Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Publié : ven. mai 10, 2013 11:18 pm
Le Siam est l'ancien nom de la Thaïlande. C'est la transcription du nom donné au peuple thaï par les Khmers. Ce terme vient du sanskrit श्याम śyāma « sombre », qui fait référence à la couleur de la peau de ses habitants. Le royaume du Siam a été fondé en 1350 par le roi Ramathibodi Ier. Ses capitales successives furent Ayutthaya (1350-1767), Thonburi (1767-1782), puis Bangkok (à partir de 1782). Le pays a pris le nom de Thaïlande en 1939 après la prise du pouvoir par le général Plaek Phibunsongkhram.
Le royaume du Siam a été fondé en 1350 par un prince thaï qui fonda Ayutthaya et monta sur le trône sous le nom de Ramathibodi Ier. Le Siam combattit à la fois l'empire khmer, le royaume de Sukhothaï et le royaume du Lanna. En 1431, il conquit la capitale khmère, Angkor. Vers 1430, il absorba complètement le royaume de Sukhothaï.
Les Birmans pillèrent Ayutthaya en 1569 et la détruisirent en 1767, mettant fin au royaume d'Ayutthaya. Elle fut reprise par Taksin, mais celui-ci installa sa capitale plus au sud, à Thonburi.
Le royaume d'Ayutthaya est un ancien royaume thaï, fondé en 1351 et disparu en 1767. Il occupait approximativement le territoire de l'actuelle Thaïlande, moins une partie dans l'Est et le royaume de Lanna dans le Nord.
Le roi Ramathibodi Ier (Uthong) a fait de la ville d’Ayutthaya (อยุธยา) la capitale de son royaume en 1351, et a annexé Sukhothai (สุโขทัย), l'ancienne capitale, en 1376. Le royaume, connu en occident sous le nom de Siam, s'est étendu au détriment d'Angkor et a tenté à plusieurs reprises de s'emparer de Malacca. Il a été souvent en guerre avec la Birmanie.
Ayutthaya était ouverte aux commerçants étrangers, y compris les Chinois, les Indiens, les Japonais et les Persans et plus tard les Portugais, les Espagnols, les Hollandais, les Britanniques et les Français, leur permettant d'installer des villages en dehors des murs de ville. La cour du roi Narai (1656-1688) a tissé des liens très forts avec celle du roi Louis XIV de France, dont les ambassadeurs ont comparé la ville à Paris, par sa taille et sa richesse.
Les Birmans pillèrent la ville en 1569 et la détruisirent en 1767, mettant fin au royaume d'Ayutthaya. Elle fut reprise par Taksin, mais celui-ci installa sa capitale plus au sud, à Thonburi, et la dynastie Chakri la transporta à Bangkok.
L'État siamois basé à Ayutthaya, dans la vallée de la Chao Phraya (แม่น้ำเจ้าพระยา), s'est développé en absorbant le royaume de Lavo (Lopburi), et s’est agrandi vers le sud en suivant les migrations des Thaïs.
U Thong était un aventurier prétendument descendu d'une riche famille marchande chinoise ayant des relations matrimoniales avec la royauté. En 1350, pour échapper à la menace d'une épidémie, il a déplacé sa cour au sud dans la riche plaine inondable du fleuve Chao Phraya. Sur une île du fleuve il a fondé une nouvelle capitale, qu'il a appelée Ayutthaya (son nom complet est Phra Nakhon Si Ayutthaya, พระนครศรีอยุธยา), du nom de la ville d’Ayodhya, en Inde du nord, ville de Rāma, héros de l'épopée du Ramayana. U Thong a pris le nom royal de Ramathibodi (1350-1369).
