Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Publié : sam. oct. 13, 2012 12:00 am
Le siège de Mafeking par 3 000 soldats boers du 13 octobre 1899 au 17 mai 1900 fut un des épisodes de la Deuxième Guerre des Boers.
Les Boers étaient des fermiers d'origines néerlandaises, allemandes et françaises qui avaient fondé deux républiques indépendantes au sud de l’Afrique, la république sud-africaine du Transvaal et l'État libre d'Orange. Leur objectif était de préserver leur indépendance respective des tentatives d'annexions par la Couronne britannique à la colonie du Cap.
Par ailleurs, le siège eut deux conséquences secondaires : la création du scoutisme sous l’égide du colonel Baden-Powell et l’émission du premier timbre représentant un scout.
Peu après le déclenchement de la Seconde Guerre des Boers en septembre 1899, Lord Wolseley, le Commandant en chef de l'Armée britannique, qui n'avait pu convaincre le Gouvernement anglais d'envoyer des troupes dans la région, envoya à la place le Colonel (plus tard Lord) Baden-Powell, accompagné de quelques officiers de la Colonie du Cap pour recruter des carabiniers montés en Rhodésie (actuel Zimbabwe). Leur objectif était de parer à une éventuelle invasion de la Colonie du Natal (actuellement KwaZulu-Natal), évacuer les Boers des côtes pour faciliter l'arrivée des troupes britanniques, et en assurant une présence militaire, dissuader des Boers de la colonie d'envisager des révoltes.
À l'instar du Gouvernement britannique, les politiciens britanniques locaux craignaient qu'une augmentation des activités militaires ne déclenche une attaque boer. Baden-Powell instaura dès lors ses propres entrepôts, ses propres transports et recruta en secret. Avec des forces sommairement entrainées, et conscient de la supériorité numérique des Boers, de leurs tactiques de commando et l'échec du précédent Raid Jameson, Baden-Powell estima que le meilleur moyen d'affronter les Boers était la défense plutôt que l'attaque. Il choisit dès lors de tenir la ville de Mafeking à cause de sa localisation - à la fois proche de la frontière et sur la ligne de chemin de fer entre Bulawayo et Kimberley - et à cause de son statut de centre administratif. De même, la ville disposait de bon stocks de nourriture et biens divers.
Les forces de Mafeking forces comprenaient 500 hommes du Régiment du Protectorat, 300 hommes des Fusiliers du Bechuanaland - la ville était capitale du protectorat voisin depuis 1894 - et la police du Cap, et 300 hommes de la ville. Un Corps des Cadets de Mafeking, des garçons âgés de 12 à 15 ans, qui inspira plus tard le mouvement du scoutisme, fut formé pour des missions de messagers. Le recrutement de ces cadets permit de récupérer des hommes pour le combat, portant le nombre d'hommes disponibles à 2000. Bien qu'il s'agissait essentiellement d'une "guerre d'hommes blancs", Baden-Powell arma également 300 Africains de fusils. Ils étaient surnommés les "Black Watch" ("sentinelles noires") et gardaient généralement le périmètre.
Des travaux pour établir un périmètre de défense d'environ 10 kilomètres de long débutèrent le 19 septembre 1899. La ville devait également être équipée d'un réseau de tranchées et de postes d'artillerie. Le Président Kruger de la République sud-africaine du Transvaal déclara la guerre le 12 octobre. Sous les ordre du Général Cronje, les lignes chemins de fer et télégraphe furent coupées le même jour, et le siège de la ville débuta le 13 octobre. Mafeking fut bombardée la première fois le 16 octobre après que Baden-Powell ait ignoré l'appel à la reddition lancé par Cronje pour 9 heures du matin.
Bien qu'assiégée par 8.000 Boers, la garnison tint le siège pendant 217 jours, défiant les prévisions des dirigeants des deux côtés. Une grande partie de cela est imputable aux ruses de Baden-Powell. De fausses mines terrestres furent déposées autour de la ville à la vue des Boers et leurs espions en ville, et il fut aussi demandé d'éviter des zones de barbelés (inexistants en fait) lorsqu'ils se déplaçaient dans les tranchées. Des canons et des projecteurs (improvisés à l'acétylène) étaient régulièrement déplacés dans la ville pour les rendre en apparence plus nombreux (voir Jon Latimer, Deception in War, London: John Murray, 2001, p. 32–5.) Un obusier fut construit dans les ateliers ferroviaires de la ville, et même un vieux canon (daté de 1770, gravé de façon fortuite "B.P. & Co." sur son fut)fut remis en service. Ayant remarqué que les Boers n'avaient pas retiré les rails de chemins de fer des lignes quittant la ville, Baden-Powell avait un train blindé qu'il envoya en une attaque éclair au cœur du camp boer, qui revint tout aussi rapidement dans la ville.
