Et si nous abordions quelques personnages de votre histoire.
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- saintluc
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Gabriel Alphonse Desjardins (Lévis, Québec, 5 novembre 1854 - 31 octobre 1920) est le fondateur des Caisses populaires Desjardins.
À la suite de ses études commerciales au Collège de Lévis et à l'école militaire de Québec entre 1864 et 1871 (il entreprend également une année de classe d'allemand), Alphonse Desjardins entreprend une courte carrière militaire de deux ans (1869-1871), d'abord dans le 17e bataillon de milice volontaire de Lévis. Il participe ensuite à une expédition militaire à la Rivière-Rouge, organisée par la gouvernement canadien. De retour à Lévis, il commence une carrière de journaliste à L'Écho de Lévis sous les ordres de Isidore-Noël Belleau, de 1872 à 1876. Par la suite, Desjardins poursuit sa carrière au Canadien, journal implanté dans la Ville de Québec. Après trois ans, Desjardins abandonne le journalisme pour se tourner vers le métier d'éditeur des débats à l'Assemblée législative du Québec (aujourd'hui l'Assemblée nationale du Québec). Après onze ans à ce poste (nous sommes alors en 1889), Desjardins apprend que le gouvernement d'Honoré Mercier va cesser de subventionner la publication des débats. Une controverse entoure cet épisode mal connu de la vie du fondateur des caisses populaires. Des hypothèses, cependant fort douteuses, comme le mentionne l'historien Pierre Poulin, tendent vers une dispute entre Mercier et Desjardins. Il est, à ce jour, impossible de savoir quel est la véritable raison de la perte d'emploi de Desjardins.
Agé de 35 ans, Desjardins reprend la plume et fonde, à Lévis, le 9 juillet 1891, le journal L'Union Canadienne, qui connait une existence de trois mois seulement. Mais l'implication de Desjardins auprès du Parti conservateur va lui permettre, le 22 avril 1892, d'entrer à la Chambre des communes du Canada à titre de sténographe français au Parlement canadien. Il conserve cet emploi jusqu'en 1917, au moment où il prend sa retraite pour des raisons de santé : M. Desjardins est alors atteint d'un mal incurable nommé l'urémie.
En 1897, il est préoccupé par le problème de l'usure et le fait que les banques canadiennes exclusivement anglophonnes refusent de prêter aux Québécois systématiquement. Cette pratique de leur part existe encore pour les Amérindiens (documenté dans la presse du Québec). Face à cette situation, il entreprend trois ans de recherches soigneuses et de correspondance avec les fondateurs des mouvements européens d'épargne et de crédit en coopérative. Parmi ces fondateurs, nous pouvons nommer l'italien Luigi Luzzatti, les allemands Friedrich Wilhelm Raiffeisen et Hermann Schulze-Delitzsch et l'anglais Henry W. Wolf, auteur du volume People's Bank.
Le 6 décembre 1900, lui et sa femme Marie-Clara Dorimène Roy-Desjardins, fondent ensemble la première caisse populaire en Amérique du Nord à Lévis au Québec. Elle est nommée la Caisse populaire de Lévis et elle ouvre ses portes le 23 janvier 1901. Cette première caisse est à l'origine du Mouvement des caisses populaires Desjardins, le plus grand groupe financier coopératif de langue française en Amérique du nord. De son vivant, Alphonse Desjardins participe à la fondation de 163 caisses, dont 18 hors-Québec en Ontario et 9 aux États-Unis.
La maladie a raison de lui. Alphonse Desjardins meurt le 31 octobre 1920, six jours avant son 66e anniversaire. Il a droit à d'imposantes funérailles, auxquelles assistent de nombreux représentants de l'Église catholique et des gouvernements du Québec et du Canada. Il est inhumé le 4 novembre au cimetière Mont-Marie de Lévis.
En 1983, sa maison située au 6, rue du Mont-Marie, dans le Vieux-Lévis, est transformée en musée. L'intérieur est reconstitué et on y retrouve l'atmosphère de la résidence familiale en 1906. Le musée est ouvert au public à l'année.
Sa maison à Lévis
À la suite de ses études commerciales au Collège de Lévis et à l'école militaire de Québec entre 1864 et 1871 (il entreprend également une année de classe d'allemand), Alphonse Desjardins entreprend une courte carrière militaire de deux ans (1869-1871), d'abord dans le 17e bataillon de milice volontaire de Lévis. Il participe ensuite à une expédition militaire à la Rivière-Rouge, organisée par la gouvernement canadien. De retour à Lévis, il commence une carrière de journaliste à L'Écho de Lévis sous les ordres de Isidore-Noël Belleau, de 1872 à 1876. Par la suite, Desjardins poursuit sa carrière au Canadien, journal implanté dans la Ville de Québec. Après trois ans, Desjardins abandonne le journalisme pour se tourner vers le métier d'éditeur des débats à l'Assemblée législative du Québec (aujourd'hui l'Assemblée nationale du Québec). Après onze ans à ce poste (nous sommes alors en 1889), Desjardins apprend que le gouvernement d'Honoré Mercier va cesser de subventionner la publication des débats. Une controverse entoure cet épisode mal connu de la vie du fondateur des caisses populaires. Des hypothèses, cependant fort douteuses, comme le mentionne l'historien Pierre Poulin, tendent vers une dispute entre Mercier et Desjardins. Il est, à ce jour, impossible de savoir quel est la véritable raison de la perte d'emploi de Desjardins.
Agé de 35 ans, Desjardins reprend la plume et fonde, à Lévis, le 9 juillet 1891, le journal L'Union Canadienne, qui connait une existence de trois mois seulement. Mais l'implication de Desjardins auprès du Parti conservateur va lui permettre, le 22 avril 1892, d'entrer à la Chambre des communes du Canada à titre de sténographe français au Parlement canadien. Il conserve cet emploi jusqu'en 1917, au moment où il prend sa retraite pour des raisons de santé : M. Desjardins est alors atteint d'un mal incurable nommé l'urémie.
En 1897, il est préoccupé par le problème de l'usure et le fait que les banques canadiennes exclusivement anglophonnes refusent de prêter aux Québécois systématiquement. Cette pratique de leur part existe encore pour les Amérindiens (documenté dans la presse du Québec). Face à cette situation, il entreprend trois ans de recherches soigneuses et de correspondance avec les fondateurs des mouvements européens d'épargne et de crédit en coopérative. Parmi ces fondateurs, nous pouvons nommer l'italien Luigi Luzzatti, les allemands Friedrich Wilhelm Raiffeisen et Hermann Schulze-Delitzsch et l'anglais Henry W. Wolf, auteur du volume People's Bank.
Le 6 décembre 1900, lui et sa femme Marie-Clara Dorimène Roy-Desjardins, fondent ensemble la première caisse populaire en Amérique du Nord à Lévis au Québec. Elle est nommée la Caisse populaire de Lévis et elle ouvre ses portes le 23 janvier 1901. Cette première caisse est à l'origine du Mouvement des caisses populaires Desjardins, le plus grand groupe financier coopératif de langue française en Amérique du nord. De son vivant, Alphonse Desjardins participe à la fondation de 163 caisses, dont 18 hors-Québec en Ontario et 9 aux États-Unis.
La maladie a raison de lui. Alphonse Desjardins meurt le 31 octobre 1920, six jours avant son 66e anniversaire. Il a droit à d'imposantes funérailles, auxquelles assistent de nombreux représentants de l'Église catholique et des gouvernements du Québec et du Canada. Il est inhumé le 4 novembre au cimetière Mont-Marie de Lévis.
En 1983, sa maison située au 6, rue du Mont-Marie, dans le Vieux-Lévis, est transformée en musée. L'intérieur est reconstitué et on y retrouve l'atmosphère de la résidence familiale en 1906. Le musée est ouvert au public à l'année.
Sa maison à Lévis
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Moi je trouve que tes textes sont vachement mieux mis en page que sur wikipédia. C'est vachement plus beau. Bravo. Bisous, merci pour ton travail.
- saintluc
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Merci,
Mais tous les textes viennent de Wikipedia, juste des photos sup. Parfois.
Quand ce n'est pas signalé en bas, cela vient de Wiki.
Pour la boite à clous, la provenance hors Wiki est toujours signalée.
Voili, voilu, voila
Mais tous les textes viennent de Wikipedia, juste des photos sup. Parfois.
Quand ce n'est pas signalé en bas, cela vient de Wiki.
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Alphonse de Lamartine
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Alphonse de Lamartine
Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Oui c'est beaucoup grâce a Monsieur Desjardins si on est moins pauvre aujourd'hui.
Et j'aime le côté socialiste disons aussi coopératif de cette caisse.
Au contraire des banques qui sont plus pour les riches.
En tout cas il a parti cela parce que les institutions financière anglaise était raciste.
Ils ne prêtait pas aux francophones., les anglais de ce temps là.
Et j'aime le côté socialiste disons aussi coopératif de cette caisse.
Au contraire des banques qui sont plus pour les riches.
En tout cas il a parti cela parce que les institutions financière anglaise était raciste.
Ils ne prêtait pas aux francophones., les anglais de ce temps là.
- saintluc
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Germaine Guèvremont (Saint-Jérôme, Québec, 16 avril 1893 - Terrebonne, Québec, 21 août 1968), née Germaine Grignon, est une romancière québécoise surtout connue pour le roman Le Survenant.
Son père était un avocat, alors que sa mère s'adonnait à la peinture.
Germaine Guèvremont a fait ses études chez les sœurs de Sainte-Croix à Sainte-Scholastique, ainsi qu'à Saint-Jérôme, à Saint-Ubalde et à Lachine (ville fusionnée à Montréal le 1er janvier 2002) chez les sœurs de Sainte-Anne. Par la suite, elle étudie le piano et l'anglais pendant un an à Toronto au Loretto Abbey. Elle habite ensuite Ottawa pendant quatre ans, puis demeure à Sorel. En 1926, elle devient journaliste correspondante du journal The Gazette, puis écrit pour le journal Le Courrier de Sorel. En 1935, elle s'installe à Montréal et interrompt sa carrière de journaliste.
En 1938, elle aide son cousin Claude-Henri Grignon, à l'écriture de la première saison de la série radiophonique Un homme et son péché. Ce feuilleton radiophonique aura une longévité exceptionnelle puisqu'il sera diffusé de 1939 à 1962.
Également en 1938, elle recommence à écrire pour des journaux. Elle travaille à la revue Paysana où elle publie des entrevues, des articles sur la culture, des contes et des romans feuilletons jusqu'en 1945.
Publié en 1945 à compte d'auteur, son premier roman Le Survenant reçoit d'abord un accueil réservé. Avec la parution du livre en France, Germaine Guèvremont reçoit l'appui du public québécois et se mérite dès 1946 le prix David et le prix Sully-Olivier de Serres de l'Académie française.
L'année suivante, elle publie un 2e et dernier roman, Marie-Didace (1947), qui se veut une sorte de prolongement de l'histoire des Beauchemin. Elle est élue à l'Académie canadienne-française en 1949. Son œuvre obtiendra par la suite une plus vaste audience tant en Europe qu'aux États-Unis.
Pour la traduction en anglais du Survenant, elle reçoit d'ailleurs le prix du Gouverneur général du Canada en 1951. En 1962, la Société royale du Canada l'accueille en son sein. Elle est aussi récipiendaire de doctorats honoris causa des Universités Laval et d'Ottawa. Elle obtient la Médaille de l'Académie des lettres du Québec en (1947).
Dès 1950, elle se consacre à l'adaptation radiophonique du Survenant qui sera diffusée sur les réseaux de CBF et de CKVL de 1952 à 1955.
Sa production télévisuelle reprend et prolongue l'œuvre romanesque et radiophonique. Elle forme de plus une triologie qui, pendant 6 ans, a largement influencé la programmation des années 1950 avec Le Survenant (1954-1957,1959-1960), Au chenal du moine (1957-1958) et Marie-Didace (1958-1959).
Germaine Guèvremont est décédée le 21 août 1968 à la suite d'une intervention chirurgicale, avant d'avoir pu compléter ses mémoires
1938 : En pleine terre (recueil de nouvelles d'abord publiées en feuilleton dans la revue Paysana) ;
1939 : Tu seras journaliste (roman sous la forme d'un feuilleton) ;
1942 : En pleine terre (recueil basé sur le feuilleton du même titre) ;
1945 : Le Survenant;
1947 : Marie-Didace;
The Outlander/The Monk's Reach (traduction en anglais des romans Le Survenant et Marie-Didace).
Son père était un avocat, alors que sa mère s'adonnait à la peinture.
Germaine Guèvremont a fait ses études chez les sœurs de Sainte-Croix à Sainte-Scholastique, ainsi qu'à Saint-Jérôme, à Saint-Ubalde et à Lachine (ville fusionnée à Montréal le 1er janvier 2002) chez les sœurs de Sainte-Anne. Par la suite, elle étudie le piano et l'anglais pendant un an à Toronto au Loretto Abbey. Elle habite ensuite Ottawa pendant quatre ans, puis demeure à Sorel. En 1926, elle devient journaliste correspondante du journal The Gazette, puis écrit pour le journal Le Courrier de Sorel. En 1935, elle s'installe à Montréal et interrompt sa carrière de journaliste.
En 1938, elle aide son cousin Claude-Henri Grignon, à l'écriture de la première saison de la série radiophonique Un homme et son péché. Ce feuilleton radiophonique aura une longévité exceptionnelle puisqu'il sera diffusé de 1939 à 1962.
Également en 1938, elle recommence à écrire pour des journaux. Elle travaille à la revue Paysana où elle publie des entrevues, des articles sur la culture, des contes et des romans feuilletons jusqu'en 1945.
Publié en 1945 à compte d'auteur, son premier roman Le Survenant reçoit d'abord un accueil réservé. Avec la parution du livre en France, Germaine Guèvremont reçoit l'appui du public québécois et se mérite dès 1946 le prix David et le prix Sully-Olivier de Serres de l'Académie française.
L'année suivante, elle publie un 2e et dernier roman, Marie-Didace (1947), qui se veut une sorte de prolongement de l'histoire des Beauchemin. Elle est élue à l'Académie canadienne-française en 1949. Son œuvre obtiendra par la suite une plus vaste audience tant en Europe qu'aux États-Unis.
Pour la traduction en anglais du Survenant, elle reçoit d'ailleurs le prix du Gouverneur général du Canada en 1951. En 1962, la Société royale du Canada l'accueille en son sein. Elle est aussi récipiendaire de doctorats honoris causa des Universités Laval et d'Ottawa. Elle obtient la Médaille de l'Académie des lettres du Québec en (1947).
Dès 1950, elle se consacre à l'adaptation radiophonique du Survenant qui sera diffusée sur les réseaux de CBF et de CKVL de 1952 à 1955.
Sa production télévisuelle reprend et prolongue l'œuvre romanesque et radiophonique. Elle forme de plus une triologie qui, pendant 6 ans, a largement influencé la programmation des années 1950 avec Le Survenant (1954-1957,1959-1960), Au chenal du moine (1957-1958) et Marie-Didace (1958-1959).
