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Ce qui s'est passé dernièrement sur la planête
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saintluc
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#436 Message par saintluc »

Les Jivaros ou la fédération Shuar

Apprendre pour survivre. Le premier film que Simone Mohr a tourné en Amazonie, avec la collaboration de l'ethnologue René Fuerst, s'attachait à montrer l'héritage traditionnel qui s'est transmis, pratiquement intact, depuis la nuit des temps.

Mais aujourd'hui, la forêt ne fait plus écran. Les convoitises internationales attisées par le pétrole, l'or, l'uranium mettent les Shuars en danger. Déjà, par endroits, la jungle a cédé la place à des banlieues lépreuses. Et les Shuars passent brutalement de l'âge néolithique à celui du transistor; certains d'entre eux roulent à moto et la nourriture ne se gagne plus par la chasse et la cueillette: il faut aller au minable «supermercado» du coin, comme des touristes désargentés. Il est des images qui parlent plus que de longs discours: les Shuars filmés ici ne sourient plus…

Alors pour éviter d'être engloutis une solution: apprendre. Apprendre l'espagnol, pour comprendre ce qui se passe; apprendre à calculer, apprendre à se méfier. 87% d'entre eux sont alphabétisés et l'émetteur Tucua, qui diffuse en langue shuar, tape inlassablement sur le clou de la conscientisation. «Les Blancs ne nous aiment que pour ce qu'ils peuvent nous ravir», disent-ils. Ils se font donc arpenteurs et lâchent la sagaie pour le théodolite. Il faut à tout prix marquer un territoire sur lequel certains, déjà, spéculent. Et tandis que des médecins bénévoles distribuent des piqûres pour lutter contre les maladies importées par la pollution, l'équipe de la Télévision Suisse Romande a pu filmer une cérémonie interdite aux étrangers, cérémonie durant laquelle le guérisseur officie sous l'effet du NATEM hallucinogène.
[url]Image

http://archives.tsr.ch/player/musee-jivaros[/url]
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#437 Message par saintluc »

http://www.youtube.com/watch?v=Y_veQRT7bus Blind Willie Johnson - John the Revelator
http://www.youtube.com/watch?v=ua0QuXO4wgE American Jean Ritchie Singing Appalachian Folk Song Sweet William and Lady Margaret
http://www.youtube.com/watch?v=DUDtFdnn9oQ Woody Guthrie - Car Song
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http://www.youtube.com/watch?v=9_FFwbcAaI4 The Great Depression 1929-1940
http://www.youtube.com/watch?v=CVE72Ae82Tw Brother can you spare a dime? Tom Waits
http://www.youtube.com/watch?v=7R8RuOagzck Blind Willie Johnson Trouble Soon be Over
http://www.youtube.com/watch?v=FZs45oL_n8k Negro Prison Songs / "Black Woman-Murder's Home-Jumpin'Judy"
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#438 Message par saintluc »

Et un peu de blues pour terminer la journée ;)
http://www.youtube.com/watch?v=QzC_rGX-XyM R.L.Burnside - it's bad you know
http://www.youtube.com/watch?v=m3WoRyOt2Ko Rev KM Williams - Country Road Blues
http://www.youtube.com/watch?v=6AfJd6L-ncQ Rev. KM Williams - Boogie All Day
http://www.youtube.com/watch?v=GgsC1WlAzWE R. L. Burnside - Rollin and Tumblin
http://www.youtube.com/watch?v=BUxx3mdbndk Albert Collins & Gary Moore - Cold Cold Feeling ivarus75
http://www.youtube.com/watch?v=Wp4BlGXwSew Roy Buchanan & Albert Collins - Further On Down The Road


Bin voila, vous etes servis :))
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#439 Message par saintluc »

1898
18 juillet
Zola part en exil
A la suite de sa lettre ouverte intitulée "J'accuse" publiée dans le journal l'Aurore, l'écrivain Emile Zola est condamné par la cour d'assises de Versailles à un an de prison et 30 000 francs d'amende pour avoir attaqué le président de la République Félix Faure. Zola qui se déclarait pourtant prêt à affronter ses juges préfère l'exil et se réfugie à Londres. Il sera radié de la liste des officiers de la Légion d'honneur.
Voir aussi : Dossier histoire de l' affaire Dreyfus - Zola - Exil - Félix Faure - Histoire des Romans



1898
18 juillet
Pierre et Marie Curie découvrent le polonium
Effectuant des recherches sur un minerai riche en uranium appelé Pechblende, le couple parvient à en extraire un premier élément radioactif : le polonium, nommé ainsi par Marie Curie en hommage à son pays natal, la Pologne. En décembre, ils annonceront la découverte d’un autre élément, encore plus radioactif : le radium.
Voir aussi : Marie Curie - Radioactivité - Pierre Curie - Histoire de la Physique



1921
18 juillet
Naissance du BCG, contre la Tuberculose
Le médecin Albert Calmette et le vétérinaire Camille Guérin mettent au point le vaccin antituberculeux, auquel ils donnent leur nom : BCG (bacille Calmette-Guérin). C’est ainsi qu’une première vaccination est effectuée sur un nouveau-né. Les deux chercheurs travaillaient depuis déjà quelques années sur le bacille tuberculeux, découvert par Robert Koch en 1882.
Voir aussi : Dossier histoire des Epidémies - Vaccin - Koch - Calmette - Tuberculose - Histoire de la Médecine



1936
18 juillet
Début de la guerre civile espagnole
Menés par l'ancien chef d'état-major de l'armée, le général Francisco Franco Bahamonde, les militaires de la garnison de Melilla se soulèvent contre le gouvernement du Front Populaire (gauche, républicains). Grâce à l'appui des généraux Mola et Sanjurjo, le mouvement d'insurrection des militaires s'étend bientôt à toute l'Espagne et la guerre civile éclate. Après trois ans de ravages, elle aboutira à la défaite des républicains et à l'instauration de la dictature de Franco, le "Caudillo", pendant 36 ans.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Franco - Général Mola - Général Sanjurjo - Histoire des Guerres



1947
18 juillet
L'Exodus refoulé en Palestine
Les Britanniques, administrateurs de la Palestine depuis la fin de la Première guerre mondiale, arraisonnent le navire "Exodus" dans le port de Haïfa. A son bord 4500 juifs survivants des camps de la mort, partis du port de Sète le 10 juillet et fuyant vers la terre d'Israël. Les Anglais qui interdisent toute immigration juive sur leur protectorat, font ramener de force les passagers en France et en Allemagne à bord de bateaux-prisons. Les affrontements provoqueront la mort de 3 personnes et feront 146 blessés. Quatre mois plus tard l"ONU prendra le décision de créer l'Etat d'Israël.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Histoire du Sionisme - Histoire d'Israël - Histoire de la Palestine - Histoire du Judaïsme



