EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
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- saintluc
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http://www.youtube.com/watch?v=7dM286GOUMQ Who's Driving Your Plane Rolling Stones (Grindhouse Blues)
http://www.youtube.com/watch?v=2mxLFYpkMFo Roots of Blues -- T-Bone Walker „I Got A Break Baby"
http://www.youtube.com/watch?v=x_7UkcMVzag Robert Lockwood, Jr. - Sweet Home Chicago
http://www.youtube.com/watch?v=Ulm1Oxv8bmw It Ain't A Juke Joint Without The Blues
http://www.youtube.com/watch?v=5vEEEulqQFc Jimmy Eat World "gotta be somebody's blues" vid Micah Weber
http://www.youtube.com/watch?v=2mxLFYpkMFo Roots of Blues -- T-Bone Walker „I Got A Break Baby"
http://www.youtube.com/watch?v=x_7UkcMVzag Robert Lockwood, Jr. - Sweet Home Chicago
http://www.youtube.com/watch?v=Ulm1Oxv8bmw It Ain't A Juke Joint Without The Blues
http://www.youtube.com/watch?v=5vEEEulqQFc Jimmy Eat World "gotta be somebody's blues" vid Micah Weber
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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- UNE TSARINE AU COEUR DE GLACE -L'impératrice Anna Ivanovna, qui commandait à l'époque tout la Russie, était une femme froide et mesquine. En 1740, durant un des hivers les plus froids que la Russie avait connu depuis très longtemps, elle fit entreprendre la construction d'un insolite palais. En effet, il s'agissait d'un palais uniquement fait de glace. Il se composait d'une chambre à coucher, d'une salle de bal et de deux tours. Des centaines d'ouvriers furent engagés pour mener à bien le projet.
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Le château faisait 10 mètres de hauteur, 7 mètres de largeur et 25 mètres de longueur. Il fut construit avec de la glace soigneusement choisie à l'avance. Chaque bloc était mesuré à la règle, consciencieusement découpé et ensuite intégré dans le palais. Ils collaient les blocs de glace avec de l'eau, ce qui avait pour effet de solidifier quasiment instantanément pour finalement devenir qu'un seul et unique monument de glace. Alentour, des arbres et des statues avec aussi été sculpté dans l'eau gelé afin de recréer un véritable oeuvre d'art. Le château était aussi équipé de canon, tout son mobilier et même une fontaine en glace.
Le seul élément qui n'était pas de glace était une imposante clôture construite alentour du palais pour tenir les curieux à l'écart... Car ce château n'était aucunement une attraction touristique, il était tout simplement un instrument d'une vengeance que préparait l'impératrice.
En effet, le prince Michel Alexejevitch Galitzine s'était mis à dos la méchante impératrice en épousant, sans l'approbation de cette dernière, une catholique qui était décédée peu après le mariage. Pour le disgracier, l'impératrice en avait fait son bouffon de cour. Bien que l'humiliation fût très grande, elle ne l'était pas assez aux yeux de la tsarine. Cette dernière obligea donc le prince à ce remarier à une servante qu'elle avait personnellement choisie. Cette dernière était très laide. Le malheureux couple fut d'abord promener dans une cage à dos d'éléphant suivit par une grotesque ménagerie composé de porcs et d'ours.
Puis, devant tout le monde, ils mirent le couple au lit dans leur chambre, à l'intérieur du palais de glace, qu'ils devaient habiter pour leur lune de miel. Cependant, cette histoire prendra vraiment une tournure incroyable. Le printemps venu, le palais fondis et disparut rapidement. La cruelle impératrice mourut la même année et finalement, le prince et sa nouvelle compagne se trouvèrent bien assortis et vécurent heureux le reste de leur vie.
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Extrait: Source: Strange stories, amazing fact, Reader's Digest - 1979
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Le château faisait 10 mètres de hauteur, 7 mètres de largeur et 25 mètres de longueur. Il fut construit avec de la glace soigneusement choisie à l'avance. Chaque bloc était mesuré à la règle, consciencieusement découpé et ensuite intégré dans le palais. Ils collaient les blocs de glace avec de l'eau, ce qui avait pour effet de solidifier quasiment instantanément pour finalement devenir qu'un seul et unique monument de glace. Alentour, des arbres et des statues avec aussi été sculpté dans l'eau gelé afin de recréer un véritable oeuvre d'art. Le château était aussi équipé de canon, tout son mobilier et même une fontaine en glace.
Le seul élément qui n'était pas de glace était une imposante clôture construite alentour du palais pour tenir les curieux à l'écart... Car ce château n'était aucunement une attraction touristique, il était tout simplement un instrument d'une vengeance que préparait l'impératrice.
En effet, le prince Michel Alexejevitch Galitzine s'était mis à dos la méchante impératrice en épousant, sans l'approbation de cette dernière, une catholique qui était décédée peu après le mariage. Pour le disgracier, l'impératrice en avait fait son bouffon de cour. Bien que l'humiliation fût très grande, elle ne l'était pas assez aux yeux de la tsarine. Cette dernière obligea donc le prince à ce remarier à une servante qu'elle avait personnellement choisie. Cette dernière était très laide. Le malheureux couple fut d'abord promener dans une cage à dos d'éléphant suivit par une grotesque ménagerie composé de porcs et d'ours.
Puis, devant tout le monde, ils mirent le couple au lit dans leur chambre, à l'intérieur du palais de glace, qu'ils devaient habiter pour leur lune de miel. Cependant, cette histoire prendra vraiment une tournure incroyable. Le printemps venu, le palais fondis et disparut rapidement. La cruelle impératrice mourut la même année et finalement, le prince et sa nouvelle compagne se trouvèrent bien assortis et vécurent heureux le reste de leur vie.
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Extrait: Source: Strange stories, amazing fact, Reader's Digest - 1979
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Alphonse de Lamartine
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Un p'tit coin d'chez nous
La Ruée vers l'air « Pays de Cerdagne-Capcir»
http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyRO ... yROoaftRXO
[url]
La Ruée vers l'air n "Pays du Conflent" (Pyrénées-Orientales
http://www.kewego.fr/video/iLyROoafYlll.html
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La Ruée vers l'air « Pays de Cerdagne-Capcir»
http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyRO ... yROoaftRXO
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La Ruée vers l'air n "Pays du Conflent" (Pyrénées-Orientales
http://www.kewego.fr/video/iLyROoafYlll.html
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N'étant pas là cet aprem, voici deux petits docs avec un soupçon d'avance
GreenElle s'appelle Green. Elle est seule au monde, dans un monde qui ne lui appartient pas. C'est une femelle orang-outang, victime de la déforestation et de la surexploitation des ressources naturelles. Ce film retrace avec émotion les derniers jours de Green. C'est une promenade en images à la découverte des trésors de la biodiversité de la jungle et de l'impact dévastateur des déforestations massives pour l'exploitation de l'huile de palme.
http://videos.orange.es/video/iLyROoafIbiA.html
Gitans du Rajasthan, aux sources TziganesNous partons à la découverte d'un peuple qui a entrepris un voyage de plus de 1000 ans, les Tziganes.
Gitans, Rroms, Manouches, Tziganes, tous n'ont qu'une origine, le Rajasthan. Ce peuple qui a traversé les âges et les continents n'a cessé de se faire chassé.
http://www.dailymotion.com/video/x8rngb ... tzi_travel
GreenElle s'appelle Green. Elle est seule au monde, dans un monde qui ne lui appartient pas. C'est une femelle orang-outang, victime de la déforestation et de la surexploitation des ressources naturelles. Ce film retrace avec émotion les derniers jours de Green. C'est une promenade en images à la découverte des trésors de la biodiversité de la jungle et de l'impact dévastateur des déforestations massives pour l'exploitation de l'huile de palme.
http://videos.orange.es/video/iLyROoafIbiA.html
Gitans du Rajasthan, aux sources TziganesNous partons à la découverte d'un peuple qui a entrepris un voyage de plus de 1000 ans, les Tziganes.
Gitans, Rroms, Manouches, Tziganes, tous n'ont qu'une origine, le Rajasthan. Ce peuple qui a traversé les âges et les continents n'a cessé de se faire chassé.
http://www.dailymotion.com/video/x8rngb ... tzi_travel
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...ptit salut par ci...
1971,le 30 juillet-Auto lunaire
David Scott et James Irwin, membres de l'équipage d'Apollo 15, débarquent sur la Lune dans la mer des Pluies. Ils vont utiliser pour l'exploration du sol lunaire, une Jeep. C'est la première voiture extraterrestre. L'auto conquiert l'espace. Depuis l'abandon des expéditions lunaires, elle végète seule sur notre satellite, tournoyant au-dessus de nos têtes.
1909
le 30 juillet Parce que je le vaux bien
En 1907, Eugène Schueller, jeune chimiste français, met au point une formule permettant de teindre les cheveux. Fort de son succès, il crée le 30 juillet 1909 la Société française de teintures inoffensives pour cheveux, qui deviendra en 1939 L'Oréal. Presque un siècle plus tard, la petite société française est devenue le plus grand groupe de cosmétique du monde, dont le slogan est aujourd'hui mondialement connu.
http://www.evene.fr/culture/chroniques.php?j=30&m=07
1971,le 30 juillet-Auto lunaire
David Scott et James Irwin, membres de l'équipage d'Apollo 15, débarquent sur la Lune dans la mer des Pluies. Ils vont utiliser pour l'exploration du sol lunaire, une Jeep. C'est la première voiture extraterrestre. L'auto conquiert l'espace. Depuis l'abandon des expéditions lunaires, elle végète seule sur notre satellite, tournoyant au-dessus de nos têtes.
