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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. nov. 18, 2010 12:59 am
par saintluc
1548
18 novembre
Le parlement de Paris interdit la représentation des Mystères
Les Confrères de la Passion sont interdits de représentation par le Parlement de Paris, ce qui marque le début du déclin des Mystères au profit du théâtre Renaissance. Les Mystères représentaient généralement la Passion du Christ, en se nourrissant également de légendes et d'histoires populaires. Ils étaient écrits pour plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de personnes qu'ils mettaient en scène.
Voir aussi : Histoire de Paris - Histoire de la Censure - Parlement - Histoire du Théâtre



1659
18 novembre
Première des "Précieuses ridicules"
La comédie de Molière est représentée pour la première fois sur la scène du théâtre du Petit-Bourbon à Paris.
Voir aussi : Histoire de Paris - Pièce - Molière - Histoire du Théâtre



1738
18 novembre
Traité de Vienne sur la Pologne
La signature du Traité de Vienne marque la fin de la guerre de succession en Pologne. La Russie et l'Allemagne qui n'avaient pas reconnu le roi de Pologne Stanislas Leszczynski, avaient engagé le conflit. Après cinq années de guerre, le gendre de Leszczynski, Louis XV, impose au souverain polonais de renoncer à son pays au profit d'Auguste II. Selon les clauses du traité de Vienne, il recevra en échange les duchés de Bar et de Lorraine qui reviendront à sa fille Marie Leszczynska à sa mort, c'est-à-dire à la France.
Voir aussi : Traité - Paix - Histoire de Vienne - Leszczynski - Histoire des Traités



1793
18 novembre
Inauguration du musée du Louvre
La Convention inaugure le nouveau musée des arts. L'ancienne résidence des rois de France, de François Ier à jusqu'à Louis XIV, devient le plus beau musée de France. Sous l'Empire Le Louvre deviendra le musée Napoléon.
Voir aussi : Inauguration - Musée - Histoire du Louvre - Histoire de l'Architecture



1803
18 novembre
Les troupes françaises sont défaites à saint-Domingue
Le commandant Donatien de Rochambeau et ses hommes épuisés par près de deux ans de guerre d'indépendance et décimés par la fièvre jaune capitulent devant les révolutionnaires haïtiens. Le général Dessalines successeur de Toussaint Louverture proclamera l'indépendance de l'île le 1er janvier 1804, après que les garnisons napoléoniennes se soient rendues les unes après les autres. Saint-Domingue reprendra le nom que lui donnaient ses premiers habitants, les indiens Arawaks, Haïti.
Voir aussi : Bataille - Indépendance - Histoire de Saint-Domingue - Dessalines - Histoire de la Révolution



1852
18 novembre
Naissance du premier grand magasin
Le Bon Marché ouvre rue de Sèvres à Paris. Crée par Aristide Boucicaut, ce nouveau type de magasin est une véritable révolution pour les parisiens. Ils peuvent se promener à travers les rayons sans être obligés d'acheter et être remboursés s'ils sont mécontents. La grande distribution est née. 13 ans plus tard le Printemps ouvrira à son tour.
Voir aussi : Histoire de Paris - Ouverture - Histoire du Commerce



1905
18 novembre
Couronnement de Haakon VII
Quelques mois après son accession à l’indépendance, la Norvège se trouve un roi en la personne de Haakon VII, élu par le Parlement. Celui-ci est le second fils de Frédéric VIII, roi du Danemark. En exil au Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale, il sera alors le symbole de la résistance norvégienne.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Résistance - Couronnement - Histoire des Elections



1936
18 novembre
Roger Salengro se suicide
A 46 ans le ministre de l'Intérieur du gouvernement Léon Blum se suicide. Harcelé par la presse d'extrême-droite depuis le mois de juillet qui l'accusent d'avoir trahi la France pendant la guerre 14-18, la ministre s'est donné la mort en s'asphyxiant au gaz. Le décès de sa femme, 18 mois plus tôt, l'avait également profondément affecté. Avant de mourir, Salengro donnera une explication de son geste à Léon Blum dans une lettre: " Le surmenage et la calomnie c'est trop. L'un et l'autre et le chagrin m'ont vaincu. "
Voir aussi : Suicide - Histoire des Décès



1951
18 novembre
Création du TNP
Jean Vilar le fondateur du festival d'Avignon, reprend le Théâtre National Populaire installé Palais de Chaillot à Paris. Il a pour objectif de redonner une nouvelle jeunesse aux classiques du théâtre international. La première œuvre présentée sera "La Cid" avec Gérard Philipe.
Voir aussi : Histoire de Paris - Histoire du Théâtre



1963
18 novembre
Apparition du téléphone à touche
Fabriqué par l'entreprise américaine Western Electric Manufacturing, le premier téléphone à touches se compose de 10 boutons. Peu de temps après les touches dièse et étoile seront ajoutées. Le téléphone comptera désormais 12 touches.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Téléphone - Histoire des Télécommunications



1978
18 novembre
914 morts dans le suicide collectif du Temple du Peuple
L’Amérique apprend que deux journalistes ont été tués sur un aérodrome de Guyana, au milieu de la jungle équatoriale. C’est le début de la découverte d’un drame terrible : une secte, menée par le révérend Jim Jones, a procédé ici à un suicide collectif et abattu récalcitrants et témoins. Le bilan sera de 914 morts. La secte du « Temple du Peuple » était pourtant connue jusqu’ici pour ses actions bienfaisantes envers les pauvres, toxicomanes et SDF.
Voir aussi : Suicide - Secte - Histoire des Faits divers



1990
18 novembre
Florence Arthaud remporte la Route du rhum
A bord du trimaran "Pierre Ier", la navigatrice française arrive en Guadeloupe après 14 jours, 10 heures, 8 minutes et 28 secondes de traversée. Elle est la première femme à remporter une course transatlantique en solitaire.
Voir aussi : Florence Arthaud - Histoire de la Route du Rhum - Histoire de la Voile



2007
18 novembre
Sébastien Loeb atteint un nouveau record
Au terme du rallye d'Irlande, le français Sébastien Loeb s’empare du titre de champion du monde des rallyes pour la quatrième année consécutive, égalant le record de Tommi Mäkinen. Il devance au championnat Marcus Grönholm avec qui la lutte a été intense tout au long du championnat.
Voir aussi : Record - Rallye - Sébastien Loeb - Histoire des Sports mécaniques


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

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Publié : jeu. nov. 18, 2010 1:29 am
par saintluc
L'expédition de Saint-Domingue a lieu de décembre 1801 à décembre 1803, quand Napoléon Bonaparte, alors Consul, charge Charles Victor Emmanuel Leclerc, son beau-frère, de se rendre à la colonie de Saint-Domingue pour y rétablir l'ordre et l'autorité de la France.

La Révolution française entraîne de graves bouleversements sociaux, dont le plus important est la révolte des esclaves qui aboutit à l'abolition de l'esclavage en 1793 par les commissaires civils Sonthonax et Polverel, (décision avalisée et généralisée à l'ensemble des colonies françaises par la Convention six mois plus tard). Le noir Toussaint Louverture, nommé Gouverneur par la France, après avoir rétabli la paix et chassé les Espagnols et les Anglais qui menacent la colonie, rétablit la prospérité par des mesures audacieuses. Mais il va trop loin en chassant le gouverneur Don Joaquino Garcia (27 janvier 1801) qui avait été maintenu dans l'ex-partie espagnole de l'île à la suite du traité de paix de Bâle, et en promulguant une constitution autonomiste (12 juillet 1801).

Le 9 février 1801, les Autrichiens se séparent de la seconde coalition et signent avec la France le Traité de Lunéville. Naples signe ensuite la paix à Florence, et la Russie de Paul Ier prend ses distances jusqu'à ce que son successeur Alexandre Ier conclue une convention de paix secrète avec Bonaparte le 10 octobre 1801. Au Royaume-Uni, William Pitt est renversé le 13 mars 1801. Les Britanniques isolés envisagent la paix.

Bonaparte peut alors se consacrer à ses problèmes de politique intérieure. Les troupes sont oisives, les officiers rêvent d'en découdre. Sous l'influence des créoles et des négociants, le Premier Consul décide d'envoyer son beau-frère le général Leclerc, avec pour instructions de ménager Toussaint Louverture, de lui offrir le rôle de lieutenant de la France, la confirmation des grades [militaires] et des biens acquis par ses officiers, la garantie de la liberté des Noirs, mais avec l'autorité positive de la métropole, représentée par le capitaine général. Afin de prouver à Toussaint la bienveillance du gouvernement, on lui envoie ses deux fils élevés en France, accompagnés de leur précepteur.

Bonaparte prévoit quand même une probable résistance de la part de Toussaint, et toutes les mesures sont prises pour la vaincre: Louverture ne dispose tout au plus que de 16 000 hommes, Leclerc recevra donc le commandement de 30 000 hommes, provenant d'à peu près toutes les armées françaises, ainsi que de corps disciplinaires
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La paix n'étant pas encore définitivement signée avec l'Angleterre, que le 14 décembre 1801, une flotte, commandée par Villaret de Joyeuse, et composée de 21 frégates et de 35 navires de ligne, dont l'un est armé de 120 canons, quitte Brest, Lorient, Rochefort emportant 7 à 8 000 hommes.

Cette flotte est suivie de l'escadre du contre-amiral Ganteaume, qui quitte Toulon le 14 février, avec 4 200 hommes, puis par l'escadre du contre-amiral Linois, qui quitte Cadix le 17 février, avec 2 400 hommes. Dans les mois qui suivirent, plusieurs navires quitteront la France, emportant des troupes fraîches, dont une division hollandaise et une légion polonaise. Il convient d'y ajouter encore les 4 000 hommes de l'artillerie de marine.

Au total, 31 131 hommes débarqueront à Saint-Domingue. Parmi eux se trouvent des hommes de couleur, comme André Rigaud qui en 1779 s'est engagé dans une brigade de volontaires pour participer à la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, et Alexandre Pétion qui dirige une révolte de gens de couleur libres, à Jacmel en 1799.

Les navires ont rendez-vous dans la baie de Samaná. L'amiral Villaret de Joyeuse y parvient le 29 janvier suivi de peu par Latouche-Tréville. Sans attendre Ganteaume et Linois, les navires présents se répartissent dans différents ports, afin de surprendre Toussaint. Le général Kerverseau doit se rendre à San-Dominguo dans la partie espagnole de l'île. Le général Boudet, conduit par Latouche-Tréville, doit s'emparer de Port-au-Prince. Le chef de l'expédition, conduit par Villaret de Joyeuse fait voile vers le Cap.

Lorsque Toussaint découvre les navires dans la baie de Samaná, il donne l'ordre à Christophe, chef du département du nord, à Dessalines du département de l'ouest et à Laplume du sud, de répondre aux sommations de l'escadre, qu'ils n'ont pas ordre de la recevoir, puis si elle insiste et en cas de débarquement de menacer de détruire les villes avant de se retirer dans les montagnes.

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Leclerc est mécontent de l'attitude de Villaret de Joyeuse lors du premier voyage: "il a rendu notre arrivée à Saint-Domingue trop tardive par les points où il nous a fait arrêter comme rendez-vous". En raison de la durée du voyage, les réserves de vivres ont été entamées et les approvisionnements, chargés sur deux navires de l'escadre de Cadix, le Desaix et le Saint-Génard, ont été perdus lorsqu'ils ont touché des roches en manœuvrant dans la rade du Cap Français.

Les relations que Leclerc entretient avec l'amiral espagnol Gravina lui permettent d'obtenir 20 jours de vivres et 60 000 livres de poudre, une aide précieuse mais insuffisante. Il envoie à La Havane le préfet colonial de la partie espagnole demander au gouvernement un mois de vivres pour 1.000 hommes et à Philadelphie le commissaire de marine Vatrin acheter des farines et du biscuit. À la veille de son entrée en campagne, il veut faire partager à Bonaparte ses inquiétudes : il n'a pas de vivres pour deux mois.

Le 17 février, les soldats se mettent en marche, avec 60 cartouches chacun et six jours de biscuits pour tout approvisionnement, mais les commandants d'unités ont été autorisés à prélever sur les habitants, patates, bananes, volailles et bestiaux. Au moment où les troupes vont affronter un pays hostile à tous égards, le général Dugua, chef d'état-major général, leur fait passer, à la demande du service de santé, des directives d'hygiène élémentaire en zone tropicale.

" Il faut, écrit le 4 mars Leclerc au ministre de la guerre, pour conserver Saint-Domingue, "des vivres, quinze cent mille francs par mois comme je les lui ai demandés, des effets d'habillement et d'hôpitaux. Si tout cela ne m'arrive pas le plus promptement possible, quels que soient les efforts surnaturels que je fasse, je ne pourrai conserver Saint-Domingue à la République"
Il réclame de nouveau à Paris 6.000 hommes et un renfort de 2.000 par mois pendant 3 mois, 30.000 paires de souliers, des draps légers pour confectionner 20.000 capotes nécessaires aux soldats pour lutter la nuit contre le froid et l'humidité, de la toile de coton pour remplacer les tenues inadaptées au climat, 30.000 chemises, 20.000 guêtres de toile, 20.000 chapeaux ronds à haute forme "pour préserver les hommes des coups de soleil qui les mènent à l'hôpital", 10.000 fusils neufs, des effets d'hôpitaux, du linge à pansements, des caisses d'instruments et des médicaments pour 6 000 malades et 3 000 blessés pendant un an. Et, bien entendu, du vin, des farines, des salaisons, de l'eau-de-vie.

L'ambassadeur de France et chargé d'affaires à Washington (1801-1804) Louis-André Pichon se démène aussi pour assurer un bon approvisionnement à l'armée de Leclerc, mais déplore la sècheresse de celui-ci envers les marchands américains, au point que les deux hommes cesseront de s'écrire.

Louis-Alexandre-Amélie de Bauduy de Bellevue est par ailleurs capitaine dans l'armée de Leclerc, après avoir combattu en 1797 aux côtés des Anglais contre Toussaint Louverture. Il est cité dans une lettre de Victor Dupont de Nemours à Éleuthère Irénée du Pont de Nemours, compilée dans la biographie de ce dernier comme pouvant informer l'entreprise familiale sur l'obtention d'un contrat d'approvisionnement de 100.000 dollars de laine pour l'entreprise opérée par son frère Pierre de Bauduy de Bellevue et Éleuthère Irénée du Pont de Nemours à Wilmington, Delaware, qui deviendra la multinationale DuPont et qui élevait alors des moutons depuis avril 1801, en privilégiant la race merinos. Louis-André Pichon est alors démarché par le père et le fils Du Pont, tandis que l'un des frères Victor Du Pont, envisage d'importantes commissions. Pour clarifier les choses, tous les actifs sont transférés à Paris et le contrat signé aux États-Unis, mais Napoléon ne paiera pas l'entreprise, en raison de l'échec de l'expédition
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partie française de l'île
Villaret arrive le 3 février 1802 devant le Cap. L'attaque se fait par terre et par mer, le 5 février. Christophe exécute les ordres, la ville est en flammes.

Le 6 février, Rochambeau débarque dans la baie de Mancenille et s'empare de Fort-Dauphin. Après avoir éteint les incendies et procédé à quelques travaux, Leclerc établit son quartier général au Cap, et envoie quelques navires faire du ravitaillement vers le continent américain.

Pendant ce temps Latouche-Tréville et Boudet s'emparent de Port-au-Prince et de Léogâne et obtiennent la reddition du général Laplume. Débarqué à Santo Domingo avec 2 000 hommes, le général Kerverseau prend possession d'une bonne moitié de la partie espagnole, dirigée par Paul Louverture, frère de Toussaint.

Dans les dix premiers jours, le corps expéditionnaire occupe les ports, les villes et une grande partie des terres cultivées. Réfugié dans le massif de l'Artibonite, Toussaint Louverture n'a plus que quelques brigades sous les ordres des généraux Maurepas, Christophe, Dessalines. Mais il détient aussi une grande quantité de blancs qui ont été emmenés en otages. Pour le déloger il faut franchir des gorges encaissées et rendues impénétrables par la végétation tropicale, où les Noirs tendent embuscades sur embuscades.

Mais les soldats reçoivent les renforts de Ganteaume et Linois qui viennent de débarquer. Leclerc a gardé son joker : les deux enfants de Toussaint qu'il a amenés de France. Tous deux sont porteurs d'une lettre du Premier Consul promettant la seconde autorité de l'île au vieux gouverneur qui ne cède pourtant pas.

Le 17 février Leclerc lance l'attaque simultanée des divisions qu'il a constituées. Rochambeau à sa gauche part de Fort-Dauphin pour se rendre à Saint-Michel, Hardy marche sur Marmelade et Desfourneaux marche sur Plaisance, pendant que Humbert doit débarquer à Port-de-Paix et remonter la gorge de Trois Rivières et que Boudet doit remonter du sud au nord. Le but est de surprendre l'ennemi, de le forcer à se replier sur Les Gonaïves et de l'encercler.

Malgré les difficultés du terrain et la résistance de Maurepas qui finit par se rendre au général Humbert, le plan a dans l'ensemble bien fonctionné. Le 23 février, la division Desfourneaux entre aux Gonaïves qui est en flammes. Le général Boudet occupe Saint-Marc également incendié, et inondé du sang des habitants égorgés par Dessalines qui parvient à s'échapper du piège. Maurepas résiste encore, mais finit par se rendre avec 2 000 valeureux guerriers.

Un siège en règle est nécessaire pour prendre le fort de la Crête-à-Pierrot. Les assiégeants sont attaqués à revers par des attaques successives de Dessalines et de Toussaint qui tentent de porter secours aux assiégés. Mais le fort doit finalement se rendre. À l'intérieur on trouve des quantité d'armes et de munitions mais aussi beaucoup de blancs assassinés.

Aux Verrettes, l'armée découvre un horrible spectacle. À bout de force, ne parvenant plus à suivre la marche effrénée des révoltés, 800 hommes, femmes, enfants et vieillards ont été égorgés. Les assassins sont poursuivis à outrance, aucun quartier n'est fait à ceux qui sont rattrapés.

À bout de ressources, leur espace de liberté de plus en plus restreint, les rebelles sont de plus en plus découragés. Christophe songe à déposer les armes en échange du même traitement que celui qui a été réservé à Laplume et Maurepas. La reddition de Christophe entraîne celle de Dessalines et finalement celle de Toussaint. Il obtient de Leclerc le droit de se retirer sur ses terres avec son grade.

Fin avril, début mai, l'ordre se rétablit peu à peu dans l'île. Le commerce reprend dans les ports. Les insurgés ont conservé leurs biens et leur grade et semblent s'accommoder de leur condition.

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Alexandre Sabès, dit Pétion
Dans sa retraite d'Ennery, où il est assigné à résidence, Toussaint songe à sa revanche, et guette les progrès de sa meilleure alliée, la fièvre jaune, qui fait des ravages dans les rangs des Français et frappe particulièrement les derniers arrivés sur l'île. 15 000 hommes environ périssent ainsi en deux mois. Toussaint ne cesse de correspondre avec ses affidés, les incitant à se tenir prêts. Certains, cependant, n'ayant aucune envie de recommencer la guerre, avertissent le général en chef. En juin, sentant le danger, Leclerc convoque le rebelle à une entrevue et le fait arrêter. Emmené à bord d'un bateau, il est envoyé en Europe et gardé prisonnier au Fort de Joux où il meurt rapidement.

