Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Publié : mar. août 21, 2012 11:52 pm
Cixi, ou Tseu-Hi, ou Ts'eu-hi née en 1835 à Pékin et décédée en 1908 à la Cité interdite, était une impératrice douairière de Chine sous la dynastie Qing (1644 - 1912). Elle exerça la réalité du pouvoir en Chine durant l'essentiel de la période allant de 1861 à sa mort.
Fille d’un porte-enseigne impérial issu du clan mandchou Yehe Nara (pinyin : Yèhè Nālā Shì), Cixi voit son éducation prise en charge par son oncle à la mort de ses parents. À l'âge de quinze ans, elle fait partie d'un groupe de soixante jeunes filles choisies pour devenir les concubines de l'empereur de Chine Xianfeng, et se voit nommée cinquième concubine, le rang le plus bas.
Un jour, son eunuque personnel transgresse les règles de la Cité interdite et révèle à sa maîtresse qu'il peut l'aider pour que l'empereur veuille la choisir pour la nuit. Cixi se fâcha mais accepta finalement de l'écouter. Cixi use de ruse et de calculs pour entrer dans les bonnes grâces du grand eunuque de la cité impériale, lequel fit ensuite l'éloge de la beauté de Cixi à l'empereur.
En 1852, l’empereur Xianfeng la prend pour concubine. Elle devient sa favorite et passe trois mois entiers auprès de lui, nuit après nuit. Le 27 avril 1856, elle donne la vie à un fils du nom de Zaichun, qui devient l’héritier du trône. Sa vie prend alors une tournure décisive. Après avoir donné un fils à l'Empire elle est, après l'impératrice, la femme la plus importante de l'Empire.
Toutefois, son ascension à un prix : l'éducation du prince héritier est confiée à l'impératrice, sa rivale, et aux eunuques de la Cour. Cependant Cixi, en tant que favorite de l'empereur, est sa conseillère dans les affaires de l'Empire, ce qui constitue à l'époque une attitude sacrilège en totale rupture de la répartition des rôles.
À la mort de l’empereur en 1861, elle devient impératrice douairière, conjointement à Ci'an, alors impératrice : son fils Zaichun, âgé de six ans, est intronisé empereur sous le nom de Tongzhi. Cixi détient alors les pleins pouvoirs ; Ci'an restera dans son ombre jusqu'à sa mort en 1881, la laissant seule au pouvoir.
À sa majorité, Tongzhi détient officiellement le pouvoir, mais sa mère Cixi entend bien ne rien changer à l'ordre établi. C'est l'Empereur qui promulgue les décrets mais la décision véritable revient en fait à la toute-puissante impératrice douairière. Cette pratique est appelée par ses contemporains « régner derrière le rideau », expression à prendre au sens littéral. Cixi a en effet installé dans la salle du trône une tenture suffisamment transparente pour qu'elle voie le dos de l'Empereur et les gens, mais suffisamment opaque pour que les autres ne la voient pas. Assise derrière le trône impérial, elle tire les ficelles de l'Empire, ce qui constitue une situation sans précédent dans l'histoire chinoise. Le « fils du ciel » est réduit au rôle de figurant.
L'Empereur sort de la cité interdite pour se distraire avec les prostituées, fumer de l'opium (drogue introduite d'Inde par les Britanniques et interdite à la consommation par décret impérial). Mais ses excès et sa vie de débauche du soir ne lui permettent pas de tenir longtemps : il meurt à dix-neuf ans à peine, en 1874.
À sa mort, selon les annales de la cour, Cixi se déclare bouleversée : « Je croyais pouvoir être heureuse une fois mon fils empereur ; à sa mort, je suis devenue une autre car c'en était fini de mon bonheur ». Mais Cixi n'a pas le temps de sombrer dans le chagrin car l'épouse de Tongzhi est enceinte. Si elle donne naissance à un fils, ce dernier sera l'héritier du trône et Cixi sera évincée du pouvoir car la jeune veuve assumerait la régence à la place de Cixi. Cette dernière convoque donc les hauts dignitaires de l'Empire le soir du décès de son fils. Elle envoie chercher Zaitian, le fils de sa sœur, pour le faire succéder au trône, réalisant ainsi un véritable coup d'État.
