Souvenirs d'une nuit d'été.

Répondre
Message
Auteur
Avatar de l’utilisateur
Doolores
niveau4
niveau4
Messages : 3516
Inscription : sam. sept. 15, 2007 5:58 pm
Localisation : Province de Québec
Contact :

Souvenirs d'une nuit d'été.

#1 Message par Doolores »

Tout a commencé lors de cette nuit d'été. Je marchais alors près de ce lac, dont je ne me souviens malheureusement pas le nom. Mes souvenirs ne sont pas tous clairs mais certains instants et certaines paroles me reviennent par moment avec une précision de couleurs, d'odeurs et de sons extraordinaire.

Si vous le permettez, je vais vous conter ces instants, magiques et mystérieux dont je me souviens.



Alors que je me penchais pour saisir une fleur d'un rouge profond, une musique me parvint et m'enchanta. De saisissement, je m'arrêtai en plein mouvement et tendis l'oreille en tentant de saisir cette mélodie, pleine de sons graves qui me faisaient voyager. Je revoyais en pensée divers instants de ma vie. Autant les bons moments passés avec mes amis que ceux dont mon corps et ma pensée avaient gardé les marques.

Des sons riches et graves me faisaient frémir pour me soulever quelques instants plus tard avec un son argentin qui me ravissait. Je commençais à me laisser porter par le chant, ne faisant plus attention à ce qui était près de moi.

Je sentis tout à coup un bras me saisir la taille. Je n'étais plus moi-même, mes sens ne répondaient plus. Ne restait que l'ivresse de cette musique, qui me transportait dans des sommets chatoyants et multicolores. Ce fut à peine si je sentis qu'on me soulevait. Je ne commençai à me débattre que lorsque je me rendis compte que la mélodie s'éloignait à mesure que mon porteur marchait.



Je mordis, griffai, criai, hurlai, suppliai et pleurai, mais celui-ci ne voulut rien entendre ni comprendre et continua, imperturbable, à avancer.

Je me laissais alors emporter sans résister vers un lieu de moi inconnu. Ce ne fut que quelques heures plus tard, lorsque j'ouvris les yeux, que je me rendis compte que la marche et le doux balancement au rythme des pas m'avaient endormie. Les yeux à moitié ouverts, le souffle lent, je sentais mon esprit revenir peu à peu dans mon corps étrangement détendu. Puis les souvenirs commencèrent peu à peu à affluer : je me souvins de mains dénouant mes cheveux, de doigts frais et agiles délaçant les fils de ma robe et caressant ma peau brulante. Puis le bruit de mes vêtements tombant à terre. Je m'attendais à une suite, mais rien ne vint. Je commençais à m'inquiéter de mon absence de souvenirs lorsque les efforts que je faisais pour me rappeler ma soirée déclenchèrent un mal de tête. Je laissais alors tomber pour glisser dans une douce torpeur.



J'entendis la musique qui m'avait tant ravie, alors que mon corps commençait à reprendre ses droits et que mes sens et mes souvenirs revenaient. Je tendis l'oreille et me vis repartir. Mais pas avant d'avoir senti les mêmes mains que la veille passer le long de mon corps engourdi. Je fis un effort pour m'empêcher de sombrer et réussis à revenir à la réalité. Une peur mesquine, profonde, m'envahit et je ne fis par réflexe aucun geste.

Ce fut au bout de quelques instants de clarté que je commençais à sentir une haleine chaude passer sur mon ventre, sur ma poitrine, dans mon cou. Des lèvres fraiches m'embrassaient avec douceur comme si j'étais un objet fragile qu'il ne fallait pas briser. Je fis un effort pour ouvrir les yeux et entrouvris les lèvres pour murmurer dans un souffle......

(à suivre)
Là forcez vs un peu j'ai hâte:
Je concentre mes pensées positives
afin que Doolores gagne le gros lot à la loto
Avatar de l’utilisateur
poussiere d'étoiles
niveau5
niveau5
Messages : 9703
Inscription : mer. sept. 02, 2009 9:23 am
Localisation : Capitale Nationale

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#2 Message par poussiere d'étoiles »

à suivre? :angry :ahah :ahah :ahah
moi qui étais intrigué de lire la fin
rire ca dilate la rate et ca détend tandis qu'être fru ca stress 210 muscles du visage alors on garde le sourire
Avatar de l’utilisateur
Doolores
niveau4
niveau4
Messages : 3516
Inscription : sam. sept. 15, 2007 5:58 pm
Localisation : Province de Québec
Contact :

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#3 Message par Doolores »

- Qui êtes-vous ?



Ce fut ces mots qui arrêtèrent l'inconnu. Je pris peur et essayai de me durcir en prévision d'un coup. Mais mon corps endormi ne répondait plus, comme la veille au soir. Mon porteur se souleva légèrement et m'embrassant une nouvelle fois avec douceur, déclara d'une fois chaude et grave :

- Je ne suis qu'un passant, qui voyant une forme fine et gracieuse se pencher vers l'eau, a pris peur et s'est approché par peur de vous voir tomber.

Je le laissai me toucher quelques instants, le temps de réfléchir à ses paroles.

- Mais, je n'allais pas me noyer, j'essayais seulement de savoir d'où venait la musique que j'entendais.

- La musique venait de l'eau.

- Ce n'est pas possible que l'eau chante, répondis-je.

- L'eau ne chante pas, ce sont les sons de la nature, le vent passant dans les roseaux, les animaux se frayant un chemin à travers les herbes, la lumière de la lune se reflétant sur le lac qui se sont réunis. C'est ce que l'on appelle dans ce pays la musique des rêves.

- C'est donc que ces instants sont des rêves ?

- Non, vous vous êtes trouvée le jour de la trêve au bord du lac de l'union. Vous n'auriez pas dû essayer de saisir cette musique. C'est ce son qui vous a enchantée et, saisie par cette mélodie, vous avez voulu aller rejoindre ces artistes. Je vous l'ai déjà, vous êtes maintenant au pays de l'enchantement.

