*Votre plus grand héros Québécois c'est qui?*
Publié : jeu. avr. 30, 2009 2:01 am
Moi je viens de découvrir Léo Major
Léo Major, le petit gars de Montréal qui est devenu un franc tireur, un éclaireur et -une légende- avec le régiment de la Chaudière. Né à New Bedford, Massachusetts le 23 Janvier 1921, il est décédé hier le 12 Octobre 2008, entouré de ceux qui l'aiment à 14h51 au centre de Soin Palliatifs de l'hopital Charles-Lemoyne de Longueuil, Québec.
Le début de la légende
Pourquoi une légende ? Avec 4 autres soldats du Régiments de La Chaudière il capture la plage de Juno en Normandie (alors que les troupes anglo-canadiennes étaient en train de se faire massacrer par les soldats allemands). Léo Major a perdu un œil peu de temps après le débarquement et a refusé une évacuation médicale. La première journée du jour J il fit la capture d'une unité blindée allemande (un Hanomag Sd.Kfz 251). Il a capturé 93 soldats allemands lors de la bataille de l'Escaut mais a refusé d'être décoré. Le Général Montgomery devait lui remettre cette décoration, mais Léo Major, qui le jugeait militairement incompétent, la refusa. Il captura à lui seul plus de 150 soldats ennemis lors de la libération de la ville de Zwolle au Pays-Bas (voir ci-dessous).
La première DCM
Son histoire continue en 1945 alors qu'il assistait l'aumônier du régiment à récupérer les corps de soldats tués lors d'une bataille de chars d'assaut, son véhicule (un Bren Carrier) passa sur une mine antichar. L'aumônier et le conducteur furent tués alors que Léo Major fut grièvement blessé. Il fut placé derrière un camion, reçut plusieurs doses de morphine et fut conduit dans un hôpital militaire située à environ 100 km à l'intérieur des lignes alliés. Il s'échappa de l'hôpital lorsqu'il apprit qu'il serait rapatrié en Angleterre. Il s'échappa de l'hôpital et fut reçu par une famille hollandaise (les Slepenbeck). Il habita quelques jours avec eux avant de partir rejoindre son bataillon.
Quelques semaines plus tard, son régiment était à proximité de la ville de Zwolle en Hollande. Cette ville était sous la domination d'une forte résistance allemande. Afin de connaître la force de l'ennemi le commandant du régiment demanda deux volontaires (on doit savoir que durant les semaines de mars et avril, 50 soldats canadiens perdaient la vie chaque jour). Léo Major et son meilleur ami, Willie Arseneault, furent immédiatement volontaires. Le commandant leur expliqua le caractère périlleux de la mission qu'ils acceptèrent tout de même. Il partirent à la tombée de la nuit. Ils arrivèrent à la ferme Van Gerner où ils eurent des difficultés à communiquer avec le fermier et sa fille. Le fermier tentait de leur dire qu'ils y avait beaucoup d'Allemands dans la forêt près de la ferme et la fille de M. Van Gerner leur disait qu'il y avait deux Allemands dans le cellier. Mais Léo Major et Willie ne pouvaient comprendre car ils ne parlaient pas le hollandais. Ils quittèrent la ferme vers 23 heures. Peu de temps après, Willie Arseneault perdait la vie en traversant une voie de chemin de fer. Les Allemands avaient installé un nid de mitrailleuses en direction du chemin de fer et aussitôt qu'ils entendaient du bruit, ils ouvraient le feu. Willie Arseneault fut atteint de plusieurs balles et mourut dans les bras de son ami Léo Major. Furieux Léo Major décida d'attaquer ceux qui venaient de tuer son ami. Il tua deux soldats allemands et mit en fuite le reste du peloton. Il prit la décision de continuer la mission seul. Il entra dans la ville de Zwolle la nuit et il se mit à attaquer les patrouilles allemandes et à courir dans les rues de la ville en lançant des grenades dans les maisons vides afin de faire croire à l'invasion de la ville par les troupes canadiennes. Quatre