La Martinique retourne à la France avec le traité d’Amiens et la Loi du 20 mai 1802 qui y consacre le maintien de l'esclavage. La nouvelle du rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, parvient à Saint-Domingue. La révolte gronde. La maladie fait de nombreuses victimes dans le corps expéditionnaire. Leclerc qui avait commencé à désarmer les Noirs, tente d'accélérer le mouvement mais cela excite encore plus leur colère.

L'armée française, qui ne compte plus que 8 à 10 000 hommes, à peine en état de servir, est débordée. Réfugié sur l'île de la Tortue, pour tenter d'échapper à la maladie, Leclerc succombe à son tour, le 1er novembre 1802.

Étant l'officier le plus ancien, Rochambeau prend le commandement. Il déteste les mulâtres plus encore que les Noirs et il étend le désarmement des officiers à ces hommes de couleur qui s'étaient opposés à Toussaint et qui étaient revenus dans les bagages de l'expédition. Rigaud, ancien ennemi et rival de Toussaint Louverture, est prié d'embarquer pour les États-Unis. Dans le sud où ils sont plus nombreux, les mulâtres, comprenant qu'ils n'ont plus rien à attendre de la France s'unissent aux Noirs. Le vent de révolte, qui soufflait particulièrement dans le nord, se répand maintenant dans le sud.

Rochambeau tente de réprimer l'insurrection mais il ne peut faire face.

Le Cap-Français est le dernier bastion des Français. Quand il y parvient, Christophe a déjà enlevé l'un des forts. Rochambeau le reprend.

Le 18 novembre 1803, près du Cap-Français, les Français sont vaincus à la bataille de Vertières par le général insurgé Dessalines. L'acte de reddition est signé le lendemain au nom de Rochambeau. Les vaincus ont dix jours pour quitter l'île et livrer la ville du Cap. À peine ont-ils quitté la rade qu'ils sont capturés par une escadre britannique qui les attendait. Rochambeau est envoyé au Royaume-Uni où il est interné pendant presque neuf années.

Le 4 décembre, les derniers soldats français stationnés au Môle Saint-Nicolas quittent le tiers occidental de l’île, berceau historique de la colonie. Une faible présence française, sous les ordres des généraux Ferrand et Kerverseau, subsistera encore pendant quatre ans dans la partie de l'Est, aujourd'hui République Dominicaine.

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Henri Ier, roi d'Haïti
Des quelque 31 000 soldats envoyés à Saint-Domingue, il n'en reste guère plus de 7 à 8 000. Plus de vingt généraux ont également péri.

Le 1er janvier 1804 Dessalines proclame l'indépendance d'Haïti. la colonie devient le deuxième état indépendant d'Amérique.

Dessalines se fait d'abord nommer gouverneur général à vie, puis le 6 octobre 1804, il se fait couronner empereur sous le nom de Jacques Ier. Il fait massacrer les derniers colons français présents en Haïti et poursuit une politique de caporalisme agraire, sans esclavage proprement dit, destinée à maintenir les profits de l'industrie sucrière par la force. Il périt assassiné le 17 octobre 1806.

Le pays se partage alors entre un royaume au nord, dirigé par Henri Christophe et une république au sud, dirigée par Alexandre Pétion.

L'exil est imposée à la majorité des blancs, les réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique, pour une bonne partie d'entre eux via un séjour à Cuba.

La communauté des planteurs blancs, exilés par milliers aux États-Unis, principalement en Louisiane, en Alabama et dans la capitale Philadelphie, conserve des liens étroits avec des journaux comme L'Abeille Américaine de Jean-Simon Chaudron, et fait jouer ses réseaux pour obtenir une indemnité. En mars 1817, quelques un d'entre eux créent la Vine and Olive Colony, vaste compagnie coloniale cultivant en fait du coton et s'étendant sur 370 kilomètres carrés de terres vierges aux confins des États-Unis, dans ce qui n'était pas encore l'État d'Alabama mais le vaste territoire de Louisiane, racheté à la France napoléonienne en 1803, et qui devient un haut-lieu de l'histoire de la culture du coton jusqu'en 1930.

En 1826, Charles X réclame une indemnité de 150 millions de francs-or à la jeune république pour que la France reconnaisse l'indépendance d'Haïti. Allégée en 1838 à 90 millions de francs-or, cette somme sera intégralement réglée à la France par le biais d'emprunts à des banques françaises et redistribuée aux ayants-droits des anciens colons. Il faudra plus de 80 ans à l'État haïtien pour s'affranchir de cette charge.

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L'amiral Louis Villaret-Joyeuse

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Publié : ven. nov. 19, 2010 12:56 am
par saintluc
1703
19 novembre
Mort du "masque de fer"
Un prisonnier dont personne ne connaît l'identité meurt à la Bastille où il est enfermé depuis 1698. Il n'a cessé d'être emprisonné, d'abord à Pignerol puis à Sainte-Marguerite et enfin à Paris depuis près de 25 ans. Il gardera l'anonymat tout au long de sa captivité grâce à un masque de velours qui lui cache le visage. Ce déguisement lui vaudra d'être surnommé le "masque de fer". De nombreuses rumeurs concernant sa véritable identité circulent, certains parlent du frère jumeau du roi Louis XIV ou encore de son fils illégitime. L'homme au masque de fer était en fait emprisonné pour avoir révélé des informations confidentielles concenant Louis XIV. Il avait 45 ans.
Voir aussi : Décès - Histoire de la Bastille - Histoire des Scandales politiques



1858
19 novembre
Supression de la Compagnie des Indes
Suite à la révolte des soldats cipayes en Inde, la Compagnie anglaise des Indes orientales, cède ses pouvoirs à la couronne d'Angleterre. Elle ne peut plus gérer efficacement les soulèvements populaires qui éclatent régulièrement en Inde continentale contre l'occupant britannique. Fondée au XVIIème siècle à Londres, elle détient le monopole du commerce dans l'Océan Indien. Dès 1784 elle se place sous la tutelle de la monarchie. En abolissant la Compagnie des Indes, les Anglais vont instaurer une politique plus souple en Inde.
Voir aussi : Histoire de la Compagnie des Indes - Histoire de la Politique



1949
19 novembre
Rainier III devient prince de Monaco
A 26 ans, le prince Rainier succède à son grand-père Louis II décédé au mois de mai. Le souverain prendra le nom de Rainier III et le 19 novembre sera symboliquement proclamé fête nationale à Monaco. Le 19 avril 1956, Rainier épousera à Monaco l'actrice américaine Grace Kelly.
Voir aussi : Kelly - Rainier - Prince - Rainier III - Histoire des Sacres



1964
19 novembre
Premier tirage du « Nouvel Obs »
Claude Perdriel relance le magazine déficitaire « France Observateur » et le renomme en conséquence « le Nouvel Observateur ». Il conservera ses tendances socialistes et remportera un succès quasi-immédiat. Il parviendra en effet à s’adapter à une société en pleine évolution, tant au niveau politique que culturel. Toujours dans un esprit contestataire, il publiera quelques années plus tard le « Manifeste des 343 », en faveur de l’avortement.
Voir aussi : Magazine - Nouvel Observateur - Histoire de la Presse



1969
19 novembre
Pelé marque son 1000ème but
Au stade Maracana de Rio de Janeiro, le joueur de football brésilien Edson Arantes do Nascimento, alias Pelé, marque son millième but en sélection professionnelle. Son club de Santos affronte le Vasco de Gama de Rio. Pelé remportera trois coupe du monde avec l'équipe nationale du Brésil, en 1958, 1962 et 1970. En l'an 2000 il sera sacré meilleur jouer du siècle par la Fédération Internationale de Football.
Voir aussi : Pelé - Histoire de Rio de Janeiro - Histoire du Football



1977
19 novembre
Visite de Sadate en Israël
Dans le but de régler pacifiquement le conflit israélo-arabe au Proche-Orient, le président égyptien Anouar El-Sadate se rend à Jérusalem pour y rencontrer le Premier ministre, Menahem Begin. Sadate demande alors à récupérer le Sinaï. Cette visite est la première jamais effectuée par un chef d'Etat arabe en Israël depuis sa création en 1948. En septembre 1978, les deux hommes se rencontreront à nouveau sous l’égide du président américain Jim Carter, à Camp David. Ils signeront alors une convention officielle supposée restituer le Sinaï à l’Égypte et autoriser Israël à emprunter le canal de Suez. Les deux hommes politiques recevront le prix Nobel de la paix pour leurs efforts. En 1979, ils concluront leurs pourparlers par la signature d’un traité de paix, qui rendra effectifs les accords de Camp David.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Dossier histoire de l' Egypte : la république - Sadate - Begin - Visite - Histoire de la Diplomatie



2002
19 novembre
Le Prestige coule au large des côtes
En difficulté depuis le 13 novembre, et après un remorquage en haute mer, le pétrolier le Prestige se brise et emporte dans les fonds marins sa cargaison de 77 000 tonnes de fioul. L’attitude des autorités espagnoles sera très contestée dans leur pays mais aussi en France, le remorquage ayant certainement augmenté l’étendue de côtes touchées (de la Galice à la Bretagne sud). Des opérations de colmatage devront par la suite avoir lieu pour éviter une marée noire de plusieurs années provoquée par les fuites.
Voir aussi : Histoire de la Bretagne - Marée noire - Pétrolier - Histoire de l'Environnement


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. nov. 19, 2010 1:14 am
par saintluc
L'Homme au masque de fer est l'un des prisonniers les plus fameux de l'histoire française. Le mystère entourant son existence, ainsi que les différents films et romans dont il a fait l'objet, n'ont cessé d'exciter les imaginations.

Le point de départ de l'affaire est la mort, le 19 novembre 1703 à la Bastille, au terme d'une longue captivité, d'un prisonnier dont nul ne connaissait le nom ni le motif de l'incarcération. Il aurait été enterré sous le nom de Marchiali, bien que d'autres sources indiquent les noms de Marchioly, ou Marchialy. Sur cette base, l'histoire a été considérablement amplifiée, la légende y a ajouté force détails, et la politique s'en est emparée, l'Homme au masque de fer devenant, sous la plume de Voltaire, un symbole de l'absolutisme monarchique.


Le 4 septembre 1687, en plein règne de Louis XIV, une gazette manuscrite, qui se lisait sous le manteau, informait ses lecteurs qu'un officier, M. de Saint-Mars, avait conduit « par ordre du roi » un prisonnier d'État au fort de l’île Sainte-Marguerite, en Provence. « Personne ne sait qui il est ; il y a défense de dire son nom et ordre de le tuer s'il l'avait prononcé ; celui-ci était enfermé dans une chaise à porteurs ayant un masque d'acier sur le visage, et tout ce qu'on a pu savoir de Saint-Mars était que ce prisonnier était depuis de longues années à Pignerol, et que les gens, que le public croient mort ne l'est pas. »

Ensuite, le 29 septembre 1698, une autre gazette annonçait que « M. de Saint-Mars, qui était gouverneur des îles de Saint-Honorat et de Sainte-Marguerite, est arrivé ici depuis quelques jours pour prendre possession du gouvernement de la Bastille, dont il a été pourvu par Sa Majesté. »

Le 3 octobre, la même gazette rajoutait que « M. de Saint-Mars a pris possession du gouvernement de la Bastille, où il a fait mettre un prisonnier qu'il avait avec lui, et il en a laissé un autre à Pierre-en-Cise, en passant à Lyon. »

La seconde mention qui ait été faite du prisonnier au masque de fer se trouve dans un petit livre anonyme : Mémoires secrets pour servir à l'histoire de Perse (Amsterdam, 1745, in-12), qui n'est qu'une satire des intrigues politiques et galantes de la cour de Louis XIV, sous des noms persans. On y raconte une visite du régent à un prisonnier d'État masqué. Ce prisonnier, transféré de la citadelle d'Ormus (îles Sainte-Marguerite) dans celle d'Ispahan (la Bastille), n'est autre que le comte de Vermandois, fils de Louis XIV et Louise de La Vallière, incarcéré pour avoir donné un soufflet au dauphin, et qu'on avait fait passer pour mort de la peste. « Le commandant de la citadelle d'Ormus, disent ces Mémoires, traitait son prisonnier avec le plus profond respect; il le servait lui-même et prenait les plats à la porte de l'appartement des mains des cuisiniers, dont aucun n'avait jamais vu le visage de Giafer (le comte de Vermandois). Le prince s'avisa un jour de graver son nom sur le dos d'une assiette avec la pointe d'un couteau. Un esclave, entre les mains de qui tomba cette assiette, crut faire sa cour en la portant au commandant, et se flatta d'en être récompensé; mais ce malheureux fut trompé dans son espérance, et l'on s'en défit sur-le-champ, afin d'ensevelir avec lui un secret d'une si grande importance. Giafer resta plusieurs années dans la citadelle d'Ormus. On ne la lui fit quitter, pour le transférer dans celle d'Is-pahan, que lorsque Cha-Abbas (Louis XIV), en reconnaissance de la fidélité du commandant, lui donna le gouvernement de celle d'Is-pahan qui vint à vaquer. On prenait la précaution, autant à Ormus qu'à Ispahan, de faire mettre un masque au prince lorsque, pour cause de maladie ou pour tout autre sujet, on était obligé de l'exposer à la vue. Plusieurs personnes dignes de foi ont affirmé avoir vu plus d'une fois ce prisonnier masqué, et ont rapporté qu'il tutoyait le gouverneur qui, au contraire, lui rendait des respects infinis. » (extrait de l'article Le masque de fer dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, tome 10, page 1304).

C'est Voltaire qui va lancer la légende en consacrant à l'« Homme au masque de fer » une partie du chapitre XXV du Siècle de Louis XIV publié en 1751. Affirmant que le personnage a été arrêté en 1661, année de la mort de Mazarin, il est le premier à mentionner le détail, propre à exciter l'imagination, du « masque dont la mentonnière avait des ressorts d'acier qui lui laissaient la liberté de manger avec le masque sur le visage » en ajoutant : « On avait ordre de le tuer s'il se découvrait. » Il affirme également que le prisonnier était traité avec des égards extraordinaires, qu'on faisait de la musique dans sa cellule et que : « Son plus grand goût était pour le linge d'une finesse extraordinaire et pour les dentelles. » En 1752, la réédition du Siècle de Louis XIV ajoute l'anecdote de l'assiette d'argent sur laquelle le prisonnier inscrit son nom et qu'il lance par la fenêtre de la prison ; retrouvée par un pêcheur illettré, ce dernier l'aurait rapportée au gouverneur qui lui aurait dit, après s'être assuré qu'il n'avait pu déchiffrer l'inscription : « Allez, vous êtes bien heureux de ne pas savoir lire. »

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Pour s'en tenir aux faits avérés, le 19 novembre 1703 est mort à la Bastille un prisonnier ainsi mentionné sur le registre d'écrou de la prison, tenu par le lieutenant Étienne du Junca:

« Du même jour, lundi 19 de Novembre 1703, ce prisonnier inconnu toujours masqué d'un masque de velours noir, que M. de Saint-Mars, gouverneur, avoit amené avecque lui, en venant des isles Sainte-Marguerite, qu'il gardoit depuis longtemps, lequel s'étant trouvé un peu mal en sortant de la messe, il est mort le jour d'hui sur les dix heures du soir [...] et ce prisonnier inconnu gardé depuis si longtemps a été enterré le mardi à quatre heures de l'après-midi, 20 Novembre dans le cimetière Saint-Paul, notre paroisse ; sur le registre mortuère on a donné un nom aussi inconnu que M. de Rosarges, major, et M. Reil, chirurgien, qui ont signé sur le registre. » avec cette adjonction en marge : « J'ai appris depuis qu'on l'avoit nommé sur le registre M. de Marchiel, qu'on a payé 40 l. d'enterrement. » Le registre paroissial de Saint-Paul mentionne pour sa part : « Le 20, Marchioly [ou Marchialy] âgé de quarante-cinq ans environ, est décédé dans la Bastille, duquel le corps a été inhumé dans le cimetière de Saint-Paul sa paroisse, le 20 du présent, en présence de M. Rosage, majeur de la Bastille et de M. Reghle chirurgien majeur de la Bastille qui ont signé. »

En 1769, dans son Traité des différentes sortes de preuves qui servent à établir la vérité dans l'histoire, le Père Griffet (1698-1771) donnait les précisions suivantes.

« Le souvenir du prisonnier masqué s'était conservé parmi les officiers, soldats et domestiques de cette prison, et nombre de témoins oculaires l'avaient vu passer dans la cour pour se rendre à la messe. Dès qu'il fut mort, on avait brûlé généralement tout ce qui était à son usage comme linge, habits, matelas, couvertures; on avait regratté et blanchi les murailles de sa chambre, changé les carreaux et fait disparaître les traces de son séjour, de peur qu'il n'eût caché quelques billets ou quelque marque qui eût fait connaître son nom.»

Le prisonnier était arrivé avec son geôlier, Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, ancien mousquetaire et fidèle de Louvois, quand celui-ci devint gouverneur de la Bastille en 1698. Cela est confirmé par une autre entrée du registre d'écrou le 18 septembre 1698 :

« Du jeudi 18 de septembre à trois heures après-midi, monsieur de Saint-Mars, gouverneur du château de la Bastille, est arrivé pour sa première entrée venant de son Gouvernement des iles Sainte-Marguerite et Honnorat, ayant avec lui dans sa litière un ancien prisonnier qu'il avait à Pignerol, lequel il fait tenir toujours masqué, dont le nom ne se dit pas lequel prisonnier sera servi par M. de Rosargues, que M. le Gouverneur nourrira ».

Il en ressort que le prisonnier masqué avait suivi Saint-Mars lors de ses mutations successives : à l'île Sainte-Marguerite de Lérins (au large de Cannes), où il était arrivé le 30 avril 1687, et, auparavant, à Exilles, où il fut muté en 1681 et à la forteresse de Pignerol en Piémont, qu'il commanda de 1665 à 1681.

Lors de sa mutation à Exilles, Saint-Mars avait été accompagné de deux prisonniers : « Sa Majesté [...] a trouvé bon de vous accorder le gouvernement d'Exilles […] où elle fera transporter ceux des prisonniers qui sont à votre garde, qu'elle croira assez de conséquence pour ne pas les mettre en d'autres mains que les vôtres » (lettre de Louvois à Saint-Mars du 12 mai 1681). « J'aurai en garde deux merles que j'ai ici, lesquels n'ont point d'autre nom que messieurs de la tour d'en bas » (Saint-Mars à d'Estrades, 25 juin 1681). Ces prisonniers étaient jugés suffisamment importants pour qu'on leur construise, à Exilles, une prison spéciale, aménagements qui retardèrent d'ailleurs de plusieurs mois le transfert.

L'un des deux prisonniers en question décède fin 1686 ou début 1687, juste avant que Saint-Mars soit transféré à Sainte-Marguerite. Le survivant arrive à Sainte-Marguerite le 30 avril 1687 dans une chaise à porteur hermétiquement close par une toile cirée. On lui fait aménager une prison spéciale, donnant sur la mer et à laquelle on n'accède qu'en franchissant trois portes successives.

