysenterie à Port-Royal le 18 septembre 1611. Charles de Biencourt, alors en charge de Port-Royal, lui fit des obsèques solennelles, à l'image de celles rendues en France aux seigneurs et aux grands capitaines.
Ses restes reposent dans le vieux cimetière catholique de Port-Royal.
Membertou possédait une caractéristique physique commune chez les Européens, mais très rare chez les autochtones : il était barbu.
C'est pour lui rendre hommage que la première nation micmac de Sydney en Nouvelle-Écosse a pris le nom de Membertou.
Un monument a été érigé à Port-Royal en 1985 afin de marquer le 375ème anniversaire du baptême de Membertou et de sa famille.
Un timbre commémoratif à l'effigie de Membertou a été émis à 4 millions d'exemplaires par les postes canadiennes le 26 juillet 2007.
A: Alarie Pierrette page 6 - Algonquins page 6 - Angélique Marie-Josèphe page 2 -
B: Benoît Jules Isaï page 5 - Bernier Joseph-Elzéar page 3 - Berthiaume Trefflé page 4 - Bombardier Joseph-Armand page 6 - Borduas Paul-Émile page 3 - Bourassa Henri page 2 - Bourgeoys Marguerite (Sainte) page 2 - Brown Rosemary page 6 - Buade Louis de , comte de Frontenac page 2 -
C: Casgrain Thérèse F. page 4 - Charlebois Robert page 6 - Comeau Napoléon-Alexandre page 5 - Cyr Louis page 4 -
D: Desbarats George-Édouard-Amable page 4 -Desjardins Dorimène page 6 - Desjardins Gabriel Alphonse page 3 - Desmarteau Étienne page 4 - Dollard des Ormeaux Adam page 1 - Dugua de Mons Pierre page 6 -
E: Edwards Henrietta Louise page 3 - Etow Oh Koam page 6 -
F: Fessenden Reginald Aubrey page 4 - Forrester Maureen page 6 - Fortin Marc-Aurèle page 3 - Frappier Armand page 6 -
G: Gadbois Charles-Émile page 5 - Gaspé Philippe Aubert de page 4 - Gélinas Gratien page 6 - Gérin-Lajoie Marie-J. page 5 - Guèvremont Germaine page 3 - Guyart Marie ( La Bienheureuse Marie de l'Incarnation) page 3 -
H: Hébert Anne page 6 - Hébert Louis page 4 - Heward Prudence page 6 - Ho Nee Yeath Taw No Row page 6 - Houde Camillien page 1 -
I: Indiens du Pacifique page 6 - Inuits page 6 - Iroquois page 6 -
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L: Labelle François-Xavier-Antoine page 3 - Lafontaine Louis-Hippolyte page 1 - Laporte Pierre page 2 - Laurier Wilfrid Sir page 1 - Lavallée Calixa page 3 - Leclerc Félix page 6 - Leduc Ozias page 5 - Léger Jules page 4 - Le Loutre Jean-Louis page 2 - Lemelin Roger page 6 - Lemieux Jean-Paul page 5 -
M: Major Léo page 2 - Mance Jeanne page 1 - Membertou page 1 - Molson John page 4 - Montferrand Jos. page 5 - Montgomery Lucy Maud page 5 - Montmorency-Laval François de page 2 -
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P: Papineau Louis-Joseph page 2 - Pellan Alfred page 5 -Peterson Oscar Emmanuel page 5 - Pied-de-Corbeau page 6 - Pitseolak ASHOONA page 6 - Pontiac page 6 -
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S: Sa Ga Yeath Qua Pieth Tow page 6 - Saint-Denys Garneau Hector de page 6 - Saint-Jean Idola page 3 - Saint-Laurent Louis-Stephen page 3 - Savard Félix-Antoine page 5 - Shearer Norma page 6 - Simoneau Léopold page 6 - Suzor-Côté Marc-Aurèle de Foy page 1 -
T: Talon Jean page 5 - Tee Yee Neen Ho Ga Row page 6 - Tekakwitha Kateri (Bienheureuse) page 2 - Tisseyre Pierre page 6 - Trudeau Pierre Elliott page 5 -
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Membertou, baptisé Henri, était le sagamo (Chef) d'une bande micmaque près de Port-Royal, en Nouvelle-Écosse actuelle, localisation de la première colonie française en Acadie, après l'échec de l'Île Sainte-Croix.
La date de naissance de Membertou n'est pas connue avec précision, bien qu'elle ait été fixée à l'an 1510, notamment par Marc Lescarbot dès 1607, et reprise ensuite dans de nombreux ouvrages, tant anglais que français. Cette date est déduite des dires de Membertou lui-même, qui affirme avoir connu personnellement l'explorateur français Jacques Cartier, qui visita la région en 1534, alors qu'il était déjà marié et père de famille. Sa date de naissance est contestée pour deux raisons, premièrement, Samuel de Champlain et Lescarbot relatent tous deux des faits guerriers dans lesquels Membertou s'est illustré en 1607, à savoir une expédition de représailles contre une tribu Passamaquoddy à Chouacouët, aujourd'hui Saco, dans le Maine. Là aussi, il apparaît improbable qu'un homme alors âgé de 97 ans ait pu mener lui-même ses troupes au combat. Deuxièmement, Membertou est mort le 18 septembre 1611, ce qui en aurait fait un homme âgé de 101 ans, âge théoriquement possible, mais plus improbable pour un personnage de cette époque. De plus, son fils Louis était supposé avoir 60 ans en 1610, ce qui semble exagéré vu que ses propres enfants sont tous en bas âge. Finalement, il ne faut pas prendre à la lettre les écrits français, qui donnent des titres pompeux à Membertou.
Membertou était le sagamo (Grand Chef) d'une bande micmaque qui chassait et pêchait dans le district de Kesputwitk, un des 7 districts micmacs de l'époque. Kesputwitk signifie "fin des terres" et correspondait au sud de la Nouvelle-Écosse actuelle (comtés de Digby, Annapolis, Queens, Shelburne et Yarmouth).
Membertou était également autmoin de sa tribu, ce qui lui conférait des pouvoirs de guérison et de prédiction de l'avenir.
Après l'échec de Sainte-Croix et la construction d'un deuxième établissement à Port-Royal en 1605, Français et Micmacs se retrouvent au contact sur un même territoire mais les rapports sont aussitôt cordiaux.
Membertou se lie d'amitié avec les colons et participe régulièrement aux festins de l'Ordre du Bon-Temps au cours desquels, grâce à ses rudiments de français, il charme l'auditoire par sa parole imagée, sa franche gaîté et surtout le récit de ses aventures.
Le 11 août 1607, la garde de Port-Royal, abandonné momentanément par les Français, est laissée à Membertou qui protège l'établissement des pillages jusqu'au retour de Poutrincourt en 1610.
Membertou a été le premier autochtone à être baptisé en Amérique du Nord, le 24 juin 1610, avec 21 membres de sa famille par l'abbé Jessé Fléché. Il prend alors le prénom de « Henri », en l'honneur du roi de France Henri IV. Une polémique provoquée par des jésuites fit jour deux ans plus tard car ils estimaient que les préparatifs préalables à un baptême n'avaient pas été respectés, Membertou ne comprenant pas assez le français et l'abbé Fléché ne parlant pas le micmac.
Membertou meurt de dysenterie à Port-Royal le 18 septembre 1611. Charles de Biencourt, alors en charge de Port-Royal, lui fit des obsèques solennelles, à l'image de celles rendues en France aux seigneurs et aux grands capitaines.
Ses restes reposent dans le vieux cimetière catholique de Port-Royal.
Membertou possédait une caractéristique physique commune chez les Européens, mais très rare chez les autochtones : il était barbu.
C'est pour lui rendre hommage que la première nation micmac de Sydney en Nouvelle-Écosse a pris le nom de Membertou.
Un monument a été érigé à Port-Royal en 1985 afin de marquer le 375ème anniversaire du baptême de Membertou et de sa famille.
Un timbre commémoratif à l'effigie de Membertou a été émis à 4 millions d'exemplaires par les postes canadiennes le 26 juillet 2007.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Le très honorable Sir Wilfrid Laurier, (né le 20 novembre 1841 et mort le 17 février 1919), est le septième Premier ministre du Canada, poste qu'il occupe du 11 juillet 1896 au 7 octobre 1911. Il est le premier Canadien-français à accéder à ce poste de Premier ministre.
Né à Saint-Lin, Canada-Est (qui devient plus tard la province du Québec), il fait ses études à l’Université McGill, y obtenant un baccalauréat en droit civil, en 1866. En 1868, il épouse Zoé Lafontaine (1841 à 1921).
Souvent considéré comme l'un des grands hommes d'État canadiens, Laurier est bien connu pour ses politiques de réconciliation, de bâtisseur du pays, et de compromis entre francophones et anglophones du Canada. Il défend un partenariat entre gens de ces deux cultures au Canada.
Wilfrid Laurier naît le 20 novembre 1841, dans une petite maison au bord de la rivière l'Achigan, à Saint-Lin-Laurentides. Son père, Carolus Laurier, fait partie de la minorité de la population qui sait compter, lire, écrire, et parler tant en français qu'en anglais. Arpenteur de métier, il est aussi le premier maire du village. Wilfrid n'a que 7 ans quand sa mère, Marie-Marcelle Martineau, meurt — de la tuberculose, une maladie très répandue à l'époque. Son père se remarie avec Adéline Éthier, de qui il aura d'autres enfants. Pour Carolus, l'éducation est une priorité. Il s'endette donc pour que son fils ait accès à un certain niveau d'éducation. Wilfrid fait ses études primaires à Saint-Lin, il passe deux ans à New Glasgow, un village voisin principalement habité par des anglophones, et il poursuit son cours classique au Collège de l'Assomption. À l'école, le jeune Wilfrid se montre un élève fort assidu. En contrepartie, il a la santé fortement fragile, mais il est doté d'une intelligence remarquable.
Il fait ensuite son droit à l'université McGill à Montréal. À l'époque où Laurier y étudie, cette université est bilingue, c'est donc dans les deux langues que Laurier va parfaire son éducation (notamment en droit civil français). C'est à cette époque qu'il rencontre des membres de l'Institut Canadien, un groupe politique libéral radical. Il côtoie Antoine-Aimé Dorion et Rodolphe Laflamme, son professeur de droit constitutionnel, l'un des plus grands maîtres de cette discipline à l'époque. Dorion prend le jeune Laurier sous son aile. Laurier réussit ses études de droit avec plusieurs mentions d'honneur, mais sa santé est toujours aussi mauvaise, souffrant de bronchite chronique (dont il aura le diagnostique seulement quelques années plus tard). Chaque hiver sera, pour Wilfrid, une épreuve. En 1864, une coalition politique se forme entre les conservateurs Québécois et Ontariens, et les libéraux Ontariens. Germe ensuite le projet de la Confédération Canadienne. Laurier se battra, comme tous les rouges (formant le parti Libéral), contre une telle union.
Laurier se présente la première fois dans le comté provincial de Drummond-Arthabaska, en 1871, où il est élu avec une majorité très fragile, bien qu'il ait une résidence à Arthabaska, près de Victoriaville. À l'Assemblée législative de Québec, il se montre comme un parlementaire à l'éloquence remarquable. Mais Laurier ne se fait pas d'illusions. Le parti Libéral demeure un parti marginal, sans programme politique concret, critiqué par les élites et le clergé. Laurier décide donc de se présenter au niveau fédéral, où il croit que les chances de triomphe du libéralisme sont meilleures.
Il se présente en conséquence, à l'élection de 1874, dans la même circonscription qu'en 1871, mais au niveau fédéral. Il est élu avec une majorité légèrement augmentée. Laurier devient le bras droit des membres québécois du cabinet. Le premier ministre le voulant au conseil des ministres, il le nomme ministre du revenu en 1877, poste qu'il conserve jusqu'à la défaite des Libéraux en 1878.
Après cette défaite, l'indolence et l'inaction prennent Laurier. Il n'est définitivement pas un politicien d'opposition. Il est certes un secrétaire parlementaire efficace du chef libéral de l'époque, Edward Blake, mais il n'a pas l'éloquence et la fougue qu'on lui connaîtra lorsqu'il sera premier ministre.
En 1887, Blake Seword démissionne. Un nouveau chef doit être choisi. Aussi incroyable que cela pouvait paraître à l'époque, le caucus libéral choisit un Canadien-Français : Wilfrid Laurier. — Laurier commencera par refuser, disant qu'un Canadien-Français ne peut pas remplir une telle fonction, mais face à l'obstination du caucus, il finit par accepter.
C'est un chef de l'opposition hors pair. Il attaque sans relâche le gouvernement conservateur, marque des points, fait des gains. Il mène même les libéraux à la victoire en 1896.
Wilfrid Laurier dirige le Canada durant une période de croissance, d'industrialisation et d'immigrations courte. Sa longue carrière couvre une période de changement politique et économique majeure. En tant que Premier ministre il contribue grandement à faire entrer le Canada au XXe siècle et à gagner une plus grande autonomie face au Royaume-Uni.
Une des premières actions de Laurier en tant que Premier ministre est de trouver une solution à la question des écoles catholiques de langue française au Manitoba, question qui avait causé la chute du gouvernement de Charles Tupper, plus tôt, en 1896. Son compromis, appelé le Compromis Laurier-Greenway, décrète que les francophones catholiques au Manitoba peuvent bénéficier d'une éducation catholique s'il y a assez d'élèves pour le justifier, chaque école étant jugée au cas par cas. Ceci est vu par plusieurs comme étant la meilleure solution possible compte tenu des circonstances, satisfaisant à la fois les francophones et les anglophones. Cependant, en pratique, dans la majorité des cas, le nombre d'élèves francophones est toujours inférieur à celui des anglophones, ce qui pousse Laurier à créer des écoles francophones du soir, tandis que dans les écoles à majorité anglophone, il est possible pour les Canadiens français d'obtenir une demi-heure d'enseignement religieux à la fin des classes.
Ce compromis est, en général, très mal accepté, tant dans le Canada-Anglais que Français. Les anglophones jugeant que ce compromis est une atteinte à l'autonomie des provinces, et les francophones, le jugeant insuffisamment favorable aux francophones. Ceci n'est qu'un exemple dans le dialogue de sourds qui est entretenu entre anglophones et francophones pendant le règne de Laurier, et même bien après, toute action gouvernementale étant jugée trop favorable à l'un des deux groupes ethniques.
En 1899, le Royaume-Uni s'attend à un appui militaire de la part du Canada, en tant que membre de l'Empire britannique, durant la Seconde Guerre des Boers. Laurier est pris entre les Canadiens britanniques, impérialistes, qui appuient fortement une action militaire aux côtés de l'Empire, et les Canadiens français, isolationistes tout comme les États-Unis, qui s'y opposent tout aussi fortement. Ces derniers voient la guerre des Boers comme un rappel de leur défaite dans la Guerre de Sept Ans. Henri Bourassa est particulièrement féroce dans son opposition. Laurier opte finalement pour l'envoi d'une force militaire composée de volontaires, au lieu des milices attendues par les Britanniques, mais Bourassa le dénoncea quand même.
En 1905, Laurier préside à l'entrée de l'Alberta et de la Saskatchewan au sein de la Confédération, les deux dernières provinces à être créées à partir des Territoires du Nord-Ouest.
Alors que Laurier est premier ministre, il visite un collège classique des Cantons-de-l'Est, où il est invité à discuter avec des étudiants. L'un de ces étudiants, c'est Louis Saint-Laurent, futur premier ministre du Canada. Devant cet auditoire qui boit les paroles de l'auguste premier ministre, il prononce une phrase demeurée célèbre : « Je rêve d'un pays où les deux races fondatrices seraient égales l'une l'autre, un pays où les frontières linguistiques et confessionnelles seraient abolies, une nation grande, digne et responsable, où francophones et anglophones y cohabiteraient en paix. »
La compétition navale entre le Royaume-Uni et l'Empire germanique s'amplifie dans les premières années du XXe siècle. Les Britanniques demandent au Canada plus d'argent et de ressources pour construire des navires, ce qui cause une forte division politique au Canada : les impérialistes veulent en envoyer le plus possible, les nationalistes ne rien envoyer du tout.
Visant le compromis, Laurier propose un projet de loi, en 1910, pour créer la marine royale canadienne. Cette marine consisterait initialement en une force de cinq croiseurs et six destroyers ; en temps de crise, elle pourrait être mise directement sous commande impériale. Cette idée, grandement louée à la Conférence Impériale sur la Défense à Londres, mais très impopulaire au Canada, contribue grandement à la défaite électorale de Laurier en 1911. Robert Borden, en 1912, décide de continuer la création de la marine royale canadienne, où Laurier l'avait laissée.
Une autre controverse émerge de l'appui de Laurier à la réciprocité commerciale avec les États-Unis. Le Parti conservateur s'y oppose, de même que les hommes d'affaires libéraux ; les agriculteurs, eux, appuient fortement l'idée. C'est la deuxième controverse à sceller le destin de Laurier : l'élection de 1911 porte principalement sur la réciprocité, et se termine par une victoire des conservateurs de Robert Laird Borden. À ce moment-là, les Canadiens français pensent qu'il est un traître vendu aux Britanniques, tandis que les Canadiens britanniques opinent qu'il est un homme capable de compromis.
Laurier dut donc se résigner à la défaite, le 7 octobre 1911. Mais cette défaite ne fut guère synonyme de repos pour Laurier. Au contraire, comme il le dit lui-même dans une lettre à son député Ernest Lapointe dans les jours qui suivirent la défaite : Je veux une autre bataille contre les tories. Laurier ré-organisa donc complètement l'administration du parti, créant un comité central d'organisation, sous la présidence de William Lyon Mackenzie King. Cependant, très peu de choses furent changées au programme libéral de 1896, à forte teinte libérale classique. Seules quelques concessions furent faites aux progressistes ontariens sur la place de l'état dans la société.