1975
18 juillet
Apollo-Soyouz : une poignée de main dans l'espace
La première grande coopération spatiale entre les Etas-Unis et l’URSS aboutit à une poignée de main historique dans l’espace. L’astronaute Thomas Stafford et le cosmonaute Alexis Leonov se rejoignent quand le vaisseau américain Apollo et le vaisseau russe Soyouz se rencontrent dans l’espace. Au-delà de l’avancée technique, la véritable révolution est politique : après s’être affrontées pendant plus de dix ans dans la course à l’espace, les puissances ennemies sont parvenues à s’entendre. Il faudra toutefois attendre la station orbitale Mir pour qu'Américains et Russes entament une coopération plus avancée.
Voir aussi : Dossier histoire de la conquête spatiale dans la guerre froide - Histoire d'Apollo - Coopération spatiale - Histoire de l'Espace



1976
18 juillet
Nadia Comaneci obtient 10.0
Aux XXIème Jeux Olympiques de Montréal, la jeune gymnaste roumaine Nadia Comaneci (14 ans) est la première athlète de la discipline à se voir attribuer une note parfaite de 10.0 aux barres asymétriques. Les tableaux d'affichage n'étant pas conçus pour afficher une telle note - ils ne vont que jusqu'à 9.9 - les membres du jury se résignent à y faire inscrire 1.0 pour annoncer la note parfaite. Durant les jours suivants, Nadia Comaneci renouvellera par six fois cet exploit, du jamais vu dans l'histoire des J.O.
Voir aussi : Médaille d'or - Histoire des Jeux Olympiques



1994
18 juillet
Maman à 62 ans
A 62 ans, l'Italienne Rosanna Della Corte donne naissance à un petit Ricardo de 3,2 kilos. L'accouchement par césarienne a été réalisé par le gynécologue romain Severino Antinori. Rosanna Della Corte devient la première sexagénaire à mettre un enfant au monde par fécondation in-vitro. Son "record" sera battu trois ans plus tard par une californienne de 63 ans.
Voir aussi : Record du monde - Histoire de la Médecine



1995
18 juillet
Décès tragique de Fabio Casartelli, au Tour de France
L’italien Fabio Casartelli, de l’équipe Motorola, fait une chute mortelle dans les Pyrénées, au col du Portet-d’Aspet. Dans un virage, plusieurs coureurs glissent et sont propulsés hors de la route. Personne ne semble blessé, excepté le jeune italien à l’avenir prometteur qui ne se relève pas. Sa tête a violement heurté le parapet de pierre, au bord de la route. L'ancien champion olympique (1992 à Barcelone) n’y survivra pas.
Voir aussi : Histoire du Tour de France - Histoire des Pyrénées - Histoire du Cyclisme


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#440 Message par saintluc »

[url]Image
« J’accuse…! » est le titre d'un article rédigé par Émile Zola lors de l'affaire Dreyfus. Il est publié dans le journal L'Aurore du 13 janvier 1898 sous la forme d'une lettre ouverte au Président de la République Félix Faure. Au travers d'un véritable pamphlet accusateur, la contestation d'une décision de justice au nom de valeurs universelles, l'écrivain décide de s'exposer publiquement, afin de comparaître aux Assises pour qu'un nouveau procès, plus indépendant puisse se dérouler. C'est cet article qui relance l'affaire Dreyfus, au moment où, le véritable coupable (le commandant Esterházy) étant acquitté, tout pouvait sembler perdu pour le camp dreyfusard. Cet article représente le symbole de l'éloquence oratoire et du pouvoir de la presse mis au service d'une cause juste et généreuse.
En 1898, Émile Zola est un écrivain au sommet de la gloire, non élu de l'Académie française, mais tout de même décoré de la Légion d'honneur et président de la Société des gens de lettres. Ayant achevé l'important cycle romanesque des Rougon-Macquart en vingt volumes, il termine à ce moment-là un triptyque, Les Trois Villes et s'apprête à en commencer un autre : Les Quatre Évangiles. Il est à l'abri du besoin, même à la tête d'une petite fortune, après des décennies de vache maigre. Il n'a plus rien à prouver ni à gagner dans un engagement comme celui qu'il s'apprête à prendre.

Reconnu avant tout comme romancier, Zola a débuté sa carrière d'homme de lettres dans la presse, dont il a compris le pouvoir croissant. Journaliste passé par toutes les rubriques de nombreux journaux, y compris les faits divers, il y a acquis la maîtrise d'une écriture sage mais percutante. Surtout, son éloquence tranquille en fait l'un des éditorialistes à la fois les plus respectés et les plus craints de la presse parisienne. Il s'est aussi fait longtemps connaître comme critique d'art, épinglant ou louant les nouveaux mouvements picturaux, comme les anciens. Son passage au Figaro a été particulièrement remarqué, quotidien qu'il quitte officiellement le 22 septembre 1881 dans un article à la Une : Adieux pour se consacrer entièrement aux Rougon-Macquart.

Avant ses premiers contacts à l'occasion de l'affaire Dreyfus, Zola n'a jamais fait de politique, hormis un bref intermède à la chute du Second Empire, afin d'obtenir un poste de sous-préfet, sans succès. Observateur attentif de cette fin de régime et de la naissance de la Troisième République, il s'est tenu à l'écart de tout engagement. Mieux, son observation du monde politique le rend sceptique, et il gardera toujours une once de mépris et d'incrédulité face à un personnel politique, beaucoup trop compromis à son goût. Il reste, cela dit, convaincu que la République et la démocratie sont les meilleurs garants des libertés publiques. Et il sait, pour la bien connaître, qu'il peut compter sur une presse contre-pouvoir, le jour où il décidera de s'engager pour une cause[
[/url]ImageL'affaire Dreyfus commence à l'automne 1894 sur la base d'une lettre appelée Bordereau. Cette lettre prouve que des fuites sont organisées vers l'ambassade d'Allemagne à Paris. Un capitaine d'état-major juif, Alfred Dreyfus, est ainsi accusé d'espionnage et condamné au bagne à perpétuité car son écriture ressemble à celle du Bordereau. Malgré les dénégations de l'accusé, un dossier vide de preuves, l'absence de mobile, le Conseil de guerre a condamné à l'unanimité. C'est cette unanimité qui emporte l'adhésion quasi-totale de l'opinion publique française : Dreyfus a trahi et a été justement condamné, pense-t-on. Le capitaine est dégradé dans la cour d'honneur de l'École militaire à Paris, puis expédié à l'Ile du Diable, en Guyane française. Deux longues années passent.

La famille du capitaine n'a jamais accepté les circonstances de cette condamnation. Mathieu Dreyfus, le frère du condamné, et Lucie Dreyfus, son épouse, ne peuvent s'y résoudre et engagent tout leur temps et leurs moyens. Petit à petit, des informations filtrent, des détails s'amoncèlent encourageant la famille dans la voie de la révision. Parallèlement, Georges Picquart, nouveau chef des services secrets français, s'aperçoit à l'été 1896, que le véritable auteur du Bordereau n'est pas Alfred Dreyfus, mais Ferdinand Walsin Esterházy, commandant d'infanterie, criblé de dettes. Fort de ces constatations, le colonel Picquart prévient ses chefs. Mais ces derniers refusent de rendre l'erreur publique et insistent afin que les deux affaires restent séparées. Devant l'insistance du colonel Picquart, celui-ci est limogé et transféré en Afrique du Nord. Alors qu'il est l'objet de diverses machinations de son ancien subordonné, le commandant Henry, Picquart confie ses secrets à son ami, l'avocat Louis Leblois. Celui-ci, révolté par l'iniquité faite au capitaine Dreyfus, se confie à son tour au vice-président du Sénat, Auguste Scheurer-Kestner. Mais tous deux décident de garder le secret.

