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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 12:06 am
par saintluc
1801
31 août
Fin de l'expédition d'Egypte
Le général Ménou, chef des troupes françaises d'Egypte, signe un accord d'évacuation avec les Britanniques à Alexandrie. En 1798, une expédition militaire française avait débarqué à Alexandrie. A sa tête, le général Bonaparte voulait saper l'autorité des Britanniques en Méditerranée orientale et contrôler la route des Indes. Si la campagne d'Egypte se solde par un échec sur le plan militaire, elle permettra à l'égyptologie de se développer.
Voir aussi : Napoléon - Bonaparte - Histoire d'Alexandrie - Histoire de la Révolution



1867
31 août
Décès de Charles Baudelaire
Un an après son retour à Paris, le 31 août 1867, Baudelaire meurt à l'âge de quarante-six ans. Il est inhumé le 2 septembre au cimetière Montparnasse.
Voir aussi : Baudelaire - Histoire de la Poésie



1887
31 août
La traversée du Grand Dru au Petit Dru
Les alpinistes François Simond, Émile Rey et H. Dunod franchissent le dangereux passage rocheux qui sépare le Grand Dru du Petit Dru. Assurés par des cordes maintenues en hauteurs par leurs compagnons, les trois hommes entament la descente et la traversée verglacée par le versant nord. Quatorze ans plus tard, Émile Fontaine, Joseph Ravanel et Jean Ravanel effectueront une traversée sans aucune aide extérieure.
Voir aussi : Alpes - Histoire du Mont Blanc - Histoire de Chamonix - Petit Dru - Histoire de l'Alpinisme



1888
31 août
Le premier crime de Jack L'Eventreur
Dans la nuit, le corps de Mary Ann Nichols, une prostituée surnommée "Polly", est retrouvée affreusement mutilé dans le Whitechapel, l'un des quartiers pauvres de l'East End de Londres. Entre le 31 août et le 9 novembre, cinq femmes seront assassinées dans ce quartier. La police de Scotland Yard enquêtera sur le mystérieux assassin, surnommé "Jack the Ripper", sans résultat.
Voir aussi : Histoire de Londres - Histoire des Faits divers



1907
31 août
Naissance de la Triple-Entente
Alors que depuis un an des négociations militaires officieuses ont lieu entre la France et le Royaume-Uni, ce dernier signe un accord avec la Russie. Celui-ci définit les zones d’influences de chacun en Afghanistan et en Iran, mais il permet également aux trois pays de se lier indirectement. Désormais la France est alliée à l’empire russe qui est allié au Royaume-Uni qui est allié à la France. En vue du conflit qui éclatera sept ans plus tard, cet accord va se révéler fondamental.
Voir aussi : Alliance - Triple-Entente - Histoire de la Première Guerre mondiale



1935
31 août
L'exemplaire ouvrier Stakhanov
Dans la nuit du 30 au 31 août 1935, l'ouvrier Aleksei Stakhanov extrait 105 tonnes de charbon en 6 heures de travail de la mine Irmino du bassin houiller de la rivière Donets. La norme est alors fixée à 7 tonnes. La propagande de Staline encourage les Soviétiques à suivre son exemple. Des portraits de l'ouvrier modèle son affichés dans toutes les entreprises du pays et des systèmes de récompenses sont organisés pour stimuler les travailleurs.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Staline - Propagande - Histoire de la Politique



1980
31 août
Les accords de Gdansk
Après les troubles de juillet, consécutif à la hausse des prix de la viande, et les grèves, partis des chantiers navals de Gdansk, le gouvernement communiste polonais finit par céder. Il signe les accords de Gdansk avec Lech Walesa, ouvrier-électricien et leader du syndicat indépendant Solidarnosc. celui-ci sera dissout par le général Jaruzelski en 1982, puis relégalisé en 1989. Lech Walesa deviendra alors le premier président polonais élu au suffrage universel direct.
Voir aussi : Soulèvement - Histoire du Parti Communiste - Histoire du PC - Syndicat - Lech Walesa - Histoire de la Guerre froide



1997
31 août
Mort de Lady Di
Diana, l'ex-épouse du prince de Galles, meurt à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, après avoir été victime d'un accident de voiture dans le tunnel du pont de l'Alma. Son compagnon Dodi al-Fayed, riche Egyptien, a été tué sur le coup, tout comme le chauffeur, Henri Paul, qui roulait vite afin de semer des paparazzi. Seul le garde du corps de Diana Trevor Rees Jones en réchappera. deux millions de personnes suivront ses funérailles.
Voir aussi : Histoire de Paris - Décès - Accident - Lady Di - Diana - Histoire des Décès

http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 12:16 am
par saintluc
Alekseï Grigorievitch Stakhanov (en russe : Алексей Григорьевич Стаханов ; 1905-1977) est un célèbre mineur soviétique né à Lougovaïa près d'Orel.

Lors d'un concours organisé par le Komsomol, ce mineur du Donbass aurait accompli quatorze fois la norme d'extraction du charbon, le 31 août 1935 : 102 tonnes en 6 heures de travail. La norme était de 7 tonnes. La propagande soviétique en a fait par la suite un exemple pour tous les ouvriers de l'URSS. Cette promotion du sacrifice personnel et de l'émulation entre travailleurs pour le bien du Parti a reçu le nom de stakhanovisme.
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En 1927, il débuta un travail à la mine de « Tsentralnaïa-Irmino », dans la ville de Kadievka (Donbass). En 1933, Stakhanov fut affecté aux perforateurs. En août 1935, il fut rapporté qu'il avait ramené 102 tonnes de charbon, un record, en 5 heures 45 minutes de travail, soit 14 fois son quota. Le 9 septembre, Stakhanov fit à nouveau parler de lui, avec un record de 227 tonnes. Son exemple fut publié dans les journaux et affiches, comme modèle à suivre pour les autres, il apparut même sur la couverture du Time Magazine. Cependant, la véracité de ces records est contestée : Stakhanov aurait eu au moins deux collègues pour l'aider durant ses records.

Entre 1936 et 1941, Stakhanov étudia à l'Académie industrielle de Moscou. Entre 1941 et 1942, il fut directeur de la mine n° 31 de Karaganda. Entre 1943 et 1957, Stakhanov travailla au ministère de l'Industrie du charbon de l'Union soviétique. Entre 1957 et 1959, il fut nommé député du fiducie Chistiakovantratsit, à la suite de quoi il devint ingénieur-chef assistant de la gestion de la mine n°2/43 de la fiducie Torezantratsit jusqu'à sa retraite, en 1974.

Stakhanov fut député du premier Soviet suprême. Il reçut deux Ordres de Lénine, un Ordre du Drapeau rouge et de nombreuses médailles. Le dernier dimanche d'août fut déclaré « Journée du mineur de charbon », vraisemblablement en son honneur.

En 1978, la ville de Kadievka, où il avait accompli ses exploits, fut rebaptisée Stakhanov.

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 3:17 am
par bounti
bonjour!
les corons du nord♥chanté par pierre bachelet
http://www.youtube.com/watch?v=Hq-23MUuDJk
la fermeture des mines plongea une région dans une crise économique
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 3:34 am
par saintluc
La catastrophe de Courrières est la plus importante catastrophe minière d'Europe. Elle tire son nom de la Compagnie des mines de Courrières qui exploitait alors le gisement de charbon du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dans le Pas-de-Calais. Elle eut lieu entre Courrières et Lens, le samedi 10 mars 1906 et fit officiellement 1 099 morts. Ce gisement fournissait alors 7 % de la production nationale de charbon. Un coup de grisou suivi d'un coup de poussier dévasta 110 kilomètres de galeries dans les fosses n° 2 à Billy-Montigny, 3 à Méricourt et 4 à 11 à Sallaumines. Le choc fut si fort que les cages ne pouvaient plus circuler dans le puits n° 3 et que des débris et des chevaux furent projetés à une hauteur de dix mètres sur le carreau de la fosse.


La catastrophe de Courrières illustrée par Le Petit Journal.La catastrophe provoqua une crise politique et un mouvement social qui déboucha sur l'instauration du repos hebdomadaire.
Les plus anciennes fosses de la Compagnie des mines de Courrières, ouvertes sous le Second Empire, présentent d'importantes veines de charbon gras, et l'essentiel du travail d'abattage s'effectue à un niveau compris entre 326 et 340 mètres.

À 6 h 34, le samedi 10 mars 1906, un « coup de poussière » d'une rare violence ravage en quelques secondes 110 kilomètres de galeries communes aux trois fosses et situées sur les territoires de Billy-Montigny (fosse n° 2 dite Auguste Lavaurs), Méricourt (fosse n° 3 dite Lavaleresse ou Charles Boca), Noyelles-sous-Lens et Sallaumines (fosse n° 4/11 dite Sainte-Barbe ou Charles Derome). La fosse n° 10 de Billy-Montigny, située moins d'un kilomètre au Sud-Est de la fosse n° 2 ne fut pas affectée par la catastrophe. Tout était en état de marche dans ce puits. Lorsque la catastrophe eut lieu, le puits n°15 était en cours de fonçage à côté du puits n° 3 depuis 1905. Il n'était donc pas utilisable. Le puits n° 20 ne sera adjoint au puits n° 10 que quelques années plus tard
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Avant 1891, les puits fonctionnaient indépendamment, les galeries au fond ne communiquaient pas avec celles des autres sièges dans le bassin minier, à de rares exceptions près. Cela changea lorsque les galeries d'une des fosses de la Compagnie des mines de Bruay furent inondées. Dès lors, l'administration autorisa le creusement de bowettes entre plusieurs sièges d'extraction car en cas d'inondation, les secours sont facilités et les eaux, étalées sur une plus grande surface, sont évacuées plus rapidement et font moins de dégâts.

