Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Publié : sam. oct. 23, 2010 1:42 am
Giuseppe Garibaldi (ou Joseph Garibaldi pour l'état civil français), né le 4 juillet 1807 à Nice et mort à Caprera (royaume d'Italie) le 2 juin 1882, était un général, un homme politique et un patriote italien. Il est considéré comme un personnage fondamental du Risorgimento italien pour avoir personnellement conduit et combattu dans un grand nombre de campagnes militaires qui ont permis la constitution de l'Italie unifiée. Il est surnommé le « Héros des Deux Mondes » en raison des entreprises militaires qu'il a réalisées aussi bien en Amérique du Sud qu'en Europe.
Ses parents, originaires de Chiavari dans la région de Gênes, se sont installés à Nice. Mais, dès l'âge de 7 ans, en 1814, il devient sujet de Victor-Emmanuel Ier, puisque Nice revient à la Maison de Savoie du fait du premier article du traité de Paris. Giuseppe et les siens acquièrent la nationalité française du fait du traité du 24 mars 1860 (article 6 a contrario).
Son père Domenico est capitaine de la marine marchande, ses frères marchands ou commerçants, sa mère Rosa Raimondi est originaire de Loano. Son frère ainé se prénomme Angelo, après Giuseppe naissent deux autres fils, Michele et Felice et deux filles mortes en bas âge.
Ses parents auraient souhaité que Giuseppe devienne avocat, médecin ou prêtre mais l'enfant n'aime pas les études et privilégie les activités physiques et la vie en mer étant, comme il aimera à le dire, «plus ami des amusements que des études». Son père s'oppose à sa vocation maritime, il tente de fuir par la mer vers Gênes avec quelques compagnons mais il est arrêté et reconduit à sa maison. L'enseignement d'italien et d'histoire antique qu'il reçoit de son précepteur, le signor Arena, un ancien combattant des campagnes napoléoniennes créera chez le jeune Giuseppe une véritable fascination pour la Rome antique.
Il convainc son père de le laisser suivre la carrière maritime et à quinze ans, il s'engage comme mousse et s'embarque sur la Costanza commandée par Angelo Pesante de Sanremo. Son premier voyage le conduit à Odessa en mer Noire et jusqu'à Taganrog en mer d'Azov, deux anciennes colonies génoises.
C'est à 18 ans, en 1825, qu'il découvre Rome où il se rend avec son père et une cargaison de vin destinée aux pèlerins venus au jubilé du pape Léon XII. Ce voyage à Rome est pour lui une révélation, mais aussi une déception : la Rome des papes, exsangue, corrompue est bien différente de celle qu'il imaginait
En 1827 il appareille de Nice à bord de la Cortese pour la mer Noire, mais le bâtiment est assailli par des corsaires Turcs qui pillent le bateau, volant jusqu'aux vêtements des marins. Le voyage se poursuit et, en août 1828, il débarque à Constantinople où il reste jusqu'à fin 1832, en partie, en raison de la guerre turco-russe. Il s'intègre dans la communauté italienne et gagne sa vie en enseignant l'italien, le français et les mathématiques.
En février 1832 il reçoit la patente de capitaine de seconde classe et se réembarque sur la Clorinda pour la mer Noire. Après treize mois de navigation, il rentre à Nice et dès mars 1833, repart pour Constantinople. À l'équipage, s'ajoutent treize passagers français adeptes de Henri de Saint-Simon qui vont en exil dans la capitale ottomane. Leur chef est Émile Barrault, un professeur de rhétorique qui expose les idées « saint-simoniennes » à l'équipage. Une phrase le touche particulièrement :
« Un homme, qui se faisant cosmopolite, adopte l'humanité comme patrie et offre son épée et son sang à tous les peuples qui luttent contre la tyrannie, il est plus qu'un soldat; c'est un héros »
— Phrase de Barrault rapportée par Garibaldi à Alexandre Dumas dans les mémoires qu'il a rédigés.
Garibaldi, âgé de 26 ans, sera très influencé par les propos de Barrault bien qu'Anita Garibaldi a émis l'hypothèse que ces idées ne lui étaient pas nouvelles depuis ses séjours dans l'empire Ottoman, lieu choisi par beaucoup d'exilés politiques d'Europe et parcouru par des frémissements d'autonomie et de liberté. Certaines provinces comme l'Égypte ont acquis leur autonomie en 1805 grâce à Méhémet Ali, pendant que d'autres, comme la Grèce, ambitionnent une indépendance totale. Tout ceci contribue à le convaincre que le monde est parcouru d'un grand frémissement de liberté.
