Re: UNE NOUVELLE DU JOUR
Publié : lun. janv. 09, 2012 1:54 am
Notre cerveau commence à décliner dès 45 ans
Par Pauline Fréour - le 06/01/2012
On pensait que l'homme conservait intactes ses facultés intellectuelles jusqu'à la soixantaine, mais une étude montre des signes de déclin cognitif dès 45 ans.
Va-t-on devoir commencer les jeux de stimulations cérébrales dès la quarantaine? C'est ce que l'on serait tenté de croire en lisant les résultats d'une étude parue vendredi dans le British Medical Journal. Archana Singh-Manoux, directrice de recherche à l'Inserm, a suivi en collaboration avec l'University College London 7390 Britanniques âgés de 45 à 70 ans pendant 10 ans. Les volontaires ont été soumis à trois reprises à des tests mesurant leur mémoire, leur vocabulaire, leur raisonnement et leur expression orale. Bilan: les capacités cognitives (facultés de mémoriser et comprendre) de l'homme déclinent dès l'âge de 45 ans, ce phénomène s'accélérant à mesure que l'on vieillit. Jusqu'alors, les études préexistantes sur ce sujet controversé laissaient penser que le changement ne commençait pas avant 60 ans.
Parmi les tests, il était par exemple demandé aux participants de dresser en un temps compté la liste de tous les noms d'animaux commençant par la lettre «S» qui leur venaient à l'esprit. Sur 10 ans, les performances globales en termes de raisonnement ont décliné de 3,6% pour les hommes de 45 à 49 ans, et de 9,6% pour ceux âgés de 65 à 70 ans. Chez les femmes, la baisse est identique (-3,6%) pour la première tranche d'âge et moins accentuée (-7,4%)de 65 à 70 ans.
Agir plus tôt contre Alzheimer
Selon Archana Singh-Manoux, il est important de «déterminer l'âge auquel le déclin cognitif commence» parce qu'il est probablement plus efficace d'agir dès le début du déclin, avec notamment des médicaments, «pour changer les trajectoires du vieillissement cognitif». Des études basées sur l'imagerie médicale ont révélé l'existence de lésions dans le cerveau des années, voire des décennies avant que les signes extérieurs de démence puissent se remarquer.
«Les lésions de la maladie d'Alzheimer sont très fréquentes dans la population: à 47 ans, la moitié de la population en présente au moins une, même si celle-ci ne s'exprime pas forcément par des signes cliniques», confirme le Pr Charles Duyckaerts, du laboratoire de neuropathologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, rattaché à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière. Selon lui, les travaux de Mme Singh-Manoux soulignent l'importance de faire porter les recherches sur la maladie d'Alzheimer sur des sujets jeunes. «Il est essentiel de mieux comprendre les mécanismes de cette pathologie qui se développe de façon exponentielle avec le vieillissement de la population».
Bien que l'étude ne s'intéresse pas à l'état de santé général des volontaires, les auteurs rappellent que d'autres travaux ont montré un lien entre une bonne santé cardiaque et un moindre risque de développer une démence. L'impact positif du régime méditerranéen, d'une activité physique régulière et des activités stimulantes comme la lecture ou même les jeux d'entraînement cérébral sur console ont également fait l'objet de publications.
Source: LE FIGARO
Par Pauline Fréour - le 06/01/2012
On pensait que l'homme conservait intactes ses facultés intellectuelles jusqu'à la soixantaine, mais une étude montre des signes de déclin cognitif dès 45 ans.
Va-t-on devoir commencer les jeux de stimulations cérébrales dès la quarantaine? C'est ce que l'on serait tenté de croire en lisant les résultats d'une étude parue vendredi dans le British Medical Journal. Archana Singh-Manoux, directrice de recherche à l'Inserm, a suivi en collaboration avec l'University College London 7390 Britanniques âgés de 45 à 70 ans pendant 10 ans. Les volontaires ont été soumis à trois reprises à des tests mesurant leur mémoire, leur vocabulaire, leur raisonnement et leur expression orale. Bilan: les capacités cognitives (facultés de mémoriser et comprendre) de l'homme déclinent dès l'âge de 45 ans, ce phénomène s'accélérant à mesure que l'on vieillit. Jusqu'alors, les études préexistantes sur ce sujet controversé laissaient penser que le changement ne commençait pas avant 60 ans.
Parmi les tests, il était par exemple demandé aux participants de dresser en un temps compté la liste de tous les noms d'animaux commençant par la lettre «S» qui leur venaient à l'esprit. Sur 10 ans, les performances globales en termes de raisonnement ont décliné de 3,6% pour les hommes de 45 à 49 ans, et de 9,6% pour ceux âgés de 65 à 70 ans. Chez les femmes, la baisse est identique (-3,6%) pour la première tranche d'âge et moins accentuée (-7,4%)de 65 à 70 ans.
Agir plus tôt contre Alzheimer
Selon Archana Singh-Manoux, il est important de «déterminer l'âge auquel le déclin cognitif commence» parce qu'il est probablement plus efficace d'agir dès le début du déclin, avec notamment des médicaments, «pour changer les trajectoires du vieillissement cognitif». Des études basées sur l'imagerie médicale ont révélé l'existence de lésions dans le cerveau des années, voire des décennies avant que les signes extérieurs de démence puissent se remarquer.
«Les lésions de la maladie d'Alzheimer sont très fréquentes dans la population: à 47 ans, la moitié de la population en présente au moins une, même si celle-ci ne s'exprime pas forcément par des signes cliniques», confirme le Pr Charles Duyckaerts, du laboratoire de neuropathologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, rattaché à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière. Selon lui, les travaux de Mme Singh-Manoux soulignent l'importance de faire porter les recherches sur la maladie d'Alzheimer sur des sujets jeunes. «Il est essentiel de mieux comprendre les mécanismes de cette pathologie qui se développe de façon exponentielle avec le vieillissement de la population».
Bien que l'étude ne s'intéresse pas à l'état de santé général des volontaires, les auteurs rappellent que d'autres travaux ont montré un lien entre une bonne santé cardiaque et un moindre risque de développer une démence. L'impact positif du régime méditerranéen, d'une activité physique régulière et des activités stimulantes comme la lecture ou même les jeux d'entraînement cérébral sur console ont également fait l'objet de publications.
Source: LE FIGARO