Au sein de la Compagnie des mines de Courrières, chaque fosse est indépendante, les chantiers du fond sont reliés et les puits fonctionnent en réseau. La première fosse ouverte par la compagnie est la fosse n° 1 sur le territoire de Courrières. Elle entre en exploitation en 1851 mais n'étant pas rentable, l'extraction y cesse en 1888. Ce puits sera rebouché après la Première Guerre mondiale. Les puits des fosses n° 2 à Billy-Montigny, 3 de Méricourt et 4 de Sallaumines commencent à extraire respectivement en 1856, 1860 et 1867. Le fonçage du puits n° 10 a débuté en 1896 et l'exploitation commence en 1900. Initialement autonomes, ces fosses étaient reliées par des galeries au moment de la catastrophe. Cinq puits répartis sur quatre fosses (n° 2, 3, 4/11 et 10) sont connectés entre eux pour l'aérage. Les puits n° 10 et 11 sont des entrées d'air, les puits n° 2 et 4 sont des sorties d'air. Quant au puits n° 3, il assure les deux fonctions : Deux cloisons divisent le puits en trois compartiments. Le compartiment central est le plus grand, il permet la circulation des cages et l'entrée de l'air. Sur les côtés, il existe deux compartiments de plus petite taille. Le premier goyot sert à la sortie de l'air, quant au second, il est équipé d'échelles qui permettent au personnel de pouvoir remonter en cas de panne des cages. Le choc de la déflagration ayant endommagé les cloisons, la circulation de l'air ne fonctionnait plus. Une autre caractéristique de ce système est que l'air entrant dans le puits est envoyé dans trois zones : vers les puits n° 2 et 4 et vers un quartier d'extraction au sud du puits n°3. C'est l'air qui est envoyé dans ce quartier qui remonte par le goyot du puits n° 3.
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Contrairement à ce que l'on a longtemps pensé, l'incendie qui s'était déclenché les jours précédents n'en serait pas directement la cause bien qu'il ait largement contribué à dégrader les conditions de travail au fond (gaz toxiques) et donc à augmenter la mortalité. En effet, le 7 mars, un feu avait été découvert dans l’une des veines de la fosse de Méricourt. Il s'agit de la veine Cécile, à la profondeur de 326 mètres, l'exploitation y est terminée. Il fut découvert à 22 heures par un ouvrier qui ramenait son cheval à l'écurie. Le feu était situé dans un vieux tas de bois. Cet incendie serait dû à la lampe d'un mineur qui travaillait dans ce secteur. Les ingénieurs et les chefs (les porions) décident d’édifier des barrages pour l’étouffer. Dans la nuit du 6 au 7 mars, un barrage, une estoupée longue de trois mètres est édifié. Elle est faite de terres et de cailloux. Afin d'étouffer le feu, l'ingénieur de la fosse Barrault fait établir un autre barrage à la bifurcation de la veine Cécile avec la bowette de l'étage 280. D'autres barrages furent encore édifiés afin d'étouffer encore plus vite l'incendie en coupant les arrivées d'air et, donc, d'oxygène. Ces travaux durèrent toutes les journées des 7, 8 et 9. La situation empirant, le 9 mars, la construction de plusieurs autres barrages consécutifs est décidée, le dernier est réalisé en maçonnerie, il fut achevé le soir.

Pierre Simon, plus connu sous le nom de Ricq, délégué-mineur depuis 1891, demande à ce que personne ne descende tant que le feu ne sera pas éteint, mais son avis n'est pas suivi. Poursuivre l'exploitation du charbon dans ces conditions est en effet trop dangereux

Le point de départ de cette catastrophe est l'explosion d'une poche de grisou dans le chantier Lecoeuvre. La présence de ce gaz avait été suspectée quelques jours plus tôt par des mineurs de fond mais la compagnie n'avait pas tenu compte de leurs avertissements. Le coup de grisou a ensuite soulevé la poussière de charbon, cette dernière, beaucoup plus explosive que le grisou, s'est mise en auto-combustion et la flamme a parcouru 110 kilomètres de galeries en moins de deux minutes. Le coup de grisou a donc été immédiatement suivi par un coup de poussier beaucoup plus dévastateur et meurtrier.

Le 10 mars, à six heures du matin, 1 664 mineurs et galibots (âgés de 14 à 15 ans), étaient déjà descendus dans les fosses 2, 3, 4 et 10 dont les zones de travail étaient situées à une profondeur variant entre 330 et 340 mètres. À 6 h 30, des employés aperçoivent une fumée noire sortant de la porte du moulinage de la fosse n° 3. Quelques minutes plus tard, une déflagration ébranle le puits n° 4. La chaleur causée par l'explosion a transformé les galeries en une véritable fournaise, et la déflagration associée a tout balayé sur une distance de 110 kilomètres. Ensuite, les gaz méphitiques se sont répandus dans les galeries. La déflagration fut si forte que des débris et des chevaux furent projetés à une hauteur de dix mètres sur le carreau de la fosse n° 3.
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Une violente secousse fut ressentie dans les quartiers avoisinant les trois charbonnages. Elle fut immédiatement suivie d'un bruit sourd. Selon d'autres témoignages, il s'agirait d'une violente détonation. Portes et fenêtres commencent à s'ouvrir. Les habitants s'interrogent et commencent à s'inquiéter. Ils ne savent en effet pas encore quelle fosse est touchée.

Le directeur de la Compagnie, Lavaurs, est immédiatement alerté. Son habitation est située à côté du carreau de fosse n° 2. Il s'y rend aussitôt, donne ses instructions et se rend immédiatement à la fosse n° 3. L'ingénieur Voisin et un homme d'about[note 4] descendent prudemment dans le puits n° 2 qui est intact. À 306 mètres de profondeur, ils découvrent évanoui le chef-porion Lecerf qu'ils ramènent à la surface.

À la fosse n° 3, l'ingénieur principal Petitjean se trouvait à une quarantaine de mètres du chevalement lorsqu'un nuage de poussières jaillit du puits dans un vacarme épouvantable et retombe sur les installations. Le souffle est si fort qu'un cheval est projeté en l'air, le chevalet a été soulevé et le moulinage a été ravagé
Abasourdi, Petitjean reprend ses esprits et court vers le puits. Il constate que la cloison du goyot est démolie. Par conséquent, l'aérage ne peut plus se faire correctement, et certains travaux au fond risquent de manquer d'air frais. Il est impossible de remonter la cage qui était au fond au moment de l'explosion étant donné que les parois du puits se sont rapprochées. Pire encore, plus personne ne peut descendre par les échelles car le puits est totalement bouché par un amas de ferraille. Le directeur de la Compagnie Lavaurs passe. Pour atteindre les chantiers de la fosse n° 3, il va falloir descendre par le puits de la fosse 4/11. En effet, désobstruer le puits demanderait trop de temps.

Vers huit heures, à la fosse n° 2, l'ingénieur et l'homme d'about tentent une nouvelle descente. Ils sont cette fois-ci accompagnés de Charles Casteyes, il s'agit d'un jeune galibot originaire de Montigny-en-Gohelle chargé de porter les médicaments. Juste avant la descente, l'ingénieur Voisin demande au mécanicien de ne pas faire descendre la cage au-delà de l'étage d'exploitation n° 258, soit 258 mètres de profondeur. L'air devient irrespirable passé cette profondeur. La cage descend dans le puits, passe au niveau de l'étage 258. Hélas, dans la panique, le mécanicien a oublié de stopper la machine. Lorsque la cage passe devant un étage, l'homme d'about en bondit et alerte les personnels au jour. Le mécanicien, ayant compris son erreur, fait machine arrière, la cage remonte. L'ingénieur Voisin et Charles Casteyes sont évanouis. Le bras du galibot, la tête de l'ingénieur ainsi que son pied dépassent de la cage. Or, tout ce qui en dépasse risque d'être sectionné ou broyé. Soudain, une secousse survient dans le puits, la tête de l'ingénieur revient dans la cage. Au final, Voisin a eu le pied cassé et Charles Casteyes a eu le bras en bouillie. Par la suite, les gaz envahissent le puits n° 2. Toute opération de sauvetage devient impossible
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Au puits n° 4, la cage a été projetée à une dizaine de mètres de hauteur. Elle est retombée de travers par conséquent, elle est inutilisable en l'état, il va falloir la dégager des décombres. Ici, la violence du choc a fait voler en éclat tous les carreaux du bâtiment central. Georges Engelaêre d'Avion réparait au moment de la catastrophe l'armature métallique du chevalet. Il a été projeté sur l'escalier menant au moulinage. Il y gît, son crane est fracturé. Des mineurs le transportent dans une pièce près du logement du concierge car il est encore en vie. L'ingénieur en chef Bar arrive à la fosse 4/11 peu après l'explosion. il constate que la cage du fond est bloquée à 383 mètres de profondeur. Il descend immédiatement par les échelles du goyot sans prendre le temps d'enfiler ses habits de fosse. Il descend accompagné de l'ingénieur principal de la fosse Domézon, son adjoint l'ingénieur Bousquet, le délégué mineur Dacheville, l'ancien chef-porion Lecomte et le chef-porion Douchy. Une fois au-dessus de la cage, ils la libèrent. À ce moment, apparaissent à l'orifice du puits n° 11 trois mineurs : Joseph Mary, Louis Lévêque et Louis Martin. Quelques minutes après, c'est le porion-contrôleur Payen qui sort.

À neuf heures, quand la fumée fut enfin dissipée dans le puits n° 3, un porion ] et un ingénieur descendirent par les échelles du goyot . Ils furent malheureusement bloqués à 70 mètres de profondeur étant donné que les échelles étaient tombées .

À la fosse n° 4/11, la cage fut rapidement dégagée des décombres. Les sauveteurs ont pu descendre par les échelles et ils trouvèrent des rescapés à 331 mètres de profondeur. À la fosse n° 2, les cages pouvaient fonctionner comme d'ordinaire. Dans le puits, rien ne laissait croire à une catastrophe. Les bowettes[note 7] entre la fosse n° 2 et la fosse n° 3 étaient coupées. Certains ouvriers de la fosse n° 3 ont malgré tout pu s'enfuir et remonter à la surface en passant par le puits n° 2.Pendant ce temps, à la fosse n° 10, la cage fonctionne comme d'habitude, les mineurs de la fosse sont remontés. À ce groupe s'ajoutent des mineurs de la fosse n°2.