Le bateau débarque les Français à Constantinople et poursuit pour Taganrog. Dans une auberge, au cours d'une discussion, Giambattista Cuneo surnommé il Credente (le croyant) lui expose les idées mazziniennes.
Pour Garibaldi les thèses de Giuseppe Mazzini semblent être la directe conséquence des idées de Barrault pour la lutte de l'unité de l'Italie, moment initial de la rédemption de tous les peuples opprimés. Ce voyage change la vie de Garibaldi ; dans ses mémoires, concernant cet événement, il écrit : « Colomb n'éprouva sans doute pas de plus grande satisfaction, en découvrant l'Amérique, que celle que je ressentis moi, en rencontrant ceux dont la préoccupation était la rédemption de la patrie »
L'histoire veut que Giuseppe Garibaldi ait rencontré Giuseppe Mazzini en 1833 à Marseille et qu'il se soit inscrit à Jeune Italie (Giovine Italia), une association politique secrète dont l'objectif est de transformer l'Italie en une république démocratique unitaire. Poussé par l'action politique, il s'enrôle dans la marine du royaume de Sardaigne pour mener une propagande révolutionnaire. Comme marin, il prend pour nom de bataille Cléombrote, un héros de Sparte .
Avec ses amis Edoardo Mutru et Marco Pe, il cherche à faire du prosélytisme pour leur cause, s'exposant avec légèreté. Ils sont signalés à la police qui les surveille et ils sont mutés sur la frégate Comte de Geneys prête au départ pour le Brésil.
En février 1834, il est chargé par Mazzini de provoquer un soulèvement à l'arsenal de Gênes, elle doit s'accompagner d'une insurrection populaire dans le Piémont le 11 février 1834. Garibaldi descend à terre pour se mettre en contact avec les mazziniens; mais l'échec de la révolte en Savoie et la mise en alerte de l'armée et de la police provoque l'échec de l'opération. Garibaldi ne retourne pas à bord du Comte de Geneys et est considéré comme déserteur. Reconnu comme un chef de la conspiration, il est condamné à la peine de mort ignominieuse par contumace en tant qu'ennemi de la patrie et de l'état.
Garibaldi devient ainsi un « bandit » : il se réfugie d'abord à Nice puis franchit la frontière pour rejoindre Marseille, hôte de son ami Giuseppe Pares. Pour éviter d'être suspecté, il prend le nom de Joseph Pane et en juillet, il s'embarque pour la mer Noire et en mars 1835, on le retrouve en Tunisie. Garibaldi reste en contact avec l'association mazzinienne par l'intermédiaire de Luigi Cannessa et en juin 1835 il est initié à la Jeune Europe, prenant comme nom de bataille Borrel en souvenir de Joseph Borrel, martyr de la cause révolutionnaire.
En décembre 1835, Garibaldi décide de partir pour l'Amérique du Sud, il s'embarque pour Rio de Janeiro au Brésil, avec l'intention de diffuser les idéaux mazziniens. Le 8 septembre 1835, il part de Marseille sur le brigantin Nautonnier. Après une période d'activité commerciale, Garibaldi devient en 1838 commandant en chef des forces navales de la République du Rio Grande do Sul.
Monument en l'honneur de Giuseppe et Anita Garibaldi, place Garibaldi, à Porto Alegre, Rio Grande do Sul, Brésil
Entre décembre 1835 et 1848 Garibaldi passe une longue période d'exil en Amérique du Sud, d'abord à Rio de Janeiro, accueilli par la petite communauté d'italiens adhérant au mouvement jeune Italie. En Amérique du Sud, il trouve ce qu'il recherche dans sa quête de la liberté institutionnelle. Il soutient tous ceux qui veulent lutter pour l'indépendance avec la même ardeur que s'il s'agissait de sa patrie. Grâce à son ami Giuseppe Stefano Grondona, il devient président de la cellule de Jeune Italie sur le continent américain . Il adhère aussi à la loge maçonnique Asilo di Vertud.
