EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Ce qui s'est passé dernièrement sur la planête
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orchidee
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#811 Message par orchidee »

bonjour saintluc...a toustes un bon vendredi :))

Le Nobel de littérature attribué au Péruvien Vargas Llosa

Le prix Nobel de littérature 2010 a été décerné au romancier et essayiste Mario Vargas Llosa, ancien candidat à la présidence du Pérou et chroniqueur des luttes humaines face aux pouvoirs autoritaires d'Amérique latine. (Reuters/Shannon Stapleton)

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Mario Vargas Llosa est récompensé "pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses représentations incisives de la résistance, de la révolte et de la défaite de l'individu", dit un communiqué du comité suédois.
L'auteur de "La Ville et les chiens" et de "Conversation à 'La Cathédrale'" est le premier écrivain latino-américain couronné par le Nobel de littérature depuis son attribution au Mexicain Octavio Paz en 1990. Le Colombien Gabriel Garcia Marquez l'avait reçu en 1982.
"Cela fait des années que je n'ai pas pensé au prix Nobel. On ne me citait pas, alors je n'y comptais pas", a déclaré le lauréat selon la radio colombienne. "C'est une surprise, très agréable, mais néanmoins une surprise."
Lors d'une conférence de presse à New York, il a déclaré: "J'espère que ce prix m'a été attribué pour mon oeuvre littéraire, et non en raison de mes opinions politiques.
"Je crois que la littérature latino-américaine parle du pouvoir et de politique, et c'est inévitable. En Amérique latine, nous n'avons pas résolu des questions de base comme la liberté. La littérature est une expression de la vie et on ne peut pas éliminer la politique de la vie".
Aux yeux du président péruvien Alan Garcia, la récompense était attendue de longue date. "C'est un grand jour, car le monde reconnaît l'intelligence visionnaire de Mario Vargas Llosa, ses idéaux libertaires et démocratiques", a-t-il dit.
Vargas Llosa, qui possède les nationalités péruvienne et espagnole, est né le 28 mars 1936 à Arequipa. Il a acquis sa renommée internationale au milieu des années 1960 et a puisé dans son expérience du Pérou des deux décennies précédentes.
Pour "La Ville et les chiens", il s'est notamment inspiré de son passage dans une école militaire durant son adolescence.

INCURSION EN POLITIQUE
Sa critique des intolérances religieuses et militaires est illustrée par le roman "Pantaléon et les visiteuses". Dans "La Fête au bouc", une femme de 49 ans revient en République dominicaine, hantée par les souvenirs d'enfance que lui a laissés la dictature brutale de Rafael Trujillo.
Le romancier s'est aussi attelé à des sujets tels que l'épopée socio-politique de Canudos, située dans le Brésil de la fin du XIXe siècle, dont il a tiré en 1982 "La Guerre de la fin du monde", ambitieux roman qui rencontra un large succès en Amérique latine et ailleurs.
Tenté par le communisme dans sa jeunesse mais déçu par la révolution cubaine, Mario Vargas Llosa s'en détourne ensuite. Il fera des études à Madrid avant de s'installer à Paris au début des années 1960.
En 1990, il est candidat de centre droit à la présidence péruvienne et milite pour un programme néo-libéral. Il sera battu par Alberto Fujimori, lequel devra ultérieurement fuir le pays et sera jugé coupable d'une série de délits.
Jeudi à New York, il a réitéré ses critiques de toutes les dictatures, qu'elles soient de droite ou de gauche, et fait l'éloge du Brésil et de l'Uruguay pour leur respect de la démocratie. "La pérennité des régimes cubain et vénézuélien marque un recul, même si je pense que ce courant autoritaire et antidémocratique est actuellement en perte de vitesse en termes de soutien populaire", a-t-il dit.
Le nom de Vargas Llosa est lié à une querelle restée fameuse. En 1976, il avait décoché en public un coup de poing à Garcia Marquez, son ami et confrère. Les deux hommes rompirent toute relation et la raison de leur bagarre demeura un mystère. Un photographe a laissé entendre en 2007 qu'elle pouvait être liée à l'épouse de Vargas Llosa.
Figure du "boom" littéraire latino-américain des années 1960 et 1970, qui produisit ce qu'on a nommé le "réalisme magique", Mario Vargas Llosa a enseigné ou donné des conférences dans des universités d'Amérique latine, des Etats-Unis et d'Europe.
Vargas Llosa est aussi un essayiste et un journaliste réputé à qui l'on doit "L'Orgie perpétuelle (Flaubert et Madame Bovary)", "Le Langage de la passion. Chronique de la fin du siècle" et une autobiographie, "Le Poisson dans l'eau".
http://www.lexpress.fr/actualites/2/le- ... tml?actu=1
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saintluc
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#812 Message par saintluc »

Arthur Wellesley (30 avril 1769, Dangan Castle, dans le comté de Meath, Irlande – 14 septembre 1852), 1er comte puis marquis puis duc de Wellington, est un aristocrate anglo-irlandais devenu soldat et homme politique britannique.

Il est principalement connu en tant que vainqueur de Napoléon à Waterloo. Il est souvent comparé à John Churchill, duc de Marlborough, avec qui il partage de nombreux points communs, en particulier d’être devenu un leader politique après avoir réalisé une grande carrière militaire.

Son frère ainé Richard, jouera un rôle majeur dans la colonisation britannique de l'Inde.
Arthur Wellesley, est le troisième fils de Garret Wesley, comte de Mornington. On pense qu’il est né soit à Dublin, soit sur les terres familiales dans le comté de Meath en Irlande.

Sa date de naissance n’est pas connue avec précision : la seule trace que l’on en ait se trouve dans un registre d’église et a sans doute été inscrite quelques jours après sa naissance. La date la plus probable est le 1er mai 1769, mais il est possible que cela ait été quelques jours avant ou après. Son nom initial, Arthur Wesley, fut légalement changé en Arthur Wellesley en mars 1798.

Wellesley étudie à Eton de 1781 à 1785, puis à Bruxelles. En 1787, son père lui achète une fonction d'enseigne dans le 73e régiment d’infanterie ; après un premier entraînement au Royaume-Uni, il rejoint l’école militaire d'Angers en France, enseigne en 1787, lieutenant dans la même année.

De 1787 à 1793, il est affecté comme aide de camp de deux Lords lieutenants d'Irlande successifs. Il est promu lieutenant en 1788 ; en 1790, il est élu député (indépendant) de Trim à la chambre des communes d’Irlande, poste qu’il gardera jusqu'en 1797.

Il progresse rapidement dans l’armée — principalement grâce au système de l’époque où les officiers pouvaient (et souvent devaient) acheter leur grade — et en 1793, il devient lieutenant-colonel dans le 33e régiment d’infanterie. Il combat aux Pays-Bas entre 1794 et 1795.

En 1796, après avoir été promu au rang de colonel, il part avec son régiment pour l’Inde. L’année suivante, son frère aîné, Richard Wellesley, comte de Mornington, est nommé Gouverneur général des Indes, et quand la guerre éclate en 1799 contre le sultan de Mysore, Tipû Sâhib, Arthur Wellesley commande sa propre division. Il est nommé gouverneur de Seringapatam et de Mysore, postes qu’il gardera jusqu'en 1805. Grâce à ses victoires militaires, il est nommé commandant suprême (politique et militaire) du Deccan, il remporte de nouvelles victoires, en particulier contre le chef brigand Dundiat Wagh et contre les Marathes en 1803 (bataille d'Assaye, bataille d'Argaum). En 1804 il est fait chevalier de l’Ordre du Bain. Lorsque son frère achève son mandat en 1805, il retourne au Royaume-Uni avec lui.

En 1806, Wellesley est élu de Rye (Sussex) pour six mois à la chambre des communes du Royaume-Uni ; L’année suivante, il est élu de Newport (Île de Wight) qu’il représentera deux ans. Durant cette période, il est affilié aux Torys, et en avril 1807, il est nommé au « conseil privé du roi ». Pourtant son rôle politique fut brutalement interrompu lorsqu’il fit voile pour le continent pour participer aux guerres napoléonniennes.
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C’est dans les années qui suivent qu’eurent lieu les événements qui permirent à Wellesley de rentrer dans l’Histoire. À cette époque, Napoléon contrôle la majeure partie de l'Europe et le gouvernement britannique cherche des moyens de contrer la menace qu'il est devenu.

Après une expédition au Danemark, Wellesley est promu lieutenant-général et transféré dans la péninsule ibérique. Bien que le combat soit assez mal engagé, c’est l’unique endroit du continent européen où les Britanniques et les Portugais ont réussi à se battre contre la France et ses alliés. Wellesley bat les Français à Roliça et à Vimeiro en 1808. L’accord de Sintra qui en résulte et qui stipule que l’armée britannique évacuerait les Français hors de Lisbonne est très critiqué et Wellesley est brièvement rappelé au Royaume-Uni. Au même moment, pourtant, Napoléon vient lui-même en Espagne, et lorsque le général John Moore est tué à la bataille de La Corogne, Welleslley est nommé commandant en chef de toutes les forces britanniques au Portugal.

Revenant dans la péninsule ibérique en avril 1809, il bat l’armée du roi Joseph d’Espagne (le frère aîné de Napoléon) à la bataille de Talavera. Après cela, il est élevé à la pairie en tant que Vicomte Wellington, de Talavera et de Wellington (Somerset). Il repousse les forces françaises hors du Portugal en 1810 et 1811 et est promu général et fait duc de la Victoire pour ses services dans ce pays.

Traversant l’Espagne, il bat les Français à la bataille de Salamanque et prend Madrid en 1812. Cette année là, une contre-attaque française met l’armée britannique dans une position difficile mais Lord Wellington reçoit le commandement de toutes les armées alliées en Espagne et est fait Marquis de Wellington le 3 octobre. Promu maréchal, Wellington conduit une nouvelle offensive en 1813, culminant à la bataille de Vitoria, nette victoire britannique qui ramène l'armée impériale en France. Il envahit la France et se heurte au maréchal Soult qui dirige la défense de Toulouse le 10 avril 1814. L'issue de cette bataille, objet de débats, marque la fin de la campagne de 1814. Le 11, Napoléon signe le Traité de Fontainebleau, conclu le 6, et est exilé à l’île d’Elbe.

Acclamé en héros, Wellington est fait duc de Wellington, titre toujours porté par ses descendants. Il est bientôt nommé ambassadeur en France, puis prend la place de Lord Castlereagh comme plénipotentiaire au congrès de Vienne, où il plaide énergiquement pour que soit permis à la France de garder sa place dans l’équilibre des puissances européennes. Le 2 janvier 1815, il est fait Chevalier Grande-Croix de l’Ordre du Bain.

Le 26 février 1815, Napoléon quitte son exil à Elbe et revient en France, et en mai, il a retrouvé le contrôle du pays. Il doit alors faire face à une reformation de l’alliance contre lui. Wellington quitte alors Vienne pour prendre la tête des forces britanniques et alliées durant la campagne de Waterloo. Il arrive en Belgique et son avant-garde combat les Français à la bataille de Quatre-Bras avant de se replier. Deux jours plus tard, le 18 juin, Wellington, avec l’appui des forces prussiennes commandées par Gebhard Leberecht von Blücher bat définitivement Napoléon à la bataille de Waterloo. L’Empereur français abdique une nouvelle fois le 22 juin, et est exilé par les Britanniques sur l’île Sainte-Hélène.

Fasciné par le souvenir de l'Empereur, il passait de longues heures, assis devant son tableau, silencieux
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En 1819, Wellington est nommé Master-General of the Ordnance — poste de l’armée britannique indépendant du commandant en chef et responsable de toute l’artillerie, les fortifications, l’intendance…— dans le gouvernement Tory de Lord Liverpool. En 1827, il devient Commandant en chef de l’armée britannique, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de sa vie, sauf durant son mandat de Premier ministre. En même temps que Robert Peel, Wellington est une étoile montante du parti Tory, et en 1828, il devient Premier ministre.

Comme premier ministre, Wellington est l’archétype de l’ultra-conservateur, pourtant c’est bizarrement durant son mandat que passa la loi d’émancipation des catholiques, leur accordant la garantie de pratiquement tous les droits civils au Royaume-Uni. Lord Winchilsea accusa Wellington d’avoir « traîtreusement comploté la destruction de la constitution protestante ». Wellington le provoqua alors en duel, duel qui eut lieu le 21 mars 1829 aux champs de Battersea. Au moment de tirer, Wellington visa délibérément à côté et Winchilsea tira en l’air.

Le gouvernement Wellington tombe en 1830. Il y eut de nombreuses émeutes cet été et cet automne là. Les Whigs, qui n’avaient pratiquement plus été au pouvoir depuis les années 1770, virent les réformes politiques comme la clé de leur retour. Wellington, respectant à la lettre la ligne politique conservatrice des Torys perd un vote de confiance le 15 novembre 1830. Il est remplacé comme premier ministre par Charles Grey qui initie une grande réforme libérale, devant la faire passer de force à la chambre des Lords.

Lors du retour au pouvoir des Torys en 1834, Wellington décline le poste de premier ministre qui va à Robert Peel ; toutefois, celui-ci étant en Italie, Wellington doit assurer l’intérim durant trois semaines, en novembre et décembre 1834. Dans le premier gouvernement Peel (1834-1841), Wellington est secrétaire d’état aux affaires étrangères, et dans le second (1841-1846) il est ministre sans portefeuille et président de la chambre des Lords.

Wellington se retire de la vie politique en 1846, bien que restant commandant en chef des forces armées, et revient brièvement sur le devant de la scène en 1848, lorsqu’il aide à organiser une force de protection de Londres durant cette année de révolutions en Europe. Il meurt en 1852 et est inhumé à la cathédrale Saint-Paul.
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saintluc
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#813 Message par saintluc »

L'étrange mastodonte d'Ataka L'image présentée ci-dessous est sans aucun doute une des plus formidables se trouvant dans les annales de la cryptozoologie. Depuis plus de 50 ans, cette immense créature retrouvée échouée sur une plage d'Ataka, en Égypte en 1950, ressemblant à une baleine possédant deux énormes défenses, à intriguée bon nombre d'experts, naturalistes, scientifiques et de cryptozoologues. Son histoire commence en janvier 1950, après qu'une redoutable tempête ait ravagée le golfe de Suez pendant près de 3 jours. Le lendemain de cet ouragan, les autorités de l'endroit découvrent une carcasse énorme, en décomposition, que la tempête a poussée sur le rivage. Une équipe d'experts est aussitôt détachée pour aller identifier l'étrange animal.
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Bien que ressemblant en tout point à une baleine, l'aspect le plus intriguant de cette découverte est sans doute les deux immenses défenses se trouvant de chaque cotés de sa large gueule. L'animal semblait également avoir un évent, qui s'ouvre au sommet du crâne par un orifice simple, comme la plupart des autres membres de la famille des cétacés. Ces observations ont emmené plusieurs scientifiques à croire que cet animal serait une espèce de baleine encore inconnue. Selon certaines déclarations, des témoins auraient aperçu une étrange baleine nageant dans le golfe une dizaine de jours avant la tempête ait rejeté l'étrange carcasse sur le rivage.Selon certains septiques, la créature ne serait rien d'autre qu'une baleine qui aurait été tuée durant un accident et donc des os inférieurs de la mâchoire se seraient retrouvés à la hauteur de la gueule, se qui aurait créé l'illusion d'une créature équipée d'une paire de défenses. Il semble un peu prétencieux cependant que ces experts septiques aient été capables d'arriver à cette conclusion en regardant une image en noir et blanc, alors que les scientifiques égyptiens ayant examiné la dépouille n'ont pas été en mesure d'identifier l'animal. D'ailleurs, le cas à été classé comme étant « non identifié ». Un spécimen semblable aurait été retrouvé, gisant sur la plage de Mentigi, à 80 km au sud de Tanjung Pandan, en Indonésie. L'animal, retrouvé le 20 mai 2000, possédait une paire de défense et les mêmes similitudes que la carcasse d'Ataka. L'animal faisait 6 mètres de longueur, pesait 3 tonnes et ses défenses mesurait 2,70 mètres. Le cas est maintenant connu sous le nom du "monstre de Mentigi", et malgré toutes mes recherches, aucune photographie ne semble présentement disponible sur internet.