Dans les corons, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre : une catastrophe a touché les fosses. Aussitôt, les épouses, les mères, les grands-parents et les enfants se précipitent vers les puits sinistrés. Devant les installations de surface, les grilles sont fermées. Devant l'afflux de personnes, des gendarmes sont appelés en renfort. Tous attendent des nouvelles, des femmes sont même atteintes de crises nerveuses. Certaines ont encore plusieurs membres de leur famille dans les galeries.

Les avenues de fosses et les rues des cités sont envahies par des milliers de personnes. Tous sont à la recherche de parents ou d'amis. Des nouvelles partielles parviennent à la préfecture d'Arras et au journal le Réveil du Nord. La préfecture apprend qu'une importante catastrophe aurait touché la fosse 4/11 de Sallaumines, au journal, une épouvantable catastrophe aurait eu lieu à Billy-Montigny. La réalité apparaît bien vite : un coup de grisou a touché les fosses n° 2, 3 et 4/11 des mines de Courrières. 1 800 mineurs y étaient descendus au matin.

Dès l'annonce de la catastrophe, Monsieur Tournay, maire de Billy-Montigny, accourt à la fosse n°2. La foule est maintenue à distance par les gendarmes locaux aidés par quelques agents d'Hénin-Liétard. Les docteurs Minet et Boulogne amputent sur place le galibot Charles Casteye. Ce dernier est ensuite emmené à l'hôpital. Pour réanimer les asphyxiés, des médecins des compagnies voisines arrivent. D'autres médecins arrivent même de Lille, les docteurs Colle et Albert Debeyre, ainsi que des médecins militaires, des internes et des externes de l'hôpital Saint-Sauveur. 400 personnes environ travaillent à la fosse n° 2. Pour l'instant, seulement une dizaine de blessés a été remontée. Parmi eux, on compte le porion Fossez, Louis Briou père et fils, Émile Bouillez père et fils, l'ingénieur Peger et le chef-porion Lecerf. Une question commence à se poser : que sont devenus les autres mineurs ? On sait déjà que 200 mineurs voire plus seraient remontés par le puits n° 10. Il devrait alors en rester autant au fond. Il est toutefois encore impossible de descendre étant donné que les gaz ne se sont pas suffisamment dissipés.

Simon, plus connu sous le nom de Ricq est délégué mineur à la fosse n°3. Il était chez lui à Méricourt-Village lorsqu'il entendit le bruit sourd de la déflagration. Il ne doute pas un instant. Un accident a eu lieu à cause du feu qui couvait dans la veine Cécile. Il enfile ses habits de fosse et accourt au carreau de fosse. Un ventilateur se remet à fonctionner. Le mauvais air est explusé. Pour descendre, on attacha un cuffat (grand tonneau) à la place de la cage du puits de la fosse n° 3 : quatre hommes s'y installèrent et on les descendit. La descente s'arrêta à 50 mètres de profondeur étant donné que le puits était envahi de débris. Ces débris furent évacués pendant toute la journée afin de libérer le passage. Quatorze hommes seulement sont remontés. Il en reste 459 au fond. À la fosse n°4, le docteur Lecat constate le décès de Georges Engelaere, le mineur qui réparait le chevalet au moment de la déflagration. Il s'agit de la première victime officielle.
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 3:51 am
par saintluc
2ème partie

Sur le carreau de la fosse n°3, le directeur de la Compagnie Lavaurs s'entretient avec le directeur des mines de Lens Reumaux, le directeur des mines de Dourges Robiaud, le directeur des mines de Meurchin Tacquet (qui avait été ingénieur à la fosse n° 3) ainsi que des ingénieurs des compagnies voisines. Sur le site, on peut apercevoir des médecins ainsi qu'une cinquantaine de gendarmes. Bar et Lecomte sortent du puits et vont voir le directeur Lavaurs. Ce qu'ils ont vu ressemble à un champ de bataille de 1870. Toutes les bowettes sont effondrées à 20 mètres de l'accrochage.

Un grand nombre d'ambulances, des voitures tirées par des chevaux arrivent sur les carreaux des fosses n°2, 3 et 4/11. Elles sont chargées de ballons d'oxygène, de gouttières, de médicaments, de matelas et de paquets d'ouate. Des salles ont été transformées en infirmeries, des baquets ont été remplis d'acide picrique. Des boissons chaudes ont été préparées par des femmes. L'explosion a eu lieu il y a trois heures. Seuls quelques hommes sont remontés. La foule prend peu à peu conscience de l'ampleur de la catastrophe à la vue de l'organisation des secours.

Les efforts ont été concentrés au puits n°4. Dirigé par l'ingénieur Dinoire, le mécanicien d'extraction parvient à rétablir le libre jeu de la cage. Vers 10 heures commence à courir un bruit. Le porion-contrôleur Payen aurait réussi à ramener à l'étage d'exploitation 300 une cinquantaine de mineurs qui travaillaient dans un quartier du n° 11. Parmi la foule aux abords de la fosse de Sallaumine, l'espoir de chaque personne est de retrouver un être cher. La cage remonte au jour. En trois voyages, 44 mineurs sont sauvés. Dans le lot, un des mineurs est gravement brûlé. Ses vêtements sont en lambeaux et son corps est presque nu. Il est immédiatement transporté à l'infirmerie où son corps est enveloppé de bandes de gaze jaunies d'acide picrique. La foule commence à s'agiter, les personnes présentes veulent à tout prix savoir qui sont les mineurs remontés. Au loin, tous les mineurs se ressemblent. Lorsqu'ils sortent du carreau de la fosse, ils sont tout de suite emmenés par les membres de leur famille chez eux.

C'est vers 10 h 30 qu'arrivent d'Arras le Préfet du Pas-de-Calais Duréault, l'ingénieur en chef du contrôle des mines Léon. Viennent ensuite des membres du parquet de Béthune. Le préfet interroge le chef-porion Douchy qui venait juste de remonter. Ce dernier vient de voir une douzaine de cadavres près de la recette (près du puits). À une vingtaine de mètres, les galeries sont éboulées, les bois tombés et les portes arrachées. Des coups sur des tuyaux ont été entendus par un autre sauveteur. Il reste donc des survivants dans les galeries. Hélas, en l'état actuel des choses, il est impossible d'aller les sauver : les sauveteurs s'évanouissent à cause des gaz qui envahissent les galeries, et la cage ne peut plus descendre en dessous de 300 mètres de profondeur car ses guides tordus la bloquent.
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Sous la direction de l'ingénieur en chef Léon, les ingénieurs de l'État prennent en main les opérations de sauvetage conformément au règlement. Il reste à la fosse n°4/11 et envoie Leprince-Ringuet à la fosse n°3 et Heurteau au 10. Il est impossible de coordonner le sauvetage car la plupart des ingénieurs sont déjà occupés dans leurs puits respectifs et les galeries pour tenter de sauver les survivants.

Par la suite, la fosse n°10 devient le centre des secours étant donné que l'on peut accéder par les galeries aux puits n°2 et 3. C'est également dans cette fosse que l'équipe médicale venue de Lille opère. Les premiers cadavres commencent à être remontés. Deux cadavres couverts d'un linceul gisent sur deux lits de camps dans le bureau du chef de carreau. Les galeries accessibles sont sillonnées par des équipes de secours. Le maire de Billy-Montigny est interrogé alors qu'il allait rentrer chez lui. Il prévoit la mort de 1 200 mineurs et reste étonné qu'un coup de grisou ait ravagé trois fosses.

Pour accéder aux différents étages d'extraction de la fosse n°3, il faut tout d'abord déboucher le puits. Ingénieurs, mineurs et porions s'occupent à retirer le fatras de ferrailles tordues et de planches cassées. Certains scient les fers, d'autres cassent à la hache les planches. Le tout est remonté par le cuffat. Le déblaiement effectué, l'opération recommence quelques mètres en dessous. Vers 15 heures, la profondeur atteinte est de 55 mètres. En fin de journée, les mineurs ont atteint 170 mètres. Impossible d'aller plus loin, les débris forment un amas inextricable. Diverses solutions sont proposées. Le directeur des mines de Lens propose d'utiliser de la dynamite. D'autres proposent de laisser tomber un bloc de fonte dans le puits pour y précipiter au fond les débris. Petitjean n'est pas pour l'utilisation de la dynamite. Quant à Bar, il craint que le bloc dévie de sa chute et aille cogner contre les parois du cuvelage et que ces dernières ne cèdent. Ces nouveaux éboulements risqueraient de réduire la section d'aérage. De plus, il faudrait encore pouvoir avertir les éventuels rescapés de s'éloigner du puits au moment de la chute. L'ingénieur Léon décida de surseoir la décision. Toutefois, tout est prêt dans l'éventualité où un choix serait nécessaire.

À la fosse n°4/11, les ventilateurs marchent à fond. L'air devient plus respirable dans le puits, toutefois, il reste impossible pour la cage de descendre au-delà de 300 mètres. L'idéal serait de remplacer la cage par une plus petite mais cette opération prendrait plus d'une heure. Ce délai est trop long, des hommes meurent au fond[2]. À cette heure, un bilan est dressé pour cette fosse : 852 descentes ont été enregistrées au matin. 47 hommes ont déjà été sauvés, et 125 mineurs furent miraculés. L'ingénieur avait fait remonter 125 personnes étant donné qu'ils n'avaient pas pu arriver à leurs tailles d'exploitation proches de l'incendie, quelques minutes avant la catastrophe. 680 mineurs manquent donc à l'appel. Des mineurs descendent sous la cage afin de scier les guides. Après une heure d'efforts, la cage peut passer. Un spectacle de désolation attend l'équipe de sauvetage lorsqu'elle atteint le dernier accrochage : des blessés souffrent atrocement au milieu des cadavres déchiquetés. Pendant que certains sauveteurs font remonter au jour les blessés, d'autres explorent les bowettes. Les galeries sont remplies de mauvais air, d'éboulements et de cadavres.

