Pensées quotidiennes
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LA FOI BOUDDHIQUE
Pour devenir bouddhiste, on faisait simplement profession publique de foi en récitant le Refuge : " Je prends mon refuge dans le Bouddha ; je prends mon refuge dans la Doctrine ; je prends mon refuge dans la Fraternité. "
Le bouddhisme prit naissance dans une personnalité historique, et non dans un mythe. Les fidèles de Gautama l'appelaient Sasta, qui signifie maitre ou instructeur. Bien qu'il n'eût émis de prétentions suprahumaines ni pour lui ni pour ses enseignements, ses disciples commencèrent de bonne heure à l'appeler l'illuminé, le Bouddha, et plus tard Sakyamouni Bouddha.
L'évangile originel de Gautama était basé sur les quatre nobles vérités :
1. Les nobles vérités de la souffrance.
2. Les origines de la souffrance.
3. La destruction de la souffrance.
4. Le moyen de détruire la souffrance.
Étroitement liée à la doctrine de la souffrance et aux moyens d'y échapper, se plaçait la philosophie de la Voie Octuple : justes points de vue, justes aspirations, justes paroles, juste conduite, justes moyens d'existence, juste effort, juste attention et juste contemplation. Gautama n'avait pas l'intention d'essayer de détruire tout effort, tout désir et toute affection en échappant à la souffrance ; son enseignement était plutôt destiné à décrire aux mortels la futilité de placer entièrement leurs espérances et leurs aspirations dans des buts temporels et des objectifs matériels. Il ne s'agissait pas tant d'éviter d'aimer ses semblables que d'amener aussi le vrai croyant à regarder, au delà des associations du monde matériel, les réalités de l'éternel futur.
Les commandements moraux des sermons de Gautama étaient au nombre de cinq :
1. Tu ne tueras pas.
2. Tu ne déroberas pas.
3. Tu ne seras pas impudique.
4. Tu ne mentiras pas.
5. Tu ne boiras pas de liqueurs enivrantes.
Il existait encore plusieurs commandements additionnels ou secondaires dont l'observance était facultative pour les croyants.
Siddharta ne croyait guère à l'immortalité de la personnalité humaine ; sa philosophie n'apportait qu'une sorte de continuité fonctionnelle. Il ne définit jamais clairement ce qu'il entendait inclure dans la doctrine du Nirvana. Le fait que l'on pouvait théoriquement en faire l'expérience durant l'existence terrestre indiquerait que le nirvana n'était pas considéré comme un état d'annihilation complète. Il impliquait une condition d'illumination suprême et de félicité céleste où toutes les chaines attachant l'homme au monde matériel avaient été rompues ; on était libéré des désirs de la vie de mortel et délivré de tout danger de devoir faire l'expérience d'une nouvelle incarnation.
D'après les enseignements originels de Gautama, le salut s'obtient par l'effort humain, en dehors de l'aide divine ; il n'y a place ni pour la foi libératrice ni pour des prières à des puissances suprahumaines. Dans sa tentative pour minimiser les superstitions de l'Inde, Gautama s'efforça de détourner les hommes des bruyantes prétentions du salut par la magie. Mais, en faisant cet effort, il laissa à ses successeurs une porte grande ouverte leur permettant de mal interpréter son enseignement et de déclarer que tous les efforts humains pour aboutir sont déplaisants et douloureux. Ses disciples négligèrent le fait que le bonheur suprême est lié à la poursuite enthousiaste et intelligente de buts méritoires, et que ces accomplissements constituent le vrai progrès dans la réalisation cosmique de soi.
La grande vérité de l'enseignement de Siddharta fut sa proclamation d'un univers de justice absolue. Il enseigna la meilleure philosophie athée qui ait jamais été inventée par un mortel ; elle était l'humanisme idéal et ôta fort efficacement toute base aux superstitions, aux rites magiques et à la peur des fantômes et des démons.
La grande faiblesse de l'évangile originel du bouddhisme fut qu'il ne créa pas une religion de service social désintéressé. Pendant longtemps, la fraternité bouddhiste ne fut pas une confrérie de croyants, mais plutôt une communauté d'élèves- maitres. Gautama leur interdit de recevoir de l'argent et chercha, par ce moyen, à empêcher la croissance de tendances hiérarchiques. Gautama lui-même était hautement social et, en vérité, sa vie fut plus grandiose que ses sermons.
LA DIFFUSION DU BOUDDHISME
Le bouddhisme prospéra parce qu'il offrait le salut par la croyance en Bouddha, l'illuminé. Il était plus représentatif des vérités de Melchizédek que tout autre système religieux pratiqué en Asie orientale. Mais le bouddhisme ne se répandit pas beaucoup en tant que religion jusqu'au jour où un monarque de basse caste, Açoka, l'adopta pour sa propre protection ; après Ikhnaton en Égypte, Açoka fut l'un des plus remarquables chefs civils entre l'époque de Melchizédek et celle de Micaël. Il bâtit un grand empire indien grâce à la propagande de ses missionnaires bouddhistes. Au cours d'une période de vingt-cinq ans, il éduqua plus de dix-sept-mille missionnaires qu'il expédia jusqu'aux plus lointaines frontières du monde connu. En une seule génération, il fit du bouddhisme la religion dominante de la moitié de la terre. Il prit bientôt pied au Tibet, au Cachemire, à Ceylan, en Birmanie, à Java, au Siam, en Corée, en Chine et au Japon. D'une manière générale, ce fut une religion considérablement supérieure à celles qu'elle supplanta ou rehaussa.
La diffusion du bouddhisme dans toute l'Asie à partir de son foyer aux Indes est l'une des plus palpitantes histoires de consécration spirituelle et de persévérance missionnaire d'hommes sincèrement épris de religion. Non seulement ceux qui enseignaient l'évangile de Gautama bravèrent les périls des routes des caravanes terrestres, mais ils firent face aux dangers des mers de Chine, tandis qu'ils poursuivaient leur mission sur le continent asiatique, apportant à tous les peuples le message de leur foi. Toutefois, ce bouddhisme n'était plus la simple doctrine de Gautama ; c'était l'évangile rendu miraculeux qui faisait de lui un dieu. Plus le bouddhisme s'éloignait de son berceau des hautes terres de l'Inde, plus il devenait différent des enseignements de Gautama, et plus il ressemblait aux religions qu'il supplantait.
Plus tard, le bouddhisme fut très influencé par le taoïsme en Chine, le shinto au Japon et le christianisme au Tibet. Aux Indes, après un millénaire, le bouddhisme ne fit plus que s'étioler et mourir. Il se brahmanisa et, plus tard, baissa lâchement pavillon devant l'islam ; en même temps, dans une grande partie du reste de l'Orient, il dégénéra en un rituel que Gautama Siddharta n'aurait jamais reconnu.
Dans le sud, le stéréotype fondamentaliste des enseignements de Siddharta persista à Ceylan, en Birmanie et dans la péninsule d'Indochine. Il s'agit là de la branche Hinayana du bouddhisme qui s'attache à sa doctrine primitive ou asociale.