Malgré ces efforts, Laurier éprouve une difficulté incroyable à maintenir l'unité de son parti. Les Québécois formant un bastion libéral depuis 1887, il n'a guère d'autre choix que de défendre l'autonomie canadienne au sein de l'Empire britannique, tandis que l'Ontario et l'Ouest considèrent la politique impériale de Borden comme acceptable. Bien qu'il soit le premier Canadien français à accéder au poste de premier ministre Canada, plusieurs Québécois jugent ses orientations politiques trop teintées d'impérialisme. Une certaine partie de ses appuis au Québec vont donc passer chez les Conservateurs. En effet, Robert Laird Borden, pour contrer l'influence libérale au Canada français, promet une forte représentation francophone dans son cabinet. Plusieurs nationalistes anti-impérialistes sont nommés ministres, notamment Frédérick D. Monk. D'autres, sur la scène provinciale, comme Israël Tarte et Henri Bourrassa, attaquent, eux aussi, de manière virulente la politique de Laurier.
Malgré cela, la crise de la conscription de 1917 lui permet de se réconcilier avec son électorat francophone : les Libéraux, aux élections de 1917, obtiennent 62 des 82 sièges, grâce aux Québécois.
Pendant plusieurs décennies, l'impact qu'a la présence d'un Canadien-Français au poste de premier ministre (sous la bannière des Libéraux) continue. Ainsi, les Québécois votent fortement pour les Libéraux jusqu'en 1984, sauf une légère exception en 1958. D'ailleurs, dans les années soixante et soixante-dix, le chef du ralliement créditiste, Réal Caouette, déclare à la télévision d'état « Les Québécois votent libéral car leurs grands-parents ont serré la main de Wilfrid Laurier ».
Laurier mène l'opposition durant la Première Guerre mondiale. Il influence l'opinion publique contre la conscription, ce qui conduit à la crise de la conscription de 1917 et la formation du gouvernement unioniste, auquel Laurier refuse de se joindre. Toutefois, plusieurs libéraux, surtout au Canada anglais, se joignent à Borden en tant que libéraux-unionistes, et les libéraux de Laurier sont réduits à une poignée de députés Canadiens français après l'élection de 1917.
Laurier meurt le 17 février 1919, et il est imhumé au cimetière Notre-Dame à Ottawa, en Ontario.
L'image que Laurier laisse au Québec est paradoxale. Les Québécois lui donnent des majorités parlementaires écrasantes pendant longtemps, et même après sa mort. Mais, méritait-il cette confiance de la part des Québécois ? En effet, Laurier défend la langue française avec beaucoup moins d'effort que plusieurs de ses prédecesseurs, tant anglophones que francophones, tel Edward Blake, Oliver Mowat, Louis-Hippolyte Lafontaine, Georges-Étienne Cartier, etc.
En effet, plusieurs lois progressistes à l'égard de la langue française sont par lui refusées. Par exemple :
refus de rendre les monnaies et postes bilingues,
refus d'obliger les haut-gradés militaires à comprendre et parler le français,
refus d'accorder les droits scolaires des minorités francophones hors-Québec.
Laurier, bien qu'il fût considéré comme Progressite pour son temps, pourrait être considéré comme un conservateur de nos jours. Exemple :
refus d'accorder le droit de vote aux femmes,
refus de créer les premières assurances sociales.
Fixé dans son lieu de résidence, Laurier prend ensuite épouse. Le 13 mai 1868, il marie Zoé Lafontaine dans la cathédrale Saint-Jacques de Montréal. Il a toujours refusé de demander la main de Zoé, car il se considère trop malade et trop pauvre, mais averti par le docteur Gauthier qu’elle est sur le point d’épouser un autre prétendant, même si elle l’aime toujours, Laurier se rend aussitôt à Montréal. Le soir même, en l’absence de Carolus et de sa famille, il se marie puis, seul, repart aussitôt pour Arthabaskaville où l’attend une cause urgente. De cette union, le couple n’aura pas eu d’enfants, et il le regrette profondément. Dans l’ensemble, ce mariage est heureux, mais pas toujours. Il y a la passion qui lie Laurier à Émilie Barthe, femme de son associé, l’avocat Joseph Lavergne. Cette femme brillante et très cultivée conquiert Laurier en 1874 : mêmes intérêts littéraires, même anglophilie. Ils vivent entre eux la liaison romantique la plus célèbre de l’histoire politique canadienne. Leurs lettres témoignent d’un amour réel. D’un amour platonique ? Nul ne le sait vraiment, même si la rumeur, jamais confirmée, court à l’époque que de cette relation naquit Armand La Vergne. Cette intimité dure vraisemblablement jusque vers 1897, quand les nécessités politiques reprennent leurs droits. Wilfrid et Zoé se rapprochent alors, pour se consacrer l’un à l’autre jusqu’à la fin de leurs jours. Zoé survit à son mari et s’éteint à Ottawa le 1er novembre 1921.
L'avenue Laurier, à Montréal, fut nommée en son honneur en 1899.
il est représenté sur le billet de 5$ de la monnaie canadienne
Né à Saint-Lin, Canada-Est (qui devient plus tard la province du Québec), il fait ses études à l’Université McGill, y obtenant un baccalauréat en droit civil, en 1866. En 1868, il épouse Zoé Lafontaine (1841 à 1921).
Souvent considéré comme l'un des grands hommes d'État canadiens, Laurier est bien connu pour ses politiques de réconciliation, de bâtisseur du pays, et de compromis entre francophones et anglophones du Canada. Il défend un partenariat entre gens de ces deux cultures au Canada.
Wilfrid Laurier naît le 20 novembre 1841, dans une petite maison au bord de la rivière l'Achigan, à Saint-Lin-Laurentides. Son père, Carolus Laurier, fait partie de la minorité de la population qui sait compter, lire, écrire, et parler tant en français qu'en anglais. Arpenteur de métier, il est aussi le premier maire du village. Wilfrid n'a que 7 ans quand sa mère, Marie-Marcelle Martineau, meurt — de la tuberculose, une maladie très répandue à l'époque. Son père se remarie avec Adéline Éthier, de qui il aura d'autres enfants. Pour Carolus, l'éducation est une priorité. Il s'endette donc pour que son fils ait accès à un certain niveau d'éducation. Wilfrid fait ses études primaires à Saint-Lin, il passe deux ans à New Glasgow, un village voisin principalement habité par des anglophones, et il poursuit son cours classique au Collège de l'Assomption. À l'école, le jeune Wilfrid se montre un élève fort assidu. En contrepartie, il a la santé fortement fragile, mais il est doté d'une intelligence remarquable.
Il fait ensuite son droit à l'université McGill à Montréal. À l'époque où Laurier y étudie, cette université est bilingue, c'est donc dans les deux langues que Laurier va parfaire son éducation (notamment en droit civil français). C'est à cette époque qu'il rencontre des membres de l'Institut Canadien, un groupe politique libéral radical. Il côtoie Antoine-Aimé Dorion et Rodolphe Laflamme, son professeur de droit constitutionnel, l'un des plus grands maîtres de cette discipline à l'époque. Dorion prend le jeune Laurier sous son aile. Laurier réussit ses études de droit avec plusieurs mentions d'honneur, mais sa santé est toujours aussi mauvaise, souffrant de bronchite chronique (dont il aura le diagnostique seulement quelques années plus tard). Chaque hiver sera, pour Wilfrid, une épreuve. En 1864, une coalition politique se forme entre les conservateurs Québécois et Ontariens, et les libéraux Ontariens. Germe ensuite le projet de la Confédération Canadienne. Laurier se battra, comme tous les rouges (formant le parti Libéral), contre une telle union.
Laurier se présente la première fois dans le comté provincial de Drummond-Arthabaska, en 1871, où il est élu avec une majorité très fragile, bien qu'il ait une résidence à Arthabaska, près de Victoriaville. À l'Assemblée législative de Québec, il se montre comme un parlementaire à l'éloquence remarquable. Mais Laurier ne se fait pas d'illusions. Le parti Libéral demeure un parti marginal, sans programme politique concret, critiqué par les élites et le clergé. Laurier décide donc de se présenter au niveau fédéral, où il croit que les chances de triomphe du libéralisme sont meilleures.
Il se présente en conséquence, à l'élection de 1874, dans la même circonscription qu'en 1871, mais au niveau fédéral. Il est élu avec une majorité légèrement augmentée. Laurier devient le bras droit des membres québécois du cabinet. Le premier ministre le voulant au conseil des ministres, il le nomme ministre du revenu en 1877, poste qu'il conserve jusqu'à la défaite des Libéraux en 1878.
Après cette défaite, l'indolence et l'inaction prennent Laurier. Il n'est définitivement pas un politicien d'opposition. Il est certes un secrétaire parlementaire efficace du chef libéral de l'époque, Edward Blake, mais il n'a pas l'éloquence et la fougue qu'on lui connaîtra lorsqu'il sera premier ministre.
En 1887, Blake Seword démissionne. Un nouveau chef doit être choisi. Aussi incroyable que cela pouvait paraître à l'époque, le caucus libéral choisit un Canadien-Français : Wilfrid Laurier. — Laurier commencera par refuser, disant qu'un Canadien-Français ne peut pas remplir une telle fonction, mais face à l'obstination du caucus, il finit par accepter.
C'est un chef de l'opposition hors pair. Il attaque sans relâche le gouvernement conservateur, marque des points, fait des gains. Il mène même les libéraux à la victoire en 1896.
Wilfrid Laurier dirige le Canada durant une période de croissance, d'industrialisation et d'immigrations courte. Sa longue carrière couvre une période de changement politique et économique majeure. En tant que Premier ministre il contribue grandement à faire entrer le Canada au XXe siècle et à gagner une plus grande autonomie face au Royaume-Uni.
Une des premières actions de Laurier en tant que Premier ministre est de trouver une solution à la question des écoles catholiques de langue française au Manitoba, question qui avait causé la chute du gouvernement de Charles Tupper, plus tôt, en 1896. Son compromis, appelé le Compromis Laurier-Greenway, décrète que les francophones catholiques au Manitoba peuvent bénéficier d'une éducation catholique s'il y a assez d'élèves pour le justifier, chaque école étant jugée au cas par cas. Ceci est vu par plusieurs comme étant la meilleure solution possible compte tenu des circonstances, satisfaisant à la fois les francophones et les anglophones. Cependant, en pratique, dans la majorité des cas, le nombre d'élèves francophones est toujours inférieur à celui des anglophones, ce qui pousse Laurier à créer des écoles francophones du soir, tandis que dans les écoles à majorité anglophone, il est possible pour les Canadiens français d'obtenir une demi-heure d'enseignement religieux à la fin des classes.
Ce compromis est, en général, très mal accepté, tant dans le Canada-Anglais que Français. Les anglophones jugeant que ce compromis est une atteinte à l'autonomie des provinces, et les francophones, le jugeant insuffisamment favorable aux francophones. Ceci n'est qu'un exemple dans le dialogue de sourds qui est entretenu entre anglophones et francophones pendant le règne de Laurier, et même bien après, toute action gouvernementale étant jugée trop favorable à l'un des deux groupes ethniques.
En 1899, le Royaume-Uni s'attend à un appui militaire de la part du Canada, en tant que membre de l'Empire britannique, durant la Seconde Guerre des Boers. Laurier est pris entre les Canadiens britanniques, impérialistes, qui appuient fortement une action militaire aux côtés de l'Empire, et les Canadiens français, isolationistes tout comme les États-Unis, qui s'y opposent tout aussi fortement. Ces derniers voient la guerre des Boers comme un rappel de leur défaite dans la Guerre de Sept Ans. Henri Bourassa est particulièrement féroce dans son opposition. Laurier opte finalement pour l'envoi d'une force militaire composée de volontaires, au lieu des milices attendues par les Britanniques, mais Bourassa le dénoncea quand même.
En 1905, Laurier préside à l'entrée de l'Alberta et de la Saskatchewan au sein de la Confédération, les deux dernières provinces à être créées à partir des Territoires du Nord-Ouest.
Alors que Laurier est premier ministre, il visite un collège classique des Cantons-de-l'Est, où il est invité à discuter avec des étudiants. L'un de ces étudiants, c'est Louis Saint-Laurent, futur premier ministre du Canada. Devant cet auditoire qui boit les paroles de l'auguste premier ministre, il prononce une phrase demeurée célèbre : « Je rêve d'un pays où les deux races fondatrices seraient égales l'une l'autre, un pays où les frontières linguistiques et confessionnelles seraient abolies, une nation grande, digne et responsable, où francophones et anglophones y cohabiteraient en paix. »
La compétition navale entre le Royaume-Uni et l'Empire germanique s'amplifie dans les premières années du XXe siècle. Les Britanniques demandent au Canada plus d'argent et de ressources pour construire des navires, ce qui cause une forte division politique au Canada : les impérialistes veulent en envoyer le plus possible, les nationalistes ne rien envoyer du tout.
Visant le compromis, Laurier propose un projet de loi, en 1910, pour créer la marine royale canadienne. Cette marine consisterait initialement en une force de cinq croiseurs et six destroyers ; en temps de crise, elle pourrait être mise directement sous commande impériale. Cette idée, grandement louée à la Conférence Impériale sur la Défense à Londres, mais très impopulaire au Canada, contribue grandement à la défaite électorale de Laurier en 1911. Robert Borden, en 1912, décide de continuer la création de la marine royale canadienne, où Laurier l'avait laissée.
Une autre controverse émerge de l'appui de Laurier à la réciprocité commerciale avec les États-Unis. Le Parti conservateur s'y oppose, de même que les hommes d'affaires libéraux ; les agriculteurs, eux, appuient fortement l'idée. C'est la deuxième controverse à sceller le destin de Laurier : l'élection de 1911 porte principalement sur la réciprocité, et se termine par une victoire des conservateurs de Robert Laird Borden. À ce moment-là, les Canadiens français pensent qu'il est un traître vendu aux Britanniques, tandis que les Canadiens britanniques opinent qu'il est un homme capable de compromis.
Laurier dut donc se résigner à la défaite, le 7 octobre 1911. Mais cette défaite ne fut guère synonyme de repos pour Laurier. Au contraire, comme il le dit lui-même dans une lettre à son député Ernest Lapointe dans les jours qui suivirent la défaite : Je veux une autre bataille contre les tories. Laurier ré-organisa donc complètement l'administration du parti, créant un comité central d'organisation, sous la présidence de William Lyon Mackenzie King. Cependant, très peu de choses furent changées au programme libéral de 1896, à forte teinte libérale classique. Seules quelques concessions furent faites aux progressistes ontariens sur la place de l'état dans la société.
Malgré ces efforts, Laurier éprouve une difficulté incroyable à maintenir l'unité de son parti. Les Québécois formant un bastion libéral depuis 1887, il n'a guère d'autre choix que de défendre l'autonomie canadienne au sein de l'Empire britannique, tandis que l'Ontario et l'Ouest considèrent la politique impériale de Borden comme acceptable. Bien qu'il soit le premier Canadien français à accéder au poste de premier ministre Canada, plusieurs Québécois jugent ses orientations politiques trop teintées d'impérialisme. Une certaine partie de ses appuis au Québec vont donc passer chez les Conservateurs. En effet, Robert Laird Borden, pour contrer l'influence libérale au Canada français, promet une forte représentation francophone dans son cabinet. Plusieurs nationalistes anti-impérialistes sont nommés ministres, notamment Frédérick D. Monk. D'autres, sur la scène provinciale, comme Israël Tarte et Henri Bourrassa, attaquent, eux aussi, de manière virulente la politique de Laurier.
Malgré cela, la crise de la conscription de 1917 lui permet de se réconcilier avec son électorat francophone : les Libéraux, aux élections de 1917, obtiennent 62 des 82 sièges, grâce aux Québécois.
Pendant plusieurs décennies, l'impact qu'a la présence d'un Canadien-Français au poste de premier ministre (sous la bannière des Libéraux) continue. Ainsi, les Québécois votent fortement pour les Libéraux jusqu'en 1984, sauf une légère exception en 1958. D'ailleurs, dans les années soixante et soixante-dix, le chef du ralliement créditiste, Réal Caouette, déclare à la télévision d'état « Les Québécois votent libéral car leurs grands-parents ont serré la main de Wilfrid Laurier ».
Laurier mène l'opposition durant la Première Guerre mondiale. Il influence l'opinion publique contre la conscription, ce qui conduit à la crise de la conscription de 1917 et la formation du gouvernement unioniste, auquel Laurier refuse de se joindre. Toutefois, plusieurs libéraux, surtout au Canada anglais, se joignent à Borden en tant que libéraux-unionistes, et les libéraux de Laurier sont réduits à une poignée de députés Canadiens français après l'élection de 1917.
Laurier meurt le 17 février 1919, et il est imhumé au cimetière Notre-Dame à Ottawa, en Ontario.
L'image que Laurier laisse au Québec est paradoxale. Les Québécois lui donnent des majorités parlementaires écrasantes pendant longtemps, et même après sa mort. Mais, méritait-il cette confiance de la part des Québécois ? En effet, Laurier défend la langue française avec beaucoup moins d'effort que plusieurs de ses prédecesseurs, tant anglophones que francophones, tel Edward Blake, Oliver Mowat, Louis-Hippolyte Lafontaine, Georges-Étienne Cartier, etc.
En effet, plusieurs lois progressistes à l'égard de la langue française sont par lui refusées. Par exemple :
refus de rendre les monnaies et postes bilingues,
refus d'obliger les haut-gradés militaires à comprendre et parler le français,
refus d'accorder les droits scolaires des minorités francophones hors-Québec.