Le moral de la population civile méritait également une certaine attention, et des cessez-le-feu furent négociés pour les dimanches, ce permit des activités sportives ou des représentations théâtrales. Des matches de cricket étaient notamment joués le dimanche. Au début, les sensibilités religieuses du Général J. P. Snyman (au commandement après le départ de Cronje) s'en trouvèrent offensées, et il menaça de faire feu si les joueurs continuaient. Snyman se ravisa et invita les Britanniques à une partie. Baden-Powell répondit qu'ils devaient d'abord terminer le match en cours, dont le score était 'jours, toujours en course' !
Comme pour le siège voisin de Kimberley, les Boers estimèrent que la ville était trop bien défendue pour être directement attaquée. Le 19 novembre, 4.000 Boers furent redéployés en d'autres sites, bien que le siège et les bombardements continuèrent. Inquiets de l'approche finale des Britanniques, les Boers lancèrent une dernière offensive tôt le matin du 12 mai 1900, où ils firent une percée à travers le périmètre défendu, incendiant quelques bâtiments. Ils battirent finalement en retraite.
Le 12 mai vers 4h du matin, Cornet S. Eloff déclencha avec 240 Boers un assaut sur Mafeking. Couverts par une attaque feinte contre les deux côtés de la ville, les assaillants se répartissant entre les forts de Hidden Hollow et Limestone à l'ouest des défenses. Guidés par un déserteur britannique, ils suivirent un chemin longeant la rivière Molopo à l'endroit où elle pénètre à Stadt, l'endroit de la ville où vivaient les assiégés noirs. Le groupe de Eloff déboula dans le Stadt sans être contré, et il mit feu aux huttes, permettant de signaler à Snyman la progression de l'attaque. Vers 5h30, les Boers s'emparèrent des bâtiments de la police de la ville, tuèrent un homme et capturèrent le commandant en second de la garnison, le Colonel C. O. Hore et 29 hommes. Eloff décrocha le téléphone relié au poste de commandement britannique et avertit Baden-Powell de son succès.
Le feu avait par ailleurs alerté les garnisons de Mafeking, qui réagirent rapidement. La Police africaine (de la tribu des Baralongs) n'était par intervenue lors de l'attaque de Eloff. Mais dès que les Boers progressèrent, ils coupèrent le chemin de leur retraite. Snyman, "le plus stupide et borné de tous les généraux boers de la guerre", n'envoya pas de renforts pour aider. Pendant ce temps, le réseau téléphonique de Baden-Powell lui permit d'obtenir nombre d'informations en temps utile. Depuis son quartier général, il demanda au Major Alick Godley et à l'escadre B (le Régiment du protectorat) pour étouffer l'attaque, et envoyer l'escadre D, quelques cheminots armés et d'autres troupes. Les hommes d'Eloff se retrouvèrent rapidement isolés en trois groupes.
Avec ses deux escadres, Godley encercla d'abord un groupe de Boers coincés dans un kraal (enclos en muret de pierre) dans le Stadt. Ces hommes se rendirent après une fusillade soutenue. Le second groupe fut poussé vers une colline, d'où ils purent pour la plupart s'échapper. Le troisième groupe, celui d'Eloff, tint les baraquement de la police pendant toute la journée pour finalement se rendre à la nuit. Les Britanniques comptèrent 12 morts et 8 blessés. Les Boers perdirent eux 60 hommes morts ou blessés, et 108 d'entre eux furent capturés.
Le siège fut finalement levé le 17 mai 1900, lorsque les forces britanniques commandées par le Colonel B T Mahon de l'armée de Lord Roberts libérèrent la ville après avoir bataillé ferme. Parmi les forces de libération se trouvait notamment l'un des frères de Baden-Powell, le Major Baden Fletcher Smyth Baden-Powell.
