L'abus de pouvoir
Publié : mar. mars 06, 2012 5:43 pm
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Pouvons-nous faire confiance ? La réponse dépend de notre conception de la nature humaine. L'homme est-il ainsi fait qu'il puisse ne pas abuser du pouvoir qu'on lui confie ?
Une légende ancienne raconte les circonstances extraordinaires qui mirent un honnête berger en présence d'un anneau qui, prodige étonnant, avait la faculté de rendre invisible...
La fin de l'histoire est tragique : notre berger, conscient de sa puissance nouvelle, s'introduit auprès de la reine, trame l'assassinat du roi et s'empare du pouvoir... Que s'est-il passé, qui a changé un loyal serviteur en tyran ? On a peine à croire qu'il s'agit bien du même homme.
Pourtant l'anneau n'a fait que révéler des désirs qui couvaient. Il a suffi de l'assurance de pouvoir agir impunément pour qu'aussitôt surgisse l'ambition de s'élever au-dessus de tous. Cet appétit sommeillait, comme tenu en respect par le regard d'autrui ; mais que la crainte du châtiment et du blâme disparaisse, et les désirs tyranniques, qui sont le fond de notre nature, se déclarent.
Voilà ce qui risque d'arriver lorsque personne ne peut, ou ne veux nous dénoncer. Et ils sont nombreux, que leur poste et leur fonction rendent invisibles. Gygès, ce berger devenu tyran, est l'image de l'homme qui se sent à l'abri de tout contrôle — et l'image de tout pouvoir ou administration qui peut agir en comptant sur l'indifférence des citoyens.
Est juste l'homme qui, même seul, n'agirait pas autrement qu'en public. Âme de diamant.
Platon.
Pouvons-nous faire confiance ? La réponse dépend de notre conception de la nature humaine. L'homme est-il ainsi fait qu'il puisse ne pas abuser du pouvoir qu'on lui confie ?
Une légende ancienne raconte les circonstances extraordinaires qui mirent un honnête berger en présence d'un anneau qui, prodige étonnant, avait la faculté de rendre invisible...
La fin de l'histoire est tragique : notre berger, conscient de sa puissance nouvelle, s'introduit auprès de la reine, trame l'assassinat du roi et s'empare du pouvoir... Que s'est-il passé, qui a changé un loyal serviteur en tyran ? On a peine à croire qu'il s'agit bien du même homme.
Pourtant l'anneau n'a fait que révéler des désirs qui couvaient. Il a suffi de l'assurance de pouvoir agir impunément pour qu'aussitôt surgisse l'ambition de s'élever au-dessus de tous. Cet appétit sommeillait, comme tenu en respect par le regard d'autrui ; mais que la crainte du châtiment et du blâme disparaisse, et les désirs tyranniques, qui sont le fond de notre nature, se déclarent.
Voilà ce qui risque d'arriver lorsque personne ne peut, ou ne veux nous dénoncer. Et ils sont nombreux, que leur poste et leur fonction rendent invisibles. Gygès, ce berger devenu tyran, est l'image de l'homme qui se sent à l'abri de tout contrôle — et l'image de tout pouvoir ou administration qui peut agir en comptant sur l'indifférence des citoyens.
Est juste l'homme qui, même seul, n'agirait pas autrement qu'en public. Âme de diamant.
Platon.