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EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 4:57 am
par saintluc
Passages d'un premier jet, donc brouillon.......


Chapitre 2






Nouvel embarquement à Rotterdam, direction les Bahamas (Long Island) chercher du sel pour le Mexique près de Vera Cruz à coatzacoalcos. La ville est entourée par le rio Coatzacoacos et par le rio Tonala. Anciennes terres des Olmèques (2000 av JC à 500 av. JC) ensuite des Mayas. Nous avons accosté près de la ville; les quais ne peuvent recevoir que deux ou trois navires, nous devons décharger le sel et charger du souffre pour le Brésil. La zone où nous sommes est contrôlée par les militaires. derrière le quai se trouve de grands espaces marécageux.
Le premier soir nous décidons d'aller manger au restaurant et dépenser une partie de nos pesos. La citée n'est pas très grande, quelques restaurants bordent la rivière, d 'autres, la plage. Je me régale d'une énorme omelette bien relevée avec piments, poivrons, tomates etc. Après ce bon repas, les bars, la bière; cette dernière est dégustée avec un zeste de citron autour du col du verre et ce zeste est couvert de sel (ce n'est pas mauvais du tout) ça étanche bien la soif. Je suis en baskets blanches et un petit cireur de chaussures veut me les cirer en noir? Il me casse les pieds! Au bout de dix minutes je lui donne une pièce pour avoir la paix! Nous traînons dans les rues; les bordures de trottoirs sont à une hauteur incroyables, en plus les trottoirs sont défoncés et des bouches d'égouts sont grandes ouvertes. Nous cherchons les prostituées... Rien dans la ville? Je demande à un chauffeur de taxi s'il y a des filles dans le coin? Il ne fait que me répéter -« zona? Zona? Zona? » Au bout d'un moment je comprend enfin qu'il me dit que les filles sont hors de la ville, dans la zone A . Nous sommes trois et montons dans un taxi qui à du connaître Pancho Villa? Pas de poignées de portes, mais des ficelles pour les attacher, aucune suspension! Des sièges à peine fixés. Sur le tableau de bord trônent pêle-mêle des photos de filles de magazines en petites tenues ou sans tenues du tout, des photos de la Madone et des photos de famille. En route pour la Zone A ...
Après dix minutes de chaussée asphaltée, nous roulons sur des chemins de terre, nous sommes dans un nuage de poussière rougeâtre ou jaunâtre suivant les endroits, nos têtes cognent sur le toit à chaque ornière ; la voiture ressemble à un navire en pleine tempête! Le temps nous parait long, nous ne sentons plus nos reins! Enfin le taxi s’arrête, nous ne voyons pas où nous sommes tellement les vitres sont couvertes de poussière, mème le pare-brise est dans un état lamentable! Une fois dehors, le choc! Imaginez une ville de westerns, comme dans les films? Une grande rue avec des maisons en torchis et d’énormes poutres qui dépassent de partout. La rue n'est pas macadamisée, il y a de grosses ornières et de profonds nids de poule dont une partie est recouverte d’eau saumâtre. Une rue que de saloons , vraiment comme dans les films... Nous rentrons dans un des établissement, et là, comme une volée de sansonnets, des filles se précipitent sur nous!
"Américanos?"
"Non français"
"ah frances, no gringos?"
Il y des filles de tous les ages, de douze ou treize ans à plus de cinquante ans, ça sent la sueur partout, des odeurs de cigarettes froides et d'alcool et par dessus tout une odeur nauséabonde de chiotes. Je pense que les autres bouges sont dans le même style ? Nous prenons un alcool local (le moins cher) . Une grande brune arrive avec des petit verres, une espèce de cruche et un petit chinois; elle verse l'alcool sur le chinois pour filtrer le liquide et qu'elle n'est pas notre stupéfaction de constater que ce sont des asticots qui commencent à bien remplir le chinois... Beuk! Allez, on ne vas pas faire la fine gueule? "Cul sec les mecs?"
L'alcool est très fort, agréable au goût. Maintenant les filles demandent à boire , il y en a une vingtaine et nous ne sommes que trois? D'abord savoir le prix du verre? L'équivalent de trois centimes d'euro ?Allez, tournée générale! Les verres arrivent, les asticots aussi...
Il faut que je fasse un choix ? Laquelle me plait le plus? L'une d'entre elles à l'air timide? De plus elle est belle... Un mètre soixante dix environ, une cinquantaine de kilos, une peau assez foncée, un visage qui me fait penser à une métis? Entre seize et dix huit ans? Des cheveux d'un noir de jais, très brillants descendant en longues ondulations jusqu'au début des cuisses. La taille parait fine sous l'ample robe typiquement mexicaine, cette robe a des petits volants de couleurs très vives des genoux aux mollets. Les mollets sont bien galbés, enfin, une vraie miss. Je lui fais signe de venir près de moi...