Le prisonnier était arrivé à Pignerol le 24 août 1669. Dès le 19 juillet, Louvois avait écrit à Saint-Mars à propos du prisonnier qu'il lui envoyait : « il est de la dernière importance qu'il soit gardé avec une grande sûreté et qu'il ne puisse donner de ses nouvelles en nulle manière et par lettre à qui que ce soit de faire en sorte que les jours qu'aura le lieu où il sera ne donne point sur des lieux qui puissent être abordés de personne et qu'il y ait assez de portes, fermées les unes sur les autres, pour que vos sentinelles ne puissent rien entendre. Il faudra que vous portiez vous même à ce misérable, une fois par jour, de quoi vivre toute la journée et que vous n'écoutiez jamais, sous quelque prétexte que ce puisse être, ce qu'il voudra vous dire, le menaçant toujours de le faire mourir s'il vous ouvre jamais la bouche pour vous parler d'autre chose que de ses nécessités ».

En 1691, lorsque Louvois meurt, son fils, Barbezieux, qui lui succède, écrivit à Saint-Mars pour confirmer ces instructions : « Lorsque vous aurez quelque chose à me mander du prisonnier qui est sous votre garde depuis vingt ans, je vous prie d'user des mêmes précautions que vous faisiez quand vous suiviez à M. de Louvois. »

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Prison du masque de fer sur l'île Sainte-Marguerite
Le prisonnier a enflammé les imaginations. En réalité, rien ne permet de penser que le prisonnier était constamment masqué. Il semble plus probable qu'il n'a été astreint à porter un masque que pendant les transferts, pour éviter qu'un passant puisse le reconnaître. Des scientifiques ont par ailleurs expliqué qu'il n'a pas pu porter ce masque constamment pour la bonne et simple raison qu'il aurait entraîné des maladies. De plus il s'agissait d'un homme, donc la repousse des poils aurait eu lieu dans de mauvaises conditions.

Encore le port d'un masque n'est-il véritablement avéré qu'en 1698, lors du transfert à la Bastille : il est mentionné dans le registre d'écrou (V. ci-dessus) ainsi que dans un récit (publié dans l'Année littéraire le 30 juin 1778) de l'étape de Saint-Mars dans son château de Palteau, faite par son petit-neveu :

« En 1698, écrit M. de Palteau, M. de Saint-Mars passa du gouvernement des Isles Sainte-Marguerite à celui de la Bastille. En venant en prendre possession, il séjourna avec son prisonnier à sa terre de Palteau. L'homme au masque arriva dans une litière qui précédait celle de M. de Saint-Mars ; ils étoient accompagnés de plusieurs gens à cheval. Les paysans allèrent au-devant de leur seigneur ; M. de Saint-Mars mangea avec son prisonnier, qui avait le dos opposé aux croisées de la salle à manger qui donnent sur la cour ; les paysans que j'ai interrogés ne purent voir s'il mangeait avec son masque ; mais ils observèrent très bien que M. de Saint-Mars, qui était à table vis-à-vis de lui, avoit deux pistolets à côté de son assiette. Ils n'avaient pour les servir qu'un seul valet-de-chambre, qui allait chercher les plats qu'on lui apportait dans l'anti-chambre, fermant soigneusement sur lui la porte de la salle à manger. Lorsque le prisonnier traversait la cour, il avoit toujours son masque noir sur le visage ; les païsans remarquèrent qu'on lui voyait les dents et les lèvres, qu'il était grand et avait les cheveux blancs. M. de Saint-Mars coucha dans un lit qu'on lui avait dressé auprès de celui de l'homme au masque. »

Des dizaines d'identifications ont été proposées depuis le XVIIe siècle (Francis Lacassin en a compté 48). Le Masque de fer était-il le frère jumeau de Louis XIV, ce qui aurait expliqué qu'on cache son visage autant que son nom ? Le fils de Louis XIV et de Louise de La Vallière ? Un fils indésirable d'Anne d'Autriche ? Le duc de Beaufort, si l'on en croit le poète dramatique Lagrange-Chancel, qui avait lui-même été incarcéré aux îles de Lérins, dans une lettre qu'il écrivit à Fréron ? James de la Cloche, fils illégitime de Charles II d'Angleterre ? Voire Molière, comme le soutint l'érudit bordelais Anatole Loquin ? Le bel Henri II de Guise, prince de Joinville et frère de Marie de Lorraine dite « Mlle de Guise » ? Le mystère excita l'imagination des hommes, dont le romancier Alexandre Dumas.

La thèse de Voltaire, progressivement complétée et dévoilée, des éditions successives du Siècle de Louis XIV et de son Supplément (1751, 1752, 1753) à la Suite de l'Essai sur l'Histoire générale (1763) et aux Questions sur l'Encyclopédie (1770 et 1771) est que l'Homme au masque de fer aurait été un frère jumeau de Louis XIV et, pour ajouter encore au piment de l'histoire, un frère aîné, que, pour une raison mal élucidée, Anne d'Autriche et Mazarin auraient écarté du trône et élevé dans un lieu secret jusqu'à ce qu'à la mort de Mazarin, Louis XIV découvre le pot-aux-roses et décide de prendre des précautions supplémentaires pour que l'affaire ne puisse être découverte.

D'autres affirment que le Masque de fer serait bien un jumeau mais né en second, soit le cadet, et qui aurait été dissimulé pour éviter toute contestation sur le titulaire du trône.

Pour éclaircir le contexte, il faut rappeler qu'il y avait à l'époque controverse sur le fait de savoir quel était l'aîné de deux jumeaux : celui ayant vu le jour en premier ou celui qui, voyant le jour en second, avait pensait-on été conçu en premier. Si un tel cas s'était présenté, les partisans de l'une et de l'autre thèse auraient posé un grave problème de légitimité au royaume.

À l'appui également de la thèse d'un jumeau de Louis XIV, l'examen attentif de la généalogie des rois de France fait apparaître de multiples naissances gémellaires, tant chez les Capétiens, que les Valois, les Bourbons et enfin les Orléans.[3]

Selon d'autres hypothèses, le Masque de fer aurait été un fils bâtard d'Anne d'Autriche, né pour les uns du duc de Buckingham (Luchet), pour d'autres d'un moine du nom de Fiacre (avec une naissance en 1636), pour d'autres encore du cardinal Mazarin (avec une naissance en 1644, soit longtemps après Louis XIV qui n'avait dès lors aucune raison d'emprisonner l'intéressé).

Cette identification inspire Alexandre Dumas dans le Vicomte de Bragelonne (il fait toutefois du Masque de fer un frère cadet de Louis XIV, né quelques heures avant) et dans Les Jumeaux (drame inachevé, 1861), ainsi que Marcel Pagnol.

À noter que Louis XIV a bien eu un frère cadet, Monsieur, mais né deux ans après lui et que l'hypothèse du jumeau caché paraît difficilement envisageable à une époque où la reine accouche en public.

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Selon Pierre-Jacques Arrèse, reprenant une thèse de Paul Lacroix (1836), le Masque de fer ne serait autre que le surintendant Nicolas Fouquet, incarcéré à Pignerol en 1665.

Celui-ci est officiellement mort d'une attaque d'apoplexie à Pignerol à 65 ans le 23 mars 1680, vingt-trois ans avant le Masque de fer. Mais, selon les tenants de cette thèse, cette date serait fausse et le corps d'un codétenu, Dauger, qui servait de valet à Fouquet (V. ci-dessous), aurait été donné pour celui du surintendant. Cette mise en scène aurait été organisée par Colbert et Louvois afin d'empêcher la libération de Fouquet, qui était sur le point d'obtenir sa grâce et dont ils redoutaient l'habileté et l'influence. Cela étant, si Fouquet avait survécu jusqu'en 1703, il aurait vécu 88 ans, ce qui est beaucoup pour l'époque, même pour un prisonnier bénéficiant d'une condition de haut rang. Par ailleurs, des membres de la famille de Fouquet ont affirmé avoir assisté à sa mort, et jamais un membre de sa famille n'a mis par la suite sa mort en doute.

En 1890, un commandant, qui étudiait les campagnes de Catinat, confia au commandant Étienne Bazeries, expert en cryptanalyse pour l'armée française un ensemble de papiers chiffrés. Après trois années d'effort, le chiffre se révélant particulièrement rebelle face aux techniques modernes de déchiffrement, Bazeries affirma avoir « cassé » le code et trouvé, dans une lettre de Louvois à Catinat datée du 24 août 1691, la clé de l'énigme du Masque de fer. Le chiffre en question est parfois appelé « Grand Chiffre de Louis XIV » ou, plus simplement, Grand Chiffre.

Selon lui, la missive se traduisait ainsi : « Je suppose qu'il n'est pas nécessaire de vous dire avec quel déplaisir Sa Majesté a accueilli la nouvelle du refus catégorique du général Bulonde d'obéir à ses ordres ainsi qu'aux vôtres, en prenant sur lui de lever le siège de Coni. Sa Majesté connaît mieux que quiconque les conséquences de cet acte, et Elle se rend compte également de la gravité du préjudice que la perte de la place va occasionner à notre cause, une affaire manquée qui doit être réparée au cours de l'hiver. Sa Majesté vous mande d'arrêter immédiatement le général Bulonde et de le conduire à la forteresse de Pignerol pour y être écroué, gardé à vue la nuit, et autorisé à se promener sur les remparts le jour, le visage recouvert d'un 330 309 ». Bazeries conjectura que la séquence 330 309, qui ne se trouvait nulle part ailleurs dans les papiers de Catinat, signifiait « masque » et publia en 1893 un livre détaillant son hypothèse.

Selon lui, le fameux prisonnier aurait donc été Vivian Labbé, seigneur de Bulonde, lieutenant-général de l'armée française. Les faits rapportés sur Bulonde et son insubordination à Coni (en italien Cuneo) sont véridiques. Reste à savoir pourquoi chiffrer un tel ordre, alors que Bulonde était coupable de désobéissance ? Pourquoi le garder au secret, alors que le motif de son arrestation était parfaitement légitime ? Des historiens démontrèrent au demeurant que Bulonde était encore vivant en 1708, cinq ans après la mort du Masque de fer. Des experts militaires du chiffre remirent en cause les conjectures de Bazeries (V. Emile-Arthur Soudart et André Lange, Traité de cryptographie, 2e édition, 1935). Enfin, si c'est bien en 1691 que Bulonde a été emprisonné à Pignerol, cela fait longtemps que Saint-Mars et le masque de fer n'y étaient plus.

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Camille Bartoli (1977) identifie le masque de fer à Henri II de Guise, Don Juan, aventurier, qui n'hésitait pas devant un duel ou une expédition militaire et rivalisait avec le Roi Soleil par sa démesure et sa splendeur.

Dans son livre Molière à Bordeaux vers 1647 et en 1656 avec des considérations nouvelles sur ses fins dernières à Paris en 1673. . . ou peut-être en 1703, l'écrivain Anatole Loquin pense que l'homme au masque de fer était en réalité Molière.

Le principal argument pour Anatole Loquin est que la première biographie concernant Molière date de 1705 soit deux ans après la mort du masque de fer. Il s'agit de La Vie de M. de Molière (1705) par Grimarest. Ainsi Louis XIV aurait attendu que Molière soit réellement mort en 1703 (et non en 1673) pour autoriser la publication d'une biographie de celui-ci. Mais cette révélation est peu probable, Molière a commencé à s'éteindre sur scène et le prisonnier est resté 34 ans dans sa prison !

Pour l'historien anglais Roger MacDonald (The Man in the Iron Mask, 2005) le masque de fer serait le mousquetaire d’Artagnan. Blessé à Maastricht en 1673, il aurait été envoyé à Pignerol, le masque de fer lui permettant de ne pas être reconnu par les mousquetaires qui gardaient les prisons.

La preuve serait la qualité du livre "Mémoires de M. d'Artagnan" écrit par Gatien de Courtilz de Sandras (1644-1712). Celui-ci a passé neuf ans à la bastille entre 1702 et 1711. Selon Roger MacDonald, d’Artagnan aurait lui-même inspiré ce livre ce qui prouverait qu'il était avec Courtilz de Sandras à la Bastille.

P.-M. Dijol a émis en 1978 la thèse suivante : Marie-Thérèse aurait eu une fille adultérine avec un esclave noir, le nain dahoméen Nabo. Cette fille serait la Mauresse de Moret, une bénédictine qui eut sur le tard la conviction d'être de sang royal, tant elle reçut pendant des années la visite de membres de la famille royale. Saint-Simon parle dans ses mémoires de la "Négresse de Moret", ne donne pas d'explication de ces royales visites ; certains ont émis l'hypothèse qu'on prêtait des dons de voyance à la Mauresse. Le nain Nabo a ensuite disparu de la cour royale. P.-M. Dijol en fait le masque de fer, mais cette hypothèse ne tient pas pour deux raisons : divers témoignages indiquent que le masque de fer était plutôt de grande taille, et aucun témoignage ne parle d'une peau de couleur noire.

C'est la Princesse Palatine, belle-sœur de Louis XIV, qui, dans une lettre écrite le 22 octobre 1711 à sa tante Sophie de Bavière, mais publiée seulement en 1896, affirme : « Je viens d'apprendre quel était l'homme masqué qui est mort à la Bastille. S'il a porté un masque, ce n'était point par barbarie : c'était un mylord anglais qui avait été mêlé à l'affaire du duc de Berwick contre le roi Guillaume. Il est mort ainsi afin que ce roi ne pût jamais apprendre ce qu'il était devenu. »

La Princesse Palatine veut sans doute se référer à la conspiration de Fenwick pour assassiner Guillaume III en 1696, car on ne connaît aucun complot impliquant le duc de Berwick contre ce monarque. L'hypothèse est peu vraisemblable mais il n'en fallut pas davantage pour laisser entrevoir à certains chercheurs une piste anglaise.

Barnes (1908) affirma que le Masque de fer était James de la Cloche, fils illégitime mais reconnu de Charles II d'Angleterre, qui aurait servi d'intermédiaire secret entre son père et la cour de France et que Louis XIV aurait fait emprisonner. D'autres ont évoqué un fils naturel de Cromwell ou encore le duc de Monmouth.


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À Madame de Pompadour, qui l'interrogeait sur les révélations de Voltaire, Louis XV répondit que le Masque de fer était « un ministre d'un prince d'Italie ». Louis XVI, pour satisfaire la curiosité de Marie-Antoinette, avait, ne trouvant rien dans les papiers secrets, interrogé le plus âgé de ses ministres, Maurepas, qui lui dit que c'était "un prisonnier très dangereux par son esprit d'intrigue et sujet du duc de Mantoue".

Cette indication a été à l'origine de la thèse identifiant le Masque de fer au comte Ercole Mattioli (ou Antoine-Hercule Matthioli), ancien Secrétaire d'État du duc de Mantoue Charles II. Le nom du prisonnier porté sur le registre d'écrou de la Bastille et sur le registre paroissial de Saint-Paul aurait donc été exact, quoique légèrement déformé. Cette thèse, devenue classique, a été défendue par Marius Topin et par l'historien Frantz Funck-Brentano.

Matthioli a effectivement été détenu à Pignerol sous la garde de Saint-Mars. Son incarcération résultait, au surplus, d'un ordre personnel de Louis XIV. En effet, circonvenu par l'abbé d'Estrades, ambassadeur de France à Venise, Matthioli avait persuadé le duc de Mantoue de vendre secrètement à la France la place-forte de Casal, à quinze lieues de Turin. L'affaire échoua au dernier moment devant l'hostilité des cours de Turin, Venise, Madrid et Vienne, qui avaient été prévenues par le même Matthioli. Le double jeu de celui-ci avait ridiculisé Louis XIV qui lui avait écrit en personne, le 12 janvier 1678, pour le remercier de son entremise. L'abbé d'Estrades, qui avait été nommé ambassadeur à Turin, parvint à attirer Matthioli dans une maisonnette des environs où un commando dirigé par le capitaine Catinat l'enleva le 2 mai 1679 pour le conduire dans la forteresse voisine de Pignerol.

Le secrétaire d'État des Affaires étrangères, Pomponne, en donnant l'agrément de Louis XIV à l'opération, avait pris soin de préciser : « Il faudra que personne ne sache ce que cet homme sera devenu. » Il était en effet peu conforme aux usages diplomatiques de faire ainsi enlever et emprisonner un ministre d'un prince étranger. Cette raison pouvait rendre compte du secret sévère auquel fut astreint le prisonnier.

Pour autant, plusieurs éléments paraissent démentir cette identification :

La correspondance entre Louvois et Saint-Mars conservée aux archives du ministère de la Guerre — où Matthioli est d'abord désigné sous le nom de Lestang — montre qu'il ne fut pas traité avec les égards attribués au Masque de fer : « L'intention du roi n'est pas que le sieur de Lestang soit bien traité » (25 mai 1679). Si Matthioli était servi à Pignerol par son valet, c'est parce que ce dernier, qui avait été chargé de récupérer ses papiers, avait dû être emprisonné avec lui pour ne pas qu'il puisse révéler le secret de son incarcération.
Après la cession de Casal à la France en 1682, le duc de Mantoue fut informé de l'arrestation de Matthioli. Le secret n'avait donc plus de raison d'être maintenu, et le prisonnier fut d'ailleurs désigné sous son vrai nom dans la correspondance de Louvois et Saint-Mars.
Matthioli n'a pas suivi Saint-Mars à Exilles en 1681 mais il est resté à Pignerol jusqu'en avril 1694, date à laquelle il fut transféré à Sainte-Marguerite à la suite de la cession de Pignerol à la Savoie. Ceci est attesté par une lettre de Saint-Mars à l'abbé d'Estrades du 25 juin 1681 (« Matthioli restera ici avec deux autres prisonniers ») et par plusieurs lettres de Louvois aux successeurs de Saint-Mars à Pignerol.
Matthioli est mort peu après son transfert à Sainte-Marguerite, sans doute le 29 avril 1694. On sait en effet qu'à cette date est décédé un prisonnier qui était servi par son valet. Or Matthioli était le seul détenu qui, à Sainte-Marguerite, pouvait alors jouir de ce privilège.
Il semble donc que le prisonnier mort à la Bastille en 1703 n'était pas Matthioli et que ce n'est que dans l'intention de brouiller les pistes que le nom de ce dernier (ou un nom proche) a été porté sur les registres.