Certains sauveteurs commencent à se sentir asphyxiés. Près de l'accrochage, Dinoire et Lafitte tombent. Quatorze cadavres sont remontés sur le carreau. La foule est anxieuse. Des ambulances arrivent. Des blessés ont donc été remontés mais ils sont dans un sale état. Ils sont presques nus, leur peau se détache par lambeaux. L'un d'eux est même scalpé. Ils sont transportés à la lampisterie sur des civières. Ils sont pansés. Ils sont ensuite mis dans les ambulances. La grille s'ouvre, la foule arrête l'ambulance, des hommes montent à bord pour demander au blessé son nom. Ce nom est ensuite crié à la foule. On a ainsi Pierre Devos de Sallaumines, son bras droit est arraché. Viennent ensuite trois grands brûlés Eugène Choisy, cabaretier à Pont de Sallaumines, Gaspard Guilleman de Méricourt-Village et Jean-Baptiste Lemal de Méricourt-Corons. Certains blessés, aidés de leurs camarades, rentrent à pied dans leur coron. Les familles des mineurs veulent avoir des nouvelles des leurs.

Les sauveteurs se reposent un peu sur le carreau. Ils pensent avoir entendu des appels mais l'air demeure irrespirable au fond. Un journaliste demande s'il reste encore des blessés. Un sauveteur lui répond que c'est fini. Tous les survivants ont été remontés, il ne reste plus que des morts. L'ingénieur Dinoire confirme.

À 14 et 19 heures, les sauveteurs réussirent à entendre des appels provenant du fond du puits.

À 22 heures, une équipe d'ingénieurs des Mines de l'État arrive. Elle prend désormais en main la conduite des opérations de sauvetages. Estimant que les conditions minimales de sécurité n'étaient pas remplies, ils ordonnèrent l'arrêt immédiat d'une descente plus profonde avant que ne soit consolidé le puits n°3. Les sauveteurs étaient pourtant parvenus à 160 mètres de profondeur.

Le 11 mars, à 22 heures, la profondeur de 180 mètres est atteinte. On donna l'ordre de stopper définitivement les travaux de sauvetage. Un bilan du sauvetage des fosses n°2 et 4 est dressé : après deux jours et deux nuits d'efforts, on ramena 25 survivants et 43 cadavres. Quelques sauveteurs disparurent pendant ce sauvetage.
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Dans la journée du 11 mars, l'ingénieur en chef a voulu réunir une table ronde et interroger les survivants. Le but était de faire un point précis sur la situation. En revanche, les ingénieurs et les mineurs ne voulaient pas perdre de temps en bavardages pendant que leurs camarades mouraient au fond. Cette opposition eut sa part de responsabilité dans l'ampleur des pertes humaines car les ingénieurs envoyés par l'État, piqués dans leur orgueil, adoptèrent des mesures qui furent parfois aberrantes. Ils considéraient qu'il n'était pas possible de désobstruer le puits n°3, dont le cuvelage et les installations étaient fortement abimés à la profondeur de 160 mètres. De plus, toutes les recherches qui avaient été menées à partir des puits n°2 et 4 démontraient qu'il ne restait aucun survivant dans les quartiers du n°3, les ingénieurs de l'État décidèrent de fermer le puits n°3, d'actionner les ventilateurs afin de le transformer en puits de sortie d'air. La polémique vient du fait que le grand nombre de victimes soit dû en grande partie à l'obstination de la compagnie minière à poursuivre l'exploitation dans les autres puits alors qu'au fond un incendie n'avait pas encore été complètement maîtrisé et que des fumées et gaz toxiques remplissaient encore les galeries. Mais il y aurait aussi eu probablement moins de morts si les recherches n'avaient pas été arrêtées dès le troisième jour et si une partie de la mine n'avait pas été murée, sur ordre de l'ingénieur général Delafond, pour étouffer l'incendie et préserver le gisement.

La gestion de la crise par la compagnie minière fut particulièrement mal vécue par les mineurs et par leurs familles. La compagnie fut accusée d'avoir fait passer la sécurité des mineurs après la protection des infrastructures en particulier en prenant la décision de murer les galeries et d'inverser l'aérage pour extraire la fumée et étouffer l'incendie au lieu de faciliter le travail des sauveteurs en leur envoyant de l'air frais. De plus, les trois premiers jours, les corps extraits de la mine ne furent pas présentés aux familles pour identification. Quand celle-ci devint possible, elle ne fut ouverte qu’un seul jour : les familles durent ainsi passer en une journée devant les mille corps pour identifier leurs proches. Aucun responsable de la mine, ni aucun fonctionnaire ne donna non plus d’informations aux familles. Enfin, les veuves furent chassées des corons

Le 12 mars, à une heure du matin, le plan est mis en œuvre, les orifices du puits sont fermés et les ventilateurs du puits n°3 sont redémarrés pour en faire sortir l'air. À l'inverse, les ventilateurs sont stoppés sur les puits n°2 et 4. Ils deviennent ainsi des entrées d'air. Le puits n°4 est fermé.

À 9 heures, Une équipe de mineurs allemands volontaires arrive pour aider dans les secours : ils étaient équipés de masques à oxygène, éléments que ne possédaient pas les sauveteurs français. Lorsque les sauveteurs allemands arrivèrent, les recherches étaient déjà abandonnées. De plus, ils furent accueillis avec hostilité alors que se déroulait la crise franco-allemande au Maroc.

Le lendemain, c'est sous une tempête de neige que se déroulent les obsèques officielles. À cause des flammes, un grand nombre de mineurs ne pourront jamais être identifiés. Pour éviter les épidémies, les corps sont ensevelis dans une fosse commune, appelée le silo. La cérémonie se déroule à la va-vite ce qui provoque colère et amertume chez les familles. L'ingénieur en chef et le directeur de la compagnie furent tellement hués par la foule qu'ils durent quitter le cimetière.
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Le 14 mars, un nouveau bilan est établi : on dénombre 429 morts à la fosse n°3, 506 morts à la fosse n°4 et 162 morts à la fosse n°2

Le 15 mars, les sauveteurs doivent se décider à stopper les recherches à cause d'un incendie qui s'est déclenché dans les galeries. Ils ne trouvèrent que des cadavres ce jour-là.

La colère puis la révolte montèrent dans le bassin minier. Les mineurs se mirent en grève pour exiger de meilleures conditions de travail. 40 000 ouvriers étaient dénombrés dans ce mouvement à la fin du mois de mars. La visite effectuée par le ministre de l'intérieur Georges Clemenceau et l'arrivée de 20 000 militaires n'ont pas réussi à calmer la situation, bien au contraire.

On commença à se demander si les ingénieurs de l'État n'avaient pas fait une erreur en considérant qu'il n'y avait plus de survivants au fond seulement trois jours après la catastrophe. D'autres rescapés auraient peut être pu être retrouvés. Jean Jaurès, dans L'Humanité, alla jusqu'à poser cette question : "Et serait-il vrai que, par une funeste erreur, ceux qui dirigeaient les sauvetages, croyant qu'il n'y avait plus en effet d'existence humaine à sauver, se sont préoccupés plus de la mine que des hommes ?"
Le 30 mars, soit vingt jours après l'explosion, treize rescapés réussirent à retrouver le puits par leurs propres moyens après avoir erré dans le noir total sur des kilomètres. Ils furent aperçus par un ouvrier sauveteur à proximité de l'accrochage dans le puits n° 2. Une équipe descendit et trouva 13 hommes faisant des gestes désespérés dans l'obscurité. Les mineurs ont raconté avoir mangé le peu qu'ils trouvaient, y compris de l'avoine et un cheval qu'ils ont abattu à coups de pic.

Les treize rescapés sont Léon Boursier (19 ans), Louis Castel (22 ans), Honoré Couplet (20 ans), César Danglot (27 ans), Albert Dubois (17 ans), Élie Lefebvre (38 ans), Victor Martin (14 ans), Henri Neny (39 ans), Romain Noiret (33 ans), Charles Pruvost (40 ans) et son fils Anselme Pruvost (15 ans), Vanoudenhove Léon (18 ans) et Henri Wattiez (27 ans)


Berton, le dernier survivant.Le dernier survivant des treize rescapés de la catastrophe était Honoré Couplet. Il est décédé en 1977 à l'âge de 91 ans. Parmi les rescapés deux d'entre eux continuèrent à travailler à la mine durant quarante-deux et quarante-cinq ans, étant donné que c'était leur seul gagne-pain.
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Un quatorzième survivant, Auguste Berton, mineur à la fosse n° 4 de Sallaumines, fut retrouvé le 4 avril, grâce aux secouristes allemands qui avaient apporté des appareils respiratoires qui faisaient cruellement défaut aux compagnies minières locales. Il avait erré durant 24 jours à plus de 300 mètres de profondeur, dans le noir complet et les fumées toxiques. Il fut remonté par le puits n° 4.
L'émotion qui s'ensuivit, et la polémique sur la gestion des secours, sont à l'origine d'un vaste mouvement de grève. Le 13 mars, lors des obsèques des premières victimes, à la fosse commune de Billy-Montigny, sous une tempête de neige, en présence de 15 000 personnes, le directeur de la compagnie est accueilli par des huées et des « assassins ! » et doit rapidement partir ; la foule scande « Vive la révolution ! Vive la grève ! ». Le lendemain, les mineurs refusent de redescendre au fond. Les syndicats appellent à une grève qui s'étend aux puits environnants. Le mouvement s'étend à tous les bassins miniers français et se développe jusque dans le Borinage, en Belgique. Le 16 mars, 25 000 ouvriers sont en grève, chiffre qui monte même à 60 000. Les incidents se multiplient entre grévistes et non-grévistes, mais aussi entre les partisans du "Vieux Syndicat" mené par Émile Basly et le "Jeune Syndicat", affilié à la CGT et mené par Benoît Broutchoux. Face aux mineurs en colère, Georges Clemenceau, alors Ministre de l'Intérieur, mobilise 30 000 gendarmes et soldats et envoie treize trains de renforts militaires . De nombreuses arrestations ont eu lieu.
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La colère des mineurs est renforcée par la découverte tardive de rescapés. Les secours ont manifestement été abandonnés trop tôt et la Compagnie de Courrières est accusée de vouloir enterrer vivantes les victimes. La grève se durcit et un officier de l'armée est tué le 23 avril. À la fin du mois, malgré la répression et le manque d'argent des familles des mineurs, le patronat concède des augmentations de salaires. Le travail reprend début mai.

