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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : sam. oct. 23, 2010 2:49 am
par saintluc
Ozias Leduc (Mont-Saint-Hilaire, 8 octobre 1864 – Saint-Hyacinthe, 16 juin 1955) est l'un des peintres les plus importants du Québec. Il fut le maître d'artistes tels Paul-Émile Borduas et Gabriel Messier.
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Il naquit à Saint-Hilaire de Rouville (devenu Mont-Saint-Hilaire). Leduc peignit beaucoup de portraits, de natures mortes et de paysages, et accomplit quelques travaux sur des édifices religieux. Vers 1880, il travaillait avec Luigi Cappello, un peintre italien, sur des décorations d'église. Vers 1881, il fut employé par Carli, un fabricant de statues à Montréal. Vers 1883, il travaillait avec Adolphe Rho, pour décorer une autre église, cette fois à Yamachiche au Québec.

Après cela, il commença à travailler sur ses propres décorations d'église. Après avoir travaillé à la décoration de l'intérieur de l'église St-Paul-l'Ermite (1892), il obtient son premier contrat important pour la cathédrale de Joliette, pour laquelle il peint un groupe de 23 tableaux religieux. Pendant sa carrière, il décore plus de 30 églises et chapelles au Québec, en Nouvelle-Écosse et dans l'Est des États-Unis. Parmi ses œuvres les plus importantes, on trouve l'église de St-Hilaire (1894-1899), la cathédrale de St-Ninian d'Antigonish (1902-1903), les églises de St-Romuald à Farnham (1905), de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (1917-1919), la chapelle de l'évêché de Sherbrooke (1922-1932), le baptistère de la Basilique Notre-Dame de Montréal (1927-1928), l'église des Saints-Anges Gardiens à Lachine (1930-1931) et celle de Notre-Dame-de-la-Présentation à Shawinigan-Sud (1943-1955), un projet qui lui a demandé treize ans pour sa réalisation[1]. Leduc était surnommé « le sage de St-Hilaire ».

Leduc fit un bref voyage à Paris et à Londres en 1897 avec Suzor-Coté, pendant lequel il fut influencé par quelques impressionnistes. Les paysages entre 1913-1921, notamment Cumulus bleu, Fin de journée, Effet gris (neige), Pommes vertes, Neige dorée et L'Heure mauve, ainsi que ses dessins de la série « Imaginations » (1936-1942), sont parmi les plus remarquables de sa carrière.

La légende en fait un artiste isolé, tenu à l'écart de la scène artistique et intellectuelle de l'époque. Pourtant, rien n'est plus faux puisqu'il est lié à l'intelligentsia canadienne-française conservatrice comme libérale du début du XXe siècle. Leduc compte parmi ses relations les écrivains Arsène Bessette, Guy Delahaye, Olivier Maurault, Ernest Choquette, les poètes exotistes Marcel Dugas, Léo-Paul Morin, René Chopin et Robert de Roquebrune); les architectes Louis-Napoléon Audet et Ernest Cormier; les politiciens Louis-Philippe Brodeur et Phillipe-Auguste Choquette .

Profondément ancré dans son village natal, Leduc s'implique également dans la vie communautaire en étant tour à tour président de la commission scolaire puis conseiller municipal. Voyant déjà Saint-Hilaire enlaidie par une urbanisation rapide et massive, il cherche à embellir son village en faisant planter des arbres et en planifiant la construction de parcs. Leduc reçut un doctorat honorifique de l'Université de Montréal en 1938. Il aura enseigné son art à Paul-Émile Borduas. Il est décédé à Saint-Hyacinthe en 1955.
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le jeune frère de l'artiste se concentrant, crayon à la main, sur un illustré. Le sentiment d'humilité, de dignité et d'humanité toute simple qui se dégage de la scène donne au tableau une dimension spirituelle caractéristique des grandes oeuvres. La toile est conservée au Musée des beaux-arts du Canada.

Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : dim. oct. 24, 2010 2:20 am
par saintluc
Jos. Montferrand, de la légende à la réalité



L’Outaouais a le privilège d’être associé à une figure légendaire dont la renommée dépasse largement nos frontières, Joseph Montferrand, dit Fabre, mieux connu sous le nom de Jos. Montferrrand. En Amérique du Nord, le héros porte également le nom de Montferan, Mouffreau, Mufferon, Maufreee et Murphy. Bien qu’il soit étroitement lié à l’histoire de notre région, le bûcheron, draveur, contremaître, cajeux et surtout homme fort n’est pas originaire d’ici. Il y passera toutefois la moitié de sa vie, attiré par l’industrie forestière qui s’avère le moteur économique et de développement de l’Outaouais au xixe siècle. C’est là qu’il entre dans la légende puisqu’il est impossible aujourd’hui de savoir lesquels de ses exploits et prouesses relèvent du folklore et de l’histoire.

Le coq du faubourg Saint-Laurent

Joseph Montferrand naît, le 25 octobre 1802, à Montréal dans une famille modeste. Il est le fils de Joseph Favre, dit Montferrand, voyageur, et de Marie-Louise Couvret. Jos. est le troisième de la lignée des Montferrand. Son grand-père, François Favre, dit Montferrand, un soldat dans les troupes du chevalier de Lévis, s’était établi à Montréal après la Conquête. Reconnus pour leur grande taille et leur force herculéenne, les Montferrand jouissent d’une renommée dans les quartiers populaires de la métropole. Il faut dire qu’à cette époque on voue une véritable admiration pour les hommes forts.

Jos. Montferrrand va grandir dans le faubourg cosmopolite de Saint-Laurent où l’on retrouve plusieurs salles de boxe et tavernes. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que Montferrand excelle à la boxe anglaise où les pieds viennent en aide aux poings.

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Les exploits de Montferrand commencent dès l’âge de 16 ans. En 1818, il rosse trois fiers-à-bras qui terrorisent son quartier. À la même période, il relève devant ses admirateurs le défi d’un boxeur anglais qui s’était proclamé champion. Il faut dire qu’avec ses six pieds et quatre pouces (près de deux mètres), une grandeur exceptionnelle au xixe siècle, le géant ne s’en laisse pas imposer, d’où son surnom de « coq du faubourg Saint-Laurent ».

En 1820, Montferrand quitte Montréal pour Kingston où il exerce son métier de charretier. Ses prouesses musculaires lui valent rapidement la célébrité et on dit « qu’il frappe comme la ruade du cheval et manie la jambe comme un fouet ».

Fasciné par les voyageurs de l’Ouest qu’il fréquente dans les tavernes, le charretier s’engage en 1823 pour la Compagnie de la baie d’Hudson. On ne sait rien de lui au cours des années qu’il passe au service de cette compagnie qui contrôle une grande partie du commerce des fourrures de l’Amérique du Nord.

La vie de Montferrand prend un tout autre tournant en 1827 lorsqu’il commence à parcourir les forêts et les rivières des Laurentides et de l’Outaouais. Tour à tour, il est bûcheron, draveur, contremaître de chantier, guide de cages et homme de confiance de ses patrons anglophones, notamment Joseph Moore, Baxter Bowman et Allan Gillmour, trois barons du bois. En fait, pendant trente ans, Montferrand est associé à l’exploitation des forêts qui domine largement le développement économique de l’Outaouais durant tout le xixe siècle.

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Portrait anonyme de Benjamin Sulte. Gravure, Le monde illustré, vol. 4, no 186, 26 nov. 1887, p. 237.


Dans les chantiers de l’Outaouais

En s’établissant en 1800 sur la rive nord de la rivière des Outaouais, Philemon Wright, propriétaire terrien de la Nouvelle-Angleterre, rêve d’établir une grande colonie agricole en Outaouais. Il comprend toutefois rapidement que le patrimoine forestier de la région peut servir la Grande-Bretagne, bientôt victime du blocus continental de Napoléon 1er. En 1806, un premier train flottant de pin blanc, de pin rouge et de chêne, composé d’environ 50 radeaux, quitte la région pour le port de Québec. Le fondateur de Hull ne se doute alors pas qu’il vient de changer l’avenir de la région. Après des débuts difficiles qui s’expliquent en partie par l’instabilité des marchés et le manque de capitaux, l’Outaouais devient, au milieu des années 1820, la plaque tournante de l’exportation forestière en Amérique du Nord. Comme le souligne Chad Gaffield, trois tendances caractérisent le développement de cette industrie : une demande britannique croissante pour le bois d’œuvre, le développement d’un marché américain pour le bois de charpente et un marché local pour le bois de sciage.

Bien que le bois équarri soit à l’origine du développement phénoménal de l’industrie forestière en Outaouais, à l’époque de Mondferrand, il ne faut pas croire que les entrepreneurs se contentent seulement de couper les grands arbres et d’exporter le bois sur des cages au port de Québec. En effet, on transforme également cette ressource grâce à un réseau de scieries et de manufactures, ce qui permet aux marchands d’exporter sur les marchés internationaux des douves en chêne, des mâts, des avirons, de la potasse et des grands madriers de pin. Entre 1830 et 1840, la vallée de l’Outaouais en produit près d’un million de pièces. Enfin, il ne faut pas oublier la demande domestique pour le bois de construction et de chauffage.

En somme, à cette période, le bois constitue un véritable Éden pour l’Outaouais et il contribue à son développement économique et démographique. Contrairement au début du siècle, les investisseurs, les marchands, les colons et surtout les ouvriers spécialisés et non spécialisés sont de plus en plus attirés par l’âge d’or de l’industrie forestière. Entre l’arrivée de Montferrand et son départ de l’Outaouais, la population de la région passe de 2 488 à quelque 40 000 habitants.


Les exploits et prouesses de Montferrand

Tous s’entendent pour dire que Jos. Montferrand aimait bien sa vie errante qui l’amenait à passer son existence dans les chantiers, les ports et les tavernes où régnait surtout la loi du plus fort et où les costauds de chaque groupe ethnique devaient défendre l’honneur des leurs. Comme le note si bien Gérard Goyer et Jean Hamelin : « Montferrand, parce qu’il était le plus fort et le plus souple, était roi. Mais tout roi qu’il était, il devait sans cesse défendre sa couronne. Aussi, à plus d’une reprise dut-il relever des défis ou se sortir de guet-apens ».

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Montferrand vers 60 ans, ANQ-Outaouais, v12-7, fonds Ville de Hull.

En analysant la culture des travailleurs forestiers de l’Outaouais dans la première moitié du xixe siècle, on comprend facilement l’attrait de Montferrand pour ce mode de vie. En effet, notre héros baigne dans une culture masculine étroitement liée aux épreuves physiques, à la rudesse, aux défis, et souvent à la violence. Ces affrontements mettent en valeur la force, l’habileté et le courage. Or, ces trois « qualités » très valorisées dans son milieu de travail, Montferrand les possède plus que tout autre et c’est ce qui lui confère son prestige.

En fait, on ne compte plus les exploits réels ou imaginaires attribués à la force herculéenne et à la grande adresse de Montferrand. Par exemple, il aurait battu en 1828, à Québec, devant une foule considérable, un champion de la marine britannique, alors qu’en 1832, lors d’une élection partielle à Montréal, il aurait mis en déroute toute une bande de fiers-à-bras qui s’attaquaient à son ami Antoine Voyer. On dit qu’il pouvait lever à bout de bras et d’une seule main une charrue. Enfin, à Bytown, Montferrand, doué d’une agilité incroyable, aurait laissé son empreinte de pied au plafond d’une taverne de la promenade Sussex. Il aurait fait de même à l’hôtel British d’Aylmer.

