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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 07, 2010 1:15 am
par saintluc
1541
7 novembre
Violente introduction de la Réforme en Islande
L’évêque islandais de Holar, Jón Arason, est mis à mort par les Danois, qui, depuis des années, cherchent à imposer définitivement le protestantisme. Chrétienne depuis l’an 1000, la population s’opposait vivement au luthéranisme, ce qui consuisit le pouvoir à agir avec davantage de violence. Au lendemain de la mort de l’évêque, le Protestantisme est instauré comme religion officielle.
Voir aussi : Histoire du Protestantisme - Réforme - Histoire de la Chrétienté



1659
7 novembre
Signature du traité des Pyrénées
Le premier ministre Mazarin et Luis de Haro signent le traité franco-espagnol sur l'île des faisans, au milieu de la rivière Bidassoa au pays basque. Il met fin à 24 ans d'hostilités entre les deux puissances européennes et scelle cette nouvelle paix par le mariage de Louis XIV avec l'infante Marie-Thérèse d'Autriche, fille aînée du roi d'Espagne Philippe IV. La France reçoit de l'Espagne le Roussillon, la Cerdagne, l'Artois et plusieurs places fortes en Flandres et en Lorraine. La France confirme son hégémonie, alors que la puissance des Habsbourgs s'essouffle.
Voir aussi : Mazarin - Histoire des Rois de France



1801
7 novembre
Volta présente sa pile électrique à Bonaparte
Le physicien italien Alessandro Volta présente à l'Institut de France le premier appareil produisant un courant électrique continu: la pile volta. Le premier consul Bonaparte est subjugué. Il lui fait décerner une médaille d'or et le nomme Comte.
Voir aussi : Electricité - Pile - Histoire de la Physique



1933
7 novembre
Premier gagnant du gros lot
Le tirage de la loterie nationale a lieu pour la première fois en France au palais du Trocadéro à Paris. L'heureux gagnant, Monsieur Bonhoure, est coiffeur à Tarascon dans les Bouches du Rhône. Il empoche le somme de 5 millions de francs. Les bénéfices de Loterie Nationale, seront reversés à la caisse de retraite des Anciens Combattant et aux agriculteurs sinistrés. En 1976, la Loterie Nationale sera détrônée par le Loto National.
Voir aussi : Loterie - Histoire du Loto - Histoire des Loisirs



1950
7 novembre
Premier combat de l'histoire entre deux avions à réaction
Pour la première fois, deux appareils de guerre "nouvelle génération" s'affrontent en plein ciel. Un F-80 américain abat un MiG-15 chinois au dessus de Sinuiju en Corée.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de la Guerre de Corée - Avion à réaction - Combat - Histoire des Guerres



1951
7 novembre
Mariage d'Ava Gardner avec Franck Sinatra
Les deux stars hollywoodiennes du cinéma et de la chanson se marient. Leur union très houleuse sera largement médiatisée par la presse à scandale. Ils se sépareront trois plus tard et leur divorce sera officiellement prononcé en 1957.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Histoire du Cinéma



1957
7 novembre
La Trabant sort des usines de la RDA
La première Trabant sort des usines de la RDA et doit répondre à des critères similaires à ceux de la Coccinelle ou de la 2CV en Europe de l’ouest. Première automobile dotée d’une carrosserie en plastique, elle sera paradoxalement réputée autant pour sa longévité que pour ses pannes à répétition. Le premier modèle a pour combustible du mélange dans un moteur de 500 cm3 d’à peine 20 chevaux réels. Pourtant, seule la chute du mur aura raison d’elle puisqu’elle sera produite jusqu’en 1991.
Voir aussi : 2CV - Histoire de la RDA - Histoire de la Coccinelle - Histoire de l'Automobile



1964
7 novembre
Naissance de la CFDT
La CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) change de nom lors de son congrès extraordinaire tenu à Paris. Le syndicat de 800 000 membres devient la CFDT (Confédération française des travailleurs démocratique). Eugène Deschamps le secrétaire général, donne ainsi un nouvelle élan idéologique à la gauche dans le monde du travail.
Voir aussi : Syndicat - Histoire du Travail



1987
7 novembre
Destitution de Bourguiba
Le président à vie de la république tunisienne et déposé par le Premier ministre, le général Zine Ben Ali. Le Coup d'Etat non-violent fait suite à un rapport de médecins stipulant "l'incapacité physique et mentale du Combattant suprême. " A 84 ans Habib Bourguiba est contraint de quitter le pouvoir, Ben Ali devient quant à lui le nouvel homme fort de la Tunisie.
Voir aussi : Bourguiba - Destitution - Histoire de la Politique



1990
7 novembre
Une femme devient présidente de l'Irlande
L'avocate issue de la gauche libérale irlandaise Mary Robinson est élue présidente de la république avec 52,8 % des voix. Son adversaire, le conservateur Brian Lenihan remporte 47,2% des voix. Mary Robinson est la première femme à remplir cette fonction dans le pays. Une autre femme lui succèdera en 1997, Mary Patricia Mc Aleese.
Voir aussi : Président - Election - Histoire des Femmes



2006
7 novembre
Mort du journaliste Servan-Schreiber
Le journaliste Jean-Jacques Servan-Schreiber meurt à Fécamp, en Haute-Normandie. Dans les années 1950, il avait fondé le magazine hebdomadaire "l’Express", en compagnie de Françoise Giroud puis s’était intéressé à la politique. Président du Parti radical dans les années 1970, brièvement ministre des Réformes en 1974, il avait aussi été directeur du Centre mondial de l’informatique. Enfin, il avait également écrit quelques essais, dont le "Défi américain" (1967).
Voir aussi : Servan-Schreiber - Françoise Giroud - Histoire de la Presse


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 07, 2010 1:24 am
par saintluc
Le traité des Pyrénées formalise une paix conclue entre le royaume d'Espagne et celui de France à l'issue de la guerre franco-espagnole, commencée en 1635 dans le cadre de la guerre de Trente Ans (1618-1648), et ayant continué durant la Fronde.

Il fut signé le 7 novembre 1659 sur l'île des Faisans, au milieu du fleuve côtier Bidassoa qui marque la frontière entre les deux royaumes dans les Pyrénées-Atlantiques. Les rois Louis XIV de France et Philippe IV d'Espagne y sont représentés par leurs Premiers ministres respectifs, le cardinal Mazarin et don Luis de Haro
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En 1648, les traités de Westphalie concluent la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-Vingts Ans, la France se retrouve en position de force en Europe. La dynastie des Habsbourg, qui régnait sur l'Espagne, les Pays-Bas espagnols, une partie de l'Europe centrale, en ressort affaiblie.

En 1658, à la bataille des Dunes entre Dunkerque et Nieuport en Flandre, l’Espagne est vaincue par la France, emmenée par Turenne.

Les négociations de paix commencent en juillet 1656 à Madrid, menées par Hugues de Lionne pour le royaume de France et don Luis de Haro pour celui d'Espagne. Elles traînent en longueur car, à l'époque, les traités de paix entre deux royaumes s'accompagnent souvent de contrats de mariage entre les deux familles régnantes, en l'occurrence celui de l'infante Marie-Thérèse, fille aînée du roi Philippe IV d'Espagne, avec son cousin germain, le roi de France Louis XIV, tous deux âgés de 21 ans
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Allégorie du traité des Pyrénées, « fruit des victoires », par Giovanni Francesco Romanelli, décor peint du palais du Louvre
Le texte se présente comme un règlement général entre les familles régnantes des Bourbons et celle des Habsbourg : annexion ou échange de divers territoires en Europe, pardon royal au Prince de Condé, clause de mariage entre Louis XIV et l'infante d'Espagne Marie-Thérèse d'Autriche, etc.

Les articles 1 à 34 fixent les règlements administratifs, commerciaux, de guerre, etc.

Les articles 35 à 41 abordent le cas des Pays-Bas espagnols : la France obtient le comté d'Artois, sauf Aire et Saint-Omer). Elle obtient également les places flamandes de Bourbourg, Gravelines et Saint-Venant, celles en Hainaut de Avesnes, Landrecies et Le Quesnoy, et au Luxembourg, celles de Damvillers, Montmédy et Thionville.

En contrepartie, l'Espagne obtient la fin du soutien français au royaume du Portugal, indépendant depuis la révolte de 1640, ainsi que la renonciation des prétentions françaises au comté de Barcelone. En effet, depuis la guerre des Faucheurs de 1641, le roi de France prétendait annexer la Catalogne.

Le duc de Lorraine et de Bar, Charles IV, récupère une bonne partie de ses possessions, sauf le Barrois. Il retrouve ce territoire au moyen d'une nouvelle négociation avec la France qui se conclut par le traité de Vincennes en février 1661, peu avant la mort de Mazarin.

Les articles 42 à 60 traitent des territoires des Pyrénées : au sud, la France annexe le comté de Roussillon, les pays de Vallespir, de Conflent et de Capcir et les bourgs et villages de l'est du comté de Cerdagne.

Le célèbre article 42 stipule que « les monts Pyrénées qui avaient anciennement divisé les Gaules des Espagnes seront aussi dorénavant la division des deux mêmes royaumes ». Il est souvent dit que ce texte délimite avec précision l'espace territorial des deux puissances. Mais la formulation réelle du traité est très vague et ambivalente. Le texte stipule : « la crête des montagnes qui forment les versants des eaux ». Le tracé de la frontière n'est par la suite pas matérialisé sur le terrain, et le texte ne supprime aucunement les droits de « lies et passeries » qui permettent aux communautés paysannes de jouir de coutumes de pacage (pâturage pour le bétail) sur les terres du pays voisin, de l'autre côté de la frontière.

Une convention entre les Commissaires de France et d'Espagne, en exécution du quarante-deuxième article du Traité des Pyrénées, touchant les 33 villages du Comté de Cerdagne qui doivent demeurer au Roi de France, est conclue à Llivia le 12 novembre 1660. Deux siècles plus tard, sous le Second Empire, le traité est clarifié (Traités de Bayonne) et la frontière terrestre est marquée par 602 bornes sur le terrain.

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Carte de la partition de la Catalogne par le traité des Pyrénées
Les articles 61 à 78 traitent de l'Alsace et de la Lorraine. Les articles 79 à 88 concernent le Prince de Condé. Les articles 89 à 105 abordent le cas de l'Italie et d'autres intérêts.

Les articles 105 à 124 fixent les dispositions finales. Néanmoins, certains articles restent secrets : une des clauses du traité est le mariage du roi de France Louis XIV avec l'infante d'Espagne Marie-Thérèse d'Autriche, fille aînée du roi d'Espagne et nièce de la reine-mère Anne d'Autriche. Celle-ci renonce à tout droit à la couronne d'Espagne contre le paiement d'une dot de 500 000 écus d'or, somme qui ne fut jamais payée (origine de la guerre de Dévolution à la reine entre mai 1667 et 1668) et qui permit à Louis XIV, plus tard, de soutenir les droits à la succession à la couronne espagnole de son petit-fils le duc d'Anjou.

Le traité des Pyrénées est le dernier acte diplomatique d'importance de Mazarin. Suivant les traités de Westphalie, il donne à Louis XIV une stabilité ainsi qu'un avantage diplomatique considérable :

L'affaiblissement du prince de Condé,
L'affaiblissement de la couronne d'Espagne et la prépondérance de la France en Europe,
La dot de 500 000 écus est un facteur très important. Soit la dot sera versée et les finances de la France se porteront mieux, soit elle ne le sera pas - ce qui sera le cas - et ce sera un élément important en faveur de Louis XIV sur le plan diplomatique,
La future Reine de France renonce par là-même, pour elle et sa descendance, à ses droits sur la couronne d’Espagne (origine de la guerre de Dévolution entre mai 1667 et 1668) et qui permettra à Louis XIV, plus tard, de soutenir les droits à la succession à la couronne espagnole,
La cession de certains territoires à la France (l'Artois, le Roussillon, 33 villages de Cerdagne, et plusieurs places fortes en Flandre et au Luxembourg comme Thionville, Gravelines, Montmédy et Philippeville. Le duché de Lorraine sera partagé et verra l'arrivée de casernes françaises),
La frontière entre les deux royaumes délimitée par plusieurs centaines de bornes. Elle ne sera pas strictement conservée. Sous le Second Empire, elle sera définie par les délégués français de la Commission mixte pour la délimitation de la frontière, ou lors du traité de Bayonne conclu le 2 décembre 1856.
La France est désormais la grande puissance de l'Europe, et les Bourbons prennent définitivement le dessus sur les Habsbourg.

En 1660, avec la fin de la Première Guerre du Nord, l'Europe est entièrement en état de paix.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 07, 2010 4:46 am
par saintluc
La noyée de Linne Chait Voici maintenant l'histoire, une histoire vraie qui s'est passée dans la maison d'à côté, celle que vous pouvez voir par la fenêtre. Il y a bien longtemps de ça, les gens pour se rendre à Ronay, vous avez entendu parler de Ronay ?, avaient l'habitude de couper par les algues et ce jour-là en particulier des gens qui revenaient de Grimsay, de l'autre côté. La dame à laquelle cela arriva avait rendu visite à des parents éloignés qui habitaient encore là.

Les femmes avaient l'habitude de profiter du bateau des hommes pour couper par les algues et cette jeune femme très regrettablement passa par-dessus bord et se noya. Ils ne retrouvèrent pas son cadavre et durent rentrer chez eux sans elle. Ils revinrent les jours suivants pour voir s'ils retrouvaient quelque chose mais ils ne retrouvèrent rien.
La vieille dame qui vivait donc dans cette maison - son arrière petit-fils est encore vivant, il est à Trianad, c'est une maison de retraite, il n'est pas très âgé, mais il n'a pas été bien pendant un petit moment, alors il y est monté ; comme ça, ils peuvent garder un œil sur lui. Bon son arrière grand-mère rêva cette nuit-là que la pauvre femme qui s'était noyée se trouvait debout devant son lit et lui disait que si quelqu'un allait à Ronay et regardait dans ce qu'on appelle "linne chait" [Cat's Pool], ce qui veut dire la flaque d'eau du chat, on retrouverait son corps. Elle réveilla son homme et lui dit qu'il fallait y aller. A cette époque c'était mon arrière grand-père qui vivait ici, dans cette maison où nous sommes et lui, il avait un bateau, mais eux, ils n'en avaient pas, de bateau, mais lui, il avait un bateau. Il s'appelait Donald Campbell. Elle dit à son homme :
- Oh, on doit aller chez Donald Campbell ; on va lui demander de sortir le bateau ; comme ça on ira à Linne Chait et on verra bien si on trouve quelque chose
- Oh, femme, lui dit-il. T'es possédée par le démon ! C'est juste un rêve ! Rendors-toi !"
Elle se calma, elle se rendormit et elle fit exactement le même rêve. Elle se réveilla et se dit que ça ne servirait à rien de lui parler : il n'écouterait pas.
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Elle se rendormit pourtant pour la troisième fois et fit encore ce rêve. Mais cette fois, elle le secoua pour de bon. Elle lui dit : "On doit aller à Ronay et voir si il y a quelque chose, si le rêve veut dire quelque chose."
A la fin, le vieil homme alla avec elle, ils vinrent ici, ils sortirent le bateau d'ici, et ils allèrent à Ronay et ils trouvèrent les restes comme elle l'avait dit dans le rêve et elle eut une sépulture décente.
Et tout ce que je vous dis c'est la vérité. Et on raconte encore cette histoire par ici. Ça fait pas bien longtemps que je l'ai encore entendue.





Le poney récalcitrant C'est une histoire sur une famille qui habitait après Sollas, je crois que c'était là. Ils avaient un fils invalide. Et le père était en train d'atteler le cheval à la charrette pour aller chercher une charretée de tourbe ou d'autre chose ce jour-là. Et le cheval ne voulait justement pas reculer entre les brancards de la charrette et le voilà parti en sautant tout autour et en regardant par-dessus son épaule et ainsi de suite.
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A cette époque-là, cette famille, leur cheval et leur charrette - vous savez il n'y avait pas d'entreprise de pompes funèbres ou de corbillard pour transporter les morts dans ce temps-là - c'était cette famille-là, leur cheval et leur charrette qui se chargeaient de mener les cadavres au cimetière, vous voyez. Et l'homme ne pouvait pas du tout atteler son cheval à la charrette ; il sautait à droite et à gauche ; il ne voulait simplement pas qu'on le mette entre les brancards. Et le vieil homme pensa que ça annonçait la mort de son fils parce que son fils était invalide à l'époque. Mais le temps passa, quelques semaines passèrent et l'état de son fils parut lentement s'améliorer. Mais une vieille femme qui se rendait de Sollas à Lochmaddy, elle n'était pas en bonne santé, elle était extrêmement fatiguée et elle se résolut à frapper à leur porte, vous voyez, pour leur demander si elle pouvait rentrer pour se reposer un petit moment. Ils se montrèrent gentils avec elle, ils la firent rentrer et la laissèrent se reposer mais elle était allée au bout de ses forces et elle ne pouvait plus reprendre sa marche de Sollas à Lochmaddy. Elle mourut dans la maison. Et ce furent le cheval et la charrette qui l'emmenèrent. Car aussi étrange que cela paraisse, le jour de l'enterrement, le cheval très calmement accepta qu'on l'attelle et se rendit au cimetière sans problème. C'est une histoire véridique. Parce que comme ils disaient, ce cheval-là pouvait sentir les choses.
Sources: légendes celtes

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. nov. 07, 2010 9:25 am
par saintluc

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. nov. 08, 2010 12:56 am
par saintluc
1226
8 novembre
Mort de Louis VIII
Atteint d'une dysenterie aiguë, le roi de France meurt à Montpensier en Auvergne alors qu'il revenait de croisade contre les hérétiques albigeois.
Voir aussi : Décès - Histoire des Capétiens



1519
8 novembre
Les Espagnols entrent dans Mexico
Le conquérant Hernan Cortés et ses hommes débarquent dans la capitale de l'empire aztèque Tenochtitlan. Au terme d'un douloureux siège, les espagnols prendront possession de la ville après avoir tué le souverain du pays, l'empereur Moctezuma II. La ville sera rasée par les "conquistadores"et Mexico verra le jour sur les vestiges de l'ancienne capitale aztèque.
Voir aussi : Dossier histoire des conquistadores - Conquête - Cortés - Moctezuma - Histoire de Tenochtitlan - Histoire des Explorations



1620
8 novembre
Bataille de la Montagne Blanche
Les protestants de Bohème sont écrasés par les troupes germaniques du comte wallon Jean de Tilly, à l'ouest de Prague. La révolte protestante s'était soulevée contre l'empereur Ferdinand II de Habsbourg qui voulait attenter à la liberté des insurgés. A la suite de cette bataille le souverain exercera une très forte répression contre les protestants et annexera la région jusqu'en 1918.
Voir aussi : Bataille - Empire - Habsbourg - Histoire de Prague - Histoire de la Bohème - Histoire des Guerres



1880
8 novembre
Parution des"Frères Karamazov"
Le dernier roman de l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski est publié en Russie. Ecrit en deux ans, "Les Frères Karamazov" est considéré par son auteur comme son œuvre la plus aboutie.
Voir aussi : Histoire des Romans



1895
8 novembre
Découverte des rayons X
Le physicien allemand Wilhelm Röntgen découvre les rayons X. Les premières radiographies seront pratiquées quelques mois plus tard et la radiologie sera enseignée dans la plupart des facultés de médecine européennes à partir de 1897. A l'époque, les radiologues ne connaissaient pas les risques de la radiodermite et ne se protégeaient pas contre les rayons. Les patients devaient quant à eux garder la pose pendant plus de 20 minutes.
Voir aussi : Rayons X - Histoire de la Médecine



