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Critique jonasienne des OGM

Publié : dim. mai 02, 2010 9:29 pm
par Virgxxx
Merde, je n'ai rien compris de ce que j'ai écris:
Agent47 a écrit :Dans le débat opposant les inconditionnels de la technologie des OGM à ceux qui voient d’un œil sceptique ce « progrès » en matière des manipulations génétiques, la théorie du philosophe allemand Hans Jonas s’impose presque de soi.

En effet, cela fait des décennies que Jonas a explicité sa méfiance envers les nouvelles technologies et les dangers qui en découlent. Étant donné que Jonas s’y intéresse tout particulièrement au péril technologique en raison de l’impact global – dont l’humain est le principal artisan - qu’il représente, il y a fort à parier que la technologie des OGM n’aurait pas échappé à sa critique. On peut donc aisément en déduire que si à l’époque Jonas s’est montré réfractaire à un progrès technologique effréné, au nom de son principe de l’impératif catégorique de la survie de l’humanité, il se serait montré résolument contre l’idée de donner libre cours aux OGM sur le marché.

Son impératif, dont la notion de responsabilité prospective en est la pierre angulaire, cadre parfaitement avec le débat sur les OGM car, justement, les débatteurs accordent une place prédominante à la question des effets, qu’ils soient néfastes ou non, ultérieurs qui peuvent occasionner les OGM aux humains. Ainsi, du point de vu de Jonas, qui prône une éthique conservatrice et qui condamne l’éthique du progrès, la restriction des OGM serait de mise. Car de son point de vue, même si nous ne pouvons affirmer avec certitude quel sera l’effet à long terme de OGM sur les êtres humains, il est toujours préférable de prêter foi à des pires scénarios d’anticipation.

Toutefois, considérer ce postulat comme étant du pur pessimiste serait quelque peu erroné car déjà dans les années 80, Jonas soutient qu’en matière du progrès technologique, l’humanité a atteint le point de non retour et que, pour la première fois de son histoire, elle peut sciemment défier les lois de la nature et de l’ordre cosmique. Or il est de notoriété publique que nous disposons bel est bien de ce pouvoir de bouleverser l’écosystème (ne serait-ce que par l’effectif de notre arsenal nucléaire, en constant accroissement) et que notre capacité de nuisance n’as jamais atteint de tels sommets. Donc l’appréhension manifeste de Jonas à l’égard du progrès technologique est fondée et dans cette perspective, l’hypothèse qui veut que les OGM, de par leur perpétuel perfectionnement, puissent un jour se retourner contre nous n’est pas à écarter.

Et c’est dans l’optique de la vigilance de Jonas en ce qui a trait aux répercussions du progrès technologique (OGM en ce qui nous concerne) sur la vie des êtres humains que naît le concept de responsabilité prospective, terme qui renvoi au principe selon lequel nous assumons des responsabilité relatives à nos actes futurs, pourvu qu’il y ait des êtres qui dépendent directement des nos actions et que nous ayons le pouvoir de les secourir. En actualisant ce concept et en le remettant dans le contexte de notre débat, il est question d’assumer la responsabilité advenant que les décideurs politiques et les experts scientifiques, ceux justement de qui nous dépendons et qui disposent d’une marge de manœuvre leur permettant de veiller sur nous ou de nous venir en aide en cas de danger, décident de donner libre cours aux OGM. Ainsi, en jouant la carte de la responsabilité propre à Jonas, nous pouvons affirmer qu’il serait contre l’idée de donner libre cours aux OGM. D’une part parce que cette responsabilité découle de sa méfiance envers le progrès technologique.

En outre, un autre critère entre en ligne de compte : la peur du point de vue ontologique, c’est-à-dire reliée à l’homme. La peur pour l’homme au sens large, le souci en quelque sorte pour son bien-être, d’où le concept de l’impératif catégorique de la survie de l’humanité. Jonas tient beaucoup à la survie des êtres humains, pour la simple et bonne raison les potentiels dangers du progrès technologique incarnent une menace qui peut compromettre leur survie. C’est là justement l’originalité de l’éthique de Jonas : pour la première fois, l’éthique repose sur des considérations purement subjectives, émotionnelles Car seule l’émotion peut engendrer la peur, contrairement à la raison. Et dans notre débat sur les OGM, cette conception de l’éthique est de circonstance car elle nous arrange à bien des égards. Ainsi, ne pouvant formuler objectivement les dangers ultérieurs que recèlent les OGM, nous ne pouvons nous en remettre qu’aux spéculations subjectives, plaçant la peur au centre de notre méfiance des OGM.

En définitive, jumelant la responsabilité (c'est-à-dire la peur qui éveille le souci pour autrui) avec l’appréhension du progrès technologique, nous avons un argument typiquement jonasien contre les OGM
Ça manque de cohérence on dirait.

Quelqu'un a une idée ? :D

Publié : mar. mai 04, 2010 8:02 am
par Zooey
Quelqu'un a une idée ?
j'y connais rien en matière de cohérence^^, mais on dirait que tu portes un jugement sur le sujet, t'es pas très neutre, sinon

je vois rien d'émotionnel dans le fait de se méfier des OGM
l'absence de preuves sur les effets à long terme implique une méfiance légitime, il n'y a rien de subjectif là dedans
C'est la raison même que de ne pas vouloir mettre en danger les générations futures, ça réponds peut être à un caractère atavique de nos êtres, celui de la survivance de l'espèce; mais ce n'est pas déraisonnable pour autant de se méfier de quelque chose, dont on ne connait pas les retombées possibles
C'est plutôt une démarche objective qui pousse à se méfier, vu le manque de faits et de preuves, attestant ou niant les dangers possibles, les retombées futures de l'utilisation d'OGM