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Publié : mer. juin 30, 2010 8:19 am
par caminde
Hymne à l'amour qui meurt

Des amours bohémiennes
Qui ne sont pas les miennes,
Qui ne sont à personne,
Ni aux jolies garçonnes
Qui volent des baisers
Aux bouches embrasées,
Ni aux hommes qui crèvent
D’avoir aimé des rêves,
Valsent autour de moi,
Dansent sans foi ni loi,
Sans exister vraiment,
S’échappent en souriant,
S’évaporent, fugaces
Et sans laisser de trace.

Des amours vagabondes
Dans les bordels du monde,
Et dans le creux des lits
Que très vite on oublie,
Dans les wagons des trains,
Plaisir sans lendemain,
Et des corps qui s’enlacent,
Puis l’amour qui se lasse,
Enfin le soir venu,
C’est un amour vendu
Sur le long des trottoirs,
A la lueur des phares,
Qui déjà disparaît
Entre des draps usés.

Des amours qui se taillent
Quand on leur prend la taille,
Que l’on croyait acquises
Mais qui dans les eaux grises
Et floues du désamour,
S’enfuient jour après jour ;
Des amours éphémères
Comme les fumées claires
Des cigarettes aux lèvres
Des doux rêveurs aux rêves
Déjà trop consumés
Déjà trop consommés ;
Amours assassinées
Avant que d’être nées.

Publié : mer. juin 30, 2010 8:27 am
par caminde
LA VÉRITÉ

Idéalisme et réalisme, je vous aime,
Comme l'eau et la pierre vous êtes
parties du monde,
lumière et racine de l'arbre de la vie.

Non, ne me fermez pas les yeux.
lorsque j'aurai cessé de vivre,
j'en aurai besoin pour apprendre
pour regarder et comprendre ma mort.

Il me faut ma bouche
pour chanter après qu'elle aura disparu.
Et mon âme, et mes mains, mon corps
pour continuer à t'aimer, ma chérie.

C'est impossible, je le sais, pourtant je l'ai voulu
J'aime ce qui n'a que des rêves.
J'ai un jardin tout de fleurs qui n'existent pas
Je suis résolument triangulaire.
Et je regrette encore mes oreilles,
mais je les ai enveloppées pour les laisser
dans un port, sur un fleuve à l'intérieur
de la République de Malaguette.

Je suis las de porter la raison sur l'épaule
Je veux inventer la mer quotidienne
Un jour j'ai reçu la visite
d'un peintre de talent qui peignait des soldats
Tous étaient des héros et le brave homme
les peignait en plein feu sur le champ de bataille
mourant comme à plaisir

Et il peignait aussi des vaches réalistes,
si réalistes et si parfaites, si parfaites
qu'on se sentait, rien qu'à les voir, mélancolique
et prêt à ruminer jusqu'à la fin des siècles.

Horreur et abomination ! J'ai lu
des romans-fleuves de bonté
et tant de vers
à la gloire du Premier Mai
que je n'écris plus désormais
que sur le Deux du même mois.

Il semble bien que l'homme
bouscule fort le paysage
et cette route qui avait un ciel auparavant
maintenant nous écrase
de son entêtement commercial.

Il en va de même avec la beauté,
et comme si nous refusions de l'acheter,
ils l'emballent à leur goût et à leur mode.

La beauté, laissons-la danser
avec ses courtisans les plus inacceptables,
entre le plein jour et la nuit;
ne la contraignons pas à avaler
comme un médicament la pilule de vérité.

(Et le réel ? Il nous le faut, sans aucun doute,
mais que ce soit pour nous grandir,
pour nous rendre plus vastes, pour nous faire frémir,
pour rédiger ce qui pour nous doit être
l'ordre du pain tout autant que l'ordre de l'âme.)

Sussurez ! tel est mon ordre
aux forêts pures,
qu'elles disent en secret ce qui est leur secret,
et à la vérité: Cesse donc de stagner,
tu te durcis jusqu'au mensonge.
Je ne suis pas recteur, je ne dirige rien,
et voilà pourquoi j'accumule
les erreurs de mon chant.