Mais, même avant l'effondrement du bouddhisme aux Indes, les groupes de disciples de Gautama de la Chine et du nord de l'Inde avaient commencé à développer l'enseignement Mahayana de la " Route Majeure " vers le salut, en opposition avec les puristes du sud qui s'en tenaient au Hinayana ou " Route Mineure ". Ces Mahayanistes rompirent avec les limitations sociales inhérentes à la doctrine bouddhiste, et, depuis lors, cette branche septentrionale du bouddhisme a poursuivi son évolution en Chine et au Japon.
Le bouddhisme est aujourd'hui une religion vivante et croissante parce qu'il réussit à conserver bon nombre des plus hautes valeurs morales de ses adhérents. Il facilite le calme et le contrôle de soi, augmente la sérénité et le bonheur, et contribue beaucoup à empêcher le chagrin et le deuil. Ceux qui croient à cette philosophie vivent des vies meilleures que beaucoup de ceux qui n'y croient pas.
LA RELIGION AU TIBET
Au Tibet, on trouve la plus étrange association des enseignements de Melchizédek combinés avec le bouddhisme, l'hindouisme, le taoïsme et le christianisme. Quand les missionnaires bouddhistes entrèrent au Tibet, ils rencontrèrent un état de sauvagerie primitive très semblable à celui que les premiers missionnaires chrétiens trouvèrent chez les tribus nordiques de l'Europe.
Les candides Tibétains ne voulurent pas abandonner entièrement leur ancienne magie et leurs charmes. L'étude du cérémonial religieux des rites tibétains de l'époque présente révèle l'existence d'une confrérie exagérément nombreuse de prêtres aux têtes rasées qui pratiquent un rituel minutieux comportant des cloches, des incantations, de l'encens, des processions, des rosaires, des images, des charmes, des tableaux, de l'eau bénite, de somptueux vêtements et des choeurs compliqués. Ils ont des dogmes rigides et des croyances cristallisées, des rites mystiques et des jeûnes spéciaux. Leur hiérarchie comprend des moines, des nonnes, des abbés et le Grand Lama. Ils adressent des prières à des anges, à des saints, à une Sainte Mère et à des dieux. Ils pratiquent la confession et croient au purgatoire. Leurs monastères sont très vastes et leurs cathédrales magnifiques. Ils maintiennent une interminable répétition de rites sacrés et croient que ce cérémonial procure le salut. Ils attachent des prières à un moulin et croient que sa rotation rend les suppliques efficaces. Chez nul autre peuple des temps modernes, on ne peut trouver tant d'observances provenant de tant de religions ; il est inévitable que cette liturgie cumulative finisse par devenir encombrante à l'excès et intolérablement pesante.
Les Tibétains possèdent quelque chose de toutes les principales religions du monde, sauf les simples enseignements de l'évangile de Jésus : la filiation avec Dieu, la fraternité des hommes et la citoyenneté toujours ascendante dans l'univers éternel.
LA PHILOSOPHIE BOUDDHIQUE
Le bouddhisme pénétra en Chine au premier millénaire après le Christ et cadra bien avec les coutumes religieuses de la race jaune. Dans leur culte des ancêtres, les Chinois avaient longtemps adressé des prières aux morts ; maintenant, ils pouvaient aussi prier pour eux. Le bouddhisme s'amalgama bientôt avec les vagues pratiques rituelles du taoïsme en désintégration. Cette nouvelle religion synthétique, avec ses temples du culte et son cérémonial religieux précis, ne tarda pas à devenir le culte généralement accepté par les peuples de Chine, de Corée et du Japon.
Sous certains rapports, il est fâcheux que le bouddhisme n'ait pas été répandu avant que ses disciples aient perverti les traditions et enseignements du culte au point de faire de Gautama un être divin. Néanmoins, le mythe de sa vie humaine, embelli comme il le fut par une multitude de miracles, se révéla très séduisant pour les auditeurs de l'évangile nordique, ou Mahayana, du bouddhisme.
Certains de ses disciples ultérieurs enseignèrent que l'esprit de Sakyamouni Bouddha revenait périodiquement sur terre comme un bouddha vivant, ouvrant ainsi la voie à une perpétuation indéfinie des images de Bouddha, des temples, des rituels et des faux " bouddhas vivants". C'est ainsi que la religion du grand protestataire indien finit par se trouver enchainée dans ces mêmes pratiques cérémonielles et incantations rituelles qu'il avait précisément combattues avec tant d'intrépidité et dénoncées avec tant de courage.
Le grand progrès apporté par la philosophie bouddhique consista à comprendre que toute vérité est relative. Par le mécanisme de cette hypothèse, les Bouddhistes ont pu concilier et mettre en corrélation les divergences intérieures de leurs propres écrits religieux, ainsi que les divergences entre ceux-ci et beaucoup d'autres. On enseignait que les petites vérités étaient faites pour un mental étroit, et les grandes vérités pour un mental large.
Cette philosophie enseignait aussi que la nature (divine) de Bouddha existait chez tous les hommes ; que par ses propres efforts l'homme pouvait arriver à réaliser cette divinité intérieure. Cet enseignement est l'une des plus claires présentations de la vérité au sujet des Ajusteurs de Pensée qui aient jamais été faites par une religion d'Urantia.
L'évangile originel de Siddharta, tel que ses disciples l'interprétaient, comportait une grande limitation parce qu'il essayait de dégager complètement le moi humain de toutes les restrictions de la nature mortelle par la technique consistant à isoler ce moi de la réalité objective. Or, le véritable épanouissement cosmique de soi résulte de l'identification de soi avec la réalité cosmique et avec le cosmos fini d'énergie, de mental et d'esprit, limité par l'espace et conditionné par le temps.
Les cérémonies et les observances extérieures du bouddhisme furent grossièrement contaminées par celles des pays qu'il pénétrait, mais cette dégénérescence n'eut pas entièrement lieu dans la vie philosophique des grands penseurs qui, de temps à autre, embrassèrent ce système de pensée et de croyance. Pendant plus de deux-mille ans, beaucoup des meilleurs penseurs d'Asie se sont concentrés sur le problème de la vérité absolue et de la vérité de l'Absolu.
L'évolution d'un concept élevé de l'Absolu fut accomplie par de nombreux cheminements de pensée et des sentiers tortueux de raisonnement. Le mouvement ascendant de cette doctrine de l'infinité n'était pas aussi clairement défini que l'évolution du concept de Dieu dans la théologie hébraïque. Néanmoins, les penseurs bouddhistes atteignirent certains niveaux élargis, s'y arrêtèrent et les franchirent en continuant leur chemin vers l'évocation de la Source Primordiale des univers :
La légende de Gautama. À la base du concept se trouvait le fait historique de la vie et des enseignements de Siddharta, le prince prophète de l'Inde. Cette légende se transforma en un mythe au cours de son passage séculaire à travers les vastes pays d'Asie ; elle finit pas dépasser le statut de l'idée de Gautama en tant qu'illuminé, et commença à se parer d'attributs additionnels.