Laurier, bien qu'il fût considéré comme Progressite pour son temps, pourrait être considéré comme un conservateur de nos jours. Exemple :
refus d'accorder le droit de vote aux femmes,
refus de créer les premières assurances sociales.
Fixé dans son lieu de résidence, Laurier prend ensuite épouse. Le 13 mai 1868, il marie Zoé Lafontaine dans la cathédrale Saint-Jacques de Montréal. Il a toujours refusé de demander la main de Zoé, car il se considère trop malade et trop pauvre, mais averti par le docteur Gauthier qu’elle est sur le point d’épouser un autre prétendant, même si elle l’aime toujours, Laurier se rend aussitôt à Montréal. Le soir même, en l’absence de Carolus et de sa famille, il se marie puis, seul, repart aussitôt pour Arthabaskaville où l’attend une cause urgente. De cette union, le couple n’aura pas eu d’enfants, et il le regrette profondément. Dans l’ensemble, ce mariage est heureux, mais pas toujours. Il y a la passion qui lie Laurier à Émilie Barthe, femme de son associé, l’avocat Joseph Lavergne. Cette femme brillante et très cultivée conquiert Laurier en 1874 : mêmes intérêts littéraires, même anglophilie. Ils vivent entre eux la liaison romantique la plus célèbre de l’histoire politique canadienne. Leurs lettres témoignent d’un amour réel. D’un amour platonique ? Nul ne le sait vraiment, même si la rumeur, jamais confirmée, court à l’époque que de cette relation naquit Armand La Vergne. Cette intimité dure vraisemblablement jusque vers 1897, quand les nécessités politiques reprennent leurs droits. Wilfrid et Zoé se rapprochent alors, pour se consacrer l’un à l’autre jusqu’à la fin de leurs jours. Zoé survit à son mari et s’éteint à Ottawa le 1er novembre 1921.
L'avenue Laurier, à Montréal, fut nommée en son honneur en 1899.
il est représenté sur le billet de 5$ de la monnaie canadienne
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Laurier n'était pas l'idole des Québécois pour ses positions sociales et sur la langue. Aujourd'hui on l'aime bien ... sur un 5 piastres.
Fait particulier sur la toponymie, aujourd'hui il n'est pas possible de donner le nom d'une rue à une personne vivante. Dans ce cas il semble bien que l'avenue Laurier a été nommée en son honneur par Montréal le 4 avril 1899 et ce, moins de 3 ans après sont accession au titre de premier ministre du Canada.
Ne voulant pas faire de liens inutile avec le (les !) Parti Libéral d'aujourd'hui on peut tout de même se questionner. De 1898 à 1902, le maire de Montréal était Raymond Préfontaine, ses positions politiques ressemblaient à celles de Laurier (voir notamment ses déclarations lors du saccage de l'Université Laval par les étudiants de Mc Gill - 1er mars 1900), il a été nommé membre du Conseil privé et Ministre de la Marine et des Pêcheries en 1902 par ... Laurier lui-même (!!!!!) Les temps changent paraît-il !!!!!!
Fait particulier sur la toponymie, aujourd'hui il n'est pas possible de donner le nom d'une rue à une personne vivante. Dans ce cas il semble bien que l'avenue Laurier a été nommée en son honneur par Montréal le 4 avril 1899 et ce, moins de 3 ans après sont accession au titre de premier ministre du Canada.
Ne voulant pas faire de liens inutile avec le (les !) Parti Libéral d'aujourd'hui on peut tout de même se questionner. De 1898 à 1902, le maire de Montréal était Raymond Préfontaine, ses positions politiques ressemblaient à celles de Laurier (voir notamment ses déclarations lors du saccage de l'Université Laval par les étudiants de Mc Gill - 1er mars 1900), il a été nommé membre du Conseil privé et Ministre de la Marine et des Pêcheries en 1902 par ... Laurier lui-même (!!!!!) Les temps changent paraît-il !!!!!!
Si tu sais d'où tu viens tu sais où tu vas
- saintluc
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Merci d'ajouter des commentaires sur les personnalités nommées chaque jour.
Je ne post pour ma part qu'un minimum de renseignements
Louis-Hippolyte Lafontaine (Boucherville, 4 octobre 1807 - Montréal, 26 février 1864) était un homme politique canadien, principal responsable, avec Robert Baldwin, de l'instauration du gouvernement responsable au Canada. Il fut à la tête des affaires du pays une dizaine d'années, de 1841 à 1851.
Retiré de la vie politique active en 1851, il devint en 1853 juge en chef pour le Bas-Canada et le fut jusqu'à sa mort. À ses funérailles, le 2 mars 1864, l'évêque Bourget prononça son éloge funèbre.
Son père, Antoine Lafontaine, et le père de son père, Louis Lafontaine, avaient été capitaines de milice, ce qui, en ce temps-là, constituait une situation sociale importante. Le père de sa mère, Antoine Ménard, siégea à l'Assemblée législative de Québec.
Louis-Hippolyte suivit son cours d'études secondaires au collège de Montréal, sous la direction des sulpiciens. En 1829, il était admis au barreau. Deux ans plus tard, en 1831, il épousait Adèle-Amable, fille du docteur Berthelot, de Saint-Eustache, dont il n'eut pas d'enfants. Devenu veuf en 1859, il épousa en secondes noces, en 1861, Jane-Mary Morrisson, veuve du capitaine Thomas Kinton, dont il eut deux fils, morts tous les deux en bas âge. Il n'a donc pas laissé de postérité.
Avocat en 1829, à 22 ans, Lafontaine s'occupe aussitôt de politique, et, dès octobre 1830, les électeurs de Terrebonne en font leur député à la Chambre d'Assemblée du Bas-Canada.
Lafontaine suivit d'abord Papineau et fut, avant 1837, l'un des plus ardents lieutenants du fameux tribun. À cela, rien d'étonnant. L'on sait, en effet, que Papineau, par le prestige de son talent et surtout par l'éloquence de sa parole, attirait alors invinciblement dans son sillage tout ce que le peuple canadien-français comptait de sujets brillants. Lafontaine déposa à Lord Gosford une pétition pour la convocation de la chambre le 19 novembre 1837 qui, si elle avait été acceptée, aurait pu éviter la bataille de St-Denis. Suite aux combats de St-Denis et St-Charles et toujours persuadé que l'Assemblée élue devait être entendue, il retourna avec 14 députés le 5 décembre 1837 auprès de Lord Gosford demander la convocation de la chambre. Ces demandes furent toutes refusées. Arrêté, illégalement, le 4 novembre 1838 et détenu en prison sans procès, il fut plus tard libéré et demanda en vain qu'on lui fît son procès
Sa maison
Les événements cependant, en tournant au tragique, l'avaient assagi et rendu plus prudent. "La fusillade qui ensanglanta les bords du Richelieu, a écrit DeCelles, produisit sur Louis-Hippolyte l'effet d'un jet d'eau froide sur la vapeur." Il se classa désormais, contre Papineau, parmi les modérés, dont il ne tarda pas à devenir le chef et le guide. Mais, tout en se tenant dans les limites de la légalité, Lafontaine ne cessa pas de se montrer tenace autant que dévoué en combattant pour le droit à la liberté de ses compatriotes. Sa modération même, par le jeu des intérêts, fit de l'homme de l'opposition qu'il était d'abord, mieux qu'un homme de gouvernement, un véritable chef. Il s'allia avec Baldwin, chef des patriotes du Haut-Canada.
Le gouverneur Sydenham, qui reconnaissait sa force, l'ayant combattu dans Terrebonne, personnellement, sous le prête-nom du docteur McCullogh, en 1841, l'obligea en quelque sorte à renoncer à briguer les suffrages de ses électeurs pour éviter des effusions de sang. Baldwin le fit aussitôt élire dans York, un comté du Haut-Canada. Peu de temps après, il faisait lui-même élire Baldwin dans Rimouski. En 1843, le gouverneur Bagot les appelait tous les deux à former un premier ministère qui fut renversé en 1844. Les deux amis revinrent au pouvoir et formèrent un nouveau ministère, sous lord Elgin, en 1848.
Ce gouverneur à l'esprit large et tolérant, qui comprit heureusement les exigences de la situation, s'inclinait par le fait devant la volonté populaire. Soutenus par l'opinion publique, chacun dans sa province, les deux hommes d'État, clairvoyants et habiles autant que résolus et énergiques, qui se complétaient l'un et l'autre et surent s'entendre, nous obtenaient ainsi, paisiblement et sans violence, nos libertés politiques, ou, si l'on veut, le gouvernement responsable au peuple. L'histoire l'a proclamé plus d'une fois et elle ne saurait l'oublier. L'administration Lafontaine-Baldwin se maintint, au milieu de bien des difficultés, jusqu'en 1851. La politique est ingrate, on le sait depuis longtemps. Elle ne ménage pas les hommes, même les meilleurs et les mieux intentionnés.
Lafontaine, comme tant d'autres avant et après lui, l'éprouva douloureusement. Combattu par des adversaires qui se montraient vigoureux et sans scrupules, discuté par ses propres amis, il finit par voir la division s'introduire dans son propre parti. Peut-être prit-il les choses trop à cœur. Toujours est-il que, après l'échec de 1851, il abandonna, à 45 ans, les luttes actives de la vie publique et se retira sous sa tente. Nommé juge en chef du Bas-Canada, il rendit cependant encore de précieux services au pays jusqu'à sa mort, qui fut soudaine et inattendue, en février 1864. En 1854, il avait été créé baronnet La Fontaine du Canada, dans la pairie du Royaume-Uni, ce qui lui donnait droit au titre de sir. Il fut le premier Canadien français à porter ce titre. On l'appelait sir Louis-Hippolyte.
Dans Lafontaine et son temps, volume publié en 1907, DeCelles nous a laissé du grand homme le portrait que voici : "Son aspect physique était imposant. D'une taille au-dessous de la moyenne, large d'épaules, avec une tête carrée, il avait le vaste front des méditatifs et on lisait sur les traits de sa figure les caractéristiques de l'énergie et de la fermeté. Il eut été difficile de dire que sa physionomie était de tout point attrayante. Elle paraissait, pour cela, trop solennelle et trop au-dessus de l'humanité commune. On eut dit, en effet, une statue sur un piédestal ! . . ."
D'autre part, les contemporains de Lafontaine affirmaient volontiers qu'il ressemblait beaucoup au grand Napoléon, et les portraits qu'on a de lui ne démentent pas cette affirmation. On a raconté, à ce propos, des anecdotes savoureuses. Dans une visite de notre grand homme aux Invalides à Paris, en 1853, de vieux grognards, survivants des guerres de l'Empire, auraient dit en le voyant : "Tiens, mais c'est l'empereur !" . . . Lady Bagot, la femme du gouverneur de ce nom, qui avait connu Napoléon, se serait exclamée, en voyant dans ses salons pour la première fois l'homme d'État canadien : "Vraiment, si je ne savais pas que Bonaparte est bien mort à Sainte-Hélène, je croirais que c'est lui-même qui vient d'entrer ici." En tout cas, s'il en avait plus ou moins la stature et la carrure — plutôt plus que moins — Lafontaine avait certainement, au moral, du célèbre Corse, l'énergie et l'assurance. Comme lui, il l'a prouvé, il voyait clair et il savait agir.
Les esprits spéculatifs, a-t-on remarqué souvent, ne font pas d'ordinaire les meilleurs hommes de gouvernement. Ils s'attardent trop à délibérer quand il faudrait passer à l'action. Tel n'était pas Lafontaine. Jamais il ne s'égara dans la forêt des théories et des chimères. Les plus beaux plans de réforme le laissaient toujours froid, s'il ne leur voyait une portée pratique. Sachant distinguer entre l'utopie et le possible, il comptait avec le passé du peuple, avec les mœurs qui font échec aux meilleures lois, du moment que ces lois les contrarient. C'est pourquoi son prestige et son influence furent si considérables sur ses contemporains. Qu'il fût au pouvoir ou qu'il fût dans l'opposition, son autorité s'imposa, toute une décade, dominatrice et inéluctable. Mais, comme tous les autoritaires, à la fin il fut brisé.
Il est à remarquer que, ce prestige et cette influence, Lafontaine ne les dut pas surtout à ses talents d'orateur. Sa parole, en effet, était brève et sobre. Il se contentait d'ordinaire d'exprimer clairement et nettement sa pensée. Sa manière n'avait rien de cette éloquence colorée, empoignante et entraînante d'un Papineau, ou, plus tard, d'un Chapleau, d'un Mercier et d'un Laurier. Ses discours, c'était une suite de syllogismes. Rarement, il s'adressait au cœur ou aux sentiments. Il visait à convaincre et à persuader, ce qui vaut mieux sans doute pour l'effet de durée.
Parfois, il faut cependant l'ajouter, l'occasion donnée, parce qu'il sut tirer parti des circonstances, alors que les circonstances étaient émouvantes, il atteignit sans le chercher à la plus haute éloquence. C'est quand, après l'Union, parlant pour la première fois à la Chambre, il prononça ce discours fameux, où, si fièrement, au milieu des protestations de fanatiques, il revendiqua en français les droits de la langue française, la langue de sa mère, disait-il, et celle aussi de tous ses frères canadiens-français. Mais, ce n'était pas là sa manière de dire accoutumée. Ce fut plutôt comme un éclair dans un ciel le plus souvent calme et serein.
Au début de leur alliance, vers 1842, Baldwin rendait à Lafontaine ce témoignage qui explique bien des choses et que l'histoire se doit de conserver : "J'ai remarqué en M. Lafontaine un sens si vif du droit, une détermination si prompte à l'affirmer, un éloignement si profond des intrigues et des petits artifices, que j'ai été heureux de lui donner mon amitié et ma confiance. Je suis fier de l'avoir pour guide et pour chef. Je le dis au peuple du Haut-Canada, nous ne saurions trouver, à mon avis, comme chef du parti uni de la réforme, un homme plus attentif à nos intérêts et plus décidé à donner à notre peuple tout entier une administration qui puisse le satisfaire ..." "Lafontaine, écrivit DeCelles, en terminant sa forte étude sur l'homme d'Etat de 1841-1851, fut la plus grande figure de la plus belle période de notre histoire."
À l'été de 1930 — il y avait cent ans cette année-là que Lafontaine avait été élu pour la première fois député à l'Assemblée de Québec — on a élevé dans ce parc, à sa mémoire, un monument public, qui le représente dans le bronze sur base de granit. Le Pont-Tunnel Louis-Hippolyte Lafontaine, le parc Lafontaine et l'Hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine sont nommés en son honneur.
Les deux girouettes, ou l’hypocrisie démasquée, Montréal, 1834
Notes sur l'inamovibilité des curés dans le Bas-Canada, Montréal, 1837
Analyse de l'ordonnance du Conseil spécial sur les bureaux d’hypothèques [...], Montréal, 1842
De l'esclavage en Canada, Montréal, 1859
De la famille des Lauson. Vice-rois et lieutenants généraux des rois de France en Amérique, 1859
Je ne post pour ma part qu'un minimum de renseignements
Louis-Hippolyte Lafontaine (Boucherville, 4 octobre 1807 - Montréal, 26 février 1864) était un homme politique canadien, principal responsable, avec Robert Baldwin, de l'instauration du gouvernement responsable au Canada. Il fut à la tête des affaires du pays une dizaine d'années, de 1841 à 1851.
Retiré de la vie politique active en 1851, il devint en 1853 juge en chef pour le Bas-Canada et le fut jusqu'à sa mort. À ses funérailles, le 2 mars 1864, l'évêque Bourget prononça son éloge funèbre.
Son père, Antoine Lafontaine, et le père de son père, Louis Lafontaine, avaient été capitaines de milice, ce qui, en ce temps-là, constituait une situation sociale importante. Le père de sa mère, Antoine Ménard, siégea à l'Assemblée législative de Québec.
Louis-Hippolyte suivit son cours d'études secondaires au collège de Montréal, sous la direction des sulpiciens. En 1829, il était admis au barreau. Deux ans plus tard, en 1831, il épousait Adèle-Amable, fille du docteur Berthelot, de Saint-Eustache, dont il n'eut pas d'enfants. Devenu veuf en 1859, il épousa en secondes noces, en 1861, Jane-Mary Morrisson, veuve du capitaine Thomas Kinton, dont il eut deux fils, morts tous les deux en bas âge. Il n'a donc pas laissé de postérité.
Avocat en 1829, à 22 ans, Lafontaine s'occupe aussitôt de politique, et, dès octobre 1830, les électeurs de Terrebonne en font leur député à la Chambre d'Assemblée du Bas-Canada.
Lafontaine suivit d'abord Papineau et fut, avant 1837, l'un des plus ardents lieutenants du fameux tribun. À cela, rien d'étonnant. L'on sait, en effet, que Papineau, par le prestige de son talent et surtout par l'éloquence de sa parole, attirait alors invinciblement dans son sillage tout ce que le peuple canadien-français comptait de sujets brillants. Lafontaine déposa à Lord Gosford une pétition pour la convocation de la chambre le 19 novembre 1837 qui, si elle avait été acceptée, aurait pu éviter la bataille de St-Denis. Suite aux combats de St-Denis et St-Charles et toujours persuadé que l'Assemblée élue devait être entendue, il retourna avec 14 députés le 5 décembre 1837 auprès de Lord Gosford demander la convocation de la chambre. Ces demandes furent toutes refusées. Arrêté, illégalement, le 4 novembre 1838 et détenu en prison sans procès, il fut plus tard libéré et demanda en vain qu'on lui fît son procès
Sa maison
Les événements cependant, en tournant au tragique, l'avaient assagi et rendu plus prudent. "La fusillade qui ensanglanta les bords du Richelieu, a écrit DeCelles, produisit sur Louis-Hippolyte l'effet d'un jet d'eau froide sur la vapeur." Il se classa désormais, contre Papineau, parmi les modérés, dont il ne tarda pas à devenir le chef et le guide. Mais, tout en se tenant dans les limites de la légalité, Lafontaine ne cessa pas de se montrer tenace autant que dévoué en combattant pour le droit à la liberté de ses compatriotes. Sa modération même, par le jeu des intérêts, fit de l'homme de l'opposition qu'il était d'abord, mieux qu'un homme de gouvernement, un véritable chef. Il s'allia avec Baldwin, chef des patriotes du Haut-Canada.