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Eustache Dauger est arrêté près de Dunkerque en juillet 1669 et enfermé à Pignerol, au secret absolu. Saint-Mars avait songé à le donner comme valet à Lauzun, interné dans la forteresse de 1671 à 1681, mais s'était heurté au refus catégorique de Louvois. Ce dernier accepta néanmoins qu'il soit employé comme domestique de Nicolas Fouquet, après la mort d'un de ses deux valets, Champagne, mais en donnant cette consigne : « Vous devez vous abstenir de le mettre avec M. de Lauzun, ni avec qui que ce soit autre que M. Fouquet. » Par la suite, Louvois multiplia les précautions dans le même sens, allant jusqu'à écrire directement à Fouquet, le 23 novembre 1679, en lui promettant un assouplissement de son régime de détention si Fouquet lui indiquait : « Si le nommé Eustache que l'on vous a donné pour vous servir n'a point parlé devant l'autre valet qui vous sert de ce à quoi il a été employé avant que d'être à Pignerol. »

À la mort de Fouquet, en 1680, Saint-Mars découvre qu'une galerie, creusée par Lauzun, a permis aux deux prisonniers de se rencontrer comme ils le voulaient sans que les gardes de la prison en sachent rien et qu'ainsi, il n'est pas possible d'assurer que Lauzun et Dauger n'ont pas été en contact. Louvois ordonne alors à Saint-Mars de faire croire à Lauzun que Dauger et l'autre valet de Fouquet, La Rivière, ont été libérés, mais de « les referm[er] tous deux dans une chambre où vous puissiez répondre à Sa Majesté qu'ils n'auront communication avec qui que ce soit, de vive voix ou par écrit et que M. de Lauzun ne pourra point s'apercevoir qu'ils sont renfermés. »

Lauzun sera libéré le 22 avril 1681, mais Danger et La Rivière — alors même que ce dernier n'était pas à Pignerol comme prisonnier mais comme domestique, y étant entré volontairement en 1667 — demeureront enfermés au secret absolu. Dans la correspondance entre Louvois et Saint-Mars, ils ne seront désignés que par la périphrase : « Messieurs de la tour d'en bas ». La Rivière ne pouvait se voir reprocher qu'une chose : avoir appris les antécédents de Danger, que Fouquet connaissait également. Lauzun les avait également appris, mais Louvois n'avait pas le moyen d'empêcher sa libération, que la Grande Mademoiselle avait obtenue de Louis XIV.

Dauger avait été arrêté près de Dunkerque en juillet 1669 sur la base d'une lettre de cachet dont Jean-Christian Petitfils a montré qu'elle était entachée de nombreuses irrégularités. Tout montre que son arrestation a été minutieusement organisée par Louvois, alors secrétaire d'État de son père, Michel Le Tellier.

On ne sait rien de ce Dauger. Dans la lettre qu'il envoie à Saint-Mars pour faire préparer son cachot à Pignerol, Louvois indique : « ce n'est qu'un valet ». L'intéressé savait pourtant lire puisqu'il fut autorisé à recevoir des livres de piété. Dès lors, si l'identification entre le Masque de fer et Dauger est désormais la plus généralement admise, les spéculations se sont portées sur l'identité véritable de Dauger et sur le secret qu'il détenait :

Marcel Pagnol (Le Masque de fer, 1965) a ainsi soutenu que Dauger était un frère jumeau de Louis XIV. Il serait donc né en 1638, ce qui explique difficilement qu'on ne l'ait arrêté qu'en 1669. Pour Pagnol, Dauger ou Danger se trouvait en Angleterre pendant la première partie de sa vie et se faisait appeler James de La Cloche. Ce ne serait qu'une fois débarqué en France, à Calais, qu'il aurait été arrêté.
Pierre-Jacques Arrèse a soutenu que Nicolas Fouquet avait été substitué au véritable Danger après sa mort officielle en 1680.
Selon Maurice Duvivier, Dauger serait Eustache de Cavoye, incarcéré pour avoir été le chirurgien Auger, l'un des acteurs de l'affaire des poisons.
Selon Rupert Furneaux (The man behind the mask, 1954), Louis XIII serait le père de Louis et Eustache Oger de Cavoye. Rupert Furneaux a retrouvé un tableau représentant Louis Oger de Cavoye. La ressemblance entre Louis XIV et Louis Oger de Cavoye serait la preuve d'un lien de sang entre Louis XIV et les frères de Cavoye.
Selon Marie-Madeleine Mast (Le Masque de fer, une solution révolutionnaire, 1974), François de Cavoye, Mari d'une dame d'honneur de la reine (Marie de Lort de Sérignan), et capitaine des mousquetaires de Richelieu, était le 'dépanneur' de Anne d'Autriche et serait le vrai père de Louis XIV. Ainsi Eustache Dauger de Cavoye (né le 30 août 1637) serait le demi-frère de Louis XIV (les deux ayant le même père, qui n'était pas le roi, mais non pas la même mère), et lui ressemblait beaucoup, ce qui expliquerait sa mise au secret.
Dans son livre Petites histoires de l'art dentaire d'hier et d'aujourd'hui publié en 2006, Henri Lamendin reprend la thèse de Marie Madeleine Mast. Parlant de la grossesse d'Anne d'Autriche, il écrit que "dans les temps de la venue de cette grossesse vivaient, entre autres, dans l'entourage de la reine, une de ses dames d'honneur et son mari François Dauger de Cavoye, lesquels avaient déjà huit enfants. Et certains auteurs ont avancé que ce dernier aurait pu être le géniteur opportun de l'enfant que l'on n'attendait plus! Pour étayer cette thèse, parmi beaucoup d'autres éléments sérieux, ils avancent la très grande ressemblance avec Louis XIV (qui en avait pris conscience) de deux des enfants Dauger de Cavoye (Eustache, né en 1637 et Louis, né en 1639), compagnons de jeux du jeune roi dans son enfance. Pour le second (Louis) qu'il fit marquis, garda toujours près de lui, et qui fut un parfait courtisan, Louis XIV avait fait ce vœu : " mourons ensemble " (ce qui se produisit à cinq mois près). Des portraits de Louis XIV et de Louis Dauger de Cavoye attestent de la frappante ressemblance de l'ensemble de leurs visages, dont "le même dessin de leur bouche et un petit creux identique sous la lèvre inférieure". A contrario, "on ne peut imaginer visages plus dissemblables" que ceux de Louis XIII et de Louis XIV. (...) Par ailleurs, il n'a jamais été retrouvé trace de Eustache Dauger de Cavoye, ayant complètement disparu et dont personne ne sait ce qu'il en advint".
Les théories de Maurice Duvivier, Rupert Furneaux et Marie Madeleine Mast ont en commun le fait de considérer que Eustache Dauger (ou d'Oger ou Oger) de Cavoye et Eustache Dauger de Pignerol sont la même personne. Découvert par Maurice Duvivier, Eustache Dauger de Cavoye est le fils de François Dauger de Cavoye (mort en 1641) et de Marie de Sérignan. En 1659, il participe à l'Orgie de Roissy. En 1665, il tue un page et il est alors renié et déshérité par sa famille soit 4 ans avant l'arrivée de Eustache Dauger à Pignerol. Est-ce la même personne ? Officiellement Eustache Dauger de Cavoye est mort à la prison de Saint-Lazare en 1680 ce qui semble exclure cette hypothèse même si on peut remarquer que c'est en 1680 qu'Eustache Dauger de Pignerol est peut-être devenu le masque de fer (selon Mast il l'était depuis son arrestation à Dunkerque).

Andrew Lang (The Valet's Tragedy and Other Stories, 1903), soutient que Dauger était en réalité un certain Martin, valet du huguenot Roux de Marsilly qui fut arrêté et condamné à la roue en 1669, et qu'on aurait mis au secret parce qu'il en savait trop sur la conspiration de son maître.
Selon John Noone (The Man behind the Iron Mask, 1994) le masque de fer serait une manipulation de Saint-Mars. Ayant perdu dès 1681 ses deux plus importants prisonniers Lauzun (libéré en 1681) et Fouquet (mort en 1680), Saint-Mars va faire croire que Dauger est devenu très dangereux car, au contact de Fouquet et Lauzun, il aurait appris beaucoup de choses en plus de ses propres secrets.
Selon Hubert Monteilhet (Au royaume des ombres, 2003), le prétendu Dauger aurait été en fait François de Vendôme, duc de Beaufort, capturé (et non tué) au siège de Candie en 1669, puis secrètement livré par les Turcs à la demande de Louis XIV. Le duc, de sang royal par Henri IV, aurait en 1637 pallié l'incapacité de Louis XIII à donner un héritier au trône de France, et aurait été le véritable père de Louis XIV. Mis au courant après la mort de sa mère Anne d'Autriche, le Roi Soleil aurait ainsi fait mettre son probable géniteur au secret afin d'étouffer le scandale et d'éviter toute contestation quant à sa légitimité, tout en n'osant se résoudre à un éventuel parricide. Beaufort, très connu et fort populaire, aurait été tenu au port du masque afin d'éviter qu'on le reconnaisse et que la fable de sa mort devant Candie s'effondre. L'usage du nom de "Dauger" serait un habile écran de fumée mis en place par Louvois afin de brouiller les pistes.
Selon l'historien Jean-Christian Petitfils, le Masque de fer ne serait en fait... qu'un simple valet que le geôlier le marquis de Saint-Mars aurait masqué afin de faire croire à ses troupes qu'il s'occupait d'un prisonnier d'importance. Une simple mascarade donc, montée par un gouverneur en manque de reconnaissance. Cette thèse est aujourd'hui la plus probable. Il reste néanmoins un mystère quant à l'identité même de cet Eustache Dauger et aux raisons de son emprisonnement. Le valet aurait certainement été détenteur d'un secret d'État, empêchant les autorités de le juger en public. Mais lequel ? Valet de Fouquet, il aurait pu être au courant d'un projet d'assassinat de Colbert par Louvois. Valet de la Cour d'Angleterre, de la possible conversion du roi... Sans preuves valables, le mystère reste entier, et nous ne saurons jamais la vérité.
D'après la théorie de Jean-Christian Petitfils dans son livre Le Masque de Fer, entre histoire et légende, celui-ci affirme qu'effectivement le masque de fer est bien Eustache Dauger, valet de son état et qu'il aurait été emprisonné parce qu'il aurait été au courant des transactions entre Louis XIV et Charles II d'Angleterre sur le fait que le roi d'Angleterre voulait redevenir catholique. Des négociations auraient été entreprises dans ce but. Eustache Dauger, avec son rôle de valet, était chargé de la transmission de la correspondance entre les deux Rois et aurait vu ce que contenait ces correspondances. Le roi l'ayant su, le fit arrêter et mettre au secret. L'idée du masque de fer serait du gouverneur de la prison M. de Saint-Mars car ayant perdu ses deux prisonniers les plus talentueux M. de Lauzun et M. Fouquet il chercha à se valoriser. Les deux prisonniers restant La Rivière et Dauger sont transférés à Exilles avec ordre de ne rien dire. La légende commence grâce à l'orgueil de M. de Saint-Mars dans ce qu'il appelle lui-même les contes jaunes. Le 3 octobre 1698 M. de Saint-Mars prend possession du gouvernement de la Bastille, où il a fait mettre un prisonnier qu'il avait avec lui, et il en a laissé un autre à Pierre-en-Cise, en passant à Lyon. Le masque de fer arrive donc à la bastille et M. de Saint-Mars entretient la légende et cela jusqu'à la mort de son prisonnier le 19 novembre 1703.

Cette thèse est contestée par certains auteurs qui s'étonnent du fait qu'on aurait préservé la vie d'un simple valet (détenteur de secrets d'Etat) pendant 34 ans alors qu'il aurait été plus facile de le faire purement et simplement disparaître. Elle est par contre corroborée par les faibles dépenses engagées pour l'entretien du prisonnier, bien plus faibles que celles dépensées pour les prisonniers d'importance comme Fouquet, ce qui semble bien impliquer que le prisonnier n'était pas un noble mais bien un simple valet.

selon Jean d'Aillon (Le dernier secret de Richelieu - 1998 - éditions du Masque) il n'y a pas de secret du "Masque de fer", car l'identité du prisonnier masqué fut toujours connue : son nom était Eustache Dauger. Le 19 juillet 1669 le marquis de Louvois avait écrit à M. de Saint-Mars, gouverneur de Pignerol une lettre - conservée aux Archives nationales - lui signalant l'arrivée prochaine d'un prisonnier, qui devait être mis au secret. Une seconde lettre, envoyée à la même époque, demandait à M. de Vauroy, capitaine à Dunkerque, de se saisir d'un homme et de l'emmener à Pignerol. Toujours selon l'auteur Jean d'Aillon, M. de Saint-Mars répondit au ministre dès qu'il eut enfermé son homme : "M. de Vauroy a remis entre mes mains Eustache Dauger." Le seul mystère, selon Jean d'Aillon, est de savoir si Eustache Dauger était Eustache Dauger de Cavoye, le frère de 'l'Ami du Roy", Louis de Cavoye, frère qui avait disparu justement en juillet 1669. Pour l'auteur c'est désormais évident pour la plupart des historiens. Quant à la fabuleuse ressemblance entre Louis Dauger et Louis Le Grand, elle est attestée par tous les contemporains. Pour Jean d'Aillon, Eustache fut probablement emprisonné pour avoir essayé de menacer le roi Louis XIV en révélant qu'il était son (demi) frère, et non le fils de Louis XIII. Le masque de fer était alors nécessaire pour que personne ne découvre la ressemblance, car Eustache ressemblait encore plus au roi que son frère Louis Cavoye! Le roi aurait pu faire tuer Eustache, mais il savait que c'était réellement son frère et c'est ce qui le retint. Pour la même raison, il couvrit de faveurs Louis de Cavoye, surnommé "l'Ami du Roi", c'est-à-dire son second (demi) frère, qui lui ressemblait aussi physiquement. Pour Jean d'Aillon, Anne d'Autriche aurait été enceinte deux fois des œuvres de François Dauger de Cavoye avec la complicité de Richelieu face à un risque de répudiation, mettant enfin au monde Louis le Quatorzième et Philippe d'Orléans, des fils "Cavoye" et non des Bourbons! Or François de Cavoye avait déjà une progéniture, dont deux fils Louis et Eustache qui ressemblaient étrangement au roi… Une confidence de leur père aurait tout déclenché…
Mais Jean-Christian Petitfils repousse ces élucubrations d'un argument incontournable : Eustache d'Oger de Cavoye a été incarcéré à la prison de Saint-Lazare, et on a des preuves de sa présence là-bas jusqu'à bien après l'apparition du Masque de Fer.
Il semblerait donc bel et bien que le Masque de Fer n'était qu'un valet...

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. nov. 20, 2010 12:49 am
par saintluc
1759
20 novembre
Défaite de la flotte française face aux Anglais
Au large de Belle-île la flotte française de l'amiral Conlans est déroutée par celle de l'amiral britannique Hawke. La guerre qui oppose la France, la Russie et l'Autriche à l'Angleterre et la Prusse a débuté en 1756. Elle durera jusqu'en 1763 et prendra le nom de "Guerre de sept ans".
Voir aussi : Bataille navale - Histoire des Guerres



1805
20 novembre
Première de Fidelio
Beethoven présente à Vienne sa première version de « Fidelio », essentiellement devant des soldats de l’armée française. Son premier et seul opéra subit alors un sort dépitant : le compositeur n’est pas à l’aise pour diriger, les interprètes sont médiocres, la pièce trop lyrique pour le goût de l’époque… Quant au public, il n’attendra pas la fin de l’œuvre pour quitter la salle. Bientôt retiré de l’affiche, l’opéra subira de profondes modifications avant que Beethoven en fasse un succès en 1814.
Voir aussi : Compositeur - Histoire de Vienne - Première - Histoire du Romantisme - Beethoven - Histoire de l'Opéra



1815
20 novembre
Signature du second traité de Paris
Suite au retour imprévu de Napoléon Ier au mois de Mars et sa défaite à Waterloo en juin, les alliés signent à Paris un traité visant à mettre un terme à l'impérialisme français. Il met fin à la guerre et crée une organisation chargée de veiller sur la paix européenne. Un premier traité avait déjà été signé en mai 1814 après l'abdication de l'empereur, mais sa fuite de l'île d'Elbe a changé la donne. La France est sanctionnée par les quatre grandes puissances (Angleterre, Autriche, Prusse, Russie) et doit payer une amende de 700 millions de francs. Elle perd certains de ses territoires tels qu'Annecy ou la Savoie. Napoléon est mis à l'écart par l'Angleterre. Il est emprisonné sur l'île de Sainte-Hélène depuis le mois d'octobre.
Voir aussi : Histoire de Paris - Dossier histoire de la Restauration - Histoire du Traité de Paris - Histoire de la Bataille de Waterloo - Histoire de l'Empire



1906
20 novembre
Naissance de Rolls Royce
Après avoir construit sa première voiture, l’ingénieur Henry Royce s’associe à l’aristocrate Charles Rolls, concessionnaire à Londres. Ils donnent ainsi naissance à la marque Rolls Royce et à sa première production : la Silver Ghost, équipée d’un six cylindres et atteignant les 85 km/h. Faisant parcourir 15 000 milles sans une panne à leur modèle, ils se font rapidement une place dans l’automobile de luxe aux côtés de Bugatti. La reproduction de la Victoire de Samothrace sur la calandre était présente dès les premiers modèles.
Voir aussi : Histoire de Londres - Histoire de l'Automobile



1911
20 novembre
Première posthume des Chants de la Terre
Six mois après la mort de Gustav Mahler, Bruno Walter dirige à Munich les « Chants de la Terre », en allemand « Das Lied von der Erde ». Composée à partir d’une adaptation de poèmes chinois en allemand par Hans Bethge, cette œuvre, où transparaît la douleur de Mahler suite à la mort de sa fille, est une des dernières œuvres d'un compositeur influencé par Wagner et l’école de Vienne.
Voir aussi : Histoire de Munich - Histoire de la Musique classique



1920
20 novembre
Michael Collins exécute des britanniques
À la tête de l’IRA, Michael Collins fait exécuter quatorze agents britanniques. Les représailles seront particulièrement violentes, coûtant la vie à plusieurs dizaines de spectateurs innocents venus assister à un match de football. La grève de la faim qu’entamera Terence Mac Swingey, maire de Cork emprisonné le mois précédent, ne rétablira pas la paix et aboutira à sa mort. Le cercle vicieux de la violence se forme et rongera le pays durant de nombreuses années.
Voir aussi : Histoire de l'IRA - Histoire de l'Irlande du Nord - Michael Collins - Histoire du Terrorisme



1929
20 novembre
Première exposition des oeuvres de Dali
Le surréaliste André Breton présente à Paris la première exposition consacrée au peintre espagnol Salvador Dali. Dali n'est pas inconnu du public parisien, en octobre 1928, il avait réalisé en compagnie du réalisateur Luis Buñuel le premier film surréaliste: Un chien andalou.
Voir aussi : Dali - Histoire de la Peinture



1936
20 novembre
Mort de José Primo de Rivera
Fondateur du mouvement fasciste de la Phalange espagnole (1933), Primo de Rivera est exécuté par le gouvernement populaire. Il est le fils du dictateur espagnol Miguel Primo de Rivera, au pouvoir de 1923 à 1930. Son organisation fut interdite par le Front populaire dès la victoire de ce dernier aux élections. Rivera prit part à l’insurrection nationaliste de juillet et fut arrêté le 6 de ce mois. Sommairement jugé puis fusillé, il sera élevé au rang de martyr par les franquistes.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Franco - Histoire du Front populaire - Fasciste - Histoire des Assassinats