Le tournant, c'est la publication du fac-similé du Bordereau par le journal le Matin en novembre 1896. L'écriture du coupable est placardée dans tout Paris, et inévitablement elle est reconnue : c'est celle d'Esterházy. Mathieu Dreyfus en est informé et Lucie Dreyfus porte plainte contre le véritable traître. L'un des vice-présidents du Sénat, Scheurer Kestner, intervient officiellement, et devient la cible des nationalistes et des antisémites. Le Haut-commandement vole au secours d'Esterházy, mais n'a d'autre choix que de le faire comparaître en Conseil de guerre. Adroitement manipulés, l'enquêteur, de Pellieux et les militaires magistrats acquittent le véritable traître au terme d'une comédie de deux journées, à l'issue d'un délibéré de deux minutes. La coupe est pleine. Zola, qui avait déjà écrit trois articles assez modérés dans le Figaro, décide de frapper un grand coup au travers d'une lettre ouverte au Président de République[
[url]ImageLa source du combat d'Émile Zola est à rechercher dans la tradition d'engagement politique de l'intellectuel illustrée notamment par Voltaire et l'affaire Calas au XVIIIe siècle ou encore plus récemment, par Victor Hugo, dont l'affrontement avec Louis Napoléon Bonaparte reste vivant dans tous les esprits. Ces écrivains ont su à l'occasion consacrer leur savoir-faire, leur habileté rhétorique, à combattre l'intolérance, l'injustice. Ils ont mis leur célébrité au service de la cause défendue, sans soucis des conséquences. Le camp dreyfusard cherchait à générer un engagement de ce type, souhaitait l'emblème littéraire pour la cause. La presse de l'automne-hiver 1897-1898 fait de nombreuses fois référence à l'affaire Calas ou au Masque de fer, en réclamant un nouveau Voltaire pour défendre Alfred Dreyfus. Mais les grandes plumes avaient disparu, Honoré de Balzac, Guy de Maupassant, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, qui meurt à ce moment-là, en décembre 1897. Des grands hommes de lettre célébrés, ne restait qu'Émile Zola. Il décide ainsi d'intervenir directement dans le débat au cours de l'automne 1897, après une longue réflexion. C'est que jusqu'à cette date, le romancier a ignoré pratiquement l'affaire Dreyfus. Elle ne l'intéressait pas, à l'exception de la montée des périls antisémites qui le navraient.

Approché par le vice-président du Sénat, Auguste Scheurer-Kestner, Zola est convaincu de l'iniquité, car il détient des informations indirectes mais sûres de l'avocat Louis Leblois. Ce dernier est en effet le confident et le conseil du colonel Picquart, ex-chef des Renseignements militaires ; ce cercle restreint connaît depuis la fin de l'été le nom du véritable coupable, le commandant Esterházy. Zola, révolté par l'injustice et les réactions insultantes de la presse nationaliste, décide d'écrire plusieurs articles en faveur du mouvement dreyfusard naissant dans le Figaro en cette fin d'année 1897. Le premier, intitulé M. Scheurer-Kestner, paraît le 25 novembre et se veut un plaidoyer en faveur de l'homme politique courageux qui se dresse contre l'injustice de la condamnation du capitaine Dreyfus. C'est cet article qui expose le leitmotiv des Dreyfusards pour les années à venir : « La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera », en démontrant une fois de plus le sens de la formule de l'auteur des Rougon-Macquart. Mais cet article, et les deux suivants, titrés Le Syndicat le 1er décembre et Procès-verbal le 5 décembre, restent sans effet notoire. Les militaires, pas plus que les politiques ne sont impressionnés par cet engagement certes résolu, mais encore modéré. Cela dit, l'engagement relatif d'Émile Zola a quand même révulsé une partie du lectorat de ce journal sérieux qu'est le Figaro. Des pressions nombreuses incitent sa direction à informer le romancier que ses colonnes lui seront désormais fermées. Fernand de Rodays, l'un de ses directeurs, le plus favorable à la cause dreyfusarde,décide alors de passer la main à son associé et se retire de la direction du Figaro.

La légende veut qu'Émile Zola ait écrit « J'Accuse…! » en deux jours, entre le 11 et le 13 janvier, sous le coup de l'émotion issue du verdict d'acquittement rendu au profit du commandant Esterházy. Mais les spécialistes ne sont plus de cet avis. La densité d'informations de l'article et divers indices montrant l'intention de Zola[N 5] font pencher plutôt pour une préméditation qui remonte bien avant le procès Esterházy, fin décembre 1897. Du reste, il semble que Zola ne croyait pas à la condamnation d'Esterházy, d'après son meilleur ami, Paul Alexis, à qui Zola révèle une semaine avant la fin du procès sa certitude de l'acquittement du véritable traître. Mais les deux options sont envisagées : ou Esterházy est reconnu coupable et l'article appuiera sur les zones d'ombre de l'Affaire en exigeant la révision ; ou c'est l'acquittement et le pamphlet n'en sera que plus redoutable. Dans les deux cas, l'objectif est de répondre violemment à l'iniquité : on décide de lancer une bombe !

Après le retrait du Figaro, Émile Zola songe à publier son texte en plaquette, n'ayant plus de support journalistique. Mais Louis Leblois, ami du colonel Picquart, suggère à Zola de se rapprocher du journal l'Aurore et de Clemenceau
[/url]Image« J'Accuse…! » paraît deux jours après l'acquittement d'Esterhazy par le conseil de guerre (11 janvier), qui semble ruiner tous les espoirs nourris par les partisans d'une révision du procès condamnant Dreyfus. L'article, distribué dès huit heures du matin, fait toute la une et une partie de la seconde page du quotidien, dont 200 000 à 300 000 exemplaires s'arrachent en quelques heures. C'est le texte d'un écrivain, une vision de romancier qui transforme presque les acteurs du drame en personnages de roman. Charles Péguy, est témoin de l'évènement :

