Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Publié : sam. févr. 16, 2013 12:48 am
Le service du travail obligatoire (STO) fut, durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, la réquisition et le transfert contre leur gré vers l’Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français, afin de participer à l’effort de guerre allemand que les revers militaires contraignaient à être sans cesse grandissant (usines, agriculture, chemins de fer, etc.). Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO étaient hébergées dans des camps de travailleurs situés sur le sol allemand.
L’Allemagne nazie imposa au gouvernement de Vichy la mise en place du STO pour compenser le manque de main-d'œuvre dû à l’envoi des soldats allemands sur le front russe, où la situation ne cessait de se dégrader. De fait, les travailleurs forcés français sont les seuls d’Europe à avoir été requis par les lois de leur propre État, et non pas par une ordonnance allemande. C'est une conséquence indirecte de la plus grande autonomie négociée par le gouvernement de Vichy par rapport aux autres pays occupés, qui ne disposaient plus de gouvernement propre.
Un total de 600 000 à 650 000 travailleurs français furent acheminés vers l'Allemagne entre juin 1942 et juillet 1944. La France fut le troisième fournisseur de main-d'œuvre forcée du Reich après l'URSS et la Pologne, et le pays qui lui donna le plus d'ouvriers qualifiés.
L'exploitation de la main-d'œuvre française par le IIIe Reich a concerné des travailleurs obligatoires (« les requis du STO »), mais on vit aussi partir en Allemagne des travailleurs volontaires attirés par la rémunération, ou voulant faire revenir un parent proche. Ces volontaires ne furent ni mieux ni moins bien traités que les requis, mais contribuèrent dans l'opinion, après la guerre, à un amalgame fréquent et injustifié entre requis du STO et volontaires. 250 000 prisonniers de guerre durent également travailler pour le Reich à partir de 1943 après avoir été « transformés » de gré ou de force en travailleurs civils.
Dès l'automne 1940, des volontaires, au début majoritairement d'origine étrangère (Russes, Polonais, Italiens) choisissent de partir travailler en Allemagne. En tout, pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 200 000 travailleurs partis de France se seraient portés volontaires, dont 70 000 femmes. C'est aussi à l'automne 1940 que l'occupant procéda à des rafles arbitraires de main-d'œuvre dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, rattachés à Bruxelles.
Fritz Sauckel, surnommé le « négrier de l'Europe », fut chargé le 21 mars 1942 d'amener la main-d'œuvre de toute l'Europe par tous les moyens. Il s'intéressa particulièrement à la France. Sa nomination est à peu près concomitante avec le retour au pouvoir de Pierre Laval. Jusqu'alors, moins de 100 000 travailleurs français volontaires étaient partis travailler en Allemagne. Le refus d'envoyer 150 000 ouvriers qualifiés avait été l'une des cause de la chute de Darlan. Au cours des années 1942 et 1943, Sauckel usa d'intimidation et de menaces pour remplir ces objectifs. Face à lui, Laval, tour à tour négociait, temporisait et obtempérait, si bien que les relations entre les deux hommes furent tumultueuses, Sauckel louant Laval pour sa coopération ou le condamnant pour son obstruction. On appelle « actions Sauckel » les exigences de main-d'œuvre formulées par Sauckel entre le printemps 1942 et le début de 1944.
Le travail obligatoire est institué en Europe de l'Ouest par un Anordnung de Sauckel du 7 mai 1942. Sauckel demande 250 000 travailleurs supplémentaires avant la fin du mois de juillet. Face à cette exigence, Laval recourt à sa méthode favorite qui consiste à négocier, gagner du temps et chercher des moyens d'échanges. C'est ainsi qu'il en vient à proposer le système de la Relève consistant à libérer un prisonnier de guerre pour trois départs en Allemagne de travailleurs libres et qui sera instituée et annoncée le 22 juin 1942. Dans le même discours où il annonce le système de La Relève, Laval proclame « je souhaite la victoire de l'Allemagne ». Dans une lettre envoyée le même jour au ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, Laval avait placé cette politique de la Relève dans le cadre d'une participation de la France à l’effort de guerre allemand contre le bolchevisme, au travers de l’envoi de travailleurs.
Le manque de succès de cette mesure (17 000 volontaires fin août) sonne le glas du volontariat. Le 22 août 1942, une directive de Sauckel précise qu'il faudra désormais recourir au recrutement forcé . Du point de vue de Sauckel, la Relève avait été un échec puisque moins de 60 000 travailleurs français étaient partis en Allemagne à la fin du mois d'août. Il avait alors menacé de recourir à une ordonnance pour réquisitionner la main-d'œuvre masculine et féminine, ordonnance qui n'aurait pu s'appliquer qu'en zone occupée. Laval négocie alors l'abandon de l'ordonnance allemande au profit d'une loi française concernant les deux zones. Ceci conduisit à la loi française du 4 septembre 1942 qui introduit la conscription obligatoire pour tous les hommes de dix-huit à cinquante ans et pour les femmes célibataires âgées de vingt-et-un à trente-cinq ans3. Cette loi de coercition sera évidemment impopulaire, et au sein même du gouvernement, quatre ministres auraient manifesté leur opposition. En décembre 1942, l'objectif de 250 000 hommes de la première action Sauckel était atteint.