Le gouverneur Sydenham, qui reconnaissait sa force, l'ayant combattu dans Terrebonne, personnellement, sous le prête-nom du docteur McCullogh, en 1841, l'obligea en quelque sorte à renoncer à briguer les suffrages de ses électeurs pour éviter des effusions de sang. Baldwin le fit aussitôt élire dans York, un comté du Haut-Canada. Peu de temps après, il faisait lui-même élire Baldwin dans Rimouski. En 1843, le gouverneur Bagot les appelait tous les deux à former un premier ministère qui fut renversé en 1844. Les deux amis revinrent au pouvoir et formèrent un nouveau ministère, sous lord Elgin, en 1848.
Ce gouverneur à l'esprit large et tolérant, qui comprit heureusement les exigences de la situation, s'inclinait par le fait devant la volonté populaire. Soutenus par l'opinion publique, chacun dans sa province, les deux hommes d'État, clairvoyants et habiles autant que résolus et énergiques, qui se complétaient l'un et l'autre et surent s'entendre, nous obtenaient ainsi, paisiblement et sans violence, nos libertés politiques, ou, si l'on veut, le gouvernement responsable au peuple. L'histoire l'a proclamé plus d'une fois et elle ne saurait l'oublier. L'administration Lafontaine-Baldwin se maintint, au milieu de bien des difficultés, jusqu'en 1851. La politique est ingrate, on le sait depuis longtemps. Elle ne ménage pas les hommes, même les meilleurs et les mieux intentionnés.
Lafontaine, comme tant d'autres avant et après lui, l'éprouva douloureusement. Combattu par des adversaires qui se montraient vigoureux et sans scrupules, discuté par ses propres amis, il finit par voir la division s'introduire dans son propre parti. Peut-être prit-il les choses trop à cœur. Toujours est-il que, après l'échec de 1851, il abandonna, à 45 ans, les luttes actives de la vie publique et se retira sous sa tente. Nommé juge en chef du Bas-Canada, il rendit cependant encore de précieux services au pays jusqu'à sa mort, qui fut soudaine et inattendue, en février 1864. En 1854, il avait été créé baronnet La Fontaine du Canada, dans la pairie du Royaume-Uni, ce qui lui donnait droit au titre de sir. Il fut le premier Canadien français à porter ce titre. On l'appelait sir Louis-Hippolyte.
Dans Lafontaine et son temps, volume publié en 1907, DeCelles nous a laissé du grand homme le portrait que voici : "Son aspect physique était imposant. D'une taille au-dessous de la moyenne, large d'épaules, avec une tête carrée, il avait le vaste front des méditatifs et on lisait sur les traits de sa figure les caractéristiques de l'énergie et de la fermeté. Il eut été difficile de dire que sa physionomie était de tout point attrayante. Elle paraissait, pour cela, trop solennelle et trop au-dessus de l'humanité commune. On eut dit, en effet, une statue sur un piédestal ! . . ."
D'autre part, les contemporains de Lafontaine affirmaient volontiers qu'il ressemblait beaucoup au grand Napoléon, et les portraits qu'on a de lui ne démentent pas cette affirmation. On a raconté, à ce propos, des anecdotes savoureuses. Dans une visite de notre grand homme aux Invalides à Paris, en 1853, de vieux grognards, survivants des guerres de l'Empire, auraient dit en le voyant : "Tiens, mais c'est l'empereur !" . . . Lady Bagot, la femme du gouverneur de ce nom, qui avait connu Napoléon, se serait exclamée, en voyant dans ses salons pour la première fois l'homme d'État canadien : "Vraiment, si je ne savais pas que Bonaparte est bien mort à Sainte-Hélène, je croirais que c'est lui-même qui vient d'entrer ici." En tout cas, s'il en avait plus ou moins la stature et la carrure — plutôt plus que moins — Lafontaine avait certainement, au moral, du célèbre Corse, l'énergie et l'assurance. Comme lui, il l'a prouvé, il voyait clair et il savait agir.
Les esprits spéculatifs, a-t-on remarqué souvent, ne font pas d'ordinaire les meilleurs hommes de gouvernement. Ils s'attardent trop à délibérer quand il faudrait passer à l'action. Tel n'était pas Lafontaine. Jamais il ne s'égara dans la forêt des théories et des chimères. Les plus beaux plans de réforme le laissaient toujours froid, s'il ne leur voyait une portée pratique. Sachant distinguer entre l'utopie et le possible, il comptait avec le passé du peuple, avec les mœurs qui font échec aux meilleures lois, du moment que ces lois les contrarient. C'est pourquoi son prestige et son influence furent si considérables sur ses contemporains. Qu'il fût au pouvoir ou qu'il fût dans l'opposition, son autorité s'imposa, toute une décade, dominatrice et inéluctable. Mais, comme tous les autoritaires, à la fin il fut brisé.
Il est à remarquer que, ce prestige et cette influence, Lafontaine ne les dut pas surtout à ses talents d'orateur. Sa parole, en effet, était brève et sobre. Il se contentait d'ordinaire d'exprimer clairement et nettement sa pensée. Sa manière n'avait rien de cette éloquence colorée, empoignante et entraînante d'un Papineau, ou, plus tard, d'un Chapleau, d'un Mercier et d'un Laurier. Ses discours, c'était une suite de syllogismes. Rarement, il s'adressait au cœur ou aux sentiments. Il visait à convaincre et à persuader, ce qui vaut mieux sans doute pour l'effet de durée.
Parfois, il faut cependant l'ajouter, l'occasion donnée, parce qu'il sut tirer parti des circonstances, alors que les circonstances étaient émouvantes, il atteignit sans le chercher à la plus haute éloquence. C'est quand, après l'Union, parlant pour la première fois à la Chambre, il prononça ce discours fameux, où, si fièrement, au milieu des protestations de fanatiques, il revendiqua en français les droits de la langue française, la langue de sa mère, disait-il, et celle aussi de tous ses frères canadiens-français. Mais, ce n'était pas là sa manière de dire accoutumée. Ce fut plutôt comme un éclair dans un ciel le plus souvent calme et serein.
Au début de leur alliance, vers 1842, Baldwin rendait à Lafontaine ce témoignage qui explique bien des choses et que l'histoire se doit de conserver : "J'ai remarqué en M. Lafontaine un sens si vif du droit, une détermination si prompte à l'affirmer, un éloignement si profond des intrigues et des petits artifices, que j'ai été heureux de lui donner mon amitié et ma confiance. Je suis fier de l'avoir pour guide et pour chef. Je le dis au peuple du Haut-Canada, nous ne saurions trouver, à mon avis, comme chef du parti uni de la réforme, un homme plus attentif à nos intérêts et plus décidé à donner à notre peuple tout entier une administration qui puisse le satisfaire ..." "Lafontaine, écrivit DeCelles, en terminant sa forte étude sur l'homme d'Etat de 1841-1851, fut la plus grande figure de la plus belle période de notre histoire."
À l'été de 1930 — il y avait cent ans cette année-là que Lafontaine avait été élu pour la première fois député à l'Assemblée de Québec — on a élevé dans ce parc, à sa mémoire, un monument public, qui le représente dans le bronze sur base de granit. Le Pont-Tunnel Louis-Hippolyte Lafontaine, le parc Lafontaine et l'Hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine sont nommés en son honneur.
Les deux girouettes, ou l’hypocrisie démasquée, Montréal, 1834
Notes sur l'inamovibilité des curés dans le Bas-Canada, Montréal, 1837
Analyse de l'ordonnance du Conseil spécial sur les bureaux d’hypothèques [...], Montréal, 1842
De l'esclavage en Canada, Montréal, 1859
De la famille des Lauson. Vice-rois et lieutenants généraux des rois de France en Amérique, 1859
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
C'est vraiment une bonne idée de nous faire redécouvrir ces gens!
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et dans les mauvais moments, ils viennent d'eux-mêmes.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Pierre Gaultier de Varennes et de la Vérendrye, né à Trois-Rivières, le 17 novembre 1685 et décédé Montréal le 5 décembre 1749 à l'âge de 64 ans.
Les Gaultier étaient originaires de l'Anjou et plus précisément de la région d’Angers en France, où leur nom figure pour la première fois vers le milieu du XVIe siècle. Ils occupaient un rang important parmi les notables de la région. Son arrière grand-père, Pierre Gaultier de La Vérendrye, né en 1576, fut greffier de la Sénéchaussée d'Angers et receveur des Consignations à Angers. C'était une famille de riches propriétaires terriens ; Varennes et La Vérendrye étaient les noms de deux de leurs domaines. Ses membres occupèrent des postes dans l’armée, la magistrature et l’administration.
René Gaultier, de Varennes, père de Pierre, vint au Canada en septembre 1665 comme lieutenant dans le régiment de Carignan-Salières. Sa compagnie fut stationnée dans le gouvernement de Trois-Rivières, au cours de l’hiver qui suivit son arrivée. Il épousa Marie Boucher, la fille du gouverneur du lieu, Pierre Boucher, qui appartenait à une des familles les plus distinguées de la région de l’époque.
Treize enfants sont nés de son mariage dont huit, quatre garçons et quatre filles, atteignirent l’âge adulte. Avec ses frères et sœurs, il vit dans la seigneurie de son grand-père maternel. René Gaultier décède le 4 juin 1689.
Pierre est éduqué par sa mère, puis au petit séminaire de Québec en 1699. Il commence sa vie de soldat à 12 ans comme cadet à l'académie navale. Il apprend les manoeuvres militaires, les techniques de survie en forêt, la cartographie, la rédaction d'un journal et les premiers soins. En 1704, il fait sa première campagne sous la direction d'Hertel de Rouville. Il en fait d'autres avec Monsieur de Subercase en Terre-Neuve qui voit l'élimination des établissements anglais de ces côtes. Dès 1706, il est nommé enseigne en second.
Il s'enrôle avec les troupes coloniales à l'âge de 20 ans et part pour la France en 1707. Il entre dans le régiment de Bretagne. Durant la Guerre de Succession d'Espagne, il sert dans les Flandres, est blessé et fait prisonnier lors de la bataille de Malplaquet en 1709. Il obtient le grade de lieutenant.
À la mort de son frère Louis, sous-lieutenant au même régiment, Pierre adopte le surnom que portait le défunt : La Vérendrye. L'autorisation de revenir en Nouvelle-France lui est accordée le 24 mai 1712. À l'automne, il épouse Marie-Anne Dandonneau du Sablé, la fiancée qui l'attend depuis cinq ans. C'est une des filles du Louis Dandonneau, seigneur de l'Île Dupas. Elle amène à l'union 2000 livres, une terre qui consiste en la moitié de l'Île aux Vaches, plusieurs autres terres de plusieurs arpents. En quelques années, ils furent les parents de quatre fils et de deux filles.
Jean-Baptiste né le 18 août 1713 ;
Pierre né le 7 novembre 1685 ;
François né le 29 septembre 1715 ;
Louis-Joseph né le 9 novembre 1717 ;
Marie-Anne née le 12 juin 1721 ;
Marie-Catherine baptisée le 26 mai 1724.
Pendant 14 ans, La Vérendrye pratique la culture de la terre, l'élevage et remplit ses fonctions militaires.
En 1731, Pierre commence ses expéditions. Parti pour découvrir la mer de l’Ouest, les expéditions poursuivent des fins commerciales dans les fourrures. La Vérendrye organise des expéditions à partir de Fort Caministigoyan et fait édifier une dizaine de postes de traite fortifiés, notamment Fort Saint-Pierre, puis Fort Saint-Charles.
Au printemps de 1742, Pierre, se dirige vers le nord pour établir le fort Dauphin sur le lac Manitoba et le fort Bourbon à la pointe nord du lac Winnipeg. Le 9 avril 1742, les deux autres fils de La Vérendrye, Louis-Joseph et François quittent le fort La Reine avec la mission d'aller aussi loin que possible vers l'ouest. Ils se dirigent dans une direction sud-ouest. Le 1er janvier 1743, ils remontent le Haut Missouri jusqu'à la rivière Yellowstone. Un écran de pierre leur barre la route et la vue sur l'Ouest. Ils sont au pied des montagnes Rocheuses, dans la partie occidentale du Wyoming. Les garçons sont certains que, s'ils traversent ces montagnes, ils verront la mer. Malheureusement, leurs guides aborigènes refusent de poursuivre leur chemin, disant qu'il est dangereux de continuer dans les territoires de leurs ennemis. Déçus, les frères La Vérendrye rebroussent chemin.
Le père et ses fils retournent à Montréal en 1744. La reconnaissance pour leur contribution à l'exploration de la Nouvelle-France ne vint que cinq ans plus tard. Le roi de France les honore en accordant au père la Croix de Saint-Louis, la distinction la plus prestigieuse de l'époque, ainsi qu'une seigneurie pour lui et sa famille.
Pierre Gaultier de La Vérendrye est promu capitaine pour ses services. Il est à préparer une expédition sur la rivière Saskatchewan quand il décède à Montréal, le 5 décembre 1749. Il a 64 ans.
Il a fait reculer les frontières de la Nouvelle-France jusqu’au Manitoba ; au cours de ses rencontres avec les Amérindiens, il a inscrit la fidélité à la monarchie française au cœur d’importantes nouvelles tribus ; les postes qu’il a bâtis à l’ouest des Grands Lacs ont transformé le lac La Pluie, le lac des Bois et le lac Winnipeg en mers intérieures françaises et ont détourné vers le Saint-Laurent, au profit des Français, une bonne part du commerce des fourrures des régions de la Saskatchewan et de l’Assiniboine ( Fort La Reine ) qui se faisait à la baie d'Hudson. Ce vaillant fils de la Nouvelle-France a été reconnu comme un pionnier de ce territoire.
La ville de Varennes (Québec) a été fondé par René Gaultier, père de Pierre.
Le canton de La Vérendrye dans la vallée de la Matapédia est nommé en son honneur.
Les Gaultier étaient originaires de l'Anjou et plus précisément de la région d’Angers en France, où leur nom figure pour la première fois vers le milieu du XVIe siècle. Ils occupaient un rang important parmi les notables de la région. Son arrière grand-père, Pierre Gaultier de La Vérendrye, né en 1576, fut greffier de la Sénéchaussée d'Angers et receveur des Consignations à Angers. C'était une famille de riches propriétaires terriens ; Varennes et La Vérendrye étaient les noms de deux de leurs domaines. Ses membres occupèrent des postes dans l’armée, la magistrature et l’administration.
René Gaultier, de Varennes, père de Pierre, vint au Canada en septembre 1665 comme lieutenant dans le régiment de Carignan-Salières. Sa compagnie fut stationnée dans le gouvernement de Trois-Rivières, au cours de l’hiver qui suivit son arrivée. Il épousa Marie Boucher, la fille du gouverneur du lieu, Pierre Boucher, qui appartenait à une des familles les plus distinguées de la région de l’époque.
Treize enfants sont nés de son mariage dont huit, quatre garçons et quatre filles, atteignirent l’âge adulte. Avec ses frères et sœurs, il vit dans la seigneurie de son grand-père maternel. René Gaultier décède le 4 juin 1689.
Pierre est éduqué par sa mère, puis au petit séminaire de Québec en 1699. Il commence sa vie de soldat à 12 ans comme cadet à l'académie navale. Il apprend les manoeuvres militaires, les techniques de survie en forêt, la cartographie, la rédaction d'un journal et les premiers soins. En 1704, il fait sa première campagne sous la direction d'Hertel de Rouville. Il en fait d'autres avec Monsieur de Subercase en Terre-Neuve qui voit l'élimination des établissements anglais de ces côtes. Dès 1706, il est nommé enseigne en second.
Il s'enrôle avec les troupes coloniales à l'âge de 20 ans et part pour la France en 1707. Il entre dans le régiment de Bretagne. Durant la Guerre de Succession d'Espagne, il sert dans les Flandres, est blessé et fait prisonnier lors de la bataille de Malplaquet en 1709. Il obtient le grade de lieutenant.
À la mort de son frère Louis, sous-lieutenant au même régiment, Pierre adopte le surnom que portait le défunt : La Vérendrye. L'autorisation de revenir en Nouvelle-France lui est accordée le 24 mai 1712. À l'automne, il épouse Marie-Anne Dandonneau du Sablé, la fiancée qui l'attend depuis cinq ans. C'est une des filles du Louis Dandonneau, seigneur de l'Île Dupas. Elle amène à l'union 2000 livres, une terre qui consiste en la moitié de l'Île aux Vaches, plusieurs autres terres de plusieurs arpents. En quelques années, ils furent les parents de quatre fils et de deux filles.
Jean-Baptiste né le 18 août 1713 ;
Pierre né le 7 novembre 1685 ;
François né le 29 septembre 1715 ;
Louis-Joseph né le 9 novembre 1717 ;
Marie-Anne née le 12 juin 1721 ;
Marie-Catherine baptisée le 26 mai 1724.
Pendant 14 ans, La Vérendrye pratique la culture de la terre, l'élevage et remplit ses fonctions militaires.
En 1731, Pierre commence ses expéditions. Parti pour découvrir la mer de l’Ouest, les expéditions poursuivent des fins commerciales dans les fourrures. La Vérendrye organise des expéditions à partir de Fort Caministigoyan et fait édifier une dizaine de postes de traite fortifiés, notamment Fort Saint-Pierre, puis Fort Saint-Charles.
