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Mon témoignage.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 5:36 pm
par Kays.
Je suis née le 18 décembre 1992 de parents tout deux d'origine haïtienne, a Montréal, Québec au Canada. Ma mère, une femme a la fois sensible et forte a fait le choix d'élever ses enfants au foyer; mon père, un homme que je qualifierai de complexe et difficile a suivre fit le choix de subvenir aux besoins de sa famille en travaillant. L'adversité n'a pas épargné mes deux parents; plusieurs épreuves se sont mises en travers de leur chemin. Mais malgré le fait que la vie ait été difficile avec eux, ils se sont toujours affairés a faire ce qu'il y avait de mieux pour leurs enfants, le sourire aux lèvres.

Je suis l'ainée d'une famille de cinq enfants. Pas de grand frère pour me protéger, pas de grande sœur a qui demander conseil. J'ai du tout apprendre par moi-même, sur le tas, en expérimentant. Et en effet, l'adversité m'a frappé pour la première fois en deuxième année du primaire. Lorsque je rentais chez moi après une journée a l'école comme les autres, ma mère, pour la première fois de ma vie, n'était pas la. Elle s'était évanouie au cours de la journée. Il y a quelques jours plus tôt, elle avait fait fausse couche. Elle avait été emmené a l'hôpital d'urgence et cette nuit la, elle frôla la mort car on ne lui vint pas en aide a temps. Cette situation est commune au Québec, c'est le résultat de notre système de santé complexe. Dans les années qui suivirent, elle donna naissance a un enfant mort-ne également. Miguel, un frère dont je ne connaitrais malheureusement toujours que le prénom. Et c'est a partir de ce moment la que la mort commença a m'obséder. A l'age de 12 ans seulement, je commençais a passer mes nuits a cogner sur le bois de ma chambre de façon compulsive pour me protéger de ma mort a moi. La mort me terrifiait a cette époque. J'eus également, ma première et seule hallucination sensorielle, pendant des semaines je me plaignais d'avoir des vers de terre qui se promenait dans mon corps. Cinquième et sixième année du primaire et première année du secondaire, trois années ou je fus prise d'un amour de jeunesse pour un garçon de race blanche qui visiblement, je ne laissais pas indiffèrent. Mais il fit le choix de me rejeter a cause de la couleur de ma peau. "Son père est raciste" m'avait t'on dit. Il m'humilia, me rabaissa et m'insulta plutôt que d'assumer l'attirance qu'il avait visiblement pour moi. La pression sociale avait été trop forte.

Mon mal-être ne fit que s'amplifier et a la maison, papa était strict et j'en étouffais, je traversa alors ma première phase dépressive. Je fus forcée de voir un psychologue car j'évoquais des pensées suicidaires. On me fit voir mon médecin de famille qui se moqua de moi sous prétexte que j'étais trop jeune pour avoir de "vrais" problèmes et on me renvoya chez moi sans diagnostic et sans aucune médication. J'avais été victime de racisme et cela avait marque mon cœur sensible. Je vécu des nuits d'angoisse ou je dus absolument dormir a cote de ma sœur cadette pour pouvoir trouver le sommeil.


Mes difficultés relationnelles étaient grandes : a l'école, j'étais toujours au centre de scandales et de conflits car je n'avais pas la langue dans ma poche et était bien souvent maladroite. Il paraît semble-t-il que j'étais une enfant précoce et mature pour mon age et cela m'apportait bon nombre de désagréments. Je me réfugia sur Internet, sur des forums de discussion, me sentant incomprise et différente de mes pairs. J'y fis la rencontre d'adultes qui me prirent sous leur aile. A partir de ce moment la, les pensées suicidaires s'estompèrent. Mon mal-être se faisait beaucoup moins intense. J'osais finalement regarder les gens dans les yeux. Je commencais a m'affirmer de plus en plus en classe. Le fait que j'etais la coqueluche de ce forum m'avait aidee a prendre confiance en moi. J'avais rencontré des gens qui finalement ne me jugeaient pas et pardonnaient mes maladresses, gens avec qui j'ai toujours contact aujourd'hui d'ailleurs.