La réquisition forcée d'ouvriers, gardés par des gendarmes jusqu'à leur embarquement en train, suscite de nombreuses réactions hostiles. Le 13 octobre 1942 éclatèrent les incidents d'Oullins, dans la banlieue lyonnaise. On écrit sur les trains « Laval assassin ! ». Le gouvernement est forcé de reculer en zone sud si bien qu'au 1er décembre 1942, seuls 2 500 ouvriers requis avaient quitté la zone Sud .
Après qu'Hitler eut ordonné, le 15 décembre 1942, le versement dans l'armée de 300 000 ouvriers allemands, Sauckel exigea, le 1er janvier 1943, qu'en plus des 240 000 ouvriers déjà partis en Allemagne, un nouveau contingent de 250 000 hommes soit expédié d'ici la mi-mars. Pour satisfaire cette deuxième action Sauckel, le 16 février 1943, Pierre Laval, après avoir vainement négocié, instaure le Service obligatoire du travail (SOT), ainsi appelé la première semaine, et en raison des railleries dues aux initiales, fut rebaptisé STO. Les précédentes réquisitions, sous le régime de la Relève, ne concernait théoriquement que des ouvriers. Avec la mise en place du STO, le recrutement, de catégoriel, se fait désormais par classes d'âge entières. Les jeunes gens nés entre 1920 et 1922, c'est-à-dire ceux des classes 40, 41 et 42 sont obligés de travailler en Allemagne à titre de substitut de service militaire. La jeunesse, dans son ensemble devient la cible du STO. La classe d'âge 1922 fut la plus touchée, et les exemptions ou sursis initialement promis aux agriculteurs ou aux étudiants disparurent dès juin. Les filles étaient aussi théoriquement concernées, mais hors quelques cas individuels, elles ne furent jamais envoyées au STO, par peur des réactions de la population et de l’Église. Parmi les requis de la deuxième action Sauckel, 24 000 jeunes hommes des Chantiers de la Jeunesse, du dernier contingent de la classe 1942 furent envoyés en Allemagne.
Le 15 mars, au cours d'une réunion de prières réunissant 4 000 jeunes, à Roubaix, église Saint-Martin, le cardinal Liénart, évêque de Lille, exhorte les jeunes à y aller (le Journal de Roubaix titre : « ce serait de la lâcheté de ne pas obéir »), puis une semaine après le cardinal expose sa pensée en trois points : l'occupant outrepasse ses droits, on peut donc désobéir sans péché, mais le devoir de charité (si je ne pars pas, un autre partira à ma place) peut inciter à partir
Certaines victimes furent prises dans des rafles de la Milice et de la Wehrmacht. Le PPF de Jacques Doriot mit quant à lui sur pied, en 1944, des Groupes d'Action pour la Justice Sociale chargés de traquer les réfractaires contre de l'argent, et d'enlever la main-d'œuvre jusqu'en pleine rue.
Au total, 600 000 hommes partiront entre juin 1942 et août 1943. Laval aura mis l’inspection du travail, la police et la gendarmerie au service des prélèvements forcés de main-d’œuvre et de la traque des réfractaires au Service du travail obligatoire. À la seconde action Sauckel avait en effet succédé une troisième action. Le 23 avril, les Allemands présentent de nouvelles demandes: 120 000 ouvriers en mai et 100 000 autres en juin. Le 6 août 1943, il en exige 500 000 supplémentaires. Ces objectifs ne furent jamais atteints car des réfractaires de plus en plus nombreux échappaient aux réquisitions, et finalement, ce sont les Allemands eux-mêmes qui mettront un terme, de fait, aux demandes de Sauckel. Le 15 septembre 1943), le ministre de l'armement du Reich Albert Speer conclura un accord avec le ministre de Laval Jean Bichelonne d'où il résultera que de nombreuses entreprises travaillant pour l'Allemagne furent soustraites à la réquisition de Sauckel. Les hommes étaient protégés mais l'économie française dans son ensemble était intégrée à celle de l'Allemagne. De façon formelle, à côté de la nouvelle politique de Speer, Sauckel continuait sa politique de prélèvement de main-d'œuvre vers l'Allemagne. Une quatrième action Sauckel, en 1944 sera un fiasco complet.