1941
8 novembre
Début du siège de Leningrad
Capitale historique de la Russie et ville hautement symbolique par son nom, Leningrad (Saint-Pétersbourg) voient les armées allemande et finlandaise l’entourer. C'est un objectif majeur de la conquête de la Russie mais, plutôt que de lancer son armée dans une bataille qui peut s’avérer périlleuse et causer de lourdes pertes, Hitler préfère faire le siège. Ainsi, jusqu’au 18 janvier 1944, la ville de trois millions d’habitants sera totalement coupée de l’extérieur, à l’exception d’une voie d’eau via le lac Ladoga. Survivant dans des conditions extrêmement difficiles, la ville verra mourir plus d’un tiers de sa population.
Voir aussi : Siège - Histoire de Saint-Petersbourg - Histoire de Leningrad - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1942
8 novembre
Débarquement allié en Afrique du Nord
Au petit matin, 75 000 soldats anglais et américains débarquent sur les côtes du Maroc et de l'Algérie. L'intervention alliée, appellée "opération Torch", est menée par le commandant anglais Cunningham et le général américain Dwight Eisenhower. Au même moment François Darlan, le second de Pétain, se trouve à Alger. Il exhorte les français d'Afrique du Nord, fidèles au régime de Vichy, à résister face à l'invasion des alliés. Les combat entre les forces alliées et les Français vont entraîner la mort de plusieurs centaines de personnes. Malgré leur résistance la flotte Française est en déroute. Darlan signera peu après le reddition d'Alger. En représailles, l'Allemagne envahira le sud de la France, la zone libre, le 11 novembre.
Voir aussi : Débarquement - Eisenhower - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1960
8 novembre
JFK président
A 43 ans, le jeune sénateur démocrate du Massachusetts, John Fitzgerald Kennedy, est élu président des Etats-Unis. Il bat son rival républicain Richard Nixon avec l’une des plus courtes majorités obtenues à des présidentielles dans l’histoire du pays : 49,7% des voix contre 49,5%. Fils d'une famille d'origine irlandaise, JFK est le premier président catholique des Etats-Unis. Il sera assassiné à Dallas trois ans plus tard (22/11/1963).
Voir aussi : Président - Election - Kennedy - JFK - Histoire des Elections



1997
8 novembre
Les Chinois devient le Yang-Tse-Kiang
Le lit du plus grand fleuve du monde est dévié par des milliers de tonne de béton afin de permettre la construction du barrage des Trois-Gorges. La Chine peut dès lors entreprendre la création du plus grand barrage du monde. Haut de 175 mètres et pouvant produire 18 200 mégawatts par an, il sera achevé en 2009. L'ampleur des travaux entraînera le déplacement de plus de 1 million de chinois.
Voir aussi : Yang-Tse-Kiang - Histoire des Grands travaux


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. nov. 08, 2010 1:12 am
par saintluc
Mexico-Tenochtitlan ou, de manière abrégée, Tenochtitlan, est l'ancienne capitale (« huey altepetl ») de l'empire aztèque. Elle fut bâtie sur une île située sur le lac Texcoco (dont une grande partie a été asséchée par la suite). En 1521, les conquistadors espagnols, sous les ordres d'Hernán Cortés, détruisirent une grande partie de la ville, et plus particulièrement tout ce qui pouvait rappeler les cultes idolâtres aztèques, puis y fondèrent Mexico, qui devint la capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne.
La capitale aztèque, à l'époque de la conquête espagnole, avait une double appellation : « Mexico-Tenochtitlan ». D'après Christian Duverger, le nom originel de la ville est Mexico, et non Tenochtitlan, qui aurait été ajouté par les Mexicas au toponyme d'origine pour effacer le souvenir des origines réelles de la ville (d'après lui peut-être antérieure à l'arrivée des Aztèques) et pouvoir ainsi revendiquer plus légitimement un enracinement ancestral sur ce territoire
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Dans la partie occidentale du lac Texcoco, Mexico-Tenochtitlan occupait la partie sud de l'île au centre de la carte, en-dessous de la ligne rouge, la partie nord étant Mexico-Tlatelolco (reconstitution de Hanns J. Prem, 2008).

L'origine du nom de Mexico a fait l'objet de nombreuses interprétations.

Les chroniqueurs du XVIe siècle ont presque tous repris la « version officielle » de l'empire aztèque. Celle-ci s'appuyait sur des étymologies douteuses faisant référence à des spécificités de la vallée de Mexico (mexixin, le cresson sylvestre qui y abonde, ou les mexitli, les sources qui y sont nombreuses). Cette version était renforcée par une autre étymologie basée sur la ressemblance avec le terme de Mexitin, nom que Huitzilopochtli aurait donné aux Aztèques lors de leur migration vers Mexico et qui a été longtemps relié étymologiquement à Mexitl, nom d'un chef aztèque ancestral et peut-être identifié à Huitzilopochtli lui-même. Christian Duverger a indiqué pour sa part que le terme de Mexitin a probablement été artificiellement créée par les dirigeants aztèques pour donner à leur droit territorial une origine divine que personne ne pourrait donc contester.

Les travaux étymologiques contemporains confirment en fait ceux du père Antonio del Rincón, qui a indiqué en 1595 que Mexico signifiait à l'origine « (la ville qui est) au milieu (du lac) de la lune » (du nahuatl metztli, « lune » et xictli, « ombilic », « centre »). D'autres interprétations décomposent davantage le nom de Mexico en rattachant le radical mexi à d'autres éléments symboliques de la lune dans les mythologies mésoaméricaines du Plateau central, l'agave (metl, dont le nom ésotérique, metzcalli, signifie littéralement « la maison de la lune ») et le lapin (citli, « lièvre », associé à la fois au pulque, l'alcool d'agave, et à la lune).

Toutes ces versions attribuant une symbolique lunaire au toponyme sont étayées par l'ancien nom nahuatl de la lagune, Metztliapan, ainsi que, surtout, par le nom que donnaient les Otomi à la ville (amadetzânâ, « au milieu de la lune »)
Les sources indigènes donnent aussi des explications étymologiques contradictoires pour le toponyme Tenochtitlan : certaines évoquent une éponymie avec un chef nommé Tenoch et les autres font référence au figuier de Barbarie évoqué dans le mythe de la fondation de la ville.

Plusieurs évoquent un certain Tenoch, qui aurait été un des fondateurs de Tenochtitlan. Tenochtitlan serait donc la « ville de Tenoch ». Cependant cette étymologie a été récusée par des historiens du XXe siècle, car elle est suspecte à plusieurs titres. D'abord, ce type d'éponymie ne correspond à la tradition mésoaméricaine d'aucune autre cité. De plus, les sources sont contradictoires sur le rôle de Tenoch : il est parfois représenté comme un chef militaire, parfois comme un chef de quartier, parfois comme un prêtre. Enfin, Tenoch semble en surnombre et fait figure d'intrus dans plusieurs sources, en rupture avec la symbolique mésaméricaine, comme s'il avait été rajouté a posteriori dans certains récits. Christian Duverger émet l'hypothèse que cette étymologie de substitution est apparue sous l'influence des missionnaires car elle correspond aux explications étymologiques gréco-latines classiques
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Les autres explications font référence au mythe de la fondation de la ville qu'on retrouve dans le glyphe de la cité (un aigle, sur un cactus, dévorant un serpent, un oiseau ou une figue de barbarie). Elles proposent en effet comme traduction de Tenochtitlan « le lieu du figuier de Barbarie », « le lieu du figuier de Barbarie sur la pierre » ou encore « l'endroit des figues de Barbarie de la pierre ». Étymologiquement, ce nom viendrait des mots nahuatl « tenochtli » (qui pourrait signifier figuier de Barbarie)ou plus précisément « te(tl) » (pierre) et « nochtli » (figuier de Barbarie ou figue de Barbarie).

Le mésoaméricaniste français Christian Duverger, en s'appuyant sur les sources qui indiquent que nochtli signifie figue de Barbarie, remarque que ce fruit rouge symbolise le cœur de la victime du sacrifice humain ; selon lui, cette explication étymologique est crédible non seulement parce qu'elle aurait permis aux Aztèques d'insister ainsi sur la vocation de Tenochtitlan à être l'endroit où l'univers est perpétuellement régénéré par les sacrifices humains, mais aussi parce qu'elle expliquerait qu'à partir du dernier quart du XVIe siècle les représentations du mythe de fondation de la ville montrent l'aigle dévorant un serpent à la place de la figue de barbarie pour occulter la dimension sacrificielle du symbole

Avant l'arrivée des Aztèques, la région actuelle de Mexico fut occupée par des tribus chichimèques, des nomades venus du nord par plusieurs vagues de migration qui s'intensifièrent au XIIe siècle. Au contact des derniers Toltèques et des agriculteurs de Tula (dont la civilisation venait de s'effondrer), ces guerriers chasseurs fondèrent de nouvelles cités (Texcoco, Colhuacán, Azcapotzalco) en assimilant une grande partie de leur culture.

Les traces d'occupation les plus anciennes du site, qui n'était alors qu'un ensemble d'îlots sur le lac Texcoco, remontent à la phase Mazapa (800-1100), peut-être entre le IXe et le Xe siècle
Selon les inscriptions et les codex aztèques, les Mexicas, qui étaient les derniers arrivés dans la vallée de Mexico, furent chassés par le souverain de la ville de Culhuacan, dont ils avaient sacrifié la fille et s'enfoncèrent dans les marécages du lac de Texcoco. Selon les prédictions de leurs chefs religieux, cependant, les Mexicas, jusqu'alors nomades, devaient se sédentariser définitivement lorsqu'ils apercevraient un aigle sur un cactus (nopal). Selon le mythe de la fondation de Mexico-Tenochtitlan, c'est en 1325 que les Mexicas virent se réaliser la prédiction, sur un îlot au milieu du lac Texcoco
La date des plus anciennes constructions retrouvées par les archéologues a été évaluée aux alentours de 1300[2].

Les historiens pensent que les Aztèques s'installèrent dans ces marécages hostiles parce que tous les autres endroits étaient occupés par des tribus plus puissantes qui les rejetaient. Cependant, la situation ne les découragea pas. Ils pratiquèrent la culture sur chinampas, des radeaux d'osier couverts de limon qu'ils posèrent sur le lac Texcoco pour accroître les surfaces de culture du maïs.

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[b]Au centre de ce folio du Codex Mendoza, on reconnaît le glyphe de la capitale aztèque faisant référence au mythe de la fondation de la cité

Avant l'arrivée des Espagnols, la ville de Mexico, qui « englobait à la fois Tenochtitlan et Tlatelolco » (son ancienne rivale), semble avoir été une des villes les plus peuplées de l'époque. C'est du moins ainsi que l'ont décrite les conquistadors espagnols dans leurs témoignages.

Selon ces sources anciennes, sa population comptait entre 60 000 et 120 000 foyers, ce qui aurait représenté, selon Jacques Soustelle, entre 500 000 et un million d'habitants, voire bien plus encore si on considère qu'un grand nombre de villes et villages qui forment actuellement le District fédéral de Mexico, sur les rives de la lagune, étaient déjà devenus « de simples dépendances de la capitale », formant ainsi une agglomération, au centre de la vallée, de certainement plus d'un million de personnes.

Cependant, ces estimations ont été contredites par celles, plus récentes, fondées sur les recherches archéologiques. Selon l'étude de la distribution des céramiques retrouvées dans le bassin de Mexico, la population de Mexico-Tenochtitlan aurait plutôt été comprise entre 150 000 et 200 000 habitants ; ces chiffres sont corroborés par d'autres études, dont certaines sont fondées notamment sur la production des chinampas actuelles, qui l'estiment généralement inférieure à 200 000 voire, au maximum, à 250 000 habitants

Bernardino de Sahagún rapporte qu'on trouvait dans la capitale aztèque des mendiants, des voleurs et, la nuit, des prostituées aux tenues voyantes, aux dents peintes et qui mâchaient bruyamment le tzictli (ancêtre du chewing-gum) pour attirer les clients.

Tenochtitlan comptait aussi un autre type de femmes : les ahuianis, femmes chargées d'avoir des relations sexuelles avec les guerriers.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. nov. 08, 2010 2:49 am
par saintluc
La transformation Voilà ! Ça s'est passé dans un quartier de North Uist, pas loin d'ici. Il y avait une soirée entre jeunes femmes. On appelait ça une soirée promenade parce que les femmes à l'époque se réunissaient le soir pour piétiner le tissu, pour la teinture. Bref. Elles s'étaient donc retrouvées un soir chez l'une d'elles pour faire ça, pour piétiner. L'une de ces jeunes femmes avait des vues sur un jeune homme du village, mais il ne s'intéressait pas à elle. Celle-ci avait, ou était supposée avoir ce qu'on appelait à cette époque c'était dans la tradition "le pouvoir". Celles qui avaient le pouvoir, on les appelait aussi des sorcières, pouvaient adopter n'importe quelle forme selon leur fantaisie. Ça leur permettait d'arriver à leurs fins.

Donc durant cette soirée, quand ce fut à son tour, cette jeune dame se mit à crier de douleur : elle semblait avoir terriblement. mal. Comme si quelqu'un l'avait battue, c'était tout à fait ce genre de douleur. Ça lui venait par à coups courts, secs et violents. Lorsque ce fut terminé, elle resta allongée sur le sol. La réunion se terminait. Elle était toujours étendue par terre. Au moment où elles s'apprêtaient à partir, il s'avéra qu'une autre des jeunes femmes présentes était la seule à intéresser réellement le jeune homme. Celui-ci lui avait promis de passer la chercher dans cette maison. A ce moment, la sorcière transformée en femme se redressa et s'assit sur le sol pour récupérer. Le jeune homme arriva.. Il leur raconta que quand il avait quitté sa maison pour venir chercher son amie, il avait croisé un chien qui ne voulait pas le laisser passer, qui avait essayé de lui sauter à la gorge et de le mordre par derrière. Comme il avait sa canne, il l'avait frappé avec à petits coups secs et violents.

On en déduisit que cette jeune femme qui avait subi des tourments lors de la soirée avait changé de forme comme on disait,... et pris l'apparence du chien et que les coups que le jeune homme avait administrés au chien avaient traversé l'espace pour venir jusqu'à elle qui était assise, à cette soirée.









Les Fingalians au manoir Rowan
Les Fingalians, les géants primitifs, furent un jour conviés à un grand festin au manoir féerique de Rowan Mansion. Lorsqu'ils arrivèrent, les plats étaient déjà servis. Quand ils se mirent à table, leurs pieds se collèrent au sol et leurs dos au dossier de leurs sièges. Ils ne pouvaient plus bouger. C'était un piège destiné à mettre fin aux Fingalians.

Diarmaid ne les avait pas accompagnés. Ils l'entendirent arriver. Fionn mac Cumhail sut - il avait le pouvoir de divination - que rien ne pourrait les libérer sauf le sang de trois enfants royaux. Il cria à Diarmaid de rester dehors et de voir s'il pouvait trouver les trois enfants. Il fallait qu'il les attrape, qu'il les tue et qu'il apporte leur sang, le seul moyen pour eux de retrouver leur liberté. Il était en train de se passer quelque chose sur les pieds avant de venir.
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Diarmaid partit, attrapa les trois enfants de roi et les tua. Puis il emporta leur sang. Il revînt et libéra d'abord Fionn. Puis il se rendit vers les autres et les libéra tous jusqu'à ce qu'il soit devant Conan qui était le plus mauvais de tous les Fingalians. Il n'y avait plus de sang et Diarmaid dut laisser Conan comme il était. Quand Conan comprit qu'on allait le laisser seul, il dit à Diarmaid : "Oh, blond et généreux Diarmaid, si j'étais une bonne grosse femelle bien rondouillarde, tu ne m'abandonnerais pas".

"Tu penses vraiment ?" dit Diarmaid. Il revînt sur ses pas, saisit Conan sous les aisselles et l'arracha de son siège. La peau du dos de Conan resta collée au dossier du siège et celle de la plante de ses pieds au sol ! Diarmaid le prit dans ses bras et alla le déposer sur un monticule à l'extérieur. "Va-t-en maintenant, dit-il. Le plus grand danger que courent les Fingalians est de rester toujours ensemble"
reférences: légendes celtes

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. nov. 09, 2010 1:04 am
par saintluc
1729
9 novembre
Gibraltar à l'Angleterre
La France, l'Angleterre et l'Espagne signent le traité de Séville. Les Espagnols stipulent qu'ils renoncent définitivement à Gibraltar qui appartient aux Britanniques depuis la signature du traité d'Utrecht en 1713. Le rocher est depuis lors une colonie anglaise.
Voir aussi : Traité - Histoire des Traités



1799
9 novembre
Coup d'Etat du 18 Brumaire
De retour de sa campagne d'Egypte, Bonaparte décide avec l'aide de son frère Lucien, président du Directoire et de Sieyès de "sauver la République" menacée par les royalistes et un retour de Louis XVIII. Le Directoire est réuni au château de Saint-Cloud. Les députés se refusent dans un premier temps à modifier la Constitution en faveur du général Bonaparte. C'est par la force qu'ils acceptent de nommer un gouvernement provisoire en la personne de trois Consuls, Napoléon Bonaparte, Emmanuel Joseph Sieyès et Roger Ducos. Bonaparte devient très vite Premier Consul et la réalité des pouvoirs lui sont octroyés. L'image d'un dictateur se profile.
Voir aussi : Napoléon - Bonaparte - Coup d'Etat - Consul - Histoire du Consulat - Histoire de la Révolution



1836
9 novembre
Echec de l'expédition sur Constantine
Les troupes françaises emmenées par la maréchal Clauzel doivent battrent en retraite face au bey de Constantine Ahmd. Les français mal équipés pour le froid sont surpris par la neige et se retirent sans livrer bataille. La conquête de l'Algérie est compromise, Clauzel est immédiatement remplacé par le général Damrémont à la tête de l'Armée d'Afrique.
Voir aussi : Histoire de la Colonisation



1867
9 novembre
Début de l'ère "Meiji" au Japon
A 15 ans, l'empereur du Japon Mutsuhito reprend le pouvoir aux Shoguns. Il décide de faire de son pays une nation avancée et puissante en instaurant une nouvelle ère, l'ère des lumières (meiji signifie lumière en japonais). Cette profonde transformation entraîne l'abolition de la féodalité et l'instauration du shintoïsme comme religion d'état. Mutsuhito rétablit la monarchie absolue et se fait désormais appeler Meiji Tenno. En quelques années, le Japon va passer d'un état moyenâgeux à un pays moderne.
Voir aussi : Shogun - Meiji - Mutsuhito - Histoire de la Politique



1918
9 novembre
Le Kaiser quitte son empire
Alors que l'Allemagne est sur le point de perdre la guerre, la révolte éclate à Berlin et la marine se mutine. L'empereur Guillaume II abdique et part pour les Pays-Bas avec sa famille. Le socialiste Scheidemann proclame la République. Deux jours plus tard il demandera l'armistice aux alliés.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Abdication - Guillaume II - Histoire de la République de Weimar - Histoire de la Première Guerre mondiale



1938
9 novembre
Tragique "Nuit de Cristal" en Allemagne
Le ministre Allemand de la propagande, Goebbels, dénonçant un complot juif contre l'Allemagne incite les militants nazis à se soulever contre les juifs. Dans la nuit les principales villes d'Allemagne voient des milliers de militants nazis attaquer synagogues, magasins et maisons particulières juives. Les affrontements feront 91 morts et plus de 10 000 prisonniers juifs. Hitler donnera la nom de "Nuit de Cristal" à ces premières violences antisémites en référence aux vitrines cassées lors du "pogrom". La communauté juive sera taxée d'une amende d'un milliard de marks pour cause de tapage nocturne.
Voir aussi : Hitler - Histoire du Nazisme - Nazi - Antisémitisme - Juifs - Histoire du Judaïsme



1945
9 novembre
La Régie nationale présente la 4 CV
Nationalisée au mois de janvier, l'entreprise Renault n'a pas tiré un trait sur ses projets. Au contraire, l'entreprise nationale présente sa voiture populaire : la 4 CV. Doté d'un moteur situé à l'arrière sur un modèle proche de la Coccinelle, elle est commercialisée en 1949 et sera la première voiture à être produite au rythme de 300 exemplaires par jour et à dépasser le million de modèles vendus.
Voir aussi : Histoire de Renault - Voiture - 4CV - Histoire de l'Automobile