Germaine Guèvremont est décédée le 21 août 1968 à la suite d'une intervention chirurgicale, avant d'avoir pu compléter ses mémoires
1938 : En pleine terre (recueil de nouvelles d'abord publiées en feuilleton dans la revue Paysana) ;
1939 : Tu seras journaliste (roman sous la forme d'un feuilleton) ;
1942 : En pleine terre (recueil basé sur le feuilleton du même titre) ;
1945 : Le Survenant;
1947 : Marie-Didace;
The Outlander/The Monk's Reach (traduction en anglais des romans Le Survenant et Marie-Didace).
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Émile Nelligan, né et décédé à Montréal, (24 décembre 1879 - 18 novembre 1941), est un poète québécois. Disciple du symbolisme, il a été profondément influencé par Octave Crémazie, Louis Fréchette, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Georges Rodenbach, Maurice Rollinat, et Edgar Allan Poe. Parmi les thèmes récurrents de ses poèmes, on note l'enfance, la folie, la musique, l'amour et la mort.
Nelligan naît le 24 décembre 1879 à Montréal au 602, rue de La Gauchetière. Il est le premier fils de David Nelligan, un anglophone Irlandais arrivé au Québec vers l'âge de douze ans, et d'Émilie Amanda Hudon, Québécoise francophone de Rimouski. Il a deux jeunes sœurs, Béatrice Éva et Gertrude.
Il passe une enfance aisée, entre la maison de Montréal et la résidence d'été des Nelligan à Cacouna. Il s'absente souvent de l'école et sa mère s'occupe alors de son éducation. Il vit pratiquement toute sa vie à Montréal avec sa famille.
En septembre 1893, Nelligan commence son cours Classique au Collège de Montréal, mais il échoue ses éléments latins qu'il reprend l'année suivante. Il échoue aussi en syntaxe. Après une autre année où son père, inspecteur des postes, l'emmène avec lui pour le reprendre en mains, Nelligan reprend ses études classiques au printemps 1896, cette fois au Collège Sainte-Marie.
Cependant, doué d’un talent précoce comme Arthur Rimbaud, il envoie dès cette époque ses poèmes au journal Le Samedi de Montréal, lequel publie son premier poème le 13 juin 1896, qu'il signe sous le pseudonyme d'Émile Kovak. Il s'agit de Rêve fantasque. Nelligan n'a alors que 16 ans.
En 1896, il se lie d'amitié avec le poète Arthur de Bussières qui vient d'être admis à l'École littéraire de Montréal récemment fondée, et décide de consacrer le reste de sa vie à la poésie.
En février 1897, parrainé par Joseph Mélançon, Nelligan devient à son tour membre de l'École littéraire de Montréal et abandonne définitivement ses études. Il assiste assidument aux réunions de l'École et y lit ses poèmes, mais il démissionne le 27 mars avec son parrain. Il continue de publier de façon épisodique, mais sa poésie est en butte au conservatisme littéraire de l'époque.
Au printemps de 1898, David Nelligan qui n'apprécie guère le mode de vie bohème de son fils, décide de lui apprendre de force le travail en l'envoyant faire un voyage en Angleterre. Cependant, le retour précipité de son fils l'oblige à lui trouver un emploi local. En septembre, Émile sera comptable chez un marchand de charbon pendant 15 jours, puis, sur les instances de sa mère auprès du juge Gonzalve Desaulniers, membre de l'École littéraire de Montréal, Nelligan est réadmis dans ce cénacle littéraire le 9 décembre 1898.
Le 26 mai 1899, au cours d'une séance publique de l'École, Nelligan fait la lecture de trois poèmes dont son célèbre La Romance du vin qui reste gravé dans la mémoire collective, car il est le dernier à être prononcé en public par le poète qui, dans la même année, est diagnostiqué comme souffrant de graves psychoses dont il ne se remettra jamais. Il n'a jamais eu la possibilité d’achever son premier ouvrage de poésie qui devait, selon ses dernières notes, s’intituler Le Récital des anges.
À la demande de ses parents, Nelligan est interné le 9 août 1899 à la Retraite Saint-Benoît, un asile tenu par les frères de la Charité dans l'est de l'île de Montréal. En 1925, il est transféré à l'asile de Saint-Jean-de-Dieu où il vit jusqu'à son décès, le 18 novembre 1941.
En 1903, un recueil de 107 de ses poèmes, choisis et ordonnés par Louis Dantin est publié chez Beauchemin. Cette publication le fait connaître au Québec, en Belgique et en France.
Après sa mort en 1941, le public s’intéresse de plus en plus à Nelligan. Son travail inachevé devient aussi l'objet d'un intérêt croissant des spécialistes.
Il est d’abord été traduit en anglais en 1960 par P. F. Widdows. En 1983, Fred Cogswell traduisit tous ses poèmes dans l’ouvrage The Complete Poems of Émile Nelligan.
Aujourd'hui, Émile Nelligan est encore considéré comme un des plus grands poètes du Québec. Les premiers vers de son poème Soir d'hiver y sont extrêmement célèbres:
« Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre »
Plusieurs écoles et bibliothèques portent son nom au Québec. Depuis 1979, le Prix Émile-Nelligan couronne un livre de poésie en langue française d'un ou d'une jeune poète d'Amérique du Nord. Il existe un monument en sa mémoire dans la ville de Québec. Un hôtel porte également son nom à Montréal: Hotel Nelligan.
Le 7 juin 2005, la Fondation Émile-Nelligan et la Ville de Montréal inauguraient un buste en sa mémoire au Carré Saint-Louis.
Sui Caedere, un groupe de Black Metal québécois, rend hommage au poète dans leur album Thrène, sorti courant 2009. Celui-ci met en musique les poèmes de l'homme, tournant autour de la souffrance et de la mort.
La poésie de Nelligan a inspiré de nombreux compositeurs qui ont mis plusieurs de ses poèmes en musique.
Ian Fournier. Ma pensée est couleur..., IF Musiques , 2009, 1 disque. Ian Fournier
André Gagnon. Nelligan, Toronto : Disques SRC, 2005, 2 disques (Concert enregistré à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts à Montréal, les 18 et 19 février 2005)
Gilbert Patenaude. Compagnons des Amériques : poètes québécois mis en musique, Montréal : Disques XXI, 2005, 1 disque
Jean Chatillon. Clair de lune sur les eaux du rêve, Bécancour : Éditions de l'Écureuil noir, 2001 (1 disque)
Jacques Hétu. Le tombeau de Nelligan : mouvement symphonique opus 52, Saint-Nicolas : Doberman-Yppan, 1995 (1 partition : 44 pages)
André Gagnon et Claude Léveillée. Monique Leyrac chante Emile Nelligan, Verdun : Disques Mérite, 1991, 1 disque
André Gagnon. Nelligan : livret d'opéra, Montréal : Leméac, 1990, 90 pages (texte de Michel Tremblay)
Jacques Hétu. Les abîmes du rêve : opus 36, Montréal : Société nouvelle d'enregistrement, 1987, durée: 30:21
Richard G. Boucher. Anges maudits, veuillez m'aider! : cantate dramatique sur des poèmes d'Émile Nelligan, Montréal : Radio Canada international, 1981, durée 38 min.
Omer Létourneau. Violon de villanelle : chœur pour voix de femmes, Québec : Procure générale de musique enr., 1940 (1 partition : 8 pages)
De plus il n'est pas rare que ses vers soient repris dans certaines chansons.
Jean Leloup. Je joue de la guitare, sur l'album Les Fourmis.
Lucien Francoeur. C'est en pensant à toi Nelligan, sur l'album Aut'chose.
Loco Locass. Libérez-nous des Libéraux, sur l'album Amour oral.
Nelligan naît le 24 décembre 1879 à Montréal au 602, rue de La Gauchetière. Il est le premier fils de David Nelligan, un anglophone Irlandais arrivé au Québec vers l'âge de douze ans, et d'Émilie Amanda Hudon, Québécoise francophone de Rimouski. Il a deux jeunes sœurs, Béatrice Éva et Gertrude.
Il passe une enfance aisée, entre la maison de Montréal et la résidence d'été des Nelligan à Cacouna. Il s'absente souvent de l'école et sa mère s'occupe alors de son éducation. Il vit pratiquement toute sa vie à Montréal avec sa famille.
En septembre 1893, Nelligan commence son cours Classique au Collège de Montréal, mais il échoue ses éléments latins qu'il reprend l'année suivante. Il échoue aussi en syntaxe. Après une autre année où son père, inspecteur des postes, l'emmène avec lui pour le reprendre en mains, Nelligan reprend ses études classiques au printemps 1896, cette fois au Collège Sainte-Marie.
Cependant, doué d’un talent précoce comme Arthur Rimbaud, il envoie dès cette époque ses poèmes au journal Le Samedi de Montréal, lequel publie son premier poème le 13 juin 1896, qu'il signe sous le pseudonyme d'Émile Kovak. Il s'agit de Rêve fantasque. Nelligan n'a alors que 16 ans.
En 1896, il se lie d'amitié avec le poète Arthur de Bussières qui vient d'être admis à l'École littéraire de Montréal récemment fondée, et décide de consacrer le reste de sa vie à la poésie.
En février 1897, parrainé par Joseph Mélançon, Nelligan devient à son tour membre de l'École littéraire de Montréal et abandonne définitivement ses études. Il assiste assidument aux réunions de l'École et y lit ses poèmes, mais il démissionne le 27 mars avec son parrain. Il continue de publier de façon épisodique, mais sa poésie est en butte au conservatisme littéraire de l'époque.
Au printemps de 1898, David Nelligan qui n'apprécie guère le mode de vie bohème de son fils, décide de lui apprendre de force le travail en l'envoyant faire un voyage en Angleterre. Cependant, le retour précipité de son fils l'oblige à lui trouver un emploi local. En septembre, Émile sera comptable chez un marchand de charbon pendant 15 jours, puis, sur les instances de sa mère auprès du juge Gonzalve Desaulniers, membre de l'École littéraire de Montréal, Nelligan est réadmis dans ce cénacle littéraire le 9 décembre 1898.
Le 26 mai 1899, au cours d'une séance publique de l'École, Nelligan fait la lecture de trois poèmes dont son célèbre La Romance du vin qui reste gravé dans la mémoire collective, car il est le dernier à être prononcé en public par le poète qui, dans la même année, est diagnostiqué comme souffrant de graves psychoses dont il ne se remettra jamais. Il n'a jamais eu la possibilité d’achever son premier ouvrage de poésie qui devait, selon ses dernières notes, s’intituler Le Récital des anges.
À la demande de ses parents, Nelligan est interné le 9 août 1899 à la Retraite Saint-Benoît, un asile tenu par les frères de la Charité dans l'est de l'île de Montréal. En 1925, il est transféré à l'asile de Saint-Jean-de-Dieu où il vit jusqu'à son décès, le 18 novembre 1941.
En 1903, un recueil de 107 de ses poèmes, choisis et ordonnés par Louis Dantin est publié chez Beauchemin. Cette publication le fait connaître au Québec, en Belgique et en France.
Après sa mort en 1941, le public s’intéresse de plus en plus à Nelligan. Son travail inachevé devient aussi l'objet d'un intérêt croissant des spécialistes.
Il est d’abord été traduit en anglais en 1960 par P. F. Widdows. En 1983, Fred Cogswell traduisit tous ses poèmes dans l’ouvrage The Complete Poems of Émile Nelligan.
Aujourd'hui, Émile Nelligan est encore considéré comme un des plus grands poètes du Québec. Les premiers vers de son poème Soir d'hiver y sont extrêmement célèbres:
« Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre »
Plusieurs écoles et bibliothèques portent son nom au Québec. Depuis 1979, le Prix Émile-Nelligan couronne un livre de poésie en langue française d'un ou d'une jeune poète d'Amérique du Nord. Il existe un monument en sa mémoire dans la ville de Québec. Un hôtel porte également son nom à Montréal: Hotel Nelligan.
Le 7 juin 2005, la Fondation Émile-Nelligan et la Ville de Montréal inauguraient un buste en sa mémoire au Carré Saint-Louis.
Sui Caedere, un groupe de Black Metal québécois, rend hommage au poète dans leur album Thrène, sorti courant 2009. Celui-ci met en musique les poèmes de l'homme, tournant autour de la souffrance et de la mort.
La poésie de Nelligan a inspiré de nombreux compositeurs qui ont mis plusieurs de ses poèmes en musique.
Ian Fournier. Ma pensée est couleur..., IF Musiques , 2009, 1 disque. Ian Fournier
André Gagnon. Nelligan, Toronto : Disques SRC, 2005, 2 disques (Concert enregistré à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts à Montréal, les 18 et 19 février 2005)
Gilbert Patenaude. Compagnons des Amériques : poètes québécois mis en musique, Montréal : Disques XXI, 2005, 1 disque
Jean Chatillon. Clair de lune sur les eaux du rêve, Bécancour : Éditions de l'Écureuil noir, 2001 (1 disque)
Jacques Hétu. Le tombeau de Nelligan : mouvement symphonique opus 52, Saint-Nicolas : Doberman-Yppan, 1995 (1 partition : 44 pages)
André Gagnon et Claude Léveillée. Monique Leyrac chante Emile Nelligan, Verdun : Disques Mérite, 1991, 1 disque
André Gagnon. Nelligan : livret d'opéra, Montréal : Leméac, 1990, 90 pages (texte de Michel Tremblay)
Jacques Hétu. Les abîmes du rêve : opus 36, Montréal : Société nouvelle d'enregistrement, 1987, durée: 30:21
Richard G. Boucher. Anges maudits, veuillez m'aider! : cantate dramatique sur des poèmes d'Émile Nelligan, Montréal : Radio Canada international, 1981, durée 38 min.
Omer Létourneau. Violon de villanelle : chœur pour voix de femmes, Québec : Procure générale de musique enr., 1940 (1 partition : 8 pages)
De plus il n'est pas rare que ses vers soient repris dans certaines chansons.
Jean Leloup. Je joue de la guitare, sur l'album Les Fourmis.
Lucien Francoeur. C'est en pensant à toi Nelligan, sur l'album Aut'chose.
Loco Locass. Libérez-nous des Libéraux, sur l'album Amour oral.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Wadi, je crois que tu t'es trompé de rubrique, ici ce sont les personnages spécifiquement des québécois ou acadiens
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Joseph-Elzéar Bernier (1er janvier 1852 à L'Islet dans la province de Québec au Canada - 26 décembre 1934 à Lévis dans la province de Québec au Canada) était un capitaine de navire et un explorateur canadien.
Le 1er juillet 1909, il a déposé une plaque sur l'île de Melville proclamant la souveraineté du Canada sur les îles de l'Arctique.
Entre 1906 et 1925, il a fait 12 expéditions dans l'Arctique et y a passé 8 hivers.
Joseph-Elzéar Bernier est issu d'une lignée de capitaines de navire et il prend très jeune le chemin de la mer. En 1865, à l'âge de 13 ans, il devient mousse (matelot). En 1869, à l'âge de 17 ans, il devient capitaine. Il commande alors un navire qui transporte un chargement de bois du Canada vers l'Irlande.
De 1869 à 1872, il est capitaine de deux navires, le St-Joseph et le St-Michel, propriétés de son père Thomas Bernier. C'est durant cette période que débute son intérêt pour l'Arctique à la suite d'une rencontre avec l'explorateur nordique Charles Francis Hall.
En 1872, il est capitaine pour l'armateur W.H. Ross.
