Forum Québec

Ça faisait un petit bout de temps (2 semaines environ) que j'étais renfermé sur moi-même, je ne parlais à personne en dehors de l'école et j'étais constamment préoccupé à rester lucide le plus possible face à mon existence et au monde.

Un soir, j'ai pris conscience que j'étais un être vivant, c'étais étrange. Je me regardais et j'avais l'impression d'être étranger à moi-même... que mon corps n'était pas vraiment "moi". Je le persevais comme un esclave de ma conscience. Il ne réfute jamais, il accompli tout ce que je lui demande avec zèle pourrait-on dire. De là mon idée que la conscience pourrait bien être en symbiose avec le corps. Le corps laisse à la disposition de la conscience ses sens pour permettre à la conscience d'exister et la conscience en retour maintien le corps en vie (seulement on ne sait pourquoi tout ce qui est vivant cherche tant à vivre) pour également son propre intérêt...
Depuis ce temps, je n'ai jamais revécu l'expérience aussi forte. Ça m'avait foutu les jetons, je ne pouvais plus rester dans ma chambre (résidences), j'avais l'impression que quelqu'un d'autre y était, je suis sorti et suis allé dans la cuisine, il n'y avait personne mais au moins c'était un peu plus vaste et mieux éclairé, j'étais mieux. J'étais supposé prendre ma douche ce soir là... D'la marde ! Je ne m'imaginais pas du tout aller dans une petite pièce close et devoir me fermer les yeux.

E.T.

P.-S. Un ami à moi m'a raconter qu'un jour qu'il avait fumé du cannabis, il se regardait dans le mirroir et ne comprenait plus ce qu'il était, il avait l'impression d'être une machine à transformer de la nourriture en marde... J'ai tellement rit lorsqu'il m'a dit ça ! Ça rejoint un peu ce que j'ai vécu dans le sens d'une prise de conscience de son existence en tant qu'être vivant.
Et vous ?

René Descartes avait dit " je pense donc je suis"

Mais nos pensées sont majoritairement conditionnés par tout ce que l'on a appris. Et nos comportements c'est le résultats de nos émotions qui viennent majoritairement de l'égo, le désir. " Donc je pense, donc je suis", est-ce vraiment de moi dont l'on parle.

Ton expérience ressemble à une crise de schizophrènie, et celle de ton chum à de la dépersonnalisation. Il devait avoir pas mal fumé.

N.B. Mon commentaire s'adresse à Torlo.

lam129 a écrit :Ton expérience ressemble à une crise de schizophrènie, et celle de ton chum à de la dépersonnalisation. Il devait avoir pas mal fumé.

N.B. Mon commentaire s'adresse à Torlo.

Mais une expérience ne veut pas dire un diagnostique. Parce qu'il n'a parlé que d'une expérience.

Bien sûr et je ne suis pas psychiatre donc je suis peut-être dans le champs.

lam129 a écrit :Bien sûr et je ne suis pas psychiatre donc je suis peut-être dans le champs.

J'ai déjà entendu une histoire où le gars avait dit à quelqu'un qui prenait des médicaments d'arrêter cela et de se mettre a prier. Et le gars est mort quelques jours après.

Moi je me suis déjà vu comme une simple machine à transmettre des gênes. La vie sur terre, ce n'est qu'une compétition entre les gênes. Je devrais me mettre à faire des enfants, c'est biologiquement pour cela que j'ai été créé. C'est pour cela que j'ai le droit de vivre. Bien sûr je ne pense pas toujours comme cela. Mais sur du canne-abysse, on pense parfois à des choses bizarres.

Hey les jeunes, allez y mollo avec les substances psychoactives car elles rendent littéralement fou et les séquelles sont iréversibles. Le stock qui circule n'a aucune commune mesure avec le bon vieux pot des années beatles. Nous en avons déjà parlé sur le Forum, vous devriez faire un peu de spéléologie dans nos post. De plus, la réclusion peut avoir des effets pervers sur la perception et aller jusqu'aux hallucinations à cause du manque de stimulation du lobe frontal du cerveau entre autre.

leolo a écrit :

lam129 a écrit :Ton expérience ressemble à une crise de schizophrènie, et celle de ton chum à de la dépersonnalisation. Il devait avoir pas mal fumé.

N.B. Mon commentaire s'adresse à Torlo.

Mais une expérience ne veut pas dire un diagnostique. Parce qu'il n'a parlé que d'une expérience.