La carcasse de Tecoluta
Une des carcasses les plus mystérieuses jamais retrouvées est sans doute celle qui s'échoua sur les rivages ensoleillés de Tecoluta, au Mexique, durant le mois de mars 1969. Ce cadavre, celui d'une créature qui demeure encore non identifiée, mesurait 27 mètres de longueur et ne pesait pas moins que 35 tonnes. La créature ressemblait davantage à un reptile qu'à une baleine, était totalement noir rayée blanche. La carcasse était recouverte d'un épais bouclier et possédait une corne de 3 mètres de longueur et pesait à elle seule plus d'une tonne. Les dents de cette créature mesuraient 3,81 centimètres et n'était en aucun point semblables à celles qu'ont ordinairement les baleines. Cette découverte fut rapidement au cœur d'une véritable tornade médiatique. Les premiers scientifiques qui l'examinèrent furent forcés d'avouer, devant les médias, que la créature était belle et bien d'une espèce encore inconnue des hommes. Le 20 avril 1969, une commission de sept scientifiques a été détachée pour essayer d'identifier l'animal. Le groupe, fatigué des spéculations et de la pression médiatique, en vint à la conclusion que la carcasse était celle d'une baleine morte et que son état avancé de décomposition avait empêchée les premiers scientifiques d'identifier correctement l'animal.Cependant, il faut noter que cette commission avait examiné l'animal après le premier groupe, donc, alors que le corps de l'animal était dans un état encore bien pire. Ils n'ont d'ailleurs pas tenu compte de l'immense corne et l'armure dont était doté l'animal, détail qu'on ne retrouve sur aucun autre cétacé connu.
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Références:

Monstre de légende, Édition Time-Life, 1989 p. 14-15
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#814 Message par saintluc »

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#815 Message par saintluc »

1651
9 octobre
L’Acte de navigation est promulgué par les Britanniques
Le parlement britannique vote une loi afin d’affaiblir le quasi-monopole maritime des Provinces-Unies. Désormais, le trafic commercial issu des colonies anglaises doit se faire uniquement par le biais de navires britanniques. Quant aux produits étrangers, impossible également de les importer en Angleterre sur des navires autres que britanniques. Tandis que le pays jouira d’un nouvel essor en matière de commerce maritime, les Provinces-Unies connaîtront un terrible déclin. Dès 1652, une guerre éclatera entre les deux puissances.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Dossier histoire des Provinces-Unies - Dossier histoire du Commonwealth d'Angleterre - Histoire du Commerce



1683
9 octobre
Louis XIV épouse Madame de Maintenon
A 45 ans, le roi, veuf de Marie-Thérèse d'Autriche, épouse en secret Françoise d'Aubigné. Devenue par les faveurs de Louis XIV Madame de Maintenon, elle éleva les enfants illégitimes du roi et de madame de Montespan. La nouvelle reine fondera une école à Saint-Cyr, près de Versailles, destinée à l'éducation des jeunes filles nobles et sans fortune.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Louis XIV - Madame de Maintenon - Histoire des Bourbons



1876
9 octobre
Graham Bell teste la première ligne téléphonique
Le physicien écossais tente pour la première fois de faire fonctionner une véritable ligne téléphonique. C'est un franc succès. Situé à deux miles de distance, entre Boston et Cambridge, Edison parvient à entendre son assistant Thomas A.Watson à l'autre bout du câble. En avril 1877, la première ligne téléphonique régulière entrera en service.
Voir aussi : Téléphone - Bell - Watson - Histoire des Télécommunications



1890
9 octobre
Clément Ader réussit à voler
A Armainvilliers en Seine-et-Marne, l'ingénieur français, Clément Ader, parvient à décoller du sol sur une distance de plus de quarante mètres à bord d'un aéroplane. Baptisé "l'Eole". Sa machine volante ressemblait alors à une grande chauve-souris dotée d'un moteur à vapeur de son invention et d'hélices en bambou. Les ailes, avaient une envergure de 14 m, si bien que l'ensemble du dispositif pesait 295 kg. Ader construisit quelques années plus tard l'Éole III, qu'il baptisa d'un nom promis à une grande fortune : l'Avion.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Avion - Histoire de l'Aéronautique



1930
9 octobre
Laura Ingalls traverse l'Amérique en avion
L'Américaine Laura Ingalls est la première femme à traverser les Etats-Unis en avion d'Est en Ouest. Elle rallie New York a Los Angeles en 30 heures. En 1934, elle sera le première femme à survoler la cordillère des Andes.
Voir aussi : Avion - Histoire de l'Aviation - Traversée - Histoire de l'Amérique - Histoire de l'Aéronautique



1934
9 octobre
Le roi de Yougoslavie est assassiné à Marseille
Un terroriste croate tue à bout portant Alexandre Ier en visite à Marseille. Le ministres des affaires étrangères français, Louis Barthou, qui l'accompagne dans le cortège est grièvement blessé. Il meurt quelques minutes après son transfert vers l'hôpital.
Voir aussi : Assassinat - Histoire de Marseille - Alexandre Ier - Histoire des Assassinats



1945
9 octobre
Fondation de l'ENA
L'école nationale d'administration est fondée à Paris. Elle a pour but de former des hauts fonctionnaires destinés à constituer les cadres supérieurs de l'administration. En 1992, l'école a été délocalisée à Strasbourg.
Voir aussi : Histoire de Paris - Dossier histoire de l' enseignement - Histoire des Institutions



1967
9 octobre
Mort de Che Guevara
Le révolutionnaire Argentin et ancien ministre du gouvernement cubain est abattu dans la région du Valle Grande en Bolivie. Ernesto Guevara dirigeait la guérilla bolivienne anti-impérialiste depuis 1966. Capturé et exécuté, son corps fut exposé par les autorités boliviennes. En 1997 sa dépouille a été rapatriée à Santa Clara, à Cuba.
Voir aussi : Assassinat - Che Guevara - Histoire des Assassinats



1975
9 octobre
Prix nobel de la paix pour Andreï Sakharov
Le physicien russe Andreï Dmitrievitch Sakharov reçoit le prix Nobel de la Paix pour avoir ardemment défendu les droits de l'homme en Union Soviétique. Sa collaboration à la mise au point de la bombe H, lui valu le "Prix Staline " en 1969. Mais son action dissidente, à l'encontre du régime communiste, lui interdit toute sortie du territoire. Il ne put se rendre à Oslo pour aller chercher son Nobel. Son épouse Elena Bonner le recevra en son nom.
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - Histoire de l'Opposition



1978
9 octobre
Mort de Jacques Brel
Le chanteur et compositeur belge s'éteint à l'hôpital de Bobigny. Lassé par les tournées et les concerts, il s'était retiré de la chanson depuis 1966. Devenu acteur et réalisateur, il choisi en 1976 de s'installer aux îles Marquises, avec sa famille. Il ne rentre que très rarement en France et en Belgique. Mais au mois de juillet il est ramené d'urgence et hospitalisé suite à la découverte d'un cancer. A sa mort son corps sera ramené aux Marquises (le 12 octobre). Il est enterré sur son île d'Hiva-Oa près de la tombe du peintre Gauguin.
Voir aussi : Décès - Brel - Histoire de la Chanson



2004
9 octobre
Premières élections démocratiques en Afghanistan
Après des années d'occupation soviétique puis de dictature des talibans, plus de 9 millions d'Afghans ont voté pour élire leur président. Il y avait une seule femme parmi les 18 candidats. C'est le président sortant Hamid Karzaï, qui a remporté le suffrage dès le premier tour avec 55,4 % des voix. Hamid Karzaï avait été désigné président par intérim par l'ONU le 14 juin 2002.
Voir aussi : Dossier histoire des Talibans - Elections - Election présidentielle - Hamid Karzaï - Histoire des Elections


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#816 Message par saintluc »

Ernesto Guevara (né le 14 juin 1928 à Rosario de Santa Fe, Argentine, et exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera, Bolivie), plus connu sous le nom de Che Guevara ou Le Che (prononcé communément /(t)ʃe.ɡe.va.ra/ en français et /t͡ʃe.ɡeˈβa.ɾa/ en espagnol, est un révolutionnaire marxiste et homme politique d'Amérique latine, dirigeant de la guérilla internationaliste cubaine.

Alors qu'il est jeune étudiant en médecine, Guevara voyage à travers l'Amérique latine, ce qui le met en contact direct avec la pauvreté dans laquelle vit une grande partie de la population. Son expérience et ses observations l'amènent à la conclusion que les inégalités socioéconomiques ne peuvent être abolies que par la révolution. Il décide alors d'intensifier son étude du marxisme et de voyager au Guatemala afin d'apprendre des réformes entreprises par le président Jacobo Arbenz Guzmán, renversé quelques mois plus tard par un coup d’État appuyé par la CIA (Opération PBSUCCESS). Peu après, Guevara rejoint le mouvement du 26 juillet, un groupe révolutionnaire dirigé par Fidel Castro. Après plus de deux ans de guérilla durant laquelle Guevara devient commandant, ce groupe prend le pouvoir à Cuba en renversant le dictateur Fulgencio Batista en 1959.

Dans les mois qui suivent, Guevara est désigné procureur d'un tribunal révolutionnaire qui exécute plus d'une centaine de policiers et militaires du régime précédent jugés coupables de crimes de guerre, puis il crée des camps de « travail et de rééducation ». Il occupe ensuite plusieurs postes importants dans le gouvernement cubain qui écarte les démocrates, réussissant à influencer le passage de Cuba à une économie du même type que celle de l'URSS, et à un rapprochement politique avec le Bloc de l'Est, mais échouant dans l'industrialisation du pays en tant que ministre. Guevara écrit pendant ce temps plusieurs ouvrages théoriques sur la révolution et la guérilla.

En 1965, après avoir dénoncé l'exploitation du tiers monde par les deux blocs de la guerre froide, il disparaît de la vie politique et quitte Cuba avec l'intention d'étendre la révolution. D'abord au Congo-Léopoldville, sans succès, puis en Bolivie où il est capturé et exécuté sommairement par l'armée bolivienne entraînée et guidée par la CIA.

Après sa mort, Che Guevara est devenu une icône pour des mouvements révolutionnaires du monde entier, mais demeure toujours l'objet de controverses entre historiens, notamment à cause de témoignages sur de possibles exécutions d'innocents. Un portrait photographique de Che Guevara réalisé par Alberto Korda est considéré comme l'une des photographies les plus célèbres au monde.
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Ernesto Guevara de la Serna naît le 14 juin 1928 à Rosario, Argentine, de Ernesto Guevara Lynch et Celia de La Serna tous deux d'ascendance irlandaise et espagnole noble. Beaucoup d'éléments indiquent cependant que sa date de naissance officielle ait été reculée d'un mois pour éviter un scandale, car trop proche du mariage. C'est à dire que le Che Guevara serait né le 14 mai 1928. Ses parents sont de lignée aristocratique mais vivent comme une famille de classe moyenne, avec un penchant pour des idées de gauche non autoritaristes, s'opposant notamment à Perón et à Hitler. La tante d'Ernesto, qui a élevé sa mère à la mort prématurée de leurs parents, est communiste.

Aîné de 5 enfants, il vit d'abord à Córdoba, la seconde ville du pays. Dès l'âge de trois ans, il apprend le jeu d'échecs auprès de son père et commence à participer à des tournois dès 12 ans. Sa mère lui enseigne le français qu'il parlera couramment. Ernesto Guevara de la Serna se fait rapidement connaître pour ses opinions radicales même à un âge pourtant précoce. Il voudrait être un des soldats de Francisco Pizarro dans sa soif d'aventure .

Toute sa vie, il subit de violentes crises d’asthme, qui l'accablent dès l'enfance. Il affronte cette maladie et travaille afin de devenir un athlète accompli. Malgré l'opposition de son père, il devient joueur de rugby. Il gagne le surnom de « fuser », (une contraction de furibundo (« furibond ») et du nom de famille de sa mère, « Serna ») à cause de son style de jeu agressif[16]. Durant son adolescence, il met à profit les périodes de repos forcés de ses crises d'asthme pour étudier la poésie et la littérature, depuis Pablo Neruda en passant par Jack London, Emilio Salgari et Jules Verne, jusqu'à des essais sur la sexualité de Sigmund Freud ou des traités sur la philosophie sociale de Bertrand Russell. Il écrit des poèmes (parfois parodiques) tout au long de sa vie comme cela est courant chez les Latino-américains de son éducation. Il développe également un grand intérêt pour la photographie.

En 1948, il entreprend des études de médecine à Buenos Aires. Il joue alors quelques mois au San Isidro Club, équipe de rugby de première division, qu'il doit quitter à cause de son père qui trouve ce niveau de jeu dangereux pour un asthmatique, et joue ensuite dans des équipes de moindre niveau. Durant cette période, il songe à se marier avec une fille de la haute société argentine et à s'établir, mais il ne peut mener ce projet à bien à cause de l'opposition de la famille de cette dernière, de sa propre personnalité déjà jugée anticonformiste, et de son désir grandissant de voyages et de découvertes.
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Ernesto (à gauche) et sa famille
En 1951, son vieil ami de gauche réformiste Alberto Granado, biochimiste, lui suggère de prendre une année sabbatique. De cette façon, ils peuvent concrétiser le voyage dont ils parlent depuis longtemps, traversant l'Amérique du Sud sur une vieille moto Norton 500 cm3 surnommée « La vigoureuse » (La poderosa en espagnol) dans des conditions souvent précaires (dormant souvent volontairement dans la cellule d'un commissariat), avec pour objectif de passer quelques semaines comme volontaires dans la léproserie de San Pablo sur les bords de l'Amazone au Pérou. Guevara relate cette épopée dans Diarios de motocicleta: Notas de viaje por América Latina. Le périple qui dure 9 mois et mènera Guevara jusqu'à Miami les fait d'abord arriver au Chili où ils doivent abandonner la Poderosa à bout de souffle et où ils visitent les mines géantes de Chuquicamata et découvrent les conditions de vies des mineurs. Ils traversent ensuite la cordillère des Andes, rencontrent le docteur Hugo Pesce, spécialiste de la lèpre et fondateur du parti socialiste péruvien qui influera beaucoup sur les idéaux de Guevara, puis après avoir apporté leur aide dans la léproserie de San Pablo, ils descendent l'Amazone en canoë jusqu'en Colombie en pleine époque de la Violencia et se séparent au Venezuela d'où Guevara s'envole alors pour les États-Unis dans un avion de marchandises. Il revient à Buenos Aires le 31 juillet 1952 pour terminer ses études de médecine.

Au travers de ses propres observations de la pauvreté et de l'impuissance des masses, et influencé par ses lectures marxistes, il conclut que le seul remède aux inégalités sociales de l'Amérique latine est la révolution par les armes. Il en est conduit à considérer l'Amérique latine non comme un ensemble de nations distinctes mais comme une entité économique et culturelle requérant une « stratégie continentale de libération ». Cette conception bolivarienne d'une Amérique latine unie et sans frontière partageant une culture métisse (mestizo) est un thème qui reviendra de manière importante dans ses activités révolutionnaires ultérieures. De retour en Argentine, il termine ses études le plus rapidement possible afin de poursuivre son périple en Amérique latine et reçoit son diplôme le 12 juin 1953.
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Le 7 juillet 1953, il entreprend un long périple à travers la Bolivie, le Pérou, l'Équateur, le Panamá, le Costa Rica, le Nicaragua, le Honduras, Salvador puis le Guatemala.

En Bolivie, il participe à l'été 1953 à la révolution sociale populiste du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR), puis s'en détache avec indignation, estimant que cette révolution sociale reste entachée d'inégalités raciales.

Il arrive fin décembre 1953 au Guatemala, où le président de gauche Jacobo Arbenz Guzmán dirige un gouvernement populiste lancé dans de profondes réformes sociales. Le gouvernement Arbenz mène notamment une réforme agraire qui avec d'autres initiatives, tente d'éliminer un système de latifundium dominé par les États-Unis au travers de la United Fruit Company (UFCO). L'UFCO est le plus grand propriétaire terrien et employeur du Guatemala, et le plan de redistribution d'Arbenz inclut l'expropriation de 40% des terres de celle-ci. Alors que le gouvernement des États-Unis dispose de peu de preuves pour soutenir leur discours sur l'aggravation de la menace communiste au Guatemala, la relation entre l'administration Eisenhower et l'UFCO illustre l'influence des intérêts corporatistes dans la politique étrangère des États-Unis.

Dans une lettre à sa tante Beatriz, Ernesto Guevara explique sa motivation à s'établir dans ce pays : « Au Guatemala, je me perfectionnerai et accomplirai tout ce qui est nécessaire pour devenir un vrai révolutionnaire. ».

Peu après son arrivée à Guatemala Ciudad, Guevara rencontre Hilda Gadea Acosta, une économiste péruvienne qui vit et travaille au Guatemala, sur les conseils d'un ami commun. Gadea, qu'il épousera plus tard, a de nombreux contacts politiques en tant que membre de l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA) socialiste, dirigé par Víctor Raúl Haya de la Torre. Elle présente Guevara à de nombreux responsables du gouvernement Arbenz, mais lui permet aussi de renouer le contact avec un groupe d'exilés cubains qu'il a déjà rencontrés au Costa Rica, membres du Mouvement du 26 juillet de Fidel Castro. Guevara rejoint ces moncadistas dans la vente d'objets religieux liés au Christ noir d'Esquipulas, et est aussi assistant de deux spécialistes vénézuéliens de la malaria à l'hôpital local. Ernesto Guevara échoue à obtenir un internat ; sa situation financière devient très précaire, l'amenant à vendre certains bijoux d'Hilda.

