Beyoncé l’a chanté dans un clip récent, « If I Were A Boy ».
Etre un homme ne serait-ce que quelques heures.... hmmmm quelle belle idée !
L’idée de nager dans la testostérone au printemps, quand la nature se réveille, avec une grosse pomme d’Adam qui joue du yoyo, ça me plairait assez ! L’idée de ne pas avoir à m’épiler à la cire encore plus ! Allez, je prends la moustache de sapeur, les rouflaquettes vintage, le gros ceinturon et je vais voir mes potes au bistrot. De quoi on parle, entre hommes ? J’ouvre grand les oreilles, je descends ma voix d’une octave et je reviens vous raconter !
Je me réveillerais en boxer moulant, le t-shirt coton gris pâle collé aux abdos ; j’aurais la tête dans le gaz, me passerais la main sur la joue et, surprise, découvrirais que c’est du papier de verre numéro 600 ! Gratouillis machinal de la cuisse et... deuxième surprise : il y a plein de monde dans la balançoire, chaud devant ! D’ailleurs ça pousse et je dois faire pipi ! Oh, comme c’est pratique de rester debout ! Et pour la dernière gougoutte, on secoue le Jésus sans façon ! Bon, je me lave les mains et hop, re-plongeon au lit pour câliner ma copine (c’est à dire moi, ça me trouble vraiment, cette question !)
Ne plus traîner dans la salle de bains ! On me dit toujours que je la bloque pendant des heures, là ce serait fini : petite douche vite fait, brosse à dent, pas de maquillage – quel pied ! Le côté obscur de la force c’est le rasage : faut pas se couper avec le Gillette qui est drôlement nerveux – et m.... c’est raté ! (Ça y est, je jure déjà comme Cromagnon, c’est bon signe, la greffe a pris !)
Fini : les ragnagnas, les bouffées de chaleur, les migraines pour un rien, les angoisses pour s’habiller, le sac à main où tout disparaît comme dans un trou noir. En revanche, bonjour le regard planté dans celui des autres, le menton droit, les mains dans les poches, la ville où je peux me promener seule désormais, partout, en sifflotant... Puis les écroulements du soir, dans le Chesterfield trois places du salon, en envoyant promener mes chaussures : « ’tain, quelle journée, j’suis mort ! »
Oh oui, dans la peau d’un garçon – et ne plus jamais entendre des trucs du genre : « Tu viens faire les boutiques avec nous ? Tu auras des enfants plus tard ? Tu dépenses combien en parfum ? Tu devrais faire du sport, non ? Tu sais ce que c’est, la féminité ? Touche pas, c’est trop lourd pour toi ! Tu as déjà essayé des talons ? Tu te plains encore ? »
Trop bon, d’être un homme: la taille des valises, le prix des sous-vêtements, la durée des conversations téléphoniques, le temps chez le coiffeur divisé par dix, les couleurs désaccordées... Et puis pouvoir dire tout ce qu’on pense sans pincettes, se baisser tranquillement sans penser que tout le monde mate, s’asseoir les jambes ouvertes sans passer pour une chaudasse...
Oui, franchement, je ne vois que des avantages à être un homme.
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"Si l'on te frappe sur la joue gauche, ignore ce que tu fais de ta main droite..."
"Tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut sortir la poubelle"