Le 4 mai 1837 il obtient une lettre de marque du gouvernement du Rio Grande do Sul, rebelle à l'autorité de l'Empire du Brésil, et il défie un empire avec son bateau de pêche baptisé Mazzini. Au cours de l'action séparatiste Bento Gonçalves da Silva qui conduit à la République Riograndense, il repousse, le 11 avril 1838, un bataillon de l'armée impériale brésilienne (bataille de Galpon de Xarqueada) et il prend part au côté du général Davi Canabarro à la prise du port de Laguna, capitale de la province de Santa Caterina, (25 juillet 1839) ce qui facilite la création de la République Catarinense ou République Juliana. Le 15 novembre, l'armée impériale reconquiert la ville et les républicains reparaissent sur les hauteurs où se déroulent des batailles avec plus ou moins de succès. En particulier, Garibaldi est impliqué pour la première fois dans un combat exclusivement terrestre, à proximité de Forquillas : il attaque avec ses marins et oblige ses ennemis à se retirer.
Garibaldi entre dans le corps des révolutionnaires de La joven Europa. Durant cette période, il a pour maîtresses Manuela de Paula Ferreira, nièce de Bento Gonçalves da Silva, et Ana Maria de Jesus Ribeiro.
En 1841 il part en Uruguay où la guerre fait rage entre le président uruguayen Manuel Oribe qui a été renversé mais est soutenu par le gouvernement de Buenos Aires de Juan Manuel de Rosas et le nouveau gouvernement présidé par le général Fructuoso Rivera installé à Montevideo et qui compte sur l'appui du Brésil, des flottes françaises et anglaises et des argentins « unitaires » (Partido Unitario, de tendance libérale). Déclarée en décembre 1838, la guerre nommée Grande dure de 1839 à 1851.
Installé à Montevideo, en plus de son activité révolutionnaire, Garibaldi donne des cours de mathématiques et il est membre de la loge maçonnique « Les Amies de la Patrie ».
Montevideo se trouve assiégée par les forces du président Manuel Oribe, appuyées par des troupes de la Confederación Argentina. Au río de la Plata, la flotte de la Confédération, qui opère sous le commandement de l'amiral Guillermo Brown, essaie de bloquer le port de Montevideo qui est défendu par la flotte du gouvernement de Montevideo sous le commandement du commodore Juan Coe. En 1842 le gouvernement de Montevideo désigne Garibaldi comme remplaçant de Coe. Le 16 août 1842 une bataille navale a lieu sur le fleuve Paraná près de la localité Costa Brava, Coe dirige la flotte. Les vaisseaux commandés par Garibaldi sont battus par les forces de Brown dont les moyens en navire et en hommes sont supérieurs. Après avoir subi de fortes pertes, Garibaldi incendie ses vaisseaux pour éviter qu'ils ne tombent aux mains de Brown; et en débarquant à terre, il réussit à se mettre à l'abri avec l'équipage survivant.
Il épouse en 1842 Ana Maria de Jesus Ribeiro qu'il a rencontré en 1839 et dont il aura quatre enfants (Rosita, Menotti, Teresita et Ricciotti) dont un meurt lors d'une épidémie de variole.
Garibaldi dirige de nouveau une escadrille, à la tête de laquelle il réussit à empêcher que les vaisseaux de Brown occupent l'Isla de Ratas, dans la baie de Montevideo (que l'on nomme de ce fait Isla Libertad- Île Liberté-), parvenant ainsi à contrecarrer la tentative de la flotte rosista de bloquer Montevideo. De retour à Montevideo, en 1843 alors qu'Oribe fait le siège de Montevideo qui durera jusqu'en 1851, Garibaldi organise et prend la tête de mercenaire appelée la La Legión Italiana (Légion Italienne), qui se met au service du gouvernement de Montevideo dénommé le Gobierno de la Defensa (Gouvernement de la Défense). Parmi les actions militaires auxquelles Garibaldi a participé à la tête de la Légion Italienne, celle du 17 novembre 1843 tient son nom, Combate de Tres Cruces, du lieu où se sont produit les combats, dans les environs de Montevideo.
C'est au cours de la défense de Montevideo que la légion italienne qu'il commande endosse la chemise rouge, vêtement à l'origine destiné aux ouvriers des abattoirs argentins. Cette chemise rouge est un élément essentiel du mythe garibaldien, mais il faut aussi mentionner le chapeau de gaúcho et le poncho de la pampa.
