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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. oct. 18, 2010 11:28 am
par saintluc

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. oct. 19, 2010 12:31 am
par saintluc
-202
19 octobre
Fin de la deuxième guerre punique
Après avoir écrasé les Carthaginois en Espagne, le général romain Scipion débarque en Afrique du Nord en -204, afin de mettre à mal les Carthaginois. Pendant ce temps, Hannibal poursuit sa progression en Italie, sans trouver l’occasion d’écraser Rome. En difficulté, Carthage finit par appeler son général à l’aide. Hannibal rejoint aussitôt sa patrie pour la défendre mais se heurte au roi Numide, Massinissa, allié à Scipion. En -202, Hannibal essuie une défaite cuisante contre les forces ennemies à Zama. Carthage sera contrainte de céder l’Espagne et les îles méditerranéennes ainsi que de payer de fortes indemnités à Rome. À son retour, Scipion prendra le surnom de "Scipion l'Africain".
Voir aussi : Histoire de Rome - Histoire de Carthage - Dossier histoire des guerres puniques - Hannibal - Histoire de la Rome antique



1781
19 octobre
Cornwallis capitule face aux indépendantistes américains
Les 7500 soldats anglais de la base de Yorktown en Virginie se rendent aux insurgents. Coupé de la mer par la flotte française du comte de Grasse, le général Charles Cornwallis accepte la défaite face aux 16 000 Français et Américains de George Washington, de Lafayette et de Rochambeau qui encerclent la ville de Yorktown. Cette ultime bataille marque la fin de la guerre d’indépendance américaine. Deux ans plus tard, les treize colonies d'Amérique du Nord seront définitivement libérées du joug britannique.
Voir aussi : Bataille - Indépendance - Dossier histoire des grandes batailles - Dossier histoire des Etats-Unis : la guerre d'Indépendance - George Washington - Histoire des Guerres



1813
19 octobre
Fin de la bataille des Nations
Au terme d'une bataille acharnée qui a duré trois jours, l'armée napoléonienne s'incline face aux alliés (Prusse, Russie, Angleterre, Autriche, Suède, Bavière). Napoléon est obligé de battre en retraite sur le Rhin et franchit le pont de Lindenau avant qu'il ne soit détruit. La défaite de l'empereur marque les premiers signes de faiblesse de son pouvoir. Dès le départ des de la Grande Armée, l'Allemagne est libérée. L'occupation française est terminée.
Voir aussi : Bataille - Napoléon - Dossier histoire des grandes batailles - Histoire de la Grande armée - Histoire de l'Empire



1873
19 octobre
Rimbaud publie Une saison en enfer
Imprimé en Belgique, le recueil de poèmes de Rimbaud paraît alors qu'il n'a que 18 ans. Deux ans plus tard il fera ses adieux à la poésie et partira pour l'Ethiopie.
Voir aussi : Rimbaud - Histoire de la Poésie



1930
19 octobre
Record du monde du km pour Jules Ladoumègues
Le champion français de demi-fond, remporte le titre olympique du kilomètre en 2,23 minutes. Accusé de pratiquer le sport en professionnel, Jules Ladoumègue sera suspendu en 1932 par la Fédération Française d'athlétisme.
Voir aussi : Record du monde - Champion olympique - Histoire de l'Athlétisme



1984
19 octobre
Assassinat du prêtre Jerzy Popieluszko
A 37 ans le prêtre polonais Jerzy Popieluszko est enlevé à Varsovie par les forces de sûreté polonaises. Proche du syndicat "Solidarnosc", il est accusé de dissidence par le régime communiste. Torturé à mort, son corps sera retrouvé le 30 octobre dans les eaux de la Vistule.
Voir aussi : Assassinat - Histoire du Parti Communiste - Histoire du PC - Torture - Histoire de l'Opposition



1987
19 octobre
Lundi "noir" à Wall Street
A Wall Street l'indice Dow Jones perd 22,6% de sa valeur entraînant la majeure partie des places financières internationales dans sa chute. Les cours n'amorceront leur remontée qu'a partir du 21 octobre. Un perte de 10 à 20% est enregistrée pour tous les pays. Seules la France et la Belgique ne seront pas affectée par ce "lundi noir".
Voir aussi : Dossier histoire de la bourse - Histoire de Wall Street - Krach - Histoire de la Finance



1991
19 octobre
Blanco rate ses adieux avec les Bleus
C’est après une piètre prestation de son équipe au sein d’un tournoi qui ne semble pas tenir ses promesses, que Serge Blanco tire sa révérence. Au cours d’un quart de finale marqué par les provocations anglaises et les réponses violentes des français, ces derniers s’inclinent sur leur propre terrain, au Parc des Princes. La coupe du monde sera remportée par l’Australie face à l’Angleterre à Londres.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Coupe du monde de rugby - Histoire du Rugby



1997
19 octobre
Le public découvre le Guggenheim de Bilbao
Après une semaine de célébrations officielles, le nouveau musée Guggenheim de Bilbao est ouvert au public. En forme de bateau, il comporte 11 000 mètres carrés de surface d'exposition. Le Guggenheim de Bilbao a été construit par l'architecte américain Franck.O.Gehry. Entièrement recouvert de titane, le musée est un chef d'oeuvre architectural. La capitale basque est la troisième ville à accueillir la collection Guggenheim, après New York et Venise.
Voir aussi : Musée - Histoire de Bilbao - Histoire de l'Architecture



2003
19 octobre
Victoire de l’UDC aux élections législatives
L’Union démocratique du centre obtient un siège supplémentaire au sein du Conseil fédéral. Jusqu’alors, la Suisse bénéficiait d’un équilibre politique admirable au sein de son gouvernement, formé de deux conseillers radicaux, deux démocrates-chrétiens, deux socialistes et un membre de l’UDC. Ce sont les démocrates-chrétiens qui perdent un siège.
Voir aussi : UDC - Histoire des Elections


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Publié : mar. oct. 19, 2010 12:38 am
par saintluc
La bataille de Yorktown se déroule lors de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique du 26 septembre au 17 octobre 1781. Elle confronte les insurgés américains et leurs alliés français commandés par le comte de Rochambeau aux Britanniques commandés par Lord Cornwallis.
Lorsque les généraux Rochambeau et Washington se rencontrent à Wethersfield dans le Connecticut le 22 mai 1781 pour décider de la stratégie à adopter face aux Britanniques, ils ont l'intention de marcher sur New York occupée par 10 000 hommes sous les ordres de Sir Henry Clinton, le plus haut gradé des commandants britanniques.

Pendant ce temps, l'information parvient au général Lafayette que Lord Cornwallis a pris position à Yorktown en Virginie près de la rivière York. Avant de se rabattre sur la bourgade virginienne, Cornwallis campait avec ses 7 500 hommes dans les colonies du Sud. Il en occupait une bonne partie, mais fut obligé d'abandonner ses positions pour se ravitailler et permettre à ses soldats de reprendre des forces à Yorktown, ses effectifs ont fondu en raison de la campagne que Nathanael Greene a menée sans relâche contre ses troupes depuis deux ans. Clinton souhaite aussi ce mouvement sur Yorktown afin que les troupes puissent faire corps avec la Royal Navy.

Washington apprend la position des Britanniques en juillet, il compte rallier les troupes françaises et américaines pour les mener en Virginie, espérant que Cornwallis maintienne ses forces à Yorktown.
Concernant les opérations navales, l'espoir est à l'évidence aussi français, Washington a la confirmation, le 14 août, que l'Amiral de Grasse, qui était jusqu'alors aux Antilles, mouillait désormais dans la baie de Chesapeake avec une puissante flotte de vingt-huit navires.

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Capitulation de Cornwallis à Yorktown - John Trumbull (1820)
La bataille se déroule donc à Yorktown, colonie de Virginie assiégée depuis plusieurs semaines. D'un côté, on trouve 7 500 Britanniques commandés par Lord Charles Cornwallis, et de l'autre 8 845 insurgés américains, les volontaires de La Fayette, menés par le colonel Armand, marquis de la Rouërie et George Washington, ainsi que les 6 000 hommes du corps expéditionnaire français du comte Jean-Baptiste Donatien de Vimeur de Rochambeau (10 800 Français au total).

La flotte française assure le blocus du port de Yorktown empêchant tout ravitaillement des Britanniques par la mer (bataille de la baie de Chesapeake), tandis que les troupes terrestres franco-américaines encerclent la ville.

Après avoir pris les redoutes et bastions qui devaient la défendre, l'armée franco-américaine assiège la ville. Lord Cornwallis se rend. Prétendant être malade, il envoie un de ses subordonnés remettre son épée aux vainqueurs. À Londres, la défaite provoqua le renvoi du cabinet de Lord North, qui fut remplacé par des whigs favorables à la paix.

Plusieurs Canadiens français ont pris part à la bataille de Yorktown. Ainsi, par exemple, le major Clément Gosselin, Germain Dionne et plusieurs autres combattent avec La Fayette et Washington. La défaite britannique amène 40 000 loyalistes au Québec et en Nouvelle-Écosse, sur une population de 90 000 francophones. Ce sera la création du Canada Anglais. On peut lire l'histoire du régiment québécois en lisant sur le Congress Own Regiment

Louis-Philippe de Vaudreuil, petit-fils d'un gouverneur de Nouvelle-France probablement né en Nouvelle-France, est amiral dans la Marine Française à la Bataille de la Chesapeake devant Yorktown. Jacques Bedout, né à Québec et alors lieutenant de frégate français (plus tard contre-amiral), est quant à lui sur la frégate la Railleuse.


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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. oct. 20, 2010 12:30 am
par saintluc
1587
20 octobre
Victoire d'Henri de Navarre à Coutras
Le roi Henri de Navarre, héritier de la couronne de France et chef du parti protestant, bat les ligueurs catholiques commandés par le duc de Joyeuse lors de la bataille de Coutras (Gironde). Le duc de Joyeuse meurt au combat. Mais la huitième guerre de Religion est loin d'être terminée. Après la journée des Barricades, le roi de France Henri III rompra définitivement avec la Ligue et se ralliera à Henri de Navarre pour assiéger Paris. Pour rétablir la paix et s’assurer le trône, Henri de Navarre, ayant succédé à Henri III sous le nom d’Henri IV, se convertira définitivement au catholicisme en 1593 et sera sacré à Chartres en 1594. Les nobles catholiques finiront par se rallier au roi, mettant ainsi fin aux guerres de Religion (1562-1598).
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Dossier histoire des Guerres de Religion en France - Henri IV - Henri de Navarre - Histoire des Bourbons



1805
20 octobre
La reddition d'Ulm
L'armée autrichienne du général Mack capitule à Ulm (Allemagne) face aux troupes françaises de l'empereur Napoléon Ier. Cela constitue la première grande victoire de la campagne d'Autriche : une ville entière et toute sa garnison sont capturées, donnant une position stratégique. L'empereur continuera ses conquêtes européennes jusqu'à la défaite de Leipzig (Allemagne) en 1913.
Voir aussi : Napoléon - Reddition - Histoire d'Ulm - Histoire de l'Empire



1827
20 octobre
La bataille de Navarin
La France, le Royaume-Uni et la Russie se sont décidés à embrasser la cause nationaliste des Grecs et ont proposé une médiation, rejetée par les Ottomans. Une flotte, formée par l’alliance des trois puissances européennes, est envoyée près de Navarin pour convaincre Ibrahim Pacha d’abandonner ses répressions sur la Grèce et d’évacuer le territoire. Les intentions premières du sir Edward Codrington, commandant de la flotte, ne sont pas d’attaquer les bâtiments musulmans. Mais un tir de canon est lancé, et tue quelques membres de l’équipage britannique. La bataille commence. Au bout de quelques heures, la flotte turco-égyptienne sera anéantie. Ibrahim Pacha quittera le territoire grec.
Voir aussi : Bataille - Indépendance - Histoire de la Grèce indépendante - Flotte - Histoire de la Diplomatie



1847
20 octobre
Le Croate langue officielle
Malgré les tentatives Hongroises pour limiter son émergence, le Croate devient la langue officielle des territoires croates. Les Etats généraux abolissent l’usage du latin qui était encore de rigueur dans les institutions. De nombreux événements et actes symboliques annoncent depuis les années 1830 le désir d’autonomie des Croates. La révolution de 1848, participant au Printemps des Peuples, aboutira au rattachement de la Croatie à l'Autriche.
Voir aussi : Printemps des Peuples - Langue - Grandes périodes historiques



1935
20 octobre
Fin de la "Longue Marche"
Après une marche d'un an à travers la Chine, les troupes communistes rebelles menées par Mao Zedong, s'établissent à Yenan, au nord de la Chine. 12 000 kilomètres à pied ont été parcouru, et seulement 8 000 hommes sur environ 100 000 au départ ont survécu. Ce parcours a permis au communistes de ne pas tomber entre les mains des nationalistes mais surtout, il auréole de prestige les combattants qui ont survécu et en particuliers Mao. Les communistes peuvent ainsi s'installer dans de nouveaux territoires pour poursuivre leur lutte contre les nationalistes.
Voir aussi : Dossier histoire de la Chine : la révolution communiste - Histoire de l'Etat