- Mais je ne suis donc plus chez moi ?

- Je suis un habitant d'un monde pareil au votre, si ce n'est l'absence de violence, d'injures, de peur et de haine.

- Nos mondes ne sont donc pas les mêmes ?

- Nos mondes sont maintenant pareils car vous êtes dans le mien.

- Comment avez-vous alors réussi à me voir, à me toucher ?

- Nous étions au même moment sur les lieux où fut conclu l'accord.

- Quel est cet accord, quelle est cette union, cette trêve dont vous me parlez ?

- C'est le soir où les éléments se mirent d'accord pour fonder un monde nouveau.

- Dans le mien, il n'est jamais question d'un renouveau.. ?!

- C'est que dans le votre, haine, violence, peur, amour, bonheur, confiance et douceur se côtoient. Les gens n'ont pas le temps de penser à l'histoire qui s'est passée il y a si longtemps que les écrits n'en gardent aucunes traces et que ce récit, devenu légende, n'est gardé vivant que par certains instants, comme celui que vous avez vécu.

- Je dois donc comprendre que je ne reviendrai jamais chez moi ?

- Vous êtes ici chez vous.

- Je n'ai pas ma famille, ni mes amis. Ce n'est donc pas chez moi.

- Dans votre corps, vous n'avez pas vos proches et pourtant, vous êtes chez vous !

- C'est vrai. Dois-je comprendre que je ne les reverrai jamais ?

- Non, le passage d'un monde à l'autre est à sens unique.



Je le fixai, assommée. Je refusais de comprendre ce que mon corps avait accepté. Voyant mon angoisse et mon hésitation, mon compagnon me prit la main et chuchota :

- Si ma présence est source de troubles, je me retire et vous ne me verrez plus.

Je m'accrochais à lui, serrant mon corps nu contre le sien et le sentis frémir et se tendre.

Je le regardai dans les yeux et assénai :

- Je ne connais personne d'autre que vous, et vos paroles et vos actions m'ont assez bien fait comprendre que je n'étais pas indésirable dans votre vie.

Il me regarda, hésitant, cherchant à savoir où je voulais en venir. Puis, comme si ces mots étaient source de douleur et en même temps de joie, il me parla........

(à suivre)
Là forcez vs un peu j'ai hâte:
Je concentre mes pensées positives
afin que Doolores gagne le gros lot à la loto
Avatar de l’utilisateur
poussiere d'étoiles
niveau5
niveau5
Messages : 9703
Inscription : mer. sept. 02, 2009 9:23 am
Localisation : Capitale Nationale

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#4 Message par poussiere d'étoiles »

:roll
rire ca dilate la rate et ca détend tandis qu'être fru ca stress 210 muscles du visage alors on garde le sourire
Avatar de l’utilisateur
Doolores
niveau4
niveau4
Messages : 3516
Inscription : sam. sept. 15, 2007 5:58 pm
Localisation : Province de Québec
Contact :

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#5 Message par Doolores »

- Je ne veux pas m'imposer dans cette vie qui se renouvelle, je vous instruis seulement des règles principales qui régissent ce monde. Vous déciderez ensuite de ce que vous voulez faire de moi.
Je me serrai un peu plus contre lui et j'entendis son souffle accélérer puis ralentir sous l'effort qu'il faisait pour se contrôler.

- Les lois d'ici sont toutes simples. Sous peine d'un retour à la case départ de votre vie, vous ne devez pas porter tort à quelqu'un, ni lui faire de mal. De toute façon, vos instincts ne sont pas portés à ça. Vous vous devez d'aimer, d'être en accord avec vous même. Vous vous devez de donner la vie, de soulager ceux qui en ont besoin. Vous n'avez pas le droit de blesser une personne, qu'elle soit plus ou moins influente que vous. Personne n'est plus fort que d'autre, tous ont la même autorité. L'argent ne circule pas, les objets dont vous pouvez avoir besoin sont à votre disposition. Personne n'est fainéant, tout le monde travaille, mais à son rythme et sur ce qu'il veut. Les voitures n'existent pas, vous avez seulement besoin de faire le vide en vous et de choisir en pensée un lieu où vous voulez aller.

- Ces règles sont la base d'un monde parfait...
- Pas parfait, car rien n'est parfait. Seulement, c'est un monde plus idéal que le votre.
- Est-ce normal que mes souvenirs de mon monde disparaissent ?
- Oui, ne resteront que ceux qui vous ont le plus marqués. En avez-vous ?
- Je me souviens d'une phrase. Un ami que j'aimais énormément il me semble, me l'avait dite.
- Quelle est cette phrase ?
- J'aurais besoin que tu m'inventes un monde meilleur, où personne ne souffrirait et où la règle principale serait d'aimer.
Je le regardai dans la lumière déclinante du soir caressant sa peau chaude, baissai la voix et lui dis :
- Mais je commence à oublier ces instants. Je voudrais ne vivre que le présent, si possible avec vous.

Il leva lentement la main et dessina le contour de mes lèvres avec ses doigts. Voyant que j'avais compris et que les paroles n'étaient pas nécessaires, il ramena le drap qui nous couvrait et ferma les yeux. Ne comprenant pas ce qu'il voulait faire, je me contentais de le regarder.

Je crus entendre la musique qui m'avait séduite et faisant attention à ce qui m'entourait, je reconnus le chant. Je regardais dans sa direction, sentant que son corps se faisait plus léger. Le son grave, riche et profond s'élevait de sa gorge....

Je me souviens encore de la pénombre dans la pièce, de la chaleur de sa peau contre la mienne, de la mélodie envoutante qu'il chantait. Aucun bruit, aucun mouvement ne venaient perturber l'harmonie des lieux. On aurait dit que l'équilibre de l'instant pouvait se briser tout à coup.

Je ne sais pas combien de temps dura la chanson, tout ce dont je me souviens, c'est le goût salé de mes larmes coulant le long de mes joues, ses doigts les essuyant au fur et à mesure qu'elles roulaient, grosses comme des billes, jusqu'à mon menton, dans mon cou. J'avais l'impression que le temps s'était arrêté, que la terre ne tournait plus que pour nous, comme isolés du reste du monde.

