Bondrée apivore (Pernis apivorus), parfois appelée Buse bondrée, est une espèce de rapace diurne appartenant à la famille des Accipitridae. Cette espèce protégée, insectivore et migratrice, n'est présente que durant l'été en Europe.
D'une longueur de 52 à 60 cm, ce rapace a une envergure allant de 120 à 150 cm et un poids variant entre 600 et 1100 g.
La bondrée apivore est très semblable d'aspect à la buse variable (Buteo buteo).
La couleur de son plumage, variable selon les individus, est grossièrement brune sur le dessus de l'oiseau et blanc strié ou taché de brun-noir sur le dessous. Les stries horizontales du dessous des ailes et de la queue, bordées de sombre, sont caractéristiques de l'espèce. Il existe des individus plus ou moins clairs ou foncés, mais tous présentent au poignet, sur la face inférieure de l'aile, une tache circulaire sombre.
Il n'existe pas vraiment de dimorphisme sexuel chez cette espèce, même si la femelle est généralement plus grande et volumineuse que le mâle.
La tête est relativement petite par rapport au reste du corps, la queue longue. Les yeux sont dorés. Le bec, crochu, est noir. La base du bec présente de courtes plumes raides ressemblant de loin à des écailles. Les pattes sont jaunes, fortes et les doigts sont couvert d'écailles épaisses.
En été ou lors de son hivernage africain, son régime alimentaire est essentiellement insectivore. Ses proies principales sont les larves, les pupes et les adultes d'hyménoptères sociaux (principalement des guêpes, mais aussi des abeilles, des bourdons et des frelons), ainsi que la cire et le miel éventuellement trouvés dans les rayons de l'essaim. Le nid des insectes est détecté en suivant les adultes en vol jusqu'à l'emplacement de l'essaim. Les essaims souterrains sont déterrés, parfois sur 40 cm de profondeur, à l'aide de ses serres très fortes et recouvertes d'épaisses écailles, puis la bondrée apivore déchire les rayons avec son bec. La base du bec et le tour des yeux sont protégés des piqûres par des plumes raides à aspect écailleux ; les narines, étroites, empêchent la pénétration des insectes, de la terre ou de la cire dans les fosses nasales.
Au printemps, alors que les essaims sont encore peu développés, ou lorsque les proies principales se font rares, la bondrée apivore peut consommer des sauterelle, coléoptères, chenilles et autres insectes, mais aussi des araignées, des vers de terre, voire de petits vertébrés (grenouilles, squamates, mammifères, oisillons), ainsi que des œufs, des vers de terres ou des baies. Cette nourriture est généralement chassée à pieds ou cueillie au sol, la marche étant facilitée par ses serres modérément recourbée, contrairement à de nombreux rapaces de la famille des Accipitridae
Michel N°191
Cette espèce est répandue en Russie et en Europe, cette dernière constituant plus de 75 % de de son aire totale de nidification. On la trouve partout en Europe, sauf au nord de la Scandinavie, en Irlande et en Islande. Sa population nicheuse européenne, globalement stable dans les années 1970-1990, était estimée à plus de 110 000 couples en 1994, dont entre 10 000 et 15 000 couples en France.
Elle est un oiseau migrateur. C'est là aussi son régime alimentaire qui en est la cause : elle va là où sont ses proies. Elle vit en Europe l'été et en Afrique l'hiver, au sud du Sahara. Le départ vers l'Afrique se fait généralement vers le mois de septembre, et le retour en Europe en avril ou mai.
En Europe, lors de la saison de nidification, elle niche généralement en zone boisée, préférentiellement dans les forêts matures présentant des clairières et un sous-bois clairsemé. On peut aussi la voir dans les campagnes et les friches proches de son lieu de nidification.
Selon Cabard et Chauvet, le terme Pernis serait une modification du mot grec pternis (oiseau de proie), mais ces auteurs rappellent que pernis signifie rapide, agile en latin.
Les termes apivorus et apivore viennent de deux mots latins, apis l'abeille et voro, dévorer, même si ce rapace consomme essentiellement des larves de guêpes.
Le terme Bondrée a une origine incertaine. Selon le Littré, il viendrait de bondir, ce qui signifiait autrefois retentir, à cause de son cri. Selon le Robert, il viendrait du breton bondrask, la grive, en raison de la ressemblance entre les plumages de la poitrine de ces deux oiseaux.
Son ancien nom scientifique était Buteo apivorus. En français, la Bondrée apivore était aussi appelée Goiran. Pierre Belon, en 1555, dans son livre L'histoire de la nature des oiseaux, avec leurs descriptions, et naïfs portraicts retirez du naturel la nomme aussi Boudrée.
http://www.oiseaux-europe.com/Son/chant245.mp3