Avec le tarissement des ressources humaines prélevables, le développement des maquis explique la chute des départs à partir de l'été 1943, et le demi-succès de la troisième « action Sauckel » (juin-décembre 1943) puis le fiasco de la quatrième (1944). Le STO provoqua le départ dans la clandestinité de près de 200 000 réfractaires, dont environ un quart gagnèrent les maquis en pleine formation. Le STO accentua la rupture de l'opinion avec le régime de Vichy, et constitua un apport considérable pour la Résistance. Mais il la plaça aussi dans l'immédiat devant une tâche inédite, d'une ampleur non moins considérable (manque d'argent, de vivres, d'armes etc. pour des milliers de maquisards soudain afflués). Les réfractaires au STO forment également le premier groupe au sein des 35 000 évadés de France qui gagnèrent l'Espagne puis l'Afrique du Nord et s'engagèrent dans la France libre ou dans l'armée française de la Libération.
Faute de filière, de place dans le maquis ou de désir de se battre, de nombreux réfractaires se contentèrent toutefois de se cacher à domicile ou de s'embaucher dans des fermes isolées où ils servirent de main-d'œuvre à des paysans complices. Après l'automne 1943, ils furent nombreux à rejoindre un vaste secteur industriel protégé mis en place par l'occupant, et travaillant exclusivement pour son compte. Enfin, une part non négligeable des jeunes français concernés par le STO réussirent à passer à travers les mailles du filet en refusant le STO mais sans pour autant entrer dans la clandestinité; ces derniers eurent la chance d'être progressivement oubliés par l'administration de l'occupant.
Jusqu'en septembre 1943, le délégué de Fritz Sauckel en France était le général Julius Ritter, assassiné par le groupe Manouchian le 23 septembre.
À la fin de 1944, alors que la France a été presque entièrement libérée par les Alliés, il y a environ deux millions de Français en Allemagne dont la plupart travaille plus ou moins pour le Reich. Il faut compter parmi eux un million de prisonniers de guerre. Une seconde catégorie de 200 000 hommes est formée des anciens prisonniers de guerre qui ont choisi le statut de « travailleur libre », soumis aux lois nazies. Ils ne sont alors plus protégés par les lois des conventions internationales. Comme ces « travailleurs libres », les prisonniers de guerre devaient travailler, à l'exception des officiers. 600 000 travailleurs du STO forment la troisième catégorie. Quant aux travailleurs partis plus ou moins volontairement ils sont environ 40 000. Les deux dernières catégories travaillent pour l'Allemagne de façon très particulière : 130 000 malgré-nous, Alsaciens ou Lorains, enrôlés sous l'uniforme allemand, et 65 000 déportés politiques.
Le Saint-Siège avait demandé au maréchal Pétain, par l'intermédiaire de Léon Bérard, ambassadeur de France au Vatican, que les séminaristes français soient exemptés du STO ce qui n'était pas souhaité par les évêques français, qui entendent ne pas déserter le terrain de la reconquête du monde ouvrier, et le monde ouvrier se trouve en partie en Allemagne. 3 200 séminaristes partent donc en Allemagne dans le cadre du STO.
D'autre part, à partir de la fin de 1942, des négociations sont menées entre l'épiscopat français représenté par le cardinal Suhard et le Dr Brandt, qui traite de cette question pour les Allemands, pour officialiser la présence d'aumôniers parmi les déportés du STO. À la fin du mois de mai 1943, le Dr Brandt oppose un refus définitif à la demande des évêques français. Mais ceux-ci ont déjà envisagé d'envoyer des prêtres en Allemagne non pas avec le statut d'aumônier, mais avec celui d'ouvrier. Il s'agit là de la naissance du mouvement des prêtres ouvriers. Pionnier, l'abbé Hadrien Bousquet arrive à Berlin le 15 janvier 1943.
À la suite du père Bousquet, 25 prêtres sélectionnés par le père Jean Rodhain, aumônier national des prisonniers de guerre et futur fondateur du Secours catholique, sont envoyés clandestinement dans le Reich. En plus de ces clandestins organisés, d'autres prêtres ont été requis sans que leur qualité de religieux ait été repérée. Certains sont partis de leur propre initiative, parfois contre l'avis de leur évêque. Il y a également 273 prêtres prisonniers de guerre, transformés en « travailleurs libres ». Avec les 3 200 séminaristes et les militants de l'Action catholique partis contraints ou volontaires, cela représente au total une organisation de quelque 10 000 militants.
Pour les autorités allemandes, les travailleurs étrangers sont autorisés à assister aux offices allemands, ils ne voient pas d'objection à ce que des ecclésiastiques étrangers soient employés comme travailleurs, à condition qu'ils s'abstiennent de toute activité spirituelle ou ecclésiastique.