J'aurais voulu que ces moments ne s'arrêtent jamais, mais toute histoire à une fin. Lorsqu'il arrêta de chanter, se fut comme si l'aiguille de l'horloge s'était remise à marcher. Je me rendis compte d'une présence dans la pièce. Par pudeur, je remontais les couvertures jusqu'à mon cou, jusqu'à ce que j'arrive à m'accoutumer à la lumière de la pièce. Je me rendis alors compte qu'il n'y avait personne, cependant que mon sentiment d'être observée, jugée, persistait.

Je regardais mon compagnon, et mue par l'envie de savoir quel était son nom, je le lui demandais. Il me dit s'appeler Vaïlan. J'allais lui dire le mien lorsque l'ombre d'un sourire se dessina sur ses lèvres.
- Je connais le votre, me dit-il, Jöwen.
Je le regardai, la stupéfaction laissant place peu à peu à l'amusement qu'il sache mon nom, ma vie, d'où je venais, alors que je ne connaissais presque rien de lui.
- Vailan, je sens comme s'il y avait quelqu'un avec nous.
- C'est l'esprit des éléments qui est présent. Le chant que j'ai chanté est le leur. Tout habitant de ce pays le sait. Même vous.

Effectivement, je me concentrais et un pays plein de couleurs, vives et douces, se présenta devant mes yeux. Je me rendis compte que je chantais.
- Le chant est une façon de communiquer avec les fondateurs de ce monde. Ils sont invisibles mais présents. Ils attendent que la personne qui les a appelé leur dise ce qu'elle veut.
Je lui demandais ce qu'il voulait.
- Vous présenter à eux, car sinon, ils ne vous laisseront pas en paix, pensant que vous êtes un intrus venu perturber la quiétude des habitants.

Il me regarda, et je compris je ne sais comment, qu'il fallait que je chante. Mon corps commença de lui même à se balancer d'avant en arrière et je sentis bientôt mon esprit le quitter. J'avais l'impression d'être libérée de toutes entraves, comme si je volais. Je pouvais voir nos silhouettes allongées, serrées l'une contre l'autre. Je regardais autour de moi, voyant mes repères se troubler puis s'effacer. Pris d'un malaise, la tête me tourna et je sentis une boule se former dans mon ventre.
Lorsque je rouvris les yeux, je n'étais plus au même endroit.

Une clairière m'entourait. Elle n'était pas comme celles que mes parents me racontaient lorsque j'étais enfant, avec des licornes, des princesses et des papillons.
C'était une sorte de clairière, parfaitement ronde. La lumière était douce, comme tamisée. Elle semblait venir de nulle part, et pourtant, de partout. Je ne voyais le ciel que par endroit, un ciel turquoise, comme les mers translucides que l'on voit sur les affiches. Une voute d'arbres passant par tous les tons de vert possibles et imaginables me surplombait. Une atmosphère de paix, de chaleur et de douceur m'entourait.

Aucun animal n'était en vue et pourtant, je sentais vaguement plus que je ne voyais que je n'étais pas seule.
Une voix résonna dans ma tête, dans une langue aux sonorités chantantes. Je ne me souviens pas des mots qu'elle me dit. Je me sentis entraîner par un tourbillon de feuilles d'automnes. Je visitais en rêve un Pays. Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau.

Des cascades d'eau transparente et fraîche coulaient partout. Des prairies d'un vert tendre recouvraient la terre. Des plages de sable clair bordaient les rivières et des animaux fins et racés venaient y boire et s'y mouiller sans crainte d'être tués. J'apercevais des troupeaux entiers de chevaux, d'espèces inconnues de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

Partout où je portais mon regard, tout était parfait. Je ne voyais aucune habitation pouvant prouver que l'homme habitait là lorsque je vis des sortes de buttes sortir régulièrement de terre. Je m'approchais et vis qu'il s'agissait de constructions, faites de la main de l'homme. Mais ce n'était pas comme nos maisons à nous, entièrement en brique, en verre et en béton. C'était des sortes de grottes naturelles qui s'étaient formées. Une température agréable y régnait et la même lumière étrange semblait irradier des murs. Ce fut alors que je le vis.....

(à suivre)
Là forcez vs un peu j'ai hâte:
Je concentre mes pensées positives
afin que Doolores gagne le gros lot à la loto
Avatar de l’utilisateur
Doolores
niveau4
niveau4
Messages : 3516
Inscription : sam. sept. 15, 2007 5:58 pm
Localisation : Province de Québec
Contact :

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#6 Message par Doolores »

Je crus d'abord à un mirage, puis à une apparition. Je pensais un bref instant aux dieux grecs tel que je me les imaginais dans les livres. Puis je me rendis compte que c'était vraiment un être humain, vivant, de chair et de sang, comme moi. Ayant besoin d'air, de chaleur, de lumière, d'eau et de nourriture. Pouvant être blessé aussi bien par des pierres que par des balles, pouvant mourir par le feu, être noyé par l'eau, être emporté par le vent. Ayant besoin de dormir, de courir, de marcher, de parler. Ayant besoin tout comme moi de compagnie, d'amour. Je détaillais ses traits parfaits. Ses cheveux, passant par la couleur de l'or par endroits pour devenir un brun brillant par d'autres, étaient légèrement bouclés, coupés à la nuque, comme s'ils se lovaient dans la courbe parfaite de son cou. Des yeux sombres et profonds, qui donnaient l'impression de contenir une partie de la sagesse du monde, me fixaient, l'air de se demander ce qu'une personne aussi peu en accord avec ce Pays, faisait là. Ses lèvres étaient rouges, ni trop foncées, ni trop claires, entrouvertes comme s'il hésitait à dire quelque chose. Il était grand, 1.80 mètres peut être, je ne sais pas trop. Ses ongles d'un rose pale contrastaient avec une peau mate sans être noire, brillante, douce. Il était vêtu d'une étoffe très claire, qui mettait en valeur sa peau. Je ne pense pas qu'il s'en soit même rendu compte. Il était pieds nus, sur la terre battue du sol. Je n'avais mis que quelques secondes à le détailler.