1909
le 30 juillet Parce que je le vaux bien
En 1907, Eugène Schueller, jeune chimiste français, met au point une formule permettant de teindre les cheveux. Fort de son succès, il crée le 30 juillet 1909 la Société française de teintures inoffensives pour cheveux, qui deviendra en 1939 L'Oréal. Presque un siècle plus tard, la petite société française est devenue le plus grand groupe de cosmétique du monde, dont le slogan est aujourd'hui mondialement connu.
http://www.evene.fr/culture/chroniques.php?j=30&m=07
la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry
....qui s'aiment, se taquinent...parfois
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- saintluc
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Merci Orchidée
http://www.youtube.com/watch?v=pw85jUgaFlg What Am I Livin' For - Clarence Gatemouth Brown
http://www.youtube.com/watch?v=VsJTOY67vlk Roots of Blues -- Bukka White „Parchman Farm Blues"
http://www.youtube.com/watch?v=GHsRrq1i0lo Roots of Blues -- Bukka White „ Special Steamline"
http://www.youtube.com/watch?v=n3bp4ohqugI Bukka White - Mama Don't Allow
http://www.youtube.com/watch?v=mZkLVinwR4E Stevie Ray Vaughan - Pride and Joy - Acoustic
http://www.youtube.com/watch?v=pw85jUgaFlg What Am I Livin' For - Clarence Gatemouth Brown
http://www.youtube.com/watch?v=VsJTOY67vlk Roots of Blues -- Bukka White „Parchman Farm Blues"
http://www.youtube.com/watch?v=GHsRrq1i0lo Roots of Blues -- Bukka White „ Special Steamline"
http://www.youtube.com/watch?v=n3bp4ohqugI Bukka White - Mama Don't Allow
http://www.youtube.com/watch?v=mZkLVinwR4E Stevie Ray Vaughan - Pride and Joy - Acoustic
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Bien bonne journée à toustes
1658
31 juillet
Aurangzeb empereur des Indes
L'ancien gouverneur du Gujarat et de Balkh (Afghanistan), devient empereur des Indes après avoir éliminé ses frères et emprisonné son père, l'empereur Shah Jahan. Descendant des Mongols de Turquie, Aurangzeb est musulman. Son règne long de presque 50 ans sera marqué par son intolérance religieuse qui se traduira par l'oppression des sikhs et des hindouistes.
Voir aussi : Empereur - Histoire de l'Islam
1703
31 juillet
Daniel Defoe au pilori
L'écrivain anglais Daniel Defoe est condamné par la chambre des Communes à trois expositions au pilori, puis à l'emprisonnement à Newgate. Il s'était attiré la haine de l'Eglise avec ses pamphlets en faveur de la liberté de presse et de conscience, de la propriété littéraire, de la liberté religieuse et des non-conformistes. Daniel Defoe connaîtra la célébrité avec son roman d'aventure "Robinson Crusoë" paru en 1719.
Voir aussi : Procès - Histoire des Romans
1828
31 juillet
Champollion s'embarque pour l'Egypte
L'égyptologue français Jean-François Champollion, 38 ans, qui n'a jamais foulé la terre des pharaons, réalise son rêve en partant à la tête d'une expédition scientifique en Egypte. Pendant deux années, il ne cessera de lire et de traduire les textes anciens. A son retour, il publiera "Description de l'Egypte" et "Monuments d'Egypte et de Nubie", qui deviendront des ouvrages de référence pour les égyptologues. Champollion a acquis sa renommée mondiale en 1822, en déchiffrant les hiéroglyphes figurant sur la pierre de Rosette, découverte 23 ans plus tôt.
Voir aussi : Dossier histoire des découvertes archéologiques - Champollion - Hiéroglyphes - Pierre de rosette - Histoire de l'Archéologie
1886
31 juillet
Mort de Franz Liszt
Le pianiste virtuose et compositeur Franz Liszt s’éteint à Bayreuth. D’origine hongroise, il est un important représentant de l’époque romantique à laquelle il a contribué avec des œuvres pour piano, mais aussi avec ses poèmes symphoniques. Composant tour à tour en hommage à Paganini, avec les études d’exécution transcendantes, à la poésie de Lamartine avec Les méditations poétiques et religieuses, il fut également un proche de Wagner.
Voir aussi : Compositeur - Histoire du Romantisme - Wagner - Lamartine - Franz Liszt - Histoire de la Musique classique
1914
31 juillet
Assassinat de Jean Jaurès
Alors que l'Europe entière vient de décréter la mobilisation générale, le leader du parti socialiste français, Jean Jaurès, est assassiné par Raoul Villain au café du Croissant, rue Montmartre, à Paris. La France entière est en émois : la seule personne politique susceptible d'empêcher la guerre a disparu. Les cendres de Jaurès seront transférées au Panthéon en 1924, et son assassin, qui avait été jugé et acquitté en 1919, s'exilera en Espagne où il sera fusillé par les républicains en 1936.
Voir aussi : Histoire de Paris - Assassinat - Histoire du SFIO - Jaurès - Histoire de la Troisième République
1920
31 juillet
L’avortement est interdit
Une loi est votée en France et stipule que l’avortement est strictement interdit. La contraception est également passible d’une amende, voire d’une peine de prison. Toute information diffusée sur le sujet peut également aboutir à une pénalité. Le gouvernement espère ainsi augmenter le taux de natalité, au détriment de la condition féminine. En 1942, l’avortement est déclaré "Crime contre l’État". Les femmes y ayant recouru ou l’ayant pratiqué seront condamnées à la peine de mort. Ce sera le cas de Marie-Louise Giraud, guillotinée en 1943. Il faudra attendre 1975 pour que l’interruption volontaire de grossesse (IVG) soit autorisée.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire de l'Avortement - Histoire des Femmes
1944
31 juillet
La disparition de Saint-Exupéry
L'aviateur et écrivain Antoine de Saint-Exupéry, 44 ans, disparaît au cours d'une mission de reconnaissance sur le sud de la France. Les conditions de sa disparition restent obscures : attaque d'un chasseur allemand, panne de moteur... Saint-Exupéry laisse derrière lui de nombreux ouvrages qui cherchent à définir le sens de l'action et des valeurs humanistes, dont l'émouvant "Petit Prince" publié l'année précédente.
Voir aussi : Décès - Disparition - Saint-Exupéry - Histoire des Romans
1954
31 juillet
L’ascension du K2, deuxième hauteur mondiale
Les deux alpinistes italiens Achille Compagnoni et Lino Lacedelli atteignent le deuxième plus haut sommet de la planète. Le K2, ou mont Godwin Austen, culmine à 8 611 mètres et s’élève dans la chaîne du Karakorum. L’expédition qui a pour but cette ascension difficile, est dirigée par Ardito Desio, scientifique italien. Le jeune Walter Bonatti participe également à l’expédition. Il était chargé d’approvisionner les deux alpinistes en oxygène avant l’ultime étape mais ne trouva pas le camp et fut contraint de passer une nuit à 8 000 mètres sans équipement. Bonatti se sentit trahi et l’affaire retentira longtemps.
Voir aussi : Ascension - Hillary - Himalaya - Norgay - K2 - Histoire de l'Alpinisme
1954
31 juillet
Mendès France prononce un discours à Carthage
Les émeutes nationalistes et les attentats ravagent le pays depuis plusieurs années. Afin d’apaiser les tensions, Pierre Mendès-France, alors président du Conseil français, prononce un discours retentissant à Carthage. Il propose d’instaurer dans le pays une autonomie interne. Il met ainsi un terme aux manifestations et à la violence. Plusieurs accords seront signés entre le ministre tunisien Tahar ben Hammar et Edgar Faure, concrétisant cette annonce.
Voir aussi : Histoire de Carthage - Discours - Mendès-France - Histoire de la Diplomatie
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
1658
31 juillet
Aurangzeb empereur des Indes
L'ancien gouverneur du Gujarat et de Balkh (Afghanistan), devient empereur des Indes après avoir éliminé ses frères et emprisonné son père, l'empereur Shah Jahan. Descendant des Mongols de Turquie, Aurangzeb est musulman. Son règne long de presque 50 ans sera marqué par son intolérance religieuse qui se traduira par l'oppression des sikhs et des hindouistes.
Voir aussi : Empereur - Histoire de l'Islam
1703
31 juillet
Daniel Defoe au pilori
L'écrivain anglais Daniel Defoe est condamné par la chambre des Communes à trois expositions au pilori, puis à l'emprisonnement à Newgate. Il s'était attiré la haine de l'Eglise avec ses pamphlets en faveur de la liberté de presse et de conscience, de la propriété littéraire, de la liberté religieuse et des non-conformistes. Daniel Defoe connaîtra la célébrité avec son roman d'aventure "Robinson Crusoë" paru en 1719.
Voir aussi : Procès - Histoire des Romans
1828
31 juillet
Champollion s'embarque pour l'Egypte
L'égyptologue français Jean-François Champollion, 38 ans, qui n'a jamais foulé la terre des pharaons, réalise son rêve en partant à la tête d'une expédition scientifique en Egypte. Pendant deux années, il ne cessera de lire et de traduire les textes anciens. A son retour, il publiera "Description de l'Egypte" et "Monuments d'Egypte et de Nubie", qui deviendront des ouvrages de référence pour les égyptologues. Champollion a acquis sa renommée mondiale en 1822, en déchiffrant les hiéroglyphes figurant sur la pierre de Rosette, découverte 23 ans plus tôt.
