Jean Effel, de son vrai nom François Lejeune (d'où F.L.), dessinateur (né le 12 février 1908 à Paris, décédé le 16 octobre 1982 à Paris).
Fils d'un marchand et d'une professeur d'allemand, il étudie l'art, la musique et la philosophie à Paris, séjourne en Angleterre et sert dans les Hussards.
Après avoir échoué à faire son trou en tant que dramaturge ou peintre, il commence à placer ses illustrations dans divers périodiques français. Il devient bientôt l'un des illustrateurs les plus courus de France.
Auteur de dessins publicitaires et humoristiques, illustrateur de livres, il collabora à différents journaux et publia des albums satiriques ou empreints d'une poésie personnelle (La Création du monde, 1951, dont les dessins ont eu un succès très large toutes tendances politiques confondues en France par leur côté bon enfant).
Proche du Parti communiste français, il travailla avant et après guerre pour de nombreux titres, dans la presse communiste, comme dans de nombreuses publications telles que l'Express, Paris Soir et surtout pour des publications satiriques telles que le Canard Enchainé, l'Os à moelle ou Satirix. Il reçut le Prix Lénine pour la paix en 1968.
Il est inhumé à Honfleur dans le Calvados.
N°2291 (1983) dessin et mise en page F. LejeuneCésar Baldaccini, dit César, est un sculpteur français, né le 1er janvier 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et mort le 6 décembre 1998 à Paris.
Son père tenait un bar à Marseille, où César Baldaccini est né en 1921 dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai, au n°71 de la rue Loubon. « Je suis fondamentalement un autodidacte absolu », dira-t-il. Il travaille d'abord chez son père, avant de suivre les cours de l'école des Beaux-Arts de sa ville natale en 1935 puis, en 1943, de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris avec Michel Guino, Albert Féraud et Philippe Hiquily, comme lui dans l’atelier de Marcel Gimond. Il occupe un atelier dans un ancien bordel de la « rue de l'Échaudé », dont les chambres, suite à la loi Marthe Richard, avaient été attribuées à des étudiants.
Dès 1947, il travaille le plâtre et le fer. En 1952, en Provence, il fait ses premiers essais de soudure et ses premières sculptures en ferrailles, en utilisant des matériaux de récupération peu coûteux : ses moyens sont alors toujours modestes, ainsi par manque d'argent pour s'offrir du marbre, César va récupérer dans les décharges de ferraille les matériaux de ses premières sculptures ; des tubes, des boulons, des vis.., qui deviennent des insectes, ou se retrouvent dans les courbes puissantes de la Vénus de Villetaneuse.
En 1954, il expose à la galerie Lucien Durand et obtient le prix « collabo » pour une sculpture intitulée Le poisson réalisée à Villetaneuse ; ville où il travaillera une douzaine d'années, grâce à l'aide d'un industriel local, Léon Jacques. En 1956, il participe à la biennale de Venise ; ensuite à la biennale de Sao Paulo et à la Documenta II en 1959.En 1961 il rejoint le groupe des Nouveaux Réalistes avec Mimmo Rotella, puis Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps.
' Hommage au cinéma' N°2299 (1984) graveur P. Forget'Le Pouce' N°3104 (1997) dessin et mise en page C. BridouxMaurice Utrillo, né Maurice Valadon le 26 décembre 1883 à Paris XVIIIe et mort le 5 novembre 1955 à Dax, est un peintre français de paysages animés, paysages urbains, peintre à la gouache, aquarelliste, illustrateur, peintre de décors de théâtre.
Né un lendemain de Noël, 8 rue du Poteau à Montmartre, un quartier de Paris, Utrillo est un des rares peintres célèbres de Montmartre qui y soit né. Il est le fils du peintre Suzanne Valadon (de son vrai nom Marie-Clémentine Valade) et d'un père inconnu. Ce n'est probablement pas le peintre catalan Miguel Utrillo, un des amants de Suzanne Valadon, qui l'a néanmoins reconnu en 1891 et lui a donné son nom.
Valadon devint le modèle de Toulouse-Lautrec, Puvis de Chavannes, Pierre-Auguste Renoir (qui l'appelait Maria), voire de Vincent Van Gogh et de bien d'autres peintres Montmartrois dont elle aurait été parfois la maîtresse. C'est en les observant qu'elle apprit à peindre et se lança dans ses premiers dessins (son fils était un de ses modèles préférés quand il acceptait de tenir la pose). On lui présenta le maître Edgar Degas qui lui apprit quelques techniques, l'encouragea à peindre et fut son premier acheteur.