1952
20 octobre
Alain Bombard se lance sur l'Atlantique
Le médecin-navigateur Alain Bombard part de Las Palmas (Canaries) a bord d'un canot pneumatique qu'il a baptisé l'Hérétique, sans eau ni nourriture. Il arrivera deux mois plus tard à La Barbade (Caraïbe). Il prouvera ainsi qu'il est possible à un naufragé de survivre sans autres ressources que l'eau de mer et le plancton. Avec son récit "Naufragé volontaire", publié en 1958, il acquerra une renommée mondiale.
Voir aussi : Traversée - Histoire de l'Atlantique - Alain Bombard - Histoire de la Mer



1954
20 octobre
La RFA intègre l’OTAN
La République fédérale d’Allemagne intègre l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord. Après le rejet de la Communauté de Défense européenne par les Français, cette intégration permet à l’Allemagne d’entrer dans un jeu d’alliance militaire et de retrouver une place sur le terrain international.
Voir aussi : Traité - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Histoire de l'OTAN - Histoire de la RFA - Histoire des Traités



1971
20 octobre
Willy Brandt, prix Nobel de la paix
Le chancelier de la République fédérale allemande (RFA) reçoit le prix Nobel de la paix. C'est en 1969 que Willy Brandt est devenu chancelier, et avec lui, que le parti social-démocrate (SPD) est revenu au pouvoir après quarante ans de tribulations. Ce prix récompense sa politique de rapprochement avec l'Europe de l'Est et l'Allemagne de l'Est (Ostpolitik).
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - Willy Brandt - Histoire de la Diplomatie



1996
20 octobre
"Marche blanche" contre l'affaire Dutroux
Une marche est organisée en Belgique pour protester contre les dysfonctionnements judiciaires et policiers liés à l’affaire Dutroux. Elle réunit plus de 300 000 personnes. Marc Dutroux, accusé de viols et meurtre sur plusieurs enfants et adolescentes, a été arrêté peu de temps auparavant. Il ne sera jugé pour ses crimes qu’en 2004 et sera condamné à perpétuité. Cette affaire bouleversera le système politique du pays. Quelques réformes judiciaires seront appliquées et une commission d’enquête - dont le rapport s’avèrera alarmant – sera mise en place.
Voir aussi : Histoire de la Justice





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Publié : mer. oct. 20, 2010 12:43 am
par saintluc
La bataille de Navarin est une bataille navale qui s'est déroulée le 20 octobre 1827, dans la baie de Navarin (ouest du Péloponnèse) entre la flotte ottomane et une flotte franco-russo-britannique dans le cadre de l'intervention de ces trois puissances lors de la guerre d'indépendance grecque. À l'issue des combats, la défaite ottomane est totale.

La bataille de Navarin est considérée comme la dernière grande bataille navale de la marine à voile, avant l'avènement des navires à vapeur, des cuirassés et des obus, mais aussi comme une étape décisive vers l'indépendance de la Grèce et comme l'une des premières « interventions sous un prétexte humanitaire » de l'histoire.

Par le traité de Londres du 6 juillet 1827, la France, le Royaume-Uni et la Russie étaient convenus d'intervenir entre les belligérants de la guerre d'indépendance grecque pour faire cesser les « effusions de sang ». Une flotte tripartite, commandée par Edward Codrington, Henri de Rigny et Login Van Geiden fut envoyée dans ce but. Après avoir réussi à empêcher divers affrontements, les amiraux décidèrent de faire une démonstration de force dans la baie de Navarin où se trouvait la flotte ottomane, composée de navires égyptiens, turcs, tunisiens et algériens. Celle-ci était ancrée dans une disposition destinée à impressionner la flotte des puissances qu'elle attendait. Des coups de feu tirés d'un navire ottoman, avant que tout ordre ait été donné en ce sens, entraînèrent une bataille qui n'était prévue par aucun des deux adversaires.

Malgré leur infériorité numérique, les navires des puissances étaient largement supérieurs à leurs adversaires. Dans un combat qui se déroula pratiquement à l'ancre et à bout portant, leurs artilleurs firent des ravages dans la flotte ottomane. Les plus petits navires de la flotte des puissances, qui ne s'ancrèrent pas, remplirent avec succès leur mission de neutraliser les brûlots, l'arme ottomane la plus redoutable, ce qui aida à la victoire finale.

Sans perdre un seul navire, mais après avoir subi d'importants dégâts, la flotte franco-russo-britannique détruisit une soixantaine de navires ottomano-égyptiens, provoquant un véritable carnage.

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La bataille de Navarin peinte par Garneray
En 1821, les Grecs s’étaient révoltés contre l’occupation ottomane. Ils avaient d’abord remporté de nombreuses victoires et proclamé leur indépendance en janvier 1822. Les victoires grecques avaient été de courte durée, en partie parce que les insurgés s'étaient rapidement déchirés entre factions rivales au cours de deux guerres civiles. Le sultan Mahmud II avait appelé à l’aide son vassal égyptien Mehemet Ali qui, en 1824, avait dépêché en Grèce son fils Ibrahim Pacha avec une flotte et d'abord 8 000 puis 25 000 hommes. L’intervention d’Ibrahim fut décisive : le Péloponnèse avait été reconquis en 1825 ; le verrou de Missolonghi était tombé en 1826 ; Athènes avait été prise en 1827. Il ne restait plus alors à la Grèce que Nauplie, Hydra, Spetses et Égine.
Le jeu des puissances européennes était alors ambigu, tout comme celui de leurs représentants au Levant. Le soulèvement grec, considéré comme libéral et national, ne convenait pas à l’Autriche de Metternich, principal artisan de la politique de la Sainte-Alliance. Cependant, la Russie, autre gendarme réactionnaire de l’Europe, était favorable à l’insurrection par solidarité religieuse orthodoxe et par intérêt géo-stratégique (contrôle des détroits des Dardanelles et du Bosphore). La France, autre membre actif de la Sainte-Alliance (elle venait d’intervenir en Espagne contre les libéraux), avait une position ambiguë : les Grecs, certes libéraux, étaient d’abord des chrétiens et leur soulèvement contre les Ottomans musulmans pouvait ressembler à une nouvelle croisade. La Grande-Bretagne, pays libéral, s’intéressait surtout à la situation de la région sur la route des Indes et Londres désirait pouvoir y exercer une forme de contrôle.

Cependant, des ressortissants des différents pays européens combattaient en Grèce aux côtés des insurgés. Parmi ces philhellènes, on trouvait des militaires français comme le colonel Fabvier ou des marins britanniques comme Frank Abney Hastings ou Thomas Cochrane. De même, les amiraux britannique Edward Codrington et français Henri de Rigny, commandant la flotte de leurs pays dans la région, n'étaient pas défavorables à la cause grecque. Bien souvent, ils allaient un peu au-delà de la neutralité que leur imposait leur gouvernement pour apporter un soutien aux Grecs. Ils se justifiaient en arguant du fait que la politique de leur gouvernement elle-même était ambiguë
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Le Serment à Aghia Lavra.
Ce tableau de Theodoros P. Vryzakis (1865) commémore le soulèvement du 25 mars 1821. huile sur toile, National Art Gallery and Alexandros Soutzos Museum, Athènes
Le massacre de Chios, la mort de Lord Byron ou la chute de Missolonghi avaient suffisamment ému les opinions publiques occidentales pour que les gouvernements s'en inquiétassent, d'abord diplomatiquement. De plus, dès le mois d'août 1824, le gouvernement grec avait demandé au Royaume-Uni d'intervenir pour faire cesser les hostilités. Le 4 avril 1826, Wellington, à Saint Pétersbourg, signa un protocole anglo-russe prévoyant une médiation entre Grecs et Ottomans en vue de régler le conflit. Cet accord, sans volet militaire, n'avait que le mérite d'exister. Il servit cependant au Premier ministre britannique, George Canning, de point de départ aux négociations suivantes avec les autres pays européens. Les Français étaient prêts à l'accepter à condition que les Autrichiens, mais aussi les Prussiens y consentissent aussi. De plus, les Russes voulaient un accord qui irait plus loin qu'une simple menace de retirer les ambassadeurs de Constantinople mais qui envisagerait une intervention militaire.

Les négociations finirent par aboutir en juillet 1827. La France, la Grande-Bretagne et la Russie signèrent le 6 juillet à Londres le traité de Londres. Le texte officiel était pratiquement équivalent au protocole de Saint-Pétersbourg. Cependant, des sanctions étaient cette fois prévues, dans une clause secrète qui fut rendue publique une semaine plus tard dans le Times. Cette clause prévoyait qu'en cas de refus de l'Empire ottoman, les puissances reconnaîtraient de fait la Grèce en y envoyant des consuls et qu'elles s'interposeraient entre les belligérants.

Dès le 9 juin 1827, l'Empire ottoman avait fait savoir qu'il refuserait toute tentative de médiation et armistice présente ou à venir. Le traité de Londres ne changea rien. De plus, les flottes française et britannique, alors en Méditerranée orientale, n'étaient pas suffisamment fortes pour impressionner la Porte et la pousser à accepter les termes du traité. Le 16 août, le texte du traité fut officiellement présenté au Reis-Effendi, le ministre des affaires étrangères ottoman. Le 30 août, celui-ci nia avoir reçu un quelconque document. Par contre, informé le 2 septembre, le gouvernement grec accepta l'armistice dès le lendemain malgré les réticences de leurs commandants en chef philhellènes Richard Church et Thomas Cochrane qui venaient de mettre sur pied une opération conjointe terrestre et navale
Image[b]George Canning

Les flottes britannique, commandée par le contre-amiral Edward Codrington, et française, commandée par l'amiral Henri de Rigny, patrouillaient dans les eaux de la Méditerranée orientale depuis de nombreuses années pour y lutter contre la piraterie. Les ordres plus ou moins précis qu'elles avaient reçus sur l'attitude à adopter dans la situation créée par la guerre d'indépendance grecque laissaient une certaine latitude aux amiraux.

Lorsqu'il rejoignit son poste, en février 1826, Codrington hérita des ordres de son prédécesseur, sir Harry Burrard-Neale : assurer la sécurité des sujets britanniques et de la République des îles Ioniennes sous protectorat britannique. Il devait aussi demander à Ibrahim Pacha de renoncer à son projet de « barbarisation » de la Morée et, en cas de refus, en informer le souverain britannique. Ce projet de « barbarisation » était une rumeur insistante, principalement propagée par Dorothea von Benckendorff, l'épouse de l'ambassadeur de Russie à Londres, le prince de Lieven. Cette rumeur aurait été une manœuvre diplomatico-politique afin d'accroître le philhellénisme en Europe. Ibrahim Pacha était accusé de vouloir intégralement réduire en esclavage la population grecque du Péloponnèse et de la déporter vers ses terres égyptiennes pour la remplacer par des musulmans nord-africains. Si Ibrahim Pacha insista toujours sur le fait que cette rumeur était fausse, elle se perpétua cependant très longtemps, même après la bataille de Navarin.

L'escadre russe prévue pour s'interposer entre les belligérants grecs et ottomans commença à se rassembler à Kronstadt un mois avant que le traité de Londres fût signé. Le tsar Nicolas Ier, lorsqu'il la passa en revue le 10 juin, déclara qu'« en cas d'opérations militaires, l'ennemi [serait] traité à la russe ». L'ordre était ici plus clair.
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Edward Codrington.
Les instructions données aux amiraux français, britannique et russe par leur gouvernement figuraient dans les annexes D et F du traité de Londres. L'hypothèse principalement évoquée était que les Ottomans rejetteraient la proposition d'armistice et de médiation tandis que les Grecs (qui l'avaient demandée en premier lieu) l'accepteraient. Les amiraux devraient alors « prendre les mesures les plus efficaces et les plus expéditives pour mettre fin aux hostilités et aux effusions de sang », « utiliser tous les moyens pour obtenir un armistice immédiat » et organiser des escadres chargées d'empêcher tout renfort turc ou égyptien d'atteindre la Grèce. Cependant, la violence ne devait être que le dernier recours si les Ottomans persistaient à vouloir forcer le blocus. Pour tous les cas non prévus dans les instructions, les amiraux avaient toute latitude pour agir.