Cette catastrophe a suscité un élan de générosité sans précédent en France et en Europe et 6,5 millions de francs-or sont collectés. La compagnie minière elle-même donne 2,2 millions de francs aux ayants droit et verse des rentes annuelles de l'ordre de 500 000 francs aux familles.

La catastrophe provoqua une crise politique et un mouvement social qui déboucha sur l'instauration du repos hebdomadaire .

Après la catastrophe, la langue française s'est enrichie d'un mot nouveau d'origine picarde : rescapé, largement repris dans la presse, et qui supplanta réchappé.
À la suite d'une catastrophe d'une telle ampleur, une légitime exigence de « plus jamais ça » s'est imposée. Des études ont donc été conduites pour analyser ce qui s'était passé et mettre au point des méthodes permettant de diminuer le risque, et, plus encore, sa gravité.

L'analyse a montré que trois facteurs avaient causé la catastrophe. Le premier est un « coup de grisou », l'explosion d'une masse d'air mélangée de grisou, gaz naturel associé au charbon et essentiellement composé de méthane. Ce gaz est dissous dans le charbon et les roches encaissantes (des schistes et des grès), mais s'en échappe du fait que la pression est bien moindre dans l'air des galeries que dans les roches. La fracturation des roches, naturelle ou induite par le foudroyage, facilite ce dégazage. Le deuxième facteur est l'inflammabilité des poussières de charbon. Le souffle brûlant du coup de grisou les met en suspension dans l'air et les consume instantanément, ce qui renforce l'explosion qui peut ainsi se propager, littéralement comme une trainée de poudre. C'est le « coup de poussier ». Le troisième facteur est l'absence d'obstacle qui pourrait empêcher l'explosion de se propager indéfiniment dans les galeries et les puits.

Depuis bien longtemps, le risque de coup de grisou est prévenu par une aération suffisamment importante pour que la teneur du grisou dans l'air n'atteigne jamais les teneurs dangereuses de 6 à 12%. Cette précaution n'est pas infaillible car le débit des émanations de grisou peut varier de manière imprévisible. Le risque de coup de poussier est difficile à prévenir car la poussière de charbon est omniprésente dans la mine, et parce que l'aération, qui dilue et emporte le grisou, dessèche aussi ces poussières. Les parades sont, d'une part l'arrosage, et d'autre part l'ajout à la poussière de charbon de poussière ininflammable, comme la poussière de roche. L'énormité de la catastrophe de Courrières s'explique par la propagation indéfinie de l'explosion, 110 km de galeries ravagées, rappelons-le. Ce risque ne faisait alors l'objet d'aucune prévention. Les études menées ensuite portèrent donc notamment sur cet aspect, et aboutirent aux arrêts barrages, ou taffanels, du nom de leur inventeur Jacques Taffanel. Ces arrêts barrages consistent en une sorte de faux plafond en planches sur lequel sont posés des auges remplies d'eau, de plâtre ou de poussières ininfammables, et sont généralement associés à une cloison bouchant la galerie, une porte normalement fermée permettant néanmoins le passage. Le but de cette cloison n'est pas d'arrêter un éventuel coup de poussier, mais plutôt de concentrer son souffle sur les auges pour en disperser le contenu dans un grand volume d'air qui, lui, fera bouchon en privant l'explosion de nouveau combustible. Disposés le long des galeries, ces dispositifs se sont révélés efficaces, puisqu'aucune catastrophe n'a atteint depuis, et de loin, l'ampleur de celle de Courrières.

À partir de cette époque, les lampes à feu nu sont bannies au profit des lampes dites de sûreté (lampes Davy). En 1907, le premier poste central de secours du bassin Nord-Pas-de-Calais est créé à Liévin (il sera transféré à Éleu-dit-Leauwette après sa destruction pendant la Première Guerre mondiale). On y forme des équipes spécialisées de sauveteurs et on y étudie les risques dus au grisou et aux poussières. En 1910, apparait le marteau-piqueur qui augmente le rendement, mais aussi la quantité de poussières, avec les risques d'explosion et de maladie (silicose) qui en découlent...
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 3:59 am
par saintluc
3è et dernière partie
L'accident fit officiellement 1 099 morts sur près de 1 800 mineurs descendus ce jour-là, mais le bilan réel est probablement supérieur en raison de la présence de travailleurs « irréguliers » dont le décès n'a pas été imputé à cet accident. Pris au piège, la plupart des ouvriers sont morts asphyxiés ou brûlés par les nuées ardentes de gaz toxiques. En fin de journée, seulement 576 mineurs étaient parvenus à s'échapper de la catastrophe. À ce bilan doit encore être ajouté le décès d'au moins seize sauveteurs qui interviennent dans des conditions de sécurité et d'hygiène précaires
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Répartition des victimes par commune[7] Communes Nombre
de morts Communes Nombre
de morts
Acheville 5
Loison-sous-Lens 22
Achicourt 1
Méricourt 404
Athies 2
Montigny-en-Gohelle 9
Avion 30
Neuville-Vitasse 1
Bailleul-Sir-Berthoult 8
Neuvireuil 1
Beaurains 1
Noyelles-sous-Lens 102
Billy-Montigny 114
Oppy 5
Dourges 1
Rouvroy 9
Farbus 1
Sailly-Labourse 1
Feuchy 1
Saint-Laurent-Blangy 1
Fouquières-lez-Lens 36
Sallaumines 304
Hénin-Liétard 8
Thélus 2
Izel-lès-Équerchin 1
Vimy 13
Lens 12
Vitry-en-Artois 1
parmi l'ensemble des victimes, les mineurs âgés de 13 à 18 ans inclus représentent 27,45 % des victimes, 36,10 % pour la tranche d'âge de 13 à 20 ans inclus, 39,20 % pour la tranche d'âge de 21 à 35 ans inclus, enfin, les mineurs de 36 ans et plus représentent 24,70 % des victimes.

La catastrophe est connue sous le nom de « catastrophe de Courrières » car c'est dans cette commune que siégeait la compagnie des mines concernée, la catastrophe ne s'est en fait pas déroulée sur le territoire de Courrières, et n'a tué aucun Courrièrois. La catastrophe a eu lieu vingt ans après la première parution du roman Germinal d'Émile Zola. Son auteur était décédé depuis quatre ans.

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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 5:15 am
par saintluc
Le DOC ;)
Documentaire.-.Serial.Killers.-. 59:59
reportage d une heure a voir absulument sur 3 veritables cannibals
http://video.google.com/videoplay?docid ... 6601814704

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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 7:30 am
par pépita
Quelle horreur, et dire que ça existe des gens comme ça, j'ai des frissons.
Je n'ai pas cliquer sur le lien, rien qu'un film violent je ne supporte pas.....alors ça, non :E

Bonne journée Saintluc :D

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 8:28 am
par orchidee
pépita a écrit :Quelle horreur, et dire que ça existe des gens comme ça, j'ai des frissons.
Je n'ai pas cliquer sur le lien, rien qu'un film violent je ne supporte pas.....alors ça, non :E

...ca doit etre lie au fait que c'etait la 666 reponse sur le topic :? ...felicitations saintluc :thumb

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. août 31, 2010 11:54 pm
par saintluc
1715
1 septembre
Le Roi Soleil s'éteint
Après soixante-douze ans de règne et à quatre jours de son soixante-dix-septième anniversaire, Louis XIV, le monarque absolu, meurt au château de Versailles. Son corps sera exposé pendant neuf jours, puis transporté solennellement à la basilique Saint-Denis. Son arrière petit-fils, alors âgé de cinq ans, lui succédera sous le nom de Louis XV.
Voir aussi : Décès - Louis XIV - Histoire des Bourbons



1796
1 septembre
Revente de l'Abbaye de Leffe
Après avoir été mise à sac par des révolutionnaires quelques années plus tôt, l’Abbaye de Leffe est déclarée bien national pour être revendue. Occupée depuis le XIIème siècle par des pères Nobertins, le rachat d’une brasserie était attestée depuis mars 1240. Après une période chaotique de plus de 150 ans, la brasserie reprendra son activité pour connaître la célébrité dans le milieu du XXème siècle.
Voir aussi : Bière - Leffe - Histoire de l'Alimentation



1905
1 septembre
La Saskatchewan et l’Alberta deviennent deux nouvelles provinces canadiennes
Sous l’autorité de Wilfrid Laurier, élu en 1896, les régions d’Alberta et de la Saskatchewan s’ajoutent aux sept provinces canadiennes. Les premières années de Laurier au pouvoir ont vu le Canada se développer rapidement et de nombreux émigrants accoster sur le territoire. Il a donc fallut étendre les frontières.
Voir aussi : Histoire de la Colonisation