Pablo Neruda

Publié : mer. juin 30, 2010 8:30 am
par caminde
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Il reste que je ne suis qu'un homme, mais plusieurs vous diront quel homme j'ai été. J'ai toujours lutté pour le peuple et les droits de celui-ci de se gouverner lui-même, j'en ai frôlé la mort plus d'une fois et j'ai même dû me sauver de chez moi pour de longues années. Mais toujours j'ai écrit et aimé la vie. Mon oeuvre a fait le tour du monde et je suis devenu un symbole pour une jeunesse pleine de vie. Les élèves aimeront mon Chant général où je tente de faire sentir toute la beauté du monde. J'aime la vie et le monde. J'ai été heureux dans ma lutte incessante. Notez cher lecteur qu'un film fut fait sur mes relations avec un postier lors de mon exil en Italie, un film merveilleux de tendresse mettant en vedette Philippe Noiret: Il Postino

Neruda, Pablo (Neftali Reyes)

Publié : jeu. juil. 01, 2010 10:06 am
par Cynyhia
J'aime

Ce mot paraît simple, facile à prononcer
A lui seul il renferme une immense portée.
On peut aimer la mer, les douces nuits étoilées ,
Le soleil, les oiseaux, les champs et les forêts,
Les montagnes revêtues de neige immaculée.
Mais... Quand le verbe Aimer s'adresse à un humain
La force de ce mot, de sens change soudain.
Quand le petit enfant dit " je t'aime maman !"
C'est un pacte d'amour qu'il renferme au présent.
Quand un couple s'unit, pour un chemin à deux,
Même sans le prononcer, il se lit dans leurs yeux.
N'oublions surtout pas le "je t'aime" Amitié
Tendresse d'un amour qui s'offre sans compter :
Comme , celui que partage , une famille liée .
Aimer !... C'est se donner, sans contrôle, sans regret.
C'est même pardonner ceux qui t'ont offensé........
Toi qui aime la vie ! Sauras tu conjuguer
La force du verbe Aimer ?

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Publié : jeu. juil. 01, 2010 10:41 am
par orchidee
....bonjour ...par ici :))

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,

Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Eluard ( Capitale de la douleur )

Publié : ven. juil. 02, 2010 2:16 am
par saintluc
Bravo pour ce topic, il est super, super aussi à toutes celles et ceux qui y participent (bin, heu? Faut bien que je me complimente aussi ,non?)




Tes géniteurs sont des voleurs,

Ils ont pris toutes les étoiles

Et comme un bouquet de fleurs

Les ont mis dans tes yeux.

Que pourrai-je dire sans me redire,

Et que pourrai-je avouer de ce qui existe?

L'amour qui règne entre nous

Peut-être est -il témoin

De mes longues nuits de patience

De mes regards de silence?

Mais après tout ce long temps

Meme une mer d'encre ne saura dire

La pureté de mes sentiments

Toutes les choses, dans mon coeur...

Mais qu'il est difficile d'exprimer

Le bonheur immense de t'avoir rencontré.

J'ai parcouru les océans, les mers

En cherchant, cherchant toujours...

Et c'est ici, les deux pieds sur terre

Que j'ai trouvé mon amour.

Il monte avec la marée et comme elle

Recouvre tout, il me submerge,prend tout!
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Publié : ven. juil. 02, 2010 2:45 am
par orchidee
saintluc62 a écrit :Bravo pour ce topic, il est super, super aussi à toutes celles et ceux qui y participent (bin, heu? Faut bien que je me complimente aussi ,non?)


... :)) me font penser a un ruisseau de montagne ...tes vers
..bin le we arrive, faut bien s'echapper un peu :))

Vous serez vraiment libres non pas lorsque vos jours seront sans soucis et vos nuits sans désir ni peine,
Mais plutôt lorsque votre vie sera enrobée de toutes ces choses
et que vous vous élèverez au-dessus d'elles, nus et sans entraves.
Et comment vous élèverez-vous au-dessus de vos jours et de vos nuits sinon en brisant les chaînes qu'à l'aube de votre intelligence vous avez nouées autour de votre heure de midi ?

En vérité, ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, même si ses maillons brillent au soleil et vous aveuglent.
Et qu'est-ce sinon des fragments de votre propre moi que vous voudriez écarter pour devenir libres ?

Si c'est une loi injuste que vous voulez abolir, cette loi a été écrite de votre propre main sur votre propre front.
Vous ne pourrez pas l'effacer en brûlant vos livres de lois ni en lavant les fronts de vos juges, quand bien même vous y déverseriez la mer.
Et si c'est un despote que vous voulez détrôner, veillez d'abord à ce que son trône érigé en vous soit détruit.
Car comment le tyran pourrait-il dominer l'homme libre et fier si dans sa liberté ne se trouvait une tyrannie et dans sa fierté, un déshonneur ?

Et si c'est une inquiétude dont vous voulez vous délivrer, cette inquiétude a été choisie par vous plutôt qu'imposée à vous.

Et si c'est une crainte que vous voulez dissiper, le siège de cette crainte est dans votre coeur, et non pas dans la main que vous craignez.
En vérité, toutes ces choses se meuvent en votre être dans une perpétuelle et demi-étreinte, ce que vous craignez et ce que vous désirez, ce qui vous répugne et ce que vous aimez, ce que vous recherchez et ce que vous voudriez fuir.
Ces choses se meuvent en vous comme des lumières et des ombres attachées deux à deux.
Et quand une ombre faiblit et disparaît, la lumière qui subsiste devient l'ombre d'une autre lumière.
Ainsi en est-il de votre liberté qui, quand elle perd ses chaînes, devient elle-même les chaînes d'une liberté plus grande encore.

Khalil Gibran-DE LA LIBERTE

Publié : ven. juil. 02, 2010 3:54 am
par Cynyhia


Rêve ta vie en couleur
C'est le secrêt du bonheur
Rêve que tu as des ailes
D'hirondelle ou de tourterelle
Envole toi comme un rossignol
Voyage sans boussole
Tu ne peux pas te tromper de chemin
Aprés la deuxième étoile dans le ciel
C'est tout droit jusqu'au petit matin

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Publié : ven. juil. 02, 2010 6:10 am
par Blek
Voilà un petit brin de prause qui me reviens de mon adolescence;


De ces soirs en solitaires,
me reviennent les pleurs,
D'un chagrin qui deumeure,
Aux souvenirs améres!

Blek.


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Publié : ven. juil. 02, 2010 9:32 am
par Cynyhia
Et pour toi Blek

Une mélodie teinte à mes oreilles
Celle des oiseaux sur le balcon
Ils sont là pour moi , pour mon éveil
En ce matin de Juillet , c'est un concert charmant
J'écoute et je savoure
Cette symphonie de joie
Je somnole et l'amour
De la vie, reviens en moi

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Publié : ven. juil. 02, 2010 11:00 pm
par Juliette D.
J’ai tant rêvé de toi

J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité

Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chère ?

J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués, en étreignant ton ombre, à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.

Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute.

Ô balances sentimentales.

J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venus.

J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.

Robert DESNOS Corps et Biens (1930)



EN ARLES

Dans Arles, où sont les Alyscamps
Quand l’ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
Prends garde à la douceur des choses,
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton cœur trop lourd,
Et que se taisent les colombes:
Parle tout bas si c’est d’amour,
Au bord des tombes.

Paul Jean Toulet Contrerimes

Publié : sam. juil. 03, 2010 12:05 am
par administration
Ce que vous faites ici..est une des raisons pour lequel je me bats pour ce forum!

Je suis ravi de lire toute vos belles lignes!

Ne lâchez pas!

Et merci d'être ici!

Publié : sam. juil. 03, 2010 2:48 am
par orchidee
calimero a écrit :Ce que vous faites ici..est une des raisons pour lequel je me bats pour ce forum!

Je suis ravi de lire toute vos belles lignes!

Ne lâchez pas!

Et merci d'être ici!


...sans vous avoir jamais parle, juste a travers les messages du forum, je suis emue de la facon dont vous aimez les autres....ne lachez pas ! :)) ...il n'y a pas de coin serein sur ce monde, que dans notre coeur...
MERCI AUSSI..... A TOUSTES !!!!

AIMER A PERDRE LA RAISON-LOUIS ARAGON

Aimer à perdre la raison
Aimer à n en savoir que dire
A n avoir que toi d horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer a perdre la raison

Ah c est toujours toi que l on blesse
C est toujours ton miroir brisé
Mon pauvre bonheur, ma faiblesse
Toi qu on insulte et qu 'on délaisse
Dans toute chair martyrisée

Aimer à perdre la raison
Aimer a n en savoir que dire
A n avoir que toi d horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer a perdre la raison

La faim, la fatigue et le froid
Toutes les misères du monde
C est par mon amour que j y crois
En elle je porte ma croix
Et de leurs nuits ma nuit se fonde

Aimer a perdre la raison
Aimer a n en savoir que dire
A n avoir que toi d horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer a perdre la raison

Publié : sam. juil. 03, 2010 3:55 am
par Cynyhia
calimero a écrit :Ce que vous faites ici..est une des raisons pour lequel je me bats pour ce forum!

Je suis ravi de lire toute vos belles lignes!

Ne lâchez pas!

Et merci d'être ici!


Bonjour Calimero
Ce mot me fait plaisir. Ce topic continuera ainsi dans la poêsie , la douceur et l'amitié
Merci à toi

Publié : sam. juil. 03, 2010 12:14 pm
par Cynyhia
Rêve

Le jour se lève, le ciel est bleu
La nuit a été pleine de toi
Sous le charme du vert de tes yeux
Dans la chaleur de ton corps prés de moi

Est ce un rêve ? est ce mon imagination ?
Ce matin je ne sais quoi penser
J'erre à la recherche de cette sensation
Qui m'a fait croire à une réalité

Mais tu n'es pas là toi, mon adoré
Je t'ai révé si fort, si intensément
J'ai l'impression que je vais te retrouver
Et pourtant la maison est vide désespèrement

Que ce rêve me trouble !
Que ce rêve est doux !
Je reste cloitrée dans cette douceur
Qui me donne ce jour , tant de bonheur .

Cynyhia

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