Ramathibodi a essayé d'unifier son royaume. En 1360, il a déclaré le Bouddhisme theravāda religion officielle d'Ayutthaya et invité des membres d'une sangha (communauté monastique bouddhiste) de Ceylan à établir un nouvel ordre religieux et à propager la foi parmi ses sujets. Il a également compilé un code légal, basé sur le Dharmaśāstra (un texte légal hindou) et la coutume thaïe, qui sont devenus la base de la législation royale. Composée en pâli, langue indo-aryenne des textes du Theravada, elle avait force d’injonction divine. Complété par des arrêtés royaux, le code légal de Ramathibodi est demeuré généralement en vigueur jusqu’à la fin du xixe siècle.
À la fin du xive siècle, Ayutthaya est considérée comme l'entité politique la plus puissante d'Asie du Sud-Est. Dans les dernières années de son règne, Ramathibodi a réussi à s'emparer d'Angkor. Son objectif était de sécuriser la frontière orientale du royaume en devançant les ambitions viêt sur les territoires khmers.
Toutefois, Ayutthaya a souvent dû envoyer des troupes pour mater des rébellions à Sukhothaï ou mener des campagnes contre Chiang Mai, qui continuait de résister à son expansion. Après la mort de Ramathibodi, son royaume est reconnu par la cour de Chine, maintenant sous la dynastie des Ming, comme le successeur légitime du royaume de Sukhothaï.
Ayutthaya n'était pas un État unifié mais plutôt un ensemble de principautés autonomes et de provinces tributaires qui prêtaient allégeance à son roi. Ces territoires étaient gouvernés par des membres de la famille royale. Ils avaient leur propre armée et guerroyaient souvent les uns contre les autres. Le roi devait donc veiller en permanence à ce que les princes du sang ne s'allient pas entre eux contre lui, ou avec les ennemis d'Ayutthaya. Quand éclatait une querelle de succession, les princes rassemblaient leurs troupes et marchaient sur la capitale pour faire valoir leurs droits.
Durant une bonne partie du xve siècle, Ayutthaya va consacrer son énergie à la péninsule Malaise, où se trouvait Malacca, le port le plus important de l'Asie du Sud-Est. Malacca et les autres États malais au sud de l'ancien royaume de Tambralinga s'étaient progressivement convertis à l'islam au cours du xve siècle. Les Thaïs échouèrent à soumettre Malacca, qui s'était mise sous la protection de la Chine.
Ayutthaya réussit néanmoins à contrôler l'isthme de Kra, où venaient les marchands chinois en quête de produits de luxe très prisés en Chine.
À partir du xvie siècle, le royaume d'Ayutthaya fut presque constamment en guerre contre la Birmanie (dynastie Taungû puis dynastie Konbaung) avec des fortunes diverses. Le roi birman Bayinnaung prit la ville en 1569, mais Ayutthaya reprit son indépendance dès 1584 et Naresuan lui redonna toute sa puissance : sous son règne (1590-1605), le royaume atteignit son expansion maximale. Il ne fut abattu que deux siècles plus tard par le roi birman Hsinbyushin (1767).
Un des généraux d'Ayutthaya, Taksin, libéra rapidement le pays (1767-1782). Son successeur Rama Ier est le fondateur de la dynastie Chakri, encore régnante aujourd'hui.
Les rois thaïs étaient des monarques absolus, représentants religieux et gouvernants du même siège. Leur autorité était assise sur des qualités idéales qu'ils pensaient posséder. Le roi était le modèle moral, qui personnifiait les vertus de son peuple, et son pays vivait en paix et prospérait en raison de ses actions méritoires. À Sukhothai, selon l’histoire, le roi Ramkhamhaeng entendait les pétitions de n'importe quel sujet qui sonnait la cloche de la porte du palais pour l'appeler, le roi était adoré en tant que père par son peuple. Mais les aspects paternels de la royauté ont disparu à Ayutthaya, où, sous l'influence khmère, la monarchie s'est retirée derrière un mur de tabous et de rituels. Le roi était considéré comme le chakkraphat, terme Sanskrit-Pali pour chakravartin qui par son adhérence aux lois, amène le monde à tourner autour de lui. Comme le dieu hindou Shiva qui est « le Seigneur de l'univers », le roi thaï est également devenu par analogie « le Seigneur de la terre », distingué dans son aspect et digne de ses sujets. Selon l'étiquette raffinée de la cour, une langue spéciale, Phasa Ratchasap, a été employée pour communiquer avec ou au sujet de la royauté.