Au printemps de 1742, Pierre, se dirige vers le nord pour établir le fort Dauphin sur le lac Manitoba et le fort Bourbon à la pointe nord du lac Winnipeg. Le 9 avril 1742, les deux autres fils de La Vérendrye, Louis-Joseph et François quittent le fort La Reine avec la mission d'aller aussi loin que possible vers l'ouest. Ils se dirigent dans une direction sud-ouest. Le 1er janvier 1743, ils remontent le Haut Missouri jusqu'à la rivière Yellowstone. Un écran de pierre leur barre la route et la vue sur l'Ouest. Ils sont au pied des montagnes Rocheuses, dans la partie occidentale du Wyoming. Les garçons sont certains que, s'ils traversent ces montagnes, ils verront la mer. Malheureusement, leurs guides aborigènes refusent de poursuivre leur chemin, disant qu'il est dangereux de continuer dans les territoires de leurs ennemis. Déçus, les frères La Vérendrye rebroussent chemin.
Le père et ses fils retournent à Montréal en 1744. La reconnaissance pour leur contribution à l'exploration de la Nouvelle-France ne vint que cinq ans plus tard. Le roi de France les honore en accordant au père la Croix de Saint-Louis, la distinction la plus prestigieuse de l'époque, ainsi qu'une seigneurie pour lui et sa famille.
Pierre Gaultier de La Vérendrye est promu capitaine pour ses services. Il est à préparer une expédition sur la rivière Saskatchewan quand il décède à Montréal, le 5 décembre 1749. Il a 64 ans.
Il a fait reculer les frontières de la Nouvelle-France jusqu’au Manitoba ; au cours de ses rencontres avec les Amérindiens, il a inscrit la fidélité à la monarchie française au cœur d’importantes nouvelles tribus ; les postes qu’il a bâtis à l’ouest des Grands Lacs ont transformé le lac La Pluie, le lac des Bois et le lac Winnipeg en mers intérieures françaises et ont détourné vers le Saint-Laurent, au profit des Français, une bonne part du commerce des fourrures des régions de la Saskatchewan et de l’Assiniboine ( Fort La Reine ) qui se faisait à la baie d'Hudson. Ce vaillant fils de la Nouvelle-France a été reconnu comme un pionnier de ce territoire.
La ville de Varennes (Québec) a été fondé par René Gaultier, père de Pierre.
Le canton de La Vérendrye dans la vallée de la Matapédia est nommé en son honneur.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
- ventdulac
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- Inscription : ven. sept. 04, 2009 8:39 pm
Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Ça me fait et fera plaisir de le faire comme complément à la condition que cela vous satisfasse.
y'en a tellement à dire sur chaque personnage mais je vais tenter d'être court et de faire ressortir des aspects moins connus.
y'en a tellement à dire sur chaque personnage mais je vais tenter d'être court et de faire ressortir des aspects moins connus.
Si tu sais d'où tu viens tu sais où tu vas
- ventdulac
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- Inscription : ven. sept. 04, 2009 8:39 pm
Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Louis-Hippolyte Lafontaine
Au début, Lafontaine n’était pas dans les bonnes grâces des principaux acteurs patriotes, voir notamment le discours de Robert Nelson à Saint-Laurent en 1832. Cependant, le vent change rapidement, il devient rapidement l’avocat des opprimés. Il soutient financièrement la défense de Ludger Duvernay emprisonné pour ses opinions politiques et supporte ouvertement les 92 résolutions. Il devient amis de ses détracteurs d’il y a quelques années.
Les chemins se séparent en 1837 lors de la prise des armes. Il ne croit pas que le peuple puisse faire la révolution et encore moins que les Etats-Unis viennent soutenir les patriotes dans leur quête, sur ce dernier point l’histoire nous montre qu’il n’avait pas tout à fait tord. Ses opinions ressembles beaucoup à celles de Papineau particulièrement sur la façon d’atteindre leur but autrement que par les armes.
À l’époque, sa notoriété est relative selon les personnes, Papineau, O’Callaghan et autres se retrouvaient avec Lafontaine alors que d’autres ne partageaient pas le même enthousiasme comme par exemple Louis Perreault, frère de Charles-Ovide Perreault tué à Saint-Denis, dira de lui «sa fatuité et sa vanité personnelle est de plus en plus d’insupportable » et dira plus tard «on voit que l’envie de dominer le ronge».
Paradoxalement, après avoir combattu l’Union des deux Canada sous prétexte d’assimilation des Canadiens-français, son association avec Baldwin l’amène à devenir premier ministre de l’Union Canadienne.
Durant ses mandats, il a réussi à faire retirer de l’Acte d’Union la clause donnant l’anglais la seule langue d’usage au parlement. Il est à l’origine de l’amnistie des patriotes et du Bill d’indemnités permettant aux habitants du Bas-Canada de se faire compenser pour les dommages occasionnés en 1837 et 1838, ce qui mena à l’Incendie du parlement à Montréal en 1849 et à l’installation du nouveau parlement à Ottawa par les bonnes grâces de la reine Victoria.
Enfin, aujourd’hui peut-on le qualifier de patriote ? D’opportuniste ? Toutes ces réponses ?
Au début, Lafontaine n’était pas dans les bonnes grâces des principaux acteurs patriotes, voir notamment le discours de Robert Nelson à Saint-Laurent en 1832. Cependant, le vent change rapidement, il devient rapidement l’avocat des opprimés. Il soutient financièrement la défense de Ludger Duvernay emprisonné pour ses opinions politiques et supporte ouvertement les 92 résolutions. Il devient amis de ses détracteurs d’il y a quelques années.
Les chemins se séparent en 1837 lors de la prise des armes. Il ne croit pas que le peuple puisse faire la révolution et encore moins que les Etats-Unis viennent soutenir les patriotes dans leur quête, sur ce dernier point l’histoire nous montre qu’il n’avait pas tout à fait tord. Ses opinions ressembles beaucoup à celles de Papineau particulièrement sur la façon d’atteindre leur but autrement que par les armes.
À l’époque, sa notoriété est relative selon les personnes, Papineau, O’Callaghan et autres se retrouvaient avec Lafontaine alors que d’autres ne partageaient pas le même enthousiasme comme par exemple Louis Perreault, frère de Charles-Ovide Perreault tué à Saint-Denis, dira de lui «sa fatuité et sa vanité personnelle est de plus en plus d’insupportable » et dira plus tard «on voit que l’envie de dominer le ronge».
Paradoxalement, après avoir combattu l’Union des deux Canada sous prétexte d’assimilation des Canadiens-français, son association avec Baldwin l’amène à devenir premier ministre de l’Union Canadienne.
Durant ses mandats, il a réussi à faire retirer de l’Acte d’Union la clause donnant l’anglais la seule langue d’usage au parlement. Il est à l’origine de l’amnistie des patriotes et du Bill d’indemnités permettant aux habitants du Bas-Canada de se faire compenser pour les dommages occasionnés en 1837 et 1838, ce qui mena à l’Incendie du parlement à Montréal en 1849 et à l’installation du nouveau parlement à Ottawa par les bonnes grâces de la reine Victoria.
Enfin, aujourd’hui peut-on le qualifier de patriote ? D’opportuniste ? Toutes ces réponses ?
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- saintluc
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
ventdulac a écrit :Ça me fait et fera plaisir de le faire comme complément à la condition que cela vous satisfasse.
y'en a tellement à dire sur chaque personnage mais je vais tenter d'être court et de faire ressortir des aspects moins connus.
Merci Ventdulac pour tous les détails que tu pourras apporter
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Alphonse de Lamartine
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
J'arrive en renfort!
Camillien Houde est décédé le 11 septembre 1958, à l'âge de 69 ans. Il repose maintenant au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal. Sa femme lui survit et décède en mars 1969 à l'âge de 84 ans.
Maire de Montréal pendant 18 ans, député de l'Assemblée Nationale, député de la Chambre des Communes et même membre de la Légion d'Honneur, Camilien Houde est un des plus illustres maires de la métropole canadienne.
Né dans une ville en pleine industrialisation, Camilien est le garçon de sa famille (ouvrière) à avoir été épargné par la mortalité infantile. Après de brillantes études commercial, il entre par le biais de la famille de son épouse dans les sphères du Parti Conservateur et c'est sous cette étiquette qu'il fit son entrée à l'Assemblée Nationale en 1923.
Dans sa circonscription de Sainte-Marie, Houde est défait par le candidat libéral Gauthier, qui bénéficie toujours de l'organisation du maire Martin. Houde, convaincu que cette organisation a trafiqué le scrutin, présente une requête en annulation de l'élection de Sainte-Marie. Devant la preuve de la fraude électorale, le tribunal, au mois de décembre 1927, accorde l'annulation. Une élection partielle devrait être déclenchée dans un délai de trente jours, mais le premier ministre libéral Louis-Alexandre Taschereau décide d'en retarder le déclenchement à une date indéterminée. Il ne la déclenchera finalement que presque un an plus tard, à l'automne 1928.
Entretemps, les élections municipales de la ville de Montréal doivent se tenir le 2 avril 1928. oude met alors sur pied une organisation électorale qui surpassera celle du maire sortant et remporte ses élections
Par la suite, on aura surtout retenu de l'homme politique son opposition farouche à la guerre et à l'enrôlement forcé. Le soir du lundi 5 août 1940, à sa sortie de l'hôtel de ville, Camillien Houde est arrêté par des agents en civil de la Gendarmerie royale du Canada, emmené de nuit et confiné en secret dans un camp de concentration à Petawawa, en Ontario, où on tentera de le briser psychologiquement. Détenu numéro 694, il est assigné à couper du bois. On ne lui permet pas de communiquer avec qui que ce soit à l'extérieur, ni sa famille, ni un avocat. Personne n'est informé de ce qui lui arrive ni du lieu où il se trouve.
On en retint la citation suivante : « Je me déclare péremptoirement opposé à l'enregistrement national, qui est, sans aucune équivoque, une mesure de conscription, et le gouvernement, fraîchement élu en mars dernier, a déclaré par la bouche de ses chefs, de M. King à M. Godbout, en passant par MM. Lapointe et Cardin, qu'il n'y aurait pas de conscription sous quelque forme que ce soit. Le Parlement, selon moi, n'ayant pas de mandat pour voter la conscription, je ne me crois pas tenu de me conformer à ladite loi et je n'ai pas l'intention de m'y conformer. Je demande à la population de ne pas s'y conformer, sachant ce que je fais et ce à quoi je m'expose. Si le gouvernement veut un mandat pour la conscription, qu'il revienne devant le peuple et sans le tromper cette fois. »
Ce n'est qu'après 16 mois de détention que sa femme est autorisée à le visiter, pour 30 minutes. Mais les humiliations ne cessent pas pour autant. On ne leur permet pas de se parler dans leur langue, le français, les geôliers ne les autorisant à se parler qu'en anglais, langue que Camillien Houde n'a appris que sur le tard et que sa femme connaît très peu.
En 1943, on proposa à M. Houde de signer une déclaration qui stipule qu'il rétracte ses prises de position contraires à l'idéologie du gouvernement Canadien. Ce n'est pas un homme politique mais bien un père de famille inquiet pour sa femme et ses enfants qui signa cette déclaration.
Houde exprime le souhait de reprendre sa charge de maire de Montréal aux élections municipales de décembre 1944. Il est élu avec 57 % des votes contre Adhémar Raynault. À partir de ce moment, Houde conservera la mairie sans interruption jusqu'à sa retraite de la vie politique en 1954.
Le romancier montréalais Hugh MacLellan a écrit : « La nouvelle du départ de Camillien Houde a donné aux Montréalais cette espèce de frisson qu'on ressent lorsqu'une époque tire à sa fin. Les maires se succèdent et la plupart d'entre eux tombent dans l'oubli, mais Camillien est là depuis si longtemps qu'on peut difficilement se souvenir du temps où il n'y était pas. (...) Houde est un symbole. »
Camillien Houde est décédé le 11 septembre 1958, à l'âge de 69 ans. Il repose maintenant au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal. Sa femme lui survit et décède en mars 1969 à l'âge de 84 ans.
Maire de Montréal pendant 18 ans, député de l'Assemblée Nationale, député de la Chambre des Communes et même membre de la Légion d'Honneur, Camilien Houde est un des plus illustres maires de la métropole canadienne.
Né dans une ville en pleine industrialisation, Camilien est le garçon de sa famille (ouvrière) à avoir été épargné par la mortalité infantile. Après de brillantes études commercial, il entre par le biais de la famille de son épouse dans les sphères du Parti Conservateur et c'est sous cette étiquette qu'il fit son entrée à l'Assemblée Nationale en 1923.
Dans sa circonscription de Sainte-Marie, Houde est défait par le candidat libéral Gauthier, qui bénéficie toujours de l'organisation du maire Martin. Houde, convaincu que cette organisation a trafiqué le scrutin, présente une requête en annulation de l'élection de Sainte-Marie. Devant la preuve de la fraude électorale, le tribunal, au mois de décembre 1927, accorde l'annulation. Une élection partielle devrait être déclenchée dans un délai de trente jours, mais le premier ministre libéral Louis-Alexandre Taschereau décide d'en retarder le déclenchement à une date indéterminée. Il ne la déclenchera finalement que presque un an plus tard, à l'automne 1928.
Entretemps, les élections municipales de la ville de Montréal doivent se tenir le 2 avril 1928. oude met alors sur pied une organisation électorale qui surpassera celle du maire sortant et remporte ses élections
Par la suite, on aura surtout retenu de l'homme politique son opposition farouche à la guerre et à l'enrôlement forcé. Le soir du lundi 5 août 1940, à sa sortie de l'hôtel de ville, Camillien Houde est arrêté par des agents en civil de la Gendarmerie royale du Canada, emmené de nuit et confiné en secret dans un camp de concentration à Petawawa, en Ontario, où on tentera de le briser psychologiquement. Détenu numéro 694, il est assigné à couper du bois. On ne lui permet pas de communiquer avec qui que ce soit à l'extérieur, ni sa famille, ni un avocat. Personne n'est informé de ce qui lui arrive ni du lieu où il se trouve.
On en retint la citation suivante : « Je me déclare péremptoirement opposé à l'enregistrement national, qui est, sans aucune équivoque, une mesure de conscription, et le gouvernement, fraîchement élu en mars dernier, a déclaré par la bouche de ses chefs, de M. King à M. Godbout, en passant par MM. Lapointe et Cardin, qu'il n'y aurait pas de conscription sous quelque forme que ce soit. Le Parlement, selon moi, n'ayant pas de mandat pour voter la conscription, je ne me crois pas tenu de me conformer à ladite loi et je n'ai pas l'intention de m'y conformer. Je demande à la population de ne pas s'y conformer, sachant ce que je fais et ce à quoi je m'expose. Si le gouvernement veut un mandat pour la conscription, qu'il revienne devant le peuple et sans le tromper cette fois. »
Ce n'est qu'après 16 mois de détention que sa femme est autorisée à le visiter, pour 30 minutes. Mais les humiliations ne cessent pas pour autant. On ne leur permet pas de se parler dans leur langue, le français, les geôliers ne les autorisant à se parler qu'en anglais, langue que Camillien Houde n'a appris que sur le tard et que sa femme connaît très peu.
En 1943, on proposa à M. Houde de signer une déclaration qui stipule qu'il rétracte ses prises de position contraires à l'idéologie du gouvernement Canadien. Ce n'est pas un homme politique mais bien un père de famille inquiet pour sa femme et ses enfants qui signa cette déclaration.
Houde exprime le souhait de reprendre sa charge de maire de Montréal aux élections municipales de décembre 1944. Il est élu avec 57 % des votes contre Adhémar Raynault. À partir de ce moment, Houde conservera la mairie sans interruption jusqu'à sa retraite de la vie politique en 1954.
Le romancier montréalais Hugh MacLellan a écrit : « La nouvelle du départ de Camillien Houde a donné aux Montréalais cette espèce de frisson qu'on ressent lorsqu'une époque tire à sa fin. Les maires se succèdent et la plupart d'entre eux tombent dans l'oubli, mais Camillien est là depuis si longtemps qu'on peut difficilement se souvenir du temps où il n'y était pas. (...) Houde est un symbole. »
Longue vie au grand peuple québécois. 7.8 millions de frères.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Adam Dollard des Ormeaux, est un héros de la Nouvelle-France né en 1635 en France (à Ormeaux, en Seine-et-Marne) et décédé à la Bataille de Long Sault, en Nouvelle-France, en mai 1660. Il est considéré comme l'un des sauveurs de la Nouvelle-France.
C'est en 1658, à l'âge de 22 ans, que Dollard des Ormeaux arriva en Nouvelle-France. Il est le commandant de la garnison du Fort Ville-Marie (coin des rues Mills et des Commissaires). Le Sieur Paul Chomedey de Maisonneuve le recrute et lui concède également une terre de 30 arpents pour qu'il s'établisse en ces lieux. Concernant ce terrain situé à l'est de l'île (Situé aujourd'hui dans l'axe des rues Parthenais et Fullum près du fleuve), en 1659, Dollard se mettra en société avec M. Picoté de Belestre, en vue d'en assurer plus vite le défrichement et la culture. Selon des contemporains, Adam Dollard des Ormeaux est un homme de «mise et de conduite» et selon M. de Casson, il aurait déjà exercé «quelque commandement dans les armées de France». Ce nouveau venu, peu intéressé par l'agriculture, rêve plutôt de gloire et d'aventure. On a eu ouï-dire que Dollard était pressé de partir pour refaire sa vie en Amérique, dû a une affaire de duel.