fois dans la nuit, il dut forcer quelques portes de maison pour pouvoir se reposer et faire le point. Une dizaine de fois il surprit et captura des groupes de soldats allemands (il les capturait et les dirigeait hors de la ville près des positions du régiment et les remettait aux soldats canadiens français et retournait vers la ville pour continuer sa mission). Il arriva au quartier général des SS, tua 4 soldats et mit les autres en fuite. Il mit le feu au QG de la Gestapo. Au petit matin il se rendit compte que les troupes allemandes avaient fui la ville (ceux qui n'avaient pas été capturés par Léo). Il se mit à cogner à plusieurs portes mais les gens étaient trop effrayés pour sortir. Finalement il rencontra des membres de la résistance. Il leur demanda s’ils parlaient le français ou l'anglais. Ils lui présentèrent une enseignante d'anglais. Léo lui demanda d'annoncer à la radio que la ville était libérée des Allemands. À ce moment les gens commencèrent à sortir. Il repartit récupérer le corps de Willie Arseneault et le remit au fermier (celui-ci subit un choc en voyant le corps de Willie avec qui il avait parlé quelques heures plus tôt) qui le garda 3 jours avant que le régiment de la Chaudière le récupère pour l'enterrer. Pour cette action, Léo Major reçut sa première décoration DCM et Willy reçu le Lion de Bronze à titre posthume en 1970 par la reine Juliana.
La seconde DCM
Voici l'histoire de sa deuxième DCM : lors de la guerre de Corée, l'armée canadienne demanda à Léo Major s'il serait volontaire pour aller en Corée et qu'il serait le millième soldat à s'enrôler pour cette guerre (l'armée canadienne espérait ainsi inciter d'autres Canadiens à s'enrôler car un héros de la Seconde Guerre mondiale donnait l'exemple) un médecin présent indiqua qu'il ne pouvais permettre à Léo de partir pour la Corée étant donné qu'il avait été blessé lors de la 2e Guerre mondiale. Les officiers présents lui dirent de se taire et de sortir. En Corée, les Américains avaient perdu une colline importante (la 355) lors d'une attaque. La 5ieme division Américaine forte d'environ 10,000 hommes, s'étaient repliés en laissant une très importante quantité de matériel derrière eux. Ils tentèrent sans succès de récupérer la colline et finirent par demander l'aide de l'armée canadienne. Le colonel demanda à Léo Major s'il pouvait faire quelque chose. Léo Major demanda qu'on lui laisse carte blanche, qu'on lui laisse choisir ses hommes et que chaque homme après cette mission recevrait une bouteille de rhum et une permission. Le colonel accepta et Léo Major partit à la tombée de la nuit avec un peloton qu'il avait lui-même entraîné. Au matin, la colline était aux mains de Léo Major et son équipe. Les Chinois lancèrent 2 de leurs divisions (la 190e et la 191e) environ 14,000 hommes, en contre-attaque sans succès. Léo Major faisant preuve de courage et de détermination donna l'exemple et permit à son peloton de résister et de repousser une attaque chinoise venant des 4 directions pendant 3 jours avant d'être remplacés par d'autres troupes canadiennes. Un soldat avait été blessé et Léo Major le descendit de la colline sur ses épaules (on ne doit pas oublier qu'il avait eu le dos brisé en Hollande). Pour cette action Léo Major reçu sa deuxième DCM. Il est l'un des 3 soldats du Commonwealth britannique à avoir reçu 2 DCM et le seul soldat à en avoir reçu 2 dans 2 guerres différentes. Il est aussi le seul soldat connu pour avoir libéré une ville à lui seul. Il fut reçu le 14 avril 1970 par la reine Juliana de Hollande, et devint citoyen honorable le 14 avril 2005 à l'âge de 84 ans.
Photo de Leo Major
Le lieutenant-Colonel Henri JL Schevers de l'armée Hollandaise lors des funérailles de Léo Major le 18 Oct 2008.
