Éric Duhaime
Publié : lun. déc. 05, 2011 9:40 pm
http://blogues.canoe.ca/ericduhaime/gen ... teur-paul/LES REMÈDES DU DOCTEUR PAUL
Éric Duhaime - 13 novembre 2011
Un chef d’état pacifiste qui défend les contribuables bec et ongle, tout en faisant respecter la constitution de son pays, ça existe? Depuis près de 40 ans, un représentant au Congrès américain le prouve.
Laissez-moi vous présenter le docteur Ron Paul, candidat à l’investiture républicaine pour la présidence des États-Unis.
Un politicien pas comme les autres. Contrairement à pratiquement tous les républicains et démocrates, Paul s’objecte depuis le premier jour à l’intervention militaire en Irak. En fait, il ne veut plus que son pays participe activement à des conflits armés ailleurs dans le monde.
rƎVO˩ution
Depuis quelques semaines, Paul surprend tous les observateurs en gagnant ou en obtenant un score plus que respectable dans les « straw polls ». Il fait maintenant partie, selon plusieurs, du peloton de tête. De nombreux sondages lui accordent la faveur de plus de 10% des républicains et des indépendants.
Longtemps perçu comme un marginal ou même un extra-terrestre dans son propre parti, ses solutions drastiques apparaissent de plus en plus nécessaires pour un nombre grandissant d’électeurs afin de réparer le désastre économique laissé par l’administration Obama.
LE MÉDICAMENT
Paul propose de couper 1 trillion $ en dépenses dès la première année (1000 milliards $!), d’abolir cinq ministères fédéraux, d’éliminer toutes les subventions aux entreprises, de mettre fin à toutes les guerres où les USA sont impliqués, de retourner le dollar américain à l’étalon or, de baisser les impôts et de réduire la taille de la fonction publique de 10%. Tout cela pour éliminer le déficit dès 2015 et stimuler la croissance d’emplois dans le secteur privé. Un véritable antidote à l’étatisme rampant!
Est-ce possible de faire voter du monde pour une telle thérapie de choc? La famille Paul l’a en partie démontré l’année dernière lorsque le fils Rand se faisait élire sénateur du Kentucky, avec l’appui du Tea Party.
L’arrivée de ce mouvement citoyen réclamant un plus petit gouvernement a transformé complètement les débats à la Chambre des représentants. S’il doit aussi bouleverser les choses à la Maison-Blanche, c’est par Paul que le message viendra, lui qui n’est rien de moins que le premier libertarien qui aspire sérieusement à accéder à la plus haute fonction politique de la planète.
VERS WASHINGTON?
À l’opposé des « indignés » d’Occupy Wall Street, les Tea Partiers ne se fient pas aux gros gouvernements ni aux gros syndicats pour se sortir de la crise. Ils s’en remettent plutôt à l’initiative individuelle.
Les médias boudent la campagne de Paul. Un hommes affable de 76 ans, sans scandale sexuel dans son placard, qui vote avec la régularité d’une horloge bien huilée contre toutes les hausses de taxes, contre tout budget non-équilibré, n’a rien de très sexy. S’il continue d’attirer des gens, il deviendra cependant de plus en plus difficile à ignorer.
Dans une Amérique qui, depuis trop longtemps, voit tous ses gouvernements dépenser sans compter, Dr. Paul apporte une prescription plutôt que des illusions. Les électeurs américains sont-ils prêts à s’administrer son remède de cheval pour retrouver leur santé économique?