1945
20 novembre
Ouverture du procès de Nuremberg
Les criminels de guerre nazis sont jugés par un tribunal interallié à Nuremberg en Allemagne. La ville-phare de l'idéologie nazie devient lé théâtre d'un procès qui va durer près d'un an (1er octobre 1946). Le jury est composé de représentants des Etats-Unis, de l'Angleterre, de l'URSS et de la France. Sur les 24 hauts dignitaires du IIIème Reich, 11 seront condamnés à mort par pendaison le 16 octobre 1946.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Procès - Histoire de Nuremberg - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1947
20 novembre
Elizabeth épouse le Duc d'Edimbourg
A 21 ans, l'héritière du trône d'Angleterre, la princesse Elisabeth, épouse à l'abbaye de Westminster son cousin Philip Mountbatten, arrière-petit-fils du Roi Edouard VII. Les londoniens célèbrent le mariage princier dans toute la ville. En 1953, Elisabeth deviendra reine d'Angleterre et d'Irlande du Nord. Les époux auront quatre enfants: Charles, Ann, Andrew et Edward.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Elizabeth II - Histoire du Mariage



1959
20 novembre
Naissance de l’AELE
La convention de Stockholm, signée par les ministres britannique, norvégien, danois, suisse, portugais, suédois et autrichien, donne naissance à l’Association européenne de libre-échange. Celle-ci vise à crée une zone de libre-échange pour les pays d’Europe non membres de la Communauté économique européenne (CEE). Le but ne consiste donc pas à mettre en place, comme la CEE, un marché commun mais plutôt à faciliter les échanges économiques entre les pays membres. Toutefois, par la mise en place de l’AELE, le Royaume-Uni espère surtout pouvoir établir une grande zone de libre-échange avec la CEE. Face à l’échec d’un tel projet, le Royaume-Uni finira par poser sa candidature à la CEE en août 1961, laquelle sera refusée par la France.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance de l'Union européenne - Histoire de la CEE - AELE - Histoire de la Construction européenne



1962
20 novembre
La crise de Cuba s'éteint
Après plus d’un mois de tensions entre les Etats-Unis, l’URSS et Cuba, Castro annonce qu’il accepte le retrait des bombardiers soviétiques et Kennedy lève le blocus naval autour de l’île. La crise des missiles fut l'apogée de la Guerre Froide. Khrouchtchev sera rapidement remplacé, et les relations passeront alors dans la phase communément appelée de "détente".
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Kennedy - Blocus - Khrouchtchev - Histoire de la Guerre froide



1969
20 novembre
Les Américains s'opposent à la guerre du Vietnam
A Washington une manifestation spectaculaire contre la poursuite du conflit au Viêt-nam réuni 250 000 personnes. La colère gronde en Amérique depuis la révélation faite par le "New-York Times" du massacre de plusieurs centaines de vietnamiens dans le village de My Lai, au sud du pays, par des soldats américains. Face aux accusations de crimes de guerre, des commissions d'enquêtes officielles seront envoyées à Saïgon afin de mener l'enquête. Mais le 26, l'armée américaine imposera à tous les inculpés de l'affaire de May Lai de garder le silence.
Voir aussi : Manifestation - Histoire de Washington - Histoire de la Guerre du Vietnam



1975
20 novembre
Mort du Caudillo
Au terme d'une agonie qui aura duré près d'un mois, le général Francisco Franco Bahamonde meurt à 4 heures du matin. Agé de 82 ans, le généralissime libère l'Espagne de 36 ans de dictature. Son successeur désigné, le prince Juan Carlos de Bourbon rempli déjà les fonctions de chef de l'état depuis le 30 octobre en raison de l'état de santé de Franco. Il sera intronisé et couronné roi d'Espagne la 22 et ouvrira la voie de la démocratie.
Voir aussi : Décès - Franco - Caudillo - Histoire des Décès



1999
20 novembre
La Chine sur la voie du vol spatial habité
Le premier vaisseau chinois du programme Shenzhou est lancé avec une fusée « Longue marche ». C’est le premier essai d’envoi de la capsule habitable dans l’espace pour les Chinois. Le premier vol effectivement habité aura lieu en 2003.
Voir aussi : Fusée - Histoire de l'Aéronautique


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. nov. 20, 2010 12:55 am
par saintluc
José Antonio Primo de Rivera y Sáenz de Heredia (Madrid, 24 avril 1903 - Alicante, 20 novembre 1936) est un homme politique espagnol, créateur de la Phalange espagnole, un parti national-syndicaliste. Il est mort exécuté le 20 novembre 1936 à Alicante.

Il est le fils du général Miguel Primo de Rivera, dictateur en Espagne entre 1923 et 1930. José Antonio étudie à la Faculté de Droit de Madrid, devenu avocat il écrit dans les journaux El Fascio et ABC. Le 2 mai 1930, voulant défendre la mémoire de son père, il accepte la charge de vice-secrétaire de la Unión Monárquica d'Alfonso Sala Argemí, mais est battu aux élections de 1931 par son adversaire conservateur Bartolomé Cossío. En 1932 il est arrêté pour soutenir le coup d'État militaire du Général Sanjurjo et fonde avec l'aviateur Ruiz de Alda le "Movimiento Sindicalista Español" qui serait l'embryon de la Phalange. Le 29 octobre 1933, il fonde la Phalange espagnole, un parti fascisant et nationaliste. Battue aux élections législatives du 16 février 1936, avec un score électoral de 0,7% des votes, elle est déclarée hors la loi par les Républicains espagnols suite à la tentative d'assassinat de Jiménez de Asúa par des étudiants du SEU (Sindicato Español Universitario), un syndicat national-syndicaliste. José Antonio se voit alors emprisonné à la prison Modelo de Madrid avec d'autres dirigeants du parti, pour avoir eu en sa possession trois revolvers, ce qui ne l'empêchera pas de continuer à diriger depuis la prison. Le 5 juin 1936 il est transféré à la prison d'Alicante qui sera sa tombe.

En juillet 1936, José Antonio se voit obligé, contre sa volonté, d'accorder son soutien au Général Emilio Mola et aux autres généraux insurgés contre le gouvernement républicain.

Le 17 novembre 1936, José Antonio Primo de Rivera est jugé pour rébellion militaire, assurant lui-même sa propre défense et celle de son frère Miguel et de la femme de ce dernier, puis est condamné à mort par un tribunal populaire. Il est exécuté à Alicante le 20 novembre de la même année. Il devient un des martyrs du mouvement franquiste. José Antonio Primo de Rivera est exhumé en 1959 pour être inhumé dans la basilique Sainte-Croix del valle de los Caìdos.

Image
Basilique Sainte-Croix del valle de los Caìdos
Le 17 novembre 1936, il est jugé pour rébellion militaire et pour avoir organisé la violence politique dans les rues, et après un jugement sommaire, est rapidement condamné à mort par un tribunal "populaire", et est effectivement fusillé le 20 novembre. Lors de son procès, il assura lui-même sa défense, ainsi que celle de son frère Miguel, et de la femme de ce dernier, Margot.

Malgré le fait d'avoir soutenu publiquement la personne de José Antonio Primo de Rivera, les militaires insurgés contre la République ne parvinrent à lui sauver la vie. La figure du martyr, amplement exploitée dans les années qui suivirent, résulte sans doute de raisons plus utilitaires et moins incommodantes que celle du leader politique. De plus, alors que Primo de Rivera était comme "vivant mais absent", les leaders de la Phalange n'essayèrent pas de se doter d'un nouveau leader charismatique, obéissant ainsi à la volonté de Franco de concentrer l'ensemble du pouvoir et du potentiel nationaliste entre ses mains. Pendant la guerre, il fut connu dans la zone Nationale comme "l'absent", signe clair qu'à l'époque beaucoup doutaient de la véracité de sa mort. Son testament révèle une constance de son plus grand désir : "que mon sang soit le dernier à être répandu dans des discordes civiles". Une autre de ses phrases les plus célèbres est sans doute "Que tous les peuples d'Espagne, aussi divers soient-ils, se sentent en harmonie dans une irrévocable union de destin".

Il a maintenu une relation d'amitié avec divers députés socialistes, parmi lesquels Indalecio Prieto, et on l'aperçut plusieurs fois aux côtés d'anarchistes-syndicalistes tels que Angel Pestaña, avec lequel il ne parvint à aucun accord sur aucun point. Nombre de ses adversaires les plus farouches ne se défendront d'ailleurs que mal d'une sympathie spontanée à son égard.[1]

En même temps, l'exécution de José Antonio Primo de Rivera élimina l'unique leader charismatique du camp rebelle qui pouvait faire de l'ombre aux militaires, laissant la voie libre pour la conversion de la Phalange en parti unique du régime (unifié avec les traditionnalistes, malgré leurs nombreuses divergences idéologiques, une Phalange 'domestiquée', avec Francisco Franco comme chef national, qui fit arrêter Manuel Hedilla, numéro 2 de la Phalange Espagnole des JONS après la mort de José Antonio Primo de Rivera.

Francisco Franco ordonna que sa dépouille soit transférée et enterrée à la Basílica del Valle de los Caídos ('Basilique de la Vallée des Tombés')

José Antonio Primo de Rivera est l'auteur des paroles de l'hymne de la Phalange, Cara al sol. Il considérait son mouvement, la Phalange espagnole, comme un parti national-syndicaliste, exaltant la nation.

José Antonio Primo de Rivera fonda en 1934 la Section Féminine de la Phalange espagnole, dans l'intérêt bien sûr d'avoir davantage de soutien. Sa sœur Pilar Primo de Rivera s'occupera de cette Section Féminine jusqu'à son démantèlement après la chute du franquisme.

Pendant le régime franquiste, son nom a été donné à une des principales avenues de presque toutes les villes d'Espagne. Ces voies ont été débaptisées après 1975.
La dernière statue publique de José Antonio Primo de Rivera est déboulonnée en mars 2005 sur décision du conseil municipal de Guadalajara, faisant suite au gouvernement espagnol qui procéda à l'enlèvement de la statue du général Franco à Madrid. Ces monuments sont en effet jugés inopportuns dans une Espagne démocratique.
Franco est également mort le 20 novembre 1975, soit 39 ans plus tard (des suspicions de prolongation artificielle de sa vie pour atteindre cette date symbolique existent). Il repose près de José Antonio. Le 20 novembre demeure une date symbolique pour l'extrême droite espagnole.
Le déplacement des sépultures de J.A Primo de Riveira et de Franco a été demandé par les députés communistes d'Izquierda y Unión en 2005 en même temps que la reconversion de la basilique Ste Croix édifiée au nom des "caidos", c'est-à-dire "de ceux qui sont tombés" puisque elle était censée rendre hommage à tous les morts de la guerre civile. Il n'est cependant pas prévu dans le projet actuel de procéder à une quelconque exhumation.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 21, 2010 12:57 am
par saintluc
1430
21 novembre
Jean de Luxembourg remet Jeanne d'Arc aux Anglais
Par l’intermédiaire de Jean de Luxembourg, les Bourguignons remettent Jeanne d’Arc aux Anglais. Ce dernier l’avait lui-même capturée à Compiègne. Il la remet contre une somme de 10 000 livres. Les Anglais la confieront eux-mêmes à la justice de l’Eglise en assurant qu’ils la reprendront si elle n’est pas accusée d’hérésie.
Voir aussi : Jeanne d'Arc - Histoire des Bourguignons - Eglise - Histoire de la Guerre de Cent Ans



1629
21 novembre
Richelieu devient conseiller du roi
Louis XIII nomme le cardinal Richelieu "principal ministre d'état" et "conseiller en nos dits conseils". Le 26 il sera fait duc et pair de France.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Ministre - Histoire des Bourbons



1783
21 novembre
Premier voyage en montgolfière
Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes s'envolent à bord d'une montgolfière de 2200 mètres cubes. Les deux hommes réalisent le premier voyage aérien. Le départ est donné du château de la Muette à Paris et c'est au dessus des Tuileries qu'ils atteignent leur altitude maximale, 1000 mètres. Après 20 minutes de vol, l'appareil se pose à la Butte aux cailles près de la place d'Italie.
Voir aussi : Histoire de Paris - Ballon - Vol - Voyage - Montgolfière - Histoire de l'Aéronautique



1806
21 novembre
Napoléon établit le blocus continental
Par l’intermédiaire du Décret de Berlin, Napoléon décide d’établir un blocus continental à l’encontre de l’Angleterre. Il s’agit d’asphyxier l’île en l’empêchant d’exporter ses marchandises. Ce traité fait suite à la rupture de paix attribuée aux Anglais et qui a abouti à la bataille de Trafalgar et à la perte de colonies.
Voir aussi : Napoléon - Traité - Blocus - Histoire de la Bataille de Trafalgar - Histoire de l'Empire



1818
21 novembre
Le congrès d'Aix-la-Chappelle met fin à l'occupation militaire de la France
Le Congrès d’Aix-la-Chapelle s’achève sur un bilan plutôt positif pour la France. Celle-ci dépasse son statut de paria européen hérité de la Révolution et de l’Empire pour rejoindre le concert de l’Europe. Cette intégration à la Sainte Alliance négociée par le duc de Richelieu traduit un retour à la sérénité dans la politique intérieur française. Elle s’accompagne du retrait des troupes d’occupation installée en France.
Voir aussi : Dossier histoire de la Restauration - Histoire d'Aix-la-Chapelle - Duc de Richelieu - Histoire de la Sainte Alliance - Histoire de la Diplomatie



1831
21 novembre
Révolte des Canuts à Lyon
Les tisserands de soie lyonnais (appelés canuts) s'insurgent contre le salaire minimum. Ils déclarent la grève générale et très vite l'insurrection prend la forme d'une révolte. Le tarif minimum avait été négocié entre les fabricants de soie, les chefs d'atelier et les canuts. Mais une centaine d'entre eux ont refusé de l'appliquer. Les ouvriers se révoltent contre leurs patrons dans tous les quartiers de Lyon. Les soldats se joignent aussi à leur mouvement. Le général Roguet qui gouverne la ville est contraint d'abandonner Lyon aux insurgés. La révolte des canuts sera réprimée dans le sang par le fils du roi Louis-Philippe, le Duc d'Orléans, au mois de décembre.
Voir aussi : Histoire de Lyon - Révolte - Histoire de la Monarchie de juillet - Canuts - Histoire du Travail



1852
21 novembre
Restauration de l'Empire
Le Sénat convoque les Français aux urnes en organisant un plébiscite sur le rétablissement de l'Empire. Le "oui" l'emporte très majoritairement, mais près de 2 millions d'électeurs se sont abstenus. Le Second Empire sera officiellement proclamé le 2 décembre. Louis-Napoléon Bonaparte deviendra le nouveau souverain des Français sous le nom de Napoléon III.
Voir aussi : Sacre - Napoléon III - Histoire du Second Empire



1910
21 novembre
Mort de Tolstoï
L'écrivain russe Léon Tolstoï est retrouvé mort à Astapovo dans une gare de campagne. Emprunt à une profonde crise spirituelle, Tolstoï avait renoncé à sa vie matérielle en quittant sa famille et sa maison de Poliana le 10 novembre. Il avait l'intention de rejoindre le Caucase en train. Mais la maladie l'empêcha d'atteindre le but de son voyage. Lors de ses funérailles, l'auteur de "Guerre et Paix" et "Anna Karenine" sera pleuré des milliers de russes.
Voir aussi : Décès - Tolstoï - Histoire des Romans



1913
21 novembre
La censure tsariste s'attaque aux manuscrits de Tolstoï
Trois ans jour pour jour après la mort de l’écrivain, la censure tsariste décide de détruire les manuscrits de Tolstoï. Ce dernier avait toujours été en rupture avec la politique de son pays malgré son engagement militaire. Il avait notamment abandonné ses études après la lecture des œuvres de Jean-Jacques Rousseau. Mais surtout, il avait fortement condamné le pouvoir autocratique de son pays et le rôle de l’Eglise orthodoxe, ce qui lui avait valu l’excommunication.
Voir aussi : Histoire de la Censure - Tolstoï - Histoire des Romans



1935
21 novembre
Première de "La Guerre de Troie n'aura pas lieu"
Louis Jouvet met en scène pour la première fois la pièce de Jean Giraudoux nommée "La guerre de Troie n’aura pas lieu". En reprenant un mythe grec et en mettant en scène la fatalité de la guerre, Giraudoux souhaite renouer avec la tragédie, genre qui a disparu en France au profit des drames romantique et bourgeois. La pièce préfigure la venue de la Seconde Guerre mondiale qui, malgré les tentatives d’apaisement des pacifistes, aura fatalement lieu.
Voir aussi : Dossier histoire de la tragédie - Louis Jouvet - Histoire du Théâtre



1945
21 novembre
Premier numéro de "Elle"
Hélène Gordon-Lazareff lance un nouveau magazine féminin: "Elle". La journaliste avait précédemment travaillé aux Etats-Unis pour "Marie-Claire". L'édition est hebdomadaire et compte 24 pages. Hélène Gordon-Lazareff sera la première à introduire la photo couleur dans un magazine français.
Voir aussi : Magazine - Femmes - Elle - Histoire de la Presse



1963
21 novembre
Le Concile Vatican II tolère l'abandon de la messe en latin
Une des premières mesures du Concile Vatican II est de tolérer l’usage des langues vernaculaires, c’est-à-dire locales, lors des liturgies. La messe pourra ainsi être prononcée dans les langues maternelles des fidèles, et ceci selon le principe d’ouverture vers les communautés prônée par Jean XXIII.
Voir aussi : Histoire de Vatican II - Histoire de la Chrétienté



1965
21 novembre
Première télé pour Mireille Mathieu
A 19 ans, la jeune chanteuse provençale Mireille Mathieu chante pour la première fois à la télévision dans l'émission "Télé Dimanche", présentée par Roger Lanzac et Raymond Marcillac. Repérée lors de la finale d'un radio-crochet à Avignon en 1964, elle est invitée devant les caméras du très populaire programme télé. Le succès est immédiat, les Français sont séduits par cette jeune femme qui leur rappelle tant Edith Piaf. Son passage à la télévision sera pour elle le point de départ d'une carrière internationale.
Voir aussi : Histoire de la Chanson



1990
21 novembre
La dame de fer démissionne
Alors qu’elle est en charge de son troisième mandat de premier ministre britannique, ce qui est alors historique, Margaret Thatcher est mise en difficulté par l’instauration d’une nouvelle taxe. Ne disposant plus d’une majorité pour la soutenir, elle démissionne et laisse sa place à son protégé John Major. La seule femme premier ministre de l’histoire du Royaume-Uni aura régné pendant 11 ans.
Voir aussi : Premier ministre - Thatcher - John Major - Histoire de la Politique



1991
21 novembre
Gérard d'Aboville achève sa traversée du Pacifique à la rame
Après avoir été le premier homme à traverser l’océan Atlantique à la rame et en solitaire, Gérard d’Aboville réitère l’exploit en parcourant l’océan Pacifique nord. Parti parti le 10 Janvier du Japon, il arrive sur les côtes californiennes. Cette traversée d’environ 10 000 km sur un bateau long de huit mètres lui aura pris 134 jours.
Voir aussi : Traversée - Rame - D'Aboville - Histoire des Sports



1995
21 novembre
Signature des accords de Dayton
Après quatre années de guerre qui ont ravagé la région et fait plus de 200 000 morts, la Bosnie-Herzégovine doit retrouver le calme grâce à la signature d’un accord de paix. Elle fait suite à une intervention militaire de l’ONU réagissant notamment aux exactions commises par les serbes dirigés par Milosevic. Le pays reste coupé en deux, entre une communauté Bosno-Croate et une entité Serbe au statut ambigu vis-à-vis de la communauté internationale.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Accord - Guerre de Yougoslavie - Milosevic - Histoire des Guerres



2002
21 novembre
L'OTAN accueille sept nouveaux pays
L’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie sont invitées à rejoindre l’OTAN, conformément à leur souhait. L’intégration de ces pays de l’ancien Pacte de Varsovie , dix ans après l’écroulement de l’URSS, est symbolique, d’autant plus que l’utilité du traité semblait compromise. Pourtant, la menace terroriste et l’intervention en Afghanistan ont donné un nouveau sens à l’organisation.
Voir aussi : Histoire de l'OTAN - Histoire du Pacte de Varsovie - Histoire des Traités



2005
21 novembre
Angela Merkel, première femme chancelier d'Allemagne
Deux mois après le scrutin des législatives, et après d’âpres négociations avec le SPD, Angela Merkel devient la première femme à occuper le poste de chancelier en Allemagne. Elle doit, après un scrutin très serré entre son parti, le CDU/CSU et celui de Gerhard Schröder, diriger un gouvernement de coalition auquel ce dernier a refusé de participer.
Voir aussi : Chancelier - Histoire des Elections



2007
21 novembre
Mise en examen de Jacques Chirac
L’ancien Président de la République Jacques Chirac est mis en examen pour « détournement de fonds publics » lorsqu’il siégeait à la mairie de Paris. Ce sont des emplois de « chargé de mission » qui sont mis en cause. C’est la première fois qu’un Président est mis en examen après son mandat. Jacsques Chirac s’en explique dès le lendemain dans le quotidien le Monde en affirmant : « Ces recrutements, je les ai souhaités ou autorisés parce qu'ils étaient légitimes autant que nécessaires. » Les soupçons pesant sur le Président lors de ses mandats avaient occasionné des débats sur la légitimité de l’immunité présidentielle au début des années 2000.
Voir aussi : Chirac - Le Monde - Histoire de la Justice


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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 21, 2010 1:11 am
par saintluc
La révolte des Canuts, à Lyon (France), en novembre 1831, fut la seconde insurrection sociale caractérisée, au début de l'ère de la grande industrie. Elle avait été précédée, en 1819, d'émeutes à Vienne lors de l’introduction de nouveaux métiers à tisser, écrasées par les régiments de ligne : les tisserands brisent les nouvelles machines à tisser inventées par Jacquard ; ils ont compris que ces machines concurrencent l'homme et le privent de son gagne-pain.
Au début du XIXe siècle, le textile est la principale activité industrielle. À Lyon, le tissage de la soie fait vivre la moitié de la population.