1965
9 novembre
New York dans le noir
A 18h27, l'Est de l'Amérique subi la plus grande panne d'électricité de l'histoire. Un ordinateur central de répartition du courant des usines du Niagara tombe subitement en panne. Pendant 14 heures New-York et les états voisins, soit plus de 30 millions d'habitants, se retrouvent sans lumière. 800 000 personnes sont bloquées dans le métro New-Yorkais.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Histoire des Faits divers



1970
9 novembre
Mort de Charles de Gaulle
Charles de Gaulle s'éteint à Colombey-les-Deux-Eglises un an et demi après sa démission. Selon ses vœux, son enterrement se fait dans l'intimité, seuls les habitants du villages et ses compagnons de l'Ordre de la Libération étant invités à la messe. Toutefois, une cérémonie officielle rassemblant les présidents de nombreux pays a lieu parallélement à Paris.
Voir aussi : De Gaulle - Histoire des Décès



1981
9 novembre
Autorisation des radios libres
L'assemblée nationale promulgation la loi sur les radios libres. Les anciennes radios "pirates" deviennent des "radios locales privées". Dans les premiers temps, les radios libres n'auront pas le droit de diffuser de la publicité.
Voir aussi : Radio - Histoire de la Radio



1989
9 novembre
Le Mur de la honte tombe
Les autorités est-allemandes annoncent que les personnes désirant se rendre à l'ouest peuvent "passer par tous les postes frontaliers entre la RDA et la RFA ou par Berlin-Ouest." A partir de 22h00 des milliers de Berlinois massés près du Mur ouvrent un à un les postes frontières. Déjà le 7 novembre un million de manifestants à Berlin-Est avait entraîné la démission collective du gouvernement communiste. Après 28 ans de séparation entre l'est et l'ouest, le mur de la honte s'écroule entraînant bientôt dans sa chute le communisme soviétique.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire de Berlin - Histoire du Mur de Berlin - Réunification - Histoire de la Guerre froide



2005
9 novembre
Le gouvernement décrète l'état d'urgence
Alors que les incidents en banlieue parisienne s’étendent et font les couvertures de la presse mondiale, le Président de la République et le gouvernement décident d’appliquer l’état d’urgence. A partir d’un décret conçu lors de la guerre d’Algérie, les préfectures pourront instaurer des couvre-feux dans des zones précises et interdire les rassemblements. Les émeutes diminueront progressivement d’intensité avant que le retour au calme soit annoncé après le 12 novembre. A cette date on comptera alors environ 10 000 voitures et 300 bâtiments brûlés, 217 policiers blessés, et 4 700 interpellations. Les dégâts seront estimés à 200 millions d'Euros tandis que le décret sera prolongé pour trois mois.
Voir aussi : Histoire de Paris - Chirac - Emeutes - Crise des banlieues - Histoire du Social



2005
9 novembre
Sortie de Joyeux Noël
Joyeux Noël de Christian Carion est l'un des rares films (le seul ?) à aborder le sujet des fraternisations durant la guerre 14-18. Aux côtés de Guillaume Canet, Diane Kruger y incarne une chanteuse d'opéra allemande qui, venue chanter le soir de Noël, poussera les soldats à cesser le combat le temps des Fêtes. La présence d'une actrice germano-française dans cette histoire de guerre des tranchées représente un symbole fort. Alors qu'elle parlait déjà couramment allemand, français et anglais, l'actrice dut apprendre un peu de russe pour les besoins du film...
Voir aussi : Kruger - Canet - Histoire du Cinéma


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. nov. 09, 2010 1:33 am
par saintluc
La nuit de Cristal (en allemand Reichskristallnacht) est le pogrom contre les Juifs du Troisième Reich qui se déroula dans la nuit du 9 novembre au 10 novembre 1938 et dans la journée qui suivit. Présenté par les responsables nazis comme une réaction spontanée de la population suite à l'assassinat, le 7 novembre 1938, de Ernst vom Rath, un secrétaire de l'ambassade allemande à Paris par un jeune Juif polonais d'origine allemande, Herschel Grynszpan, le pogrom fut en réalité ordonné par le chancelier du Reich, Adolf Hitler, organisé par Joseph Goebbels, et commis par des membres de la Sturmabteilung (SA), de la Schutzstaffel (SS) et de la Jeunesse hitlérienne, soutenus par le Sicherheitsdienst (SD), la Gestapo et d'autres forces de police.

Sur tout le territoire du Reich, plusieurs centaines de synagogues et lieux de culte furent détruits, 7 500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés ; une centaine de Juifs furent assassinés, des centaines d'autres se suicidèrent ou moururent suite à leurs blessures et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration : au total, le pogrom et les déportations qui le suivirent causèrent la mort de 2 000 à 2 500 personnes. Point culminant de la vague antisémite qui submergea l'Allemagne dès l'arrivée des nazis au pouvoir en janvier 1933, la « nuit de Cristal » fut l'une des prémices de la Shoah.

En provoquant cette première grande manifestation de violence antisémite, les nazis voulurent accélérer l'émigration des Juifs, jugée trop lente, en dépit de la politique de persécution et d'exclusion mise en œuvre depuis février 1933. L'objectif fut atteint : le nombre de candidats à l'émigration crût considérablement, mais au-delà de l'indignation que l'évènement suscita dans le monde, les frontières des autres pays restèrent fermées.

Marquant une rupture avec la politique nazie de 1933 à 1937, ainsi qu'une étape dans la violence et la persécution antisémites, cet évènement fut également révélateur de l'indifférence des nations au sort des Juifs d'Allemagne et d'Autriche, et de l'incapacité des États démocratiques à contrecarrer les coups de force menés par l'Allemagne de Hitler.

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Un magasin juif saccagé lors de la nuit de Cristal
Le programme du NSDAP, rédigé le 24 février 1920, prévoit que « seul peut être citoyen un frère de race (Volksgenosse). [...] Aucun Juif ne peut donc être frère de race » et dans Mein Kampf, Adolf Hitler proclame à de nombreuses reprises son désir de voir l'Allemagne « libérée des Juifs » (Judenfrei). Les Juifs sont victimes d'une politique antisémite dès l'arrivée des nazis au pouvoir en janvier 1933. Cette discrimination se traduit notamment par le boycott des commerces juifs, voulu par Hitler, organisé par Julius Streicher et mis en œuvre par la SA, le 1er avril 1933, dans une opération au succès limité et largement condamnée à l'étranger. Au cours du même mois, les Juifs sont exclus de la fonction publique, à quelques rares exceptions près, par le décret sur la restauration du fonctionnariat du 7 avril 1933 et ses règlements d'application.

L'ostracisme envers les Juifs est officialisé le 15 septembre 1935 lors de l'adoption des Lois de Nuremberg, principalement la « Loi pour la protection du sang et de l'honneur allemands » (« Blutschutsgesetz ») et la « Loi sur la citoyenneté du Reich » (« Reichsbürgergesetz »). Ces lois et les décrets qui leur font suite établissent la détermination du caractère juif, demi-juif ou quart de juif (Mischling), en fonction de l'ascendance, interdisent les relations sexuelles et le mariage entre citoyens de sang allemand ou apparentés et juifs, privent les Juifs de la citoyenneté allemande, ainsi que de la plupart de leurs droits politiques, dont le droit de vote, et les excluent de certaines professions libérales et de l'enseignement.

La campagne anti-juive se durcit en 1937, notamment via l'organisation de l'exposition Der ewige Jude (« Le Juif éternel »), mais surtout au cours de l'année suivante. Début 1938, les passeports des Juifs allemands sont confisqués. Le 26 avril, les Juifs reçoivent l'ordre de faire enregistrer tous les biens qu'ils possèdent, ce qui facilite leur aryanisation. Le 17 août, les prénoms portés par les Juifs sont réglementés et trois décrets additionnels aux Lois de Nuremberg définissent la notion d'entreprise juive et interdisent aux Juifs l'exercice de la profession médicale. Tout est fait pour pousser les Juifs à émigrer, quel qu'en soit le prix.
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Timbre de la République démocratique allemande avec pour mention « Niemals wieder Kristallnacht » (« Plus jamais de nuit de Cristal »).
« Avec l'aide de Dieu . Je ne pouvais agir autrement. Mon cœur saigne quand je pense à notre tragédie . Je dois exprimer ma révolte de telle sorte que le monde entier l'entende, et je compte le faire. Je vous supplie de me pardonner. »
— Lettre de Herschel Grynszpan à son oncle, 7 novembre 1938

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Le 7 novembre 1938, un jeune Juif polonais d'origine allemande réfugié à Paris, Herschel Grynszpan, âgé de dix-sept ans dont la famille résidant à Hanovre a été expulsée, le 27 octobre, d'Allemagne vers la Pologne, achète un pistolet puis se rend à l'ambassade d'Allemagne à Paris, où il demande à voir un responsable. Envoyé au bureau du premier secrétaire Ernst vom Rath, Grynszpan tire sur celui-ci et le blesse gravement.

Il ne s'agit pas du premier événement du genre. Le 4 février 1936, un étudiant talmudiste avait assassiné, à Davos, le responsable du parti nazi en Suisse, Wilhelm Gustloff, sans susciter de réaction des autorités ou de la population allemandes[8], les circonstances, et notamment la proximité des jeux olympiques de Berlin[9], « exigeant de serrer la bride aux fanatiques du parti en Allemagne».

L'attentat contre le diplomate vom Rath ne fait l'objet d'aucune déclaration publique des responsables nazis, même si une campagne antisémite dans la presse orchestrée par Joseph Goebbels dès le 8 novembre 1938 encourage les premiers pogroms menés par des responsables locaux du parti nazi, notamment en Hesse-Cassel, à Munich ou à Hanovre.

Dans son journal, le 9 novembre, Joseph Goebbels relatant la journée du 8, n'écrit rien sur l'attentat de Paris, alors qu'il a passé la fin de soirée avec Hitler au café Heck ; lors de son discours du 8 novembre commémorant le Putsch de la brasserie de 1923, Adolf Hitler est lui aussi muet sur le sujet. Pour Saul Friedländer, « de toute évidence, les deux dirigeants nazis avaient décidé de passer à l'action, mais jugé sans doute préférable d'attendre le décès d'Ernst vom Rath, grièvement blessé ; ce silence insolite était la plus sûre indication de l'existence de plans visant à accréditer une explosion spontanée de la colère du peuple ».

Vom Rath, au chevet duquel Hitler avait envoyé son médecin personnel, le docteur Karl Brandt, décède le 9 novembre 1938 à 17 heures 30, et Hitler en est informé entre 19 et 21 heures, alors qu'il participe à Munich, au dîner traditionnel des « compagnons de combat », la vieille garde du part
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Herschel Grynszpan après son arrestation à Paris
« Je présente les faits au Führer. Il décide : laisser les manifestations se poursuivre. Retirer la police. Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère de peuple. C'est justice. Je donne aussitôt les consignes correspondantes à la police et au Parti. Puis je fais un bref discours en conséquence devant les dirigeants du Parti. Tempêtes d'applaudissements. Tout le monde se précipite immédiatement sur les téléphones. Maintenant, c'est le peuple qui va agir. »
— Joseph Goebbels, Munich, 10 novembre 1938

Le 9 novembre 1938 au soir, à Munich, Adolf Hitler quitte la réunion sans prononcer son discours traditionnel à l'occasion du Tag der Bewegung (Jour du Mouvement) et sans faire la moindre allusion au décès de vom Rath, après un long entretien à voix basse avec Joseph Goebbels, au cours duquel le Führer semble particulièrement agité. Vers 22 heures, Joseph Goebbels, dans un « discours bref mais incendiaire », annonce aux participants la mort d'Ernst vom Rath et leur apprend que des émeutes anti-juives ont éclaté en Hesse-Cassel et en Saxe-Anhalt, en ajoutant que le Führer avait décidé que rien ne devait être fait pour décourager le mouvement au cas où celui-ci s'étendrait à l'ensemble du Reich. « Le parti devait organiser et exécuter l'affaire sans paraître ouvertement y être engagé ».

La « colère populaire spontanée » mise en avant par les responsables nazis fait en réalité l'objet de quatre vagues d'ordres successives : à partir de 22 heures, les chefs régionaux de la SA donnent, par téléphone, instruction à leurs subordonnés de lancer incendies, destructions et violences à grande échelle ; peu avant minuit, Heinrich Müller, chef de la Gestapo enjoint aux forces de police de ne pas s'opposer aux actions contres les Juifs, d'empêcher les pillages et « tout autre débordement particulier » et de préparer l'arrestation de vingt à trente mille Juifs, « de préférence fortunés » ; à une heure vingt du matin, les instructions de Müller sont complétées et précisées par un télex de Reinhard Heydrich à la police et au SD. Heydrich demande de prévenir les actions qui peuvent mettre en danger des personnes ou des biens allemands, notamment lors de l'incendie des synagogues, d'autoriser la destruction des appartements et commerces appartenant à des Juifs, mais pas leur pillage, de ne pas s'attaquer aux étrangers et de trouver « le personnel nécessaire pour arrêter autant de Juifs, surtout fortunés, que peuvent en accueillir les prisons ». À 2 h 56 du matin, c'est au tour de Rudolf Hess de donner ses consignes.


Pour Thalmann et Feinermann, la succession des ordres, et surtout, la précision des instructions données par Müller, notamment l'ordre d'arrêter de 20 000 à 30 000 Juifs, témoignent de l'existence d'un plan préétabli, antérieur à l'assassinat de vom Rath. Cette analyse est partagée par Gerald Schwab, selon lequel le télex envoyé par Muller, dans lequel il n'est fait aucune allusion à la mort de vom Rath, avait été rédigé au préalable en attendant une opportunité appropriée ; Schwab souligne également que les camps de concentration se préparaient, depuis plusieurs mois, à faire face à un afflux massif et soudain de détenus. Le caractère fallacieux de l'affirmation selon laquelle les violences auraient été spontanées est en outre étayé par un rapport du tribunal suprême du parti rédigé début 1939 : « les instructions orales du Ministre de l'Intérieur ont apparemment été comprises par tous les responsables présents comme signifiant que le parti ne devait pas apparaître, à l'extérieur, comme l'initiateur des manifestations, mais qu'il était, en réalité, chargé de les organiser et de les exécuter. »
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Joseph Goebbels en 1937
Goebbels en 1937Commentant les événements et témoignant de la difficulté d'imposer la version d'un pogrom « spontané », un Blockleiter de Hüttenbach en Moyenne-Franconie, dont le temple juif a été incendié par les responsables locaux du parti nazi et de la SA écrit dans un rapport à sa hiérarchie le 7 février 1939 : « on ne doit pas écrire que le feu a été mis à la synagogue par les membres du parti , mais par la population. C'est juste. Mais en ma qualité de chroniqueur, je me dois de relater la vérité. Il est facile d'enlever cette page et d'en rédiger une nouvelle. Je vous en prie, mon chef, comment dois-je établir cette entrée et comment faut-il la formuler ? ».

Le 10 novembre 1938, Goebbels consulte Hitler par téléphone aux premières heures de la matinée et le rencontre ensuite lors du déjeuner, alors que les violences se poursuivent. Avec l'aval du Führer, Goebbels donne l'ordre d'arrêter le pogrom. Cette instruction est diffusée par la presse berlinoise à 17 heures, par les stations de radio à 20 heures et dans l'ensemble de la presse le lendemain. Elle est suivie par des messages de Heydrich aux forces de police dont les patrouilles « qui avaient disparu comme par enchantement, ressurgissent à tous les coins de rue».
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Un SA à côté d'une affiche proclamant : « Allemands ! Défendez-vous ! N'achetez pas chez les Juifs ! », 1933
« Je vais pour rentrer à mon hôtel, lorsque je vois le ciel virer au rouge sang. La synagogue brûle. Nous ne faisons éteindre les incendies que si c'est nécessaire pour les bâtiments allemands du voisinage. Sinon, laisser brûler.
Des vitres volent en éclat. Bravo, bravo! Dans toutes les grandes villes, les synagogues brûlent. »
— Joseph Goebbels, Munich, 10 novembre 1938


Dès la fin du discours de Goebbels, des membres de la Stosstrupp Adolf Hitler se déchaînent dans les rues de Munich et détruisent la synagogue de la Herzog-Rudolf-Strasse, leur violence allant jusqu'à susciter l'inquiétude du Gauleiter Adolf Wagner. Goebbels donne également des ordres pour qu'ils démolissent la synagogue de la Fasasenstrasse.

Le pogrom s'étend rapidement sur tout le territoire du Reich, des grandes villes aux bourgades : « les Gauleiters entrèrent en action vers 22 h 30. La SA suivit à 23 heures, la police peu avant minuit, les SS, à 1 h 20 du matin ».

À Innsbruck, dans le Gau du Tyrol-Vorarlberg, où ne vivent que quelques centaines de Juifs, un commando de membres de la SS, habillés en civil, assassine plusieurs Juifs influents. Des diplomates témoignent de la violence des saccages opérés à Cologne et à Leipzig ; des scènes semblables se produisent dans la petite ville de Wittlich, en Moselle, où un SA monte sur le toit de la synagogue en agitant les rouleaux de la Torah et en s'écriant « Torchez-vous le cul avec, Juifs ! ». À Marbourg, à Tübingen, des membres du parti nazi et de la SA, souvent ivres suite à la célébration de l'anniversaire du putsch de la brasserie, incendient les synagogues sous le regard de pompiers, dont l'action se borne à éviter que les incendies ne se communiquent aux édifices voisins. À Esslingen, des « Chemises brunes » saccagent un orphelinat dans la cour duquel ils font un bûcher avec les livres, les objets religieux et tout ce qui est combustible, en menaçant les enfants en pleurs de les jeter dans le brasier s'ils ne partent pas immédiatement ; à Potsdam, c'est un internat qui est envahi et dont les enfants sont chassés en pleine nuit. À Leipzig, le cimetière juif est saccagé : le lieu de culte et la maison du gardien sont incendiés, les pierres tombales renversées et des sépultures profanées. Dans la petite ville de Treuchtlingen, la violence atteint des sommets : des membres de la SA, encouragés par certains habitants, mettent le feu à la synagogue, brisent les vitrines des magasins juifs et en pillent le contenu, saccagent les habitations occupées par des Juifs, détruisant mobilier, vaisselle et sanitaires et obligeant les femmes, réfugiées dans la cave, à détruire bouteilles de vin et conserves. C'est à Vienne, où s'étaient déjà produites des émeutes anti-juives lors de l'Anschluss, que le pogrom prend ses formes les plus violentes et les plus meurtrières, avec 42 synagogues incendiées, 27 personnes juives tuées et 88 grièvement blessées.

Les violences sont systématiquement assorties de l'humiliation des victimes. À Sarrebruck, on oblige les Juifs à danser, à s'agenouiller et à chanter des chants religieux devant la synagogue, avant de les asperger à la lance à incendie ; à Essen, on met le feu à leur barbe ; à Meppen, on les force à baiser le sol devant le quartier général de la SA, pendant qu'ils sont frappés à coup de pied. À Fürth, des Juifs sont conduits au théâtre : « les uns parqués dans la salle obscure, les autres montés sur la scène violemment éclairée pour y être battus ». À Baden-Baden, les Juifs sont rassemblés dans la synagogue où ils doivent rentrer en piétinant un manteau de prières : une fois à l'intérieur de l'édifice, on leur fait entonner le Horst Wessel Lied, puis lire un passage de Mein Kampf à la table de l'officiant.
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La synagogue de la Herzog Rudolf Strasse à Munich après son incendie
À côté des centaines de synagogues et lieux de culte incendiés, plusieurs milliers de commerces, de boutiques et d'appartements juifs sont détruits, saccagés ou pillés, et presque tous les cimetières juifs sont profanés ; des femmes, des enfants et des vieillards sont battus et victimes de brutalités bestiales ; les suicides sont nombreux et plus de 20 000 Juifs sont déportés dans les camps de concentration, où ils sont victimes de sadisme et de tortures indescriptibles de la part des gardiens. Un nombre indéterminé de viols et une centaine d'assassinats sont également perpétrés.