En avril 1845, Garibaldi embarque sur une nouvelle flottille d'une vingtaine de vaisseaux et avec environ 900 hommes, il débarque pour occuper et piller Colonia del Sacramento comptant sur la protection des escadres françaises et anglaises[20]. En septembre il occupe l'île isla Martín García (enclave argentine en Uruguay -río de la Plata), défendue par dix soldats de la Confédération, et la ville de Gualeguaychú qu'il pille et en octobre il occupe la ville de Salto. Le 8 février 1846, sur le territoire de Salto, à proximité de la rivière San Antonio, affluent du Río Uruguay, Garibaldi et sa Légion Italienne livrent la bataille de San Antonio contre des forces supérieures de la Confédération, auxquelles ils infligent de nombreuses pertes mais ils parviennent à se retirer après avoir perdu approximativement le tiers de leurs effectifs.
Il rentre en Italie peu après le début de la première guerre d'indépendance italienne.
Lorsque la révolution éclate en Italie en 1848, Garibaldi, dont la réputation a précédé la venue, offre son épée au roi de Sardaigne et identifie désormais son destin à celui de l'Italie. Il devient alors le héros des guerres du Risorgimento contre l'Autriche pour débarrasser le sol italien de la présence étrangère en Lombardie-Vénétie (guerres contre l'Autriche, 1848, 1849, 1859, épopée de la République romaine et l'artisan de l'unification italienne, des Alpes à la Sicile.
Garibaldi débarque à Nice avec Anita, ses 3 enfants et ses compagnons. Il se rend le 5 juillet à Roverbella à proximité de Mantoue, pour se proposer comme volontaire auprès du roi Charles-Albert qui, prévenu par ses conseillers de sa participation à l'insurrection de Gênes, le reçoit sans enthousiasme. Il participe cependant comme volontaire au service du gouvernement provisoire de Milan. Avec la légion qu'il a organisée, il obtient deux petits succès tactiques sur les Autrichiens de Constantin d'Aspre qui dispose du IIe corps d'armée composé de 20 000 hommes à Luino et Morazzone (5 aout). Garibaldi réussit à rejoindre la Suisse par un sentier le 27 août. D’Aspre reste impressionné au point de faire son éloge au cours d'une réunion avec un représentant sarde à Parme: « l'homme qui aurait puissamment servi votre cause, vous ne l'avez pas reconnu: c'est Garibaldi ». Jugement répété dans deux rapports à Radetzky dans lesquels il reconnait son « initiative et énergie » et que lui même communique à Vienne. C'est à cette époque que date l'appréciation flatteuse de la littérature militaire autrichienne à l'égard de Garibaldi qui le qualifie de chef de bande (Bandenfuehrer).
Le 12 décembre, Giuseppe Garibaldi entre dans Rome avec sa légion de volontaires. Après la défaite piémontaise de Novare (22-23 mars 1849) et l'abandon de Milan, Garibaldi participe aux combats pour la défense de la république romaine menacée par les troupes françaises et napolitaines qui défendent les intérêts du pape Pie IX.
Pendant la République romaine, Garibaldi a été le général le plus important et brillant de l'armée romaine, formée d'Italiens de toute la péninsule et aussi d'étrangers, Suisses principalement. Le 8 février 1849, la République romaine est proclamée, Le pouvoir exécutif est exercé par un triumvirat avec Mazzini, Carlo Armellini et Aurelio Saffi. Garibaldi, qui a été nommé général de brigade de la République romaine, est vainqueur des Français le 30 avril. Il anime la résistance du 3 juin au 3 juillet. Face aux troupes françaises bien entraînées et équipées, il résiste un mois dans une bataille de tranchées alors qu'il est plutôt habitué à des actions de guérillas. Il montre ainsi une fois de plus son génie.
Avec la fin de la République romaine, Garibaldi quitte la cité, avec 1 500 hommes, avec l'intention de rejoindre Venise où la République de Saint-Marc résiste encore aux Autrichiens. Poursuivi par les troupes du feld-maréchal Constantin d'Aspre, il se réfugie à Saint-Marin le 31 juillet. Le 2 août 1849, la ville de Cesenatico ravitaille Garibaldi et lui fournit 13 bateaux de pêche pour qu'il puisse, avec ses hommes, rejoindre Venise par la mer.