C'est pendant cette période qu'il obtient son surnom célèbre de Che qui signifie "l'Argentin" (L'accent très particulier des Argentins et leurs origines européennes récentes les différenciant immédiatement des autres Latino-Américains ont fait naître ce surnom de "che" particulièrement au Mexique et en Amérique centrale pour désigner tout Argentin ; le mot lui-même vient de l'interjection argentine "che" utilisée dans la zone géographique du Río de la Plata et dans la région de Valence en Espagne, interjection qui marque essentiellement la stupeur ou qui sert à attirer l'attention) .

La situation politique change radicalement à partir du 15 mai 1954, lorsqu'une livraison d'armes et d'artillerie légère Škoda arrive de la Tchécoslovaquie communiste à Puerto Barrios à destination du gouvernement Arbenz, à bord du bateau suédois Alfhem. La CIA estime à 2 000 tonnes la quantité d'armement livré et seulement 2 tonnes par Jon Lee Anderson[25]. Ernesto Guevara se rend brièvement au Salvador pour renouveler son visa, et retourne au Guatemala quelques jours avant la tentative de coup d'État de Carlos Castillo Armas appuyé par la CIA qui accuse Arbenz d'être communiste. Les forces anti-Arbenz qui viennent du Honduras ne réussissent pas à arrêter le transbordement des armes. Après une pause pour se regrouper, la colonne de Castillo Armas reprend l'initiative, avec le soutien aérien américain. Guevara a hâte de combattre pour Arbenz et rejoint dans un premier temps une milice créée par les jeunesses communistes. Frustré par l'inaction de ce groupe, il revient à la médecine. Alors que le coup d'État est en passe de réussir, il redevient volontaire au combat mais en vain : Arbenz trouve refuge dans l'ambassade mexicaine et demande à ses partisans de quitter le pays. Après l'arrestation de Hilda, il se met sous la protection du consulat argentin où il reste jusqu'à la réception d'un sauf-conduit quelques semaines plus tard. Il décline alors le vol gratuit pour l'Argentine proposé par l'ambassade, préférant se diriger vers le Mexique.

Le renversement du régime démocratiquement élu d'Arbenz par un coup d’État appuyé par la CIA (opération PBSUCCESS) renforce la conviction d'Ernesto Guevara que les États-Unis, comme puissance impérialiste, s'opposeraient implacablement à tout gouvernement désireux de corriger les inégalités socioéconomiques endémiques à l'Amérique du Sud et aux autres pays en voie de développement. Il devient définitivement convaincu que le socialisme atteint à travers le combat et défendu par une population armée est le seul moyen de faire évoluer une telle situation.
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Che Guevara arrive à Mexico début septembre 1954. Il retrouve peu après Ñico López et d'autres exilés cubains qu'il a connus quelques années plus tôt au Guatemala. En juin 1955, López le présente à Raúl Castro. Quelques semaines plus tard, Fidel Castro arrive à Mexico après avoir été amnistié d'une peine de prison à Cuba. Le 8 juillet 1955, Raúl présente Guevara à son frère aîné. Après une conversation d'une nuit entière, le Che devient convaincu que Fidel est le dirigeant révolutionnaire inspiré qu'il cherche et il rejoint immédiatement le Mouvement du 26 juillet qui tente de renverser le gouvernement du dictateur Fulgencio Batista. Initialement désigné comme médecin du groupe, le Che participe à l'entraînement militaire avec les autres membres du mouvement, à la fin duquel il est désigné par leur instructeur le colonel Alberto Bayo comme la meilleure recrue.

Entre temps, Hilda Gadea est arrivée à Mexico et renoue sa liaison avec Guevara. Durant l'été 1955 elle l'informe qu'elle est enceinte, et il lui propose immédiatement le mariage, ils se marieront le 18 août. Leur fille, Hilda Beatríz, naît le 15 février 1956
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fin de la 1ère partie
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saintluc
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#817 Message par saintluc »

Ernesto "Che" Guevara fait partie des 82 hommes (un des quatre non-Cubains de l'expédition) partis avec Fidel Castro en novembre 1956 pour Cuba, sur le Granma, un petit yacht en mauvais état qui résiste mal au mauvais temps qui sévit durant le voyage. Les guerilleros sont attaqués juste après leur débarquement par l'armée de Batista qui a eu vent de l'expédition. Seule une vingtaine d'hommes survivent aux combats et une douzaine rejoignent la sierra, les autres étant tués au combat ou exécutés sommairement.

Le Che écrit plus tard que lors de cet affrontement, il choisit d'abandonner son sac d'équipement médical pour ramasser une caisse de munitions abandonnée par un de ses compagnons en fuite, passant ainsi du statut de médecin à la condition de combattant.


Les rebelles survivants se regroupent et fuient dans les montagnes de la Sierra Maestra pour lancer une guérilla contre le régime de Batista. Là, ils sont soutenus par les paysans locaux (guajiros ou montunos) qui souffrent d'abord de cette dictature, puis, par la suite, de la répression politique lancée contre la guérilla et ses partisans réels ou supposés. Che Guevara agit comme médecin et combattant, en dépit de nombreuses crises d'asthme dues au climat. Le Che souligne l'importance de se faire accepter par la population en fournissant des soins dans les villages isolés ou en alphabétisant les nouvelles recrues au cœur de la jungle.

Leurs forces (en armes et en recrues) augmentent avec le soutien logistique de la partie urbaine du mouvement de 26 juillet (non communiste, le partido socialista popular cubain n'aide Castro qu'à partir du moment où ils sont certains de sa victoire, mi-1958) et des États-Unis (qui voient en Castro une bonne alternative au régime corrompu de Batista et auxquels Castro a dissimulé ses objectifs communistes). L'existence de deux factions dans le mouvement sera très importante dans le futur et créera de nombreuses tensions. Les dirigeants urbains les plus importants étaient Frank País, Vilma Espín, Celia Sánchez, Faustino Pérez, Carlos Franqui, Haydee Santa María, Armando Hart, René Ramos Latour (Daniel), majoritairement démocrates et anticommunistes.
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Guevara se montre très strict face aux actes d'indiscipline, de trahison et aux crimes, non seulement pour sa propre troupe mais aussi envers les soldats ennemis et les paysans qui habitent la zone. Cette partie de sa personnalité est mise en évidence le 17 février 1957, quand les guérilleros découvrent que l'un d'entre eux, Eutimio Guerra, est un traître qui avait donné la localisation du groupe, permettant à l'armée régulière de bombarder leur position sur le pic de Caracas et ensuite de les embusquer sur les hauteurs de Espinosas, mettant les rebelles au bord de la déroute. Lors de son arrestation, il est en possession d'armes et d'un sauf-conduit délivrés par l'ennemi. Eutimio demande la mort. Fidel Castro décide donc qu'il soit fusillé pour trahison, mais sans désigner d'exécuteur. Devant l'indécision générale qui s'ensuit, c'est le Che qui l'exécute, démontrant une froideur et une dureté contre les crimes de guerre qui le rendirent célèbre, ce qui n'empêcha pas Guevara de subir une violente crise d'asthme au lendemain de l'exécution. Une autre version de l'exécution indique que Castro désigne le guérillero Universo pour l'exécuter; Universo et Le Che amènent le traître à l'écart pour ne pas le tuer devant les hommes et Le Che l'exécute en route à un moment qu'il juge opportun.

Entre 1957 et 1958, certaines estimations évaluent à 15 le nombre de personnes accusées de trahison ou d'espionnage exécutées sur ordre de Guevara, dont l'une d'entre elles devant sa propre famille uniquement pour avoir exprimé son opposition à la révolution selon un guérillero témoin, exilé depuis à Miami[8]. Au contraire, Guevara paraît tolérant pour les erreurs involontaires de ses propres troupes et envers les prisonniers ennemis. Ceci contribue à la bonne réputation du M26-Sierra et incite par la suite les soldats ennemis à se rendre plutôt qu'à combattre avec acharnement. De nombreuses fois il intervient auprès de Fidel Castro pour éviter des exécutions. Il soigne lui-même des soldats ennemis et interdit formellement la torture ou l'exécution des prisonniers, qu'il protège avec la même vigueur qu'il déploie à châtier les traîtres. Un autre témoignage, contradictoire avec les précédents, affirme qu'il a fait fusiller un des jeunes guérilleros pour avoir volé un peu de nourriture .

Durant les premiers mois de 1957 le petit groupe de guérilleros survit dans des conditions précaires, avec un appui rare de la population locale. Il est poursuivi par un réseau de paysans-espions (chivatos), par les troupes du gouvernement et doit lutter contre les infiltrations et améliorer la discipline militaire. De petits combats et escarmouches se succèdent, avec peu de pertes de part et d'autre.

Fin février paraît dans le New York Times, le journal le plus lu des États-Unis, une interview de Fidel Castro réalisée par Herbert Matthews dans la Sierra Maestra. L'impact est énorme et commence à faire naître dans l'opinion publique nationale et internationale une certaine sympathie envers les guérilleros. Le 28 avril se tient une conférence de presse au sommet du pico Turquino, la montagne la plus haute de Cuba, pour CBS.

Fin mai, l'effectif de la guérilla, atteignant 128 combattants bien armés et entraînés. Le 28 mai est déclenchée une première action d'ampleur, l'attaque de la caserne d'El Uvero où meurent 6 guérilleros et 14 soldats avec une grande quantité de blessés des deux côtés. Après le combat, Fidel Castro prend la décision de laisser la charge des blessés à Che Guevara pour ne pas ralentir le groupe principal à la poursuite des troupes gouvernementales. Guevara s'occupe alors des blessés des deux camps et parvient à un accord sur l'honneur avec le médecin de la caserne afin de laisser sur place les blessés les plus graves à la condition qu'ils soient emprisonnés de manière respectable, pacte respecté par l'armée gouvernementale.

Le Che et quatre hommes (Joel Iglesias, Alejandro Oñate («Cantinflas»), «Vilo» et un guide) doivent alors cacher, protéger et soigner sept guérilleros blessés pendant cinquante jours. Dans ce laps de temps, Guevara non seulement les a tous soignés et protégés, mais a de plus maintenu la discipline du groupe, recruté neuf autres guérilleros, obtenu le soutien décisif du régisseur d'une grande propriété rurale de la région et établi un système d'approvisionnement et de communication avec Santiago de Cuba. Quand il rejoint le reste des troupes le 17 juillet, le Che est à la tête d'un groupe autonome de 26 hommes. Les rebelles tiennent alors un petit territoire à l'ouest du Pico Turquino avec 200 hommes disciplinés et un bon moral. Fidel Castro décide alors de former une deuxième colonne de 75 hommes, qu'il appellera ensuite quatrième colonne pour tromper l'ennemi sur la quantité de ses troupes. Il promeut Che Guevara au grade de capitaine, puis cinq jours après le désigne commandant de cette colonne. Avant cela seul Fidel Castro avait le grade de commandant. À partir de ce moment, les guérilleros doivent l'appeler « Comandante Che Guevara »
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Raul Castro et le Che
La colonne contient alors quatre pelotons dirigés par Juan Almeida, Ramiro Valdés, Ciro Redondo et Lalo Sardiñas comme commandants en second. Peu après vient Camilo Cienfuegos en remplacement de Sardiñas qui a tué accidentellement un de ses hommes en le menaçant et dont l'exécution a été votée par les guérilléros à une étroite majorité, mais qui a été épargné et dégradé par Guevara. Une étroite amitié naît entre Cienfuegos et le Che.

Guevara se distingue en intégrant dans ses troupes de nombreux guajiros (paysans de l'île) et Afro-cubains, qui constituent alors la catégorie de population la plus marginalisée du pays, à une époque où le racisme et la ségrégation raciale sont encore répandus y compris dans les propres rangs du mouvement du 26 juillet (en 1958, l'accès au parc central de Santa Clara était interdit aux personnes à la peau noire).

Il baptise les nouvelles recrues qui intègrent sa colonne « descamisados » (sans chemises), reprenant l'expression qu'Eva Perón utilisait pour s'adresser aux travailleurs argentins, aussi péjorativement appelés « cabecitas negras » (têtes noires). Une de ces recrues, Enrique Acevedo, un adolescent de quinze ans que Guevara nomme chef de la commission disciplinaire de la colonne, a plus tard écrit ses impressions de l'époque dans un journal :

« Tous le traitent avec grand respect. Il est dur, sec, parfois ironique avec certains. Ses manières sont douces. Quand il donne un ordre on voit qu'il commande vraiment. Il s'accomplit dans l'action. »
La quatrième colonne réussit, grâce à quelques victoires (Bueycito, El Hombrito), à prendre contrôle de la zone de El Hombrito pour y établir une base permanente. Ses membres y construisent un hôpital de campagne, une boulangerie, une cordonnerie et une armurerie afin d'avoir une infrastructure d'appui. Le Che lance le journal El Cubano Libre.

Une des fonctions de la colonne du Che est de détecter et éliminer les espions et les infiltrés ainsi que maintenir l'ordre dans la région, exécutant les bandits qui profitent de la situation pour assassiner, piller et violer, en se faisant souvent passer pour des guérilléros. La stricte discipline dans la colonne fait que de nombreux guérilléros demandent leur transfert sur d'autres colonnes, bien qu'en même temps le comportement juste et égalitaire de Guevara, la formation qu'il accorde à ses hommes, depuis l'alphabétisation jusqu'à la littérature politique complète, en fait un groupe fortement solidaire.

Les troupes du gouvernement dirigées par Ángel Sánchez Mosquera mènent une politique de guerre sale dans la région. Le 29 novembre 1957 ils attaquent les guérilléros causant deux morts, parmi eux Ciro Redondo. Le Che est blessé (au pied) de même que Cantinflas et cinq autres combattants. La base est complètement détruite et la colonne se repositionne dans un lieu appelé la mesa pour en construire une nouvelle. Elle crée la radio clandestine Radio Rebelde en février 1958. Radio Rebelde diffuse alors des informations pour la population cubaine mais sert aussi de lien entre les différentes colonnes réparties sur l'île. Radio rebelde existe toujours aujourd'hui à Cuba.

Début 1958, Fidel Castro est devenu l'homme le plus sollicité par la presse internationale et des dizaines de journalistes du monde entier viennent à la Sierra Maestra pour l'interviewer. De son côté Che Guevara est devenu, pour la presse qui défend Batista, le personnage central de la guérilla. Evelio Lafferte, un lieutenant de l'armée cubaine fait prisonnier, et qui ensuite est passé guérilléro dans la colonne du Che, se souvient :

« La propagande contre lui (Guevara) était massive ; on disait que c'était un tueur à gages, un criminel pathologique..., un mercenaire qui prêtait ses services au communisme international... Qu'ils utilisaient des méthodes terroristes, qu'ils socialisaient les femmes qui quittaient alors leurs enfants... Ils disaient que les soldats faits prisonniers par les guérilléros étaient attachés à un arbre et se faisaient ouvrir le ventre à la baïonnette. »
En février, l'armée rafle 23 militants du mouvement du 26 juillet et les fusille sur les premiers contreforts de la Sierra Maestra, pour simuler une victoire contre la guérilla. Cet événement est un scandale pour le gouvernement de Batista. Le 16, la guérilla castriste attaque la caserne de Pino del Agua avec des pertes des deux côtés. Peu après arrive le journaliste argentin Jorge Ricardo Masetti de tendance péroniste, qui est un des fondateurs de l'agence de presse cubaine Prensa Latina et l'organisateur à Salta (Argentine) en 1963 de la première tentative de guérilla de Che Guevara hors de Cuba.