Les exactions ne sont pas commises que par des membres de la SA ou de la SS, mais aussi par des « citoyens ordinaires », par « d'autres secteurs de la population, surtout – mais pas seulement – des jeunes que cinq ans de national-socialisme à l'école et aux Jeunesses hitlériennes n'avaient pas laissés indemnes» : à Düsseldorf, des médecins de l'hôpital et plusieurs juges prennent part à l'incendie de la synagogue ; à Gaukönigshoven, en Basse-Franconie, des « paysans respectés » profanent le sanctuaire de la Torah et pillent les maisons des Juifs ; dans la matinée du 10 novembre, écoliers et adolescents accablent de leurs sarcasmes, de leurs quolibets et de leurs injures les Juifs raflés par la police et souvent houspillés par des meutes hurlantes qui leur lançent des pierres. Si une partie de la population participe au pogrom, des Allemands témoignent toutefois leur sympathie aux victimes, et dans certains cas, leur prodiguent aide matérielle et réconfort.
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Magasin juif saccagé à Munich
Dans un rapport du 11 novembre 1938, Reinhard Heydrich fait état de 36 morts et d'autant de blessés graves pour l'ensemble du Reich. Pour Saul Friedländer, « le bilan se révéla bien plus lourd ; dans toute l'Allemagne [y compris l'Autriche annexée], outre les 267 synagogues détruites et les 7 500 entreprises et commerces saccagés, 91 juifs périrent et des centaines se suicidèrent ou moururent par la suite des sévices infligés dans les camps». Sur ce dernier point, Raul Hilberg estime à plus de 25 000 le nombre des hommes envoyés dans les camps de concentration nazis, comme Dachau (10 911 dont environ 4 600 en provenance de Vienne), Buchenwald (9 845 personnes) et Sachsenhausen (au moins 6 000).

« Au total - et selon les estimations les plus modérées retenues dans les documents de la Wiener Library - le pogrom coûta la vie de 2 000 à 2 500 hommes, femmes et enfants et laissa des séquelles indélébiles chez tous ceux qui en vécurent l'horreur ».
Des Juifs étrangers ont été victimes du pogrom, en dépit des directives ordonnant de les épargner : les protestations diplomatiques affluent et sont transmises, sans commentaire, à la chancellerie du Reich où elles sont enfouies dans les dossiers.

La presse internationale condamne les événements : plus de mille éditoriaux paraissent à ce sujet dans la presse américaine, particulièrement véhémente, et le président Roosevelt rappelle l'ambassadeur des États-Unis en consultation. Si l'indignation est générale, elle ne se traduit pas par un élargissement de la politique d'accueil des Juifs du Reich : en 1938, les États-Unis n'atteignent pas leur quota d'immigration juive en provenance d'Allemagne et d'Autriche et n'accordent que 27 000 visas sur les 140 000 demandés ; l'année suivante la Grande-Bretagne « ferme, de fait, les portes de la Palestine à l'immigration juive sans proposer d'autre refuge». Les réactions sont également indignées dans la presse danoise ou française et le gouvernement fasciste italien s'étonne « que la recrudescence des persécutions antisémites en Allemagne n'entraîna pas l'abandon du projet franco-allemand». « Il était clair que les émeutes avaient tout d'abord fait perdre à l'Allemagne une grande part des sympathies dont elle bénéficiait dans le monde».

Suites aux protestations internationales, les entreprises contrôlées par des Juifs étrangers au Reich sont dispensées, le 1er décembre 1938, de la prestation expiatoire et peuvent poursuivre leurs activités après le 31 décembre. Le boycott des exportations allemandes se généralise, notamment en France, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada, en Yougoslavie ou aux Pays-Bas
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Une grille d'entrée avec l'inscription en allemand “ARBEIT MACHT FREI” signifiant en français “LE TRAVAIL REND LIBRE” au camp de concentration de Dachau
Le pogrom suscite immédiatement de sérieuses tensions parmi les principaux dirigeants nazis. Si aucun de ceux-ci ne s'oppose à des mesures ou des violences anti-juives, les conséquences de la nuit de Cristal sur l'image de l'Allemagne à l'étranger, ses éventuelles répercussions économiques négatives et le fait qu'elle ait été déclenchée par Goebbels sans concertation, entraîne de vives réactions d'Heinrich Himmler, de Hermann Göring ou de Walther Funk.

À de rares exceptions individuelles près, ni les Églises protestante et catholique, ni les milieux universitaires, ni les généraux, ni « aucun représentant de la bonne Allemagne » n'émettent aucune protestation suite au pogrom. Si, d'après les rapports du SD, la population réprouve largement la violence et les dommages causés par le pogrom, c'est essentiellement en raison de la destruction inutile de biens qui lèse tous les Allemands et l'État ; l'annonce de l'amende de 1 milliard de marks infligé aux Juifs rassérène les esprits. La direction du parti social-démocrate allemand en exil, la SOPADE, observe également que « la grande majorité du peuple allemand a vivement condamné les violences », et ce pour des raisons diverses comme le souligne Ian Kershaw. Si « la vague d'indignation populaire » contre les Juifs qu'escomptait Goebbels ne s'est pas matérialisée, selon Daniel Jonah Goldhagen, « face à des critiques limitées, il y avait l'enthousiasme des Allemands pour l'entreprise éliminationniste, que la Nuit de Cristal n'entamait pas, et l'immense satisfaction avec laquelle tant d'Allemands avaient accueilli l'événement. »

« D'un point de vue global, le régime a pu considérer comme un succès l'attitude généralement passive dans laquelle se sont enfermés la plupart des Allemands pendant les débordements. Une action violente contre les Juifs allemands, telle qu'on n'en avait plus connue depuis les pogroms du Moyen Âge, avait pu être déclenchée sans soulever de protestation publique. Sur le plan de la propagande, cela revenait à une approbation. La radicalisation des persécutions avait réussi à franchir une nouvelle étape » analyse l'historien allemand Peter Longerich

« J'aurais préféré que vous tuiez deux cents Juifs plutôt que de détruire de telles valeurs. »
— Hermann Göring, Berlin, 12 novembre 1938
La nuit de Cristal est suivie d'une radicalisation des mesures antisémites du régime nazi. Les suites du pogrom sont examinées dès le 12 novembre 1938, lors d'une réunion de haut niveau, présidée par Hermann Göring, à la demande explicite et insistante de Hitler : parmi la centaine de participants, on note la présence de Joseph Goebbels, du chef du RSHA Reinhard Heydrich, des ministres de l'Économie Walther Funk, des Finances Lutz Schwerin von Krosigk et de la Justice Franz Gürtner, de représentants de la Reichsbank et des dirigeants du parti nazi en Autriche et dans le territoire des Sudètes. Les premières discussions portent sur l'indemnisation des dégâts, les seules vitrines détruites étant assurées pour 6 millions de dollars. Après de longs échanges, notamment entre Göring, Reinhard Heydrich et le représentant des assureurs allemands, il est décidé que les indemnités versées par les assureurs aux bénéficiaires seront confisquées par l'État et il est imposé aux juifs allemands une « amende de réparation» d'un milliard de Reichsmark et de les obliger de remettre en état, à leurs propres frais, les commerces, bureaux et logements saccagés.

Lors de cette même réunion, Göring décrète la cessation, à partir du 1er janvier 1939, de toutes les activités commerciales menées par des Juifs, qui doivent vendre leurs commerces et entreprises, titres, bijoux et œuvres d'art, ce qui constitue une phase essentielle de l'aryanisation des biens juifs. Alors que Goebbels évoque tour à tour l'interdiction, pour les Juifs, de l'accès aux distractions publiques, aux forêts ou aux parcs, l'éviction des enfants juifs des écoles allemandes, Heydrich plaide vigoureusement pour une accélération de l'émigration, prenant pour modèle les résultats obtenus à Vienne par Adolf Eichmann : pour accélérer cette émigration, il préconise le port d'un insigne spécial par toutes les personnes considérées comme juives aux termes des Lois de Nuremberg, Göring étant, pour sa part, partisan de la création de ghettos. Si ces deux mesures ne sont pas retenues, le pogrom a atteint son but et l'émigration juive s'accélère : 80 000 Juifs fuient le Reich, « dans les circonstances les plus traumatisantes », entre la fin de 1938 et le début de la guerre.

Dans la foulée, les discriminations antisémites se multiplient et se durcissent : le 15 novembre 1938, tous les enfants juifs encore présents dans les écoles allemandes en sont chassés ; le 19, les Juifs sont privés d'aide sociale ; le 28, le ministre de l'intérieur informe les présidents des länder qu'ils peuvent exclure les Juifs de certains espaces publics et le lendemain, il interdit aux Juifs de posséder des pigeons voyageurs. Durant les mois de décembre 1938 et janvier 1939, les mesures destinées à exclure les Juifs de la vie publique, professionnelle et culturelle sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus dures.

Si les autorités nazies s'acharnent sur les victimes des pogrom, elles font preuves d'une mansuétude toute particulière à l'égard des auteurs des pires exactions. Les incendies, les destructions et les brutalités sont conformes aux instructions données successivement par les responsables de la SA, Heinrich Müller et Heydrich, mais tel n'est pas le cas des pillages, des meurtres et des viols. Le pogrom terminé, les tueurs ne sont que rarement poursuivis ou condamnés à des peines particulièrement légères ; dans une lettre secrète au procureur de Hambourg, le ministère de la Justice précise, le 19 novembre, que l'assassinat de Juifs et les dommages corporels graves ne devaient être sanctionnés que « s'ils avaient été dictés par des raisons personnelles ». Par contre, les coupables de viol sont expulsés du parti et traduits devant les tribunaux civils, le tribunal interne du parti nazi estimant ce crime, contraire aux lois de Nuremberg qui interdisent depuis 1935 « toute relation sexuelle entre Juifs et Gentils » plus grave que le meurtre. Dans son rapport du 13 février 1939 adressé à Goebbels, l'Obergruppenführer Walter Buch, qui enquête sur les excès commis pendant la nuit de Cristal, relève 16 faits, dont 3 à caractère sexuel et 13 meurtres ; il recommande que les poursuites soient abandonnées à l'exception de deux cas de viol, les assassins ayant agi sur l'ordre de leurs supérieurs ou en pensant que leurs crimes étaient conformes aux instructions.
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Hermann Göring s'adressant au Reichstag
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Timbre commémoratif pour le 50e anniversaire de la nuit de Cristal

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. nov. 10, 2010 12:48 am
par saintluc
1444
10 novembre
La défaite des croisés à Varna
Les Turcs Ottomans infligent une sévère défaite aux croisés Hongrois à Varna, sur les bords de la mer Noire (Bulgarie). Le roi de Hongrie Ladislas III meurt dans la bataille. Au XIVème siècle, les victoires des Turcs à Kossovo, Nicopolis et Varna sur les armées coalisées des chrétiens mèneront à la chute de Constantinople le 29 mai 1453 entre les mains du sultan Ottoman Mehmet II.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des Croisades - Ottomans - Histoire de la Chrétienté



1555
10 novembre
Des colons français au Brésil
L'amiral français Nicolas Durant de Villegagnon accompagné 600 colons débarque dans la baie de Guanabara (Brésil). Il y fera construire Fort-Coligny et Henryville. Mais des disputes théologiques éclateront au sein de la colonie. En 1567, les Portugais détruiront ce qui reste des établissements et fonderont Rio de Janeiro. Un des membres de l'expédition française, le moine André Thévet, rentrera avec une herbe encore inconnue : le tabac.
Voir aussi : Tabac - Colonisation - Histoire des Explorations



1775
10 novembre
La création des Marines américains
Le Congrès américain décide de mettre en place une flotte de guerre afin de pouvoir rivaliser avec les Britanniques dans la guerre d’Indépendance. Deux bataillons de Marines sont alors créés pour former la "marine continentale". Mais rapidement, la flotte guerrière américaine présentera des lacunes en matière d’artillerie navale. Aussi, il lui sera impossible de vaincre les Anglais sans l’aide de la marine française.
Voir aussi : Création - Dossier histoire des Etats-Unis : la guerre d'Indépendance - Histoire des Marines - Histoire de la Politique



1793
10 novembre
Notre Dame de Paris temple de la Raison
Après avoir subi le vandalisme de la Révolution, Notre-Dame de Paris se découvre une nouvelle vocation : temple de la Raison. La Commune de Paris décide ainsi de faire participer la cathédrale de la ville à la nouvelle religion : le culte de l’Etre suprême. Instaurée par les déistes pour surplomber et incarner la République et ses valeurs, cette nouvelle religion investit de nombreux édifices tandis que la Convention a pour ambition de la substituer définitivement au culte catholique.
Voir aussi : Histoire de Paris - Notre Dame de Paris - Histoire de la Révolution



1871
10 novembre
Henri Stanley sauve Livingstone
Après des mois de recherches, le journaliste américain retrouve enfin Livingstone. Parti à la découverte des sources du Nil, ce dernier ne donnait plus aucuns signes de vie depuis longtemps. Sautant sur l’occasion, Stanley voyait dans cette aventure la possibilité de rapporter le plus grand scoop de l’année. Il n’hésita donc pas une seconde quand on le chargea de cette mission. Il découvrit Livingstone malade et affamé, mais bien vivant. Il poursuivra même quelques temps l’exploration en sa compagnie.
Voir aussi : Livingstone - Histoire des Explorations



1891
10 novembre
Mort d'Arthur Rimbaud
Rimbaud est atteint d'une tumeur cancéreuse au genou droit. Il quitte l'Ethiopie et rentre en France. A Marseille, les médecins décident de l'amputer. Mais la maladie l'emporte le 10 novembre 1891. Le poète aura écrit toute son œuvre entre 15 et 20 ans.
Voir aussi : Rimbaud - Histoire de la Poésie



1928
10 novembre
Hirohito, empereur du Japon
Fils de l'empereur Taisho mort en 1921, Hirohito lui succède à l'âge de 27 ans. En 1939, Hirohito signera le pacte anti-komintern avec Hitler et Mussolini. Après guerre, il ne sera pas déféré devant le tribunal des criminels de guerre, comme MacArthur s'y est engagé. Cependant, la capitulation du Japon marquera l'écroulement du système impérial et le début de la monarchie constitutionnelle.
Voir aussi : Sacre - Empereur - Hirohito - Histoire des Sacres



1993
10 novembre
Aladdin dans les salles
Le dessin animé « Aladdin », inspiré des contes des Milles et une nuits, sort en France un mois avant Noël et connaît un véritable succès. Aux Etats-Unis, c’est la première fois qu’un grand acteur donne sa voix à un personnage d’animation : les dialogues du Génie sont en effet interprétée par Robin Williams. Le film connaîtra deux suites directement sorties en vidéo : « Le retour de Jafar » et « Aladdin et le roi des voleurs ».
Voir aussi : Disney - Histoire des Dessins animés



1994
10 novembre
L'Irak reconnaît le Koweït
Bagdad annonce qu'il reconnaît la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance politique du Koweït, conformément aux résolutions de l'ONU. Le 2 août 1990, l'Irak avait envahi l'émirat du Koweït pour des questions de pétrole et dans l’espoir de relever l’économie du pays. Mais le 17 janvier 1991, les Etats-Unis avaient lancé l'opération "tempête du désert" contre cette invasion. Les résolutions adoptées les 3 et 9 avril 1991 par le Conseil de sécurité de l'ONU avaient alors mis officiellement fin à la guerre.
Voir aussi : Saddam Hussein - Reconnaissance - Histoire de la Guerre du Golfe


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. nov. 10, 2010 1:27 am
par saintluc
Jean Nicolas Arthur Rimbaud est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville, mort le 10 novembre 1891 à Marseille.

Arthur Rimbaud écrit ses premiers poèmes à quinze ans et demi. Ses derniers à 20 ans. Lui, pour qui le poète doit être « voyant » et qui proclame qu'il faut « être absolument moderne », renonce subitement à l’écriture malgré la reconnaissance de ses pairs.
Ses idées marginales, anti-bourgeoises et libertaires le poussent à choisir alors une vie aventureuse dont les pérégrinations l’amènent jusqu’au Yémen et en Éthiopie où il devient négociant, voire explorateur. De cette seconde vie, ses écritures consistent en près de 180 lettres (correspondance familiale et professionnelle) et quelques descriptions géographiques.
Bien que brève, la densité de son œuvre poétique fait d'Arthur Rimbaud une des figures considérables de la littérature française.
Son père, Frédéric Rimbaud, capitaine d'infanterie, est né à Dole, le 7 octobre 1814 ; sa mère Marie Catherine Vitalie Cuif, paysanne née à Roche, le 10 mars 1825. Ils se sont mariés le 8 février 1853 et habitent un appartement au 12 rue Napoléon. Le couple n’est réuni qu’au gré de rares permissions ; le temps d’avoir cinq enfants avec ponctualité : Jean Nicolas Frédéric, le 2 novembre 1853, Jean Nicolas Arthur, le 20 octobre 1854, Victorine Pauline Vitalie, le 4 juin 1857 (elle mourra le mois suivant), Jeanne Rosalie Vitalie, le 15 juin 1858 et Frédérique Marie Isabelle, le 1er juin 1860. Après la naissance de cette dernière, le couple vivra séparé car, désormais, le capitaine Rimbaud ne reviendra plus à Charleville.
Se déclarant veuve, la mère déménage avec ses enfants en 1861 pour habiter au 73 rue Bourbon, dans un quartier ouvrier de Charleville. En octobre, le jeune Arthur entame sa scolarité à l'institution Rossat où il récolte les premiers prix.
Figure rigide et soucieuse de respectabilité, vigilante sur l’éducation de ses enfants, Vitalie Rimbaud rend le climat familial étouffant.
Fin 1862, nouveau déménagement pour un quartier bourgeois au 13 cours d’Orléans.

En 1865, Arthur entre au collège municipal de Charleville, où il se montre brillant élève ; collectionnant les prix d'excellence en littérature, version, thème... Il rédige en latin avec aisance, des poèmes, des élégies, des dialogues. Mais, comme cet extrait de son poème Les Poètes de sept ans le laisse imaginer, il bout intérieurement :
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Arthur Rimbaud à 11 ans, premier communiant
Tout le jour il suait d'obéissance ; très
Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits,
Semblaient prouver en lui d'âpres hypocrisies.
Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies,
En passant il tirait la langue, les deux poings
À l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points.

En juillet 1869, il participe aux épreuves du Concours académique de composition latine sur le thème « Jugurtha », qu'il remporte facilement. Le principal du collège M. Jules Desdouets aurait dit de lui : « Rien d'ordinaire ne germe dans cette tête, ce sera le génie du mal ou celui du Bien. ». En obtenant tous les prix dès l’âge de 15 ans, il s'affranchit des humiliations de la petite enfance.
En 1870, alors en classe de rhétorique, le collégien se lie d'amitié avec Georges Izambard, le professeur de rhétorique, son aîné six ans. Ce dernier lui prête des livres, tel les Misérables de Victor Hugo qui font bondir sa mère — qu'il surnomme « la Mother », « La bouche d’ombre » ou encore, « La Daromphe ».
De cette époque, subsistent les premiers vers : Les Étrennes des orphelins, parus dans La Revue pour tous en janvier 1870.

L’orientation poétique est alors celle du Parnasse dont la revue collective, Le Parnasse contemporain. Le 24 mai 1870, Arthur, alors âgé de 15 ans, écrit au chef de file du Parnasse, Théodore de Banville, pour transmettre ses volontés : « devenir Parnassien ou rien » et se faire publier. Pour cela, il joint trois poèmes : Ophélie, Par les soirs bleus d’été… et Credo in unam. Banville lui répond, mais les poèmes en question ne paraîtront pas dans la revue.