En 1887, il est maître du port au chantier naval Davie de Lauzon.
En 1895, il est nommé gouverneur de la prison de Québec située aux plaines d'Abraham. C'est en cette même année qu'il élabore son projet d'exploration de l'Arctique. Il se fait d'ailleurs aider d'un faussaire hébergé dans sa prison pour établir les cartes de son expédition.
En 1898, il commande le navire Eureka à Québec.
Le Royaume-Uni avait cédé l'Arctique au Canada en 1880. De 1898 à 1903, Joseph-Elzéar Bernier fait la promotion d'un projet d'exploration des territoires arctiques à trois niveaux (aurpès du grand public, des sociétés scientifiques et des gouvernements). Sa première demande de financement d'une expédition d'exploration est rejetée par le gouvernement canadien. Cependant, à la suite de l'intérêt que les Américains montrent pour l'Arctique et des fréquentes incursions des baleiniers étrangers dans les eaux territoriales arctiques canadiennes, le gouvernement lui accorde le financement d'une première expédition d'exploration.
En 1904, il achète le voilier allemand Gauss et le rebaptise l'Arctic. À bord de ce navire, en 1905, il fait son premier voyage dans l'Arctique.
De 1906 à 1911, il fait trois autres voyages officiels pour affirmer la souveraineté canadienne dans l'Arctique. C'est durant cette période que la découverte officielle du Pôle Nord est concédée à l'Américain Robert Peary, le 6 avril 1909.
En 1906-1907, il passe l'hiver au Havre Albert de l'île de Baffin dans l'Arctique.
En 1908-1909, il passe l'hiver à l'Île Melville.
Le 1er juillet 1909, il dépose une plaque sur l'île de Melville proclamant la souveraineté du Canada sur les îles de l'Arctique.
En 1910-1911, il passe l'hiver à la baie Arctic.
De 1912 à 1917, il fait des expéditions privées dans l'Arctique.
De 1922 à 1925, il fait la patrouille de l'est de l'Arctique.
Joseph-Elzéar Bernier dans son uniforme de gouverneur de la prison de Québec
Lévisien d'adoption dans les dernières années de sa vie, il achète une résidence située sur la rue Fraser dans le Vieux-Lévis, près de la maison natale du comédien Marcel Leboeuf. La résidence du capitaine Bernier fut démolie au début des années 1970 pour faire place à une nouvelle maison privée. Ses objets personnels sont conservés au Musée du Collège de Lévis et à Ottawa.
En 1927, à l'âge de 75 ans, il fait son dernier voyage à Burwell en Angleterre à bord d'un remorqueur. Il était chargé par le Ministère des Chemins de fer et des Canaux de diriger un convoi de barges transportant du charbon.
Il décède à Lévis, le 26 décembre 1934, à l'âge de 82 ans. Il est inhumé au cimetière Mont-Marie de Lévis dans la section réservée aux citoyens de l'ancienne ville de Lauzon.
Plusieurs bâtiments ont été nommés en son honneur, dont le navire de la Garde côtière canadienne le brise-glace NGCC J.E. Bernier et le voilier J.E. Bernier II qui a réussi la traversée du passage du Nord-Ouest entre 1976 et 1978.
Le musée maritime Bernier (Musée Maritime du Québec) de L'Islet a été nommé en son honneur. Le musée a ouvert ses portes en 1968 et a été rénové en 1983.
En 2009, une cérémonie a été organisée le 28 juin à Lévis dans le cadre du 100e anniversaire de la prise de possession par le capitaine Bernier des îles de l'Arctique au nom du Canada.
En 2011, un monument sera inauguré au quai Paquet, situé près du traversier Lévis-Québec, dans le cadre du 150e anniversaire de la fondation de la ville de Lévis.
Le 1er juillet 1909, il a déposé une plaque sur l'île de Melville proclamant la souveraineté du Canada sur les îles de l'Arctique.
Entre 1906 et 1925, il a fait 12 expéditions dans l'Arctique et y a passé 8 hivers.
Joseph-Elzéar Bernier est issu d'une lignée de capitaines de navire et il prend très jeune le chemin de la mer. En 1865, à l'âge de 13 ans, il devient mousse (matelot). En 1869, à l'âge de 17 ans, il devient capitaine. Il commande alors un navire qui transporte un chargement de bois du Canada vers l'Irlande.
De 1869 à 1872, il est capitaine de deux navires, le St-Joseph et le St-Michel, propriétés de son père Thomas Bernier. C'est durant cette période que débute son intérêt pour l'Arctique à la suite d'une rencontre avec l'explorateur nordique Charles Francis Hall.
En 1872, il est capitaine pour l'armateur W.H. Ross.
En 1887, il est maître du port au chantier naval Davie de Lauzon.
En 1895, il est nommé gouverneur de la prison de Québec située aux plaines d'Abraham. C'est en cette même année qu'il élabore son projet d'exploration de l'Arctique. Il se fait d'ailleurs aider d'un faussaire hébergé dans sa prison pour établir les cartes de son expédition.
En 1898, il commande le navire Eureka à Québec.
Le Royaume-Uni avait cédé l'Arctique au Canada en 1880. De 1898 à 1903, Joseph-Elzéar Bernier fait la promotion d'un projet d'exploration des territoires arctiques à trois niveaux (aurpès du grand public, des sociétés scientifiques et des gouvernements). Sa première demande de financement d'une expédition d'exploration est rejetée par le gouvernement canadien. Cependant, à la suite de l'intérêt que les Américains montrent pour l'Arctique et des fréquentes incursions des baleiniers étrangers dans les eaux territoriales arctiques canadiennes, le gouvernement lui accorde le financement d'une première expédition d'exploration.
En 1904, il achète le voilier allemand Gauss et le rebaptise l'Arctic. À bord de ce navire, en 1905, il fait son premier voyage dans l'Arctique.
De 1906 à 1911, il fait trois autres voyages officiels pour affirmer la souveraineté canadienne dans l'Arctique. C'est durant cette période que la découverte officielle du Pôle Nord est concédée à l'Américain Robert Peary, le 6 avril 1909.
En 1906-1907, il passe l'hiver au Havre Albert de l'île de Baffin dans l'Arctique.
En 1908-1909, il passe l'hiver à l'Île Melville.
Le 1er juillet 1909, il dépose une plaque sur l'île de Melville proclamant la souveraineté du Canada sur les îles de l'Arctique.
En 1910-1911, il passe l'hiver à la baie Arctic.
De 1912 à 1917, il fait des expéditions privées dans l'Arctique.
De 1922 à 1925, il fait la patrouille de l'est de l'Arctique.
Joseph-Elzéar Bernier dans son uniforme de gouverneur de la prison de Québec
Lévisien d'adoption dans les dernières années de sa vie, il achète une résidence située sur la rue Fraser dans le Vieux-Lévis, près de la maison natale du comédien Marcel Leboeuf. La résidence du capitaine Bernier fut démolie au début des années 1970 pour faire place à une nouvelle maison privée. Ses objets personnels sont conservés au Musée du Collège de Lévis et à Ottawa.
En 1927, à l'âge de 75 ans, il fait son dernier voyage à Burwell en Angleterre à bord d'un remorqueur. Il était chargé par le Ministère des Chemins de fer et des Canaux de diriger un convoi de barges transportant du charbon.
Il décède à Lévis, le 26 décembre 1934, à l'âge de 82 ans. Il est inhumé au cimetière Mont-Marie de Lévis dans la section réservée aux citoyens de l'ancienne ville de Lauzon.
Plusieurs bâtiments ont été nommés en son honneur, dont le navire de la Garde côtière canadienne le brise-glace NGCC J.E. Bernier et le voilier J.E. Bernier II qui a réussi la traversée du passage du Nord-Ouest entre 1976 et 1978.
Le musée maritime Bernier (Musée Maritime du Québec) de L'Islet a été nommé en son honneur. Le musée a ouvert ses portes en 1968 et a été rénové en 1983.
En 2009, une cérémonie a été organisée le 28 juin à Lévis dans le cadre du 100e anniversaire de la prise de possession par le capitaine Bernier des îles de l'Arctique au nom du Canada.
En 2011, un monument sera inauguré au quai Paquet, situé près du traversier Lévis-Québec, dans le cadre du 150e anniversaire de la fondation de la ville de Lévis.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Louis-Stephen Saint-Laurent (baptisé Louis-Étienne), (né le 1er février 1882 à Compton, mort le 25 juillet 1973 à Québec), est un avocat, professeur et homme politique québécois. Il fut le 12e premier ministre du Canada du 15 novembre 1948 au 21 juin 1957.
Louis Saint-Laurent est né à Compton, au Québec (dans les Cantons de l'est), d'un père Canadien-français et d'une mère d'origine irlandaise. Il a grandi en étant complètement bilingue. Il fit ses études et obtint des diplômes au Séminaire Saint-Charles (en 1902) et à l'Université Laval (en 1905). On lui offrit une bourse Rhodes après sa graduation de l'Université Laval en 1905, mais il la refusa. En 1908 il épousa Jeanne Renault (1886-1966) avec qui il eut deux fils et trois filles.
Saint-Laurent débuta sa carrière comme avocat de 1905 à 1914, devenant ensuite professeur de droit à l'Université Laval. Il pratiqua le droit corporatif et constitutionnel au Québec et devint un des conseillers les plus respectés au pays. Il fut président de l'Association du barreau canadien de 1930 à 1932.
Son père, un petit commerçant de Compton, était un partisan dévoué du Parti libéral du Canada et était particulièrement épris de Wilfrid Laurier. Louis Saint-Laurent hérita des affiliations politiques de son père mais, bien que partisan libéral, demeura à l'écart de la politique active pour la plus grande partie de sa vie, se concentrant d'abord sur sa carrière d'avocat et sa famille. Il devint l'un des avocats les plus en vue du Québec et était tellement estimé qu'on lui offrit un poste au cabinet du premier ministre conservateur Arthur Meighen en 1926.
Ce ne fut que vers l'âge de 60 ans qu'il consentit enfin à se lancer en politique lorsque le premier ministre libéral William Lyon Mackenzie King en appela à son sens du devoir en 1941. Ayant grandement besoin de ministres solides venant du Québec, le premier ministre King recruta Saint-Laurent dans son cabinet de temps de guerre pour le nommer au poste de ministre de la justice après la mort de son lieutenant québécois, Ernest Lapointe. Saint-Laurent consentit à se rendre à Ottawa avec l'entente que son incursion en politique était temporaire et qu'il reviendrait au Québec lorsque la guerre serait terminée.
Saint-Laurent appuya la décision de King d'imposer la conscription en 1944, malgré l'opposition de la plupart des Canadiens français (voir Crise de la conscription (1944)). Son appui empêcha que plus qu'une poignée de députés libéraux québécois quittent le parti, et était donc crucial à l'unité du parti et du gouvernement.
King vint à voir Saint-Laurent comme le ministre en qui il avait le plus confiance, ainsi que son successeur naturel. Il le convainquit qu'il était de son devoir de rester dans le gouvernement après que la guerre fut terminée, afin d'aider à la construction d'un nouvel ordre international d'après-guerre ; King le nomma donc secrétaire d'état aux Affaires extérieures en 1945, un dossier que King avait jusque-là toujours gardé pour lui-même. Dans ce nouveau rôle, Saint-Laurent représenta le Canada à la conférence de Dumbarton Oaks et à la conférence de San Francisco qui menèrent à la fondation de l'Organisation des Nations unies (ONU).
Lors de ces conférences, Saint-Laurent prôna l'adoption d'une force militaire onusienne, poussé par sa conviction que l'ONU serait inefficace en temps de guerre et de conflit armé sans quelque moyen militaire d'imposer sa volonté. Cette force qu'il proposa serait utilisée dans des situations qui demandaient à la fois du tact et de la puissance pour préserver la paix ou prévenir le combat. En 1956, cette idée fut actualisée par Saint-Laurent et son secrétaire d'état aux Affaires extérieures Lester B. Pearson lors du développement des troupes de "maintien de la paix" de l'ONU qui aidèrent à mettre fin à la crise du canal de Suez.
Voyant la fin de son temps à la tête du Parti libéral approcher, King persuada Saint-Laurent qu'il était de son devoir de lui succéder en tant que chef du parti et premier ministre afin d'assurer l'unité du parti et du pays. Cela continuerait également la tradition du Parti libéral qui veut qu'il alterne entre chefs anglophones et francophones.
En 1948, King prit sa retraite, et persuada ses ministres d'appuyer la nomination de Saint-Laurent à la tête du Parti libéral en août 1948. Saint-Laurent fut élu, et devint chef du parti et premier ministre du Canada.
À l'élection fédérale de 1949 qui suivit son ascension à la tête du parti et du pays, plusieurs (incluant bien des libéraux) se demandaient si cet homme timide, réservé, d'une digne allure de grand-père, attirerait la population d'après-guerre du Canada. En campagne électorale, l'image de Saint-Laurent fut développée pour en faire un "personnage", ce qu'on considère être la première "image médiatique" utilisée en politique canadienne. Saint-Laurent jasait avec des enfants, prononçait des discours en manches courtes, et possédait une allure d'homme ordinaire qui séduisit les électeurs. Lors d'un évènement de la campagne de 1949, il débarqua du train et gravita vers un groupe d'enfants sur la plateforme, et commença à leur faire la conversation. Un reporter publia un article intitulé " 'Uncle Louis' can't lose!" ('L'oncle Louis' ne peut pas perdre!) ; il acquit ainsi le surnom de "Uncle Louis" dans les médias anglophones. Grâce à toute cette imagine populaire, il mena son parti à la victoire électorale face au Parti progressiste-conservateur, dirigé par George Drew.
Sa réputation en tant que premier ministre impressionnait. Il exigea de tous ses ministres et députés qu'ils soient travailleurs, et travaillait dur lui-même. Il était réputé pour être aussi compétent dans certains dossiers ministériels que les ministres détenant ses dossiers.
Saint-Laurent (à gauche) et Lester Pearson (à droite) accueillent Winston Churchill (à droite de Saint-Laurent) lors de sa visite en 1954
Saint-Laurent et son cabinet présidèrent à l'expansion du rôle international du Canada dans le monde de l'après-guerre. Son désir explicite était que le Canada occupe un rôle de "puissance moyenne" social, militaire et économique sur la scène mondiale.
Sur la question militaire, Saint-Laurent était un grand partisan et une force motrice de l'établissement de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) en 1949, jouant le rôle d'architecte et de signataire du document du traité. Son implication dans une telle organisation marqua un départ du style de Mackenzie King, qui avait toujours été réticent à se joindre à une alliance militaire. Sous sa direction, le Canada appuya les Nations unies dans la Guerre de Corée et engagea la troisième plus grande contribution aux troupes, vaisseaux et avions des forces de l'ONU dans le conflit. S'inspirant du chef libéral tant admiré par son père, Wilfrid Laurier, et sa manière de s'occuper de la Seconde Guerre des Boers sud-africaine en 1899, et désirant éviter par-dessus tout une autre crise de la conscription comme celles vécues au Canada en 1917 et en 1944, les troupes envoyés en Corée furent sélectionnés sur une base strictement volontaire. Il évita ainsi le conflit anglais-français qui avait divisé le pays lors de la participation canadienne aux deux guerres mondiales ; il évita aussi de s'attirer la grogne d'une portion grandissante de la population canadienne qui s'opposaient à la guerre, qui avait ravagé deux générations successives. En 1956, sous sa direction, le secrétaire d'état aux Affaires extérieures, Lester B. Pearson, aida à résoudre la Crise du canal de Suez entre le Royaume-Uni, la France, Israël et l'Égypte, mettant de l'avant la position de 1946 de Saint-Laurent pour une force militaire sous le contrôle de l'ONU. Certains affirment que les actions de Saint-Laurent et Pearson auraient évité une guerre nucléaire. Ces actions furent reconnues en 1957, lorsque Pearson reçut le Prix Nobel de la paix.