« Toute la journée, dans Paris, les camelots à la voix éraillée crièrent L'Aurore, coururent avec L'Aurore, en gros paquets sous les bras, distribuèrent L'Aurore aux acheteurs empressés. Le choc fut si extraordinaire que Paris faillit se retourner. »
Et par un pur hasard, au moment même où les premiers exemplaires de J'Accuse…! sont vendus dans les rues parisiennes, Picquart est arrêté à son domicile et incarcéré au Mont-Valérien. Le même jour, les élections du président du Sénat et de ses vice-présidents voient la défaite d'Auguste Scheurer-Kestner, premier politique dreyfusard, désavoué par ses pairs au surlendemain du verdict d'acquittement du procès Esterházy. C'est dans ce contexte dramatique pour les défenseurs d'Alfred Dreyfus que paraît J'Accuse…!
Le support inattendu du texte d'Émile Zola est un jeune quotidien militant, le journal l'Aurore. C'est une feuille du matin très récemment créée, fin octobre 1897. Le quotidien n'a donc que trois mois d'existence au moment de la parution de l'article de Zola. Le jeudi 13 janvier 1898, le titre affiche ainsi le n°87. Son fondateur et directeur, Ernest Vaughan, politiquement très marqué par Proudhon, avait adhéré à l'Internationale dès 1867. Collaborateur à plusieurs journaux, il était devenu le gérant de l'Intransigeant en 1881, qu'il dut quitter à cause d'un différent avec son beau-frère, Henri Rochefort en 1888. Après avoir créé l'Aurore en 1897, il quitte la presse en 1903. Lors de ce lancement, Vaughan tient absolument à s'attacher les services de Georges Clemenceau, qui vient de faire cesser la parution de la Justice quelques mois plus tôt, après seize ans de parution et 688 articles. Une autre personnalité du journal est Alexandre Perrenx, quarante-quatre ans en janvier 1898. C'est le gérant du journal, dont le nom sera connu essentiellement au moment du procès d'Émile Zola, comme son co-accusé, défendu par Albert Clemenceau, le frère de l'éditorialiste. Il semble toutefois n'avoir joué aucun rôle dans la publication du texte de Zola.[url]ImageL'Aurore est donc un petit quotidien avant tout orienté vers la vie artistique et littéraire. Il offre aussi une tribune politique à un centre gauche républicain progressiste, principalement incarné par Georges Clemenceau, son éditorialiste. Logé rue Montmartre au troisième étage d'un immeuble en arrière-cour, les locaux sont modestes, l'équipe de rédaction réduite à une demi-douzaine de collaborateurs, provenant principalement des quotidiens la Justice comme Gustave Geffroy ou l'Intransigeant. Le journal dispose de sa propre composition, mais pas de son imprimerie. L'impression du journal est confiée à l'imprimerie Paul Dupont, qui traite aussi la production du Radical, du Jour et de la Patrie. C'est aussi la raison pour laquelle ces quatre journaux portent la même adresse, celle de leur imprimeur. Le principal collaborateur de Vaughan, Urbain Gohier dont les outrances anti-militaristes feront fuir de nombreux lecteurs dreyfusards, provoque le départ de Clemenceau lui-même en 1899. L'équipe rédactionnelle comprend aussi un collaborateur de poids en la personne de Bernard Lazare, auteur des premières brochures éditées pour défendre Alfred Dreyfus. C'est lui qui, en quelques semaines, convainc l'équipe rédactionnelle de l'iniquité. L'Aurore restera le chef de file des journaux dreyfusards parisiens en offrant une tribune à toutes les principales figures du mouvement. Émile Zola y reste fidèle jusqu'à sa mort, offrant même au quotidien la publication en feuilleton de son roman Fécondité, à son retour d'exil en 1899.

La publication du pamphlet de Zola constitue l'heure de gloire du journal, par ailleurs d'une audience fort modeste. Alors que les tirages moyens sont très généralement inférieurs à 30 000 exemplaires, ils culminent certainement au-delà de 200 000 exemplaires à cette mi janvier 1898, mais on ne connaît pas exactement la diffusion de l'édition du 13 janvier 1898, qui est située entre 200 000 et 300 000 copies. La parution du titre cesse le 2 août 1914, au moment de l'ouverture des hostilités avec l'Allemagne, par défaut d'employés, tous mobilisés[
Fin de la 1ère partie[/url]
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#441 Message par saintluc »

2è partieÉmile Zola avait rencontré Ernest Vaughan, patron de l'Aurore le matin du 12 janvier, pour parler de son article titré : « Lettre à M. Félix Faure Président de la République ». Les deux hommes étaient convenus de ce rendez-vous afin de préciser les derniers détails de la parution du lendemain. En fin d'après-midi, Zola se présente au journal et donne lecture de son article à l'ensemble de la rédaction. Clemenceau tique. Il n'a pas le même point de vue que Zola, car l'Aurore défend une vision formellement légaliste de l'affaire Dreyfus. L'innocence de Dreyfus doit être prouvée dans un nouveau procès, pas dans un journal. Mais il s'incline devant les qualités du texte en s'exclamant : « C'est immense cette chose là ! »

L'équipe rédactionnelle bute sur le titre de l'article : « Lettre au Président de la République ». Ce titre avait été choisi par Zola dans la même veine que ses publications récentes comme « Lettre à la jeunesse ». Mais la décision de publier dans un journal du matin change la donne. Georges Clemenceau et Ernest Vaughan s'emparent du sujet, puisque le titre choisi par le romancier ne convient plus à un organe de presse. Vaughan raconte : « Je voulais faire un grand affichage et attirer l'attention du public. » Le titrage de l'article de « Une » doit en effet pouvoir se lire facilement d'assez loin sur des affiches, et surtout pouvoir se crier dans la rue. L'objet est aussi de répondre à la presse du soir, bon marché, orientée sur le fait divers, « la presse immonde », majoritairement anti-dreyfusarde, dont l'usage est de titrer en très grosse force de caractère. C'est une forme de marque de fabrique, par opposition à la grande presse d'opinion qui titre à la colonne. C'est cette presse contre laquelle Zola s'insurge, et en utilisant l'un de leurs artifices, il s'adresse aussi à son lectorat. On comprend dès lors que le titre initialement choisi par Zola soit inadéquat du fait de sa longueur. Car en effet, en cette fin de siècle, sans media audio-visuel, l'information est dans la rue, et c'est dehors, sur le pavé, que l'on vient la chercher, tout au moins dans les grandes villes. Vaughan cherchant donc un titre qu'on puisse crier, c'est Clemenceau qui met le groupe sur la voie en faisant remarquer : « Mais Zola vous l'indique le titre dans son article : c'est « J'Accuse…! » . C'est donc en regard de la péroraison finale que la rédaction de l'Aurore choisit le titre qui va barrer la « Une » du quotidien le lendemain matin.
[url]ImagePour son article, Zola adopte un plan simple. L'objectif de l'écrivain est de faire comprendre l'écheveau de l'affaire Dreyfus de la manière la plus lumineuse possible. Il fait bien acte d'écrivain, en ordonnant clairement son récit. Zola explique d'abord, dans son introduction, les ressorts initiaux de l'erreur judiciaire, qu'il qualifie d'implacable, d'inhumaine. Il justifie aussi la forme de son message, en une lettre ouverte au Président de la République. Puis dans sa première partie, il use du procédé du flashback et transporte le lecteur trois ans auparavant, à l'automne 1894. On assiste aux différentes procédures judiciaires à l'encontre d'Alfred Dreyfus, de son arrestation à sa condamnation. Puis, dans la seconde partie, le romancier explique les conditions de la découverte du véritable coupable, Ferdinand Esterházy. La troisième partie est consacrée à la collusion des pouvoirs publics afin de protéger le véritable traître en l'acquittant lors du Conseil de guerre du 11 janvier. Le double crime est consommé : « Condamnation d'un innocent, acquittement d'un coupable » Il reste à Zola, en conclusion, à asséner ses accusions nominatives contre les hommes qu'il considère comme responsables du crime, par une litanie faite de la répétition du mot « j'accuse ».
La forme employée par Zola est révolutionnaire en regard du support utilisé pour exprimer sa révolte. L'article est énorme, avec environ 4 570 mots. Il court sur pas moins de huit colonnes, dont l'intégralité de la première page de l'Aurore. C'est une première dans cette presse d'opinion d'habitude très modérée dans la forme, dont les grands éditoriaux dépassent rarement deux colonnes en première page. En outre, la plupart de ces journaux ne publient que sur quatre pages, un espace fort limité. J'Accuse…! occupe ainsi près d'un tiers de la surface utile de l'édition du 13 janvier 1898.