Tout d'abord j'essaie de comprendre pourquoi les fille reçoivent des petits morceaux de plastiques de différentes couleurs à chaque fois qu'une tournée est déposée sur notre table? Elle tente de m'expliquer que les cartons suivant leurs couleurs valent une certaine somme d'argent, un carton bleu équivaut à un quart de centime d'euro, un vert à un demi centime, etc. Je constate qu'à part nos tournées, elles n'avaient aucun carton? A la fin de la nuit, elles donnent les cartons au tenancier du saloon et se font rétribuer. La petite n'a jamais parlé à un étranger, elle est assez intimidée, amusant pour une fille publique? L'espagnol est une langue assez facile à comprendre, et que diable, nous sommes marins! J'apprend que ses parents travaillent dans les champs pour un riche propriétaire terrien, ils touchent un salaire de misère, de plus elle a huit frères et sœurs. Elle travaille dans cet endroit depuis cinq mois. L’alcool aidant, je la prend par l’épaule et ma main descend sur ses omoplates, navigue sur son dos et arrive sur sa cuisse. La chair est ferme, ma main remonte pour constater que Maria n'a pas de culotte!
Mes amis sont bien en avance par rapport à moi, les mains ont soulevées les robes et traînent dans la moiteur des entre-cuisses , les bouches embrassent des seins sortis des décolletés . Aucune n'a de soutient-gorge...
Je décide de rattraper les copains... Ma main part vers le mollet et doucement remonte vers le genou, et la cuisse; sa peau est extrêmement douce, soyeuse, veloutée... Elle arrive à l’antre des désirs, à ma stupéfaction je ne sent aucune toison, et elle glisse sur son mont de vénus. Maria se trémousse, je remarque qu’elle ne se comporte pas du tout comme une prostituée, elle me sourit, douce et timide, l’entrecuisses devient humide; sous mes doigts le petit bouton de rose est découvert et commence à le caresser... Maria geint, elle est très chaude la petite!Elle se trémousse maintenant... J’ai envie de faire l’amour et lui demande son tarif? Un euro cinquante ou trois euro pour la nuit. Allez pour la nuit!
Nous traversons la rue et arrivons à l’entrée d’une bicoque, nous descendons un escalier branlant donnant dans un étroit couloir aux murs chaulés; Il y a des portes environ tout les deux mètres de chaque cotés du couloir. Nous avançons sur une dizaine de mètres dans une obscurité presque totale, une petite lampe vacillante est posée sur un montant de bois au fond du couloir , nous arrêtons devant une porte en bois bleu clair, elle ouvre...
Je suis interdit par ce que je découvre! Une cellule de deux mètre cinquante de long sur un mètre cinquante de large, un matelas crasseux à même le sol, un seau contenant de l’eau, un réveil, deux ou trois robes suspendues à quelques clous, un sol en terre battue, des murs rongés d'humidité; sur le sol une boite de capotes à moitié vide et dans un carton des mouchoirs en papier usagers et des capotes elles aussi usagées. Une odeur insoutenable de graisse rance mélangée à d'autres odeurs aussi mauvaises, j'en ai un haut le cœur!
Non je ne puis faire l’amour dans ses conditions et j’en fais part à Maria. Elle ne comprend pas? Elle a peur de se faire tabasser par le tôlier ou son mac si elle ne ramène pas d’argent? Je lui donne quelques billets pour qu’elle n’ai pas d’ennuis, elle me souri et refuse , puis accepte enfin... A mon grand étonnement elle prend le bas de sa robe ,la remonte jusqu’au niveau de sa tête et la retire d’un geste souple et rapide; la timide ampoule d’une quarantaine de watts me laisse deviner un corps magnifique, superbe... Elle me fait signe de venir près d’elle et me demande de la caresser pour son plaisir me disant que je suis très doux et gentil avec elle... Mes mains rentrent en contact avec la douceur de sa peau, ses seins sont petits et très fermes, le ventre plat ,sa taille dessinée parfaitement. Mes mains s’arrêtent sur des fesses magnifiquement galbées et fermes; debout contre le mur elle se colle à moi, elle me demande à nouveau de lui donner un peu de plaisir. Je me met à genoux et commence à lui caresser le pubis, mes doigts cherchent son bouton de rose... Sa peau est couleur cannelle, j'écarte doucement ses lèvres et découvre un merveilleux îlot rose, son petit bouton de rose est là sous mes yeux , il attend que mes doigts lui donne du plaisir... Au bout d'un petit moment Maria prend son plaisir, son corps secoué de petites convulsions... Elle se relève et laisse retomber sa robe, son regard me remercie, elle vient se blottir dans mes bras, sur ses joues quelques larmes... Je désire partir car je ne puis rien faire pour elle, un sentiment d'impuissance m'habite, je ne sais que faire pour elle? Elle aura un peu d'argent pour sa famille car je lui ai payé le prix d'une nuit alors que je ne suis resté qu'une demie heure avec elle. Nous remontons et traversons la rue pour rejoindre le saloon... Elle me tient le bras et le serre fortement, je pense qu'elle n'a pas envie que je la laisse seule dans le bouge?Je ne vais pas m'éterniser ici car les copains sont sans doute partis pour passer la nuit avec leurs compagnes? Je commande un taxi et rentre tranquillement à bord en songeant à la petite Maria...