En 1831, la production lyonnaise de soieries demeure organisée selon un modèle de type pré-industriel :

Au sommet de la pyramide, on trouve la « grande fabrique », composée de quelque 1 400 négociants-banquiers appelés « fabricants » ou « soyeux », qui commandent et financent la fabrication des pièces et en assurent la commercialisation auprès de la clientèle.
Les fabricants font travailler quelque 8 000 maîtres artisans tisserands, les « canuts », qui travaillent à la commande et à la pièce. Ils sont propriétaires de leurs métiers à tisser (familièrement appelés « bistanclaques »), de deux à six selon la taille de l'atelier.
Les canuts emploient environ 30 000 compagnons, qui sont des salariés à la journée, mais vivent généralement chez le canut, qui les loge et les nourrit et dont ils partagent la condition.
On fait également travailler des femmes, moins bien payées, et des apprentis ou garçons de course, qu’on appelle à Lyon des « brasse-roquets », tout cela composant un très large éventail de métiers : gareurs, satinaires, lanceurs, battandiers, metteurs en carte, liseurs de dessins, magnanarelles, monteurs, brocheurs, plieurs, moulineurs, ourdisseuses, ovalistes, remetteuses, tordeuses, dévideuses, passementières, guimpières, taffetaquières, teinturiers, finisseuses...
Les ateliers sont pour la plupart établis dans les maisons des Pentes de la Croix-Rousse, mais aussi à Saint-Georges dans le Vieux Lyon, Bourgneuf (Pierre Scize), La Guillotière et Vaise. Une seule manufacture de type industriel, l’usine de soierie de la Sauvagère, employant 600 ouvriers, existait à Saint-Rambert-l'Île-Barbe, devenu le quartier Nord de Lyon.
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Un métier Jacquard
La production de soieries, comme toute activité de luxe, est fortement soumise aux aléas de la conjoncture. Une grande partie de la demande vient d'Amérique du Nord, et est très sensible à la concurrence.

Sous l'Empire, le gouvernement a accepté – ou, à tout le moins, toléré – l'introduction, à certaines époques, de tarifs réglementés dans la fabrique lyonnaise. Il en a résulté une augmentation des salaires.

Après la crise économique de 1825, les canuts et leurs compagnons, encouragés par des catholiques, ont créé des sociétés de secours mutuel, alors que les associations à caractère professionnel (syndicalisme) sont interdites par la loi Le Chapelier.

En 1831, la conjoncture économique est morose et pèse sur la demande de soieries. La faiblesse de l'activité entraîne les salaires des ouvriers à la baisse. Depuis les meilleures années de l'Empire, les salaires ont nettement chuté.

Le 18 octobre 1831, les canuts demandent au préfet du Rhône, Louis Bouvier-Dumolart, de jouer les intermédiaires pour obtenir des fabricants l'établissement d'un tarif, permettant de limiter la baisse des prix. Le préfet réunit aussitôt une commission de patrons et d'ouvriers qui établit un tarif le 26 octobre et confie au Conseil de Prud'hommes la charge d'en surveiller l'application.

Mais l'intervention du préfet a été mal vue par un certain nombre de fabricants, qui tiennent son attitude pour démagogique, et les concessions de leurs représentants pour des marques de faiblesse : 104 d'entre eux, invoquant les principes de la Révolution qui, avec notamment la loi Le Chapelier et le décret d'Allarde de 1791, a consacré le principe de non-intervention de l'État dans les relations de travail, refusent d'appliquer le tarif, qu'ils dénoncent comme entrave à la liberté économique et rejettent comme exorbitantes les prétentions des canuts en matière de salaire (10 novembre 1831). Cette attitude provoque le soulèvement des ouvriers, le 21 novembre.

Le 21 novembre 1831, plusieurs centaines de tisseurs parcourent la Croix-Rousse, qui est alors une commune indépendante. Ils obligent ceux qui travaillent encore à arrêter leurs métiers à tisser, bousculent la Garde nationale, dressent des barricades et marchent sur Lyon, drapeau noir en tête.

Le 22 novembre, à Lyon, les ouvriers prennent possession de la caserne du Bon Pasteur, pillent les armureries. Plusieurs corps de garde de l'armée ou de la Garde nationale sont attaqués et incendiés. L'infanterie essaie vainement de les arrêter, puis recule sous les tuiles et les balles, tandis que la Garde nationale, dont nombre de membres se recrutent parmi les canuts, passe du côté des émeutiers.

Au terme d'une rude bataille – environ 600 victimes dont quelque 100 morts et 263 blessés côté militaire, et 69 morts et 140 blessés côté civil –, les émeutiers se rendent maîtres de la ville que fuient, dans la nuit du 22 au 23 novembre, le général Roguet, commandant la 7e division militaire, ainsi que le maire, Victor Prunelle.

Les insurgés se gardent de tout pillage. Ils occupent l'Hôtel de Ville, mais leurs chefs, qui n'étaient « entrés en grève » que pour obtenir la correcte application de l'accord collectif, ne savent plus que faire de leur victoire. Un comité insurrectionnel se forme sous l'impulsion de quelques républicains, mais ne prend pas de mesures concrètes, faute d'un véritable programme et aussi du soutien des canuts, qui refusent de voir leur mouvement récupéré à des fins politiques.

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« Vivre libre en travaillant, ou mourir en combattant »

À Paris, la nouvelle de l'émeute et de la prise de contrôle de la deuxième ville de France par les insurgés provoquent stupeur et consternation. À la Chambre, l'Opposition, emmenée par François Mauguin, a beau jeu de stigmatiser l'incompétence du ministère, tandis que le président du Conseil, Casimir Perier, dont le gouvernement s'est fixé comme première ambition de rétablir l'ordre public après l'agitation des Trois Glorieuses, impute les troubles lyonnais à la propagande saint-simonienne et aux menées des partisans de Charles X. Quant à Louis-Philippe, il ne doute pas que la révolte soit le fruit des menées républicaines.

Le 25 novembre, Perier s'exprime devant la Chambre des députés : il annonce que le duc d'Orléans, fils aîné du roi, et le maréchal Soult, ministre de la Guerre, se mettent à la tête d'une armée de 20 000 hommes pour reconquérir Lyon. Louis-Philippe les engage à la fermeté, mais leur interdit de recourir à des exécutions capitales. Il se montre très critique vis-à-vis du préfet mais reste prudent sur le tarif

Le 28 novembre, le duc d'Orléans, fils du roi Louis-Philippe, et le maréchal Soult s'installent à Trévoux où ils attendent que le calme revienne dans Lyon. Ils y rentrent le 3 décembre, sans effusion de sang, sans négociation, sans engagement de quelque nature que ce soit. Le tarif est annulé, le préfet destitué, la Garde nationale dissoute, une importante garnison placée dans la ville. Le gouvernement décide la construction d'un fort, pour séparer la Croix-Rousse de la ville de Lyon. 90 ouvriers sont arrêtés, dont 11 seront poursuivis : ils seront acquittés en juin 1832.

Soult rend compte au roi du succès complet de sa mission : il ne manque pas d'attribuer les acclamations qui se sont fait entendre à « la reconnaissance pour le roi et pour le prince » et les silences à « une expression de tristesse qui était évidemment le témoignage du repentir » ; il note que toutes les autorités sont venues « rendre leurs devoirs à Monseigneur » et que tous ont fait « de très bons discours, excepté M. l'archevêque, qui s'est contenté de dire qu'il n'avait que des prières à faire ».

Entre les 17 et 20 décembre 1831, l'opposition d'extrême gauche cherche à faire rebondir l'affaire de Lyon à la Chambre des députés. Casimir Perier déclare que la révolte a voulu s'armer « contre la liberté du commerce et de l'industrie » et affirme le 26 décembre que « la société ne se laissera pas menacer impunément. » La très grande majorité des députés approuve l'action du ministère et passe à l'ordre du jour, sans tenir compte des protestations et sans donner suite à la demande d'enquête présentée par le député d'extrême gauche Eusèbe de Salverte.

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Louis-Philippe Ier, roi des Français
Après l'échec de l'insurrection de 1831, les républicains parisiens ont envoyé à Lyon des émissaires qui y ont créé tout un réseau de sociétés secrètes, souvent en relation étroite avec les associations de compagnonnage des artisans de la soierie.

À la fin de 1833, le gouvernement ne s'attend absolument pas à une nouvelle insurrection à Lyon, dans la mesure où la conjoncture économique est bonne et où l'industrie lyonnaise de la soie est alors florissante. Pourtant, les républicains vont manœuvrer habilement pour créer une situation insurrectionnelle en prenant appui sur un conflit salarial apparu au mois de février chez les ouvriers de la peluche.

Le patronat juge que la bonne conjoncture économique a fait augmenter de manière excessive les salaires des ouvriers et prétend leur imposer une baisse. En résulte un conflit, des grèves, dont les meneurs sont arrêtés et traduits en justice. Leur procès commence le 5 avril, au moment où la Chambre des pairs discute d'une loi destinée à durcir la répression contre les associations républicaines . Les républicains parviennent à créer un amalgame entre les associations politiques, qui sont en réalité visées par ce texte, et les associations mutuelles ouvrières auxquelles les canuts lyonnais sont très attachés. Aussi, le 9 avril, des milliers d'artisans se soulèvent tandis que les meneurs édictent des « ordres du jour » qu'ils n'hésitent pas à dater du « 22 germinal an XLII de la République ».

L'armée occupe la ville et les ponts. Rapidement les premières fusillades éclatent avec la troupe, qui tire sur la foule désarmée. Aussitôt, les rues se couvrent de barricades. Les ouvriers organisés prennent d'assaut la caserne du Bon-Pasteur et se barricadent dans les quartiers en en faisant de véritables camps retranchés, comme à La Croix-Rousse. C'est le début de la « Sanglante semaine ».

Adolphe Thiers, ministre de l'Intérieur, va appliquer une tactique qu'il rééditera en 1871 pour écraser la Commune de Paris : se retirer de la ville, l'abandonner aux insurgés, l'encercler, puis la reprendre.

Le 10 avril, de nouvelles fusillades ont lieu avec la troupe. Les insurgés s'emparent du télégramme[réf. nécessaire], du quartier de la Guillotière, puis de Villeurbanne où les casernes sont prises. Le drapeau noir flotte sur Fourvière, Saint-Nizier et l'Antiquaille.

Le 11 avril, les combats se poursuivent. Le quartier de la Croix Rousse est bombardé par la troupe qui a reçu des renforts, tandis que des tentatives d'insurrection éclatent à Saint-Étienne et à Vienne.

Le 12 avril, la troupe attaque et prend le quartier insurgé de la Guillotière, après avoir détruit de nombreuses maisons avec l'artillerie.

Le 14 avril, l'armée reconquiert progressivement la ville et attaque pour la troisième fois le quartier de la Croix-Rousse, massacrant de nombreux ouvriers.

Le 15 avril marque la fin de la Sanglante semaine à Lyon. La deuxième grande insurrection des Canuts est matée dans le sang. Plus de 600 victimes sont à déplorer. 10 000 insurgés faits prisonniers seront jugés dans un « procès monstre » à Paris en avril 1835, et seront condamnés à la déportation ou à de lourdes peines de prison.

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Maréchal Soult
Une troisième insurrection aura lieu en février 1848, après l’abdication de Louis-Philippe et la proclamation de la République. Les Voraces prennent possession de l’Hôtel de Ville, de la Préfecture et des forts de la Croix-Rousse.

Les mêmes Voraces mèneront une quatrième insurrection en juin 1849, en écho au soulèvement des républicains parisiens (cf. journée du 13 juin 1849). Circonscrite sur le faubourg Croix-Rousse, elle sera violemment réprimée par l'armée.

La révolte des canuts a fait naître dans la conscience ouvrière le sentiment d'une réelle communauté d'intérêts. Et c'est le point de départ d'une ère revendicative, que la détresse physique et morale des ouvriers dans cette période de capitalisme naissant devait accentuer, comme en témoigne le célèbre mémoire du docteur Louis René Villermé à l'Académie des sciences morales et politiques.

La révolte des canuts a influencé les grands mouvements de pensée sociale : les Saint-Simoniens, Karl Marx, Fourier, Proudhon ou certains acteurs du catholicisme social comme Frédéric Ozanam et Antoine Chevrier.

Les révoltes ouvrières lyonnaises continuèrent de secouer la ville. Durant l'été 1869, 2 000 ouvrières "ovalistes" se mettent en grève pour demander une augmentation de leur salaire et une diminution de leur temps de travail. Cette grève, qui a duré 2 mois, a marqué l’éveil du monde féminin à la politique et au mouvement ouvrier.

Quelques années plus tard, en 1899, c'est dans une ville profondément marquée par son passé ouvrier que Marie-Louise Rochebillard donnera naissance aux premiers syndicats féminins
Après les révoltes, certains soyeux cherchent à produire ailleurs qu'en ville. L'émigration des métiers vers les campagnes s'accentue (en milieu rural, le métier à domicile est un complément aux revenus de la terre). Les ouvriers étant disséminés, les donneurs d'ordre évitent ainsi le risque de rébellion.

En 1851, le maréchal de Castellane ne souhaite pas voir se rééditer la prise des forts lyonnais par des émeutiers. Il éloigne donc les troupes mais pas trop. Il crée ainsi le camp de Sathonay, à quelques kilomètres de la Croix-Rousse. La voie ferrée entre Sathonay et la Croix-Rousse (la Ligne Lyon - Trévoux) complète le dispositif en 1861.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 21, 2010 9:02 am
par saintluc

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. nov. 22, 2010 1:30 am
par saintluc
845
22 novembre
Indépendance de la Bretagne
Le Breton Nominoë bat les troupes du roi Carolingien Charles le Chauve à ballon près de Redon. Pour le roi cette défaite marque l'échec de la conquête de la Bretagne. Celle-ci devient indépendante du royaume. Elle le restera pendant près de 7 siècles.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Bretagne - Charles le Chauve - Histoire du Moyen-Âge



1497
22 novembre
Vasco de Gama atteint le Cap
Le navigateur portugais Vasco de Gama double le Cap de Bonne-espérance à la pointe Sud de l'Afrique. Il ouvre ainsi le passage entre l'Afrique et l'Asie. Bartholomeu Diaz fut le premier à la découvrir, mais à cause de la difficulté qu'il rencontra à la franchir le nomma, "Cap des tempêtes". Avec la nouvelle expédition mandatée par le roi du Portugal Manuel la Fortuné, Vasco de Gama et ses trois navires, réussissent à ouvrir le "route des épices". Ils contourneront l'Afrique et arriveront aux Indes à Calicut, l'ancienne Calcutta, en mai 1498.
Voir aussi : Découverte - Histoire du Cap de Bonne-Espérance - Vasco de Gama - Histoire de la Mer



1906
22 novembre
Le SOS est institutionnalisé
Lors de la conférence international sur les signaux télégraphiques se tenant à Berlin, le S.O.S est adopté comme le signal radio de détresse universel. Il est choisi pour sa simplicité à la reproduire en morse : 3 points, 3 traits, 3 points.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Télégraphe - Morse - Histoire des Télécommunications



1928
22 novembre
Le Boléro fait crier "au fou!"
Sur une commande de la danseuse Ida Rubinstein, Ravel compose un morceau symphonique simple, une musique répétitive de 17 minutes. Selon ses propres dires, il n’accorde pas une grande valeur à cette partition… L’histoire ne dit pourtant pas quel sera son degré d’étonnement face au succès de cette œuvre dès la première, succès qui ne s’essoufflera pas de sitôt. Le Boléro sera en effet le titre de musique le plus joué de l’histoire. Pourtant, la légende rapporte que le compositeur aurait été amusé par l’anecdote affirmant qu’une auditrice a crié au fou en entendant son œuvre, jusqu’à affirmer : "celle-là, vois-tu, elle a compris".
Voir aussi : Compositeur - Histoire de la Musique classique



1943
22 novembre
Indépendance du Liban
Le Liban accède à l’indépendance lorsque le chrétien maronite Béchara El Khoury est relaché de prison. Défenseur de l’indépendance, il avait été élu président de la République. Bien qu’il soit théoriquement libre d’exercer librement son pouvoir, l’armée française reste en place. En août, il parvient à un accord avec le musulman sunnite Riad Solh, accord qui sera la base du pacte national de 1947. Le 22 novembre est depuis la date de la fête nationale.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire fête nationale - Histoire de l'Etat