A 14 ans, mes parents se séparèrent. C'est maman qui claqua la porte. Je perdis la maison ou j'habitais et je déménageai en coopérative d'habitation avec mes sœurs et mon frère et tous les préjuges qui viennent avec le fait d'être une famille a faible revenu. A la maison, c'était les crises de larme ou j'injuriais ma mère et m'en prenait a des objets en tout genre. J'étais toujours au centre de conflits a l'école et cette agressivité refoulée s'en ressentait a la maison. Ma mère m'inscrit a des cours de kung fu afin que je puisse y canaliser le tout. Et c'est a ce centre que je fis la rencontre de ce jeune enseignant pour qui je développai une forte attirance.

A 16 ans, lui et moi commencions a nous voir en cachette. Il avait quatre ans et demi de plus. Mais la même année et pendant tout le temps de notre fréquentation, je tombais dans une dépression profonde. J'avais réalisé que je n'étais pas si mature pour mon age que cela et pour moi c'était la fin du monde. J'avais toujours eu cette tendance a être très exigeante envers moi-même. Je me replia sur moi-même, coupant brutalement contact avec mes amies. A l'école, mes notes dans certains cours dégringolaient. Mon absentéisme se faisait de plus en plus sentir et j'égarai bon nombre d'objets et de cartes dans toute sortes d'endroits inusités. Je perdis l'appétit ainsi que du poids. Ma chambre ressemblait de plus en plus a un taudis sans aucune forme d'organisation. J'accumulais bon nombre d'objets inutiles achetés avec l'argent de ma paye de ce boulot ou mon rendement se faisait de plus en plus instable. Je passais des soirées d'affilé a pleurer sur ce vide que je ressentais.


Mais malgré tout cela, l'enseignant de kung fu que je voyais avait eu un bel effet sur moi, il m'appris progressivement a devenir femme. C'est lui qui m'apprit a communiquer et a entrer en relation avec autrui. Mais lorsque cette histoire se termina - il me quitta pour une autre - elle eut un effet traumatique sur moi. Je reçus près d'une soixantaine de messages de gens sur un forum américain qui me lisait depuis plusieurs années m'expliquant que ma paranoïa se généralisait et que je n'allais pas bien. En effet, lors de la rupture, j'en fus si blessée que j'en ressentis des symptômes physiques. De la difficulté a parler, marcher et écrire ainsi qu'un sentiment de persécution constant. Je me dus de recontacter les spécialistes que j'avais choisi d'arrêter de voir sous croyance que je me portais mieux. J'avais toujours eu peur de la médication et une faible confiance en le système de santé mais cette fois-ci, je n'eus pas le choix. Je ne pouvais m'en sortir seule. A 17 ans, quelques semaines avant mon anniversaire, le diagnostic de trouble bipolaire tomba finalement après un épisode de manie qui dura tout un mois.

Il se fut libérateur. Je me rapprochai de mes parents et l'ont compris enfin que mon comportement des derniers mois et années n'était pas du a de la mauvaise foi. Je lus beaucoup sur cette maladie dont j'avais déjà entendu parler auparavant. Maudite Folle! de Varda Étienne ou encore Le fragile équilibre de Richard Langlois. Depuis, je trouve qu'il est important de parler de sante mentale. Le traitement médical que je suis a l'heure actuelle me donne la garantie que je peux dorénavant mener une vie quelque soit peu normale. Il m'aide a prévenir ces fameuses rechutes dont j'ai longuement entendu parler.