Voir aussi : Dossier histoire des découvertes archéologiques - Champollion - Hiéroglyphes - Pierre de rosette - Histoire de l'Archéologie
1886
31 juillet
Mort de Franz Liszt
Le pianiste virtuose et compositeur Franz Liszt s’éteint à Bayreuth. D’origine hongroise, il est un important représentant de l’époque romantique à laquelle il a contribué avec des œuvres pour piano, mais aussi avec ses poèmes symphoniques. Composant tour à tour en hommage à Paganini, avec les études d’exécution transcendantes, à la poésie de Lamartine avec Les méditations poétiques et religieuses, il fut également un proche de Wagner.
Voir aussi : Compositeur - Histoire du Romantisme - Wagner - Lamartine - Franz Liszt - Histoire de la Musique classique
1914
31 juillet
Assassinat de Jean Jaurès
Alors que l'Europe entière vient de décréter la mobilisation générale, le leader du parti socialiste français, Jean Jaurès, est assassiné par Raoul Villain au café du Croissant, rue Montmartre, à Paris. La France entière est en émois : la seule personne politique susceptible d'empêcher la guerre a disparu. Les cendres de Jaurès seront transférées au Panthéon en 1924, et son assassin, qui avait été jugé et acquitté en 1919, s'exilera en Espagne où il sera fusillé par les républicains en 1936.
Voir aussi : Histoire de Paris - Assassinat - Histoire du SFIO - Jaurès - Histoire de la Troisième République
1920
31 juillet
L’avortement est interdit
Une loi est votée en France et stipule que l’avortement est strictement interdit. La contraception est également passible d’une amende, voire d’une peine de prison. Toute information diffusée sur le sujet peut également aboutir à une pénalité. Le gouvernement espère ainsi augmenter le taux de natalité, au détriment de la condition féminine. En 1942, l’avortement est déclaré "Crime contre l’État". Les femmes y ayant recouru ou l’ayant pratiqué seront condamnées à la peine de mort. Ce sera le cas de Marie-Louise Giraud, guillotinée en 1943. Il faudra attendre 1975 pour que l’interruption volontaire de grossesse (IVG) soit autorisée.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire de l'Avortement - Histoire des Femmes
1944
31 juillet
La disparition de Saint-Exupéry
L'aviateur et écrivain Antoine de Saint-Exupéry, 44 ans, disparaît au cours d'une mission de reconnaissance sur le sud de la France. Les conditions de sa disparition restent obscures : attaque d'un chasseur allemand, panne de moteur... Saint-Exupéry laisse derrière lui de nombreux ouvrages qui cherchent à définir le sens de l'action et des valeurs humanistes, dont l'émouvant "Petit Prince" publié l'année précédente.
Voir aussi : Décès - Disparition - Saint-Exupéry - Histoire des Romans
1954
31 juillet
L’ascension du K2, deuxième hauteur mondiale
Les deux alpinistes italiens Achille Compagnoni et Lino Lacedelli atteignent le deuxième plus haut sommet de la planète. Le K2, ou mont Godwin Austen, culmine à 8 611 mètres et s’élève dans la chaîne du Karakorum. L’expédition qui a pour but cette ascension difficile, est dirigée par Ardito Desio, scientifique italien. Le jeune Walter Bonatti participe également à l’expédition. Il était chargé d’approvisionner les deux alpinistes en oxygène avant l’ultime étape mais ne trouva pas le camp et fut contraint de passer une nuit à 8 000 mètres sans équipement. Bonatti se sentit trahi et l’affaire retentira longtemps.
Voir aussi : Ascension - Hillary - Himalaya - Norgay - K2 - Histoire de l'Alpinisme
1954
31 juillet
Mendès France prononce un discours à Carthage
Les émeutes nationalistes et les attentats ravagent le pays depuis plusieurs années. Afin d’apaiser les tensions, Pierre Mendès-France, alors président du Conseil français, prononce un discours retentissant à Carthage. Il propose d’instaurer dans le pays une autonomie interne. Il met ainsi un terme aux manifestations et à la violence. Plusieurs accords seront signés entre le ministre tunisien Tahar ben Hammar et Edgar Faure, concrétisant cette annonce.
Voir aussi : Histoire de Carthage - Discours - Mendès-France - Histoire de la Diplomatie
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Alphonse de Lamartine
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L’assassinat de Jean Jaurès a lieu trois jours avant le début de la Première Guerre mondiale.
Raoul Villain l'assassine le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 30, alors qu'il dîne au café du Croissant, rue Montmartre, dans le 2e arrondissement de Paris, à deux pas du siège de son journal, L’Humanité. Il tire deux coups de feu : une balle lui perfore le crâne et l'autre se fiche dans une boiserie. Jaurès s’effondre, mortellement atteint.
Son meurtre met un terme aux efforts désespérés qu’il avait entrepris depuis l’attentat de Sarajevo pour empêcher la déflagration militaire en Europe. Il précipite le ralliement de la majorité de la gauche française à l’Union sacrée, y compris beaucoup de socialistes et de syndicalistes qui refusaient jusque-là de soutenir la guerre. Cette Union sacrée n’existe plus en 1919 lorsque son assassin, Raoul Villain, est acquitté. Le transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, en 1924, souligne une autre rupture politique intervenue au sein de la gauche, entre communistes et socialistes.
Depuis l’attentat de Sarajevo le 28 juin 1914, les États européens se trouvent progressivement entraînés par le jeu des Alliances dans une nouvelle crise internationale qui conduit en un mois à la Première Guerre mondiale. Jaurès, le plus éminent des opposants à la guerre, va, tout au long de ces quatre semaines, sentir monter inexorablement la tension et tentera jusqu’à sa mort de s’y opposer.
À cinquante-deux ans, Jean Jaurès est la principale personnalité du mouvement socialiste français, la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière), et une personnalité célèbre du socialisme international, en particulier depuis la mort en 1913 d’August Bebel, le leader de la social-démocratie allemande. Jaurès, qui est entré en politique en 1885 comme député républicain, admirateur de Gambetta, et soutien du gouvernement Jules Ferry, est très attaché à la Défense de la patrie, comme il l’explique dans son livre L’Armée nouvelle, publié en 1911, critiquant la célèbre phrase de Marx : « les prolétaires n’ont pas de patrie »[1]. Il était cependant convaincu que les guerres étaient provoquées par le choc des intérêts capitalistes et qu’il était du devoir de la classe ouvrière de s’y opposer[2].
Il soutient avec le groupe socialiste le gouvernement Viviani qui lui semble réellement hostile à la guerre. Le 14 juillet, au congrès extraordinaire de la SFIO qui se réunit jusqu’au 19, il se montre confiant dans la volonté de la classe ouvrière et de ses représentants dans les principaux pays de s’opposer au conflit, y compris en utilisant l’arme de la grève générale. Il soutient la motion Keir-Hardy-Vaillant, des noms d’un socialiste britannique et d’un français, qui préconisait l’appel à la grève en cas de conflit imminent : « plutôt l’insurrection que la guerre », à quoi Jaurès ajoute que cette grève devra être « simultanément et internationalement organisée »[3]. Cela lui vaut d’être attaqué par un journal comme Le Temps, qui le 18 juillet l’accuse de soutenir la « thèse abominable qui conduirait à désarmer la nation, au moment où elle est en péril », ce à quoi il répond dans L’Humanité que « la grève paralyserait aussi l’agresseur »
[url]Il apprend avec inquiétude l’accroissement des engagements pris dans le cadre de l’alliance franco-russe que vont célébrer à Saint-Pétersbourg le président de la République Poincaré et le Président du conseil Viviani entre les 20 et 23 juillet. Or, toute la stratégie de Jaurès depuis des mois consiste à condamner l’alliance avec la Russie despotique et de rechercher la médiation et le rapprochement avec l’Angleterre – en vain. Lorsqu’il est informé de la rupture des relations diplomatiques entre l’Autriche et la Serbie le 24, il prend conscience de la gravité des menaces. Venu le 25 juillet soutenir Marius Moutet, candidat socialiste à une élection partielle à Vaise, dans la banlieue de Lyon, il dénonce dans un discours les « massacres à venir »[5]. Ainsi qu’il le confesse à Joseph Paul-Boncour, directeur de cabinet de Viviani, le pessimisme le gagne quand il s’exprime fataliste :
« Ah! croyez vous, tout, tout faire encore pour empêcher cette tuerie ?... D’ailleurs, on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après[6]. »
Croyant pouvoir encore faire pression sur le gouvernement, il garde une certaine réserve vis-à-vis de la manifestation organisée le 27 juillet à Paris par la CGT. La direction du parti socialiste qui se réunit le 28 juillet, à l’instigation de Jaurès, exprime à nouveau son soutien au gouvernement.
Tout à son espoir que Paris et Berlin sauront retenir leurs alliés réciproques, il se rend à la réunion d’urgence du Bureau socialiste international de la Deuxième Internationale qui se réunit à Bruxelles les 29 et 30 juillet, à la demande des socialistes français. Il s’agit de pousser les dirigeants allemands et français à agir sur leurs alliés. Le bureau décide de convoquer le congrès de l’Internationale socialiste le 9 août à Paris au lieu du 23 à Vienne. Dans une atmosphère un peu surréaliste, la plupart des délégués, dont Hugo Haase, le co-président du SPD allemand, se disent confiants dans la capacité des peuples à éviter la guerre. Le 29 au soir, Jaurès et Rosa Luxemburg sont acclamés lors d’un meeting massif contre la guerre. Le Bureau socialiste international vote à l’unanimité un appel au renforcement des manifestations contre la guerre[7].
