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Château de Langeais, situé en Indre-et-Loire, était au départ une forteresse médiévale édifiée à la fin du Xe siècle par Foulques Nerra, sur un promontoire rocheux surplombant le val de Loire. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis mars 1922
Foulque Nerra, comte d'Anjou entreprend durant son règne la construction de nombreux ouvrages de défense dont le château de Langeais.
Sous la domination de la dynastie anglaise des Plantagenêts, le château est agrandi par Richard Cœur de Lion. Philippe Auguste le reconquiert en 1206, puis il est détruit par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans. Du bâtiment de cette époque subsiste une façade de la tour principale, appelée "donjon de Foulques Nerra".
En 1465, Louis XI ordonne la reconstruction du château, en contrebas des vestiges de l'ancien édifice ; les travaux seront menés sous la direction de Jean Bourré, trésorier de France et ami du roi. Le château de Langeais sera achevé en 1469.
Très bien conservé et peu remanié, il est un bel exemple d'architecture de la fin de la période médiévale, caractérisé par son pont levis, ses hautes toitures, ses mâchicoulis, son chemin de ronde et ses cheminées monumentales finement sculptées ; Langeais est en fait à la charnière entre Moyen Âge et Renaissance, sa façade ouest, côté jardin, offrant un tout autre visage, marqué par des décorations de type renaissance.
L'événement le plus marquant de la vie du château est le mariage royal de Charles VIII avec Anne de Bretagne, célébré le 6 décembre 1491 à 7 heures du matin. La jeune duchesse n'avait alors que 14 ans et son mariage signe la fin de l'indépendance du Duché de Bretagne. La scène du mariage a été reconstituée pour la visite par le sculpteur Daniel Druet avec des mannequins de cire et un son et lumière.
Jusqu'au règne de Louis XIII, le domaine de Langeais reste la propriété de la couronne de France, qui le donne parfois à titre d'indemnisation ou de récompense. Il appartient ensuite à différentes familles.
Mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII.
Laissés à l'abandon à la Révolution et au début du XIXe siècle, les bâtiments furent remis en état à partir de 1833 (avril 1839) par M. Baron, avoué à Paris. Christophe Baron avait acquis le château de la famille Moisant pour 35000 francs, qui l'avait elle-même acquis du duc de Luynes par Charles-François Moisant en 1797 pour 170000 francs.
" Casimir Boisleve (maire depuis 1830) rêve d'une nouvelle mairie. En 1838, il a exposé au conseil municipal son projet d'acquisition du château qui est en vente depuis le décès de Mme Moisant, dernière propriétaire : "Déjà plusieurs spéculateurs se sont présentés pour l'acheter et le démolir afin d'en vendre les matériaux" Mais la dépense est importante et malgré les efforts de M. Boisleve le château trouve preneur en la personne de M.Baron dès avril 1839. le fleuron de Langeais est en piteux état. La municipalité, locataire partiel, a transformé la grande salle du bas en écurie pour les chevaux des gendarmes. Une autre partie est affectée à la l'auditoire de la justice de paix et à la prison cantonale. Les voisins occupent à leur guise caves et communs. Le parc est divisé en une soixantaine de parcelles consacrées aux arbres fruitiers et à la vigne".
Les spéculateurs évoqués par le maire en 1838 sont peut-être l'association de démolisseurs-récupérateurs de biens tristement célèbres sous l'appellation de "Bande Noire" - dont l'orléanais Pilté-Grenet - auteurs de la démolition quasi-complète et de la vente comme matériaux de construction, entre autres, des châteaux poitevins de Richelieu et de Bonnivet
Habité, restauré, remeublé, vidé...puis remeublé."
"M. Baron s'est plu à faire restaurer cette ancienne demeure seigneuriale avec une entente parfaite de l'architecture d'une imposante simplicité il ne s'est pas contenté de restaurer avec un goût vraiment artistique Emule du bon Du Sommerard, il a formé une sorte de musée."
Trente ans après cette évocation le fils de Christophe Baron, pour régler des dettes importantes, vendit cette importante collection de 822 numéros.
Deux ans avant Mme Baron, propriétaire du château, donna au musée des Beaux-Arts de Tours une grande réplique en bronze - fondue en 1839 sur les moules originaux - de la célèbre Diane Chasseresse de Houdon, une des plus célèbres sculptures du XVIIIe siècle, maintes fois reproduite.
Après la mort du fils Baron, le château est acquis le 28 juillet 1886 par le banquier et homme d'affaires mulhousien Jacques Siegfried - oncle d'André Siegfried - qui pendant 20 ans le restaure et le remeuble avant de le donner à l'Institut de France le 22 mars 1904 (acte Colin-Langeais).
Le château présente donc un ensemble attachant de salles meublées qui donnent une idée de l'ambiance d'un logis seigneurial à la fin du Moyen Âge.
La salle de banquet.
Cet ensemble comprend 15 salles meublées et décorées, la salle des Preux et sa collection unique de tapisseries des XVe et XVIe siècles, le pont-levis en parfait état de fonctionnement, un chemin de ronde avec mâchicoulis et l'échafaudage médiéval avec ses engins de levage.
L'extérieur est également intéressant avec en particulier le belvédère sur la Loire et la cabane en forme de loft perchée dans un immense cèdre.
Meubles et tapisseries de la chambre de parement.
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