De tous les hauts faits de notre athlète, le plus extraordinaire demeure sa légendaire bataille sur le pont Union en 1829 (aujourd’hui le pont des Chaudières). Ce pont, le seul lien terrestre entre Wrightown et Bytown, est alors le théâtre d’un conflit qui oppose des fiers-à-bras irlandais, les Shiners, aux Canadiens français. Les deux groupes se disputent âprement la main-mise sur les emplois dans l’industrie forestière de la vallée de l’Outaouais. Les bagarres entre les deux groupes ethniques sont fréquentes et un climat de violence règne dans la région, particulièrement dans le secteur de la chute des Chaudières où des fiers-à-bras contrôlent le pont. C’est là que le chef incontesté des Canadiens français tombe dans une embuscade et met en déroute 150 Shiners. Selon le récit fait par l’historien Benjamin Sulte, la scène est horrible. Plusieurs des attaquants se retrouvent à l’eau, alors que le sang coule du parapet dans la rivière des Outaouais. Enfin, d’autres prouesses de ce genre durant la guerre des Shiners, dont sa victoire contre les sept frères MacDonald qui lui barraient la route sur ce même pont, font dire à Robert Choquette que Montferrand est « le David qui abat Goliath irlandais sur l’Outaouais entre 1829 et 1840 ».

Après 1840, les exploits de Montferrand se font plus rares. Par ailleurs, il ne parcourt plus les chantiers de l’Outaouais en hiver comme autrefois. Maintenant, il dirige, au printemps et à l’été, les cages de bois équarri qui descendent la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent jusqu’à Québec. Ce travail demeure tout de même très exigeant puisque ces immenses trains de bois peuvent atteindre 500 mètres et être montés par un équipage de 80 cajeux, connus aussi sous le nom de « raftsmen ».


Retraite rue Sanguinet, à Montréal

Vers 1857, la figure légendaire quitte l’Outaouais pour se retirer dans sa maison de la rue Sanguinet, à Montréal. On le dit à l’aise financièrement puisque son salaire de contremaître lui avait rapporté trois fois plus que celui d’un bûcheron. L’ancien « coq du faubourg Saint-Laurent » a toutefois perdu de ses plumes. En effet, à 55 ans, il est diminué physiquement par le rhumatisme qui l’a rendu voûté. Même affaibli, il garde néanmoins son statut de héros.

Au printemps 1864, Montferrand, veuf de Marie-Anne Trépanier, épouse Esther Bertrand. Il meurt dans sa ville natale, le 4 octobre 1864, à l’âge de 61 ans. Montferrant laisse une descendance, puisque sa deuxième épouse lui donnera un fils posthume, Joseph-Louis, qui héritera de la même stature que ses ancêtres. Avec ses neuf enfants, Joseph-Louis laisse une nombreuse descendance, dont l’aîné, Joseph, qui connaîtra une certaine notoriété comme boxeur au début du xxe siècle.


La légende du grand Montferrand

Jos. Montferrand entre dans la légende bien avant sa mort. Goyer et Hamelin soulignent qu’il est sans doute avant les années 1840 « un héros dont on grossissait les exploits aussi bien dans les tavernes et les camps de bûcherons qu’à la maison ». Après la tradition orale, plusieurs prosateurs vont contribuer à grandir la vie et les prouesses de Montferrand. Dès 1868, Wilfrid Laurier écrit : « Aucun nom après celui du grand Papineau (Louis-Joseph) n’a été plus popularisé, partout où, sur la terre d’Amérique, se parle la langue de France ». Après Laurier, plusieurs vont immortaliser le géant de l’histoire orale, notamment Benjamin Sulte et André-Napoléon Montpetit par l’imprimé, Mary Travers (La Bolduc) et Gilles Vigneault, par la chanson, ainsi que Louis Guyon, par le théâtre.

En plus des prosateurs, les récits des bûcherons et les écrits distribués par des compagnies forestières font circuler la légende de Montferrand à travers les forêts, de Terre-Neuve à la Colombie-Britannique. De plus, les quelque 900 000 Québécois qui s’installent entre 1840 et 1930 chez nos voisins du Sud contribuent à le faire connaître, particulièrement en Nouvelle-Angleterre, après 1870. Au tournant du xxe siècle, la réputation de Montferrand se répand aussi dans les camps forestiers du Michigan, du Wisconsin et du Minnesota. On est alors bien loin des chantiers de l’Outaouais!

Au fil du temps, l’histoire orale et tous les récits à son sujet confèrent à notre figure légendaire un statut de surhomme possédant toutes les qualités. Ainsi, Montferrand est grand, fort, beau, bon, pieux, poli, aimant, dévoué, chaleureux, sage, gentil, généreux, fiable, juste, intelligent et responsable. En réalité, plus que tous les autres hommes forts de son époque, Jos. Montferrrand s’avère être celui qui a le plus polarisé l’imaginaire au point d’en faire un modèle et même un mythe.

Pour Goyer et Hamelin ce phénomène réside dans la personnalité même du héros, le lieu de ses exploits et le moment où il a vécu. D’abord, Montferrand, doté d’une belle prestance physique, s’avère être de son vivant un personnage des plus attachants. Ensuite, comme nous l’avons vu, il réalise ses exploits en Outaouais où les tensions entre Irlandais et Canadiens français et entre commerçants anglais et colons francophones sont vives. C’est dans ce contexte que Montferrand devient un symbole de l’idéal de l’idéologie nationaliste basée sur la foi et la langue. Enfin, le héros réalise ses exploits dans les décennies tourmentées qui voient disparaître les coureurs de bois et les voyageurs, de même que l’écrasement des Patriotes en 1837-1838 par les troupes britanniques. Montferrand devient alors le personnage tout désigné pour servir à un peuple inquiet à la recherche d’un symbole sur lequel il peut projeter ses peurs et ses rêves. Goyer et Hamelin résument ainsi la place unique qu’occupe Montferrand dans notre folklore : « Dans la lutte qu’ils devaient continuer de mener contre l’Anglais et contre la nature, les Canadiens français trouvèrent dans la légende de Montferrand des raisons d’espérer et de se valoriser ».


Conclusion

Il faudrait être bien naïf aujourd’hui pour croire à toutes les prouesses de Montferrand. Pour nous, son plus grand exploit est le fait qu’il demeure, plus deux siècle après sa naissance, bien vivant dans notre mémoire. En 1980, Jean Côté publie chez Québécor un roman historique au titre évocateur de Jos. Montferrand, le magnifique (réédité en 1994). En 1989, le Théâtre lyrique de Hull souligne son 25e anniversaire en présentant, au Musée canadien des civilisations, la comédie musicale La légende de Jos. Montferrand. Postes Canada immortalise en 1992 l’image du plus célèbre bûcheron du pays en lui consacrant un timbre commémoratif. En 2001, Montferrrand s’est retrouvé sur la liste des six finalistes pour le nom de la nouvelle ville fusionnée en Outaouais (Hull, Gatineau, Aylmer, Buckingham et Masson-Angers). Montferrrand a toutefois perdu ce combat puisque la nouvelle ville s’appelle Gatineau. Cela dit, le palais de justice de Gatineau porte toujours le nom de Montferrand, bien que ce choix ait été critiqué lors de son inauguration en 1978. En effet, certains magistrats se sont alors objectés à cette décision en estimant qu’il n’était guère approprié de nommer leur palais de justice en l’honneur d’un individu qu’ils considéraient plutôt comme « un pilier de tavernes ». Certes, sans nier que Montferrand aimait bien fréquenter ces lieux, nous croyons qu’il mérite bien plus le titre plus glorieux de « roi des forêts de l’Outaouais ».

Source : Benjamin Sulte, Jos Montferrand, 1883, dans Mélanges historiques, vol. 12, Montréal, G. Ducharme, 1924, p. 32.

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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : lun. oct. 25, 2010 12:47 am
par saintluc
Marie-J. Gérin-Lajoie,(1890-1971)


À 20 ans, Marie-J. Gérin-Lajoie avait tout en main pour réussir une vie personnelle et sociale brillante : intelligence, beauté, aisance financière!

Née dans une famille bourgeoise de Montréal, elle est la seule fille de Marie Lacoste, réputée pour son combat pour l'égalité des femmes, et d'Henri Gérin-Lajoie, avocat.

Petite-fille de l'honorable Alexandre Lacoste, juge en chef de la Cour provinciale, Marie-J. selon le dessein de sa mère, Marie Lacoste, devait devenir comme elle, une "femme du monde", épouse et mère.
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En 1910, Marie-J. a déjà réussi tous les examens aux Études supérieures. Mais l'Université n'accepte pas que l'étudiante obtienne son Bac après deux ans d'études. C'est ainsi qu'elle attend une année avant d'obtenir son Bac ès Arts, se classant au premier rang devant tous les étudiants québécois inscrits à ce programme et mérite ainsi la bourse attribuée à ce rang.

Mais c'est à l'étudiant qui s'est classé deuxième qu'on a remis la bourse, parce qu'elle est une femme et qu'une femme n'a nullement besoin d'une bourse pour élever une famille!
En même temps que, pour plaire à sa mère, elle fait ses débuts et entreprend une vie mondaine qui durera 3 ans, elle se prépare : elle étudie, s'occupe d'oeuvres sociales, et surtout, élabore un projet de communauté dont elle s'entretient souvent avec son directeur spirituel. Elle voyagera en Europe et rencontrera des communautés religieuses.
Sources : © Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal, 26 avril 2003
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : mar. oct. 26, 2010 1:15 am
par saintluc
Alfred Pellan (né Alfred Pelland, à Québec, le 16 mai 1906 - mort à Montréal, le 31 octobre 1988) est un peintre, un muraliste, un illustrateur et un costumier québécois, domicilié à Auteuil (Laval) depuis près de 40 ans. Il est le premier peintre québécois à s'être illustré sur la scène française (plus précisément en 1935). Vingt ans plus tard, suite à une exposition à Paris, son œuvre est reconnue au Québec et au Canada
Alfred Pelland naît à Québec, le 16 mai 1906. Sa mère décède lorsqu’il est en bas âge, et son père, un mécanicien de locomotive, élève les trois enfants. Lorsqu’il est à l’école, il couvre de dessins les marges de ses cahiers et réussit très bien ses cours d’arts plastiques, alors que les autres matières l'ennuient. En 1920, Alfred Pelland s'inscrit à l'École des beaux-arts de Québec. Il y obtient les premiers prix de cours supérieurs et y décroche des médailles en peinture, dessin, sculpture, croquis, anatomie et publicité. Il vend sa première toile à l’âge de 17 ans à la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa). Puis, il obtient en 1926 la première bourse d'études en arts du Québec, ce qui lui permet de demeurer plusieurs années à Paris et de séjourner à Venise, notamment. Il poursuit des études à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1926-1930), où il obtient en 1928 « un Premier prix de peinture » (atelier Lucien Simon). Après l'expiration de sa bourse, il prolonge son séjour à Paris, avec l'aide de son père, jusqu'en 1940, travaillant souvent seul tout en fréquentant les académies Grande Chaumière, Colarossi et Ranson. Il gagne le premier prix à l'exposition d'art mural de 1935 à Paris. Il côtoie plusieurs des artistes les plus connus de l'époque (dont : Picasso, Matisse, Derain, Dali, …) et, en parcourant l'Europe, « s'imprègne des grands courants de l'art du temps ». Venu faire un bond à Québec, en 1936, dans le but d'être nommé professeur à l'École des Beaux-Arts de sa ville natale, il avait été refusé par le jury, qui l'avait trouvé trop « moderne ».

Quand se pointe la Seconde Guerre mondiale, il s'empresse de retourner au Québec (1940) et s'installe dans la métropole, Montréal. Il rapporte des œuvres qui sont louangées dans des expositions à Québec et à Montréal. Les œuvres cubistes ou surréalistes qu'il ramène avec lui sont, cependant, alors considérées comme trop avant-gardistes : la plupart ne trouvent pas preneur. De 1943 à 1952, pour survivre, il enseigne à l'École des beaux-arts de Montréal. Son opposition active aux fondements théoriques du directeur de l'École pousse ce dernier (Charles Maillard) à démissionner en 1944. L'école devient dès lors plus libérale dans son approche. En effet, Pellan est ouvertement contre l'académisme et s'engage pour un art indépendant, davantage ouvert à l'universalité et à l'évolution.