Jaurès veut user du pouvoir des forces syndicales et politiques mais sans paralyser l’action des gouvernements et pour ce faire, convainc Léon Jouhaux le 30 juillet de reporter la journée de manifestation prévue par la CGT le 2 août au 9[8].
« Le plus grand danger à l’heure actuelle n’est pas, si je puis dire, dans les événements eux-mêmes. […] Il est dans l’énervement qui gagne, dans l’inquiétude qui se propage, dans les impulsions subites qui naissent de la peur, de l’incertitude aiguë, de l’anxiété prolongée. […] Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrière. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir. »
— Jean Jaurès - Extraits de son dernier article dans L’Humanité du 31 juillet 1914[9]
Lorsqu’il rentre à Paris, le 30 juillet dans l’après-midi, il apprend que la Russie mobilise. À la tête d’une délégation socialiste, il obtient vers 20 heures une audience avec Viviani qui lui révèle l’état d’avancement de la préparation des troupes aux frontières. Jaurès l’implore d’éviter tout incident avec l’Allemagne[10]. Viviani lui répond qu’il a ordonné aux troupes françaises de reculer de dix kilomètres par rapport à la frontière afin d’éviter tout risque d’incident avec l’Allemagne.
Le 31 juillet au matin, la presse parisienne unanime voit l’Europe « au bord du gouffre ». Après avoir consulté ses proches comme Charles Rappoport ou Lucien Lévy-Bruhl, Jaurès se rend à la Chambre où il prend connaissance de la mobilisation autrichienne et de la déclaration de l’état de menace de guerre (Kriegsgefahrzustand) en Allemagne.
Il décide de rencontrer à nouveau le président du Conseil, par ailleurs ministre des Affaires étrangères, mais ne voit que le sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Abel Ferry, neveu de Jules Ferry. Au même moment Viviani n’est pas disponible, car il reçoit l’ambassadeur allemand, le comte von Schoen, venu communiquer l’ultimatum de son gouvernement à la France : dire avant le 1er août à 13 heures si elle se solidarisait avec la Russie. Il comprend que le conflit ne peut plus être évité. Au même moment, tous les maires de France sont avertis par les préfets de tenir prêts les chevaux et les voitures pour les ordres de réquisition. Jaurès aurait, selon Pierre Renaudel, témoin de son entrevue avec Abel Ferry, déclaré que si le gouvernement persistait à aller vers la guerre « (il) dénoncerait les ministres à tête folle ». Abel Ferry, sur un ton navré - et nullement menaçant - se serait contenté de répondre « Mais mon pauvre Jaurès, on vous tuera au premier coin de rue ! … ». Abel Ferry sera tué au front, blessé mortellement par un éclat d’obus en 1918.
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En fin de journée, il se rend au siège de son journal pour préparer un article de mobilisation anti-guerre pour l’édition du 1er août. Auparavant, il sort dîner au café du Croissant, rue Montmartre, avec ses collaborateurs du journal dont Renaudel, Jean Longuet, Landrieu, Ernest Poisson. Il est assis dos à la fenêtre ouverte, séparé de la rue par un simple rideau. Observant depuis la rue la salle du café où il avait repéré que Jaurès dînait habituellement, caché par le rideau, l’assassin tire. Jaurès est tué sur le coup[11].
L’assassin est Raoul Villain, un Rémois de 29 ans, étudiant en archéologie à l’École du Louvre, et surtout adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, groupement d’étudiants nationalistes, partisans de la guerre et proche de l’Action française[12]. Il est arrêté et déclare avoir agi en solitaire pour « supprimer un ennemi de son pays ». Cette thèse de l’acte isolé est reprise telle quelle dans l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915[13]. Il est décrit comme un personnage falot, calme et pieux, blond, les yeux bleus, d’apparence juvénile. Sans avoir jamais vu Jaurès, il s’est peu à peu mis en tête de tuer le traître, l’Allemand[14]. Sans doute convaincu de la nécessité de son geste depuis le mois de décembre précédent, il mûrit son acte tout au long du mois de juillet, achète un revolver Smith & Wesson, s’exerce au tir, écrit quelques lettres incohérentes, repérant le domicile du leader socialiste, son journal, le café où il avait ses habitudes[14].
Depuis de longs mois, voire des années, la presse nationaliste et les représentants des Ligues « patriotes » (comme Léon Daudet ou Charles Maurras) s’étaient déchaînés contre les déclarations pacifistes de Jaurès, son internationalisme, et le désignaient comme l’homme à abattre. Les déclarations de ce type abondent dans les semaines précédentes[15].
« Dites-moi, à la veille d’une guerre, le général qui commanderait […] de coller au mur le citoyen Jaurès et de lui mettre à bout portant le plomb qui lui manque dans la cervelle, pensez-vous que ce général n’aurait pas fait son plus élémentaire devoir ? »
— Maurice de Waleffre dans L’Écho de Paris du 17 juillet 1914. Mais les outrances écrites ne font que dissimuler une montée progressive du nationalisme dans l’opinion, ce que Jaurès et les socialistes semblent n’avoir pas voulu reconnaître. Depuis les crises au Maroc ou dans les Balkans des années récentes, l’affrontement avec l’Allemagne devenait inéluctable, comme le sentait Clemenceau.
l’occasion des discussions sur ses positions hostiles contre la loi des trois ans de service militaire à l’hiver 1913 et au printemps 1914, les deux hommes se sont affrontés durement. En mai 1912, la décision de Poincaré, président du Conseil, d’ériger la fête de Jeanne d’Arc en fête nationale, était un symbole. De même, le ralliement de nombreux radicaux aux républicains et aux représentants des partis de la droite pour élire Poincaré en janvier 1913 comme Président de la République témoignait aussi du glissement politique en cours[16].
Dans son livre paru en 1968, « Ils ont tué Jaurès » François Fontvieille-Alquier note de troublantes relations entre Raoul Villain et les services de l’ambassadeur de la Russie Impériale, Izvolsky. L’accusation fut plusieurs fois portée par des proches de Jaurès d’une collusion entre les services russes et Raoul Villain qui aurait pu faire l’objet d’une manipulation. Izvolsky arrosait du reste généreusement la presse nationaliste et belliciste, ce qui avait fait dire à Jaurès parlant du financement de celle-ci qu’elle était à la solde de « cette canaille d’Izvolsky »[17]. Toutefois, la réalité d’une manipulation de Villain n’a jamais pu être formellement prouvée[18]
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Si les proches du leader assassiné et les militants socialistes à Paris comme à Carmaux furent bouleversés (« Ils ont tué Jaurès »), et si certains extrémistes de droite se réjouirent bruyamment, toutes les recherches historiques montrent que la population eut généralement une réaction de tristesse face à un évènement qui venait symboliser le basculement dans l’incertitude, la peur des horreurs de la guerre désormais inéluctable[19].Le gouvernement qui se réunit dans la nuit craint d’abord des réactions violentes dans les grandes villes, et retient dans la capitale deux régiments de cuirassiers en instance de départ pour la frontière[20]. Cependant, rapidement, les rapports qu’obtient le ministre de l’Intérieur Louis Malvy lui font estimer que les organisations de gauche ne vont pas déclencher de troubles. Dans le même temps, la direction du Parti socialiste fait savoir qu’elle n’appellera pas à des manifestations.
« L’assassinat de M. Jaurès n’a causé dans les esprits qu’une émotion relative. Les ouvriers, les commerçants et les bourgeois sont surpris douloureusement, mais s’entretiennent beaucoup plus de l’état actuel de l’Europe. Ils semblent considérer la mort de Jaurès comme liée aux évènements actuels beaucoup plus dramatiques. »
— Xavier Guichard, directeur de la police municipale de Paris, rapport adressé le 1er août 1914 à 10 h 25 au ministère de l’Intérieur[21].
Le samedi 1er août au matin, le président Poincaré fait porter un message de condoléances à madame Jaurès et le gouvernement fait placarder une affiche condamnant l’assassinat et dans laquelle le président du conseil, rappelant la mémoire du leader disparu, rend hommage, au nom du gouvernement, « au républicain socialiste qui a lutté pour de si nobles causes et qui, en ces jours difficiles, a, dans l’intérêt de la paix, soutenu de son autorité l’action patriotique du gouvernement »[22].
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Le 1er août à 14 h 25, afin de ne pas empêcher le ralliement des ouvriers à la guerre par la décapitation des syndicats et rassuré par la réaction des instances nationales de la CGT, le ministre de l’Intérieur, Louis Malvy, décide, dans un télégramme adressé à tous les préfets, de ne pas utiliser le fameux Carnet B qui, tenu par la gendarmerie, recensait dans chaque département la liste des leaders anarchistes, syndicalistes ou révolutionnaires qui devaient être arrêtés en cas de conflit, ayant exprimé l’intention d’empêcher l’effort de guerre.
À 16 h 25, une affiche jaune manuscrite est placardée à la préfecture de police, sur les bureaux de poste et les monuments publics. Dans les heures qui suivent, sur les murs de toutes les mairies de France, les affiches blanches d’appel à la mobilisation avec les drapeaux tricolores sont collées.
Le dimanche 2 août, ainsi que le dit Jean-Jacques Becker, ayant recensé les sources les plus diverses, les Français se situent « à peu près à égale distance de la consternation et de l’enthousiasme, amalgamant en quelque sorte la résignation et le sens du devoir »[23].
Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France, le lendemain, l’Angleterre déclare la guerre à son tour.