Les amiraux britannique Codrington et français de Rigny reçurent ces instructions le 7 août, alors qu'ils se trouvaient à Smyrne. De Rigny les trouva « bien peu précises ». Afin d'en savoir plus, Codrington demanda des précisions à Stratford Canning, l'ambassadeur britannique à Constantinople. La réponse fut très claire : même si les puissances désiraient éviter la guerre, le blocus devait, en ultime recours, être imposé à coup de canon. À leur départ de Smyrne, le 17 août, pour Nauplie où ils devaient présenter le traité aux autorités grecques, les deux amiraux étaient persuadés d'une chose : le traité ne pouvait mener qu'à l'indépendance, à terme, de la Grèce. Le 4 septembre, les amiraux reçurent des ordres complémentaires de leurs ambassadeurs à Constantinople. Ils devaient toujours « empêcher tout secours de parvenir aux Ottomans en Grèce ». Ils devaient de plus protéger, en coopération avec les Grecs, toutes les régions qui avaient pris part à l'insurrection. Enfin, ils devaient « encourager » les navires turcs et égyptiens à retourner à Constantinople ou Alexandrie. Si des navires ottomans persistaient à rester en Grèce, le texte des instructions précisait qu'ils devraient « courir les risques inhérents à la guerre »
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Henri de Rigny, peint par François-Gabriel Lépaulle, 1836






Fin de la 1ère partie

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. oct. 20, 2010 12:55 am
par saintluc
Après la signature du traité de Londres, un émissaire spécial, le major J. H. Cradock, fut envoyé auprès du vice-roi d'Égypte pour lui suggérer la neutralité. Les chancelleries savaient qu'une flotte turco-égyptienne prévue pour renforcer Ibrahim Pacha était rassemblée à Alexandrie. Cradock arriva en Égypte le 8 août, trois jours après le départ de la flotte, forte d'un peu moins de 90 navires et commandée par Moharrem Bey, un beau-frère d'Ibrahim Pacha. Elle était constituée de trois escadres : une ottomane, une égyptienne et une tunisienne commandée par Kiutchuck Mohamed. Deux nouveaux efforts furent faits pour demander à Mehemet Ali de rappeler la flotte : par de Rigny qui envoya la Pomone et la Rose et par Codrington qui envoya la Pelorus. Mais, le vice-roi ne pouvait se le permettre, sauf à rompre définitivement avec le Sultan. Cette flotte rejoignit Ibrahim Pacha dans la baie de Navarin. Une autre escadre, une vingtaine de navires, commandée par Tahir Pacha, avait été croisée par la frégate française Armide au large de Cythère le 6 août. Elle arrivait de Constantinople et se dirigeait aussi vers la baie de Navarin. Ibrahim Pacha avait prévu d'utiliser la flotte ainsi rassemblée pour mener une attaque qu'il considérait comme décisive contre Hydra, une des dernières places-fortes grecques, et la flotte grecque dont c'était le principal arsenal. Il espérait ainsi achever le conflit à son profit.

La flotte ottomane fut au complet dans la baie de Navarin le 7 septembre. En l'apprenant, Codrington quitta Nauplie et vint s'installer à l'entrée de la baie le 12 septembre. Il put alors obtenir qu'Ibrahim Pacha rappelât une première escadre envoyée contre Hydra. La flotte française rejoignit la flotte britannique le 22 septembre. Codrington et de Rigny rencontrèrent Ibrahim Pacha trois jours plus tard. Chacune des parties expliqua ses ordres : attaquer Hydra pour Ibrahim Pacha ; l'en empêcher, en détruisant l'intégralité de sa flotte si nécessaire et lui demander d'évacuer la Grèce pour les amiraux. Ibrahim Pacha convint de suspendre toutes ses opérations jusqu'au moment où il recevrait de nouveaux ordres d'Alexandrie ou Constantinople, vers la mi-octobre. Les flottes occidentales se retirèrent pour aller se ravitailler, ne laissant que deux vaisseaux (un britannique la Dartmouth et un français l’Armide) pour surveiller la baie[
ImageIbrahim Pacha
Cependant, le statu quo était fragile. Les Grecs avaient accepté l'armistice, mais, considérant que les Ottomans l'avaient refusé, continuaient à se battre. En septembre 1827, une opération conjointe des forces terrestres et navales grecques avait pour objectif de reconquérir le verrou de Missolonghi. Le philhellène Frank Abney Hastings commandait le seul navire de guerre à vapeur de Méditerranée : la Karteria. Il faisait partie de l'escadre grecque de vingt-trois navires commandée par Cochrane qui devait soutenir les forces terrestres commandées par Richard Church. L'amiral britannique Codrington, conformément aux dispositions du traité de Londres, neutralisa pacifiquement cette flotte grecque, interdisant l'opération terrestre. Hastings resta dans le golfe de Corinthe avec une petite escadre de six navires. Dans la baie d'Amphissa (alors appelée Salona), se trouvait une flotte ottomane de onze navires, dont cinq de grande taille, protégée par des batteries côtières. Le 30 septembre, l'escadre grecque attaqua. La maniabilité des roues à aubes de la Kartería lui permettait de tourner quasiment sur place et ses chaudières lui fournissait des boulets rouges. À elle seule, en une demi-heure, elle détruisit les navires ottomans tandis que le reste de l'escadre réduisait au silence les batteries côtières.

Lorsqu'il apprit la nouvelle de la destruction de ses navires à Amphissa, Ibrahim Pacha entra dans une colère noire et chercha à se venger d'Hastings. Il forma une escadre de 48 navires, dont il prit le commandement, accompagné de Tahir Pacha et Moharrem Bey, et avec laquelle il remonta vers le golfe de Corinthe. Il fut intercepté par Codrington. Les deux flottes se pourchassèrent pendant trois jours, du 4 au 6 octobre autour de l'île de Zante, alors qu'une tempête faisait rage. Codrington réussit à contraindre Ibrahim Pacha de retourner à Navarin, après avoir abattu quelques mâts des navires ottomans avec ses boulets
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La Kartería, aquarelle anonyme datant des années 1820, Archives historiques de Hydra
Vers le 10 octobre, la flotte russe, commandée par Login van Geiden rejoignit les flottes britannique et française. Au même moment, les amiraux apprirent que les troupes d'Ibrahim Pacha procédaient à une destruction systématique du Péloponnèse. Depuis la mer, en baie de Kalamata, l'équipage de la Cambrian pouvait voir les vergers en feu, résultat de cette politique de terre brûlée. Il devenait évident que bloquer la flotte égypto-ottomane en baie de Navarin était insuffisant et surtout n'empêchait pas les déprédations à terre alors que les ordres étaient de protéger les régions qui s'étaient insurgées. Le 18 octobre, les trois amiraux signèrent un protocole qui expliquait leurs intentions. Il s'agissait pour eux de montrer qu'ils continuaient à obéir à leurs instructions. Ils annonçaient leur intention d'entrer dans la baie de Navarin pour renouveler leur offre d'évacuation à Ibrahim Pacha et de l'obliger à obéir, par une simple démonstration de force, sans acte hostile ni effusion de sang
ImageLogin van Geiden, vers 1820
La baie de Navarin est considérée comme la meilleure rade du Péloponnèse. Elle avait été le premier objectif d'Ibrahim Pacha lorsqu'il avait débarqué dans la péninsule en 1825. La baie, d'un peu plus de cinq kilomètres du nord au sud et de trois d'est en ouest, protégée à l'ouest par l'île de Sphactérie, n'est accessible que par un chenal au sud, large d'un peu plus de 1 000 mètres, protégé par la forteresse de Navarin (dite parfois Néo-Navarino) construite par les Ottomans après leur défaite à Lépante au XVIe siècle au-dessus de la ville moderne de Pylos. Ce chenal est de plus parsemé de récifs. Les navires qui y passent sont, selon certaines sources, parfois obligés de passer à portée de pistolet et non plus de canon des systèmes défensifs. Au nord de Sphactérie, le chenal très étroit (au mieux cent mètres) est ensablé, et pas assez profond (pas plus de deux mètres) pour les navires modernes. Il était dominé par la forteresse de Paléo-Navarino, remontant au XIIIe siècle et quasiment en ruines dans les années 1820, probablement construite sur les ruines de la Pylos de l'époque classique. Au centre de la baie se trouve une petite île assez plate, Khélonaki (la « petite tortue ») ou Marathonisi. Quant au nord de la baie, il est composé de lagons puis de terrains marécageux
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La baie de Navarin, Le miroir de la Littérature, Amusement, et Instruction, Vol. 10, illustration n°284, 24 novembre 1827



2è partie

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. oct. 20, 2010 1:08 am
par saintluc
Les 80 à 90 navires de l'Empire ottoman (turcs, égyptiens, tunisiens et algériens), de faible tonnage, avec autour de 3 500 canons et 30 000 hommes d'équipage, n'étaient pas tous des navires de guerre, il y avait aussi des transports armés. Au total, les navires de guerre véritables auraient été une soixantaine, pour autour de 2 000 canons et 22 000 hommes d'équipage, avec deux navires amiraux : le Guhu-Reva, navire amiral turc de 74 (ou 80 voire 84) canons et la Guerrière (ou Murchid-i-Djihad) navire amiral égyptien de Moharrem Bey avec 60 canons.

Selon une liste envoyée par l'amiral Codrington à son ministre, elle était constituée de quatre vaisseaux de ligne, quinze frégates, dix-sept corvettes, vingt-quatre sloops et des transports. Dans le Précis de la Bataille de Navarin, écrit par des officiers français et approuvé par de Rigny, elle était constituée de trois vaisseaux de ligne de 74 canons, vingt frégates, trente-deux corvettes, sept bricks ou sloops et cinq brûlots.

Les vaisseaux de ligne turcs étaient : le Guhu-Reva 84, 80 ou 74 canons (vaisseau amiral de Tahir Pacha), le Burj Zafer 74 canons, le Fatih Bahri 74 canons. Il y aurait eu quinze frégates turques : la Fevz Nussret et la Ka'id Zafer 64 canons, la Keywan Bahri, la Feyz Mi' 'raj et la Mejra Zafer 48 canons, ainsi qu'une dizaine de frégates de 42 canons. Les frégates égyptiennes étaient : la Guerrière (ou Murchid-i-Djihad) 60 canons (vaisseau amiral de Moharrem Bey), l’Ihsania 64 canons (Hassan Bey), la Leone 60 canons, la Souriya 56 canons et deux « corvettes » de 44 canons. Selon la Revue maritime et coloniale de 1883, la Régence d'Alger aurait envoyé quatre frégates, quatre corvettes et cinq bricks.

Le vice-roi d'Égypte avait fait appel à la France pour moderniser sa marine. Des officiers français avaient été mis à son service. Il y en avait dans la flotte égypto-ottomane à Navarin. De Rigny leur écrivit le 15 octobre pour leur demander de la quitter afin de ne pas avoir à combattre contre leur propre pavillon si un affrontement devait avoir lieu. Ils partirent à bord d'un navire autrichien. Seul, le capitaine Letellier resta. Il ne descendit du navire-amiral de Moharrem Bey la Guerrière qu'après le début de la bataille. Ce fut Letellier qui organisa la flotte égypto-ottomane dans la baie. Il lui fallut trois jours pour réaliser son projet. La flotte était embossée en fer à cheval sur trois lignes autour de la petite île du centre de la rade. Les brûlots étaient placés de chaque côté de l'entrée de la baie.

Les différents commandants de la flotte turco-égyptienne ne désiraient pas affronter la flotte des puissances qu'ils savaient plus puissante (même si numériquement moins nombreuse) que la leur. Ils espéraient que leur placement dans la baie serait suffisamment impressionnant pour que la flotte des puissances hésitât à y entrer ou à y rester. Cependant, au matin du 20 octobre, si Tahir Pacha avait informé ses capitaines qu'il ne donnerait pas le signal d'attaquer, chacun était libre de se défendre s'il se sentait menacé[
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Position et composition de la flotte ottomane
Les flottes anglaise et française reçurent des renforts en septembre : deux vaisseaux de ligne pour Codrington et trois vaisseaux de ligne et une frégate pour de Rigny. Ce même mois, la flotte russe (quatre vaisseaux de ligne et quatre frégates) arriva en Méditerranée. Si chacune des escadres avait un amiral national, il était convenu entre les gouvernements que l'amiral britannique Codrington serait commandant en chef. De Rigny en fut informé dès le 26 août et il mit longtemps à accepter le fait : il était dans la région depuis plus longtemps que son homologue britannique ; Geiden n'eut par contre aucun problème à l'accepter. Au total, la flotte des puissances était constituée de 28 navires, avec seulement un tiers des canons et des hommes de la flotte ottomane. Mais, elle avait plus de vaisseaux de ligne, les plus puissants, et ses marins étaient plus compétents. Ibrahim Pacha lui même la considérait comme plus puissante que la sienne.

Cette flotte comportait douze navires britanniques (pour 456 canons), sept navires français (352 canons) et huit navires russes (490 canons) formant au total une puissance de feu de près de 1 300 canons

La flotte combinée pénétra dans la baie de Navarin en fin de matinée le 20 octobre 1827, selon une formation discutée la veille entre les amiraux. Le temps était clair et une petite brise soufflait du sud. Les onze navires britanniques entrèrent les premiers ; les trois vaisseaux de ligne (Asia, Genoa et Albion) allèrent se placer pratiquement au centre du fer à cheval formé par la flotte égypto-ottomane tandis que les navires plus légers (corvettes et bricks sous le commandement du capitaine Fellowes de la Dartmouth) devaient surveiller les brûlots à l'entrée de la rade. Les sept navires français se placèrent à l'est des Britanniques, face à la côte et face aux navires égyptiens afin de s'assurer que les marins français prêtés à l'Égypte quitteraient bien la flotte en cas d'affrontement. Les huit navires russes se placèrent à l'ouest de l'escadre britannique où ils formèrent un groupe un peu plus compact que les deux autres.

Les amiraux qui s'étaient accordés le 19 octobre avaient été clairs : aucun navire ne devait tirer avant que le signal n'ait été donné, à moins que ce ne fût en réponse à un tir ottoman. Et dans ce cas, le navire ottoman devait être immédiatement détruit. Si jamais une bataille devait se déclencher, les ordres de Codington pour éviter la confusion qui pourrait se créer citaient Nelson : « No captain can do very wrong who places his ship alongside of any enemy. » (« Un capitaine ne peut pas vraiment se tromper en plaçant son navire à côté d'un ennemi »). De plus, selon le marin anonyme qui écrivit plus tard Life on Board a Man-of-War, les artilleurs et leurs canons étaient prêts à tirer ; les officiers de la Genoa passèrent les voir et pour eux, une bataille ne faisait aucun doute[58]. Cependant, Codrington expliqua plus tard que s'il était venu avec des intentions réellement belliqueuses, il n'aurait pas ancré son navire au milieu du fer à cheval où il était la cible de tous les navires ennemis.

