Le
Tétras lyre, appelé également Petit coq de bruyère (Lyrurus tetrix) est une espèce d'oiseau sédentaire, symbole des Alpes européennes.
Il est considéré comme une espèce relique des époques glaciaires car sa distribution est nordique et boréo-montagnarde.
Taille : Femelle (ou poule) 50-53 cm ; Mâle (ou coq) : 60 cm
Envergure : 65 à 80 cm
Poids : Poule: 700 à 850 g ; Coq adulte :1 100 à 1 500 g
Longévité : 6 à 9 ans environ
Mâle : noir à reflets bleus, ses ailes sont brun-noir avec une petite barre blanche. Le dessous des ailes et de la queue sont blancs. La queue se termine en forme de lyre d'où son nom. Les pattes sont courtes et emplumées. Au-dessus de l'œil, une caroncule rouge, de taille variable, très développée au printemps, surmonte un bec court.
Femelle : Livrée brune et roussâtre barrée de noir, de blanc et de gris. La queue légèrement fourchue.
Les doigts des pattes ont une frange d'écailles cornées qui agissent comme des raquettes et évitent à l'oiseau de s'enfoncer dans la neige fraîche.
Oiseau sédentaire, polygame et sociable toute l'année.
Majoritairement végétarien, se nourrissant de feuilles, de bourgeons, de graines, de fleurs et de baies, il complète son alimentation avec des insectes, des araignées et des invertébrés.
Michel N°614 - N°416
Le tétras-lyre est surtout célèbre pour ses parades nuptiales printanières. Les mâles se retrouvent tous les ans, aux mois de mars, avril, mai et début juin sur des espaces dégagés d’arbres, plateaux ou tourbières appelées lek (ou aire de parade). Au centre de cet emplacement, se trouve l’arène où les coqs paradent, chantent, se mesurent ; les gestes et les allures ont tous une signification bien précise : provocation, domination…
Les poules, elles, vagabondent ici et là, d’une place à l’autre, et choisissent chacune leur futur partenaire qui est toujours le mâle dominant ; elles finissent par s’accoupler vers la mi-mai. Fin mai, les poules commencent déjà à pondre (de 3 à 10 œufs), puis à couver ; 26 jours après la ponte du dernier œuf, les jeunes poussins naissent. Les petits sont nidifuges, mais restent accompagnés par leurs mères jusqu’à l’automne où ils se dispersent.
Les femelles pondent à même le sol, dans un amas de brindilles, souvent cachées dans un fourré où elles sont alors très vulnérables
Répartition géographique
En Suisse et en France : Présents sur une grande partie du massif alpin (du Chablais au Var), ils sont néanmoins vulnérables à cause de l’aménagement touristique ; bien plus localement dans le massif ardennais, ils y sont en forte régression.
En Europe : Absent de la péninsule ibérique, le petit coq de bruyère habite la Grande-Bretagne, les Alpes, la Scandinavie, l’Europe de l’Est, mais aussi l’Allemagne, la Belgique (très localement : plateau des Hautes-Fagnes), les Pays-Bas et le Danemark où les populations sont isolées mais témoignent d’un passé glorieux.
Dans le Monde : Le tétras n’est présent qu’en Eurasie, où il peuple une grande partie de la Russie, le nord du Kazakstan, de la Mongolie et de la Chine.
N° - N°1092 - N°939
Le Tétras lyre peuple les clairières et les lisières des forêts de conifères mêlées de bouleaux, les landes humides parsemées d'arbres.
Le tétras-lyre a besoin d'un domaine vital d'au moins 3 000 hectares, comprenant des forêts de conifères avec clairières et des tourbières ; on le trouve jusqu'à 2 300 m d'altitude, limite supérieure des arbres, zone des rhododendrons et des aulnes verts. Il est très lié à la présence d'arbustes de la famille des éricacées (airelle, myrtille, canneberge, bruyères, callune...). Pendant longtemps, l'homme, grâce à l'exploitation des alpages, a favorisé des conditions de vie idéales au tétras-lyre
Traditionnellement, les populations de tétras-lyre sont très sensibles au déboisement et au développement du pâturage extensif qui détruit la végétation basse indispensable à l'oiseau. Aujourd'hui, les menaces sont donc le morcellement et la destruction de l'habitat, la chasse abusive mais surtout les dérangements car son domaine vital se trouve souvent en partie intégré dans les domaines skiables des stations ce qui fragmente son habitat. Les comptages effectués ont montré une densité de 0,95 tétras-lyre, pour 100 hectares, dans les secteurs des stations de ski, alors que généralement elle est de 3,25 dans les zones vierges.
N°248 - Michel N°592 - Michel N°1521
Souvent victime de collisions mortelles avec les câbles de remontées mécaniques, son principal ennemi est, l'hiver, le skieur hors-piste, l'amateur de poudreuse fraîche et, l'été, le randonneur. En effet, dès les premiers froids de l'automne, les tétras-lyre se regroupent pour survivre et recherchent des zones d'hivernage où la neige reste poudreuse. Dès les premières neiges, il s'enfouissent dans une sorte d'igloo tout en guettant les éventuels prédateurs. Il peut passer la nuit entière et une bonne partie de la journée dans cet abri s'il fait mauvais temps. Il économise ainsi son énergie.
À chaque dérangement, les tétras-lyre s'enfuient et creusent une nouvelle galerie dans la neige ; ainsi la pratique du ski hors-piste, multiplie les risques de dérangement, ce qui compromet gravement l'équilibre énergétique du tétras-lyre en interrompant ses phases de repos, en créant du stress et en obligeant à la dispersion des groupes. L'été, l'oiseau est trop souvent dérangé par les centaines de randonneurs et en particulier les chiens laissés en liberté; une des conditions de sa survie est alors l'existence d'une végétation haute au sol.
http://www.dinosoria.com/sons/animaux/tetras-lyre.mp3