Les terres dénudées du nord du Groenland et du Haut-Arctique canadien avaient été abandonnées par le groupe d'Indépendance I vers 1700 avant J.C. Ce n'est que 700 ans plus tard, vers 1000 avant J.C., qu'une deuxième culture que l'on nommera Indépendance II arrive dans ces régions.
Sur la Terre de Peary, le bœuf musqué était le principal mammifère terrestre disponible, le caribou en était totalement absent. Il ne faut pas oublier que cette région très nordique est un rude désert de pierres. Dans les lacs de l'intérieur, des ombles chevaliers pouvaient être capturés et de nombreux oiseaux migrateurs visitaient la région durant la belle saison. Sur la côte du fjord Independence, on pouvait trouver quelques ours polaires, des morses, des phoques annelés et parfois des narvals.
Les habitations des Indépendanciens II sont principalement des tentes de peaux. Il n'y a pas de structures solides et aucune lampe en stéatite pour le chauffage et l'éclairage n'a été trouvé. L'espace à l'intérieur des tentes est conçu pour 4 à 6 personnes et une tendance nous indique qu'un rassemblement de 4 à 6 tentes formait un clan. On peut affirmer que 20 à 40 personnes voyageaient et chassaient ensemble.
Considérant la pauvreté en ressources de la région, il ne semble pas y avoir eu beaucoup de commerces ou d'échanges.
D'après la disposition en chapelet des campements sur les plages et la forme des habitations, il y a de grandes similitudes entre Indépendance I et II. C'est dans les pointes de harpon et autres outillages lithiques qu'on remarque une différence notable. Ces objets de pierre taillée ressemblent plutôt à ceux des Prédorsétiens des îles Cornwallis, Bathurst, Devon et Ellesmere qu'à ceux d'Indépendance I de la Terre de Peary. En résumé, on peut facilement penser qu'il y a eu une double influence (Prédorsétien et Indépendance I) dans la culture des gens d'Indépendance II.
Sedna N°866 (1980)
Retour du soleil N°867 (1980)
L'oiseau esprit N°868 (1980)Le chaman N°869 (1980)Le monde des Dorsétiens s'étendait à l'ouest de l'île Banks jusqu'à Ammassalik (Groenland) à l'est et du district de Thulé (Groenland) au nord à St-Pierre-et-Miquelon au sud. Nous avons trouvé aussi des sites d'occupations autour de la baie d'Hudson, au Labrador et à Terre-Neuve. La culture dorsétienne avait atteint son apogée entre 500 et 1000 après J.C., au moment où elle occupait la plupart des régions nordiques et que son art unique avait acquis un très haut niveau de développement artistique. Les Dorsétiens ont disparu de l'île de Terre-Neuve entre 500 et 1000 après J.C., dans le Haut-Arctique, c'est vers l'an 1000 tandis que dans l'Arctique québécois, on a retrouvé des sites datés jusqu'à 1400 après J.C. C'est Diamond Jenness, un ethnologue des Musées nationaux du Canada qui identifia certains artefacts en provenance de Cape Dorset (Nunavut) comme étant différents des objets thuléens. Il donna donc le nom de Dorset à cette nouvelle culture encore inconnue à cette époque (1924).
L'étude des sites dorsétiens nous démontre, sans l'ombre d'un doute, que ces derniers étaient beaucoup mieux adaptés à leur environnement que leurs ancêtres Prédorsétiens. Ils passaient le printemps et l'été à chasser les morses qui s'aventurent sur la grève, à harponner le phoque depuis la banquette côtière ou sur l'eau, à l'aide de kayak. Plus tard, ils se rassemblaient en groupes dans les endroits où l'on trouvait en grand nombre l'omble chevalier et le caribou dans leurs migrations annuelles. Ensuite, ils devaient passer l'automne dans des maisons semi-souterraines en attendant que la glace se forme. Certaines familles demeuraient dans ces maisons de terre pour le reste de l'hiver, mais la plupart des Dorsétiens se rassemblaient dans des villages d'igloos sur la banquise où ils chassaient le phoque près des trous de respiration.