En début d'après-midi, entre 13h30 et 14h, les navires des puissances manœuvraient toujours pour se placer. Une barque quitta alors le navire amiral égyptien de Moharrem Bey. Elle apportait à Codrington une lettre lui demandant d'évacuer la rade. L'amiral britannique fit répondre qu'il était venu donner des ordres et non en prendre. La barque ne retourna pas au navire amiral, mais alla directement à terre. Un drapeau rouge fut lancé et un coup de canon, à blanc, fut tiré de la forteresse. Il fut interprété comme un signal à la flotte ottomane de se préparer à l'action, les négociations ayant échoué. À bord de la Genoa, les officiers donnèrent l'ordre de se préparer à tirer, selon le marin anonyme auteur de Life on Board a Man-of-War, les canons furent chargés et les marins qui n'attendaient que l'ordre de tirer voyaient que les artilleurs turcs étaient aussi prêts qu'eux-mêmes
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La bataille de Navarin, tableau de 1846 d'Ivan Aïvazovski (1817-1900)
Une partie de la flotte, principalement les navires russes qui prirent leur position vers 15h15, n'était pas encore entrée dans la baie. Elle ne put s'engager que plus tard dans la bataille. Surtout, elle eut à subir le tir de barrage provenant de la forteresse, de l'île de Sphactérie et de la flotte ottomane.

Une chaloupe fut envoyée depuis la terre à un des brûlots et on le vit immédiatement se préparer. Au bout de la ligne ottomane, il menaçait directement la Dartmouth, qui en était le plus proche, qui venait de jeter l'ancre et qui affalait ses voiles. Une pinasse, commandée par le premier lieutenant, lui fut envoyée pour lui demander de se déplacer. Fellowes rappela à son lieutenant qu'il ne devait en aucun cas se montrer hostile. Le brûlot tira sur la barque britannique, tuant le barreur et une partie des rameurs. L'équipage du brûlot alluma la mèche. Un cotre fut envoyé, commandé par le lieutenant Fitzroy, toujours pour demander de déplacer le brûlot. Le cotre rencontra la chaloupe qui évacuait une partie de l'équipage du brûlot. Celle-ci ouvrit le feu sur le cotre et le lieutenant Fitzroy fut tué. Au même moment, une corvette égyptienne tira sur la Dartmouth et la Sirène qui était en train de jeter l'ancre. La Dartmouth et la Sirène répliquèrent avec leurs fusils. La bataille avait commencé alors que les navires amiraux n'avaient pas encore échangé un seul coup de feu, comme le voulait la tradition.

Selon Codrington, l'idée des amiraux ottomans aurait été de laisser la flotte des puissances s'ancrer au cœur de leur dispositif, de parlementer toute la journée et d'attaquer à la tombée de la nuit avec les brûlots.

Selon Ibrahim Pacha, la flotte des puissances était entrée dans la rade avec des intentions hostiles. Selon lui, une des frégates alliées, s'était ancrée à angle droit avec les brûlots se trouvant à l'entrée de la rade, et donc les menaçait. Cette attitude se précisa lorsque des marins de cette frégate essayèrent de s'emparer d'un des brûlots. Là, un échange de coups de feu déclencha la bataille qui dura tout l'après-midi. Mais, Ibrahim Pacha ne pouvait déterminer lequel des deux camps avait tiré le premier. Cependant, selon lui, le premier acte hostile fut la tentative de la frégate de s'emparer du brûlot ottoman
La majeure partie des navires engagés dans cette bataille était à l'ancre : tous les navires ottomans et les plus gros navires des puissances. Certains étaient encore sous toile. Seuls les plus petits des navires de la flotte russo-franco-britannique ne jetèrent pas l'ancre et, manœuvrant dans la baie, furent moins touchés. La flotte égypto-ottomane, embossée, ne manœuvra pas. Les vaisseaux des puissances avaient une marge de manœuvre réduite, mais pouvaient tirer leurs bordées des deux côtés, parfois en même temps. De plus, en jouant sur les longueurs des cables des ancres, ils réussirent à tourner sur place pour changer leurs angles de tir. Ou, comme lorsque l’Asia fut menacée par un brûlot, une aussière fut amenée depuis la Genoa qui fit ainsi pivoter son navire amiral. Très rapidement, la fumée des canons emplit la rade, réduisant la visibilité. Les signaux par pavillons furent très vite inutiles. Codrington dut utiliser un porte-voix et eut des difficultés à se faire entendre, à cause du bruit assourdissant de ces mêmes canons.

Comme bien souvent pour une bataille, un récit d'ensemble est difficile à construire à partir des récits partiels des témoins oculaires. Tous les récits disponibles sont aussi des récits de marins et d'officiers de la flotte des puissances. De plus, ces mêmes témoins, qui s'accordent plus ou moins sur les incidents qui se produisirent, divergent quant à l'ordre dans lequel ils se produisirent. Ainsi, la frégate Guhu-Reva, vaisseau-amiral turc, aurait été détruite par l’Asia, vaisseau-amiral britannique, ou par l’Azof (navire-amiral russe), ou par l’Asia et l’Azof ensemble, ou par l’Asia, l’Azof, l’Albion (vaisseau de ligne britannique) et le Breslau (vaisseau de ligne français), mais le marin anonyme qui écrivit plus tard Life on Board a Man-of-War, à bord de la Genoa (vaisseau de ligne britannique) a distinctement vu son chef canonnier tirer et couler cette frégate-amiral turque dont il décrit avec détails la figure de proue (un lion rouge portant un bouclier décoré de trois croissants de lune)
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Déroulement de la bataille
Les amiraux avaient confié aux petits navires de la flotte (Dartmouth, Rose, Brisk, Philomel et Mosquito pour les Britanniques ; Alcyone et Daphné pour les Français) le soin de neutraliser les brûlots. Dans ce but, ils ne furent pas ancrés et purent ainsi se rendre partout où une attaque se produisit. Ils furent aussi très souvent visés par les navires ottomans pour les empêcher d'accomplir leur tâche.

Le brûlot, cause du déclenchement de la bataille, très dangereux, à côté de la Dartmouth, restait le premier objectif. Des hommes de la Dartmouth et de la Rose tentaient de s'en emparer lorsque son équipage le fit exploser, tuant tous les Britanniques et endommageant les navires à proximité. Une frégate égyptienne envoya une bordée à la Dartmouth qui répliqua de même. Tous ses boulets touchèrent la coque égyptienne. Mais la Dartmouth était prise sous le feu de trois frégates turques et égyptiennes et d'une corvette. L’Armide vint à sa rescousse. Le capitaine Hugon qui la commandait manœuvra de telle façon à ne jamais gêner le feu britannique. Lorsque le vaisseau français s'empara finalement d'une des frégates turques, il y arbora les drapeaux français et anglais, montrant ainsi qu'il n'avait fait qu'achever le travail commencé par la Dartmouth.

Si la Dartmouth avait finalement réussi à échapper au brûlot qui la menaçait, il n'en fut pas de même du vaisseau de ligne français Scipion. En entrant dans la baie, il avait trop tôt réduit sa toile. Il était donc encore soumis au feu de la forteresse quand il fut pris pour cible par des frégates égyptiennes. Surtout, un brûlot réussit à se coincer dans sa proue. Tous les efforts de l'équipage français pour le détacher échouaient. Le navire était face au vent, aussi les flammes commençaient à menacer toute la longueur du Scipion et grimpaient le long des haubans des mâts avant. Des artilleurs furent tués par les flammes alors qu'ils continuaient à servir leurs pièces qui tiraient sur la citadelle et les autres vaisseaux. Le capitaine Milius laissa filer son ancre pour disposer d'une plus grande marge de manœuvre qui lui permit de commencer à se dégager du brûlot. Il fut aidé par une barque venue du Trident qui réussit à attacher une amarre au brûlot et avec l'aide de trois navires britanniques (la Dartmouth, la Rose et la Philomel) à remorquer le brûlot à bonne distance du Scipion. Deux goélettes françaises, l’Alcyone et la Daphné, coulèrent le brûlot. Si plus aucun brûlot ne réussit ensuite à menacer un navire des puissances, les énormes efforts déployés pour se débarrasser d'un seul prouvent le danger qu'ils pouvaient représenter.

Selon certaines sources, les brûlots auraient été utilisés par les marins des puissances, une fois qu'ils s'en seraient emparés. Ils les auraient envoyés contre la flotte ottomane[
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Combat contre les brûlots, par G.P. Reinagle, 1838.
Au centre, le Scipion attaqué par un brûlot devant lui, un peu plus à gauche la Dartmouth ; au premier plan une barque de la Philomel ; au fond à droite la Rose et la Brisk





3è partie

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. oct. 20, 2010 1:24 am
par saintluc
L’Asia était embossée cap à l'ouest, juste à une encablure du Guhu-Reva (vaisseau-amiral turc de Tahir Pacha) et une longueur de navire de la Guerrière (vaisseau-amiral égyptien de Moharrem Bey). Si le navire turc tira, Moharrem Bey fit savoir qu'il n'ouvrirait pas le feu le premier. Codrington répliqua qu'il ferait de même. L’Asia put alors se concentrer sur le navire amiral turc dont elle se débarrassa d'autant plus rapidement qu'elle n'avait pas à se soucier du navire égyptien et que le Guhu-Reva n'était pas en bon état et ne disposait pas d'un bon équipage. En feu au bout de trois quarts d'heure, il alla s'échouer. Tahir Pacha survécut à la destruction de son navire amiral. Codrington envoya alors un de ses officiers avec un interprète auprès de Moharrem Bey confirmer la trêve. Cependant, l'amiral égyptien avait quitté le navire, avec Letellier. Lorsque la chaloupe s'approcha de la Guerrière, un officier égyptien reconnut l'interprète grec Petros Mikelis, avec qui il était, semble-t-il, en vendetta. Il lui tira dessus par un sabord, faisant de Petros Mikelis la plus célèbre, car la seule identifiée, victime grecque de la bataille de Navarin. L’Asia riposta d'une bordée. La Guerrière se trouva en flammes en une vingtaine de minutes et alla s'échouer. Après s'être débarrassé de ses adversaires les plus proches et les plus dangereux, Codrington s'aperçut que son navire était pris en enfilade par des petits navires turcs (type bricks et corvettes) de deuxième et troisième lignes qui lui tiraient dans la poupe. L’Asia se tourna alors contre ceux-ci. Ils cédèrent très rapidement, soit détruits soit coupant leurs amarres et allant s'échouer. Le vaisseau britannique fut fortement endommagé : il avait reçu huit boulets dans le beaupré, 18 dans le mât avant, 25 dans le mât central, son mât de misaine était dans l'eau ; on comptait 125 impacts de boulets sur la coque mais aucun n'avait pénétré grâce à la cuirasse rudimentaire ; elle avait aussi reçu quantités de grenailles, petites bombes et balles. L’Asia fut ensuite la cible d'un brûlot, dont elle réussit à s'échapper grâce à une aussière envoyée depuis la Genoa. Les petits navires ottomans de seconde et troisième ligne avaient pour ordre de viser particulièrement ce navire amiral des puissances. Codrington fut aussi la cible de snipers, comme l'admit plus tard Tahir Pacha. Il semblerait aussi qu'une partie des dégâts subis par l’Asia ait été due à la Genoa qui fut le seul navire blâmé par Codrington dans son rapport
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L’Asia entre deux navires ottomans


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L’Asia entre le Guhu-Reva et la Guerrière, G.P. Reinagle
La Sirène était mouillée cap au sud vergue à vergue avec la première frégate de la ligne égyptienne, l’Ishania. Elle était donc aussi entre la terre et les vaisseaux égyptiens (trois frégates et deux corvettes) qui la menaçaient d'un feu concentrique, en plus des canons de terre. Après avoir essuyé, comme la Dartmouth, le tir d'une corvette égyptienne, de Rigny fit héler la frégate égyptienne, déclarant qu'il n'ouvrirait pas le feu si celle-ci faisait de même. Cette dernière répliqua en tirant sur la Sirène et la Dartmouth. Un homme fut tué sur la Sirène qui riposta. Le combat dura jusque vers 16h, même si de Rigny considère qu'il disposa de l’Ishania en une demi-heure. La frégate égyptienne, réduite à l'état d'épave, finit par exploser. La Sirène pivota alors, cap à l'ouest, avec le soutien et la protection des deux vaisseaux de ligne Trident (embossé, cap au sud-est) et Scipion. Elle se tourna alors par bâbord vers le fort de Navarin, et par tribord contre une frégate ou une corvette turque qui lui tirait jusque-là dans la poupe. Elle la réduisit au silence.