Il songe alors à se rendre dans la capitale pour goûter à l'esprit révolutionnaire du peuple parisien
Le collégien de 16 ans, vient de rafler les prix les plus prestigieux. Au cours des vacances scolaires de 1870, Le 29 août, quelques jours avant la bataille de Sedan, Arthur trompe la vigilance de sa mère et se sauve avec la ferme intention de se rendre dans la capitale.
Contrôlé à son arrivée Gare du Nord, il ne peut présenter qu’un billet de transport irrégulier. Les temps troublés n’invitent pas à la clémence. Tandis que les armées prussiennes se préparent à faire le siège de Paris et va se proclamer la Troisième République, le voilà détenu dans la prison de Mazas.
De sa cellule, il écrit à Georges Izambart, à Douai pour lui demander de payer sa dette. Le professeur exécute sa demande et lui paie également le voyage pour se rendre à Douai, lui offrant l’hospitalité avant de retourner dans son foyer.
Rimbaud y débarque vers le 8 septembre. Redoutant le retour à Charleville, il y reste trois semaines.
Pendant ce temps, l'armée prussienne encercle la capitale à partir du 19 septembre.
Jusqu’ici antimilitariste déclaré, Rimbaud est pris d'élans martiaux depuis la capitulation de Sedan. Si bien, qu’il est décidé à suivre son professeur parti s’engager volontairement dans la Garde nationale. N’étant pas majeur, il en sera empêché malgré ses protestations.
Par ailleurs, Rimbaud fait la connaissance du poète Paul Demeny, un vieil ami de son hôte. Celui-ci est co-directeur d’une maison d’édition : La Librairie Artistique, où il a fait paraître un recueil de poésies (Les Glaneuses). Rimbaud saisit l’occasion et, dans l’espoir d’être édité, lui dépose une liasse de feuillets où il a recopié quinze de ses poèmes.
Izambard, qui a prévenu Vitalie Rimbaud de la présence de son fils à Douai, en reçoit la réponse : « …chassez-le, qu’il revienne vite!».
Pour calmer les esprits, il décide de raccompagner son élève jusqu'à Charleville. A leur arrivée, l’accueil est rude : une volée de gifles pour le fils, une volée de reproches, en guise de remerciements, pour le professeur qui, ébahi, « s’enfuit sous l’averse».

Le 6 octobre, nouvelle fugue. Paris étant en état de siège, il part à Charleroi — il relate cette arrivée dans le sonnet, Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir. Rêvant d’être journaliste, il tente, sans succès, de se faire engager comme rédacteur dans le Journal de Charleroi.
Dans l’espoir de retrouver Izambard, il se rend à Bruxelles puis à Douai où son professeur arrive quelques jours après, aux ordres de Vitalie Rimbaud, pour le faire revenir escorté de gendarmes. Ce fut fait le 1er novembre 1870.
Entre-temps, il s'était rendu chez Paul Demeny pour lui déposer les sept poèmes composés au cours de ce dernier périple (des versions antérieures, seront remises au parnassien, Théodore de Banville et à Izambard).
Le 10 juin 1871, Rimbaud écrira à Demeny : « … brûlez tous les vers que je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour à Douai ».
Ceux-ci seront répertoriés par les biographes sous l’appellation de Recueil de Douai ou Recueil Demeny.

Rimbaud parviendra toutefois à publier dans Le Progrès des Ardennes du 25 novembre 1870, un récit satirique, Le Rêve de Bismarck, sous le pseudonyme de Jean Baudry. Rimbaud y développe, après Victor Hugo, la symbolique d'une ville de Paris qui est la lumière de la Révolution et qui sera autrement difficile à combattre pour les Prussiens. Rimbaud prédit que Bismarck s'y brûlera le nez.
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Rimbaud âgé de 17 ans, en octobre 1871
(photographie : Étienne Carjat)

La réouverture du collège est retardée d'octobre 1870 à avril 1871.
En février 1871, à l'issue du siège de Paris, Rimbaud fait une nouvelle fugue vers la capitale. La situation politique du pays est tendue et Rimbaud cherche à entrer en contact avec de futurs communards comme Jules Vallès et Eugène Vermersch, mais aussi avec le milieu des poètes, il rencontre aussi le caricaturiste André Gill.

Rimbaud revient à Charleville avant le début de la Commune. Plusieurs témoignages prétendent qu'il est retourné à Paris à ce moment-là, cependant, ceci est impossible à démontrer dans l'état actuel des recherches. Cependant, le poète a ressenti très profondément la tragédie de la Commune.
Dans un poème violent, L'orgie parisienne (ou : Paris se repeuple), il dénonce la lâcheté des vainqueurs. Sa poésie se radicalise encore, devient de plus en plus sarcastique : Les Pauvres à l’Église, par exemple. L'écriture se transforme progressivement. Rimbaud en vient à critiquer fortement la poésie des romantiques et des Parnassiens, et dans sa lettre à Izambard du 13 mai 1871, il affirme son rejet de la « poésie subjective ». C'est également dans la lettre dite « du Voyant », adressée le 15 mai à Paul Demeny, qu'il exprime sa différence en exposant sa propre quête de la poésie : il veut se faire « voyant », par un « long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ».
Selon Paul Verlaine, Rimbaud a composé son plus beau poème en vers suite à la semaine sanglante : Les Veilleurs ; son sujet était la douleur sacrée causée par la chute de la Commune.
Il est difficile de situer le début de la relation épistolaire avec Verlaine. Celui-ci prétend avoir reçu très peu de courriers et ne parle que de l'envoi des Premières communions et des Effarés.
Charles Bretagne met Rimbaud en contact avec son ami Paul Verlaine et un courrier a dû sceller le prochain départ de Rimbaud pour Paris vers le mois d'août.
En août 1871, dans son poème parodique, Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, Rimbaud exprime une critique ouverte de la poétique de Banville. Finalement Verlaine l'appelle à Paris : « Venez chère grande âme, on vous appelle, on vous attend ! »
Bien que brillant élève, Arthur Rimbaud ne retournera pas au collège.

Il arrive dans la capitale vers le 15 septembre 1871. Il est présenté et très bien accueilli par ses pairs plus âgés, au dîner des « Vilains Bonshommes » le 30 septembre. Il y rencontre une part essentielle des grands poètes de son temps. Il est successivement logé par Verlaine, rue Nicolet, non sans heurts avec la femme de ce dernier, puis chez Charles Cros, André Gill et même quelques jours chez Théodore de Banville.
Le 20 octobre de cette année, Rimbaud a tout juste 17 ans. Il a atteint sa maturité poétique comme en témoignent plusieurs chefs-d'œuvre comme Les Premières communions et Le Bateau ivre.
En mars 1872, les provocations de Rimbaud excèdent le milieu parisien depuis quelque temps. L'incident Carjat au dîner des Vilains Bonshommes de mars 1872 fut la goutte qui fait déborder le vase. Rimbaud complètement saoul y a blessé le célèbre photographe d'un coup de canne-épée. Pour sauver son couple et rassurer ses amis, Verlaine se condamne à éloigner Rimbaud de Paris.
Rimbaud se fait oublier quelque temps en retournant à Charleville, puis revient dans la capitale dans le courant du premier semestre 1872 pour de nouveau quitter Paris le 7 juillet, cette fois en compagnie de Verlaine. Commence alors avec son aîné une liaison amoureuse et une vie agitée à Londres, puis à Bruxelles.

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« Coin de table », assis à gauche : Paul Verlaine et Arthur Rimbaud (Henri Fantin-Latour, 1872, Musée d'Orsay)
Cette liaison tumultueuse se termine par ce que la chronique littéraire désigne sous le nom de « drame de Bruxelles » : en juillet 1873, les deux amants sont à Londres. Verlaine quitte brusquement Rimbaud, en affirmant vouloir rejoindre sa femme, décidé à se tirer une balle dans la tête si elle n'accepte pas. Il réside dans un hôtel bruxellois. Rimbaud le rejoint, persuadé que Verlaine n'aura pas le courage de mettre fin à ses jours. Alors que Rimbaud veut le quitter, Verlaine, ivre, tire sur lui à deux reprises, le blessant légèrement au poignet. Verlaine est incarcéré à Mons.

Rimbaud rejoint la ferme familiale de Roche où il s’isole pour écrire Une saison en enfer. Son parcours littéraire s'achève par l'irruption de « la réalité rugueuse à étreindre ». Aussi va-t-il se taire, parce qu'il a accompli tout ce qui était en son pouvoir, dans le « désert et la nuit » qui l'entourent. Il sait désormais qu'à elle seule, la poésie ne peut changer la vie si elle n'est pas servie par une révolution totale où l'amour, la liberté et la poésie se conjuguent au présent.
Il retourne un temps à Londres en compagnie du poète Germain Nouveau, qui participe à la mise au net des manuscrits des Illuminations.
Venant d’avoir 20 ans en octobre 1874, il ne peut se rendre à temps devant le conseil de révision pour le tirage au sort. Le maire de Charleville s’en charge et n’a pas la main heureuse. De retour le 29 décembre, Rimbaud fait valoir un article de la loi sur le recrutement du 27 juillet 1872, qui le fait bénéficié d’une dispense grâce à son frère Frédéric, déjà engagé pour 5 ans. Il est donc dispensé du service militaire mais pas de la période d’instruction (à laquelle il se dérobera).

« Car Je est un autre. Si le cuivre s'éveille clairon, il n'y a rien de sa faute ». (Extrait de la lettre à Paul Demeny (dite lettre du voyant), 15 mai 1871).
Il ne retournera pas en Angleterre car, après avoir étudié l’allemand depuis le début de l’année 1875, il part pour l'Allemagne le 13 février[18], pour se rendre à Stuttgart pour parfaire son apprentissage de la langue. Verlaine, libéré depuis le 16 janvier, après 18 mois d’incarcération, transformé par des accès mystiques, vient le voir « un chapelet au pince… Trois heures après on avait renié son dieu et fait saigné les 98 plaies de N.S. Il est resté deux jours et demi...[et]...s’en est retourné à Paris… ». Le temps de lui remettre les manuscrits des Illuminations, afin qu'il les remette à Germain Nouveau, pour une éventuelle publication.
Fin mars, il quitte Stuttgart avec maintenant, l’envie d’apprendre l’italien.
Pour ce faire, il traverse la Suisse en train et, par manque d’argent, franchit le Saint-Gothard à pied. À Milan, une veuve charitable lui offre opportunément l'hospitalité. Il y reste une trentaine de jours puis reprend la route. Victime d’une insolation sur le chemin de Sienne, il est soigné dans un hôpital de Livourne puis est rapatrié le 15 juin, à bord du vapeur Général Paoli. Débarqué à Marseille, il est à nouveau hospitalisé quelques temps.

Après ces aventures « épastrouillantes » [dixit Ernest Delahaye], il annonce à ce dernier son intention d’aller s’engager dans les carlistes, histoire d’aller apprendre l’español [sic]mais ne la concrétisera pas. Redoutant les remontrances de la Mother, il traîne des pieds en vivant d’expédients dans la cité phocéenne.
Il fera son retour à Charleville mi-août où, entre-temps, sa famille a changé de logement.
Cette année-là, à l’instar de son ami Delahaye, Rimbaud envisage de passer son baccalauréat ès science avec l’objectif de faire polytechnique, ce qu’il ne peut réaliser car vingt ans est l’âge limite pour y accéder et, en cet automne 1875, il en a vingt et un.
Nouvelle foucade : il suit des cours de solfège et de piano et obtient le consentement de la mère pour installer l’instrument au logis.
À ce moment, Verlaine qui reçoit des nouvelles de Rimbaud par l’échange d’une correspondance assidue avec Delahaye, est en demande d’anciens vers d’Arthur.
« Des vers de Lui ? Il y a beau temps que sa verve est à plat. Je crois même qu’il ne se souvient plus du tout d’en avoir fait. »
Le 18 décembre, sa sœur Vitalie meurt à 17 ans et demi d’une synovite tuberculeuse. Le jour des obsèques, les assistants regardent avec étonnement, le crâne rasé du fils cadet.
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Rimbaud alité après le « drame de Bruxelles », juillet 1873 (tableau peint par Jef Rosmann, Musée Arthur-Rimbaud)
Après avoir mûri quelques solutions pour découvrir d’autres pays à moindre frais, il reprend la route en mars 1876, pour se rendre en Autriche. Le périple envisagé tourne court : à Vienne, dépouillé par un cocher puis arrêté pour vagabondage, il est expulsé du pays et se voit contraint de regagner Charleville.

Aux environs de mai, il repart. Cette fois, en direction de Bruxelles. S’est-il fait racolé par les services d’une armée étrangère ? Toujours est-il qu’il se présente, au bureau de recrutement de l’armée coloniale néerlandaise, pour servir dans les colonies indiennes.
Muni d’un billet de train, il aboutit – après un contrôle à la garnison de Rotterdam – dans la caserne d’Harderwijk, le 18 mai, où il signe un engagement pour 6 ans.
Le 10 juin, Rimbaud et les autres mercenaires, équipés, formés, riches de leur prime (300 florins au départ du bateau, 300 florins à l'arrivée à destination ) et chargés de réprimer une révolte dans l’île de Sumatra, sont transportés à Den Helder, pour embarquer à bord du Prins van Oranje, direction Java. Après une première escale à Southampton et le contournement de Gibraltar, le voyage connait quelques désertions lors d’escales ou passages près des côtes : Naples, Port-Saïd, traversée du canal de Suez, Suez, Aden et Padang. Le 23 juillet, le vapeur accoste à Batavia. Une semaine après, les engagés reprennent la mer jusqu’à Semarang pour être acheminés en train puis à pied jusqu’à la caserne de Salatiga.

En possession de la seconde partie de sa prime, goûtant peu la discipline militaire, Rimbaud déserte. Quelques semaines lui sont nécessaires pour se cacher et retourner à Semarang où il se fait enrôler sur le Wandering Chief, un voilier écossais qui appareille le 30 août pour Queenstown, en Irlande.
Au bout d’un mois de mer, le navire essuie une tempête en passant le cap de Bonne-Espérance. La mâture détériorée, il continue néanmoins sa route sur Sainte-Hélène, l’île de l’Ascension, les Açores… Arrivé à bon port le 6 décembre, « Rimbald le marin », comme le surnommera Germain Nouveau, quand il le rencontrera à Paris, poursuit par les étapes suivantes : Cork, Liverpool, Le Havre, Paris et toujours pour finir... à Charlestown
La belle saison revenue, Arthur Rimbaud quitte à nouveau Charleville en 1877. Son entourage et ses amis peinent à suivre son itinéraire durant cette année. Les seules sources de renseignements, souvent contradictoires, viennent de son ami Ernest Delahaye et de sa sœur Isabelle.
Seule certitude : sa présence à Brême où il a rédigée une lettre en anglais le 14 mai, au consul des États-Unis d’Amérique. Lettre signée John Arthur Rimbaud, et dans laquelle il demande « à quelles conditions il pourrait conclure un engagement immédiat dans la Marine américaine », en faisant valoir sa connaissance des langues anglaise, allemande, italienne et espagnole
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Rimbaud à la mi-décembre 1875, par Ernest Delahaye

Il ne reçu apparemment pas de réponse favorable car, selon Delahaye, il se serait rendu à Cologne puis à Hambourg, pour divers projets inaboutis.
Le 16 juin, ce dernier écrit à Verlaine : « Du voyageur toqué pas de nouvelles. Sans doute envolé bien loin, bien loin… » Le 9 août, le même épistolier informe son ami Ernest Millot « qu’il a été signalé dernièrement à Stockholm, puis à Copenhague, et pas de nouvelles depuis.
Dix-neuf ans plus tard, Delahaye rapportera dans une lettre à Paterne Berrichon, du 21 août 1896, qu’à Hambourg, Arthur s’engagea « dans la troupe du cirque Loisset, comme interprète, il passa ainsi à Copenhague, puis à Stockholm d’où rapatrié par consul français».
Pour sa part, Isabelle Rimbaud, réfutera l’épisode du cirque mais citera un emploi dans une scierie en Suède dans une lettre à Paterne Berrichon (son futur époux), du 30 décembre 1896. Isabelle révèlera également que son frère « visita les côtes du Danemark, de la Suède et de la Norvège, puis revint par mer jusqu’à Bordeaux, sans passer le moins du monde par Hambourg ».


Après une halte à Charleville, Rimbaud se rend à Marseille en septembre où il embarque pour Alexandrie en Égypte. Pris de douleurs gastriques, peu après le début de la traversée, il est débarqué à Civita-Vecchia, en Italie. Retour à Marseille et direction les Ardennes pour y passer l’hiver.
Vers cette période, Vitalie Rimbaud habite à Saint-Laurent, dans une propriété héritée de sa famille (les Cuif).
Si l’on fait abstraction d’hypothétiques témoignages (voyage à Hambourg et périple en Suisse pour Berrichon , « vu dans le quartier latin, vers Pâques » par un ami d’Ernest Delahaye…), Les neuf premiers mois de l’année 1878 ne sont pas plus riches de renseignements fiables que ceux de l’année précédente.

En avril, les fermiers de Roche ne désirant pas renouveler leur bail, Vitalie Rimbaud s’installe définitivement dans la ferme pour la diriger.
Fin juillet, Ernest Delahaye écrit : « L'homme aux semelles de vent est décidément lavé. Rien de rien. »
Pourtant, Arthur revient et participe aux moissons auprès de son frère Frédéric, de retour de ses cinq années d’armée.
Le 20 octobre, jour de ses 24 ans, Rimbaud reprend la route ; passe les Vosges, franchit le Saint-Gothard sous la neige, traverse l’Italie jusqu’à Gênes.
Le dimanche 17 novembre, dans un dernier élan littéraire, il décrit les péripéties de son périple dans une longue lettre à sa famille. Le même jour, son père meurt à Dijon.

Le 19 novembre, Rimbaud s'embarque pour Alexandrie. Arrivé vers le 30 novembre, il se met à chercher du travail. Un ingénieur français, lui propose de l'employer sur un chantier situé sur l’île anglaise de Chypre. Pour conclure l'affaire, il demande un indispensable certificat de travail à sa mère (lettre écrite d’Alexandrie, en décembre 1878).
Le 16 décembre, le voilà chef de chantier à 30 kilomètres à l’est du port de Larnaca, dans l'entreprise Ernest Jean & Thial fils. Chargé de diriger l’exploitation d’une carrière de pierres, il tient les comptes et s’occupe de la paie des ouvriers (lettre à sa famille du 15 février 1879).
En 1879, atteint de fièvres (paludisme ?), il quitte Chypre muni d’une attestation de travail, datée du 28 mai. En convalescence à Roche, il se rétabli suffisamment pour apporter son aide aux moissons d’été.
Après une ultime visite de son ami Delahaye en septembre, Arthur n’attend pas la saison froide et part avec l’intention de retourner à Alexandrie.
Repris par un accès de fortes fièvres à Marseille, il se résout à passer l’hiver dans sa famille – hiver qui se révèlera particulièrement rigoureux.

Sa santé recouvrée en mars 1880, le voilà de nouveau à Alexandrie. Ne trouvant pas d’emploi, il débarque à Chypre. Ses anciens employeurs ayant fait faillite, il réussit à décrocher un travail de surveillant dans un chantier de construction. Il s'agit de la future résidence d'été du gouverneur anglais, que l'on bâtit au sommet des monts Troodos(lettre aux siens, du 23 mai 1880).
À la fin du mois de juin, Arthur Rimbaud quitte l’île « après des disputes avec le payeur général et [son] ingénieur. » (lettre aux siens du 17 août 1880). Rendu dans le port d'Alexandrie, Rimbaud n'envisage plus de retour en France.
Après avoir navigué au long du canal de Suez jusqu’en mer Rouge, en cherchant du travail dans différents ports : Djeddah, Souakim, Massaouah (lettre à sa famille du 17 août 1880)… À Hodeidah, au Yémen, où il tombe à nouveau malade, il rencontre M. Trébuchet, un représentant d’une agence marseillaise importatrice de café. Constatant qu’il connaît suffisamment la langue arabe, ce dernier lui conseille de se rendre à Aden en le recommandant à P. Dubar, un agent de la maison Mazeran, Viannay, Bardey et Cie.