Le 3 août, il est obligé d'accoster dans les marais de Comacchio (delta du Pô), pour y déposer, dans une petite maison de pêcheur, son épouse Anita, gravement malade et qui y meurt le 4 août[
fin de la 1ère partie
Ses parents, originaires de Chiavari dans la région de Gênes, se sont installés à Nice. Mais, dès l'âge de 7 ans, en 1814, il devient sujet de Victor-Emmanuel Ier, puisque Nice revient à la Maison de Savoie du fait du premier article du traité de Paris. Giuseppe et les siens acquièrent la nationalité française du fait du traité du 24 mars 1860 (article 6 a contrario).
Son père Domenico est capitaine de la marine marchande, ses frères marchands ou commerçants, sa mère Rosa Raimondi est originaire de Loano. Son frère ainé se prénomme Angelo, après Giuseppe naissent deux autres fils, Michele et Felice et deux filles mortes en bas âge.
Ses parents auraient souhaité que Giuseppe devienne avocat, médecin ou prêtre mais l'enfant n'aime pas les études et privilégie les activités physiques et la vie en mer étant, comme il aimera à le dire, «plus ami des amusements que des études». Son père s'oppose à sa vocation maritime, il tente de fuir par la mer vers Gênes avec quelques compagnons mais il est arrêté et reconduit à sa maison. L'enseignement d'italien et d'histoire antique qu'il reçoit de son précepteur, le signor Arena, un ancien combattant des campagnes napoléoniennes créera chez le jeune Giuseppe une véritable fascination pour la Rome antique.
Il convainc son père de le laisser suivre la carrière maritime et à quinze ans, il s'engage comme mousse et s'embarque sur la Costanza commandée par Angelo Pesante de Sanremo. Son premier voyage le conduit à Odessa en mer Noire et jusqu'à Taganrog en mer d'Azov, deux anciennes colonies génoises.
C'est à 18 ans, en 1825, qu'il découvre Rome où il se rend avec son père et une cargaison de vin destinée aux pèlerins venus au jubilé du pape Léon XII. Ce voyage à Rome est pour lui une révélation, mais aussi une déception : la Rome des papes, exsangue, corrompue est bien différente de celle qu'il imaginait
En 1827 il appareille de Nice à bord de la Cortese pour la mer Noire, mais le bâtiment est assailli par des corsaires Turcs qui pillent le bateau, volant jusqu'aux vêtements des marins. Le voyage se poursuit et, en août 1828, il débarque à Constantinople où il reste jusqu'à fin 1832, en partie, en raison de la guerre turco-russe. Il s'intègre dans la communauté italienne et gagne sa vie en enseignant l'italien, le français et les mathématiques.
En février 1832 il reçoit la patente de capitaine de seconde classe et se réembarque sur la Clorinda pour la mer Noire. Après treize mois de navigation, il rentre à Nice et dès mars 1833, repart pour Constantinople. À l'équipage, s'ajoutent treize passagers français adeptes de Henri de Saint-Simon qui vont en exil dans la capitale ottomane. Leur chef est Émile Barrault, un professeur de rhétorique qui expose les idées « saint-simoniennes » à l'équipage. Une phrase le touche particulièrement :
« Un homme, qui se faisant cosmopolite, adopte l'humanité comme patrie et offre son épée et son sang à tous les peuples qui luttent contre la tyrannie, il est plus qu'un soldat; c'est un héros »
— Phrase de Barrault rapportée par Garibaldi à Alexandre Dumas dans les mémoires qu'il a rédigés.
Garibaldi, âgé de 26 ans, sera très influencé par les propos de Barrault bien qu'Anita Garibaldi a émis l'hypothèse que ces idées ne lui étaient pas nouvelles depuis ses séjours dans l'empire Ottoman, lieu choisi par beaucoup d'exilés politiques d'Europe et parcouru par des frémissements d'autonomie et de liberté. Certaines provinces comme l'Égypte ont acquis leur autonomie en 1805 grâce à Méhémet Ali, pendant que d'autres, comme la Grèce, ambitionnent une indépendance totale. Tout ceci contribue à le convaincre que le monde est parcouru d'un grand frémissement de liberté.