Jusqu'à ce que les renforts arrivent en février 1900, la guerre se passa mal pour les Britanniques. La résistance au siège de Mafeking, et sa possible libération soulevait la sympathie en Grande-Bretagne. Il y eut d'immenses célébrations au pays lors de l'annonce de la libération de la ville; le verbe to maffick vit le jour, signifiant "fêter de façon extravagante en public". Promu comme le plus jeune Général Major de l'Armée, honoré de l'Ordre du Bain, Baden-Powell fut aussi traité en héros à son retour en Grande-Bretagne.
Trois Victoria Crosses furent délivrées en reconnaissance d'actes de patriotisme pendant le siège, au sergent Horace Martineau et au cavalier Horace Ramsden pour leurs actions pendant une attaque des Boers sur le Fort Game Tree, et au capitaine Charles Fitz Clarence à Game Tree également et deux autres actions.
En septembre 1904, Lord Roberts inaugura un obélisque à Mafeking portant les noms de tous ceux qui étaient morts pour défendre la ville. En tout, ce sont 212 personnes qui moururent pendant le siège, et plus de 600 blessées. Les Boers en perdirent davantage. Le siège rendit célèbre Baden-Powell en Grande-Bretagne, et le lancement du scoutisme profita largement de la renommée précédente de son créateur.
Dans la ville britannique frontalière assiégée, le colonel Robert Baden-Powell a réquisitionné tous les hommes valides pour leur confier un rôle militaire. La ville essaie de vivre un semblant de normalité entourée par une zone de sécurité et des réseaux de tranchées.
Pour le transport du courrier et assurer la liaison entre le colonel et les avant-postes, il décide d’utiliser la fougue des jeunes garçons de Mafeking. Âgés de 9 à 15 ans, ces jeunes appelés "Cadets de Mafeking" s’engagent et reçoivent un semblant de formation militaire (ne pas être à découvert, obéissance, uniforme) et leurs qualités physiques (vitesse, réflexe) sont améliorés par des jeux et une émulation. Baden-Powell en fait une unité d’éclaireurs (scout en anglais). C'est ce terme "éclaireurs" que Baden-Powell utilisera 8 ans plus tard, lorsqu'il lance le scoutisme. Les missions les plus dangereuses nécessitant de traverser les lignes ennemis restent confiées aux coureurs indigènes.
Après la fin du siège, Baden-Powell rentre au Royaume-Uni où il met en place les fondements du mouvement scout.
Le Général Snyman
Le service postal continua de fonctionner à Mafeking pendant la durée de siège : les coureurs indigènes se chargeant de passer le courrier officiel et privé à travers les lignes ennemies. Le courrier à l’intérieur de la ville posait moins de difficultés.
Cependant, lorsque Baden-Powell crée son unité de jeunes éclaireurs, il leur assure des primes dont le financement est assuré par une augmentation de l’affranchissement postal. Or, en état de siège, le stock de timbres est limité. Déjà, des timbres du Cap de Bonne-Espérance et du Royaume-Uni (servant dans le protectorat de Bechuanaland) ont été surchargés « Mafeking Besieged » (« Mafeking assiégée » en français).
Le photographe de la ville accepte d’utiliser son papier photographique pour émettre des timbres, une fois qu’un coureur a ramené des lignes britanniques le ferrocyanure de potassium nécessaire pour rendre sensible ce papier.
Baden-Powell refuse d’utiliser le portrait de la reine Victoria pour une simple émission locale et de circonstance. Pour le 1 penny, on décide de photographier sur son vélo le sergent-chef Warner Goodyear, 13 ans et chef des scouts. Pour le 3 pence, le photographe se sert d’un cliché de Baden-Powell en uniforme avec un chapeau à bord retroussé (ce choix ne fut accepté par l’intéressé uniquement parce que le tirage avait commencé sur l’ordre de ses officiers subalternes, et éviter le gaspillage de papier).
Ces deux photographies sont transformées en maquettes de timbres par le docteur Will Hages dont les initiales figurent sur les timbres. Les maquettes sont photographiées et réduites. Les timbres sont tirés par feuille de 12 sur le papier au ferrocyaniure de potassium. Ils sont ensuite gommés et perforés.
Le 9 avril 1900, le colonel Baden-Powell en autorise la vente sous certaines conditions : l’expéditeur doit présenter ses lettres ; l’envoi est limité à une lettre par jour et par personne.
Ils cessent d’être utilisés après la fin du siège et la libération de la région par les troupes britanniques en mai 1900.