En tant que devaraja (mot sanskrit signifiant « le roi divin »), le roi est finalement devenu une incarnation terrestre de Shiva et est devenu l'objet d'un culte politico-religieux officié par un corps de Brahmans royaux qui faisait partie d’une escorte bouddhiste de la cour. Dans le contexte bouddhiste, le devaraja était un bodhisattva (un être éclairé qui, par compassion, renonce au Nirvāna afin d’aider les autres). La croyance dans la royauté divine a perduré au xviiie siècle, bien qu'à ce moment-là ses implications religieuses avaient un impact limité. L’abbé de Choisy, un Français qui est venu à Ayutthaya en 1685, a écrit que, « le roi a la puissance absolue. Il est vraiment le Dieu des siamois : personne n’ose prononcer son nom. » Un autre auteur du xviie siècle, le Néerlandais Van Vliet, souligne que le roi du Siam « a été honoré et adoré par les siens plus qu'un Dieu. »
Une des nombreuses innovations institutionnelles du roi Trailok (1448-1488) a été d’adopter la position de l'uparaja, traduite comme vice-roi ou prétendant au trône, habituellement tenu par le fils aîné ou le plein frère du roi, afin de régulariser la succession au trône, un exploit particulièrement difficile pour une dynastie polygame. En pratique, il y avait un conflit inhérent entre le roi et l'uparaja et de fréquentes contestations de successions.
Le roi se trouvait à l'apex d'une hiérarchie sociale et politique fortement stratifiée à tous les niveaux de la société. L'unité de base de l'organisation sociale était la communauté de village composé de ménages de familles étendues. D'une façon générale, le chef de village, élu, pilotait les projets communaux. Il conservait les titres de propriété de la terre au nom de la communauté, bien que les propriétaires ruraux pussent la conserver aussi longtemps qu'ils la cultivaient.
Avec des réserves importantes de terre disponible pour la culture, la viabilité de l'État dépendait de l'acquisition et de la commande d’une main-d’œuvre à répartir entre le travail à la ferme et la défense. La population globale était peu nombreuse, estimée à seulement 2,2 millions d'habitants vers 1600. La primauté politique d'Ayutthaya nécessitait une guerre constante, car aucun des états dans la région ne possédant d'avantage technologique, le résultat des batailles était habituellement déterminé par la taille des armées. Après chaque campagne victorieuse, Ayutthaya déportait une partie des peuples vaincus sur son propre territoire, où ils étaient assimilées et ajoutés à la main-d’œuvre locale.
Chaque homme libre devait être enregistré en tant que domestique, ou "phrai", auprès du seigneur local, ou "Nai", pour le service militaire et les corvées de travaux publics sur la terre du fonctionnaire à qui il avait été affecté. Le phrai pouvait également remplir ses obligations de travail en payant un impôt. S'il trouvait le travail obligatoire sous son Nai trop pénible, il pouvait se vendre en esclavage à un Nai plus attrayant, qui payait alors une compensation au gouvernement pour la perte de travail de corvées. Pas moins d'un tiers de la main-d’œuvre au xixe siècle se composait de phrais.
En 1680, la France obtint le monopole du commerce des épices au Siam. Suite à la visite à Versailles du père Bénigne Vachet, prêtre des Missions Étrangères de Paris, et convaincu de ce que le roi du Siam Phra Naï (Narai) pouvait être converti au catholicisme, le roi Louis XIV décida en 1685 d’envoyer une ambassade au Siam, dirigée par le chevalier Alexandre de Chaumont. Avec l'aide du père La Chaise, confesseur du roi, les jésuites français purent adjoindre à l'expédition six jésuites-mathématiciens qui devaient ensuite rejoindre la Chine, et recueillir sur ce pays toutes les observations utiles au commerce, à la politique, aux sciences et à la religion. Le supérieur de ces six jésuites mathématiciens était le père Tachard, originaire d'Angoulême. L’abbé de Choisy participait également à ce voyage en tant qu’historiographe. Il reçut le sacerdoce au Siam.
