Publié : ven. août 06, 2010 2:34 am
- IL DÉCOUVRIT LA GRANDE-BRETAGNE -
Mais Pythéas le Marseillais, beaucoup trop en avance sur son temps, fut traité de hâbleur. Son nom pratiquement inconnu de tous les manuels d'histoire de nos écoles et collèges. Et pourtant, Winston Churchill disait que son périple était au moins comparable à celui de Christophe Colomb ! Surtout quand on pense qu'il a été réalisé environ mille huit cents ans auparavant !
À son retour d'un voyage d'exploration dans l'Atlantique Nord, un navigateur grec décrivit la Grande-Bretagne :
« L'île est fortement peuplée… son climat est extrêmement frais » ; de son peuple, il parle ainsi : « Ils sont extrêmement hospitaliers et de manière aimable… Leur alimentation est bon marché et frugale… Elle (la Grande-Bretagne) a de nombreux rois et potentats qui vivent la plupart du temps en bonne intelligence…
Le peuple de la Grande-Bretagne est de mœurs simples, fort éloigné de la duplicité de l'homme moderne… il ne boit pas de vin, mais une liqueur fermentée à partir de l'orge, qu'il appelle curmi. »
Bien entendu, personne ne le crut. Cela se passait en 304 av. J.-C. Ce navigateur se nommait Pythéas et il était de Marseille. Pendant deux mille ans, les historiens le cataloguèrent comme charlatan, appréciant néanmoins sa relation de voyage, tenue pour un chef-d'œuvre d'imagination.
Pythéas fut pourtant le premier Grec à visiter la Grande-Bretagne, à décrire l'île et son peuple et, probablement, à naviguer en vue de l'Islande et de la Norvège. Les eaux de l'Atlantique Nord étaient alors inconnues des contemporains de Pythéas. Comment pouvaient-ils – familiers seulement avec les eaux tièdes de la Méditerranée - croire que celui-ci avait vu des morceaux de glace flottants plus gros que son bateau ? Ou que, plus au nord encore, la mer était entièrement gelée et que le soleil ne s'y couchait jamais ?
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Pythéas fut déconsidéré et, quoique plus tard les historiens aient fait référence à son voyage dans leurs écrits, l'attitude de Strabon (né vers 58 av. J.-C.) à son égard est caractéristique. Il écrivait :
«Pythéas nous raconte que Thulé (qu'on croyait alors être une terre non explorée à l'extrême septentrion) est à un jour de voile d'une mer de glace… et cela, Pythéas l'a vu de ses propres yeux – du moins est-ce ce qu'il veut nous faire croire.»
Ce que Pythéas avait vu était sans doute la côte de Norvège, ensevelie sous ses brumes épaisses. La «mer de glace» n'était peut-être, selon certains érudits, qu'un énorme banc de méduses.
Il ne reste aucun fragment des deux livres de Pythéas, l'Océan et Une description de la terre. Mais ses contemporains ont suffisamment écrit sur lui pour que ses exploits puissent y être reconstitués avec un maximum de précisions. On pense que son voyage, à partir de Marseille, dura six ans. Pythéas fit le tour de la Grande-Bretagne et débarqua en plusieurs endroits, ce qui lui permis d'observer des moissonneurs et des bergers. En Cornouailles, il visita des mines d'étain.
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À son retour à Marseille, il affirma que l'Irlande s'étendait à l'ouest de la Grande-Bretagne. Strabon n'était pas de cet avis, il la plaça au nord de l'Écosse… et c'est lui que l'on croyait. Pythéas passa apparemment le reste de sa vie à tenter de convaincre ses contemporains. En vain.
Extrait: Stranges stories, amazing facts ( Sélection du Reader's Digest ) 1979 p. 212
Mais Pythéas le Marseillais, beaucoup trop en avance sur son temps, fut traité de hâbleur. Son nom pratiquement inconnu de tous les manuels d'histoire de nos écoles et collèges. Et pourtant, Winston Churchill disait que son périple était au moins comparable à celui de Christophe Colomb ! Surtout quand on pense qu'il a été réalisé environ mille huit cents ans auparavant !
À son retour d'un voyage d'exploration dans l'Atlantique Nord, un navigateur grec décrivit la Grande-Bretagne :
« L'île est fortement peuplée… son climat est extrêmement frais » ; de son peuple, il parle ainsi : « Ils sont extrêmement hospitaliers et de manière aimable… Leur alimentation est bon marché et frugale… Elle (la Grande-Bretagne) a de nombreux rois et potentats qui vivent la plupart du temps en bonne intelligence…
Le peuple de la Grande-Bretagne est de mœurs simples, fort éloigné de la duplicité de l'homme moderne… il ne boit pas de vin, mais une liqueur fermentée à partir de l'orge, qu'il appelle curmi. »
Bien entendu, personne ne le crut. Cela se passait en 304 av. J.-C. Ce navigateur se nommait Pythéas et il était de Marseille. Pendant deux mille ans, les historiens le cataloguèrent comme charlatan, appréciant néanmoins sa relation de voyage, tenue pour un chef-d'œuvre d'imagination.
Pythéas fut pourtant le premier Grec à visiter la Grande-Bretagne, à décrire l'île et son peuple et, probablement, à naviguer en vue de l'Islande et de la Norvège. Les eaux de l'Atlantique Nord étaient alors inconnues des contemporains de Pythéas. Comment pouvaient-ils – familiers seulement avec les eaux tièdes de la Méditerranée - croire que celui-ci avait vu des morceaux de glace flottants plus gros que son bateau ? Ou que, plus au nord encore, la mer était entièrement gelée et que le soleil ne s'y couchait jamais ?
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Pythéas fut déconsidéré et, quoique plus tard les historiens aient fait référence à son voyage dans leurs écrits, l'attitude de Strabon (né vers 58 av. J.-C.) à son égard est caractéristique. Il écrivait :
«Pythéas nous raconte que Thulé (qu'on croyait alors être une terre non explorée à l'extrême septentrion) est à un jour de voile d'une mer de glace… et cela, Pythéas l'a vu de ses propres yeux – du moins est-ce ce qu'il veut nous faire croire.»
Ce que Pythéas avait vu était sans doute la côte de Norvège, ensevelie sous ses brumes épaisses. La «mer de glace» n'était peut-être, selon certains érudits, qu'un énorme banc de méduses.
Il ne reste aucun fragment des deux livres de Pythéas, l'Océan et Une description de la terre. Mais ses contemporains ont suffisamment écrit sur lui pour que ses exploits puissent y être reconstitués avec un maximum de précisions. On pense que son voyage, à partir de Marseille, dura six ans. Pythéas fit le tour de la Grande-Bretagne et débarqua en plusieurs endroits, ce qui lui permis d'observer des moissonneurs et des bergers. En Cornouailles, il visita des mines d'étain.
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À son retour à Marseille, il affirma que l'Irlande s'étendait à l'ouest de la Grande-Bretagne. Strabon n'était pas de cet avis, il la plaça au nord de l'Écosse… et c'est lui que l'on croyait. Pythéas passa apparemment le reste de sa vie à tenter de convaincre ses contemporains. En vain.
Extrait: Stranges stories, amazing facts ( Sélection du Reader's Digest ) 1979 p. 212