Entre 1000 et 500 avant J.C., de nouveaux types d'habitations voient le jour, l'usage des microlames se répand, les couteaux et les pointes d'armes en silex possèdent des encoches latérales pour fixer un manche, de plus, les bols et lampes en stéatite font leur apparition. Les couteaux à neige et les dessous de patins de traîneau en ivoire nous indique qu'une nouvelle technique de chasse sur la banquise devient plus commune. Pour ce qui est des habitations semi-souterraines qu'ils construisaient, elles s'enfonçaient de plusieurs centimètres dans le sol. De forme rectangulaire, elles étaient parfois assez grandes pour loger jusqu'à quatre petites familles. Une aire de travail au centre, bordée de deux banquettes de couchage, était la disposition intérieure usuelle. Les murs et le toit étaient supportés par une charpente de bois de flottage, de côtes de baleine et d'andouiller de caribou recouverts de peaux usagées, de mottes de tourbe, de terre et de pierre. Quant aux tentes d'été, elles auraient eu également une forme rectangulaire et l'aménagement intérieur était très semblable aux maisons de terre.
Contrairement aux Prédorsétiens, les gens de la culture dorsétienne construisaient des méga-structures (maisons longues) pouvant abriter de 25 à 200 personnes pendant certaines périodes de l'année, principalement l'été et l'automne. Ces rassemblements servaient sûrement à créer une identité commune aux divers groupes qui vivaient habituellement séparés.
Il semble que la principale matière d'échanges étaient certaines pierres qui servaient à la fabrication de l'outillage. Il faut savoir que toutes les régions du Nord ne sont pas pourvues uniformément en matériel lithique et minéral. À titre d'exemple, la côte nord-ouest du Groenland possédait du fer météoritique tandis que la région de Coppermine, du cuivre natif.
Parmi les diverses hypothèses de l'extinction des Dorsétiens, il y a la famine causée par le réchauffement climatique du XIe siècle, le meurtre par les nouveaux arrivants que sont les Thuléens ou bien, la possibilité d'une assimilation totale avec ces derniers, puis finalement, l'arrivée des Norrois, avec leurs lots de microbes européens. C'était la fin des « Tuniits », nom donné aux Dorsétiens par les Thuléens qui les ont remplacés.
île Bylot (nord de Baffin)Pendant que les Paléoesquimaux développaient leur culture dans le Canada arctique et au Groenland, une évolution fort différente se poursuivait en Alaska dans la région du détroit de Béring. De son côté, les îles Aléoutiennes ont connu un développement graduel qui a débouché sur la culture des Aléoutes d'aujourd'hui. La côte pacifique de l'Alaska, quant à elle, a connu une évolution technologique basée sur l'ardoise polie qui a pu être à l'origine des cultures esquimaudes de cette région. Les côtes nord et ouest étaient occupées par des gens de la Tradition des outils microlithiques de l'Arctique, la même culture que ceux de l'Arctique canadien. Vers 1000 avant J.C., il y a un arrêt de plusieurs siècles dans l'activité humaine en Alaska. Après cette pause, apparaît une série de groupes comme les cultures Baleinières anciennes, Choris et Norton qui sont un complexe mélange de microlithisme de l'Arctique, de culture de la côte du Pacifique et de groupes du Néolithique de la Sibérie orientale de la même époque.
Nous savons très peu de choses sur les cultures baleinières anciennes. En fait, il n'y a qu'un seul village de cinq maisons qui a été découvert au cap Krusenstern, au nord du détroit de Béring. Il y avait des os de phoque dans les maisons et des os de baleine étendus sur les plages environnantes. On peut considérer cette culture comme une tentative éphémère de mixité, des Aléoutes peut-être, des Esquimaux ou des Amérindiens.
Les gens de la culture de Choris vivaient dans de grandes maisons semi-souterraines ovales et chassaient le phoque et le caribou. Ils fabriquaient aussi des outils de pierre taillée qui rappellent passablement ceux de la Tradition microlithique de l'Arctique. Comme pour les cultures baleinières anciennes, l'origine des gens de Choris reste nébuleuse pour l'instant. Ces petits groupes de chasseurs étaient peut-être des Esquimaux du sud de l'Alaska, ou des Aléoutes qui migrèrent vers le nord, ou des Amérindiens qui avaient adopté des coutumes esquimaudes, voire des immigrants sibériens.