Dès le 1er aout, de nombreux signes avaient indiqué que la gauche française se ralliait à la guerre. Même certains des antimilitaristes les plus irréductibles basculent. Ainsi, le journal La Guerre sociale de Gustave Hervé sort une édition spéciale avec trois titres : Défense nationale d'abord !, Ils ont assassiné Jaurès, Nous n’assassinerons pas la France. Le Bonnet rouge, journal anarchiste d’Almereyda, titre : « Jaurès est mort ! Vive la France ». La Bataille syndicaliste, organe de la CGT, adopte le même ton[20]. À la salle Wagram, le 2 août, à la réunion du Parti socialiste qu’avait convoquée Jaurès, Édouard Vaillant, le vieux révolutionnaire de la Commune, déclare : « En présence de l’agression, les socialistes rempliront tout leur devoir. Pour la Patrie, pour la République, Pour l’Internationale »[24].
Le 4 août au matin, les obsèques officielles de Jaurès sont célébrées. Un catafalque est dressé au coin de l’avenue Henri-Martin. Sont présents devant une foule immense toutes les autorités de la République, comme le président du conseil Viviani, le président de la chambre des députés Paul Deschanel, la plupart des ministres, les leaders de toute la gauche socialiste et syndicale et même l’opposition nationaliste, Maurice Barrès en tête. C’est la première manifestation de l’Union nationale. Léon Jouhaux, le secrétaire général de la CGT, dans le discours qui fit le plus d’impression, y lance un appel aux armes. Il crie sa haine de la guerre, de l’impérialisme, du militarisme[25].
« Jaurès a été notre réconfort dans notre action passionnée pour la paix; ce n’est pas sa faute si la paix n’a pas triomphé. [...C’est celle des empereurs d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie...]. Nous prenons l’engagement de sonner le glas de vos règnes. Avant d’aller vers le grand massacre, cet engagement, je le prend au nom des travailleurs qui sont partis, et de ceux qui vont partir. »
Le même jour, la volonté présidentielle d’« union » est rapportée aux deux chambres par le président du Conseil René Viviani : « Dans la guerre qui s’engage, la France […] sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi l’Union sacrée ». Au palais Bourbon, les socialistes votent à l’unanimité les crédits militaires[26].
Le 26 août, un gouvernement d’union nationale est constitué par Viviani. Les socialistes, dont le vieux leader révolutionnaire Jules Guesde, ministre d’État, ou les proches de Jaurès comme Marcel Sembat, ministre des Travaux publics, y participent. Dans un manifeste du 29 août, la direction du Parti socialiste SFIO affirme que « dès lors qu’il ne s’agit pas de l’ordinaire participation à un gouvernement bourgeois [...mais] de l’avenir de la Nation, le parti n’a pas hésité »[27].
Seule une petite minorité refuse la guerre et l’union sacrée, parmi lesquels le socialiste Charles Rappoport ou le syndicaliste Pierre Monatte. La majorité des socialistes allemands se rallient également à l’union sacrée. En décembre 1914, le seul député allemand à s’opposer au vote des crédits de guerre est Karl Liebknecht, qui participe avec Rosa Luxemburg à la création de la Ligue spartakiste, composée de socialistes opposés à la guerre.
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Raoul Villain est incarcéré en attente de son procès durant toute la Première Guerre mondiale. Après cinquante-six mois de détention préventive, la guerre achevée, son procès est organisé devant la Cour d’assises de la Seine. Villain a la chance de n’être jugé qu’en 1919, dans un climat d’ardent patriotisme. Lors des audiences qui se déroulent du 24 au 29 mars, ses avocats, dont le grand pénaliste Henri Géraud, mettent en avant sa démence. Ils argumentent aussi sur l’acte d’un homme isolé, ce qui résultait de son interrogatoire par Célestin Hennion, le préfet de police de Paris, dans la nuit du 31 juillet 1914[28]. Il est acquitté le 29 mars 1919 par onze voix sur douze, un juré ayant même estimé qu’il avait rendu service à sa patrie : « Si l’adversaire de la guerre, Jaurès, s’était imposé, la France n’aurait pas pu gagner la guerre. » La veuve de Jaurès est condamnée aux dépens (paiement des frais du procès
Le 14 mars 1919, soit quinze jours plus tôt, le 3e conseil de guerre de Paris, juridiction militaire, condamnait à la peine de mort Émile Cottin, l’anarchiste qui avait blessé de plusieurs balles Clemenceau le 19 février précédent[29].
En réaction, Anatole France écrit : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! »[30]. Une manifestation est organisée le 6 avril suivant par les sections socialistes et syndicales de Paris pour protester contre le verdict et honorer Jaurès le pacifiste. 100 000 personnes défilent, et les affrontements avec la police causent deux morts[31].
Raoul Villain s’exile alors sur l’île d’Ibiza. Peu après le début de la guerre d’Espagne, le 14 septembre 1936, les républicains l’exécutent pour espionnage au profit de l’armée franquiste.
1.↑ Franz Mehring, Vie de Karl Marx, 1984, p. 581.
2.↑ Jean-Jacques Becker, L’Année 14, p. 98.
3.↑ Jean Lacouture, Léon Blum, 1977, p. 127.
4.↑ Jean-Jacques Becker, op. cit., p. 99.
5.↑ Article de Michel Vovelle [archive] dans L’Humanité du 24 avril 2004
6.↑ Cité dans Michel Vovelle, op. cit.
7.↑ J.P. Nettl, La Vie et l’œuvre de Rosa Luxemburg, Maspéro, 1972, p. 583.
8.↑ Jean-Jacques Becker, op. cit., p. 104.
9.↑ Cité par Jean Pierre Rioux dans : « La dernière journée de paix », in L’Histoire - octobre 2003.
10.↑ Marcelle Auclair, Jean Jaurès, 1959, p. 322.
11.↑ Ernest Poisson, L’assassinat de Jean Jaurès in : Bulletin de la Société des études Jauressiennes, avril 1964.
12.↑ François Broche, Jaurès, Paris 31 juillet 1914
13.↑ Michel Vovelle, op. cit.
14.↑ a et b Marcelle Auclair, op. cit., p. 312.
15.↑ Cité par Vovelle, op. cit.
16.↑ G. Dupeux, in L’Histoire de France, sous la direction de Georges Duby, Larousse, 1970, p. 486.
17.↑ témoignage d’Abel Ferry dans son livre la guerre vu d’en haut
18.↑ Thèse détaillée dans le livre cité
19.↑ Jean-Jacques Becker, 1914, L’entrée des Français dans la guerre.
20.↑ a et b Jean Pierre Rioux, op. cit.
21.↑ Rapport cité dans : Jean Rabaut, 1914, Jaurès assassiné, 2005, p. 73.
22.↑ Rapport cité dans : Jean Rabaut, op. cit., p. 73
23.↑ cité par J.P. Rioux, op. cit.
24.↑ Jean-Jacques Becker, op. cit., p. 108.
25.↑ Jean-Jacques Becker, op. cit., p. 114.
26.↑ Jean Lacouture, op. cit., p. 132.
27.↑ Jean Lacouture, op. cit., p. 133.
28.↑ Sources archives de la Préfecture de Police [archive][pdf]
29.↑ Clemenceau obtint du président de la République de faire commuer la peine en dix ans de réclusions. Dans : Michel Winock, Clemenceau, p. 428.
30.↑ L'Humanité, "1914 : Jaurès est assassiné", par Michel Vovelle, historien [archive], Article paru le 24 avril 2004
31.↑ Avner Ben-Amos, « La panthéonisation de Jaurès », Terrain, n°15, octobre 1990.
32.↑ Maurice Agulhon, Jaurès et la classe ouvrière, Éditions ouvrières, p. 169-182.
33.↑ Avner Ben-Amos, op. cit., p. 4.
34.↑ Avner Ben-Amos, op. cit., p. 13
35.↑ Avner Ben-Amos, op. cit., p. 16.
36.↑ Avner Ben-Amos, op. cit., p. 9.
Raoul Villain l'assassine le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 30, alors qu'il dîne au café du Croissant, rue Montmartre, dans le 2e arrondissement de Paris, à deux pas du siège de son journal, L’Humanité. Il tire deux coups de feu : une balle lui perfore le crâne et l'autre se fiche dans une boiserie. Jaurès s’effondre, mortellement atteint.
Son meurtre met un terme aux efforts désespérés qu’il avait entrepris depuis l’attentat de Sarajevo pour empêcher la déflagration militaire en Europe. Il précipite le ralliement de la majorité de la gauche française à l’Union sacrée, y compris beaucoup de socialistes et de syndicalistes qui refusaient jusque-là de soutenir la guerre. Cette Union sacrée n’existe plus en 1919 lorsque son assassin, Raoul Villain, est acquitté. Le transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, en 1924, souligne une autre rupture politique intervenue au sein de la gauche, entre communistes et socialistes.
Depuis l’attentat de Sarajevo le 28 juin 1914, les États européens se trouvent progressivement entraînés par le jeu des Alliances dans une nouvelle crise internationale qui conduit en un mois à la Première Guerre mondiale. Jaurès, le plus éminent des opposants à la guerre, va, tout au long de ces quatre semaines, sentir monter inexorablement la tension et tentera jusqu’à sa mort de s’y opposer.