1956
22 novembre
Ouverture des jeux olympiques de Melbourne
Le Duc d'Edimbourg ouvre officiellement les 16ème jeux olympiques de Melbourne. Ce sont les premiers jeux jamais réalisés dans l'hémisphère sud. 67 nations seront représentées jusqu'au 8 décembre. Le premier sport mis à l'honneur sera la basket-ball avec deux matchs, l'un opposant la Chine à la Corée et l'autre l'URSS au Canada.
Voir aussi : Histoire de Melbourne - Histoire des Jeux Olympiques



1963
22 novembre
Décès d’Aldous Huxley
L’écrivain britannique décède à l’âge de 69 ans. Sa carrière littéraire reste marquée par son roman "le Meilleur des mondes", publié en 1932. Il y exposait, avec une note d’humour, une vision très pessimiste de l’avenir de l’espèce humaine, se calquant sur le genre de la science-fiction. Il s’éteint exactement le même jour que le président américain John Kennedy.
Voir aussi : Dossier histoire de la science-fiction - Histoire des Romans



1963
22 novembre
Assassinat de Kennedy
En tournée à travers les Etats-Unis, le président John Fitzgerald Kennedy est abattu par trois coups de feu alors qu'il traversait le centre ville de Dallas dans une cadillac décapotable. Transporté en urgences à l'hôpital le président mourra 30 minutes plus tard. Le gouverneur du Texas, John Connaly, présent dans la voiture officielle est grièvement blessé. Mais il sortira indemne du Parkland Memorial Hospital de Dallas. Agé de 46 ans JFK n'aura gouverné que trois ans. Les circonstances et le mobile de son assassinat sont restés obscurs.
Voir aussi : Assassinat - Kennedy - JFK - Histoire de Dallas - Histoire des Assassinats



1975
22 novembre
Juan Carlos 1er monte sur le trône
Deux jours après la mort de Franco, Juan Carlos est proclamé roi d’Espagne. Ce retour à la monarchie est également un retour à la démocratie. Juan Carlos décide en effet de défaire le régime dictatorial franquiste malgré l’opposition d’un certain nombre de conservateurs, notamment au sein de l’armée. Il nomme Adolfo Suárez pour préparer cette transition et privilégie l’unité nationale plutôt que la chasse aux dirigeants de l’ancien régime.
Voir aussi : Franco - Juan Carlos - Suárez - Histoire des Sacres



1977
22 novembre
Le Concorde entre en service sur le ligne Europe-New York
Après une bataille acharnée entre les écologistes américains et les compagnies aériennes, Air France et British Airways, l'avion supersonique franco-britannique "Concorde" est enfin autoriser à se poser aux Etats-Unis. Un service régulier entre les deux continents est mis en place. A 8h47, deux appareils l'un en provenance d'Heathrow et l'autre de Roissy, se posent sur l'aéroport JFK de New-York.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Avion - Histoire du Concorde - Histoire de l'Aéronautique



1978
22 novembre
Première des "Bronzés"
Le film de Patrice Leconte sort sur les écrans français. Adapté de la pièce "Amour, coquillages et crustacés" écrite par la troupe du Splendid, le film réunira plus de 2 millions d'entrées. Face à un tel succès l'équipe tournera une suite en 1979 avec: "Les Bronzés font du ski".
Voir aussi : Film - Histoire du Cinéma



1986
22 novembre
Tyson : "Bébé" champion
Alors qu'il vient de fêter ses 20 ans, le boxeur américain Myke Tyson remporte le titre de champion du monde des lourds WBC à Las Vegas. Il bat par K.O au deuxième round le canadien Trevor Berbick. Grâce à cette victoire il devient le plus jeune champion du monde de sa catégorie.
Voir aussi : Champion du monde - Tyson - Histoire de la Boxe



1994
22 novembre
Le mont Merapi surprend les habitants
Le Merapi, sur l’île de Java, en Indonésie, se réveille et laisse échapper une nuée ardente qui surprend les habitants en plein jour. Déjà en 1672, le Merapi libérait une immense coulée pyroclastique, emportant près de 3000 personnes. Ici, plus de soixante personnes trouvent la mort. Le volcan se réveillera en 2006, plusieurs milliers d’habitants évacueront les lieux et le 27 mai, le Merapi provoquera un séisme particulièrement violent avant d’exploser.
Voir aussi : Histoire des Eruptions - Volcan - Histoire de l'île de Java - Histoire des Catastrophes naturelles



2003
22 novembre
La coupe du monde enfin dans l'hémisphère nord
Au terme des prolongations, l’Angleterre tient une victoire mais aussi une revanche en battant les Wallabies sur leur propre terrain, à Sydney, dans la finale de la Coupe du Monde. En effet, c’est une inversion exacte des acteurs par rapport à l’édition de 1991. L’Angleterre avait par ailleurs fait durement chuter la France en demi-finale, France pourtant perçue un an plus tôt comme la meilleure équipe du monde.
Voir aussi : Victoire - Histoire de l'Angleterre - Coupe du monde de rugby - Wallabies - Histoire du Rugby



2004
22 novembre
Déclenchement de la "Révolution Orange" en Ukraine
Au lendemain d’un scrutin présidentiel entaché de fraude, la neige et le froid n’empêchent pas 100 000 Ukrainiens de manifester sur la place de l’Indépendance à Kiev. C’est le point de départ de la « Révolution Orange », couleur du parti du candidat lésé, Viktor Iouchtchenko, qui conteste les résultats et appelle à la grève générale. Soutenue implicitement par les occidentaux, la révolution pacifique se poursuit et croît pendant plusieurs jours. La place de l’Indépendance est occupée 24 heures sur 24 par des manifestants qui dorment sur place. Finalement, un troisième tour est organisé le 26 décembre et voit la victoire définitive de Iouchtchenko.
Voir aussi : Révolution - Election présidentielle - Histoire des Elections



2007
22 novembre
Mort de Maurice Béjart
Le danseur et chorégraphe Maurice Béjart décède à Lausanne à l’âge de 80 ans. Enseignant son art en Belgique depuis 20 ans, Béjart n’avait pour autant jamais cessé de mettre en scène. Ayant plus de 230 chorégraphies à son actif, il travaillait sur sa dernière création, "Le Tour du monde en 80 minutes".
Voir aussi : Béjart - Chorégraphe - Histoire du Théâtre


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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. nov. 22, 2010 1:41 am
par saintluc
Le roi Juan Carlos Ier (de son nom complet en espagnol : Juan Carlos Alfonso Víctor Maria de Borbón y Borbón-Dos Sicilias), né le 5 janvier 1938 à Rome (Italie), est l'actuel roi d'Espagne. Il est le fils de Juan de Borbón, comte de Barcelone, et de son épouse, María de las Mercedes de Borbón-Dos Sicilias. Descendant direct de Louis XIV de France, il a accédé au trône le 22 novembre 1975.
Son grand-père Alphonse XIII fut roi d'Espagne jusqu'à l'avènement, en 1931, de la Seconde République espagnole. La Guerre d'Espagne met fin à la République et est suivie par la dictature du général Franco, qui exerce les fonctions de chef de l'État jusqu'à sa mort le 20 novembre 1975. Le 22 novembre, le prince Juan Carlos devient Juan Carlos Ier, roi constitutionnel d'Espagne.

Il naît le 5 janvier 1938 à Rome, en Italie, où sa famille vit en exil. Enfant, il est surnommé Juanito (« Jeannot »). Il quitte ses parents et vient en Espagne pour suivre une formation sous l'égide de Franco, qui avait posé cette condition à la restauration de la monarchie.

En 1956, son frère cadet Alfonso meurt d'un coup de revolver dans la résidence de ses parents à Estoril, Portugal. Officiellement, il s'agit d'un accident survenu pendant le nettoyage d'un revolver, mais Juan Carlos étant le seul témoin, des doutes subsistent sur l'identité de celui qui tenait cette arme.

Franco écarte du trône le père de Juan Carlos, Juan de Borbón, préférant prendre comme successeur Juan Carlos lui-même afin de contrôler l'évolution du régime. Pendant la dictature, Franco crée le titre de prince d'Espagne (plutôt que prince des Asturies) pour Juan Carlos. Celui-ci commence à utiliser son deuxième prénom, Carlos, pour avancer ses prétentions à l'héritage.

Pendant un temps, on a prêté au général Franco une hypothétique intention de placer sur le trône le cousin germain de Juan Carlos, Alfonso de Borbón (1936-1989), sans qu'aucun élément tangible vienne jamais étayer cette thèse (en dehors du mariage, le 8 mars 1972, de ce dernier avec la petite-fille de Franco, Carmen Martínez-Bordiú). Alfonso de Borbón avait d'ailleurs renoncé solennellement à toute prétention au trône d'Espagne, deux ans et demi auparavant, suivant en cela la démarche de son père, Jaime de Borbón, duc de Ségovie.

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Durant les périodes de maladie de Franco en 1974 et 1975, Juan Carlos est nommé chef de l'État par intérim. Proche de la mort, Franco avoua le 30 octobre 1975 qu'il était trop malade pour gouverner, mais ce ne sera que deux jours après la mort du dictateur, survenue le 20 novembre 1975, que Juan Carlos sera proclamé roi d'Espagne.

Or, Juan Carlos promulgue rapidement des réformes démocratiques, au grand dam des éléments conservateurs, notamment les forces armées, qui s'attendaient à ce qu'il maintînt l'État franquiste. Juan Carlos nomme Adolfo Suárez, ancien chef du Mouvement national, au poste du président du gouvernement. La pièce maîtresse des réformes démocratiques est la Loi pour la réforme politique (Ley para la Reforma Política) présentée par le gouvernement Suárez, adoptée par le Parlement le 18 novembre 1976 et par le peuple espagnol lors du référendum du 15 décembre 1976 (94,2% de oui). Cette loi, de rang constitutionnel (« loi fondamentale », selon la terminologie franquiste), crée les bases juridiques nécessaires à la réforme des institutions franquistes depuis l'intérieur et permet que se déroulent le 15 juin 1977 les premières élections démocratiques depuis l'instauration de la dictature. Le Congrès des députés (Congreso de los Diputados) et le Sénat (Senado) issus de ces élections seront chargés d'élaborer, notamment, la nouvelle Constitution démocratique que le roi approuvera au cours d'une session conjointe des deux Chambres le 27 décembre 1978.

En 1977, le père du roi, Juan de Borbón, avait formellement renoncé à ses prétentions au trône ; Juan Carlos le remerciera en confirmant le titre de comte de Barcelone, titre suzerain appartenant à la couronne espagnole, que Juan de Borbón s'était donné pendant son exil. La nouvelle Constitution de 1978 stipulera que Juan Carlos est l'« héritier légitime de la dynastie historique ».

Une tentative de coup d'État militaire surprend le Congrès des députés le 23 février 1981. Des officiers, avec à leur tête le lieutenant-colonel Tejero, tirent des coups de feu dans la Chambre parlementaire durant une session retransmise en direct à la télévision. On craint alors la déroute du processus démocratique, jusqu'à ce que le roi étonne la nation par une allocution télévisée exigeant que l'armée apporte son soutien inconditionnel au gouvernement démocratique légitime. Le roi avait auparavant appelé plusieurs chefs de l'armée pour leur ordonner en tant que commandant en chef de défendre la démocratie.

Lors de sa prestation de serment devant les Cortes Generales (le Parlement), un chef communiste, Santiago Carrillo, lui avait donné le sobriquet « Juan Carlos le Bref », prédisant qu'il se trouverait rapidement écarté avec les autres restes du fascisme. Après l'avortement du coup d'État du 23 février 1981, ce même homme politique, ému, dira aux médias, Dieu protège le Roi ! Si les démocrates et les partis de gauche s'étaient jusque là montrés réservés, après l'échec du coup d'État leur soutien deviendra inconditionnel, un ancien chef de la IIe République déclarera : « Nous sommes tous des monarchistes maintenant ». Néanmoins, une expression courante dit que les Espagnols ne sont pas des monarchistes, mais des « juancarlistes ».

Plus tard, une tentative d'assassinat par des membres du groupe terroriste basque ETA avortera à Majorque, lieu de villégiature de la famille royale.

Aujourd'hui, le roi règne en tant que monarque constitutionnel, sans exercer de réel pouvoir sur la politique du pays. Il est considéré comme un symbole essentiel de l'unité du pays, et ses interventions et points de vue sont écoutés respectueusement par des politiciens de tous les côtés. Son discours annuel la veille de Noël est diffusé par la plupart des canaux télévisuels espagnols. Puisqu'il est le chef suprême des forces armées espagnoles, son anniversaire est une fête militaire.

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En français, la titulature officielle complète de Juan Carlos Ier est : « Juan Carlos Ier, roi d'Espagne ». D'après la Constitution, il est également commandant en chef des forces armées.

Anciens titres portés par les Rois d'Espagne: roi d'Espagne, de Castille, de Léon, d'Aragon, des Deux-Siciles, de Jérusalem, de Navarre, de Grenade, de Tolède, de Valence, de Galice, de Sardaigne, de Cordoue, de Corse, de Murcie, de Jaen, d'Algésiras, des îles Canaries, des Indes orientales et occidentales espagnoles, des Îles et de la Terre Ferme de la Mer Océane, archiduc d'Autriche, duc de Bourgogne, de Brabant, de Milan, d'Athènes, de Neopatras, comte de Habsbourg, de Flandres, de Strasbourg, de Tyrol, de Roussillon, de Barcelone, seigneur de Biscaye et de Molina
Ordres dynastiques : grand maître de l'Ordre de la Toison d'Or, de l'Ordre de Charles III, de l'ordre d'Isabelle la Catholique, de l'Ordre de Saint-Hermenégilde, de l'Ordre de Saint-Ferdinand, de l'Ordre de Montesa, de l'Ordre d'Alcantara, de l'Ordre de Calatrava, de l'Ordre de Saint-Jacques, et de l'Ordre de Marie-Louise.
Grand-collier de l'ordre de l'Infant Dom Henrique (Portugal) (1978)
Chevalier de l'ordre de la Jarretière (Royaume Uni)
Chevalier de l’ordre de l'Empire britannique (Royaume Uni) (1988)
Bailli grand croix de justice avec collier de l'ordre des Saints Georges et Constantin,
Bailli grand croix d’honneur et de dévotion de l'ordre souverain de Malte
Grand cordon de l'ordre du Chrysanthème (Japon)
Grand croix de l’ordre de la Légion d'Honneur (France)
Grand croix de l’ordre national du Mérite (France)
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L'Espagne a été un pays sans Constitution de 1936 à 1978. Après la prise du pouvoir, le général Franco légiférait à coups de Fuero de los españoles, de lois organiques et de lois de succession.

Point d'orgue de l'idéal consensuel de la transition, l'élaboration du texte constitutionnel repose sur un esprit de tolérance prôné conjointement par le parti au pouvoir et les formations de l'opposition. Celles-ci - PSOE et PCE notamment - acceptent la voie ouverte par la "loi de réforme politique" et finissent par conserver le seul héritage qui leur paraît acceptable : le système monarchique, signe que le seul dilemme d'actualité se réduit désormais à l'alternative entre monarchie parlementaire et monarchie absolue, et non plus, comme en 1931, à l'alternative république-monarchie.

Le 25 juillet 1977, la nomination de la Commission des affaires constitutionnelles et les libertés publiques, présidée par le centriste Emilio Atard ouvre la période constituante. De cette première émane un groupe de sept personnalités qui constituent la Ponencia Constitucional: Manuel Fraga Iribarne, Gabriel Cisneros Laborda, Miguel Herrero, Gregorio Peces Barba, José Pedro Pérez Llorca, Miquel Roca et Jordi Solé Tura. Après quatre mois de travail, les « Pères de la Constitution » achèvent la rédaction de l'avant-projet qui sera modifié par près de 2000 amendements présentés par les députés et les sénateurs. Enfin, le 31 juillet 1978, le texte est adopté par les parlementaires. Au Congrès des Députés, l'approbation est écrasante : 94,2% sont favorables au « oui » (UCD, PSOE, PCE et la plupart des députés d' Alliance populaire - dont Manuel Fraga Iribarne et une partie du groupe mixte). Au Sénat, les résultats sont identiques : 94,5% de « oui ». Le corps électoral apparaît cependant moins motivé que ne l'est la classe politique : un tiers des électeurs ne prenant pas part au référendum du 6 décembre. Néanmoins, sur l'ensemble des bulletins dépouillés, près de 88% se prononcent en faveur du texte.

Finalement le 27 décembre 1978, le roi d'Espagne se présente devant le Parlement - députés et sénateurs réunis - pour ratifier la Constitution.

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Ascendance bourbonienne, habsbourgienne et victorienne

Juan Carlos descend en ligne directe de la branche espagnole de la maison capétienne de Bourbon, qui commence par Philippe de France, duc d'Anjou et roi Philippe V d'Espagne, petit-fils de Louis XIV.
Juan Carlos est l’arrière-arrière-petit-fils de la reine Victoria, dont la petite-fille Victoria-Eugénie de Battenberg (1887-1969) a épousé en 1906 Alphonse XIII (1886-1941), roi d’Espagne.
Marie-Christine d'Autriche-Teschen, épouse d'Alphonse XII et arrière-grand-mère paternelle du roi, descend de la maison de Habsbourg-Lorraine fondée par le mariage de Marie-Thérèse de Habsbourg avec François de Lorraine.
Juan Carlos a épousé le 14 mai 1962 à Athènes la princesse Sophie de Grèce, fille du roi Paul Ier et de son épouse, Frederika de Hanovre. La reine est la sœur de l'ex-roi de Grèce Constantin II, actuellement en exil. Ils ont trois enfants et huit petits-enfants.

En septembre 2007 lors du 17e Sommet ibéro-américain, l'intervention de roi Juan Carlos sera rendue célèbre (par les médias et des sites de partage de vidéo) pour son fameux "¿Por qué no te callas?" (« Mais pourquoi est-ce que tu ne te tais pas ? ») à l'encontre du président vénézuélien Hugo Chávez, alors qu'il interrompait sans cesse le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui lui demandait de retirer le qualificatif de fasciste à l'encontre de son prédécesseur, José María Aznar.
Lors de la réception donnée au palais du Pardo le 9 janvier 2008, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire du roi, son fils, le prince Felipe s'adressa à son père en ces termes : "Merci, cher patron (Gracias, querido patrón) puisque c'est comme cela que nous t'appelons".
Passionné de voile, le roi Juan Carlos participe régulièrement à des régates.
L'indicatif radioamateur du roi est EA0JC.
Il est membre honoraire du Club de Rome
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. nov. 22, 2010 10:18 am
par saintluc
Pakistan : après le déluge, la colère
http://www.france24.com/fr/20101119-rep ... vants-dons


Bonnes à tout faire à Hong Kong
Elles sont 300 000 femmes, toutes originaires des Philippines et d’Indonésie, à travailler dans l’ancienne colonie britannique.

Hongkong. L’endroit au monde où se concentrent le plus de “bonnes”.

Toutes sont officiellement des “domestic helpers” selon le terme administratif qui leur est attribué à Hongkong. Mais la réalité est tout autre.