Si cela vous plait, je suis d'accord pour vous remettre une petite rallonge, mais ce sera la dernière.

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 4:59 am
par Jazz
:thumb

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 6:30 am
par saintluc
Le lendemain soir de nouveau le restaurant et mon omelette ... Après le repas nous décidons de trouver une boite de nuit... Nous errons dans la ville comme des âmes en peine, nous parcourons la digue promenade et remontons en centre ville, déjà plus d’une heure que nous marchons quand une musique lointaine arrive à nos oreilles, nous apercevons un grand hangar décoré de guirlandes de fleurs blanches , la porte est ouverte et nous apercevons du monde en train de faire la fête et danser. Une boite? Allons voir de plus près? Trois hommes se tiennent près de l’entrée, je leur demande si nous pouvons entrer? L ’un d’entre eux me fait signe que non! Ils n’ont pas l’air sympas? Un des autres, vient vers nous en titubant et nous dit:
« Gringos? »
« Non, frances. »
« Gringos mericone (pd)! »
« Non, frances! »
Je fais signe aux copains de partir quand un grand gaillard d'une quarantaine d'années sort et vient vers nous... Il parle aux trois autres loustics qui rentrent dans le hangar en grommelant. Le type s'approche de nous et dans un français à peu près compréhensible nous dit qu'il nous a entendu .
"Ce n'est pas une boite de nuit, c'est un repas de mariage. Je suis le père de la mariée, vous avez l'air sympathique je vous invite à venir prendre un verre et manger un morceau si vous le désirez? Vous savez nous n'aimons pas les gringos d'américains mais nous aimons bien les français."
Nous acceptons et nous voila dans une immense salle où les convives boivent et dansent sur des airs du pays. Le père de la mariée parle aux personnes les plus proches et leur dit que trois français lui ont fait l'honneur de venir au mariage de sa fille. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre et nous voilà entouré d'une vingtaine de personnes nous souriant et nous dévisageant. Le père de la mariée nous dit que les mexicains en règle générale, apprécient les français, et qu'eux, mexicains nous ont donné une bonne pâtée à l'époque de Napoléon III à Cameron. Le marié vient me voir et me demande de danser avec la mariée, bien sur je m'exécute; La mariée est quelconque mais sa robe est magnifique, dentelles un peu partout, le bas est couvert de six rangées de volants ,eux aussi en dentelle.
Mes amis et moi dansons une bonne partie de la soirée et faisons connaissance avec des jeunes de notre age, filles et garçons. Pierre et moi faisons particulièrement connaissance avec deux sœurs assez mignonnes, des flirts s’engagent et en partant nous nous donnons rendez-vous pour dans deux jours au restaurant où nous allons manger tous les soir, mais ce jour là ce sera quatorze heure pour aller boire le café chez leurs parents.
Il faut vous dire que nous sommes restés trois semaines à Coatzacoalcos à cause de problèmes de chargement... Le tapis de chargement étant vétuste, il tomba souvent en panne, de plus plusieurs fois le technicien mexicain chargé du chargement s’endormait et le souffre débordant du tapis recouvrait entièrement sa cahute. Il fallut à chaque fois plusieurs heures pour le dégager à la pelle.
Le service est terminé et nous voici avec Pierre prêt à nous rendre au rendez-vous. Les jeunes filles sont à l’heure et nous emmènent chez elles. Quel n’est pas notre surprise de trouver une dizaine de personnes autour de la table de la salle à manger, l’on nous présente les parrains, les cousins, cousines, les marraines, enfin une bonne partie de la famille... Nous sommes restés deux heures à boire notre tasse de café à entendre les uns et les autres nous demander (j’insiste sur le mot demander) si nous voulions épouser leurs deux filles, qu’ici la vie n’est pas facile et qu’elles seraient heureuses en France; qu’elles nous feraient de beaux enfants et que la famille serait heureuse de venir nous voir en France, bien sur à nos frais! Personne ne nous connaissait et , en sorte, ils nous vendaient leurs filles?
Nous sommes rentrés à bord épuisés et très mal à l’aise, car en plus nous n’avions même pas fait l’amour avec leurs filles! Nous nous sommes dit de ne plus jamais traîner dans le quartier où habitent leurs parents.
Le dimanche suivant, je faisait la sieste quand un matelot vint me prévenir que des civils étaient en bas de la coupée et me demandaient? Quoi! Je regarde par le sabord et qui vois-je? Les copines avec quatre cousins! J’ai fais répondre que j’étais en ville à me promener et que je ne rentrerai que très tard ce soir. Ouf , j’ai eu chaud...