Mais le 3 décembre 1943, Ernst Kaltenbrunner, chef de la sécurité du Reich, adresse une note à tous les fonctionnaires de la Gestapo où il leur donne la consigne de rechercher tous les prêtres et séminaristes camouflés en civils, de les expulser ou de les emprisonner en cas de faute grave et de dissoudre les groupes de Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) actifs, sous peine d'emprisonnement. Sur les 25 prêtres clandestins envoyés en Allemagne, 12 seront envoyés en camp de concentration, généralement à Dachau.
Les groupes de la JOC continuent malgré la répression. Un millier de groupes répartis dans 400 villes allemandes sont répartis en 70 fédérations. Des clans scouts se forment. Jacques Duquesne en parlant d'eux évoque une version moderne de l'« Église des catacombes » : « Ils se confessent en pleine rue, communient dans les escaliers ».
Admise en Belgique et bien que le Parlement français ne se soit jamais prononcé définitivement sur la qualification à donner aux requis du STO, la dénomination officielle de « déporté du travail » a été interdite aux associations de victimes du STO par la justice française (1992), au nom du risque de confusion entre la déportation vers la mort des résistants et des Juifs, et l'envoi au travail obligatoire.
Selon la Fédération nationale des déportés du travail, fondée en 1945 et devenue en 1979 Fédération nationale des victimes et rescapés des camps nazis du travail forcé, 60 000 moururent en Allemagne et 15 000 furent fusillés, pendus ou décapités pour « actes de résistance ». Les historiens jugent aujourd'hui ces chiffres excessifs, et estiment qu'entre 25 000 et 35 000 STO ont néanmoins perdu la vie en Allemagne. Leur emploi dans des usines de guerre bombardées, souvent dans de mauvaises conditions et sous la surveillance fréquente de la Gestapo, rendait en tout cas leur taux de mortalité supérieur à celui des prisonniers de guerre. Un certain nombre furent mis à disposition d'artisans, de la Reichsbahn, de la Poste ou de l'administration, plus rarement de fermes.
Entreprises allemandes ayant utilisé de la main-d’œuvre du STO
Volkswagen (Wolfsbourg)
Daimler-Benz
IG Farben
Messerschmitt
Siemens
BMW
Arado (constructions aéronautiques)
Telefunken
BASF
Hermann Goering Werke (complexe sidérurgique en Basse-Saxe près de Braunsschweig, 65 000 personnes, 125 km², 11 hauts fourneaux). Cette RWHG, Reichswerke Hermann Göring, possédait 228 sites sidérurgiques dans le Reich, en faisant la plus importante société d’État industrielle du monde.
En 1943, après sa destruction par les Alliés à Berlin, une unité de construction aéronautique fut déplacée à Cestà Kamice (République tchèque) dans les Sudètes (territoire annexé par les nazis en Tchécoslovaquie). Avec la complicité du gouvernement de Vichy, comme plusieurs centaines de milliers de Français, des jeunes gens, techniciens, tourneurs, ont été arrêtés sur leur lieu de travail ou bien convoqués, notamment chez Air-Équipement à Bois-Colombes (France) le 03/12/1942, et enfermés à la caserne Mortier à Paris, avant leur départ pour Berlin. Les parents et familles ont été avisés par courrier de leur apporter bagages et nécessaire pour y passer la nuit.
Près de Cestà Kamenice, les nazis avaient aménagé le site des mines et fait construire le camp de Rabstein par les déportés venant de plusieurs des 95 kommandos dépendant du camp de concentration de Flossenbürg en Allemagne (NE de Nuremberg) à 260 km.
Dans les caves humides et mal éclairées, les conditions de travail des ouvriers étaient particulièrement pénibles avec 12 heures de présence. Le camp de Rabstein situé dans un creux de vallon et les baraquements où logeaient les prisonniers étaient souvent inondés. Les hommes insuffisamment vêtus souffraient de la faim, de rhumatismes et du froid.
Personnalités françaises ex-STO
André Bergeron
Antoine Blondin
Auguste Boncors
Jean Boudou
Georges Brassens
José Cabanis
François Cavanna qui l’évoque dans Les Russkoffs
Arthur Conte
Raymond Devos
Michel Galabru
Stéphane Just
Boby Lapointe
Jacques Martin (auteur de bandes dessinées)
Claude Ollier
Alain Robbe-Grillet
André Tissier
Félix Marten
Léon Ozenne (ancien président du Groupement national de réfractaires)
Marcel Callo, un requis du STO déporté et mort à Mauthausen pour action catholique clandestine, a été béatifié en 1987.
Une controverse interminable entoura le passé de Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français (1970-1994), accusé d'avoir été volontaire en Allemagne chez Messerschmitt et non pas au STO selon ses dires. Selon son biographe Thomas Hoffnung, Marchais ne fut en fait ni volontaire ni requis du STO, il fut muté en Allemagne par l'entreprise allemande d'aviation qui l'employait déjà en France depuis 1940. Son parcours pendant la guerre ne ferait dès lors que refléter le sort de centaines de milliers de Français, contraints pour survivre de travailler pour les Allemands, soit en France, soit en Allemagne, une très large majorité de l'économie nationale étant de toute façon déjà mise au service des occupants.