Ils arrivèrent en septembre 1685 à Lopburi, où le roi les reçut avec les plus grands honneurs. Le père Tachard, désigné pour aller chercher des missionnaires en Europe, rembarqua avec M. de Chaumont et une ambassade siamoise envoyée auprès de Louis XIV par Phra Naï sur les conseils de son principal ministre Constantin Phaulkon.
Le roi de France dépêcha en 1687 une nouvelle ambassade au Siam, commandée par deux Envoyés Extraordinaires, Simon de La Loubère et Céberet du Boullay, à bord de six navires de guerre. Cette ambassade était aussi une expédition militaire, avec 630 militaires commandés par le comte de Forbin. Le futur musicien André Cardinal Destouches (1672-1749) en faisait partie.
L'armée française tint garnison à Bangkok et Mergui jusqu'à ce qu’une révolution lui fasse quitter le pays en 1689.
Dynastie Uthong (premier règne)
Ramathibodi Ier (Prince Uthong) 1350-1369
Ramesuan 1369-1370 (abdication)
Dynastie Suphannaphum (premier règne)
Borommaracha I (Pangua) 1370-1388
Thong Chan 1388 (7 jours)
Dynastie Uthong (second règne)
Ramesuan 1388-1395 (deuxième règne)
Ramaratcha 1395-1409
Dynastie Suphannaphum (second règne)
Inthararatcha 1409-1424
Borommaratcha II (Samphraya) 1424-1448
Boromtrailokanat 1448-1488
Borommaratcha III (Inthararatcha II) 1488-1491
Ramathibodi II (1491-1529)
Borommaratcha IV 1529-1533
Ratsada, Ratthathirat 1533-1534 (5 mois)
Chairacha 1534-1546
Keofa, Yodfa 1546-1548
Worawongsa 1548
Chakkraphat règne 1548-1568
Mahin 1568-1569
La Birmanie conquiert Ayutthaya en 1569 et devient son suzerain.
Dynastie Sukhothai
Maha Thammaracha (Sanpet I) 1569-1590
Le royaume d'Ayutthaya redevient indépendant en 1584.
Naresuan (Sanpet II) 1590-1605
Ekathotsarot (Sanpet III) 1605-1610
Si Saowaphak (Sanpet IV) 1610-1611
Songtham (Intharacha) 1611-1628
Jettharaja II, Jetthathirat 1628-1630
Athittyawong 1630 (un mois)
Dynastie Prasat Thong
Prasat Tong 1630-1656
Chao Fa Jai 1656 (quelques jours)
Sri Suthammaraja 1656-1657
Rama Thibodi III, Narai 1657-1688
Dynastie Ban Phlu Luang
Phéthraja 1688-1703
Chao Sua, Sarasak 1703-1708
Phumintharacha (Sanpet IX, Thai Sa) 1709-1733
Borommakot (Boromaratcha III) 1733-1758
Uthumpon (Boromaratchathirat IV) 1758
Suriyamarin or Ekkathat (Boromaratcha V) 1758-1767
Après la destruction d'Ayutthaya par les Birmans, un général sino-siamois, Taksin, se fit couronner roi et installa sa capitale à Thonburi. Quand il perdit la raison, un autre général, Chakri prit le pouvoir et se fit finalement couronner roi en 1782, mais il déplaça la capitale à Bangkok.