Saint-Laurent appuya très rapidement la proposition du premier ministre britannique Clement Attlee de transformer le Commonwealth britannique d'un club de dominions à majorité blanche en un partenariat multi-racial. Les dirigeants des autres "dominions blancs" étaient moins enthousiastes. C'était Saint-Laurent qui proposa la formule reconnaissant le Roi George VI comme Chef du Commonwealth comme moyen de permettre à l'Inde de demeurer membre de l'association internationale une fois transformé en république.
Le gouvernement dirigé par Saint-Laurent fut modérément progressiste et financièrement conservateur, remboursant la totalité de la dette accumulée par le Canada au cours des deux guerres mondiales et la Grande dépression à l'aide des surplus générés par les impôts dont l'armée n'avait plus besoin. Avec les revenus restants, Saint-Laurent présida à l'expansion des programmes sociaux du Canada, incluant la création du Conseil des Arts du Canada, et l'expansion graduelle des programmes de bien-être social telles que les allocations familiales, les pensions de retraite, le financement gouvernemental de l'éducation post-secondaire et une forme primitive d'assurance-maladie (appelée "assurance-hôpital" à l'époque), qui jeta les bases du système d'assurance-maladie de Tommy Douglas en Saskatchewan, et du système d'assurance-maladie national de Pearson dans les années 1960. De plus, il modernisa et établit de nouvelles politiques sociales et industrielles pour le pays pendant son temps au poste de premier ministre.
En 1949, Saint-Laurent mit fin à la pratique de porter des causes canadiennes en appel au comité judiciaire du Conseil privé de la Grande-Bretagne, faisant de la Cour suprême du Canada le dernier recours d'appel disponible au canadiens. Cette même année, il négocia l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1949 qui repatria partiellement la constitution canadienne ; l'effet le plus significatif fut de donner au parlement du Canada l'autorité de modifier des portions de la constitution. De plus, cette même année, suivant deux référendums dans la province, Saint-Laurent et le premier ministre Joseph R. Smallwood négocièrent l'entrée de Terre-Neuve dans la confédération canadienne. En 1952 il nomma Vincent Massey au poste de gouverneur général, la première personne née en sol canadien à occuper ce poste. Chacune des actions susmentionnées étaient, et sont encore aujourd'hui, considérées comme significatives pour la cause de l'autonomie canadienne vis-à-vis le Royaume-Uni, ainsi que le développement d'une identité nationale sur la scène internationale.
En 1956, invoquant l'autorité d'imposition accordée au gouvernement fédéral par la constitution, le gouvernement de Saint-Laurent introduisit la politique de "paiements de péréquation" qui redistribue les revenus d'impôts et de taxes entre les provinces dans le but de venir en aide aux provinces le plus pauvres dans la livraison de services et programmes gouvernementaux ; cette décision est considérée par plusieurs comme une bonne contribution à la solidification de l'unité nationale, particulièrement dans sa province natale du Québec. Le gouvernement se lança également dans des travaux publics et des projets d'infrastructure massifs tels la constructin de la Route transcanadienne (1949), la Voie maritime du Saint-Laurent (1954) et l'oléoduc transcanadien. Ce fut ce dernier qui devait semer les premières graines qui mènèrent à la chute de son gouvernement, voir Débat sur le pipeline.
Saint-Laurent fut d'abord très bien accueilli du public canadien, mais en 1957, l'"Oncle Louis" et son gouvernement commençaient à avoir l'apparence fatiguée, vieillie et déconnectée. Le gouvernement était perçu comme trop près du milieu des affaires. Le débat sur l'oléoduc en 1956 créa l'impression répandue que les libéraux étaient devenus arrogants au pouvoir lorsque le gouvernement imposa le baillon à de nombreuses occasions afin de mettre un terme au débat et s'assurer que le projet de loi sur l'oléoduc serait adopté pour la date prévue. Les canadiens de l'Ouest se sentaient particulièrement ignorés par le gouvernement ; ils eurent l'impression que les libéraux faisaient des courbettes à l'Ontario, au Québec et aux États-Unis (l'opposition accusa le gouvernement d'accepter des contrats inutilement coûteux qui ne seraient jamais complétés à temps ; finalement, l'oléoduc fut complété avant l'échéance prévue et coûta moins cher que prévu). Le tollé qui s'ensuivit au parlement impressionna l'électorat de façon durable, et fut un facteur décisif dans la défaite du gouvernement aux mains de John George Diefenbaker lors de l'élection de 1957. Ironiquement, Diefenbaker, le conservateur, promit d'être plus dépensier que les libéraux sortants, qui firent campagne sur une plateforme qui promettait de tenir la route du conservatisme fiscal qu'ils avaient suivie tout au long du mandat de Saint-Laurent dans les années 1940 et 1950.
Louis Saint-Laurent fut le premier chef du gouvernement canadien à habiter dans la résidence officielle actuelle du premier ministre du Canada, au 24, promenade Sussex, de 1951 jusqu’à la fin de son mandat.
Le gouvernement de Louis Saint-Laurent subit une défaite électorale aux mains du chef progressiste-conservateur John George Diefenbaker en 1957. La défaite fut marquée par la controverse au sein du Parti libéral et du parlement. Les libéraux récoltèrent une plus grande portion des suffrages populaires que les progressistes-conservateurs (40.75% aux libéraux contre les 38.81% accordés au PC), mais ces derniers remportèrent tout de même un plus grand nombre de sièges à la Chambre des communes du Canada ; ils firent élire 112 députés sur les 265 aux communes (42%) contre les 104 sièges des libéraux (39.2%). Certains ministres voulaient que Saint-Laurent demeure en poste en offrant de former un gouvernement minoritaire, suivant la logique qu'ils avaient l'appui du vote populaire, et que leur expérience de gouvernance plus récente feraient d'eux un gouvernement minoritaire plus efficace que les conservateurs, même si leur minorité parlementaire était plus petite.
Une autre option en circulation dans le parti voyait la balance du pouvoir entre les mains des 25 députés du Co-operative Commonwealth Federation(CCF) ou des 15 députés du Parti du Crédit social. Certains encourageaient Saint-Laurent à tendre la main au CCF et à au moins 4 des 6 députés indépendants ou de partis mineurs afin de former un gouvernement de coalition qui détiendrait une faible majorité aux communes avec 134 sièges (50.1% des sièges). Toutefois, Saint-Laurent jugea que la nation avait rendu un verdict à l'endroit de son gouvernement et de son parti, et il démissionna du poste de premier ministre, plutôt que d'être perçu comme quelqu'un qui s'accrochait au pouvoir coûte que coûte.
Après une courte période en tant que chef de l'opposition et âgé de plus de 75 ans, Saint-Laurent n'avait plus la motivation nécessaire à être actif en politique ; en 1958, il annonça son intention de se retirer de la politique et du poste de chef libéral. Saint-Laurent fut succédé à la tête du Parti libéral par son ancien secrétaire d'état aux Affaires extérieures et représentant à l'ONU, Lester B. Pearson.
Après sa retraite de la politique, il revint à pratiquer le droit et à vivre tranquillement et en privé avec sa famille. Pendant sa retraite, il fut appelé une dernière fois à être sous le regard du public lorsque, lors de la création de la distinction en 1967, il fut fait Compagnon de l'Ordre du Canada, le plus grand honneur pouvant être accordé à un civil au Canada.
Louis Stephen Saint-Laurent décéda le 25 juillet 1973 à Québec (Québec), et fut enterré au cimetière Saint-Thomas-d'Aquin dans sa ville natale de Compton.
Biographie du Dictionnaire biographique du Canada en ligne
Biographie de l'Encyclopédie canadienne
Expérience politique fédérale
Citation de l'Ordre du Canada
Louis Saint-Laurent est né à Compton, au Québec (dans les Cantons de l'est), d'un père Canadien-français et d'une mère d'origine irlandaise. Il a grandi en étant complètement bilingue. Il fit ses études et obtint des diplômes au Séminaire Saint-Charles (en 1902) et à l'Université Laval (en 1905). On lui offrit une bourse Rhodes après sa graduation de l'Université Laval en 1905, mais il la refusa. En 1908 il épousa Jeanne Renault (1886-1966) avec qui il eut deux fils et trois filles.
Saint-Laurent débuta sa carrière comme avocat de 1905 à 1914, devenant ensuite professeur de droit à l'Université Laval. Il pratiqua le droit corporatif et constitutionnel au Québec et devint un des conseillers les plus respectés au pays. Il fut président de l'Association du barreau canadien de 1930 à 1932.
Son père, un petit commerçant de Compton, était un partisan dévoué du Parti libéral du Canada et était particulièrement épris de Wilfrid Laurier. Louis Saint-Laurent hérita des affiliations politiques de son père mais, bien que partisan libéral, demeura à l'écart de la politique active pour la plus grande partie de sa vie, se concentrant d'abord sur sa carrière d'avocat et sa famille. Il devint l'un des avocats les plus en vue du Québec et était tellement estimé qu'on lui offrit un poste au cabinet du premier ministre conservateur Arthur Meighen en 1926.
Ce ne fut que vers l'âge de 60 ans qu'il consentit enfin à se lancer en politique lorsque le premier ministre libéral William Lyon Mackenzie King en appela à son sens du devoir en 1941. Ayant grandement besoin de ministres solides venant du Québec, le premier ministre King recruta Saint-Laurent dans son cabinet de temps de guerre pour le nommer au poste de ministre de la justice après la mort de son lieutenant québécois, Ernest Lapointe. Saint-Laurent consentit à se rendre à Ottawa avec l'entente que son incursion en politique était temporaire et qu'il reviendrait au Québec lorsque la guerre serait terminée.
Saint-Laurent appuya la décision de King d'imposer la conscription en 1944, malgré l'opposition de la plupart des Canadiens français (voir Crise de la conscription (1944)). Son appui empêcha que plus qu'une poignée de députés libéraux québécois quittent le parti, et était donc crucial à l'unité du parti et du gouvernement.
King vint à voir Saint-Laurent comme le ministre en qui il avait le plus confiance, ainsi que son successeur naturel. Il le convainquit qu'il était de son devoir de rester dans le gouvernement après que la guerre fut terminée, afin d'aider à la construction d'un nouvel ordre international d'après-guerre ; King le nomma donc secrétaire d'état aux Affaires extérieures en 1945, un dossier que King avait jusque-là toujours gardé pour lui-même. Dans ce nouveau rôle, Saint-Laurent représenta le Canada à la conférence de Dumbarton Oaks et à la conférence de San Francisco qui menèrent à la fondation de l'Organisation des Nations unies (ONU).
Lors de ces conférences, Saint-Laurent prôna l'adoption d'une force militaire onusienne, poussé par sa conviction que l'ONU serait inefficace en temps de guerre et de conflit armé sans quelque moyen militaire d'imposer sa volonté. Cette force qu'il proposa serait utilisée dans des situations qui demandaient à la fois du tact et de la puissance pour préserver la paix ou prévenir le combat. En 1956, cette idée fut actualisée par Saint-Laurent et son secrétaire d'état aux Affaires extérieures Lester B. Pearson lors du développement des troupes de "maintien de la paix" de l'ONU qui aidèrent à mettre fin à la crise du canal de Suez.
Voyant la fin de son temps à la tête du Parti libéral approcher, King persuada Saint-Laurent qu'il était de son devoir de lui succéder en tant que chef du parti et premier ministre afin d'assurer l'unité du parti et du pays. Cela continuerait également la tradition du Parti libéral qui veut qu'il alterne entre chefs anglophones et francophones.
En 1948, King prit sa retraite, et persuada ses ministres d'appuyer la nomination de Saint-Laurent à la tête du Parti libéral en août 1948. Saint-Laurent fut élu, et devint chef du parti et premier ministre du Canada.
À l'élection fédérale de 1949 qui suivit son ascension à la tête du parti et du pays, plusieurs (incluant bien des libéraux) se demandaient si cet homme timide, réservé, d'une digne allure de grand-père, attirerait la population d'après-guerre du Canada. En campagne électorale, l'image de Saint-Laurent fut développée pour en faire un "personnage", ce qu'on considère être la première "image médiatique" utilisée en politique canadienne. Saint-Laurent jasait avec des enfants, prononçait des discours en manches courtes, et possédait une allure d'homme ordinaire qui séduisit les électeurs. Lors d'un évènement de la campagne de 1949, il débarqua du train et gravita vers un groupe d'enfants sur la plateforme, et commença à leur faire la conversation. Un reporter publia un article intitulé " 'Uncle Louis' can't lose!" ('L'oncle Louis' ne peut pas perdre!) ; il acquit ainsi le surnom de "Uncle Louis" dans les médias anglophones. Grâce à toute cette imagine populaire, il mena son parti à la victoire électorale face au Parti progressiste-conservateur, dirigé par George Drew.
Sa réputation en tant que premier ministre impressionnait. Il exigea de tous ses ministres et députés qu'ils soient travailleurs, et travaillait dur lui-même. Il était réputé pour être aussi compétent dans certains dossiers ministériels que les ministres détenant ses dossiers.
Saint-Laurent (à gauche) et Lester Pearson (à droite) accueillent Winston Churchill (à droite de Saint-Laurent) lors de sa visite en 1954
Saint-Laurent et son cabinet présidèrent à l'expansion du rôle international du Canada dans le monde de l'après-guerre. Son désir explicite était que le Canada occupe un rôle de "puissance moyenne" social, militaire et économique sur la scène mondiale.
Sur la question militaire, Saint-Laurent était un grand partisan et une force motrice de l'établissement de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) en 1949, jouant le rôle d'architecte et de signataire du document du traité. Son implication dans une telle organisation marqua un départ du style de Mackenzie King, qui avait toujours été réticent à se joindre à une alliance militaire. Sous sa direction, le Canada appuya les Nations unies dans la Guerre de Corée et engagea la troisième plus grande contribution aux troupes, vaisseaux et avions des forces de l'ONU dans le conflit. S'inspirant du chef libéral tant admiré par son père, Wilfrid Laurier, et sa manière de s'occuper de la Seconde Guerre des Boers sud-africaine en 1899, et désirant éviter par-dessus tout une autre crise de la conscription comme celles vécues au Canada en 1917 et en 1944, les troupes envoyés en Corée furent sélectionnés sur une base strictement volontaire. Il évita ainsi le conflit anglais-français qui avait divisé le pays lors de la participation canadienne aux deux guerres mondiales ; il évita aussi de s'attirer la grogne d'une portion grandissante de la population canadienne qui s'opposaient à la guerre, qui avait ravagé deux générations successives. En 1956, sous sa direction, le secrétaire d'état aux Affaires extérieures, Lester B. Pearson, aida à résoudre la Crise du canal de Suez entre le Royaume-Uni, la France, Israël et l'Égypte, mettant de l'avant la position de 1946 de Saint-Laurent pour une force militaire sous le contrôle de l'ONU. Certains affirment que les actions de Saint-Laurent et Pearson auraient évité une guerre nucléaire. Ces actions furent reconnues en 1957, lorsque Pearson reçut le Prix Nobel de la paix.