L’exportation de café connaissait un commerce florissant grâce à quoi le port de transit de Moka avait connu son heure de gloire avant qu’il soit supplanté par Hohdeidah.
Après avoir débarqué à Steamer Point, le port franc anglais d’Aden, Arthur Rimbaud entre en contact avec Dubar, adjoint d’Alfred Bardey (parti explorer le continent africain pour implanter une succursale). Après quelques jours d’essai, Rimbaud est embauché le 15 août 1880 comme surveillant du tri de café.
« Aden est un roc affreux, sans un seul brin d’herbe ni une goutte d’eau bonne : on boit de l’eau distillée. La chaleur y est excessive. » (lettre à sa famille du 25 août 1880).

Ayant le sentiment de se faire exploiter, Rimbaud compte partir à Zanzibar ou sur les côtes d’Abyssinie après avoir gagné suffisamment d’argent (lettre à sa famille du 22 septembre 1880). Revenu en octobre, Bardey lui propose de seconder M. Pinchard, l’agent du comptoir qu’il vient d’établir au Harar, une région d’Éthiopie colonisée par les Égyptiens. Un contrat de trois ans est signé le 10 novembre.
Accompagné du Grec Constantin Rhigas, un employé de Bardey, la traversée du Golfe d’Aden se fait les jours suivant.

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L’explorateur Édouard-Henri Lucereau (debout à gauche) et, selon toute vraisemblance, Arthur Rimbaud (2e en partant de la droite) sur le perron du Grand Hôtel de l’Univers à Aden, en 1880
En terres africaines, Rimbaud et son acolyte forment une caravane pour transporter des marchandises pour le Harar. Ils doivent parcourir 350 kilomètres : traverser le territoire des Issas – réputés belliqueux – puis entrer dans celui des Gallas où les attaques ne seront plus à craindre.
Les portes de la cité fortifiée de Harar sont franchies en décembre « après vingt jours de cheval à travers le désert somali » (lettre à sa famille du 13 décembre 1880), ils sont accueillis dans l’agence Bardey par l’agent Pinchard et un autre employé Grec, Constantin Sotiro.
La tenue des comptes et la paie des démarcheurs lui sont impartis. Le 15 février 1881 il relate aux siens en quoi consiste le commerce : « [des] peaux , du café, de l’ivoire, de l’or, des parfums, encens, musc, etc. », leur fait part de ses déceptions : « je n’ai pas trouvé ce que je présumais Je compte trouver mieux un peu plus loin ». Se plaint aussi d’une maladie qu’il aurait « pincé ».

En mars, M. Pinchard, atteint de paludisme, s’en va. Rimbaud assure l’intérim du comptoir jusqu’à l’arrivée d’Alfred Bardey. Bardey arrive avec l’idée d’ouvrir un magasin de produits manufacturés. Ainsi, les indigènes venant vendre leur récolte de café dépensent leur argent en achetant toutes sortes d’ustensiles.
Arthur Rimbaud ayant toujours des velléités de fuites (Zanzibar, Panamá (lettre du 4 mai 1881), son patron l’envoie faire des expéditions commerciales à partir du mois de mai. Ces campagnes dans des régions jamais explorées par les Européens, pour des trocs de cotonnades et bibelots contre peaux ou autres s’avèrent risquées et peu rentables.
Revenu épuisé à chaque fois, Rimbaud est à nouveau frappé de fièvre tout l’été.

Le 22 septembre, déçu de n’avoir pas été promu directeur de l’agence, il annonce à sa famille qu’il a « donné [sa] démission, il y a une vingtaine de jours ». Cependant, son contrat s’achève dans deux ans…
Suite aux missives qu’il reçoit de Roche, concernant sa période militaire qui n’est pas réglée et pour palier à d’éventuelles difficultés qu’il rencontrerait pour se rendre dans d’autres pays, il fait valoir sa situation auprès du consul de France à Aden.
De son côté, Alfred Bardey part pour le siège Lyonnais de la société aux environs du début octobre. Le frère de celui-ci devant venir le remplacer, Rimbaud gère à nouveau le comptoir en l’attendant.
Pierre Bardey arrivé, Rimbaud quitte Harar en décembre.

Après le retour d’Arthur Rimbaud à la factorerie d’Aden, c’est au tour d’Alfred Bardey de revenir en février 1882 suite au départ de P. Dubar pour la France (Lyon). Rimbaud en vient donc à seconder son patron durant toute l'année. En septembre il commande tout le matériel nécessaire pour faire des photographies car il compte partir pour le Choa, en Abyssinie afin de réaliser un ouvrage sur cette contrée inconnue avec cartes, gravures et photographies et le soumettre à la Société de géographie de Paris dont Alfred Bardey est membre. Ce projet ne verra pas le jour car, à défaut de Choa, un retour au Harar est prévu pour janvier 1883 ; il l’annonce à sa famille le 3 novembre.

Le début de l’année 1883, est marqué par une rixe entre Rimbaud et un magasinier indigène qui lui manque de respect. Ce dernier porte alors plainte pour coups et blessures.
Rimbaud évite la condamnation grâce à l’intervention du vice-consul, à qui il avait aussitôt écrit pour résumer les faits et sollicité sa protection (lettre à Monsieur de Gaspary, vice-consul de France à Aden, du 28 janvier 1883). De plus, son patron se porte garant de son comportement à venir. Son contrat — finissant en novembre — est renouvelé jusqu’à fin décembre 1885 et son prochain départ pour Zeilah, est fixé pour le 22 mars (lettre à sa famille du 20 mars 1883).

Arrivé à Harar en avril, Rimbaud remplace Pierre Bardey, destiné à succéder à son frère à Aden.
Dans une lettre écrite le 6 mai à sa famille, il formule quelques réflexions sur sa vie actuelle, son avenir. Il songe à se marier, à avoir un fils. Il joint aussi ses premiers travaux photographiques : trois portraits en pied de lui-même.

Secondé par Constantin Sotiro, Rimbaud prend l’initiative de l’envoyer explorer l’Ogadine dont il transcrira les notes à son retour (en août) pour en rédiger un texte descriptif que Bardey expédira à la Société de Géographie de Paris.
Intitulé « rapport sur l’Ogadine, par M. Arthur Rimbaud, agent de MM. Mazeran, Viannay et Bardey, à Harar (Afrique orientale) », ce mémoire, dans lequel les mérites de Sotiro sont quelque peu occultés, sera publié par la Société de Géographie en février 1884 et sera apprécié par les géographes français et étrangers.

À Paris, Verlaine publie une étude accompagnée de poèmes sur le poète Rimbaud, dans la revue Lutèce du 5 octobre au 17 novembre. Cette étude paraîtra l’année suivante dans l’ouvrage Les Poètes maudits.
Au Harar, plusieurs caravanes de marchandises sont organisées jusqu’au moment où les répercussions de la Guerre des Mahdistes, contre les occupants Égyptiens et les Anglais obligent la société d’abandonner le comptoir de Harar.
L’évacuation de la cité est organisée par le gouverneur d’Aden, le major Frederick Mercer Hunter, arrivé en mars, à la tête d’une colonne d’une quinzaine de soldats. L’officier britannique, insatisfait de l’hébergement offert par le pacha d’Égypte, provoque un scandale en préférant loger dans la maison de Rimbaud.
Le retour pour Aden se fait en compagnie de Djami Wadaï, son jeune domestique abyssin, et de Constantin Sotiro.
La société Mazeran, Viannay, Bardey et Cie tombée en faillite, Rimbaud est licencié et se retrouve sans travail. Cependant, « selon les termes de [son] contrat, [il a] reçu une indemnité de trois mois d’appointements, jusqu’à fin juillet. » et espère la réussite de Bardey, parti en France « pour rechercher de nouveaux fonds pour continuer les affaires » (lettre aux siens du 5 mai 1884). Pendant cette période de désœuvrement, il vit avec une Abyssine chrétienne, prénommée Mariam.

Le 1er juillet, il est engagé jusqu’au 31 décembre 1884 dans la nouvelle société créée par les frères Bardey, « aux mêmes conditions » (lettre du 19 juin 1884). Les mois passent et les affaires ne sont pas brillantes — ruinées par la politique menée par les Anglais. Arthur Rimbaud va avoir vingt-neuf ans et sent qu’il se fait « très vieux, très vite, dans ces métiers idiots » (lettre aux siens du 10 septembre 1884), aussi cherche t-il une occasion pour changer d’emploi.
Faute de mieux, le 10 janvier 1885, il se rengage pour un an avec la maison Barney. Malgré la poursuite de l’offensive anglo-égyptienne au Soudan, Rimbaud continue donc à s’occuper des achats et des expéditions du moka. Sans aucun jour de congé, il supporte à nouveau la chaleur étouffante de l’endroit et souffre de fièvre gastrique.

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Autoportrait en pied de Rimbaud au Harar, « dans un jardin de bananes », en 1883
En septembre 1885, Arthur Rimbaud se voit proposer un marché par le français Pierre Labatut, un trafiquant établit au Choa, royaume abyssin de Ménélik II. Voyant là l’opportunité de faire fortune et de changer le cours de sa vie, il n’hésite pas à s’associer avec lui pour acheter des armes périmées et des munitions en Europe. Ainsi réaliseront-ils de substantiels bénéfices en satisfaisant une commande du roi. Après avoir conclu cet accord, Arthur rompt brutalement le contrat qui le lie avec la Maison Bardey. Quant à Mariam, elle est renvoyée dans son pays avec quelques Thalers en poche.
Fin novembre, Rimbaud débarque dans le petit port de Tadjourah, en terre Dankalie, pour monter une caravane en attendant que les armes soient réceptionnées à Aden par Labatut. Lorsque ce dernier arrive fin janvier 1886 avec le chargement (2 040 fusils et 60 000 cartouches), l’organisation de la caravane rencontre des difficultés. D’abord entravés par les exigences financières du sultan qui tire profit de tous convois en partance, les voilà empêchés d’entamer leur expédition à la mi-avril : l’interdiction d’importer des armes vient d’être signée entre Anglais et Français. Les deux associés écrivent alors au ministre des Affaires Étrangères le 15 avril pour se sortir de cette impasse. Ils obtiennent gain de cause mais tout est remis en question quand Labatut, atteint d’un cancer, est obligé de rentrer en France (il mourra en octobre suivant).
Muni d’une procuration de Pierre Labatut, Rimbaud se tourne vers Paul Soleillet, célèbre commerçant et explorateur, qui lui aussi attend une autorisation pour faire partir sa caravane. En associant leurs convois, ils s'assurent d'une meilleure sécurité pour la traversée du territoire des redoutables guerriers Danakils. Hélas, ils ne partiront pas ensemble : frappé d’une embolie, Soleillet meurt le 9 septembre.
Se retrouvant seul, Rimbaud part en octobre, à la tête de sa caravane composée d’une cinquantaine de chameaux et d’une trentaine d’hommes armés. La route pour le Choa est très longue : deux mois de marche jusqu'à Ankober. » (lettre du 22 octobre 1885).

Sur ces entrefaites, en France, Illuminations et Une saison en Enfer sont parus dans les numéros de mai à juin et de septembre de la revue symboliste La Vogue.
Après avoir traversé, les terres arides des tribus danakils sous une chaleur implacable, le convoi franchit la frontière du Choa sans avoir été attaqué par les pillards. Et c’est dans un environnement verdoyant que la caravane atteint Ankober le 6 février 1887. Rimbaud y trouve l’explorateur Jules Borelli. Ménélik est absent ; parti combattre l’émir Abdullaï pour s’emparer d’Harar. Rimbaud aussitôt arrivé, les chameliers, un créancier de Labatut et la veuve abyssinienne de ce dernier, viennent lui réclamer avec insistance ce qui leur est soi-disant dû. Agacé par leur rapacité, il refuse de céder à leurs demandes. Ils s’en plaignent auprès de l’intendant du roi qui abonde en leur sens et le condamne à verser les sommes demandées.
Au lieu d’Ankober, Ménélik va revenir en vainqueur à Entoto. Rimbaud se rend là bas avec Borelli. Sur place, en attendant l’arrivée du roi, Rimbaud entre en contact avec son conseiller, un ingénieur Suisse nommé Alfred Ilg avec qui il entretient de bons rapports.
Suivi de sa colonne armée, Menelik arrive triomphalement le 5 mars. Il n’a plus vraiment besoin d’armes ni de munitions, car il en ramène en grande quantité. Il accepte néanmoins de négocier le stock à un prix très inférieur à celui escompté. De surcroît, il ne se prive pas d’exploiter la disparition de Labatut à qui il avait passé commande, pour retrancher du prix la somme de quelques dettes supposées. Suivant cet exemple, « toute une horde de créanciers » (réels ou opportunistes) de Labatut, viennent le harceler pour être remboursés à leur tour . Menelik n’ayant pas d’argent pour le payer, Rimbaud est contraint d’accepter un bon de paiement devant lui être réglé à Harar par le ras Makonnen, cousin du roi.
Pour qu’il aille au plus court pour toucher son argent, Menelik lui donne l’autorisation de prendre la route qu’il a ouverte à travers le pays des Itous. Cette route étant inexplorée, Borelli demande au roi la permission de l’emprunter. Rimbaud quitte donc Entoto le 1er mai, en compagnie de Borelli. L’itinéraire traverse des régions inexplorées. Leurs observations et descriptions sont scrupuleusement relevées et consignées à chaque étape. Jules Borelli les retranscrira dans son journal de voyage. Rimbaud, pour sa part, transmettra ses notes à Alfred Bardey qui les communiquera à la Société de Géographie (lettre à Bardey du 26 août 1887).

Au bout de trois semaines la caravane arrive à Harar. Borelli retourne à Entoto quinze jours après. Rimbaud lui, doit attendre pour se faire payer mais le ras n’a pas d’argent et transforme son bon de paiement par deux traites payables à Massaouah. Après avoir repris la route en direction de Zeilah, Rimbaud regagne Aden le 25 juillet. Il fait un compte-rendu détaillé de la liquidation de sa caravane au Vice-consul de France, M. Émile de Gaspary. Résultat de « cette misérable affaire » : une perte de 60 % sur son capital, « sans compter vingt et un mois de fatigues atroces » (lettre du 30 juillet 1887).
Avec l’intention de prendre un peu de repos en Égypte, Rimbaud embarque avec son domestique au début du mois d’août pour encaisser ses traites à Massaouah. Arrêté à son arrivée pour défaut de passeport, l’intervention de Gaspary est nécessaire pour lui permettre de poursuivre sa route. Nanti d’un passeport, de l’argent de ses traites et d’une recommandation du consul de France de Massaouah à l'attention d'un avocat du Caire[48]. Il débarque à Suez pour se rendre en train jusqu’à la capitale où il arrive le 20 août. Dans une lettre aux siens du 23 août il se plaint de rhumatismes dans l’épaule droite, les reins, la cuisse et le genou gauche.
Est-ce l’avocat pour qui il avait une lettre de recommandation qui le met en relation avec son confrère, Borelli Bey (Octave Borelli), ou est-ce Jules Borelli qui lui a donné les coordonnées de son frère aîné, Octave, directeur du journal, Le Bosphore égyptien ? Toujours est-il que Rimbaud lui adresse les notes de son expédition du Choa et qu’elles sont publiées les 25 et 27 août.
Après avoir placé sa fortune dans une succursale du Crédit Lyonnais, il ne sait où aller pour travailler à nouveau : Zanzibar ? Madagascar ? Il sollicite une mission en Afrique à la Société de Géographie à Paris ; sans succès. Il retourne à Aden en début d’octobre.

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Abyssinie : les itinéraires de Tadjourah à Ankober et d’Ankober à Harar sont visibles dans la partie inférieure droite (cartographie anglaise de 1891).
Aden, où les déconvenues de sa livraison d’armes le poursuivent. Il doit encore justifier le paiement d’une dette de Pierre Labatut à un certain A. Deschamps (l’affaire sera soldée le 19 février 1891, après d’interminables échanges de courriers).

En décembre 1887, malgré divers contacts entrepris, Rimbaud est toujours sans travail. Il revoit Alfred Ilg, de passage à Aden avant de se rendre à Zurich (à la suite de quoi ils correspondront fréquemment). Par ailleurs, le stock d’armes de Paul Soleillet, resté à Tadjourah après sa mort, a été racheté par Armand Savouré. Malgré l’embargo sur ce commerce, celui-ci compte les livrer au roi Ménélik. Pour former sa caravane, il propose à Rimbaud de tenter de se procurer des chameaux auprès du ras de Harar. Pour cela, Arthur retourne sur les terres africaines en février 1888 mais, n’ayant pu convaincre Makonnen, il en revient bredouille un mois plus tard.

Dans le milieu littéraire parisien, le silence et disparition inexpliqués du poète Jean-Arthur Rimbaud entourent son nom de mystère et les interrogations qu'il suscite donnent libre cours à toutes sortes de fables — en 1887 on l'a dit mort, ce qui inspira Paul Verlaine pour écrire Laeti et errabundi. En janvier 1888, le même publie à nouveau une étude biographique dans un numéro de la revue Les Hommes d’Aujourd’hui, consacré au poète disparu.
La route d’Entoto à Harrar étant maintenant ouverte, la cité harari devient une étape obligée pour commercer avec le royaume du Choa. Rimbaud est déterminé à s’y installer pour se consacrer à un commerce plus orthodoxe (café, gomme, peaux de bêtes, musc (de Civette), cotonnade, ivoire, or, ustensiles manufacturés et fournisseur de chameaux pour caravanes). Il contacte César Tian, un important exportateur de café d’Aden, pour le représenter à Harar, offre sa collaboration à Alfred Bardey à Aden, à Alfred Ilg au Choa et à Constantin Sotiro qui s’est établi à Zeilah. Ces accords conclus, il part édifier son comptoir (départ le 13 avril, arrivée le 3 mai 1888).

Après la satisfaction des débuts, l’humeur devient maussade. Rimbaud s'ennuie. Il l’écrit à sa famille dans une lettre datée du 4 août 1888 : « Je m'ennuie beaucoup, toujours ; n’est-ce pas misérable, cette existence sans famille, sans occupation intellectuelle ? »
Fin septembre il offre l’hospitalité à l’explorateur Jules Borelli qui, venant du Choa, fait une halte d’une semaine avant de regagner le port de Zeilah. Quelques semaines après, c’est au tour d’Armand Savouré qui a enfin réussi à livrer son stock d’armes au roi Ménélik. Dans leurs témoignages tous deux le décriront comme un être intelligent, sarcastique, peu causant, ne livrant rien sur sa vie antérieure, vivant très simplement, s’occupant de ses affaires avec précision, honnêteté et fermeté

Le ras Makonnen quitte la ville en novembre pour rejoindre son cousin le roi qui se prépare à entrer en guerre contre l’empereur Johannès IV. Cette guerre n’aura pas lieu car au mois de mars, l’empereur « eut l’idée d’aller d’abord flanquer une raclée aux Mahdistes du côté de Metemma. Il y est resté, que le Diable l’emporte ! » (lettre à ses mère et sœur du 18 mai 1889). Le 3 novembre, Ménélik devient Negusä nägäst d’Éthiopie sous le nom de Ménélik II.