À cinquante-deux ans, Jean Jaurès est la principale personnalité du mouvement socialiste français, la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière), et une personnalité célèbre du socialisme international, en particulier depuis la mort en 1913 d’August Bebel, le leader de la social-démocratie allemande. Jaurès, qui est entré en politique en 1885 comme député républicain, admirateur de Gambetta, et soutien du gouvernement Jules Ferry, est très attaché à la Défense de la patrie, comme il l’explique dans son livre L’Armée nouvelle, publié en 1911, critiquant la célèbre phrase de Marx : « les prolétaires n’ont pas de patrie »[1]. Il était cependant convaincu que les guerres étaient provoquées par le choc des intérêts capitalistes et qu’il était du devoir de la classe ouvrière de s’y opposer[2].
Il soutient avec le groupe socialiste le gouvernement Viviani qui lui semble réellement hostile à la guerre. Le 14 juillet, au congrès extraordinaire de la SFIO qui se réunit jusqu’au 19, il se montre confiant dans la volonté de la classe ouvrière et de ses représentants dans les principaux pays de s’opposer au conflit, y compris en utilisant l’arme de la grève générale. Il soutient la motion Keir-Hardy-Vaillant, des noms d’un socialiste britannique et d’un français, qui préconisait l’appel à la grève en cas de conflit imminent : « plutôt l’insurrection que la guerre », à quoi Jaurès ajoute que cette grève devra être « simultanément et internationalement organisée »[3]. Cela lui vaut d’être attaqué par un journal comme Le Temps, qui le 18 juillet l’accuse de soutenir la « thèse abominable qui conduirait à désarmer la nation, au moment où elle est en péril », ce à quoi il répond dans L’Humanité que « la grève paralyserait aussi l’agresseur »
[url]Il apprend avec inquiétude l’accroissement des engagements pris dans le cadre de l’alliance franco-russe que vont célébrer à Saint-Pétersbourg le président de la République Poincaré et le Président du conseil Viviani entre les 20 et 23 juillet. Or, toute la stratégie de Jaurès depuis des mois consiste à condamner l’alliance avec la Russie despotique et de rechercher la médiation et le rapprochement avec l’Angleterre – en vain. Lorsqu’il est informé de la rupture des relations diplomatiques entre l’Autriche et la Serbie le 24, il prend conscience de la gravité des menaces. Venu le 25 juillet soutenir Marius Moutet, candidat socialiste à une élection partielle à Vaise, dans la banlieue de Lyon, il dénonce dans un discours les « massacres à venir »[5]. Ainsi qu’il le confesse à Joseph Paul-Boncour, directeur de cabinet de Viviani, le pessimisme le gagne quand il s’exprime fataliste :
« Ah! croyez vous, tout, tout faire encore pour empêcher cette tuerie ?... D’ailleurs, on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après[6]. »
Croyant pouvoir encore faire pression sur le gouvernement, il garde une certaine réserve vis-à-vis de la manifestation organisée le 27 juillet à Paris par la CGT. La direction du parti socialiste qui se réunit le 28 juillet, à l’instigation de Jaurès, exprime à nouveau son soutien au gouvernement.
Tout à son espoir que Paris et Berlin sauront retenir leurs alliés réciproques, il se rend à la réunion d’urgence du Bureau socialiste international de la Deuxième Internationale qui se réunit à Bruxelles les 29 et 30 juillet, à la demande des socialistes français. Il s’agit de pousser les dirigeants allemands et français à agir sur leurs alliés. Le bureau décide de convoquer le congrès de l’Internationale socialiste le 9 août à Paris au lieu du 23 à Vienne. Dans une atmosphère un peu surréaliste, la plupart des délégués, dont Hugo Haase, le co-président du SPD allemand, se disent confiants dans la capacité des peuples à éviter la guerre. Le 29 au soir, Jaurès et Rosa Luxemburg sont acclamés lors d’un meeting massif contre la guerre. Le Bureau socialiste international vote à l’unanimité un appel au renforcement des manifestations contre la guerre[7].
Jaurès veut user du pouvoir des forces syndicales et politiques mais sans paralyser l’action des gouvernements et pour ce faire, convainc Léon Jouhaux le 30 juillet de reporter la journée de manifestation prévue par la CGT le 2 août au 9[8].
« Le plus grand danger à l’heure actuelle n’est pas, si je puis dire, dans les événements eux-mêmes. […] Il est dans l’énervement qui gagne, dans l’inquiétude qui se propage, dans les impulsions subites qui naissent de la peur, de l’incertitude aiguë, de l’anxiété prolongée. […] Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrière. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir. »
— Jean Jaurès - Extraits de son dernier article dans L’Humanité du 31 juillet 1914[9]
Lorsqu’il rentre à Paris, le 30 juillet dans l’après-midi, il apprend que la Russie mobilise. À la tête d’une délégation socialiste, il obtient vers 20 heures une audience avec Viviani qui lui révèle l’état d’avancement de la préparation des troupes aux frontières. Jaurès l’implore d’éviter tout incident avec l’Allemagne[10]. Viviani lui répond qu’il a ordonné aux troupes françaises de reculer de dix kilomètres par rapport à la frontière afin d’éviter tout risque d’incident avec l’Allemagne.
Le 31 juillet au matin, la presse parisienne unanime voit l’Europe « au bord du gouffre ». Après avoir consulté ses proches comme Charles Rappoport ou Lucien Lévy-Bruhl, Jaurès se rend à la Chambre où il prend connaissance de la mobilisation autrichienne et de la déclaration de l’état de menace de guerre (Kriegsgefahrzustand) en Allemagne.
Il décide de rencontrer à nouveau le président du Conseil, par ailleurs ministre des Affaires étrangères, mais ne voit que le sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Abel Ferry, neveu de Jules Ferry. Au même moment Viviani n’est pas disponible, car il reçoit l’ambassadeur allemand, le comte von Schoen, venu communiquer l’ultimatum de son gouvernement à la France : dire avant le 1er août à 13 heures si elle se solidarisait avec la Russie. Il comprend que le conflit ne peut plus être évité. Au même moment, tous les maires de France sont avertis par les préfets de tenir prêts les chevaux et les voitures pour les ordres de réquisition. Jaurès aurait, selon Pierre Renaudel, témoin de son entrevue avec Abel Ferry, déclaré que si le gouvernement persistait à aller vers la guerre « (il) dénoncerait les ministres à tête folle ». Abel Ferry, sur un ton navré - et nullement menaçant - se serait contenté de répondre « Mais mon pauvre Jaurès, on vous tuera au premier coin de rue ! … ». Abel Ferry sera tué au front, blessé mortellement par un éclat d’obus en 1918.
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En fin de journée, il se rend au siège de son journal pour préparer un article de mobilisation anti-guerre pour l’édition du 1er août. Auparavant, il sort dîner au café du Croissant, rue Montmartre, avec ses collaborateurs du journal dont Renaudel, Jean Longuet, Landrieu, Ernest Poisson. Il est assis dos à la fenêtre ouverte, séparé de la rue par un simple rideau. Observant depuis la rue la salle du café où il avait repéré que Jaurès dînait habituellement, caché par le rideau, l’assassin tire. Jaurès est tué sur le coup[11].
L’assassin est Raoul Villain, un Rémois de 29 ans, étudiant en archéologie à l’École du Louvre, et surtout adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, groupement d’étudiants nationalistes, partisans de la guerre et proche de l’Action française[12]. Il est arrêté et déclare avoir agi en solitaire pour « supprimer un ennemi de son pays ». Cette thèse de l’acte isolé est reprise telle quelle dans l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915[13]. Il est décrit comme un personnage falot, calme et pieux, blond, les yeux bleus, d’apparence juvénile. Sans avoir jamais vu Jaurès, il s’est peu à peu mis en tête de tuer le traître, l’Allemand[14]. Sans doute convaincu de la nécessité de son geste depuis le mois de décembre précédent, il mûrit son acte tout au long du mois de juillet, achète un revolver Smith & Wesson, s’exerce au tir, écrit quelques lettres incohérentes, repérant le domicile du leader socialiste, son journal, le café où il avait ses habitudes[14].
Depuis de longs mois, voire des années, la presse nationaliste et les représentants des Ligues « patriotes » (comme Léon Daudet ou Charles Maurras) s’étaient déchaînés contre les déclarations pacifistes de Jaurès, son internationalisme, et le désignaient comme l’homme à abattre. Les déclarations de ce type abondent dans les semaines précédentes[15].
« Dites-moi, à la veille d’une guerre, le général qui commanderait […] de coller au mur le citoyen Jaurès et de lui mettre à bout portant le plomb qui lui manque dans la cervelle, pensez-vous que ce général n’aurait pas fait son plus élémentaire devoir ? »
— Maurice de Waleffre dans L’Écho de Paris du 17 juillet 1914. Mais les outrances écrites ne font que dissimuler une montée progressive du nationalisme dans l’opinion, ce que Jaurès et les socialistes semblent n’avoir pas voulu reconnaître. Depuis les crises au Maroc ou dans les Balkans des années récentes, l’affrontement avec l’Allemagne devenait inéluctable, comme le sentait Clemenceau.
l’occasion des discussions sur ses positions hostiles contre la loi des trois ans de service militaire à l’hiver 1913 et au printemps 1914, les deux hommes se sont affrontés durement. En mai 1912, la décision de Poincaré, président du Conseil, d’ériger la fête de Jeanne d’Arc en fête nationale, était un symbole. De même, le ralliement de nombreux radicaux aux républicains et aux représentants des partis de la droite pour élire Poincaré en janvier 1913 comme Président de la République témoignait aussi du glissement politique en cours[16].