Le 1 penny a été tiré à 9 476 exemplaires et le 3 pence à 9 108 exemplaires avec deux formats. Très rares sur lettres dont beaucoup de courriers furent pris par les Boers.
Les Boers étaient des fermiers d'origines néerlandaises, allemandes et françaises qui avaient fondé deux républiques indépendantes au sud de l’Afrique, la république sud-africaine du Transvaal et l'État libre d'Orange. Leur objectif était de préserver leur indépendance respective des tentatives d'annexions par la Couronne britannique à la colonie du Cap.
Par ailleurs, le siège eut deux conséquences secondaires : la création du scoutisme sous l’égide du colonel Baden-Powell et l’émission du premier timbre représentant un scout.
Peu après le déclenchement de la Seconde Guerre des Boers en septembre 1899, Lord Wolseley, le Commandant en chef de l'Armée britannique, qui n'avait pu convaincre le Gouvernement anglais d'envoyer des troupes dans la région, envoya à la place le Colonel (plus tard Lord) Baden-Powell, accompagné de quelques officiers de la Colonie du Cap pour recruter des carabiniers montés en Rhodésie (actuel Zimbabwe). Leur objectif était de parer à une éventuelle invasion de la Colonie du Natal (actuellement KwaZulu-Natal), évacuer les Boers des côtes pour faciliter l'arrivée des troupes britanniques, et en assurant une présence militaire, dissuader des Boers de la colonie d'envisager des révoltes.
À l'instar du Gouvernement britannique, les politiciens britanniques locaux craignaient qu'une augmentation des activités militaires ne déclenche une attaque boer. Baden-Powell instaura dès lors ses propres entrepôts, ses propres transports et recruta en secret. Avec des forces sommairement entrainées, et conscient de la supériorité numérique des Boers, de leurs tactiques de commando et l'échec du précédent Raid Jameson, Baden-Powell estima que le meilleur moyen d'affronter les Boers était la défense plutôt que l'attaque. Il choisit dès lors de tenir la ville de Mafeking à cause de sa localisation - à la fois proche de la frontière et sur la ligne de chemin de fer entre Bulawayo et Kimberley - et à cause de son statut de centre administratif. De même, la ville disposait de bon stocks de nourriture et biens divers.
Les forces de Mafeking forces comprenaient 500 hommes du Régiment du Protectorat, 300 hommes des Fusiliers du Bechuanaland - la ville était capitale du protectorat voisin depuis 1894 - et la police du Cap, et 300 hommes de la ville. Un Corps des Cadets de Mafeking, des garçons âgés de 12 à 15 ans, qui inspira plus tard le mouvement du scoutisme, fut formé pour des missions de messagers. Le recrutement de ces cadets permit de récupérer des hommes pour le combat, portant le nombre d'hommes disponibles à 2000. Bien qu'il s'agissait essentiellement d'une "guerre d'hommes blancs", Baden-Powell arma également 300 Africains de fusils. Ils étaient surnommés les "Black Watch" ("sentinelles noires") et gardaient généralement le périmètre.
Des travaux pour établir un périmètre de défense d'environ 10 kilomètres de long débutèrent le 19 septembre 1899. La ville devait également être équipée d'un réseau de tranchées et de postes d'artillerie. Le Président Kruger de la République sud-africaine du Transvaal déclara la guerre le 12 octobre. Sous les ordre du Général Cronje, les lignes chemins de fer et télégraphe furent coupées le même jour, et le siège de la ville débuta le 13 octobre. Mafeking fut bombardée la première fois le 16 octobre après que Baden-Powell ait ignoré l'appel à la reddition lancé par Cronje pour 9 heures du matin.
Bien qu'assiégée par 8.000 Boers, la garnison tint le siège pendant 217 jours, défiant les prévisions des dirigeants des deux côtés. Une grande partie de cela est imputable aux ruses de Baden-Powell. De fausses mines terrestres furent déposées autour de la ville à la vue des Boers et leurs espions en ville, et il fut aussi demandé d'éviter des zones de barbelés (inexistants en fait) lorsqu'ils se déplaçaient dans les tranchées. Des canons et des projecteurs (improvisés à l'acétylène) étaient régulièrement déplacés dans la ville pour les rendre en apparence plus nombreux (voir Jon Latimer, Deception in War, London: John Murray, 2001, p. 32–5.) Un obusier fut construit dans les ateliers ferroviaires de la ville, et même un vieux canon (daté de 1770, gravé de façon fortuite "B.P. & Co." sur son fut)fut remis en service. Ayant remarqué que les Boers n'avaient pas retiré les rails de chemins de fer des lignes quittant la ville, Baden-Powell avait un train blindé qu'il envoya en une attaque éclair au cœur du camp boer, qui revint tout aussi rapidement dans la ville.