Le Che entre en conflit avec les dirigeants de la partie urbaine du mouvement du 26 juillet. Ceux-ci le considèrent comme un marxiste extrémiste avec trop d'influence sur Fidel Castro, et lui les considère de droite, avec une conception timide de la lutte et une disposition trop complaisante envers les États-Unis. Soviétophile convaincu, il écrit en 1957 à son ami René Ramos Latour : « J'appartiens, de par ma formation idéologique, à ceux qui croient que la solution des problèmes de ce monde est derrière ce que l'on appelle le rideau de fer ». L'année 1958 est une période de conflit politique au sein du mouvement du 26 juillet entre Che Guevara qui affirme ses convictions communiste, et Armando Hart et René Ramos Latour tout deux du directoire du mouvement, dirigeant sa partie urbaine, et anti-communistes. Ces derniers avancent l'idée d'un rapprochement avec les États-Unis pour lutter contre Baptista. La CIA cherche en effet à ce moment une alternative au dictateur et son armée corrompue, inefficace et commettant des exactions, en envisageant de contrôler la partie non-communiste du mouvement du 26 juillet. L'armée américaine soutient elle inconditionnellement Baptista, au nom de la lutte contre le communisme, doutant de l'orientation politique réelle de Fidel Castro. Guevara s'affirme également admirateur du défunt Staline: « Celui qui n'a pas lu les quatorze tomes des écrits de Staline ne peut pas se considérer comme tout à fait communiste. »
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Fin de la 2ème partie
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#818 Message par saintluc »

Le 27 février 1958, Fidel Castro amplifie les opérations de guérilla en créant trois nouvelles colonnes dirigées par Juan Almeida, son frère Raúl Castro et Camilo Cienfuegos, qui deviennent commandants. Almeida doit agir dans la zone orientale de la Sierra Maestra, Raúl Castro doit ouvrir un deuxième front et s'installer dans la Sierra Cristal, au nord de Santiago de Cuba. En avril Camilo Cienfuegos est désigné chef militaire de la zone entre les villes de Bayamo, Manzanillo et Las Tunas, alors que Castro établit son quartier général à La Plata.

Le 3 mai a lieu une réunion clef du mouvement du 26 juillet où Fidel Castro et la guérilla de la Sierra prennent le commandement sur la partie urbaine plus modérée. Che Guevara, qui eut un rôle important dans cette réorganisation, écrit un article en 1964 sur ces faits :

« Le plus important est que se jugeaient et s'analysaient deux conceptions qui s'affrontaient depuis le début de la guerre. La conception de la guérilla sortie triomphante de l'affrontement, consolidant le prestige et l'autorité de Fidel... Il apparut une seule capacité dirigeante, celle de la Sierra, et concrètement un seul dirigeant, un commandant en chef, Fidel Castro. »

À ce moment, l'armée de Batista, sous les ordres du général Eulogio Cantillo prépare une offensive. Fidel Castro demande alors à Che Guevara de laisser la quatrième colonne et de prendre en charge l'école militaire de Minas del Frío pour l'entraînement des recrues. Le Che reçoit l'ordre de bon gré mal gré mais organise fébrilement cette arrière-garde, construisant même une piste d'atterrissage près de La Plata. Camilo Cienfuegos lui écrit à cette époque : « Che, mon frère d'âme : J'ai reçu ta note, je vois que Fidel t'a mis à la tête de l'école militaire, j'en suis heureux car de cette manière nous aurons dans le futur des soldats de première qualité, quand ils m'ont dit que tu venais "nous faire cadeau de ta présence", ça ne m'a pas plu beaucoup, tu as joué un rôle principal dans ce domaine; si nous avons besoin de toi dans cette étape insurrectionnelle, Cuba aura encore davantage besoin de toi quand la guerre se terminera, donc le géant a bien fait de prendre soin de toi. J'aimerais beaucoup être toujours à tes côtés, tu as été mon chef pendant longtemps et tu le seras toujours. Grâce à toi j'ai l'opportunité d'être maintenant plus utile, je ferai l'indicible pour ne pas te déshonorer. Ton éternel pote. Camilo. »

À Minas del Frío il partagea la vie de Zoila Rodríguez García, une guajira qui vivait dans la Sierra Maestra et qui collaborait activement avec la guérilla comme toute sa famille. Dans un témoignage postérieur, Zoila raconte le genre de relation qu'ils eurent: « Il apparut en moi un amour très grand et très beau, je me compromis avec lui, pas seulement comme combattante mais aussi comme femme. Un jour, il me demanda de lui amener un livre de son sac à dos ; il avait des lettres dorées et je lui demandais si elles étaient d'or. La question lui plut, il rit et me répondit : « C'est un livre sur le communisme ». Ça me donna de la peine de lui demander ce que voulait dire "communisme", parce que je n'avais jamais entendu ce mot. »

Le 6 mai commence l'offensive de l'armée qui compte 10 000 hommes, dont deux tiers de conscrits. Le plan était de déloger avec des bombardements massifs au napalm et à l'explosif les guérilléros qui comptaient 280 hommes et quelques femmes, pour ensuite les encercler dans une nasse de plus en plus étroite. Pendant les premières semaines les forces gouvernementales sont presque au point de défaire la guérilla, qui subit de grandes pertes et la désorganisation de ses filières, alors qu'augmentent le sentiment de défaite et les désertions. De son côté, Che Guevara organise une nouvelle colonne (la « huitième » et baptisé Ciro Redondo en hommage à un de ses lieutenants mort au combat l'année précédente) avec les recrues de l'école de Minas del frio. Quand le 26 juin, Raúl Castro séquestre de sa propre initiative 49 américains, le Che critique sa conduite comme « un extrémisme dangereux ».

Cependant les troupes gouvernementales sont incapables de capturer les guérilléros qui se cachent en permanence et reprennent l'offensive. Le 20 juillet, ils obtiennent leur première grande victoire à Jigüe et le même jour la majorité des forces de l'opposition reconnaît Fidel Castro comme commandant en chef. Le 28, la colonne du Che assiège les troupes du gouvernement à La Havane, qui fuient alors, abandonnant leur poste. Le 30 meurt au combat René Ramos Latour, principal adversaire du Che au sein du mouvement, ce dernier écrit néanmoins dans son journal : « De profondes divergences idéologiques me séparaient de René Ramos et nous étions ennemis politiques, mais il a su mourir en accomplissant son devoir, en première ligne, et il est mort ainsi parce qu'il a senti une impulsion intérieure que je lui niais, et qu'à cette heure je dois rectifier. »

Le 7 août 1958, l'armée commence son retrait en masse de la Sierra Maestra. La faiblesse de Batista se fait évidente et Fidel Castro décide alors d'étendre la guerre au reste de l'île. Che Guevara et Camilo Cienfuegos doivent marcher vers le nord pour diviser Cuba en deux et attaquer la ville stratégique de Santa Clara, clef pour la route vers La Havane.
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Le 31 août 1958 les colonnes de Che Guevara et Camilo Cienfuegos partent à pied vers l'ouest de Cuba. Ils mettent six semaines à arriver dans la zone de l'Escambray, dans la province de Las Villas, au centre de l'île, traversant 600 km de zone marécageuse, poursuivis par les avions et les patrouilles du gouvernement.

Guevara installe son campement sur un relief inaccessible culminant à 630 m. Il crée une nouvelle école militaire pour accueillir les nouvelles recrues, ainsi qu'une centrale hydro-électrique, un hôpital de campagne, des ateliers et un journal El Miliciano.

Dans la zone agissent d'autres forces de guérilla, comme le « Segundo Frente Nacional del Escambray » dirigé par l'espagnol Eloy Gutiérrez Menoyo, le « Directorio Revolucionario », le « Partido Socialista Popular » (communiste) ainsi que les forces locales du mouvement du 26 juillet dirigées par Enrique Oltuski. En général ces forces se querellent et l'unification est impossible. À ce moment, le Che commence une liaison avec Aleida March, une militante active et anti-communiste du mouvement du 26 juillet. Ils deviennent inséparables tout au long de la guérilla, même au cours des combats.

Le 3 novembre Batista réalise des élections afin d'atténuer l'opposition généralisée et construire une sortie électorale qui isolerait la guérilla. Ceux-ci et les groupes de l'opposition demandent le boycott des élections qui n'ont qu'une faible participation, délégitimant le candidat élu, Andrés Rivero Agüero.

À Las Villas Che Guevara parachève la formation de la huitième colonne en plaçant aux postes clefs des hommes de confiance, la plupart originaires de milieux modestes. Il y a les hommes de son escorte, Juan Alberto Castellanos, Hermes Peña, Carlos Coello (« Tuma »), Leonardo Tamayo (« Urbano ») et Harry Villegas (« Pombo »). Il y a aussi des soldats qui font partie de son cercle le plus intime, comme Joel Iglesias, Roberto Rodríguez (« el Vaquerito »), Juan Vitalio Acuna (« Vilo »), Orlando Pantoja (« Olo »), Eliseo Reyes, Manuel Hernández Osorio, Jesús Suárez Gayol (« el Rubio »), Orlando Borrego. Beaucoup de ces hommes composent le célèbre commando suicide dirigé par «El Vaquerito», comprenant seulement des volontaires et chargé des missions les plus difficiles.
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Le chemin est alors libre pour attaquer Santa Clara, quatrième ville de Cuba et ultime bastion du gouvernement avant La Havane. Batista fortifie la ville et envoie 2 000 soldats et un train blindé sous les ordres de l'officier le plus compétent à sa disposition, le colonel Joaquín Casillas. Au total, les troupes gouvernementales ont 3 200 soldats pour combattre 364 guérilleros. Le 28 décembre commence l'attaque qui fut sanglante (Santa Clara est bombardé par l'aviation de Batista) et dure trois jours dans toute la ville. Durant les combats meurt un des hommes les plus emblématiques de la huitième colonne Roberto Rodríguez, «el Vaquerito». Guevara a établi que la cible prioritaire de la bataille est le train blindé, qui fut pris le 29 au soir.

Ce fait d'armes est une victoire décisive qui entraîne directement la chute de Batista. Apprenant la nouvelle et que ses généraux négocient une paix séparée avec les dirigeants, le dictateur prend la décision de fuir en République dominicaine quelques heures après, accompagné de sa famille, de quelques fonctionnaires, avec parmi eux le président Andrés Rivero Agüero et son frère qui était maire de La Havane.

Les forces rebelles triomphantes dans toute l'île entreprennent de fusiller les criminels de guerre après des jugements sommaires. À Santa Clara le Che donne l'ordre de fusiller entre autres le chef de la police, Cornelio Rojas. Le colonel Joaquín Casillas, qui avait été condamné en 1948 pour l'assassinat d'un syndicaliste, Jesús Menéndez, et ensuite laissé en liberté, est détenu et meurt dans des circonstances troubles. La version officielle indique que Casillas fut tué alors qu'il essayait de s'échapper, mais il est aussi possible qu'il fut exécuté sur ordre du Che.

Le pays est alors paralysé par une grève générale demandée par Fidel Castro. Suivant ses ordres, les colonnes de Che Guevara et Camilo Cienfuegos à la tête de leurs guérilléros (dits Barbudos) se dirigent alors vers La Havane pour occuper les casernes de Columbia et la forteresse de la Cabaña les 2 et 3 janvier.


Fin novembre, les troupes du gouvernement attaquent la position de Che Guevara et de Camilo Cienfuegos. Les combats durent une semaine, à la fin duquel l'armée de Batista se retire en désordre et avec beaucoup de pertes en hommes et en matériel. Les guérilleros contre-attaquent, suivant une stratégie d'isolement des garnisons du gouvernement, dynamitant les routes et ponts ferroviaires. Les jours suivants les régiments gouvernementaux capitulent un par un : Fomento, Guayos, Cabaiguán (où le Che se fracture le coude), Placetas, Sancti Spíritus.

Ensuite la colonne de Cienfuegos va prendre Yaguajay, dans une bataille importante qui dure du 21 au 31 décembre, pendant que Guevara s'empare de Remedios et du port de Caibarién le 26 et la caserne de Camajuaní le jour suivant, où les troupes du gouvernement fuient sans combattre.

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Che Guevara, le président Manuel Urrutia Lleó et Camilo Cienfuegos, 1959
Le 2 janvier, Che Guevara est nommé par Fidel Castro commandant et « procureur suprême » de la prison de la forteresse de la Cabaña[65]. Pendant les 5 mois à ce poste il décide des arrestations et supervise les jugements qui ne durent souvent qu'une journée et signe les exécutions de 156 à 550 personnes selon les sources. Les accusés sont pour la plupart des officiels du régime de Batista : policiers, hommes politiques ou personnes influentes accusées d'avoir contribué à la répression à laquelle le régime s'était livré notamment en 1958 juste avant sa chute, des membres du « bureau de la répression des activités communistes » qui avait recours à l'enlèvement, la torture et l'assassinat, ou des militaires accusés de crime de guerre, mais aussi des dissidents politiques. Seuls les militaires et policiers sont condamnés à mort, les civils étant conduits devant un autre tribunal.

Selon un procureur qui travaillait avec Guevara pour ces accusations, les procédures étaient illégales car « les faits étaient jugés sans aucune considération pour les principes judiciaires généraux », « les éléments présentés par l'officier investigateur étaient considérés comme des preuves irréfutables », « il y avait des membres de familles de victimes du régime précédent parmi les jurés » et « Che Guevara était aussi président de la cour d'appel ». À l'inverse les médias, mêmes américains, soulignent que chaque accusé a droit à une défense équitable, à un avocat et des témoins, et que les procès sont publics. Malgré tout l'aumônier de la prison affirme que des dizaines d'innocents ont été exécutés.Alors que selon une autre source, au contraire, le père franciscain chargé d'assister les fusillés aurait avoué au Che que ceux-ci confessaient des crimes plus grands encore que ceux pour lesquels ils étaient condamnés . Ces exécutions inquiètent beaucoup les démocrates à Cuba et dans le monde, et entraînent des protestations (surtout aux États-Unis). Cependant Herbert Matthews, du New York Times, rapporte qu'il ne connaît pas d'exemple d'innocent exécuté et fait remarquer que « lorsque les batistains tuaient leurs adversaires - généralement après les avoir torturés - à un rythme effrayant, il n'y avait pas eu de protestations américaines ». Fidel Castro en visite aux États-Unis demande alors une suspension des exécutions. Le Che n'est pas d'accord avec la mesure, prétextant que « le frein des conventions bourgeoises sur les droits de l'homme avait été la raison de la chute du régime d'Arbenz au Guatemala » et que « les condamnations suivaient un jugement qui permettait la défense et portait la signature des responsables, à la différence des assassinats des dictatures latino-américaines qui n'avaient soulevé aucune protestation de la part de la presse ou du gouvernement des États-Unis, alors qu'ils avaient lieu après de terribles tortures, dans l'anonymat, et souvent sans que l'on retrouve les cadavres ». Le degré d'implication de Guevara qui a mis en œuvre le quart de ces exécutions est toujours débattu.
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Le 7 février 1959 le nouveau gouvernement proclame Che Guevara « citoyen cubain de naissance » en reconnaissance de son rôle dans le triomphe des forces révolutionnaires. Le 22 mai 1959 le divorce avec Hilda Gadea (avec laquelle il s'est séparé avant même son départ pour Cuba) est prononcé, ce qui lui permet de régulariser sa situation avec Aleida March, une cubaine du mouvement du 26 juillet, qu'il a rencontrée dans la province de Las Villas en 1958 et qu'il épouse le 2 juin de la même année. Fidel Castro modifie la constitution du pays pour permettre à un étranger s'étant particulièrement illustré durant la guérilla et ayant reçu le grade de Commandant de pouvoir être membre du gouvernement. Cette modification ne concerne que l'Argentin Guevara.

Le 7 octobre, Che Guevara assisté de son second Nathanael Bennoit, devient un des dirigeants de l'institut national de la réforme agraire. Il devient également président de la banque nationale de Cuba le 26 novembre. Ce dernier poste était un peu ironique, car le Che condamne l'argent et rêve de son abolition. La signature sur les billets de banque ne portera d’ailleurs que son surnom « Che ». La nomination de Guevara à ce poste par Castro alors qu'il n'a aucune formation économique est politique : le Che sera en position stratégique pour affronter les intérêts nord-américains. Sa nomination est d'ailleurs interprétée comme une provocation par le gouvernement américain qui suspend ses crédits à l'importation.

Dès cette année 1959, il aide à organiser des expéditions révolutionnaires à Panamá et en République dominicaine, expéditions qui échoueront toutes.

À cette époque renaît son goût pour les échecs. Il participe à la plupart des tournois ayant lieu à Cuba tout en promouvant ce jeu.

Il visite Tokyo en juin 1959 pour évaluer la réforme agraire radicale effectuée par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Il note à cette occasion que la réforme agraire cubaine offre plus de propriétés privées et un meilleur taux de compensation que la réforme ayant eu lieu au Japon[86]. Malgré ces propos, Cuba voit la plupart de ses activités nationalisées, et les libertés individuelles restreintes. De nombreux démocrates et modérés sont emprisonnés, y compris des dirigeants qui avaient brillé lors de la lutte contre Batista. Les départs en exil se multiplient (chiffre qui atteindra 100 000 en 1961 et les journaux et chaînes de télé d'opposition sont censurés où repris en main par des partisans de Castro. Le régime devient de plus en plus autoritaire, en partie pour appliquer ses réformes économiques socialistes de type soviétiques, mais aussi en réaction aux pressions américaines et d'une invasion qui semble inévitable au gouvernement cubain. L'alignement économique s'accompagne donc d'un alignement politique, et Che Guevara insiste auprès des soviétiques pour plus d'aide précisant « que ce n'était pas un sujet de plaisanterie de réorienter un pays d'un bloc vers l'autre »


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Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre et Che Guevara discutant à Cuba en 1960. Sartre écrira plus tard que le Che était «l'être humain le plus complet de notre époque»
En mars 1960 Guevara fait partie des premiers secours aux victimes de l'explosion de la Coubre, un navire rempli d'armes à destination du gouvernement cubain. Cette opération de secours devient encore plus dangereuse quand une deuxième explosion fait plus d'une centaine de morts. Les causes de la double explosion ne seront jamais clairement établies. Le gouvernement cubain accusera la CIA et William Alexander Morgan, un ancien rival du Che dans la lutte contre Batista et soupçonné d'être un agent américain. Les exilés cubains (anticastristes) avanceront également la théorie que le sabotage a été organisé par des opposants soviétiques à Guevara. C'est au service commémoratif des victimes que la célèbre photo d'Alberto Korda du Che sera prise.

En mai 1960 Guevara a un rôle clef en tant que président de la banque centrale dans l'escalade de la tension entre Cuba et les États-Unis. Lorsque le gouvernement américain refuse que ses compagnies nationales raffinent du pétrole soviétique, il les menace de ne pas payer la dette cubaine de pétrole et de nationaliser les raffineries. Lorsque les États-Unis refusent de céder, les menaces sont mises à exécution en juillet 1960. Les nationalisations sont immédiatement suivies d'une annulation des accords commerciaux sur les achats du sucre cubains par les États-Unis. La vision idéaliste du rôle de l'argent dans la société humaine et le rôle de redistribution des richesses qu'il assigne à la banque nationale change complètement les objectifs de celle-ci mais la mènera à la faillite.

Après avoir négocié un accord commercial avec l'Union soviétique en 1960, Che Guevara représente Cuba dans de nombreuses délégations auprès de pays du Bloc de l'Est ou du mouvement des non-alignés en Afrique et en Asie suite à l'imposition de restrictions commerciales. Ces restrictions se transforment en un embargo des États-Unis contre Cuba en 1962, qui est toujours en application en 2010.

Guevara est l’instigateur du système cubain de camps de travail forcé (appelés « camps de travail correctif ») en 1960-1961, et créé le premier de ceux-ci à Guanahacabibes afin de « rééduquer » les responsables des entreprises publiques qui étaient coupables de diverses entorses à « l’éthique révolutionnaire »
Fin de la 3ème partie
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#819 Message par saintluc »

Guevara devient le 23 février 1961 ministre de l'Industrie, et s'attelle à transformer l'économie capitaliste agraire de Cuba en économie socialiste industrielle de type soviétique. Il est l'un des participants actifs aux nombreuses réformes économiques et sociales mises en place par le gouvernement. Le Che devient alors célèbre dans le monde pour ses attaques enflammées contre la politique étrangère des États-Unis en Afrique, en Asie (guerre du Viêt Nam), mais surtout en Amérique latine, tandis qu'il développe avec Régis Debray la théorie du foco, mettant l'accent sur la guérilla rurale.
Pendant cette période, il définit la politique cubaine et sa propre opinion dans de nombreux discours, articles, lettres et essais. Dans La Guerre de guérilla (1961), il promeut la réédition dans d'autres pays de la révolution cubaine, préconisant de commencer la rébellion par de petits groupes (foco) de guérillas rurales, sans avoir besoin de créer auparavant des organisations de masse (conformément, notamment, à la stratégie trotskyste), pour créer les conditions d'une révolution. Il pense en effet qu'un petit groupe d'hommes peut, en entamant la lutte armée contre un gouvernement non élu, générer par lui-même un sentiment révolutionnaire dans la population, permettant ainsi de passer progressivement de la guérilla à la guerre révolutionnaire de masse. Cependant ce modèle de « révolution à la cubaine » en Bolivie, avec l'Armée de libération nationale (ELN) et ailleurs sera un échec à cause, selon certains, de son manque de soutien populaire.

Dès 1964, une guérilla guévariste fut initiée à Salta, en Argentine; mais en juillet 1964, le Che est informé du démantèlement de l'Ejército Guerrillero del Pueblo (ERP), tous ses membres, sauf deux ou trois, ayant été capturés, vifs ou morts. D'aucuns affirment que la stratégie foquiste avait fonctionné à Cuba parce que la population voulait se débarrasser de Batista et parce que les fondations d'une révolution avaient déjà été jetées par d'autres tel que Frank País (assassiné en 1957). Bien des années plus tard, d'ex-guérilleros Tupamaros, tel Jorge Torres , attaqueront durement le mythe de la Révolution cubaine transmis par le Che, qui faisait l'impasse sur les opérations réelles de guérilla urbaine qui eurent lieu à Cuba (par exemple autour du leader Frank País), et sans lesquelles la Révolution n'aurait pas été possible . Selon le guérillero argentin des Montoneros, Pablo Giussani, ce mythe aurait ainsi causé des milliers de morts en Amérique latine, poussant de nombreux militants à s'engager dans une guérilla rurale sans s'impliquer davantage dans les villes .

Son essai Le Socialisme et l'homme à Cuba (1965) avance le besoin d'un « homme nouveau » (hombre nuevo) en conjonction avec « l'Etat socialiste »: la transformation des rapports sociaux de production, ou de l'économie, doit être accompagnée d'une révolution personnelle et éthique. L'apport de l'activité individuelle à la société, en plus de son activité rémunérée, se transforme en une valeur exemplaire, source de solidarité. Pour le Che, la société communiste idéale n'est pas possible sans que le peuple n'évolue en cet « homme nouveau ». L’État socialiste n'est selon lui qu'une première phase nécessaire destinée à être dépassée par une société d'égaux sans gouvernements ni États (ce qui est, sur ce point, tout à fait conforme avec la vision orthodoxe du marxisme sur la fin de l'histoire). Toute société qui fonctionne uniquement sur la récompense matérielle, que ce soit une économie socialiste soviétique ou capitaliste serait ainsi vouée à l'échec
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Che Guevara et sa femme Aleida, 1961
En tant que ministre, Che Guevara s'emploie à démontrer par ses actes exemplaires ce que doit être cet « homme nouveau ». Il passe régulièrement ses week-ends et soirées au travail volontaire, que ce soit dans les usines de textiles, sur les ports ou à la récolte de la canne à sucre, afin de garder un contact direct entre le peuple et ses dirigeants.

Il fut cependant confronté à de nombreuses difficultés dans ses tâches de réforme. L'économie cubaine est souvent archaïque et décousue, peu encline à une rationalisation des moyens de production. Guevara fait de la lutte contre la bureaucratie naissante une de ses priorités. Par ailleurs, le matériel envoyé par le bloc soviétique est souvent de mauvaise qualité ou obsolète. C'est à ce moment que Guevara commence à perdre la foi envers le modèle soviétique et stalinien qui l'animait depuis le Guatemala, pour développer sa propre vision du communisme.

Che Guevara fut aussi connu pour son austérité personnelle, ses habitudes simples, bien que vivant dans les quartiers privés de la capitale. Il déteste tout favoritisme lié au rang (comme c'était déjà le cas lors de la guérilla). Il refuse ainsi une augmentation de salaire lorsqu'il est nommé ministre, préférant garder sa paye de « commandante » de l'armée. Cette austérité se manifeste aussi par un mépris des richesses démontré à de nombreuses reprises. Ainsi, lors d'un dîner avec des responsables politiques en URSS, le repas étant servi dans de la porcelaine de valeur, le Che demande sarcastiquement à ses hôtes: « Est-ce de cette façon que vit le prolétariat en Russie ? » Certains le perçoivent ainsi comme le modèle à la fois austère et « glamour » de l'« homme nouveau ».

Il ne participe pas à la défense de Cuba lors du débarquement de la baie des Cochons en avril 1961. Il est alors placé à la défense d'une autre partie de l'île et blessé accidentellement par sa propre arme. Il se rend en Uruguay en août 1961. Le professeur Arbelio Ramírez est alors tué, le 17 août 1961, par un groupe d'extrême droite lié à la CIA , victime d'une balle destinée au Che .

Suite à l'embargo américain, annoncé en février 1962 après la nationalisation des entreprises américaines, et à l'entrée de Cuba dans le COMECON, l'industrialisation massive est abandonnée. L'île reste un fournisseur agricole, mais cette fois-ci pour le bloc de l’Est.

Guevara joue un rôle clef dans la crise des missiles de Cuba (octobre 1962) en négociant à Moscou avec Raúl Castro auprès des Russes l'implantation de missiles balistiques nucléaires sur l'île. Che Guevara pense alors que l'installation de missiles soviétiques peut protéger Cuba de toute attaque militaire américaine. Dans une interview au journal britannique le Daily Worker quelques semaines après la fin de la crise, il déclarera tout en fulminant contre le recul soviétique, à moitié en plaisantant, que si les missiles avaient été sous contrôle cubain, ils les auraient utilisés
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Che Guevara, sa fille Hilda, 1961
En décembre 1964 Che Guevara voyage à New York comme chef de la délégation cubaine à l'ONU où il prononce le 11 décembre un discours à l'assemblée générale contre la politique étrangère américaine[108], participe à une émission télé et rencontre des personnalités aussi différentes que le sénateur Eugene McCarthy, des compagnons de Malcolm X ou les Rockefeller. Le 17 décembre, il commence une tournée internationale de 3 mois au cours de laquelle il visite la Chine, l'Égypte, l'Algérie, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Bénin, la République du Congo et la Tanzanie, avec des étapes en Irlande, Paris et Prague. À Pyongyang, il déclare que la Corée du Nord est un « modèle dont Cuba devrait s'inspirer ». À Alger, le 24 février, il fait son dernier discours sur le devant de la scène internationale où il déclare : « Il n'y a pas de frontières dans cette lutte à mort. Nous ne pouvons pas rester indifférents face à ce qui se passe dans n'importe quelle partie du monde. La victoire de n'importe quel pays contre l'impérialisme est notre victoire, tout comme la défaite de quelque pays que ce soit est notre défaite. »

Il étonne alors son audience en proclamant « Les pays socialistes ont le devoir moral d'arrêter leur complicité tacite avec les pays de l'ouest exploiteurs. »

Deux semaines après son retour à Cuba où il est accueilli par Fidel et Raul Castro, il disparaît littéralement de la vie publique. Son activité en 1965 est un grand mystère étant donné qu'il est à l'époque considéré comme le numéro deux du gouvernement.

Les causes de sa disparition sont toujours controversées et peuvent être attribuées à diverses raisons :

échec de l'industrialisation ;
la pression des Soviétiques et d'une partie des responsables cubains sur Castro. En effet, ceux-ci désapprouvaient l'alignement économique et idéologique pro-chinois du Che, surtout à une époque où se creusait le conflit sino-soviétique et où l'économie cubaine dépendait de plus en plus de l'Union soviétique. Guevara était considéré par beaucoup comme un avocat de la stratégie maoïste en Amérique du Sud. Ses détracteurs comparaient son plan d'industrialisation au Grand Bond en avant chinois ;
d'autres suggèrent que Castro avait pris ombrage de la popularité de Guevara et commençait à le considérer comme une menace. Ils trouvent suspectes ses explications sur sa disparition et sont surpris que le Che n'ait jamais fait une annonce publique de ses intentions.
Après la crise des missiles cubains et ce qu'il a pris comme une trahison de Khrouchtchev qui a donné son accord au retrait des missiles sans consulter Castro, Che Guevara est devenu sceptique quant au rôle de l'URSS. Comme révélé dans son dernier discours à Alger, il en est venu à la conclusion que l'hémisphère nord, mené par les États-Unis dans l'ouest et l'URSS dans l'est, exploite l'hémisphère Sud. Il soutient le Viêt Nam du Nord dans la guerre du Viêt Nam et encourage les peuples des autres pays en voie de développement à prendre les armes et à créer « de nombreux Viêt Nam ». Cependant, aussi bien Guevara que Castro sont partisans d'un « front anti-impérialiste uni » et tentent à plusieurs reprises de réconcilier l'Union Soviétique et la Chine.

Pressé par la spéculation internationale et les rumeurs quant au destin du Che, Fidel Castro déclare le 16 juin 1965 que le peuple sera informé à propos du Che quand lui-même l'aura décidé. Le 3 octobre, Castro dévoile une lettre non datée, écrite par Guevara à son attention, dans laquelle il réaffirme sa solidarité avec la révolution cubaine mais déclare son intention de partir combattre à l'étranger pour la révolution. Il annonce également sa démission de tous ses postes au gouvernement, au parti et dans l'armée. Il renonce aussi à la citoyenneté cubaine qui lui a été donnée. Castro révèlera peu après qu'il savait où Guevara était mais qu'il ne le dirait pas, ajoutant que son ancien compagnon d'armes était en bonne santé.

Malgré les assurances de Castro, la destinée de Che Guevara reste un mystère et un secret bien gardé pour les deux années à venir.
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Che Guevara à Moscou, 1965
Fin de la 4ème partie
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#820 Message par saintluc »

Pendant leur réunion durant la nuit du 14 au 15 mars 1965, Guevara et Castro se sont mis d'accord pour que le Che mène personnellement la première action militaire cubaine en Afrique subsaharienne. Des sources mentionnent que Guevara aurait convaincu Castro à le soutenir dans son effort tandis que d'autres sources maintiennent que c'est Castro qui aurait convaincu Guevara d'entreprendre cette mission, argumentant que les pays d'Amérique latine visés n'étaient pas encore dans les conditions voulues pour y établir des focos (« foyers ») de guérilla[114]. Castro lui-même affirmera que la dernière version était la bonne[115] .

D'après Ahmed Ben Bella, qui était président d'Algérie à l'époque et avait beaucoup discuté avec Guevara, « La situation en Afrique semblait avoir un énorme potentiel révolutionnaire, ce qui amena le Che à la conclusion que l'Afrique était le maillon faible de l'impérialisme. C'est à l'Afrique qu'il décida de dédier ses efforts[116]. »

L'opération cubaine est planifiée pour aider le mouvement marxiste Simba pro-Patrice Lumumba (dont l'assassinat en 1961 avait indigné Guevara) au Congo-Kinshasa (ancien Congo belge, futur Zaïre et actuelle République démocratique du Congo). Guevara, son second Victor Dreke et 12 Cubains arrivent à Baraka-Fizi au Congo le 24 avril 1965. Un contingent d'environ 100 Afro-Cubains les rejoint peu après. L'arrivée du Che est tenue secrète même pour les membres de la guérilla congolaise.

Ils collaborent un moment avec le dirigeant Laurent-Désiré Kabila, avec qui ils organisent le maquis d'Hewa Bora, d'Ébamba et de Wimbi. Kabila aide alors les partisans de Lumumba à mener une révolte qui est éliminée en novembre de la même année par l'armée congolaise. Guevara considère bientôt Kabila comme insignifiant et écrit : « Rien ne m'amène à penser qu'il soit l'homme providentiel »
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Bien que le Che ait 37 ans et aucune formation militaire classique (il avait été réformé du service militaire argentin à cause de son asthme, chose dont il était fier à cause de son opposition au gouvernement Perón), il a déjà fait l'expérience de la guérilla cubaine et de sa marche décisive sur Santa Clara. Des mercenaires sud-africains tels que Mike Hoare et des exilés cubains opposés au régime castriste travaillent avec l'armée régulière congolaise pour lutter contre Guevara. Ils réussissent à intercepter ses communications, tendent des embuscades contre les rebelles à chaque fois qu'ils tentent une attaque et coupent ses lignes d'approvisionnement. Bien que Guevara tente de dissimuler sa présence au Congo, le gouvernement US est informé de sa localisation et de ses activités. En effet, le National Security Agency (NSA) intercepte toutes ses transmissions grâce à l'équipement du USNS Valdez, un navire d'écoute de l'océan indien.

Le but du Che est d'exporter la révolution cubaine en formant les combattants Simba à l'idéologie communiste et aux stratégies du combat de guérilla. Mais l'incompétence, l'intransigeance, les rivalités internes des rebelles congolais sont citées dans son journal du Congo comme les raisons principales de l'échec de la révolte. Au lieu de s'assurer le soutien des populations locales, les combattants congolais pillent parfois des villages et tuent des civils. Le commandement unique n'existe pas et les chefs locaux rivalisent entre eux pour obtenir argent et matériel qu'ils emploient pour leur profit personnel. Certains responsables de la guérilla sont même assassinés par des rivaux. Enfin, les troupes inexpérimentées croient plus en la sorcellerie qu'à l'instruction militaire des Cubains, ce qui entraînera défaite sur défaite.

Après sept mois de frustration, malade de la dysenterie et souffrant de l'asthme, débordé par les troupes de Mobutu, Guevara quitte le Congo avec les survivants cubains (six membres de sa colonne sont morts sur 200). Ils doivent abandonner une bonne partie des combattants congolais faute de place dans les embarcations qui retraversent le lac Tanganyika. À un moment, le Che estime devoir rester seul pour combattre jusqu'au bout comme exemple pour la révolution. Il en est dissuadé par ses compagnons et deux émissaires spéciaux envoyés par Castro. Quelques semaines plus tard, quand il écrit la préface de son journal du Congo, il la commence avec les mots: « Ceci est l'histoire d'un échec »
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Parce que Castro a rendu publique la « lettre d'adieu » du Che dans laquelle il coupait tout lien avec Cuba pour se dédier à ses activités révolutionnaires ailleurs dans le monde (alors qu'elle n'aurait dû être dévoilée que dans le cas de sa mort), celui-ci sent qu'il ne pourra pas revenir à Cuba pour des raisons morales. Il passe les six mois suivants dans la clandestinité à Dar es Salam et Prague où il écrit ses mémoires sur le Congo et deux livres, un de philosophie et un d'économie. Il visite aussi plusieurs pays d'Europe de l’Ouest dans le but de tester une nouvelle fausse identité et les documents (passeport, etc.) créés pour lui à cet effet par le DGI, les services spéciaux cubains, en vue de son futur voyage en Amérique du Sud.

En 1966 et 1967 la localisation du Che est toujours tenue secrète. Des représentants du mouvement d'indépendance du Mozambique disent l'avoir rencontré fin 1966 ou début 1967 à Dar es Salam, où ils auraient rejeté son offre d'assistance à leur révolution. Entre mars et juillet 1966, il aurait en fait été en Tchécoslovaquie, avec Haydee Tamara Bunke Bider (alias Tania), à Ladvi, 25 km au sud de Prague . Il y récupère, après le Congo, de son asthme, et aurait alors déclaré: « Tout ici est ennuyeux, gris et sans vie. Ce n'est pas le socialisme, mais l'échec du socialisme. »

Pendant cette période, Castro continue à demander son retour à Cuba. Guevara y consent, quittant la Tchécoslovaquie pour Cuba le 19 juillet 1966 , mais à condition que sa présence y reste secrète et que son séjour serve à organiser une nouvelle révolution en Amérique latine. Afin d'éviter tout risque de fuite, il visite ses enfants déguisés, sans leur dévoiler son identité .

Le Che hésite beaucoup à entamer une guérilla en Argentine, où un coup d'Etat militaire mené par le général Onganía vient d'avoir lieu (juin 1966), mais en est dissuadé par Castro qui pense l'armée argentine beaucoup plus efficace que la bolivienne.

Dans un discours en mai 1967, le ministre de la Défense cubain annonce que Guevara « sert la révolution quelque part en Amérique du Sud ».
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Faux passeport du Che (déguisé), au nom d'Adolfo Mena González, créé par les services secrets cubains en 1964 pour ses voyages clandestins
En 1966 la Bolivie est gouvernée par une dictature militaire dirigée par le général René Barrientos, qui avait renversé dans un coup d'État le président élu Víctor Paz Estenssoro et mis fin à la révolution de 1952.

À la demande de Castro, un terrain est acheté dans la jungle de la région isolée et montagneuse de Ñancahuazú par le Parti communiste bolivien pour servir de camp d'entraînement. Celui-ci est situé dans une zone géographique très éloignée des demandes de Guevara qui s'incline néanmoins afin de ne pas perdre de temps. Il y arrive le 7 novembre 1966, jour où commence son Journal de Bolivie. Auparavant, c'est déguisé en prêtre qu'il est allé rencontrer Juan Perón exilé à Madrid afin d'essayer d'obtenir sans succès l'assistance des péronistes argentins dans la guérilla bolivienne.

Le groupe de 47 guérilleros, qui prennent le nom d'Ejército de Liberación Nacional (ELN, « Armée de libération nationale ») est composé en majorité de Boliviens mais aussi de seize Cubains de l'entourage très proche de Guevara et de quelques Péruviens et Argentins. Il a quelques groupes d'appui en milieu urbain.

Peu fut accompli pour créer une véritable armée de guérilla, qui ne recueillit jamais l'adhésion de la paysannerie. Guevara pensait avoir l'assistance des dissidents locaux. Or, le PC local est plus tourné vers Moscou que La Havane et ne l'aide pas malgré ses promesses. De plus, l'inflexibilité du Che, qui refuse de laisser le contrôle de la guérilla au PC bolivien, n'aide pas à conclure un accord avec le secrétaire général Mario Monje qui vient les rencontrer clandestinement. Cette tendance existait déjà lors de la campagne cubaine mais avait été limitée par la diplomatie de Castro. L'agent de liaison principal à La Paz, Haydee Tamara Bunke Bider dite « Tania », l'unique femme du groupe, est une ancienne membre de la Stasi, aussi considérée comme un agent du KGB. Cette dernière aurait inconsciemment ou non aidé les intérêts soviétiques en mettant les autorités boliviennes sur la piste de Guevara.

Le 9 mars 1967 des militaires en congé et en civil allant pêcher rencontrent, sans heurts, des guérilleros et le 11, deux déserteurs de l'ELN sont capturés, ce qui alerte le gouvernement bolivien qui demande alors l'aide des États-Unis et des pays voisins. Sur indications des déserteurs, le campement est découvert, ainsi que peu après de nombreuses caches qui contiennent documents, vivres et photos qui servent à l'identification du Che par la CIA. Les guérilleros doivent abandonner leur campement pour échapper à un encerclement de l'armée bolivienne et prendre dans leurs rangs des membres de la section de soutien urbain comprenant Tania, le Français Régis Debray et l'Argentin Ciro Bustos (es)
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Le 23 mars, les forces de l'ELN sortent victorieuses de premières escarmouches contre l'armée régulière beaucoup moins expérimentée dans un terrain difficile et montagneux. Mais, les guérilleros ne disposent plus de contact radio constant avec La Havane: les deux transmetteurs fournis sont défectueux; l'inorganisation et le manque de préparation ont amené certains historiens à soupçonner un sabotage . L'unique lien des guérilleros avec le monde n'est plus qu'un vulgaire récepteur radio. Malgré la nature violente du conflit, Guevara donne des soins médicaux à tous les soldats boliviens blessés et relâche tous les prisonniers.

Le Che divise ses forces le 17 avril, afin d'extraire de la zone Régis Debray et Ciro Bustos, qui ne supportent plus les conditions de vie de la guérilla, et pour qu'ils puissent transmettre des messages à Cuba et aux communistes argentins[138]. Guevara met Juan Vitalio Acuña Núñez («Vilo») au commandement de la deuxième colonne. Les deux groupes ne peuvent se retrouver au point de rencontre prévu trois jours après, car Vilo a été obligé de se déplacer en raison de la proximité de l'armée bolivienne. En l'absence d'un lieu de rendez-vous alternatif et n'ayant aucun moyen de communications entre eux, ils ne pourront jamais se réunir à nouveau.

C'est à cette période que Guevara écrit le Message aux peuples du monde qui est lu à la réunion tricontinentale (Asie, Afrique et Amérique Latine) à Cuba, et qui contient ses affirmations les plus radicales : il y propose une guerre mondiale ouverte contre les États-Unis, contredisant ouvertement la coexistence pacifique prônée par l'Union Soviétique et les partis communistes qui suivent Moscou. Le Che commence le document avec une de ses phrases les plus célèbres:

« Créer deux, trois... de nombreux Vietnam, telle est la consigne. »
L'ELN est durement frappé le 20 avril lorsque Régis Debray et Ciro Bustos sont capturés. Tous deux sont torturés par les forces gouvernementales et livrent des informations clefs dont la confirmation de la présence du Che en Bolivie. Les preuves d'un accord de Debray avec la CIA (informations contre arrêt des tortures et promesse d'une peine clémente) ont été découvertes ; d'autres évoquent également d'informations et de dessins donnés par Bustos en échange d'un traitement de faveur pour l'identification du groupe. Aucune version n'a pu être confirmée à ce jour, mais il semble vraisemblable qu'un ensemble de renseignements, suite à leurs interrogatoires respectifs aient permis de rassembler assez d'éléments pour permettre aux forces boliviennes d'identifier, tracer et intercepter le groupe . Ciro Bustos vit quant à lui en exil en Suède
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Guevara pense avoir uniquement affaire à l'armée bolivienne, mal entraînée et mal équipée. Cependant, quand le gouvernement américain apprend sa localisation, la CIA et les Special Forces (incluant un bataillon de United States Army Rangers basé non loin de la zone de guérilla), sont envoyés pour entraîner et soutenir les militaires boliviens. En mai, l'armée arrête les paysans soupçonnés d'aider les guérilleros, après avoir retiré des hôpitaux environnants tous les médicaments contre l'asthme .

De nombreux combats ont lieu durant l'été. Le 1er août la CIA envoie deux agents cubano-américains pour renforcer la recherche de Guevara, Gustavo Villoldo et Félix Rodríguez, qui avait déjà participé à l'invasion de la Baie des Cochons . Le 31, la colonne de Vilo Acuña qui inclut Tania est prise dans une embuscade alors qu'elle traverse une rivière: Restituto Cabrera est le seul survivant, , mais il est capturé et exécuté sommairement le 4 septembre. Leurs corps sont d'abord exposés comme trophées puis enterrés clandestinement.

Le dernier contact de la partie urbaine de l'ELN est arrêté le 15 septembre, alors que le dernier membre des services secrets cubains a été inexplicablement rappelé au pays par son chef, Manuel Pineiro, pro-soviétique et opposant à Che Guevara. Contrairement à ce qui c'était passé au Congo, aucune tentative n'est faite par Cuba pour aller secourir ou aider Guevara et ses hommes. Isolée, la colonne du Che est physiquement à bout, n'a plus d'eau potable et doit parfois porter son chef qui souffre de terribles crises d'asthme. Malgré tout, Guevara a toujours la même volonté et pousse toujours ses hommes en avant, comme lors du passage d'un précipice que les autres jugent impossible, mais qu'il franchit malgré son état :

« Imbécile, il n'y a rien d'impossible dans cette vie, tout est possible, les impossibilités c'est l'homme qui les fait et c'est l'homme qui doit les dépasser ! »
Le groupe voit sa retraite coupée vers le Río Grande, ce qui l'oblige à remonter dans les montagnes vers le petit village de La Higuera où l'avant-garde est prise en embuscade et perd trois hommes le 26 septembre. Les 17 survivants s'échappent une fois de plus et le 7 octobre commencent à redescendre vers le Río Grande.
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Les forces spéciales boliviennes apprennent par un informateur le lieu du campement de la guérilla. Plus de 1 800 soldats sont arrivés au village de La Higuera. Le 8 octobre 1967, le campement est encerclé dans le ravin de Quebrada del Yuro et Guevara ordonne de diviser le groupe en deux, envoyant les malades en arrière et restant avec le reste des guérilleros pour retenir les troupes boliviennes.

Après trois heures de combat, le Che est capturé avec Simón Cuba Sarabia. Il se rend après avoir été blessé aux jambes et que la culasse de son fusil a été détruite par une balle. Selon les soldats boliviens présents, il aurait crié : « Ne tirez pas, je suis Che Guevara et j'ai plus de valeur pour vous vivant que mort » ou « Il vaut mieux que vous ne me tuiez pas, je suis le Che ». Cette déclaration est en totale contradiction avec le comportement du Che lors de la guérilla cubaine qu'il voulait toujours exemplaire, mais pourrait être expliquée par le fait qu'il pensait que la situation était sans issue. Une autre version de sa capture indique que ce n'est qu'une fois arrêté qu'il aurait simplement murmuré « Je suis Che Guevara » pendant que les soldats cherchaient la confirmation leurs identités dans la documentation fournie par la C.I.A. et les services secrets boliviens Le groupe de guérilleros est dispersé. Trois hommes sont morts et un autre gravement blessé, les autres sont capturés ou tués par l'armée les jours suivants. Cinq parviennent finalement à atteindre la frontière chilienne et sont alors protégés et évacués par le sénateur socialiste Salvador Allende après avoir perdu un de leurs compagnons grièvement blessé par l'armée bolivienne qu'ils avaient alors dû achever. Selon Harry Villegas («Pombo»), un des survivants, si Guevara avait choisi de fuir avec eux, il aurait survécu.

Quand il est emmené et qu'il voit des soldats boliviens qui ont été aussi blessés dans l'affrontement, Guevara propose de les soigner, mais son offre est refusée par l'officier responsable. Les deux prisonniers sont emmenés dans une école abandonnée dans le village voisin de La Higuera. Les corps des autres guérilleros y sont entreposés et Juan Pablo Chang capturé le lendemain, y est détenu au milieu des cadavres. Le 9 octobre au matin, le gouvernement de Bolivie annonce la mort de Che Guevara la veille dans des combats. Au même moment arrive à La Higuera le colonel Joaquín Zenteno Anaya et l'agent de la CIA Félix Rodríguez. A 13h00, le président Barrientos donne l'ordre d'exécuter les guérilléros. Même s'il n'a jamais justifié sa décision, des collaborateurs pensent qu'il ne voulait pas d'un procès public qui aurait attiré l'attention internationale non désirée sur la Bolivie comme cela fut le cas lors du procès Debray. Il ne voulait pas non plus que le Che soit condamné à une peine de prison et qu'il puisse être relâché, comme Castro en son temps.

Il existe des doutes et de nombreuses versions sur le degré d'influence de la CIA et des États-Unis dans cette décision. Le président Barrientos voit l'ambassadeur des États-Unis la veille de l'exécution du Che. Des documents de l'agence déclassifiés sous la présidence de Bill Clinton montrent que la CIA voulait éviter que l'aventure de Guevara en Bolivie se termine par sa mort mais d'autres sources montrent qu'au contraire la CIA aurait fait pression pour que Guevara soit fusillé. Ce qui est certain c'est que la CIA était sur les lieux au moment de la mort du Che.
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École de La Higuera où Guevara fut exécuté à 13 h 10 le 9 octobre 1967, maintenant un musée
De même plusieurs versions existent sur qui a donné l'ordre d'exécuter Guevara. Selon certaines sources, c'est l'agent Rodríguez qui reçoit l'ordre d'exécuter Guevara par radio de Zenteno et les transmet aux officiels cubains présents sur place. Selon d'autres témoignages dont celui du pentagone, c'est le capitaine Gary Prado Salmon, chef des rangers boliviens qui a décidé d'exécuter le Che, ou selon d'autres biographes, son supérieur, le colonel Zenteno qui lui en a donné l'ordre, sur instruction de Barrientos. Rodriguez raconte qu'il a reçu l'ordre de maintenir Guevara vivant pour l'interroger lorsque la CIA apprend la capture. Un hélicoptère et un avion étaient affrétés pour pouvoir l'amener au Panamá mais le colonel Joaquin Zentena, commandant les forces boliviennes dit qu'il n'avait d'autre choix que d'obéir à ses supérieurs.

Rodríguez donne les instructions pour l'exécution à Mario Terán, un sergent de l'armée bolivienne, afin de ne pas le défigurer et que les blessures infligées à Guevara aient l'air d'avoir été au combat. Selon les versions, Teràn avait été désigné pour tuer Guevara par le hasard d'un tirage à la courte paille parce qu'une querelle sur qui aurait ce « privilège » avait eu lieu dans la troupe, ou sur ordre direct du colonel Zenteno. Dans le récit de Rodriguez, c'est lui qui annonce son exécution à Che Guevara. Ce dernier lui confie un message pour sa femme, les deux hommes s'embrassent puis Rodriguez quitte l'école. Cette version est contestée par le chef des forces spéciales boliviennes, le capitaine Gary Prado, qui souligne au contraire que Rodriguez n'avait eu qu'un seul échange avec Guevara : Rodriguez avait menacé le Che qui lui avait en réponse craché au visage en l'accusant d'être un traître.

Entre temps de nombreuses personnes ont pu venir rendre visite à Guevara, dont l'institutrice du village qui lui apporte à manger et rapporte une réponse du Che lors de sa dernière discussion avec lui : « Pourquoi avec votre physique, votre intelligence, votre famille et vos responsabilités vous êtes vous mis dans une situation pareille ? » « Pour mes idéaux. »

Peu avant le Che, Simeón Cuba et Juan Pablo Chang sont exécutés sommairement.

En 1977, la revue Paris Match publie un entretien avec Mario Terán qui relate les derniers instants de Che Guevara :

«Je suis resté 40 minutes avant d'exécuter l'ordre. J'ai été voir le colonel Pérez en espérant que l'ordre avait été annulé. Mais le colonel est devenu furieux. C'est ainsi que ça s'est passé. Ça a été le pire moment de ma vie. Quand je suis arrivé, le Che était assis sur un banc. Quand il m'a vu il a dit «Vous êtes venu pour me tuer». Je me suis senti intimidé et j'ai baissé la tête sans répondre. Alors il m'a demandé: «Qu'est ce qu'ont dit les autres ?». Je lui ai répondu qu'ils n'avaient rien dit et il m'a rétorqué: «Ils étaient vaillants!». Je n'osais pas tirer. À ce moment je voyais un Che, grand, très grand, énorme. Ses yeux brillaient intensément. Je sentais qu'il se levait et quand il m'a regardé fixement, j'ai eu la nausée. J'ai pensé qu'avec un mouvement rapide le Che pourrait m'enlever mon arme. « Sois tranquille me dit-il, et vise bien ! Tu vas tuer un homme !». Alors j'ai reculé d'un pas vers la porte, j'ai fermé les yeux et j'ai tiré une première rafale. Le Che, avec les jambes mutilées, est tombé sur le sol, il se contorsionnait et perdait beaucoup de sang. J'ai retrouvé mes sens et j'ai tiré une deuxième rafale, qui l'a atteint à un bras, à l'épaule et dans le cœur. Il était enfin mort.»
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Son corps et ceux des autres guérilleros morts sont emmenés par l'armée bolivienne avec l'aide d'officiers américains et d'agents de la CIA en hélicoptère à Vallegrande, où ils sont exposés pour les medias du monde entier dans l'hôpital local. Des centaines de personnes, soldats, civils et curieux viennent voir le corps. Les nonnes de l'hôpital et les femmes de la ville notent sa ressemblance avec les représentations de Jésus et coupent de mèches de ses cheveux pour les garder en talisman. Les photographies qui sont prises du Che aux yeux ouverts donnent naissance à des légendes telles que San Ernesto de La Higuera et El Cristo de Vallegrande. Un culte religieux du Che lié au catholicisme est apparu au début des années 1990 dans les régions de Vallegrande et de La Higuera, avec des messes dites en son nom.

Après son amputation des mains par un médecin militaire afin d'authentifier le corps et de garder une preuve de sa mort, des officiers boliviens transfèrent les dépouilles dans un endroit tenu secret. Après son exécution, les militaires boliviens et Félix Rodríguez se partagent les possessions du Che, y compris deux montres (dont une Rolex qui avait été remise au Che par un de ses compagnons mourant) et le journal de Guevara en Bolivie qui disparaît pendant des années. Aujourd'hui certaines de ses affaires, y compris sa lampe torche, sont exposées au siège de la CIA.

Le 15 octobre, Castro reconnaît la mort de Guevara et proclame trois jours de deuil national. Sa mort est perçue sur le moment comme un coup sévère porté à la révolution sud-américaine et au Tiers monde.

En 1997, les restes de Guevara et de plusieurs guérilleros sont exhumés et identifiés par analyse de l'ADN, puis renvoyés à Cuba. Il est enterré avec six de ses compagnons d'armes de Bolivie dans un mausolée situé dans la ville de Santa Clara après des funérailles de héros national.
Fin de la 5ème partie
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#821 Message par saintluc »

Le Che était obsédé par le fait de montrer l'exemple en tout point pour lui-même et pour ses hommes. Non seulement en se surpassant physiquement comme il le faisait en luttant constamment contre son asthme dans les jungles des différentes guérillas (et en fumant le fameux havane), mais aussi en s'assignant lui-même les missions les plus dangereuses - son groupe de guérilla à Cuba était baptisé peloton suicida (commando suicide) -, les travaux les plus durs et la discipline la plus sévère. Il commente au président Nasser lors d'un voyage officiel en Égypte :

« Le moment décisif dans la vie de chaque homme est quand il doit décider d'affronter la mort. S'il la confronte, il sera un héros, qu'il réussisse ou non. Cela peut-être un bien ou un mal politique, mais s'il ne se décide pas à l'affronter, jamais il ne cessera d'être seulement un politicien. »
Il rejetait les privilèges, même les plus anodins, qui auraient pu le favoriser vis-à-vis de ses hommes et continua de même lorsqu'il devint ministre : « On commence comme cela, avec des petits privilèges, et ensuite on s'habitue et on justifie des privilèges de plus en plus grands, jusqu'à ce que le dirigeant se transforme en un assisté insensible aux besoins des autres »

Le fait de pouvoir incarner cet exemple lui fit développer une certaine impatience envers les moins doués ou les moins motivés, ce qui peut s'interpréter comme de l'arrogance. Il passait toutefois beaucoup de temps au cœur de la sierra à apprendre à lire et écrire à des guérilleros souvent analphabètes.
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Che Guevara et Gamal Abdel Nasser, 1965
Che Guevara était l'adepte de solutions extrêmes dans la défense de ses idées et pas seulement en théorie. Toujours au nom de l'exemple, il se chargea de l'exécution de membres de la guérilla condamnés pour trahison par les guérilleros. Fidel Castro lui confia le commandement du tribunal révolutionnaire de la Cabaña chargé de juger les responsables du régime de Batista car il savait que Guevara ne montrerait aucune clémence, la sentence de ceux condamnés pour exactions ou tortures était presque toujours la mort. Castro louait même « sa qualité d'agressivité excessive ».

Pour le Che, sa conduite était dictée par la révolution mondiale qui était une véritable lutte à mort contre l'impérialisme, et il s'en justifia officiellement :

« Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons à fusiller tant que cela sera nécessaire. Notre lutte est une lutte à mort. »
le 11 décembre 1964, devant l'Assemblée générale des Nations unies.

Il était prêt à se sacrifier lui-même pour son monde meilleur, comme il l'exigeait de ses hommes, et Fidel Castro le réprimanda plusieurs fois pendant la guérilla cubaine à cause des risques qu'il prenait. Comme il l'écrivit dans son message d'avril 1967 à la Tricontinentale, Guevara voyait comme indispensable « la haine comme facteur de lutte ; la haine intransigeante de l'ennemi, qui permet à l'être humain de dépasser ses limites, et le transforme en une efficace, violente, sélective et froide machine à tuer ». À l'opposé, Che Guevara montrait de l'humanisme envers les soldats ennemis prisonniers ou blessés au combat et les soignait comme ses propres hommes, depuis les débuts de la révolution cubaine jusqu'à la veille de son exécution en Bolivie où même prisonnier et blessé, il proposa ses services de médecin à ses geôliers
Bien que fervent marxiste, Che Guevara défendait la particularité de ses idées et leur application contre Fidel et Raúl Castro ce qui valut de nombreuses disputes. Il était contre l'alignement sur le bloc soviétique, contre la bureaucratie naissante à Cuba (mais pour la centralisation), contre le gaspillage, contre l'exploitation du tiers monde et contre les privilèges. Il employait un ton et un discours franc et direct mais dénué de toute diplomatie et de calcul politique. Ceci lui attira de nombreux partisans mais lui créa aussi de nombreux ennemis. Si à Cuba l'habileté politique de Fidel Castro permit de rattraper ce trait de caractère, ce fut une des causes de ses échecs au Congo et en Bolivie
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Enfin, le Che ponctuait souvent de remarques humoristiques et provocatrices ses déclarations ou conversations privées ou officielles. Ainsi, en tant que ministre de l'Industrie, il termina une de ses lettres (adressée à un psychiatre ayant édité une revue médicale spécialisée en deux fois plus d'exemplaires qu'il n'y avait de médecins à Cuba, alors que le papier manquait cruellement) par la phrase :

« La revue est bien, le tirage intolérable. Crois-moi, parce que les fous disent toujours la vérité. »
Lorsque sa deuxième fille Aleida naît, Guevara est en voyage officiel à l'étranger. Au télégramme qui lui annonce : « Félicitation Commandant, c'est une fille », il fait une réponse à sa femme reflétant son humour argentin « Si c’est une fille, jette-la par-dessus le balcon ! ».

Même la dernière page de son journal de Bolivie reflète cet humour, dans cet ultime cas désespéré. Deux jours avant sa mort, alors que ses hommes et lui sont encerclés, affamés et épuisés, il écrit : « Les onze mois de notre commencement de guerilla se terminent sans complications, bucoliquement... »
Che Guevara considérait la lutte armée et la révolution socialiste comme le seul moyen d'améliorer les conditions de vie des pauvres d'Amérique latine, exploités par les États-Unis d’Amérique selon lui. Son point de vue révolutionnaire suivait ceux de Marx et Lénine, qu'il avait étudié exhaustivement. La révolution en Amérique latine passait pour lui par la création de « foyers » de guérilla (focos) dans un pays où existaient des « conditions objectives » pour une révolution. Ces focos permettent de réunir les « conditions subjectives » pour un soulèvement général de la population. Il pensait qu'il y avait un lien étroit entre la guérilla, les paysans et la réforme agraire. Cette position différait de la pensée soviétique et se rapprochait des idées maoïstes. Il salua d'ailleurs le début de la Révolution culturelle, qui allait faire, peu après son exécution, entre 500 000 et 20 millions de morts.

S'il admire depuis ses voyages et ses lectures le modèle soviétique et Staline, il commence à les critiquer sévèrement dès son passage au gouvernement cubain, et développe sa propre théorie économique communiste, pour lui plus moderne et plus adaptée aux besoins du tiers monde. Ses derniers discours furent des critiques violentes contre l'exploitation du tiers-monde par les blocs communiste et capitaliste, ce qui était à l'opposé du dogme officiel.

Il résume ainsi l'idéal et le mode de vie du révolutionnaire, qui doit rester pour lui avant tout humain :

« Permettez-moi de dire, au risque de paraître ridicule, que le vrai révolutionnaire est guidé par de grands sentiments d'amour. Il est impossible d'imaginer un révolutionnaire authentique sans cette qualité. Peut-être est-ce là un des grands drames du dirigeant. Il doit allier à un tempérament passionné une froide intelligence et prendre de douloureuses décisions sans que se contracte un seul de ses muscles. Nos révolutionnaires d'avant-garde doivent idéaliser cet amour des peuples, des causes les plus sacrées, et le rendre unique, indivisible. Ils ne peuvent descendre au niveau où l'homme ordinaire exerce sa petite dose d'affection quotidienne.
Les dirigeants de la révolution ont des enfants qui dans leurs premiers balbutiements n'apprennent pas à nommer leur père. Et des femmes qui doivent elles aussi participer au sacrifice général de leur vie pour mener la révolution à son destin. Le cadre des amis correspond strictement à celui des compagnons de la révolution. En dehors de celle-ci, il n'y a pas de vie.

Dans ces conditions, il faut avoir beaucoup d'humanité, un grand sens de la justice et de la vérité pour ne pas tomber dans un dogmatisme extrême, dans une froide scolastique, pour ne pas s'isoler des masses. Tous les jours, il faut lutter pour que cet amour de l'humanité vivante se transforme en gestes concrets, en gestes qui servent d'exemple et qui mobilisent. »
Cependant, cette vision idéale fait parfois place à la realpolitik, et la fin justifie pour lui les moyens, comme l'avait formulé Nicolas Machiavel. À une personne qui se plaignait à lui à Cuba qu'un de ses amis avait été exécuté parce qu'il distribuait des tracts anticommunistes, Guevara répondit :

« Écoute, les révolutions sont moches mais nécessaires, et une partie du processus révolutionnaire est l'injustice au service de la future justice. »
Contrairement à une croyance très répandue, le Che n'était pas contre le fait qu'un parti révolutionnaire puisse se présenter à une élection. Pour lui la forme révolutionnaire devait être adaptée au moment et au lieu donné :

« Ce serait une erreur impardonnable que de sous estimer ce que peut apporter un programme révolutionnaire par un processus électoral donné. Mais il serait également impardonnable de ne penser qu'aux élections et de négliger les autres formes de lutte. »
Il estimait néanmoins que tôt ou tard, il faudrait en venir à la lutte armée car les opposants risqueraient de faire un coup d'État militarisé pour renverser le régime socialiste élu
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Manifestation en Argentine le 25 mai 2006.
La révolution devait selon lui également s'accomplir au niveau individuel par la création d'un « homme nouveau ». L'individu de la société révolutionnaire doit chercher une récompense morale (solidarité et bien commun) et non matérielle. Pour lui, seule la récompense morale permet d'accéder au bonheur, la récompense matérielle étant l'apanage du capitalisme. Rechercher la récompense matérielle comme c'était le cas en Union Soviétique verrait l'échec de la révolution communiste. Le travail volontaire pour la communauté en plus de celui réalisé pour subvenir à ses besoins était un exemple des actions que devait entreprendre cet homme nouveau. Il permettait également aux dirigeants de rester en contact avec les réalités de la population.

Che Guevara ne cachait pas la difficulté de ce changement aussi bien au niveau individuel qu'au niveau de la société: « Abattre une dictature est facile, construire une société nouvelle est difficile »
Selon Che Guevara, les frontières d’Amérique latine étaient artificielles et représentaient un frein pour lutter contre l’impérialisme américain.

« nous croyons, et depuis ce voyage encore plus fermement qu’avant, que la division de l’Amérique latine en nationalités incertaines et illusoires est complètement factice. Nous sommes une seule race métissée, qui depuis le Mexique jusqu’au détroit de Magellan présente des similarités ethnographiques notables. »
Pour lui, la révolution était mondiale, elle était une lutte totale contre l'impérialisme. Dans ce contexte, la solidarité mondiale était l’élément le plus important pour un monde meilleur.

« Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre cœur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. C'est la plus belle qualité d'un révolutionnaire. »


Ernesto Guevara se maria deux fois et eut six enfants de trois femmes différentes :

Il se marie avec l'économiste communiste péruvienne Hildea Galdea (1925-1974) le 18 août 1955. Ils ont une enfant, Hilda Beatriz Guevara Gadea (1956-1995), qui naît au Mexique alors que Guevara participe à la guérilla cubaine.

Ils divorcent et un mois après, le 9 juin 1959, Guevara se remarie avec Aleida March (1936) qu'il a rencontrée en 1958, avant la bataille de Santa Clara. Ils ont ensemble quatre enfants, Aleida Guevara March (1960), Camilo Guevara March (1962), baptisé en l'honneur de son ami décédé Camilo Cienfuegos, Celia Guevara March (1963), à qui Guevara donne le prénom de sa mère, et Ernesto Guevara March (1965).

Guevara a également un enfant naturel, Omar Pérez (1964), issu d'une relation extra-conjugale avec Lidia Rosa López. Bien que ce fils n'ait jamais été reconnu par Che Guevara, c'est lui qui choisit son prénom[
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De gauche à droite: Aleida March, Camilo, Hilda, Che Guevara portant Celia, Aleida, 1963
Sources Wikipedia

http://www.dailymotion.com/video/x5oi5k ... anda_music
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#822 Message par saintluc »

-44
10 octobre
Fondation de Lyon
Le lieutenant de César Lucius Munatius Plancus fonde une colonie sur la colline de Lugdunum qu'il baptise "Colonia copia Lugdunum". Elle est destinée à abriter les citoyens romains chassés de Vienne par les Allobroges. La ville deviendra la capitale administrative et religieuse des trois Gaules (Lyonnaise, Aquitaine, Belge) et accueillera chaque année au mois d’août les chefs des 60 tribus gauloises.
Voir aussi : Fondation - Histoire de Lyon - Histoire de l'Antiquité



680
10 octobre
Le massacre de Kerbela
A la mort du calife Muawiya, qui avait dépossédé Ali et fondé la dynastie omeyyade, Yazid, son fils, fut promu à la succession. Hussein, fils d’Ali et de Fatima, s’y opposa fortement et décida de rejoindre la ville de Koufa (Irak) pour soutenir la révolte. Sur le trajet, il est massacré à Kerbela par les omeyyades. Hussein sera considéré par les chiites comme un martyr. Ces derniers s’opposent au califat omeyyade, selon eux contraire à l’Islam primitif. Par ailleurs, il revendique le pouvoir de l’imâm, descendant d’Ali doué de connaissances divines, contre celui des califes. Bien que troublant le monde musulman dans sa totalité, cet épisode creusera davantage le fossé entre les chiites et les sunnites.
Voir aussi : Hussein - Ali - Fatima - Omeyyades - Histoire de l'Islam



1793
10 octobre
Saint-Just déclare la Convention
La Convention provisoire vote un décret selon lequel "le gouvernement de la France sera révolutionnaire jusqu'à la paix". A l'instigation de Louis-Antoine Saint-Just, âgé de 27 ans, cette loi accentue la Terreur inaugurée par les massacres de septembre 1792. Accusé de corruption et de laxisme, le conseil exécutif est placé sous la surveillance de la Convention selon le principe révolutionnaire 'Il est impossible que les lois révolutionnaires soient exécutées si le gouvernement lui-même n'est constitué révolutionnairement".
Voir aussi : Histoire de la Convention - Histoire de la Terreur - Saint-Just - Histoire de la Révolution



1846
10 octobre
Découverte de Triton
L'astronome anglais William Lassell découvre la lune de la planète Neptune, Triton. Pensant apercevoir un anneau autour de la planète, il tombe en réalité sur son satellite. En 1851, il découvrira aussi les satellites d'Uranus Ariel et Umbriel.
Voir aussi : Découverte - Satellite - Neptune - Histoire de l'Astronomie



1911
10 octobre
La dynastie Mandchoue est renversée en Chine
Une insurrection républicaine éclate au sud de la Chine, près de Canton. Elle renverse l'empereur de Chine, Puyi, âgé de 3 ans. Cette révolte sonne le glas de la domination, vieille de 250 ans, de la dynastie Mandchoue sur la Chine. Les chinois réclament la création d'une assemblée constituante à l’instigation de Sun Yat-sen, le fondateur du Kuomintang. Sun Yat-sen revient en Chine et proclame la République le 1er Janvier 1912. Région de repli des républicains après la révolution chinoise de 1949, Taïwan considère toujours cette date comme sa fête nationale.
Voir aussi : Dossier histoire fête nationale - République - Révolution - Histoire du Guomindang - Histoire de la Mandchourie - Histoire des Coups d'Etat



1913
10 octobre
Ouverture du canal de Panama
Le dernier obstacle à la liaison Atantique-Pacifique, le "Gamboa Dike", saute à l'explosif. C'est le président Wilson en personne qui commandé l'explosion depuis les Etats-Unis. Commencé par Ferdinand de Lesseps mais achevé par des ingénieurs américains, le canal permet aux bateaux de marchandises d'éviter le passage périlleux du Cap Horn. Long de 80 kilomètres, il comporte trois séries d'écluses : Gatún, Pedro Miguel et Miraflores. Administré par les américains depuis sa création, il a été rétrocédé à la République du Panama en 1999.
Voir aussi : Histoire du Canal de Panama - Histoire des Grands travaux



1941
10 octobre
Première française pour "Fantasia"
Sorti en novembre 1940 aux Etats-Unis, le film de Walt Disney est projeté pour la première fois en France.
Voir aussi : Disney - Histoire des Dessins animés



1968
10 octobre
Un nouveau souffle à l’enseignement supérieur
Au lendemain de la crise de mai 1968, Egar Faure, alors ministre de l’Éducation nationale, soumet au Parlement une loi modifiant le fonctionnement des universités. Tenant compte des revendications étudiantes, cette loi d’orientation assure aux universités une autonomie plus importante, tant sur le plan financier que pédagogique.
Voir aussi : Dossier histoire de l' enseignement - Dossier histoire de Mai 68 - Histoire des Institutions



1979
10 octobre
Révélation de l'affaire des diamants de Bokassa
Le "Canard enchaîné" dévoile l'affaire des diamants, un mois après le renversement du dictateur centre-africain Jean-Bedel Bokassa (20 septembre). Une plaquette de bijoux d'une valeur estimée de un million de francs avait été offerte par l'empereur de Centrafrique à Valéry Giscard d'Estaing en 1973 alors qu'il était ministre des Finances. Au moment de cette révélation, Valéry Giscard d'Estaing est président de la République. Il peinera à trouver des explications pour justifier ce somptueux cadeau. L'affaire des diamants écorne l'image du Président et contribue à son échec de 1981 face à François Mitterrand
Voir aussi : Scandale - Affaire - Giscard d'Estaing - Bokassa - Histoire des Scandales politiques




http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#823 Message par saintluc »

La Bataille de Kerbala eu lieu le 10 octobre 680 en Irak. Dans le calendrier musulman c'est le 10 de muharram 61 A.H.. La commémoration de cette bataille est le deuil chiite d'`Achoura. Cette commémoration se célèbre tous les 10 muharram, c’est-à-dire en suivant le calendrier lunaire et non pas le calendrier julien.

La bataille opposa la puissante armée du calife omeyyade Yazîd Ier Imagecontre l'armée des partisans de l'imam Husayn, petit-fils de Mahomet, qui se réduisait à 72 hommes et enfants.
En 680, à la mort de Mu`âwiya, le nouveau calife omeyyade Yazid Ier s'est vu refuser le serment d'allégeance de la part de quatre personnes : Husayn fils d'Ali, Abd Allah ben az-Zubayr, `Abd Allah fils d'Umar et `Abd ar-Rahman fils d'Abu Bakr.

Husayn est à La Mecque, les habitants de Koufa l'invitent à venir les rejoindre, par prudence il y envoie en éclaireur son cousin aveugle Muslim dont le père, Aqil, frère d'Ali, avait rallié le camp des Omeyyades. Les habitants de Koufa viennent en nombre faire allégeance à Husayn auprès de Muslim ben Aqil. les habitants de Koufa insistent pour que Husayn vienne les rejoindre. Le calife intime l'ordre à `Ubayd Allah ben Ziyâd de réprimer l'agitation chiite provoquée par la popularité grandissante de Husayn à Koufa. `Ubayd Allah qui est à Bassora confie la ville à son frère `Uthman et part pour Koufa. Il arrête Muslim ben Aqil et le fait décapiter en public.

Husayn ignore les évènements qui se déroulent à Koufa. Il part de la Mecque pour Koufa. En chemin il croise une caravane qui transporte les impôts du Yémen vers Damas. Husayn s'en empare. `Ubayd Allah est prévenu du départ d’Husayn et part à sa rencontre. Husayn campe près d'Al-Qâdisiyya, des habitants de Koufa le mettent en garde en lui apprenant les évènements qui viennent de se passer. Husayn continue sa route jusqu'à Kerbala

L'armée conduite par `Ubayd Allah rencontre le groupe mené par Husayn à Kerbala. `Ubayd Allah exige que Husayn prête serment d'allégeance à Yazîd. Husayn obtient le sursis d'un jour pour donner sa réponse. Pendant cette journée Husayn prépare ses armes pour le combat.
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imam Husayn
Le premier tué fut Qâsim âgé de dix ans fils de Hasan. Il fut coupé en deux d'un coup de sabre. Le cheval de Husayn tomba touché par une flèche. Husayn s'assit par terre mais les soldats ennemis n'osèrent pas le tuer, ne voulant pas être responsable de la mort du petit-fils du Prophète. Abdallah, un des fils de Husayn âgé d'un an, pleurait. Husayn le prit dans ses bras, mais une flèche atteignit l'enfant à l'oreille et celui-ci fut tué sur le coup. Affaibli par la soif, Husayn voulut boire dans l'Euphrate, une flèche l'atteignit à la bouche. Sept ou huit hommes se jetèrent sur lui. L'un d'entre eux le transperça de sa lance dans le dos. Un autre le décapita lorsqu'il fut à terre. D'autres lui enlevèrent ses vêtements et ses armes. On pilla la tente d'Husayn, on déchira les vêtements des femmes, mais on fit grâce à `Alî Zayn al-Abidin le fils de Husayn qui était resté dans la tente parce qu'il était malade.

Le crâne de Husayn fut envoyé par `Ubayd Allah à Yazîd. Ce crâne fut conservé un temps dans une annexe de la mosquée de Damas. Il fut emporté à Ascalon au moment des croisades, puis au Caire.
La bataille de Kerbala est le lieu du martyr de Husayn et de sa famille. Le divorce entre les chiites et les Omeyyades est consommé. Certains Omeyyades ne sont pas aussi honni que l'est Yazid, comme par exemple Umar ben Abd al-Aziz. S'ils ne peuvent pas prétendre représenter l'orthodoxie religieuse à cette époque, pour s'opposer à leurs prétentions, il n'y a encore aucune des grandes écoles juridiques qui n'apparaissent qu'après la prise du pouvoir par les Abbassides. Les fidèles subissent leur dictature, elle sera renversée en 750 par les Abbassides.

La théologie chiite va développer un martyrologe complètement étranger au sunnisme. Durant le mois de Mouharram, une forme de mortification va s’installer dans le chiisme qui peut être rapprochée de certaines formes d’ascèse catholique : auto-flagellation, souffrances auto-infligées. Voir Festival du Mouharram

Une forme théâtrale originale, le tazieh, va se développer aussi autour du « massacre » de Kerbala. Ce théâtre peut être comparé aux passions qui se jouaient sur les parvis des églises au moment de Pâques au Moyen Âge.
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#824 Message par saintluc »

STONEHENGE

Pendant près de 4000 ans, sur les collines du Compté de Wiltshire, un amoncellement de pierre nommé Stonehenge a dormi sans être importuné par les hommes. Ce bien curieux emplacement est un ensemble composé de quatre cercles concentriques, dont le diamètre total excède les 100 mètres. Un remblai l'entoure, autour duquel court un fossé peu profond. A l'intérieur des cercles, sont entassés des pierres monumentales, hautes d'une dizaine de mètres, tachetées de lichens. Quelques-unes sont posées à l'horizontale, au-dessus des pierres levées; d'autres sont debout ou tombées.

Les voyageurs qui aperçoivent Stonehenge pour la première fois sont souvent déçus. Ils imaginaient souvent l'emplacement plus grandiose, les pierres plus grandes et les cercles plus vastes. Mais généralement, dès qu'ils sont entrés dans le dédale des cercles, ils sont saisis par la magie de ce monument primitif, c'est sans doute le plus fameux du monde après les pyramides d'Égypte.

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Selon certaines sources, les 460 pierres composant l'ensemble de Stonehenge représenteraient 460 monuments funéraires élevés à la mémoire de 460 gentilshommes massacrés par les Saxons et donc le roi Aurélius tint à honorer le souvenir. Cette version de l'histoire à cependant ses contrariétés, comme nous pourrons le voir plus loin dans ce texte, plusieurs théories, contes et légendes plus ou moins loufoques tentent d'expliquer l'existence de Stonehenge.



Merlin et le ballet des géants.

Lorsque le roi Aurélius consulta Merlin, magicien et astrologue, ce dernier lui conseilla d'envoyer des hommes chercher le Ballet des Géants. Le roi leva donc une armée et envoya son frère en Irlande afin de dérober le Ballet des Géants. Cependant, les guerriers furent incapables de lever des pierres si lourdes, Merlin lança donc une formule magique et elles devinrent si légères qu'elles furent embarqués sans difficultés et amenées à Stonehenge où elles se trouvent encore.


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Cette version resta l'explication populaire pendant des siècles. Ensuite, plusieurs s'intéressèrent à Stonehenge et tentèrent d'élucider le mystère de Stonehenge. Sans nulle doute, plusieurs société secrète et de fraternités druidiques utilisaient ce lieu pour y célébrer des rites, mais il devenait clair pour les chercheurs que ces organisations n'avaient rien à voir avec la création du site.

Les vraies fouilles archéologiques commencèrent sur le lieu en 1801. En 1920, des équipes entreprirent de nouvelles recherchent mais il fallut attendre en 1950, avec la découverte du procédé du Carbone 14 pour finalement véritablement trouver des détails valables aidant à reconstituer l'histoire du monument.

Stonehenge est composé de deux types de pierres : les plus grandes ressemblent au grès dur qu'on trouve en énorme blocs au nord de Stonehenge, à Malborough Downs. Ce sont les « monolithes des Incroyants ». A l'intérieur du fer à cheval formé par les monolithes, se trouvent trois autres cercles plus petits. Au nord-est du cercle, un passage est ménagé dans le fossé. Il est prolongé par une voie d'accès bordée, de chaque coté, d'un fossé et d'un remblai.

Dans cette voie, et à 80 mètres du centre du système, est dressée une énorme pierre, nommée « la pierre-guidon ». La taille et la composition de cette pierre mettent en relief son importance dans la composition de l'ensemble. Au centre est située une pierre-autel. Elle est entourée d'un cercle d'une trentaine de mètres de diamètre, constitué de groupes de trois trilithons (groupe de trois pierres).



Un observatoire astronomique primitif

Tous les chercheurs ont rapidement observés que l'alignement des pierres de Stonehenge correspondaient à des directions remarquables du soleil. Il était évident aussi que les rayons passaient par certains repères coïncidait avec des azimuts solaires particuliers.

La forme circulaire même de Stonehenge conduisait naturellement à la supposition qu'il pouvait s'agir d'une sorte d'observatoire astronomique primitif, peut-être en relation avec le soleil, la lune et certaines étoiles. L'ensemble de la construction s'ouvre sur l'avenue où un monolithe, posé à plat sur la Chaussée, juste à l'intérieur du talus, se nomme « Pierre du Sacrifice ».

En 1901, le directeur de l'observatoire de Kensington, Sir Norman Lockyer, prit soigneusement des mesures sur l'emplacement de ces pierres. Il était convaincu que Stonehenge avait été édifié par des druides adorateurs du soleil et il a calculé à quel endroit ce levait notre astre à l'époque de la construction du site : c'était tout juste dans l'axe de la Pierre-Guidon. Ce monument, même si n'était pas fait à la gloire du soleil, servait donc à mesurer le temps. Compte tenu des variations périodiques amenées par le mouvement de la terre (tous les 40000 ans), Sir Norman Lockyer estimait ce monument comme datant de 1900 à 1500 ans avant Jésus-Christ.

A son tour, près de 50 ans plus tard, Libby, l'inventeur du Carbone 14, analysa un échantillon de charbon prélevé dans un des trous du monument : il indiqua 1848 avant Jésus-Christ. Probablement que les premiers fermiers néolithiques se servaient des indications fournies par ce calendrier pour déterminer la bonne saison pour semer et récolter. Il ne suffisait que de fixer le couchant du solstice d'hiver pour être renseigné sur la saison.
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Un astronome américain s'attaque au problème

C'est en 1964 qu'un astronome américain releva avec soin les coordonnées de plus de 200 repères : pierres, trous, fentes, et fit calculer à la machine toutes les directions déterminées par ces repères pris deux à deux.

Dix de ces directions correspondaient à des azimuts solaires, 14 à des azimuts lunaires, et 24 alignements précis indiquait que le soleil se levait exactement au-dessus de la pierre-guidon, au solstice d'été, le 21 juin. De plus, les directions étaient radiales, partant du centre de l'ensemble. C'était maintenant certain, Stonehenge était un observatoire !

Mais l'astronome n'en avait pas fini avec le monument. Il tint alors le raisonnement suivant : Si des marqueurs en pierre ou en bois sont placés dans certains trous et déplacés d'un trou par an, l'arrivé d'un marqueur donné dans un trou donné indique qu'une éclipse aura lieu cette année. Une éclipse peut être déterminé par l'alignement d'un marqueur et d'un trilithon. Stonehenge n'était donc pas qu'un observatoire, mais aussi un calculateur graphique.



Le Ballet livre son mystère…

Le deuxième trou indique la position du soleil après un cycle lunaire, donc de 28 jours.

Ce qui représente deux fois 14.

Le treizième trou est ainsi aligné avec la position la plus méridionale du soleil : donc 13 x 14 = 182 jours plus tard. Soit une demi-année.

Le fait qu'il y ait 56 trous s'explique enfin : le soleil traverse 1/56 e de 360° pendant chacun des 14 jours qui sépare la nouvelle lune de la pleine.

Les bâtisseurs de Stonehenge I (parce qu'il y aurait eu trois Stonehenge) vivaient sans doute au temps où la chasse aux têtes et le cannibalisme existaient en Bretagne. Les forêts étaient aussi hantées par les animaux sauvages et ce sont sans doute des fermiers de l'époque qui édifièrent ces camps de chaussée, ce qui serait nos parcs à bétails d'aujourd'hui.

Ce n'est que vers 1650 avant Jésus-Christ que les pierres bleues du pays de Galles furent apportées par les Bretons. Sans doute embarquées sur des pirogues attachées l'une à l'autre, et qui longèrent la côte rocheuse des Galles, elle furent alors traînées au sol jusqu'à Stonehenge et dressées en un double cercle dans les trous.

Pour ce qui en est de Stonehenge II, la construction ne fût jamais achevée. Un siècle environ après le début de sa construction, quelqu'un décida, pour continuer la construction, d'utiliser les gros monolithes des Marborough Downs. La population de l'époque était composée d'Ibères et des premiers envahisseurs aryens « porteurs de la hache ». Les chefs qui voulurent l'édification de Stonehenge III étaient sans doute puissants et redoutés, puisqu'ils purent utiliser ainsi tout le matériel humain nécessaire à une construction aussi difficile.
Mille hommes étaient employés pour rouler une seule de ces pierres, que d'autres façonnaient et taillaient en coupole pour donner plus d'assise à la pierre horizontale qu'elles supporteraient.

Ce fut un ensemble impressionnant que personne aujourd'hui ne se lasse d'admirer. Et malgré toutes les découvertes récentes, Stonehenge restera pour toujours un endroits des plus mystérieux.



Références:

Histoire de la magie de l'occultisme et des rites secrets ( De crémille, Genève.) 1968
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#825 Message par saintluc »

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