[/url]ImageLe titre est formé d'un seul mot, deux syllabes. L'aspect typographique en a été particulièrement soigné. Car en effet, les deux majuscules initiales et les trois points de suspension suivis d'un point d'exclamation renforcent l'aspect dramatique de la proclamation. Ce dispositif typographique, un peu oublié aujourd'hui, a marqué les contemporains de l'Affaire. Comme un peu un logo de nos marques modernes. Au point que lorsque les anti-dreyfusards publient en réaction un périodique antisémite, le titre choisi est « pssst…! », reprenant les artifices typographiques de « J'Accuse…! », mais sans les majuscules afin d'accentuer le mépris dans la réplique. Ce titre barre ainsi tout le haut de la première page en manchette, composé de grandes lettres de bois. Le gros titre est suivi du titre initialement choisi par Zola en forme de sous-titre, dans une force de caractère plus petite. Puis enfin, le nom de l'auteur du texte, fait rarissime, mais nécessaire car le titre étant à la première personne, il était indispensable d'identifier immédiatement l'auteur de l'accusation. Il n'est pas, en effet, dans les usages de donner le nom de l'auteur d'un article en titre. Souvent les articles ne sont pas signés ; et lorsqu'ils le sont, c'est au bas de la colonne. Cette titraille massive paraît comprimer le texte, austèrement aligné sur les six colonnes de la première page. Rien n'est là pour détourner l'attention du lecteur, aucune illustration. Le texte dans toute sa rigueur comme il sied dans les journaux d'opinion. Seule concession typographique, les parties sont séparées par des astérisques, afin de donner une petite respiration au lecteur.

La forme, c'est aussi le style, un style flamboyant. Et ici, plus que jamais, Zola donne la pleine puissance de sa rhétorique et de son savoir faire d'écrivain. Henri Mitterand est allé jusqu'à employer l'expression de « blitzkrieg du verbe » Usant en effet de tous les artifices littéraires, l'écrivain montre comment le bon mot est l'outil politique par excellence. Son éloquence agite son texte par l'usage de la grande rhétorique oratoire, pour un résultat jubilatoire. Tous ces effets de style apportent un effet dramaturgique, dans le but de retenir l'attention du lecteur, devant la téméraire longueur du texte. Mais c'est aussi, surtout par l'emploi des répétitions, des parallélismes et des symétries, des clausules, des moyens de renforcer l'attaque et d'arriver à la conclusion, en forme anaphorique, de « coups de bélier » de la litanie finale, véritable apothéose pamphlétaire
[url]ImageL'historiographie a souligné la rupture incarnée par J'Accuse…!, contrastant fortement avec toute l'œuvre journalistique passée de l'écrivain. Certes acerbes, pertinents, piquants, ses articles déjà publiés n'allaient jamais au-delà d'une certaine mesure, dont la transgression n'aurait sans doute pas été permise par les supports de presse ayant accueilli le romancier. Aussi Émile Zola passe-t-il pour un redoutable escrimeur du verbe, mais sans doute pas au point d'ébranler l'échiquier politique, comme le revendiquent un Drumont ou un un Rochefort. J'Accuse…! est donc une énorme surprise pour les contemporains, surprise de lire une telle violence, un engagement aussi clair, sans aucune équivoque, mais aussi une pareille exposition au danger, sous la plume d'un écrivain jusqu'ici rangé, estimé et tranquille. Zola proclame dès le début l'innocence de Dreyfus :

« Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis. »
Mais ce faisant, il inverse les rôles, et de celui d'avocat, il endosse l'habit du procureur, d'accusateur public. Le texte est donc très agressif et se veut une attaque des acteurs militaires de l'affaire. Zola y désigne nommément les généraux, les officiers responsables de l'erreur judiciaire ayant entraîné le procès et la condamnation, les experts en écritures, les seuls civils, coupables de « rapports mensongers et frauduleux. »

Il met aussi en cause les bureaux de l'armée coupables d'une campagne de presse mensongère, ainsi que les deux conseils de guerre « dont l'un a condamné Dreyfus sur la foi d'une pièce restée secrète, tandis que le second acquittait sciemment un coupable ». L'article s'achève sur la célèbre litanie accusatrice, qui livre au public les noms des coupables à sa vindicte :
« J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle.
J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l'état-major compromis.
J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.
J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.
J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.
J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans L'Éclair et dans L'Écho de Paris, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.


J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable. »
Pour les contemporains, le grand intérêt de l'article de Zola réside dans ce résumé consolidé des différents événements constituant les quatre premières années de l'affaire Dreyfus, auquel le lecteur accède pour la première fois. Il faut, en effet, se mettre à la place du lecteur de l'affaire Dreyfus, qui lit, çà et là, le déroulement de ce feuilleton à ressorts compliqués, par petits bouts. La presse cherche le scoop et les rebondissements nombreux, dont les détails sans importances sont discutés par le menu. Mais ceci au détriment de la vision globale du récit de l'Affaire. L'écrivain remet donc les « pendules à l'heure » en livrant un récit entier, bâti sur la documentation dont il dispose à ce moment-là. Zola n'y fait pas œuvre d'historien ou de juriste. Lui même, et ceux qui l'ont alimenté en informations, ont commis d'importantes erreurs dans la relation des faits. Par exemple, en limitant la responsabilité du ministre de la Guerre de l'époque, le général Auguste Mercier, en exagérant le rôle de Du Paty de Clam, en ignorant totalement le commandant Henry. J'Accuse…! n'est donc pas un texte historique dans ses détails, mais il est du propre aveu de son auteur un moyen, un tournant décisif de l'affaire Dreyfus. C'est un texte politique.