La flotte russe entra un peu après les autres dans la baie, après le début de la bataille, mais même sous le feu des navires ottomans, elle alla se placer autant que possible en raison de la fumée aux endroits qui lui avaient été désignés la veille. L’Azov alla donc s'ancrer à la pointe du dispositif, dans l'arrondi du fer à cheval ottoman, aux côtés des vaisseaux de ligne britannique Albion et français Breslau avec qui il affronta trois à cinq, les versions varient, navires ottomans. Ensuite, voyant l’Asia engagée contre la frégate de Moharrem Bey, il pivota sur ses ancres, fit transférer quatorze canons vers sa poupe et tira sur le navire égyptien qui s'enflamma. Avec ses fusils, l’Azov empêcha toutes les tentatives des marins de cette frégate d'éteindre l'incendie. Le navire amiral russe eut 24 tués et 67 blessés. Ses mâts avaient été tellement endommagés qu'ils pouvaient à peine supporter les voiles. Sa coque comptait 153 trous de boulets dont sept avaient percé le fond. L’Azov avait coulé deux grandes frégates et une corvette et démâté un navire de 60 canons qui s'échoua avant d'exploser ; et bien sûr, comme les autres, il affirmait avoir coulé le navire-amiral turc[
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Navires égyptiens et français G.P. Reinagle.
De gauche à droite : la Guerrière, une frégate turque, la Souriya, l’Ihsania, la Sirène et le Trident

L’Albion, vaisseau de ligne britannique, s'était avancé un peu trop loin dans la baie. Lorsque la bataille commença, il n'avait pas fini de jeter ses ancres et dut affronter une frégate turque dont il avait ramassé le beaupré dans son mât d'artimon. Cette dernière subit alors un lourd tir de barrage puis une chaloupe de l’Albion s'en empara et en coupa les amarres. Elle partit à la dérive en flammes. Cependant, l’Albion se retrouva face à trois vaisseaux ottomans (84, 74 et 74 canons). Elle fut sauvée d'abord par l'inefficacité des artilleurs ottomans puis par l'arrivée du Breslau. En effet, La Bretonnière, capitaine de ce vaisseau de ligne français, voyant que son navire amiral n'avait pas besoin de son soutien, coupa ses amarres et prit l'initiative de se rendre au centre de la baie, à la pointe du dispositif des puissances, dans l'arrondi du fer à cheval ottoman, dans l'espace que les amiraux la veille avaient prévu entre les navires russes et britanniques. Il se plaça au nord-est de l’Albion, près d'un des deux vaisseaux de 74 canons (à bâbord) et de frégates turques (à tribord). Les deux navires furent ensuite rejoints par l’Azov, le vaisseau amiral de la flotte russe qui arrivait seulement, étant entrée dans la baie après les deux autres. Après avoir apporté son aide à l’Albion, le Breslau fila son câble pour se rapprocher de l’Azov et des batteries de Sphactérie. Les trois navires se soutinrent, attaquèrent et coulèrent ensemble cinq navires turcs dont un vaisseau de ligne de 74 canons, les deux autres vaisseaux turcs s'étant neutralisés (incapacité de leurs artilleurs puis mauvaises manœuvres lorsque leurs amarres furent coupées). Les capitaines des Albion et Azov reconnurent ensuite que l'aide du Breslau avait été déterminante, voire leur avait évité la destruction. Dès la fin du combat, van Geiden se rendit à bord du vaisseau français pour remercier la Bretonnière personnellement
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L’Albion a détruit une frégate turque. G.P. Reinagle


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L’Azov et le Breslau contre quatre navires ottomans. G.P. Reinagle
La Genoa, embossée cap au nord, se trouva engagée sur tribord par trois adversaires : deux vaisseaux de 74 canons et une frégate de 60 canons. Elle compta d'ailleurs le plus de victimes avec 26 morts dont son capitaine, Walter Bathurst. Mais, durant les premières heures, la Genoa ne put concentrer son tir que sur un seul des vaisseaux de 74 sur son travers, alors que celui-ci la pilonnait de boulets de pierre de 110 livres. Les autres, en avant ou en arrière lui tiraient dessus sans qu'elle pût répliquer. Elle fut soulagée vers 15h30 par le Breslau puis les vaisseaux russes. Ce ne fut qu'après 16 heures, quand les navires ottomans eurent les embossures coupées qu'elle put les prendre en enfilade. Dans son rapport, Codrington critiqua la façon dont ce navire se comporta durant la bataille. Selon l'amiral, le vaisseau de ligne s'était dès le départ ancré dans une mauvaise position : il pointait ses principaux canons vers les navires de sa propre flotte ; seuls les canons de poupe étaient dirigés vers les navires ottomans. La responsabilité de cette erreur ne put être attribuée, le capitaine Bathurst ayant été tué. De plus, Codrington soupçonna le second Richard Dickenson d'avoir falsifié le livre de bord quant à l'heure de la mort de son capitaine. Ces accusations furent démontées lors du procès en cour martiale contre Dickenson qui se déroula deux ans plus tard à Portsmouth
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La Genoa au milieu de trois navires turcs. G.P. Reinagle
Un brick britannique, très lourdement endommagé et qui avait perdu ses amarres fut remorqué par la frégate russe Konstantin, lui évitant ainsi de s'échouer. Les frégates française Armide et britannique Talbot avaient pour objectif les batteries côtières sur Sphactérie. Elles les engagèrent tout en étant sous le feu de deux frégates (dont la Grande Sultane) et cinq « corvettes » turques de l'extrémité ouest du fer à cheval. Les frégates des puissances auraient dû être épaulées par les frégates britanniques Cambrian et Glasgow qui n'étaient pas encore revenues d'une mission qui leur avait été confiée. Malgré une erreur initiale de placement (les deux frégates avaient échangé leur position), la coordination entre les deux navires fut parfaite, au point que la Talbot cessa le feu une minute pour envoyer trois hourras de félicitations à l’Armide. Cette dernière est même considérée comme le seul navire des puissances à avoir capturé un vaisseau ottoman : la frégate turque qui lui était opposée. Les deux frégates reçurent finalement le soutien des quatre frégates russes lorsque cette flotte finit par arriver, ainsi que de la corvette britannique Rose. Un brûlot turc leur apporta aussi son soutien involontaire : ses voiles en feu, il manqua son objectif et alla enflammer une frégate turque en seconde ligne. Vers 15h30, les Cambrian et Glasgow entrèrent dans la baie sous le feu des batteries côtières et vinrent prendre les places qui leur avaient été assignées. Après avoir participé à la destruction d'une demi-douzaine de navires ottomans, la Cambrian dirigea ses tirs, par dessus les autres frégates sur la batterie côtière sur Sphactérie et la bombarda jusqu'à la fin du combat, tandis que la Glasgow tirait sur le fort de Navarin. Cependant, une des frégates russes tirait plus sur les navires alliés que sur les navires turcs. Deux officiers de la Talbot, venus protester, trouvèrent la majeure partie de l'équipage complètement saouls, il semblerait cependant que ce fût le seul cas.

La Hind, petit navire britannique sans place assignée, vint se placer aux côtés de son navire amiral. Sur un équipage de trente hommes, elle eut trois morts et dix blessés. Son engagement contre la Guerrière égyptienne lui valut à l'issue de la bataille le titre de « His Majesty's Cutter of the Line » (Cutter (ou cotre) de ligne de sa Majesté)[70],[85]. Dès le début du combat, les frégates tunisiennes, qui auraient dû se trouver en troisième ligne face aux navires russes, coupèrent leurs câbles et allèrent s'échouer dans les marais au nord de la baie. Les équipages y mirent le feu et les détruisirent le lendemain
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L'escadre russe. G.P. Reinagle.
De gauche à droite : l’Aleksandr Nevskii, l’Iezekiil, un brûlot et le Gangut

Vers cinq ou six heures, à la tombée de la nuit, après quatre heures de combats, la bataille cessa mais les marins de la flotte des puissances restèrent à leur poste de combat toute la nuit et des incidents se produisirent. Ainsi, vers 22h30, la Genoa vit s'approcher une frégate, toutes voiles dehors, et d'où s'élevait de la fumée, ce qui en faisait un brûlot potentiel. Avant même que le navire britannique ait pu faire quoi que ce fût, un navire russe envoya une bordée qui fit exploser la frégate non identifiée[88]. Une autre frégate, elle aussi transformée en brûlot, menaça dans la nuit le vaisseau amiral russe ainsi que le Gangut. Ce dernier la prit à l'abordage et le marin turc chargé de la mise à feu fut tué la mèche à la main.

Le lendemain, 21 octobre, Tahir Pacha se rendit à deux reprises à bord de l’Asia. La première fois, les amiraux lui présentèrent un ultimatum adressé à Ibrahim Pacha, toujours absent. Les amiraux insistaient sur le fait que leur flotte était entrée dans la rade sans intention hostile mais pour rappeler les termes du traité de Londres. Ils considéraient qu'ils n'avaient la veille fait que venger une attaque ottomane contre le pavillon allié. Ils n'avaient aucune intention de détruire ce qui restait de la flotte ottomane, sauf si un seul coup de canon ou de mousquet était tiré contre leurs navires. Auquel cas, ils couleraient tout le reste de la flotte ottomane et détruiraient aussi les forts à terre. Si un drapeau blanc flottait avant la fin de la journée sur le fort de Navarin, alors les bonnes relations, suspendues un temps la veille, pourraient reprendre. Lors de sa seconde visite, Tahir Pacha promit que sa flotte ne se livrerait plus à un seul acte hostile envers celle des puissances, mais il ne pouvait se prononcer pour les troupes à terre. Cependant, les amiraux ne cherchèrent pas à imposer leur armistice à Ibrahim Pacha qui arriva à Navarin en fin de journée le 21. Les forts ne tirèrent pas non plus sur la flotte.

La flotte des puissances quitta la baie de Navarin le 25 octobre. Ce qui restait de la flotte ottomano-égyptienne partit en décembre
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Au soir de la bataille de Navarin, par Auguste Mayer, 1848
Les trois vaisseaux de ligne britanniques avaient à eux seuls tiré cent-vingt tonnes de projectiles et donc utilisé douze tonnes de poudre. Ces chiffres sont en partie dus au fait que les artilleurs ne suivirent pas les règlements. Il était déconseillé (pour ne pas endommager le canon) de tirer plus de deux boulets en même temps. Il semblerait que les artilleurs n'aient pas hésité à mettre plusieurs boulets, avec parfois une charge de mitraille en plus. Ils cherchaient peut-être à être le plus efficace le plus rapidement possible, avec des navires si proches les uns des autres.

La plupart des navires ottomans avaient explosé, avaient coulé, s'étaient échoués, avaient été capturés ou étaient très endommagés (mâts abattus par exemple)[N 28]. Quelques uns s'enfuirent vers leur port d'attache Alexandrie. À la tombée de la nuit, la flotte ottomane avait perdu une soixantaine de navires, et comptait 6 000 morts et 4 000 blessés selon l'amiral Codrington. Ces victimes étaient d'origines très diverses : on y trouvait des Arabes, des Grecs, des Nord-Africains, des Slaves et même quelques prisonniers britanniques et américains. Les puissances ne déploraient que 174 morts et 475 blessés (respectivement, 75 morts et 197 blessés britanniques ; 40 morts et 141 blessés français et 59 morts et 137 blessés russes). La plupart avaient été blessés par des éclats de bois. Le propre fils de Codrington, Henry, qui servait sous les ordres de son père sur l’Asia reçut un fragment métallique de balustrade (enlevé par un boulet) et une balle de mousquet dans la même jambe ; il eut aussi une clavicule endommagée par un éclat de bois. Les blessés furent assez rapidement soignés dans les « infirmeries » des navires, même s'il fallut en amputer certains sur place. Eugène Sue, alors jeune médecin à bord d'un navire français assista à la bataille dont il fit le récit plus tard. En plus des blessés, de nombreux marins ne recouvrèrent l'intégralité de leur audition que deux à trois jours après la bataille, tellement le vacarme des canons avait été assourdissant.

Le bilan très lourd du côté ottoman s'explique en partie par les règles édictées par l'Empire ottoman : aucun navire turc ne devait se rendre (aucun ne se rendit) et les navires qui ne pouvaient être réparés devaient être détruits en les faisant sauter. Codrington essaya d'en dissuader Tahir Pacha le 21 octobre, sans succès. De plus, il semblerait que nombre de « marins » de la flotte ottomane aient été littéralement enchaînés à leur navire et périrent avec eux. Enfin, il n'y avait pas de véritable service médical sur ces navires ; les seuls blessés ottomans soignés furent les prisonniers, à bord des navires des puissances.


Parmi les frégates égyptiennes, la Guerrière s'échoua puis fut sabordée, l’Ihsania explosa, la Souriya s'échoua puis coula. Seule la frégate Leone, endommagée fut renflouée (puis renommée Sir Djihad).

Si la flotte ottomano-égyptienne évacua la Grèce, ce ne fut pas le cas des troupes terrestres d'Ibrahim Pacha. Elles se fortifièrent dans les différentes places fortes du Péloponnèse dont elles ne furent chassées que par l'expédition militaire française de Morée en septembre 1829.