Ouais, mais Torlo dans sa grande lucidité me fait penser à un ancien voisin. Il était artiste, très talentueux et très lucide lui aussi. Il était également parfois choqué, comme Torlo, de voir du maquillage sur le visage des femmes.

Bref, il ressemblait beaucoup à ce que Torlo semble être aujourd'hui, hélas il a sombré.

Ouais, mais Torlo dans sa grande lucidité me fait penser à un ancien voisin. Il était artiste, très talentueux et très lucide lui aussi. Il était également parfois choqué, comme Torlo, de voir du maquillage sur le visage des femmes.

Merci Harry Tuttle,
c'est pour moi un très beau message,
et qui n'a rien à voir avec les drogues... Je n'avais même pas pensé que mon sujet tournerais ainsi en l'écrivant, je n'aurais pas dû parler de mon ami...
Et puis les autres me parlent de problèmes mentaux, c'est pas ça, c'est juste une prise de conscience avec lucidité comme tu sembles le comprendre.
J'aurais aimé lire des expériences semblables vécues par d'autres, tout ça me fait retomber comme une pierre à l'essentiel et pour moi il n'y a rien de plus beau. J'me rencontre que j'avais la tête un peu trop dans la brousaille et mes ambitions prennent le bord ! À tribord ! À babord ! Chaque bord ! Tout explose pour mieux être reconstruit et je n'ai plus l'impression de gaspiller ma vie.

Merci encore Harry, et désolé pour ton voisin,

Torlo

Torlo a écrit : Ça rejoint un peu ce que j'ai vécu dans le sens d'une prise de conscience de son existence en tant qu'être vivant.
Et vous ?

Moi c'est un accident (trop l'esprit ailleurs) qui m'a fait prendre conscience sur tellement de choses (et oui 2 mois et demi à méditer à la maison), comme le fait de vivre que pour les copains (qui on se rend compte qu'ils n'en sont pas vraiment, et dont on ne peut faire confiance).

Depuis j'ai reprit des activités plus enrichissantes que celles dont j'avais, j'espère retrouver du boulot afin d'occuper mes journées et m'enrichir l'esprit, déménager de cette ville et même de ce pays où l'entourage m'est trop instable, j'espère avoir une petite famille, me construire une vie stable quoi.

On a tous dans sa vie à n'importe quel âge et pour n'importe quelle raison la conscience qui se remet en question sur tout ce qui a été fait de bien ou de mauvais. Pour moi ça été un choc, d'autres c'est devant une glace, d'autres c'est des amis ou la famille qui remettent en question.

Torlo a écrit :Ça rejoint un peu ce que j'ai vécu dans le sens d'une prise de conscience de son existence en tant qu'être vivant.
Et vous ?

Torlo, j’ai lu ton message et pas la suite des coms, me suis arrêtée à Lam et me suis dit, que je ne lirais pas la suite pour ne pas me laisser <i>influencer</i> dans mes réponses, parce que je n’avais pas du tout eu une lecture de prise de drogue (à toi de me le dire si je me trompe) ou de maladie mentale.
Au départ, quand tu mets le titre déjà arrivé ? et que je lis <i>ça faisait un petit bout de temps (2 semaines environ) que j’étais renfermé sur moi-même, je ne parlais à personne en dehors de l’école et j’étais constamment préoccupé à rester lucide le plus possible face à mon existence et au monde.</i>
J’ai pensé que c’était sur ça que tu avais posé ta question ; et j’allais te répondre, je ne sais pas si j’étais et aussi longue que toi (2 semaines) mais il m’arrivait et m’arrive encore fréquemment de rester <i>silencieuse</i> (sans fâcherie, parce qu’il est vrai que je boude facilement quand je suis vexée… côté enfantin encore… je sais !), d’être dans mon monde imaginaire, d’être loin, très loin… et j’ai énormément de période de mélancolie… et parfois je suis envahies également par l’angoisse… dans ces moments-là (d’angoisse profonde), je m’isole et lis des poèmes de Baudelaire ou regarde un dessin animé (selon que je veuille rester dans mon état pour mieux le comprendre ou que je veuille me distraire pour en sortir et ne pas réfléchir…).
Mais je me suis rendue compte en lisant le reste que tu ne parles pas de ça. Mais j’ai tenu quand même à te faire part de ça pour ne pas que tu puisses regretter cette confidence que tu as faites là, car moi, à ta place, je l’aurais fait (regretté) si on avait suspecté en moi un schizo…
Pour en revenir à ton message, non je ne peux pas dire que ça m’est véritablement arrivé ce que tu as vécu. Par contre, ce dédoublement, ne plus être là mentalement, alors que son corps est là physiquement, ça m’est arrivée une fois j’avais 13 ans, j’étais au collège, un garçon (qui allait sur ses quinze ans) m’avait proposée de sortir avec lui ; j’ai refusé (comme j’ai toujours refusé les propositions ados – me sentais pas mûre et prête pour ce genre de relation… enfin bref), j’ai été sympa, et j’étais déjà timide, donc j’avais juste dit non, j’ai pas envie. Et je me suis faite insultée (comme jamais je ne l’avais été alors) par ce garçon, et la peur, la honte, l’incompréhension, le choc, fait que je ne sais pas pourquoi ni comment, mais j’ai complètement déconnecté… j’étais plus là. J’entendais ses insultes, mais je n’étais plus là, c’était loin, vague... Après un moment, je ne sais pas combien de temps, je suis revenue à moi… Chez moi, j’ai beaucoup pleuré ce jour-là… Mais c’était drôle cette sensation de ne plus être dans son corps… de ne plus avoir conscience de son corps… ça a duré quelques secondes, pas de nombreuses minutes, je ne crois pas… En tout cas, c’était une sensation étrange… flippante aussi quelque part.
Ça n’a certainement rien avoir avec ce que tu as vécu. Mais la prise de conscience que j’étais vivante, je l’ai prise quand j’ai eu cette peur peut-être qu’il en vienne aux mains (je ne sais pas...). Je ne sais pas vraiment comment expliquer ça. Mais la peur m’a fait réaliser que j’étais en vie. Peut-être le battement de cœur accélérer, le tremblement… je ne sais pas. Quoiqu’il en soit, je me rends compte que ça n’a rien avoir avec ce que tu as vécu, mais puisque tu parlais de la prise de conscience que tu étais un être vivant, moi je crois que c’est à ce moment là, que j’ai réalisé que j’étais quelqu’un. Alors que jusque-là, j’étais forcément quelqu’un, mais je vivais sans réaliser vraiment que je vivais enfin… bizarre à expliquer, j’étais là, c’est tout. Sans me poser de question ni rien. C’est après cet épisode par contre que j’ai commencé à avoir mes crises d’angoisse et de mélancolie… Je ne sais pas si ça un lien.
Bien maintenant je vais lire les commentaires des uns et des autres...

Harry Tuttle a écrit :Ouais, mais Torlo dans sa grande lucidité me fait penser à un ancien voisin. Il était artiste, très talentueux et très lucide lui aussi. Il était également parfois choqué, comme Torlo, de voir du maquillage sur le visage des femmes.

Bref, il ressemblait beaucoup à ce que Torlo semble être aujourd'hui, hélas il a sombré.

Tu crois qu'il faut avoir un grain de folie pour éviter de sombrer ?

Moi je le crois... parfois... Dans des périodes de grande lucidité, je crois que c'est là qu'on prend conscience à quel point la vie, cette vie, est décevante...

Lorsque je lis ton dernier message Fleurdelys, à la manière dont tu en parles, je puis pratiquement être certain qu'il ne s'agit pas de la même expérience puisque tu dis:

drôle cette sensation de ne plus être dans son corps… de ne plus avoir conscience de son corps…

Moi au contraire, j'en prenais conscience... Je me sentais oui, déconnecté de mon corps, mais jamais j'en avais pris une si grande conscience.
Mais il semble qu'on en ait tiré les mêmes conséquences: plus loin tu dis:

moi je crois que c’est à ce moment là, que j’ai réalisé que j’étais quelqu’un

Torlo

Pour Torlo:
Voici ce que je pense, tu étais avec toi-même tu avais tout le temps de réfléchir sur toi et sur tout le reste ...donc tu as fait une prise de conscience de toi-même(tu as vieilli d'un coup).
Comme le jeune ado se croyant encore enfant et grande surprise il doit répondre à la porte parce que ses parents sont sortis. Par le fait même il s'aperçoit qu'il doit s'occuper de la visite au lieu de repartir jouer...et d'un coup il constate qu'il n'est plus un enfant.
(prise de conscience) c'est tout un choc mais ça fait partie de la vie. Toi tu es passé du côté adulte tout simplement...



La conscience s’accompagne de souvenirs, de sentiments, de sensations et de savoir que nous rapportons à une réalité intérieure que nous nommons moi. C'est la conscience de soi.
La conscience de soi est changeante.

("je pense donc je suis") Il implique et nécessite, pour être exprimé, la conscience de soi. La conclusion d'être.
"Je pense donc je suis" ..."Je sais que je ressens donc j'existe".