Le moral de la population civile méritait également une certaine attention, et des cessez-le-feu furent négociés pour les dimanches, ce permit des activités sportives ou des représentations théâtrales. Des matches de cricket étaient notamment joués le dimanche. Au début, les sensibilités religieuses du Général J. P. Snyman (au commandement après le départ de Cronje) s'en trouvèrent offensées, et il menaça de faire feu si les joueurs continuaient. Snyman se ravisa et invita les Britanniques à une partie. Baden-Powell répondit qu'ils devaient d'abord terminer le match en cours, dont le score était 'jours, toujours en course' !
Comme pour le siège voisin de Kimberley, les Boers estimèrent que la ville était trop bien défendue pour être directement attaquée. Le 19 novembre, 4.000 Boers furent redéployés en d'autres sites, bien que le siège et les bombardements continuèrent. Inquiets de l'approche finale des Britanniques, les Boers lancèrent une dernière offensive tôt le matin du 12 mai 1900, où ils firent une percée à travers le périmètre défendu, incendiant quelques bâtiments. Ils battirent finalement en retraite.
Le 12 mai vers 4h du matin, Cornet S. Eloff déclencha avec 240 Boers un assaut sur Mafeking. Couverts par une attaque feinte contre les deux côtés de la ville, les assaillants se répartissant entre les forts de Hidden Hollow et Limestone à l'ouest des défenses. Guidés par un déserteur britannique, ils suivirent un chemin longeant la rivière Molopo à l'endroit où elle pénètre à Stadt, l'endroit de la ville où vivaient les assiégés noirs. Le groupe de Eloff déboula dans le Stadt sans être contré, et il mit feu aux huttes, permettant de signaler à Snyman la progression de l'attaque. Vers 5h30, les Boers s'emparèrent des bâtiments de la police de la ville, tuèrent un homme et capturèrent le commandant en second de la garnison, le Colonel C. O. Hore et 29 hommes. Eloff décrocha le téléphone relié au poste de commandement britannique et avertit Baden-Powell de son succès.
Le feu avait par ailleurs alerté les garnisons de Mafeking, qui réagirent rapidement. La Police africaine (de la tribu des Baralongs) n'était par intervenue lors de l'attaque de Eloff. Mais dès que les Boers progressèrent, ils coupèrent le chemin de leur retraite. Snyman, "le plus stupide et borné de tous les généraux boers de la guerre", n'envoya pas de renforts pour aider. Pendant ce temps, le réseau téléphonique de Baden-Powell lui permit d'obtenir nombre d'informations en temps utile. Depuis son quartier général, il demanda au Major Alick Godley et à l'escadre B (le Régiment du protectorat) pour étouffer l'attaque, et envoyer l'escadre D, quelques cheminots armés et d'autres troupes. Les hommes d'Eloff se retrouvèrent rapidement isolés en trois groupes.
Avec ses deux escadres, Godley encercla d'abord un groupe de Boers coincés dans un kraal (enclos en muret de pierre) dans le Stadt. Ces hommes se rendirent après une fusillade soutenue. Le second groupe fut poussé vers une colline, d'où ils purent pour la plupart s'échapper. Le troisième groupe, celui d'Eloff, tint les baraquement de la police pendant toute la journée pour finalement se rendre à la nuit. Les Britanniques comptèrent 12 morts et 8 blessés. Les Boers perdirent eux 60 hommes morts ou blessés, et 108 d'entre eux furent capturés.
Le siège fut finalement levé le 17 mai 1900, lorsque les forces britanniques commandées par le Colonel B T Mahon de l'armée de Lord Roberts libérèrent la ville après avoir bataillé ferme. Parmi les forces de libération se trouvait notamment l'un des frères de Baden-Powell, le Major Baden Fletcher Smyth Baden-Powell.
Jusqu'à ce que les renforts arrivent en février 1900, la guerre se passa mal pour les Britanniques. La résistance au siège de Mafeking, et sa possible libération soulevait la sympathie en Grande-Bretagne. Il y eut d'immenses célébrations au pays lors de l'annonce de la libération de la ville; le verbe to maffick vit le jour, signifiant "fêter de façon extravagante en public". Promu comme le plus jeune Général Major de l'Armée, honoré de l'Ordre du Bain, Baden-Powell fut aussi traité en héros à son retour en Grande-Bretagne.