Fin
sources: wikipedia

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. oct. 20, 2010 12:52 pm
par saintluc

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. oct. 21, 2010 1:14 am
par saintluc
1520
21 octobre
Découverte de Saint Pierre et Miquelon
Le navigateur portugais João Alvarez Fagundes découvre les huit îles et îlots qui composent aujourd'hui Saint Pierre et Miquelon. Il les baptise "îles des onze mille vierges". Cependant l'archipel était déjà connu des pêcheurs basques et bretons depuis la fin du XV° siècle, qui gardaient jalousement le secret de ses eaux où abonde le poisson. En 1536, le navigateur français Jacques Cartier en prendra possession au nom du roi de France.
Voir aussi : Découverte - Histoire de Saint Pierre et Miquelon - Histoire de la Mer



1520
21 octobre
Magellan traverse son détroit
Pour la première fois de l’histoire, un Européen va traverser le détroit situé au sud de l’Amérique reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique. En effet, l’explorateur et navigateur portugais Fernand de Magellan vient de découvrir un passage par l’ouest vers les îles aux épices (Indonésie). Il y entrera le 1er novembre et atteindra l’océan Pacifique le 28 novembre. Il donnera son nom à ce détroit qui sera très utilisé avant l’ouverture du canal de Panama. En référence à la date d’entrée de Magellan dans le détroit, celui-ci fut longtemps appelé "détroit de la Toussaint".
Voir aussi : Histoire de l'Atlantique - Magellan - Océan Pacifique - Histoire de la Mer



1680
21 octobre
Naissance de la Comédie-Française
Par décret, Louis XIV crée "la Comédie-Française". La société de comédiens a pour mission première de concurrencer la "comédie-italienne" très en vogue en France depuis le milieu du XVIe siècle. La Comédie-Française regroupe plusieurs troupes de théâtre rivales. L'Illustre Théâtre de Molière, le théâtre du Marais et le théâtre de l'hôtel de Bourgogne.
Voir aussi : Louis XIV - Histoire de la Comédie Française - Histoire du Théâtre



1805
21 octobre
Bataille navale de Trafalgar
Alors qu'il revenait de Martinique, le commandant de la flotte française, l'amiral ViIleneuve, se fait surprendre par les anglais au large de l'Espagne. Il fait mettre ses navires à l'abri dans la rade de Cadix, mais l'empereur Napoléon, lui ordonne d'en sortie et d'affronter les britanniques emmenée par Horatio Nelson. La flotte franco-espagnole est anéantit par les navires canonniers des anglais. L'amiral Nelson trouvera la mort dans ce combat. Trafalgar est la plus désastreuse bataille navale de l'histoire de France. Villeneuve fait prisonnier par les Anglais, sera libéré en avril 1806 et se suicidera.
Voir aussi : Napoléon - Bataille navale - Histoire de la Bataille de Trafalgar - Nelson - Histoire de l'Empire



1848
21 octobre
Publication des "Mémoires d'outre-tombe"
Conformément aux souhaits du vicomte François-René de Chateaubriand, ses mémoires ne sont publiées qu'après sa mort, survenue en juillet. Commencée en 1809, l'écriture de son l'œuvre aura pris près de quarante ans. Les "Mémoires d'outre-tombe" est l'ouvrage de référence de la période romantique.
Voir aussi : Chateaubriand - Histoire des Romans



1879
21 octobre
Edison invente la lampe à incandescense
Dans son laboratoire de Melo Park dans le New Jersey,Tomas Alva Edison réussit à faire fonctionner la première ampoule à incandescence. En guise de filament, il utilise un bambou du Japon dans une ampoule sous vide alimentée par de faibles voltages. En se carbonisant, le bambou relié à deux fils de platine conducteurs de l'électricité, produit une lumière électrique. L'inventeur américain n'a que 29 ans. Il présentera son invention au public américain émerveillé, le 1er janvier 1880.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Dossier histoire de la révolution industrielle - Electricité - Edison - Histoire des Sciences et techniques



1934
21 octobre
Première parution du journal de Mickey
Grâce à l’initiative de Paul Winkler, le magazine hebdomadaire Le Journal de Mickey voit le jour avec pour principal héros… Mickey Mouse. Il est également accompagné par Donald Duck. Tout en s'enrichissant de nouveaux personnages, le Journal de Mickey conservera par la suite les mêmes héros et restera adressé avant tout aux enfants.
Voir aussi : Mickey - Donald - Histoire des Bandes dessinées



1945
21 octobre
Les femmes votent pour la première fois en France
Les femmes participent massivement pour élire les membres de la nouvelle assemblée constituante. L'ordonnance du 5 octobre 1944, leur avait accordé le droit de vote. Elles le mettent en pratique pour la première fois de l'histoire de France. Le suffrage universel prend tout son sens.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire du Droit des femmes - Histoire du Droit de vote - Histoire des Femmes



1956
21 octobre
Gomulka reprend le pouvoir en Pologne
Vladislav Gomulka est élu Premier secrétaire du comité central du POUP – Parti ouvrier unifié polonais. En 1949, il avait été destitué du même poste et exclu du parti. Emprisonné de 1951 à 1954, il avait ensuite été réhabilité par Khrouchtchev. Cette réélection suit de près les manifestations ouvrières organisées quelques mois plus tôt à Poznan dans le but de démocratiser la politique polonaise et d’obtenir le retrait des troupes soviétiques. Cet événement se répercutera en Hongrie, où les étudiants se réuniront pour soutenir la Pologne et obtenir le retrait des troupes soviétiques dans leur pays également.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Dossier histoire de l' insurrection de Budapest - Histoire des Elections



1968
21 octobre
Maurice Chevalier fait ses adieux à la scène
A 80 ans, le plus international des chanteurs français fait ses adieux définitifs à la scène au théâtre des Champs-Elysées, après plus de 50 ans de carrière. Maurice Chevalier s'éteindra 4 ans plus tard, le 1er janvier 1972.
Voir aussi : Histoire de la Chanson



1969
21 octobre
Willy Brandt devient chancelier de la RFA
L'ancien maire de Berlin-ouest, est élu chancelier fédéral d'Allemagne de l'ouest, à la tête d'une coalition SDP-FDP. De son vrai nom, Herbert Frahm, Willy Brandt n'aura de cesse tout au long de son mandat de rapprocher les deux Allemagnes. Cette politique sera appellée: Ostpolitik. Son orientation diplomatique vers l'Est lui vaudra de remporter le prix Nobel de la paix en 1971.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Chancelier - Willy Brandt - Histoire des Elections



1984
21 octobre
Niki Lauda devient champion du monde de F1
Le coureur autrichien remporte pour la troisième fois le titre de champion du monde de F1 sur une Maclaren-TAG. (1975,1977)
Voir aussi : Champion du monde - Dossier histoire de la Formule 1 - Lauda - Histoire des Sports mécaniques



2007
21 octobre
Räikkönen s’empare du championnat sur le fil
Le Finlandais Kimi Räikkönen gagne son premier titre de champion du monde de formule 1 au volant de sa Ferrari, suite à sa victoire dans le dernier grand prix de la saison au Brésil. Il devance d’un point seulement les deux pilotes McLaren et dame le pion à Lewis Hamilton, grand favori avant les deux dernières courses, dans lesquelles il n’a empoché que deux points. Le suspense aura donc duré jusqu’à la dernière minute pour le titre pilote. Quant au titre constructeur, Ferrari l’avait obtenu quelques courses plus tôt, profitant de la disqualification de McLaren en septembre pour espionnage. S’il perd le championnat d’un point, Hamilton fut la révélation de l’année puisque pour sa première saison, il s’est offert 12 podiums dont 4 sur la plus haute marche, une première dans l’histoire de la F1.
Voir aussi : Dossier histoire de la Formule 1 - Ferrari - McLaren - Histoire des Sports mécaniques


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. oct. 21, 2010 1:19 am
par saintluc
Saint-Pierre-et-Miquelon est un archipel français situé dans l'Océan Atlantique nord, à 25 km au sud de l’île de Terre-Neuve au Canada. Ancien département d'outre-mer puis collectivité territoriale à statut particulier, c'est aujourd'hui une collectivité d'outre-mer.

L'archipel est composé de trois îles principales : Saint-Pierre, la plus petite des trois, mais qui abrite quatre-vingt-dix pour cent de la population, Miquelon, et Langlade, ces dernières reliées entre elles par un isthme de sable depuis le XVIIIe siècle. Il compte également plusieurs petites îles et îlots non habités.

Avec la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Clipperton, c'est l'un des sept territoires français en Amérique et le seul en Amérique du Nord, dernière parcelle de l’ancienne Nouvelle-France.

Nommé Isle Sainct Pierre par Jacques Cartier lors de son passage en juin 1536, Saint-Pierre-et-Miquelon avait d'abord reçu le nom d’archipel des onze mille vierges par José Álvarez Faguendes, navigateur portugais débarqué en 1520, le jour de la Sainte Ursule. L'archipel a successivement été aux mains des Anglais et des Français avant de devenir définitivement français en 1815.

Image
Saint-Pierre est le saint patron des pêcheurs (avec Saint-André, Saint-Antoine de Padoue, Saint-Nicolas de Myre, et Saint-Zénon de Vérone).

Le nom actuel de Miquelon a été noté sous la forme de « Micquelle » dans le manuel de navigation d'un marin basque, Martin de Hoyarçabal, en partance pour Terre-Neuve au XVIe siècle.

Il a été allégué que le nom de « Miquelon » est une forme basque de Michel, la traduction en langue basque de Michel étant Mikel.

On suggère que de nombreux Basques espagnols, ont été influencés par la forme espagnole de Miguelón qui signifie « grand Michel ».

L'île adjacente du nom de « Langlade » est une contraction de « l'île à l'Anglais »
On cite souvent l'arrivée du navigateur portugais Faguendes (Fagundes) le 21 octobre 1520 comme date de découverte de l'île, mais cet évènement pourrait être antérieur, puisqu'il est parfois attribué à d'autres explorateurs, comme Jean Cabot en 1497, ou Verrazano en 1524.

Quoi qu'il en soit, il semble avéré que les îles servaient de base aux pêcheurs normands, bretons et basques au XVIe siècle et l'on date de 1604 les premières installations permanentes de ces derniers. Ils y pratiquaient la chasse baleinière (si l'on se réfère à leur arrivée précoce pour cette activité en Amérique du Nord, la date pourrait être bien antérieure), certainement la baleine franche (dite « baleine des Basques »), la baleine du Groenland et la baleine grise. Ces origines provinciales françaises se retrouvent sur le drapeau de l'archipel.

Au XVIIIe siècle, les îles furent toutefois abandonnées lors de la ratification du traité d'Utrecht pour ensuite être récupérées officiellement par la France lors du traité de Paris de 1763.

Après une défaite infligée par les troupes américaines et françaises, les forces britanniques présentes en Nouvelle-Écosse attaquèrent les îles en 1778 et déportèrent la population, y compris des réfugiés de la déportation des Acadiens de 1755.

Plusieurs voyageurs illustres visiteront l’archipel encore très peu développé, dont le géographe Jean-Dominique Cassini en 1768, et l’écrivain français Châteaubriand en 1791 qui immortalisera l’archipel dans les Mémoires d'outre-tombe.

Lors de la Révolution française, la communauté acadienne quitta subitement l'île de Miquelon pour se réfugier aux îles de la Madeleine, alors que l'exercice républicain à Saint-Pierre connut un terme brutal lors de la nouvelle attaque britannique de 1793.

Il fallut attendre la restauration de Louis XVIII pour que la dernière rétrocession par le Royaume-Uni (dont la Nouvelle-Écosse était encore une colonie) des îles Saint-Pierre-et-Miquelon à la France soit définitive.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. oct. 22, 2010 12:24 am
par saintluc
741
22 octobre
Mort de Charles Martel
Le maire du palais d'Austrasie et de Neustrie est inhumé dans la basilique Saint Denis, parmi les rois. Pourtant Charles Martel n'a jamais été roi des Francs. Il réussit à s'imposer face à la monarchie mérovingienne en déclin depuis la fin du VII° siècle. Grâce à plusieurs victoires militaires, il put asseoir son pouvoir sur le royaume et, profitant de la faiblesse du roi Thierry IV, il s'installa peu à peu à la place. A sa mort il cède le royaume franc à ses deux fils: Carloman et Pépin le Bref.
Voir aussi : Décès - Charles Martel - Histoire du Moyen-Âge



1721
22 octobre
Pierre le Grand devient Tsar de toutes les Russies
A l'instar de son ancêtre, Ivan III en 1480, Pierre Ier prend le titre de "Tsar de toutes les Russies". Cherchant à se rapprocher au maximum des grandes puissances européennes, il va "occidentaliser" la Russie. Il ne se fera donc plus appeler Tsar, mais Empereur. Tous les hommes devront avoir la barbe coupée, l'usage du calendrier chrétien devient obligatoire. La capitale sera désormais installée sur le port de Petersbourg, au bord de la Neva. La ville deviendra plus tard Saint Petersbourg en souvenir de l'homme qui l'a fondée, l'empereur Pierre Ier. .
Voir aussi : Sacre - Tsar - Pierre Ier - Histoire des Sacres



1835
22 octobre
Création de l'AFP
La français Charles-Louis Havas crée la première agence d'information mondiale sous le nom: "Agence des feuilles politiques, correspondance générale." Les nouvelles en provenance des journaux étrangers sont envoyées par pigeon voyageur et traduites dès leur arrivées à Paris.
Voir aussi : Création - Histoire de l'AFP - Histoire de la Presse



1938
22 octobre
Invention de la photocopie
L'américain Chester F. Carlson invente la photocopie. Avec l'aide de son assistant Otto Kornei, il réussit à imprimer ces mots: "10-22-38 ASTORIA". La première machine sera commercialisée en 1954 sous le nom: Xerox 914.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire des Sciences et techniques