17 ans me direz-vous, 17 ans c'est bien jeune. En effet. Mais on n'est jamais trop jeune pour s'impliquer et prendre sa place en tant que citoyen de ce monde. Je ne crois ni en la colère, la vengeance et au ressentiment. Je suis plutôt partisane du lâcher prise et du pardon. Winston Churchill a dit un jour "a man is as big as the things that make him angry."et en effet, telle est ma philosophie de vie. Je crois fermement que chacun d'entre possède le pouvoir de créer sa vie s'il en a la volonté et j'ai bien l'intention de créer la mienne. J'ai de tres grandes ambitions et j'ai la tete rempli de projets, je n'abandonnerai pas. Je suis bipolaire certes, mais je refuse de laisser la maladie me définir. Je veux avoir un impact et faire une difference et je refuse de m'appitoyer sur mon sort car chacun d'entre nous a sa bataille a mener. J'ai aujourd'hui 18 ans, ma vie n'est même pas commencée. Je n'ai pas l'intention de lacher ma lutte pour faire connaitre la maniaco-dépression.
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Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 5:46 pm
par daniela
Merci pour ce témoignage qui est ton premier message sur ce forum.
J'en profite pour te souhaiter la bienvenue.

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 5:53 pm
par Kays.
Merci.

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 6:02 pm
par InspecteurSpecteur
WhoW. Tout un témoignage. J'ai lu le livre de Varda. J'en ai appris pas mal sur cette maladie.

Bonne anniversaire en retard.

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 6:50 pm
par administration
Salut!

Je te souhaites de trouver ici un peu de réconfort et de sourire!

De quel quartier est tu?

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 7:50 pm
par poussiere d'étoiles
wow
un témoignage très touchant et je te lève mon chapeau pour l'avoir écrit pour nous tous ,ici .
Tu es très forte et les mots me manquent pour te dire ce que j'ai ressenti en te lisant ..
au plaisir de te lire et ne te gène pas ici les gens sont gentils ;)

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 8:32 pm
par Doolores
Je te comprend comme je le peux. car j'ai une fille atteint de ce genre de maladie. elle est borderline.
bonne chance.

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. déc. 23, 2010 11:07 pm
par lam129
Très touchant ton vécu Kays, bienvenue parmi nous.

Re: Mon témoignage.

Publié : ven. déc. 24, 2010 1:42 am
par saintluc
Très touchant, je pense que chacun doit vivre avec quelque chose de lourd à porter...
Il ne faut j'amais se résigner, toujours se battre.
Chacun à une vie à vivre le mieux possible et il faut aller vite car ça passe très vite, trop vite...

Re: Mon témoignage.

Publié : ven. déc. 24, 2010 7:47 am
par Kays.
Merci pour tout vos messages ,je prévois faire des conférences pour briser les tabous et les préjugés sur ma maladie. J'ai également contacté les recherchistes de l'émission de Denis Lévesque pour voir si éventuellement, je pourrais passer a son émission.

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. janv. 13, 2011 12:02 pm
par etrehumain5
Dieu,…..ou, est-ce un dieu.

Nous pouvons par notre liberté, donner une forme, un sens, une explication, une tradition, et une obligation à (dieu) comme on le connait aujourd’hui, un dieu criminel, passionné, menteur, profiteur, paresseux =(Pape), pédophile, et une tonne d’autre encore et j’en passe; ce dieu dont je vous parle c’est nous, on incarne cette Esprit qui est parfait et nous l’interprétons a notre manière d’une façon qui nous conviennent parfaitement dans la société (billet vert).Si un(e) connaisseur(euse) de la bible lit ceci, eh bien resté bien assis
confortablement; imaginer que je suis une personne sans aucune instruction et qui sait jamais demandé ce qu’il fait sur terre, et qu’un bon matin, un individus me parle de la bible, je vais me mettre a étudier et commencer a comprendre certain passage de la bible mais pas toutes les passages ou chapitres, certaines citations du Christ reste dure a déchiffré et incomprise un (mystère); Alors on cherche des façons de chercher dans d’autre livre écrit par des chercheurs scientifiques ou autre, qui eux aussi ont faits des recherche que eux aussi et ainsi de suite,… vous voyez comment il y a de mot (recherche) dans la phrase c’est absurde de croire que Dieu qui est parfait nous mettent dans des situations a n’y rien comprendre, excuser expression : CÂLISSE!!!........désolé, c’est dans des textes de la sorte que je deviens fous, fous de vouloir vous réveiller, la Vérité avec un grand V n’est pas si difficile a comprendre car la Bible contient des clefs que l’ont peut comprendre que par l’explication de la troisième dimension =(Profondeur des choses) dont la troisième personne en Dieu qui se nomme Eugène Richer Dit Laflèche qui est né le 17 avril 1871 et qui a touché et inspiré l’humanité entière d’un changement possible par la plus belle des façons, sa création la (Femme), qui a le pouvoir de faire ce que toute l’humanité cherchaient et cherchent encore a accomplir, sauver la terre et instaurer la Paix, s’est donc la Femme volontaire tous comme Marie l’a été envers l’ange, qui, au commandement de Dieu est de touché la Femme enceinte dans son Cœur par des paroles qui vient directement de Dieu et non déformé par les prêtres et les curés; Marie a reçue la semence de Josèphe oui! oui! vous avez bien entendue! (SEMENCE), car l’ange était une personne normal qui a été guidé et inspiré par Dieu, oui selon la bible ce que je dis a l’air faux mais avec les clefs et les profondeurs d’explication que Dieu nous a envoyées par Eugène Richer Dit Laflèche, le bonheur et la joie nous invite a prier et en parler d’avantage de cette Mission que nous devons accomplir par la consécration
de la Mission de l’Esprit-Saint a Saint-Paul-de-Joliette.