Zaitian, âgé de trois ans, devient le nouvel empereur sous le nom de Guangxu. Le nouvel enfant empereur est soumis au même sort que son prédécesseur. Résolue à préserver la tradition impériale chinoise, Cixi dirige la cité interdite d'une main de fer. Cependant, elle ne perçoit pas les signes avant-coureurs du déclin de la Chine impériale. À sa majorité, l’Empereur se charge personnellement des affaires du gouvernement mais demeure dans les faits la marionnette de Cixi.
Portrait de Cixi, concubine impériale.
En 1898, l'empereur lance la Réforme des Cent Jours. Face aux velléités d'indépendance et de changement de son neveu, Cixi organise un coup d'État. Elle fait décréter Guangxu « incapable de gouverner » et le fait enfermer dans son palais, assumant la régence de l'Empire. Pujun, le fils de son proche conseiller et neveu par alliance le prince Tuan, est désigné comme héritier du trône. Afin de contrecarrer l'influence des puissances étrangères, et conseillée sur ce point par le prince Tuan, l’impératrice douairière soutient en 1900 la révolte des Boxers. Mais l'alliance des huit nations anéantit la révolte. Cixi est forcée de fuir à Xi'an. Après la fuite de Cixi, l'aura de la Cité interdite est à jamais détruite. Elle impute alors la responsabilité du déclenchement des attaques aux Boxers et, pour apaiser les puissances étrangères, donne l'ordre aux troupes impériales de participer à la répression du mouvement. La Chine se voit infliger le protocole de paix Boxer. Le 3 janvier 1902, Cixi peut retourner à la Cité interdite à Pékin.
L’empereur Guangxu meurt le 14 novembre 1908. Il aurait été empoisonné sur ordre de Cixi par un yaourt contenant de l'arsenic. Le lendemain du décès, Cixi désigne Puyi, fils du prince Chun, pour être le nouvel empereur. Le lendemain, elle décède à son tour.
Le règne de Cixi n'a fait que retarder l'inévitable chute de l'empire.
L'impératrice Cixi, en 1902.
Le clan Yehe Nara, dont elle était issue aurait, selon la légende, maudit la dynastie Qing, prophétisant que la dynastie s'effondrerait par l'entremise d'une fille de la maison de Yehe. Curieusement, la plupart des empereurs Qing ne prirent jamais de concubines issues de ce clan, jusqu'au choix de Cixi par Xianfeng.
Sa vie a été racontée de manière très romancée par Pearl Buck dans Impératrice de Chine (Imperial Woman).
Le livre Mémoires d'une dame de cour dans la Cité interdite relate de manière très fidèle la vie de l'impératrice Cixi, des dames de cour et des eunuques, dans la Cité interdite. Ce livre, écrit par l'auteur Jin Yi, est un recueil des souvenirs de la dame de cour He Rong Er, qui servit l'impératrice à la fin de son règne.
La Vallée des roses de Lucien Bodard dépeint l'ascension de Cixi sous une approche romanesque.
Un autre ouvrage, Impératrice Orchidée de Anchee Min, apporte une autre version de la biographie de Cixi.
Spécialiste reconnue de la Chine, Danielle Elisseeff a publié en avril 2008 Cixi, impératrice de Chine aux éditions Perrin.
Son nom, Cixi, ainsi que celui de la corégente Ci'an (C'ian dans la bande dessinée), a été donné aux deux personnages féminins accompagnant les aventures de Lanfeust dans l'album Lanfeust de Troy et sa suite Lanfeust des étoiles, bandes dessinées de Christophe Arleston et Didier Tarquin. Le tome 6 de la première série est d'ailleurs titré Cixi impératrice.
Elle est l'un des personnages principaux de la fresque historique romanesque d'Asada Jirô Le roman de la cité interdite qui raconte le declin de l'empire chinois.