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Au milieu de notre séjour il s’est passé de drôles de choses?Nous savions que les militaires interdisaient aux prostituées de venir à bord, mais des membres de l’équipages passèrent outre! Ils revinrent de la zone A avec des prostituées dans le coffre des taxis et d’autres filles essayèrent de pénétrer par les marécages. Les premières furent arrêtées sur le champ, elles furent frappées et traînées par terre, les matelots ne purent que regarder... Pour les autres ce fut une autre histoire? J’étais sur le pont à observer les aller et venues quand je vis quatre filles et quatre matelot en train de courir à travers le marécage en direction du navire, à vingt ou trente mètres derrière eux, un groupe de militaires mitraillettes et fusils à la main les poursuivaient. Ils tirèrent des coups de sommation tout en se rapprochant du groupe. Ils les rejoignirent très vite, laissèrent partir les gars et commencèrent à donner des coups de crosses aux filles sur leurs corps et même aux visages. Ils les traînèrent dans la boue, les pauvres étaient crottées et saignaient d’un peu partout, les coups pleuvaient, l’une d’entre elles fut traînée par les cheveux sur une vingtaine de mètres.
Nous avons appris par la suite que toutes avaient échoué au poste et avaient été violé par la dizaine de militaires!
Je revins à Coatzacoalcos un mois plus tard et repris l'habitude d'aller manger dans mon petit restaurant; toujours des oeufs... Je su cette soirée là que je mangeais depuis le début des oeufs de tortues, berk! Terminé, plus jamais!
Un soir me pris l'envie de revoir la petite Maria, je pris la direction de la Zone A vers le bouge où je l'avais rencontré. Elle me vis descendre du taxi avant que je ne la vois et vint dans ma direction... Un large sourire au bord des lèvres, apparemment contente de me revoir. Elle était vêtue d'une ample robe mexicaine rouge à volants noirs; elle me pris la main pour m'emmener vers le bouge. Nous avons un peu bu et discuté de tout et de rien , de la pluie et du beau temps. Elle était toujours aussi belle, je devinais son corps sous ses vêtements... J’avais envie de lui faire l’amour, mais pas dans une de ces horrible cellule. Elle m’observait essayant de deviner mes pensées, baissait les yeux quand je la regardais, puis me regardait à nouveau, plongeant son regard profondément dans le miens, et cela me gênait. Elle prit ma main droite et la posa sur sa cuisse en me demandant si j’avais envie de faire l’amour avec elle, bien sur que j’avais envie de lui faire l’amour...
Je ne sais ce qui me pris? Je me suis levé, direction le tenancier du bar pour lui dire que je voulais emmener Maria en ville, à l’hôtel, et non pas dans une des cellules! L’homme avait une face patibulaire, assez fort, une grosse moustache noire pleine de débris de pain, de galette, je ne sais... Il était en sueur et sa chemisette était trempée, il puait le rance et l’alcool. Pas de problème, mais le prix serait un peu plus cher... Ok, je paie le prix convenu pour la nuit et je suis pressé de quitter cet endroit infâme où les odeurs d’urine se mélange aux odeurs d’alcool et de sueur. La petite Maria se demande ce qui se passe? Le taulier lui explique brièvement qu’elle a l’autorisation d’aller en ville et d’y passer la nuit avec moi. Elle revint vers moi, un large sourire illuminant son visage, me fit asseoir, se mit sur mes genoux et m’embrassa d’un baiser qui serait ici impossible de décrire tant il était intense, passionné... Son haleine, sa langue avaient un petit goût d’épices et d’alcool; cette langue m’étouffait tant elle essayait d’aller au plus profond de ma gorge, elle bataillait dans ma bouche pour dominer ma langue, incroyable cette vivacité, cette force, cette violence et cette douceur en même temps... Je pense qu’elle était heureuse de sortir de se bouge pour quelques heures avec quelqu’un dont elle avait envie ou peut-être dont elle était un peu amoureuse? J’étais très étonné car je savais qu’une prostituée n’embrassait jamais un client, mais Maria n’était qu’une débutante et je su par la suite que je n’étais que son quatrième client depuis ses débuts il y a quelques mois. Les locaux viennent surtout pour boire et caresser les filles, ils n’ont pas les moyens de se les payer .
Dans le taxi qui nous conduisait en ville, Maria vint se blottir contre mon épaule, une main cramponnée à la mienne, elle ne bougea pas de cette position jusqu’à l’hôtel... L’hôtel est un peu vieillot mais propre. Tout d’abord j’ai refusé la première chambre car elle ne comportait pas de douche ni de baignoire, l’on m’en proposa une autre cette fois pourvue d’une grande salle de bain.
J’étais au milieu de la chambre ne sachant quoi faire, un peu statufié, embarrassé... Maria, ouvrait le lit, touchait les draps, allumait et éteignait les lampes, allait à la salle de bain, tirait la chasse d’eau, ouvrait le robinet de la baignoire, régulièrement ses yeux se dirigeaient vers moi, ils pétillaient... Au bout d’un moment elle s’approcha de moi et me demanda la permission de prendre une douche? Pourquoi lui interdirai-je de prendre une douche? Bien sur que tu peux prendre une douche Maria. Qu’elle question! Elle me prit par la main et me conduisit à la salle de bain, me fit asseoir sur une chaise et commença à se dévêtir... Pas grand chose à ôter, à part la robe. Elle avait un corps splendide, elle me tournait le dos et j’étais en admiration devant la chute de ses reins, elle avait de petites fesses bien rondes, des jambes longues et fines, musclées; je ne voyait pas son dos car ses cheveux noirs le recouvrait entièrement, ils se séparaient en deux au niveau des reins me laissant voir ce que je viens de vous décrire. Sans se retourner elle avança sous la douche , tourna le robinet; l’eau jaillie sur ses cheveux et coula rapidement sur son corps... Je n’en pouvais plus! Je me déshabillais, me mis en dehors de la douche, pris le savon publicitaire, et commençais à lui passer sur le corps. Ensuite mes mains commencèrent à la caresser doucement, sa peau était d’une douceur incroyable, elle se laissa faire sans jamais se retourner; ce ne fut qu’au bout d’une bonne dizaine de minutes qu’elle se retourna, et je fus bouleversé de constater qu’elle pleurait... Je ne savais que faire, que dire? Je la regardais c’est tout. Je ne voyais plus son corps, mes yeux étaient rivés à son visage, à ses larmes qui coulaient abondamment et se mêlaient ensuite à l’eau. Désespoir? Bonheur? Les deux à la fois? Je déteste voir une femme pleurer car je ne sais que faire?
Je me demande aussi ce que j’ai pu faire ou dire?
Je l'ai pris dans mes bras et nous nous sommes embrassés longuement...
Nous avons ensuite fait l'amour jusqu'au petit matin.
J'ai revu Maria chaque jour jusqu'à mon départ,
une semaine plus tard. Nous avons levé l'ancre sans qu'elle sache que nous partions... Adieu petite Maria...

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 12:52 pm
par saintluc
Pas de commentaires, c'est si mauvais que ça? :D

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 1:31 pm
par Myna
Il y a une suite ? J'ai bien aimé moi :D

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 2:31 pm
par orchidee
...moi aussi j'ai bien aime et j'en veux encore :thumb
tu dois avoir pleins de choses a dire sur les lieux, les gens, les evenements

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 3:21 pm
par InspecteurSpecteur
Whow! :thumb

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 3:28 pm
par saintluc
Merci à toutes trois :))
Oui, j'ai déja un gros bouquin sur toutes mes aventures d'aventuriers et de marins.
je mettrai encore un petit morceau, vous lirez le reste le jour où je ne serai plus ;) :))
Je ne vais pas vous mettre mes 450 ou 500 pages :D

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 3:46 pm
par administration
C'est excellent!

Pour être franc,çà me choque un peu,mais c'est une réalité pour lequel je dois m'adapter.

J'aime le ton,la narration.Mais il y a des détails que j'aimerais mieux ne pas lire! :ahah

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 3:48 pm
par saintluc
InspecteurSpecteur a écrit :Whow! :thumb
Merci Specteur :))

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 3:59 pm
par saintluc
calimero a écrit :C'est excellent!