Dans son livre paru en 1968, « Ils ont tué Jaurès » François Fontvieille-Alquier note de troublantes relations entre Raoul Villain et les services de l’ambassadeur de la Russie Impériale, Izvolsky. L’accusation fut plusieurs fois portée par des proches de Jaurès d’une collusion entre les services russes et Raoul Villain qui aurait pu faire l’objet d’une manipulation. Izvolsky arrosait du reste généreusement la presse nationaliste et belliciste, ce qui avait fait dire à Jaurès parlant du financement de celle-ci qu’elle était à la solde de « cette canaille d’Izvolsky »[17]. Toutefois, la réalité d’une manipulation de Villain n’a jamais pu être formellement prouvée[18]
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Si les proches du leader assassiné et les militants socialistes à Paris comme à Carmaux furent bouleversés (« Ils ont tué Jaurès »), et si certains extrémistes de droite se réjouirent bruyamment, toutes les recherches historiques montrent que la population eut généralement une réaction de tristesse face à un évènement qui venait symboliser le basculement dans l’incertitude, la peur des horreurs de la guerre désormais inéluctable[19].Le gouvernement qui se réunit dans la nuit craint d’abord des réactions violentes dans les grandes villes, et retient dans la capitale deux régiments de cuirassiers en instance de départ pour la frontière[20]. Cependant, rapidement, les rapports qu’obtient le ministre de l’Intérieur Louis Malvy lui font estimer que les organisations de gauche ne vont pas déclencher de troubles. Dans le même temps, la direction du Parti socialiste fait savoir qu’elle n’appellera pas à des manifestations.
« L’assassinat de M. Jaurès n’a causé dans les esprits qu’une émotion relative. Les ouvriers, les commerçants et les bourgeois sont surpris douloureusement, mais s’entretiennent beaucoup plus de l’état actuel de l’Europe. Ils semblent considérer la mort de Jaurès comme liée aux évènements actuels beaucoup plus dramatiques. »
— Xavier Guichard, directeur de la police municipale de Paris, rapport adressé le 1er août 1914 à 10 h 25 au ministère de l’Intérieur[21].
Le samedi 1er août au matin, le président Poincaré fait porter un message de condoléances à madame Jaurès et le gouvernement fait placarder une affiche condamnant l’assassinat et dans laquelle le président du conseil, rappelant la mémoire du leader disparu, rend hommage, au nom du gouvernement, « au républicain socialiste qui a lutté pour de si nobles causes et qui, en ces jours difficiles, a, dans l’intérêt de la paix, soutenu de son autorité l’action patriotique du gouvernement »[22].
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Le 1er août à 14 h 25, afin de ne pas empêcher le ralliement des ouvriers à la guerre par la décapitation des syndicats et rassuré par la réaction des instances nationales de la CGT, le ministre de l’Intérieur, Louis Malvy, décide, dans un télégramme adressé à tous les préfets, de ne pas utiliser le fameux Carnet B qui, tenu par la gendarmerie, recensait dans chaque département la liste des leaders anarchistes, syndicalistes ou révolutionnaires qui devaient être arrêtés en cas de conflit, ayant exprimé l’intention d’empêcher l’effort de guerre.
À 16 h 25, une affiche jaune manuscrite est placardée à la préfecture de police, sur les bureaux de poste et les monuments publics. Dans les heures qui suivent, sur les murs de toutes les mairies de France, les affiches blanches d’appel à la mobilisation avec les drapeaux tricolores sont collées.
Le dimanche 2 août, ainsi que le dit Jean-Jacques Becker, ayant recensé les sources les plus diverses, les Français se situent « à peu près à égale distance de la consternation et de l’enthousiasme, amalgamant en quelque sorte la résignation et le sens du devoir »[23].
Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France, le lendemain, l’Angleterre déclare la guerre à son tour.
Dès le 1er aout, de nombreux signes avaient indiqué que la gauche française se ralliait à la guerre. Même certains des antimilitaristes les plus irréductibles basculent. Ainsi, le journal La Guerre sociale de Gustave Hervé sort une édition spéciale avec trois titres : Défense nationale d'abord !, Ils ont assassiné Jaurès, Nous n’assassinerons pas la France. Le Bonnet rouge, journal anarchiste d’Almereyda, titre : « Jaurès est mort ! Vive la France ». La Bataille syndicaliste, organe de la CGT, adopte le même ton[20]. À la salle Wagram, le 2 août, à la réunion du Parti socialiste qu’avait convoquée Jaurès, Édouard Vaillant, le vieux révolutionnaire de la Commune, déclare : « En présence de l’agression, les socialistes rempliront tout leur devoir. Pour la Patrie, pour la République, Pour l’Internationale »[24].
Le 4 août au matin, les obsèques officielles de Jaurès sont célébrées. Un catafalque est dressé au coin de l’avenue Henri-Martin. Sont présents devant une foule immense toutes les autorités de la République, comme le président du conseil Viviani, le président de la chambre des députés Paul Deschanel, la plupart des ministres, les leaders de toute la gauche socialiste et syndicale et même l’opposition nationaliste, Maurice Barrès en tête. C’est la première manifestation de l’Union nationale. Léon Jouhaux, le secrétaire général de la CGT, dans le discours qui fit le plus d’impression, y lance un appel aux armes. Il crie sa haine de la guerre, de l’impérialisme, du militarisme[25].
« Jaurès a été notre réconfort dans notre action passionnée pour la paix; ce n’est pas sa faute si la paix n’a pas triomphé. [...C’est celle des empereurs d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie...]. Nous prenons l’engagement de sonner le glas de vos règnes. Avant d’aller vers le grand massacre, cet engagement, je le prend au nom des travailleurs qui sont partis, et de ceux qui vont partir. »
Le même jour, la volonté présidentielle d’« union » est rapportée aux deux chambres par le président du Conseil René Viviani : « Dans la guerre qui s’engage, la France […] sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi l’Union sacrée ». Au palais Bourbon, les socialistes votent à l’unanimité les crédits militaires[26].
Le 26 août, un gouvernement d’union nationale est constitué par Viviani. Les socialistes, dont le vieux leader révolutionnaire Jules Guesde, ministre d’État, ou les proches de Jaurès comme Marcel Sembat, ministre des Travaux publics, y participent. Dans un manifeste du 29 août, la direction du Parti socialiste SFIO affirme que « dès lors qu’il ne s’agit pas de l’ordinaire participation à un gouvernement bourgeois [...mais] de l’avenir de la Nation, le parti n’a pas hésité »[27].
Seule une petite minorité refuse la guerre et l’union sacrée, parmi lesquels le socialiste Charles Rappoport ou le syndicaliste Pierre Monatte. La majorité des socialistes allemands se rallient également à l’union sacrée. En décembre 1914, le seul député allemand à s’opposer au vote des crédits de guerre est Karl Liebknecht, qui participe avec Rosa Luxemburg à la création de la Ligue spartakiste, composée de socialistes opposés à la guerre.
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Raoul Villain est incarcéré en attente de son procès durant toute la Première Guerre mondiale. Après cinquante-six mois de détention préventive, la guerre achevée, son procès est organisé devant la Cour d’assises de la Seine. Villain a la chance de n’être jugé qu’en 1919, dans un climat d’ardent patriotisme. Lors des audiences qui se déroulent du 24 au 29 mars, ses avocats, dont le grand pénaliste Henri Géraud, mettent en avant sa démence. Ils argumentent aussi sur l’acte d’un homme isolé, ce qui résultait de son interrogatoire par Célestin Hennion, le préfet de police de Paris, dans la nuit du 31 juillet 1914[28]. Il est acquitté le 29 mars 1919 par onze voix sur douze, un juré ayant même estimé qu’il avait rendu service à sa patrie : « Si l’adversaire de la guerre, Jaurès, s’était imposé, la France n’aurait pas pu gagner la guerre. » La veuve de Jaurès est condamnée aux dépens (paiement des frais du procès
Le 14 mars 1919, soit quinze jours plus tôt, le 3e conseil de guerre de Paris, juridiction militaire, condamnait à la peine de mort Émile Cottin, l’anarchiste qui avait blessé de plusieurs balles Clemenceau le 19 février précédent[29].
En réaction, Anatole France écrit : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! »[30]. Une manifestation est organisée le 6 avril suivant par les sections socialistes et syndicales de Paris pour protester contre le verdict et honorer Jaurès le pacifiste. 100 000 personnes défilent, et les affrontements avec la police causent deux morts[31].
Raoul Villain s’exile alors sur l’île d’Ibiza. Peu après le début de la guerre d’Espagne, le 14 septembre 1936, les républicains l’exécutent pour espionnage au profit de l’armée franquiste.
1.↑ Franz Mehring, Vie de Karl Marx, 1984, p. 581.
2.↑ Jean-Jacques Becker, L’Année 14, p. 98.
3.↑ Jean Lacouture, Léon Blum, 1977, p. 127.
4.↑ Jean-Jacques Becker, op. cit., p. 99.
5.↑ Article de Michel Vovelle [archive] dans L’Humanité du 24 avril 2004
6.↑ Cité dans Michel Vovelle, op. cit.
7.↑ J.P. Nettl, La Vie et l’œuvre de Rosa Luxemburg, Maspéro, 1972, p. 583.
8.↑ Jean-Jacques Becker, op. cit., p. 104.
9.↑ Cité par Jean Pierre Rioux dans : « La dernière journée de paix », in L’Histoire - octobre 2003.
10.↑ Marcelle Auclair, Jean Jaurès, 1959, p. 322.
11.↑ Ernest Poisson, L’assassinat de Jean Jaurès in : Bulletin de la Société des études Jauressiennes, avril 1964.
12.↑ François Broche, Jaurès, Paris 31 juillet 1914
13.↑ Michel Vovelle, op. cit.