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Pendant les années 1940, il illustre des recueils de poésie et conçoit des costumes et des décors pour le théâtre. Son style prend de la maturité, se développe encore, pendant cette période. Le surréalisme l'attire de plus en plus : son imagerie devient plus érotique et ses peintures, aux couleurs toujours saisissantes, deviennent plus grandes, plus complexes et plus texturées. Ne croyant pas aux écoles d'art, il est cosignataire, au début de 1948, de « Prisme d'Yeux », un manifeste rédigé par Jacques de Tonnancour prônant la liberté d’expression dans l’art, un regroupement qui réclame un art libre de toute idéologie. Plus tard, cette même année, un autre groupe se forme, plus radical, qui signe le manifeste « Refus global » alors proposé par Borduas, reléguant dans l'ombre le premier manifeste, comme si les deux manifestes étaient totalement opposés et incompatibles l'un avec l'autre.

En 1952, Alfred Pelland reçoit une bourse de la Société royale du Canada et retourne à Paris jusqu'en 1955, avec celle qu'il avait épousée en 1949. Pendant ce séjour et sous le patronage des gouvernements de France et du Canada, le Musée national d'art moderne de la Ville de Paris accueille une exposition de 181 de ses oeuvres. Il devient le premier Canadien à présenter une telle exposition individuelle à Paris.

Revenu au Québec depuis deux ans, il reprend ses cours de peinture en 1957 comme professeur au Centre d'art de Sainte-Adèle tout en vivant dans sa maison d'Auteuil à Laval, où il avait élu domicile en 1950. Sa réputation ne cesse ensuite de s'étendre auprès des experts canadiens : il se fait connaître dans différentes expositions, solo ou collectives, et reçoit des commandes de murales, qui établissent sa renommée dans l'ensemble du pays.

Plusieurs monographies et documentaires lui sont consacrés, de son vivant déjà, et ils reçoit une cascade de récompenses ou d'honneurs.

À partir de 1978, Alfred Pellan combat une leucémie, et il ne produit que cinq œuvres durant sa dernière période de dix ans[4]. Domicilié à Auteuil (Laval), il meurt à Montréal, le 31 octobre 1988 (à 82 ans). Il est inhumé au Parc du Souvenir à Auteuil.

Son épouse (depuis 1949, quand elle avait 23 ans, et lui, 43), Maddalena Poliseno, ou Madeleine Pelland, qu'il a connue quand elle était étudiante à l'École des beaux-arts de Montréal, lui survit jusqu'au 27 septembre 2010
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : mer. oct. 27, 2010 12:39 am
par saintluc
Jules Isaï Benoît, dit Livernois, (né le 22 octobre 1830 à Longueuil, mort le 11 octobre 1865 à Québec) est un photographe québécois.
Livernois est le fondateur du studio éponyme qui fut un important studio de photographie ayant été en activité à Québec (Québec, Canada) pendant plus d'un siècle, du milieu du XIXe siècle jusqu'en 1974. Il fut dirigé par trois générations de photographes de la famille Livernois.

Les époux Isaï Livernois et Élise L'Hérault, dit L'Heureux, (née en 1827, morte en 1896) fondèrent le studio au milieu des années 1850[4]. Ils furent parmi les pionniers de la photographie au Canada. Ils offrent des photographies imprimées sur papier, nature ou colorées, et des ambrotypes (photographies sur verre) et initient d'autres photographes qui s'intéressent à cet art. En 1863, Isaï se perfectionne en Angleterre, en Écosse et en France. En 1865, le premier volume illustré de photographies publié au Canada utilisa quelques-unes de leurs photographies. Isaï pratique sa profession pendant huit ans mais meurt prématurément à l'âge de 34 ans. Élise assume alors seule la direction du studio, tout en initiant son fils Ernest au métier.

Leur fils Jules Ernest Livernois (né en 1851, mort en 1933) puis leur petit-fils Jules Livernois (né en 1877, mort en 1952) leur succédèrent.

Les photographies prises au cours des quelque 120 années d'existence du studio comprennent des portraits de nombreux citoyens et de personnalités politiques ainsi que des paysages urbains et ruraux de la région de Québec et du Québec. Le studio Livernois produisit une grande proportion des photographies publiées dans les magazines Canadian Illustrated News et L'Opinion publique, deux des premières publications périodiques illustrées au Canada

Plus de 300 000 photographies provenant du studio Livernois ont été cédées aux Archives nationales du Québec.

La carrière de Jules Ernest Livernois a fait l'objet du film Ernest Livernois, photographe, fiction documentaire du réalisateur Arthur Lamothe (1988, 54 minutes).

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Le studio Livernois, rue Saint-Jean, vers 1890, photographie de William James Topley
Sa longue carrière commerciale a abouti à des milliers de vues de Québec et de portraits, ainsi qu'à la création d'un grand studio exploité par la famille jusqu'en 1960. Si on en peut lui attribuer avec certitude les paysages et les vues remarquables du temps où sa mère était associée avec Bienvenu, on peut affirmer que la très grande partie des portraits des célébrités nationales, les clichés de grands reportages et de paysages majestueux produits par les ateliers entre 1874 et 1895 appartiennent à Jules-Ernest Livernois. Parmi les clients, tous les grands du pays: les religieux, les juristes, les politiciens, les gens d'affaires, les scientifiques, les lettrés et les visiteurs de marque. Tout au long de sa carrière, J.E. Livernois produit des vues touristiques de Québec et des environs, des paysages laurentiens, du Saguenay, du Lac Saint-Jean et de la Gaspésie. Dans l'ensemble, l'oeuvre de la famille constitue une chronique visuelle inégalée de la ville et de la province de Québec. Une partie des archives photographiques Livernois sont conservées aux Archives nationales du Québec et aux Archives nationales du Canada.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : jeu. oct. 28, 2010 1:05 am
par saintluc
Félix-Antoine Savard (1896-1982). Le père de Menaud
L’écrivain Félix-Antoine Savard a publié de nombreux ouvrages littéraires dont voici quelques titres parmi d’autres: l’Abatis, la Minuit, le Barachois, Carnet du soir intérieur. Son livre le plus connu reste toutefois le roman poétique Menaud Maître-draveur. Né à Québec en 1896, Félix-Antoine a fait ses études à Chicoutimi où il est ordonné prêtre en 1923. Il est par la suite vicaire et curé dans des paroisses de Charlevoix, missionnaire-colonisateur en Abitibi, professeur à la faculté des Lettres et co-fondateur des Archives de Folklore de l’Université Laval, retraité à Saint-Joseph-de-la-Rive et à Québec où il meurt en août 1982. Pourtant, malgré une carrière fort remplie, Félix-Antoine Savard ne se détache jamais complètement de son personnage de Menaud. À tel point que ses collèges de l’Université Laval dont particulièrement son ami Luc Lacourcière le surnomment tout simplement Menaud. Félix-Antoine Savard était-il Menaud? Nous ne le savons pas vraiment mais il est possible de raconter comment cet auteur a trouvé ce prénom pittoresque dans l’arrière-pays de Charlevoix.

Tout remonte à 1927. Félix-Antoine Savard se voit alors nommé vicaire à La Malbaie. Pour la saison estivale, il va assister le curé de la paroisse de Sainte-Agnès dans sa tâche. Félix-Antoine Savard parle de ce moment comme étant son “ entrée providentielle dans Charlevoix ”. En 1931, Félix-Antoine est nommé curé de Clermont. Il se rend à l’occasion dans les camps de bûcherons dans la forêt charlevoisienne afin de faire du ministère. C’est là qu’il trouve l’inspiration pour son roman Menaud maître-draveur. Il s’exprime lui-même à ce sujet: “ ..en 1936, j’avais fait les chantiers. J’avais vu des choses qui m’avaient révolté. La façon dont les gens étaient traités...aucun confort dans les camps...les pauvres bûcherons se levaient le matin et ils avaient les cheveux pris dans le frimas...Ces choses-là m’avaient profondément révolté. Et surtout la présence d’un anglais qui conduisait Jos Boies ...c’était lui le grand draveur... ”. Suite à cela, Félix-Antoine Savard entreprend la rédaction de son roman Menaud maître-draveur inspiré des conditions de vie difficiles des forestiers de la région de Charlevoix. L’ouvrage terminé, il paraît en 1937 aux Éditions Garneau. Menaud maître-draveur connaît un grand succès et Félix-Antoine Savard obtient ainsi une impressionnante réputation à titre d’écrivain partout au Québec.

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Les lecteurs curieux se posent alors la question de la provenance du prénom Menaud qui désigne le personnage principal du roman de Félix-Antoine Savard. Le même phénomène se produit en ce qui concerne le roman de Louis Hémon Maria Chapdelaine -qui a d’ailleurs fortement inspiré Félix-Antoine Savard- alors que la population de Péribonka a identifié une jeune fille du village susceptible d’avoir inspiré le personnage de Maria Chapdelaine à son auteur. Toutefois, en ce qui concerne Félix-Antoine Savard, il faut le consulter afin de connaître les sources de son inspiration car contrairement à Louis Hémon il survit bien des années après la parution de son oeuvre. Félix-Antoine Savard reste évasif à ce sujet. Il se prononce mais ne tranche pas. Le chose lui était-elle indifférente? Sans doute pas du moment que ses lecteurs continuent ainsi de s’intéresser à son roman.

Jusqu’à ce jour, deux habitants de l’arrière-pays charlevoisien s’imposent comme étant les inspirateurs du personnage de Menaud. Le premier, Onésime Gaudreault est un entrepreneur un peu original. Il possède un moulin à scie à Sainte-Agnès. Il gère aussi durant une courte période un hôtel flottant sur le Lac Nairne, ce qui lui permet de consommer de l’alcool avec ses amis sans risquer de poursuites judiciaires à l’époque de la prohibition. Cet étonnant personnage est nommé par la population locale le “ père Menaud ”. Félix-Antoine Savard ayant trouvé ce sobriquet fort amusant, il décide de l’attribuer au personnage principal de son roman. D’autre part, il se trouve que le fameux Onésime Gaudreault n’a jamais fait de drave de sa vie et ne peut donc inspirer à Savard sa description du grand draveur. Félix-Antoine Savard désigne alors Joseph Boies comme son inspirateur pour le personnage de Menaud. Joseph Boies habite le rang de Mainsal (aujourd’hui situé dans la municipalité de Saint-Aimé-des-Lacs) et s’avère un draveur très habile. Il y a donc deux hommes à l’origine du nom de Menaud: le pittoresque Onésime Gaudreault dit le “ père Menaud ” et Joseph Boies le grand draveur suscitant l’admiration de l’écrivain Félix-Antoine Savard.

Cette quête reste un peu futile. Le père de Menaud ne sera jamais autre que Félix-Antoine Savard lui-même. Gustave Flaubert a dit “ Madame Bovary c’est moi ” et Félix-Antoine Savard aurait pu en dire autant au sujet de Menaud. Il ne l’a pas dit. Il a fait plus que cela en acceptant sans réticence d’être désigné sous le prénom de Menaud. Particulièrement, à la fin de sa vie à Saint-Joseph-de-la-Rive, lors que cet écrivain est reconnu surtout comme étant le “ père de Menaud ”. Ne cherchons pas plus loin, Menaud c’est Félix-Antoine Savard. Il y a osmose entre le maître-draveur et l’écrivain. Le reste n’est qu’une lointaine inspiration en provenance de l’arrière-pays de Charlevoix.

Serge Gauthier. Historien et ethnologue. Président de la Société d’histoire de Charlevoix. La Malbaie. 6 juin 2002.

Bibliographie

Revue d’histoire de Charlevoix, 23 (Mai 1996): 28 pages.

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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : ven. oct. 29, 2010 1:31 am
par saintluc
Jean-Paul Riopelle, né à Montréal le 7 octobre 1923 et mort à l'Île aux Grues, près de Montmagny, le 12 mars 2002, est un peintre, graveur et sculpteur québécois.
Jean-Paul Riopelle commence à dessiner avec attention très jeune et reçoit l'encouragement de son entourage. Dès l'âge de six ans, son père Léopold confie Jean-Paul à un artiste montréalais, Henri Bisson. Ils se retrouveront chaque samedi pendant une dizaine d'années à peindre des paysages, des personnages et des natures mortes.

Alors que Jean-Paul a sept ans, son jeune frère Pierre meurt d'une maladie infantile. Cette expérience avec la mort lui laissera des traces profondes
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Roseline Granet, Le Grand Jean Paul, bronze, Place Jean-Paul-Riopelle à Montréal
Dans les années 1940, il fut élève de Paul-Émile Borduas à l'École du Meuble et devint membre du mouvement artistique des Automatistes. Il fut l’un des signataires du manifeste le Refus global.

En 1949 il s'installa à Paris et continua sa carrière en tant qu'artiste. C'est à ce moment qu'il devint réellement Automatiste, rencontrant les Surréalistes et son fondateur André Breton, pour qui il devient un confident. Il le surnommera par ailleurs le bucheron canadien.

Après avoir rencontré le succès à Paris, il revient au Québec. Il passe plusieurs années à perfectionner la technique du all-over, qui consiste à éliminer toute forme de perspective dans le tableau au moyen d'éclats de peinture en couche multiples. (Un autre bon exemple de cette technique se retrouve chez l'artiste américain Jackson Pollock.) Par la suite, il se tournera vers la peinture au pochoir avec des bombes en aérosol. Enfin, il renouera avec la figuration: c'est l'arrivée des oiseaux. Il termine sa carrière avec quatre 1er prix internationaux et devient par le fait même, le plus grand peintre de l'histoire du Canada.

Son œuvre la plus célèbre est l'Hommage à Rosa Luxembourg, réalisée en aérosol avec son seul élève Michel Vermeulen, . Cette œuvre immense fut créée en hommage à Joan Mitchell, lorsque Riopelle apprit sa mort. Riopelle à ceci de particulier qu'il est peut-être le seul peintre québécois du XXe siècle à avoir pleinement vécu la grande période parisienne de l'après-guerre. Une grande exposition, organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal, a été présentée en 2006 au Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg en Russie. La place Jean-Paul-Riopelle a été aménagée en face du Palais des Congrès de Montréal.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : sam. oct. 30, 2010 12:22 am
par saintluc
Napoléon-Alexandre ComeauAu printemps 1848 naquit Napoléon-Alexandre Comeau aux Îlets-Jérémie. Il passa la majeure partie de son enfance en compagnie des Amérindiens. Avec eux, il apprit à chasser, à pêcher et à se débrouiller en forêt. Toute sa vie durant, il conserva une grande affection envers ces peuples qui lui ont tant appris. En outre, il leur servit souvent d’interprète.

Au cours de sa vie, Napoléon-Alexandre convola en justes noces à deux reprises. Sa première femme, Marie-Antoinette Labrie, mourut à peine quelques mois après leur mariage. Il épousa alors sa sœur, Victoria, qui lui donna neuf enfants. Ses descendants sont tous extrêmement fiers de leurs racines et conservent de leur ancêtre l’image d’un héros.

Au début de son adolescence, Napoléon-Alexandre se vit confier la surveillance de la rivière Godbout. Il s’agissait d’un poste important, et les habitants furent surpris de le voir attribué à un si jeune homme. Cependant, ses connaissances de la faune et de la flore ainsi que ses qualités personnelles le rendaient plus apte que quiconque à endosser cette responsabilité.
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Napoléon-Alexandre était un homme doté d’une intelligence hors du commun. Très jeune, il démontra d’impressionnantes aptitudes pour les langues. À peine adolescent, il parlait couramment le français, l’anglais, le montagnais, le naskapi et l’inuktitut. Il lisait et écrivait régulièrement en anglais et publia même un livre dans cette langue en 1908.

En janvier 1886, les frères Labrie se retrouvèrent piégés en pleine tempête dans les eaux tumultueuses du Saint-Laurent. Napoléon-Alexandre et son frère partirent à leur secours et durent lutter pendant deux jours contre des conditions climatiques extrêmes. À bord d’un simple canot, ils accostèrent à Cap-Chat, sur la rive sud, après avoir parcouru plus de 60 kilomètres. Les hommes furent accueillis en héros, et le gouvernement canadien décora Napoléon-Alexandre pour son acte de bravoure.

Bien qu’il n’eût pas de formation, Napoléon-Alexandre Comeau était le seul Nord-Côtier à posséder des connaissances médicales. Autodidacte, il soignait et opérait les malades de la région. Il s’occupa également de l’accouchement de plus de 250 enfants. Le gouvernement l’encourageait en lui fournissant de l’équipement et des médicaments.

En 1923, Napoléon-Alexandre Comeau décéda dans sa demeure de Godbout, à l’âge de 75 ans. La maison qu’il habita durant sa vie est aujourd’hui appelée le « château Comeau ». Le souvenir de l’homme qui mérita le surnom de « roi de la Côte-Nord » est encore bien présent dans sa région natale.
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Sources: histoires oubliées

Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : mar. nov. 02, 2010 1:54 am
par saintluc
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Charles-Émile Gadbois. Éditeur, compositeur (Saint-Barnabé-Sud, près Saint-Hyacinthe, Québec, 1er juin 1906 - Montréal, 24 mai 1981). Il étudia le piano avec Télesphore Urbain, organiste à la cathédrale de Saint-Hyacinthe, le violon avec Maurice Onderet et la harpe avec Juliette Drouin. Il entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1930. Il débuta comme professeur et dirigea pendant cinq ans le corps de musique du séminaire de Saint-Hyacinthe. En 1937, à la faveur du Congrès de la langue française à Québec, il décida de colliger les plus belles chansons françaises et canadiennes et d'en faire la diffusion : la Bonne Chanson était née. Il se fit le promoteur infatigable de la chanson par l'organisation de festivals, de concours et de congrès dont les plus remarquables furent ceux du Forum de Montréal (1942), du Colisée de Québec (1943) et de Lewiston, Me (1944). Il est l'auteur de 60 chansons et d'une vingtaine d'arrangements divers. Il créa une revue mensuelle, Musique et musiciens (1952-54), en collaboration avec Conrad Letendre. Il reçut la Croix d'or de Saint-Jean-de-Latran en mai 1943 pour son dévouement à la cause de la Bonne Chanson. Ses archives sont conservées au séminaire de Saint-Hyacinthe. La Fondation Abbé-Charles-Émile-Gadbois, établie pour « perpétuer ce désir qu'il avait de faire aimer le chant à tous les paliers de la société », remettait ses premières bourses en 1988.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : mar. nov. 02, 2010 2:08 am
par saintluc
Gilles Villeneuve (18 janvier 1950 à Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec - 8 mai 1982 à Zolder, Belgique) était un pilote automobile canadien. Malgré un palmarès relativement peu étoffé (6 victoires en Grand Prix), son style de pilotage hautement spectaculaire ainsi que sa mort tragique aux qualifications du GP de Belgique 1982 ont contribué à faire de lui l'une des légendes de la Formule 1. Son fils Jacques, lui aussi pilote de course, est devenu champion du monde de F1 en 1997.
Passionné par l'automobile depuis son enfance, Gilles Villeneuve débute sa carrière à sa sortie du cégep. Il s'inscrit tout d'abord dans des épreuves d'accélération (dragsters) au volant de sa Ford Mustang personnelle, mais faute d'argent, se tourne rapidement vers les épreuves de motoneige, financièrement plus abordables, mais surtout plus lucratives. Cette fructueuse première partie de carrière débouche sur un titre de champion du monde en 1974 ainsi que de multiples titres au Canada et aux États-Unis. Grâce à l'argent accumulé en tant que pilote professionnel de moto-neige, Gilles peut parallèlement retourner à son premier amour : la course automobile. En 1973, après un passage par l'école de pilotage de Jim Russell sur le circuit de Mont-Tremblant, il dispute et remporte le championnat du Québec de Formule Ford avec sept victoires en dix courses.

L'année suivante, il accède à la Formule Atlantic. Après une première saison ratée en 1974, sa situation financière devient de plus en plus critique, mais les succès commencent à venir en 1975, avant qu'il ne se révèle véritablement en 1976. Vainqueur de neuf courses sur dix, il remporte les championnats américains et canadiens de Formule Atlantic. Mais son plus beau fait d'arme a lieu lors de l'épreuve de Trois-Rivières, où au prix d'une attaque de tous les instants, il s'impose en battant plusieurs pilotes de Formule 1 invités. Parmi eux se trouve le Britannique James Hunt, sur le point de décrocher le titre de champion du monde de Formule 1. Impressionné par le pilotage spectaculaire du jeune Québécois, le leader de l'écurie McLaren s'empresse de le recommander à son employeur dès son retour en Europe.

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Villeneuve débute en sport automobile avec une Mustang Boss 1971 similaire à celle-ci
En 1977, Villeneuve pilote toujours en Formule Atlantic lorsque McLaren lui offre l'occasion de débuter en Formule 1 à l'occasion du GP de Grande-Bretagne, disputé à Silverstone, au volant de la troisième voiture de l'écurie la McLaren Ford M23, portant le numéro 40. Retardé en début de course par des ennuis moteur, Villeneuve termine à une anonyme 11e place, mais ses temps au tour et son sens de l'attaque n'échappent pas à Enzo Ferrari qui, séduit, lui propose un test à Fiorano au mois de septembre. Le test s'avère suffisamment concluant pour que la Scuderia Ferrari l'engage pour les deux dernières courses de la saison sur la troisième voiture de l'équipe. Suite au brusque départ de Niki Lauda, fâché avec la direction de la Scuderia, c'est en réalité en qualité de deuxième pilote que Villeneuve fait ses débuts chez Ferrari. Douzième du GP du Canada, il est impliqué au GP du Japon dans un tragique accident puisque suite à un accrochage avec la Tyrrell 6 roues de Ronnie Peterson, sa voiture décolle et vient s'écraser au-delà des barrières de sécurité, tuant deux personnes (un photographe et un officiel).

Les véritables débuts en Formule 1 de Villeneuve ont lieu en 1978. Dans un premier temps, il éprouve toutes les peines du monde à confirmer les espoirs placés en lui. Nettement dominé par son coéquipier argentin Carlos Reutemann, ses compétences sont mises en doute par les très exigeants médias italiens, qui réclament son remplacement. Mais Villeneuve trouve peu à peu ses marques et termine sa première saison complète en F1 de la plus belle des façons, puisqu'il remporte à Montréal son GP national, levant du même coup tous les doutes sur ses capacités à piloter au plus haut niveau.

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Gilles Villeneuve à Imola en 1979.
En 1979, suite au départ de Reutemann pour Lotus, Villeneuve est rejoint chez Ferrari par l'expérimenté pilote sud-africain Jody Scheckter. Après un début de saison dominé par les Ligier, les Ferrari ne tardent pas à s'affirmer comme les meilleures voitures du plateau. Vainqueur coup sur coup du GP d'Afrique du Sud puis du GP des États-Unis Ouest à Long Beach, Villeneuve prend ainsi la tête du championnat. Mais la suite est plus difficile pour le Québécois, qui subit la loi de Jody Scheckter, quasiment aussi performant que lui tout en faisant preuve d'une plus grande science de la course. Inexorablement distancé au championnat, Villeneuve laisse définitivement échapper le titre à l'issue du GP d'Italie, antépénultième manche de la saison où, respectueux des consignes d'équipe, il ne cherche pas à contester la victoire à son coéquipier et ami et se contente d'assurer le doublé pour Ferrari. En remportant en fin de saison le GP des États-Unis à Watkins Glen, Villeneuve décroche tout de même le titre honorifique de vice-champion du monde.

Mais la saison 1979 de Villeneuve est loin de se résumer à un duel perdu pour le titre face à Scheckter. Cette année-là, en dehors de ses trois succès, il réalise deux prestations qui marqueront durablement les esprits. Tout d'abord au GP de France disputé à Dijon, où dans les derniers tours de course, il livre au Français René Arnoux un duel d'une intensité jamais égalée en Formule 1. En se doublant, en se redoublant, en abordant plusieurs virages de front et en se touchant à plusieurs reprises, les deux pilotes font se lever le public qui en oubliera presque qu'il ne s'agit là que d'une lutte pour la deuxième place. Au GP des Pays-Bas à Zandvoort ensuite, où auteur d'un début de course tonitruant (marqué par un dépassement plein d'audace sur Alan Jones par l'extérieur du virage Tarzan), Villeneuve est victime d'une crevaison. Mais loin de se ranger sagement sur le bord de piste, il continue d'attaquer au volant d'une voiture complètement déséquilibrée, tantôt sur trois roues, tantôt sur deux roues, tandis que son pneu déchiqueté arrache des éléments de carrosserie. À son retour aux stands, il faudra toute la force de persuasion de ses mécaniciens pour le convaincre de renoncer.

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La Ferrari 312T5 de Villeneuve au Musée de l'automobile de Turin
En 1980, Gilles Villeneuve est très attendu. Compte tenu de sa pointe de vitesse de plus en plus affûtée et de son expérience grandissante, il semble en mesure de prendre sa revanche sur Scheckter au championnat du monde. C'est sans compter sur le catastrophique niveau de la Ferrari 312 T5. Évolution de la voiture qui l'année précédente, malgré son utilisation partielle de l'effet de sol (l'usage du large moteur Flat 12 ne permet pas de concevoir une véritable wing car) parvenait à tenir la dragée haute aux wing cars, la 312 T5 s'avère complètement dépassée. Souvent qualifié dans la deuxième moitié de la grille de départ, Villeneuve ne parvient à arracher que six maigres points malgré des efforts jamais comptés. C'est toujours mieux que son équipier Scheckter qui, démotivé, annoncera rapidement son départ à la retraite et connaîtra même le déshonneur d'une non-qualification
À partir de 1981, la Scuderia Ferrari amorce son retour au premier plan grâce à son adoption de la technologie du moteur turbocompressé, déjà utilisée par Renault depuis 1977. D'une puissance redoutable, le moteur de la Ferrari 126C1 est toutefois particulièrement difficile à exploiter, en raison de son temps de réponse. À cela s'ajoute un châssis à la tenue de route plus que précaire. Après un début de saison catastrophique, Villeneuve va pourtant réagir sur le circuit où on l'attend le moins et qui semble le moins correspondre aux caractéristiques de sa voiture, en l'occurrence Monaco, où il réalise un véritable numéro d'équilibriste entre les rails pour guider sa machine vers la victoire. Il récidive lors du GP suivant disputé sur le tracé de Jarama en Espagne, où un départ fulgurant conjugué à l'abandon précoce du champion du monde en titre Alan Jones lui permet de prendre la tête de la course en début d'épreuve. Durant tout le reste du GP, il parvient à contenir la meute de ses poursuivants, plus rapides que lui, en bouchonnant astucieusement dans les parties sinueuses et en utilisant toute la puissance de son moteur turbo dans les lignes droites. Sur la ligne d'arrivée, Villeneuve sauve sa première place tandis que quatre pilotes sont regroupés en moins d'une seconde derrière lui. Le Québécois réalise une autre prestation mémorable en fin d'année à Montréal, où sous la pluie, il se classe troisième malgré un aileron avant à la verticale, conséquence d'un accrochage en début de course.

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La March Engineering de Jochen Mass que Villeneuve a percutée à Zolder en 1982
Les progrès réguliers de la Ferrari turbo font de Villeneuve l'un des favoris de la saison 1982. Dominé par Alain Prost et sa Renault lors des premières manches de la saison, il entend bien prendre sa revanche à domicile , à l'occasion du GP de Saint-Marin, boycotté par les équipes FOCA. L'abandon précoce des Renault lui ouvre la voie d'un facile succès, tandis que juste derrière lui, son équipier et ami Didier Pironi semble assurer le doublé de la Scuderia. Conscient de l'importance de ce résultat d'ensemble après un début de saison raté, le stand Ferrari passe à ses pilotes le panneau SLOW, qui signifie qu'ils doivent baisser le rythme et qui est donc un ordre implicite de figer les positions. Pourtant, Pironi attaque Villeneuve et entreprend de le doubler. Pensant dans un premier temps que son équipier le dépasse par jeu et cherche avant tout à divertir un public qui a été privé d'une vraie course, Villeneuve se rend pourtant rapidement compte que Pironi cherche réellement à lui contester la victoire et a toutes les peines du monde à reprendre le commandement de l'épreuve. S'en suit un duel fratricide dont Pironi sort finalement vainqueur. Sur le podium d'après course, Villeneuve, les mâchoires serrées, refuse ostensiblement de saluer Pironi et d'ouvrir la traditionnelle bouteille de champagne. S'estimant trahi par celui qui en dehors des circuits était également un ami proche, il prononce des paroles de vengeance à l'encontre du pilote français.

Le GP suivant se déroule à Zolder en Belgique. Toujours furieux, Gilles Villeneuve est plus que jamais décidé à prendre sa revanche. Le duel est lancé dès les qualifications où les deux hommes luttent pour arracher la pole position. C'est à cette occasion que Villeneuve trouve la mort. Lancé à haute vitesse, il rattrape la March de Jochen Mass qui roule au ralenti. Constatant l'arrivée de la Ferrari dans ses rétroviseurs, Mass change de ligne pour lui ouvrir le passage, au moment même où le Canadien entreprenait de le déboîter. La Ferrari heurte très violemment la March par l'arrière, puis décolle, avant de retomber lourdement et de partir dans une série de tonneaux au cours de laquelle Gilles est éjecté. Gisant inanimé dans un grillage de protection, Gilles est transporté d'urgence à l'hôpital le plus proche, où son décès est prononcé dans la soirée. L'enquête démontrera que Villeneuve a probablement été tué dès le choc initial avec la March, les vertèbres cervicales brisées.

Les circonstances de l'accident de Gilles Villeneuve font encore aujourd'hui l'objet de thèses contradictoires. Pour certains, Villeneuve était lancé dans un tour de qualification au moment où il a rattrapé Mass, ce qui expliquerait sa volonté de ne pas lever le pied. D'autres estiment au contraire que Villeneuve venait déjà d'effectuer un tour rapide et que l'accident a donc eu lieu dans son tour de rentrée aux stands, effectué à une vitesse anormalement élevée, ou alors dans une tentative désespérée d'effectuer un deuxième tour rapide avec le même train de pneus.

1967 : Début en course régionale de motoneige Ski-Doo
1973 : Champion du Québec de Formule Ford (9 victoires en 10 courses)
1974 : Champion du monde de motoneige et débuts en Formule Atlantic
1976 : Champion du Canada et des États-Unis de Formule Atlantic (9 victoires en 10 courses). Victoire à l'épreuve de Trois-Rivières devant les pilotes de Formule 1 invités.
1977 : Champion du Canada de Formule Atlantic. Débuts en Formule 1 au GP de Grande-Bretagne sur McLaren, puis deux courses chez Ferrari.
1978 : Formule 1 chez Ferrari (10e du championnat avec 17 points et 1 victoire)
1979 : Formule 1 chez Ferrari (2e du championnat avec 53 points et 3 victoires, victoire à la Race of Champions (Brands Hatch)
1980 : Formule 1 chez Ferrari (12e du championnat avec 6 points)
1981 : Formule 1 chez Ferrari (7e du championnat avec 25 points et 2 victoires)
1982 : Formule 1 chez Ferrari (15e du championnat avec 6 points). Accident mortel aux qualifications du GP de Belgique le 8 mai.
Gilles Villeneuve a épousé Joann Barthe en 1970. Le couple a eu deux enfants, Jacques Villeneuve (né en 1971, vainqueur de l'Indy 500 en 1995 et champion du monde de Formule 1 en 1997) et Mélanie Villeneuve (née en 1973, et aujourd'hui une concertiste réputée).

Son frère cadet, Jacques, a également effectué une honorable carrière en sport automobile. Ses parents sont Séville Villeneuve ainsi que Georgette Coupal.

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Unitrade N°1647 - N°1648
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Unitrade N°1648b

Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : mer. nov. 03, 2010 3:02 am
par saintluc
Oscar Emmanuel Peterson, né le 15 août 1925 à Montréal (Québec) et mort le 23 décembre 2007 à Mississauga (Ontario) était un pianiste et compositeur canadien de jazz.
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Oscar Peterson grandit dans la Petite-Bourgogne, à Montréal. C'était un quartier majoritairement habité par des noirs. Le jeune Oscar se retrouve donc bercé par la culture du Jazz née aux débuts du XXe siècle. Il commence à apprendre la trompette avec son père à l'âge de cinq ans. Mais vers l’âge de sept ans, il se consacre au piano après avoir passé presque un an à l'hôpital, victime de la tuberculose. Un de ses frères succombe à ce fléau. Sa sœur Daisy apprend à Oscar le piano classique, ce dernier travaille dès le début plusieurs heures par jour, d'où son incroyable virtuosité. À ce moment-là Oscar est surnommé « the Brown Bomber of the Boogie-Woogie ». À neuf ans sa technique impressionne les musiciens professionnels. Il travaille six heures par jour, toute sa vie. Vers la fin de sa vie il diminuera la quantité de travail à une ou deux heures par jour. En 1939 à l'âge de quatorze ans, Oscar Peterson gagne un prix national et quitte l'école pour devenir musicien professionnel.

Il se joindra au Johnny Holmes Orchestra en 1942 et il y sera soliste jusqu'en 1947. Pendant plusieurs années, il jouera régulièrement dans plusieurs cabarets montréalais (Tic Toc Club, Café St-Michel et autres). Il sera aussi très présent à la radio montréalaise dans les années 1940.

Il gagne rapidement une réputation de pianiste techniquement brillant et de pianiste de jazz mélodieusement inventif. Il apparaît pour la première fois au Carnegie Hall en 1949.
Teddy Wilson, Nat "King" Cole, James P. Johnson et Art Tatum ont influencé Oscar Peterson au début de sa carrière. Il leur fut comparé par la suite. Il entendit Art Tatum jouer Tiger Rag pour la première fois quand il avait une dizaine d'années, et il fut tellement impressionné par ce qu'il avait entendu que son jeu lui parut fade en comparaison. Il dira même : « Tatum scared me to death ». Art Tatum fut un modèle dans les années 1940-1950 pour Oscar Peterson. Les deux virtuoses devinrent amis mais Oscar était toujours intimidé par le jeu de Art. Oscar Peterson jouait rarement en présence de ce dernier.

Il joue et enregistre accompagné, entre autres, par Lester Young, Ray Brown, Herb Ellis, Ed Thigpen, Niels-Henning Ørsted Pedersen, Louis Armstrong et accompagne Ella Fitzgerald, Clark Terry et Joe Pass.

Un des grands tournants de sa carrière est son engagement par l’imprésario Norman Granz au sein de l'écurie Verve Records, qui lui permet de jouer avec les artistes de jazz les plus importants du moment.

De 1991 à 1994 il est chancelier à l’université d'York à Toronto. Il est par ailleurs franc-maçon.

En 1993, Oscar Peterson est victime d’une sérieuse attaque qui affaiblit son bras et sa main gauche et qui le rend inactif pendant deux ans. Cependant, il surmonte cette infirmité et poursuit ses tournées, continuant à enregistrer et à composer.

Il meurt chez lui, dans la banlieue de Toronto le 23 décembre 2007 des suites d'insuffisance rénale.

Il reçoit sept Grammy Awards et est intronisé au Temple canadien de la renommée en musique en 1978.

Il est promu Compagnon de l'Ordre du Canada en 1984, après en avoir été fait Officier en 1972.

Il est fait Chevalier de l'Ordre national du Québec en 1991.

En 1997 il reçoit un Grammy Award pour l'ensemble de son œuvre et son inscription à l'International Jazz Hall of Fame.

Le Conseil des arts du Canada et la National Endowment for the Arts (NEA), l'agence de soutien aux arts des États-Unis, rendent hommage à Oscar Peterson en janvier 2008 dans le cadre de la conférence annuelle de l'International Association for Jazz Education, à Toronto
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N° 2118 (2005)
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N° 2118a

Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : jeu. nov. 04, 2010 4:21 am
par saintluc
Le très honorablePierre Elliott Trudeau (né Joseph Philippe Pierre Yves Elliott Trudeau le 18 octobre 1919 à Montréal - décédé le 28 septembre 2000 dans la même ville), était un diplômé en droit, devenu un homme politique canadien. Il exerça les fonctions de premier ministre du Canada à deux reprises : du 20 avril 1968 au 3 juin 1979, puis du 3 mars 1980 au 30 juin 1984.

Il influença fortement la politique canadienne par diverses interventions. Son caractère flamboyant et intellectuel servit à rehausser la visibilité du Canada sur la scène mondiale. Sous Trudeau, le Canada établit des relations avec la Chine communiste en 1970. En tant que ministre de la Justice sous Lester Pearson, il mit de l'avant le Bill omnibus qui légalisa le divorce, décriminalisa l'avortement et l'homosexualité, constatant que « l'État n'a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation ».
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Pierre Elliott Trudeau est né le 18 octobre 1919 à Outremont sur l'île de Montréal, fils d’un entrepreneur canadien français, Charles-Émile Trudeau, et d’une dame de la bourgeoisie canadienne anglaise, Grace Elliott. Aîné d’une famille de trois enfants, Trudeau naquit peu de temps après que son père eut fondé l’Automobile Owner’s Association : ce n’est donc pas dans l’opulence, mais dans les tensions financières et la crainte de voir la compagnie sombrer dans la faillite qu’il vécut les premières années de sa vie. Il fit ses études primaires à l’académie Querbes, puis alla au Collège Jean-de-Brébeuf pour ses études secondaires. Durant ces années, le réseau de stations-service Champlain, de son père, prospéra jusqu’à ce qu’il le vende pour la somme d'un million de dollars à l’Imperial Oil. À partir de ce moment, les Trudeau purent vivre dans un certain confort financier.

Durant ces journées, Pierre était un enfant fragile et timide, n’ayant pas encore développé la confiance en soi et l'excentricité qui feraient sa marque des années plus tard, lors de sa carrière politique. Son père savait comme il était dur à l’époque de prospérer pour un Canadien français. Il entreprit donc de rendre son fils coriace et malin, l’incitant à pratiquer la gymnastique suédoise, la crosse, le hockey et à poser des questions embarrassantes aux adultes, afin de l’extérioriser. Pierre s’habitua au caractère exubérant de son père et se tailla une place de plus en plus importante dans son univers.

En avril 1935, Charles-Émile Trudeau décéda à l’âge de 47 ans, d'une pneumonie. Pierre, alors âgé de 15 ans, en fut profondément bouleversé. Il adopta alors un comportement outrancier, insolent, provoquant et imprévisible avec ses amis, sans doute pour masquer son désarroi. Avec sa famille, il resta l’adolescent poli et discret qu’il avait toujours été. Comme pour se détacher de son père, il délaissa les activités populaires qu’il pratiquait plus jeune pour se lancer dans des cours de diction et des sports solitaires.

À la sortie de Brébeuf, il s’inscrivit à la faculté de droit de l’Université de Montréal. Malheureusement, il trouva les cours ennuyeux et inutiles, ce qui le conduisit à dire que l’étude du droit au Québec dans les années 1940 ne menait qu’à « une vie minable parmi des gens incapables d’aligner deux idées ». Il finit toutefois ses cours et entreprit de pratiquer le droit comme stagiaire. Il se serait alors joint à la société secrète des Frères chasseurs
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Son désintérêt de la profession d'avocat conjugué au climat social déplaisant qui régnait à cette époque au Québec (c’était la Seconde Guerre mondiale et la crise de la conscription) l’amenèrent à quitter le Canada en septembre 1944. Alors âgé de 24 ans, Trudeau décida de faire une maîtrise en économie politique à l’Université Harvard au Massachusetts. Après la guerre, il s’inscrivit à l’École libre des sciences politiques de Paris. Après une année, déçu de la qualité des cours qui ne valaient pas ceux d’Harvard, il alla en Angleterre étudier à la London School of Economics. Il y suivit les cours du haut dirigeant du Parti travailliste anglais, Harold Laski, et devint grâce à ce professeur un fervent partisan des idées socialistes. Puis, ne trouvant toujours pas sa place dans la société, il entreprit un voyage autour du monde durant lequel il traversa notamment la Chine à vélo.

Trudeau revint au Québec en 1949. Maurice Duplessis était alors Premier ministre du Québec et la province s’industrialisait en dépendant des investissements américains. À son retour, une grève illégale éclata à Asbestos (les mineurs de l’amiante exigeaient de meilleures conditions de travail) et Trudeau décida d’accompagner Gérard Pelletier, son ami qui se rendait à Asbestos pour suivre les événements pour le compte du journal Le Devoir. Très rapidement, Pierre prit parti pour les manifestants par des discours virulents qui attirèrent l’attention du chef syndical Jean Marchand et lui valurent d’être brièvement détenu par la police locale. Puis, sa passion pour la politique le conduisit à postuler pour un poste de fonctionnaire à Ottawa, poste qu’il obtint, devenant ainsi fonctionnaire attaché au conseil privé pendant un an (jusqu’en 1951).

Puis, il se joignit à Cité Libre*, une revue attaquant Duplessis et le clergé catholique conservateur du Québec. L’auteur principal de cette revue était Gérard Pelletier. Ce dernier deviendra un des plus grands collaborateurs et amis de Trudeau. Ce dernier publia donc dans Cité Libre et dans le journal Le Devoir plusieurs articles suggérant des réformes sociales et une plus grande égalité. Puis, en 1956, il coordonna la publication du livre La grève de l’Amiante. Trois ans plus tard, il reçut la médaille du président de l’Université de Western Ontario pour le meilleur essai savant de l’année : Some Obstacles to Democracy in Québec.

La même année, Duplessis meurt et, le 22 juin 1960, les libéraux provinciaux de Jean Lesage prennent le pouvoir. Trudeau devient alors professeur de droit constitutionnel mais, très vite, il se lance en politique fédérale en se présentant comme candidat libéral. Aux élections de 1965, il est élu député de Mont-Royal. Pearson (le premier ministre canadien à l’époque) le choisit alors pour être son secrétaire parlementaire. En 1967, il devient, toujours sous Pearson, ministre de la Justice. En décembre, il déposa un projet de loi légalisant l’avortement, le divorce et l’homosexualité. En conférence de presse, il prononça, pour justifier son point de vue, une citation qui restera célèbre : « L’État n’a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation ». En 1967, Pearson organisa une conférence constitutionnelle des premiers ministres où Trudeau, en tant que ministre fédéral de la Justice, domina largement les débats, ce qui accrût sa popularité. Lorsque Pearson prit sa retraite quelques semaines plus tard, Trudeau remporta, bien que difficilement (au 4e tour contre Robert Winters), la course à la chefferie du Parti libéral du Canada, devenant par le fait même le quinzième premier ministre du Canada.

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Dès qu’il fut élu premier ministre, Trudeau s’appliqua à faire du Canada un véritable pays pluraliste en s'inspirant grandement des politiques du Royaume-Uni en matière d'immigration et en tentant de rassembler les deux principaux peuples fondateurs du pays, parfois surnommés les deux solitudes. Un des gestes notoires qu’il fit dans cette direction fut d’adopter la loi sur les langues officielles, officialisant par le fait même le caractère bilingue du Canada en obligeant les institutions fédérales à offrir des services en anglais et en français à la grandeur du pays, tout en créant le poste de commissaire aux langues officielles. Bien qu'en apparence uniquement positives, ces deux mesures, la politique d'immigration et celle de la langue, demeurent controversées puisqu'elles ont pu servir à affaiblir le nationalisme québécois et suscitent des craintes chez les anglophones qui prônent l'unilinguisme.

Des Québécois avaient déjà commencé à revendiquer l’indépendance de leur province dès le début des années 1960. Les plus extrémistes formèrent le Front de Libération du Québec (FLQ), un réseau promouvant la souveraineté québécoise par des actes radicaux. En octobre 1970, des membres du FLQ enlevèrent le diplomate britannique James Richard Cross et le ministre provincial du travail, Pierre Laporte. Ils seraient responsables de la mort de Pierre Laporte survenue pendant sa détention. Ils confectionnèrent aussi des bombes artisanales qu’ils déposèrent dans des boîtes aux lettres de quartiers anglophones de Montréal, visant ainsi un symbole fédéraliste, la poste. À la demande du Premier ministre du Québec (Robert Bourassa) et du maire de la ville de Montréal (Jean Drapeau), Trudeau met à la disposition du gouvernement du Québec l'armée pour appuyer les forces policières et proclame la Loi sur les mesures de guerre La Loi sur les mesures de guerre met en suspens l'application de la Déclaration canadienne des droits de l'homme et accorde aux autorités des pouvoirs étendus dont celui de procéder à des arrestations et à des détentions préventives. Sous ses ordres, les policiers procéderons à plus de 400 arrestations excessives (dont celle d'Andrée Ferretti, Pauline Julien, Gaston Miron et Gérald Godin) et injustifiées qui ne débouchèrent sur aucune accusation malgré une détention incommunicado de plusieurs mois dans certains cas.


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En 1976, le gouvernement Trudeau déposa en chambre le projet de loi C-84 abolissant la peine capitale au Canada. Le premier ministre Trudeau prononça en chambre un discours passionné à l'appui du projet, qui fut finalement adopté par 130 voix contre 124 à la mi-juillet
En 1976, Pierre Elliott Trudeau, fit à Cuba l'une des premières visites d'État d'un leader occidental pendant l'embargo imposé par les États-Unis. Ce qui est étrange en raison des différends idéologiques des deux hommes. Il apporta 4 millions de dollars d'aide canadienne et offrit un prêt de 10 millions supplémentaires. Dans son discours, Trudeau déclara : « Longue vie au commandant en chef Fidel Castro. Longue vie à l'amitié cubano-canadienne. » L'amitié entre les deux hommes se poursuivit après le retrait du premier ministre de ses fonctions et Trudeau se rendit à de nombreuses reprises sur l'île dans les années 1980 et 1990. Castro fit le déplacement au Canada en 2000 à Montréal (Québec) pour assister à ses funérailles. Ce fut d'ailleurs l'une des très rares fois où Castro n'a pas revêtu son traditionnel uniforme militaire vert pour une fonction officielle.

Un des adversaires les plus déterminés de Trudeau a sans aucun doute été René Lévesque. Ancien ministre libéral provincial, il fonda le Parti québécois avec lequel il remporta les élections de 1976. Le Parti québécois étant d’allégeance souverainiste, plusieurs escarmouches se déroulèrent entre les deux hommes lors des conférences fédérales-provinciales. René Lévesque instaura la loi 101, proclamant par le fait même le français seule langue officielle au Québec.

Le véritable affrontement arriva avec l’annonce du référendum sur la souveraineté association. Le 1er novembre 1979, le gouvernement péquiste publia son livre blanc, véritable plate-forme référendaire, et annonça la tenue d’un référendum imminent. Claude Ryan, alors chef de l’Opposition officielle à Québec et chef du Parti libéral provincial, conclut alors avec Lévesque que le fédéral ne devrait pas intervenir dans la campagne et que Ryan serait donc le chef du Non. Les libéraux provinciaux composèrent un document nommé Une nouvelle fédération canadienne sur lequel ils voulaient se baser pour la campagne référendaire.

Les libéraux fédéraux, constatant les difficultés éprouvées par leur collègues provinciaux et anticipant une victoire du Oui, vinrent leur prêter main forte. Trudeau discuta longuement avec Ryan et le convainquit d’oublier son livre beige (surnom donné au document Une nouvelle fédération canadienne). Puis, il nomma Jean Chrétien, alors ministre de la Justice, responsable du référendum. Ce dernier créa une équipe de gestion de crise installée au Bureau des relations fédérales provinciales (BRFP). Graduellement, Chrétien prit le contrôle du camp du Non. La contre-attaque fédérale pouvait commencer.

Le camp du Non avait l’avantage de pouvoir compter sur les premiers ministres des provinces anglophones, qui affirmèrent un à un qu’il n’était pas question que leur province ait une quelconque association économique (comme le suggérait Lévesque) avec un Québec indépendant : on le considèrerait comme un pays étranger. Les ministres fédéraux intervinrent aussi illégalement pendant la campagne en faveur du Non. Par exemple, Monique Bégin, ministre de la Santé nationale et du Bien-être social, fit accompagner d’un inséré bilingue le chèque d’allocation familiale reçut par plusieurs familles canadiennes : « Non merci : ça se dit bien ». Un slogan qui était à double sens pour les Québécois. À la mi-avril, Trudeau profita du discours du Trône pour saboter les arguments du Oui et lancer un appel au fédéralisme. Puis, il se lança dans une tournée au Québec où il prononça trois de ses plus grands discours.

Trudeau fit son dernier discours sur le référendum le 14 mai au centre Paul Sauvé. Il défendit passionnément le fédéralisme canadien, accusant Lévesque de tromper les souverainistes et d’être illogique. Puis il se défendit de l’insulte que ce dernier lui avait adressée six jours plus tôt :

« Et l’on doit aussi dire NON au mépris parce que c’est là qu’ils en sont arrivés. On m’a répété que M. Lévesque disait qu’une partie de mon nom était Elliott et que, comme Elliott est un nom anglais, il était parfaitement compréhensible que je milite du côté du Non, parce que je ne suis pas aussi québécois que ceux qui voteront Oui. Cela, mes chers amis, c’est du mépris. C'est-à-dire que les Québécois qui voteront Non ne sont pas d’aussi bons Québécois que les autres et que peut-être une ou deux gouttes de sang étranger coule dans leurs veines, alors que le sang des tenants du Oui est pur... Bien sûr, mon nom est Pierre Elliott Trudeau. Oui, Elliott, c’était le nom de ma mère, voyez-vous. C’était le nom des Elliott qui sont venus au Canada il y a plus de deux cents ans. C’est le nom des Elliott qui se sont installés à Saint-Gabriel-de-Brandon, où vous pouvez encore voir leur tombe au cimetière, il y a plus de cent ans. C’est ça, les Elliott. Mon nom est québécois, mon nom est canadien aussi, et puis c’est ça mon nom. »
Trudeau conclut en annonçant qu’au lendemain de la victoire du Non, il s’engagerait à renouveler la constitution, à faire de réels changements.

« Ici, je m'adresse solennellement à tous les Canadiens des autres provinces. Nous mettons nos sièges en jeu, nous, députés du Québec, parce que nous disons aux Québécois de voter NON. Et nous vous disons à vous des autres provinces que nous n'accepterons pas ensuite que ce NON soit interprété par vous comme une indication que tout va bien puis que tout peut rester comme c'était auparavant. Nous voulons du changement, nous mettons nos sièges en jeu pour avoir du changement! »
Le 20 mai 1980, s’est déroulé le référendum. 60 % des Québécois ont voté Non et 40 % Oui.

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Le 21 mai 1980, Trudeau déclara à la Chambre des communes qu’il allait rapatrier et renouveler la constitution canadienne, l'A.A.N.B. Le soir même, Jean Chrétien s’envola vers les capitales provinciales pour sonder l’avis des provinces. Il ne rencontra que 9 premiers ministres puisque René Lévesque, encore bouleversé de sa défaite référendaire, refusa de le rencontrer. Trudeau désigna Michael Kirby, un professeur d’informatique ignorant tout de la constitution, mais habile dans l’art de faire des compromis, adjoint exécutif du BRPF. Ainsi, Kirby devait seconder Chrétien.

Le 9 juin 1980, s'est tenue à Ottawa une conférence des premiers ministres. Trudeau leur présenta alors les principaux points qu’il voulait incorporer à une nouvelle constitution canadienne : égalité des minorités par rapport aux anglophones, pas de statut particulier pour le Québec, plus de pouvoirs au gouvernement fédéral pour contrôler l’économie, etc. Sa proposition contenait le rapatriement de l’A.A.N.B. actuelle, un préambule, une formule d’amendement et une charte canadienne des droits et libertés. Évidemment, les provinces s’outrèrent que le gouvernement fédéral demande plus de pouvoirs et refusèrent d’emblée cette proposition. Le seul compromis auquel parvinrent les deux groupes fut la mise sur pied du Comité ministériel permanent sur la constitution. Ce comité se rencontra quatre fois dans l’état sans apporter de résultats concrets.

En septembre 1980, Trudeau convoqua à nouveau une conférence constitutionnelle des premiers ministres dans le but de les convaincre d’accepter son projet. L’Ontario et le Nouveau-Brunswick l’appuyèrent, mais le refus des huit autres provinces rendit à peu près impossible toute négociation. Trudeau annonça donc, le 2 octobre, qu’il tenterait de rapatrier la constitution unilatéralement. Ainsi, il manifestait son intention de faire voter à la Chambre des communes et au Sénat une résolution demandant au Parlement de Londres d’adopter les modifications qu’il proposait à l’A.A.N.B. Des députés revendiquèrent aussitôt la tenue d’audiences parlementaires sur le sujet. Trudeau dut donc créer la commission Hays-Joyal, ce qui ralentit beaucoup son plan, mais eut au moins l’effet positif de légitimer la constitution et de prouver son utilité. En effet, plusieurs groupes de citoyens vinrent aux audiences affirmer l’importance d’incorporer ceci ou cela à la Charte des droits et libertés, prouvant ainsi sa nécessité.

Entre temps, les premiers ministres provinciaux se concertèrent. Ils se rencontrèrent d’urgence le 14 octobre. Richard Hatfield (premier ministre du Nouveau-Brunswick) et Bill Davis (premier ministre de l'Ontario) furent rapidement délaissés puisqu’ils étaient favorables à la mesure unilatérale mise de l’avant par Trudeau. Les huit autres provinces se liguèrent contre le projet pour former ce qu’on appela la bande des huit. Elles convinrent d’une stratégie reposant essentiellement sur la contestation du projet fédéral devant les tribunaux et devant le gouvernement britannique.

C’est dans ce contexte qu’une délégation canadienne se rendit à Londres pour exposer leur demande au parlement. Margaret Thatcher (qui était alors Première ministre de l’Angleterre) avait précédemment assuré Trudeau de son soutien, mais l’opposition de certains députés britanniques ralentit le projet. Les provinces dissidentes en profitèrent pour aller à Londres rallier des députés à leur cause. Le Gouvernement québécois nomma Gilles Loiselle, souverainiste convaincu, à la Québec Housse. Ce dernier établit une liste de députés susceptibles de s’opposer au rapatriement de la constitution et les invita à de grands banquets payés par Québec. Il alla même jusqu’à divulguer des informations confidentielles à un député travailliste pour qu’il sollicite une étude de la proposition canadienne par le comité des affaires extérieures. Cela mena à la commission Kershaw, qu’on chargea d’analyser la proposition canadienne. Les fédéraux, soutenant que seule leur proposition était bonne et que les provinces n’avaient aucune raison de la contester, la boycottèrent. Cette commission accorda donc naturellement son appui aux provinces, en affirmant que «Le Parlement britannique ne saurait accepter inconditionnellement la validité constitutionnelle de n’importe quelle demande émanant du Parlement canadien sans une large approbation de provinces.»

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À la mi-février 1981, Jean Chrétien déposa une nouvelle version du projet gouvernemental sur la constitution suite aux recommandations de la commission Hays-Joyal. Les modifications suggéraient entre autres des garanties plus élevées que les libertés individuelles soient respectées. Les provinces, quant à elles, fières de leur succès londonien, mirent en branle la deuxième phase de leur stratégie : la contestation devant les tribunaux. Elles choisirent trois tribunaux provinciaux pour défendre leur cause : la cour d’appel du Manitoba, la cour suprême de Terre-Neuve et la cour d’appel du Québec. C’est le Manitoba qui se prononça en premier, donnant raison au fédéral. La joie des trudeauistes fut toutefois de courte durée puisque le 31 mars, la cour suprême de Terre-Neuve déclara que le gouvernement fédéral «n’était pas habilité à présenter un amendement qui affecterait directement les dispositions de l’A.A.N.B. touchant les relations fédérales-provinciales...sans avoir obtenu l’accord préalable des provinces.». Ainsi, puisqu’un tribunal donnait raison aux provinces, bien que la cour d’appel du Québec ait elle aussi statué en faveur du fédéral peu après, le gouvernement fédéral fut contraint de demander à la Cour suprême du Canada de se prononcer sur la constitutionnalité de la proposition de rapatriement unilatéral de Trudeau.

Pendant cinq jours, de la fin avril et du début mai 1981, les juges écoutèrent les différents partis. Puis, il leur fallut cinq mois pour rendre leur arrêt. Le 28 septembre, les juges annoncèrent finalement qu’à 6 voix contre 3, ils étaient en faveur de la thèse des provinces que tout amendement exige leur accord substantiel (et non unanime). Toutefois, ils étaient à 7 voix contre 2 d’avis qu’il était parfaitement légal d’expédier la proposition de Trudeau à Londres bien que cela soit, selon eux, politiquement illégitime. En bref, ils avaient donné raison en partie et aux provinces et au fédéral pour les inciter à reprendre les négociations. Trudeau consentit donc à organiser une ultime conférence, à tenter une dernière fois d’arriver à un accord avec la bande des huit.

Le lundi 2 novembre 1981, s’ouvrit à Ottawa une deuxième conférence constitutionnelle des premiers ministres. Toutefois, cette fois-ci, les deux partis étaient prêts à négocier. Par exemple, le Premier ministre de l’Ontario (qui était pour le rapatriement) consentit à se départir du traditionnel droit de veto que possédaient lui et le Québec et qui était inclus dans le projet de constitution canadienne. Le lendemain, il proposa aussi que les provinces acceptent la Charte des droits et libertés en échange que le fédéral accepte la formule d’amendement albertaine (qui obligeait un vote unanime des provinces comme pré-requis à toute modification constitutionnelle). À sa grande surprise, Trudeau rejeta cette proposition.

C’est le mercredi que la dynamique changea réellement. En effet, Trudeau suggéra aux provinces un référendum national sur le rapatriement de la constitution (chose à laquelle les provinces s’étaient toujours opposées) et René Lévesque accepta. Il fallut quelques heures aux péquistes pour se rendre compte de l’erreur monumentale que leur chef avait commise. Ce dernier avait contrevenu à une règle primordiale de la bande des huit : se consulter avant de changer de position. Pour les 7 autres provinces dissidentes, ce fut comme si Lévesque avait conclu un accord avec Trudeau et elles aussi s'empressèrent de parlementer avec le fédéral de peur d’être mises de côté lors d’une éventuelle entente.

Chrétien prépara une nouvelle proposition qui incluait la formule d’amendement de l’Alberta, la possibilité pour les provinces de se retirer d’un programme fédéral pour le remplacer par un programme provincial, mais sans compensation financière d’Ottawa et le droit à l’éducation dans leur langue aux minorités. Des fonctionnaires de toutes les délégations sauf celle du Québec se rencontrèrent dans la suite de la Saskatchewan pour marchander sur certains points de la proposition de Chrétien. Ils se mirent tous d’accord et Trudeau, bien que réticent au début, consentit à donner son accord lorsque Davis l’appela pour lui annoncer les propositions sur lesquelles s’étaient mises d’accord les provinces. À Hull, où séjournait la délégation québécoise, on savait que quelque chose se tramait à Ottawa, mais les fonctionnaires n’en glissèrent pas un mot à René Lévesque. Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1981, les premiers ministres des provinces anglophones s'entendirent en l'absence de Lévesque sur une proposition fédérale. Le 7, tous les premiers ministres sauf Lévesque ratifièrent la proposition de Chrétien. La délégation québécoise rentra chez elle, se sentant trahie par les agissements des autres provinces lors de la soirée précédente, qu’on ne tarda pas à appeler la nuit des longs couteaux.

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Trudeau annonce son imminent retrait de la vie politique au début de l'année 1984. Cependant, il tend à s'accrocher au pouvoir qu'il lui reste. De plus, avant de quitter son poste de Premier ministre, il nomme à plusieurs postes clefs un grand nombre de libéraux fidèles à sa cause.

Trudeau quitte officiellement la politique le 30 juin 1984. Il retourne ainsi à Montréal, sa ville natale, et se consacre à la pratique du droit pour diverses compagnies privées. De plus, il voyage un peu partout dans le monde, tel qu'il le fit toute sa vie.

En 1987, lorsque le Premier ministre du Canada, Brian Mulroney, présente aux Canadiens l'Accord constitutionnel du lac Meech, Trudeau reprend la parole sur la place publique. Il critique avec véhémence cet accord qui, selon lui, « rendrait le Canada complètement impotent ». Il en fera de même lors du référendum sur l'Accord constitutionnel de Charlottetown, en 1992.

Pierre Elliott Trudeau devra cependant se taire et demeurer complètement absent lors du second référendum sur l'indépendance du Québec tenu le 30 octobre 1995. Si lors des deux accords il avait réussi avec de puissants discours à influencer l'opinion publique du Canada, cette fois-ci, en toute logique, une majorité fédéraliste considéra qu'il ne pouvait qu'enflammer le débat au Québec et peut-être même favoriser l'option souverainiste
Pierre Elliott Trudeau est mort le 28 septembre 2000. Ses funérailles nationales ont eu lieu en la Basilique Notre-Dame de Montréal, le 3 octobre.

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Le legs de Pierre Elliott Trudeau fait l'objet d'évaluations variant grandement selon les convictions politiques de leurs auteurs. De forts ressentiments subsistent à son égard surtout au Québec et dans l'Ouest canadien. Dans l'Ouest, on considérait sa politique comme trop favorable envers l'Ontario, le Québec et les nationalistes québécois ; on ne lui a pas non plus pardonné son Programme énergétique national, qu'on accuse d'avoir ruiné l'économie florissante de l'Ouest dans les années 1970.

Dans l'Est, de nombreux nationalistes québécois désapprouvent fortement l'homme quant à ses politiques de répression face au mouvement souverainiste. De même, plusieurs fédéralistes (dont Claude Ryan) et souverainistes (dont René Lévesque) désapprouvent la redéfinition de la Confédération de 1867 que mena Trudeau en 1982 avec les provinces à majorité anglophone, sans l'accord du seul État représentant l'autre nation fondatrice du Canada, le Québec.

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N°1909 (2001)
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N° 1909 a

Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : ven. nov. 05, 2010 2:52 am
par saintluc
Jean-Paul Lemieux, peintre (Québec, 18 nov. 1904 -- Montréal, 7 nov. 1990). L'univers artistique de Lemieux est souvent décrit comme celui des paysages nordiques, plats, stériles et infinis, mais ces éléments ne sont qu'une des caractéristiques de son oeuvre. Il fréquente l'École des beaux-arts de Montréal de 1926 à 1934, et entre-temps fait un voyage à Paris. Après avoir enseigné à l'École du meuble, il enseigne à l'École des beaux-arts de Québec en 1937 et y reste jusqu'en 1965. Ses oeuvres s'inspirent de Québec, et de l'ÎLE AUX COUDRES, dans le comté de Charlevoix, pour lequel il éprouve une affection particulière. Ses premiers tableaux représentent la vie quotidienne, des paysages familiers ou sont des portraits de la parenté.
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Dans les années 40, les toiles de Lemieux (Lazare, 1941; La Fête-Dieu Québec, 1944) dépeignent, à la manière d'une fresque, les attitudes d'un peuple. L'organisation du sujet et de l'espace est à ce moment influencée par l'école primitiviste d'Italie et l'art populaire québécois traditionnel, qu'il collectionne avidement. Petit à petit, il traite ses sujets plus simplement, et son style est plus géométrique. Il ne s'agit pas, toutefois, de géométrie figée, puisque les lignes vibrent encore et que les couleurs sont soit transparentes, soit pastel. Les espaces s'ouvrent (Le Train de midi, 1956), et sur la ligne d'horizon se découpent des figures hiératiques (L'été, 1959). Tout en faisant partie et en étant distinctes de l'arrière-plan, ces silhouettes évoquent un monde de rêve et de souvenirs.
Souvent méditatif et sérieux, l'art de Lemieux peut aussi parfois être humoristique et lyrique, comme dans ses illustrations des livres de Gabrielle ROY. Ses oeuvres sont régulièrement exposées au Canada et à l'étranger, et Lemieux se fait commander quelques portraits de personnalités connues. En 1985, Lemieux publie une édition bilingue limitée d'une collection d'oeuvres - une pour chaque province et territoire - intitulée Canada-Canada.
Auto portrait de J.P. Lemieux Image
N°2067 (2004)
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feuillet N°2068
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feuillet N°2068

Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : sam. nov. 06, 2010 3:27 am
par saintluc
Lucy Maud Montgomery (30 novembre 1874 à Clifton (aujourd'hui New-London), Île-du-Prince-Édouard - 24 avril 1942 à Toronto, Ontario) est une écrivaine canadienne célèbre pour ses nouvelles et romans se déroulant généralement sur l'Île-du-Prince-Édouard, au Canada.
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Lucy Maud Montgomery, 1897

Sa mère, Clara Woolner Macneill Montgomery, meurt quand elle n'a que deux ans. Son père, Hugh John Montgomery, quitte la province après la mort de son épouse et, par la suite, s'installe dans l'ouest canadien, tandis que sa fille va vivre chez ses grand-parents maternels, Alexander Marquis Macneill et Lucy Woolner Macneill, dans le village voisin de Cavendish. En 1890, elle rejoint son père et sa belle-mère à Prince-Albert, en Saskatchewan, mais au bout d'un an, elle revient sur l'Île-du-Prince-Edouard chez ses grands-parents.

Elle suit une formation à Charlottetown pour devenir enseignante et, de 1895 à 1896, elle étudie la littérature à l'Université Dalhousie à Halifax, Nouvelle-Écosse. À 17 ans, elle rédige pour les journaux locaux d'Halifax, Chronicle et Echo. Peu après, elle rejoint son père en Saskatchewan pendant un moment et retourne finalement sur l'île-du-Prince-Édouard.

Après plusieurs emplois dans différentes écoles sur l'île, elle retourne à Cavendish où elle vit avec sa grand-mère devenue veuve. C'est pendant cette période qu'elle trouve l'inspiration pour rédiger ses livres. En 1911, peu après la mort de sa grand-mère, elle épouse le révérend Ewan Macdonald, pasteur presbytérien, et s'installe en Ontario, où son mari obtient un poste de pasteur à l'église presbytérienne Saint-Paul à Leaksdale (qui fait partie aujourd'hui d'Uxbridge).

Le couple a trois enfants : Chester Cameron Macdonald (1912-1964), (Ewan) Stuart Macdonald (1915-1982) et Hugh Alexander, qui meurt à sa naissance en 1914.

C'est dans ce presbytère qu'elle rédige onze livres. Cette maison est par la suite vendue et est devenue un musée (Lucy Maud Montgomery Leaskdale Manse Museum).

Elle connaît un succès international avec Anne... la maison aux pignons verts, lequel est paru en 1908 et a été traduit en 16 langues. Étant un texte qui s'adresse à toute la famille, plusieurs œuvres audiovisuelles très populaires dans le monde anglo-saxon en ont été tirées, permettant à Montgomery de rédiger d'autres ouvrages sans soucis financiers.

Elle meurt à Toronto en 1942, et son corps repose au cimetière de Cavendish.

L'Université de Guelph détient la majorité de ses archives personnelles, alors que le L.M. Montgomery Institute à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard coordonne la plupart des recherches et conférences sur ses travaux. Oxford University Press a récemment publié ses journaux personnels, édités par Mary Rubio et Elizabeth Waterston.

Elle connaît toujours un succès de librairie considérable au Japon, car Anne... la maison aux pignons verts est un livre obligatoire dans un cours qui porte sur la littérature étrangère.

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N°2277 (2008)
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N°2278i (2008)

Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo

Publié : dim. nov. 07, 2010 5:10 am
par saintluc
Jean Talon est né le 8 janvier 1626 à Châlons-en-Champagne, fils de Philippe Talon et Anne Bury. Il est reconnu principalement comme étant le premier intendant de Nouvelle-France. À son arrivée en Nouvelle-France on lui concéda quelques titres locaux, ceux de Baron des îlets et de Comte d'Orsainville.

Comme intendant au cours de ses deux mandats (1665-1668 et 1670-1672), il a essayé de diversifier l'économie de la colonie en encourageant l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'industrie ainsi que le traditionnel commerce des fourrures. Visionnaire, il encouragea l'autosuffisance de la colonie. Jean-Talon pouvait se vanter, à la fin de son intendance, de pouvoir s'habiller de la tête aux pieds, avec que des produits manufacturés au pays. Il fut le premier à encourager la culture du houblon et de l'orge et créa ainsi la première brasserie commerciale de la Nouvelle-France, même si son entreprise ne fut pas un succès. Il a recommandé de faire venir les filles du Roi pour accélérer le peuplement de la colonie et rééquilibrer le ratio entre les hommes et les femmes. Son plan de peuplement, avec les filles du Roi, permit de tripler la population en seulement quinze ans. Il fit aussi le premier recensement de la jeune colonie en 1666, qui comptait alors 3 215 habitants.

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Il a approuvé le projet de Robert Cavelier de La Salle de monter des expéditions vers l'ouest pour chercher un passage vers la Chine. Talon a travaillé aussi en étroite collaboration avec le gouverneur de Prouville de Tracy pour obtenir la capitualtion des Iroquois en 1667, mettant ainsi fin à la menace qui a pesé sur la colonie pendant plus de 20 ans. Bien que Talon n'ait pas rejoint les troupes sur le terrain, à la demande de Tracy, il a eu une très grande part dans le succès des armées françaises, par l'intermédiaire de ses constants et méticuleux soins de mettre à la disposition de l'armée tout ce qui était nécessaire pour la guerre, malgré la pauvreté de la colonie, le manque de ressources, de routes et les distances. Le Régiment-Callière ( Unité d'élite) est venu faire se contrat avec 1200 soldats, environ 800 sont devenus agriculteur, grace à l'offre de Jean Talon ( Terre ). 200 sont resté soldat avec augmentation de grade ( +1, ce qui permettait au gense venant de famille pauvre de faire une vrais carrière comme Sergeant. Les autres sont retournés en france. Il est mort le 23 novembre 1694 à Paris et inhumé le 3 octobre 1695 à Châlons-en-Champagne, lieu de sa naissance. Il lègue sa fortune et ses biens à ses neveux et nièces, car bien qu'ayant préconisé le mariage pour peupler la Nouvelle-France, il est lui-même resté célibataire jusqu'à sa mort.

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N°398 (1962)