Pour être franc,çà me choque un peu,mais c'est une réalité pour lequel je dois m'adapter.

J'aime le ton,la narration.Mais il y a des détails que j'aimerais mieux ne pas lire! :ahah

Merci Cali. Encore beaucoup de rectifications à faire. Tu sais il faut expliquer tout ce qui est dans la tête sans oublier les détails.
Le sexe fait parti de la vie; si demain je te met une suite violente ça changera, pas de sexe ;) :)) La vie de marin sans sexe n'est pas une vie de marin... La vie de marin sans bagarres et coups de feu n'est pas une vie de marin.... Ma vie a été bien remplie et il y a encore de la place pour continuer à la remplir. Très dur de rester cloîtrer dans une maison sans pouvoir bouger (enfin, pour l'instant) alors que tu as passé ta vie aux quatre coins du monde.

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : dim. déc. 18, 2011 5:19 pm
par administration
saintluc a écrit :
calimero a écrit :C'est excellent!

Pour être franc,çà me choque un peu,mais c'est une réalité pour lequel je dois m'adapter.

J'aime le ton,la narration.Mais il y a des détails que j'aimerais mieux ne pas lire! :ahah

Merci Cali. Encore beaucoup de rectifications à faire. Tu sais il faut expliquer tout ce qui est dans la tête sans oublier les détails.
Le sexe fait parti de la vie; si demain je te met une suite violente ça changera, pas de sexe ;) :)) La vie de marin sans sexe n'est pas une vie de marin... La vie de marin sans bagarres et coups de feu n'est pas une vie de marin.... Ma vie a été bien remplie et il y a encore de la place pour continuer à la remplir. Très dur de rester cloîtrer dans une maison sans pouvoir bouger (enfin, pour l'instant) alors que tu as passé ta vie aux quatre coins du monde.

Je sais StLuc

Mais je pense à la fille,probablement morte aujourd'hui...

Je n'y peux rien...

Mais l'oeuvre mérite d'être lue car c'est beau malgré la noirceur du propos!

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : lun. déc. 19, 2011 2:55 am
par saintluc
Le Ghana, pour moi, l’un des pays le moins sur de l’Afrique! Même dans la journée nous avions des risques de nous faire agresser dans les rues de Tema, port près d’Accra. Pour la nuit, pas de sortie, il faudrait être une vingtaine de personnes pour tenter d’aller boire un pot sans se faire agresser par des bandes au coupe-coupe facile. Pas de ghanéens parlant l’Anglais… Chacune des personnes avec qui l’on désire discuter parle une langue ou un dialecte différend de l’autre…L’habillement est diversifié: à l’européenne (très rare) puis l’on voit toutes sortes d’accoutrements . Chaque groupe, chaque ethnie sa tenue. Je suis incapable de les différenciés entre Akan, Fanti, Achanti, Nzima, Akanta, Ga, Massi, Ewés, et bien d’autres… Chacun, ses couleurs, son type etc. Je vous dirai entre nous que ça ne m’intéresse pas beaucoup de savoir qui est qui?
J’ai fait aussi la Mauritanie, Nouadhibou, chercher du minerai. Autour du port de petites falaises arasées par les vents… Une fois là haut, du sable et des débris rocheux (reg) façonnés par Eole parfois comme de magnifiques dentelles. La température dans la journée approche les quarante degrés, par contre la nuit il fait très froid… La population est très sympathique, souriante; la plupart sont des Maures. Les Maures ne sont pas ce que l’on croit? Ce sont les romains qui désignaient dans l’Antiquité les berbères peuplant l’Afrique du Nord, la partie occidentale. Le territoire devint après la conquête romaine la Maurétanie. A partir du septième siècle, les berbères participèrent en nombre à la conquête de l’Espagne sous la conduite de chefs arabes. Les occidentaux appelèrent dès lors « Maures » tous les conquérants musulmans demeurés en Espagne jusqu’à leur expulsion en 1610. Après un peu d’histoire, je continu à vous expliquer le coin dans lequel je vais me balader… Je dois aller avec un ami un peu plus loin vers le Nord afin de ramasser des fossiles, il y en a tellement dans cette région. Surtout des coquillages. La région plus au Nord n’est pas très sure avec les rebelles du Front « Polisario » qui veulent leur indépendance. Quand
je suis allé en Mauritanie, en 1974, beaucoup de nomades avaient envahis
Nouadhibou, cela à cause d’une forte sécheresse en 1973; encore en 1974, l’on ressentait des tensions communautaires. Il paraît qu’il y a du poisson dans le coin? Je vais essayer de pêcher à la mitraillette avec sur la ligne une bonne dizaine d’hameçons. Au bout du quai, un lancer, et , miracle; une pêche extraordinaire en deux ou trois minutes! Tous les hameçons sont occupés par de la truite saumonée. Au bout d’une demi-heure, j’ai de quoi donner du poisson à l’équipage pour quatre ou cinq repas. Il y a aussi du bar (de très gros) il me faut aller chercher une simple ligne costaude, et les prendre un par un, j’en ai une bonne quinzaine en trois quart d‘heure environ Dès le premier soir nous décidons de sortir nous changer les idées… Boite de nuit sur la plage? Pourquoi pas?
Quatre-vingt-quinze pour cent de français, l’alcool coule à flot… Tous les Européens de Nouadhibou se sont donnés rendez-vous ici! Je discute avec pleins de gens, tous plus sympas les uns que les autres… Cocktails sur la terrasse; face à la mer; il fait un peu froid, mais cela fait du bien, car, à l’intérieur la chaleur est terrible…
Vers minuit, deux personnes nous proposent , à un copain et moi-même, d’aller faire un tour en ville en 4 L ? Nouadhibou by night, pourquoi pas? Nous voilà partis…Il y a encore des autochtones qui traînent dehors. Les rues se confondent avec les bas-cotés, tout est couleur sable … Quelques réverbères palots nous permettent de distinguer des ombres furtives se confondant avec le ton sable… Tout est de la même couleur, donnant une atmosphère surréaliste à tout ce que découvrent nos regards… Un film dont on aura omis les couleurs, noir compris, ne gardant que des tons ocres… Deux personnes nous accompagnent. L’une d’entre elles nous explique que nous allons vers l’abattoir des dromadaires… Pourquoi l’abattoir? Je vais incessamment sous peu le savoir… L’un des gars dit à l’autre:
- « Beaucoup de monde a parié? »
- « Oui, pas mal, une vingtaine je crois? »
De quoi parlent-ils? Nous arrivons dans le coin des abattoirs, quelques personnes encore marchant le long des bas-cotés, le chauffeur se met très à droite et dit :
- « C’est bon, j’y vais? »
- « Ouais, commences! »
La 4 L roulant à environ trente kilomètres heure, frôle les bas-cotés, mais sur la gauche! Prenant au piège de ses phares les quelques personnes qui errent encore tels des fantômes… Le chauffeur avec une habilité remarquable roule légèrement sur le sable et se dirige tout droit sur un autochtone, le touchant de l’aile avant gauche, et l’envoyant valser un peu plus loin! Le chauffeur dit à l’autre:
- « Et de un! »
Le petit manège dura dix minutes, un quart d’heure peut-être? Ils en avaient renversé six au total! J’étais atterré, consterné, abruti… Pourquoi? J’étais tétanisé parce que je venais de vivre; je ne pouvais parler… Je ne comprenais pas; j’étais sous un choc