Le bateau débarque les Français à Constantinople et poursuit pour Taganrog. Dans une auberge, au cours d'une discussion, Giambattista Cuneo surnommé il Credente (le croyant) lui expose les idées mazziniennes.
Pour Garibaldi les thèses de Giuseppe Mazzini semblent être la directe conséquence des idées de Barrault pour la lutte de l'unité de l'Italie, moment initial de la rédemption de tous les peuples opprimés. Ce voyage change la vie de Garibaldi ; dans ses mémoires, concernant cet événement, il écrit : « Colomb n'éprouva sans doute pas de plus grande satisfaction, en découvrant l'Amérique, que celle que je ressentis moi, en rencontrant ceux dont la préoccupation était la rédemption de la patrie »
L'histoire veut que Giuseppe Garibaldi ait rencontré Giuseppe Mazzini en 1833 à Marseille et qu'il se soit inscrit à Jeune Italie (Giovine Italia), une association politique secrète dont l'objectif est de transformer l'Italie en une république démocratique unitaire. Poussé par l'action politique, il s'enrôle dans la marine du royaume de Sardaigne pour mener une propagande révolutionnaire. Comme marin, il prend pour nom de bataille Cléombrote, un héros de Sparte .
Avec ses amis Edoardo Mutru et Marco Pe, il cherche à faire du prosélytisme pour leur cause, s'exposant avec légèreté. Ils sont signalés à la police qui les surveille et ils sont mutés sur la frégate Comte de Geneys prête au départ pour le Brésil.
En février 1834, il est chargé par Mazzini de provoquer un soulèvement à l'arsenal de Gênes, elle doit s'accompagner d'une insurrection populaire dans le Piémont le 11 février 1834. Garibaldi descend à terre pour se mettre en contact avec les mazziniens; mais l'échec de la révolte en Savoie et la mise en alerte de l'armée et de la police provoque l'échec de l'opération. Garibaldi ne retourne pas à bord du Comte de Geneys et est considéré comme déserteur. Reconnu comme un chef de la conspiration, il est condamné à la peine de mort ignominieuse par contumace en tant qu'ennemi de la patrie et de l'état.
Garibaldi devient ainsi un « bandit » : il se réfugie d'abord à Nice puis franchit la frontière pour rejoindre Marseille, hôte de son ami Giuseppe Pares. Pour éviter d'être suspecté, il prend le nom de Joseph Pane et en juillet, il s'embarque pour la mer Noire et en mars 1835, on le retrouve en Tunisie. Garibaldi reste en contact avec l'association mazzinienne par l'intermédiaire de Luigi Cannessa et en juin 1835 il est initié à la Jeune Europe, prenant comme nom de bataille Borrel en souvenir de Joseph Borrel, martyr de la cause révolutionnaire.
En décembre 1835, Garibaldi décide de partir pour l'Amérique du Sud, il s'embarque pour Rio de Janeiro au Brésil, avec l'intention de diffuser les idéaux mazziniens. Le 8 septembre 1835, il part de Marseille sur le brigantin Nautonnier. Après une période d'activité commerciale, Garibaldi devient en 1838 commandant en chef des forces navales de la République du Rio Grande do Sul.
Monument en l'honneur de Giuseppe et Anita Garibaldi, place Garibaldi, à Porto Alegre, Rio Grande do Sul, Brésil
Entre décembre 1835 et 1848 Garibaldi passe une longue période d'exil en Amérique du Sud, d'abord à Rio de Janeiro, accueilli par la petite communauté d'italiens adhérant au mouvement jeune Italie. En Amérique du Sud, il trouve ce qu'il recherche dans sa quête de la liberté institutionnelle. Il soutient tous ceux qui veulent lutter pour l'indépendance avec la même ardeur que s'il s'agissait de sa patrie. Grâce à son ami Giuseppe Stefano Grondona, il devient président de la cellule de Jeune Italie sur le continent américain . Il adhère aussi à la loge maçonnique Asilo di Vertud.