1923
1 septembre
Tremblement de terre au Japon
La région de Tokyo-Yokohama, zone surpeuplée, est secouée par un violent tremblement de terre, suivi d'un incendie et d'un raz-de-marée. Près des trois quart de Tokyo sont détruits et plus de 100 000 personnes périssent dans la catastrophe. L'archipel se trouve dans une zone d’activité volcanique intense car le fond du Pacifique occidental glisse régulièrement sous la plaque continentale qui porte le Japon.
Voir aussi : Tremblement de terre - Histoire de Tokyo - Histoire de Yokohama - Histoire des Catastrophes naturelles



1929
1 septembre
Apparition du commissaire Maigret
Georges Simenon donne naissance au commissaire Maigret dans "Pietr-le-Letton", qu’il signe de son vrai nom. Toutefois, le roman ne sera publié qu’en 1931. Simenon réalisera par la suite un grand cycle des aventures policières de Maigret, remportant un succès considérable. Les enquêtes se déroulent au cœur de la France des années 1930, jusqu’à la période des années 1960. Maigret est un personnage nouveau au travers duquel le monde de l’enquête criminel est perçu de manière inédite. Calme, patient et réfléchi, Maigret va devenir l’un des plus célèbres commissaires de fiction.
Voir aussi : Histoire des Romans



1939
1 septembre
La Wehrmacht envahit la Pologne
Vingt ans après la fin de la Première Guerre mondiale, que les survivants voulaient comme la "der des ders" (la dernière), Hitler, qui cherche à assurer l'"espace vital" de l'Allemagne, envahit la Pologne. Deux jours plus tard, La Grande-Bretagne et la France déclareront la guerre à l'Allemagne. C'est le début de la Seconde Guerre mondiale qui ne s'achèvera qu'en 1945 et fera plus de 50 millions de morts. La défaite de la Pologne, dotée d’une armée obsolète, sera rapide. Le sort de la Pologne pendant l’occupation sera particulièrement difficile.
Voir aussi : Hitler - Invasion - Histoire de la Wehrmacht - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1949
1 septembre
Fondation d’Emmaüs
L’abbé Pierre recueille dans son auberge de Neuilly-Plaisance un homme désespéré et au bord du suicide, Georges Legay. Celui-ci lui demande son aide mais l’abbé Pierre ne possède rien. Aussi lui propose-t-il plutôt de consacrer sa vie à aider les autres plutôt que de la détruire. L’homme sera le premier compagnon d’Emmaüs. Ensemble, ils organiseront le mouvement. Rapidement, plusieurs compagnons y prendront part et auront l’idée de récupérer des objets usés pour les revendre. Les fonds serviront alors à la construction d’abris provisoires.
Voir aussi : Abbé Pierre - Histoire d'Emmaüs - Histoire du Social



1958
1 septembre
François Mitterrand s'oppose au Général de Gaulle
En septembre 1958, Mitterrand appelle à voter non au référendum sur la Constitution. Il compare alors le général de Gaulle à un dictateur.
Voir aussi : De Gaulle - Mitterrand - Histoire de la Cinquième République



1961
1 septembre
Première conférence des non-alignés à Belgrade
Vingt-cinq pays non-alignés se réunissent à Belgrade suite à l’invitation de Tito, président de Yougoslavie. C’est là le premier congrès du mouvement de non-alignement luttant contre toutes formes de colonialisme et permettant de faire bloc face aux deux puissances de la guerre froide, les Etats-Unis et l’URSS.
Voir aussi : Tiers-monde - Histoire des Non-alignés - Histoire de la Diplomatie



1969
1 septembre
Putsh militaire en Libye
Le coup d'Etat des "officiers libres" renverse la monarchie libyenne. Le colonel Muammar al-KadhafiIl devient alors le président du Conseil du commandement de la révolution. Il nationalisera les compagnies pétrolières et prônera le retour aux valeurs traditionnelles de l'Islam.
Voir aussi : Dossier histoire fête nationale - Coup d'Etat - Putsch - Histoire des Coups d'Etat



1972
1 septembre
Un Américain champion d'échec
Robert James Fischer (dit Bobby Fischer), 29 ans, est le premier Américain à obtenir le titre de Champion du monde d'échec, en battant le Russe Boris Spassky à Reykjavik (Islande). Il perdra le titre en 1975, en refusant les conditions du match contre contre le Russe Anatoly Karpov, qui deviendra Champion du monde d'échec par forfait.
Voir aussi : Champion du monde - Echecs - Histoire des Sports



1985
1 septembre
La redécouverte du Titanic
Soixante-treize ans après le naufrage du Titanic, une équipe franco-américaine repère l'épave, immergée par 3 800 mètres de fond, au large de Terre-Neuve. Le luxueux paquebot britannique, réputé indestructible, avait coulé après avoir heurté un iceberg, entraînant la mort de plus de 1 500 personnes. Il sera exploré en 1987 par le sous-marin français télécommandé le Nautile, qui remontera notamment de l'argenterie et des bijoux.
Voir aussi : Naufrage - Paquebot - Histoire du Titanic - Histoire de la Mer

http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. sept. 01, 2010 12:12 am
par saintluc
Bâtir une nation

1867
Le 1er juillet 1867, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et la province du Canada, constituée du Québec et de l’Ontario, s’unissent pour former le Dominion du Canada. En 1870 s’y greffent les Territoires du Nord-Ouest, acquis de la Compagnie de la Baie d’Hudson, puis le Manitoba, qui en devient la cinquième province.

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1871
En 1871, la Colombie-Britannique se joint à la Confédération, puis l’Île-du-Prince-Édouard, en 1873 : ce sont les sixième et septième provinces. En 1876 est créé le district du Keewatin à même les Territoires du Nord-Ouest. En 1880, la Grande-Bretagne cède au Canada ses droits sur les îles de l’Arctique. En 1881, la frontière du Manitoba est agrandie vers l’est, au grand dam de l’Ontario.
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1895
En 1895, les districts de l’Ungava, du Mackenzie et du Yukon, ainsi que celui de Franklin (composé des îles de l’Arctique) se joignent aux districts composant les Territoires du Nord-Ouest. Trois ans plus tard, le district du Yukon devient un territoire distinct.
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1905
L’Alberta et la Saskatchewan constituent les huitième et neuvième provinces canadiennes. Le district du Keewatin réintègre les Territoires du Nord-Ouest et les frontières de ceux-ci sont redéfinies l’année suivante.

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1912
L’Ontario et le Manitoba trouvent leurs frontières actuelles. Les limites septentrionales du Québec s’étendent jusqu’à la baie d’Hudson et au détroit d’Hudson. En 1927, le Québec doit céder le Labrador à Terre-Neuve ; le contentieux remonte à 1902, année où les Terre-Neuviens se sont mis à exploiter les ressources forestières le long du fleuve Churchill.
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1949
Après une série de référendums très serrés pour décider de son avenir politique, Terre-Neuve entre dans la Confédération : c’est la dixième province du Canada.

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1999
Un troisième territoire, le Nunavut, est créé à partir de la portion continentale orientale des Territoires du Nord-Ouest et de la plupart des archipels et des îles de l’Arctique.
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. sept. 01, 2010 1:03 am
par saintluc
- LE CHARIVARI : UNE JUSTICE DU FOND DES ÂGES -

Découvrez une ancienne forme de justice populaire par laquelle les membres d’une communauté expriment leur désapprobation à l’égard de ceux mettant en péril les valeurs de leur société.


Une certaine nuit de mai 1950, une cacophonie de bruits divers et d’insultes se fait entendre devant la petite auberge du Pays basque espagnol. Derrière les volets clos, deux amants, mariés chacun de leur coté, cachent leur honte : leur précieux secret à été découvert. Le vacarme se calme peu à peu et ses auteurs se dispersent dans l’obscurité.

Or, cette façon d’agir ne dénote pas simplement une protestation envers un comportement immoral, elle s’inscrit dans une tradition vieille de plusieurs millénaires et implantée dans de nombreuses régions rurales de l’Europe.

Le charivari, ou « confusion de bruit », est une forme de justice populaire par laquelle les membres d’une communauté expriment leur désapprobation à l’égard des mariages ou de couples mettant en péril les valeurs de leur société. Il vise les adultères, les maris dominés par leur femme, et les veufs ou les veuves trop vote remariés ou prenant un nouveau conjoint trop jeune.

Un chœur de désapprobation

Ce chœur de désapprobation prend généralement la forme d’une symphonie tapageuse jouée sur des casseroles, des cors, des cloches, des sifflets et des tambours, et accompagnée de slogans vulgaires et d’insultes. Parfois, la victime assise à l’envers sur un âne, est promenée dans les rues sous les huées des badauds, voir sous une pluie de tripailles.

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La « chasse à courre du Devon », elle, était jadis pratiqués dans le sud de l’Angleterre. Un homme déguisé en cerf est poursuivi par ses compagnons aboyant comme une meute. Lorsque la « chasse » arrive devant la maison du coupable, elle barbouille abondamment de sang le pas de la porte.

Le charivari, bruyante manifestation d’origine française accompagnant les mariages, se pratique sous diverses formes et différentes appellations dans la plupart des pays européens et s’est étendue au Canada et aux Etats-Unis, où il s’appelle communément « sharivaree ».

Ces farces carnavalesques ont cependant un coté sérieux. Lorsque les passions sont exacerbées, elles peuvent déchaîner la violence. Après l’incident Pays basque, un fermier du nom d’Agarra prend son fusil. Il tue un homme et en blesse deux autres, puis se pend. Il avait été jadis l’objet d’un charivari et ne supportait pas de voir d’autres punis par la même « justice ».








Extrait du livre: Facts and fallacies ( Sélection du Reader's Digest ) 1988 P. 248


DES ANIMAUX JUGÉS POUR LEURS CRIMES -Il fut une époque durant laquelle les animaux devaient répondre de leurs crimes devant les tribunaux.
Si il est vrai que l'homme a toujours voulu dominer la nature, cela l'a amené à avoir des agissements plutôt inusités. Un ces agissements est celui de jugé et condamner les animaux ayant commis des crimes, généralement des meurtres. Cette coutume est aussi vieille que la bible elle-même. Dans l'Exode, il est écrit: « Si un bœuf encorne un homme et le tue, alors le boeuf sera lapidé. » Même si les animaux condamnés étaient généralement des bêtes de somme, il y a eu des procès pour plusieurs espèces animales différentes (chèvres, porcs, taupes, taons, chiens, chats, escargots...la liste est longue), voir même des insectes.