Ce fut son mutisme qui me tira de ma contemplation. J'osais alors lui demander :
- Qui êtes-vous ?
Il renversa la tête en arrière et éclata de rire. Je restais plantée là, me demandais ce que j'avais pu faire pour me rendre ridicule ainsi. Au bout d'une ou deux minutes, je glissais :
- Je ne voulais pas paraître indiscrète, seulement, si je vous ai offensé, avec mon apparence et mes questions, comme je le pense, j'en suis vraiment désolée.
Il s'arrêta de rire, et redevint grave, à me regarder, comme s'il était absorbé. J'en pris alors mon parti, attendant qu'il sorte de son mutisme. Je me mis à penser, à ces prairies infinies, cette impression d'un soleil endormi. C'était comme un rêve. Et dans mon rêve, mes ailes se déployaient pour survoler ce pays et un seul esprit avait l'air de nous unir, lui et moi. Il avait l'air d'un enfant du désert. J'écoutais cette voix, j'écoutais ces rêves. Je pensais à mon réveil, près de cet inconnu. Nous étions comme deux frères, comme deux cœurs qui se connaissaient et se comprenaient sans se connaître. Quand j'entendis ce vent, qui avait l'air de souffler, venu de nulle part, quand je revis courir ces troupeaux, quand je me perdis dans ce monde, je pensais à ce compagnon, que j'aurais tellement voulu près de moi. J'avais l'impression d'entendre battre son cœur, pareil au mien. J'avais envie de lui parler, comme s'il était là, avec moi. Sans le connaître, j'avais besoin de sa présence. Je rouvris les yeux, et lui dis vouloir m'en aller.
- Vous ne pouvez pas partir.
- Je ne suis pourtant pas dans mon corps, je ne suis qu'un esprit.
Il s'approcha, j'avais l'impression qu'il flottait. Il me prit la main.
- Ton corps est bien réel, tu as touché la terre. Tu as seulement voyagé, comme je te l'ai dit.
Sa voix me rappelait celle de l'inconnu, qui m'avait accueillit. Je voulus m'approcher, et à l'instant où je voulus bouger, mon corps était déjà où je voulais aller. Je murmurais :
- Vaïlan...
Il sourit et je ressentis une légère pression sur ma main. Je compris que je ne m'étais pas trompée.
- Comment est-ce possible ?
- Les esprits t'ont montré comment voyager. Tu sais maintenant te déplacer.
Effectivement, je regardais dehors et pensant aux troupeaux que j'avais vus, je me retrouvais après un bref instant au milieu d'eux, à courir à leur rythme. Je m'attendis à une fatigue, mais rien ne vint. Il me semblait que j'aurais pu courir ainsi une éternité. Lasse de jouer avec eux, je visionnais le visage de Vaïlan et me retrouvais près de lui.
Un grand sourire éclairait mon visage. Il parut comme enchanté, comme si un dieu avait daigné lui apparaître. Je souris et lui demandai :
- Pourquoi souris-tu ainsi ?
Il me prit la main et nous arrivâmes près d'une de ces cascades brillantes. Je vis deux personnes se tenant par la main. Celle de gauche m'était familière, c'était lui. L'autre avait l'air d'une déesse. Je ne savais plus où poser mes yeux devant tant de beauté.
Je lui demandais :
- Qui est cette jeune femme qui te tient la main ?
Pour toute réponse, il leva la main, me regardant, et me toucha la joue. Je sentis son contact en même temps que je vis le dieu toucher la personne à son côté. Je compris que c'était moi.
- Je ne suis pas ainsi chez moi !
- Où est-ce chez toi ?
Je réfléchis quelques instants.
- Je n'étais pas ainsi dans le monde où je vivais avant...
- Le passage d'un monde à l'autre entraîne des transformations morales autant que physiques. Tes instincts et tes pensées ont changé mais ton corps aussi.
Mes cheveux d'un blond foncé étaient plus longs, bouclés comme il fallait jusqu'au milieu du dos. Mon nez était fin et droit, légèrement retroussé au bout. Des taches de rousseurs apparaissaient son mon front et sur mes joues rosées. Mes yeux n'étaient plus noirs, mais d'un vert-bleu constellé de paillettes d'or. Mes formes étaient couvertes de la même étoffe que Vaïlan, mais d'une couleur allant parfaitement avec mes yeux et changeant de couleur selon la lumière et l'endroit où j'étais. J'étais pieds nus comme lui, même si je ne ressentais ni les aspérités ni le froid. Ma peau était de la même couleur que la sienne.
J'entrouvris mes lèvres parfaitement dessinées et lui demandai :
- Comment s'appelle ce monde ?
- Irroquen.
Je souris et commençai à lui conter cette légende de mon ancien monde.
Là forcez vs un peu j'ai hâte:
Je concentre mes pensées positives
afin que Doolores gagne le gros lot à la loto
Avatar de l’utilisateur
Doolores
niveau4
niveau4
Messages : 3516
Inscription : sam. sept. 15, 2007 5:58 pm
Localisation : Province de Québec
Contact :

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#7 Message par Doolores »

- C'était bien avant l'ère des dinosaures, bien avant les premières traces de vie repérées par l'Homme.

Des hommes, des femmes et des enfants vivaient. Comme nous. Ils naissaient, aimaient et mourraient. Ils étaient aussi intelligents que toi et moi, aussi grands, forts et beaux. Leur terre tournait pareille à la notre, mais dans le sens inverse. Ils étaient comme nous, avec nos technologies.

Un jour, les éléments se liguèrent contre eux. Les animaux se rebellèrent et tuèrent tous ceux qui passaient près d'eux. Leurs corps eux même voulaient les tuer. Seuls quelques uns, vivant loin de tout, loin des villes, sans téléphone, sans voiture, sans argent, survécurent. Ils prièrent pour l'âme des Hommes qui les avaient méprisés, ils prièrent pour leur terre qu'ils voyaient partir en fumée. Des épidémies inconnues ravageaient les villes, faisant des millions de morts. Les Hommes, dans leur ignorance, voulaient voir que d'autres hommes étaient la cause de cette catastrophe. Ils déclenchèrent une guerre mondiale, tuant les rares survivants. Encore une fois, il n'y eu que les hommes de la Nature qui survécurent. Ils continuaient à prier, en bonne santé. Un ras de marré gigantesque recouvrit la terre et pendant trois jours et trois nuits, il fit noir, froid. Le vent soufflait, déracinait tout sur son passage. Tout était inondé, sauf les plateaux et les forêts où vivaient les derniers hommes. Au bout de trois jours, l'eau commença à se retirer, le vent à faiblir, la lumière à revenir. Tout était enterré sous une épaisse couche de terre. Les maisons, les immeubles, les magasins, tout avait disparu. Les membres du peuple Irroqua étaient les seuls survivants.

Ils rebattirent un monde nouveau.



Cette tragédie se reproduisit quatre fois. Les descendants du peuple Irroqua étaient à chaque fois les seuls survivants.

Jusqu'à ce qu'un jour un dieu descende sur terre. Il leur laissa une dernière chance. Après ce délai de 20.000 ans, s'ils n'arrêtaient pas, leur terre serait rayée de la surface du monde. Les Hommes se concertèrent et voulurent arrêter de tout détruire. Ils y arrivèrent quelques temps mais furent bientôt tentés par le confort. Ils enclenchèrent inconsciemment le compte à rebours. La légende dit, me semble t-il, que le jour de la nouvelle lune après 20.000 ans, la terre se désagrégerait. Je pense que le soir où tu m'as trouvée était le dernier soir de mon monde.



Un silence suivit mes paroles. Vaïlan ne savait que dire, et me regardait. Je sentis un boule se former dans ma gorge et mes yeux commencèrent à briller de larmes. Mes joues en furent bientôt inondées. Il avança de quelques pas et me prit dans ses bras. Quelques secondes plus tard, nous étions revenus chez lui. Il me posa sur son lit, me recouvrit d'une couverture et se mit à fredonner mon prénom.

Tant d'amour me rappelait mes parents, mes deux sœurs et le reste de ma famille. Mes sanglots redoublèrent.

Ce ne fut que le soir que je commençais à m'arrêter de pleurer, épuisée. Il se coucha près de moi et m'enlaça dans une étreinte forte.

Je me rends compte qu'au fur et à mesure que je me souviens, je reviens dans cette vie. Ça y est, je suis dans Irroquen.



J'ai mal à la tête et l'impression que... Non, rien. Plus d'impression, plus de pensées. Mon corps est vide.

Je lève les yeux et une ombre passe devant moi.

- Jöwen.. ?



J'esquisse un sourire et m'étire. Mes muscles ne sont pas douloureux, après la course que j'ai faite hier au milieu du troupeau. Tiens, mes souvenirs sont de retour... Qu'est ce que j'ai fait hier après-midi ? Aucune idée, c'est que ça ne doit pas être important. Une odeur de café et de pain chaud flotte dans l'air. Je m'enroule dans la couverture et sors dehors. Vaï est là, assis par terre. Il regarde le soleil levant, les yeux perdus dans le vague me semble t-il. Je ne vois que son profil, mais j'en ai le souffle coupé jusqu'à me rappeler ma propre apparence. Je m'approche doucement et m'assieds à côté de lui. Je remarque la fixité de son regard. Je n'ose pas le déranger et reste en silence.



- Bien dormi ?

Je souris et réponds :

- Je commençais à avoir peur de devoir passer ma matinée là !

Il m'embrasse doucement et m'entoure les épaules.

- Les éléments nous parlent quelque fois.

Je soulève un sourcil :

- Ils parlent... Le feu avec un incendie, l'eau avec un vague et le vent avec un ouragan ?, répondis-je, tu ne peux pas t'expliquer ?

Il serre les lèvres comme s'il essaie de se contrôler puis éclate finalement de rire.

Je lui tourne le dos, boudeuse.

Je le sens bouger derrière moi et me retourne pour voir ce qu'il va faire : plus personne. Quel enfant ! Je soupire et me lève pour rentrer. Il m'attend sur le lit, sourire aux lèvres. Il se moque de moi et je devrais lui pardonner ?! Qu'il rêve ! Je me détourne, faisant comme si je ne l'avait pas vu. Je l'entends sauter du lit et bientôt, je le sens se serrer contre moi et m'embrasser dans le cou. Je tourne la tête pour me libérer.

- Jöwen ! Arrête de bouder ! Je vais t'expliquer.

- ...

Il me prend les mains et me force à me tourner. Je sens ma mauvaise humeur fondre devant ses traits parfaits. Il plisse les yeux et me glisse sa main dans la nuque, m'attirant vers lui. Je ne résiste pas, fascinée. J'ai 17 ans, jamais eu de petit copain en titre, j'étais tout le temps dans la lune : ils se sont vite lassés. Je ferme les yeux et écoute le rythme de son souffle. Je sens ses lèvres se poser sur les miennes et j'arrête de respirer. J'ai l'impression d'être un chiffon... Qu'est ce qui m'arrive ?!

Voyant que j'ai arrêté de résister, il me serre plus fort contre lui, et m'embrasse avec passion. Je sens la chaleur de mes joues, qui rougissent de timidité, et ma respiration qui s'accélère et se heurte.

(à suivre)
Là forcez vs un peu j'ai hâte:
Je concentre mes pensées positives
afin que Doolores gagne le gros lot à la loto
Avatar de l’utilisateur
Doolores
niveau4
niveau4
Messages : 3516
Inscription : sam. sept. 15, 2007 5:58 pm
Localisation : Province de Québec
Contact :

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#8 Message par Doolores »

Voyant ma panique, il me lâche et recule.
Il ne me touchera pas pendant trois semaines.

- Pourquoi tu trembles ?, me souffla Vaïlan.
J'hésite à lui répondre, ne sachant comment lui dire.
- C'est à cause de ton histoire de petit copain ?
J'ouvre grand les yeux.
- Comment tu sais ça toi ?
Il me regarde, gêné.
- Ben... Je lis dans les pensées quelque fois.
Je lève les yeux au ciel. Il est fait comme dieu, vit dans un monde de dieu, parle avec eux, connait ma vie, se déplace en esprit et lit dans les pensées. Quoi d'autre encore ? Je vais finir par être blasée de tout ce qu'il va pouvoir me dire !
- Si tu sais tout ce que je pense, je vais arrêter de parler !
- Pas tout, ça n'est que quand quelqu'un pense à quelque chose d'important pour lui. Je sais ce qui va se passer, répond t-il face à ma question silencieuse.
Je me blottis dans ses bras, les lèvres offertes. Il continue à m'embrasser et moi à penser.
C'est drôle. J'ai l'impression de vivre un des romans modernes de mon monde, comme si j'étais l'actrice et non la lectrice. Au fur et à mesure, je sens comme si j'étais passée d'un roman ancien, contant un monde merveilleux, à un nouveau, que j'écris et que je vis. Toutes ces lignes... Je ne les ai pas écrites ! Je n'ai pas touché de stylo ni de papier. C'est comme si... Et que... Je... Je ne sais pas comment dire. Je peux si je veux effacer, revenir en arrière, corriger. Comme si j'écrivais par la pensée.

Je reviens à ma réalité. Je ne suis plus où j'étais, il m'a entrainée en arrière. Je le sens faire glisser la couverture et je suis tentée de l'arrêter. Mais je vais vivre ma vie avec lui, et d'après ce qu'il m'a expliqué, elle est infinie, je suis immortelle avec lui. Il a arrêté de me toucher et me tient seulement le dos, pour ne pas que je tombe.
- J'arrête si tu veux.
Je regarde ses yeux, qui ne semblent vouloir que mon bonheur. Je tente un petit sourire et les voient s'illuminer, comme s'ils avaient eu le plus beau des cadeaux. J'enroule mes bras autour de son cou et relance son baiser. On dirait que sa peau frisonne.
- Tu as froid ?
Il plisse les yeux, comme tout à l'heure dehors. Je sais qu'il va rire.
- C'est quand je suis heureux.
Il laisse glisser ses doigts sur mon ventre et je me rends compte que je frisonne aussi.
J'ai l'impression que mon cœur va éclater. Il rigole une nouvelle fois et redevient brusquement sérieux, comme mes professeurs le faisaient quand les jeux avaient assez duré et qu'il était temps de passer aux choses sérieuses.
Il me renverse sur le lit et rit aux éclats une nouvelle fois de mon air inquiet.
Je ne sais pas quoi penser. Je sais qu'il le saura et je sais aussi que tout s'écrira. Je suis gênée.
Il me prend la main et la passe sur son ventre. Je ferme à demi les yeux, comme un chat repu mais en attente de quelque chose.
J'en ai trop vu. Je ferme les yeux.
Son corps ne pèse plus sur le mien. Où est-il ?
Je m'affole et les rouvre. Il m'observe comme s'il balançait à continuer. Après tout, ça ne fait que trois semaines que nous nous connaissons ! Mais le désir l'emporte et il se couche sur moi, coupant court à mes questions en plaquant ses lèvres sur les miennes.
Je cherche mon souffle par habitude mais il n'a pas l'air de vouloir me lâcher. Je panique. Il continue. Je vais exploser, je n'ai plus d'air.
Alors que je pense mourir, je sens ses mains parcourir mon corps. Je me tends, ne pensant plus qu'à lui. Je n'ai toujours pas d'air. Une minute passe, puis deux.
Je ne suis plus sur terre. Mon esprit non plus. Ne restent que son souffle, ses mains, son corps.
Le soleil est haut maintenant, je ne m'en rends même pas compte. Je sens mes dernières attaches à mon ancien monde se couper. Je suis maintenant ici chez moi.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Je me repose, le souffle tranquille, la tête sur son épaule. Je n'ai plus d'autres souvenirs que ma vie ici, comme si je n'avais eu aucune existence avant. Je me rends compte que je ne pourrai plus jamais vivre sans lui. Son âme et la mienne sont unies.
Je sais qu'il m'aime et moi aussi. Pourquoi est ce que j'ai redouté ce qui allait se passer ? J'ai des craintes bien futiles.
J'ai constaté que je n'avais pas besoin d'air et que je pouvais rester sans plusieurs heures s'il le fallait. Je ne connais pas encore mes limites.
Je suis fatiguée. Plus aucune pensée ne me traverse, je sombre dans le sommeil
Là forcez vs un peu j'ai hâte:
Je concentre mes pensées positives
afin que Doolores gagne le gros lot à la loto
Avatar de l’utilisateur
Doolores
niveau4
niveau4
Messages : 3516
Inscription : sam. sept. 15, 2007 5:58 pm
Localisation : Province de Québec
Contact :

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#9 Message par Doolores »

Est ce que nous sommes les seuls êtres humais dans ce monde ?
J'ai appris à mon réveil qu'il y a des multitudes d'animaux, petits et grands, marins et terrestres, multicolores, lumineux, phosphorescents, glacés, brûlants.. Et tellement d'autres que je ne connais pas encore !
Des cascades aux reflets d'or, translucides et immenses, servent de passages d'un lac à un autre.
Les arbres chantent, les esprits parlent.
Les hommes se déplacent et parlent en pensée, les habitations sont faites de bois, de terre, de boue et de pierre.

Je viens aussi de découvrir que les sentiments, tels que la peur, la colère, mais aussi l'amour, la joie, le bien-être ou encore la surprise existent aussi ici.
J'ai pensé il y a peu que je ne connaissais toujours pas le nom de ce monde, à part que c'est le pays de l'enchantement, comme me l'a décrit Vaï. Il m'a dit qu'il s'appelait Nöwen...Jöwen, Nöwen. Coïncidence ?
L'absence d'autres vies humaines ne me dérange pas. Nous sommes très bien ainsi, et j'ai déjà beaucoup à faire : je ne me lasse toujours pas de mon nouveau moyen de voyage, que l'on pourrait appeler téléportation.

Vaïlan a l'air absent. Je m'approche et le regarde. La brise légère joue avec ses cheveux, cachant de temps en temps ses yeux fermés. Après plusieurs minutes de contemplation, il paraît s'apercevoir de ma présence et rouvre les yeux.
- Tu pensais à quoi ?
- A toi !
- C'est vrai ?!
- Oui. Dans la grotte.
- Laquelle ?
- Viens.
Il se lève et me prend la main. Quelques secondes plus tard, nous voici dans une clairière. Des arbres immenses, majestueux, nous entourent. Des lianes de diverses longueurs pendent un peu partout. Des fougères, allant de vingt centimètres à deux ou trois mètres de haut, des oiseaux invisibles chantant des mélodies variées, des fleurs multicolores aux senteurs exotiques, complètent le décor.
Je tourne sur moi même, essayant de saisir tous les détails de ce qui m'entoure. J'en viens peu à peu à oublier ce qui nous a amené ici, jusqu'à ce que Vaï me prenne par la main et commence à avancer vers le mur de verdure, formant comme un écran. Je le suis, et alors que je crois sentir les feuilles m'effleurer, elles s'effacent pour nous livrer passage vers... Vers quoi ?
Comment décrire ?!

Je ferme à demi les yeux pour m'accoutumer à la pénombre bleutée de l'endroit et cherche sa main. Il n'est plus là. Je ne m'affole pas, sachant que je peux le retrouver dès que l'envie m'en prendra. Enfin j'espère.
Un bassin en marbre blanc surmonté de fines fumerolles de vapeur occupe les deux tiers de la grotte. L'eau d'un beau bleu turquoise foncé sent jusqu'à l'entrée la fleur d'oranger. Un sable fin, doux, tiède et blanc forme un chemin serpentant doucement jusqu'au bassin, donnant envie de s'y plonger. Quelques vaguelettes courent sur sa surface, faisant bouger les plantes aux fleurs multicolores, de la même espèce que celles de dehors. Les mêmes senteurs exotiques, mêlées à la fleur d'oranger et à un parfum boiser, s'échappent des corolles des fleurs mauves, bleu et blanc tombant en grappe.
Les jaunes, rouges et oranger renvoient une odeur de miel, d'herbe coupée et de rosée.
Une musique venant d'un lieu inconnu flotte dans l'air.
Toutes mes pensées s'envolent et mes souvenirs de mon ancien monde remontent.
_____________________________________________________________

L'auteur est une jeune fille de 13 ans.
Pour lui laisser vos commentaires c'est ici:
http://www.lexode.com/membre/liloude1997/#c1696650

Ça promet n'est-ce pas? ;)
Là forcez vs un peu j'ai hâte:
Je concentre mes pensées positives
afin que Doolores gagne le gros lot à la loto
Avatar de l’utilisateur
poussiere d'étoiles
niveau5
niveau5
Messages : 9703
Inscription : mer. sept. 02, 2009 9:23 am
Localisation : Capitale Nationale

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#10 Message par poussiere d'étoiles »

j'ai négligé de te lire mais ajd je n'ai vraiment pas la tête à ca je ne pourrais pas me concentrer mais je viendrai un de ces 4 ca c'est SÛRE :D
rire ca dilate la rate et ca détend tandis qu'être fru ca stress 210 muscles du visage alors on garde le sourire
Avatar de l’utilisateur
Alice
niveau2
niveau2
Messages : 235
Inscription : dim. déc. 05, 2010 4:34 am
Localisation : La tour du pin - France

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#11 Message par Alice »

13 ans tu dis ?!! :E

Et beh.. sacrée plume la choupette j'ai hâte de lire une prochaine nouvelle, voir un prochain roman.. :love
Parce que la vie vaut d'être vécue comme on en a envie..
Avatar de l’utilisateur
Doolores
niveau4
niveau4
Messages : 3516
Inscription : sam. sept. 15, 2007 5:58 pm
Localisation : Province de Québec
Contact :

Re: Souvenirs d'une nuit d'été.

#12 Message par Doolores »

Il a fait une suite:

Souvenirs d'une nuit d'été - Partie 9

" Jöwen !! Attends moi !... Aaah! Attention à l'eau, tu vas être mouillée... "
Un soir d'été, je campais avec ma meilleure amie près d'un lac. Nous avions passé une soirée magique.
"... Je t'aime Jöwen... "
Mon premier baiser.
" Arrête tout de suite.. Jöwen ! Lâche !! Lâche tout !.."
Ma plus grosse bêtise, j'avais cassé la moitié des nouveaux meubles qu'avaient acheté mes parents.
Des bribes de phrases passent dans ma tête, mes lèvres formant un sourire ou une grimace selon mes souvenirs, lorsque tout à coup....
- Vaïlaaaaaaaan !
Une branche s'enroule le long de ma jambe, m'enserrant le mollet et commençant à grimper le long de ma cuisse.
- Vaïlan ! Au secours !
Je sais : Vous allez me dire que ce n'est pas très courageux de ma part, et que je prend le risque que Vaï soit blessé.. Mais bon que voulez vous.
Et puis, je n'ai pas à me justifier ! Vous imaginez ? Être attaquée comme ça, tout d'un coup, par une plante grimpante ?! Vous n'en mèneriez pas large non plus.
- Jöwen ? Que se passe t-il ?
- Là.. Une.. Une plante !
- Une plante ? - Petit rire - Qu'a t-elle de si horrible ?
- Mais viens voir ! Elle s'est enroulée autour de ma jambe, et j'ai l'impression que.. Aaaaaaah !
Vaïlan rentre dans la caverne, et me voyant emporté dans les airs par la plante, commence à rire de bon coeur .
Je proteste :
- Que trouves tu de si drôle à la situation ? Je m'envole à 10 mètres de haut, et tout ce que tu trouves à faire, c'est de rire ?
- Rassures toi, elles ne sont pas méchantes, elles vont juste te faire faire un tour, puis te reposeront par terre. Ne t'inquiètes pas.
Bon d'accord, je me suis peut être un peu emportée. Mais ça arrive à tout le monde !
Grâce à mes soit disant amies les plantes, je découvre les moindres recoins de la caverne.
Des couleurs invraisemblables se succèdent, toutes plus chamarrées les unes que les autres.
Je ne sais pas quel nom leur donner.. Ce n'est ni du bleu, ni du jaune : Elles n'existent tout simplement pas sur mon ancienne Terre.
Apparemment, mon voyage via les plantes va bientôt s'interrompre, car je me vois me rapprocher de Vaïlan et du sol.
Je m'apprête à toucher terre, lorsque je me sens entrainée une nouvelle fois en arrière. Je commence à me résoudre à devoir prendre mon mal en patience, quand Vaïlan plante ses yeux dans les miens, et me dit d'une voie très basse, chargée d'inquiétude :
- Jöwen, je ne sais pas ce qui se passe, mais ce n'est pas normal que les plantes ne te reposent pas à terre. Alors tu vas bien m'écouter, et ne panique pas.
Tu vas essayer de positionner ton corps de façon à amortir un choc éventuel. Si tu vois le sol se rapprocher tout d'un coup, pense à te protéger le visage. Essaye de te détendre au maximum : en plus de pouvoir se déplacer et de soulever les objets, cette plante, Sainte Danne, a le don de ressentir les émotions. Si tu paniques, elle le sentira. Et comme je ne sais pas ce qui se passe et qui la commande en ce moment, je ne veux te faire prendre aucun risque.
Ah ! Vous voyez ! J'avais raison de m'inquiéter ! Comme quoi, mes instincts n'ont pas été altérés par mes diverses transformations physiques et morales. Mes parents me répétaient souvent que j'avais une sorte de 6ème sens.
Je lance une grimace à Vaïlan et m'apprête à lui demander quels sont les autres caractéristiques de cette plante tant aimée, lorsque cette dernière m'entraîne en arrière. La paroi de la grotte se rapproche à toute vitesse. Ce qu'il m'a dit pour le sol vaut t-il aussi pour les murs ?
Bon, eh bien.. Je vois que ma vie au paradis est bientôt finie. Mon roman extraordinaire n'en sera plus un, car il n'aura pas de fin !
Je ferme les yeux en attente du choc, réaction stupide, je le sais bien, puisque ce n'est pas le fait de fermer les yeux qui me sauvera, mais rien ne vient. J'attends. Une, puis deux minutes s'écoulent.
Des notes de musique bizarres résonnent. Pas tellement assorties, formant un ensemble quelque peu original, mais joli et agréable.
J'ai l'impression de flotter dans l'air. Je rouvre les yeux et..
- Aaah !
Pour flotter, oui, je flotte ! Mais où ?! : Dans l'espace ! au milieu des étoiles, des planètes, des soleils..
En résumé : Je me penche un soir au dessus de l'eau. Une musique m'envoute, je me fais emporter, puis m'endors pour me réveiller face à un dieu, ou au moins demi-dieu aux traits parfaits, dans un monde aussi parfait que lui, appelé Irroquen. Ses habitants sont les descendants du peuple Irroqua, et s'appellent donc des Irroqua. Les esprits tel que l'eau, la terre, le feu et le vent sont les fondateurs de ce monde, et peuvent communiquer avec nous. Je suis dans un des endroits de cette terre appelé Nöwen. Mon apparence est celle d'une déesse, mes instincts ont changé, je me déplace et communique en pensée. Je n'ai pas besoin d'air pour survivre, et n'ai aucune limite d'endurance. Mon demi-dieu, Vaïlan, surnommé Vaï, qui est maintenant mon compagnon, m'emmène dans une grotte je ne sais où. Je commence par être enchantée jusqu'à ce qu'une plante douée de plusieurs dons, dont bouger, soulever des choses, ressentir les émotions, et que sais-je encore, me soulève pour me faire faire un petit tour du propriétaire et enfin, me déposer dans une sorte de tunnel en plein milieu de l'espace après m'avoir fait croire que j'allais mourir en m'écrasant sur un mur. Logique.
Dites : Je deviens folle c'est ça ? Ou alors, je sais : je rêve. N'est ce pas ? Je rêve, ça doit être ça. Ce rêve a l'air tout ce qui a de plus réel, mais ce n'est qu'un rêve, et je vais finir par me réveiller dans mon lit. Ca y est : je sens même que je commence à me réveiller : mes yeux distinguent de la lumière qui se rapproche petit à petit. Je suis en train d'ouvrir les yeux. Je commence déjà à rire d'avoir cru à toute cette histoire, mais..
Je tombe. Je flottais, et maintenant, je tombe. Oh, et puis maintenant, je vois un lac, ou la mer peut être, qui se rapproche. En tout cas, ça a l'air d'une grande surface d'eau. Lisse qui plus est.
Après avoir failli m'écraser contre un mur, je vais m'écraser contre les flots. Je fais des rêves bizarres quelque fois. Mais, on ne sait jamais : je me mets tout de même droite, en position de plongeon. Ainsi, si je crève les flots, je n'aurai aucun mal.
Me voilà dans l'eau. J'aperçois une minuscule plage de sable, et commence à nager pour la rejoindre lorsque j'entends la musique du tunnel et vois une forme arriver à toute vitesse pour fendre l'eau de la même manière que moi.
Là forcez vs un peu j'ai hâte:
Je concentre mes pensées positives
afin que Doolores gagne le gros lot à la loto
Répondre