Encore ici, on sent un curieux mélange de Tradition des outils microlithiques de l'Arctique et de cultures néolithiques sibériennes. Comme il est possible de suivre les traces de la culture de Norton jusqu'à aujourd'hui, il est certain que les Nortoniens étaient des Esquimaux. En réalité, ce sont les ancêtres des Inuits historiques et modernes de l'Alaska, du Canada et du Groenland.
N°1231 (1989)Le développement le plus connu de la culture de Norton est la culture béringienne ancienne qui est apparue sur la côte orientale de la péninsule de Tchouktka (Sibérie) et sur l'île Saint-Laurent (Alaska). L'invention majeure de cette culture fut le harpon à flotteur. Grâce à ce dernier, les populations de la culture béringienne ont pu chasser de plus gros mammifères marins à bord de leurs embarcations (kayak et oumiak). Le flotteur (avataq), fait d'une peau de phoque gonflée, permettait d'épuiser l'animal et l'empêchait de couler, une fois mort. Le phoque et le morse semblent avoir été la nourriture principale de ces Esquimaux. À noter que l'ivoire de morse constituait la matière de base d'une grande partie de leur technologie. Ils en fabriquaient des lunettes à neige, des crampons à glace, des imitations de nageoires de phoque pour attirer l'animal, des arcs, des pointes de flèche et l'important bouchon du flotteur. Dès cette époque, de nouveaux villages permanents voient le jour le long des côtes de la mer de Béring. Ils sont constitués de maisons semi-souterraines recouvertes de peaux et de plaques de gazon. Elles étaient munies d'un porche coupe-froid et étaient chauffées par des lampes à huile en poterie. Ils cuisinaient également dans des marmites de céramique. En résumé, ces gens disposaient d'une technologie assez développée pour leur assurer une relative abondance alimentaire et un certain confort dans leurs maisons très bien isolées et chauffées.
La grande majorité des outils en pierre taillée avait été remplacé par de l'ardoise polie. La principale innovation technique de la culture de Punuk est la grande tête de harpon pour la chasse à la baleine. La carcasse d'une baleine boréale pouvait fournir à une communauté tout entière plusieurs tonnes de viande et de graisse. Dès ce moment, il y eut un important accroissement démographique dans la partie septentrionale de l'Alaska. C'est la culture béringienne ancienne qui donna naissance à la culture de Punuk. Ces derniers ont perpétué la tradition et l'ont même améliorée aux contacts des peuples de la Sibérie de l'Âge du fer. Ces grands chasseurs de baleine sont les ancêtres immédiats de tous les Inuits de l'Arctique canadien et du Groenland.
fjord Tanquary (île Ellesmere)Vers 1000 après J.C., des chasseurs de baleine (Punuk) du nord de l'Alaska se déplacent vers l'est. Ils voyagent probablement en oumiak (grand bateau fait de peaux cousues) et atteignent le Groenland par le Haut-Arctique en très peu de temps. On considère les Thuléens comme étant les représentants de la troisième et dernière vague de migrations de populations de l'Arctique canadien et du Groenland. Ces importants déplacements sont très possiblement liés au réchauffement climatique (réchauffement médiéval) qui affecta tout l'Arctique à cette époque. En poursuivant la baleine boréale, en plus du Groenland, les Thuléens se sont répandus dans l'ensemble de l'archipel arctique et autour de la baie d'Hudson. Cette culture porte ce nom parce que c'est sur la côte nord-ouest du Groenland, près de la communauté de Thulé que l'on a identifié pour la première fois de vieilles maisons de type thuléenne.
Comme nous l'avons énoncé précédemment, la baleine boréale de l'Alaska (ouest) et celle du Groenland (est) étaient la ressource principale de ces populations. Cependant, elles utilisaient également le phoque, le caribou ainsi que le poisson comme ressources alimentaires. Dans la région d'Igloolik, ils firent aussi la découverte de nombreux troupeaux de morses. En réalité, ces grands chasseurs de baleine sont devenus, au cours de leurs migrations vers l'est, des chasseurs polyvalents. Malgré tout, la baleine demeurait la principale source de nourriture et de combustible. Ces grands mammifères marins permirent aux Thuléens de mener une vie passablement sédentaire de sorte que les populations ont rapidement augmenté. De plus, pour des raisons diverses, une scission pouvait survenir dans un groupe et un nouveau campement apparaissait en quelques jours seulement. C'est ce qui expliquerait la rapide extension de leurs territoires d'occupation. Pour se nourrir et se vêtir, les Thuléens chassaient aussi des animaux terrestres comme le caribou et le bœuf musqué. Quant à lui, le poisson était pêché au trident (karkivak). Les prises étaient dépecées à l'aide d'un couteau d'ardoise, en forme de demi-lune, que l'on appelle « ulu ».
En plus de la viande et de la graisse des baleines, les os servaient de matériaux de construction. Pour construire des habitations de terre semblables à celles de l'Alaska, les Thuléens devaient utiliser les os, principalement les côtes et maxillaires de baleine comme armature pour le toit. L'ensemble était recouvert de peaux et d'une épaisse couche de tourbe et de terre. Ces maisons d'hiver semi-permanentes, très bien isolées et chauffées, devaient être passablement confortables. La nourriture et le combustible pour les lampes venaient des caches environnantes, recouvertes de lourdes pierres pour protéger son contenu des chiens, des loups, des renards et des ours. Pendant l'été, tout le groupe emménageait dans des tentes de peaux. De plus, ces gens construisaient un autre type d'habitations hivernales complètement inconnu en Alaska : l'igloo. Ils auraient inventé cette technologie mais auraient emprunté aux Dorsétiens, l'utilisation de la stéatite dans la fabrication des lampes à huile. Ils ont également perfectionné l'usage et la construction des traîneaux. Des harnais pour chiens apparaissent dans les sites thuléens du Canada à cette époque. Les villages des premiers Thuléens comptaient seulement quelques maisons d'hiver et moins d'une cinquantaine d'occupants. Cette organisation de la société thuléenne devait se regrouper autour d'un vieil homme qui possédait le savoir et l'expérience. Le reste du groupe comprenait les fils du vieil homme et leurs familles, les familles d'autres parents masculins et parfois, les familles de ses filles. En résumé, nous pouvons aujourd'hui affirmer que l'économie des Thuléens était basée sur la chasse aux mammifères marins comme la baleine et le phoque.
Certains éléments de technologie issus de la culture dorsétienne nous laissent entendre qu'il y a eu certains contacts entre ces deux groupes. En revanche, plusieurs légendes inuites racontent qu'il y a eu combat avec les Tuniits (Dorsétiens) et qu'ils ont été chassés des meilleurs territoires de chasse. C'est dans le Québec arctique que nous retrouvons les sites dorsétiens les plus récents (1400 après J.C.) et c'est dans cette même région qui connut l'arrivée la plus tardive des groupes de Thuléens. Après plusieurs fouilles de sites thuléens, il est prouvé qu'au Groenland, ces gens faisaient commerce avec les populations résidentes en provenance des pays nordiques et qu'au Labrador, il y avait échanges avec les baleiniers basques, écossais et américains ainsi qu'avec les missionnaires.
L'archéologie confirme que les Thuléens sont les derniers arrivants de l'Arctique canadien et du Groenland et que leurs ancêtres, il y a 2 000 ou 3 000 ans, vivaient sur les côtes de l'Alaska et de la Sibérie. Les Thuléens sont considérés, sans l'ombre d'un doute, comme étant des Inuits. Il est presque certain que ces gens parlaient l'inuktitut, un dialecte esquimau très semblable à celui utilisé encore aujourd'hui par les Autochtones du Grand Nord. Cependant, il semble que les us et coutumes thuléens d'origine semblent avoir été plus riches, plus sophistiqués et plus uniformes que les cultures inuites subséquentes.
Ours polaire, caribou N°1574 (1995) Pavot d'Islande, canot de charge N°1575 (1995)Inuk, iglou, chien de traineau N°1576 (1995)Equipage de chiens, avion a skis N°1577 (1995)Enfants N°1578 (1995)L'Arctique, bande de 5 N°1578a (1995)La petite période glaciaire (1600 à 1850) a forcé les Thuléens à se diviser en de multiples cultures locales s'adaptant au nouvel environnement des différentes régions arctiques. L'occupation du Labrador par les Inuits remonte au XVIe siècle. Dès cette époque, ils rencontrèrent des chasseurs amérindiens et des pêcheurs européens qui exploitaient déjà la partie méridionale de cette côte. En 1770, lorsque les Moraves arrivèrent au Labrador, ces derniers relatent que les Inuits locaux chassaient encore la baleine. Les mauvaises conditions climatiques se faisaient possiblement moins sentir dans cette région relativement plus au sud que les autres régions nordiques.
Quant à eux, les gens qui habitaient le sud et l'est de l'île de Baffin ont continué à vivre la culture thuléenne jusqu'à l'arrivée des baleiniers américains et écossais au cours du XIXe siècle. Toutefois, il est bon de signaler que les Inuits du sud de Baffin comme ceux du Labrador et du Québec ont quitté leurs maisons individuelles pour de grandes maisons multifamiliales.
Plus on s'approche de l'Arctique central, plus on découvre des groupes culturels différents de leurs ancêtres thuléens. C'est au cours de la petite période glaciaire que les Inuits d'Igloolik (Igloolik veut dire : là où il y a des maisons) quittèrent leurs maisons de terre permanentes pour s'installer sur la banquise dans des villages d'igloos. L'été, ils retournaient sur la côte pour chasser les mammifères marins à l'aide de kayaks et à l'intérieur des terres pour la chasse au caribou ou pour pratiquer la pêche à l'omble chevalier.
Quant aux Barren Grounds, à l'ouest de la baie d'Hudson, ces territoires étaient occupés par des Inuits qui subsistaient grâce au caribou et au poisson. En résumé, ils accaparèrent les terres abandonnées par les Tchippewayans suite à une épidémie en 1780. Avant cette date, les Inuits du caribou d'aujourd'hui étaient de culture maritime comme celle des Thuléens d'autrefois.
Entre 1200 et 1500, les Thuléens arrivent dans la région de la baie Pelly et des golfes Dolphin et Union. Vu l'absence de grands mammifères marins dans cette région, ils n'ont d'autres choix que de s'adapter à la chasse aux phoques sur la banquise. Pour les Inuits du cuivre (Kugluktuk), ils continuèrent de passer l'hiver dans des habitations de pierre, de terre et de bois flotté semblables à celles de leurs ancêtres. En résumé, la technologie des Inuits de l'Arctique central nous semble simpliste, rustique et adaptée à une nouvelle vie de nomade.
Pour ce qui est de la mer de Beaufort et du fleuve Mackenzie, les gens de l'endroit avaient un mode de vie semblable aux gens du nord de l'Alaska. L'hiver, ils s'abritaient dans de grandes maisons de bois flotté, ils se servaient de lampes à huile, portaient des labrets aux lèvres et aux joues et se déplaçaient en oumiak. Dans ce coin de l'Arctique de l'ouest, les changements environnementaux et culturels ont été moins perceptibles qu'ailleurs.
Pour terminer, le Haut-Arctique avait été abandonné durant le refroidissement. Les groupes de la région ont dû mourir de faim ou sont partis rejoindre leurs parents sur la côte nord-ouest du Groenland.
Il est certain que les Inuits d'aujourd'hui ont hérité du patrimoine génétique et culturel des Thuléens. Les premiers explorateurs de l'Arctique décrivent que les Inuits rencontrés n'étaient pas de culture maritime mais plutôt une multitude de groupes culturellement différents d'une région à l'autre. La véritable culture thuléenne avait disparu. Il semble que toutes ces mutations ont été provoquées par d'importants changements environnementaux lors de la petite période glaciaire. L'isolation pendant plus de 3 000 ans, combinée à un environnement des plus extrêmes a produit une culture humaine unique.
Les films d'explorateurs et d'ethnologues ont beaucoup contribué à faire connaître les Inuits dans le monde. Voir : Nanook of the NorthLa prostitution n'a pas partout ni toujours existé : il est faux de dire que c'est le plus vieux métier du monde. Dans les sociétés dites primitives ou traditionnelles, la prostitution est inconnue. On note seulement, chez certaines d'entre elles, des pratiques d'hospitalité sexuelle. Ainsi, dans l'Europe des premiers siècles, chez les anciens Germains, mais aussi en Égypte, en Chaldée, en Inde, et encore il y a peu, chez les Inuits, il convient rituellement d'offrir la femme ou la fille à l'hôte de passage. Précisons que ce principe d'hospitalité n'a pas de but vénal, que la femme n'est pas exploitée, que le seul bénéfice éventuellement recherché est un métissage génétique. Certains européens de passage disent avoir été surpris de l'"hospitalité" de certains Inuits allant jusqu'à offrir leur femme ou leur fille.
A partir du XIXe siècle, les missionnaires tentent de les convertir au catholicisme en cherchant souvent à les sédentariser. Avec d'autres peuples premiers, les inuits et populations du nord de l'Europe cherchent à retrouver une certaine autonomie, au Canada, en partie accordée. Mais l'introduction de l'alcool, des maladies microbiennes jusqu'alors inconnues sous ces latitudes et de la radio, l'accès au commerce global, de la télévision et du motoneige sont après quelques décennies, causes de bouleversements sociaux et du mode de vie.
Au XXe siècle, la pandémie de grippe espagnole décime de nombreuses communautés inuites. Qui plus est, une intoxication saturnique chronique aurait eu de graves effets dans la génération des enfants nés après les années 1920, tandis que l'usage des fusils se répand. Les cartouches à grenailles de plomb pourraient sans nul doute contaminer la chaîne alimentaire. Le plomb des grenailles aurait notamment empoisonné les oies qui les mangent sur les lieux de chasse. Une analyse isotopique du sang prélevé dans le cordon ombilical des bébés inuits, au moment de la naissance, montre que le plomb qui les contaminent (8 fois plus de bébés inuits étaient atteints de saturnisme à la naissance qu'au sud du Québec) provient des cartouches de chasse, et non de retombées atmosphérique ou des poissons ou phoques, autres hypothèses avancées. Néanmoins, si le plomb est bien interdit pour les chasseurs canadiens, une tolérance persiste pour les amérindiens et les inuits : les cartouches au plomb sont moins chères que celles en acier.
ASHOONA, Pitseolak Né
Nottingham Island, Northwest Territories, 1904 Île Nottingham, Northwest Territories, 1904
Died Est morte
Cape Dorset, Nunavut, 1983 Cape Dorset, au Nunavut, 1983
Pitseolak Ashoona est né le Nottingham île vers 1904 dans ce qui est maintenant appelée Nunavut. She married Ashoona, a hunter, in 1922. Elle a épousé Ashoona, un chasseur, en 1922. Four of her surviving children became artists: sons Kumwartok, Qaqaq and Kiawak Ashoona and daughter Napachie Pootoogook. Quatre de ses enfants survivants sont devenus des artistes: fils Kumwartok, Qaqaq et Kiawak Ashoona et sa fille Napachie Pootoogook. In the early 1950's the Civil Administrator of west Baffin Island, James Houston, introduced the techniques of printmaking to the Inuit. Dans le début des années 1950 l'administrateur civil de l'ouest l'île de Baffin, James Houston, a présenté les techniques de la gravure pour les Inuits. Pitseolak Ashoona began working in the late 1950's; she produced over 7,000 drawings during her career. Pitseolak Ashoona a commencé à travailler dans la fin des années 1950, elle produit plus de 7.000 dessins au cours de sa carrière. The subject matter in her work often depicted the traditional ways of Inuit life before contact with Europeans. L'objet de son travail souvent représenté le mode de vie traditionnel des Inuits avant le contact avec les Européens. Ashoona was also well known for experimenting with landscape in her prints. Ashoona était également bien connu pour expérimenter avec le paysage dans ses estampes. In 1971, she narrated the story of her life in the National Film Board's animated documentary "Pitseolak: Pictures Out of My Life." En 1971, elle a raconté l'histoire de sa vie dans le documentaire d'animation Office national du film «Pitseolak:. Pictures Out of My Life" She was made a member of the Royal Canadian Academy in 1974 and a Member of the Order of Canada in 1977. Elle a été faite membre de l'Académie royale canadienne en 1974 et membre de l'Ordre du Canada en 1977.
N°1458 (1993)