Les nombreux Bouddhas. On tint le raisonnement que, si Gautama était venu vers les peuples de l'Inde, les races de l'humanité avaient dû être bénies dans le lointain passé par la venue d'autres instructeurs de la vérité, et le seraient encore indubitablement dans le lointain futur. Ceci donna naissance à l'enseignement qu'il y avait des Bouddhas en nombre illimité et infini, et même que n'importe qui pouvait aspirer à en devenir un pouvait aspirer à atteindre la divinité d'un Bouddha.
Le Bouddha Absolu. Quand on se mit à croire à un nombre presque infini de Bouddhas, il devint nécessaire au mental de l'époque de réunifier ce concept lourd à manier. En conséquence, on commença à enseigner que tous les Bouddhas n'étaient que la manifestation d'une essence supérieure, d'un certain Un Éternel ayant une existence infinie et inconditionnée, d'une certaine Source Absolue de toute réalité. À partir de là, le concept bouddhique de la Déité, sous sa forme la plus élevée, devint distinct de la personne humaine de Gautama Siddharta et rejeta les limitations anthropomorphiques qui l'avaient bridé. Cette conception finale du Bouddha Éternel peut bien s'identifier à l'Absolu, et parfois même avec l'infini JE SUIS.
Bien que cette idée de Déité Absolue n'ait jamais rencontré une grande faveur populaire chez les peuples d'Asie, elle permit aux intellectuels de ces pays d'unifier leur philosophie et d'harmoniser leur cosmologie. Le concept du Bouddha Absolu est tantôt quasi personnel, tantôt entièrement impersonnel tantôt même une force créatrice infinie. Ces concepts sont philosophiquement utiles, mais ne sont pas essentiels au développement religieux. Même un Yahweh anthropomorphe a une valeur religieuse plus grande que l'Absolu infiniment lointain du bouddhisme ou du brahmanisme.
On crut même, à certains moments que l'Absolu était contenu dans l'infini JE SUIS. Mais ces spéculations n'apportaient qu'un encouragement glacé aux multitudes affamées qui souhaitaient ardemment entendre des paroles de promesse, écouter le simple évangile de Salem annonçant que la foi en Dieu assurait la faveur divine et la survie éternelle.
LE CONCEPT DE DIEU DANS LE BOUDDHISME
La cosmologie du bouddhisme avait deux grands points faibles : d'une part elle était dénaturée par de nombreuses superstitions de l'Inde et de la Chine, et d'autre part elle sublimait Gautama, d'abord en tant qu'illuminé et ensuite en tant que Bouddha Éternel. Exactement comme le christianisme a souffert d'avoir absorbé beaucoup de philosophie humaine erronée, de même le bouddhisme porte sa marque humaine de naissance. Mais les enseignements de Gautama ont continué à évoluer durant les vingt-cinq derniers siècles. Pour un bouddhiste éclairé, le concept de Bouddha ne représente pas plus la personnalité humaine de Gautama que, pour un chrétien éclairé, le concept de Jéhovah n'est identique à l'esprit démoniaque de l'Horeb. La pauvreté de terminologie, ainsi que la conservation sentimentale d'une antique nomenclature, empêchent souvent de comprendre la vraie signification de l'évolution des concepts religieux.
Le concept de Dieu en contraste avec l'Absolu commença graduellement à se faire jour dans le bouddhisme. Sa source remonte aux premiers temps où les disciples de la Route Mineure (Hinayana) se différencièrent de ceux de la Route Majeure (Mahayana). Ce fut dans cette dernière branche du bouddhisme que la double conception de Dieu et de l'Absolu finit par arriver à maturité. Pas à pas, siècle après siècle, le concept de Dieu a évolué jusqu'à murir finalement dans la croyance en Amida Bouddha, grâce aux enseignements de Ryonin, de Honen Shonin et de Shinran au Japon.
Chez ces croyants, on enseigne que l'âme, après avoir passé par la mort, peut choisir de bénéficier d'un séjour au Paradis avant d'entrer au Nirvana, état ultime de l'existence. On proclame que ce nouveau salut est obtenu par la foi dans les miséricordes divines et dans les soins aimants d'Amida, Dieu du Paradis en Occident. Dans leur philosophie, les Amidistes s'attachent à une Réalité Infinie située au delà de toute compréhension humaine finie. Dans leur religion, ils adhèrent à la foi en Amida, l'infiniment miséricordieux qui aime le monde au point de ne pas souffrir qu'un seul mortel, faisant appel à son nom avec une foi sincère et un coeur pur, échoue dans l'obtention du bonheur suprême du Paradis.
La grande force du bouddhisme vient de ce que tous ses adhérents sont libres de choisir la vérité dans toutes les religions ; il est rare qu'une pareille liberté de choix ait caractérisé une doctrine religieuse d'Urantia. Sous ce rapport, la secte Shin au Japon est devenue l'un des groupes religieux les plus progressifs du monde ; elle a ranimé l'ancien esprit missionnaire des disciples de Gautama et a commencé à envoyer des éducateurs à d'autres peuples. Cet empressement à adopter la vérité, quelles que soient les sources dont elle provient, est en vérité une tendance recommandable qui apparaît parmi les croyants religieux pendant la première moitié du vingtième siècle après le Christ.
Le bouddhisme lui-même passe par une renaissance au vingtième siècle. Ses aspects sociaux ont été grandement améliorés par ses contacts avec le christianisme. Le désir d'apprendre s'est rallumé dans le coeur des moines-prêtres de la confrérie, et la diffusion de l'éducation dans cette communauté de foi provoquera certainement de nouveaux progrès dans l'évolution religieuse.
À la date du présent exposé, une grande partie de l'Asie met ses espoirs dans le bouddhisme. Cette noble foi, qui a si vaillamment traversé les âges de ténèbres du passé, va-t-elle recevoir de nouveau la vérité des réalités cosmiques amplifiées comme jadis les disciples du grand instructeur de l'Inde écoutaient sa proclamation d'une vérité nouvelle ? Cette ancienne foi répondra-t-elle, une fois de plus, au stimulant vivifiant des nouveaux concepts de Dieu et de l'Absolu qui lui seront présentés et qu'elle a si longtemps cherchés ?
Tout Urantia attend que l'on proclame le message ennoblissant de Micaël, débarrassé des dogmes et doctrines accumulés au cours de dix-neuf siècles de contact avec les religions d'origine évolutionnaire.
L'heure a sonné de présenter au bouddhisme, au christianisme, à l'hindouisme et même aux peuples de toutes les religions, non pas l'évangile à propos de Jésus, mais la réalité vivante et spirituelle de l'évangile de Jésus.
Pour devenir bouddhiste, on faisait simplement profession publique de foi en récitant le Refuge : " Je prends mon refuge dans le Bouddha ; je prends mon refuge dans la Doctrine ; je prends mon refuge dans la Fraternité. "
Le bouddhisme prit naissance dans une personnalité historique, et non dans un mythe. Les fidèles de Gautama l'appelaient Sasta, qui signifie maitre ou instructeur. Bien qu'il n'eût émis de prétentions suprahumaines ni pour lui ni pour ses enseignements, ses disciples commencèrent de bonne heure à l'appeler l'illuminé, le Bouddha, et plus tard Sakyamouni Bouddha.
