Le Canadien Français au combat
Publié : lun. déc. 10, 2012 2:21 am
Les Canadiens français au combat
Quelle fut la participation des Canadiens français sur les champs de bataille pendant la guerre 1939-1945 ? Rien qu’en 1942, il y en avait 55 000 dans l’armée et dans la marine de guerre.
Dans la Royal Navy, le métier de marin s’apprenait en même temps que l’anglais : en deux mois. Au bout de ce terme, ou bien le Canadien français parlait comme feu Nelson, ou bien il était déclaré inapte pour le service. Ce qui fut le cas de beaucoup. Parler français à bord, sur certains vaisseaux, était presque considéré comme une « felony ». À toutes les tentatives de créer des unités françaises, on répondait royalement que cela nuirait à l’unité de la Royal Navy.
L’aviation, bien que dernière née du genre guerrier, était presque tout aussi conservatrice que sa con la consœur flottante ; la Royal Canadian Air Force jugeait de la capacité intellectuelle de ses pilotes en fonction de leur connaissance de la langue de Shakespeare. Il paraît (phrase d’époque!) que cela était sécuritaire. Expression que l’on entendra 40 ans plus tard! Il faudra tout le poids de certains ministres, dont Chubby Power, pour obtenir, vers la fin de la guerre, la formation d’une escadrille francophone, Alouettes. Mais dans les bombardiers, pas dans les chasseurs, arme noble!
Restait l’armée de terre qui, héritière de la Milice, avait en legs, quelques régiments et bataillons canadiens-français, ainsi, par tradition, on y avait l’esprit large.
En fait, on ne peut parler de la discrimination envers les Canadiens français (certes, il y en eut de la part de certains officiers ou même des unités). La vérité est beaucoup plus simple : dans tous les pays du monde, les forces armées sont d’abord une administration qui a horreur qu’on brusque ses habitudes. Or, dans l’administration fédérale, tout se passait en anglais.
À la demande du gouvernement fédéral, dès le début de la guerre, une commission militaire fut chargée de traduire les manuels d’instruction. Le service de traduction, dirigé par le colonel Chaballe, avait traduit 359 manuels de l’anglais au français en mars 1944, mais la plupart n’étaient pas encore imprimés à la fin de la guerre. Le Dictionnaire militaire ne fut publié qu’en novembre 1945 !
Au total, il y eut trois commandants de brigade francophones (aucun de division), sept majors-généraux sur soixante-dix-sept, dans l’armée de terre. Il y eut 2 majors-généraux sur quarante dans l’aviation. Enfin, un seul dans la marine canadiennes (le contre-général G. Brodeur).
(D’après Le Mémorial du Québec, tome VI, 1939-1952, les Éditions du Mémorial Inc. 666 ouest, rue Sherbrooke (1608), Montréal H3A 1E7, 1979.)
Source: GrandQuébec.com
Quelle fut la participation des Canadiens français sur les champs de bataille pendant la guerre 1939-1945 ? Rien qu’en 1942, il y en avait 55 000 dans l’armée et dans la marine de guerre.
Dans la Royal Navy, le métier de marin s’apprenait en même temps que l’anglais : en deux mois. Au bout de ce terme, ou bien le Canadien français parlait comme feu Nelson, ou bien il était déclaré inapte pour le service. Ce qui fut le cas de beaucoup. Parler français à bord, sur certains vaisseaux, était presque considéré comme une « felony ». À toutes les tentatives de créer des unités françaises, on répondait royalement que cela nuirait à l’unité de la Royal Navy.
L’aviation, bien que dernière née du genre guerrier, était presque tout aussi conservatrice que sa con la consœur flottante ; la Royal Canadian Air Force jugeait de la capacité intellectuelle de ses pilotes en fonction de leur connaissance de la langue de Shakespeare. Il paraît (phrase d’époque!) que cela était sécuritaire. Expression que l’on entendra 40 ans plus tard! Il faudra tout le poids de certains ministres, dont Chubby Power, pour obtenir, vers la fin de la guerre, la formation d’une escadrille francophone, Alouettes. Mais dans les bombardiers, pas dans les chasseurs, arme noble!
Restait l’armée de terre qui, héritière de la Milice, avait en legs, quelques régiments et bataillons canadiens-français, ainsi, par tradition, on y avait l’esprit large.
En fait, on ne peut parler de la discrimination envers les Canadiens français (certes, il y en eut de la part de certains officiers ou même des unités). La vérité est beaucoup plus simple : dans tous les pays du monde, les forces armées sont d’abord une administration qui a horreur qu’on brusque ses habitudes. Or, dans l’administration fédérale, tout se passait en anglais.
À la demande du gouvernement fédéral, dès le début de la guerre, une commission militaire fut chargée de traduire les manuels d’instruction. Le service de traduction, dirigé par le colonel Chaballe, avait traduit 359 manuels de l’anglais au français en mars 1944, mais la plupart n’étaient pas encore imprimés à la fin de la guerre. Le Dictionnaire militaire ne fut publié qu’en novembre 1945 !
Au total, il y eut trois commandants de brigade francophones (aucun de division), sept majors-généraux sur soixante-dix-sept, dans l’armée de terre. Il y eut 2 majors-généraux sur quarante dans l’aviation. Enfin, un seul dans la marine canadiennes (le contre-général G. Brodeur).
(D’après Le Mémorial du Québec, tome VI, 1939-1952, les Éditions du Mémorial Inc. 666 ouest, rue Sherbrooke (1608), Montréal H3A 1E7, 1979.)
Source: GrandQuébec.com