Zola sait tout à fait à quoi il s'expose et prévient le lecteur à l'avance. Il contrevient en effet aux articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, ce qui va l'amener à être inculpé de diffamation publique. Aux termes de la loi, ce délit est passible des Assises, ce qui occasionne une délibération par un jury populaire. Tout est dans cet espoir pour Zola, que des esprits indépendants puissent rendre une décision de justice indépendante des militaires[
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#442 Message par saintluc »

3è partieContrairement à une idée reçue, l'hostilité est générale devant l'article d'Émile Zola dès le premier jour de sa publication. Que ce soit dans les mondes politique, artistique et littéraire, universitaire, journalistique et évidemment militaire, les attaques directes de Zola contre les pouvoirs publics et l'Armée ont éminemment choqué ses contemporains. Seule une minorité, une fraction d'esprits libres, salue l'action de l'écrivain. La seconde affaire Dreyfus, celle qui va passionner les foules pendant plusieurs années, vient de commencer. L'affaire Dreyfus devient l'Affaire. C'est-à-dire non plus une simple problématique autour de la question judiciaire, mais un véritable affrontement politique et social.
La première conséquence de J'Accuse…!, c'est l'affaire Dreyfus relancée. Dreyfus avait été jugé deux fois, en 1894 et indirectement lors du procès Esterházy qui venait de se dérouler. Si bien que Jules Méline, le Président du conseil, affirma qu'il n'y avait plus d'affaire Dreyfus. Qu'à cela ne tienne. L'écrivain invente donc une affaire Zola, qui se substitue aux deux autres, en s'exposant aux poursuites judiciaires civiles afin d'extraire l'affaire Dreyfus des mains militaires. À partir de ce moment, l'enchaînement des faits, implacable, provoquera l'écroulement du laborieux édifice créé par les militaires, aboutissant à la révision du procès de 1894, moins d'un an après l'article écrit par le romancier.
L'émotion et la surprise autour des accusations proférées par Zola sont si fortes, qu'elles entraînent à moyen terme un sursaut de l'opinion. Très petit était le cercle des initiés sur les véritables intentions d'Émile Zola. Mathieu Dreyfus, frère du condamné, découvre le pamphlet au matin du 13 janvier. Il savait une intervention de Zola imminente mais admiratif, « ne l'attendait pas aussi énergique, aussi forte ». Scheurer-Kestner et Clemenceau sont moins emballés, voire hostile pour ce qui concerne le vice-président du Sénat, et estiment qu'il est hasardeux de se livrer au jury des Assises. Mais d'une manière générale, le camp dreyfusard, très atteint par l'acquittement du commandant Esterházy, et passé le moment de surprise, sort regonflé par l'intervention puissante de l'écrivain. Car tactiquement, Zola, aidé de Leblois, Clemenceau et de l'état-major de l'Aurore, joue un coup magistral. Seulement une journée après le verdict, les anti-dreyfusards n'ont pas le temps de fêter leur victoire, que déjà les voilà à nouveau sur la défensive, Zola leur ayant repris l'initiative. Pour les Dreyfusards, la nouvelle de l'engagement résolu d'Émile Zola est inespérée, et la violence conjuguée à la justesse du propos force chacun à prendre position, pour ou contre. Le débat est donc bien relancé, prolongé par une nouvelle étape judiciaire, dans un tribunal civil cette fois, imposée par un écrivain-journaliste aux pouvoirs publics.[url]ImageDans le camp anti-dreyfusard, c'est la stupeur, mêlée de furie vindicative. Ces réactions violentes cachent mal le malaise que le coup porté par Zola ne manque pas d'y installer. Les éditorialistes nationalistes et antisémites tels Judet, Rochefort ou Drumont, comprennent immédiatement l'importance de l'engagement de l'écrivain, dans sa puissance et sa détermination. Chez Drumont, dans sa Libre Parole, on note même un soupçon d'admiration pour le courage de Zola. Sentiment vite effacé par le torrent de boue déversé par la presse dans son immense majorité.
Du côté politique, l'hostilité est unanime, la forme de J'Accuse…! jugée injurieuse, l'emportant sur le fond. Le jour de la parution, la décision est prise par le gouvernement, de ne pas réagir aux attaques. Le but est de refuser un nouveau combat juridique, d'autant plus dangereux qu'il se déroulerait aux Assises, devant un jury populaire. Mais le député catholique Albert de Mun, en interpellant le gouvernement, tout au long de la journée du 13 janvier, force le ministre de la Guerre, le général Billot, puis le Président du Conseil, Jules Méline, à se positionner en faveur de poursuites contre Zola. Le fait en est acquis dès la fin de la journée.
Du côté militaire, les accusés désignés du pamphlet d'Émile Zola, la réaction est encore plus dramatique. La panique est totale, notamment chez plusieurs acteurs de l'Affaire comme Esterházy. Cette terreur est vite calmée par les cerveaux militaires de l'Affaire, qui commencent à préparer immédiatement la riposte judiciaire s'imposant à eux.[/url]Image
De l'unanimité politique dans la condamnation du «traître Dreyfus» en 1894, le monde politique se divise peu à peu à l'image de la population elle-même, à mesure des révélations. Cette scission en deux camps radicalement opposés est bien provoquée par le brûlot de Zola, et par le procès qui le suit un mois plus tard. C'est la gauche dans son ensemble qui change d'avis, éclairée par les preuves de manipulations politiques et militaires. À l'image de Clemenceau ou Jaurès, très hostiles à Dreyfus en 1894, ils finissent par être convaincus par les plus chauds partisans du capitaine martyr en comprenant les réalités du dossier. Ils s'engagent dès lors totalement pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus. Mais du fait de cette scission, la France politique restera durablement coupée en deux camps irréductibles, René Rémond voyant même dans cet évènement l'une des origines de l'affrontement droite-gauche, encore en vigueur de nos jours.Un homme de lettres s'engage résolument dans un combat pour la justice, politique et social. Le réquisitoire journalistique de Zola convainc. De nombreux intellectuels signent alors, à sa suite, une « protestation » en faveur de la révision du procès, publiée elle aussi par L'Aurore dès le lendemain de J'Accuse…!. C'est la première des nombreuses pétitions qui vont rassembler de plus en plus d'intellectuels. Parmi eux, Anatole France, Georges Courteline, Octave Mirbeau ou Claude Monet, mais aussi Charles Péguy, Aurélien Lugné-Poë, Victor Bérard, Lucien Herr, ou Alfred Jarry. Les signatures ont été recueillies par des étudiants ou de jeunes écrivains comme Marcel Proust. Ces pétitions rassemblent aussi d'éminents scientifiques tel Émile Duclaux, directeur de l'Institut Pasteur. Les pétitions des quarante écrivains, des artistes, de l'Université, des scientifiques totalisent 1 482 signatures. Mais l'engagement de l'élite ne dépassera pas les 2 000 intellectuels[N 9], du fait des pressions et des risques importants sur les carrières. Ils formeront quand même l'ossature dreyfusarde, ceux qui par leur esprit et leur engagement vont parvenir à convaincre une partie des pouvoirs publics de la nécessité de réviser le procès d'Alfred Dreyfus.[url]ImageGagnant en puissance depuis une vingtaine d'années, la presse populaire et d'opinion franchit un nouveau cap avec J'Accuse…!, s'imposant désormais comme un contre-pouvoir à part entière. Zola, longtemps journaliste lui-même, a su employer admirablement cet outil qu'il maîtrise. Il est secondé de professionnels de la presse, comme Vaughan, qui réalisent immédiatement la forte teneur du coup « médiatique » imaginé par Zola, et lui apportent les moyens d'une diffusion massive par un fort tirage, une distribution à forte densité, un affichage publicitaire énorme. Devant les défaillances successives des pouvoirs judiciaires, exécutifs et législatifs, incapables de la moindre remise en cause, c'est donc un article violent, imprimé sur un petit journal d'opinion qui relance définitivement l'affaire Dreyfus et fait aboutir à la révision du procès de 1894. Dans ces proportions c'est une première, parfaitement consciente et voulue par Émile Zola, qui parle d'un « moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice ». Bien que la presse soit encore à plus de 90% anti-dreyfusarde en 1899, J'Accuse…! est entré au Panthéon journalistique comme l'exemple de sa puissance sur les foules et contre l'abus de pouvoir. Mais l'adhésion au geste de Zola par la population dans son ensemble est tardif, la reconnaissance de son acte n'intervenant vraiment que dans la seconde moitié du XXe siècle.
[/url]ImageEn conclusion de son article, Zola appelle de ses vœux un procès devant les Assises afin de faire éclater la vérité. Il espère se substituer en une affaire Zola aux affaires Dreyfus et Esterházy, sur lesquelles il est interdit de revenir, puisqu'elles ont été jugées. L'hésitation est grande dans les pouvoirs publics, qui hésitent à traduire l'écrivain devant les tribunaux. La première décision, à la fois politique et militaire, est de laisser dire. Le risque est en effet trop important de voir étalées au grand jour les irrégularités inadmissibles du procès de 1894. Mais toute la journée du 13 janvier, Albert de Mun, député conservateur, pousse le gouvernement à prendre une position claire. Successivement dans, l'après-midi, Jules Méline, Président du Conseil et le général Billot, ministre de la Guerre se succèdent dans l'hémicycle pour annoncer les poursuites. Le 18 janvier, la plainte contre Émile Zola est déposée, dans laquelle seuls trois passages courts de J'Accuse…! sont retenus contre l'écrivain :