Saint-Laurent appuya très rapidement la proposition du premier ministre britannique Clement Attlee de transformer le Commonwealth britannique d'un club de dominions à majorité blanche en un partenariat multi-racial. Les dirigeants des autres "dominions blancs" étaient moins enthousiastes. C'était Saint-Laurent qui proposa la formule reconnaissant le Roi George VI comme Chef du Commonwealth comme moyen de permettre à l'Inde de demeurer membre de l'association internationale une fois transformé en république.
Le gouvernement dirigé par Saint-Laurent fut modérément progressiste et financièrement conservateur, remboursant la totalité de la dette accumulée par le Canada au cours des deux guerres mondiales et la Grande dépression à l'aide des surplus générés par les impôts dont l'armée n'avait plus besoin. Avec les revenus restants, Saint-Laurent présida à l'expansion des programmes sociaux du Canada, incluant la création du Conseil des Arts du Canada, et l'expansion graduelle des programmes de bien-être social telles que les allocations familiales, les pensions de retraite, le financement gouvernemental de l'éducation post-secondaire et une forme primitive d'assurance-maladie (appelée "assurance-hôpital" à l'époque), qui jeta les bases du système d'assurance-maladie de Tommy Douglas en Saskatchewan, et du système d'assurance-maladie national de Pearson dans les années 1960. De plus, il modernisa et établit de nouvelles politiques sociales et industrielles pour le pays pendant son temps au poste de premier ministre.
En 1949, Saint-Laurent mit fin à la pratique de porter des causes canadiennes en appel au comité judiciaire du Conseil privé de la Grande-Bretagne, faisant de la Cour suprême du Canada le dernier recours d'appel disponible au canadiens. Cette même année, il négocia l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1949 qui repatria partiellement la constitution canadienne ; l'effet le plus significatif fut de donner au parlement du Canada l'autorité de modifier des portions de la constitution. De plus, cette même année, suivant deux référendums dans la province, Saint-Laurent et le premier ministre Joseph R. Smallwood négocièrent l'entrée de Terre-Neuve dans la confédération canadienne. En 1952 il nomma Vincent Massey au poste de gouverneur général, la première personne née en sol canadien à occuper ce poste. Chacune des actions susmentionnées étaient, et sont encore aujourd'hui, considérées comme significatives pour la cause de l'autonomie canadienne vis-à-vis le Royaume-Uni, ainsi que le développement d'une identité nationale sur la scène internationale.
En 1956, invoquant l'autorité d'imposition accordée au gouvernement fédéral par la constitution, le gouvernement de Saint-Laurent introduisit la politique de "paiements de péréquation" qui redistribue les revenus d'impôts et de taxes entre les provinces dans le but de venir en aide aux provinces le plus pauvres dans la livraison de services et programmes gouvernementaux ; cette décision est considérée par plusieurs comme une bonne contribution à la solidification de l'unité nationale, particulièrement dans sa province natale du Québec. Le gouvernement se lança également dans des travaux publics et des projets d'infrastructure massifs tels la constructin de la Route transcanadienne (1949), la Voie maritime du Saint-Laurent (1954) et l'oléoduc transcanadien. Ce fut ce dernier qui devait semer les premières graines qui mènèrent à la chute de son gouvernement, voir Débat sur le pipeline.
Saint-Laurent fut d'abord très bien accueilli du public canadien, mais en 1957, l'"Oncle Louis" et son gouvernement commençaient à avoir l'apparence fatiguée, vieillie et déconnectée. Le gouvernement était perçu comme trop près du milieu des affaires. Le débat sur l'oléoduc en 1956 créa l'impression répandue que les libéraux étaient devenus arrogants au pouvoir lorsque le gouvernement imposa le baillon à de nombreuses occasions afin de mettre un terme au débat et s'assurer que le projet de loi sur l'oléoduc serait adopté pour la date prévue. Les canadiens de l'Ouest se sentaient particulièrement ignorés par le gouvernement ; ils eurent l'impression que les libéraux faisaient des courbettes à l'Ontario, au Québec et aux États-Unis (l'opposition accusa le gouvernement d'accepter des contrats inutilement coûteux qui ne seraient jamais complétés à temps ; finalement, l'oléoduc fut complété avant l'échéance prévue et coûta moins cher que prévu). Le tollé qui s'ensuivit au parlement impressionna l'électorat de façon durable, et fut un facteur décisif dans la défaite du gouvernement aux mains de John George Diefenbaker lors de l'élection de 1957. Ironiquement, Diefenbaker, le conservateur, promit d'être plus dépensier que les libéraux sortants, qui firent campagne sur une plateforme qui promettait de tenir la route du conservatisme fiscal qu'ils avaient suivie tout au long du mandat de Saint-Laurent dans les années 1940 et 1950.
Louis Saint-Laurent fut le premier chef du gouvernement canadien à habiter dans la résidence officielle actuelle du premier ministre du Canada, au 24, promenade Sussex, de 1951 jusqu’à la fin de son mandat.
Le gouvernement de Louis Saint-Laurent subit une défaite électorale aux mains du chef progressiste-conservateur John George Diefenbaker en 1957. La défaite fut marquée par la controverse au sein du Parti libéral et du parlement. Les libéraux récoltèrent une plus grande portion des suffrages populaires que les progressistes-conservateurs (40.75% aux libéraux contre les 38.81% accordés au PC), mais ces derniers remportèrent tout de même un plus grand nombre de sièges à la Chambre des communes du Canada ; ils firent élire 112 députés sur les 265 aux communes (42%) contre les 104 sièges des libéraux (39.2%). Certains ministres voulaient que Saint-Laurent demeure en poste en offrant de former un gouvernement minoritaire, suivant la logique qu'ils avaient l'appui du vote populaire, et que leur expérience de gouvernance plus récente feraient d'eux un gouvernement minoritaire plus efficace que les conservateurs, même si leur minorité parlementaire était plus petite.
Une autre option en circulation dans le parti voyait la balance du pouvoir entre les mains des 25 députés du Co-operative Commonwealth Federation(CCF) ou des 15 députés du Parti du Crédit social. Certains encourageaient Saint-Laurent à tendre la main au CCF et à au moins 4 des 6 députés indépendants ou de partis mineurs afin de former un gouvernement de coalition qui détiendrait une faible majorité aux communes avec 134 sièges (50.1% des sièges). Toutefois, Saint-Laurent jugea que la nation avait rendu un verdict à l'endroit de son gouvernement et de son parti, et il démissionna du poste de premier ministre, plutôt que d'être perçu comme quelqu'un qui s'accrochait au pouvoir coûte que coûte.
Après une courte période en tant que chef de l'opposition et âgé de plus de 75 ans, Saint-Laurent n'avait plus la motivation nécessaire à être actif en politique ; en 1958, il annonça son intention de se retirer de la politique et du poste de chef libéral. Saint-Laurent fut succédé à la tête du Parti libéral par son ancien secrétaire d'état aux Affaires extérieures et représentant à l'ONU, Lester B. Pearson.
Après sa retraite de la politique, il revint à pratiquer le droit et à vivre tranquillement et en privé avec sa famille. Pendant sa retraite, il fut appelé une dernière fois à être sous le regard du public lorsque, lors de la création de la distinction en 1967, il fut fait Compagnon de l'Ordre du Canada, le plus grand honneur pouvant être accordé à un civil au Canada.
Louis Stephen Saint-Laurent décéda le 25 juillet 1973 à Québec (Québec), et fut enterré au cimetière Saint-Thomas-d'Aquin dans sa ville natale de Compton.
Biographie du Dictionnaire biographique du Canada en ligne
Biographie de l'Encyclopédie canadienne
Expérience politique fédérale
Citation de l'Ordre du Canada
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Idola Saint-Jean (née à Montréal le 19 mai 1880 - 6 avril 1945) était une journaliste, une éducatrice et une féministe québécoise.
Originaire de Montréal, elle enseigne le français à l'Université McGill. Pour un temps, elle était dans l'entourage du poète Émile Nelligan.
Suffragette, elle fonde en 1922 le comité provincial. En 1927, elle fonde l'Alliance canadienne pour le vote des femmes. Elle œuvre avec Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et Thérèse Casgrain. Elle entretenait aussi des liens avec le franc-maçon Arsène Bessette.
En 1930, elle se représente comme députée dans Dorion-Saint-Denis et 3 000 hommes votent pour elle, mais elle est défaite. Elle envoie une pétition de 10 000 noms à Georges V du Royaume-Uni en 1935, alors que celui-ci accède au trône.
Les femmes québécoises obtiennent le droit de vote sous Adélard Godbout en 1940, alors que le gouvernement fédéral accordait le suffrage féminin depuis 1918.
La Fédération des femmes du Québec remet le Prix Idola Saint-Jean en son honneur. Le parc Idola-Saint-Jean est nommé en son honneur dans l'arrondissement montréalais de Rosemont–La Petite-Patrie.
« Permettre aux femmes de voter aux élections fédérales et municipales et leur refuser ce droit quand il s’agit d’une élection provinciale est une anomalie qui n’est pas à l’honneur de nos législateurs. »
Henrietta Louise Edwards, née Muir, réformatrice, militante des droits des femmes et réformatrice (Montréal, 18 déc. 1849 -- Fort Macleod, Alb., 10 nov. 1931). Issue d'une famille riche, elle affiche très tôt sa sympathie pour la cause féministe. En 1875, elle fonde la Working Girls' Association, qui offre des cours de formation professionnelle, et devient rédactrice en chef de la revue Women's Work in Canada. Elle aide lady ABERDEEN à fonder le Conseil national de la femme (1893) et participe à la fondation des INFIRMIÈRES DE L'ORDRE DE VICTORIA. Edwards est l'une des « Famous Five » de l'Alberta dans l'AFFAIRE PERSONNE et partisane du divorce sur base égalitaire, de la réforme carcérale et des allocations familiales. À ce titre, elle vise à augmenter les droits des femmes dans le domaine politique et particulièrement dans la sphère juridique. Elle publie The Legal Status of Women in Alberta (1921) et force l'adoption de la loi sur le DOUAIRE en 1917.
Originaire de Montréal, elle enseigne le français à l'Université McGill. Pour un temps, elle était dans l'entourage du poète Émile Nelligan.
Suffragette, elle fonde en 1922 le comité provincial. En 1927, elle fonde l'Alliance canadienne pour le vote des femmes. Elle œuvre avec Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et Thérèse Casgrain. Elle entretenait aussi des liens avec le franc-maçon Arsène Bessette.
En 1930, elle se représente comme députée dans Dorion-Saint-Denis et 3 000 hommes votent pour elle, mais elle est défaite. Elle envoie une pétition de 10 000 noms à Georges V du Royaume-Uni en 1935, alors que celui-ci accède au trône.
Les femmes québécoises obtiennent le droit de vote sous Adélard Godbout en 1940, alors que le gouvernement fédéral accordait le suffrage féminin depuis 1918.
La Fédération des femmes du Québec remet le Prix Idola Saint-Jean en son honneur. Le parc Idola-Saint-Jean est nommé en son honneur dans l'arrondissement montréalais de Rosemont–La Petite-Patrie.
« Permettre aux femmes de voter aux élections fédérales et municipales et leur refuser ce droit quand il s’agit d’une élection provinciale est une anomalie qui n’est pas à l’honneur de nos législateurs. »
Henrietta Louise Edwards, née Muir, réformatrice, militante des droits des femmes et réformatrice (Montréal, 18 déc. 1849 -- Fort Macleod, Alb., 10 nov. 1931). Issue d'une famille riche, elle affiche très tôt sa sympathie pour la cause féministe. En 1875, elle fonde la Working Girls' Association, qui offre des cours de formation professionnelle, et devient rédactrice en chef de la revue Women's Work in Canada. Elle aide lady ABERDEEN à fonder le Conseil national de la femme (1893) et participe à la fondation des INFIRMIÈRES DE L'ORDRE DE VICTORIA. Edwards est l'une des « Famous Five » de l'Alberta dans l'AFFAIRE PERSONNE et partisane du divorce sur base égalitaire, de la réforme carcérale et des allocations familiales. À ce titre, elle vise à augmenter les droits des femmes dans le domaine politique et particulièrement dans la sphère juridique. Elle publie The Legal Status of Women in Alberta (1921) et force l'adoption de la loi sur le DOUAIRE en 1917.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Marc-Aurèle Fortin (14 mars 1888, Sainte-Rose, Québec - 2 mars 1970, Macamic, Québec) était un peintre québécois.
Son oeuvre est entièrement consacrée au paysage (surtout rural), et démontre son goût pour la nature somptueuse et généreuse.
Après avoir étudié les rudiments de la peinture avec deux peintres québécois, Ludger Larose et Edmond Dyonnet, Marc-Aurèle Fortin se rend à l'Art Institute of Chicago pour parfaire son art. Il revient au Québec en 1912. Au cours des six années suivantes, se dessine chez l'artiste un style nouveau, une éblouissante transformation du paysage.
En 1918, il aborde pour la première fois la technique de l'aquarelle. En 1920, apparaissent ses aquarelles lyriques aux arbres troués. Sa maîtrise de l'aquarelle ne le satisfait pas, il l'abandonne temporairement. De 1922 à 1927, il peint des ormes démesurés où se dissimulent d'humbles demeures. En 1929, il expose à Chicago aux États-Unis, une autre exposition suivra l'année d'après à Prétoria en Afrique du Sud. En 1935, il se rend en France et dans le nord de l'Italie, où il exposera régulièrement.
Il revient au pays après 1935 et on remarque que son style s'est transformé. À la poésie et la naïveté, succède la puissance des tons intenses et vibrants.
En 1936, Marc-Aurèle Fortin révèle au monde des arts son esprit innovateur. Il conçoit une technique qui consiste à peindre sur des fonds gris « pour décrire l'atmosphère chaude des ciels du Québec » et sur des fonds noirs pour « intensifier la relation entre l'ombre et la lumière ». En 1939, il expérimente l'aquarelle rehaussée de crayon et de pastel à l'huile. Il s'adonne aussi à l'estampe et grave près de 60 plaques.
En 1950, l'artiste découvre la caséine (détrempe à base de lait). Il brosse des tableaux d'une puissance stupéfiante jusqu'en 1955. C'est la fin de sa prolifique carrière, la maladie le mine. Il confie à son gérant près de deux milles tableaux d'une valeur inestimable dont plusieurs malheureusement prendront le chemin du dépotoir. En 1959, il reprend ses pinceaux, mais ce n'est plus le grand Fortin. Jusqu'en 1967, l'artiste griffonne de mémoire des paysages au crayon feutre.
En 1966, il perd complètement la vue et un ami, René Buisson, l'installe au Sanatorium de Macamic en Abitibi, où il s'éteint le 2 mars 1970, aveugle et amputé des deux jambes.