Mon nom est Laflèche Rail et je travaille pour cet accomplissement de Dieu

Pour ceux qui veulent savoir,

Site internet : http://www.mission-de-lesprit-saint.org/

Lieu : Mission de l’Esprit-Saint
ADRESSE
120A, Chemin Delangis
St-Paul-de-Joliette
Québec
Canada
J0K 3E0

SERVITEUR DU GROUPE
M. Gilles Francoeur

TÉLÉPHONE
450-759-9307

Vous avez tous ses renseignements au site internet.

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. janv. 13, 2011 12:31 pm
par poussiere d'étoiles
petite question indiscrète?

pourquoi tu parles de Dieu sur ce topic? :heu

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. janv. 13, 2011 3:38 pm
par Doolores
Halleluyia!
;)

Re: Mon témoignage.

Publié : jeu. août 25, 2011 12:09 am
par ArmanieBlack
Bonjour ou Bonsoir a tous! Wow! meme si ce témoignage date de quand meme un bon bout de temps! étant nouvelle, il es pour moi nouveau! :D
Je l'ai trouvé très émouvant , et si le fait d'avoir écrit celui-ci a pu aider quelqu'un tant mieux!
Ayant cotoyer une personne bi-polaire pendant plusieurs années ( ma soeur) je comprends bien les troubles et tout ce que cette maladie peux apporter dans la vie de celle qui le vie, et aussi de la famille et des amis qui entoure cette personne.
Ma soeur est aujourd'hui décédé , emporté par les séquelles de cette maladie et oui sa peux nous tuer comme ont dit, si c'est pas bien suivie et si personne n'apporte l'aide nécéssaire . Ma soeur , pourtant ayant une famille proche d'elle , ayant deux enfants, un conjoint, sombra dans la boisson , et la dépendance de médicament pour éssayer de controller tout les maux qu'elle avais dans sa tete.Tellement qu'un soir , elle s'endormie pour ne plus jamais se réveillé a l'age de 46 ans, elle avais pourtant de beau projet en tete, a la veille de Noel, elle devais venir préparer de succullent mets avec moi le lendemain en préparation de Noel. pourtant , le soir , chez elle ,seule avec elle meme dans sa tete, elle avais mal, et ne pu s'empecher de prendre un peu plus de médicaments que d'habitude , qui lui causa une hémoragie interne! Ma seule consolation, elle ne souffre plus!.... :snif
Alors quand les gens parlent de leur détresses dans cette maladie , ils font bien d'en parler , et ils faus faire connaitre aux gens cette terrible maladie , que ce sois Bi-polaire, maniaco-dépressifs ou tout autre appellation qui rejoint les maladies mentales semblable, faus continuer a se battre pour faire connaitre aux gens qu'il y a de l'aide offert, mais en premier lieu , faus en parler!