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Chant de bataille

Publié : sam. févr. 27, 2010 3:11 am
par Torlo
Les autos font éclabouser la gadoue partout... sur les façades des maisons, sur les terrains, partout ! Un vrai champ de bataille.
Les enfants courent, trébuchent la face dans la gadoue. Leur beaux vêtements sont tout crôtés. Ça fera pas plaisir à maman ça...
Et puis il y a ces foutus avions. Toujours au moins une qui faut qui accroche les fils électriques. Ça fait des dégâts pour des semaines, mais du feu pour les sans-abris... Les pompier savent pas conduire, et même s'ils se rendent, ils ne savent pas visés. On est pas sorti du bois ! Quel bordel !

Moi et mon vélo, on va vite. Si j'aurais des ailes... blablabla (c'est trop cliché). Si j'aurais des ailes je les couperais pis je les mettrais à la poubelle. Juste pour faire mon rebelle.

« J'aime mieux ma scelle.
- Pffff ! Mon oeil ! Elle t'irrite le cul pis tu rentres toute crôté après une journée ! Moi en tout cas je les prendrais volontiers !
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire que je sois crôté ? Et qu'est-ce que ça fait d'être crôté ? T'en a pas marre de tout frotter ? Ton petit cul n'est jamais assez immaculé ? J'aime mieux me faire salir que de salir. »

Je la regarde me dire quelque chose que je n'entends pas. Ça me fait tordre de rire.

« Je vois pas ce qui a de drôle !
- Toi ! Tu est si drôle dans ton jeu de rôle !
- Bon... Qu'est-ce tu vas me sortir encore !
- C'est ça, je vais te sortir un peu. Il y a trop longtemps qu'on est allé au resto. Viens !

On a traversé la rue à toutes jambes pour éviter de se faire écrabouiller. Ça ne lui a pas plue. Des talons ça n'a pas été conçus pour courir. Pire, elle s'est foulée la cheville. Ses drôles de souliers je les ais balancés dans la rue se faire décapiter par une roue infernale. D'un autre côté ça me plaît bien. Je devrai prendre soin d'elle. Malgré elle. Je fais le rigolo, je la porte comme un sac à patate jusqu'au resto de la patate frite. Elle dit ne plus avoir envie de resto. Je lui dis que des frites ça désenfle les blessures et que ça fait gonfler la bédaine.

« T'es drôle, très drôle! » ;)

Que j'étais content de l'entendre dire ça ! Le rire ça fait gonfler la bonne humeur.

Finalement on a trouvé un compromis. On a acheté un gros sac de frites à emporter. On a mangé au moins la moitié du sac sur le chemin du retour. Elle m'en fourrait une poigné dans la bouche puis elle se servait à volonté durant ce temps portée par ma rien d'exceptionnelle carrure.