Léo Major, le petit gars de Montréal qui est devenu un franc tireur, un éclaireur et -une légende- avec le régiment de la Chaudière. Né à New Bedford, Massachusetts le 23 Janvier 1921, il est décédé hier le 12 Octobre 2008, entouré de ceux qui l'aiment à 14h51 au centre de Soin Palliatifs de l'hopital Charles-Lemoyne de Longueuil, Québec.
Le début de la légende
Pourquoi une légende ? Avec 4 autres soldats du Régiments de La Chaudière il capture la plage de Juno en Normandie (alors que les troupes anglo-canadiennes étaient en train de se faire massacrer par les soldats allemands). Léo Major a perdu un œil peu de temps après le débarquement et a refusé une évacuation médicale. La première journée du jour J il fit la capture d'une unité blindée allemande (un Hanomag Sd.Kfz 251). Il a capturé 93 soldats allemands lors de la bataille de l'Escaut mais a refusé d'être décoré. Le Général Montgomery devait lui remettre cette décoration, mais Léo Major, qui le jugeait militairement incompétent, la refusa. Il captura à lui seul plus de 150 soldats ennemis lors de la libération de la ville de Zwolle au Pays-Bas (voir ci-dessous).
La première DCM
Son histoire continue en 1945 alors qu'il assistait l'aumônier du régiment à récupérer les corps de soldats tués lors d'une bataille de chars d'assaut, son véhicule (un Bren Carrier) passa sur une mine antichar. L'aumônier et le conducteur furent tués alors que Léo Major fut grièvement blessé. Il fut placé derrière un camion, reçut plusieurs doses de morphine et fut conduit dans un hôpital militaire située à environ 100 km à l'intérieur des lignes alliés. Il s'échappa de l'hôpital lorsqu'il apprit qu'il serait rapatrié en Angleterre. Il s'échappa de l'hôpital et fut reçu par une famille hollandaise (les Slepenbeck). Il habita quelques jours avec eux avant de partir rejoindre son bataillon.
Quelques semaines plus tard, son régiment était à proximité de la ville de Zwolle en Hollande. Cette ville était sous la domination d'une forte résistance allemande. Afin de connaître la force de l'ennemi le commandant du régiment demanda deux volontaires (on doit savoir que durant les semaines de mars et avril, 50 soldats canadiens perdaient la vie chaque jour). Léo Major et son meilleur ami, Willie Arseneault, furent immédiatement volontaires. Le commandant leur expliqua le caractère périlleux de la mission qu'ils acceptèrent tout de même. Il partirent à la tombée de la nuit. Ils arrivèrent à la ferme Van Gerner où ils eurent des difficultés à communiquer avec le fermier et sa fille. Le fermier tentait de leur dire qu'ils y avait beaucoup d'Allemands dans la forêt près de la ferme et la fille de M. Van Gerner leur disait qu'il y avait deux Allemands dans le cellier. Mais Léo Major et Willie ne pouvaient comprendre car ils ne parlaient pas le hollandais. Ils quittèrent la ferme vers 23 heures. Peu de temps après, Willie Arseneault perdait la vie en traversant une voie de chemin de fer. Les Allemands avaient installé un nid de mitrailleuses en direction du chemin de fer et aussitôt qu'ils entendaient du bruit, ils ouvraient le feu. Willie Arseneault fut atteint de plusieurs balles et mourut dans les bras de son ami Léo Major. Furieux Léo Major décida d'attaquer ceux qui venaient de tuer son ami. Il tua deux soldats allemands et mit en fuite le reste du peloton. Il prit la décision de continuer la mission seul. Il entra dans la ville de Zwolle la nuit et il se mit à attaquer les patrouilles allemandes et à courir dans les rues de la ville en lançant des grenades dans les maisons vides afin de faire croire à l'invasion de la ville par les troupes canadiennes. Quatre fois dans la nuit, il dut forcer quelques portes