L’Allemagne nazie imposa au gouvernement de Vichy la mise en place du STO pour compenser le manque de main-d'œuvre dû à l’envoi des soldats allemands sur le front russe, où la situation ne cessait de se dégrader. De fait, les travailleurs forcés français sont les seuls d’Europe à avoir été requis par les lois de leur propre État, et non pas par une ordonnance allemande. C'est une conséquence indirecte de la plus grande autonomie négociée par le gouvernement de Vichy par rapport aux autres pays occupés, qui ne disposaient plus de gouvernement propre.
Un total de 600 000 à 650 000 travailleurs français furent acheminés vers l'Allemagne entre juin 1942 et juillet 1944. La France fut le troisième fournisseur de main-d'œuvre forcée du Reich après l'URSS et la Pologne, et le pays qui lui donna le plus d'ouvriers qualifiés.
L'exploitation de la main-d'œuvre française par le IIIe Reich a concerné des travailleurs obligatoires (« les requis du STO »), mais on vit aussi partir en Allemagne des travailleurs volontaires attirés par la rémunération, ou voulant faire revenir un parent proche. Ces volontaires ne furent ni mieux ni moins bien traités que les requis, mais contribuèrent dans l'opinion, après la guerre, à un amalgame fréquent et injustifié entre requis du STO et volontaires. 250 000 prisonniers de guerre durent également travailler pour le Reich à partir de 1943 après avoir été « transformés » de gré ou de force en travailleurs civils.
Dès l'automne 1940, des volontaires, au début majoritairement d'origine étrangère (Russes, Polonais, Italiens) choisissent de partir travailler en Allemagne. En tout, pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 200 000 travailleurs partis de France se seraient portés volontaires, dont 70 000 femmes. C'est aussi à l'automne 1940 que l'occupant procéda à des rafles arbitraires de main-d'œuvre dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, rattachés à Bruxelles.
Fritz Sauckel, surnommé le « négrier de l'Europe », fut chargé le 21 mars 1942 d'amener la main-d'œuvre de toute l'Europe par tous les moyens. Il s'intéressa particulièrement à la France. Sa nomination est à peu près concomitante avec le retour au pouvoir de Pierre Laval. Jusqu'alors, moins de 100 000 travailleurs français volontaires étaient partis travailler en Allemagne. Le refus d'envoyer 150 000 ouvriers qualifiés avait été l'une des cause de la chute de Darlan. Au cours des années 1942 et 1943, Sauckel usa d'intimidation et de menaces pour remplir ces objectifs. Face à lui, Laval, tour à tour négociait, temporisait et obtempérait, si bien que les relations entre les deux hommes furent tumultueuses, Sauckel louant Laval pour sa coopération ou le condamnant pour son obstruction. On appelle « actions Sauckel » les exigences de main-d'œuvre formulées par Sauckel entre le printemps 1942 et le début de 1944.
Le travail obligatoire est institué en Europe de l'Ouest par un Anordnung de Sauckel du 7 mai 1942. Sauckel demande 250 000 travailleurs supplémentaires avant la fin du mois de juillet. Face à cette exigence, Laval recourt à sa méthode favorite qui consiste à négocier, gagner du temps et chercher des moyens d'échanges. C'est ainsi qu'il en vient à proposer le système de la Relève consistant à libérer un prisonnier de guerre pour trois départs en Allemagne de travailleurs libres et qui sera instituée et annoncée le 22 juin 1942. Dans le même discours où il annonce le système de La Relève, Laval proclame « je souhaite la victoire de l'Allemagne ». Dans une lettre envoyée le même jour au ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, Laval avait placé cette politique de la Relève dans le cadre d'une participation de la France à l’effort de guerre allemand contre le bolchevisme, au travers de l’envoi de travailleurs.
Le manque de succès de cette mesure (17 000 volontaires fin août) sonne le glas du volontariat. Le 22 août 1942, une directive de Sauckel précise qu'il faudra désormais recourir au recrutement forcé . Du point de vue de Sauckel, la Relève avait été un échec puisque moins de 60 000 travailleurs français étaient partis en Allemagne à la fin du mois d'août. Il avait alors menacé de recourir à une ordonnance pour réquisitionner la main-d'œuvre masculine et féminine, ordonnance qui n'aurait pu s'appliquer qu'en zone occupée. Laval négocie alors l'abandon de l'ordonnance allemande au profit d'une loi française concernant les deux zones. Ceci conduisit à la loi française du 4 septembre 1942 qui introduit la conscription obligatoire pour tous les hommes de dix-huit à cinquante ans et pour les femmes célibataires âgées de vingt-et-un à trente-cinq ans3. Cette loi de coercition sera évidemment impopulaire, et au sein même du gouvernement, quatre ministres auraient manifesté leur opposition. En décembre 1942, l'objectif de 250 000 hommes de la première action Sauckel était atteint.