De retour de Zurich, Alfred Ilg, est hébergé du 23 décembre 1888 au 5 février 1889 ; le temps d’attendre la fin des affrontements entre Issas et Gallas pour transporter en toute sécurité ses marchandises et celles de son hôte jusqu’à Entoto.
Les affaires avec le conseiller du roi marcheront en bonne entente jusqu’au bout. Il faut souligner ici que le mythe faisant de Rimbaud un négrier est infondé : « N’allez pas croire que je sois devenu marchand d’esclave » avait-il déjà écrit à sa famille le 3 décembre 1885. Il est seulement vrai qu'il demande à Ilg, dans une lettre datée du 20 décembre 1889, « deux garçons esclaves pour [son] service personnel ».
Si la traite est interdite par Ménélik, elle se fait clandestinement et beaucoup d’Européens possèdent des esclaves comme domestiques sans que cela soit blâmable. Le 23 août 1890, l’ingénieur lui répondra : « pardonnez-moi, je ne puis m’en occuper, je n’en ai jamais acheté et je ne veux pas commencer. Je reconnais absolument vos bon[ne]s intentions, mais même pour moi je ne le ferai jamais. »

À la veille de Noël, une caravane est attaquée par une tribu sur la route de Zeilah à Harar. Deux missionnaires et une grande partie des chameliers sont assassinés. Suite aux représailles qui se soldent par des pertes importantes dans les rangs anglais, les routes commerciales sont coupées jusqu’à la mi-mars 1890. Le manque à gagner que cela occasionne est sujet de conflit avec César Tian. Rimbaud songe alors à se rendre à Aden pour liquider ses affaires avec lui. Ensuite, il se rendrait en France dans l'espoir de se marier.

À Paris, Anatole Baju, rédacteur en chef de la revue Le Décadent et de la série Les Hommes d’Aujourd’hui, divulgue des renseignements reçus sur Arthur Rimbaud : il est vivant et vit a Aden. Le 17 juillet 1890, Laurent de Gavoty, directeur de la revue littéraire marseillaise, La France moderne, lui écrit par le biais du consul de France à Aden pour dire qu’il a lu ses « beaux vers » et qu’il serait « heureux et fier de voir le chef de l’école décadente et symboliste » collaborer pour sa publication.
En 1891, dans une lettre écrite le 20 février, Arthur demande à sa mère de lui faire parvenir un bas pour varices car il en souffre à la jambe droite depuis plusieurs semaines. Il lui signale aussi une « douleur rhumatismale » au genou droit. Il en attribue les causes aux « trop grands efforts à cheval, et aussi par des marches fatigantes. » Un médecin consulté un mois plus tard, lui conseille d’aller se faire soigner en Europe le plus rapidement possible. Bientôt, ne pouvant plus se déplacer, il dirige ses affaires en position allongée. Au vu de l’aggravation rapide de son genou et de l’état de raideur de sa jambe, il liquide à la hâte toutes ses marchandises pour quitter le pays.

Transporté par des porteurs sur une civière – construite selon ses plans –, la caravane prend le départ au matin du 7 avril. Djami, son domestique, est du voyage. Malgré les souffrances, accentuées par l’inconfort, les intempéries et la longueur du déplacement, il note les faits marquants de chaque étape jusqu’à son arrivée au port de Zeïlah, le 18 avril. Débarqué à Steamer Point trois jours après, Rimbaud est hébergé chez César Tian le temps de régler leurs comptes. Hospitalisé aussitôt après, les médecins lui diagnostiquent une synovite rendue à un point si inquiétant qu’une amputation semble inévitable. Cependant, quelques jours de repos lui sont accordés pour en mesurer les éventuels bienfaits. Devant le peu d’amélioration, il lui est conseillé de rentrer en France.
Le 9 mai, on l’embarque sur l’Amazone, un trois-mâts goélette à vapeur des Messageries Maritimes, à destination de Marseille[
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N° 318 de la série Les Hommes d’Aujourd’hui, publié en janvier 1888 (caricature de Luque)
Arthur Rimbaud est débarqué à Marseille le 20 mai 1891. « Me trouvant par trop faible à l'arrivée ici, et saisi par le froid, j'ai dû entrer ici à l'hôpital de la Conception . Je suis très mal, très mal, je suis réduit à l'état de squelette par cette maladie de ma jambe gauche, qui est devenue à présent énorme...». Les médecins diagnostiquent un néoplasme de la cuisse. Le 22, on lui annonce qu’il va falloir l’amputer. Il envoie immédiatement un télégramme à sa famille pour que l’une ou l’autre vienne à Marseille régler ses affaires. Sa mère lui répond aussitôt en lui annonçant son arrivée pour le lendemain, 23 mai au soir.

Après l’opération, Rimbaud reçoit des lettres de sympathie de Constantino Sotiro et César Tian[56]. Le 8 juin, madame Rimbaud écrit à sa fille pour lui annoncer son nécessaire retour à la ferme de Roche malgré les supplications de son fils pour qu’elle reste auprès de lui.
La cicatrisation faite, il ne subsiste qu’une douleur localisée. Le 24 juin, il s’exerce à se déplacer avec des béquilles. Le 2 juillet il écrit qu’il a commandé une jambe de bois. D’autre part, maintenant qu’il se trouve en France, il s’inquiète inconsidérément sur sa période d’instruction militaire à laquelle il a réussi à se soustraire jusqu’à présent. Craignant de se faire piéger en retournant auprès des siens, il les charge de faire le nécessaire pour éclaircir sa situation. Le 8 juillet, sa sœur l’informe qu’il peut obtenir son congé définitif comme réformé en se présentant devant les autorités militaires de Marseille où de Mézières.
En juillet, Rimbaud ne peut se servir de sa jambe artificielle car elle enflamme le moignon. En attendant qu’il se renforce, il continue à « béquiller » mais, à la longue, cela lui occasionne de fortes névralgies dans le bras et l’épaule droite ainsi que dans sa jambe valide. Le 23 juillet, suivant le conseil de son médecin, il quitte l’hôpital. Arrivé en gare de Voncq le lendemain, il se fait conduire à la ferme de Roche.

Ni ses anciens amis, ni son frère ne sont avertis de son retour. Au lieu de s’améliorer, son état parait empirer. Les insomnies et le manque d’appétit le reprennent. Les douleurs occasionnées par les béquilles, la jambe de bois ou les promenades en carriole, le contraignent bientôt à l’inactivité. Le médecin constate une augmentation de volume du moignon et une rigidité du bras droit.
Ne renonçant pas à retourner au Harar, il prend la résolution de retourner se faire soigner à Marseille, ainsi il serait « à portée de se faire embarquer pour Aden, au premier mieux senti». Le 23 août, il reprend le train pour Marseille accompagné d’Isabelle. Après le calvaire subit tout au long du voyage, il est admis à l’hospice de la Conception le lendemain soir.

Isabelle, qui loge en ville, se rend tous les jours à son chevet. Un mois plus tard, elle rapporte à sa mère les réponses faites à ses questions par les médecins : « Sa vie est une question de jours, de quelques mois peut-être».
Le 20 octobre, il a 37 ans. Selon la lettre exaltée qu’Isabelle écrit huit jours après à sa mère, son frère aurait retrouvé la foi catholique durant cette épreuve Elle lui décrit aussi la progression du cancer : Son bras droit enflé, le gauche à moitié paralysé, son corps en proie à de vives douleurs, sa maigreur. Raconte ses délires où il l’appelle parfois Djami.
Le 9 novembre, il lui dicte un message sibyllin : « M. le Directeur, envoyez-moi donc le prix des services d'Aphinar à Suez. Je suis complètement paralysé donc je désire me trouver de bonne heure à bord dites-moi à quelle heure, je dois être transporté à bord. »
Il meurt le lendemain, mardi 10 novembre — à dix heures du matin selon le registre des décès de l’hôpital, à deux heures de l’après-midi selon sa sœur.

Son corps est ramené à Charleville. Les obsèques se déroulent dans l’intimité la plus restreinte, le 14 novembre. Arthur Rimbaud est inhumé dans le caveau familial auprès son grand-père, Jean Nicolas Cuif et de sa sœur Vitalie. Sa mère, morte à Roche le 1er août 1907, à l’âge de 82 ans, les rejoindra. Son frère Frédéric mourra à 58 ans (des suites d’une fracture d’une jambe), le 2 juillet 1911, à Vouziers ; sa sœur Isabelle se mariera en 1897 avec Paterne Berrichon – tous deux se voudront les gardiens de la mémoire du poète, quitte à censurer et falsifier la vérité. Elle mourra à 57 ans (d’un cancer), le 20 juin 1917, à Neuilly-sur-Seine.

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Arthur Rimbaud mourant, dessiné par sa sœur Isabelle

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. nov. 11, 2010 12:53 am
par saintluc
-43
11 novembre
Deuxième triumvirat à Rome
Marc-Antoine, Lépide et Octave sont nommés par le Sénat romain pour exercer un gouvernement à trois. Ce nouveau trumvirat est instauré dans le but d'éviter des batailles de succession entre les prétendants au trône Marc-Antoine, le fidèle lieutenant de César et Octave, son neveu et fils adoptif. L'empire romain sera ainsi partagé en trois. L'Orient reviendra à Marc-Antoine, l'Occident à Octave et l'Afrique à Lépide.
Voir aussi : Octave - Marc-Antoine - Histoire de la Rome antique



1417
11 novembre
Fin du Grand Schisme d'Occident
Depuis 1378, antipapes d’Avignon et papes de Rome s’opposent les uns aux autres et divisent l’Église. Le clergé tente de trouver des solutions, comme au cours du concile de Pise où un troisième pape, Alexandre V, avait été élu et auquel va succéder Jean XXIII. Mais l’unité n’est toujours pas faite autour de lui et l’Église se voit dotée de trois souverains. La situation est impossible et l’empereur Sigismond pousse le pape de Pise à organiser un nouveau concile, celui de Constance, en 1414. Finalement, le 11 novembre 1417, Martin V est élu à la papauté et parvient à reconstituer l’unité de l’Église.
Voir aussi : Dossier histoire des Etats pontificaux - Papauté d'Avignon - Grand Schisme - Histoire du Moyen-Âge



1630
11 novembre
Journée des dupes
La reine-mère Marie de Médicis et le cardinal Richelieu se querellent sur la question de l'Espagne et la politique des Habsbourg. Favorable à la paix, la reine décide de révoquer son chef du Conseil, partisan d'une guerre contre Philippe IV d'Espagne. Mais le roi Louis XIII choisit de garder Richelieu au sein de son gouvernement et écarte sa très influente mère du pouvoir. Trahie alors qu'elle espérait l'emporter aux yeux de son fils, Marie de Médicis part pour le château de Compiègne.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Ministre - Histoire des Bourbons



1833
11 novembre
Fondation du Jockey-Club
Fondé en 1750 en Angleterre, le "Jockey-Club" voit le jour en France. L'association qui a pour objectif de contrôler et de développer les courses de chevaux, reste un des plus fermés des clubs parisiens.
Voir aussi : Fondation - Histoire des Loisirs



1917
11 novembre
Mort de la dernière reine Hawaïenne
A 79 ans la reine Liliuokalani meurt à Honolulu. Renversé par des planteurs américains en 1893, Liliuokalani sera la dernière souveraine de l'archipel.
Voir aussi : Décès - Histoire des Décès



1918
11 novembre
Fin de la Première Guerre mondiale
A 6 heures du matin, les généraux allemands signent l'armistice avec les alliés près de la gare de Rethondes dans l'Oise. Dans le wagon-restaurant aménagé en salle de réunion, l'amiral Wemyss, le maréchal Foch et le général Maxime Weygang mettent fin à quatre ans de guerre. Le cessez-le-feu prend effet à 11 heures. Tous les combattants veulent croire que cette guerre est la "der des der". Ce premier conflit mondial aura fait plus de 8 millions de morts.
Voir aussi : Armistice - Histoire de Rethondes - Histoire de la Première Guerre mondiale



1920
11 novembre
Inhumation du soldat inconnu
Le corps d'un soldat français mort pendant la première guerre mondiale est déposé dans une chapelle ardente au premier étage de l'Arc de Triomphe à Paris. En hommage à tous les "poilus" tombés pour la France, il sera plus tard inhumé sous la voûte de l'Arc. Le corps du soldat inconnu a été choisi par un jeune soldat de la garde d'honneur, Auguste Thien, parmi 8 cercueils de combattants non-identifiés.
Voir aussi : Histoire de Paris - Histoire de l'Arc de Triomphe - Histoire de la Première Guerre mondiale



1942
11 novembre
Entrée de l'Allemagne en zone libre
En réponse au débarquement des alliés en Afrique du Nord le 8, Hitler lance sur la France l'opération "Attila". Les Allemands envahissent le sud du pays considéré comme "zone libre". Le gouvernement de Vichy est placé sous le contrôle et l'influence directe de l'Allemagne.
Voir aussi : Invasion - Histoire du Régime de Vichy - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1946
11 novembre
Premier vol à réaction français
Le SO 6000 "Triton", piloté par Daniel Rastel et Armand Raimbeau décolle de la base d'Orléans-Bricy. Le premier avion à réaction français a été construit dans la clandestinité, pendant l'occupation, par Lucien Servanty l'un des pères du "Concorde".
Voir aussi : Avion à réaction - Histoire de l'Aéronautique



1965
11 novembre
Indépendance de la Rhodésie
La minorité blanche de la Rhodésie déclare son indépendance unilatérale. La colonie britannique est déclarée illégale par le gouvernement de sa majesté. Le Premier ministre, Ian Smith crée une nouvelle constitution qui garantie aux blancs le contrôle du gouvernement. De très grandes violences entre blancs et noirs, vont ensanglanter le pays et feront plus de 15 000 mort. La Rhodésie sera totalement et définitivement indépendante le 18 avril 1980 et prendra le nom de Zimbawe.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Rhodésie - Histoire de la Décolonisation



1992
11 novembre
L'Eglise anglicane ouvre ses portes aux "prêtresses"
A Londres, le synode général de l'église anglicane autorise les femmes à devenir prêtres. Pour les réformateurs de l'église d'Angleterre ce choix est motivé par un désir de s'adapter aux réalités de la société contemporaine. Ordonner les femmes est donc une question de "justice et de modernité".
Voir aussi : Femmes - Histoire de la Chrétienté



2004
11 novembre
Mort de Yasser Arafat à Paris
Hospitalisé depuis plusieurs jours à l’hôpital militaire de Clamart et plongé dans un coma profond, Yasser Arafat s’éteint le 11 novembre 2004. Dès le lendemain, sa dépouille est transférée au Caire, où un hommage international lui est rendu. Quelques heures plus tard il est enterré à Ramallah en Cisjordanie, accompagné par presque 100 000 personnes. Fondateur du Fatah, puis dirigeant de l’OLP, Yasser Arafat voit sa vie se partager entre la lutte armée contre Israël et le prix Nobel de la paix. D’origine égyptienne, il a été le principal acteur de la lutte pour la reconnaissance de la Palestine, et il en restera le symbole malgré les suspicions de corruption. Premier président de l’Autorité palestinienne à partir de 1996, son décès est suivi d’élections démocratiques et ouvre la voie à des nouveaux rapports israélo-palestiniens.
Voir aussi : Histoire de l'OLP - Arafat - Histoire des Décès


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. nov. 11, 2010 1:52 am
par saintluc
Le terme de Journée des dupes désigne les évènements des dimanche 10 et lundi 11 novembre 1630 au cours desquels le roi de France Louis XIII, contre toute attente, réitère sa confiance à son ministre Richelieu, élimine ses adversaires politiques et contraint la reine-mère Marie de Médicis à l'exil.
Après avoir réduit l'indépendance des Huguenots français et obtenu la reconnaissance de l'héritage du duché de Mantoue par le duc de Nevers, le cardinal de Richelieu veut s'allier aux protestants allemands pour lutter contre les Habsbourg catholiques. Ceci déplaît au parti dévot de la cour mené par la reine-mère Marie de Médicis et Michel de Marillac, garde des sceaux. Par ailleurs, Gaston d'Orléans, frère cadet du roi Louis XIII, entend bien profiter de la situation pour avancer sa position au nom de la défense des privilèges des grands nobles du royaume.

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À Lyon, malade, Louis XIII fait une réponse dilatoire à Marie de Médicis qui cherche à obtenir le renvoi du cardinal de Richelieu. Le roi guéri et revenu à Paris, la reine-mère, qui n'a pas obtenu du roi de décision définitive satisfaisante, donne cours à sa haine du cardinal lors d'un entretien avec son fils interrompu par l'arrivée de Mme de Comballet. La dame d'atour, nièce de Richelieu, froidement reçue, se fait par la suite agonir d'injures qui choquent tellement le roi qu'il parvient à peine à réagir. Mme de Comballet sortie en larmes, c'est le cardinal de Richelieu qui, à peine arrivé, se fait insulter sans répondre et démettre de ses fonctions dans la maison de la reine-mère avant de sortir. Le roi semble avoir quitté sa mère qui loge au palais du Luxembourg complètement ulcéré par elle.

Le lundi 11, au cours d'une vaine tentative de Louis XIII pour réconcilier sa mère et son ministre, Marie de Médicis reprend sa diatribe, exigeant l'éviction de Richelieu et son remplacement par Michel de Marillac comme principal ministre. Pour ne pas être dérangée, la reine-mère a fait fermer ses portes auxquelles se heurte le cardinal qui devait rejoindre le roi pour la réconciliation espérée. Par un passage dérobé, il s'introduit dans la chambre et se fait à nouveau injurier par Marie de Médicis. Richelieu semble avoir été fortement ébranlé par la colère royale, au point de s'agenouiller en larmes et de baiser le bas de la robe de la reine-mère. Le roi part pour Versailles, fuyant la scène sans même s'adresser au Cardinal qui regagne le Petit Luxembourg et se prépare à sa déchéance. Ce double départ fait croire au parti dévot et à Marie de Médicis que la victoire est remportée. Déjà les courtisans la félicitent ainsi que le garde des sceaux, principal ministre à venir.

On ne sait pas exactement qui de M. de Tourville ou du cardinal de la Valette convainquit le cardinal de Richelieu d'aller trouver le roi. Toujours est-il que le ministre se rend à Versailles où il est accueilli avec plaisir par Louis XIII. C'est au cours d'un long entretien que le monarque prend la décision d'éliminer toute opposition à sa volonté, après avoir repoussé, semble-t-il une nouvelle proposition de démission de Richelieu et lui avoir renouvelé sa confiance. Il convoque un conseil, (sans Michel de Marillac qui est envoyé à Glatigny), au cours duquel il nomme le sire de Châteauneuf garde des sceaux et ordonne l'arrestation de Michel de Marillac et de son frère le maréchal Louis de Marillac, nommé la veille à la tête de l'armée d'Italie.

Le lendemain matin, le garde des sceaux est arrêté et finit par être conduit au château de Châteaudun où il meurt le 7 août 1632. Marie de Médicis apprend avec stupeur la nouvelle et se voit recluse dans ses appartements mais refuse ensuite toutes les tentatives d'apaisement. Exilée à Compiègne en février 1631, elle s'en échappe le 18 juillet pour gagner les Pays-Bas espagnols tandis que Gaston d'Orléans s'est réfugié à la cour du duc Charles IV de Lorraine d'où il continue à comploter contre son frère. D'autres participants à la cabale subissent aussi les conséquences de son échec : le maréchal de Bassompierre est emprisonné à la Bastille d'où il ne sort qu'en 1643. Le duc de Guise préfère demander la permission de partir en pèlerinage en Italie. Il n'en reviendra pas.

Devant un tel retournement de situation, c'est Guillaume Bautru, comte de Serrant, qui prononce alors une phrase promise à la postérité : « C'est la journée des dupes ! »

Bien que théâtrale dans son déroulement la journée des dupes n'en est pas moins d'une importance capitale puisqu'elle achève de souder les rapports qui unissent Louis XIII à son ministre dont les options politiques ne rencontrent plus d'opposition alors au sein du Conseil royal.