Depuis mai 2007, on peut admirer une importante collection des oeuvres de Marc-Aurèle Fortin au Musée des beaux-arts de Montréal. La Fondation Marc-Aurèle Fortin ayant décidé de faire donation de l'ensemble de sa collection (une centaine d'oeuvres) à cette institution montréalaise.
«J'ai voulu créer une école du paysage canadien complètement détachée de l'école européenne. Il n'y a pas d'école typique canadienne où l'on ne sent aucune influence. J'ai été le premier à me dégager de cette emprise.»
Il y a une avenue(qui devient un boulevard) portant son nom à Laval dans le quartier de Ste-Rose et aussi un parc dans le quartier Fabreville à Laval qui porte son nom.
timbre canadien dédié à Marc-Aurèle Fortin
Son oeuvre est entièrement consacrée au paysage (surtout rural), et démontre son goût pour la nature somptueuse et généreuse.
Après avoir étudié les rudiments de la peinture avec deux peintres québécois, Ludger Larose et Edmond Dyonnet, Marc-Aurèle Fortin se rend à l'Art Institute of Chicago pour parfaire son art. Il revient au Québec en 1912. Au cours des six années suivantes, se dessine chez l'artiste un style nouveau, une éblouissante transformation du paysage.
En 1918, il aborde pour la première fois la technique de l'aquarelle. En 1920, apparaissent ses aquarelles lyriques aux arbres troués. Sa maîtrise de l'aquarelle ne le satisfait pas, il l'abandonne temporairement. De 1922 à 1927, il peint des ormes démesurés où se dissimulent d'humbles demeures. En 1929, il expose à Chicago aux États-Unis, une autre exposition suivra l'année d'après à Prétoria en Afrique du Sud. En 1935, il se rend en France et dans le nord de l'Italie, où il exposera régulièrement.
Il revient au pays après 1935 et on remarque que son style s'est transformé. À la poésie et la naïveté, succède la puissance des tons intenses et vibrants.
En 1936, Marc-Aurèle Fortin révèle au monde des arts son esprit innovateur. Il conçoit une technique qui consiste à peindre sur des fonds gris « pour décrire l'atmosphère chaude des ciels du Québec » et sur des fonds noirs pour « intensifier la relation entre l'ombre et la lumière ». En 1939, il expérimente l'aquarelle rehaussée de crayon et de pastel à l'huile. Il s'adonne aussi à l'estampe et grave près de 60 plaques.
En 1950, l'artiste découvre la caséine (détrempe à base de lait). Il brosse des tableaux d'une puissance stupéfiante jusqu'en 1955. C'est la fin de sa prolifique carrière, la maladie le mine. Il confie à son gérant près de deux milles tableaux d'une valeur inestimable dont plusieurs malheureusement prendront le chemin du dépotoir. En 1959, il reprend ses pinceaux, mais ce n'est plus le grand Fortin. Jusqu'en 1967, l'artiste griffonne de mémoire des paysages au crayon feutre.
En 1966, il perd complètement la vue et un ami, René Buisson, l'installe au Sanatorium de Macamic en Abitibi, où il s'éteint le 2 mars 1970, aveugle et amputé des deux jambes.
Depuis mai 2007, on peut admirer une importante collection des oeuvres de Marc-Aurèle Fortin au Musée des beaux-arts de Montréal. La Fondation Marc-Aurèle Fortin ayant décidé de faire donation de l'ensemble de sa collection (une centaine d'oeuvres) à cette institution montréalaise.
«J'ai voulu créer une école du paysage canadien complètement détachée de l'école européenne. Il n'y a pas d'école typique canadienne où l'on ne sent aucune influence. J'ai été le premier à me dégager de cette emprise.»
Il y a une avenue(qui devient un boulevard) portant son nom à Laval dans le quartier de Ste-Rose et aussi un parc dans le quartier Fabreville à Laval qui porte son nom.
timbre canadien dédié à Marc-Aurèle Fortin
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Calixa Lavallée (28 décembre 1842, Verchères, Québec - 21 janvier 1891, Boston, Massachusetts), de son vrai nom Callixte Lavallée, était un compositeur, un chef d'orchestre, un pianiste, un organiste et un professeur de musique québécois. Au Canada, il est surtout connu pour avoir composé la musique de l'hymne national, Ô Canada.
Son père, Augustin Lavallée, était bûcheron et forgeron. Par la suite, celui-ci devint réparateur d'instruments de musique et enseignant de musique dans sa communauté.
Après s'être établi à St-Hyacinthe, son père travaille pour le facteur d'orgues Joseph Casavant. À onze ans, Calixa jouait de l'orgue et, deux ans plus tard, donnait un concert de piano au Théâtre royal de Montréal.
En 1857, Calixa s'établit au Rhode Island, aux États-Unis. Après avoir gagné une compétition musicale à la Nouvelle-Orléans en Louisiane, il accompagna un violoniste espagnol, nommé Olivera, au Brésil et aux Indes orientales. De retour aux États-Unis, il s'engage dans l'armée nordiste pendant la Guerre de Sécession, et est devenu lieutenant après avoir combattu.
Pendant et après cette guerre, il se déplaçait entre le Québec et les États-Unis. De 1875 à 1877, soutenu par quelques admirateurs, il part étudier la science musicale en France. De retour au Québec, il continue à composer des pièces musicales : des opérettes, une symphonie et des chansons.
En 1880, le Congrès national des Canadiens-Français lui commande Ô Canada pour la fête de la Saint-Jean, les paroles étant écrites par Adolphe-Basile Routhier. Sept ans plus tard, il devint le président de l'Association nationale des enseignants de musique. Il a tenté d'établir un conservatoire de musique au Canada, mais le Gouvernement du Canada refusa de le financer.
Il était aussi un chef d'orchestre, jouant des opéras et des concerts symphoniques dans d'importantes salles de concert, dont celle de l'Académie de musique de Montréal.
Il est décédé à Boston, en 1891. Joseph-Laurent Gariépy, lieutenant-capitaine, chef de musique des Victoria's Rifles, professeur de musique au Mont Saint-Louis et cornettiste virtuose, fît pression auprès des autorités politiques de son temps pour que ses restes soient rapatriés à Montréal en 1933, et mis en terre au cimetière Côte-des-neiges.
Un petit village, une école secondaire à Montréal, ainsi que des rues à Montréal, Québec et Saint-Hyacinthe portent maintenant son nom.
Son père, Augustin Lavallée, était bûcheron et forgeron. Par la suite, celui-ci devint réparateur d'instruments de musique et enseignant de musique dans sa communauté.
Après s'être établi à St-Hyacinthe, son père travaille pour le facteur d'orgues Joseph Casavant. À onze ans, Calixa jouait de l'orgue et, deux ans plus tard, donnait un concert de piano au Théâtre royal de Montréal.
En 1857, Calixa s'établit au Rhode Island, aux États-Unis. Après avoir gagné une compétition musicale à la Nouvelle-Orléans en Louisiane, il accompagna un violoniste espagnol, nommé Olivera, au Brésil et aux Indes orientales. De retour aux États-Unis, il s'engage dans l'armée nordiste pendant la Guerre de Sécession, et est devenu lieutenant après avoir combattu.
Pendant et après cette guerre, il se déplaçait entre le Québec et les États-Unis. De 1875 à 1877, soutenu par quelques admirateurs, il part étudier la science musicale en France. De retour au Québec, il continue à composer des pièces musicales : des opérettes, une symphonie et des chansons.
En 1880, le Congrès national des Canadiens-Français lui commande Ô Canada pour la fête de la Saint-Jean, les paroles étant écrites par Adolphe-Basile Routhier. Sept ans plus tard, il devint le président de l'Association nationale des enseignants de musique. Il a tenté d'établir un conservatoire de musique au Canada, mais le Gouvernement du Canada refusa de le financer.
Il était aussi un chef d'orchestre, jouant des opéras et des concerts symphoniques dans d'importantes salles de concert, dont celle de l'Académie de musique de Montréal.
Il est décédé à Boston, en 1891. Joseph-Laurent Gariépy, lieutenant-capitaine, chef de musique des Victoria's Rifles, professeur de musique au Mont Saint-Louis et cornettiste virtuose, fît pression auprès des autorités politiques de son temps pour que ses restes soient rapatriés à Montréal en 1933, et mis en terre au cimetière Côte-des-neiges.
Un petit village, une école secondaire à Montréal, ainsi que des rues à Montréal, Québec et Saint-Hyacinthe portent maintenant son nom.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
La Bienheureuse Marie de l'Incarnation, ursuline de Tours et de Québec, née Marie Guyart le 28 octobre 1599 et morte le 30 avril 1672, est une mystique et missionnaire catholique.
Elle est née en France à Tours, sous le nom de Marie Guyart, probablement rue des Tanneurs. Ses parents, Florent Guyart et Jeanne Michelet, sont maîtres-boulangers et ils ont eu sept enfants. C'est un foyer catholique où les enfants sont encouragés à s'instruire.
À l'âge de 7 ans, elle a eu une première grâce mystique qui la conduit à se donner au Christ. Ses parents n'ont pas compris son aspiration à la vie religieuse et l'ont mariée à 17 ans avec le maître ouvrier en soie Claude Martin. De leur union naît Claude le 2 avril 1619. Six mois plus tard, elle devient veuve à 19 ans alors que la petite fabrique est en faillite. Elle se retrouve avec des biens à liquider et des dettes sur les bras.
En 1625, les grâces mystiques la conduisent à l'union au Christ. Elle ne peut entrer en religion parce qu'elle doit élever son fils Claude, mais elle fait déjà à cette époque vœu de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.
Pour assurer sa subsistance et celle de son fils, Marie Guyart entre en 1621 au service de sa sœur Claude Guyart et du mari de celle-ci, Paul Buisson, qui opèrent une compagnie de transport fluvial. Marie désire y mener une vie d’abnégation et de servitude. Pourtant, ses talents d’administratrice sont reconnus et elle prend parfois le rôle de gérante lorsque les deux patrons en titre sont hors de la ville.
Le 25 janvier 1631, elle entre au couvent des Ursulines de Tours. Si elle rêve de devenir missionnaire, il n'est pas normal à l'époque qu'une femme, une religieuse de surcroît, fasse le voyage outre-mer pour devenir enseignante. Finalement, sa rencontre avec une autre femme, riche et pieuse, Madeleine de la Peltrie, sera déterminante car elle obtiendra les fonds nécessaires à la fondation de son monastère à Québec.
En 1639, elle part avec deux autres Ursulines, Madeleine de la Peltrie et une servante, Charlotte Barré, pour fonder un monastère à Québec. L'objectif est de veiller à l'instruction des petites Indiennes. Elle cherche à convertir au catholicisme les filles qui lui sont confiées: d'abord les montagnaises et les abénakis, puis les huronnes et les (Iroquoises).
Pourtant, elles auront de la difficulté à franciser les indiennes qui résistent parfois à l'assimilation. Avec le déclin démographique qui bouleverse la population amérindienne et une réticence de plus en plus grande des parents amérindiens à confier leurs filles aux Ursulines, Marie de l'Incarnation devra s'éloigner de son rôle de missionnaire pour se consacrer davantage à l'instruction des jeunes filles françaises de la colonie.
Même si elle est cloîtrée, Marie de l'Incarnation joue un rôle actif dans la vie de la colonie. En 1663, elle est témoin d'un tremblement de terre en plein Québec. Elle narre l'évènement dans l'abondante correspondance qu'elle a avec son fils. L'ursuline voit dans la catastrophe un signe de Dieu punissant le commerce de boisson très fort entre les colons et les Indiens. Elle se voit aussi mêlée à une épidémie de vérole qui atteint durement les peuples autochtones: son monastère se voit transformé en hôpital à quelques reprises. Elle commente aussi abondamment les guerres iroquoises et la destruction de la Huronnie.
Elle meurt de vieillesse le 30 avril 1672 à Québec. Elle est associée à la vie de la petite colonie française fondée à Québec, en 1608, qui, sans elle et ses compagnes, aurait difficilement survécu. Béatifiée par le pape Jean-Paul II le 22 juin 1980.
Bossuet la proclamait la « Thérèse » de la Nouvelle-France.
Henri Bremond a contribué à sa popularité croissante depuis un quart de siècle.
Elle est béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1980. Sa fête a été fixée au 30 avril.
Aujourd'hui, elle suscite l'intérêt de nombreuses personnes et de groupes. Des équipes de recherche se consacrent à l'étude de ses écrits principalement contenus dans sa correspondance. Sa figure spirituelle, sa densité humaine et sa solidité psychologique fascinent des contemporains.
Elle est née en France à Tours, sous le nom de Marie Guyart, probablement rue des Tanneurs. Ses parents, Florent Guyart et Jeanne Michelet, sont maîtres-boulangers et ils ont eu sept enfants. C'est un foyer catholique où les enfants sont encouragés à s'instruire.
À l'âge de 7 ans, elle a eu une première grâce mystique qui la conduit à se donner au Christ. Ses parents n'ont pas compris son aspiration à la vie religieuse et l'ont mariée à 17 ans avec le maître ouvrier en soie Claude Martin. De leur union naît Claude le 2 avril 1619. Six mois plus tard, elle devient veuve à 19 ans alors que la petite fabrique est en faillite. Elle se retrouve avec des biens à liquider et des dettes sur les bras.
En 1625, les grâces mystiques la conduisent à l'union au Christ. Elle ne peut entrer en religion parce qu'elle doit élever son fils Claude, mais elle fait déjà à cette époque vœu de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.
Pour assurer sa subsistance et celle de son fils, Marie Guyart entre en 1621 au service de sa sœur Claude Guyart et du mari de celle-ci, Paul Buisson, qui opèrent une compagnie de transport fluvial. Marie désire y mener une vie d’abnégation et de servitude. Pourtant, ses talents d’administratrice sont reconnus et elle prend parfois le rôle de gérante lorsque les deux patrons en titre sont hors de la ville.
Le 25 janvier 1631, elle entre au couvent des Ursulines de Tours. Si elle rêve de devenir missionnaire, il n'est pas normal à l'époque qu'une femme, une religieuse de surcroît, fasse le voyage outre-mer pour devenir enseignante. Finalement, sa rencontre avec une autre femme, riche et pieuse, Madeleine de la Peltrie, sera déterminante car elle obtiendra les fonds nécessaires à la fondation de son monastère à Québec.
En 1639, elle part avec deux autres Ursulines, Madeleine de la Peltrie et une servante, Charlotte Barré, pour fonder un monastère à Québec. L'objectif est de veiller à l'instruction des petites Indiennes. Elle cherche à convertir au catholicisme les filles qui lui sont confiées: d'abord les montagnaises et les abénakis, puis les huronnes et les (Iroquoises).
Pourtant, elles auront de la difficulté à franciser les indiennes qui résistent parfois à l'assimilation. Avec le déclin démographique qui bouleverse la population amérindienne et une réticence de plus en plus grande des parents amérindiens à confier leurs filles aux Ursulines, Marie de l'Incarnation devra s'éloigner de son rôle de missionnaire pour se consacrer davantage à l'instruction des jeunes filles françaises de la colonie.