Dans la plupart des quartiers de Hongkong, elles ont investi des rues entières. Leur présence s’est fondue dans le paysage ultra-urbain de la cité financière. Le dimanche, seul jour de congé qui leur est accordé, elles se regroupent en fonction de leur nationalité : le parc Victoria pour les Indonésiennes, le quartier financier de Central pour les Philippines.

À la différence d’autres pays, ces travailleuses migrantes ont la possibilité de se syndiquer et de descendre dans les rues pour revendiquer de meilleures conditions de travail, sans être réprimées. Du jamais vu dans le monde ! Leur salaire déclaré et fixé par les autorités hongkongaises s’élève à seulement 380 euros par mois, soit cinq fois moins que le salaire moyen de l'ancienne colonie britannique.

La moitié de ce gain est envoyé via les sociétés de transferts d’argent dans leur pays d’origine.

Chaque année, nombre d’entres elles déclarent subir de graves préjudices : agressions sexuelles, violences physiques, abus de pouvoir…Ces faits ont parfois même conduit à des actes de rébellion d’une rare violence. En 2009, plusieurs femmes ont craqué sous la pression de leur employeur avant de les tuer.

http://www.france24.com/fr/20101116-rep ... -violences



Espagne : le croque-mort des clandestins
Comme des centaines de Marocains, Bouchaïd est mort en tentant de rejoindre clandestinement l’Europe. Sans Martin, il n’aurait pas pu reposer en paix parmi les siens. À Algesiras, au sud de l’Espagne, ce croque-mort atypique identifie et ramène à leurs familles les dépouilles de ces candidats malheureux à l’immigration. France 24 vous emmène à sa rencontre.
http://www.france24.com/fr/20101102-rep ... s-familles

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. nov. 23, 2010 12:46 am
par saintluc
1407
23 novembre
Assassinat de Louis d'Orléans
Jean sans Peur fait assassiner le Duc Louis d'Orléans à sa sortie de l'hôtel Barbette, rue Vieille-du-Temple à Paris. Le Duc de Bourgogne avait pour dessein d'unir l'Artois et la Flandre à son duché. Mais son cousin, Louis Ier d'Orléans, fils du roi de France Charles VI, s'opposait à son projet. En faisant éliminer son adversaire, Jean sans Peur déclanche une sanglante guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons qui se terminera 30 ans plus tard avec la signature du traité d'Arras (1435).
Voir aussi : Assassinat - Charles VI - Jean sans Peur - Histoire du Moyen-Âge



1868
23 novembre
Invention de la photo couleur
Après dix années de recherches, le physicien Louis Ducos du Hauron met au point le procédé de trichromie et invente ainsi la photographie couleur. Originaire de la région d’Agen , il s’était tourné vers l’étude des couleurs et de la lumière par passion pour la peinture. Son exposition de photos à l’Exposition Universelle de Paris en 1878 lui valu un franc succès.
Voir aussi : Exposition universelle - Histoire de la Photographie - Histoire de la Physique



1889
23 novembre
Installation du 1er Juke-box
L'entrepreneur américain Louis Glass et son associé William S. Arnold font installer le premier juke box à San Francisco. L'appareil utilisé est un phonographe doté d'un mécanisme à pièces. Les deux hommes gagneront près de 1000 dollars en six mois et déposeront le brevet de leur invention.
Voir aussi : Histoire de San Francisco - Histoire des Loisirs



1890
23 novembre
Séparation du Luxembourg et des Pays-Bas
Guillaume III, roi des Pays-Bas et souverain du grand-duché de Luxembourg meurt sans descendance. Le duc Adophe de Nassau, issu de la branche aînée de a famille royale, les Walram, devient grand-duc de Luxembourg. Le pays avait acquis sa neutralité en 1867 grâce à la signature du traité de Londres.
Voir aussi : Indépendance - Guillaume III - Histoire de l'Etat



1900
23 novembre
Monet expose ses "Nymphéas"
Les premiers tableaux de la série des "Nymphéas" sont exposés à la galerie Durand-Ruel à Paris lors de la première exposition Monet du siècle. Jusqu'en 1926, le peintre s'attache à prendre comme seul motif le bassin aux nymphéas de son jardin de Giverny. A la fin de la première guerre mondiale, Monnet grand ami de Georges Clémenceau, fera cadeau à l'état de 19 "Nymphéas". Les tableaux seront exposés dans deux salles de l'Orangerie aux Tuileries.
Voir aussi : Histoire de Paris - Monet - Histoire de la Peinture



1924
23 novembre
Jean Jaurès au Panthéon
Dix ans après sa mort (31 juillet 1914); la dépouille de Jean Jaurès est transférée au Panthéon sur décision du gouvernement du Cartel des Gauches.
Voir aussi : Histoire du Panthéon - Jaurès - Histoire de la Politique



1937
23 novembre
Première de la pièce "Des souris et des hommes" à New-York
Adaptée du roman de l'américain John Steinbeck, "Des souris et des hommes" ( "Of mice and men" en anglais) est représentée pour la première fois au Music Box Theatre de Broadway à New-York. La pièce remporte un très grand succès. Steinbeck qui à participé à la mise en scène, n'est pas présent dans la salle. Il est en Oklahoma où il rencontre des hommes qui lui inspireront l'écriture de son prochain roman: "Les raisins de la colère". Il n'ira jamais voir la pièce qui remportera pourtant le " New York Drama Critics Circle" de la meilleure pièce.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Pièce - Histoire du Théâtre



1943
23 novembre
Les américains libèrent Tarawa
Après trois jours de combat, les japonais sont défaits à Tarawa, atoll du Pacifique. Cette victoire fait suite à un des premiers débarquements alliés dans le Pacifique et participe au retournement de la situation dans le Pacifique, au détriment du Japon. Les américains pourront alors débarquer le 23 février sur les îles Marshall, qui étaient leur principal objectif.
Voir aussi : Débarquement - Iles Marshall - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1944
23 novembre
Libération de Strasbourg
La deuxième division blindée du général Leclerc entre dans Strasbourg après avoir parcouru plus de 100 km en 6 jours. La ville est libérée et 12 500 soldats allemands sont faits prisonniers. Leclerc s'adressera aux Alsaciens en ces termes: " […] la flèche de votre cathédrale est demeurée notre obsession. Nous avions juré d'y arborer de nouveau les couleurs nationales. C'est chose faite.
Voir aussi : Libération - Histoire de La Libération - Histoire de Strasbourg - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1946
23 novembre
Bombardements français sur Haiphong
Sous l'impulsion de l'amiral Thierry d'Argenlieu, les troupes françaises tentent de reprendre la ville d'Haiphong au Vietminh (Front de l'indépendance du Vietnam). Le grand port de la ville est bombardé et plusieurs quartiers annamites et chinois sont détruits. Plusieurs milliers de personnes perdent la vie. Irrémédiablement, la guerre d'Indochine éclate. Le conflit s'enlisera jusqu'au retrait des troupes françaises et la proclamation de l'indépendance du Laos et du Cambodge le 21 juillet 1954. La naissance d'un nouvel état vietnamien, divisé en deux zones, se fera dans la douleur d'une nouvelle guerre, cette fois avec les Etats-Unis.
Voir aussi : Indépendance - Bombardement - Ho Chi Minh - Histoire de la Guerre d'Indochine - Histoire de l'Indochine - Histoire des Guerres



1963
23 novembre
Obsèques de Kennedy
Des funérailles nationales sont rendues au président John Fitzgerald Kennedy assassiné trois jours auparavant. Des chefs d’Etat du monde entier assistent à la cérémonie. Exposé à la Maison Blanche et au Capitole, son cercueil est ensuite porté au cimetière d’Arlington.
Voir aussi : Kennedy - Histoire de la Maison Blanche - Histoire des Assassinats



1971
23 novembre
La Chine devient membre permanent du siège de sécurité de l'ONU
Membre fondateur de l’ONU, la Chine retrouve son siège au Conseil de Sécurité au détriment de Taïwan. Les forces nationalistes s’étaient en effet réfugiées sur l’île après leur défaite contre les communistes. En sécession avec le reste du territoire Chinois, elles prétendaient toujours représenter le pays et avaient conservé le siège. Mais l’ONU a reconnu la République Populaire de Chine comme légitime héritière de la République de Chine. Cette arrivée d’un nouveau pays communiste marque la fin de la domination des occidentaux au Siège de Sécurité.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Grandes périodes historiques



1976
23 novembre
Jacques Mayol atteint la profondeur de 100 m en apnée
A l’âge de 49 ans, Jacques Mayol est le premier homme à plonger à la profondeur de cent mètres en apnée. Installé sur l’île d’Elbe depuis 1973, il considère moins l’apnée comme un sport que comme une quête spirituelle. Il n’a alors qu’un concurrent, l’italien Enzo Maiorca. En 1983, il atteindra les 105 mètres, record qui ne sera battu qu’en 1996. Son histoire inspirera Luc Besson pour le film "Le Grand Bleu".
Voir aussi : Record - Histoire des Sports



1996
23 novembre
Les cendres de Malraux sont transférées au Panthéon
Vingt ans jour pour jour après sa mort, les cendres d'André Malraux sont transférées au Panthéon. Jacques Chirac prendra une place importante dans les hommages rendus à l’homme de lettres et au Gaulliste que fut Malraux.
Voir aussi : Chirac - Histoire du Panthéon - Malraux - Histoire des Romans



2002
23 novembre
Miss Monde ne sera pas élue au Nigéria
Le lendemain des émeutes à Kaduna, au nord du Nigeria, les organisateurs du concours de Miss Monde annoncent que l’élection aura finalement lieu à Londres. L’attaque d’une communauté chrétienne par des islamistes offensés par la venue du concours à Abuja a causé la veille plus de deux cents décès.
Voir aussi : Histoire de Londres - Emeutes - Histoire des Femmes



2002
23 novembre
Ellen MacArthur remporte l'épreuve monocoque de la route du Rhum
Ellen MacArthur remporte l’épreuve monocoque de la Route du Rhum et pulvérise de deux jours l’ancien record de la catégorie. Elle réalise l’exploit d’arriver avant les monocoques, ceux-ci étant partis vingt-quatre heures plus tard. C’est la deuxième femme à remporter cette compétition après Florence Arthaud. Michel Desjoyeaux arrivera dix-huit heures plus tard et sera le vainqueur de l’épreuve multicoque avec le meilleur temps toutes catégories confondues.
Voir aussi : Record - Florence Arthaud - Michel Desjoyeaux - Histoire de la Voile



2005
23 novembre
Ellen Johnson-Sirleaf, première présidente africaine
Diplômé à Harvard, ancien ministre des finances, ayant rempli des missions pour l’ONU et la Banque Mondiale : voilà un curriculum vitae qui sied bien à un nouveau président, quelque soit le continent ou le pays. A priori, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un tel parcours ait terrassé un ancien footballeur aux élections présidentielles du Libéria. Pourtant, l’élection d’Ellen Johnson-Sirleaf est la première présidente e l'histoire africaine. Ce vote est salué dans le monde entier comme une bonne surprise et une bouffée d’optimisme quant à la modernisation de la politique du continent africain. Elle a alors pour mission de reconstruire un pays ravagé par des années de guerre civile. Sa première requête dans le domaine international va à l’ONU, à qui elle demande de lever l’embargo sur les diamants mais de laisser ses casques bleus. Quant à son adversaire malheureux, Georges Weah, elle lui propose un poste de ministre de la jeunesse et des sports.
Voir aussi : Histoire des Elections



2006
23 novembre
Philippe Noiret s’éteint
Le comédien français Philippe Noiret décède d’un cancer, à Paris, à l’âge de 76 ans. Il s’était notamment illustré dans des films tels que "Zazie dans le métro", "la Grande Bouffe", "les Ripoux", "Cinema Paradisio" ou encore "la Vie et rien d’autre". Les hommes politiques et les plus grands personnages du cinéma seront nombreux à lui rendre hommage.
Voir aussi : Histoire du Cinéma


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. nov. 23, 2010 12:54 am
par saintluc
Date : 20 - 23 novembre 1943

Lieu : Tarawa
Image
La bataille de Tarawa fut la seconde offensive américaine du conflit (après la bataille de Guadalcanal) et la première opération des forces américaines dans le Pacifique central. Ce fut également la première fois que les États-Unis durent faire face à la résistance acharnée des troupes japonaises lors d'un débarquement amphibie, les opérations précédentes n'ayant posé que peu ou pas de problème. Bien équipés et préparés, les 4 500 défenseurs japonais se battirent jusqu'au dernier, infligeant de lourdes pertes aux Marines américains.

Victoire américaine. Les pertes japonaises et coréennes s'élevèrent à 4 713 morts, tandis que 990 Marines périrent et 2 296 autres furent blessés. L'US Navy perdit également 687 hommes lors des tentatives de débarquement, soit un total de 1 677 soldats américains tombés au combat. Malgré leur infériorité numérique, les défenseurs japonais parvinrent à infliger de lourdes pertes aux forces américaines.

Désolé, le commentaire est en anglais
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=KSEGPnj8Pa8[/youtube]
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=a1VPdIRqOek[/youtube]

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. nov. 23, 2010 1:46 pm
par saintluc
Brésil : l'électricité au bout du monde
En finir avec "l'exclusion électrique", c’était la promesse du président Lula avec son programme "De la lumière pour tous", destiné à apporter l’électricité aux millions d’habitants qui en sont dépourvus. En Amazonie, l´arrivée de l´électricité est une révolution.
http://www.france24.com/fr/20101029-bre ... a-amazonie





Roms : le retour en France
Fraîchement expulsés vers la Roumanie, beaucoup de Roms n’ont qu’un seul souhait : revenir en France. Sur les 8 000 Roms rapatriés cette année plus que la moitié sont déjà repartis dans l’Hexagone. De Bucarest à Blois, notre reporter a suivi le retour d’une famille de Roms vers la France. C’en est presque devenu un ballet aérien. Deux à trois fois par mois, un vol en provenance de France atterrit à Bucarest, la capitale roumaine, avec des Roms fraîchement expulsés de France. Fatigués, humiliés, excédés par la pression médiatique, ils retrouvent la Roumanie, le pays qu’ils avaient fui en masse dès l’adhésion à l’Union européenne en 2007. C’est le cas de Laura Duduveica, une Rom du village de Barbulesti, situé à une centaine de kilomètres à l’est de Bucarest. Elle a été expulsée avec son mari et ses deux fils de Boulogne-sur-Mer, au nord de la France. "Je me sentais bien en France, affirme-t-elle. En Roumanie j’ai l’impression d’être en trop, je ne pense qu’à repartir en France le plus rapidement possible".

Au total les Duduveica sont restés trois ans en France. Laura et son mari, Viorel, faisaient la manche. Roméo et son petit frère, Adrian, étaient scolarisés et parfaitement intégrés. Leur situation était loin d’être satisfaisante mais elle leur convenait. Pour eux, la Roumanie ne leur offre aucune perspective. L’expulsion de France a été traumatisante aussi bien pour les enfants que pour les parents. "Un matin, ils ont regroupé tous les hommes dans un coin du campement où l’on était, se souvient Viorel Duduveica. Ils nous ont mis des menottes. Il était quatre ou cinq heures du matin. Ils nous ont interdits de quitter le camp. Ils nous ont entassés dans les camions de police et ils nous ont amenés à Calais. La France est un pays démocratique, une république et tout le monde bénéficie des mêmes droits. Je leur ai dit que nous étions venus parce qu’ici on respectait l’égalité et la fraternité. En France, tout le monde est égal. On ne fait pas de différence de nationalité ou de couleur de peau. Le policier m’a répondu que l’égalité et la fraternité c’était pour eux, pour les Français, pas pour nous. Puis il m’a dit qu’il fallait que l’on rentre dans nos pays".

Mais tout cela est un lointain souvenir et désormais les Duduveica ne pensent plus qu’à une chose : repartir en France. Le 2 octobre ils sont prêts pour le départ. Pour seul bagage ils ont un sac dans lequel ils ont entassé les affaires de toute la famille. D’autres Roms du village les rejoignent et ils montent à onze dans une camionnette à neuf places. Mais peu importe les conditions du voyage, la perspective d’un retour en France leur redonne l’espoir d’une vie meilleure. Pendant ce temps l’expulsion des Roms de France est ardemment débattue au Parlement européen. La politique de Paris à l’égard de cette minorité est critiquée et de plus en plus de députés européens se demandent qu’elles sont les causes réelles de ces retours à la frontière. "Les autorités françaises ont décidé d’être plus rentables en matière d’expulsions et d’avoir de meilleurs chiffres d’expulsions, déclare Sylvie Guillaume, députée européenne. C’est quand même la feuille de route qui a été donnée au ministre Eric Besson par le président de la République. De ce point de vue, les Roms sont assez utiles puisqu’ils partent et reviennent en France. A l’occasion de chaque voyage ils rentrent dans les chiffres".

Trois jours de route

Tout cela semble bien loin de la camionnette qui ramène les Duduveica dans le pays des droits de l’homme. Au total il faut presque trois jours de route pour couvrir les trois mille kilomètres qui séparent la France de la Roumanie. Le chauffeur connaît bien le chemin. Toutes les deux semaines il fait des allers-retours pour ramener les Roms expulsés. Derrière la fatigue se fait rapidement sentir. "C’est bon, nous sommes en Europe !, s’exclame Viorel Duduveica après le passage de la frontière roumano-hongroise qui est aussi la frontière orientale de l’espace Schengen. Maintenant, c’est beaucoup mieux. On est sorti de Roumanie, de la misère et nous sommes entrés en Europe". La route jusqu’en France est longue et les Roms doivent se contenter des derniers morceaux de charcuterie achetés en Roumanie.

Le camp de Boulogne-sur-Mer a été entièrement rasé et les Duduveica ont décidé d’aller tenter leur chance à Blois, une petite ville tranquille au sud de Paris. Ici, des amis du village ont réussi à installer leurs tentes dans la cour d’un presbytère. Après cet épuisant voyage les façades bourgeoises de la ville sont rassurantes mais les Duduveica sont vite désenchantés. La réalité des conditions de vie de cet endroit apparaît brusquement. Il a plu la veille et les tentes où dorment les Roms sont entièrement inondées. Quelques heures plus tard une conseillère de la mairie est dépêchée sur place. "Vous êtes là, leur dit Geneviève Baraban. Je ne vais pas vous dire bienvenue parce que vous ne pouvez pas rester ici. C’est déjà très compliqué pour nous de gérer les familles roms qui se sont installées à Blois".

C’est un échec mais les Duduveica veulent encore y croire. Ils veulent à tout prix rester en France. "Maintenant, je reste ici quoi qu’il arrive, lance Laura Duduveica. Je ne vais plus quitter la France et je vais mettre mes enfants à l’école ici. Personne ne va expulser une seule famille. S’ils nous mettent dehors, ils n’ont qu’à expulser tous les étrangers, tous les Roumains qui sont en France". Cette fois-ci, la chance ne leur a pas souri mais les Duduveica sont prêts à aller faire la manche. Ils se paieront ensuite un voyage pour Nice où ils retrouveront un de leurs amis. L’odyssée française de cette famille rom est loin de se terminer.

http://www.france24.com/fr/20101022-rep ... mirel-bran