« Première colonne, première page : « Un Conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur sa joue cette souillure. L'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis ».

Sixième colonne, première page : « Ils ont rendu cette sentence inique qui à jamais pèsera sur nos Conseils de guerre, qui entachera désormais de suspicion tous leurs arrêts. Le premier Conseil de guerre a pu être inintelligent, le second est forcément criminel ».


Deuxième colonne, deuxième page : « …J'accuse le second Conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable ». »
Ainsi, seules dix-huit lignes du journal sur plusieurs centaines sont retenues contre Émile Zola et Alexandre Perrenx, gérant du quotidien Il est en effet jugé à plusieurs reprises, car d'une part, le procès d'Assises est cassé et rejugé, et d'autre part, plusieurs procès connexes sont intentés contre l'écrivain. Au final, les jugements successifs aboutissent d'une part une condamnation à un an de prison et 3 000 francs d'amende pour ses attaques contre l'état-major (soit, avec les frais, 7 555 francs, de l'autre une condamnation à un mois de prison et 1 000 francs d'amende pour sa dénonciation des trois pseudo-experts, dont chacun doit recevoir 10 000 francs de dommages et intérêts. Pour échapper à la prison, Zola s'exile en Angleterre, où il passe onze mois dans l'attente d'une révision du procès Dreyfus. L'arrêt de révision renvoyant Dreyfus devant le conseil de guerre de Rennes est rendu le 3 juin 1899. Zola peut alors rentrer en France, où il publie dans L'Aurore l'article Justice dans lequel il se félicite de cette décision. Mais le procès de Rennes est éprouvant pour les dreyfusards, proches du désespoir, et Zola continue à lutter jusqu'à sa mort pour demander la réhabilitation d'Alfred Dreyfus.
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#443 Message par saintluc »

Allez, j'espère que vous aimez, car vous aurez souvent du blues :ahah
http://www.youtube.com/watch?v=w5IOou6qN1o Muddy Waters plays "Manish Boy"
http://www.youtube.com/watch?v=oHowqKYSXNI Muddy Waters - Champagne & Reefer
http://www.youtube.com/watch?v=4T2hygHu8CI Muddy Waters - Rollin' Stone (Catfish Blues)
[url]Image[/url]
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#444 Message par saintluc »

Un p'tit coin d'chez nous Saint Malo
http://www.saint-malo.net/saint-malo.htm
[url]Image[/url]
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#445 Message par Cynyhia »

merci St Luc pour tout ces informations

Voici un ptit coin de chez nous : Bandol côte d'Azur

[url]Image

[/url]Image
Que du bout de mes doigts et la profondeur de mon âme je puisse effleurer les contours de votre coeur
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#446 Message par saintluc »

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#447 Message par Juliette D. »

Intéressant, l'affaire Dreyfus...

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Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,

Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.

Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.

Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération.

Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine. Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.

Manouchian Michel.



Strophes pour se souvenir


Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant.

Louis Aragon, Le Roman Inachevé


<object width="480" height="392"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xdvkv"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://www.dailymotion.com/swf/video/xdvkv" width="480" height="392" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always"></embed></object>

Et voilà, je pleure.
C'était rien mais c'était pas rien.
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#448 Message par Juliette D. »

Les Alyscamps...



Par Van Gogh, évidemment.
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Par Gaughin...
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Par Paul Jean Toulet.

Dans Arles, où sont les Aliscamps,
Quand l'ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,

Prends garde à la douceur des choses,

Lorsque tu sens battre sans cause
Ton cœur trop lourd,

Et que se taisent les colombes:
Parle tout bas si c'est d'amour,
Au bord des tombes.


C'était rien mais c'était pas rien.
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#449 Message par saintluc »

Merci Juliette D.


:ahah
http://www.youtube.com/watch?v=iUfBGvS7Hmw where do you go to my lovely
http://www.youtube.com/watch?v=ore2zAveuhA Delirium - Ain't no sunshine
http://www.youtube.com/watch?v=9R_dkP2duog Something About What Happens When We Talk (Lucinda Williams)
[url]Image[/url]
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#450 Message par saintluc »

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19 juillet
Rome ravagée par un incendie
Dans la nuit, un feu immense éclate près du "Circus Maximus" et ravage toute la ville de Rome. L'incendie est d'une telle ampleur qu'il faudra six jours pour le maîtriser. L'empereur Néron, en séjour à la campagne, regagne précipitamment la capitale de son empire. Sur les hauteurs de Rome, il observe la ville en flammes en récitant des vers. Après ce terrible incendie, il fera construire un nouveau palais aux dimensions nettement supérieures au précédent. La plèbe l'accusera d'avoir lui-même provoqué le feu pour faire reconstruire Rome selon son goût. L'empereur despote rejettera la responsabilité de l'incendie sur la minorité chrétienne. Il entreprendra, dès le mois d’octobre, des persécutions sans précédent vis-à-vis d’eux.
Voir aussi : Histoire de Rome - Dossier histoire de la naissance du christianisme - Incendie - Néron - Histoire de la Rome antique