1941
22 octobre
Exécution de Guy Môquet
A Châteaubriant, en Loire-atlantique, 27 prisonniers de guerre Français (pour la plupart communistes) sont fusillés par des soldats allemands. Parmi eux un jeune homme de seize ans appelé Guy Môquet. Cette exécution survient en représailles de l'assassinat d'un officier allemand à Nantes.
Voir aussi : Exécution - Nazi - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1952
22 octobre
L'Iran rompt ses relations diplomatiques avec l'Angleterre
La compagnie pétrolière anglo-iranienne, Oil Company impose à l'Iran un doublement des redevances sur le pétrole. l'Iran refuse et décide de nationaliser son pétrole. La Grande-Bretagne accepte la loi de nationalisation, mais exige une compensation. Cette persistance conduit à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. En août 1953, le premier ministre Mossadegh sera démis de ses fonctions et arrêté. L'Iran pourra alors instaurer un nouveau dialogue avec Angleterre.
Voir aussi : Relations diplomatiques - Histoire de la Diplomatie



1956
22 octobre
Arrestation de Ben Bella
Ahmed Ben Bella et cinq autres représentants du FLN (Front de Libération National) sont arrêtés à Alger par la police française. L'avion de la compagnie Air Atlas qui les conduisait à Tunis est détourné en plein vol. L'opération est menée par le ministre-résident en Algérie, Robert Lacoste, avec l'aval de Guy Mollet alors président du conseil. Une horde de CRS et de gendarmes attend les leaders de la révolution algérienne à leur arrivée. Ben Bella comprend tout de suite et s'écrit: "Je n'aurais jamais cru les Français capables d'un coup pareil." Il sera emprisonné jusqu'en mars 1962 et deviendra après la proclamation de l'indépendance le premier président de la République algérienne.
Voir aussi : Arrestation - Histoire du FLN - Ben Bella - Histoire de la Quatrième république



1956
22 octobre
Une alliance se forme contre l’Égypte
En réaction à la nationalisation du canal de Suez décrétée par le président égypien Nasser, la Grande-Bretagne, la France et Israël se réunissent secrètement à Sèvres. Les divers représentants concluent un accord d’intervention commune en Égypte afin de s’emparer du canal. Chacun des trois États a des intérêts différents. La Grande-Bretagne, qui domine et contrôle Suez depuis des décennies, craint que la nationalisation affecte son économie. La France, de son côté, intervient afin de renverser le président égyptien, lequel soutient les nationalistes algériens contre le colonialisme français. Quant à Israël, elle espère mettre fin à l’occupation égyptienne dans la bande de Gaza. Après deux jours de discussion, une opération d’attaque est mise au point et débutera le 29 octobre. Il est convenu qu’Israël attaque le Sinaï. La France et la Grande-Bretagne enverront alors leurs troupes sous prétexte de défendre les zones phares du canal.
Voir aussi : Nasser - Dossier histoire de la Crise du canal de Suez - Histoire des Guerres



1989
22 octobre
Le duel au sommet finit dans le bac à sable
Un an après avoir doublé Prost sur le même circuit pour remporter la couronne mondiale, Senna tente à nouveau de faire le forcing sur le circuit japonais. Mais il n’est pas question pour Prost de céder : les deux monoplaces entrent en collision et finissent dans le décor. Mais alors que le Français quitte sa monoplace et abandonne, Senna profite de sa position dangereuse pour se faire pousser par des commissaires et repartir. Toutefois, cette aide étant contraire au règlement, le Brésilien est disqualifié. Prost devient alors champion du monde.
Voir aussi : Dossier histoire de la Formule 1 - McLaren - Prost - Senna - Suzuka - Histoire des Sports mécaniques



1990
22 octobre
Prost et Senna, amateurs des bacs à sables de Suzuka
Avant dernier grand prix de la saison à Suzuka, et pour la troisième année consécutive, le titre peut se jouer sur cette épreuve. Depuis un an et demi le climat est très tendu entre les deux leaders. Senna, en pôle position, sait qu’il sera sacré si aucun des deux pilotes ne marque de point. Il décide donc de mettre rapidement fin au suspense : dès le premier virage il rentre à pleine vitesse dans la Ferrari de Prost. Les deux hommes sont hors course, Senna est champion mais discrédité par ce geste pas véritablement fair-play. Sept ans plus tard, Schumacher perdra le titre et sera disqualifié du championnat pour avoir tenter la même manœuvre sur Villeneuve.
Voir aussi : Dossier histoire de la Formule 1 - Ferrari - McLaren - Schumacher - Prost - Histoire des Sports mécaniques


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. oct. 22, 2010 12:38 am
par saintluc
Charles Martel (v. 690 - † le 16 ou le 22 octobre 741 à Quierzy-sur-Oise), fut duc d'Austrasie, puis maire du palais de 717 à 741 et souverain de facto du royaume des Francs (dux et princeps Francorum, duc et prince des Francs). Il est fils de Pépin le Jeune, maire du palais d'Austrasie contrôlant les royaumes de Neustrie et de Bourgogne, et de sa concubine Alpaïde. Il est également le grand-père paternel de Charlemagne.

Selon une certaine légende, il serait peut-être né à Andenne, ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Namur
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Charles Martel par Jean-Baptiste Joseph Debay (1802-1862). Galerie du château de Versailles
À la mort en 714 de Pépin de Herstal dit Pépin le Jeune, son fils Charles (appelé Charles Martel plus tard) fut tout désigné pour reprendre la charge de maire du palais qu'occupait le défunt, ses deux demi-frères Drogon de Champagne et Grimoald II étant eux aussi morts. Mais aux yeux de Plectrude, la première épouse de Pépin de Herstal, Charles était considéré comme un enfant illégitime parce que né d'Alpaïde, une autre uxor nobilis et elegans (épouse noble et élégante) que Pépin avait prise bien qu'étant déjà marié. Plectrude fit donc tout pour l'écarter du pouvoir et préserver l'avenir de son petit-fils Théodebald (ou Thibaut, Thiaud), le fils de Grimoald II, âgé de six ans à peine, et l'héritier légitime. Elle fit donc enfermer Charles.

Mais c'était sans compter sur l'opinion des différentes provinces du royaume, qui n'acceptèrent pas de voir une femme les diriger ; les révoltes commencèrent alors à éclater, d'abord en Neustrie en 715, lorsque Rainfroi (Rainfroy ou Ragenfred), maire du palais de Neustrie, battit l'armée de Plectrude en forêt de Cuise, et mena ses troupes jusqu'aux abords de la Meuse. Ce fut ensuite le peuple du Nord de l'Italie qui se souleva et se rallia à la Neustrie. Puis ce fut au tour des Saxons et des Austrasiens

C'est à ce moment que Charles parvint à s'évader (715), et à prendre la tête des révoltés d'Austrasie. Il dut tout d'abord affronter les Neustriens de Chilpéric II et de Rainfroi : après deux batailles victorieuses (Amblève - 716, Vinchy - 21 mars 717), il les repoussa jusqu'à Paris. Puis il se dirigea vers Cologne, que Plectrude avait choisie pour s'installer avec son petit-fils. Celle-ci n'eut d'autre option que de reconnaître sa défaite et de livrer la mairie d'Austrasie à Charles
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Évolution du royaume franc de 481 jusqu'à l'Empire franc en 814
Aussitôt au pouvoir, Charles opéra de grands changements dans son entourage, installant sur le trône d'Austrasie Clotaire IV, et renvoyant Rigobert, l'évêque de Reims favorable à Plectrude … Puis, petit à petit, il essaya de reprendre le contrôle de tout le royaume franc, mais il dut à nouveau affronter la Neustrie. Il réussit à vaincre Rainfroi qui s'était pourtant allié avec le duc Eudes de Gascogne. Le 14 octobre 719, il remporta sur eux une première victoire à Néry, entre Senlis et Soissons, puis à Orléans.

Il entreprit également de repousser la frontière de l'est du royaume : de 720 à 738, il conquit ainsi, l'Autriche et le sud de l'Allemagne. En 734, à la bataille de la Boarn (Boorne), les Frisons commandés par le roi Poppo (674-734) furent mis en défaite par les Francs, qui conquirent la partie occidentale des Pays-Bas jusqu'à la Lauwers.

À la mort de Clotaire IV en 719, il fut tout de même obligé de remettre sur le trône Chilpéric II. Mais celui-ci mourut en 721. Charles appela alors le fils de Dagobert III, Thierry IV, retiré à l'abbaye de Chelles, et l'installa sur le trône

En 732, il affronta les armées omeyyades du gouverneur (émir) d'Al-Andalus Abd el Rahman. En effet, depuis 711, les Arabes occupaient la péninsule Ibérique, et poursuivaient progressivement leur avancée vers le Nord, au-delà des Pyrénées, si bien qu'à partir de 725, ayant déjà conquis le Languedoc, ils s'emparèrent de la vallée du Rhône, mettant à sac la ville d'Autun (le 22 août 725), et assiègeant sans succès, en territoire franc, la ville de Sens.

Suite à l'intervention du duc d'Aquitaine, Eudes, qui les arrêta une première fois à Toulouse, en 721, les premières tentatives furent repoussées. Fort de sa victoire, le duc d'Aquitaine voulut prévenir le retour des musulmans d'Espagne en s'alliant à Munuza, gouverneur berbère et musulman de la Septimanie. Munuza était en révolte contre ses coreligionnaires d'Espagne. Eudes lui donna sa fille en mariage. Mais Munuza fut tué en affrontant le gouverneur d'al-Andalus Abd el-Rahman qui, dans la foulée, lança une expédition punitive contre les Aquitains. Il engagea donc en 732 une double offensive en Aquitaine, du côté de la Gascogne, et dans la vallée du Rhône.

Cette fois, le duc Eudes ne put les arrêter seul, et demanda à Charles de venir à son aide. Le 19 octobre 732, les armées de Charles et du duc réunies faisaient face à la razzia à Moussais, sur l'actuelle commune de Vouneuil-sur-Vienne, entre Tours et Poitiers. Charles fit tout pour éviter l'affrontement mais encouragea le pillage aux alentours, ce qui eut pour double effet de saturer de butin les Sarrasins les rendant moins mobiles et cupides. Après six jours d'observation, la bataille s'engagea le 25 octobre et fut assez brève. Charles tua leur chef Abd el-Rahman, ce qui décida les troupes sarrasines à prendre le chemin du retour. Selon d'autres sources, Abd el-Rahman n'aurait pas été tué à la bataille de Poitiers mais aurait simplement reflué vers ses bases arrières de Narbonne. Poursuivi par les troupes franques de Charles Martel, il aurait été tué et son armée exterminée à Loupchat au pied de la falaise du Sangou, dans le Lot, en 733.

Selon certains auteurs, c'est suite à cette victoire que Charles fut surnommé Martel, puisqu'il avait violemment écrasé les troupes mahométanes, tel un marteau — le « marteau d'armes » étant aussi une arme de combat. C'est seulement alors à cette occasion qu'il aurait gagné le surnom de Martel. En tout état de cause, il est certain que ce surnom a surtout « frappé » les esprits ce qui a contribué à la création du mythe de Charles Martel. Ainsi selon l'historien allemand Karl Ferdinand Werner, la Provence fut si bouleversée par les exactions de Charles Martel que le surnom « Martel-Marteau » pourrait venir de là et non de la victoire contre les musulmans. L'historien Mohammed Arkoun remarque que les écrits contemporains sont muets sur des pillages faits par les Francs en Aquitaine peu après la bataille parce que leur existence est contestée
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Charles Martel à la Bataille de Poitiers, en octobre 732, représentée par Charles de Steuben, Musée du château de Versailles, France
Les troupes arabo-musulmanes ne sont pas pour autant battues sur tous les fronts. Elles prennent Avignon et Arles en 735 puis attaquent la Bourgogne. Beaucoup de seigneurs bourguignons, dont le duc Mauronte, « pactisent » alors avec les Arabes mais Charles Martel parvint à les refouler dans le sud de la vallée du Rhône en 736. La Provence s'était déjà soulevée contre l'autorité de Pépin de Herstal et de Charles Martel dans les années 714-716 avec le patrice Antenor.

En 737, Charles Martel reprend Avignon avec son frère Childebrand, mais n'arrive pas à faire de même avec Narbonne. Il remporte une importante victoire (bataille de la Berre) près de l'étang de Bages-Sigean, à l'embouchure de la rivière Berre dans l'Aude contre les troupes arabo-musulmanes d'Espagne d'Omar ben Chaled. Cette victoire permit d'arrêter les incursions des musulmans au sud de la France et de réduire la présence musulmane à Narbonne et à certaines forteresses de Provence.

En 739, il s'allie aux Lombards pour reprendre la Provence. Tous ceux qui avaient alors collaboré avec les Sarrasins sont châtiés et leurs biens donnés aux guerriers francs. Les Berbères ne possèdent alors plus que Narbonne qui sera finalement prise en 759 par Pépin le Bref. Ces batailles ont grandement contribué à unifier le royaume franc autour de Charles Martel
À la mort du roi Thierry IV (737), Charles, fort de son très grand pouvoir, décida de ne pas lui choisir de successeur, le rôle des monarques mérovingiens étant devenu totalement insignifiant. Il prit donc réellement le pouvoir du royaume franc, et régna donc ainsi en toute illégalité jusqu'à sa mort.

À sa mort, son pouvoir fut partagé entre ses deux fils :

Carloman obtient l'Austrasie, l'Alémanie et la Thuringe
Pépin le Bref obtient la Neustrie, la Bourgogne et la Provence.
Son corps fut inhumé à Saint-Denis.