L'évangile originel de Gautama était basé sur les quatre nobles vérités :
1. Les nobles vérités de la souffrance.
2. Les origines de la souffrance.
3. La destruction de la souffrance.
4. Le moyen de détruire la souffrance.
Étroitement liée à la doctrine de la souffrance et aux moyens d'y échapper, se plaçait la philosophie de la Voie Octuple : justes points de vue, justes aspirations, justes paroles, juste conduite, justes moyens d'existence, juste effort, juste attention et juste contemplation. Gautama n'avait pas l'intention d'essayer de détruire tout effort, tout désir et toute affection en échappant à la souffrance ; son enseignement était plutôt destiné à décrire aux mortels la futilité de placer entièrement leurs espérances et leurs aspirations dans des buts temporels et des objectifs matériels. Il ne s'agissait pas tant d'éviter d'aimer ses semblables que d'amener aussi le vrai croyant à regarder, au delà des associations du monde matériel, les réalités de l'éternel futur.
Les commandements moraux des sermons de Gautama étaient au nombre de cinq :
1. Tu ne tueras pas.
2. Tu ne déroberas pas.
3. Tu ne seras pas impudique.
4. Tu ne mentiras pas.
5. Tu ne boiras pas de liqueurs enivrantes.
Il existait encore plusieurs commandements additionnels ou secondaires dont l'observance était facultative pour les croyants.
Siddharta ne croyait guère à l'immortalité de la personnalité humaine ; sa philosophie n'apportait qu'une sorte de continuité fonctionnelle. Il ne définit jamais clairement ce qu'il entendait inclure dans la doctrine du Nirvana. Le fait que l'on pouvait théoriquement en faire l'expérience durant l'existence terrestre indiquerait que le nirvana n'était pas considéré comme un état d'annihilation complète. Il impliquait une condition d'illumination suprême et de félicité céleste où toutes les chaines attachant l'homme au monde matériel avaient été rompues ; on était libéré des désirs de la vie de mortel et délivré de tout danger de devoir faire l'expérience d'une nouvelle incarnation.
D'après les enseignements originels de Gautama, le salut s'obtient par l'effort humain, en dehors de l'aide divine ; il n'y a place ni pour la foi libératrice ni pour des prières à des puissances suprahumaines. Dans sa tentative pour minimiser les superstitions de l'Inde, Gautama s'efforça de détourner les hommes des bruyantes prétentions du salut par la magie. Mais, en faisant cet effort, il laissa à ses successeurs une porte grande ouverte leur permettant de mal interpréter son enseignement et de déclarer que tous les efforts humains pour aboutir sont déplaisants et douloureux. Ses disciples négligèrent le fait que le bonheur suprême est lié à la poursuite enthousiaste et intelligente de buts méritoires, et que ces accomplissements constituent le vrai progrès dans la réalisation cosmique de soi.
La grande vérité de l'enseignement de Siddharta fut sa proclamation d'un univers de justice absolue. Il enseigna la meilleure philosophie athée qui ait jamais été inventée par un mortel ; elle était l'humanisme idéal et ôta fort efficacement toute base aux superstitions, aux rites magiques et à la peur des fantômes et des démons.
La grande faiblesse de l'évangile originel du bouddhisme fut qu'il ne créa pas une religion de service social désintéressé. Pendant longtemps, la fraternité bouddhiste ne fut pas une confrérie de croyants, mais plutôt une communauté d'élèves- maitres. Gautama leur interdit de recevoir de l'argent et chercha, par ce moyen, à empêcher la croissance de tendances hiérarchiques. Gautama lui-même était hautement social et, en vérité, sa vie fut plus grandiose que ses sermons.
LA DIFFUSION DU BOUDDHISME
Le bouddhisme prospéra parce qu'il offrait le salut par la croyance en Bouddha, l'illuminé. Il était plus représentatif des vérités de Melchizédek que tout autre système religieux pratiqué en Asie orientale. Mais le bouddhisme ne se répandit pas beaucoup en tant que religion jusqu'au jour où un monarque de basse caste, Açoka, l'adopta pour sa propre protection ; après Ikhnaton en Égypte, Açoka fut l'un des plus remarquables chefs civils entre l'époque de Melchizédek et celle de Micaël. Il bâtit un grand empire indien grâce à la propagande de ses missionnaires bouddhistes. Au cours d'une période de vingt-cinq ans, il éduqua plus de dix-sept-mille missionnaires qu'il expédia jusqu'aux plus lointaines frontières du monde connu. En une seule génération, il fit du bouddhisme la religion dominante de la moitié de la terre. Il prit bientôt pied au Tibet, au Cachemire, à Ceylan, en Birmanie, à Java, au Siam, en Corée, en Chine et au Japon. D'une manière générale, ce fut une religion considérablement supérieure à celles qu'elle supplanta ou rehaussa.
La diffusion du bouddhisme dans toute l'Asie à partir de son foyer aux Indes est l'une des plus palpitantes histoires de consécration spirituelle et de persévérance missionnaire d'hommes sincèrement épris de religion. Non seulement ceux qui enseignaient l'évangile de Gautama bravèrent les périls des routes des caravanes terrestres, mais ils firent face aux dangers des mers de Chine, tandis qu'ils poursuivaient leur mission sur le continent asiatique, apportant à tous les peuples le message de leur foi. Toutefois, ce bouddhisme n'était plus la simple doctrine de Gautama ; c'était l'évangile rendu miraculeux qui faisait de lui un dieu. Plus le bouddhisme s'éloignait de son berceau des hautes terres de l'Inde, plus il devenait différent des enseignements de Gautama, et plus il ressemblait aux religions qu'il supplantait.
Plus tard, le bouddhisme fut très influencé par le taoïsme en Chine, le shinto au Japon et le christianisme au Tibet. Aux Indes, après un millénaire, le bouddhisme ne fit plus que s'étioler et mourir. Il se brahmanisa et, plus tard, baissa lâchement pavillon devant l'islam ; en même temps, dans une grande partie du reste de l'Orient, il dégénéra en un rituel que Gautama Siddharta n'aurait jamais reconnu.
Dans le sud, le stéréotype fondamentaliste des enseignements de Siddharta persista à Ceylan, en Birmanie et dans la péninsule d'Indochine. Il s'agit là de la branche Hinayana du bouddhisme qui s'attache à sa doctrine primitive ou asociale.
Mais, même avant l'effondrement du bouddhisme aux Indes, les groupes de disciples de Gautama de la Chine et du nord de l'Inde avaient commencé à développer l'enseignement Mahayana de la " Route Majeure " vers le salut, en opposition avec les puristes du sud qui s'en tenaient au Hinayana ou " Route Mineure ". Ces Mahayanistes rompirent avec les limitations sociales inhérentes à la doctrine bouddhiste, et, depuis lors, cette branche septentrionale du bouddhisme a poursuivi son évolution en Chine et au Japon.