La première parution d'animaux devant les tribunaux connus date des années 800 de notre ère. Un essaim d'abeille qui avait attaqué et tué un homme fût condamné à la peine capitale par étouffement.

Quelque part en Normandie, en l'an 1394, un cochon fût jugé et pendu pour avoir dévoré un humain. La même chose se produisit en 1547 alors qu'une truie et ses enfants furent emmenés devant les tribunaux pour le même crime. Ils exécutèrent la truie mais acquittèrent les porcelets en raison de leurs très jeunes âges. Il a été dit que ce n'était pas de leurs fautes si leur mère leur avait montré le mauvais exemple. Ce genre d'accident était plus ou moins commun dans les cités médiévales où les porcs erraient en liberté. Certains d'entre eux pouvaient s'attaquer à des jeunes enfants.

Cependant, les crimes n'étaient pas toujours aussi graves. En 1471, un coq fût condamné à la peine capitale pour avoir pondu un oeuf, ce qui démontrait un grave mépris envers Dieu et sa création. Après avoir été condamné à mort, le poulet en question fût brûlé.

Un jugement particulièrement original fût rendu en 1519 contre des taupes qui avaient ruinées une récolte parce qu'elles avaient creusées tellement de tunnels que l'herbe ne pouvait plus pousser dans ce champ. Les taupes furent condamnées à contumace dans l'exil. Mais la cour accorda un sauf-conduit en allouant 14 jours de délai supplémentaire aux taupes qui avaient des enfants et celles jeune en âge.
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Tout cela peut sembler bien étonnant, mais ce n'est que la pointe de l'iceberg. En effet, les tribunaux pour animaux suivaient les mêmes lois que ceux que la population connaissait à l'époque. Ainsi, il pouvait compter sur la présence d'un avocat pour les représenter et faire valoir leurs droits. Certain avocat devinrent célèbres à défendre des animaux. En 1499, l'un d'eux défendit les intérêts d'un ours qui avait semé la pagaille dans plusieurs villages. Il le vît libéré en réclamant le droit de l'ours d'être jugé par ses pairs... soit, les autres ours. L'histoire ne nous dit cependant pas si ses amis ours lui ont fait ce procès (...).

Une anecdote que je trouve personnellement très amusant est celle des chenilles italiennes de 1669. Elles avaient été forcées de comparaître pour destruction volontaire de propriété publique. Un papier de notification fût donc cloué sur un arbre de cinq paroisses différentes. Il était clairement indiqué que les chenilles étaient libres d'habiter la forêt et de jouir de leur liberté, mais elles ne devaient pas nuire à l'homme. Aux États-Unis, des gens envoyaient des lettres aux rats habitant leurs demeures. Ces messages très polis les priaient de bien vouloir quitter les lieux. En 1906, deux frères et leur chien furent accusés de meurtre. Les hommes ont purgés une sentence à vie et le chien fut exécuté. En 1974, en Libye, un chien coupable d'avoir mordu un homme fut condamné à un mois de prison au pain et à l'eau. Le chien fut ensuite libéré car justice avait été faite.

Un autre de ces avocats, un français du nom de Bartholomée Chasse-née, devint célèbre en plaidant la cause d'un groupe de rats. Croyez le ou non, ces rats qui avaient dévastés une culture d'orge, ne s'étaient pas présenter à leur propre procès. Leur avocat contesta la citation à comparaître, sous prétexte que l'accusation ne l'avait pas présentée à tous les rats de la région. Ils réclamèrent donc que les rats comparaissent un autre jour, chose qu'ils ne firent pas davantage. Chasse-née déclara donc que les chats des plaignants étaient les responsables car ils empêchaient les rats de se rentre au tribunal en leur faisant peur. Il demanda ensuite à ce que les plaignants garantissent la sauvegarde des rats sur leurs terrains, ce qu'ils refusèrent et l'affaire fût classé.

Tout cela peut sembler invraisemblable ou complètement imbécile, mais les choses vont encore plus loin. En effet, des animaux ont même comparu aux tribunaux comme témoins. En effet, en Savoie au cour du XVIIe siècle, ont croyait que Dieu accorderai le pouvoir de parler aux animaux plutôt que de laisser un criminel échapper à la justice. Évidemment, ils pouvaient aussi observer la réaction de l'animal. Lorsque l'accusé disait ne pas avoir commis un crime, si son animal bronchait, c'est qu'il mentait. Si l'animal n'avait aucune réaction étrange, c'est que l'accusé disait la vérité et qu'il pouvait être libéré.

Dans la plupart des pays du monde, les animaux ne se retrouvent plus dedans les tribunaux depuis bien longtemps déjà. Les croyances ont beaucoup changés et c'est probablement pour le mieux. Évidemment, les animaux ayant mordus des humaines ou tués des animaux appartenant à un individu sont généralement exécutés, sans procès...






Extrait: Stranges stories, amazing facts ( Sélection du Reader's Digest ) 1979 p. 286 - 287

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. sept. 02, 2010 12:05 am
par saintluc
-31
2 septembre
La bataille navale d'Actium
Octave, le neveu et fils adoptif de Jules César, bat Marc-Antoine et Cléopâtre au large de la Grèce occidentale. Cette victoire marque la fin de la guerre civile dans l'Empire romain. Les deux amants vaincus se suicideront peu après. Octave, alors seul maître de l'Empire, se fera attribuer le titre d'"augustus" (sacré), repris par les empereurs romains qui lui succéderont.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Egypte antique - Bataille navale - Auguste - Cléopâtre - Octave - Histoire de la Rome antique



1666
2 septembre
Le Grand incendie de Londres
Dans la nuit, un feu se déclenche dans l'arrière-boutique d'une boulangerie et se répand très vite, les constructions étant pour la plupart en bois. L'incendie dure cinq jours. Il fera peu de victimes, mais près de 10 000 maisons et 100 églises, dont la cathédrale Saint-Paul, sont détruites. L'architecte Christopher Wren s'occupera de la reconstruction : les maisons seront rebâties en briques et en tuiles.
Voir aussi : Histoire de Londres - Incendie - Histoire des Catastrophes naturelles



1870
2 septembre
Napoléon III vaincu à Sedan
L'armée des princes de Prusse et de Saxe encercle Sedan sur laquelle une partie de l’armée française s’était repliée après avoir tenté d’aller soutenir Bazaine à Metz. Coupée en deux et inférieure en nombre, l’armée ne peut rien contre les Prussiens. Napoléon III, présent dans la ville, capitule et est fait prisonnier. A Paris, l’Assemblée législative proclamera alors la fin de l'Empire et le début de la IIIème République. L'empereur s'exilera en Angleterre où il mourra trois ans plus tard.
Voir aussi : Napoléon III - Bismarck - Histoire de Sedan - Histoire de la Guerre de 1870



1939
2 septembre
Le général Guisan protège les frontières suisses
Pays neutre et grand centre de capitaux étrangers, la Suisse mobilise son armée afin de protéger ses frontières d’une éventuelle occupation allemande. Durant toute la Seconde Guerre mondiale, le pays sera défendu par le général Guisan et les tentatives d’invasion nazies seront toutes arrêtées.
Voir aussi : Histoire du Nazisme - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1945
2 septembre
Ho Chi Minh proclame l'indépendance du Vietnam
Le Vietminh, fondé en 1941 par d'anciens dirigeants du parti communiste indochinois, profite de la capitulation du Japon et de l'incapacité des Français à reprendre le pouvoir, pour proclamer l'indépendance. Ho Chi Minh devient président du nouveau gouvernement révolutionnaire. La France, vaincue à Dien Bien Phu en 1954, reconnaîtra l'indépendance du Vietnam avec les accords de Genève en 1956.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire fête nationale - Ho Chi Minh - Histoire de l'Indochine - Histoire du Vietminh - Histoire des Guerres



1945
2 septembre
Capitulation du Japon
Le Japon reconnaît sa défaite en signant l’acte de capitulation sur le cuirassé américain Missouri en baie de Tokyo. Le général MacArthur, qui représente les Etats-Unis s’engagera à laisser en place l’empereur Hiro-Hito à condition que le régime se démocratise. Le Japon a dû capituler après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. C’est la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Voir aussi : Capitulation - Histoire de Tokyo - MacArthur - Missouri - Hirohito - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1969
2 septembre
La naissance d'Arpanet
Le premier nœud de raccordement d'Arpanet est installé dans l'université de Columbia dans l'Etat de de New-York. Suivront celles de la Californie, de l’Utah et l’institut de recherche de Standford. Le réseau Arpanet, communément considéré comme l’ancêtre d’Internet, est né. Les premières données sont échangées à une vitesse de 50kbits/s et le réseau de quatre ordinateurs s’avèrera opérationnel dès la fin de l’année.
Voir aussi : Histoire d'Arpanet - Histoire d'Internet


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. sept. 02, 2010 12:14 am
par saintluc
Le 2 septembre de l'an 31 av. J.-C. pendant la guerre civile romaine qui suit l'assassinat de Jules César, une grande bataille navale se déroule près d'Actium, sur la côte occidentale de la Grèce, dans le golfe Ambracique, au sud de l'île de Corfou. Elle met aux prises les forces d'Octave et celles de Marc Antoine et Cléopâtre. Elle marque la fin de la guerre civile, et la victoire d'Octave (qui deviendra l'Empereur Auguste). Par son ampleur et ses conséquences, elle est généralement considérée par les historiens comme l'une des batailles navales les plus importantes de l'histoire.
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Les descriptions de la bataille sont assez imprécises, voire contradictoires et ont toutes été écrites pour célébrer le vainqueur. Les forces en présence sont très nombreuses: les seules forces terrestres d'Antoine, selon Plutarque, comptaient "dix-neuf légions" (soit deux cents mille hommes, mais Plutarque a tendance à arrondir, et à compter chaque unité de troupes auxiliaires formée par un peuple allié comme une "légion"). En effet, des deux côtés, mais surtout du côté d'Antoine, participèrent des peuples alliés-clients des Romains (des Juifs, des Pontiques, des Maures, etc...) avec éventuellement leur roi à leur tête (Bocchus de Maurétanie y était, mais pas Hérode Ier le Grand). La flotte d'Octave (ou César Octavien), le neveu et fils adoptif de Jules César, commandée par Agrippa, forte d'environ trois cent cinquante navires relativement légers forment une ligne de bataille face aux trois cents (sans doute moins, certains auteurs antiques indiquant 170 ou 180 unités) vaisseaux lourds (entre 500 et 1 000 tonnes métriques) équipés de catapultes de Marc Antoine et navires égyptiens plus mobiles de Cléopâtre VII, les amants les plus célèbres de l'Antiquité.