Le 4 mai 1837 il obtient une lettre de marque du gouvernement du Rio Grande do Sul, rebelle à l'autorité de l'Empire du Brésil, et il défie un empire avec son bateau de pêche baptisé Mazzini. Au cours de l'action séparatiste Bento Gonçalves da Silva qui conduit à la République Riograndense, il repousse, le 11 avril 1838, un bataillon de l'armée impériale brésilienne (bataille de Galpon de Xarqueada) et il prend part au côté du général Davi Canabarro à la prise du port de Laguna, capitale de la province de Santa Caterina, (25 juillet 1839) ce qui facilite la création de la République Catarinense ou République Juliana. Le 15 novembre, l'armée impériale reconquiert la ville et les républicains reparaissent sur les hauteurs où se déroulent des batailles avec plus ou moins de succès. En particulier, Garibaldi est impliqué pour la première fois dans un combat exclusivement terrestre, à proximité de Forquillas : il attaque avec ses marins et oblige ses ennemis à se retirer.
Garibaldi entre dans le corps des révolutionnaires de La joven Europa. Durant cette période, il a pour maîtresses Manuela de Paula Ferreira, nièce de Bento Gonçalves da Silva, et Ana Maria de Jesus Ribeiro.
En 1841 il part en Uruguay où la guerre fait rage entre le président uruguayen Manuel Oribe qui a été renversé mais est soutenu par le gouvernement de Buenos Aires de Juan Manuel de Rosas et le nouveau gouvernement présidé par le général Fructuoso Rivera installé à Montevideo et qui compte sur l'appui du Brésil, des flottes françaises et anglaises et des argentins « unitaires » (Partido Unitario, de tendance libérale). Déclarée en décembre 1838, la guerre nommée Grande dure de 1839 à 1851.
Installé à Montevideo, en plus de son activité révolutionnaire, Garibaldi donne des cours de mathématiques et il est membre de la loge maçonnique « Les Amies de la Patrie ».
Montevideo se trouve assiégée par les forces du président Manuel Oribe, appuyées par des troupes de la Confederación Argentina. Au río de la Plata, la flotte de la Confédération, qui opère sous le commandement de l'amiral Guillermo Brown, essaie de bloquer le port de Montevideo qui est défendu par la flotte du gouvernement de Montevideo sous le commandement du commodore Juan Coe. En 1842 le gouvernement de Montevideo désigne Garibaldi comme remplaçant de Coe. Le 16 août 1842 une bataille navale a lieu sur le fleuve Paraná près de la localité Costa Brava, Coe dirige la flotte. Les vaisseaux commandés par Garibaldi sont battus par les forces de Brown dont les moyens en navire et en hommes sont supérieurs. Après avoir subi de fortes pertes, Garibaldi incendie ses vaisseaux pour éviter qu'ils ne tombent aux mains de Brown; et en débarquant à terre, il réussit à se mettre à l'abri avec l'équipage survivant.
Il épouse en 1842 Ana Maria de Jesus Ribeiro qu'il a rencontré en 1839 et dont il aura quatre enfants (Rosita, Menotti, Teresita et Ricciotti) dont un meurt lors d'une épidémie de variole.
Garibaldi dirige de nouveau une escadrille, à la tête de laquelle il réussit à empêcher que les vaisseaux de Brown occupent l'Isla de Ratas, dans la baie de Montevideo (que l'on nomme de ce fait Isla Libertad- Île Liberté-), parvenant ainsi à contrecarrer la tentative de la flotte rosista de bloquer Montevideo. De retour à Montevideo, en 1843 alors qu'Oribe fait le siège de Montevideo qui durera jusqu'en 1851, Garibaldi organise et prend la tête de mercenaire appelée la La Legión Italiana (Légion Italienne), qui se met au service du gouvernement de Montevideo dénommé le Gobierno de la Defensa (Gouvernement de la Défense). Parmi les actions militaires auxquelles Garibaldi a participé à la tête de la Légion Italienne, celle du 17 novembre 1843 tient son nom, Combate de Tres Cruces, du lieu où se sont produit les combats, dans les environs de Montevideo.
C'est au cours de la défense de Montevideo que la légion italienne qu'il commande endosse la chemise rouge, vêtement à l'origine destiné aux ouvriers des abattoirs argentins. Cette chemise rouge est un élément essentiel du mythe garibaldien, mais il faut aussi mentionner le chapeau de gaúcho et le poncho de la pampa.