de maison pour pouvoir se reposer et faire le point. Une dizaine de fois il surprit et captura des groupes de soldats allemands (il les capturait et les dirigeait hors de la ville près des positions du régiment et les remettait aux soldats canadiens français et retournait vers la ville pour continuer sa mission). Il arriva au quartier général des SS, tua 4 soldats et mit les autres en fuite. Il mit le feu au QG de la Gestapo. Au petit matin il se rendit compte que les troupes allemandes avaient fui la ville (ceux qui n'avaient pas été capturés par Léo). Il se mit à cogner à plusieurs portes mais les gens étaient trop effrayés pour sortir. Finalement il rencontra des membres de la résistance. Il leur demanda s’ils parlaient le français ou l'anglais. Ils lui présentèrent une enseignante d'anglais. Léo lui demanda d'annoncer à la radio que la ville était libérée des Allemands. À ce moment les gens commencèrent à sortir. Il repartit récupérer le corps de Willie Arseneault et le remit au fermier (celui-ci subit un choc en voyant le corps de Willie avec qui il avait parlé quelques heures plus tôt) qui le garda 3 jours avant que le régiment de la Chaudière le récupère pour l'enterrer. Pour cette action, Léo Major reçut sa première décoration DCM et Willy reçu le Lion de Bronze à titre posthume en 1970 par la reine Juliana.
La seconde DCM
Voici l'histoire de sa deuxième DCM : lors de la guerre de Corée, l'armée canadienne demanda à Léo Major s'il serait volontaire pour aller en Corée et qu'il serait le millième soldat à s'enrôler pour cette guerre (l'armée canadienne espérait ainsi inciter d'autres Canadiens à s'enrôler car un héros de la Seconde Guerre mondiale donnait l'exemple) un médecin présent indiqua qu'il ne pouvais permettre à Léo de partir pour la Corée étant donné qu'il avait été blessé lors de la 2e Guerre mondiale. Les officiers présents lui dirent de se taire et de sortir. En Corée, les Américains avaient perdu une colline importante (la 355) lors d'une attaque. La 5ieme division Américaine forte d'environ 10,000 hommes, s'étaient repliés en laissant une très importante quantité de matériel derrière eux. Ils tentèrent sans succès de récupérer la colline et finirent par demander l'aide de l'armée canadienne. Le colonel demanda à Léo Major s'il pouvait faire quelque chose. Léo Major demanda qu'on lui laisse carte blanche, qu'on lui laisse choisir ses hommes et que chaque homme après cette mission recevrait une bouteille de rhum et une permission. Le colonel accepta et Léo Major partit à la tombée de la nuit avec un peloton qu'il avait lui-même entraîné. Au matin, la colline était aux mains de Léo Major et son équipe. Les Chinois lancèrent 2 de leurs divisions (la 190e et la 191e) environ 14,000 hommes, en contre-attaque sans succès. Léo Major faisant preuve de courage et de détermination donna l'exemple et permit à son peloton de résister et de repousser une attaque chinoise venant des 4 directions pendant 3 jours avant d'être remplacés par d'autres troupes canadiennes. Un soldat avait été blessé et Léo Major le descendit de la colline sur ses épaules (on ne doit pas oublier qu'il avait eu le dos brisé en Hollande). Pour cette action Léo Major reçu sa deuxième DCM. Il est l'un des 3 soldats du Commonwealth britannique à avoir reçu 2 DCM et le seul soldat à en avoir reçu 2 dans 2 guerres différentes. Il est aussi le seul soldat connu pour avoir libéré une ville à lui seul. Il fut reçu le 14 avril 1970 par la reine Juliana de Hollande, et devint citoyen honorable le 14 avril 2005 à l'âge de 84 ans.
Photo de Leo Major
Le lieutenant-Colonel Henri JL Schevers de l'armée Hollandaise lors des funérailles de Léo Major le 18 Oct 2008.