La couronne resta aux mains de la dynastie Chakri. Mongkut (1851-1868) et Chulalongkorn (1868-1910) modernisèrent le pays. En 1932, un coup d'État instaura un nouveau régime (adoption d'une constitution, limitation du pouvoir de l'aristocratie). Phibun, Premier ministre à partir de 1938, décida l'année suivante de changer le nom du royaume en royaume de Thaïlande.
C'est le 11 mai 1949 que le Siam prend officiellement le nom de Thaïlande,
Le royaume du Siam a été fondé en 1350 par un prince thaï qui fonda Ayutthaya et monta sur le trône sous le nom de Ramathibodi Ier. Le Siam combattit à la fois l'empire khmer, le royaume de Sukhothaï et le royaume du Lanna. En 1431, il conquit la capitale khmère, Angkor. Vers 1430, il absorba complètement le royaume de Sukhothaï.
Les Birmans pillèrent Ayutthaya en 1569 et la détruisirent en 1767, mettant fin au royaume d'Ayutthaya. Elle fut reprise par Taksin, mais celui-ci installa sa capitale plus au sud, à Thonburi.
Le royaume d'Ayutthaya est un ancien royaume thaï, fondé en 1351 et disparu en 1767. Il occupait approximativement le territoire de l'actuelle Thaïlande, moins une partie dans l'Est et le royaume de Lanna dans le Nord.
Le roi Ramathibodi Ier (Uthong) a fait de la ville d’Ayutthaya (อยุธยา) la capitale de son royaume en 1351, et a annexé Sukhothai (สุโขทัย), l'ancienne capitale, en 1376. Le royaume, connu en occident sous le nom de Siam, s'est étendu au détriment d'Angkor et a tenté à plusieurs reprises de s'emparer de Malacca. Il a été souvent en guerre avec la Birmanie.
Ayutthaya était ouverte aux commerçants étrangers, y compris les Chinois, les Indiens, les Japonais et les Persans et plus tard les Portugais, les Espagnols, les Hollandais, les Britanniques et les Français, leur permettant d'installer des villages en dehors des murs de ville. La cour du roi Narai (1656-1688) a tissé des liens très forts avec celle du roi Louis XIV de France, dont les ambassadeurs ont comparé la ville à Paris, par sa taille et sa richesse.
Les Birmans pillèrent la ville en 1569 et la détruisirent en 1767, mettant fin au royaume d'Ayutthaya. Elle fut reprise par Taksin, mais celui-ci installa sa capitale plus au sud, à Thonburi, et la dynastie Chakri la transporta à Bangkok.
L'État siamois basé à Ayutthaya, dans la vallée de la Chao Phraya (แม่น้ำเจ้าพระยา), s'est développé en absorbant le royaume de Lavo (Lopburi), et s’est agrandi vers le sud en suivant les migrations des Thaïs.
U Thong était un aventurier prétendument descendu d'une riche famille marchande chinoise ayant des relations matrimoniales avec la royauté. En 1350, pour échapper à la menace d'une épidémie, il a déplacé sa cour au sud dans la riche plaine inondable du fleuve Chao Phraya. Sur une île du fleuve il a fondé une nouvelle capitale, qu'il a appelée Ayutthaya (son nom complet est Phra Nakhon Si Ayutthaya, พระนครศรีอยุธยา), du nom de la ville d’Ayodhya, en Inde du nord, ville de Rāma, héros de l'épopée du Ramayana. U Thong a pris le nom royal de Ramathibodi (1350-1369).
Ramathibodi a essayé d'unifier son royaume. En 1360, il a déclaré le Bouddhisme theravāda religion officielle d'Ayutthaya et invité des membres d'une sangha (communauté monastique bouddhiste) de Ceylan à établir un nouvel ordre religieux et à propager la foi parmi ses sujets. Il a également compilé un code légal, basé sur le Dharmaśāstra (un texte légal hindou) et la coutume thaïe, qui sont devenus la base de la législation royale. Composée en pâli, langue indo-aryenne des textes du Theravada, elle avait force d’injonction divine. Complété par des arrêtés royaux, le code légal de Ramathibodi est demeuré généralement en vigueur jusqu’à la fin du xixe siècle.
