caliméro a écrit :Mais le quotient intellectuel d'un club sandwich...
Parle-moé zen pas, une de mes ex m'a assez fait chier avec ça... Pour elle c'était pas compliqué: t'as du cash, t'es brillant, t'es tout nu, t'es un trou d'cul. Pire encore: une fille se met avec un mec riche, elle est wise, elle tombe en amour avec un tout nu, c'est la dernière des connes. Le but ? Avoir un char, une cabane et une piscine. Pour montrer à poupa qu'elle aussi, elle peut "réussir"... tu vois le genre... Le reste, ça n'a pas d'importance. Tant qu'à sucer, autant que ça rapporte, non ?
Elle s'était mise avec moi quand ça roulait, et avait pris la clef des champs quand les temps sont devenus plus moroses. Remarque, ce fut une bonne chose dans le fond, ça m'avait permis de savoir à qui j'avais affaire. Et elle avait même eu le culot de me refaire du gringue une fois que mes finances s'étaient remises à grimper, mais mon cul !
Encore mieux croiser au large...
Mais pour en revenir à l'argent et l'intelligence, il y a peut-être une corrélation, mais ça n'a rien à voir avec la bosse des maths, ni même avec l'éducation que tu peux recevoir à l'école, ni avec ton talent d'inventeur. Il y a d'autres facteurs. Comme descendre d'un papa qui est déjà riche, ce qui aide beaucoup, ou avoir un talent pour fourrer le monde.
J'ai eu un boss comme ça. Un crosseur. Lui, il avait compris un truc dans la vie: faut pas savoir faire les choses, faut juste pouvoir se les payer. Exemple: tu veux avoir un contrat ? Pas de problème, tu offres, tu prends le cash, pis tu fais faire le travail en embauchant, par exemple, de pauvres immigrés qui sont prêts à accepter n'importe quelles conditions pour pouvoir s'intégrer, ou des jeunes qui sortent de l'école et qui trouvent pas de job nulle part, ou des chômeurs pour lesquels le gouvernement va te rembourser 60% du salaire, etc., tous les p'tits trucs du métier quoi.
Pis tu fais toffer ta compagnie le plus longtemps possible, jusqu'à ce que le citron soit complètement pressé, pis quand finalement ta compagnie n'a même plus le liquide nécessaire pour la paye des employés, tu crisses tout le monde dehors, tu vends tes actifs pis tu repars autre chose. Pis t'as ton nom dans la revue Affaires avec le titre d'entrepreneur de l'année, un mec capable de renaître de ses cendres et tout le baratin. C'est facile. Faut pas être nécessairement brillant, faut juste avoir du guts.
Mais lui sa combine au début avait été très simple. Il s'était mis avec une blondasse qui était cadre chez Bell, et qui avait du cash et une cabane. Lui il avait pas une cenne. Il a retapé la cabane, et l'a revendue à profit. Et il a recommencé le même manège cinq fois d'affilée. Faut dire que c'était en plein boom immobilier, mais n'empêche qu'il s'en était mis plein les poches juste à faire ça. Tu vas me dire que c'est de l'ouvrage retaper une cabane. C'est vrai. Mais il faisait faire la grosse job de bras par des travailleurs au noir à 50$ la journée, pis un bon coup de peinture et hop, on vend...
T'aurais dû voir le mec. Il était tellement pauvre en français qu'il était à peine capable d'écrire son nom, et j'exagère pas. Côté culture générale, c'était encore pire. Il avait un langage strictement orienté business, le reste pour lui, ça n'avait aucune hostie d'importance. T'as besoin de quelque chose que tu connais pas ? Tu le fais faire par un pauvre gus qui sait tout faire mais qui n'a pas une cenne. Comme ça tu vas avoir ce que tu veux, tout en lui en donnant assez pour qu'il puisse se payer sa bibine. Tout le monde est heureux, et l'économie tourne. Pis quand le pauvre gugusse finit par se viander contre un arbre un soir qu'il est trop saoûl, c'est même pas toé qui paye, c'est la société et d'autres gugusses qui vont ramasser le cadavre. C'est tu pas cute ça ?