La chaleur, la malaria et la soif poussent les coalisés à forcer le blocus d'Octave et engager le combat. Mais, piégés par des vents défavorables (les navires antiques ne savaient pas remonter au vent) ils ne parviennent pas à grouper leur attaque et un grand nombre de navires sont incendiés. Selon Plutarque, 5 000 hommes furent tués, selon Orose, 12 000 auxquels s'ajoutent 6 000 blessés dont 1 000 ne survécurent pas.

Cela étant, la victoire d'Actium, incontestable, ne fut pas aussi nette que la propagande octavienne chercha à le faire croire. Ainsi une grosse partie de la flotte d'Antoine se rendit après la bataille avec une hâte si suspecte que certains ont parlé de trahison de ses chefs (dont Caius Sosius).

Marc Antoine et Cléopâtre parviennent à s'enfuir mais se suicideront un an plus tard.

Cette bataille marque la fin des troubles issus des guerres civiles qui ont secoué Rome depuis -50, et permet à Octave, le futur Auguste, de s'imposer comme maître absolu de l'empire naissant.
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. sept. 02, 2010 3:09 am
par saintluc
LE FAUX JOURNAL INTIME DE

ADOLF HITLER



C'est en avril de 1983 qu'une nouvelle provenant du journal ouest-allemand Der Stein sidéra la presse internationale. Le journal affirmait avoir mis la main sur l'authentique journal d'Adolf Hitler, un imposant ouvrage divisé en 62 livres. La nouvelle fît rapidement le tour de la planète. Le Stern commença la publication la semaine suivante, et les écrits furent publiés dans le monde entier.

Cependant, quelques mois plus tard, suite à une analyse détaillée, les experts déclarent officiellement que les livres sont des faux. Cette nouvelle se répercuta sur tout le globe aussi rapidement que l'annonce de la découverte.

Comment le journal avait-il été berné ? Pourquoi le journal avait-il payé près de 9,4 millions de marks sans même faire examiner les livres par un expert ?

Ces questions sont loin de restées sans réponse. En vérité, toute l'histoire ne repose que sur deux noms, un fraudeur du nom de Konrad Kujau et Gerd Heidemann, un recherchiste ingénu.
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Gerd Heidemann n'était pas qu'un recherchiste pour le magazine ouest-allemand Der Stein, c'était aussi un véritable fanatique et collectionneur de relique nazi. D'ailleurs, il avait une collection imposante de reliques nazies, donc plusieurs étaient des faux. Il s'était récemment passablement endetté en achetant et en rénovant le yacht de Hermann Goering, un ancien commandant de la Luftwaffe. Il avait probablement une personnalité malhonnête, mais son pire défaut était sans nul doute la naïveté.

Heidemann, étant un obsédé de l'histoire nazi, sait que, vers la fin de la guerre, un des avions d'Hitler déménageant du matériel personnel de l'ancien Führer s'était écrasé près d'un village nommé Boernersdorf, en Allemagne de l'Est. Hitler avait été troublé par l'annonce de cet écrasement car cet avion, disait-il, contenant des notes personnelles de la plus grande importance pour la prospérité de l'empire.


Au cour de l'année 1980, Heidemann fit la connaissance d'un autre collectionneur d'objets nazis. Ce dernier lui révéla sa plus précieuse pièce, un volume du journal personnel d'Adolf Hitler, qui fût retrouvé dans l'épave d'un avion près du village de Boernersdorf. Après avoir fait quelques recherches, Heidemann réussi enfin à retrouver la source du précieux journal, un certain Konrad Fischer. Près d'un an après avoir vu un des volumes du journal, notre recherchiste réussi finalement à s'organiser une rencontre avec Fisher.

Ce dernier explique que son frère, un général de la garde frontalière de l'Allemagne de l'Est à découvert le journal dans la maison de villageois de Boernersdorf, qui l'avaient ramassé dans l'épave de l'avion. D'ailleurs, cet ouvrage n'est que le premier d'une série des vingt-sept volumes qui composent l'ensemble du journal intime d'Hitler. Heidemann mord à l'hameçon, il saute sur l'occasion incroyable qui s'offre à lui et commence immédiatement à négocier les journaux et un manuscrit inédit de Mein Kampf.

De retour en Allemagne de l'Ouest, Heidemann explique toute l'histoire à la direction du journal. Il déclare au journal que Fisher demande 2,5 millions de deutschmarks pour les volumes du journal, un manuscrit inédit de Mein Kampf et le transport des livres au-delà de la frontière de l'Allemagne de l'Est. Ils ne doivent pas appeler aucun expert et garder le secret le plus absolu alentour de la nouvelle, sinon le général douanier est-allemand cessera de les envoyer. La direction du journal, voulant absolument mettre la main sur ce qui pourrait devenir le plus grand scoop du monde, sont d'accord.

Cependant, l'équipe du journal aurait dû se méfier d'une chose, la passion obsessionnelle de Heidemann pour les objets nazis. D'ailleurs, tout le monde était au courant. En effet, il avait déjà fait perdre beaucoup d'argent au journal pour la recherche de Martin Bormann, un assistant d'Hitler qui disparût après la guerre, qui se résulta infructueuse. Pourtant, le Stern accepta les conditions. Le recherchiste était le seul à connaître le possesseur des volumes. Ils firent donc ouvrir un compte en banque spécial dans lequel Heidemann allait pouvoir puiser de gros montants pour payer les précieux écrits.

C'est donc en Février 1983 que Heidemann présente au journal les trois premiers volumes. C'était trois cahier, reliés en cuir noir et d'une épaisseur d'un centimètre. Les initiales A.H. se trouvaient sur les ouvrages avec un sceau de cire rouge. L'écriture des ouvrages est du style gothique et personne ne remis en doute l'authenticité des documents. Personne ne se posa de question lorsque Heidemann annonça, après la livraison de douze volumes, que le prix pour chaque livre était maintenant de 100 000 marks. Après 6 autres livraisons, le prix tomba à 200 000 marks. Le journal accepta aussi de verser la somme de 1,5 millions de marks à leur recherchiste pour la découverte des livres. Et finalement, il leur annonça que beaucoup d'autres volumes avaient survécus à l'écrasement...

Évidemment, tout cet argent ne va pas directement dans les poches de Fisher, Heidemann en garde une grosse partie pour lui même et profite pleinement de la situation pour faire le maximum d'argent possible.
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Le vrai visage de la fraude


Konrad Fisher se nomme en réalité Konrad Kujau, et son frère n'est pas vraiment un général, ce n'est qu'un simple portier de gare. En vérité, Kujau est un faussaire qui s'est tranquillement spécialisé dans la reproduction fausse relique nazie. Ce qu'il affectionne particulièrement, c'est les faux tableaux soi-disant peint par Hitler. Le commerce de souvenir nazi est très florissant et il adore duper les collectionneurs en leurs vendant des reliques factices pour des sommes faramineuse. Fabriquer ce faux journal sera à la fois sa plus facile et la plus payante de ses opérations.

Avec les années, Kujau s'est ramassé une bibliothèque importante de plus de cinq cents livres et ouvrages ayant comme sujets Adolf Hitler. En étudiant bien, il a apprit à recopier l'écriture du Führer. Pour que son oeuvre semble authentique, il a récupéré des vieux cahiers scolaires trouvés en Allemagne de l'Est. Il ne lui reste plus qu'à les tordre dans tous les sens et les frapper pour leurs donner un aspect plus véridiques. Il a besoin d'environ 5 heures pour compléter un livre. D'ailleurs, ce fût la principale lacune qui réveilla très rapidement les soupçons de la communauté internationale. Le contenu des livres était banal et sans véritable intérêt, rempli de rapports détaillés de conférences officielles et de communiqués du parti nazi. Un expert aurait évidemment rapidement trouvé l'erreur, mais le journal et Heidemann étaient convaincu et ont respectés les conditions.

Cependant, après les parutions des premiers volumes, beaucoup de journalistes, d'historiens et même d'anciens nazis commencèrent à exprimer leurs doutes quant à l'authenticité des documents. Rapidement, la pression internationale devint plus urgente et le journal décida de faire tester les manuscrits. La nouvelle tomba rapidement, tous les documents, de la première à la dernière page étaient faux. Absolument tout. Le plus grand scoop de l'histoire était un faux, et le magazine allemand ne peut qu'en endosser la responsabilité.


En tout, le magazine a payé 9,4 millions de marks à Heidemann, donc 5 millions sont encore manquant aujourd'hui. Avec les frais, le fiasco se chiffre à 19 millions de marks.

Pour toute cette arnaque, Kujau fût condamné pour fraude. Mais le grand perdu fût définitivement Heidemann qui, se trouvant piégé les sommes utilisées, fût aussi condamner pour le même motif.



Références: Facts and fallacies ( Sélection du Reader's Digest ) 1988