émotionnel assez fort… Enfin au bout d’une quinzaine de minutes les sons ont commencé à sortir de ma bouche, j’arrivais à remettre mes idées en place et réfléchir…
- « Pourquoi, les gars, vous avez fait ça? »
- « C’est simple, dans le bar, des personnes parient une certaine somme d’argent, mon collègue prend les mises… Il sait qui a parié et combien il a été joué par personne. Il connaît les côtes… Moi, je ne suis au courant de rien, je renverse, c’est tout! Demain je toucherai ma commission sur les sommes engagées…
Je suis écœuré! C’est vraiment dégueulasse et je le dis, haut et fort aux deux loustics, qui rient et me prennent pour un con! La colonisation? Quelle belle merde! On s’étonne que de tant à autre des européens se fassent massacrer? Moi, depuis pas mal de temps, ça ne m’étonne plus! Nous sommes vraiment des pourritures! Je ne mets pas tout le monde dans le même sac, mais enfin , nous sommes les colonisateurs, les gens civilisés venant prôner les bonnes manières, les bons usages de la société, la bonne religion à respecter etc. Je ne comprends plus… Nous sommes bien pires qu’eux! Je n’ai pas de terme assez fort pour exprimer mes pensées! J’suis écœuré! Nous sommes une bande de demeurés! Nous pétons au-dessus de nos culs et pacifions les pauvres petits africains… Nous les écrasons par notre intelligence, notre savoir! Est-ce qu’ils pensent? On ne sait pas? Première chose à faire: Dieu, le nôtre, l’unique! Vous vous demandez pourquoi je suis devenu dans le fond de moi-même un tant soi peu anarchiste? Après ce que l’on voit, c’est normal! Bonjour missié, je suis bon crétin, pardon bon chrétien… J’vais à confesse chaque jour, car j’en commets des péchés, mais chaque jour ils me sont pardonnés… Pratique, hein? Tu peux faire tout ce que tu veux, t’as l’absolution avec « deux Nôtre-Père » et un « je vous salut Marie » Super religion… Plus l’on est « cul-béni », plus on peut faire de conneries! Je trucide mon voisin par jalousie, j’vais à confesse et dis que je l’ai tué parce qu’il n’était pas catholique, et basta, au Paradis! Elle est belle la religion? Je dirai même, elles sont belles les religions? Car en fin de compte, elles se ressemblent toutes ! Rien de vrai, tout faux, comme les gens! Même curé, tu peux tout faire, violer les gosses ou être pédé, dans ces cas là tu t’appelles curé Tréci, ou curé Largi ; celui qui en prend plein les fesses sera, lui, cul béni! Mais je commence à partir dans mes délires et ce n’est pas bon pour mon équilibre… J’crois que j’ai la tête qui déconne un peu? Normal, mes pensées débordent de mon cerveau, je les vois tomber sur mes épaules et s’écraser ensuite sur mon bureau pour former sur le papier des mots, des phrases…
Bon, j’en étais à Nouadhibou je crois?Dès le lendemain, comme prévu, nous partons après le service de midi, Pierre et moi. Un français nous prend en 4 L et nous dépose le long de la côte pour que nous puissions ramasser des fossiles… Pierre et moi-même sommes en short et T shirt , il fait très chaud, plus de 40°. Nous sommes à une centaine de mètres de la mer et entendons parfaitement le bruit des vagues venir mourir à la limite du flux. Une brise marine assez chaude balaye la côte, faisant virevolter, par endroits, le sable. Le décor est lunaire, tout est ocre, les roches brodées comme de la dentelle de Calais. En se rapprochant du bord de la petite falaise (qui descend en pente douce) le contraste est saisissant l’ocre des roches du désert
ressortant sur le Bleu d’une mer d’émeraude, avec ses reflets vert bouteille et bleu marine sont féeriques, magnifiques, splendides pour les regards! Nous ramassons des coquillages fossilisés en veux tu en voilà; nos grands sacs plastique se remplissent très vite… Nous discutons de choses et d’autres quand des claquements se font entendre, troublant la tranquillité du silence. De suite, je dis à Pierre:
- « J’ai l’impression que se sont des rafales de mitraillettes? »
- « Ben oui, et c’est pas loin, c’est même tout près… »
Après quelques minutes de silence, de nouveau une rafale retentie! Etrange, j’entends siffler à mes oreilles? Merde! C’est sur nous que l’on tire!
-« Pierre? Courons le plus loin possible en zigzaguant »
Nous voilà partis dans une course effrénée, Pierre à une vingtaine de mètres de moi… Si quelqu’un nous voyait, il se poserait des questions? Deux personnes courant dans le désert en évitant des obstacles imaginaires, les gens se diraient: « Ils manquent d’eau, ils voient des mirages? » Je ne sais pas du tout combien de temps nous avons couru en tous sens? Vingt minutes? Peut-être une demi-heure? Bref, nous sommes perdus… Le soleil est en train de descendre sur ma droite, donc la mer est à droite, à l’Ouest? Marchons dans cette direction, nous allons sûrement tomber dessus? Ensuite
nous longerons le rivage en allant vers le Sud pour retrouver une piste ou une route…
Le soleil est prêt à se coucher, il flamboie , il commence à disparaître derrière des rochers un peu plus hauts que les autres… Nous sommes vraiment perdus…Cela fait longtemps que nous errons pour trouver la mer, il fait presque nuit et nous commençons à grelotter car la température à beaucoup chuter depuis la disparition de l’astre du jour. Il doit faire dans les douze à quinze degrés et ça doit continuer à descendre… Il me semble que j’entends du bruit? Oui, il y a des gens qui parlent? J’suis pas sourd ni fou?
- « Pierre, t’entends comme moi? »
- « Oui, il y a du monde je pense dans cette direction, ce doit être derrière la petite butte là bas… Il faut faire attention que de nouveau l’on ne nous tire pas dessus? »
Nous avançons prudemment vers le sommet de la butte, et, doucement levons la tête pour regarder quelles sont les personnes qui sont là. Plusieurs tentes sont installées, dont une plus grande que les autres; sur le coté du campement, dromadaires et chèvres. Pas mal de personnes sont réunies sous la tente principale mais je ne distingue pas bien ce qu’elles font… Je pense que ce sont des nomades, des hommes du désert, des hommes bleus, enfin des touaregs quoi! Je ne pense pas qu’ils soient agressifs? Ils n’ont pas l’air de rebelles? Nous sortons de notre cachette et nous dirigeons dans leur direction en marchant doucement… De suite ils nous ont vu et un des hommes est venu dans notre direction. Petites salutations (sans un mot) puis direction la tente principale où je m’aperçois de suite que se sont bien des touaregs surtout par leurs vêtements, espèce de djellaba noire, bleue noire. Je crois que le chef, ou le responsable du campement nous demande ce que nous faisons ici? Pas facile de se comprendre? Chacun essaie de deviner l’autre… Par signes et en dessinant sur le sable à l’aide de l’index je leur fais comprendre que nous venons du bord de mer, et, en mimant les tirs, que nous avons couru et nous sommes perdus dans le désert; que nous sommes à Nouadhibou sur un grand navire. Les hommes parlent entre eux, l’un d’eux nous offre du thé, un autre des vêtements pour nous protéger du froid, car nous sommes toujours en petite tenue. Trois autres , un peu à l’écart discutent assez bruyamment dans une langue vraiment inconnue pour moi. Ils parlent le tamacheq, et j’appris un peu plus tard qu’ils avaient un alphabet, le tifinagh; que leur organisation sociale était fondée sur le système matrilinéaire , qui accorde un rôle important aux femmes. Leurs guerriers ont longtemps pillé les caravanes, dont ils étaient la terreur; maintenant, avec la décolonisation, les frontières , la sécheresse etc., toute l’organisation touareg est complètement déstructurée.
Nous avons bu , mangé, nous nous sommes réchauffés, super sympas mes touaregs… Après une bonne heure, trois gars sont arrivés avec cinq dromadaires et on nous a fait signe de monter. Pour ma part je connaissais déjà la bestiole, car étant adolescent j’ai travaillé dans un parc de loisir pendant les vacances à m’occuper d’un dromadaire; je baladais quatre touristes à la fois dans le parc. Une saleté ces bestioles! C’est toujours plein de bave, les dents toutes jaunes ,grand fumeur certainement?(je pense à une certaine marque de cigarettes) et en plus ce sont des bestioles vicieuses! Un peu d’inattention et clac! Il m’attrapait par les cheveux ou essayait de me mordre! Animal vicieux et con! Parce que ça ne respire pas l’intelligence cette bestiole…
Nous voilà partis… Après une bonne heure de route, Pierre se penche et vomi abondamment, les trois nomades rient… Pierre a le mal de mer. Ce n’est pas évident d’être des heures à tanguer sur le dos d’une sale bestiole. Le navire des sables ne convient pas du tout au marin qu’est Pierre. Après quelques heures (je dirai entre quatre et cinq) nous arrivâmes à Nouadhibou. Pierre est resté un peu avec les hommes bleus le temps que je monte à bord chercher un peu de nourriture pour les gars, légumes secs, des pommes, du poisson frais de la veille; aussi de l’eau de Cologne, du mercurochrome, des compresses et des bandes.
Nous nous souviendrons de la Mauritanie