La réquisition forcée d'ouvriers, gardés par des gendarmes jusqu'à leur embarquement en train, suscite de nombreuses réactions hostiles. Le 13 octobre 1942 éclatèrent les incidents d'Oullins, dans la banlieue lyonnaise. On écrit sur les trains « Laval assassin ! ». Le gouvernement est forcé de reculer en zone sud si bien qu'au 1er décembre 1942, seuls 2 500 ouvriers requis avaient quitté la zone Sud .
Après qu'Hitler eut ordonné, le 15 décembre 1942, le versement dans l'armée de 300 000 ouvriers allemands, Sauckel exigea, le 1er janvier 1943, qu'en plus des 240 000 ouvriers déjà partis en Allemagne, un nouveau contingent de 250 000 hommes soit expédié d'ici la mi-mars. Pour satisfaire cette deuxième action Sauckel, le 16 février 1943, Pierre Laval, après avoir vainement négocié, instaure le Service obligatoire du travail (SOT), ainsi appelé la première semaine, et en raison des railleries dues aux initiales, fut rebaptisé STO. Les précédentes réquisitions, sous le régime de la Relève, ne concernait théoriquement que des ouvriers. Avec la mise en place du STO, le recrutement, de catégoriel, se fait désormais par classes d'âge entières. Les jeunes gens nés entre 1920 et 1922, c'est-à-dire ceux des classes 40, 41 et 42 sont obligés de travailler en Allemagne à titre de substitut de service militaire. La jeunesse, dans son ensemble devient la cible du STO. La classe d'âge 1922 fut la plus touchée, et les exemptions ou sursis initialement promis aux agriculteurs ou aux étudiants disparurent dès juin. Les filles étaient aussi théoriquement concernées, mais hors quelques cas individuels, elles ne furent jamais envoyées au STO, par peur des réactions de la population et de l’Église. Parmi les requis de la deuxième action Sauckel, 24 000 jeunes hommes des Chantiers de la Jeunesse, du dernier contingent de la classe 1942 furent envoyés en Allemagne.
Le 15 mars, au cours d'une réunion de prières réunissant 4 000 jeunes, à Roubaix, église Saint-Martin, le cardinal Liénart, évêque de Lille, exhorte les jeunes à y aller (le Journal de Roubaix titre : « ce serait de la lâcheté de ne pas obéir »), puis une semaine après le cardinal expose sa pensée en trois points : l'occupant outrepasse ses droits, on peut donc désobéir sans péché, mais le devoir de charité (si je ne pars pas, un autre partira à ma place) peut inciter à partir
Certaines victimes furent prises dans des rafles de la Milice et de la Wehrmacht. Le PPF de Jacques Doriot mit quant à lui sur pied, en 1944, des Groupes d'Action pour la Justice Sociale chargés de traquer les réfractaires contre de l'argent, et d'enlever la main-d'œuvre jusqu'en pleine rue.
Au total, 600 000 hommes partiront entre juin 1942 et août 1943. Laval aura mis l’inspection du travail, la police et la gendarmerie au service des prélèvements forcés de main-d’œuvre et de la traque des réfractaires au Service du travail obligatoire. À la seconde action Sauckel avait en effet succédé une troisième action. Le 23 avril, les Allemands présentent de nouvelles demandes: 120 000 ouvriers en mai et 100 000 autres en juin. Le 6 août 1943, il en exige 500 000 supplémentaires. Ces objectifs ne furent jamais atteints car des réfractaires de plus en plus nombreux échappaient aux réquisitions, et finalement, ce sont les Allemands eux-mêmes qui mettront un terme, de fait, aux demandes de Sauckel. Le 15 septembre 1943), le ministre de l'armement du Reich Albert Speer conclura un accord avec le ministre de Laval Jean Bichelonne d'où il résultera que de nombreuses entreprises travaillant pour l'Allemagne furent soustraites à la réquisition de Sauckel. Les hommes étaient protégés mais l'économie française dans son ensemble était intégrée à celle de l'Allemagne. De façon formelle, à côté de la nouvelle politique de Speer, Sauckel continuait sa politique de prélèvement de main-d'œuvre vers l'Allemagne. Une quatrième action Sauckel, en 1944 sera un fiasco complet.