Le bouddhisme est aujourd'hui une religion vivante et croissante parce qu'il réussit à conserver bon nombre des plus hautes valeurs morales de ses adhérents. Il facilite le calme et le contrôle de soi, augmente la sérénité et le bonheur, et contribue beaucoup à empêcher le chagrin et le deuil. Ceux qui croient à cette philosophie vivent des vies meilleures que beaucoup de ceux qui n'y croient pas.
LA RELIGION AU TIBET
Au Tibet, on trouve la plus étrange association des enseignements de Melchizédek combinés avec le bouddhisme, l'hindouisme, le taoïsme et le christianisme. Quand les missionnaires bouddhistes entrèrent au Tibet, ils rencontrèrent un état de sauvagerie primitive très semblable à celui que les premiers missionnaires chrétiens trouvèrent chez les tribus nordiques de l'Europe.
Les candides Tibétains ne voulurent pas abandonner entièrement leur ancienne magie et leurs charmes. L'étude du cérémonial religieux des rites tibétains de l'époque présente révèle l'existence d'une confrérie exagérément nombreuse de prêtres aux têtes rasées qui pratiquent un rituel minutieux comportant des cloches, des incantations, de l'encens, des processions, des rosaires, des images, des charmes, des tableaux, de l'eau bénite, de somptueux vêtements et des choeurs compliqués. Ils ont des dogmes rigides et des croyances cristallisées, des rites mystiques et des jeûnes spéciaux. Leur hiérarchie comprend des moines, des nonnes, des abbés et le Grand Lama. Ils adressent des prières à des anges, à des saints, à une Sainte Mère et à des dieux. Ils pratiquent la confession et croient au purgatoire. Leurs monastères sont très vastes et leurs cathédrales magnifiques. Ils maintiennent une interminable répétition de rites sacrés et croient que ce cérémonial procure le salut. Ils attachent des prières à un moulin et croient que sa rotation rend les suppliques efficaces. Chez nul autre peuple des temps modernes, on ne peut trouver tant d'observances provenant de tant de religions ; il est inévitable que cette liturgie cumulative finisse par devenir encombrante à l'excès et intolérablement pesante.
Les Tibétains possèdent quelque chose de toutes les principales religions du monde, sauf les simples enseignements de l'évangile de Jésus : la filiation avec Dieu, la fraternité des hommes et la citoyenneté toujours ascendante dans l'univers éternel.
LA PHILOSOPHIE BOUDDHIQUE
Le bouddhisme pénétra en Chine au premier millénaire après le Christ et cadra bien avec les coutumes religieuses de la race jaune. Dans leur culte des ancêtres, les Chinois avaient longtemps adressé des prières aux morts ; maintenant, ils pouvaient aussi prier pour eux. Le bouddhisme s'amalgama bientôt avec les vagues pratiques rituelles du taoïsme en désintégration. Cette nouvelle religion synthétique, avec ses temples du culte et son cérémonial religieux précis, ne tarda pas à devenir le culte généralement accepté par les peuples de Chine, de Corée et du Japon.
Sous certains rapports, il est fâcheux que le bouddhisme n'ait pas été répandu avant que ses disciples aient perverti les traditions et enseignements du culte au point de faire de Gautama un être divin. Néanmoins, le mythe de sa vie humaine, embelli comme il le fut par une multitude de miracles, se révéla très séduisant pour les auditeurs de l'évangile nordique, ou Mahayana, du bouddhisme.
Certains de ses disciples ultérieurs enseignèrent que l'esprit de Sakyamouni Bouddha revenait périodiquement sur terre comme un bouddha vivant, ouvrant ainsi la voie à une perpétuation indéfinie des images de Bouddha, des temples, des rituels et des faux " bouddhas vivants". C'est ainsi que la religion du grand protestataire indien finit par se trouver enchainée dans ces mêmes pratiques cérémonielles et incantations rituelles qu'il avait précisément combattues avec tant d'intrépidité et dénoncées avec tant de courage.
Le grand progrès apporté par la philosophie bouddhique consista à comprendre que toute vérité est relative. Par le mécanisme de cette hypothèse, les Bouddhistes ont pu concilier et mettre en corrélation les divergences intérieures de leurs propres écrits religieux, ainsi que les divergences entre ceux-ci et beaucoup d'autres. On enseignait que les petites vérités étaient faites pour un mental étroit, et les grandes vérités pour un mental large.
Cette philosophie enseignait aussi que la nature (divine) de Bouddha existait chez tous les hommes ; que par ses propres efforts l'homme pouvait arriver à réaliser cette divinité intérieure. Cet enseignement est l'une des plus claires présentations de la vérité au sujet des Ajusteurs de Pensée qui aient jamais été faites par une religion d'Urantia.
L'évangile originel de Siddharta, tel que ses disciples l'interprétaient, comportait une grande limitation parce qu'il essayait de dégager complètement le moi humain de toutes les restrictions de la nature mortelle par la technique consistant à isoler ce moi de la réalité objective. Or, le véritable épanouissement cosmique de soi résulte de l'identification de soi avec la réalité cosmique et avec le cosmos fini d'énergie, de mental et d'esprit, limité par l'espace et conditionné par le temps.
Les cérémonies et les observances extérieures du bouddhisme furent grossièrement contaminées par celles des pays qu'il pénétrait, mais cette dégénérescence n'eut pas entièrement lieu dans la vie philosophique des grands penseurs qui, de temps à autre, embrassèrent ce système de pensée et de croyance. Pendant plus de deux-mille ans, beaucoup des meilleurs penseurs d'Asie se sont concentrés sur le problème de la vérité absolue et de la vérité de l'Absolu.
L'évolution d'un concept élevé de l'Absolu fut accomplie par de nombreux cheminements de pensée et des sentiers tortueux de raisonnement. Le mouvement ascendant de cette doctrine de l'infinité n'était pas aussi clairement défini que l'évolution du concept de Dieu dans la théologie hébraïque. Néanmoins, les penseurs bouddhistes atteignirent certains niveaux élargis, s'y arrêtèrent et les franchirent en continuant leur chemin vers l'évocation de la Source Primordiale des univers :
La légende de Gautama. À la base du concept se trouvait le fait historique de la vie et des enseignements de Siddharta, le prince prophète de l'Inde. Cette légende se transforma en un mythe au cours de son passage séculaire à travers les vastes pays d'Asie ; elle finit pas dépasser le statut de l'idée de Gautama en tant qu'illuminé, et commença à se parer d'attributs additionnels.
Les nombreux Bouddhas. On tint le raisonnement que, si Gautama était venu vers les peuples de l'Inde, les races de l'humanité avaient dû être bénies dans le lointain passé par la venue d'autres instructeurs de la vérité, et le seraient encore indubitablement dans le lointain futur. Ceci donna naissance à l'enseignement qu'il y avait des Bouddhas en nombre illimité et infini, et même que n'importe qui pouvait aspirer à en devenir un pouvait aspirer à atteindre la divinité d'un Bouddha.
Le Bouddha Absolu. Quand on se mit à croire à un nombre presque infini de Bouddhas, il devint nécessaire au mental de l'époque de réunifier ce concept lourd à manier. En conséquence, on commença à enseigner que tous les Bouddhas n'étaient que la manifestation d'une essence supérieure, d'un certain Un Éternel ayant une existence infinie et inconditionnée, d'une certaine Source Absolue de toute réalité. À partir de là, le concept bouddhique de la Déité, sous sa forme la plus élevée, devint distinct de la personne humaine de Gautama Siddharta et rejeta les limitations anthropomorphiques qui l'avaient bridé. Cette conception finale du Bouddha Éternel peut bien s'identifier à l'Absolu, et parfois même avec l'infini JE SUIS.
Bien que cette idée de Déité Absolue n'ait jamais rencontré une grande faveur populaire chez les peuples d'Asie, elle permit aux intellectuels de ces pays d'unifier leur philosophie et d'harmoniser leur cosmologie. Le concept du Bouddha Absolu est tantôt quasi personnel, tantôt entièrement impersonnel tantôt même une force créatrice infinie. Ces concepts sont philosophiquement utiles, mais ne sont pas essentiels au développement religieux. Même un Yahweh anthropomorphe a une valeur religieuse plus grande que l'Absolu infiniment lointain du bouddhisme ou du brahmanisme.
On crut même, à certains moments que l'Absolu était contenu dans l'infini JE SUIS. Mais ces spéculations n'apportaient qu'un encouragement glacé aux multitudes affamées qui souhaitaient ardemment entendre des paroles de promesse, écouter le simple évangile de Salem annonçant que la foi en Dieu assurait la faveur divine et la survie éternelle.
LE CONCEPT DE DIEU DANS LE BOUDDHISME
La cosmologie du bouddhisme avait deux grands points faibles : d'une part elle était dénaturée par de nombreuses superstitions de l'Inde et de la Chine, et d'autre part elle sublimait Gautama, d'abord en tant qu'illuminé et ensuite en tant que Bouddha Éternel. Exactement comme le christianisme a souffert d'avoir absorbé beaucoup de philosophie humaine erronée, de même le bouddhisme porte sa marque humaine de naissance. Mais les enseignements de Gautama ont continué à évoluer durant les vingt-cinq derniers siècles. Pour un bouddhiste éclairé, le concept de Bouddha ne représente pas plus la personnalité humaine de Gautama que, pour un chrétien éclairé, le concept de Jéhovah n'est identique à l'esprit démoniaque de l'Horeb. La pauvreté de terminologie, ainsi que la conservation sentimentale d'une antique nomenclature, empêchent souvent de comprendre la vraie signification de l'évolution des concepts religieux.
Le concept de Dieu en contraste avec l'Absolu commença graduellement à se faire jour dans le bouddhisme. Sa source remonte aux premiers temps où les disciples de la Route Mineure (Hinayana) se différencièrent de ceux de la Route Majeure (Mahayana). Ce fut dans cette dernière branche du bouddhisme que la double conception de Dieu et de l'Absolu finit par arriver à maturité. Pas à pas, siècle après siècle, le concept de Dieu a évolué jusqu'à murir finalement dans la croyance en Amida Bouddha, grâce aux enseignements de Ryonin, de Honen Shonin et de Shinran au Japon.
Chez ces croyants, on enseigne que l'âme, après avoir passé par la mort, peut choisir de bénéficier d'un séjour au Paradis avant d'entrer au Nirvana, état ultime de l'existence. On proclame que ce nouveau salut est obtenu par la foi dans les miséricordes divines et dans les soins aimants d'Amida, Dieu du Paradis en Occident. Dans leur philosophie, les Amidistes s'attachent à une Réalité Infinie située au delà de toute compréhension humaine finie. Dans leur religion, ils adhèrent à la foi en Amida, l'infiniment miséricordieux qui aime le monde au point de ne pas souffrir qu'un seul mortel, faisant appel à son nom avec une foi sincère et un coeur pur, échoue dans l'obtention du bonheur suprême du Paradis.
La grande force du bouddhisme vient de ce que tous ses adhérents sont libres de choisir la vérité dans toutes les religions ; il est rare qu'une pareille liberté de choix ait caractérisé une doctrine religieuse d'Urantia. Sous ce rapport, la secte Shin au Japon est devenue l'un des groupes religieux les plus progressifs du monde ; elle a ranimé l'ancien esprit missionnaire des disciples de Gautama et a commencé à envoyer des éducateurs à d'autres peuples. Cet empressement à adopter la vérité, quelles que soient les sources dont elle provient, est en vérité une tendance recommandable qui apparaît parmi les croyants religieux pendant la première moitié du vingtième siècle après le Christ.
Le bouddhisme lui-même passe par une renaissance au vingtième siècle. Ses aspects sociaux ont été grandement améliorés par ses contacts avec le christianisme. Le désir d'apprendre s'est rallumé dans le coeur des moines-prêtres de la confrérie, et la diffusion de l'éducation dans cette communauté de foi provoquera certainement de nouveaux progrès dans l'évolution religieuse.
À la date du présent exposé, une grande partie de l'Asie met ses espoirs dans le bouddhisme. Cette noble foi, qui a si vaillamment traversé les âges de ténèbres du passé, va-t-elle recevoir de nouveau la vérité des réalités cosmiques amplifiées comme jadis les disciples du grand instructeur de l'Inde écoutaient sa proclamation d'une vérité nouvelle ? Cette ancienne foi répondra-t-elle, une fois de plus, au stimulant vivifiant des nouveaux concepts de Dieu et de l'Absolu qui lui seront présentés et qu'elle a si longtemps cherchés ?
Tout Urantia attend que l'on proclame le message ennoblissant de Micaël, débarrassé des dogmes et doctrines accumulés au cours de dix-neuf siècles de contact avec les religions d'origine évolutionnaire.
L'heure a sonné de présenter au bouddhisme, au christianisme, à l'hindouisme et même aux peuples de toutes les religions, non pas l'évangile à propos de Jésus, mais la réalité vivante et spirituelle de l'évangile de Jésus.
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Voici l’histoire de la création de la roue de la Vie.
Il ya 2500 ans, à l’époque du Bouddha Shakyamouni, vivaient en Inde deux monarques.
Le roi Bimbisara régnait sur la partie centrale du continent appelé Rajgir. Le second roi, Utayana, gouvernait le royaume voisin de Rauruka.
Au cours d’un voyage d’affaires, des marchands du royaume central rendirent visite au roi Utayana afin de lui porter de nombreux présents. Le roi fut très heureux et interrogea les marchands : « De quelles contrées venez-vous et comment se nomme votre souverain ? »
Les marchands répondirent qu’ils venaient de Rajgir, royaume gouverné par Bimbisara.
« Et quelles sont les denrées rares et précieuses dans votre pays ?, s’enquit à nouveau le roi.
- Sire, les pierres précieuses sont chez nous très rares et appréciées. »
Le roi fit alors préparer un coffret empli de joyaux. Il y joignit un message et remit le tout aux marchands afin qu’ils l’apportent à leur souverain.
Lorsque le roi Bimbisara ouvrit le coffret, la vue des offrandes le ravit. Il s’enquit immédiatement du nom de ce roi voisin si amical et voulut également savoir qu’elles étaient les denrées rares et précieuses de son royaume.
« Votre majesté, les vêtements somptueux sont très appréciés » répondirent les marchands.
Aussitôt, le roi fit emplir une malle de délicats vêtements richement décorés qu’il fit porter au roi Utayana.
Lorsque celui-ci ouvrit la malle, il fût stupéfait de la bonté et de la générosité de son royal voisin. En retour, il voulut offrir à son ami un cadeau encore plus précieux. Mais le choix s’avérait difficile. Il lui fallait trouver quelque chose de véritablement extraordinaire.
Après avoir longuement réfléchi, son attention se porta sur l’armure qu’il possédait et à laquelle il tenait beaucoup. Cette armure brillait comme de l’or. Elle était parée de pierres précieuses. De plus elle avait le pouvoir de protéger celui qui la portait contre les quatre éléments, contre divers poisons et contre toutes armes possibles. En vérité, ce cadeau semblait parfaitement convenir.
En recevant cette armure, le roi Bimbisara fût transporté de joie. Après l’avoir longuement regardé il la fit examiner par des experts. Il apparut que chacune des gemmes incrustées avaient une valeur inestimable.
A son tour le roi Bimbisara voulut retourner à son ami un cadeau encore plus précieux. Mais il avait beau chercher, il ne pouvait trouver d’offrande satisfaisante à ses yeux. Aussi décida-t-il de réunir ses ministres afin qu’ils l’aident à établir un choix convenable.
Un des ministres de la classe des brahmanes étant connu comme très bon conseiller se leva et demanda la parole :
« O Seigneur, vous cherchez à offrir ce qu’il ya de plus précieux en notre royaume. Assurément le Bouddha Shakyamouni est la manifestation de ce qu’il ya de plus précieux parmi les trois royaume (du sans-forme, de la forme et du désir) Nous pourrions faire peindre l’image du Bouddha sur une étoffe adéquate et l’offrir au roi Utayana ? L’accumulation de mérites en serait incommensurable et notre voisin serait sans aucun doute comblé par ce présent insurpassable. »
Cette proposition enchanta le roi Bimbisara qui alla demander conseil au Bouddha lui-même.
Après avoir rendu hommage au Bouddha, le roi lui exposa son projet. L’Omniscient déclara que l’idée était excellente mais que néanmoins, offrir au roi Utayana une représentation picturale des 12 liens d’origine interdépendante serait également très bénéfique. Il prédit que de cette façon le roi Utayana réaliserait le « chemin de la vision » (niveau de réalisation spirituelle ou l’on perçoit directement la véritable nature des phénomènes)
Ainsi le roi Bimbisara commanda une peinture composée au sommet d’une représentation du Bouddha, au centre les douze liens d’origine interdépendante et au bas de quelques conseils portant sur le refuge, la moralité ainsi qu’un bref commentaire des douze liens.
Mais lorsque le peintre voulut prendre les mesures du Bouddha Shakyamouni, cela lui fût impossible tant la magnificence du Bouddha était grande. Alors le Victorieux marcha sur la toile étendu au sol et lui conseilla de reporter son ombre. Ce qui fût fait.
La thangka de la roue des existences conditionnées fut donc ainsi peinte. Elle était véritablement magnifique et fut enveloppée dans un tissu somptueux qui répandait des senteurs exquises. Après avoir placé le tout dans un coffret en or, ce dernier fut lui-même mis dans une boîte en argent. On déposa celle-ci dans un coffret en cuivre qui fut à nouveau soigneusement emballé dans une étoffe parfumée et décorée de pierres précieuses.
Ainsi préparée, la thangka fut transportée sur un éléphant superbe. Le roi Bimbisara pris soin de faire précéder son offrande d’un message prévenant son ami de l’arrivée de ce présent inestimable. Il lui conseilla de faire nettoyer le chemin que devrait emprunter l’éléphant et de faire décorer la ville pour la rendre plus belle que jamais. Il lui suggéra également de venir accueillir ce trésor à quelque distance avant l’entrée du village, accompagné des quatre types de guerriers, de faire des offrandes et de respecter cette thangka.
Lorsque le roi Utayana lut cette lettre, il fut ravi et s’empressa d’appliquer ces conseils. Il mit la thangka sur un riche trône supporté par huit grands lions. Il lui fit des offrandes somptueuses et abondantes. En voyant cette thangka, le peuple de Rauruka développa une foi profonde.
En observant en détails les ordres corrects et inversés des douze liens, le roi Utayana obtint la réalisation du chemin de la vision, percevant ainsi la véritable nature de l’existence.
Ayant réalisé ce chemin, Utayana développa le souhait de rencontrer des bikshous (moines devant respecter plus de 300 vœux). Pour cela, il écrivit au roi Bimbisara, lui demandant de bien vouloir lui en envoyer. Celui-ci n’ayant pas le pouvoir de répondre à la requête de son ami, il demanda au Bouddha. Le Bouddha demanda au bikshou Katayana de se rendre avec son entourage au royaume de Rauruka pour y enseigner la doctrine.
Katayana se mit en route avec 500 disciples et, une fois sur place, donna de nombreux enseignements au roi Utayana et à son peuple.
Voilà les circonstances de la création de la Roue des existences. C’est la même image qui fut rigoureusement transmise au cours des siècles que nous pouvons contempler aujourd’hui.
L’histoire continue et raconte comment le roi pris l’ordination et comment il transmit son royaume à son fils, lui conseillant d’agir dans la voie du Dharma, cependant le fils fini par détruire le royaume de Rauruka...
J'ai résumé l'histoire que j'ai tiré du livre de Gueshe Lobsang Tengyé "La Roue de la Vie"
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Il ya 2500 ans, à l’époque du Bouddha Shakyamouni, vivaient en Inde deux monarques.
Le roi Bimbisara régnait sur la partie centrale du continent appelé Rajgir. Le second roi, Utayana, gouvernait le royaume voisin de Rauruka.
Au cours d’un voyage d’affaires, des marchands du royaume central rendirent visite au roi Utayana afin de lui porter de nombreux présents. Le roi fut très heureux et interrogea les marchands : « De quelles contrées venez-vous et comment se nomme votre souverain ? »
Les marchands répondirent qu’ils venaient de Rajgir, royaume gouverné par Bimbisara.
« Et quelles sont les denrées rares et précieuses dans votre pays ?, s’enquit à nouveau le roi.
- Sire, les pierres précieuses sont chez nous très rares et appréciées. »
Le roi fit alors préparer un coffret empli de joyaux. Il y joignit un message et remit le tout aux marchands afin qu’ils l’apportent à leur souverain.