Nouveaux congés, nouvelles fêtes pendant deux mois et à nouveau, départ…
J’embarque sur un gazier, à première vue assez âgé… Je dois prendre le navire à Port Saïd et passer le canal de Suez pour l’océan Indien, puis direction l’Australie vers le petit port de Philip Island à environ cent cinquante à deux cents kilomètres de Melbourne. Je ne vous recommande pas la compagnie aérienne égyptienne « Egypt Air » Je n’ai jamais eu aussi peur en avion… L’atterrissage au Caire… Une catastrophe! J’ai cru que nous allions nous écraser… Ce ne fut pas une descente lente; l’avion piqua d’un coup (des minutes des heures) , toucha le sol avec bruits et secousses incroyables… Ma dernière heure n’avait pas sonné!Une fois cette compagnie, pas deux! En descendant de l’avion , qu’elle ne fut pas ma surprise, en prenant un bus délabré de voir à main droite une montagne de valises éventrées! Merde! Il ne manquerai plus que je ne retrouve pas ma valise tout à l’heure? J’ai quand même des vêtements pour tenir quatre mois et je ne tiens pas à embarquer sans rien…
Nous passons enfin la douane puis la police, enfin les militaires. Nos visas ont été donnés à Paris, à l’Ambassade d’Egypte, tout était normal…Nous avions aussi les autorisations pour nous rendre à Port Saïd qui était à cette époque en zone interdite. En 1967, la fermeture du golfe d’Akaba, au Sud -Est du Sinaï provoque « l a guerre des six jours », qui permet aux israéliens d’occuper la province du Sinaï; le canal est fortement endommagé par la guerre, et Nasser ne le rouvre pas. Après la mort subite de Nasser, Anouar el Sadate se tourne vers les U.S.A. plutôt que l’U.R.S.S.; le canal à nouveau est ouvert…