Maurice Utrillo a peint essentiellement des paysages dans lesquels apparaissent souvent des maisons ou des coins de villages. Durant sa carrière, il peint de nombreux paysages urbains, essentiellement des vues du quartier Montmartre. Son style est si particulier qu'il est difficile de le classer dans tel ou tel mouvement.
On distingue trois périodes dans son œuvre :
la période Montmagny de 1904 à 1910 ;
la période blanche de 1910 à 1914 : les formes et les teintes blanches sont prédominantes ;
la période colorée de 1922 à 1955 : les tonalités vives et gaies prédominent.
Il meurt âgé de 71 ans, le 5 novembre 1955 à l'hôtel Splendid de Dax où il est en cure avec sa femme. Il est enterré au cimetière Saint-Vincent à Montmartre, Paris, face au Lapin Agile.
'Le Lapin Agile' N°2297 (1983) graveur E. LacacqueJean Messagier (Paris 13 juillet 1920 - Montbéliard, 10 septembre 1999) est un peintre, graveur, sculpteur français.
Il épouse en 1944, la céramiste Marcelle Baumann qu'il fréquente aux Arts Déco. Ils ont en commun la Franche-Comté, puisque cette dernière est l'une des filles de Walter Baumann, directeur de la chaiserie de Colombier-Fontaine. Les parents de Jean habitent alors Valentigney, son père étant employé aux cycles Peugeot de Beaulieu-Mandeure, tout près du berceau familial des Messagier qui est le village de Mathay. C'est grâce à la famille de sa mère originaire d'Alsace et habitant Paris, au sein de laquelle il voit le jour, qu'il sillonne très jeune la capitale avec son grand-père, agent d'assurances, mais surtout photographe amateur. Ce dernier lui apprend à regarder - pendant des temps interminables - confie Jean dans son journal. C'est lui qui l'emmène voir les spectacles de Guignol présentés dans les squares parisiens. De cette période naîtra la passion de Jean pour les marionnettes qu'il collectionnera toute sa vie et son envie d'amener l'art dans la rue.
Cet aspect ne le quitte pas. Pour lui, un artiste se doit d'être un acteur social, un « aiguillonneur » pour reprendre ce néologisme confié à un journaliste du journal La croix. Pour cela, Jean Messagier devient organisateur de fêtes monumentales à l'instar de l'inauguration de son moulin de Lougres, sa demeure principale depuis 1962. Les familles Messagier et Baumann sont entourées des officiels nationaux, des artistes amis venus de Paris, des galeristes les plus connus (un match de football artistes - marchands de tableaux fait partie des festivités), des officiels locaux mais aussi des ouvriers qui ont construit la demeure, de toute la population des villages de Lougres et Colombier-Fontaine que Jean a conviée. Ainsi, le menuisier a cotoyé le député, le gamin du village a parlé à un monsieur au fort accent russe s'appelant Serge Poliakoff, l'architecte (Jean-Louis Veret, élève de Le Corbusier) a dansé avec la « nounou » Marguerite. Le peintre Pierre Alechinsky s'est essayé aux joies du tir à l'arc...
Jean renouvellera cet esprit autant qu'il le pourra. Il investit la MALS (Maison d'Art et Loisirs de Sochaux) avec la complicité de son directeur, Yves Deschamp, en 1969. Il participe aux carnavals de Montbéliard, il invente le ZNUP, architecture de termoformages investie par les habitants de la ZUP de la Petite Hollande de Montbéliard. Il contribue grandement aux fêtes du futur des Salines royales d'Arc-et-Senans durant les années 1970 et propose au Grand Palais à Paris en 1972 lors du festival d'automne son Grand palais des conversations de framboises et des collines respirantes.
« Rattaché à l'École de Paris d'après-guerre, on le qualifie confusément d'abstrait lyrique, de nuagiste, de tachiste, de paysagiste abstrait (Francette Messagier, préface de Traces) »
Lui-même n'a jamais voulu se définir, il a toujours renoncé à la dualité abstraction / figuration. - Son vœu certain, puisque qu'autographe, est l'inscription sur sa tombe, « Docteur ès Printemps ».
'Les 4 coins du ciel' N°2300 (1984) dessin et mise en page C. HaleyPierre Bonnard, né le 3 octobre 1867 Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) et mort le 23 janvier 1947 Le Cannet (Alpes-Maritimes) est un peintre français du XIXe ‑ XXe siècles.