Bien qu'il n'obtint jamais le titre de roi, il eut malgré tout plus de pouvoir que les souverains francs de l'époque, la dynastie mérovingienne était déjà à ce moment en pleine décadence. Son pouvoir marque les prémices de la lignée carolingienne, confirmée par le sacre de Pépin le Bref le 28 juillet 754.
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Charles Martel divise le royaume entre Pépin et Carloman. Grandes Chroniques de France. Bibliothèque Nationale
Charles Martel a épousé en premières noces Rotrude († 724), probablement robertienne, qui donne naissance à :

Carloman (705/710 † 17 août 754), maire du palais d'Austrasie de 741 à 747, avant de se retirer au monastère du Mont-Cassin
Pépin le Bref (v.715 † 768), maire des palais de Bourgogne, de Neustrie (en 741) et d'Austrasie (en 747), roi des Francs de 751 à 768,
Hiltrude († 754), mariée en 741 à Odilon, duc de Bavière,
probablement Landrade,
probablement Alda, mariée à Théodoric, comte d'Autun, et mère de Guillaume de Gellone.
Il épouse ensuite Chrotais, probable cousine de la précédente, sans que l'on sache si elle est une épouse principale morte peu de temps après ou une épouse secondaire. Chrotais donne le jour à un seul fils:

Bernard († 787), abbé et comte de Saint-Quentin.
Il épouse ensuite en 725 Swanahilde, issue de la maison bavaroise des Agilolfinges, qui donne naissance à :

Griffon (726 † 753), comte du Mans.
Enfin, une concubine inconnue donne naissance à :

Jérôme († ap.775), abbé de Saint-Quentin.
Rémi († 771), évêque de Rouen.
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Gisant de Charles Martel dans la basilique Saint-Denis

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. oct. 22, 2010 2:33 am
par saintluc
- LA FORTERESSE DU VAL SANS RETOUR -
Non loin de Tréhorenteuc, existait autrefois un château enchanté dans lequel on pouvait entrer mais non sortir si l’on avait commis à l’égard de sa dame une quelconque infidélité d’action ou seulement de pensée. C’est Morgane qui l’avait édifié. Morgane était la soeur du roi Arthur. Plus qu’aucune autre fée, elle connaissait le secret des charmes et des enchantements.





Réfugiée dans la forêt pour y vivre avec son amant Guyomard, elle fréquentait si peu les humains qu’on ne la croyait plus une femme mais une fée. Un jour, elle s’aperçoit que Guyomard lui échappe. Il lui préfère une demoiselle de grande beauté qu’il retrouve au fond d’un val bien fait pour dissimuler les amours interdites. Morgane est avertie. Elle accourt et surprend les amants dans le moment où ils se donnent “les plus tendres témoignages d’amour”. Peu s’en faut qu’elle n’en meure de douleur. Puis, revenant à elle, elle jette sur le val un enchantement dont la vertu consiste à retenir à jamais tout chevalier errant qui aurait fait à son amie la moindre infidélité.

Guyomard est le premier pris.

Seul un chaste et franc chevalier peut rompre le maléfice. (…)

Suivons Galeschin qui vient de S’y aventurer.Il arrive devant une porte trop basse et trop étroite pour un cavalier. Il descend donc, laisse son cheval, jette son glaive, pose son écu au bras gauche, brandit son épée, et, la tête baissée, s’engage dans une allée longue, étroite et assez obscure.

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Le Val Sans Retour

À l’extrémité de l’allée, il voit deux énormes dragons jeter par la gueule de grands flocons de flamme. Involontairement Galeschin fait un mouvement en arrière. Mais la honte le retient de reculer. Et, au moment où les dragons s’élancent sur lui, il avance.

Ils jettent leurs griffes sur l’écu, déchirent les mailles du haubert, pénètrent dans la chair jusqu’au sang. Le duc ne recule pas : il donne de son épée dans tous les sens. Et passe outre. Une rivière bruyante et rapide se présente alors à lui.Une planche longue étroite, instable, l’enjambe. À peine Galeschin y a-t-il posé le pied que deux chevaliers armés apparaissent sur l’autre rive pour lui défendre le passage. S’il chancelle, il se noie.

Galeschin ne recule pas. Le premier chevalier lève son glaive, le second frappe le heaume. Galeschin glisse dans l’eau. Il se croit perdu. il sent les angoisses de la mort. Mais, comme il était déjà pâmé, on le tire de l’eau avec des crocs de fer. Dans le pré, il ouvre les yeux. Un chevalier le somme de se rendre. Se dressant à genoux, Galeschin ne répond pas. D’un coup d’épée on le fait retomber.(…) Quatre sergents alors le prennent, le désarment et l’emportent dans un jardin où se trouvent d’autres chevaliers. (…)

Le duc revient de pâmoison. Chacun le réconforte et le console du mieux qu’il peut. Galeschin apprend alors à ceux qui l’entourent qu’il est le duc de Clarence, fils du roi Tradelinam de Norgalles et compagnon de la Table Ronde. Il y a là Aiglin des Vaux, Gaheris de Caraheu, Kae dit le Beau. Ils lui apprennent comment ils se trouvent retenus dans le Val, comment le plus preux ne doit pas espérer d’en sortir, pour peu qu’il ait faussé de rien ce qu’il devait à son amie.(…) Où trouver le chevalier qui, dans le cours de ses amours, aura constamment éloigné toute oeuvre et tout désir d’inconstance? Est-il un seul fils de mère pur de toute infidélité à l’égard de son amie de coeur?

Au moment même où le duc se lamente ainsi, le plus hardi et le plus franc de tous les chevaliers arrive avec messire Yvain devant l’enceinte vaporeuse. Il laisse Yvain tenter l’épreuve. Yvain échoue.

- Par Dieu, dit Lancelot, il faut savoir aujourd’hui si les deux cents chevaliers prisonniers de Morgane retourneront jamais à la cour d’Arthur.

Et Lancelot de pénétrer à son tour dans le val. Il arrache la langue d’un dragon, étrangle l’autre. Défait les gardiens du pont. Traverse une muraille de flamrnes. Trois chevaliers porteurs de grandes haches lui interdisent un escalier. Il défait les deux premiers, le troisièrne arrache l’épée des mains s’enfuit et va se cacher dans un pavillon sous le lit où dort Morgane. Lancelot, qui le serre de près, prend à deux mains sommier et couvertures, et les renverse “ce dessus dessous”. Morgane pousse un grand cri que Lancelot reconnaît pour être celui d’une femme. il en a grand regret, mais continue la poursuite du chevalier, le joint quelques salles plusloin, le saisit d’une main et, du tranchant de son épée, lui sépare la tête des épaules, Cela fait, il retourne au pavillonet s’agenouille devant Morgane encore tout éplorée:

-Dame, dit-il, je vous offre la tête de ce félon chevalier, pour l’amende de l’outrage que je vous ai fait sans le savoir.

- Ah! s’écrie Morgane, jamais amende n’effacera pareille injure! (…)

Un valet accourt et dit à Morgane:

- Dame, apprenez de merveilleuses nouvelles. La couturne établie par vous est abattue; les sorties sont libres, plus de cent chevaliers les ont déjà reconnu.

En même temps paraît le chevalier Guyomard à qui le Val sans Retour avait été destiné.

-Bien soit venue, s’ écrie-t’il, la fleur de tous les preux!

- Dites plutôt, mal soit-elle venue! répond Morgane. Maudite soit l’heure où tant de hardiesse lui fut donnée.

Maudit soit-il pour être venu dans ce val, et honnie soit la dame qu,il a loyalement aimée! Par la vertu de Lancelot la forteresse du val avait disparu. Grâces lui en soient rendues! Moi qui n’ai peut-être pas toujours été un chevalier sans reproche, je me suis promené dans le Val et j’en suis ressorti.



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Extrait: Châteaux Fantastiques de Bretagne, rassemblés par Olivier Eudes, édition Terre de Brume

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. oct. 23, 2010 1:20 am
par saintluc
1812
23 octobre
Le général Mallet rate son Coup d'Etat
A quatre heures du matin, Mallet informe le commandant de la caserne Popincourt à Paris de la mort de l'Empereur. Le général aristocrate profite de l'interminable campagne de Russie et de la difficulté de communication avec la Grande armée pour évincer Napoléon Ier du trône. Dans la matinée il forme un gouvernement provisoire et annonce la fin de la guerre. A 9 heures du matin il est le maître de la capitale. A midi le préfet de police de Paris, Dubois est tenu informé du complot et arrête Mallet. Ce dernier sera fusillé le 29 octobre avec treize autres conspirateurs.
Voir aussi : Napoléon - Coup d'Etat - Histoire de l'Empire



1814
23 octobre
Première chirurgie esthétique
C'est à Chelsea en Angleterre, qu'est pratiquée la première chirurgie plastique moderne.
Voir aussi : Histoire de la Médecine



1867
23 octobre
Garibaldi envahit le Vatican
Giuseppe Garibaldi tente de s'emparer de l'état pontifical protégé par Napoléon III depuis le décret du 15 septembre 1864 signé avec le roi Victor-Emannuel II. Les troupes françaises interviennent et le Pape Pie IX obtient la protection de la France pour encore trois ans. Garibaldi échoue dans sa tentative de rallier le Vatican à l'unité italienne. Il sera définitivement battu à Montana le 3 novembre par les troupes du général de Failly et renoncera aux états pontificaux.
Voir aussi : Pape - Invasion - Napoléon III - Pie IX - Garibaldi - Histoire des Guerres



1923
23 octobre
Proclamation de la République de Turquie
Suite aux accords de Lausanne, la République de Turquie, avec à sa tête Atatürk, est proclamée. Après la décomposition de l’Empire Ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale, le traité de Sèvres découpa la région et prévit un contrôle militaire des Alliés. Mais l’armée montée par Mustafa Kemal, dit Atatürk, avait engagé des guerres pour récupérer certains territoires et parvint à faire naître son nouvel Etat, la Turquie.
Voir aussi : Dossier histoire fête nationale - Histoire de l'Empire ottoman - Traité de Sèvres - Ataturk - Histoire de l'Etat



1942
23 octobre
Bataille de El-Alamein
Les Anglais, emmenés par le général Montgomery, lancent une vaste contre-offensive contre les Allemands présents depuis le 30 juin à l'ouest d'Alexandrie. Le maréchal Rommel est obligé de reculer face à la percée de la VIII° armée britannique. Cette bataille marque un coup d'arrêt à la progression de "l'Afrikakorps" en Afrique du Nord. Après une victoire décisive des Alliés en novembre, les troupes allemandes et italiennes reculeront jusqu’à se retirer d'Egypte et de Libye. Au printemps 1943, les forces de l’Axe auront quitté l’Afrique du Nord.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Rommel - Histoire de l'Afrikakorps - Montgomery - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1956
23 octobre
Soulèvement anti-communiste en Hongrie
Budapest se soulève contre l'URSS qui occupe le pays depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les Hongrois réclament le retour à la présidence du communiste modéré Imre Nagy. Les Soviétiques accepteront. Mais le nouvel homme fort de la Hongrie insufflera un élan démocratique à tout le pays et il ne tardera pas à prôner la séparation avec l'URSS. Les troupes soviétiques envahiront Budapest dès le 4 novembre pour mettre fin à l'insurrection hongroise. La rébellion fera 25 000 victimes et Imre Nagy sera exécuté en juin 1958.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Soulèvement - Histoire du Parti Communiste - Histoire du PC - Histoire de l'Opposition



1966
23 octobre
Jimi Hendrix enregistre "Hey Joe"
"The Jimi Hendrix Experience" sort son premier 45 tours dont le titre "Hey Joe" devient numéro un des charts britanniques. Jimi Hendrix a rencontré Chas Chandler cette même année. Ils sont partis pour Londres fonder le groupe avec Noel Redding à la basse et Mitch Mitchel à la batterie.
Voir aussi : Hendrix - Histoire du Rock n'roll



1983
23 octobre
Attentats à Beyrouth
A 6h20 du matin un camion-suicide palestinien frappe le quartier général des forces américaines à Beyrouth, tuant 241 soldats américains. Deux minutes plus tard c'est au tour de l'immeuble abritant des parachutistes français le Drakkar, d'exploser: Bilan: 58 morts. Mandatés par l'ONU, les marines américains et les parachutistes français devaient faire respecter la paix civile au Liban. Devant les difficultés à remplir leur mission ils quitteront la pays en févier 1984.
Voir aussi : Attentat - Histoire de Beyrouth - Histoire du Terrorisme



1989
23 octobre
Accord de Taëf
Les députés libanais signent en Arabie Saoudite l’accord de Taëf qui doit mettre fin à la guerre civile qui fait rage depuis 1975. Les diplomaties Syrienne, Jordanienne et américaine supervisent cet accord qui redéfinit en partie la répartition des pouvoirs entre les différentes communautés du Liban. Toutefois, chiites et druzes ne sont pas convaincus, pas plus que Michel Aoun qui poursuit sa guerre de libération contre la Syrie. Toutefois les deux communautés minoritaires accepteront cet accord, tandis que Michel Aoun sera battu un an plus tard. Le Liban retrouve la paix, même s’il reste occupé par la Syrie et par Israël tandis que le Hezbollah et l’ALS ne sont pas désarmés.
Voir aussi : Guerre du Liban - Hezbollah - ALS - Michel Aoun - Histoire des Guerres


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml