Gaz miracle, mais à quel prix?
On connaissait la ruée vers l'or, voici la ruée vers le gaz ! Aux Etats-Unis, les compagnies paient une fortune pour avoir accès aux sous-sols riches en gaz naturel. Certains habitants de la Pennsylvanie, du Colorado, de la Virginie ou du Texas vivent même des revenus fournis grâce au "fracking". Mais cette technique d’extraction n’est pas sans conséquences.
•Patrice GEOFFRON, Directeur du Centre de Géopolitique de l'Énergie et des Matières Premières (CGEMP), Professeur d’économie à l'université Paris-Dauphine
Émission préparée par Charlotte Oberti, Marie Billon, Kate Williams et Patrick Lovett
http://www.france24.com/fr/20101222-foc ... -quel-prix
Vietnam : la guerre n'est pas finie
Au Vietnam, 30 ans après la guerre, l’agent orange fait toujours des victimes. Utilisé massivement par l’armée américaine pour empêcher les soldats vietcongs de se cacher, cet herbicide s’est infiltré dans les terres. Encéphalite, malformations congénitales, leucémie… Des milliers d’enfants naissent aujourd’hui avec de lourds handicaps. REPORTERS
Par Dung Vo Trung / Gael Caron / Michaël SZTANKE De 1961 à 1971 l’armée américaine a procédé à des épandages massifs de dioxine sur le Vietnam. Au total, entre 2,1 et 4,8 millions de personnes vivant dans 20 000 villages ont été directement affectées.
40 ans après l’épandage, l’agent orange continue de provoquer des décès, des cancers, des leucémies, ou des malformations à la naissance. La croix rouge vietnamienne estime le nombre de victimes à un million.
Le président Barack Obama a décidé fin 2009 de doubler le montant de l’aide américaine destinée à réparer les dégâts de l’Agent Orange au Vietnam. C'est désormais six millions de dollars qui seront alloues à la décontamination des lieux les plus touchés. Une partie devrait aller dans les centres où vivent des victimes de l'Agent Orange. Pour les Vietnamiens, le geste d'Obama a été salué mais reste insuffisant au vu des dégâts provoques au Vietnam.
Faute de pouvoir s’en prendre au gouvernement américain, les victimes vietnamiennes de l’agent orange ont poursuivi, devant la justice américaine, les grands fournisseurs américains d’herbicides, dont Dow Chemical, Thompson, Diamond, Monsanto, Hercules et Uniroyal. Un premier verdict est tombé le 13 mars 2007 : rejet de la plainte.
Mais les associations continuent à se battre pour que les responsables de cette catastrophe sanitaire soient jugés, et les victimes indemnisées. Les 15 et 16 mai 2009, un Tribunal International d’Opinion s’est réuni à Paris, pour entendre les témoignages des victimes de l’agent orange, et déterminer les responsabilités. Plus de quarante ans après l’épandage, l’agent orange est toujours d’actualité pour les Vietnamiens.
Reportage dans les zones contaminées du Vietnam.
http://www.france24.com/fr/20110118-rep ... a-france24
Burundi : la bataille de la terre
Toujours plus de paysans, mais de moins en moins de terres à partager. Au Burundi, la pression démographique est une bombe à retardement. La terre est de plus en plus convoitée, et les conflits entre voisins se multiplient. Ces disputes pour la terre fragilisent la récente réconciliation nationale.
REPORTERS
Par Jérôme BONNARD Au Burundi, l’un des plus petits pays d’Afrique situé à l’Est de la RDC, 90 % de la population dépend de l’agriculture, mais la terre pose un réel problème. La démographie explose, la population pourrait doubler, voir tripler d’ici 2050. Il y a de moins en moins de terres pour de plus en plus de bouches à nourrir… Un demi-hectare par ménage ne suffit plus pour assurer la sécurité alimentaire d’une famille.
Conséquence : les relations entre paysans sont polluées, les familles s’entredéchirent pour les questions d’héritages. Les terres sont morcelées, et de plus en plus marchandées.
Les tribunaux sont saturés. 80 % des affaires juridiques du pays concernent le foncier. Des procès souvent interminables, ou reportés. Car au Burundi, la terre est un bien collectif qui se transmet de génération en génération, et l’on se remet souvent au droit coutumier, loin de l’administration dans la capitale Bujumbura. D’ailleurs, les services cadastraux sont quasi inexistants dans les campagnes. Faire enregistrer une terre coûte cher pour un paysan qui gagne quelques euros par jour, c’est donc peu commun dans les familles. C’est pourquoi les tribunaux peinent à rassembler les preuves et autres documents officiels lorsque deux parties affirment chacune être propriétaire. Un véritable cercle vicieux.
L’État a promis de réformer. Le code foncier en vigueur date de 1986 et n’est plus adapté à la situation actuelle. Dans l’urgence, une Commission Nationale a été créée en 2006 pour gérer les litiges, désengorger les tribunaux et trouver des solutions amiables. Quelques guichets fonciers pilotes dans les campagnes sont à l’essai. Mais ce n’est pas suffisant. La nouvelle loi foncière, qui doit aussi inclure un nouveau planning familial, est très attendue.
Dans l'attente de réformes, les agences de l'ONU dont la FAO aident de nombreux ménages vulnérables en proposant des alternatives agricoles et en finançant des techniques de semences à haut rendement. L'exemple notamment de se réunir en associations dans des zones fertiles tels les marais, où l'on peut cultiver du riz et faire un peu de commerce avec les récoltes, loin des disputes et autres conflits des collines. Un moyen de changer les mentalités, de rendre l'agriculture attractive et sources de revenus.
Autre problème : le retour de centaines de milliers de réfugiés qui ont fui les guerres civiles. La situation politique est à nouveau stable, mais l’équilibre reste fragile. D’autant plus que de nombreux rapatriés cherchent à récupérer leurs terres, certaines ont été données ou vendues par les administrations de l’époque à d’autres paysans.
Le pays a longtemps souffert des mêmes divisions ethniques que son voisin le Rwanda entre Tutsi et Hutus. La dernière guerre civile au Burundi (1993-2004) aurait fait plus de 200 000 morts. Le fragile processus de paix est mis en péril si rien n’est fait rapidement.
http://www.france24.com/fr/20110107-rep ... re-reforme