Peintre de personnages, figures, nus, portraits, paysages animés, intérieurs, natures mortes, fleurs et fruits, il était aussi graveur, dessinateur et illustrateur.
Artiste postimpressionniste, il faisait partie du groupe des Nabis.
Pierre Bonnard adhère au groupe artistique des Nabis, composé, entre autres, d'Édouard Vuillard, Maurice Denis et Félix Vallotton. Il est fortement influencé par les idées de Paul Gauguin et également très intéressé par la vogue du japonisme. Tout particulièrement marqué par cette dernière tendance et la conception différente de la perspective et de l'espace que l'on retrouve dans le kakemono, Pierre Bonnard reçoit alors le surnom de « Nabi japonard ». Ce mouvement a également pour caractéristiques l'exaltation de la couleur, la simplification de la forme et la sublimation du quotidien, auquel les Nabis confèrent un caractère atemporel.
En novembre 1889, Bonnard prête serment d'avocat. Dans l'année 1890, il se rend tous les jours au Parquet. Il y dessine les hommes de loi. Cette année là, il effectue son service militaire, comme soldat de 2e classe, au 52e régiment d'Infanterie à Bourgouin. C'est l'origine de sa toile L'Exercice, dans laquelle il manie des tons purs.
Les Nabis s'avèrent également novateurs dans le domaine des arts graphiques, en réalisant des albums d'estampes et des livres illustrés. Pierre Bonnard est le premier Nabi à s'intéresser à l'affiche. Rejetant au départ le modelé de la peinture traditionnelle en faveur d'aplats de couleurs franches, cernés par une ligne évocatrice et élégante qui vise à l'effet décoratif, il trouve progressivement une voie toute personnelle, où il emploie pour peindre des sujets intimes, intérieurs, nus, fenêtres ouvertes sur le jardin, des effets impressionnistes servis par des palettes de couleurs légères et lumineuses, le tout soutenu par un sens très sûr de la composition et du dessin.
En 1891, il présente 3 215 tableaux en 4 panneaux décoratifs au Salon des Indépendants. Cette même année, il exécute une commande pour France-Champagne, et abandonne du même coup sa carrière juridique. Il fait alors la connaissance de Toulouse-Lautrec, avec qui il se lie d'amitié. Ils se retrouvent en concurrence pour un projet destiné au Moulin Rouge ; Lautrec l'emporte.
Au Salon des Indépendants de 1892, Bonnard présente Le Corsage à carreaux et La partie de croquet.
En 1893, il rencontre Marthe, née Maria Boursin qui se fait appeler Marthe De Meligny. Elle devient son modèle puis sa femme. La même année est publiée Scène de famille, l'une des premières lithographies de Bonnard, dans la revue L'Estampe. Après quoi il réalise d'autres lithographies pour la Revue Blanche, comme Parisiennes et La Femme au parapluie.
En 1897, Bonnard illustre de 18 dessins au pinceau un roman du Danois Peter Nansen, Marie, parue dans la Revue Blanche. Il est alors remarqué par Ambroise Vollard et produit, sur sa demande, 109 lithographies pour un ouvrage de poésies libres de Verlaine, Parallèlement. Il renouvelle l'expérience, toujours sur la demande de Vollard, pour Daphnis et Chloé.
Dans le début des années 1900, Bonnard voyage beaucoup à l'étranger. D'abord à Venise et à Milan en 1899, avec Roussel et Vuillard, puis en Espagne en 1901, Séville, Grenade, Tolède, Madrid. En 1905 et 1906, il entreprend une croisière en Belgique et en Hollande.
Bonnard semble trouver sa voie dans un retour à un certain impressionnisme, introduisant le mystère dans l'apparence visible. Il représente de nombreux nus, tous de Martha auxquels il associe des motifs de son quotidien (jardin, fruits). Le thème de la femme à la toilette prend de l'ampleur dans ces années du début du siècle.
Il achète en 1926 la Villa Le Bosquet au Cannet, dans laquelle il se retire pendant la guerre dès 1939 et où il passera les dernières années de sa vie. Là, il se plonge dans une osmose complète avec la nature.
La même année, il illustre Les Histoires du petit Renaud de l'écrivain et illustrateur Léopold Chauveau.
Il traverse ensuite une période d'introspection, durant laquelle il peint des intérieurs et des scènes de rues nocturnes. Ces thèmes anodins sont à la fois joyeux et poignants, comme s'il cherchait à représenter une certaine idée du temps perdu.
Sa compagne Marthe meurt en 1942.
'Coin de salle à manger au Cannet' N°2301 (1984) graveur E. Lacacque