Honoré de Balzac a évoqué cet épisode de l'histoire dans son étude Sur Catherine de Médicis où il porte un jugement sévère sur Marie de Médicis, l'accusant d'avoir tenus secrets des documents sur la mort d'Henri IV : « la victoire de Richelieu sur elle, à la journée des Dupes, ne fut due qu'à la découverte que le cardinal fit à Louis XIII des documents tenus secrets sur la mort d'Henri IV
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. nov. 11, 2010 6:43 am
par saintluc
la foret de broceliande (partie 1) Désireux d'avoir sur terre un représentant dévoué à ses intérêts, qui l'aidât à tromper les hommes en acquérant sur eux une grande autorité, parce qu'à même de connaître le passé et de prédire l'avenir, Satan, certain jour, délégua l'un de ses incubes avec mission d'engendrer d'une vierge l'enfant utile à ses projets.

Merlin naquit de cette union. Sa mère était chrétienne et très pieuse. Elle le fit baptiser dès sa naissance. Le diable perdit du même coup tout pouvoir sur l'enfant, qui conserva cependant la plupart des dons qu'il tenait de son père. Il se métamorphosait à son gré ; il expliquait avec les plus grandes facilités les songes et les événements qui paraissaient de prime abord inexplicables ; il enchantait, au sens nécromancien, ceux qu'il désirait voir agir selon sa volonté. Il donnait les avis les plus sages et les conseils les plus précieux et, à l'exemple des chevaliers, il soutenait les bons contre les méchants, les opprimés contre les oppresseurs.
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Les filles-mères, à cette époque, étaient brûlées vives. Elles pouvaient cependant prolonger leur vie du temps que durait l'allaitement de leur enfant. Ainsi le voulaient encore les coutumes. qui, alors, faisaient loi.

Quand, au bout de neuf mois, Merlin eut l'âge d'être sevré, sa mère fut appelée chez le juge chargé de prononcer contre elle l'inexorable sentence. Elle se présenta avec son enfant sur les bras. Le juge la pressa de questions sur les conditions dans lesquelles elle était devenue mère. Elle ne savait que répondre, puisqu'elle avait été prise, durant son sommeil, par quelqu'un qu'elle n'avait pas vu. Comme le juge doutait de sa parole et allait la condamner, Merlin, à la stupéfaction des personnes présentes dans le prétoire, éleva la voix pour expliquer son origine. Il s'exprima si bien que le magistrat fut convaincu de l'innocence de l'inculpée et la relaxa, ce qui lui permit de se retirer dans un monastère, où elle finit ses jours, expiant, au sein de la retraite et par la prière, la faute qu'elle n'avait, en définitive, pas commise.

Il y avait alors, en Bretagne, un roi qui se nommait Constant. Il mourut en laissant deux enfants en bas âge, appelés Moine et Uter Pendragon. Le sénéchal du royaume était ambitieux et félon ; il donna l'ordre a ses soudoyés d'assassiner les deux enfants. Uter Pendragon fut soustrait à sa cruelle traîtrise. Des partisans l'emmenèrent dans une ville étrangère, pour l'élever.
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Voltiger, ainsi se nommait le sénéchal, se croyant sûr de l'impunité, monta sur le trône de Constant. On lui apprit alors qu'Uter Pendragon avait échappé à la mort. Il vécut dès cet instant dans l'inquiétude et, pour se défendre en cas d'un retour qu'il redoutait, il décida de construire, aux portes de la ville, une tour haute et crénelée. La tour s'écroula le jour de son achèvement. Voltiger donna immédiatement l'ordre de la réédifier. Elle s'écroula de nouveau.

Supposant, à juste raison, que ces écroulements successifs résultaient d'un maléfice, l'usurpateur consulta ses astronomes. Ceux-ci discutèrent longuement et décrétèrent qu'il en serait chaque fois ainsi tant que les maçons ne joindraient pas à leur mortier le sang d'un enfant de sept ans, né sans père.

Les soldats de Voltiger se mirent en campagne pour rechercher l'holocauste réclamé par les astronomes. Ils rencontrèrent Merlin qui, précisément, venait d'atteindre sa septième année et qui leur dit ;

- Je suis celui que vous cherchez. Si vous me jurez que vous ne me ferez aucun mal, je vous apprendrai pourquoi les tours se sont écroulées.

On l'amena devant le roi. Il montra tellement d'autorité dans ses paroles, que celui-ci n'osa donner l'ordre de le mettre à mort avant de l'avoir entendu. Et Merlin expliqua

- Sous les fondations de la tour habitent deux dragons. L'un est rouge et l'autre blanc. Quand le poids de la tour devient trop pesant pour eux, ils éprouvent le besoin de se tourner. C'est alors que les murs s'écroulent.
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Voltiger ordonna de creuser le sol. Dès que les ouvriers atteignirent la base des fondations, ils trouvèrent deux énormes dalles qu'ils soulevèrent. Les dragons sortirent aussitôt de leur antre et se jetèrent sauvagement l'un sur l'autre. Le dragon rouge prit d'abord le dessus, mais le blanc, plus agile,. parce que paraissant plus jeune, finit par triompher.

- Maintenant, conclut Merlin, en s'adressa Voltiger, tu peux faire construire ta tour.

- Je voudrais, répartit le roi, savoir ce que signifient les deux dragons.

- Je te l'expliquerai si tu me promets encore de ne me point malmener pour t'avoir dit la vérité.

- C'est juré !

- Rien n'est plus simple. Le dragon rouge, c'est toi, Voltiger. Le dragon blanc, c'est Uter Pendragon. Dans trois jours vous entrerez en lutte : toi pour garder, lui pour reconquérir son royaume usurpé. Le dragon blanc sera vainqueur du dragon rouge.

Et les événements confirmèrent pleinement vaticinations de Merlin.

Uter Pendragon, redevenu roi, eut connaissance des révélations de Merlin. Il voulut le connaître et le fit rechercher. Au cours de leurs pérégrinations, les enquêteurs rencontrèrent un bûcheron qu'ils questionnèrent.

- Merlin, déclara le bûcheron, m'a recommandé de vous dire qu'il se rendra au palais si le roi en personne le vient quérir.

En apprenant la chose, le roi répondit

- Je pars au-devant de Merlin.

Il se trouva tout à coup en présence d'un berger qui gardait un troupeau de moutons à l'orée d'une forêt.

- Connais-tu Merlin? lui demanda Uter Pendragon.

- Je suis Merlin, répliqua le berger.

Les compagnons du roi s'esclaffèrent. Ils s'arrêtèrent très vite de rire quand ils constatèrent que le berger n'était plus là et qu'à sa place se tenait l'enfant qui avait révélé à Voltiger les causes mystérieuses de l'instabilité de ses tours...

C'est de cette façon qu'on apprit pour la première fois en Bretagne que Merlin possédait le pouvoir de prendre telle " semblance " qu'il voulait.

Le roi, pour reconnaître ce qu'il avait fait, proposa aussitôt à Merlin de l'emmener à sa cour, où, assura-t-il, il jouirait de tous les avantages dus à son mérite.

Merlin était sage. Il savait que les seigneurs prendraient dépit de sa présence. Il remercia le roi de son obligeance, mais refusa son offre. En revanche, il promit à Uter Pendragon de veiller sur lui et de l'aider dans tout ce qu'il entreprendrait. Très peu de temps après cette rencontre, le nouveau roi de Bretagne, grâce à Merlin, remporta plusieurs grandes victoires sur les Saines, qui étaient des païens fort méchants.
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Uter Pendragon, devenu ainsi fort puissant, décida de rassembler sa cour dans son château de Carduel, au pays de Galles. Les seigneurs se rendirent à son invitation et y amenèrent leurs dames et demoiselles. Le roi, parmi celles-ci, remarqua la belle Ygerne, qui était l'épouse du duc Hoel de Tintagel. Il en devint amoureux fou. Ygerne était fidèle et vertueuse. Elle sembla accueillir avec autant d'indifférence que de respect les déclarations de son suzerain. Uter Pendragon éprouva de son attitude un profond chagrin et, pendant une longue année, il souffrit profondément du mal d'aimer. Il en serait mort, assure-t-on, si Merlin n'était venu à son secours.

Un jour, après qu'il lui eût confié sa peine, l'Enchanteur fit le roi se frotter la figure avec une herbe qu'il était allé cueillir à son intention au bord du ruisseau, ce qui, aussitôt, lui donna les traits et la taille du due Hoel, si bien qu'Ygerne, trompée par les apparences, accueillit cette nuit-là Uter, en croyant recevoir son époux.
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Hélas ! la semaine n'était pas terminée qu'Ygerne apprenait que son mari avait été tué au cours d'un combat malheureux, la nuit même où elle l'avait cru de retour. Elle éprouva grande douleur de cette mort, d'autant qu'elle ne pouvait lui demander pardon désormais de l'avoir trompé.

Uter Pendragon, qui aimait toujours davantage Ygerne, sollicita sa main. Elle n'osait accepter. Merlin la décida. Comme elle était honnête, elle voulut que le roi connût ce qui lui était advenu. Elle lui avoua qu'elle serait bientôt mère.

- Belle amie, lui répondit-il en souriant, n'en dites rien à personne. Quand votre enfant naîtra, nous le confierons discrètement à quelqu'un qui l'élèvera.

Merlin emporta effectivement le nouveau-né, chargea le cavalier Antor de le faire baptiser, de l'élever et de l'éduquer en même temps que son fils Keu, qui était venu au inonde quelques jours plus tôt.

Le chevalier Antor remplit fidèlement sa mission et le fils d'Ygerne reçut le nom d'Arthur ou Artus.
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Seize années passèrent. Uter Pendragon mourut de sa belle mort. Arthur fut proclamé roi de Bretagne. Il choisit Ken, son frère de lait pour sénéchal.

Onze seigneurs parmi les plus puissants refusèrent tout d'abord de reconnaître pour suzerain un bâtard. Ils se liguèrent et vinrent mettre le siège devant le château d'Arthur. Merlin, du haut des tours, jeta sur le camp des insurgés de tels enchantements que toutes leurs tentes prirent feu. Profitant du désarroi causé par l'incendie, Arthur et les seigneurs qui lui étaient demeurés fidèles firent une sortie. Il y eut un combat violent qui dura plusieurs heures. Il ne prit fin qu'au moment où le nouveau roi tira de son fourreau son épée : Escalibor, et tailla en pièces l'armée de son agresseur qui, avec tous ses chefs. prit la fuite.

Dès que la paix du royaume fut assurée, sur les conseils de Merlin, avec quarante preux, parmi lesquels se trouvaient le roi Ban de Benoie et son frère Bohor, Arthur alla se mettre au service du roi de Carmélide, Léodagan, afin de le débarrasser des ennemis qui l'accablaient. La seule condition imposée était que le roi secouru ne chercherait pas à savoir le nom de ses alliés.

Léodagan fit à Arthur et à ses compagnons un accueil empressé. Sa fille, Guenièvre, la plus belle femme qu'il y eut alors en Bretagne, leur présenta de l'eau fraîche dans un bassin d'argent et, de ses mains, leur lava le visage et le cou qu'ils avaient eu couverts de poussière, au cours d'un dernier combat.
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Arthur et Guenièvre se regardèrent avec tendreté. L'amour le plus fervent fit simultanément battre leurs deux c�urs.

Ayant mis ainsi Arthur en présence de celle qui devait être aimée de lui et qui l'aimerait également, Merlin se rendit en Armorique.

Il y avait alors, au c�ur de la péninsule, une forêt immense qui couvrait tout le pays compris aujourd'hui entre Fougères et Quintin pour le septentrion, Corlay et Camors pour le couchant ; le Faouêt et Redon pour le midi. Elle mesurait près de trente lieues de longueur et plus de vingt lieues pour la largeur. Le maître de ce vaste domaine sylvestre était un affreux géant tout noir, qui n'avait qu'un pied et qu'un �il. Les animaux, aussi bien que les végétaux et les éléments, lui obéissaient. A sa volonté, sur un appel de sa voix, un geste de sa main, une profonde obscurité emplissait les clairières ; les arbres apparaissaient tout en feu ; d'affreux hurlements s'élevaient de toutes parts, que les échos, en se les renvoyant, rendaient encore plus effrayants ; des monstres surgissaient des cavernes insondables ; des serpents hideux enlaçaient de leurs replis les troncs enflammés.

Quiconque s'aventurait au sein de la mystérieuse immensité voyait les arbres se mettre en mouvement, se rapprocher les uns des autres derrière lui, pour lui fermer le passage et le maintenir éternellement captif dans l'enceinte du Val sans Retour.

Il y avait encore, dans cette forêt, de nombreux étangs. Leurs eaux stagnantes et sombres reflétaient la voûte de verdure épaisse qui les ombrageait. D'autres étaient recouverts d'herbes aquatiques et de mousses, destinées à tromper les pas de ceux qui auraient cru marcher sur la terre ferme.

Une source, appelée Fontaine de Baranton, coulait près d'un rocher. Les korrigans et les fées venaient s'y mirer et s'y baigner. Il suffisait de verser quelques gouttes de son eau sur sa margelle, pour que d'épouvantables orages se déchaînassent immédiatement.

Cette forêt, qui avait nom Brocéliande, de par les bardes et les trouvères qui l'ont célébrée, a servi de cadre aux plus fameux romans de la chevalerie et du cycle breton.
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C'est en Brocéliande que s'en fut Merlin. Comme, sous la " semblance " d'un joyeux jouvenceau, il s'avançait par maints sentiers perfides, fermés d'épines et de branches vertes, devant la fontaine de Baranton, il rencontra une jouvencelle dont il admira fort la beauté. Il la salua sans cependant lui adresser mot, car il redoutait, s'il lui parlait, de perdre toute liberté d'esprit et de c�ur.

Il savait en effet qu'elle se nommait Viviane, qu'elle était la fille d'un vassal, filleul de la déesse Diane, qu'il était désigné pour l'aimer et être aimé d'elle et qu'il lui serait soumis entièrement et en toutes choses, dès qu'il l'aurait vue et se serait entretenu avec elle.

Ce fut elle qui lui parla la première. Elle lui demanda qui il était, d'où il venait, où il allait.

Merlin répondit à Viviane que, si elle voulait lui promettre son amour sans rien de plus, il lui montrerait quelques-uns des jeux auxquels il avait coutume de se livrer.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. nov. 12, 2010 1:28 am
par saintluc
1035
12 novembre
Les Saxons prennent l'Angleterre aux Danois
Le roi Knud le Grand meurt en Angleterre. Avec lui s'éteint la dynastie danoise qui régnait sur le royaume anglais depuis 1017. Son immense empire, le Danemark, la Norvège et l'Angleterre est partagé en trois. Les Saxons prennent le pouvoir jusqu'à l'arrivée de Guillaume le Conquérant en terre britannique en 1066.
Voir aussi : Empire - Partage - Histoire du Moyen-Âge



1774
12 novembre
Le retour des parlementaires
Par le lit de justice du 12 novembre 1774, Louis XVI, rétablit les parlements. Cette décision lui vaudra la difficulté de mener à bien plusieurs de ses réformes et déstabilisera ses pouvoirs.
Voir aussi : Louis XVI - Parlement - Histoire des Bourbons



1838
12 novembre
Première de Ruy Blas
A Paris, Victor Hugo présente pour la première fois sa pièce en cinq actes Ruy Blas.
Voir aussi : Victor Hugo - Histoire du Théâtre



1847
12 novembre
Première anesthésie au chloroforme
Le britannique Sir James Young Simpson utilise pour la première fois le chloroforme au cours d'une opération à des fins anesthésiques. La reine Victoria y aura recours en 1853 lors de son accouchement.
Voir aussi : Histoire de la Médecine



1895
12 novembre
Création de l'Automobile-Club
Le constructeur Français, le marquis de Dion, crée à Paris l'Automobile-Club de France. L'association a pour objectif de faire connaître le monde automobile et organise de nombreuses courses. L'Automobile-Club est le créateur du premier Grand Prix de l'histoire automobile en 1906, avec le Grand Prix de l'Automobile-Club de France.
Voir aussi : Création - Histoire des Sports mécaniques



1920
12 novembre
Signature du traité de Rapallo
A Rapallo près de Gènes, l'Italie et le Yougoslavie s'accordent sur des nouvelles frontières. L'Italie annexe Zara (Zadar), sur la côte adriatique yougoslave, tandis que la ville de Fiume (Rijeka en yougoslave) devient un état indépendant. Ces dispositions vont à l'encontre des accords signés au sortir de la première guerre mondiale et profile déjà la montée des nationalismes dans la région adriatique.
Voir aussi : Traité - Histoire du Traité de Rapallo - Histoire des Traités



1933
12 novembre
Victoire du parti national-socialiste en Allemagne
Aux élections législatives allemandes la liste unique de la NSDAP (le parti nazi) l'emporte avec 92,1% des voix. Les nazis entrent au Reichstag forts d'une victoire écrasante. Un référendum est également organisé où 95% des allemands se prononcent favorables à la politique extérieure menée par le parti national-socialiste.
Voir aussi : Election - Histoire du Nazisme - Nazi - Parti - Histoire des Elections



1937
12 novembre
Inauguration de l'aéroport du Bourget
En présence du Président de la République, Albert Lebrun, le Ministre de l'Air Pierre Cot inaugure l'aéroport international du Bourget. Construit en réponse à une très forte augmentation du trafic aérien, l'aérogare a été conçue par l'architecte Georges Labro. Il sera sérieusement endommagé par les bombardements pendant la guerre.
Voir aussi : Inauguration - Aéroport - Histoire de l'Aéronautique



1954
12 novembre
Création d'Air-Inter
La première compagnie aérienne française de vols intérieurs voit le jour à l'initiative d'un groupe de transporteurs et de banquiers du secteur privé. Air Inter rejoindra le capital d'Air France en 1958 et son premier vol s'effectuera le 16 Mars 1958 entre Paris et Strasbourg.
Voir aussi : Histoire de l'Aviation - Histoire d'Air France - Histoire d'Air Inter - Histoire de l'Entreprise



1956
12 novembre
La Tunisie intègre les Nations Unies
La nouvelle Constitution tunisienne vient d’être adoptée par l’Assemblée. Le peuple tunisien détient désormais les pouvoirs législatifs. La Tunisie entre alors au sein des Nations Unies, scellant encore plus concrètement l’indépendance du pays.
Voir aussi : Constitution - Histoire des Nations unies - Histoire de la Diplomatie



1970
12 novembre
Un tsunami géant au Bangladesh
Un cyclone suivi d’un raz-de-marée dévaste le port de Chittagong, la deuxième plus grande ville du pays. Une vague de 4 à 9 mètres de haut et des vents de 125 km/h font 400.000 victimes
Voir aussi : Tsunami - Raz-de-marée - Cyclone - Histoire des Catastrophes naturelles



1976
12 novembre
Premier concert de Téléphone
Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac, Richard Kolinka et Corinne Marienneau âgés de 21 à 24 ans, donnent leur tout premier concert au centre américain de Paris. Leur répertoire se compose de reprises des Rolling stones et de Led Zepelin et de quelques chansons originales. L'énergie débordante des quatre jeunes rockeurs séduit les spectateurs venus à ce concert improvisé.
Voir aussi : Téléphone - Histoire du Rock n'roll



2001
12 novembre
L’Alliance du Nord envahit Kaboul
L’Alliance du Nord, groupe armé résistant aux talibans depuis cinq ans, franchit les portes de Kaboul. La ville était occupée depuis le 27 septembre 1996. Fragilisée par la mort de son dirigeant, le commandant Massoud, deux mois plus tôt, l’Alliance n’aurait pu atteindre la capitale sans le soutien des Etats-Unis, qui bombardent les zones stratégiques occupées par l’ennemi. Après les attentats du 11 septembre perpétrés à New York, le gouvernement américain avait exigé l’extradition d’Oussama Ben Laden, présumé coupable, mais s’était heurté au refus des talibans. Le pays, soutenu par la communauté internationale, s’était donc lancé dans plusieurs interventions militaires.
Voir aussi : Dossier histoire des Talibans - Oussama Ben Laden - Histoire de l'Opposition





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