Trois Victoria Crosses furent délivrées en reconnaissance d'actes de patriotisme pendant le siège, au sergent Horace Martineau et au cavalier Horace Ramsden pour leurs actions pendant une attaque des Boers sur le Fort Game Tree, et au capitaine Charles Fitz Clarence à Game Tree également et deux autres actions.
En septembre 1904, Lord Roberts inaugura un obélisque à Mafeking portant les noms de tous ceux qui étaient morts pour défendre la ville. En tout, ce sont 212 personnes qui moururent pendant le siège, et plus de 600 blessées. Les Boers en perdirent davantage. Le siège rendit célèbre Baden-Powell en Grande-Bretagne, et le lancement du scoutisme profita largement de la renommée précédente de son créateur.
Dans la ville britannique frontalière assiégée, le colonel Robert Baden-Powell a réquisitionné tous les hommes valides pour leur confier un rôle militaire. La ville essaie de vivre un semblant de normalité entourée par une zone de sécurité et des réseaux de tranchées.
Pour le transport du courrier et assurer la liaison entre le colonel et les avant-postes, il décide d’utiliser la fougue des jeunes garçons de Mafeking. Âgés de 9 à 15 ans, ces jeunes appelés "Cadets de Mafeking" s’engagent et reçoivent un semblant de formation militaire (ne pas être à découvert, obéissance, uniforme) et leurs qualités physiques (vitesse, réflexe) sont améliorés par des jeux et une émulation. Baden-Powell en fait une unité d’éclaireurs (scout en anglais). C'est ce terme "éclaireurs" que Baden-Powell utilisera 8 ans plus tard, lorsqu'il lance le scoutisme. Les missions les plus dangereuses nécessitant de traverser les lignes ennemis restent confiées aux coureurs indigènes.
Après la fin du siège, Baden-Powell rentre au Royaume-Uni où il met en place les fondements du mouvement scout.
Le Général Snyman
Le service postal continua de fonctionner à Mafeking pendant la durée de siège : les coureurs indigènes se chargeant de passer le courrier officiel et privé à travers les lignes ennemies. Le courrier à l’intérieur de la ville posait moins de difficultés.
Cependant, lorsque Baden-Powell crée son unité de jeunes éclaireurs, il leur assure des primes dont le financement est assuré par une augmentation de l’affranchissement postal. Or, en état de siège, le stock de timbres est limité. Déjà, des timbres du Cap de Bonne-Espérance et du Royaume-Uni (servant dans le protectorat de Bechuanaland) ont été surchargés « Mafeking Besieged » (« Mafeking assiégée » en français).
Le photographe de la ville accepte d’utiliser son papier photographique pour émettre des timbres, une fois qu’un coureur a ramené des lignes britanniques le ferrocyanure de potassium nécessaire pour rendre sensible ce papier.
Baden-Powell refuse d’utiliser le portrait de la reine Victoria pour une simple émission locale et de circonstance. Pour le 1 penny, on décide de photographier sur son vélo le sergent-chef Warner Goodyear, 13 ans et chef des scouts. Pour le 3 pence, le photographe se sert d’un cliché de Baden-Powell en uniforme avec un chapeau à bord retroussé (ce choix ne fut accepté par l’intéressé uniquement parce que le tirage avait commencé sur l’ordre de ses officiers subalternes, et éviter le gaspillage de papier).
Ces deux photographies sont transformées en maquettes de timbres par le docteur Will Hages dont les initiales figurent sur les timbres. Les maquettes sont photographiées et réduites. Les timbres sont tirés par feuille de 12 sur le papier au ferrocyaniure de potassium. Ils sont ensuite gommés et perforés.
Le 9 avril 1900, le colonel Baden-Powell en autorise la vente sous certaines conditions : l’expéditeur doit présenter ses lettres ; l’envoi est limité à une lettre par jour et par personne.
Ils cessent d’être utilisés après la fin du siège et la libération de la région par les troupes britanniques en mai 1900.
Le 1 penny a été tiré à 9 476 exemplaires et le 3 pence à 9 108 exemplaires avec deux formats. Très rares sur lettres dont beaucoup de courriers furent pris par les Boers.