Même si elle est cloîtrée, Marie de l'Incarnation joue un rôle actif dans la vie de la colonie. En 1663, elle est témoin d'un tremblement de terre en plein Québec. Elle narre l'évènement dans l'abondante correspondance qu'elle a avec son fils. L'ursuline voit dans la catastrophe un signe de Dieu punissant le commerce de boisson très fort entre les colons et les Indiens. Elle se voit aussi mêlée à une épidémie de vérole qui atteint durement les peuples autochtones: son monastère se voit transformé en hôpital à quelques reprises. Elle commente aussi abondamment les guerres iroquoises et la destruction de la Huronnie.
Elle meurt de vieillesse le 30 avril 1672 à Québec. Elle est associée à la vie de la petite colonie française fondée à Québec, en 1608, qui, sans elle et ses compagnes, aurait difficilement survécu. Béatifiée par le pape Jean-Paul II le 22 juin 1980.
Bossuet la proclamait la « Thérèse » de la Nouvelle-France.
Henri Bremond a contribué à sa popularité croissante depuis un quart de siècle.
Elle est béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1980. Sa fête a été fixée au 30 avril.
Aujourd'hui, elle suscite l'intérêt de nombreuses personnes et de groupes. Des équipes de recherche se consacrent à l'étude de ses écrits principalement contenus dans sa correspondance. Sa figure spirituelle, sa densité humaine et sa solidité psychologique fascinent des contemporains.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
Paul-Émile Borduas (1er novembre 1905, Saint-Hilaire, Québec – 22 février 1960, Paris) est un peintre, sculpteur et professeur québécois connu pour ses œuvres abstraites. Il a rédigé le Refus global, un manifeste artistique publié en 1948, avec l'appui de quinze cosignataires dont les peintres Jean-Paul Riopelle, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Marcel Barbeau et Marcelle Ferron.
Paul-Émile Borduas nait le 1er novembre 1905 dans le village de Saint-Hilaire près de Montréal. Il est le quatrième d’une famille de sept enfants, fils de Magloire Borduas, voiturier, et d’Éva Perreault.
En fréquentant l’église du village, le jeune Borduas découvre l’art par les travaux de restauration du réputé peintre décorateur Ozias Leduc, qui accepte de le prendre comme apprenti. Puis Borduas reçoit une bourse d’étude qui lui permet de s’inscrire à l'École des beaux-arts de Montréal. Il étudie ensuite l’art religieux aux prestigieux Ateliers d’art sacré de Paris. Ce séjour en France lui permet de découvrir les grandes œuvres des peintres européens dont Cézanne, qui aura une influence déterminante sur ses œuvres de jeunesse. Sous l’influence d'Ozias Leduc, partisan de l’art nabi, il entreprend également auprès d’artistes nabis français des recherches sur l’intégration de l’art abstrait dans l’art religieux. — Le mouvement nabi s’attache à retrouver le caractère sacré de l’art et se caractérise par l’utilisation de grands aplats de couleurs ayant comme thématique principale l’étude de la lumière. Le nabi est un mouvement à la fois artistique, intellectuel et spirituel.
Au moment de son retour, le Canada plonge dans la Crise économique des années 1930. Sans travail, Paul-Émile Borduas pense alors devoir bientôt s’exiler en Amérique du Sud, ou aux Nouvelles-Hébrides, aux îles Tuamotu, quand il reçoit une offre d’emploi : professeur de dessin dans les écoles primaires de Montréal. À Granby, en 1935, il épouse Gabrielle Goyette, fille d'un médecin. Ils s’installent rue Napoléon, à Montréal, où leur naissent trois enfants : Janine, Renée et Paul. En 1937, Paul-Émile Borduas accepte un poste qu'il juge plus intéressant, à l'École du Meuble de Montréal. Dès lors, il évolue vers une conception plus radicale de l’art.
En lisant « L’Amour fou » du surréaliste André Breton, il découvre le fameux conseil de Léonard de Vinci enjoignant ses élèves à regarder longuement un vieux mur pour y voir apparaître dans ses craquelures et ses taches des formes que le peintre n’a qu’à copier par la suite. Borduas recrée le « vieux mur » de Léonard en traçant spontanément sans idée préconçue quelques traits qui serviront de canevas à l’application de l’huile ou de la gouache. Il commence à réaliser des œuvres abstraites, devenant davantage intéressé par l’acte de peindre que par les thèmes. Dans ce cas, l'artiste doit rejeter toute forme de préparation, comme le choix du sujet ou les esquisses, pour se concentrer uniquement sur les émotions du moment et les pulsions inconscientes. De ces gestes automatiques, surgit le concept de l’automatisme pictural. Son tableau « Abstraction verte » (1941) est la première œuvre automatiste de Borduas.
Il fonde la Société d'art contemporain avec John Lyman et Robert Élie, afin de promouvoir l'art abstrait au Canada. Son influence va grandissant auprès de jeunes peintres étudiants qui allaient former le groupe appelé les Automatistes. C'est ainsi que Borduas devient chef de file du mouvement automatiste et songe même à faire de Montréal la plaque tournante d'une École picturale aussi prestigieuse et influente que l'École de Paris ou celle de New-York.
En février 1948, se tient la première exposition de Prisme d'yeux, où le peintre Alfred Pellan lance un manifeste portant ce titre. En août de la même année, en réponse à Pellan, Borduas publie le manifeste Refus global, une critique sévère de la culture canadienne-française comprenant dix textes d'auteurs et signé par les 15 cosignataires suivants : Magdeleine Arbour, Marcel Barbeau, Bruno Cormier, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Muriel Guilbault, Marcelle Ferron-Hamelin, Fernand Leduc, Thérèse Leduc, Jean-Paul Mousseau, Maurice Perron, Louise Renaud, Françoise Riopelle, Jean-Paul Riopelle, Françoise Sullivan.
Le manifeste de Borduas dénonce la vieille idéologie conservatrice et proclame la nécessité d’une plus grande ouverture aux courants de la pensée universelle. À l'époque, l’Église catholique au Québec contrôle tout le système éducatif, avec une influence considérable sur le monde politique et judiciaire. Dans « Refus global », Borduas remet en question l’autorité de l’Église, accuse le gouvernement du Québec de garder le Québec dans la « grande noirceur » et exhorte les Québécois à rejeter cette existence rétrograde : à refuser d’obéir comme des moutons à l’autorité établie. Dans ce climat, les idées de Borduas apparaissent révolutionnaires et elles contribuent à la Révolution tranquille. Selon lui, les Canadiens-français doivent abandonner leur vieille culture et en créer une nouvelle, fondée sur les émotions, les sensations et, sur ce qu’il appelle « la magie ». Les termes sont clairs :
« Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d’être sciemment au-dessous de nos possibilités psychiques. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due. […] Place à la magie ! Place aux mystères objectifs ! Place à l’amour ! Place aux nécessités ! » (Borduas, Refus global, 1948)
Ces attaques contre le clergé et la classe politique de droite sous l’emprise du Premier ministre Maurice Duplessis lui valent son congédiement de l’École du meuble. Il tente, en vain, de justifier son action dans un pamphlet intitulé « Projections libérantes » (1949). Les conditions financières difficiles, suite à son renvoi, le forcent à accroître sa production artistique. Il réussit l’exploit de participer à trente-deux expositions en vingt-cinq mois. Ces années pénibles se terminent par la séparation du couple. Accablé, rejeté par ses propres concitoyens, il vend sa maison et se prépare à partir pour les USA. En arrivant aux USA, en avril 1953, il loue un atelier à Provincetown (au 190 Bradford St.), avant de s’installer à New York, où son expérimentation artistique peut se faire en toute liberté.
Ses œuvres circulent davantage, tant localement qu’à l’étranger. Ainsi en janvier 1954, il présente une exposition éponyme à la galerie Passedoit de New York, une autre en avril à la galerie Hendler de Philadelphie, tandis qu’à l’été, il participa à la XXVIIe biennale de Venise. En octobre de la même année, il revint à Montréal présenter l’exposition « En route ». Dix-sept huiles et six encres y prennent place sur les cimaises de la galerie Agnès Lefort. Les critiques remarquent une évolution de son style au contact de l’expressionnisme abstrait américain, dont il visite régulièrement les expositions. Il fréquente « The Club », lieu de rencontre de la bohème new-yorkaise et assiste aux conférences données par les artistes, mais sans intervenir, maîtrisant mal l’anglais. Il y rencontre quelques expressionnistes abstraits.
Dans une lettre à son ami et poète Claude Gauvreau, il écrit connaître « Pollock, Kline et dix autres peintres expressionnistes ». Le tableau intitulé « Les signes s’envolent » annonce une évolution picturale axée sur une épuration des signes jusqu’à leur disparition. L’influence spirituelle nabi se fait à nouveau sentir dans sa peinture. Celle-ci présente des aplats de pâte plus prononcés et une tendance chromatique vers le noir et blanc. Le style de Borduas subit des transformations radicales : influencé par le néo-plasticien hollandais Piet Mondrian, mais également par le « suprématisme » (carré blanc sur fond blanc) du Russe Kasimir Malevitch, avec qui on remarque une forte parenté esthétique, parenté aussi avec « l’œuvre en noir » du Français Pierre Soulages et de l’Américain Franz Kline. Borduas s’inscrit donc comme un représentant du Canada (Québec) dans l’histoire de l’art international.
Malgré ses succès sur la scène new-yorkaise, Borduas décide de quitter l’Amérique pour s’installer à Paris, en 1955, où il espère être mieux reconnu. Mal lui en prend. Il ne rencontre jamais le succès espéré, n’obtenant sa première exposition solo qu’en 1959, à la galerie Saint-Germain, donc quatre ans après son arrivée. Pourtant sa carrière internationale se portait bien. En 1957, la galerie Martha Jackson de New York organise l’événement « Paul-Émile Borduas Paintings 1953-1956 ». Il participe aussi à « 35 peintres dans l’actualité », présentée par le Musée des beaux-arts de Montréal, ainsi qu’à « Contemporary Canadian Painters », exposition qui circule en Australie, et finalement en vedette à la « Recent Developments in Painting » tenue à Londres, ainsi que de nombreuses expositions présentées à Dusseldorf, Genève et Cologne, pour ne nommer que celles-ci.
Mais Borduas s’ennuie à Paris et sa santé décline. C’est pourtant à ce moment dans un sursaut de créativité qu’il peint « L’Étoile noire », probablement son chef d’œuvre. Borduas s’est soudainement libéré complètement du surréalisme, n’ayant gardé de l’automatisme que la manière spontanée d’appliquer la peinture sur la toile. Typiquement une icône de l’expressionnisme abstrait, « L’Étoile noire » reflète bien les angoisses existentielles de la première génération post-atomique. Pendant les années 1940, alors qu’il élaborait le concept de la peinture automatiste, il envisageait l’avenir avec un certain optimisme. Quinze ans plus tard, la population mondiale décimée par les quelques millions de morts de la Seconde guerre mondiale et de la Guerre de Corée, sans oublier les corps disparus dans les camps de concentration nazis et les corps calcinés de Hiroshima et Nagasaki, Borduas doit se rendre à l’évidence : il ne verra jamais de son vivant cette nouvelle culture qu'il espérait. Il devient de plus en plus désabusé ; « L’Étoile noire » le montre bien.
Il adopte un style de plus en plus calligraphique, en accord avec son projet d’un nouvel exil, cette fois-ci au Japon. Malheureusement ce projet ne verra jamais le jour. La recherche artistique de Borduas se termine prématurément avec « Composition 69 », tableau où la quasi totalité de la toile est recouverte par des empâtements noirs imposants qui s’imbriquent jusqu’à constituer un quasi monochrome noir mortuaire. En haut du tableau, quelques fissures laissent filtrer un peu de blanc comme une sorte d’appel cosmique.
Le 22 février 1960, le peintre s’éteint à Paris, dans son atelier, victime d’un malaise cardiaque. A côté du lit, sur un chevalet trône « Composition 69 »... Son testament ? En 1989, les cendres de Borduas sont rapatriées à Saint-Hilaire, son lieu de naissance.
Paul-Émile Borduas nait le 1er novembre 1905 dans le village de Saint-Hilaire près de Montréal. Il est le quatrième d’une famille de sept enfants, fils de Magloire Borduas, voiturier, et d’Éva Perreault.
En fréquentant l’église du village, le jeune Borduas découvre l’art par les travaux de restauration du réputé peintre décorateur Ozias Leduc, qui accepte de le prendre comme apprenti. Puis Borduas reçoit une bourse d’étude qui lui permet de s’inscrire à l'École des beaux-arts de Montréal. Il étudie ensuite l’art religieux aux prestigieux Ateliers d’art sacré de Paris. Ce séjour en France lui permet de découvrir les grandes œuvres des peintres européens dont Cézanne, qui aura une influence déterminante sur ses œuvres de jeunesse. Sous l’influence d'Ozias Leduc, partisan de l’art nabi, il entreprend également auprès d’artistes nabis français des recherches sur l’intégration de l’art abstrait dans l’art religieux. — Le mouvement nabi s’attache à retrouver le caractère sacré de l’art et se caractérise par l’utilisation de grands aplats de couleurs ayant comme thématique principale l’étude de la lumière. Le nabi est un mouvement à la fois artistique, intellectuel et spirituel.
Au moment de son retour, le Canada plonge dans la Crise économique des années 1930. Sans travail, Paul-Émile Borduas pense alors devoir bientôt s’exiler en Amérique du Sud, ou aux Nouvelles-Hébrides, aux îles Tuamotu, quand il reçoit une offre d’emploi : professeur de dessin dans les écoles primaires de Montréal. À Granby, en 1935, il épouse Gabrielle Goyette, fille d'un médecin. Ils s’installent rue Napoléon, à Montréal, où leur naissent trois enfants : Janine, Renée et Paul. En 1937, Paul-Émile Borduas accepte un poste qu'il juge plus intéressant, à l'École du Meuble de Montréal. Dès lors, il évolue vers une conception plus radicale de l’art.
En lisant « L’Amour fou » du surréaliste André Breton, il découvre le fameux conseil de Léonard de Vinci enjoignant ses élèves à regarder longuement un vieux mur pour y voir apparaître dans ses craquelures et ses taches des formes que le peintre n’a qu’à copier par la suite. Borduas recrée le « vieux mur » de Léonard en traçant spontanément sans idée préconçue quelques traits qui serviront de canevas à l’application de l’huile ou de la gouache. Il commence à réaliser des œuvres abstraites, devenant davantage intéressé par l’acte de peindre que par les thèmes. Dans ce cas, l'artiste doit rejeter toute forme de préparation, comme le choix du sujet ou les esquisses, pour se concentrer uniquement sur les émotions du moment et les pulsions inconscientes. De ces gestes automatiques, surgit le concept de l’automatisme pictural. Son tableau « Abstraction verte » (1941) est la première œuvre automatiste de Borduas.
Il fonde la Société d'art contemporain avec John Lyman et Robert Élie, afin de promouvoir l'art abstrait au Canada. Son influence va grandissant auprès de jeunes peintres étudiants qui allaient former le groupe appelé les Automatistes. C'est ainsi que Borduas devient chef de file du mouvement automatiste et songe même à faire de Montréal la plaque tournante d'une École picturale aussi prestigieuse et influente que l'École de Paris ou celle de New-York.