La police ne nous autorise pas à pénétrer sur le sol égyptien, papiers pas en règle… Nous essayons de téléphoner à l’agent qui représente notre compagnie, mais celui-ci nous répond qu’il ne se déplace pas à dix-neuf heures … Téléphone à la compagnie, en France… Au bout de trois heures l’agent nous téléphone et nous dit qu’il arrive… 23h30, enfin, le voici… Discutions avec la police, les militaires… Nous sommes ici depuis six heures maintenant, sans rien avoir mangé ni bu!
Ah! Voici venir l’agent après une longue période de palabres et gesticulations…
- « Voilà, vous pouvez entrer en Egypte et aller en zone interdite si vous complétez les autorisations, visas et tout le saint -frusquin… Il vous manque les timbres pour la sauvegarde des monuments de Nubie »
Qu’est ce que c’est que ce Bazard? Du bakchich encore une fois, on nous avait prévenu et donné de l’argent en conséquence… Nos passeports commencent à ce remplir de timbres pour la sauvegarde des monuments; une page, deux pages du passeport!
Il est presque une heure du matin et nous voici en train d’embarquer à bord de deux taxi dans un état lamentable, et je ne vous dis pas la puanteur! On voit à peine la couleur des sièges tellement la crasse s’est incrustée…Enfin, on a vu pire!
Le Caire… Où est la priorité? A droite? A gauche? Non, tout simplement à celui qui fait le plus de bruit! Il vaut mieux fermer les yeux aux carrefours … Klaxons à fond et tu passes, tant pis pour les piétons, et les bourricots, nous faisons le plus de bruit, nous passons! Après moult frayeurs nous sortons du Caire: premier barrage, premier contrôle, premiers bakchich… Nous aurons environ un barrage tous les cinquante kilomètres; à chaque fois nos laissez-passer ne seront pas en règle et serons obligés de donner des Livres Égyptiennes aux militaires pour obtenir de nouveaux cachets bidons!
Conduite de nuit:

1°: Rouler toujours en code quand personne n’arrive en face.
2° Quand une personne arrive en face de vous:
(a) A deux cent mètres, éteignez les phares…
(b) A trente mètres, mettez plein phare! Une fois sur dix vous vous percutez…

De chaque cotés de la chaussée, des camions, voitures, bus, rouillent. Amas de ferraille pourrissant depuis longtemps ou plus récents…

Port-Saïd ? Rien de reconstruit depuis la guerre. Notre hôtel ? Il manque un ou deux étages bombardés. L’étage à l’air libre sert de terrasse. Les pans des murs s’élèvent de vingt centimètres à un mètre vingt, un mètre cinquante. Vue imprenable sur Port-Saïd ! Ma chambre ? Oh, rien de reluisant, en plus il fait nuit noire car les fenêtres sont obstruées par des sacs de sable. Trois jours à attendre le navire qui tarde… Enfin le voici ; quelques militaires nous accompagnent, l’un a une rangers à un pied, et une espadrille à l’autre pied. Quelle armée ?

Nous partons vers la mer Rouge. Sur le canal, je film les berges ; beaucoup de tanks couleur sable sont alignés le long de la berge. Des autochtones montent à bord pour nous vendre des souvenirs, j’en profite pour acheter un gros album de timbres égyptiens neufs et oblitérés. Le vendeur n’arrête pas de m’emmerder quand je film ; au bout d’une demie journée j’ai compris !!! Il est interdit de filmer, secret militaire, zone sensible. J’ai découvert par la suite en développant le film le fameux secret militaire ? En observant attentivement les tanks, je me suis aperçu qu’ils étaient en contreplaqué et carton mâché, tout ça, pour leurrer l’aviation israélienne, et faire croire qu’ils y a des centaines de tanks dans la zone du canal.
En route vers l’Australie….

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : lun. déc. 19, 2011 3:43 am
par administration
Vraiment bien! :thumb

Re: EXTRAITS DE MON BOUQUIN...

Publié : lun. déc. 19, 2011 3:59 am
par orchidee
...phiou ...j'ai le coeur dans la gorge :ahah :))