14.↑ a et b Marcelle Auclair, op. cit., p. 312.
15.↑ Cité par Vovelle, op. cit.
16.↑ G. Dupeux, in L’Histoire de France, sous la direction de Georges Duby, Larousse, 1970, p. 486.
17.↑ témoignage d’Abel Ferry dans son livre la guerre vu d’en haut
18.↑ Thèse détaillée dans le livre cité
19.↑ Jean-Jacques Becker, 1914, L’entrée des Français dans la guerre.
20.↑ a et b Jean Pierre Rioux, op. cit.
21.↑ Rapport cité dans : Jean Rabaut, 1914, Jaurès assassiné, 2005, p. 73.
22.↑ Rapport cité dans : Jean Rabaut, op. cit., p. 73
23.↑ cité par J.P. Rioux, op. cit.
24.↑ Jean-Jacques Becker, op. cit., p. 108.
25.↑ Jean-Jacques Becker, op. cit., p. 114.
26.↑ Jean Lacouture, op. cit., p. 132.
27.↑ Jean Lacouture, op. cit., p. 133.
28.↑ Sources archives de la Préfecture de Police [archive][pdf]
29.↑ Clemenceau obtint du président de la République de faire commuer la peine en dix ans de réclusions. Dans : Michel Winock, Clemenceau, p. 428.
30.↑ L'Humanité, "1914 : Jaurès est assassiné", par Michel Vovelle, historien [archive], Article paru le 24 avril 2004
31.↑ Avner Ben-Amos, « La panthéonisation de Jaurès », Terrain, n°15, octobre 1990.
32.↑ Maurice Agulhon, Jaurès et la classe ouvrière, Éditions ouvrières, p. 169-182.
33.↑ Avner Ben-Amos, op. cit., p. 4.
34.↑ Avner Ben-Amos, op. cit., p. 13
35.↑ Avner Ben-Amos, op. cit., p. 16.
36.↑ Avner Ben-Amos, op. cit., p. 9.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Mystères à Rennes-le-Château
Rennes-le-Château appartient à un petit pays, le Razés, qui se trouve sur les contreforts occidentaux du massif des Corbières, au sud du département de l’Aude, à la limite du Roussillon. Pays de petites montagnes, de plateaux, de vallées profondes, le Razés est marqué en son centre par la haute vallée de l’Aude, fleuve vers lequel convergent les rivières et les torrents qui surgissent des hauteurs. Bien que les influences pyrénéennes soient encore très nombreuses, le paysage est cependant typiquement méditerranéen, et le climat également, même si le vent du sud amène le froid pendant l’hiver.
Dans les temps reculés, le site de Rennes-le-Château a été considéré comme sacré par les Celtes, et le village lui-même, alors appelé Rhedae, tient son nom d’une de leurs tribus.
Puis à l’époque romaine, une florissante communauté s’y est installée, le lieu étant devenu célèbre pour ses mines et ses sources chaudes ; là aussi, il a été considéré comme sacré, et certains vestiges de temples Païens en subsisteront.
Au 6éme siècle, le village en haut de sa colline abrite trente mille habitants Peut-être est-il la capitale du nord de l’empire bâti par les Wisigoths - Teutons venus de l’est qui, après avoir pillé Rome, envahissent le sud de la Gaule et s’installent de part et d’autre des Pyrénées. Puis, au début du 13éme siècle, une armée de chevaliers descend brusquement du nord sur le Languedoc pour anéantir l’hérésie cathare ; elle s’empare de tout ce qu’elle trouve sur son chemin et, au cours de cette croisade dite des Albigeois, le fief de Rennes-le-Château, capturé, change de mains plusieurs fois.
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D’étranges histoires de trésors interviennent dans un grand nombre de ces vicissitudes historiques. Les hérétiques cathares passaient, on s’en souvient, pour être en possession d’un trésor fabuleux, sacré même, qui selon certaines légendes n’était rien de moins que le Saint Graal. Le fantôme du trésor perdu des Templiers hante aussi la contrée où le grand maître de l’ordre, Bertrand de Blanchefort, a fait creuser de mystérieuses excavations. Tous les récits s’accordent à dire en effet qu’elles étaient de nature clandestine, et l’œuvre de mineurs venus tout exprès de Germanie. La présence de ce trésor dans les environs de Rennes-le-Château suffirait alors à expliquer l’allusion à Sion, figurant sur les parchemins trouvés par l'Abbé Béranger Saunière, et dont je parlerais plus en détail sur une autre page de ce site. On peut également imaginer que d’autres trésors reposent sous cette terre…
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http://www.youtube.com/watch?v=I5shA4hhmpM 1
http://www.youtube.com/watch?v=tzhGxBWkkhI 2
Rennes-le-Château appartient à un petit pays, le Razés, qui se trouve sur les contreforts occidentaux du massif des Corbières, au sud du département de l’Aude, à la limite du Roussillon. Pays de petites montagnes, de plateaux, de vallées profondes, le Razés est marqué en son centre par la haute vallée de l’Aude, fleuve vers lequel convergent les rivières et les torrents qui surgissent des hauteurs. Bien que les influences pyrénéennes soient encore très nombreuses, le paysage est cependant typiquement méditerranéen, et le climat également, même si le vent du sud amène le froid pendant l’hiver.
Dans les temps reculés, le site de Rennes-le-Château a été considéré comme sacré par les Celtes, et le village lui-même, alors appelé Rhedae, tient son nom d’une de leurs tribus.
Puis à l’époque romaine, une florissante communauté s’y est installée, le lieu étant devenu célèbre pour ses mines et ses sources chaudes ; là aussi, il a été considéré comme sacré, et certains vestiges de temples Païens en subsisteront.
Au 6éme siècle, le village en haut de sa colline abrite trente mille habitants Peut-être est-il la capitale du nord de l’empire bâti par les Wisigoths - Teutons venus de l’est qui, après avoir pillé Rome, envahissent le sud de la Gaule et s’installent de part et d’autre des Pyrénées. Puis, au début du 13éme siècle, une armée de chevaliers descend brusquement du nord sur le Languedoc pour anéantir l’hérésie cathare ; elle s’empare de tout ce qu’elle trouve sur son chemin et, au cours de cette croisade dite des Albigeois, le fief de Rennes-le-Château, capturé, change de mains plusieurs fois.
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D’étranges histoires de trésors interviennent dans un grand nombre de ces vicissitudes historiques. Les hérétiques cathares passaient, on s’en souvient, pour être en possession d’un trésor fabuleux, sacré même, qui selon certaines légendes n’était rien de moins que le Saint Graal. Le fantôme du trésor perdu des Templiers hante aussi la contrée où le grand maître de l’ordre, Bertrand de Blanchefort, a fait creuser de mystérieuses excavations. Tous les récits s’accordent à dire en effet qu’elles étaient de nature clandestine, et l’œuvre de mineurs venus tout exprès de Germanie. La présence de ce trésor dans les environs de Rennes-le-Château suffirait alors à expliquer l’allusion à Sion, figurant sur les parchemins trouvés par l'Abbé Béranger Saunière, et dont je parlerais plus en détail sur une autre page de ce site. On peut également imaginer que d’autres trésors reposent sous cette terre…
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qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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...bonjour saintluc ...salut a toustes
1974
le 31 juillet-Le Québec parle français
Le français devient la langue officielle du Québec ! La célèbre loi 22 (Official Languages Act) stipule en effet que la seule langue usitée pour le travail et la fonction publique sera désormais le français. Bonne nouvelle pour la francophonie, moins bonne pour tous les élèves anglophones qui doivent se mettre à la difficile langue de Molière... Une situation qui ne change que sur le papier puisque dans la forme, anglais et français restent les deux langues nationales.
http://www.evene.fr/culture/chroniques.php?j=31&m=07
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la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry
....qui s'aiment, se taquinent...parfois
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si nous écoutions un peu de blues africain
http://www.youtube.com/watch?v=wsI3aTnRhvo Boubacar Traore at the Grassroots Festival 2001
http://www.youtube.com/watch?v=eZUQsTlzapU Boubacar Traoré - Diarabi (Live)
http://www.youtube.com/watch?v=LBDU6XtAoWk African Festival in the Sahara Desert - Ali Farka Toure
http://www.youtube.com/watch?v=PvZHlgoYmJM Vieux Farka Toure "Bamako jam" - Part Three
http://www.youtube.com/watch?v=iqIP5CeEK_c "Ai du" live by Vieux Farka Toure
http://www.youtube.com/watch?v=0DEKQjj6Ga0 Toumani Diabate 'Cantelowes'
Vous aimez? Si oui, je vous en joindrai d'autres...
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Georges Chelon, vous aimez?
http://www.youtube.com/watch?v=FedtZ8vaYaw GEORGES CHELON LE PERE PRODIGUE 2008
http://www.youtube.com/watch?v=2n7aJKnMx-A Georges Chelon - "Rivage"
http://www.youtube.com/watch?v=9sKkzib04Ck Georges Chelon Sampa
http://www.youtube.com/watch?v=1-_t98lJXts Georges Chelon "Prélude" Out of Africa Streep Redford
http://www.youtube.com/watch?v=r2C1r3cfJ9Q Crève Misère Georges Chelon
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Les p'tits docs de la journée
http://www.dailymotion.com/video/xhty9_ ... voye-speci
http://www.dailymotion.com/video/xtudz_ ... vie_events
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saintluc62 a écrit :Georges Chelon, vous aimez?
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Oui, j'adorais ce type, merci SL, de nous le rappeler.
" Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter"
CIORAN.
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