À la fin du xive siècle, Ayutthaya est considérée comme l'entité politique la plus puissante d'Asie du Sud-Est. Dans les dernières années de son règne, Ramathibodi a réussi à s'emparer d'Angkor. Son objectif était de sécuriser la frontière orientale du royaume en devançant les ambitions viêt sur les territoires khmers.
Toutefois, Ayutthaya a souvent dû envoyer des troupes pour mater des rébellions à Sukhothaï ou mener des campagnes contre Chiang Mai, qui continuait de résister à son expansion. Après la mort de Ramathibodi, son royaume est reconnu par la cour de Chine, maintenant sous la dynastie des Ming, comme le successeur légitime du royaume de Sukhothaï.
Ayutthaya n'était pas un État unifié mais plutôt un ensemble de principautés autonomes et de provinces tributaires qui prêtaient allégeance à son roi. Ces territoires étaient gouvernés par des membres de la famille royale. Ils avaient leur propre armée et guerroyaient souvent les uns contre les autres. Le roi devait donc veiller en permanence à ce que les princes du sang ne s'allient pas entre eux contre lui, ou avec les ennemis d'Ayutthaya. Quand éclatait une querelle de succession, les princes rassemblaient leurs troupes et marchaient sur la capitale pour faire valoir leurs droits.
Durant une bonne partie du xve siècle, Ayutthaya va consacrer son énergie à la péninsule Malaise, où se trouvait Malacca, le port le plus important de l'Asie du Sud-Est. Malacca et les autres États malais au sud de l'ancien royaume de Tambralinga s'étaient progressivement convertis à l'islam au cours du xve siècle. Les Thaïs échouèrent à soumettre Malacca, qui s'était mise sous la protection de la Chine.
Ayutthaya réussit néanmoins à contrôler l'isthme de Kra, où venaient les marchands chinois en quête de produits de luxe très prisés en Chine.
À partir du xvie siècle, le royaume d'Ayutthaya fut presque constamment en guerre contre la Birmanie (dynastie Taungû puis dynastie Konbaung) avec des fortunes diverses. Le roi birman Bayinnaung prit la ville en 1569, mais Ayutthaya reprit son indépendance dès 1584 et Naresuan lui redonna toute sa puissance : sous son règne (1590-1605), le royaume atteignit son expansion maximale. Il ne fut abattu que deux siècles plus tard par le roi birman Hsinbyushin (1767).
Un des généraux d'Ayutthaya, Taksin, libéra rapidement le pays (1767-1782). Son successeur Rama Ier est le fondateur de la dynastie Chakri, encore régnante aujourd'hui.
Les rois thaïs étaient des monarques absolus, représentants religieux et gouvernants du même siège. Leur autorité était assise sur des qualités idéales qu'ils pensaient posséder. Le roi était le modèle moral, qui personnifiait les vertus de son peuple, et son pays vivait en paix et prospérait en raison de ses actions méritoires. À Sukhothai, selon l’histoire, le roi Ramkhamhaeng entendait les pétitions de n'importe quel sujet qui sonnait la cloche de la porte du palais pour l'appeler, le roi était adoré en tant que père par son peuple. Mais les aspects paternels de la royauté ont disparu à Ayutthaya, où, sous l'influence khmère, la monarchie s'est retirée derrière un mur de tabous et de rituels. Le roi était considéré comme le chakkraphat, terme Sanskrit-Pali pour chakravartin qui par son adhérence aux lois, amène le monde à tourner autour de lui. Comme le dieu hindou Shiva qui est « le Seigneur de l'univers », le roi thaï est également devenu par analogie « le Seigneur de la terre », distingué dans son aspect et digne de ses sujets. Selon l'étiquette raffinée de la cour, une langue spéciale, Phasa Ratchasap, a été employée pour communiquer avec ou au sujet de la royauté.