En avril 1845, Garibaldi embarque sur une nouvelle flottille d'une vingtaine de vaisseaux et avec environ 900 hommes, il débarque pour occuper et piller Colonia del Sacramento comptant sur la protection des escadres françaises et anglaises[20]. En septembre il occupe l'île isla Martín García (enclave argentine en Uruguay -río de la Plata), défendue par dix soldats de la Confédération, et la ville de Gualeguaychú qu'il pille et en octobre il occupe la ville de Salto. Le 8 février 1846, sur le territoire de Salto, à proximité de la rivière San Antonio, affluent du Río Uruguay, Garibaldi et sa Légion Italienne livrent la bataille de San Antonio contre des forces supérieures de la Confédération, auxquelles ils infligent de nombreuses pertes mais ils parviennent à se retirer après avoir perdu approximativement le tiers de leurs effectifs.
Il rentre en Italie peu après le début de la première guerre d'indépendance italienne.
Lorsque la révolution éclate en Italie en 1848, Garibaldi, dont la réputation a précédé la venue, offre son épée au roi de Sardaigne et identifie désormais son destin à celui de l'Italie. Il devient alors le héros des guerres du Risorgimento contre l'Autriche pour débarrasser le sol italien de la présence étrangère en Lombardie-Vénétie (guerres contre l'Autriche, 1848, 1849, 1859, épopée de la République romaine et l'artisan de l'unification italienne, des Alpes à la Sicile.
Garibaldi débarque à Nice avec Anita, ses 3 enfants et ses compagnons. Il se rend le 5 juillet à Roverbella à proximité de Mantoue, pour se proposer comme volontaire auprès du roi Charles-Albert qui, prévenu par ses conseillers de sa participation à l'insurrection de Gênes, le reçoit sans enthousiasme. Il participe cependant comme volontaire au service du gouvernement provisoire de Milan. Avec la légion qu'il a organisée, il obtient deux petits succès tactiques sur les Autrichiens de Constantin d'Aspre qui dispose du IIe corps d'armée composé de 20 000 hommes à Luino et Morazzone (5 aout). Garibaldi réussit à rejoindre la Suisse par un sentier le 27 août. D’Aspre reste impressionné au point de faire son éloge au cours d'une réunion avec un représentant sarde à Parme: « l'homme qui aurait puissamment servi votre cause, vous ne l'avez pas reconnu: c'est Garibaldi ». Jugement répété dans deux rapports à Radetzky dans lesquels il reconnait son « initiative et énergie » et que lui même communique à Vienne. C'est à cette époque que date l'appréciation flatteuse de la littérature militaire autrichienne à l'égard de Garibaldi qui le qualifie de chef de bande (Bandenfuehrer).
Le 12 décembre, Giuseppe Garibaldi entre dans Rome avec sa légion de volontaires. Après la défaite piémontaise de Novare (22-23 mars 1849) et l'abandon de Milan, Garibaldi participe aux combats pour la défense de la république romaine menacée par les troupes françaises et napolitaines qui défendent les intérêts du pape Pie IX.
Pendant la République romaine, Garibaldi a été le général le plus important et brillant de l'armée romaine, formée d'Italiens de toute la péninsule et aussi d'étrangers, Suisses principalement. Le 8 février 1849, la République romaine est proclamée, Le pouvoir exécutif est exercé par un triumvirat avec Mazzini, Carlo Armellini et Aurelio Saffi. Garibaldi, qui a été nommé général de brigade de la République romaine, est vainqueur des Français le 30 avril. Il anime la résistance du 3 juin au 3 juillet. Face aux troupes françaises bien entraînées et équipées, il résiste un mois dans une bataille de tranchées alors qu'il est plutôt habitué à des actions de guérillas. Il montre ainsi une fois de plus son génie.
Avec la fin de la République romaine, Garibaldi quitte la cité, avec 1 500 hommes, avec l'intention de rejoindre Venise où la République de Saint-Marc résiste encore aux Autrichiens. Poursuivi par les troupes du feld-maréchal Constantin d'Aspre, il se réfugie à Saint-Marin le 31 juillet. Le 2 août 1849, la ville de Cesenatico ravitaille Garibaldi et lui fournit 13 bateaux de pêche pour qu'il puisse, avec ses hommes, rejoindre Venise par la mer.
Le 3 août, il est obligé d'accoster dans les marais de Comacchio (delta du Pô), pour y déposer, dans une petite maison de pêcheur, son épouse Anita, gravement malade et qui y meurt le 4 août[
fin de la 1ère partie