Avec le tarissement des ressources humaines prélevables, le développement des maquis explique la chute des départs à partir de l'été 1943, et le demi-succès de la troisième « action Sauckel » (juin-décembre 1943) puis le fiasco de la quatrième (1944). Le STO provoqua le départ dans la clandestinité de près de 200 000 réfractaires, dont environ un quart gagnèrent les maquis en pleine formation. Le STO accentua la rupture de l'opinion avec le régime de Vichy, et constitua un apport considérable pour la Résistance. Mais il la plaça aussi dans l'immédiat devant une tâche inédite, d'une ampleur non moins considérable (manque d'argent, de vivres, d'armes etc. pour des milliers de maquisards soudain afflués). Les réfractaires au STO forment également le premier groupe au sein des 35 000 évadés de France qui gagnèrent l'Espagne puis l'Afrique du Nord et s'engagèrent dans la France libre ou dans l'armée française de la Libération.
Faute de filière, de place dans le maquis ou de désir de se battre, de nombreux réfractaires se contentèrent toutefois de se cacher à domicile ou de s'embaucher dans des fermes isolées où ils servirent de main-d'œuvre à des paysans complices. Après l'automne 1943, ils furent nombreux à rejoindre un vaste secteur industriel protégé mis en place par l'occupant, et travaillant exclusivement pour son compte. Enfin, une part non négligeable des jeunes français concernés par le STO réussirent à passer à travers les mailles du filet en refusant le STO mais sans pour autant entrer dans la clandestinité; ces derniers eurent la chance d'être progressivement oubliés par l'administration de l'occupant.
Jusqu'en septembre 1943, le délégué de Fritz Sauckel en France était le général Julius Ritter, assassiné par le groupe Manouchian le 23 septembre.
À la fin de 1944, alors que la France a été presque entièrement libérée par les Alliés, il y a environ deux millions de Français en Allemagne dont la plupart travaille plus ou moins pour le Reich. Il faut compter parmi eux un million de prisonniers de guerre. Une seconde catégorie de 200 000 hommes est formée des anciens prisonniers de guerre qui ont choisi le statut de « travailleur libre », soumis aux lois nazies. Ils ne sont alors plus protégés par les lois des conventions internationales. Comme ces « travailleurs libres », les prisonniers de guerre devaient travailler, à l'exception des officiers. 600 000 travailleurs du STO forment la troisième catégorie. Quant aux travailleurs partis plus ou moins volontairement ils sont environ 40 000. Les deux dernières catégories travaillent pour l'Allemagne de façon très particulière : 130 000 malgré-nous, Alsaciens ou Lorains, enrôlés sous l'uniforme allemand, et 65 000 déportés politiques.
Le Saint-Siège avait demandé au maréchal Pétain, par l'intermédiaire de Léon Bérard, ambassadeur de France au Vatican, que les séminaristes français soient exemptés du STO ce qui n'était pas souhaité par les évêques français, qui entendent ne pas déserter le terrain de la reconquête du monde ouvrier, et le monde ouvrier se trouve en partie en Allemagne. 3 200 séminaristes partent donc en Allemagne dans le cadre du STO.
D'autre part, à partir de la fin de 1942, des négociations sont menées entre l'épiscopat français représenté par le cardinal Suhard et le Dr Brandt, qui traite de cette question pour les Allemands, pour officialiser la présence d'aumôniers parmi les déportés du STO. À la fin du mois de mai 1943, le Dr Brandt oppose un refus définitif à la demande des évêques français. Mais ceux-ci ont déjà envisagé d'envoyer des prêtres en Allemagne non pas avec le statut d'aumônier, mais avec celui d'ouvrier. Il s'agit là de la naissance du mouvement des prêtres ouvriers. Pionnier, l'abbé Hadrien Bousquet arrive à Berlin le 15 janvier 1943.
À la suite du père Bousquet, 25 prêtres sélectionnés par le père Jean Rodhain, aumônier national des prisonniers de guerre et futur fondateur du Secours catholique, sont envoyés clandestinement dans le Reich. En plus de ces clandestins organisés, d'autres prêtres ont été requis sans que leur qualité de religieux ait été repérée. Certains sont partis de leur propre initiative, parfois contre l'avis de leur évêque. Il y a également 273 prêtres prisonniers de guerre, transformés en « travailleurs libres ». Avec les 3 200 séminaristes et les militants de l'Action catholique partis contraints ou volontaires, cela représente au total une organisation de quelque 10 000 militants.
Pour les autorités allemandes, les travailleurs étrangers sont autorisés à assister aux offices allemands, ils ne voient pas d'objection à ce que des ecclésiastiques étrangers soient employés comme travailleurs, à condition qu'ils s'abstiennent de toute activité spirituelle ou ecclésiastique.
Mais le 3 décembre 1943, Ernst Kaltenbrunner, chef de la sécurité du Reich, adresse une note à tous les fonctionnaires de la Gestapo où il leur donne la consigne de rechercher tous les prêtres et séminaristes camouflés en civils, de les expulser ou de les emprisonner en cas de faute grave et de dissoudre les groupes de Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) actifs, sous peine d'emprisonnement. Sur les 25 prêtres clandestins envoyés en Allemagne, 12 seront envoyés en camp de concentration, généralement à Dachau.
Les groupes de la JOC continuent malgré la répression. Un millier de groupes répartis dans 400 villes allemandes sont répartis en 70 fédérations. Des clans scouts se forment. Jacques Duquesne en parlant d'eux évoque une version moderne de l'« Église des catacombes » : « Ils se confessent en pleine rue, communient dans les escaliers ».
Admise en Belgique et bien que le Parlement français ne se soit jamais prononcé définitivement sur la qualification à donner aux requis du STO, la dénomination officielle de « déporté du travail » a été interdite aux associations de victimes du STO par la justice française (1992), au nom du risque de confusion entre la déportation vers la mort des résistants et des Juifs, et l'envoi au travail obligatoire.
Selon la Fédération nationale des déportés du travail, fondée en 1945 et devenue en 1979 Fédération nationale des victimes et rescapés des camps nazis du travail forcé, 60 000 moururent en Allemagne et 15 000 furent fusillés, pendus ou décapités pour « actes de résistance ». Les historiens jugent aujourd'hui ces chiffres excessifs, et estiment qu'entre 25 000 et 35 000 STO ont néanmoins perdu la vie en Allemagne. Leur emploi dans des usines de guerre bombardées, souvent dans de mauvaises conditions et sous la surveillance fréquente de la Gestapo, rendait en tout cas leur taux de mortalité supérieur à celui des prisonniers de guerre. Un certain nombre furent mis à disposition d'artisans, de la Reichsbahn, de la Poste ou de l'administration, plus rarement de fermes.
Entreprises allemandes ayant utilisé de la main-d’œuvre du STO
Volkswagen (Wolfsbourg)
Daimler-Benz
IG Farben
Messerschmitt
Siemens
BMW
Arado (constructions aéronautiques)
Telefunken
BASF
Hermann Goering Werke (complexe sidérurgique en Basse-Saxe près de Braunsschweig, 65 000 personnes, 125 km², 11 hauts fourneaux). Cette RWHG, Reichswerke Hermann Göring, possédait 228 sites sidérurgiques dans le Reich, en faisant la plus importante société d’État industrielle du monde.
En 1943, après sa destruction par les Alliés à Berlin, une unité de construction aéronautique fut déplacée à Cestà Kamice (République tchèque) dans les Sudètes (territoire annexé par les nazis en Tchécoslovaquie). Avec la complicité du gouvernement de Vichy, comme plusieurs centaines de milliers de Français, des jeunes gens, techniciens, tourneurs, ont été arrêtés sur leur lieu de travail ou bien convoqués, notamment chez Air-Équipement à Bois-Colombes (France) le 03/12/1942, et enfermés à la caserne Mortier à Paris, avant leur départ pour Berlin. Les parents et familles ont été avisés par courrier de leur apporter bagages et nécessaire pour y passer la nuit.
Près de Cestà Kamenice, les nazis avaient aménagé le site des mines et fait construire le camp de Rabstein par les déportés venant de plusieurs des 95 kommandos dépendant du camp de concentration de Flossenbürg en Allemagne (NE de Nuremberg) à 260 km.
Dans les caves humides et mal éclairées, les conditions de travail des ouvriers étaient particulièrement pénibles avec 12 heures de présence. Le camp de Rabstein situé dans un creux de vallon et les baraquements où logeaient les prisonniers étaient souvent inondés. Les hommes insuffisamment vêtus souffraient de la faim, de rhumatismes et du froid.
Personnalités françaises ex-STO
André Bergeron
Antoine Blondin
Auguste Boncors
Jean Boudou
Georges Brassens
José Cabanis
François Cavanna qui l’évoque dans Les Russkoffs
Arthur Conte
Raymond Devos
Michel Galabru
Stéphane Just
Boby Lapointe
Jacques Martin (auteur de bandes dessinées)
Claude Ollier
Alain Robbe-Grillet
André Tissier
Félix Marten
Léon Ozenne (ancien président du Groupement national de réfractaires)
Marcel Callo, un requis du STO déporté et mort à Mauthausen pour action catholique clandestine, a été béatifié en 1987.
Une controverse interminable entoura le passé de Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français (1970-1994), accusé d'avoir été volontaire en Allemagne chez Messerschmitt et non pas au STO selon ses dires. Selon son biographe Thomas Hoffnung, Marchais ne fut en fait ni volontaire ni requis du STO, il fut muté en Allemagne par l'entreprise allemande d'aviation qui l'employait déjà en France depuis 1940. Son parcours pendant la guerre ne ferait dès lors que refléter le sort de centaines de milliers de Français, contraints pour survivre de travailler pour les Allemands, soit en France, soit en Allemagne, une très large majorité de l'économie nationale étant de toute façon déjà mise au service des occupants.