En tant que devaraja (mot sanskrit signifiant « le roi divin »), le roi est finalement devenu une incarnation terrestre de Shiva et est devenu l'objet d'un culte politico-religieux officié par un corps de Brahmans royaux qui faisait partie d’une escorte bouddhiste de la cour. Dans le contexte bouddhiste, le devaraja était un bodhisattva (un être éclairé qui, par compassion, renonce au Nirvāna afin d’aider les autres). La croyance dans la royauté divine a perduré au xviiie siècle, bien qu'à ce moment-là ses implications religieuses avaient un impact limité. L’abbé de Choisy, un Français qui est venu à Ayutthaya en 1685, a écrit que, « le roi a la puissance absolue. Il est vraiment le Dieu des siamois : personne n’ose prononcer son nom. » Un autre auteur du xviie siècle, le Néerlandais Van Vliet, souligne que le roi du Siam « a été honoré et adoré par les siens plus qu'un Dieu. »
Une des nombreuses innovations institutionnelles du roi Trailok (1448-1488) a été d’adopter la position de l'uparaja, traduite comme vice-roi ou prétendant au trône, habituellement tenu par le fils aîné ou le plein frère du roi, afin de régulariser la succession au trône, un exploit particulièrement difficile pour une dynastie polygame. En pratique, il y avait un conflit inhérent entre le roi et l'uparaja et de fréquentes contestations de successions.
Le roi se trouvait à l'apex d'une hiérarchie sociale et politique fortement stratifiée à tous les niveaux de la société. L'unité de base de l'organisation sociale était la communauté de village composé de ménages de familles étendues. D'une façon générale, le chef de village, élu, pilotait les projets communaux. Il conservait les titres de propriété de la terre au nom de la communauté, bien que les propriétaires ruraux pussent la conserver aussi longtemps qu'ils la cultivaient.
Avec des réserves importantes de terre disponible pour la culture, la viabilité de l'État dépendait de l'acquisition et de la commande d’une main-d’œuvre à répartir entre le travail à la ferme et la défense. La population globale était peu nombreuse, estimée à seulement 2,2 millions d'habitants vers 1600. La primauté politique d'Ayutthaya nécessitait une guerre constante, car aucun des états dans la région ne possédant d'avantage technologique, le résultat des batailles était habituellement déterminé par la taille des armées. Après chaque campagne victorieuse, Ayutthaya déportait une partie des peuples vaincus sur son propre territoire, où ils étaient assimilées et ajoutés à la main-d’œuvre locale.
Chaque homme libre devait être enregistré en tant que domestique, ou "phrai", auprès du seigneur local, ou "Nai", pour le service militaire et les corvées de travaux publics sur la terre du fonctionnaire à qui il avait été affecté. Le phrai pouvait également remplir ses obligations de travail en payant un impôt. S'il trouvait le travail obligatoire sous son Nai trop pénible, il pouvait se vendre en esclavage à un Nai plus attrayant, qui payait alors une compensation au gouvernement pour la perte de travail de corvées. Pas moins d'un tiers de la main-d’œuvre au xixe siècle se composait de phrais.
En 1680, la France obtint le monopole du commerce des épices au Siam. Suite à la visite à Versailles du père Bénigne Vachet, prêtre des Missions Étrangères de Paris, et convaincu de ce que le roi du Siam Phra Naï (Narai) pouvait être converti au catholicisme, le roi Louis XIV décida en 1685 d’envoyer une ambassade au Siam, dirigée par le chevalier Alexandre de Chaumont. Avec l'aide du père La Chaise, confesseur du roi, les jésuites français purent adjoindre à l'expédition six jésuites-mathématiciens qui devaient ensuite rejoindre la Chine, et recueillir sur ce pays toutes les observations utiles au commerce, à la politique, aux sciences et à la religion. Le supérieur de ces six jésuites mathématiciens était le père Tachard, originaire d'Angoulême. L’abbé de Choisy participait également à ce voyage en tant qu’historiographe. Il reçut le sacerdoce au Siam.