1195
19 juillet
Défaite chrétienne à Alarcos
Tandis que les rois chrétiens espagnols poursuivent leur conquête, l’Afrique du Nord passe sous la domination des Almohades au détriment des Almoravides. La nouvelle dynastie musulmane ne tarde pas à intervenir en Espagne et inflige, grâce à Yakoub el-Mansour, une défaite terrible à Alphonse VIII de Castille, à Alarcos. Après l’événement, les chrétiens s’uniront contre les musulmans. La reconquête se transformera en véritable croisade insufflée par le pape Innocent III. Elle conduira à la grande victoire de Las Navas de Tolosa en 1212.
Voir aussi : Dossier histoire de la Reconquista - Histoire des Almohades - Innocent III - Histoire de la Bataille de Las Navas de Tolosa - Histoire du Moyen-Âge



1864
19 juillet
Fin de la révolte des Taiping
L’insurrection des Taiping est écrasée par une armée occidentale, formée d’Américains et d’Européens. Celle-ci parvient en effet à récupérer la ville de Nankin, capitale de la rébellion depuis mars 1853. Membre d’une secte religieuse et politique luttant pour l’égalité et la déchéance des Mandchous, les Taiping seront pour la plupart exécutés tandis que leur chef, Honq Xiuguan, se suicidera. De leur côté, les Occidentaux ne sont pas intervenus pour la simple défense de la dynastie mandchoue. En effet, ils craignaient surtout que la révolte ne vienne nuire au commerce étranger.
Voir aussi : Histoire de Nankin - Taïping - Histoire de l'Opposition



1870
19 juillet
La guerre de 1870 éclate
Napoléon III déclare précipitamment la guerre à la Prusse à la suite à la dépêche d'Ems. Bismark, qui a besoin d’une guerre pour renforcer l’unité Prussienne et aboutir au IIème Reich, avait déformé les propos de cette dernière pour provoquer Napoléon III. Ce-dernier, loin d’avoir la clairvoyance de son oncle, réagit vivement alors que son armée n’est pas prête. L'alliance germano-prussienne mobilise 800 000 hommes contre seulement 250 000 pour la France. La guerre de 1870 sera expéditive. En un mois et demi, les armées prussiennes captureront Napoléon III à Sedan et marcheront sur Paris.
Voir aussi : Napoléon III - Bismarck - Histoire de Sedan - Histoire de la Guerre de 1870



1900
19 juillet
Paris inaugure son métro
La ligne numéro 1 du métro parisien reliant la porte Maillot à la porte de Vincennes est mise en service. Construite en 17 mois sous la direction de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Fulgence Bienvenüe, le nouveau moyen de transport remporte un succès immédiat. La ligne transportera jusqu'au 31 décembre près de 16 millions de passagers.
Voir aussi : Histoire de Paris - Inauguration - Métro - Histoire des Chemins de fer



1903
19 juillet
Fin du premier tour de France
Partie le 1er juillet de Montgeron dans l'Essonne, la plus grande course cycliste jamais organisée en France arrive à Paris au parc des Princes. C'est le coureur français d'origine italienne Maurice Garin, surnommé "Le ramoneur", qui l'emporte. L'idée de créer le Tour de France vient du directeur du quotidien sportif "l'Auto", futur "l'Équipe", Henri Desgrange. Sur les 60 concurrents présents au départ, seuls 20 arriveront jusqu'à Paris.
Voir aussi : Histoire de Paris - Création - Histoire du Tour de France - Henri Desgrange - L'Auto - Histoire du Cyclisme



1956
19 juillet
Conférence de Brioni
Nehru, Tito et Nasser se réunissent à Brioni, en Yougoslavie et posent les bases du mouvement des non-alignés. Ce dernier vise à éviter aux pays membres de prendre part au conflit de la guerre froide et de tomber sous l’influence de l’un des deux belligérants (Etats-Unis et URSS).
Voir aussi : Tiers-monde - Histoire des Non-alignés - Histoire de la Diplomatie



1961
19 juillet
Les Tunisiens assiègent Bizerte
Les troupes tunisiennes envahissent la base navale de Bizerte, occupée par les Français. La réplique française, deux jours plus tard, sera particulièrement violente, faisant plus d’un millier de victimes. Sous la pression des Nations Unies, les deux camps cesseront le feu et entameront des discussions plus pacifiques. Ce n’est qu’en octobre 1963 que la France se décidera à évacuer la base.
Voir aussi : Histoire des Nations unies - Histoire de la Décolonisation



1966
19 juillet
La Corée du Nord sort l'Italie
La Corée du Nord, après une sévère défaite face à l’URSS, crée la surprise en battant l’Italie 1-0. Misant sur un jeu collectif très discipliné, les Coréens accèdent ainsi aux huitièmes de finale. Ils joueront alors contre le Portugal et mèneront rapidement en inscrivant 3 buts dans la première demi-heure. Mais l’entrée en jeu d’Eusebio changera la donne puisqu’il inscrira quatre buts pour le compte du Portugal en l’espace d’une demi-heure. Les Portugais s’imposeront alors 5-3.
Voir aussi : Dossier histoire de la Coupe du monde - Histoire du Football



1980
19 juillet
Ouverture des JO de Moscou
Le président du Soviet suprême d'URSS Leonid Brejnev, préside la cérémonie d'ouverture des XXIIème Jeux olympiques d'été. 80 nations seulement y sont représentées suite au boycott lancé par les États-Unis pour protester contre l'intervention militaire soviétique en Afghanistan. Il s'agit du plus faible chiffre de participation depuis 1956. La France ne s'associe pas à la protestation des pays de l'Ouest et participe aux olympiades. Elle remportera 14 médailles.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Histoire de Moscou - Histoire des Jeux Olympiques



1981
19 juillet
Tuerie d'Auriol
Le gendarme Massié, ainsi que toute sa famille, est retrouvé assassiné dans la ville d’Auriol, près de Marseille. Rapidement, l’enquête rapprochera ce crime au Service d’Action Civique, le SAC. Les meurtriers en sont des membres actifs. Mouvement de soutien non politique et non syndical pour les Gaullistes, le SAC avait perdu depuis quelques années ses prérogatives initiales pour devenir une organisation parallèle douteuse. La gauche, arrivée au pouvoir récemment, décidera de le dissoudre en août 1982.
Voir aussi : Histoire des Scandales politiques



2001
19 juillet
Découverte de Toumaï
La mission dirigée par Michel Brunet au Tchad découvre le crâne d’un hominidé vieux de sept millions d’années. S’il n’est pas établi qu’il est un ancêtre de l’homme, il date de la période de séparation des singes et des hominidés. Sa localisation géographique et son âge incitent toutefois à repenser les théories de l’évolution admises jusqu’alors.
Voir aussi : Découverte - Dossier histoire des découvertes archéologiques - Histoire de l'Archéologie

http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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