George Soulié de Morant, Tseu-H’si Impératrice des Boxers, édition Nilsson, 1911.
Elle apparaît aussi dans le romand de Oswald Wynd (en), Une odeur de gingembre, 1977.
Fille d’un porte-enseigne impérial issu du clan mandchou Yehe Nara (pinyin : Yèhè Nālā Shì), Cixi voit son éducation prise en charge par son oncle à la mort de ses parents. À l'âge de quinze ans, elle fait partie d'un groupe de soixante jeunes filles choisies pour devenir les concubines de l'empereur de Chine Xianfeng, et se voit nommée cinquième concubine, le rang le plus bas.
Un jour, son eunuque personnel transgresse les règles de la Cité interdite et révèle à sa maîtresse qu'il peut l'aider pour que l'empereur veuille la choisir pour la nuit. Cixi se fâcha mais accepta finalement de l'écouter. Cixi use de ruse et de calculs pour entrer dans les bonnes grâces du grand eunuque de la cité impériale, lequel fit ensuite l'éloge de la beauté de Cixi à l'empereur.
En 1852, l’empereur Xianfeng la prend pour concubine. Elle devient sa favorite et passe trois mois entiers auprès de lui, nuit après nuit. Le 27 avril 1856, elle donne la vie à un fils du nom de Zaichun, qui devient l’héritier du trône. Sa vie prend alors une tournure décisive. Après avoir donné un fils à l'Empire elle est, après l'impératrice, la femme la plus importante de l'Empire.
Toutefois, son ascension à un prix : l'éducation du prince héritier est confiée à l'impératrice, sa rivale, et aux eunuques de la Cour. Cependant Cixi, en tant que favorite de l'empereur, est sa conseillère dans les affaires de l'Empire, ce qui constitue à l'époque une attitude sacrilège en totale rupture de la répartition des rôles.
À la mort de l’empereur en 1861, elle devient impératrice douairière, conjointement à Ci'an, alors impératrice : son fils Zaichun, âgé de six ans, est intronisé empereur sous le nom de Tongzhi. Cixi détient alors les pleins pouvoirs ; Ci'an restera dans son ombre jusqu'à sa mort en 1881, la laissant seule au pouvoir.
À sa majorité, Tongzhi détient officiellement le pouvoir, mais sa mère Cixi entend bien ne rien changer à l'ordre établi. C'est l'Empereur qui promulgue les décrets mais la décision véritable revient en fait à la toute-puissante impératrice douairière. Cette pratique est appelée par ses contemporains « régner derrière le rideau », expression à prendre au sens littéral. Cixi a en effet installé dans la salle du trône une tenture suffisamment transparente pour qu'elle voie le dos de l'Empereur et les gens, mais suffisamment opaque pour que les autres ne la voient pas. Assise derrière le trône impérial, elle tire les ficelles de l'Empire, ce qui constitue une situation sans précédent dans l'histoire chinoise. Le « fils du ciel » est réduit au rôle de figurant.
L'Empereur sort de la cité interdite pour se distraire avec les prostituées, fumer de l'opium (drogue introduite d'Inde par les Britanniques et interdite à la consommation par décret impérial). Mais ses excès et sa vie de débauche du soir ne lui permettent pas de tenir longtemps : il meurt à dix-neuf ans à peine, en 1874.
À sa mort, selon les annales de la cour, Cixi se déclare bouleversée : « Je croyais pouvoir être heureuse une fois mon fils empereur ; à sa mort, je suis devenue une autre car c'en était fini de mon bonheur ». Mais Cixi n'a pas le temps de sombrer dans le chagrin car l'épouse de Tongzhi est enceinte. Si elle donne naissance à un fils, ce dernier sera l'héritier du trône et Cixi sera évincée du pouvoir car la jeune veuve assumerait la régence à la place de Cixi. Cette dernière convoque donc les hauts dignitaires de l'Empire le soir du décès de son fils. Elle envoie chercher Zaitian, le fils de sa sœur, pour le faire succéder au trône, réalisant ainsi un véritable coup d'État.
Zaitian, âgé de trois ans, devient le nouvel empereur sous le nom de Guangxu. Le nouvel enfant empereur est soumis au même sort que son prédécesseur. Résolue à préserver la tradition impériale chinoise, Cixi dirige la cité interdite d'une main de fer. Cependant, elle ne perçoit pas les signes avant-coureurs du déclin de la Chine impériale. À sa majorité, l’Empereur se charge personnellement des affaires du gouvernement mais demeure dans les faits la marionnette de Cixi.
Portrait de Cixi, concubine impériale.
En 1898, l'empereur lance la Réforme des Cent Jours. Face aux velléités d'indépendance et de changement de son neveu, Cixi organise un coup d'État. Elle fait décréter Guangxu « incapable de gouverner » et le fait enfermer dans son palais, assumant la régence de l'Empire. Pujun, le fils de son proche conseiller et neveu par alliance le prince Tuan, est désigné comme héritier du trône. Afin de contrecarrer l'influence des puissances étrangères, et conseillée sur ce point par le prince Tuan, l’impératrice douairière soutient en 1900 la révolte des Boxers. Mais l'alliance des huit nations anéantit la révolte. Cixi est forcée de fuir à Xi'an. Après la fuite de Cixi, l'aura de la Cité interdite est à jamais détruite. Elle impute alors la responsabilité du déclenchement des attaques aux Boxers et, pour apaiser les puissances étrangères, donne l'ordre aux troupes impériales de participer à la répression du mouvement. La Chine se voit infliger le protocole de paix Boxer. Le 3 janvier 1902, Cixi peut retourner à la Cité interdite à Pékin.
L’empereur Guangxu meurt le 14 novembre 1908. Il aurait été empoisonné sur ordre de Cixi par un yaourt contenant de l'arsenic. Le lendemain du décès, Cixi désigne Puyi, fils du prince Chun, pour être le nouvel empereur. Le lendemain, elle décède à son tour.
Le règne de Cixi n'a fait que retarder l'inévitable chute de l'empire.
L'impératrice Cixi, en 1902.
Le clan Yehe Nara, dont elle était issue aurait, selon la légende, maudit la dynastie Qing, prophétisant que la dynastie s'effondrerait par l'entremise d'une fille de la maison de Yehe. Curieusement, la plupart des empereurs Qing ne prirent jamais de concubines issues de ce clan, jusqu'au choix de Cixi par Xianfeng.
Sa vie a été racontée de manière très romancée par Pearl Buck dans Impératrice de Chine (Imperial Woman).
Le livre Mémoires d'une dame de cour dans la Cité interdite relate de manière très fidèle la vie de l'impératrice Cixi, des dames de cour et des eunuques, dans la Cité interdite. Ce livre, écrit par l'auteur Jin Yi, est un recueil des souvenirs de la dame de cour He Rong Er, qui servit l'impératrice à la fin de son règne.
La Vallée des roses de Lucien Bodard dépeint l'ascension de Cixi sous une approche romanesque.
Un autre ouvrage, Impératrice Orchidée de Anchee Min, apporte une autre version de la biographie de Cixi.
Spécialiste reconnue de la Chine, Danielle Elisseeff a publié en avril 2008 Cixi, impératrice de Chine aux éditions Perrin.
Son nom, Cixi, ainsi que celui de la corégente Ci'an (C'ian dans la bande dessinée), a été donné aux deux personnages féminins accompagnant les aventures de Lanfeust dans l'album Lanfeust de Troy et sa suite Lanfeust des étoiles, bandes dessinées de Christophe Arleston et Didier Tarquin. Le tome 6 de la première série est d'ailleurs titré Cixi impératrice.
Elle est l'un des personnages principaux de la fresque historique romanesque d'Asada Jirô Le roman de la cité interdite qui raconte le declin de l'empire chinois.
George Soulié de Morant, Tseu-H’si Impératrice des Boxers, édition Nilsson, 1911.
Elle apparaît aussi dans le romand de Oswald Wynd (en), Une odeur de gingembre, 1977.