Lorsque le roi Bimbisara ouvrit le coffret, la vue des offrandes le ravit. Il s’enquit immédiatement du nom de ce roi voisin si amical et voulut également savoir qu’elles étaient les denrées rares et précieuses de son royaume.
« Votre majesté, les vêtements somptueux sont très appréciés » répondirent les marchands.
Aussitôt, le roi fit emplir une malle de délicats vêtements richement décorés qu’il fit porter au roi Utayana.
Lorsque celui-ci ouvrit la malle, il fût stupéfait de la bonté et de la générosité de son royal voisin. En retour, il voulut offrir à son ami un cadeau encore plus précieux. Mais le choix s’avérait difficile. Il lui fallait trouver quelque chose de véritablement extraordinaire.
Après avoir longuement réfléchi, son attention se porta sur l’armure qu’il possédait et à laquelle il tenait beaucoup. Cette armure brillait comme de l’or. Elle était parée de pierres précieuses. De plus elle avait le pouvoir de protéger celui qui la portait contre les quatre éléments, contre divers poisons et contre toutes armes possibles. En vérité, ce cadeau semblait parfaitement convenir.
En recevant cette armure, le roi Bimbisara fût transporté de joie. Après l’avoir longuement regardé il la fit examiner par des experts. Il apparut que chacune des gemmes incrustées avaient une valeur inestimable.
A son tour le roi Bimbisara voulut retourner à son ami un cadeau encore plus précieux. Mais il avait beau chercher, il ne pouvait trouver d’offrande satisfaisante à ses yeux. Aussi décida-t-il de réunir ses ministres afin qu’ils l’aident à établir un choix convenable.
Un des ministres de la classe des brahmanes étant connu comme très bon conseiller se leva et demanda la parole :
« O Seigneur, vous cherchez à offrir ce qu’il ya de plus précieux en notre royaume. Assurément le Bouddha Shakyamouni est la manifestation de ce qu’il ya de plus précieux parmi les trois royaume (du sans-forme, de la forme et du désir) Nous pourrions faire peindre l’image du Bouddha sur une étoffe adéquate et l’offrir au roi Utayana ? L’accumulation de mérites en serait incommensurable et notre voisin serait sans aucun doute comblé par ce présent insurpassable. »
Cette proposition enchanta le roi Bimbisara qui alla demander conseil au Bouddha lui-même.
Après avoir rendu hommage au Bouddha, le roi lui exposa son projet. L’Omniscient déclara que l’idée était excellente mais que néanmoins, offrir au roi Utayana une représentation picturale des 12 liens d’origine interdépendante serait également très bénéfique. Il prédit que de cette façon le roi Utayana réaliserait le « chemin de la vision » (niveau de réalisation spirituelle ou l’on perçoit directement la véritable nature des phénomènes)
Ainsi le roi Bimbisara commanda une peinture composée au sommet d’une représentation du Bouddha, au centre les douze liens d’origine interdépendante et au bas de quelques conseils portant sur le refuge, la moralité ainsi qu’un bref commentaire des douze liens.
Mais lorsque le peintre voulut prendre les mesures du Bouddha Shakyamouni, cela lui fût impossible tant la magnificence du Bouddha était grande. Alors le Victorieux marcha sur la toile étendu au sol et lui conseilla de reporter son ombre. Ce qui fût fait.
La thangka de la roue des existences conditionnées fut donc ainsi peinte. Elle était véritablement magnifique et fut enveloppée dans un tissu somptueux qui répandait des senteurs exquises. Après avoir placé le tout dans un coffret en or, ce dernier fut lui-même mis dans une boîte en argent. On déposa celle-ci dans un coffret en cuivre qui fut à nouveau soigneusement emballé dans une étoffe parfumée et décorée de pierres précieuses.
Ainsi préparée, la thangka fut transportée sur un éléphant superbe. Le roi Bimbisara pris soin de faire précéder son offrande d’un message prévenant son ami de l’arrivée de ce présent inestimable. Il lui conseilla de faire nettoyer le chemin que devrait emprunter l’éléphant et de faire décorer la ville pour la rendre plus belle que jamais. Il lui suggéra également de venir accueillir ce trésor à quelque distance avant l’entrée du village, accompagné des quatre types de guerriers, de faire des offrandes et de respecter cette thangka.
Lorsque le roi Utayana lut cette lettre, il fut ravi et s’empressa d’appliquer ces conseils. Il mit la thangka sur un riche trône supporté par huit grands lions. Il lui fit des offrandes somptueuses et abondantes. En voyant cette thangka, le peuple de Rauruka développa une foi profonde.
En observant en détails les ordres corrects et inversés des douze liens, le roi Utayana obtint la réalisation du chemin de la vision, percevant ainsi la véritable nature de l’existence.
Ayant réalisé ce chemin, Utayana développa le souhait de rencontrer des bikshous (moines devant respecter plus de 300 vœux). Pour cela, il écrivit au roi Bimbisara, lui demandant de bien vouloir lui en envoyer. Celui-ci n’ayant pas le pouvoir de répondre à la requête de son ami, il demanda au Bouddha. Le Bouddha demanda au bikshou Katayana de se rendre avec son entourage au royaume de Rauruka pour y enseigner la doctrine.
Katayana se mit en route avec 500 disciples et, une fois sur place, donna de nombreux enseignements au roi Utayana et à son peuple.
Voilà les circonstances de la création de la Roue des existences. C’est la même image qui fut rigoureusement transmise au cours des siècles que nous pouvons contempler aujourd’hui.
L’histoire continue et raconte comment le roi pris l’ordination et comment il transmit son royaume à son fils, lui conseillant d’agir dans la voie du Dharma, cependant le fils fini par détruire le royaume de Rauruka...
J'ai résumé l'histoire que j'ai tiré du livre de Gueshe Lobsang Tengyé "La Roue de la Vie"
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- grumpythedwarf
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J'ai lu plusieurs livres du Dalaï-Lama, et je trouve que c'est un VRAI sage, même s'il n'est pas reconnu à sa juste valeur, et malgré que sa politique de non-violence ne l'ait menée à rien à court terme (ça fait quand même 60 ans que les chinois occupent son pays et ont éradiqué la culture tibétaine). N'en déplaise au Comte de Nissac qui n'aime pas les moines.leolo a écrit :1er Octobre
Chacun possède des qualités - il suffit de vouloir les rechercher.
À partir de là, admettez que votre vision complètement négative d'un être
est due à votre propre perception, fondée sur votre projection mentale,
plus qu'à sa véritable nature.
Le XIVe Dalaï-Lama
" Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter"
CIORAN.
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J'en pisse de honte !Don Juan a écrit :+1000 mais quand lama faché, lama cracherComte de Nissac a écrit :Moi j'en ai marre des moines, des bonzes, des imams, des curés, des apôtres, des chanoines, des abbés......
Moi non plus, je n'aime pas les théocraties, c'est pas une raison pour faire cracher le lama...
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CIORAN.
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