En février 1948, se tient la première exposition de Prisme d'yeux, où le peintre Alfred Pellan lance un manifeste portant ce titre. En août de la même année, en réponse à Pellan, Borduas publie le manifeste Refus global, une critique sévère de la culture canadienne-française comprenant dix textes d'auteurs et signé par les 15 cosignataires suivants : Magdeleine Arbour, Marcel Barbeau, Bruno Cormier, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Muriel Guilbault, Marcelle Ferron-Hamelin, Fernand Leduc, Thérèse Leduc, Jean-Paul Mousseau, Maurice Perron, Louise Renaud, Françoise Riopelle, Jean-Paul Riopelle, Françoise Sullivan.
Le manifeste de Borduas dénonce la vieille idéologie conservatrice et proclame la nécessité d’une plus grande ouverture aux courants de la pensée universelle. À l'époque, l’Église catholique au Québec contrôle tout le système éducatif, avec une influence considérable sur le monde politique et judiciaire. Dans « Refus global », Borduas remet en question l’autorité de l’Église, accuse le gouvernement du Québec de garder le Québec dans la « grande noirceur » et exhorte les Québécois à rejeter cette existence rétrograde : à refuser d’obéir comme des moutons à l’autorité établie. Dans ce climat, les idées de Borduas apparaissent révolutionnaires et elles contribuent à la Révolution tranquille. Selon lui, les Canadiens-français doivent abandonner leur vieille culture et en créer une nouvelle, fondée sur les émotions, les sensations et, sur ce qu’il appelle « la magie ». Les termes sont clairs :
« Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d’être sciemment au-dessous de nos possibilités psychiques. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due. […] Place à la magie ! Place aux mystères objectifs ! Place à l’amour ! Place aux nécessités ! » (Borduas, Refus global, 1948)
Ces attaques contre le clergé et la classe politique de droite sous l’emprise du Premier ministre Maurice Duplessis lui valent son congédiement de l’École du meuble. Il tente, en vain, de justifier son action dans un pamphlet intitulé « Projections libérantes » (1949). Les conditions financières difficiles, suite à son renvoi, le forcent à accroître sa production artistique. Il réussit l’exploit de participer à trente-deux expositions en vingt-cinq mois. Ces années pénibles se terminent par la séparation du couple. Accablé, rejeté par ses propres concitoyens, il vend sa maison et se prépare à partir pour les USA. En arrivant aux USA, en avril 1953, il loue un atelier à Provincetown (au 190 Bradford St.), avant de s’installer à New York, où son expérimentation artistique peut se faire en toute liberté.
Ses œuvres circulent davantage, tant localement qu’à l’étranger. Ainsi en janvier 1954, il présente une exposition éponyme à la galerie Passedoit de New York, une autre en avril à la galerie Hendler de Philadelphie, tandis qu’à l’été, il participa à la XXVIIe biennale de Venise. En octobre de la même année, il revint à Montréal présenter l’exposition « En route ». Dix-sept huiles et six encres y prennent place sur les cimaises de la galerie Agnès Lefort. Les critiques remarquent une évolution de son style au contact de l’expressionnisme abstrait américain, dont il visite régulièrement les expositions. Il fréquente « The Club », lieu de rencontre de la bohème new-yorkaise et assiste aux conférences données par les artistes, mais sans intervenir, maîtrisant mal l’anglais. Il y rencontre quelques expressionnistes abstraits.
Dans une lettre à son ami et poète Claude Gauvreau, il écrit connaître « Pollock, Kline et dix autres peintres expressionnistes ». Le tableau intitulé « Les signes s’envolent » annonce une évolution picturale axée sur une épuration des signes jusqu’à leur disparition. L’influence spirituelle nabi se fait à nouveau sentir dans sa peinture. Celle-ci présente des aplats de pâte plus prononcés et une tendance chromatique vers le noir et blanc. Le style de Borduas subit des transformations radicales : influencé par le néo-plasticien hollandais Piet Mondrian, mais également par le « suprématisme » (carré blanc sur fond blanc) du Russe Kasimir Malevitch, avec qui on remarque une forte parenté esthétique, parenté aussi avec « l’œuvre en noir » du Français Pierre Soulages et de l’Américain Franz Kline. Borduas s’inscrit donc comme un représentant du Canada (Québec) dans l’histoire de l’art international.
Malgré ses succès sur la scène new-yorkaise, Borduas décide de quitter l’Amérique pour s’installer à Paris, en 1955, où il espère être mieux reconnu. Mal lui en prend. Il ne rencontre jamais le succès espéré, n’obtenant sa première exposition solo qu’en 1959, à la galerie Saint-Germain, donc quatre ans après son arrivée. Pourtant sa carrière internationale se portait bien. En 1957, la galerie Martha Jackson de New York organise l’événement « Paul-Émile Borduas Paintings 1953-1956 ». Il participe aussi à « 35 peintres dans l’actualité », présentée par le Musée des beaux-arts de Montréal, ainsi qu’à « Contemporary Canadian Painters », exposition qui circule en Australie, et finalement en vedette à la « Recent Developments in Painting » tenue à Londres, ainsi que de nombreuses expositions présentées à Dusseldorf, Genève et Cologne, pour ne nommer que celles-ci.
Mais Borduas s’ennuie à Paris et sa santé décline. C’est pourtant à ce moment dans un sursaut de créativité qu’il peint « L’Étoile noire », probablement son chef d’œuvre. Borduas s’est soudainement libéré complètement du surréalisme, n’ayant gardé de l’automatisme que la manière spontanée d’appliquer la peinture sur la toile. Typiquement une icône de l’expressionnisme abstrait, « L’Étoile noire » reflète bien les angoisses existentielles de la première génération post-atomique. Pendant les années 1940, alors qu’il élaborait le concept de la peinture automatiste, il envisageait l’avenir avec un certain optimisme. Quinze ans plus tard, la population mondiale décimée par les quelques millions de morts de la Seconde guerre mondiale et de la Guerre de Corée, sans oublier les corps disparus dans les camps de concentration nazis et les corps calcinés de Hiroshima et Nagasaki, Borduas doit se rendre à l’évidence : il ne verra jamais de son vivant cette nouvelle culture qu'il espérait. Il devient de plus en plus désabusé ; « L’Étoile noire » le montre bien.
Il adopte un style de plus en plus calligraphique, en accord avec son projet d’un nouvel exil, cette fois-ci au Japon. Malheureusement ce projet ne verra jamais le jour. La recherche artistique de Borduas se termine prématurément avec « Composition 69 », tableau où la quasi totalité de la toile est recouverte par des empâtements noirs imposants qui s’imbriquent jusqu’à constituer un quasi monochrome noir mortuaire. En haut du tableau, quelques fissures laissent filtrer un peu de blanc comme une sorte d’appel cosmique.
Le 22 février 1960, le peintre s’éteint à Paris, dans son atelier, victime d’un malaise cardiaque. A côté du lit, sur un chevalet trône « Composition 69 »... Son testament ? En 1989, les cendres de Borduas sont rapatriées à Saint-Hilaire, son lieu de naissance.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: Et si nous abordions quelques personnages de votre histo
François-Xavier-Antoine Labelle (24 novembre 1833 à Sainte-Rose-de-Lima - 4 janvier 1891 à Québec) était un homme d'Église québécois, le responsable de la colonisation des Laurentides. Il est surnommé le curé Labelle, et parfois, le roi du Nord.
Antoine Labelle, 1864, par William Notman
Né à Sainte-Rose, le fils d'Angélique Maher et d'Antoine Labelle, pas très prospères, il étudie au séminaire de Sainte-Thérèse. Les premières années de sa vie sont mal connues, mais on sait qu'il aimait lire Auguste Nicolas et Joseph de Maistre. Il ajoute François-Xavier à son nom car il s'inspire de saint François-Xavier. Il est ordonné prêtre le 1er juin 1856 après une brève formation théologique de 1852 à 1855. Sa grandeur physique fait de lui un géant : il mesure 1 m 80 cm et pèse 140 kilos.
D'abord nommé vicaire à Sault-au-Récollet par Ignace Bourget, il devient curé à la paroisse de Saint-Antoine-Abbé, près des États-Unis, où il exerce son ministère jusqu'en 1863. Ensuite, il est prêtre à Saint-Bernard-de-Lacolle. Vers 1867, il exprime un épuisement, demandant d'être transféré dans un diocèse américain ou dans un monastère. L'évêque Bourget le somme de rester, lui accordant la paroisse nombreuse de Saint-Jérôme.
Labelle trouve de grands besoins à combler dans sa nouvelle communauté, et il cherche immédiatement à faire développer le chemin de fer dans la région pour encourager le développement économique. Un de ses objectifs est de faire cesser l'émigration des Canadiens français vers la Nouvelle-Angleterre. Il se présente aussi comme volontaire pour lutter contre l'invasion des Féniens.
Son action sociale est reconnue, et il est comparé à Auguste-Norbert Morin, qui a fondé Sainte-Adèle. Au total, il fait venir cinq mille habitants dans le sol colonial. Le gouvernement élu à la suite de la confédération canadienne accorde de larges subventions à son grand projet. Hugh Allan et John Joseph Caldwell Abbott lui rendent hommage en 1873, et lorsque le premier tronçon du chemin Montréal-Saint-Jérôme est inauguré en le 9 octobre 1876, une des locomotives porte son nom.
Statue du curé Antoine Labelle, à Saint-Jérôme
En 1879, Arthur Buies se joint à sa cause. Le coureur des bois Isidore Martin lui prête également main forte. Labelle fonde la société de colonisation du diocèse de Montréal, ainsi qu'une loterie pour la colonisation. Cette même année, il souhaite que le diocèse d'Ottawa puisse devenir un archidiocèse.
En 1887, il demande l'érection canonique du diocèse de Saint-Jérôme. Le 16 mai 1888, il est appelé par Honoré Mercier pour occuper le poste de sous-commissaire au départment de l'agriculture et de la colonisation. Il tente de faire venir des immigrants français dans les diocèses canadiens.
La fin de sa vie est marquée par des difficultés avec le parti conservateur, qui fait pression auprès de Mgr Édouard-Charles Fabre, car Labelle est devenu trop libéral à son goût. Labelle avait en effet combattu les ultramontains, quelques années après avoir soutenu la campagne de Joseph-Adolphe Chapleau.
Nommé protonotaire apostolique, ses projets de reconquête spirituelle et économique du Canada gênent son évêque et la curie romaine, et il doit ultimement abandonner son projet. Mercier refuse sa démission en tant que sous-ministre. Avant de mourir, il voulait se rendre à Rome, mais il est décédé le 4 janvier 1891 à l'âge de 58 ans.
Un grand monument, œuvre du sculpteur Alfred Laliberté, a été érigé en son honneur devant la cathédrale de Saint-Jérôme. Sa vie a fait l'objet d'un feuilleton télévisé populaire appelé Les Belles Histoires des Pays-d'en-Haut. Le boulevard Curé-Labelle, la municipalité de Labelle, la municipalité régionale de comté d'Antoine-Labelle et la réserve faunique de Papineau-Labelle sont nommés en son honneur. En 1961 une école secondaire sera construite à Laval (Québec) qui portera son nom, tout près du parc qui porte son nom, le parc Roi-Du-Nord. L'école Curé-Antoine-Labelle accueille aujourd'hui plus de 2600 élèves et plus de 200 membres du personnel
Antoine Labelle, 1864, par William Notman
Né à Sainte-Rose, le fils d'Angélique Maher et d'Antoine Labelle, pas très prospères, il étudie au séminaire de Sainte-Thérèse. Les premières années de sa vie sont mal connues, mais on sait qu'il aimait lire Auguste Nicolas et Joseph de Maistre. Il ajoute François-Xavier à son nom car il s'inspire de saint François-Xavier. Il est ordonné prêtre le 1er juin 1856 après une brève formation théologique de 1852 à 1855. Sa grandeur physique fait de lui un géant : il mesure 1 m 80 cm et pèse 140 kilos.
D'abord nommé vicaire à Sault-au-Récollet par Ignace Bourget, il devient curé à la paroisse de Saint-Antoine-Abbé, près des États-Unis, où il exerce son ministère jusqu'en 1863. Ensuite, il est prêtre à Saint-Bernard-de-Lacolle. Vers 1867, il exprime un épuisement, demandant d'être transféré dans un diocèse américain ou dans un monastère. L'évêque Bourget le somme de rester, lui accordant la paroisse nombreuse de Saint-Jérôme.
Labelle trouve de grands besoins à combler dans sa nouvelle communauté, et il cherche immédiatement à faire développer le chemin de fer dans la région pour encourager le développement économique. Un de ses objectifs est de faire cesser l'émigration des Canadiens français vers la Nouvelle-Angleterre. Il se présente aussi comme volontaire pour lutter contre l'invasion des Féniens.
Son action sociale est reconnue, et il est comparé à Auguste-Norbert Morin, qui a fondé Sainte-Adèle. Au total, il fait venir cinq mille habitants dans le sol colonial. Le gouvernement élu à la suite de la confédération canadienne accorde de larges subventions à son grand projet. Hugh Allan et John Joseph Caldwell Abbott lui rendent hommage en 1873, et lorsque le premier tronçon du chemin Montréal-Saint-Jérôme est inauguré en le 9 octobre 1876, une des locomotives porte son nom.
Statue du curé Antoine Labelle, à Saint-Jérôme
En 1879, Arthur Buies se joint à sa cause. Le coureur des bois Isidore Martin lui prête également main forte. Labelle fonde la société de colonisation du diocèse de Montréal, ainsi qu'une loterie pour la colonisation. Cette même année, il souhaite que le diocèse d'Ottawa puisse devenir un archidiocèse.
En 1887, il demande l'érection canonique du diocèse de Saint-Jérôme. Le 16 mai 1888, il est appelé par Honoré Mercier pour occuper le poste de sous-commissaire au départment de l'agriculture et de la colonisation. Il tente de faire venir des immigrants français dans les diocèses canadiens.
La fin de sa vie est marquée par des difficultés avec le parti conservateur, qui fait pression auprès de Mgr Édouard-Charles Fabre, car Labelle est devenu trop libéral à son goût. Labelle avait en effet combattu les ultramontains, quelques années après avoir soutenu la campagne de Joseph-Adolphe Chapleau.
Nommé protonotaire apostolique, ses projets de reconquête spirituelle et économique du Canada gênent son évêque et la curie romaine, et il doit ultimement abandonner son projet. Mercier refuse sa démission en tant que sous-ministre. Avant de mourir, il voulait se rendre à Rome, mais il est décédé le 4 janvier 1891 à l'âge de 58 ans.
Un grand monument, œuvre du sculpteur Alfred Laliberté, a été érigé en son honneur devant la cathédrale de Saint-Jérôme. Sa vie a fait l'objet d'un feuilleton télévisé populaire appelé Les Belles Histoires des Pays-d'en-Haut. Le boulevard Curé-Labelle, la municipalité de Labelle, la municipalité régionale de comté d'Antoine-Labelle et la réserve faunique de Papineau-Labelle sont nommés en son honneur. En 1961 une école secondaire sera construite à Laval (Québec) qui portera son nom, tout près du parc qui porte son nom, le parc Roi-Du-Nord. L'école Curé-Antoine-Labelle accueille aujourd'hui plus de 2600 élèves et plus de 200 membres du personnel
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine