séphie a écrit : ... as-tu essayé de comprendre Maurice Carême avant de le renvoyer à son "day job"?
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Oui, séphie.
J'ai lu une fois, et je me suis dit que c'était insipide, mais je n'ai rien écrit. Quelques jours plus tard, quand j'ai vu que Parolier donnait son opinion, j'ai relu et j'ai trouvé encore une fois que c'était insipide.
C'est comme la musique classique, la musique pop, la musique rock, le rap et même le heavy metal, des fois je trouve que c'est bon, qu'il y a une substance intéressante, mais des fois je trouve que c'est vide, flasque, insipide.
C'est une des chose que je reproche à la poésie parfois, souvent même, c'est de parler toujours des fleurs et des papillons. Et même qu'on pourrait parler des fleurs et des papillons, mais en donnant au poème une profondeur. Les poètes, comment dire, amateurs, ceux qui font bien de garder leur
day job, essaient toujours de parler du bon et du gentil, mais l'art ce n'est pas ça.
En guise d'exemple voici quelques poèmes de Jacques Prévert, qui, bien qu'ils parlent de choses simples, ne tombent pas dans la simple description rimées, ils vont dans la profondeur souvent un peu douloureuse de l'être.
Le jardin
Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassée
Un matin dans la lumière de l'hiver
Au parc Montsouris à Paris
A Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.
Chanson
Quel jour sommes-nous
Nous sommes tous les jours
Mon amie
Nous sommes toute la vie
Mon amour
Nous nous aimons et nous vivons
Nous vivons et nous nous aimons
Et nous ne savons pas ce que c'est que la vie
Et nous ne savons pas ce que c'est que le jour
Et nous ne savons pas ce que c'est que l'amour.
Immense et Rouge
Immense et rouge
Au-dessus du Grand Palais
Le soleil d'hiver apparaît
Et disparaît
Comme lui mon coeur va disparaître
Et tout mon sang va s'en aller
S'en aller à ta recherche
Mon amour
Ma beauté
Et te trouver
Là où tu es.
J'ai eu une émotion claire de quasi tristesse en lisant pour la première fois, il y a dix minutes, Chanson de Prévert. Peut-on vraiment être profondément ému en lisant le poème de Maurice Carême? Je ne crois pas. C'est joli, c'est
cute, comme on dirait au Québec, mais rien de plus.
Quand Parolier a eu de bonnes phrases, je lui ai dit. Mais je suis critique, c'est mon droit. J'aime la poésie et la respecte, la vraie. Celle qui fait un peu mal.