Ils arrivèrent en septembre 1685 à Lopburi, où le roi les reçut avec les plus grands honneurs. Le père Tachard, désigné pour aller chercher des missionnaires en Europe, rembarqua avec M. de Chaumont et une ambassade siamoise envoyée auprès de Louis XIV par Phra Naï sur les conseils de son principal ministre Constantin Phaulkon.
Le roi de France dépêcha en 1687 une nouvelle ambassade au Siam, commandée par deux Envoyés Extraordinaires, Simon de La Loubère et Céberet du Boullay, à bord de six navires de guerre. Cette ambassade était aussi une expédition militaire, avec 630 militaires commandés par le comte de Forbin. Le futur musicien André Cardinal Destouches (1672-1749) en faisait partie.
L'armée française tint garnison à Bangkok et Mergui jusqu'à ce qu’une révolution lui fasse quitter le pays en 1689.
Dynastie Uthong (premier règne)
Ramathibodi Ier (Prince Uthong) 1350-1369
Ramesuan 1369-1370 (abdication)
Dynastie Suphannaphum (premier règne)
Borommaracha I (Pangua) 1370-1388
Thong Chan 1388 (7 jours)
Dynastie Uthong (second règne)
Ramesuan 1388-1395 (deuxième règne)
Ramaratcha 1395-1409
Dynastie Suphannaphum (second règne)
Inthararatcha 1409-1424
Borommaratcha II (Samphraya) 1424-1448
Boromtrailokanat 1448-1488
Borommaratcha III (Inthararatcha II) 1488-1491
Ramathibodi II (1491-1529)
Borommaratcha IV 1529-1533
Ratsada, Ratthathirat 1533-1534 (5 mois)
Chairacha 1534-1546
Keofa, Yodfa 1546-1548
Worawongsa 1548
Chakkraphat règne 1548-1568
Mahin 1568-1569
La Birmanie conquiert Ayutthaya en 1569 et devient son suzerain.
Dynastie Sukhothai
Maha Thammaracha (Sanpet I) 1569-1590
Le royaume d'Ayutthaya redevient indépendant en 1584.
Naresuan (Sanpet II) 1590-1605
Ekathotsarot (Sanpet III) 1605-1610
Si Saowaphak (Sanpet IV) 1610-1611
Songtham (Intharacha) 1611-1628
Jettharaja II, Jetthathirat 1628-1630
Athittyawong 1630 (un mois)
Dynastie Prasat Thong
Prasat Tong 1630-1656
Chao Fa Jai 1656 (quelques jours)
Sri Suthammaraja 1656-1657
Rama Thibodi III, Narai 1657-1688
Dynastie Ban Phlu Luang
Phéthraja 1688-1703
Chao Sua, Sarasak 1703-1708
Phumintharacha (Sanpet IX, Thai Sa) 1709-1733
Borommakot (Boromaratcha III) 1733-1758
Uthumpon (Boromaratchathirat IV) 1758
Suriyamarin or Ekkathat (Boromaratcha V) 1758-1767
Après la destruction d'Ayutthaya par les Birmans, un général sino-siamois, Taksin, se fit couronner roi et installa sa capitale à Thonburi. Quand il perdit la raison, un autre général, Chakri prit le pouvoir et se fit finalement couronner roi en 1782, mais il déplaça la capitale à Bangkok.
La couronne resta aux mains de la dynastie Chakri. Mongkut (1851-1868) et Chulalongkorn (1868-1910) modernisèrent le pays. En 1932, un coup d'État instaura un nouveau régime (adoption d'une constitution, limitation du pouvoir de l'aristocratie). Phibun, Premier ministre à partir de 1938, décida l'année suivante de changer le nom du royaume en royaume de Thaïlande.
C'est le 11 mai 1949 que le Siam prend officiellement le nom de Thaïlande,