Les distorsions cognitives
Publié : mar. juin 22, 2010 9:15 pm
En cherchant autre chose, je suis tombée sur la théorie des distorsions cognitives. Je trouve ce petit texte très intéressant pour nous amener à réfléchir, ne serait-ce que sur nous-même.
Distorsions cognitivesLes distorsions cognitives, ce sont ces erreurs logiques que nous commettons tous parfois dans le traitement que nous faisons de la réalité. Erreurs logiques, parce que basées sur une violation des règles de la rationalité.
...
En tant que telles, les distorsions cognitives ne portent pas à conséquence : l'animal humain étant faillible et limité, rien d'étonnant à ce qu'il interprète la réalité de manière erronée plus souvent qu'à son tour. Ce qui pose problème, en revanche, c'est l'accumulation et l'intrication des distorsions en question : la littérature psychologique a bien montré que la dépression, notamment, repose sur ces biais de la pensée. Pour s'en prémunir, il faut les connaître. Voici donc les principales distorsions cognitives :
- L'attention sélective : vous ne retenez des évènements que ce qui confirme vos croyances. Par exemple, vous vous exprimez en public, votre auditoire a été conquis, mais vous, vous ne gardez en tête que cet homme, au troisième rang, qui a regardé sa montre à plusieurs reprises, ce qui prouve à vos yeux combien vous êtes ennuyeuse.
- Le raisonnement dichotomique : vous pensez littéralement en noir ou blanc. Par exemple, vous préparez un repas de famille, un plat est un peu moins réussi que les autres et vous en concluez que le repas tout entier est gâché.
- La surgénéralisation : à partir d'une occurrence, vous déduisez une conclusion générale. C'est l'exemple de l'échec à un examen qui démontrerait votre incompétence dans la matière concernée.
- L'inférence arbitraire : vous tirez une conclusion sans preuve. Par exemple, vous êtes convaincu qu'une de vos collègues de travail ne vous aime pas parce qu'elle vous parle peu.
- La personnalisation : vous vous attribuez une responsabilité exagérée dans un évènement négatif.
- L'amplification du négatif et la minimisation du positif : lorsque vous échouez, vous en faites un drame et une preuve de votre nullité générale ; lorsque vous réussissez, vous considérez cela comme sans importance, ou relevant de la chance.
- Le raisonnement émotionnel : vous procédez à des déductions non pas à partir des faits, mais à partir de ce que vous ressentez. Par exemple, vous avez l'impression d'être en danger parce que vous
éprouvez de la peur, alors que rien, objectivement, n'indique un quelconque danger.
Voyons maintenant comment redresser votre pensée distordue :
- Testez vos hypothèses. Avant de conclure, confrontez vos interprétations à la réalité en vous posant ce genre de questions : est-ce que j'ai des preuves ? Y a-t-il des faits qui contredisent mon interprétation? Le simple fait de prendre une distance critique par rapport à vos interprétations permet de neutraliser une bonne partie de leur nocivité potentielle.
- Et quand bien même? Même lorsque votre interprétation paraît vraie, apprenez à ne plus faire ce saut logique passablement névrotique de votre comportement à votre personne. Par exemple, en admettant que vous ne soyez, en définitive, pas compétente dans une matière (après plusieurs échecs successifs aux examens), cela ne prouve pas que vous soyez nulle de manière générale. Ou encore, en admettant qu'une personne, effectivement, ne vous apprécie pas, cela ne signifie pas pour autant que, pour la planète entière, vous soyez inintéressante ou détestable. Dans les deux cas, vous ressentirez, de façon appropriée, de la frustration ou de la tristesse, mais vous vous abstiendrez de la
sorte de sombrer dans la colère ou la dépression.