Le 18 novembre 1657, il signait un acte notarié. En 1658, sa fortune se montait à 85 livres et 20 sous. Le 4 octobre 1658, il devient le parrain de la fille de Lambert Closse (Selon l'Ursuline, Marie de l'Incarnation: Lambert Closse et Charles Lemoynes sont des amasseurs de fourrures).
Le nom du jour férié québécois "Fête de Dollard-des-Ormeaux" a été changé pour la "Journée nationale des Patriotes" (lundi précédant le 25 mai). En Ontario français, "Fête de Dollard" est toujours utilisé par les Franco-ontariens en dépit du nom officiel de ce même lundi, "Fête de la Reine" ("Victoria Day" en anglais), officiellement reconnu par le gouvernement de l'Ontario.
Depuis 1657, les Iroquois et les Français étaient en guerre ouverte, une autre fois.
La petite colonie de Ville-Marie (en 1642, elle comptait 372 âmes) souffre de pénurie de fourrures et de profits parce que les canots de traite évitent l'île à cause des Iroquois.
Le tout commença lorsqu'un prisonnier iroquois, torturé (par les Hurons, selon certains auteurs), fit office de délateur et confia aux Français que les Iroquois planifiaient depuis l'automne 1659 une invasion de la Nouvelle-France dans une optique de vengeance. Le tout débutant à Montréal, puis aux Trois-Rivières et terminer par la destruction de Québec.
Selon Jean Valet, l'un des compagnons d'infortune, l'audacieux projet était de « courir sur les petites bandes iroquoises descendant la rivière des Outaouais, afin de capturer le produit de leur chasse hivernale ».
Le 15 avril 1660, Dollard signe un billet qui informe qu'il doit à M. Jean Aubuchon la somme de 45 livres, en plus de 3 livres comme intérêts, et qu'il devra rembourser lors de son retour. Cette petite somme devait server à financer l'expédition (vivres, poudre, balles de plomb, etc.).
Avant de partir, tous ces volontaires font leur testament, se confessent, et communient dans la petite chapelle de l'Hôtel-Dieu, selon l'usage du temps, avant de monter à l'ennemi. Et tous formulent ce serment : « Je jure de combattre jusqu'à la mort et de ne jamais reculer devant l'ennemi ».
Ainsi devant la menace d'une invasion iroquoise de la Nouvelle-France, Dollard et son petit groupe de 16 volontaires de condition modeste (cultivateurs, artisans, etc.) parti de Ville-Marie la première fois le 19 avril. Ils rencontrent, près de l'île Saint-Paul (maintenant l'Île-des-Soeurs) deux canots ayant une quinzaine d'Onnotangués et trois prisonniers français. Il y a escarmouche quelques Iroquois meurent et le reste prend la fuite mais cause la perte des 3 Français. La troupe retourne à Ville-Marie pour les obsèques de ceux-ci. Second départ cette fois le 22 avril pour se rendre en un lieu appelé le fort du sault de la chaudière (appelé Quenechouam avant la venue de Champlain. En 2004, Thomas E. Lee, historien et archéologue, affirme qu'il a découvert le site du fortin au pied du premier des rapides du Long-Sault, à 8 km à l'est de la ville de Hawkesbury, en Ontario).
Ils traversent le lac des Deux-Montagnes et remonte l'Outaouais, passent les rapides de Carillon, puis ensuite les rapides de la chute à Blondeau, pour arriver jusqu'au Sault de la Chaudière. Ils vinrent s'embusquer au pied du Long-Sault.
Ils arrivent le samedi 1er mai 1660 dans cet ancien avant-poste algonquin déserté depuis longtemps et délabré composé de troncs d'arbres (sans porte et ni bastion). Après avoir renforcé la palissade, il s'installa avec ses compagnons en attendant l'attaque imminente. Ces derniers, portant une lettre de M. de Maisonneuve, furent rejoints rapidement par quelque 40 Hurons (dont beaucoup de jeunes) et quatre Algongins partis des Trois-Rivières.
Le 2 mai, deux canots d'éclaireurs iroquois, dont le nombre est incertain, mais situé entre 4 et 15, furent aperçus, Dollard planifia une embuscade un peu plus loin au portage de la rivière; celle-ci fut un demi-succès, car quelques-uns se sauvèrent à travers bois et avertirent les guerriers qui suivaient. Par contre, celle-ci était une prémisse à l'attaque de plus en plus imminente. C'est alors plus de 50 canots iroquois qui vinrent, soit plus de 300 Iroquois qui attaquèrent le fort, fusil à la main (mousquet à mèche). Les assiégés tuèrent le chef tsonnontouan et quelques jeunes lui coupèrent la tête et l'érigèrent en trophée au bout d'un pieu sur la palissade.
Devant le danger les Français et les Hurons se tapirent dans le fort avec vivres et munitions, mais sans eau. Ceux-ci repoussèrent les nombreuses vagues d'Iroquois qui tentèrent de détruire le fort. Face à celles-ci les Français se démarquèrent en suprématie.
Suite aux nombreuses attaques infructueuses, les Iroquois assiégèrent le fort, fusil à la main. Ils dépêchèrent un canot pour aller chercher les cinq cents guerriers qui les attendaient aux îles du Richelieu. Ils furent bientôt rejoints (après 5 jours) par 450 Agniers et 50 Oneiouts, tous Iroquois. Une trentaine de Hurons désertèrent alors pour se joindre aux Iroquois face à l'ampleur de l'assaut. Les autochtones sous le régime français n'ayant pas droit aux fusils, ceux-ci se sentirent grandement désavantagés.
C'est vraisemblablement une grenade artisanale destinée aux Iroquois qui fît la défaite des Français, Dollard périt à ce moment. Les survivants, blessés, furent torturés ou menés au bûcher (tradition ancestrale pour les guerriers iroquois). Néanmoins, les Iroquois ayant perdu un si grand nombre d'hommes (environ 80) contre un si petit nombre de guerriers français renoncèrent à leur invasion de la Nouvelle-France.
Ce fut le 14 mai que les Montréalistes apprirent le sort du groupe. "Elle leur est parvenu par la bouche brûlée d'un Huron nu, blessé et affamé, Satiatontawa, qui avait faussé compagnie à ses geôliers iroquois "dès la première nuit de sa prise"(p.78 Dollard, ses compagnions et ses alliés). Il y a eu chez les Français 12 tués, 4 torturés à mort et 1 évadé.
Dollard des Ormeaux est donc célèbre pour avoir repoussé avec une poignée d'hommes l'invasion iroquoise de 1660. Toujours est-il qu'à court terme, le raid de Dollard a pour effet de détourner pour un certain temps de son objectif les hordes iroquoises, permettant ainsi aux colons de faire les moissons et d'échapper à la famine, et à Radisson et Des Groseilliers, avec des Outaouais, d'atteindre le 19 août Ville-Marie sains et saufs avec une flottille de 60 canots transportant une cargaison de fourrures évaluée à 200 000 livres!
Cependant la petite colonie n'est toujours pas sauvée du danger des Iroquois. Dès l'automne 1660, ceux-ci mettent sur pied une armée de 600 guerriers, décidé à éradiquer la Nouvelle-France. En cours de route, leur chef meurt dans un accident. Superstitieux et croyant à de mauvais augures, ils se dispersent. En 1661, les Iroquois reviennent semer encore la terreur, tuant plus de 100 Français.
En 1665, le roi Louis XIV consent à envoyer le régiment Carignan-Salières pour repousser les envahisseurs Iroquois chez eux. Ce régiment d'élite finit par leur imposer la paix de 1701 (voir la Grande de Paix de Montréal de 1701).
Certains travaux historiques ne permettent pas de corroborer les faits de cette battaille qui serait, selon certains, un mythe. Certains éléments textuels supposent d'ailleurs que Dollard n'ait pas été envoyé pour défendre la colonie et qu'il soit parti, au contraire, de son propre chef, à la tête d'un petit groupe de Français, à la rencontre d'un convoi d'Amérindiens alliés des Français. Ce convoi transportait des marchandises (des fourrures, surtout) qui n'avaient pas été livrées depuis plusieurs mois (on parle de près de deux ans), en raison des guerres avec les Iroquois. Dollard aurait donc décidé de s'emparer du butin avant que les Amérindiens ne se soient rendus au poste de traite français. Malheureusement, un fort contingent iroquois aurait eu la même idée et le hasard fit que Dollard trouva les Iroquois avant les Amérindiens alliés des Français. Ainsi, retranché dans un fort, il aurait fait feu sur un parlementaire iroquois venu négocier leur reddition (les Iroquois vendaient les prisonniers français, lesquels étaient rachetés à prix d'or par la colonie), le tuant, ce qui aurait déclenché les hostilités, courtes et inutiles. Dollard serait donc en fait un pirate malchanceux et, de surcroît, maladroit avec les barils de poudre, mais encensé par les autorités religieuses, avides de héros et de martyres propres à stimuler le sentiment patriotique et religieux.
Bibliographie
Aurélien Boisvert. Dollard : ses compagnons et ses alliés : selon les textes du XVIIe siècle, Sillery : Septentrion, 2005, 274 p. ISBN 2-89448-406-2
André Vachon. « Dollard des Ormeaux, Adam », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, University of Toronto et Université Laval, 2000
Patrice Groulx. Pièges de la mémoire : Dollard des Ormeaux, les Amérindiens et nous, Hull : Vents d'Ouest, 1998, 436 p.
Robert Hollier. Dollard : héros ou aventurier?, Montréal : les Editions de l'Horizon, 1963, 125 p.
Adrien Pouliot, Silvio Dumas. Le Vrai sens de l'exploit du Long-Sault, Québec : Revue de l'Université Laval, 1962, 80 pages
Lionel Groulx. Dollard est-il un mythe?, Montréal : Fides, 1960, 57 p.
Roland Labrosse. Dollard et Lambert Closse, Montréal, s.n., 1941, 31 p.
Lionel Groulx. Le Dossier de Dollard : la valeur des sources, la grandeur du dessein, la grandeur des résultats, Montréal : l'Imprimerie populaire ltée, 1932, 18 p.
Hervé Gagnier. Dollard : pièce en trois actes et cinq tableaux, Montréal : Imprimerie des éditeurs limitée, 1922, 79 p.
Édouard-Zotique Massicotte. Dollard Des Ormeaux et ses compagnons : notes et documents, Montréal : Le Comité du Monument Dollard Des Ormeaux, 1920, 91 p.
Étienne-Michel Faillon. L'Exploit de Dollard. Récit de l'héroïque fait d'armes du Long-Sault, d'après les relations du temps, Montréal : Bibliothèque de l'Action française, 1920, 32 p.
Lionel Groulx. Si Dollard revenait... : conférence prononcée sous les auspices du Cercle catholique des voyageurs de commerce de Montréal, Montréal : Bibliothèque de l'Action française, 1919, 24 p.
C'est en 1658, à l'âge de 22 ans, que Dollard des Ormeaux arriva en Nouvelle-France. Il est le commandant de la garnison du Fort Ville-Marie (coin des rues Mills et des Commissaires). Le Sieur Paul Chomedey de Maisonneuve le recrute et lui concède également une terre de 30 arpents pour qu'il s'établisse en ces lieux. Concernant ce terrain situé à l'est de l'île (Situé aujourd'hui dans l'axe des rues Parthenais et Fullum près du fleuve), en 1659, Dollard se mettra en société avec M. Picoté de Belestre, en vue d'en assurer plus vite le défrichement et la culture. Selon des contemporains, Adam Dollard des Ormeaux est un homme de «mise et de conduite» et selon M. de Casson, il aurait déjà exercé «quelque commandement dans les armées de France». Ce nouveau venu, peu intéressé par l'agriculture, rêve plutôt de gloire et d'aventure. On a eu ouï-dire que Dollard était pressé de partir pour refaire sa vie en Amérique, dû a une affaire de duel.
Le 18 novembre 1657, il signait un acte notarié. En 1658, sa fortune se montait à 85 livres et 20 sous. Le 4 octobre 1658, il devient le parrain de la fille de Lambert Closse (Selon l'Ursuline, Marie de l'Incarnation: Lambert Closse et Charles Lemoynes sont des amasseurs de fourrures).
Le nom du jour férié québécois "Fête de Dollard-des-Ormeaux" a été changé pour la "Journée nationale des Patriotes" (lundi précédant le 25 mai). En Ontario français, "Fête de Dollard" est toujours utilisé par les Franco-ontariens en dépit du nom officiel de ce même lundi, "Fête de la Reine" ("Victoria Day" en anglais), officiellement reconnu par le gouvernement de l'Ontario.
Depuis 1657, les Iroquois et les Français étaient en guerre ouverte, une autre fois.
La petite colonie de Ville-Marie (en 1642, elle comptait 372 âmes) souffre de pénurie de fourrures et de profits parce que les canots de traite évitent l'île à cause des Iroquois.
Le tout commença lorsqu'un prisonnier iroquois, torturé (par les Hurons, selon certains auteurs), fit office de délateur et confia aux Français que les Iroquois planifiaient depuis l'automne 1659 une invasion de la Nouvelle-France dans une optique de vengeance. Le tout débutant à Montréal, puis aux Trois-Rivières et terminer par la destruction de Québec.
Selon Jean Valet, l'un des compagnons d'infortune, l'audacieux projet était de « courir sur les petites bandes iroquoises descendant la rivière des Outaouais, afin de capturer le produit de leur chasse hivernale ».
Le 15 avril 1660, Dollard signe un billet qui informe qu'il doit à M. Jean Aubuchon la somme de 45 livres, en plus de 3 livres comme intérêts, et qu'il devra rembourser lors de son retour. Cette petite somme devait server à financer l'expédition (vivres, poudre, balles de plomb, etc.).
Avant de partir, tous ces volontaires font leur testament, se confessent, et communient dans la petite chapelle de l'Hôtel-Dieu, selon l'usage du temps, avant de monter à l'ennemi. Et tous formulent ce serment : « Je jure de combattre jusqu'à la mort et de ne jamais reculer devant l'ennemi ».
Ainsi devant la menace d'une invasion iroquoise de la Nouvelle-France, Dollard et son petit groupe de 16 volontaires de condition modeste (cultivateurs, artisans, etc.) parti de Ville-Marie la première fois le 19 avril. Ils rencontrent, près de l'île Saint-Paul (maintenant l'Île-des-Soeurs) deux canots ayant une quinzaine d'Onnotangués et trois prisonniers français. Il y a escarmouche quelques Iroquois meurent et le reste prend la fuite mais cause la perte des 3 Français. La troupe retourne à Ville-Marie pour les obsèques de ceux-ci. Second départ cette fois le 22 avril pour se rendre en un lieu appelé le fort du sault de la chaudière (appelé Quenechouam avant la venue de Champlain. En 2004, Thomas E. Lee, historien et archéologue, affirme qu'il a découvert le site du fortin au pied du premier des rapides du Long-Sault, à 8 km à l'est de la ville de Hawkesbury, en Ontario).
Ils traversent le lac des Deux-Montagnes et remonte l'Outaouais, passent les rapides de Carillon, puis ensuite les rapides de la chute à Blondeau, pour arriver jusqu'au Sault de la Chaudière. Ils vinrent s'embusquer au pied du Long-Sault.
Ils arrivent le samedi 1er mai 1660 dans cet ancien avant-poste algonquin déserté depuis longtemps et délabré composé de troncs d'arbres (sans porte et ni bastion). Après avoir renforcé la palissade, il s'installa avec ses compagnons en attendant l'attaque imminente. Ces derniers, portant une lettre de M. de Maisonneuve, furent rejoints rapidement par quelque 40 Hurons (dont beaucoup de jeunes) et quatre Algongins partis des Trois-Rivières.
Le 2 mai, deux canots d'éclaireurs iroquois, dont le nombre est incertain, mais situé entre 4 et 15, furent aperçus, Dollard planifia une embuscade un peu plus loin au portage de la rivière; celle-ci fut un demi-succès, car quelques-uns se sauvèrent à travers bois et avertirent les guerriers qui suivaient. Par contre, celle-ci était une prémisse à l'attaque de plus en plus imminente. C'est alors plus de 50 canots iroquois qui vinrent, soit plus de 300 Iroquois qui attaquèrent le fort, fusil à la main (mousquet à mèche). Les assiégés tuèrent le chef tsonnontouan et quelques jeunes lui coupèrent la tête et l'érigèrent en trophée au bout d'un pieu sur la palissade.
Devant le danger les Français et les Hurons se tapirent dans le fort avec vivres et munitions, mais sans eau. Ceux-ci repoussèrent les nombreuses vagues d'Iroquois qui tentèrent de détruire le fort. Face à celles-ci les Français se démarquèrent en suprématie.
Suite aux nombreuses attaques infructueuses, les Iroquois assiégèrent le fort, fusil à la main. Ils dépêchèrent un canot pour aller chercher les cinq cents guerriers qui les attendaient aux îles du Richelieu. Ils furent bientôt rejoints (après 5 jours) par 450 Agniers et 50 Oneiouts, tous Iroquois. Une trentaine de Hurons désertèrent alors pour se joindre aux Iroquois face à l'ampleur de l'assaut. Les autochtones sous le régime français n'ayant pas droit aux fusils, ceux-ci se sentirent grandement désavantagés.
C'est vraisemblablement une grenade artisanale destinée aux Iroquois qui fît la défaite des Français, Dollard périt à ce moment. Les survivants, blessés, furent torturés ou menés au bûcher (tradition ancestrale pour les guerriers iroquois). Néanmoins, les Iroquois ayant perdu un si grand nombre d'hommes (environ 80) contre un si petit nombre de guerriers français renoncèrent à leur invasion de la Nouvelle-France.
Ce fut le 14 mai que les Montréalistes apprirent le sort du groupe. "Elle leur est parvenu par la bouche brûlée d'un Huron nu, blessé et affamé, Satiatontawa, qui avait faussé compagnie à ses geôliers iroquois "dès la première nuit de sa prise"(p.78 Dollard, ses compagnions et ses alliés). Il y a eu chez les Français 12 tués, 4 torturés à mort et 1 évadé.
Dollard des Ormeaux est donc célèbre pour avoir repoussé avec une poignée d'hommes l'invasion iroquoise de 1660. Toujours est-il qu'à court terme, le raid de Dollard a pour effet de détourner pour un certain temps de son objectif les hordes iroquoises, permettant ainsi aux colons de faire les moissons et d'échapper à la famine, et à Radisson et Des Groseilliers, avec des Outaouais, d'atteindre le 19 août Ville-Marie sains et saufs avec une flottille de 60 canots transportant une cargaison de fourrures évaluée à 200 000 livres!
Cependant la petite colonie n'est toujours pas sauvée du danger des Iroquois. Dès l'automne 1660, ceux-ci mettent sur pied une armée de 600 guerriers, décidé à éradiquer la Nouvelle-France. En cours de route, leur chef meurt dans un accident. Superstitieux et croyant à de mauvais augures, ils se dispersent. En 1661, les Iroquois reviennent semer encore la terreur, tuant plus de 100 Français.
En 1665, le roi Louis XIV consent à envoyer le régiment Carignan-Salières pour repousser les envahisseurs Iroquois chez eux. Ce régiment d'élite finit par leur imposer la paix de 1701 (voir la Grande de Paix de Montréal de 1701).
Certains travaux historiques ne permettent pas de corroborer les faits de cette battaille qui serait, selon certains, un mythe. Certains éléments textuels supposent d'ailleurs que Dollard n'ait pas été envoyé pour défendre la colonie et qu'il soit parti, au contraire, de son propre chef, à la tête d'un petit groupe de Français, à la rencontre d'un convoi d'Amérindiens alliés des Français. Ce convoi transportait des marchandises (des fourrures, surtout) qui n'avaient pas été livrées depuis plusieurs mois (on parle de près de deux ans), en raison des guerres avec les Iroquois. Dollard aurait donc décidé de s'emparer du butin avant que les Amérindiens ne se soient rendus au poste de traite français. Malheureusement, un fort contingent iroquois aurait eu la même idée et le hasard fit que Dollard trouva les Iroquois avant les Amérindiens alliés des Français. Ainsi, retranché dans un fort, il aurait fait feu sur un parlementaire iroquois venu négocier leur reddition (les Iroquois vendaient les prisonniers français, lesquels étaient rachetés à prix d'or par la colonie), le tuant, ce qui aurait déclenché les hostilités, courtes et inutiles. Dollard serait donc en fait un pirate malchanceux et, de surcroît, maladroit avec les barils de poudre, mais encensé par les autorités religieuses, avides de héros et de martyres propres à stimuler le sentiment patriotique et religieux.
Bibliographie
Aurélien Boisvert. Dollard : ses compagnons et ses alliés : selon les textes du XVIIe siècle, Sillery : Septentrion, 2005, 274 p. ISBN 2-89448-406-2
André Vachon. « Dollard des Ormeaux, Adam », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, University of Toronto et Université Laval, 2000
Patrice Groulx. Pièges de la mémoire : Dollard des Ormeaux, les Amérindiens et nous, Hull : Vents d'Ouest, 1998, 436 p.
Robert Hollier. Dollard : héros ou aventurier?, Montréal : les Editions de l'Horizon, 1963, 125 p.
Adrien Pouliot, Silvio Dumas. Le Vrai sens de l'exploit du Long-Sault, Québec : Revue de l'Université Laval, 1962, 80 pages
Lionel Groulx. Dollard est-il un mythe?, Montréal : Fides, 1960, 57 p.
Roland Labrosse. Dollard et Lambert Closse, Montréal, s.n., 1941, 31 p.
Lionel Groulx. Le Dossier de Dollard : la valeur des sources, la grandeur du dessein, la grandeur des résultats, Montréal : l'Imprimerie populaire ltée, 1932, 18 p.
Hervé Gagnier. Dollard : pièce en trois actes et cinq tableaux, Montréal : Imprimerie des éditeurs limitée, 1922, 79 p.
Édouard-Zotique Massicotte. Dollard Des Ormeaux et ses compagnons : notes et documents, Montréal : Le Comité du Monument Dollard Des Ormeaux, 1920, 91 p.
Étienne-Michel Faillon. L'Exploit de Dollard. Récit de l'héroïque fait d'armes du Long-Sault, d'après les relations du temps, Montréal : Bibliothèque de l'Action française, 1920, 32 p.
Lionel Groulx. Si Dollard revenait... : conférence prononcée sous les auspices du Cercle catholique des voyageurs de commerce de Montréal, Montréal : Bibliothèque de l'Action française, 1919, 24 p.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté (6 avril 1869- 29 janvier 1937) est un peintre et un sculpteur québécois.
Natif d'Arthabaska, il participe à la décoration d'églises dès 1887 avec le peintre Maxime Rousseau. Il réalise des œuvres pour Wilfrid Laurier. Suzor-Côté est un disciple de Joseph Chabert.
Influencé par l'impressionnisme, il voyage plusieurs fois à Paris avec son ami Joseph Saint-Charles. Il suit des cours de chant à l'École des beaux-arts de Paris et au conservatoire de Paris. Ayant subi une opération à la gorge, il doit se tourner vers la peinture et la sculpture, et étudie aux académies Julian et Colarossi.
Étudiant à l'École des beaux-arts de Paris et aux académies Julian et Colarossi, Marc-Aurèle Côté produit alors un nombre élevé d'académie, peut-être une centaine. Ces académies rencontrent les exigences imposées aux étudiants par les Beaux-Arts. De plus, à cette époque il côtoie le sculpteur alors très en vue, Auguste Rodin. Au Québec, ce sculpteur est rejeté pour la nature osée de ses œuvres. Aussi, c'est sans doute à cette époque que Marc-Aurèle Coté produit ses six "Études de femme", études qu'il déclara par la suite avoir fait de mieux (La Presse, 30 novembre 1922).
À cette époque, une de ses œuvres, est le Grand Nu, une académie d'une amie d'Auguste Rodin. Voir . Qui était cette amie d'Auguste Rodin montrée à cette académie? Camille Claudel? Cette amie sculptrice et inspiratrice de Rodin et maîtresse de ce dernier? On ne sait. Conçu selon les normes de l'académisme, ce Grand Nu est peut-être une des six "Études de femme". Car l'académicien Marc-Aurèle Coté s'était alors donné d'obéir aux préceptes des grands maîtres de la Renaissance, des Raphaël, Leonardo da Vinci et Michel-Ange. Par la suite cette académie de Suzor-Coté, académie d'une amie d'Auguste Rodin, est disparue de la scène publique.
Lors du retour du peintre au Québec, les nus académiques produits par Suzor-Coté ont alors fort probablement rejoint le coin aux oubliettes des articles de toutes sortes garnissant son atelier d'Arthabaska. Cet atelier fut construit vers 1895. Un visiteur du temps, M. Jean Chauvin, nous donne une brève description de cet atelier qui était garni ..."des mille choses singulières, brocantées au hasard des voyages, amassées au long des années, le tout tenant à la fois du petit musée et de bric-à-brac". Il revient au Québec en 1907 et s'installe à Montréal.
Unitrade N°492
Unitrade N°1256
Aujourd'hui, Suzor-Côté est reconnu pour l'envergure et la variété des sujets qu'il traita dans sa carrière de peintre. De plus, la majorité de ses œuvres furent marquée du courant impressionniste alors à la vogue au Québec. Certains évaluent le nombre de ses œuvres à plus de 1500. Il est reconnu pour ses rendus de sujets d'histoire du pays, tel en particulier pour la scène de la venue de Jacques Cartier à Stadaconé, œuvre intitulée Jacques Cartier rencontre les Indiens à Stadaconé en 1535.
Offerte à l'origine au gouvernement du Canada qui la refusa, cette œuvre est aujourd'hui propriété du musée national des Beaux-Arts du Québec. Aussi, il peut être qualifié de chantre de l'épopée de la Nouvelle-France et historien du Canada. Un nombre élevé de ses toiles illustrent des scènes de la vie quotidienne des gens rencontrés dans son Arthabaska natale, pays qu'il chérira toute sa vie. Avançant dans la carrière, il se consacrera à la création de nus impressionnistes d'amies qu'il aimera qualifier de "cousines". Plusieurs de ces nus impressionnistes rappelleront les académies produites à Paris.
Au total, il fut l'un des peintres canadiens les plus importants des débuts du XXe siècle. Le 4 décembre 1929, le journal La Presse rapporte ..."Suzor-Côté est le peintre national par excellence"... Le critique d'art Morgan Powell souligne que "ses paysages ont une richesse, un immensité, un sens des grands espaces...Quand je je compare une de ses scènes de forêt aux prétendues études forestières du Groupe de Sept, j'ai l'impression de comparer un géant à un pygmée"....
À la veille de ses 58 ans, le matin du 20 février 1927, Suzor-Côté est victime d'une attaque d'apoplexie qui l'oblige à cesser ses activités créatrices. Les 10 années qu'il lui reste à vivre lui permettront cependant de se consacrer à la diffusion de son œuvre et de préparer son entrée dans un éventuel panthéon canadien. La nouvelle de son hémiplégie et de son combat ravive la sympathie du public à son égard .... suivent des traitements à l'hôpital Français et au Sanatoriun Prévost de Cartierville. Avec l'aide de son frère Arthur, fondé de pouvoir, il écoule son fonds d'atelier. Les autorités de la ville d'Arthabaska restent insensibles à la possibilité qui s'offre alors elles d'acquérir le tout.
Au mois de janvier 1929, Suzor-Coté part pour la Floride en compagnie de Mathilde Savard, son assistante-infirmière. Il s'établit au 29 de la rue Ocean Avenue à Daytona Beach. Visité par son ami d'enfance Armand Lavergne, ce dernier nous rapporte ..."je fus stupéfait lorsque j'entrai dans son appartement à Daytona. ...sous l'initiative de son assistante Mathilde, tout avait été peinturluré avec les couleurs les plus disparates et les plus choquantes: le bleu et le rouge se mêlaient au vert et au jaune... quant j'entrai dans sa chambre, les deux bras m'en tombèrent. Suzor trônait dans un immense lit de couleur moutarde décoré de toutes les couleurs de la création.. "
Le 28 novembre 1933, Suzor-Coté épouse son assistante-infirmière, une femme qui fut le pinson du foyer. Le couple mène une vie sociale très active malgré le handicap physique dont l'artiste est affligé. Elle partage l'entrain, la désinvolture et l'esprit de liberté qui caractérise l'artiste. Jusqu'à la fin, Suzor-Coté entretient l'illusion de pouvoir un jour reprendre sa production. Son décès le 29 janvier 1937 fut à l'image du foyer que son épouse avait créé, une image dont Suzor n'était pas étranger.
Armand Lavergne rapporte les derniers moments de l'artiste ...."le perroquet qui vivait en liberté dans l'appartement vit d'un fort mauvais œil le prêtre venu donner les derniers sacrements...coups de balaie... prières des mourants...perroquet criard... serviteur aux abois" ... c'est dans ce tintamarre que l'artiste assisté de son épouse rendit l'âme. Un tintamarre qui encore se prolonge aujourd'hui par la place que cet artiste a donné à'œuvre artistique. Une place immense. En 1975, sa maison natale d'Arthabaska est reconnue comme monument historique par le gouvernement québécois.
Beaucoup de ses œuvres se trouvent dans l'église locale de Saint-Christophe ainsi qu'au musée Laurier.
Quelques oeuvres
Le Grand Nu
Après la débâcle
Bécasse - Huile sur toile
Bretonnes à l'église
Coin de mon village, Arthabaska
Croquis de paysage
Étude de nu
Étude pour «Harmonie du soir»
Femmes de Caughnawaga
Habitations sur la colline
Harmonie du soir
Intérieur
Jeune femme à la guirlande
Jeunesse et soleil
La bénédiction des érables
L'amateur
La fonte de glace, Arthabaska
La glaneuse
Le Portageur
Le coureur des bois
Le dégel sur la rivière Nicolet
Le halage de bois
Le halage de bois, Arthabaska
Le remmancheur
Le vieux fumeur
Le vieux pionnier canadien
Les gémissements du vent
Maria Chapdelaine
Marée montante
Nature morte aux fruits
Nature morte aux oignons
Onontaha
Paysage d'automne, le soir
Paysage sans titre
Paysan du Québec (1)
Paysan du Québec (2)
Port-Blanc en Bretagne
Portrait d'un homme
Portrait de jeune homme
Retour des champs
Village de Bretagne
Natif d'Arthabaska, il participe à la décoration d'églises dès 1887 avec le peintre Maxime Rousseau. Il réalise des œuvres pour Wilfrid Laurier. Suzor-Côté est un disciple de Joseph Chabert.
Influencé par l'impressionnisme, il voyage plusieurs fois à Paris avec son ami Joseph Saint-Charles. Il suit des cours de chant à l'École des beaux-arts de Paris et au conservatoire de Paris. Ayant subi une opération à la gorge, il doit se tourner vers la peinture et la sculpture, et étudie aux académies Julian et Colarossi.
Étudiant à l'École des beaux-arts de Paris et aux académies Julian et Colarossi, Marc-Aurèle Côté produit alors un nombre élevé d'académie, peut-être une centaine. Ces académies rencontrent les exigences imposées aux étudiants par les Beaux-Arts. De plus, à cette époque il côtoie le sculpteur alors très en vue, Auguste Rodin. Au Québec, ce sculpteur est rejeté pour la nature osée de ses œuvres. Aussi, c'est sans doute à cette époque que Marc-Aurèle Coté produit ses six "Études de femme", études qu'il déclara par la suite avoir fait de mieux (La Presse, 30 novembre 1922).
À cette époque, une de ses œuvres, est le Grand Nu, une académie d'une amie d'Auguste Rodin. Voir . Qui était cette amie d'Auguste Rodin montrée à cette académie? Camille Claudel? Cette amie sculptrice et inspiratrice de Rodin et maîtresse de ce dernier? On ne sait. Conçu selon les normes de l'académisme, ce Grand Nu est peut-être une des six "Études de femme". Car l'académicien Marc-Aurèle Coté s'était alors donné d'obéir aux préceptes des grands maîtres de la Renaissance, des Raphaël, Leonardo da Vinci et Michel-Ange. Par la suite cette académie de Suzor-Coté, académie d'une amie d'Auguste Rodin, est disparue de la scène publique.
Lors du retour du peintre au Québec, les nus académiques produits par Suzor-Coté ont alors fort probablement rejoint le coin aux oubliettes des articles de toutes sortes garnissant son atelier d'Arthabaska. Cet atelier fut construit vers 1895. Un visiteur du temps, M. Jean Chauvin, nous donne une brève description de cet atelier qui était garni ..."des mille choses singulières, brocantées au hasard des voyages, amassées au long des années, le tout tenant à la fois du petit musée et de bric-à-brac". Il revient au Québec en 1907 et s'installe à Montréal.
Unitrade N°492
Unitrade N°1256
Aujourd'hui, Suzor-Côté est reconnu pour l'envergure et la variété des sujets qu'il traita dans sa carrière de peintre. De plus, la majorité de ses œuvres furent marquée du courant impressionniste alors à la vogue au Québec. Certains évaluent le nombre de ses œuvres à plus de 1500. Il est reconnu pour ses rendus de sujets d'histoire du pays, tel en particulier pour la scène de la venue de Jacques Cartier à Stadaconé, œuvre intitulée Jacques Cartier rencontre les Indiens à Stadaconé en 1535.
Offerte à l'origine au gouvernement du Canada qui la refusa, cette œuvre est aujourd'hui propriété du musée national des Beaux-Arts du Québec. Aussi, il peut être qualifié de chantre de l'épopée de la Nouvelle-France et historien du Canada. Un nombre élevé de ses toiles illustrent des scènes de la vie quotidienne des gens rencontrés dans son Arthabaska natale, pays qu'il chérira toute sa vie. Avançant dans la carrière, il se consacrera à la création de nus impressionnistes d'amies qu'il aimera qualifier de "cousines". Plusieurs de ces nus impressionnistes rappelleront les académies produites à Paris.
Au total, il fut l'un des peintres canadiens les plus importants des débuts du XXe siècle. Le 4 décembre 1929, le journal La Presse rapporte ..."Suzor-Côté est le peintre national par excellence"... Le critique d'art Morgan Powell souligne que "ses paysages ont une richesse, un immensité, un sens des grands espaces...Quand je je compare une de ses scènes de forêt aux prétendues études forestières du Groupe de Sept, j'ai l'impression de comparer un géant à un pygmée"....
À la veille de ses 58 ans, le matin du 20 février 1927, Suzor-Côté est victime d'une attaque d'apoplexie qui l'oblige à cesser ses activités créatrices. Les 10 années qu'il lui reste à vivre lui permettront cependant de se consacrer à la diffusion de son œuvre et de préparer son entrée dans un éventuel panthéon canadien. La nouvelle de son hémiplégie et de son combat ravive la sympathie du public à son égard .... suivent des traitements à l'hôpital Français et au Sanatoriun Prévost de Cartierville. Avec l'aide de son frère Arthur, fondé de pouvoir, il écoule son fonds d'atelier. Les autorités de la ville d'Arthabaska restent insensibles à la possibilité qui s'offre alors elles d'acquérir le tout.
Au mois de janvier 1929, Suzor-Coté part pour la Floride en compagnie de Mathilde Savard, son assistante-infirmière. Il s'établit au 29 de la rue Ocean Avenue à Daytona Beach. Visité par son ami d'enfance Armand Lavergne, ce dernier nous rapporte ..."je fus stupéfait lorsque j'entrai dans son appartement à Daytona. ...sous l'initiative de son assistante Mathilde, tout avait été peinturluré avec les couleurs les plus disparates et les plus choquantes: le bleu et le rouge se mêlaient au vert et au jaune... quant j'entrai dans sa chambre, les deux bras m'en tombèrent. Suzor trônait dans un immense lit de couleur moutarde décoré de toutes les couleurs de la création.. "
Le 28 novembre 1933, Suzor-Coté épouse son assistante-infirmière, une femme qui fut le pinson du foyer. Le couple mène une vie sociale très active malgré le handicap physique dont l'artiste est affligé. Elle partage l'entrain, la désinvolture et l'esprit de liberté qui caractérise l'artiste. Jusqu'à la fin, Suzor-Coté entretient l'illusion de pouvoir un jour reprendre sa production. Son décès le 29 janvier 1937 fut à l'image du foyer que son épouse avait créé, une image dont Suzor n'était pas étranger.
Armand Lavergne rapporte les derniers moments de l'artiste ...."le perroquet qui vivait en liberté dans l'appartement vit d'un fort mauvais œil le prêtre venu donner les derniers sacrements...coups de balaie... prières des mourants...perroquet criard... serviteur aux abois" ... c'est dans ce tintamarre que l'artiste assisté de son épouse rendit l'âme. Un tintamarre qui encore se prolonge aujourd'hui par la place que cet artiste a donné à'œuvre artistique. Une place immense. En 1975, sa maison natale d'Arthabaska est reconnue comme monument historique par le gouvernement québécois.
Beaucoup de ses œuvres se trouvent dans l'église locale de Saint-Christophe ainsi qu'au musée Laurier.
Quelques oeuvres
Le Grand Nu
Après la débâcle
Bécasse - Huile sur toile
Bretonnes à l'église
Coin de mon village, Arthabaska
Croquis de paysage
Étude de nu
Étude pour «Harmonie du soir»
Femmes de Caughnawaga
Habitations sur la colline
Harmonie du soir
Intérieur
Jeune femme à la guirlande
Jeunesse et soleil
La bénédiction des érables
L'amateur
La fonte de glace, Arthabaska
La glaneuse
Le Portageur
Le coureur des bois
Le dégel sur la rivière Nicolet
Le halage de bois
Le halage de bois, Arthabaska
Le remmancheur
Le vieux fumeur
Le vieux pionnier canadien
Les gémissements du vent
Maria Chapdelaine
Marée montante
Nature morte aux fruits
Nature morte aux oignons
Onontaha
Paysage d'automne, le soir
Paysage sans titre
Paysan du Québec (1)
Paysan du Québec (2)
Port-Blanc en Bretagne
Portrait d'un homme
Portrait de jeune homme
Retour des champs
Village de Bretagne
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- ventdulac
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Adam Dollard des Ormeaux
Mythe ou réalité ? Les religieux l'aimaient bien ....
Croyez-le ou non, la signature sur ce billet comporte seulement son nom de famille «Dollard». Un visionnaire celui-là !
Voyez comment «La grande bataille» dépeint ce cher Dollard des Ormeaux ...
Mythe ou réalité ? Les religieux l'aimaient bien ....
Le 15 avril 1660, Dollard signe un billet qui informe qu'il doit à M. Jean Aubuchon la somme de 45 livres, en plus de 3 livres comme intérêts, et qu'il devra rembourser lors de son retour. Cette petite somme devait server à financer l'expédition (vivres, poudre, balles de plomb, etc.).
Croyez-le ou non, la signature sur ce billet comporte seulement son nom de famille «Dollard». Un visionnaire celui-là !
Voyez comment «La grande bataille» dépeint ce cher Dollard des Ormeaux ...
Si tu sais d'où tu viens tu sais où tu vas
- saintluc
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Major-général le très honorable Georges-Philéas Vanier , né le 23 avril 1888 à Montréal et décédé le 5 mars 1967 à Ottawa, fut un diplomate canadien et le dix-neuvième gouverneur général du Canada, de 1959 à 1967.
Né à Montréal, Georges Vanier étudie au collège Loyola de Montréal et obtient un diplôme en droit de la section de Montréal de l'Université Laval. Durant la Première Guerre mondiale, il est l'un des membres fondateurs du 22e batallion du Corps expéditionnaire canadien, le bataillon canadien-français qui deviendra en 1920 le célèbre Royal 22e Régiment. Il est décoré de la Croix militaire (Military Cross) en 1916 et reçoit l'Ordre du service distingué (Distinguished Service Order - DSO) et la barrette à la Croix militaire en 1919. En 1918, lorsqu'il mène une offensive à Chérisy en France, il perd sa jambe droite. Après une longue convalescence, il revient à Montréal pour y exercer le droit. Il épouse Pauline Archer le 29 septembre 1921, et le couple aura cinq enfants.
Nommé aide de camp du Gouverneur général lord Byng en 1921, lieutenant-colonel en 1924, il prend le commandement du Royal 22e Régiment en 1925. Sa carrière diplomatique commence en 1928 lors de sa nomination à la délégation militaire du Canada pour le désarmement auprès de la Société des Nations. En 1939 il est nommé ministre canadien en France. Mais l'invasion nazie l'oblige à fuir.
En 1941 il est nommé commandant du district militaire de Québec. L'année suivante, il est promu général de division. Suivant la libération de la France, il est nommé premier ambassadeur du Canada en France, poste qu'il occupe jusqu’à sa retraite en 1953.
Georges Vanier est nommé gouverneur général le 1er août 1959, le premier Québécois et premier francophone à occuper le poste. Il meurt en 1967, avant la fin de son mandat.
Pauline Vanier est alors nommée membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada ; elle meurt en 1991, à l'âge de 92 ans, au sein de l'Arche, communauté pour adultes handicapés fondée par son fils Jean Vanier, à Trosly-Breuil en France. Elle est inhumée aux côtés du général Vanier à la Citadelle de Québec.
La profonde spiritualité du couple vice-royal a amené l'archidiocèse catholique d'Ottawa à amorcer un processus qui pourrait aboutir un jour à leur béatification.
L'île Vanier et l'île Pauline ont été nommées ainsi en l'honneur du gouverneur général et de sa femme.
Une station du métro de Montréal s'appelle Georges-Vanier.
Deux écoles secondaires de la région montréalaise, l'une à Montréal et l'autre à Laval, ainsi qu'une bibliothèque publique de Montréal portent aussi ce nom.
Luc Bertrand, Georges Vanier, Montréal, Lidec, 1993.
Jean Vanier, Ma faiblesse, c'est ma force : un aperçu de la vie intérieure du général Georges P. Vanier, gouverneur général du Canada de 1960 à 1967, Montréal, Éditions Bellarmin, 1992.
Robert Speaight, Georges P. Vanier : soldat, diplomate et gouverneur général, Montréal, Fides, 1972.
Né à Montréal, Georges Vanier étudie au collège Loyola de Montréal et obtient un diplôme en droit de la section de Montréal de l'Université Laval. Durant la Première Guerre mondiale, il est l'un des membres fondateurs du 22e batallion du Corps expéditionnaire canadien, le bataillon canadien-français qui deviendra en 1920 le célèbre Royal 22e Régiment. Il est décoré de la Croix militaire (Military Cross) en 1916 et reçoit l'Ordre du service distingué (Distinguished Service Order - DSO) et la barrette à la Croix militaire en 1919. En 1918, lorsqu'il mène une offensive à Chérisy en France, il perd sa jambe droite. Après une longue convalescence, il revient à Montréal pour y exercer le droit. Il épouse Pauline Archer le 29 septembre 1921, et le couple aura cinq enfants.
Nommé aide de camp du Gouverneur général lord Byng en 1921, lieutenant-colonel en 1924, il prend le commandement du Royal 22e Régiment en 1925. Sa carrière diplomatique commence en 1928 lors de sa nomination à la délégation militaire du Canada pour le désarmement auprès de la Société des Nations. En 1939 il est nommé ministre canadien en France. Mais l'invasion nazie l'oblige à fuir.
En 1941 il est nommé commandant du district militaire de Québec. L'année suivante, il est promu général de division. Suivant la libération de la France, il est nommé premier ambassadeur du Canada en France, poste qu'il occupe jusqu’à sa retraite en 1953.
Georges Vanier est nommé gouverneur général le 1er août 1959, le premier Québécois et premier francophone à occuper le poste. Il meurt en 1967, avant la fin de son mandat.
Pauline Vanier est alors nommée membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada ; elle meurt en 1991, à l'âge de 92 ans, au sein de l'Arche, communauté pour adultes handicapés fondée par son fils Jean Vanier, à Trosly-Breuil en France. Elle est inhumée aux côtés du général Vanier à la Citadelle de Québec.
La profonde spiritualité du couple vice-royal a amené l'archidiocèse catholique d'Ottawa à amorcer un processus qui pourrait aboutir un jour à leur béatification.
L'île Vanier et l'île Pauline ont été nommées ainsi en l'honneur du gouverneur général et de sa femme.
Une station du métro de Montréal s'appelle Georges-Vanier.
Deux écoles secondaires de la région montréalaise, l'une à Montréal et l'autre à Laval, ainsi qu'une bibliothèque publique de Montréal portent aussi ce nom.
Luc Bertrand, Georges Vanier, Montréal, Lidec, 1993.
Jean Vanier, Ma faiblesse, c'est ma force : un aperçu de la vie intérieure du général Georges P. Vanier, gouverneur général du Canada de 1960 à 1967, Montréal, Éditions Bellarmin, 1992.
Robert Speaight, Georges P. Vanier : soldat, diplomate et gouverneur général, Montréal, Fides, 1972.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Jeanne Mance, née le 12 novembre 1606 à Langres (Haute-Marne, en France), décédée le 18 juin 1673 à Montréal, a participé à la fondation et à la survie de Montréal au Canada, et a fondé puis dirigé l’Hôtel-Dieu de Montréal.
Issue d'une famille bourgeoise aisée puisque son père était procureur du roi de France à Langres, un important évêché au nord de la Bourgogne, Jeanne Mance remplace sa mère prématurément décédée auprès de ses onze frères et sœurs avant de se consacrer aux soins des victimes de la Guerre de Trente Ans et de la peste.
À 34 ans, lors d'une procession à Troyes, en Champagne, elle découvre sa vocation missionnaire et veut rejoindre la Nouvelle-France dont l'expansion est en pleine actualité. Avec le soutien d'Anne d'Autriche, la très catholique épouse du roi Louis XIII, et soutenue par les Jésuites, elle accepte la donation de Mme de Bullion, (en l'honneur de qui une longue rue de Montréal porte le nom), et de la Société Notre-Dame de Montréal qui veulent aider à la fondation d'un poste à Montréal, et plus précisément celle d'un hôpital, un Hôtel Dieu, sur le modèle de celui de Québec.
Elle embarque à La Rochelle le 9 mai 1641 et aborde trois mois plus tard (le 8 août ?) en Nouvelle-France. Au printemps 1642, après la fonte des glaces du Saint-Laurent, elle accède avec Paul Chomedey de Maisonneuve à l'île de Montréal le 18 mai (?) et participe à la fondation de la ville sur les terrains concédés officiellement le 17 mai 1642 par le gouverneur avec l'autorisation de créer les bâtiments. Jeanne Mance ayant fait partie du premier groupe d'organisateurs et de bâtisseurs, elle est considérée comme l'un des deux principaux fondateurs de la ville de Montréal.
Elle soigne dans une installation précaire les constructeurs du fort et les soldats avant de superviser la construction du centre de soin de la petite colonie qu'autorise le contrat de la fondation signé à Paris le 12 janvier 1644. Les travaux commencent en 1645 : il s'agit d'un modeste bâtiment, de 60 pieds sur 24, inauguré le 8 octobre 1645 et destiné à abriter six lits pour les hommes et deux pour les femmes. Trop petit, il sera remplacé par un nouvel édifice en 1654. Jeanne Mance, relevant toujours de l'état laïque mais secondée par les Sœurs Hospitalières à partir de 1659, continuera à en assurer la direction jusqu'à la fin de sa vie en 1673.
Au cours de sa carrière au Canada, Jeanne Mance agît quarante et une fois comme marraine des filles de la colonie. Le 30 juin 1672, quand on pose les assises pionnières de la première église de Ville Marie, mademoiselle Mance est à côté des sommités civiles et religieuses du temps, pour y poser la cinquième pierre angulaire. Cette occasion sera la dernière apparition officielle de mademoiselle Mance.
Elle rédige elle-même, malgré sa maladie son testament qu'elle commence en mai 1669 et termine le 16 février 1672. Elle décède le 18 juin 1673. Dans son testament, elle lègue son cœur aux Montréalais et elle demande aux Hospitalières de prendre soin de son corps. Sa dépouille est placée dans la crypte de la chapelle de l'actuel Hôtel-Dieu de Montréal, là où elle repose toujours aujourd'hui.
Sa cause de béatification a été introduite en 1959 dans l'archidiocèse de Montréal, et a été transmise depuis à la Congrégation pour les causes des saints au Vatican.
On a donné le nom de Jeanne Mance à une école, une rue, un parc à Montréal et une circonscription électorale. On donna aussi son nom à une école de Drummondville et une école de Sainte-Angèle-de-Monnoir.
Deux lycées portent également son nom en France : à Langres, sa ville natale et à Troyes où elle a découvert sa vocation missionnaire.
On a fêté en 2006 le quatre-centième anniversaire de la naissance de Jeanne Mance, à Montréal comme à Langres qui l'a honorée en 1968 d'une statue de Jean Cardot, placée en face de cathédrale où Jeanne Mance a été baptisée
bibliographie
Jeanne Mance - De Langres à Montréal, la passion de soigner, Françoise Deroy-Pineau, 2009, Bibliothèque Québécoise.
son testament
Issue d'une famille bourgeoise aisée puisque son père était procureur du roi de France à Langres, un important évêché au nord de la Bourgogne, Jeanne Mance remplace sa mère prématurément décédée auprès de ses onze frères et sœurs avant de se consacrer aux soins des victimes de la Guerre de Trente Ans et de la peste.
À 34 ans, lors d'une procession à Troyes, en Champagne, elle découvre sa vocation missionnaire et veut rejoindre la Nouvelle-France dont l'expansion est en pleine actualité. Avec le soutien d'Anne d'Autriche, la très catholique épouse du roi Louis XIII, et soutenue par les Jésuites, elle accepte la donation de Mme de Bullion, (en l'honneur de qui une longue rue de Montréal porte le nom), et de la Société Notre-Dame de Montréal qui veulent aider à la fondation d'un poste à Montréal, et plus précisément celle d'un hôpital, un Hôtel Dieu, sur le modèle de celui de Québec.
Elle embarque à La Rochelle le 9 mai 1641 et aborde trois mois plus tard (le 8 août ?) en Nouvelle-France. Au printemps 1642, après la fonte des glaces du Saint-Laurent, elle accède avec Paul Chomedey de Maisonneuve à l'île de Montréal le 18 mai (?) et participe à la fondation de la ville sur les terrains concédés officiellement le 17 mai 1642 par le gouverneur avec l'autorisation de créer les bâtiments. Jeanne Mance ayant fait partie du premier groupe d'organisateurs et de bâtisseurs, elle est considérée comme l'un des deux principaux fondateurs de la ville de Montréal.
Elle soigne dans une installation précaire les constructeurs du fort et les soldats avant de superviser la construction du centre de soin de la petite colonie qu'autorise le contrat de la fondation signé à Paris le 12 janvier 1644. Les travaux commencent en 1645 : il s'agit d'un modeste bâtiment, de 60 pieds sur 24, inauguré le 8 octobre 1645 et destiné à abriter six lits pour les hommes et deux pour les femmes. Trop petit, il sera remplacé par un nouvel édifice en 1654. Jeanne Mance, relevant toujours de l'état laïque mais secondée par les Sœurs Hospitalières à partir de 1659, continuera à en assurer la direction jusqu'à la fin de sa vie en 1673.
Au cours de sa carrière au Canada, Jeanne Mance agît quarante et une fois comme marraine des filles de la colonie. Le 30 juin 1672, quand on pose les assises pionnières de la première église de Ville Marie, mademoiselle Mance est à côté des sommités civiles et religieuses du temps, pour y poser la cinquième pierre angulaire. Cette occasion sera la dernière apparition officielle de mademoiselle Mance.
Elle rédige elle-même, malgré sa maladie son testament qu'elle commence en mai 1669 et termine le 16 février 1672. Elle décède le 18 juin 1673. Dans son testament, elle lègue son cœur aux Montréalais et elle demande aux Hospitalières de prendre soin de son corps. Sa dépouille est placée dans la crypte de la chapelle de l'actuel Hôtel-Dieu de Montréal, là où elle repose toujours aujourd'hui.
Sa cause de béatification a été introduite en 1959 dans l'archidiocèse de Montréal, et a été transmise depuis à la Congrégation pour les causes des saints au Vatican.
On a donné le nom de Jeanne Mance à une école, une rue, un parc à Montréal et une circonscription électorale. On donna aussi son nom à une école de Drummondville et une école de Sainte-Angèle-de-Monnoir.
Deux lycées portent également son nom en France : à Langres, sa ville natale et à Troyes où elle a découvert sa vocation missionnaire.
On a fêté en 2006 le quatre-centième anniversaire de la naissance de Jeanne Mance, à Montréal comme à Langres qui l'a honorée en 1968 d'une statue de Jean Cardot, placée en face de cathédrale où Jeanne Mance a été baptisée
bibliographie
Jeanne Mance - De Langres à Montréal, la passion de soigner, Françoise Deroy-Pineau, 2009, Bibliothèque Québécoise.
son testament
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine