EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#2251 Message par saintluc »

Au printemps 1794, 78.000 coalisés attendaient le long de l'Escaut: Anglais, Prussiens, Autrichiens et Hanovriens; en six camps. L'empereur d'Autriche arriva le 15 mai à Tournai avec le prince de Cobourg, à la tête de 20.000 Autrichiens d'élite. Les Anglais et les Hanovriens sous les ordres du duc d'York campaient à Lamain. Les Alliés établirent un «plan de destruction» de l'armée française. Paradoxalement, au lieu d'attaquer en masse avec supériorité numérique, les Alliés se formèrent en 6 colonnes. La première partit de Thielt, passa la Lys à Wervick et n'arriva que le 18 au matin à Linselle, au lieu d'arriver le 17 comme prévu. La deuxième colonne atteignit, le 17, le poste français de Mœscroen. Le duc d'York [4e colonne] marcha, avec 15 bataillons d’Infanterie et 2.400 chevaux, sur Roubaix et Mouvaux. La 5e colonne [général Kinsky] devait se joindre à la sixième. Cette 6e colonne [archiduc Charles d'Autriche] comptait 20 bataillons d'Infanterie et 32 escadrons de Cavalerie.



Chefs en présence ♦Anglo-alliés: L'empereur d'Autriche était l'autorité suprême des armées alliées. Le duc Frédéric d'York était le fils du roi d'Angleterre Georges III. Le maréchal Otto, un Autrichien né en Hongrie. ♦Français: le général-comte Joseph Souham

Effectifs engagés ♦Français: l'Armée du Nord, 60.000 hommes, dont 40.000 engagés et 20.000 soldats de métier seulement.
♦Anglo-alliés: 85.000 hommes en 6 colonnes:
1♦16.000 hommes et les pontonniers [général Clerfayt]
2♦4.000 Hanovriens [général Busch]
3♦10.000 Autrichiens et 7.000 cavaliers anglais [maréchal Otto],
4♦12 bataillon d'Infanterie et 10 escadrons de Cavalerie sans compter la Réserve tactique du général Eskine de 16 escadrons de Cavalerie, le tout sous le commandement du duc d'York, fils du roi d'Angleterre; en tout 10.000 hommes.
5♦11.000 hommes du général Kinsky,
6♦20.000 hommes de l'archiduc Charles.
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Stratégie ou tactique: Les réquisitions, les pillages, les occupations successives avaient ruiné Tourcoing. Un affreuse disette régnait dans cette petite ville de 11.000 habitants.
Les coalisés voulaient couper l'Armée française, dite de Flandre Maritime, postée entre Lille et Dunkerque, du reste des forces françaises, afin d'anéantir ces troupes isolées. Le plan du duc d'York, soumis à l'empereur d'Autriche, était de faire traverser la Lys à la colonne Clerfayt qui se dirigeait vers Mouvaux et Tourcoing, au moment où les autres colonnes avanceraient vers les mêmes points en partant du Sud. Les colonnes alliées devraient faire leur jonction dans le secteur de Mouvaux et de Tourcoing. Ainsi les 85.000 Anglo-alliés couperaient le Corps d'armée français de Lille des 44.000 hommes du général Souham. Il ne resterait plus qu'à détruire l'armée amputée de Souham.
D'une façon générale, durant la Révolution française, la tactique se transforme petit à petit, bien que, officiellement, le Règlement de 1791 reste en effet. L'absence de 1.200 officiers d'Infanterie et de Cavalerie émigrés et le danger menaçant forcent l'armée française à accélérer la formation des troupes et à éliminer les manœuvres compliquées. Aussi, seules les formations en ligne et l'utilisation des tirailleurs font vraiment partie de la formation des troupes. Puis, voyant le peu d'efficacité en terrain découvert, devant une armée régulière, on reviendra aux doctrines du XVIIIe siècle: "tirailleur en avant de la ligne, puis la ligne elle-même et enfin la réserve."


Résumé de l'action: La situation des 60.000 Français était critique, presque totalement encerclés par les six colonnes des 85.000 alliés. Les généraux français Souham et Moreau, en l'absence du général en chef Pichegru, virent que les Alliés allaient les inquiéter et décidèrent d'agir. Ils se mirent en marche avec leurs troupes sur Tourcoing pour maintenir leurs liens logistiques avec Lille.
Dans la nuit du 17 au 18 mai, le général Souham laissa un rideau de troupes pour contenir les colonnes alliées, et fonça, avec le gros de son armée, sur Tourcoing et ses environs où se trouvait la plus grande partie des troupes coalisées. En chemin, Souham fut rejoint par Malbrancq et par Macdonald. En arrivant dans les rues de Tourcoing, Malbrancq fut reçu par le tir meurtrier des Chasseurs Tyroliens. Les Français les attaquèrent en un combat qui dura deux longues heures. Finalement, les coalisés se replièrent en hâte, poursuivis par les Français. Dans la Rue du Tilleul, les coalisés réussirent à se reformer en ligne, et le sang se mit à couler à flot dans ce passage étroit, véritable champ clos. Les canons autrichiens tiraient dans la masse des soldats français.
Le dimanche 18 mai au matin, la colonne coalisée de Bush, qui tenait la position de Mouscron avec 4.000 Hanovriens, fut attaquée par les troupes françaises de Thierry et de Dandaels, et écrasée après un violent assaut. Bush réussit pourtant à reformer ses troupes plus loin [à Dottignies] et à tenir jusqu'à la fin de la journée.
À Tourcoing même, la lutte se concentra dans la Rue du Tilleul. Les Français détachèrent une batterie sur leur droite, à L'Épidème, en avant d'une vieille chapelle. Elle ouvrit le feu sur les troupes alliées, repliées à l'entrée du Tilleul vers Wattrelos, au moulin Agathon Lézy.
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Au Sapin-Vert, la colonne du maréchal Otto se reforma et engagea une lutte acharnée où l'artillerie prit une grosse part. Les Corps français de Dandaels et de Jardon, qui avaient quitté Mouscron, prirent Otto en tenaille à l'aide du Corps d'armée de Malbrancq. Otto se replia sur le carrefour du Sapin-Vert et enfin sur le Moulin-Tonton, position qui dominait les sentiers du secteur. Mais la batterie de l'Épidème suivit le mouvement et prit de flanc le Sapin-Vert, rendant la position intenable. Otto dut quitter le Moulin-Tonton. Il retraita vers Wattrelos en direction de Roubaix, abandonnant dans sa retraite de nombreux soldats et 20 canons avec leurs caissons. Moreau se lança à sa poursuite.
Le général allié Clerfayt, pour sa part, rencontra de la résistance pour passer la Lys à Werwick et perdit 24 heures. Busch attaqua, le 17, les troupes françaises retranchées à Mouscron. Mais leur résistance fut vive malgré leur infériorité numérique; cela donna à plusieurs colonnes de la division Souham le temps d'arriver à la rescousse. Les Hanovriens de Busch furent ainsi contre-attaqués et forcés de se retirer avec pertes jusqu'au village de Lespierre.
La 3e colonne alliée alla occuper Tourcoing. Mais bientôt le général Otto vit arriver des fuyards de la 2e colonne qui l'instruisirent du revers de Busch. Craignant d'être attaqué à son tour, Otto, au lieu de concentrer ses forces, laissa son avant-garde dans Tourcoing, plaça le gros de sa colonne à Wattrelos et posta quelques bataillons en réserve à Léers, déployant ainsi ses troupes sur une longue ligne de 5 km.
Le général anglais York commandait la 4e colonne directement, et les 2e et 3e, indirectement. Cette 4e colonne dispersa ses forces dans 4 villages: Lannoy, Roubaix, Mouvaux et Croix.
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La 5e colonne du général Kinsky se porta aussi sur 3 points simultanément: Tressin, Bouvines et Louvil. Face à elle, la division française du général Bonneau était campée à Sanghien pour couvrir la route Tournai-Lille. Le général autrichien Wurm trouva Tressin occupée, l'attaqua mais échoua. À Bouvines et Gruson, les attaques anglo-alliées échouèrent aussi. Le général Erskine avec 16 escadrons anglais de la colonne York, au lieu de suivre York vers Lannoy, avait suivi par erreur la colonne de Kinsky. Ce renfort imprévu sauva de la destruction la colonne Kinsky lorsque ce dernier voulut résister à une offensive française du général Bonneau.
Le Corps de l'archiduc autrichien Charles [6e colonne], qui avait plus de chemin à faire, n'arriva à Pont-à-Marque qu'à 14h00. À son arrivée, Bonneau stoppa son offensive et se retira sur le village de Flers. Souham vint se placer avec sa division derrière Tourcoing. Moreau, avec 8.000 hommes seulement, se chargea de contenir la colonne alliée de Clerfayt qui arrivait sur Linselles. Telles étaient les positions des deux armées, le 17 mai au soir.
Grâce au retard de Clerfayt dans la marche de ses troupes, la route de Lille à Courtray était encore libre dans la journée du 17, et les Français purent organiser avec le général Bonneau [à Lille] l'attaque générale du 18 au matin sur Tourcoing et Roubaix. Cette offensive fut exécutée avec le gros de l'armée française commandée par Souham.
Le 18 à l'aube, donc, le général Souham se mit en marche avec 45.000 hommes. Sa Droite marcha sur Tourcoing et sa Gauche sur Wattrelos. L'avant-garde anglo-alliée [6 bataillons d’Infanterie de Ligne du général Otto], qui occupait Tourcoing, fut assaillie par les forces françaises et céda lorsque le désordre se propagea dans ses rangs; la déroute fut complète. Wattrelos fut emporté par les Français avec la même rapidité.
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Le général Bonneau avait laissé quelques bataillons pour contenir les deux colonnes de l'archiduc et du général Kinsky, et s'était avancé avec le gros de son Corps d’armée, dans la nuit du 17 au 18, entre les villages de Wasquehal et Hem. Au point du jour et pendant le mouvement des troupes de Souham sur Tourcoing et Wattrelos, Bonneau avec 16.000 hommes, attaqua le Corps d’armée du duc d'York dans les 4 villages où les Anglais s'étaient solidement retranchés.
L'attaque de Bonneau jeta la surprise chez les Anglais qui se croyaient couverts du côté de Lille par les 5e et 6e colonnes, et, de ce fait, pensaient ne pouvoir être attaqués que par la direction de Tourcoing. Une partie de cette 4e colonne se défendit avec détermination dans les villages de Mouvaux et de Roubaix. Mais les colonnes françaises de Souham attaquant par Tourcoing et Wattrelos, la confusion s'empara des troupes anglaises. Les unités anglaises, prises de frénésie, jetèrent leurs armes et prirent la fuite, cherchant à gagner la route de Tournai via le village de Méchin.
Paradoxalement, cette panique sauva les troupes anglaises de la destruction, car, si la résistance s'était prolongée, elles se seraient trouvées enveloppées par les colonnes françaises de Souham et de Bonneau, et, sans chemin de retraite, auraient été forcées de se rendre à discrétion.
La déroute du Corps anglais fut si complète que le duc d'York se sauva avec quelques officiers seulement vers Wattrelos déjà occupée par les Français. Le prince anglais allait être pris lorsque il fut sauvé par une compagnie hessoise qui tiraillait pour couvrir le Corps anglais en pleine fuite. York réussit donc à se sauver. Le général Otto, par contre, rétrograda en ordre.
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Il est difficile de savoir pourquoi les 5e et 6e colonnes alliées restèrent inactives à Sainghin devant les quelques troupes françaises que le général Bonneau avait laissées en rideau pour les contenir. Voyant la déroute des unités anglaises, l'archiduc d'Autriche rétrograda vers Marquain où il recueillit les débris des autres divisions.
Quant au général autrichien Clerfayt, il n'arriva donc jamais sur le champ de bataille. Le général Moreau marcha sur Linselles et l'attaqua pour le fixer. Mais les Autrichiens, en nombre très supérieur, forcèrent les Français à la défensive. Pensant être arrivé trop tard, Clerfayt rétrograda donc bientôt pour reprendre sa position initiale à Thielt.

Pertes ♦Anglo-alliés: 6.000 hommes, dont 4.500 blessés ou tués, 1.500 prisonniers et 60 pièces d'artillerie. ♦Français: 2.600 tués ou blessés.

Conséquence de cette défaite anglo-alliée: Le fait pour l'armée française d'avoir battu une armée alliée de près de 85.000 combattants eut un effet très positif sur le moral des soldats de la République. Du côté allié, le «plan de destruction» de l'armée française était entièrement remis en question.
"Ce qui est pire que tout, écrivit curieusement l'Anglais Craig dont le savoir, manifestement, trahissait de vastes lacunes dans le domaine historique, c'est que nous avons perdu le droit de dire que les Britanniques n'ont jamais été battus par leur ennemi actuel.»
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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saintluc
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#2252 Message par saintluc »

1342
19 mai
Clément VI est élu pape
Pierre Roger était archevêque de Rouen et chancelier de France. En 1338, à la demande du roi de France Philippe VI, il fut nommé cardinal au titre de Santi Nereo e Achilleo. Puis, à la mort du pape Benoît XII, il fut élu pour le remplacer le 19 mai 1342 et prit le nom de Clément VI. Adepte d'un mode de vie fastueux, il fut surnommé Clément VI « Le magnifique ». On lui reprocha son népotisme, en nommant des membres de sa famille à des postes importants.
Voir aussi : Royaume de France - Papauté d'Avignon - Clément VI - Philippe VI de France - Benoît xii - Histoire de la Chrétienté



1364
19 mai
Sacre de Charles V
Charles V de France est sacré roi à Reims le 19 mai 1364. Son règne coïncide avec la fin de la première phase de la guerre de Cent Ans, Charles le Sage ayant récupéré la plupart des terres tombées aux mains anglaises, et restauré l'autorité de l'État. Avec la politique des apanages et des impôts durables, il met sur pied une armée permanente pour combattre les mercenaires et les Anglais qu'il isole diplomatiquement au moyen d'alliances avec les Gascons. Charles V meurt en 1380.
Voir aussi : Guerre de Cent ans - Charles V - Histoire de la Politique



1445
19 mai
Première bataille d'Olmedo
Le 19 mai 1445 marque le début de la première bataille d'Olmedo en Castille, opposant les Castillans loyalistes d'Alvaro de Luna, venus défendre les valeurs portées par leur roi Jean II, à une partie de la noblesse castillane emmenée par Henri d'Aragon. Cette bataille commencée le 19 mai 1445 sera la première de deux batailles d'Olmedo près de Valladolid qui verront finalement les troupes loyalistes l'emporter.
Voir aussi : Aragon - Jean II - Histoire des Guerres



1521
19 mai
Siège de Pampelune
Le 19 mai 1521 est un jour marqué en Espagne par le siège de la ville de Pampelune, qui sera prise par l'armée française emmenée par le général Lesparre au détriment des Espagnols. Le siège de Pampelune s'érige comme le prélude à la sixième guerre d'Italie, qui opposera pendant quatre ans le royaume de France et la République de Venise à l'Espagne, au royaume d'Angleterre et aux Etats pontificaux.
Voir aussi : Sixième guerre d'Italie - Histoire des Guerres



1536
19 mai
Henri VIII fait décapiter son épouse
Le roi d'Angleterre Henri VIII Tudor, ne supportant plus les soupçons d'adultère qui portent sur sa deuxième épouse, Anne Boleyn, l'a fait décapiter. Le roi aura quatre autres épouses, dont Catherine Howard qui sera exécutée en 1542 pour infidélité. La fille d'Anne Boleyn et d'Henri VIII régnera tout de même sur le pays à partir de 1558 sous le nom d'Elizabeth Ière.
Voir aussi : Exécution - Henri VIII - Anne Boleyn - Histoire de la Renaissance



1643
19 mai
Le Grand Condé vainqueur à Rocroi
Lors de la guerre de Trente ans (1618-1648), les Français remportent une victoire décisive sur les Espagnols à Rocroi (Ardennes). Le chef de l'armée française, le duc d'Enghien, 22 ans, bientôt surnommé le Grand Condé, révèle ici tout son génie militaire. Cette victoire marque le retour de la France sur la scène internationale après un siècle de défaites et de guerres civiles.
Voir aussi : Bataille - Histoire de la Guerre de Trente Ans - Condé - Histoire des Guerres



1662
19 mai
Signature de l'Act of Uniformity
Suite au vote du Parlement d'Angleterre, le roi Charles II signe, le 19 mai 1162, l'Act of Uniformity, qui rétablit dans le royaume, l'uniformité de la religion. Cet acte impose à tous les sujets de Charles II de suivre les directives de l'Eglise d'Angleterre, et oblige tous les ministres du culte à être ordonnés. Jusqu'en 1828, l'acte interdisait tout emploi aux croyants qui n'en respectaient pas les règles.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Charles II - Histoire de la Politique



1769
19 mai
Début du pontificat de Clément XIV
Le 19 mai 1769, Clément XIV devient pape, succédant à Clément XIII. Né le 31 octobre 1705, le souverain pontife italien connut une élection difficile, car les grandes puissances européennes cherchaient un pape anti-jésuite, contrairement à son prédécesseur. Clément XIV finit par céder aux pressions, et dissout la Compagnie de Jésus le 21 mai 1773. Grand défenseur de la cause juive, il meurt le 22 septembre 1774.
Voir aussi : Pape - Clément XIII - Compagnie de Jésus - Clément XIV - Histoire de la Politique



1793
19 mai
Bataille de Mas Deu
Le 19 mai 1793 se déroule la bataille de Mas Deu qui met en opposition l'armée républicaine française et les troupes espagnoles. Cette bataille s'insère dans la guerre du Roussillon pendant laquelle les Espagnols, aidés par les Anglais, récupèrent la Catalogne et pénètrent en France. Le général Antonio Ricardos obtient la victoire sur le général Dagobert, s'emparant ainsi de la vallée du Tech et de la plaine des Aspres, facilitant l'attaque future de la citadelle de Perpignan.
Voir aussi : France - Espagne - Histoire de la Catalogne - Histoire des Guerres



1802
19 mai
Création de la Légion d'honneur
Le Premier Consul Napoléon Bonaparte crée par décret l'Ordre de la Légion d'honneur pour récompenser les actions civiles et militaires. Aux républicains qui l'interpellent sur le bien-fondé de ces décorations, il rétorque : "C'est avec ces hochets qu'on mène les hommes". La décoration est réalisée à partir d'un dessin de David, sur une maquette de Challiot : c'est une étoile à 5 rayons doubles dont le centre est entouré d'une couronne de lauriers. Sous la Restauration, les grades prendront leur appellation définitive : chevalier, officier, commandeur, grand officier et grand-croix.
Voir aussi : Napoléon - Bonaparte - Consul - Histoire de la Légion d'honneur - Histoire de la Révolution



1874
19 mai
Le travail de la femme et de l'enfant mieux réglementé
Une loi instaure de nouvelles règles quant aux conditions de travail de certaines catégories de la population. Ainsi, il sera dorénavant interdit d’employer un enfant en deçà de 12 ans, sauf exception. Pour les mineurs et les femmes en âge de travailler, le travail sera limité à douze heures par jour et interdit le dimanche et les jours fériés. Malgré la peur des « classes laborieuses », notamment après la Commune de Paris, cette concession paraît nécessaire, ne serait-ce que sur un point de vue militaire. En effet, la défaite contre la Prusse est perçue par beaucoup comme la défaite de corps usés par le travail avant l’âge. L’autre innovation est la création d’institutions susceptibles de contrôler l’application de la loi et de prononcer des sanctions. Toutefois, faute de moyens humains, la portée de cette loi sera très limitée dans les faits.
Voir aussi : Dossier histoire du droit du travail - Temps de travail - Femmes - Histoire du Travail



1881
19 mai
Naissance de Mustafa Kemal Atatürk
Mustafa Kemal Atatürk naît le 19 mai 1881 à Salonique. Déçu par le partage de l'Empire ottoman à la suite de la Première Guerre mondiale, Atatürk prend la tête de la rébellion et obtient l'indépendance de la Turquie. Il devient le premier président de la République turque. Moderne, durant son mandat il octroie le droit de vote aux femmes, et inscrit la laïcité dans la constitution. Il meurt le 10 novembre 1938.
Voir aussi : Indépendance - Première Guerre mondiale - Histoire de l'Empire ottoman - Président de la République - Turquie - Histoire de la Politique



1919
19 mai
Le Kelut déverse sa boue
Situé en Indonésie, le volcan du Kelut domine un vaste lac de cratères. Lorsqu’il entre en éruption, de gigantesque lahars (coulée de boue) se déversent sur plusieurs dizaines de kilomètres. En 1586, le Kelut avait déjà pris la vie de près de dix mille hommes. Plus de 5000 personnes mourront dans la catastrophe, qui se reproduira plusieurs fois dans le siècle. Toutefois, des aménagements permettant de limiter ces coulées seront construits et sauveront, par la suite, la vie de nombreux habitants.
Voir aussi : Histoire des Eruptions - Volcan - Histoire des Catastrophes naturelles



1922
19 mai
Les accords de Gênes
La conférence de Gênes se déroule du 10 avril au 22 mai 1922. Les représentants de 34 pays se retrouvent pour restituer l'équilibre monétaire, bouleversé depuis la Première Guerre mondiale. Les États-Unis ne participeront pas à cette conférence. Les Russes et les Français ne parviennent pas à trouver un accord quant aux emprunts russes, cependant tous ratifient les accords adoptant le Gold exchange standard, l'étalon-or, qui prévoit le dollar et la livre comme monnaies convertibles en or. Ce système s'arrêtera en 1933, suite au retrait du Royaume-Uni puis des États-Unis.
Voir aussi : Français - Livre - Russes - Dollar - Histoire des Traités



1925
19 mai
Naissance du prêcheur afro-américain Malcom X
Le 19 mai 1925 est marqué par la naissance, à Omaha (États-Unis), de Malcom Little, plus connu sous le nom de Malcom X. Prêcheur respecté au sein de la communauté noire, Malcom X devient une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale envers les Afro-Américains. Il est également à l'origine de nombreuses polémiques en raison de ses prises de position radicales, notamment en ce qui concerne sa propension à faire l'apologie de la violence. Porte-parole de Nation of Islam pendant dix ans, Malcom X mourra assassiné le 21 février 1965.
Voir aussi : Nation of Islam - Lutte - Ségrégation raciale - Histoire de la Politique



1928
19 mai
Naissance de Saloth Sâr, ou Pol Pot
Saloth Sâr, ou Pol Pot, est né le 19 mai 1928 à Prek Sbauv et mort le 15 avril 1998. Il a été le dirigeant politique et militaire de l'organisation des Khmer Rouges, une organisation politique communiste aux méthodes particulièrement violentes, dont le régime totalitaire a fait des milliers de morts et de déportés. Il a également été élu en en 1976 Premier ministre du Kampuchéa démocratique (actuel Cambodge).
Voir aussi : Cambodge - Pol Pot - Histoire de la Politique



1935
19 mai
Mort de Lawrence d'Arabie
L'officier et écrivain britannique, Thomas Edward Lawrence, 47 ans, meurt des suites d'un accident de moto, après 5 jours d'agonie. De 1914 à 1918, il fut à la fois agent secret du gouvernement britannique et chef militaire de la révolte arabe contre les Turcs. En 1962, le réalisateur britannique, David Lean, portera son épopée à l'écran dans le film "Lawrence d'Arabie".
Voir aussi : Décès - Lawrence d'Arabie - Histoire des Grandes aventures et découvertes



1962
19 mai
Marilyn Monroe : "Happy Birthday Mister President"
Au gala organisé au Madison Square Garden, à l'occasion de l'anniversaire du président américain John Fitzgerald Kennedy, l'actrice Marilyn Monroe lui lance son célèbre "Happy Birthday Mister President". La robe-fourreau en gaze de soie blanche, parsemée de strass et cousue à même le corps de l'actrice sera vendue aux enchères pour la somme de 1,3 million de dollars en 1999.
Voir aussi : Kennedy - JFK - Marilyn Monroe - Histoire du Cinéma



1974
19 mai
Giscard élu Président de la République
Valéry Giscard d’Estaing devance de peu, avec 50,8%contre 49,2%, le candidat socialiste François Mitterrand et devient Président de la République Française. L'union de la gauche autour d’un unique candidat avait pourtant propulsé Mitterrand à un score de 43,6% au premier tour. Mais Giscard saura réunir les voix de la droite et surtout convaincre les Français, avec, lors du débat télévisé d’entre deux tours, une phrase qui restera dans la mémoire collective : "vous n'avez pas le monopole du cœur".
Voir aussi : Mitterrand - Président de la République - Histoire du Parti Socialiste - Giscard d'Estaing - Histoire des Elections



1976
19 mai
Premier tirage du Loto
L'inauguration du nouveau jeu national, le Loto, a lieu au théâtre de l'Empire à Paris. Le ministre des Finances peut se réjouir : plus 73 000 habitants de la région parisienne ont tenté leur chance. Les points de vente seront progressivement étendus à toute la France et le nouveau jeu remportera un grand succès.
Voir aussi : Emission - Loterie - Histoire du Loto - Histoire de la Télévision



2001
19 mai
L'Humanité ouvre son capital
En grande difficulté financière, le journal l’Humanité est contraint de se restructurer et d’ouvrir soixante pour cent de son capital. Quotidien des socialistes lors de sa fondation puis organe du Parti communiste (PCF), cette action paraît très symbolique et est à l'image de la perte de puissance des idées communistes. Le PCF ne garde donc que quarante pour cent des parts et devient par là plus indépendant.
Voir aussi : Journal - Quotidien - Histoire du PCF - Histoire de la Presse


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#2253 Message par saintluc »

L’ordre national de la Légion d’honneur est l'institution qui, sous l'égide du grand chancelier de l'ordre et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation.
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Romaine par son nom (inspirée par la Legio honoratorum conscripta de l’Antiquité), par son symbolisme (les aigles) et son organisation (seize cohortes pour la France), la Légion d’honneur rompt avec la tradition des ordres d’Ancien Régime en étant ouverte à tous, et non plus seulement aux officiers. Comme certains y voient une atteinte au principe de l’égalité civique, Bonaparte, en conseil d’État justifie cette institution : « Je vous défie de me montrer une république, ancienne ou moderne, qui savait se faire sans distinctions. Vous les appelez les hochets, eh bien c’est avec des hochets que l’on mène les hommes. »

La Révolution française avait en effet aboli toutes les décorations de l’Ancien Régime. L’Assemblée constituante avait créé la Décoration militaire, bientôt elle aussi supprimée. Sous la Convention, les généraux avaient pris pour habitude d’attribuer des armes d’honneur (fusil d’honneur, sabre d’honneur, ou encore tambour d’honneur) pour récompenser les actes de bravoure.

Le projet de loi est discuté devant le Conseil d'État à partir du 14 floréal an X (4 mai 1802) : Bonaparte y intervient personnellement et pesa de tout son poids pour soutenir la nécessité de distinctions, pour repousser la création d'un ordre strictement militaire et pour réfuter les accusations de retour à l'Ancien Régime. Le projet est adopté par 14 voix contre 10. Saisi du projet le 17 mai, le Tribunat, qui avait nommé Lucien Bonaparte rapporteur, l'approuve par 56 voix contre 38, malgré l'opposition jacobine qui craint la restauration d'une nouvelle aristocratie et une entorse au principe révolutionnaire d'égalité. Lucien Bonaparte, Pierre-Louis Roederer, Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont et Mathieu Dumas défendent tant et si bien le texte de loi qu'il est adopté le 19 mai 1802, par le Corps législatif. La loi n'est signée et scellée par le Premier Consul que le 9 prairial an X (29 mai 1802)
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Décret du 29 floréal an X (19 mai 1802) portant création de la Légion d'honneur.
Les premières nominations sont publiées en septembre 1803. Quatre grades sont créés : « légionnaire », « officier », « commandant » et « grand officier ». Les insignes sont fixés par décret le 22 messidor an XII (11 juillet 1804) : une étoile d'argent pour les légionnaires, une étoile d'or pour les autres grades. Le 26 messidor a lieu en la chapelle des Invalides la toute première remise de Légion d’honneur par Napoléon Bonaparte aux officiers méritants au cours d’une fastueuse cérémonie officielle.

Un décret du 10 pluviôse an XIII (30 janvier 1805) ajoute la Grande Décoration dont les titulaires seront par la suite nommés « grand aigle », puis « grand cordon » (ordonnance du 19 juillet 1814) et enfin « grand-croix » (ordonnance du 26 mars 1816). À cette date, les appellations sont modifiées comme suit : les légionnaires deviennent des « chevaliers », les commandants des « commandeurs ».

L’association des mérites militaires et civils (la répartition actuelle est environ 2/3 1/3), permet à l’Ordre de survivre à tous les régimes jusqu’à aujourd’hui, où on dénombre plus de 94 000 légionnaires.

Le général de corps d'armée Jean Vallette d'Osia (décoré en 1917 à l'âge de 19 ans) est celui qui aura appartenu à l'ordre le plus longtemps, 82 ans, et sera décoré du grand cordon en 1978 par Valéry Giscard d'Estaing.

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Distribution de la Légion d’honneur au camp de Boulogne, le 16 août 1804
Charles Étienne Pierre Motte (1785-1836), d’après Victor-Jean Adam (1801-1866
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325
20 mai
Le concile de Nicée se réunit
L’Empereur Constantin convoque le tout premier concile œcuménique à Nicée, dans le but d’établir l’unité de l’Église en Orient comme en Occident. Il espère ainsi mettre fin au conflit causé par l’arianisme, qui nie la nature divine du Christ. Au terme de plusieurs mois de discussions, cette doctrine sera condamnée. En effet, le Fils de Dieu sera considéré comme "consubstantiel" - autrement dit de nature semblable – au Père. Ainsi, les évêques adopteront le Symbole de Nicée, profession de foi chrétienne, et définiront la date précise du jour de Pâques. Dans cette même voie, l’empereur Théodose Ier promulguera plus tard l’édit de Thessalonique, qui sera suivi par le concile de Constantinople, en 381. Le christianisme occupe donc une place de plus en plus importante au sein de l’Empire, lequel intervient également pour en fixer les caractéristiques.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance du christianisme - Constantin - Théodose - Concile de Constantinople - édit de Thessalonique - Histoire de la Chrétienté



526
20 mai
La couronne de l'Orient détruite par un séisme
La ville d’Antioche subit un important séisme pour la troisième fois de son histoire depuis la conquête romaine. Après avoir souffert d’un séisme modéré en 37 mais bien plus puissant en 115, la ville est cette fois littéralement détruite et compte de nombreuses victimes, peut-être 250 000. Celle que l’on nommait sous Rome la "Couronne de l’Orient" et qui fut par la suite une des premières grandes villes chrétiennes entre dans le Moyen-Âge sous de mauvais augures.
Voir aussi : Tremblement de terre - Antioche - Histoire des Catastrophes naturelles



1442
20 mai
Election de Christophe III du Danemark au titre de roi de Norvège
Selon les préceptes de l'Union de Kalmar après la déposition de son oncle, Erik de Poméranie, Christophe III du Danemark (1418-1448) accède au trône de Norvège après validation de l'assemblée de Loedese. Proclamé roi de Danemark le 9 avril 1440 puis roi de Suède à Arboga en octobre, couronné à Oslo le 15 juin 1442, Christophe III opère, de même que son prédécesseur, la réunion des trois royaumes scandinaves sous un même souverain. Membre fondateur de l'Ordre du Dragon, il disparut subitement le 6 janvier 1448 à Helsinborg, sans héritiers.
Voir aussi : Suède - Danemark - Norvège - Ordre du dragon - Erik de poméranie - Histoire de la Politique



1498
20 mai
Vasco de Gama arrive en Inde
Le navigateur portugais Vasco de Gama aborde à Calicut (Inde). Il devient ainsi le premier Européen à gagner l'Inde par la mer en contournant l'Afrique par le cap de Bonne Espérance et ouvre la route des Indes. Mais l'expansion du Portugal vers les Indes sera limitée à cause du manque d'armateurs et de l'impitoyable concurrence hollandaise.
Voir aussi : Découverte - Vasco de Gama - Histoire du Cap de Bonne-Espérance - Histoire de la Mer



1506
20 mai
Mort de Christophe Colomb
Le grand navigateur s’éteind en Espagne à Valladolid, en étant certain d’avoir atteint les Indes mais dépossédé de tous ses privilèges.
Voir aussi : Décès - Dossier histoire des conquistadores - Christophe Colomb - Colomb - Histoire des Explorations



1648
20 mai
Décès du Roi Ladislas IV Vasa
Ladislas IV Vasa est le fils unique de Sigismond III de Pologne et à ce titre est pressenti très tôt pour devenir roi de Pologne. C'est ainsi qu'à 15 ans, il préside déjà à la Diète (assemblée politique de nobles). Il est couronné roi le 6 février 1633. Bien qu'il ait été largement élu par la Diète, celle-ci fera office de censeure et refusera toutes les réformes que Ladislas proposera, jusqu'à son décès le 20 mai 1648.
Voir aussi : Pologne - Diète - Ladislas IV - Sigismond - Histoire de la Politique



1756
20 mai
Victoire franco-espagnole à la bataille de Minorque
Lors de la bataille de Minorque, le 20 mai 1756, la coalition franco-espagnole connaît une grande victoire contre son ennemi britannique. Lors d'une attaque navale surprise, en pleine mer Méditerranée, le maréchal de Richelieu parvient à s'emparer de Port-Mahon, une importante base navale britannique. Cet affrontement a lieu peu de temps après la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne contre la maison des Bourbons, la guerre de Sept ans.
Voir aussi : Grande-Bretagne - Guerre des Sept ans - Bourbons - Bataille de Minorque - Histoire des Guerres



1774
20 mai
Acte de gouvernement du Massachusetts
L'Acte de gouvernement du Massachusetts est une loi issue des Intolerable Acts, votée par le Parlement britannique le 20 mai 1774. Cet acte avait pour but de renforcer la juridiction du Royaume-Uni sur ses colonies en Amérique du Nord. Selon cet acte, le conseil de la colonie devait être choisi par le Roi, et les officiers nommés par le gouverneur du Roi. Cet acte laissait les colons américains impuissants face au pouvoir du Roi.
Voir aussi : Etats-Unis - Roi - Royaume-Uni - Colonie - Loi - Histoire de la Politique



1789
20 mai
Naissance de Marcellin Champagnat
Le pédagogue français, Marcellin Champagnat, est né le 20 mai 1789 et s'engage dans une carrière d'homme d'église. Il fonde la société des frères maristes en 1817, à La Valla-en-Gier, dans le département de la Loire. Leur objectif est l'éducation des jeunes gens pauvres des campagnes. La confrérie parvient à sa régularisation et son apogée entre les années 1826 et 1840. Marcellin Champagnat, atteint du cancer, meurt en 1840. Il sera béatifié par le pape Benoit XV en 1955.
Voir aussi : Pédagogue - Histoire de la Chrétienté



1793
20 mai
Assassinat de Timour Shâh Durrani
Le 20 mai 1793 est le jour de l'assassinat obscur du deuxième padishah d'Afghanistan, Timour Shâh Durrani. En omettant de désigner clairement son successeur, sa mort plonge le pays dans le chaos et les luttes intestines. Zama Shâh Durrani, fils et préféré de Timour shâh Durrani, est alors le gouverneur de Kaboul. Il postule au rang d'empereur et de troisième padishah afghan mais doit faire face aux ambitions de ses demi-frères. Il sera forcé à fuir en 1801, arrêté puis emprisonné.
Voir aussi : Assassinat - Afghanistan - Padishah - Histoire des Décès



1799
20 mai
Naissance de Honoré de Balzac, romancier français
Honoré de Balzac étudie la philosophie à la Sorbonne et écrit une tragédie sans succès avant de s'orienter vers le roman. Après avoir essayé de monter deux entreprises et contracté de nombreuses dettes, il finit par connaître le succès grâce à ses œuvres littéraires en 1829. Il produit de nombreuses œuvres et devient l'inventeur du roman moderne. Travailleur sans relâche, il est de plus en plus malade. Il meurt en 1850, quelques mois après avoir épousé la comtesse Ha?ska.
Voir aussi : Littérature - Roman - Histoire de la Sorbonne - Histoire de l'Art



1831
20 mai
Mort de l'abbé Grégoire, prêtre catholique et homme politique français
Henri Jean-Baptiste Grégoire, né en 1750, fut un prêtre engagé politiquement et intellectuellement. Devenu vicaire de paroisse, il fut très soucieux de l'éducation de ses paroissiens. Pendant la Révolution française, il se rallia au Tiers état et prit part à l'Assemblée constituante, y réclamant l'abolition de l'esclavage et des privilèges, ainsi que l'établissement du suffrage universel. Il participa à la création de l'institut de France en 1795 et mourut à Paris en 1831.
Voir aussi : Révolution française - Histoire de l'Esclavage - Abolition - Histoire de l'Assemblée Constituante - Prêtre - Histoire des Décès



1834
20 mai
Mort du marquis de La Fayette, militaire et homme politique français
Gilbert du Motier de La Fayette, né en 1757, partit à 19 ans participer à la guerre d'indépendance américaine et revint en héros. Pendant la Révolution française, il fut élu chef de la Garde Nationale et fut accusé de connivence avec le roi lors de sa tentative de fuite jusqu'à Varennes. Il dut se retirer de la vie publique et ne revint à la politique qu'à la Restauration. Il mourut en 1834.
Voir aussi : Etats-Unis - Dossier histoire de la Restauration - Révolution française - Garde Nationale - La Fayette - Histoire de la Politique



1859
20 mai
Bataille de Montebello
Quinze jours après que Napoléon a déclaré la guerre à l'Autriche, ses troupes ainsi que les soldats sardes affrontent l'armée autrichienne dans la ville de Montebello (Lombardie). Bien que les effectifs soient bien plus importants du côté autrichien, la coalition franco-sarde remporte la victoire. Durant le mois suivant, les Autrichiens perdent deux grandes batailles à Magenta et Solférino, respectivement les 4 et 24 juin. Le traité de Zurich viendra mettre un terme au conflit, les 10 et le 11 novembre 1859.
Voir aussi : Bataille - France - Autriche - Histoire de la Sardaigne - Campagne d'Italie - Histoire des Guerres



1875
20 mai
Signature de la Convention du Mètre
17 états signent à Paris la Convention du Mètre. Ce traité international décide de la construction d'un nouveau prototype du mètre. Le célèbre mètre étalon en platine iridié est ainsi déposé au Bureau international des poids et mesures (BIPM) dans l'enceinte de Pavillon de Breteuil à Sèvres (Hauts-de-Seine). La première définition du mètre remonte à l’époque de la Révolution française : il correspond à la quarante millionième partie de la longueur du méridien terrestre.
Voir aussi : Histoire de Paris - Mètre - Histoire de Sèvres - Histoire des Institutions



1896
20 mai
Djibouti colonie française
Le territoire de Djibouti, situé dans la corne de l'Afrique (Est), devient officiellement une colonie française et prend le nom de "Côte française de Somalis". Implantés dans la région depuis 1862, les Français, sous l’impulsion de Léonce Lagarde, avaient fondé le port de Djibouti en 1888. En 1946, la colonie deviendra un Territoire d'outre-mer avant d'accéder à l'indépendance en 1977. La France continuera pourtant de se servir de Djibouti comme d'une base militaire en Afrique.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Colonie - Histoire de la Colonisation



1902
20 mai
Création d'une République cubaine
Après quatre ans d'occupation, le gouverneur militaire américain Leonard Wood confie l'administration de l'île au premier président de la République, Tomas Estrada Palma. Cuba restera en fait dominée économiquement et militairement par les Etats-Unis. En 1959, le dictateur Batista, soutenu par les Etats-Unis, sera renversé par des révolutionnaires et Fidel Castro prendra le pouvoir. En représailles, les Etats-Unis imposeront un blocus économique à l'île.
Voir aussi : Indépendance - République - Histoire de la Décolonisation



1921
20 mai
Marie Curie se rend à New York
Après une campagne de sensibilisation auprès des riches femmes américaines, la journaliste Marie Meloney parvient à récolter suffisamment d’argent pour obtenir un gramme de radium. Elle souhaite alors en faire don à Marie Curie, afin de lui permettre de poursuivre ses recherches sur la radioactivité et la radiothérapie. C’est ainsi que Marie Curie arrive à New York avec ses deux filles. La renommée de la physicienne est internationale.
Voir aussi : Marie Curie - Radioactivité - Radium - Histoire de la Physique



1932
20 mai
Une femme survole l'Atlantique en solitaire
L'aviatrice américaine Amelia Earhart, 34 ans, effectue seule un vol transatlantique entre Terre-Neuve (Canada) et l'Irlande à bord d'un Lookheed-Véga. En 1928, elle avait été la première femme à traverser l'Atlantique Nord, en tant que passagère cette fois. Elle disparaît en 1937 lors d’une tentative de tour du monde.
Voir aussi : Histoire de l'Aviation - Avion - Traversée - Histoire de l'Atlantique - Femme - Histoire de l'Aéronautique



1960
20 mai
Palme d'or controversée pour "La Dolce Vita"
La Palme d'or du XIIIème Festival de Cannes revient à "La Dolce Vita" de Federico Fellini. Ce film marque un tournant dans la carrière du réalisateur italien : il renonce à l'intrigue classique pour lui préférer une mosaïque d'épisodes sans aucun autre lien qu'un personnage spectateur (Marcello Mastroianni). Le film est condamné par le Vatican et hué par le public cannois. Aujourd'hui, la scène où Anita Ekberg se baigne dans la fontaine de Trevi fait partie des séquences les plus célèbres du cinéma.
Voir aussi : Histoire de Cannes - Palme d'or - Histoire du Cinéma



1983
20 mai
Le virus VIH identifié
L’équipe de l’unité d’oncologie virale de l’Institut Pasteur, dirigée par le professeur Luc Montagnier, identifie pour la première fois le virus responsable du sida. Ils appellent alors VIH1 ce rétrovirus qui se rencontre partout dans le monde. C’est ce qui le différencie de l’autre souche du virus, le VIH2, qu’ils découvriront en 1986, et qui se rencontre essentiellement en Afrique. Le nom du virus, VIH, signifie "virus de l'immunodéficience humaine".
Voir aussi : Dossier histoire des Epidémies - Sida - Virus - Histoire de la Médecine



1996
20 mai
Daniel Auteuil palmé
Le 20 mai 1996, Daniel Auteuil partage le prix d'interprétation du festival de Cannes avec Pascal Duquenne, son partenaire dans Le 8e Jour. Auteuil y joue un père de famille blasé et absent qui reprend goût à la vie grâce à un jeune homme trisomique.




2001
20 mai
Trois palmes pour La Pianiste
La Pianiste a fait beaucoup de bruit sur la Croisette ; les récompenses qui lui ont été attribuées encore plus... Benoît Magimel a reçu la Palme du meilleur acteur. Il y interprète un jeune virtuose qui entretient une relation tumultueuse avec sa prof de piano masochiste jouée par Isabelle Huppert, également récompensée. Le film est également reparti avec le Grand Prix du Jury.
Voir aussi : Magimel - Histoire du Cinéma



2002
20 mai
Le Timor-Oriental obtient son indépendance
Le Timor-Oriental devient le 191ème état indépendant avec pour premier président l'ex-chef de la guérilla, Xanana Gusmão. Au XVIIème siècle, l'île avait été partagée entre les Portugais et les Hollandais. En 1950, l'Indonésie annexe la partie hollandaise et, en 1975, occupe la partie portugaise. Les mouvements de guérilla opposés à cette mainmise sont violemment réprimés par les troupes indonésiennes. En 1999, le territoire est placé sous administration des Nations Unies pour assurer le maintien de la paix et la création d'un Etat indépendant.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Décolonisation





http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#2255 Message par saintluc »

La bataille de Minorque ou de Port-Mahon est un affrontement naval et terrestre qui a lieu en mai et juin 1756 au début de la guerre de Sept Ans. Cette bataille oppose la France et l'Angleterre pour le contrôle de l'île de Minorque en Méditerranée occidentale. Le combat naval, le 20 mai 1756, met aux prises l'escadre française de Toulon, commandée par La Galissonière, à celle de John Byng, arrivé de Gibraltar pour secourir l'île où vient de débarquer l'armée du maréchal de Richelieu. La retraite de l'escadre anglaise provoque le 29 juin la reddition de l'île qui va rester entre les mains de la France jusqu'à la fin de la guerre. L'opinion française considère cette victoire comme une revanche sur les attaques de la Royal Navy en période de paix. En Angleterre, cette défaite provoque une grave crise dans la marine et le gouvernement. Elle culmine avec la condamnation à mort de John Byng et le retrait du premier ministre Newcastle en 1757 au profit de William Pitt, partisan de la guerre totale avec la France, et qui devient l'homme fort du nouveau gouvernement anglais. La prise de Minorque sera aussi la seule victoire navale importante de la France pendant la guerre de Sept Ans.
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Siège et prise du fort Saint-Philippe, le 29 juin 1756
À la fin de la guerre de succession d'Autriche (1748), les rivalités coloniales entre la France et l’Angleterre n’ont pas été réglées, malgré la restitution mutuelle des conquêtes faites pendant le conflit (Madras contre Pondichéry). En 1755, l’Angleterre décide de reprendre les hostilités et de se donner le maximum de chance de victoire en attaquant sans déclaration de guerre. C’est ainsi qu’au début de cette année-là, la Royal Navy tente d’intercepter des renforts français pour le Canada — lui-même menacé par une forte armée anglaise — et qu’à l’automne, 300 navires de commerce français sont saisis dans l’Atlantique. Ils sont revendus à Londres pour 30 millions de livres tournoi. Plusieurs vaisseaux français isolés sont attaqués près des côtes. L'opinion publique, outrée, s'indigne de la « piraterie anglaise ».

Le gouvernement de Louis XV, qui cherche à préserver la paix, ne réagit pas immédiatement et maintient les discussions diplomatiques malgré les attaques de la Navy. Les navires de commerce anglais continuent à fréquenter impunément les ports français et le roi ordonne même de relâcher une frégate capturée au large de Brest et qui se rendait en Amérique avec le gouverneur de Caroline du Sud. En décembre 1755, Versailles, qui se rend compte que Londres ne cherche qu’à gagner du temps pour préparer de nouvelles offensives, lance un ultimatum demandant la restitution des navires marchands et la libération de leurs équipages, soit 6 000 marins. Son rejet, le 13 janvier 1756, signifie l'instauration de l'état de guerre, même si celle-ci n'est pas encore officiellement déclarée.
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Plan des Baléares, de Port-Mahon et de ses fortifications sur l'île de Minorque. Port-Mahon, qui sert de base à la Royal Navy depuis 1708 est l'enjeu de l'attaque française. (Carte de 1740).
Alors qu’une vaste guerre continentale menace aussi, Versailles décide une grande opération navale et terrestre en Méditerranée. Gibraltar semblant hors de portée, l’objectif retenu est l’île de Minorque, en Méditerranée occidentale. Cette île, conquise en 1708 par l’Angleterre lors de la guerre de succession d'Espagne, servait depuis cette époque de base à la Royal Navy pour surveiller les côtes hispano-provençales et au besoin en faire le blocus. Le Conseil du roi décide de s’en emparer par une attaque surprise. La guerre n’étant pas encore officiellement déclarée, l’expédition est perçue comme une juste représailles aux rafles des navires civils français en pleine paix. En cas de succès, le gouvernement français peut aussi promettre à Madrid de lui restituer l'île pour prix d'une entrée en guerre à ses côtés ou bien de la conserver comme gage à échanger contre les conquêtes que l'Angleterre pourrait faire en Amérique.

L’attaque est préparée avec soin pendant les premiers mois de 1756. Pendant qu'on arme une escadre à Toulon, on masse des troupes dans les environs, soit vingt-cinq bataillons avec des parcs d’artillerie, des bestiaux, des vivres, des munitions. Ces dernières sont confiées au maréchal de Richelieu, qui a reçu le commandement général de toutes les côtes de la Méditerranée, de Port-Vendres à Antibes. Une concentration de moyens aussi importante devrait normalement éveiller la curiosité des espions et mettre à jour l’objectif. Il n’en est étonnamment rien : le secret de l’attaque, partagé par trois ou quatre personnes à Versailles et à Toulon réussit à être préservé. Les officiers de l’armée de terre, qui s’interrogent sur les mouvements qu’on leur fait exécuter, n’ont aucune information et le commandant de Toulon laisse courir des bruits fantaisistes. À Londres, lorsqu’on est enfin informé de cette concentration de troupes, on ne soupçonne rien d’important. On regarde même ailleurs, puisqu’une armée de diversion, confiée au maréchal de Belle-Isle, fait mine de préparer une opération de débarquement dans la Manche. L'amirauté anglaise tombe dans le piège et retient ses escadres qui se retrouvent à surveiller du mauvais côté, laissant le champ libre aux Français. Lorsque l’inquiétude commence à gagner et que Londres décide d’envoyer une flotte avec des renforts, il est trop tard, La Galissonière et Richelieu sont passés à l’offensive.
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Le départ de l'expédition dans l'île de Minorque le 10 avril 1756 par Nicolas Ozanne. Elle mobilise des moyens considérable et le secret réussit à en être préservé
Dans les premiers jours d’avril, tout est prêt. L’embarquement des troupes de terre, environ 12 000 hommes, se fait du 4 au 8 sur les vaisseaux de guerre et sur 176 bâtiments de transports arrivés de Marseille. L’escorte compte douze vaisseaux et cinq frégates. Elle est confiée à un marin expérimenté, le comte de La Galissonière, qui s'était aussi illustré comme un remarquable administrateur au Canada. Il met son pavillon sur le Foudroyant (80 canons) et embarque avec lui l’état-major du maréchal de Richelieu. Un hôte de marque se joint à eux : le prince Frédéric de Wurtemberg, autorisé à suivre la campagne sur le désir du roi de Prusse, alors allié de la France pour quelques mois encore. Au total, l’expédition compte 193 voiles qui se rassemblent en rade de Toulon sur trois divisions. Le 10 avril, La Galissonière donne l’ordre d’appareiller. Le 18, on est en vue de Minorque. La Galissonière s’établit à l’ouest de l’île, à l’opposé de Port-Mahon, dans le canal entre Majorque et Minorque. Aucune voile anglaise n’est en vue : la surprise est totale.
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La Galissonière escorte avec 12 vaisseaux et 5 frégates les 176 bâtiments de transport de troupe qui se rassemblent à Toulon.Le débarquement commence le jour même, vers sept heures du soir, et se poursuit sans incident pendant la nuit. La population, fatiguée de la domination anglaise, accueille favorablement les Français et facilite les opérations. C’est une aide plus qu’utile, car La Galissonière est arrivé sans carte précise sur une île qui lui est inconnue, rien n’ayant été anticipé pendant la période de paix pour préparer une éventuelle reconquête. Le débarquement se fait donc un peu au hasard, dans la baie de Ciutadella qui n’est pas gardée et où le vent a poussé la flotte. Le 20 avril, toutes les troupes sont à terre et on commence la traversée de l’île. Le 22, on entre dans Port-Mahon sans combat. Le gouverneur anglais Blakeney, qui a moins de 3 000 hommes, n’est pas en mesure de s’opposer aux envahisseurs et se replie précipitamment sur le fort Saint-Philippe. Richelieu n’est pas plus renseigné sur les fortifications de Mahón que La Galissonière ne l’est sur les atterrages de l’île, puisqu’il ne dispose que d’un vieux plan antérieur à la conquête anglaise trouvé au Dépôt de la Marine. Mais Richelieu, qui passe pour un courtisan avide de bons mots et d’aventures galantes, est aussi un chef habile qui s'est illustré lors du conflit précédent. Les abords sont rapidement reconnus et les travaux du siège commencent aussitôt. À titre d'anecdote, citée par Lacour-Gayet, à Toulon, Richelieu avait montré son vieux plan du fort Saint-Philippe à un capitaine de navire marchand qui connaissait la région ; ce plan, lui avait dit celui-ci, ne ressemble pas plus au fort Saint-Philippe que la Bastille ne ressemble à une bonne place de guerre.
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Le maréchal de Richelieu commande le corps de 12 000 hommes qui débarque sur Minorque le 18 avril 1756.Après être resté jusqu’au 24 avril, soit six jours, au mouillage de Ciudadella pour y achever le débarquement de l’artillerie et du matériel, La Galissonière remet à la voile pour venir croiser devant Mahón. Mais dès le 21, soit trois jours après l’arrivée, il a été informé de la présence de cinq vaisseaux anglais dans le port. Il s’agit de la division du contre-amiral anglais George Edgcumbe arrivé peu de temps avant avec dix bâtiments de commerce français raflés en mer. L’Anglais abandonne ses prises civiles et s’enfuit à toutes voiles. La Galissonière, malgré la supériorité de ses forces, n’a pas essayé de bloquer Edgcumbe dans le port, ce qui lui vaut de sévères critiques. Le chef français, contraint de se justifier, doit rappeler les ordres très stricts qu’il a reçu avant le départ, à savoir qu’il ne doit prendre aucun risque et veiller avec le plus grand soin à la sécurité de l’escadre et des troupes qui doivent toujours rester ensemble même après le débarquement. La Galissonière, qui n’a pas osé s’affranchir d’ordres qui lui aurait pourtant offert une victoire facile, laisse donc Edgcumbe foncer sur Gibraltar y annoncer l’attaque française.
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John Byng arrive en Méditerranée avec 11 puis 13 vaisseaux et 4 000 soldats pour renforcer la garnison de Port-Mahon.

Fin de la 1ère partie
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#2256 Message par saintluc »

À Gibraltar, George Edgcumbe fait sa jonction avec les onze vaisseaux de John Byng. Byng porte un nom prestigieux. Son père, George Byng, avait écrasé la flotte espagnole en 1718 au cap Passano lors de la courte guerre de la Quadruple-Alliance. Il avait ensuite présidé au destin de la Navy dans les bureaux de l’Amirauté jusqu’à sa mort en 1727. John Byng, dont la carrière a été très rapide grâce à son père, passe en 1756 pour un spécialiste de la Méditerranée. C'est aussi le seul chef dont le rang convienne au moment du déclenchement des hostilité. Il exerce ainsi à 52 ans son premier grand commandement, contrairement à La Galissonière, habitué depuis longtemps aux responsabilités importantes. L'escadre de Byng a appareillé de Spithead le 6 avril avec un corps de troupes de 4 000 hommes, au moment même où s'est fait à Toulon l’embarquement final des Français. Byng n’arrive à Gibraltar que le 2 mai, soit quatorze jours après que La Galissonière a abordé Minorque. Byng, pessimiste sur la suite des évènements, dépêche une frégate pour informer ses supérieurs de la situation en se plaignant de la faiblesse de ses forces et du médiocre équipement de la base de Gibraltar. Le 8 mai, il lève l’ancre pour se porter au secours de l'île. En intégrant plusieurs bâtiments d’Edgcumbe, il dispose maintenant de treize vaisseaux de ligne, quatre frégates et une corvette. Contrarié par les vents, il n’arrive que le 17 au soir dans les eaux de Minorque, du côté sud. Le drapeau anglais flotte toujours sur le fort Saint-Philippe. Il est encore temps de lui porter secours en livrant bataille et en débarquant le corps de troupes.
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Dessin imaginaire donnant une vue générale de la bataille, le 20 mai 1756.
Côté français, une frégate repère dès le 17 au soir l’arrivée des forces anglaises. Avec habileté, La Galissonière manœuvre près de la côte, vers le nord-est de l’île, pour garder l’avantage du vent. Préoccupé de renforcer ses équipages, il demande à Richelieu de lui fournir des hommes. Le maréchal lui envoie 13 compagnies d’embarquement, mais trois seulement réussissent à atteindre les vaisseaux. Les autres, montées sur de fragiles tartanes, sont ballotées par une mer forte et doivent rebrousser chemin. Trois d’entre-elles, qui se sont égarées, sont même capturées par les Anglais.

Dans la journée du 19, vers 11 h 0 du matin, les deux escadres sont en vue, Byng arrivant par l’île d’Ayre, La Galissonière croisant vers le nord et ayant l’avantage du vent. Une brume assez épaisse et le désavantage de la position de Byng tiennent celui-ci à distance jusque vers le milieu de la journée du lendemain. Dans l’après-midi de 20, les deux flottes sont de nouveaux face à face. Sur le papier, avec treize vaisseaux de ligne anglais contre douze français, les forces sont presque équilibrées. Néanmoins, les Anglais disposent d’un trois-ponts de 90 canons, le HMS Ramillies (navire amiral), alors que les Français n’en ont aucun (le Foudroyant est un deux-ponts de 80 canons). Avec le bâtiment supplémentaire dont il dispose, Byng aligne 836 bouches à feu contre 796 pour La Galissonière.

Le 20, vers midi, le vent tourne : il passe au sud-ouest, ce qui donne tout à coup l’avantage à Byng. Les Français étant sous le vent, John Byng en profite pour manœuvrer — il vire de bord — et se placer en position favorable. Les deux escadres se retrouvent disposées en deux lignes à peu près parallèles, orientée environ de l’ouest à l’est, perpendiculairement à la côte. Vers 14 h 30, le combat s’engage en suivant la classique tactique de la ligne de file, chaque vaisseau anglais devant se laisser porter sur le vaisseau français qui lui fait face. L’avant-garde française, qui subit l'assaut au plus près, est « assez maltraitée », selon le mot de La Galissonière. Elle parvient cependant à résister et endommage même gravement les matures de plusieurs vaisseaux anglais. Au centre, la situation est plus confuse : le dispositif anglais se défait lorsque le sixième vaisseau, le HMS Intrepid (64 canons), perd son mât de misaine et commence à culer. Les HMS Revenge (64), Princess Louisa (60), et Trident (64) qui suivent, doivent donner de vigoureux coup de barre pour éviter une collision. Byng, sur le HMS Ramillies (90) placé juste après, ordonne au HMS Deptford (64 canons), en dernière position, de remonter la ligne toutes voiles dehors pour prendre la place du HMS Intrepid désemparé. Byng fait même signal au HMS Chesterfield, sa plus grosse frégate (44 canons), de serrer les rangs sur le vaisseau sorti de la ligne, mais les ordres circulent mal.
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Les deux lignes de bataille lors du combat. Celui-ci est indécis et les pertes sont faibles. La retraite de Byng laisse cependant la victoire à La Galissonière.
La situation, à ce moment-là, devient très délicate pour le chef anglais : La Galissonière, dont le dispositif n’a pas été ébranlé, est en position avec les huit vaisseaux de son centre et de son arrière-garde de tenter la percée sur le centre anglais (en laissant les deux avant-gardes combattre de leur côté). Mais La Galissonière reste corseté par des ordres exigeant la prudence. À cela s'ajoute le poids des habitudes sur le respect de la ligne de file. Il n'exploite donc pas son avantage, se contentant de maintenir sa ligne dans l'ordre le plus strict. Les Anglais, dira-t-il dans son rapport, « la trouvèrent si serrée et essuyèrent un si grand feu, qu’ils s’en éloignèrent assez promptement. » À la nuit tombante, après trois heures de canonnade, les deux escadres se trouvent hors de portée de tir. Byng se replie en virant du côté sud. La Galissonière cherche à lui donner la chasse un moment, mais les quatre vaisseaux de l’avant-garde font signal qu’ils ne sont plus en état de le faire, et comme l'escadre est encore sous le vent, personne ne peut manœuvrer facilement.

Le lendemain, l’aube se lève sur une brume épaisse. Deux bâtiments anglais se sont égarés. Byng dépêche deux frégates pour les rechercher alors que les Français, toujours sous le vent, ne sont pas en position de pouvoir reprendre le combat. La Galissonière ne peut que surveiller les forces anglaises afin qu’aucun renfort ne tente de débarquer. Des deux côtés, on s’active pour réparer les dégâts dans les agrès. Le 24, après trois jours d’attente, Byng convoque un conseil de guerre. Devant les officiers de marine et de l’armée de terre, il répète sa mission : « secourir l’île de Minorque, et, au cas où une flotte française passerait le détroit de Gibraltar, envoyer un nombre adéquat de navires pour l’intercepter. » Certains officiers font des commentaires très négatifs sur ces ordres difficiles à exécuter, compte-tenu de la distance entre les deux bases. Le Conseil décide donc que si la flotte doit surveiller Gibraltar, vu que de nombreux navires ont besoin de réparation et que Port-Mahon est déjà fortement investi par les Français, le mieux est de retraiter vers Gibraltar. Après remise en état de l’escadre, on peut revenir avec de nouvelles troupes pour secourir l’île. Si celle-ci tombe entre-temps, il faudra alors défendre Gibraltar qui sera probablement la prochaine cible des Français. Ordre est donc donné d’abandonner le combat.

Les historiens jugent aujourd’hui sévèrement cette bataille. Étienne Taillemite parle d'un « combat mollement mené de part et d’autre. » Michel Vergé-Franceschi n’y voit qu’une « modeste canonnade ». L’affrontement, il est vrai, a été livré à bonne distance par deux chefs prudents et respectueux des manœuvres ritualisées de la ligne de file. Byng, sollicité pendant le combat par un de ses officiers pour tenter de s’approcher du centre français, en a rejeté l’idée — comme La Galissonière — se rappelant qu’en 1744, l’un de ses prédécesseurs, l’amiral Matthews, avait été condamné pour avoir rompu sa ligne lors de la bataille du cap Sicié (guerre de Succession d'Autriche). Comme dans l’escadre anglaise, les Français n’ont qu’un seul vaisseau endommagé (le Sage, 64). Les pertes sont faibles : 38 morts et 184 blessés côté français, 45 morts, 162 blessés côté anglais. Quoi qu’il en soit, même si la bataille a été tactiquement indécise, la retraite anglaise offre de facto la victoire à la France : laissé sans secours, le fort Saint-Philippe est condamné, même si ses défenseurs offrent encore une belle résistance.

Au milieu des opérations militaires, on avait appris l'ouverture officielle des hostilités : le 23 mai, trois jours après le combat naval, George II avait signé l'entrée en guerre de l'Angleterre (la nouvelle de la bataille n'était pas encore arrivée dans les deux capitales). Le 9 juin, alors que le siège du fort Saint-Philippe bat son plein, Louis XV prend acte de la rupture définitive et signe à son tour la déclaration de guerre française.
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L'un des vaisseaux français engagés dans le combat, peut-être le navire amiral le Foudroyant de 80 canons.
À terre, l’état-major français avait suivi l’affrontement à la lunette, non sans inquiétude : « Messieurs, il se joue là un jeu bien intéressant. Si M. de La Galissonière bat l’ennemi, nous continuerons notre siège en pantoufles ; mais s’il est battu, il faudra avoir recours à l’escalade, aux derniers expédients » avait déclaré Richelieu. Une défaite en mer, coupant les liaisons avec Toulon, aurait en effet mis les 12 000 hommes à terre dans une situation rapidement intenable. À ce constat dressé sous un faux air de courtisan, répond indirectement le courrier de La Galissonière, rédigé après le combat : « J’ai préféré votre gloire à la mienne et le principal objet de notre mission à l’honneur particulier que j’aurais pu tirer en poursuivant quelques vaisseaux ennemis. » La Galissonière — c'est-à-dire la Marine — a rempli son rôle d’escorteur. À Richelieu — l’armée de terre — de remplir le sien, c’est-à-dire s’emparer de la forteresse Saint-Philippe, but de l'expédition.
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Vue générale du fort Saint-Philippe, quelques années avant le siège.
Le siège est pourtant loin de se faire « en pantoufles ». Le terrain très rocailleux sur lequel sont établis les divers ouvrages du fort ne facilite pas les travaux d’approche. Il avait fallu attendre le 11 mai, soit dix-neuf jours après l’entrée dans Mahon, pour pouvoir déployer la première batterie de mortier. Richelieu, inquiet, avait même écrit à Marseille et Perpignan pour demander du renfort en artillerie. La victoire navale ne lève pas toutes les difficultés. On redoute logiquement un retour offensif de Byng avec plus de moyens, ce qui provoquerait inévitablement un nouveau combat naval si le fort n’a pas été pris entre-temps. Crainte d’ailleurs justifiée car c’est bien ce qu’a l’intention de faire le chef anglais depuis Gibraltar. Son rappel en Angleterre coupe court à toute velléité de secours, mais à ce moment-là, les Français n’en savent rien. Le fort Saint-Philippe, bien commandé par William Blakeney oppose une résistance acharnée. Il faut prendre un par un les bastions. Le 29 juin, après plus de deux mois de siège, la garnison hisse le drapeau blanc. Blakeney capitule avec les honneurs de la guerre. Les Anglais ont eu 400 morts ou blessés, les Français ont perdu 1 600 hommes — tués ou morts de maladie — et déplorent 2 000 à 3 000 blessés. L'acte de reddition précise que les 4 878 prisonniers sont libres de servir ailleurs et doivent être reconduis à Gibraltar sur des bâtiments français, ce qui est effectué dès le 9 juillet.
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Le siège du fort Saint-Philippe. Après la retraite de l'escadre anglaise, la place est condamnée. La garnison capitule le 29 juin avec les honneurs de la guerre.
Le rembarquement des troupes françaises précède celui des prisonniers anglais. La Galissonière tient à ce que la nouvelle de la chute du fort n’arrive à Gibraltar que lorsque ses vaisseaux seront en sûreté. Le chef français, qui redoute toujours un retour offensif de l’ennemi, demande même des renforts quelques jours après la capitulation anglaise. Le port de Toulon lui envoie deux vaisseaux, l’Achille (74) et l’Hector (64), qui rallient l’escadre le 2 et le 5 juillet. On laisse dans l’île une garnison de prise composée de onze bataillons formés en six régiments. Elle est placée sous les ordres d’un maréchal de camp nommé gouverneur de l’île (Hyacinthe Gaëtan, comte de Lannion). Les troupes commencent à rembarquer le 4 juillet. Le 7, l’escadre reprend la mer. Le 18, presque trois mois jour pour jour après son départ, elle entre en rade de Toulon. Les derniers traînards arrivent le 21. Les craintes de La Galissonière n’étaient pas totalement vaines : le surlendemain de son départ, une escadre anglaise reparait effectivement devant Minorque. Elle aligne vingt-et-un vaisseaux sous les ordres d'Edward Hawke, qui a relevé Byng. Mais Hawke, qui n’a pas de troupes avec lui, n’insiste pas et s’en va faire une croisière contre le commerce français au large de Marseille. On lui reproche ensuite, à Londres, de ne pas avoir essayé de faire le blocus de l'île.
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Plan du fort Saint-Philippe, avec les lignes d'approche des différentes tranchées françaises lors du siège.
La nouvelle de la victoire provoque des manifestations de joie dans les grandes villes du royaume. À Toulon, La Galissonière est accueilli par des arcs de triomphe de fleurs. Des chansons, des poèmes, sont composés en l’honneur de cette victoire considérée comme une juste revanche sur l’« orgueilleuse Albion ». La Galissonière, couvert d’éloges, reçoit la grand-croix de l’ordre de Saint-Louis avec une forte pension. Des honneurs dont ne profite guère le vieux chef. À 63 ans, sa santé, déjà chancelante avant l’expédition (les médecins lui avaient déconseillé d’embarquer), se dégrade encore. Épuisé, il renonce fin août à commander la nouvelle escadre qui vient d’être armée pour la suite de la campagne. On le réclame à Versailles. Il prend la route malgré l’hydropisie qui le mine et meurt en chemin, à Nemours, le 26 octobre 1756, dans d’horribles souffrances au fond de son carrosse. Louis XV s’apprêtait à faire de lui un maréchal de France. Sa mort prive en pleine guerre la Marine royale d’un des ses chefs les plus capables. Quant au duc de Richelieu, qui rentre aussi de cette expédition en glorieux vainqueur, il est gratifié en 1757 du commandement des armées françaises dans le Hanovre, encore une fois contre l’armée anglaise.
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Plan de Minorque en 1756. La conquête de l'île est le seule grande victoire navale de la France pendant la guerre de Sept Ans.

À Londres, c'est la consternation, d’autant que les dépêches qui arrivent d’Amérique sont très mauvaises aussi. Sur les marges du Canada, les Franco-Indiens se sont emparés le 14 août du fort Oswego, principal point d’appui des Anglais sur le lac Ontario en faisant 1 700 prisonniers et en rasant d’autres positions anglaises. En Méditerranée, on apprend maintenant que le roi de France, à l’issue d’un accord diplomatique conclu en août, en profite pour débarquer des troupes en Corse avec l’accord de la République de Gênes (propriétaire de l’île) pour y devancer toute tentative anglaise. L’Espagne, impressionnée par cette victoire à ses portes, risque de sortir de sa neutralité et de se rapprocher de la France. Quant aux Provinces-Unies, alliées traditionnelles depuis les guerres contre Louis XIV, elles refusent de se joindre à la guerre contre la France et décident de rester neutres. En plus d’être battue, l’Angleterre semble isolée. L’opinion est déboussolée. « C’en est fait, nous ne sommes plus une nation », s’écrie Lord Chesterfield, l’un des plus célèbres commentateurs de l’époque.

Cette série d’échecs provoque des controverses houleuses à la Chambre des communes. Le gouvernement du duc de Newcastle, qui a déclenché les hostilités, est mis en difficulté. La presse, véritable puissance politique en Angleterre, exige que l’on sanctionne les responsables et réclame un gouvernement capable de conduire le royaume à la victoire. Newcastle, qui pense se sauver, laisse l’opinion se déchaîner contre Byng. Son portrait est brûlé dans les rues et son château pillé par la foule en furie. Rappelé en Angleterre, Byng est arrêté dès son arrivée à Portsmouth, alors que William Blakeney est accueilli en héros. Mis en détention à Greenwich, il est convoqué devant ses pairs pour être jugé en conseil de guerre, procédure par ailleurs normale après un échec militaire. Le procès se tient sur le HMS Saint-George et dure plusieurs semaines. Byng se défend en arguant du manque de moyen dont il disposait, notamment à Gibraltar, ce qu’il avait déjà fait savoir dans ses premiers rapports. Mais ces derniers se retournent contre lui et on l’accuse d’avoir voulu se couvrir par avance pour en faire le moins possible. L’affaire passionne une partie de l’Europe, dont l’opinion française, malgré l’état de guerre. Le maréchal de Richelieu se fend même d’une déclaration en sa faveur, en vain. Byng est condamné à mort le 27 janvier 1757 pour « manquement à n'avoir pas fait l'impossible » afin de secourir le fort (« He had failed to do his utmost »). Le tribunal, prudent ou qui cherche à botter en touche, fait cependant une forte recommandation à la clémence compte tenu du courage personnel dont Byng a fait preuve pendant l’action. La tension étant un peu retombée, ni le conseil, ni l’opinion ne croient réellement à son exécution. Il appartient maintenant à l’Amirauté de demander au roi George II d'exercer sa prérogative de grâce royale.
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Le Lion anglais démembré. La chute de Minorque est ressentie comme une terrible humiliation et provoque un très vif débat dans les gazettes et au Parlement
L'affaire, cependant, se retrouve coincée entre les différents acteurs de la crise politico-militaire que traverse le pays. Byng n’est pas le seul militaire à être sanctionné. George Anson, le prestigieux Premier Lord de l’Amirauté, se retrouve sur la sellette malgré ses hauts faits d'armes lors du conflit précédent. Critiqué pour ne pas avoir donné assez de vaisseaux à Byng, il est acculé à la démission à la fin de l'année. Son successeur, Lord Temple, se montre maladroit lors de sa demande d’audience au roi et n'obtient rien. Une intervention de Voltaire échoue aussi. La Chambre des communes cherche à s’en mêler pour favoriser la clémence, mais elle est bloquée par la Chambre des Lords. L’opinion, qui s’est maintenant calmée, soupçonne l’amirauté d’avoir voulu se couvrir en faisant porter le chapeau à un seul de ses officiers et demande elle aussi la grâce. L’imbroglio se complique encore avec la crise gouvernementale. Lord Newcastle, le premier ministre, est forcé à la démission. Le nouvel homme fort, William Pitt, est aussi partisan de la clémence, mais se trouve en profond désaccord avec le roi au sujet des priorités à accorder entre la guerre continentale et maritime. George II lui reproche aussi d’être un leader qui s’appuie sur des campagnes d'opinion pour imposer ses idées au Parlement et au gouvernement. À Pitt qui lui déclare, « Sire, la Chambre des Commune est encline à accorder le pardon », George II répond : « vous m'avez appris à chercher le bien de mon peuple ailleurs que dans la Chambre des communes. » Le sort de Byng est scellé. Le 14 mars 1757, presque dix mois après la bataille, il est exécuté à Portsmouth. La condamnation est soigneusement mise en scène par l’amirauté anglaise. Tous les vaisseaux de guerre présents ont reçu l’ordre d’envoyer leurs officiers accompagnés de troupes de marine pour assister à l'exécution. Byng est fusillé à genoux sur la dunette du HMS Monarch, un vaisseau de 74 canons français capturé en 1747. Dans son roman Candide, Voltaire commente la mort de Byng à sa façon : « Dans ce pays-ci, il est bon de tuer de temps en temps un amiral pour encourager les autres. » Des générations d’amiraux anglais, impressionnés par cette affaire, vont combattre avec acharnement quelles qu’en soient les conditions.
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L'exécution de l'amiral Byng sur le Monarque. Condamné à mort par ses pairs, Byng est exécuté le 14 mars 1757 sur un vaisseau français capturé afin de servir d'exemple à tous les autres officiers anglais.
Les conséquences de cette bataille se font sentir sur toute la guerre de Sept Ans. Un moment déstabilisée, l’Angleterre décuple ses efforts contre la France en la personne de William Pitt qui apparaît, poussé par les milieux marchands, comme l’homme providentiel capable de redresser la situation. Pitt, renvoyé par le roi après l’exécution de Byng, revient rapidement au pouvoir et impose une stratégie de guerre totale sur tous les espaces maritimes et coloniaux. L’une de ses premières décisions est de rappeler à l’Amirauté George Anson, chef déterminé et réformateur qui a été trop hâtivement sanctionné quelques mois plus tôt. Il est accompagné d’un Board renouvelé comprenant la génération montante des officiers généraux les plus talentueux comme Boscawen, Templement et Forbes. C’est ainsi que la défaite de Minorque parait bientôt secondaire au vu des immenses succès que remporte la Royal Navy à partir de 1758 et auquel l’empire colonial français ne résiste pas. La conquête de l’île est le seul véritable succès de la Marine française, celle-ci combattant, il est vrai, avec deux fois moins de navires que sa rivale (60 vaisseaux et 30 frégates contre 120 vaisseaux et 75 frégates). Minorque est l’un des rares atouts de Louis XV lors des négociations de paix de 1762-1763. La base est rendue à ce moment-là, mais non pas pour sauver des positions au Canada français comme on le pensait en 1756, mais pour recouvrer Belle-Île, conquise par la Navy en 1761 aux portes de la Bretagne.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#2257 Message par saintluc »

(15 réponses)


1358
21 mai
Grande jacquerie contre les seigneurs
Des paysans du Beauvaisis (nord du Bassin parisien) se révoltent contre les taxations royales et seigneuriales (il faut alors payer la rançon du roi Jean le Bon, prisonnier des Anglais). Ils se regroupent en bande, pillent et incendient les châteaux, tuent les nobles. La révolte s'étend, menée par Etienne Marcel, le prévôt des marchands de Paris. Mais le roi de Navarre, Charles le Mauvais, écrasera les "Jacques" à Mello le 10 juin. Le mot "jacquerie" vient de "Jacques" le surnom des paysans, des vilains.
Voir aussi : Soulèvement - Charles le Mauvais - Jacquerie - Histoire du Moyen-Âge



1414
21 mai
Sac de Soissons par les Armagnacs
L'armée du roi de France, Charles VI, saccage Soissons. Elle en fit le siège pour en déloger les troupes du duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Lequel se réfugia dans Arras, où une paix fut signée (4 septembre), mettant fin à la campagne d'avril du roi, du dauphin, Louis de Guyenne, et du comte d'Armagnac contre les Bourguignons, qui vit les provinces du nord ravagées (Compiègne, Noyon). Jusqu'à la cité picarde, prise, pillée, incendiée sauvagement.
Voir aussi : Charles VI - Jean sans Peur - Guerre civile entre bourguignons et armagnacs - Louis de guyenne - Paix d'arras - Histoire des Guerres



1420
21 mai
Le traité de Troyes
Le duc de Bourgogne Philippe Le Bon et le roi d'Angleterre Henri V signent le traité de Troyes (Aube) qui livre la France aux Anglais. C'est le résultat de la défaite française d'Azincourt (25 octobre 1415) et de la division du royaume entre les Bourguignons et les Armagnacs. Le dauphin Charles VI ne règne plus que sur la moitié sud de la France, son conseil et sa cour sont itinérants. Son fils, Charles VII, aidé de Jeanne d'Arc, parviendra à "bouter les Anglais hors de France".
Voir aussi : Charles VII - Paix - Charles VI - Jeanne d'Arc - Philippe le Bon - Histoire de la Guerre de Cent Ans



1421
21 mai
Mort du sultan ottoman Mehmet Ier
Le sultan ottoman Mehmet Ier Çelebi (« le seigneur », né à Edirne en 1383) meurt à Andrinople. Plus jeune des fils de Bayezid Ier, il lutta face à ses frères, Isa puis Süleyman (ou Musa), qu'il finit par dominer (1413), mettant ainsi un terme à l'« interrègne » (1403-1413), lutte dynastique qui paralysait le royaume depuis la lourde défaite de leur père face à Tamerlan (1402). Sultan reconnu unanimement (1413-1421), il restaura un empire désagrégé et s'échina à maintenir la paix jusqu'à la fin de son règne.
Voir aussi : Histoire de l'Empire ottoman - Tamerlan - Bayezid ier - Edirne - Mehmet ier - Histoire de la Politique



1424
21 mai
Sacre de Jacques Ier d'Ecosse à Scone
Jacques Ier d'Ecosse, dit « le captif », (1394-1437) est couronné à l'abbaye de Scone. Libéré contre une forte rançon par les Anglais après dix-huit ans d'emprisonnement à Londres (1406-1424), le fils de Robert III s'attela à assurer le retour à l'ordre avec autorité et mata les comtes rebelles, lors de campagnes dans les Highlands, où il mit au pas, notamment, la « Seigneurie des îles » des MacDonnell, fief de clan resté quasi-indépendant jusque-là. Il fut assassiné le 21 février 1437 à Perth.
Voir aussi : Jacques Ier - écosse - Abbaye de scone - Histoire de la Politique



1674
21 mai
Jean Sobieski (Jan) est élu roi de Pologne sous le nom de Jean III de Pologne (fin en 1696).
Durant son règne, Jean III de Pologne cherche à combattre l'Empire ottoman qui avance peu à peu en Europe. Il souhaite que tous les Catholiques d'Europe s'unissent dans la lutte contre les Turcs. Il désire envahir la Prusse avec l'aide de la France mais le plan échoue à cause de l'opposition de la noblesse. En 1683, son armée dirigée par Kara Mustafa libère la ville de Vienne qui était aux mains des Turcs.
Il a épousé en 1665 Marie-Casimire d'Arquien, venue de France, ce qui le rend client de Louis XIV. Il conclut avec lui une alliance secrète contre le Brandebourg. Les magnats sont par contre achetés par les Habsbourg
Voir aussi : France - Histoire de l'Empire ottoman - Histoire de Vienne - Kara Mustafa - Histoire de la Politique



1844
21 mai
Naissance d'Henri (le Douanier) Rousseau, peintre Français.
Henri Rousseau travaille à l'octroi de Paris après la guerre de 1870 et commence à peindre de manière autodidacte. Il devient copiste au Louvre et expose pour la première fois en 1886 au Salon des indépendants. Petit à petit, il devient populaire et tente de vivre de la peinture mais doit donner des cours de violon en parallèle. Il devient l'ami de Picasso et d‘Apollinaire. Artiste respecté du milieu, il meurt en 1910.
Voir aussi : Peinture - Histoire du Louvre - Histoire de la Peinture



1871
21 mai
Début de la Semaine sanglante à Paris
L’armée régulière de Versailles parvient à franchir le Point-du-Jour, près de la porte de Saint-Cloud, envahit la capitale et prend ainsi par surprise les fédérés. Commence alors une "semaine sanglante", au cours de laquelle les Parisiens sont massacrés, les monuments brûlés et la capitale bombardée. Les barricades dressées par la population ne seront pas suffisantes pour stopper la progression des versaillais et les quartiers capituleront les uns après les autres. On estimera les pertes humaines à environ 25 000 du côté des fédérés et 1360 pour les versaillais.
Voir aussi : Histoire de Paris - Dossier histoire de la Commune de Paris - Histoire de Versailles - Histoire des Guerres



1904
21 mai
Création de la FIFA
La Fédération internationale de football association (FIFA) est fondée à Paris par sept pays européens. Jusqu’en 1909, la FIFA ne comptera que des associations européennes. Les premiers membres non-européens seront l’Afrique du Sud en 1910, l’Argentine et le Chili en 1912, les Etats-Unis en 1913. C'est le début des activités internationales de la FIFA. Face à ces difficultés et aux différences de niveau entre l'Europe et les autres continents, la première coupe du monde ne pourra être organisée qu'en 1930. La FIFA compte aujourd'hui plus de 200 pays membres.
Voir aussi : Histoire de Paris - Création - Dossier histoire de la Coupe du monde - Histoire du Football



1909
21 mai
Naissance de Guy de Rothschild, banquier français
Guy de Rothschild est né le 21 mai 1909 à Paris. Héritier de la célèbre famille de banquiers d'origine juive, il perd la nationalité française en 1940 à cause de sa religion. Il s'exile donc aux Etats-Unis mais revient en Europe et s'installe à Londres pour s'unir aux Forces françaises libres. A partir des années 1950, Guy de Rothschild entre en politique. Proche de la pensée gaulliste, il soutient la carrière de Georges Pompidou et entretient des relations amicales avec Jacques Chirac et Edouard Balladur. Guy de Rothschild vivra mal la nationalisation de sa banque par le Parti socialiste dans les années 1980. Passionné de course hippique, il écrit également quelques ouvrages entre 1983 et 2002. Guy de Rothschild meurt le 12 juin 2007 à l'âge de 98 ans.
Voir aussi : Chirac - Balladur - Banquier - Pompidou - Histoire de la Politique



1921
21 mai
Naissance d'Andreï Dmitrievitch Sakharov
Andreï Dmitrievitch Sakharov naît le 21 mai 1921 à Moscou. Physicien nucléaire, il est l'inventeur en 1953 de la bombe à hydrogène, dite Bombe H. Cependant il s'interroge très vite sur les conséquences d'une telle course à l'armement pour l'avenir. Devenu défenseur des droits de l'Homme en URSS, Andreï Dmitrievitch Sakharov reçoit le prix Nobel de la paix en 1975. Il est également à l'origine de la théorie des univers jumeaux, dont le travail a été repris par le Français Jean-Pierre Petit. Il meurt le 14 décembre 1989 dans sa ville natale.
Voir aussi : Histoire des Droits de l'homme - Prix Nobel de la Paix - Histoire de la Bombe H - Histoire des Sciences et techniques



1927
21 mai
Lindbergh traverse l'Atlantique
L'aviateur américain Charles Lindbergh, 25 ans, réussit la traversée de l'Atlantique en solitaire et sans escale. Parti la veille de Roosevelt Field près de New York à bord du monoplan "Spirit of Saint Louis", il arrive à l'aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis) envahi par 200 000 spectateurs. Il a ainsi parcouru 5 800 kilomètres en 33 heures 30 minutes.
Voir aussi : Histoire de l'Aviation - Avion - Traversée - Histoire de l'Atlantique - Aviateur - Histoire de l'Aéronautique



1945
21 mai
Mariage de Humphrey Bogart et Lauren Bacall
La star hollywoodienne Humphrey Bogart, 46 ans, et l'étoile montante Lauren Bacall, 21 ans, se marient. Ils viennent de tourner ensemble dans "Le Port de l'Angoisse" de Howard Hawks. Celui-ci les réunit de nouveau à l'écran l'année suivante dans "Le Grand Sommeil". Le couple tournera également "Les Passagers de la nuit" de Delmer Daves en 1947 et "Key Largo" de John Huston en 1948. Bogart, qui a tourné près de 70 films, meurt en 1957 et Bacall continuera sa carrière cinématographique.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Histoire du Cinéma



1989
21 mai
L’Égypte réintègre la Ligue arabe
Grâce aux efforts du président Moubarak, le pays est à nouveau accepté au sein de la Ligue arabe. Il en avait été exclu en 1979, lorsque Sadate avait signé un traité de paix avec Israël. Depuis son accession au pouvoir, Moubarak s’efforce avec diplomatie de se rapprocher du monde musulman et, par la même occasion, de mettre fin au conflit israélo-arabe. L’année suivante, le siège de la Ligue arabe sera à nouveau installé au Caire.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Egypte : la république - Histoire de la Ligue Arabe - Moubarak - Histoire de la Diplomatie



1998
21 mai
Indonésie : Suharto se retire
Après 30 ans d'un règne sans partage, le président-général indonésien Suharto, sous la pression du parlement et des Etats-Unis, donne sa démission et remet les pouvoirs à son vice-président, Jusuf Habibie. Le pays souffre alors d'une grave crise économique et sociale. En 2000, une enquête judiciaire pour corruption est ouverte, mais les poursuites seront abandonnées à cause de l'état de santé de l'ancien dictateur.
Voir aussi : Histoire de la Politique





http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#2258 Message par saintluc »

La Grande Jacquerie est un soulèvement paysan survenu en 1358 dans les campagnes d'Île-de-France, de Picardie, de Champagne, d'Artois et de Normandie, lors de la guerre de Cent Ans dans un contexte de crise politique, militaire et sociale. Cette révolte tire son nom de Jacques Bonhomme, surnom des vilains, puis sobriquet désignant le paysan français, probablement du fait du port de vestes courtes, dites jacques. Elle eut pour chef un dénommé Guillaume Carle.

Cette révolte est à l'origine du terme « jacquerie » repris pour désigner toutes sortes de soulèvements populaires. C'est sous la plume du chroniqueur Nicole Gilles, mort en 1503, contrôleur du Trésor royal sous Charles VIII de France que l'on trouve ce terme dans Les chroniques et annales de la France parues dès 1492.

Ses causes sont multiples, mais peu évidentes. Ainsi, l'impopularité de la noblesse en est une (après la défaite de Poitiers). La simultanéité des révoltes autour de Paris en mai-juin 1358, le mouvement insurrectionnel d'Étienne Marcel et les mouvements qui agitent les villes de Flandres interdisent de les traiter comme des phénomènes isolés
La Grande Jacquerie éclate à la fin du mois de mai 1358, peut-être le 28, à la frontière entre l'Île-de-France et le Clermontois et plus particulièrement dans un petit village appelé Saint-Leu-d'Esserent.

Les origines immédiates de cette révolte sont mal connues mais semblent résulter d'échauffourées entre nobles et paysans ou d'une résistance victorieuse d'un groupe de paysans contre des nobles locaux. De façon plus générale, cette révolte s'inscrit dans le contexte difficile de la guerre de Cent Ans, assombri depuis 1348 par la Grande peste. La noblesse, après les défaites de Crécy en 1346 et de Poitiers en 1356, est déconsidérée. Les grandes compagnies, lorsqu'elles ne guerroient pas pour l'un ou l'autre des partis, rançonnent le pays. Au-delà, la pression fiscale, due au versement de la rançon du roi, la mévente des productions agricoles placent les paysans dans une situation intolérable. Étienne Marcel entretient sciemment l'agitation à son profit.

Quelle que puisse être l'étincelle qui déclenche la révolte, celle-ci est tout de suite décrite avec horreur sous le terme d'« effrois » et enflamme, de proche en proche, la moitié nord du pays. Les chroniques du temps dressent un catalogue des violences antinobiliaires qui se déchaînent alors sur le pays.

Ainsi, le chroniqueur Jean Froissart, dépeint, sous le terme de cruautés des « Jacques Bonhommes », un tableau pour le moins sinistre des méfaits de ceux qu'il qualifie de « chiens enragés ». Ce récit est ponctué de faits qui veulent souligner l'animalité des émeutiers :

« Ils déclarèrent que tous les nobles du royaume de France, chevaliers et écuyers, haïssaient et trahissaient le royaume, et que cela serait grands biens que tous les détruisent. Lors se recueillirent et s'en allèrent sans autre conseil et sans nulle armure, seulement armés des bâtons ferrés et de couteaux, en premier à la maison d'un chevalier qui près de là demeurait. Si brisèrent la maison et tuèrent le chevalier, la dame et les enfants, petits et grands, et brûlèrent la maison. Ils tuèrent un chevalier et boutèrent en un hâtier et le tournèrent au feu, et le rôtirent devant la dame et ses enfants. »




Quel que soit l'effroi des contemporains, d'autres chroniqueurs se montrent moins éloquents sur ses atrocités et l'on peut s'interroger sur la véracité des informations fournies par Froissart, qui semble offrir une version pro-aristocratique des événements. Ainsi, Pierre Louvet, dans son « Histoire du Beauvoisis »', rappelle que « la guerre appelée la Jacquerie du Beauvoisis qui se faisait contre la noblesse du temps du roi Jean, et en son absence, arriva par le mauvais traitement que le peuple recevait de la noblesse » et le cartulaire d'une abbaye de Beauvais souligne que « la sédition cruelle et douloureuse entre le populaire contre les nobles s'éleva aussitôt. »
L'issue de la révolte, une forme de contre jacquerie, fut marquée par une grande violence qui marqua autant les contemporains que celle commise par les paysans. Après avoir exterminé bon nombre de révoltés, le comte de Foix et le captal de Buch, Jean de Grailly, assiègèrent la ville de Meaux dont quelques quartiers furent incendiés. De son côté, Charles le Mauvais participa à la répression et, lors du carnage de Mello, mit fin à la révolte à grands renforts d'atrocités. Le chef des révoltés, Guillaume Carle, ayant reçu l'assurance d'une trêve et d'une rémission, fut entraîné par traîtrise dans le camp des nobles où il fut supplicié et décapité. Cependant, par la suite, une certaine clémence royale se manifesta envers les principaux meneurs.
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Gaston Phébus et Jean de Grailly chargent les Jacques et les Parisiens qui tentent de prendre la forteresse du marché de Meaux où est retranchée la famille du Dauphin. (9 juin 1358). Jean Froissart, Chroniques. Miniature du XVe siècle
Les interprétations de cette révolte sont nombreuses et, au-delà de son caractère circonstanciel, elle peut être rattachée à nombre des révoltes et des émotions paysannes médiévales.

Elle a ainsi pu être comparée à la révolte anglaise de 1381, dite Révolte des travailleurs d'Angleterre, à l'insurrection des remensas en Catalogne, au mouvement taborite en Bohême ou encore au mouvement hussite. Dans une certaine mesure, la révolte de 1358 fait le lien entre les révoltes paysannes du Moyen Âge central et les mouvements messianiques de l'époque moderne.

Les historiens débattent de son caractère de lutte des classes et, étant donné la présence d'éléments nobles au sein du camp des Jacques, s'interrogent sur l'homogénéité du mouvement. Enfin, au-delà d'un refus de la pression fiscale, la révolte de 1358 peut se lire comme l'expression d'une revendication à la dignité de la part des masses paysannes. La Jacquerie devait profondément marquer les esprits et son nom a été retenu pour désigner toute révolte paysanne.
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#2259 Message par saintluc »

337
22 mai
Constantin est baptisé sur son lit de mort
Constantin Ier, qui donna un nouveau souffle au christianisme, se fait baptiser à l’orée de sa mort. Étant le tout premier empereur romain de foi chrétienne, Constantin participe sans conteste à l’expansion de l’Église en Orient, comme en Occident.
Voir aussi : Dossier histoire de la naissance du christianisme - Constantin - Histoire de la Chrétienté



1377
22 mai
Condamne les thèses de John Wyclif par le pape
Quelques mois après avoir présenté à l'évêque de Londres sa doctrine, John Wyclif est accusé d'hérésie dans plusieurs bulles publiées par le pape Grégoire XI. Des Londoniens armés décident alors de le protéger contre l'Eglise. Durant quelques années, il multiplie les provocations – traduction du Vulgate, répudiation de la doctrine de la transsubstantiation – si bien qu'en 1782, l'ancien l'évêque de Londres devenu archevêque de Canterbury, Guillaume Courtenay, rassemble un tribunal ecclésiastique, qui décide d'expulser John Wyclif d'Oxford.
Voir aussi : John wyclif - Grégoire XI - Oxford - Histoire de la Chrétienté



1455
22 mai
La guerre des Deux-Roses
Le duc Richard d'York défait l'armée du roi Henri VI à Saint Albans, au nord-ouest de Londres. Cette première bataille marque le début de la guerre des Deux-Roses qui oppose la maison de Lancastre, dont l'emblème est la rose rouge, à la maison d'York qui arbore une rose blanche, pour la possession de la couronne d'Angleterre. Cette guerre civile décimera l'aristocratie anglaise et affaiblira le royaume. En 1485, le roi Henri VII réussira à réconcilier les Deux-Roses.
Voir aussi : Bataille - Histoire de la Guerre des Deux-Roses - Henri VI - Henri VII - York - Histoire des Guerres



1526
22 mai
Ligue de Cognac
Le 22 mai 1526 est constituée, à l'initiative de Louise de Savoie, mère du roi de France François Ier alors emprisonné, une ligue contre l'empereur Charles Quint. Cette ligue regroupait le pape Clément VII, Henri VIII d'Angleterre, ainsi que les villes de Florence, Milan et Venise. La ligue de Cognac marque le début de la septième guerre d'Italie qui durera près de quatre ans.
Voir aussi : Charles Quint - François Ier - Ligue de Cognac - Histoire des Guerres



1629
22 mai
Signature du Traité de paix de Lübeck
La paix de Lübeck est signée dans la ville du même nom située au nord de l'Allemagne le 22 mai 1629. Les deux parties sont l'empereur du Saint-Empire romain germanique Ferdinand II et le roi du Danemark Christian IV. La Paix de Lübeck intervient après l'invasion des terres du Danemark par les armées catholiques. Selon les termes de cette paix, le Danemark est contraint à ne plus s'ingérer dans les guerres du Saint-Empire, les prisonniers de chaque camp doivent être libérés, et les deux parties renoncent également aux dommages et intérêts que le conflit avait engendrés.
Voir aussi : Saint-Empire - Ferdinand II - Christian IV - Paix de Lübeck - Histoire de la Politique



1670
22 mai
Traité de Douvres signé secrètement entre Louis XIV et Charles II d'Angleterre
Le traité de Douvres est un accord secret entre l'Angleterre et la France. Charles II d'Angleterre ayant beaucoup d'admiration pour Louis XIV, il s'engage à collaborer avec lui, contre l'avis de son ministre. Ce traité mène, deux années plus tard, à la troisième guerre anglo-néerlandaise. Pomponne, ministre de Louis XIV, est chargé de gagner la neutralité des Suédois et des Allemands, afin que la France ait le champ libre pour mener à bien le conflit.
Voir aussi : Allemagne - Suède - Louis XIV - Guerre anglo-néerlandaise - Charles II d'Angleterre - Histoire de la Politique



1703
22 mai
Bataille du cap de la Roque
Durant la guerre de Succession d'Espagne, une escadre française commandée par Alain Emmanuel de Coëtlogon tente d'intercepter un convoi hollandais transportant du sel et du sucre, le 22 mai 1703. Les 110 navires marchands sont escortés par cinq navires de guerre. Ces derniers se portent au-devant des Français pour couvrir la fuite du convoi. Les navires de guerre hollandais, moins puissants, doivent se rendre, mais les navires marchands parviennent à s'enfuir.
Voir aussi : Bataille - Français - Hollandais - Escadre - Histoire des Guerres



1745
22 mai
Décès de François-Marie de Broglie
Né le 11 janvier 1671, le maréchal et duc de Broglie, François-Marie, décède. Il est le fils du maréchal de France Victor-Maurice de Broglie. Il servit sous le commandement de François-Henri de Montmorency-Luxembourg, Louis François de Boufflers, Louis-Joseph de Vendôme et Claude Louis Hector de Villars. En 1734, Il fut nommé maréchal de France. A ce poste, il gagna les batailles de San Pietro et Guastalla. En 1742, Louis XV lui attribua le titre de duc, qu'il fut le premier à porter dans sa famille.
Voir aussi : Décès - Histoire des Décès



1790
22 mai
Décret de déclaration de paix au monde
Le décret de Déclaration de paix au monde se constitue lors de la transition de régime en France. Publié le 22 mai 1790, il est émis par l'Assemblée constituante qui refuse d'user de la force contre un peuple libre. Ce décret est promulgué alors que l'Espagne et l'Angleterre entrent en conflit pour la possession nord-américaine de la baie de Nootka, sur la côte pacifique. Alliée de l'Espagne, la France conteste l'usage de la guerre, modifiant ainsi sa stratégie de politique extérieure.
Voir aussi : France - Décret - Assemblée nationale constituante - Histoire de la Politique



1794
22 mai
Victoire des coalisés à la bataille de Tournai
La France est en pleine révolution depuis 1789. Les puissances européennes et notamment l'Angleterre ne voient pas d'un très bon œil l'agitation qui règne dans l'Hexagone. Une coalition est alors mise en place entre plusieurs nations comme l'Angleterre, l'Espagne, les Provinces-Unies et le Portugal dans le but de vaincre la puissance française. La bataille de Tournai a lieu en Belgique le 22 mai. Elle oppose l'armée française dirigée par Jean-Charles Pichegru et la Coalition qui finit par gagner le combat.
Voir aussi : France - Coalition - Histoire des Guerres



1859
22 mai
Naissance d'Arthur Conan Doyle
Arthur Conan Doyle naît à Edimbourg (Ecosse). Il est célèbre dans le monde entier pour avoir créé le personnage de Sherlock Holmes, devenu l'archétype du détective privé pour bon nombre d'auteurs contemporains. Il a écrit de nombreux autres ouvrages, notamment des romans historiques, des poésies et des livres de science-fiction. Le roi Édouard VII l'a fait Chevalier le 24 octobre 1902. Il est décédé le 7 juillet 1930 à Crowborough.
Voir aussi : Naissance - Roman policier - Sherlock Holmes - Arthur Conan Doyle - Histoire de l'Art



1881
22 mai
Couronnement de Carol Ier
Le 22 mai 1881, Carol Ier devient le premier roi de Roumanie, après avoir été prince régnant, depuis 1866. Depuis 1878, et la fin de la guerre russo-turque pour la fin de la domination ottomane dans les Balkans, la Roumanie est devenue indépendante, tout comme la Bulgarie. Mais ce'n'est qu'en 1881 que le premier ministre de l'époque, Ion Bratianu, décide d'en faire un royaume. Carol Ier meurt le 10 octobre 1914.
Voir aussi : Bulgarie - Guerre russo-turque - Balkans - Histoire de la Politique



1885
22 mai
Victor Hugo s'éteint
Le plus grand écrivain du XIXème siècle, Victor Hugo, meurt d'une congestion pulmonaire à l'âge de 83 ans. Le corbillard "des pauvres", comme il l'a souhaité, emportera son cercueil vers des funérailles nationales. Sa dépouille sera ainsi exposée sous l'Arc de triomphe puis portée au Panthéon. Une foule de 2 millions de personnes suit le cortège...
Voir aussi : Décès - Histoire du Panthéon - Victor Hugo - Histoire des Romans



1907
22 mai
Naissance d'Hergé
Georges Prosper Remi, plus connu sous le pseudonyme Hergé, est né le 22 mai 1907 en Belgique. Il est devenu célèbre en tant qu'auteur de bandes dessinées, et plus précisément pour les Aventures de Tintin. Il en commença la réalisation dans un supplément du quotidien le Vingtième Siècle le 10 janvier 1929. Quick et Flupke en 1930, puis Jo, Zette et Jocko en 1935 vinrent ensuite enrichir ses créations. Il est décédé en 1983 d'une leucémie.
Voir aussi : Naissance - Belgique - Hergé - Tintin - Bande dessinée - Histoire de l'Art



1910
22 mai
Décès de Jules Renard, écrivain
Jules Renard est né le 22 février 1864 à Châlons-du-Mayne. Enfant non désiré, au sein d'une famille désunie, il est mal-aimé par sa mère qui le surnomme « Poil de carotte ». Son diplôme de bachelier en poche, il fréquente les cafés littéraires de Paris et commence à écrire. Son premier roman « Les cloportes » qui deviendra par la suite « Poil de carotte » ne sera publié qu'après sa mort en 1919. D'autres romans remporteront un grand succès tel « L'écornifleur » en 1892. Le 22 mai 1910 Jules Renard meurt d'une artériosclérose.
Voir aussi : Jules Renard - Histoire de l'Art



1924
22 mai
Naissance de Charles Aznavour
Le 22 mai 1924, le monde de la chanson française voit la naissance de Charles Aznavour, un auteur-compositeur et interprète français né de parents arméniens. Remarqué par Édith Piaf en 1946, Charles Aznavour connaîtra avec la chanteuse les prémices de sa carrière internationale. Ambassadeur de l'Arménie, Charles Aznavour aura contribué à l'écriture et à l'interprétation de quelques-uns des plus grands classiques de la chanson française comme « La bohème » en 1965 ou « Hier encore » en 1975.
Voir aussi : Arménie - Edith Piaf - Histoire de l'Art



1927
22 mai
Environ 200 000 morts dans un séisme en Chine
La terre tremble à Xining dans le centre ouest de la Chine et provoque un des plus terrible bilan humain de l’histoire des séismes : environ 200 000 morts. L’Asie, et notamment la Chine, très peuplée, sont souvent très fortement affectées par ce type d’événement. C’est d’ailleurs dans une région assez proche que le séisme le plus meurtrier se produisit au seizième siècle, faisant 800 000 morts.
Voir aussi : Tremblement de terre - Histoire des Catastrophes naturelles



1939
22 mai
Signature du pacte d'Acier
Les ministres allemand et italien des Affaires étrangères, von Ribbentrop et le comte Ciano, signent à Berlin un pacte d'assistance militaire offensif. Il scelle officiellement l'union des forces de l'Axe déjà définie en novembre 1936 : l'Allemagne nazie (qui a annexé l'Autriche et la Tchécoslovaquie) et l'Italie fasciste (qui a annexé l'Albanie). Le 1er septembre, l'Allemagne envahira la Pologne et déclenchera la Seconde Guerre mondiale.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Dossier histoire de l' Italie fasciste - Histoire du Nazisme - Histoire du Fascisme - Histoire du Pacte d'acier - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1955
22 mai
Albert Ascari plonge dans le port de Monaco
Alors qu’il est parvenu, au volant de sa Lancia, à mettre suffisamment de pression sur les Mercedes de Fangio et Moss pour parvenir en tête, Alberto Ascari rate le virage à la sortie du tunnel et plonge directement dans le port. Sonné mais pas grièvement blessé, l’homme parvient à s’extraire à l’aide des hommes grenouilles. C’est un français qui, pour la première fois de l’histoire du championnat, empoche la course : Maurice Trintignant. Quant à Alberto Ascari, sa chance l’abandonnera rapidement : quatre jours plus tard, alors que ses médecins le lui déconseillent, il prend place dans une Ferrari et se tue lors d’essais à Monza.
Voir aussi : Dossier histoire de la Formule 1 - Ferrari - Fangio - Histoire de Mercedes - Alberto Ascari - Histoire des Sports mécaniques



1960
22 mai
Tsunami du Chili au Japon
Un séisme de 9 sur l'échelle de Richter, la plus haute magnitude jamais mesurée, se produit près de la côte chilienne. Il déclenche un tsunami ("grande vague dans le port" en japonais) qui détruit tout sur son passage. 2 000 victimes sont recensées au Chili et la vague de 18 mètres se propage jusqu'à Hawaï puis au côtes japonaises. Elle fait des centaines de morts sur son passage.
Voir aussi : Tremblement de terre - Tsunami - Histoire des Catastrophes naturelles



1972
22 mai
Nixon, un Américain à Moscou
Richard Nixon se rend en visite officielle à Moscou. Aucun président des Etats-Unis n'a été en Union Soviétique depuis le voyage de Franklin Roosevelt à Yalta (Ukraine), en 1945, pour préparer l'après-guerre. Richard Nixon et Leonid Brejnev font passer leur volonté de détente devant leurs différends sur la question du Vietnam. Ils parviennent ainsi à la signature d'un traité sur la limitation des armes nucléaires stratégiques. Nixon ira ensuite en Pologne, où aucun président américain ne s'est encore rendu.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Histoire de Moscou - Nixon - Brejnev - Histoire de la Guerre froide



1998
22 mai
L'Exposition universelle de Lisbonne
L'année du 500ème anniversaire du voyage de Vasco de Gama en Inde, Lisbonne accueille l'Exposition universelle sur le thème "les océans : un patrimoine pour le futur". Le président portugais Jorge Sampaio préside la cérémonie d’inauguration de cette dernière exposition mondiale du millénaire et pour l'occasion, la partie orientale de Lisbonne, sur les bords du Tage, a été totalement réhabilité. L'exposition qui occupe 60 hectares présente 150 pavillons.
Voir aussi : Exposition universelle - Histoire de Lisbonne - Histoire des Faits divers



2004
22 mai
Le prince Philippe épouse Letizia Ortiz
Fils de Juan Carlos Ier et de Sofia de Grèce, le prince Philippe se marie à la journaliste espagnole Letizia Ortiz, à Madrid. La cérémonie de l’héritier présomptif au trône d’Espagne est très médiatisée. La princesse des Asturies mettra au monde une petite fille, le 30 octobre 2005, qui sera nommée Aliénor.
Voir aussi : Dossier histoire Mariage - Juan Carlos - Letizia Ortiz - Histoire des Faits divers


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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#2260 Message par saintluc »

Charles Ier (en roumain : Carol I) (20 avril 1839 - 10 octobre 1914) a été élu Domnitor (souverain) de Roumanie en avril 1866 après la destitution du prince Alexandru Ioan Ier et a été proclamé roi le 26 mars 1881. Il est le premier souverain de la maison de Hohenzollern-Sigmaringen à régner sur le pays, elle restera à la tête du pays jusqu'à la proclamation de la République en 1947.

Pendant son règne, il conduit personnellement les troupes roumaines pendant la guerre russo-turque de 1877-1878 et assume le commandement de l'armée russo-roumaine au siège de Plevna (Pleven en bulgare). Le pays acquiert son indépendance de l'Empire ottoman au traité de Berlin (1878) et gagne la partie sud de la Dobroudja sur la Bulgarie en 1913. La vie politique intérieure, constamment dominée par les familles de propriétaires terriens organisées autour des partis libéral et conservateur, est ponctuée par deux révoltes paysannes importantes, dans la région de Valachie au sud en avril 1888, et dans la région de Moldavie, au nord, en mars 1907.

Il épouse Elisabeth de Wied en 1869. Ils ont une fille (unique), Maria, née en 1871, qui décède à l'âge de trois ans.

L'absence de descendance de Charles laisse à son frère aîné, Leopold de Hohenzollern-Sigmaringen, la succession au trône. En octobre 1880, le prince Leopold renonce au trône en faveur de son fils Guillaume qui, à son tour, abandonne ses droits au trône huit ans plus tard au profit de son jeune frère, Ferdinand. Ce dernier deviendra le roi Ferdinand Ier.
Image
Carol Ier, roi de Roumanie
Charles est né prince Karl von Hohenzollern-Sigmaringen le 20 avril 1839. Il est le second fils du prince Charles Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen et de sa femme, la princesse Joséphine de Bade. Après ses études élémentaires, il entre à l'école des Cadets de Munster. En 1857, il assiste aux cours de l'école d'artillerie de Berlin. Jusqu'en 1866 (date à laquelle il accepte la Couronne de Roumanie), c'est un officier allemand. Il prend part à la Guerre des Duchés, en particulier à l'assaut des citadelles de Fredericia et de Dybbøl, un expérience qui lui sera très utile plus tard durant la guerre russo-turque.

Bien qu'il ne soit pas très grand et un peu frêle, le prince Charles est un militaire parfait, en bonne santé et discipliné. C'est aussi un très bon politicien, avec des idées libérales. Il connaît bien plusieurs langues européennes. Sa famille est très liée à la famille Bonaparte et il a de très bonnes relations avec Napoléon III. La Roumanie est à ce moment sous l'influence de la culture française et la recommandation de Napoléon III vis-à-vis du prince Charles pesa d'un grand poids auprès des politiciens roumains de cette époque, outre ses liens de sang avec la famille des souverains prussiens. C'est Ion Brătianu (Premier ministre dans les années à venir) qui négocie avec Charles et sa famille la possibilité de s'installer sur le trône de Roumanie.

L'ancien souverain de Roumanie, Alexandru Ioan Cuza, a été banni du pays et la principauté est en proie au chaos. Comme sa double élection est la seule raison pour laquelle les deux principautés historiques roumaines, la Valachie et la Moldavie, ont pu s'unir sous le contrôle des puissances européennes, le pays est en grand danger de se dissoudre.

Le jeune Charles voyage incognito en chemin de fer, sur la ligne Düsseldorf-Bonn-Fribourg-Zurich-Vienne-Budapest, en raison de la situation conflictuelle entre le pays et l'Autriche-Hongrie. Il voyage sous le nom de Karl Hettingen. Arrivé sur le sol roumain, Brătianu s'incline devant lui et lui demande de se joindre à son attelage (à ce moment, la Roumanie n'a pas encore de chemins de fer).

Le 10 mai 1866, Charles entre à Bucarest. La nouvelle de son arrivée a été transmise par le télégraphe et il est accueilli par une foule impatiente de voir son nouveau souverain. À Băneasa on lui donne les clés de la ville. Signe prémonitoire, il pleut le jour même, à la suite d'une longue période de sécheresse. Il prononce ses vœux en français : « Je jure de protéger les lois de la Roumanie, de maintenir ses droits et l'intégrité de son territoire ».

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Couronne de Charles Ier de Roumanie
Juste après son arrivée dans le pays, le Parlement roumain adopte, le 29 juin 1866, la première Constitution de la Roumanie, l'une des plus avancées des constitutions de l'époque. Cette dernière permet le développement et la modernisation de l'état roumain. De façon étonnante, la constitution décide d'ignorer l'état de dépendance du pays envers l'Empire ottoman, ce qui déblaie la route de l'indépendance.

L'article 82 stipule que « Les pouvoirs du souverain sont héréditaires, à partir de Sa Majesté le prince Charles Ier de Hohenzollern-Sigmaringen, par la voie des aînés mâles, à l'exclusion des femmes et de leur descendance. Les descendants de Sa Majesté seront élevés dans la foi orthodoxe orientale. »

Après la proclamation de l'indépendance (1877), la Roumanie devient un royaume. Le 15 mars 1881, la constitution est modifiée pour prendre acte, entre autres, qu'à partir de cet instant, le souverain est appelé « roi », et que ses héritiers sont appelés « princes ».

L'idée fondamentale des constitutions royalistes de Roumanie est que le roi règne, mais ne gouverne pas.

On a dit que le roi Charles avait une personnalité froide. Il est tout le temps préoccupé par le prestige de la dynastie qu'il a fondée. Sa femme Elisabeth dit qu'il « porte sa couronne au lit ». Il est très méticuleux et essaie d'imposer son style à tout son entourage. Bien qu'il soit dévoué à son travail de prince et roi roumain, il n'oublie jamais ses racines allemandes.

En 48 ans de règne (le plus long règne qu'une principauté roumaine n'ait jamais connu), il travaille à ce que la Roumanie gagne son indépendance : il réhausse son prestige, participe au redressement de son économie et installe une dynastie. Il construit dans les Carpates, près de la frontière austro-hongroise (la Transylvanie appartient encore à l'Autriche-Hongrie), le château de Peleș, qui est de nos jours une merveille que l'on peut visiter. Ce château est construit dans un style allemand, comme un rappel des origines germaniques du roi. Il fonde les premières universités de Roumanie, à Iassy et à Bucarest. Après la guerre russo-turque, la Roumanie gagne la Dobroudja et Charles ordonne la construction du premier pont sur le Danube, entre Fetești et Cernavodă pour relier la nouvelle province au reste du pays.

Le long règne de Charles permet le rapide développement de l'État roumain. Mais à la fin de son règne et avec le début de la Première Guerre mondiale, le roi d'origine allemande désire entrer en guerre du côté des Puissances centrales, alors que l'opinion du peuple roumain est plutôt du côté de la Triple Entente. Charles avait signé un traité secret en 1884 par lequel il avait lié la Roumanie à la Triple Alliance (1882) et, bien que ce traité ne puisse être activé qu'en cas d'agression de l'Empire russe envers l'un des membres signataires, Charles est convaincu que la meilleure des choses est d'entrer en guerre aux côtés de l'Empire allemand.

Il se tient alors une réunion d'urgence avec les membres du gouvernement et Charles leur parle du traité secret en leur demandant leurs avis à ce sujet. On a dit que c'est le fort désaccord auquel il doit faire face qui aurait provoqué sa mort le 27 septembre 1914 (10 octobre selon le calendrier grégorien). Le futur roi Ferdinand, sous l'influence de sa femme, Marie d'Édimbourg, une princesse britannique, est plus enclin à écouter l'opinion publique.

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Le roi Charles Ier et sa femme, la reine Élisabeth
Lorsqu'il est élu souverain de Roumanie, Charles n'est pas marié, et, selon la Constitution qu'il a lui-même approuvée, il ne peut pas se marier avec une femme d'origine roumaine. En 1869, il commence un voyage à travers l'Europe, et surtout en Allemagne, pour trouver une fiancée. Pendant ce voyage, il rencontre et épouse la princesse Élisabeth de Wied. Leur mariage est l'un des moins bien assortis de tous les mariages de l'histoire, Charles étant froid et calculateur alors qu'Élisabeth est notoirement une rêveuse. Ils n'ont qu'un enfant, la princesse Marie, née en 1870, qui meurt le 24 mars 1874. Ce décès a beaucoup influencé le fonctionnement de leur couple et Elisabeth ne se remettra jamais complètement du traumatisme causé par la perte de son enfant unique.

Après la proclamation du royaume en 1881, la question de la succession devient très importante. Comme le frère du roi, Léopold, puis son neveu Guillaume (Wilhelm) refusent la couronne, son second neveu, Ferdinand, est nommé prince héritier du trône de Roumanie. Élisabeth essaie d'influencer le tout jeune prince, qui vit désormais à Sinaïa, pour qu'il épouse une amie intime, qui est aussi un écrivain célèbre, Elena Văcărescu. Selon la Constitution roumaine toutefois, il est interdit au prince d'épouser une Roumaine. À cause de cela, Élisabeth est exilée deux ans à Wied jusqu'à ce que Ferdinand épouse la princesse Marie d'Édimbourg.

À la fin de leurs vies, Charles et Élisabeth se retrouvèrent cependant très amis.

Charles Ier de Roumanie appartient à la maison de Hohenzollern-Sigmaringen issue de la quatrième branche, elle-même issue de la première branche de la maison de Hohenzollern. Cette lignée appartient à la branche souabe de la dynastie de Hohenzollern. Charles Ier a pour ancêtre Burchard Ier de Zollern.
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#2261 Message par saintluc »

1352
23 mai
Jeanne Ire de Naples et Louis de Tarente sont couronnés Reine et Roi de Naples
Après l'assassinat de son premier mari, André de Hongrie, dont elle fut soupçonnée, Jeanne Ire de Naples se remaria avec son amant, Louis de Tarente. A peine mariés, le roi de Hongrie attaqua Naples pour venger la mort de son frère. Le couple s'enfuit et ne put revenir que lorsque le litige fut réglé. Ils furent tous deux couronnés le 23 mai 1352. Afin de renforcer son pouvoir, Louis de Tarente créa l'ordre chevaleresque du Nœud le même jour.
Voir aussi : Royaume de hongrie - Royaume de naples - Jeanne Ire de Naples - André de Hongrie - Louis de Tarente - Histoire de la Politique



1430
23 mai
Jeanne d'Arc arrêtée à Compiègne
Jeanne d'Arc, qui a joué un rôle décisif dans la libération d'Orléans un an plus tôt, est capturée par un mercenaire au service du duc de Bourgogne, Jean de Luxembourg, et vendue aux Anglais pour 10 000 livres. Déférée devant le tribunal d'Inquisition de Rouen, elle subira sans défenseur un procès pour hérésie et sera brûlée vive en 1431. Elle sera réhabilitée en 1456.
Voir aussi : Exécution - Dossier histoire de l' Inquisition - Jeanne d'Arc - Histoire de Rouen - Histoire de Compiègne - Histoire de la Guerre de Cent Ans



1555
23 mai
Paul IV devient pape
Le 23 mai 1555, Paul IV, qui est né le 28 juin 1476 en Italie, est élu pape de l'Eglise catholique. Son pontificat va durer quatre ans. Il s'achève en 1559 avec sa mort. Paul IV est issu d'une noble famille de Naples. Il a également été l'archevêque de la ville qui se débat, prise en tenaille par les incessantes guerres d'Italie. Paul IV va donc choisir de faire alliance avec les Français afin de chasser les Habsbourg de Naples. Fervent catholique, opposé à la paix religieuse d'Augsbourg, il interviendra aussi contre Elisabeth Ire, reine d'Angleterre de confession protestante.
Voir aussi : Pape - Habsbourg - Naples - Elisabeth Ière - Eglise catholique - Histoire de la Chrétienté



1568
23 mai
Bataille de Heiligerlee
La bataille de Heiligerlee a lieu le 23 mai 1567, dans la province de Groningue. Elle oppose les troupes des mercenaires allemands de Louis Nassau, soutenant les Hollandais de Guillaume d'Orange, aux armées pro-espagnoles de Jean de Ligne, comte d'Aremberg. En infériorité, ces dernières sont écrasées aux abords du village d'Heiligerlee. Le succès de Guillaume d'Orange amorce la guerre de Quatre-Vingts Ans mais entraîne de dures représailles, comme les exécutions des comtes rebelles d'Egmont et de Hoorne, en juin 1567.
Voir aussi : Bataille - Guillaume d'Orange - Histoire des Guerres



1618
23 mai
La défenestration de Prague
Un groupe de protestants tchèques se rendent au château royal de Prague, s'en prennent aux représentants du roi et jettent deux de ses lieutenants par la fenêtre. A l'origine de cette agitation se trouve la question de la succession du roi Mathias qui a désigné le duc de Styrie, un catholique intransigeant. Les deux défenestrés tombent dans un tas de fumier et s'en tirent sans mal, mais cet événement marque le début de la guerre de Trente ans (1618-1648).
Voir aussi : Histoire de la Guerre de Trente Ans - Histoire de Prague - Histoire des Guerres



1648
23 mai
Décès de Louis Le Nain, peintre français
Louis Le Nain est né à Laon vers 1653. Il s'est surtout distingué pour des ½uvres dédiées à la vie paysanne. Bien qu'il n'ait pas toujours été très aisé de distinguer sa peinture de celle de ses frères. En effet, Louis a deux frères, Antoine et Matthieu, également tous deux peintres et qui se sont installés avec lui dans un atelier commun à Paris dès 1630. D'où la difficulté d'attribuer une toile à l'un ou à l'autre des frères Le Nain, car ils signent tous du même patronyme et peignent souvent ensemble une même toile.
Voir aussi : Peintre - Collaboration - Louis Le Nain - Histoire de l'Art



1706
23 mai
Bataille de Ramillies.
La bataille de Ramillies du 23 mai 1706 prend place au c½ur de la guerre de succession d'Espagne (1701-1714) visant à conquérir le trône d'Espagne et à travers lui toute l'Europe. Elle oppose le royaume de France et l'électorat de Bavière au royaume d'Angleterre, à celui du Danemark et de la Norvège ainsi qu'aux Provinces Unies et au Saint Empire. L'armée franco-bavaroise dirigée par Villeroy ne tient que quatre heures face aux forces de John Churchill (également appelé Marlborough) et perd le tiers de ses 60 000 hommes. La bataille de Ramillies figure, avec la bataille de Turin, parmi les plus grandes défaites de Louis XIV en termes de perte de territoire et de moyens causées par les alliés. Marlborough parvient ainsi à chasser l'armée française des Pays-Bas espagnols. L'année 1706 est alors appelée "annus mirabilis" par les Coalisés.
Voir aussi : Guerre de succession d'Espagne - Villeroy - Marlborough - Histoire des Guerres



1780
23 mai
Franklin invente les lunettes à double foyer
Le physicien et homme politique américain Benjamin Franklin qui, à la fois myope et presbyte, en a assez de changer constamment de lunettes, aurait inventé les lunettes à double foyer. Il aurait taillé en deux les verres de ses deux paires de lunettes et assemblé les demi verres. Le segment de la partie inférieure aurait alors permis de voir de près et le reste du verre, de loin.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Benjamin Franklin - Histoire de la Médecine



1790
23 mai
Naissance de Jules Dumont d'Urville
Jules Dumont d'Urville naît le 23 mai 1790 en Normandie, à Condé-sur-Noireau. Il embrasse une carrière militaire dans la marine et dirige ensuite de nombreuses expéditions françaises, notamment sur le célèbre navire Astrolabe. Il amasse de grandes connaissances géographiques, cartographiques et d'histoire naturelle, en Océanie, en Asie et en Antarctique. Nommé en 1840 contre-amiral, il meurt dans le premier grave accident ferroviaire en France, à Meudon, le 8 mai 1842.
Voir aussi : Militaire - Navigateur - Naturaliste - Astrolabe - Histoire des Grandes aventures et découvertes



1831
23 mai
Exécution du leader républicain italien Ciro Menotti
Ciro Menotti, né le 22 janvier 1798, était un patriote italien devenant, après les soulèvements populaires de 1821, l'un des chefs des libéraux modérés du duché de Modène. Pendant les soulèvements de 1830, il négocia avec le duc de Modène François IV, qui aspirait à devenir roi d'une Italie unifiée. Il fut alors arrêté pour conspiration et condamné à mort par le pouvoir. Il fut exécuté par pendaison le 23 mai 1831.
Voir aussi : Exécution - Républicain - Italien - Conspiration - François IV - Histoire des Assassinats



1883
23 mai
Naissance de Douglas Fairbanks Sénior
Douglas Fairbanks Sénior naît le 23 mai 1883 à Denver. Acteur, mais aussi réalisateur et scénariste américain, il commence par du théâtre amateur avant de rejoindre New York. Après un début à Broadway dès 1902, Fairbanks joue dans son premier film en 1915, et devient l'un des plus grands acteurs du muet. Il fonde également en 1919 l'United Artist avec Charlie Chaplin et Mary Pickord. Il meurt le 12 décembre 1939 d'une crise cardiaque.
Voir aussi : Acteur - Charlie Chaplin - Histoire de Broadway - Histoire de l'Art



1915
23 mai
L'Italie déclare la Guerre à l'Autriche-Hongrie
L’Italie déclare la guerre à une puissance à laquelle elle était liée un an plus tôt : l’Autriche-Hongrie. Ce revirement face à un allié qu’elle n’a d’ailleurs jamais porté dans son cœur est permis par des accords passés un mois plus tôt à Londres avec la Triple-entente. Cette dernière a su tirer parti des ambitions régionales de l’Italie concernant certaines régions d’Autriche-Hongrie, notamment l’Istrie. Initialement membre de la Triple-Alliance, l’Italie n’était jusqu’ici pas entrée en guerre : jugeant que ces alliés étaient les agresseurs, elle n’avait aucune obligation envers eux.
Voir aussi : Histoire de l'Autriche-Hongrie - Triple-Entente - Triple-Alliance - Histoire de la Première Guerre mondiale



1934
23 mai
La mort de Bonnie and Clyde
Bonnie Parker et Clyde Barrow, 24 et 25 ans, tombent dans un guet-apens tendu par les policiers sur une petite route de Louisiane. Ils sont tués par balles sans sommation et on compte 167 impacts dans la carrosserie de leur voiture. Ainsi s'achève la vie des deux célèbres amants criminels du Texas, une vie d'attaques à main armée, de cambriolages et de fuite incessante, durant les années de misère qui suivirent la crise économique de 1929.
Voir aussi : Décès - Histoire de la Louisiane - Histoire des Faits divers



1992
23 mai
Le juge Falcone assassiné par la mafia
Le juge italien Giovanni Falcone, symbole de la lutte anti-mafia, est tué avec trois de ses gardes du corps dans un attentat à l'explosif commis près de Palerme, en Sicile. Deux mois plus tard, c'est son successeur, le juge Paolo Borsellino, qui est victime d'un attentat à la voiture piégé. Ces deux meurtres briseront l'omerta (loi du silence) et entraîneront une mobilisation populaire sans précédent contre "la pieuvre" en Italie.
Voir aussi : Assassinat - Attentat - Mafia - Histoire des Faits divers



2000
23 mai
Israël se retire du Sud-Liban
Le Premier ministre israélien Ehud Barak annonce le retrait de ses troupes du Liban sud. Ce départ a été précipité par l'effondrement de l'Armée du Liban sud (armée libanaise supplétive des troupes israélienne) sous la pression des forces armées du Hezbollah (Parti de Dieu). Israël avait sécurisé sa frontière nord avec l'annexion du plateau du Golan en 1967 et avec l'occupation du Liban sud en 1978.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Etat d'Israël - Histoire du Conflit Israélo-Palestinien


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#2262 Message par saintluc »

La bataille de Ramillies, livrée le 23 mai 1706, fut l'un des engagements majeurs de la guerre de Succession d'Espagne. La bataille fut un succès retentissant pour la coalition alliée, constituée par la république des Provinces-Unies, le royaume d'Angleterre et leurs « auxiliaires » danois sur l'armée franco-bavaroise. Elle fait suite à une année de campagnes indécises en 1705 au cours de laquelle l'excès de confiance de celle-ci et les hésitations bataves après le succès de Blenheim aboutirent à une campagne infructueuse le long de la Moselle qui contraignit le duc de Marlborough à renoncer à son plan de campagne en France. Cependant, en dépit de l'incapacité des Alliés d'emporter un succès décisif, Louis XIV souhaitait ardemment la paix, mais il la voulait toutefois à des conditions raisonnables. Dès lors, plutôt que de rester sur la défensive, les armées françaises passèrent à l'attaque sur tous les fronts.

L'année 1706 avait bien débuté pour les généraux de Louis XIV qui avaient remporté quelques succès préliminaires en Italie et en Alsace où le maréchal de Villars avait contraint le Margrave de Bade à la retraite au delà du Rhin. Louis poussait maintenant le maréchal de Villeroy à presser Marlborough et à forcer les Alliés à livrer bataille dans les Pays-Bas espagnols. Pour répondre aux vœux du roi, Villeroy sortit de Louvain à la tête de 60 000 hommes pour marcher de manière ostentatoire vers Zoutleeuw. Marlborough, tout aussi déterminé à chercher la bataille décisive, rassembla ses forces — quelque 62 000 hommes — près de Maastricht, avant d'avancer en direction de la Mehaigne et de la plaine de Ramillies où les Français, dans l'attente du choc, s'étaient déjà rangés en bataille.

En moins de quatre heures, l'armée de Villeroy fut totalement défaite. Les manœuvres subtiles et les changements de tempo de Malborough pendant la bataille — mouvements dont les commandants français et bavarois ne prirent conscience que trop tard — prirent totalement ses adversaires en défaut. L'armée franco-bavaroise céda et se débanda, subissant plus de 20 000 pertes. Après le succès du prince Eugène survenu par la suite lors de la bataille de Turin en Italie du Nord, les Alliés imposèrent ainsi à Louis XIV les plus importantes pertes en territoires et en moyens qu'il eût à subir pendant le conflit. De nombreuses villes et places tombèrent une par une aux mains des troupes de Marlborough et à l'issue de la campagne, l'armée française et ses alliées avaient été chassées des Pays-Bas espagnols — faisant de l'année 1706 l' « annus mirabilis » des Coalisés.
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Les King's Horse à la bataille de Ramillies capturant un timbalier de cavalerie française.
« Le roi, outré des mauvais succès de ses armes et qui avait mis son honneur à n'écouter rien sur la paix, dont toutefois il commençait à sentir tout le besoin, à moins qu'il n'eût la totalité de la monarchie d'Espagne pour le roi son petit-fils, avait fait les plus grands efforts pour avoir de belles et nombreuses armées et pour se procurer des victoires qui, malgré les suites de la bataille d'Hochstett, forçassent ses ennemis à terminer la guerre à son gré. Il avait excité le maréchal de Villeroy, en partant, à donner une bataille. Villeroy se sentit piqué d'être si souvent et si pressamment excité, crut qu'il y allait du sien de différer ; il se flatta de vaincre et se promit tout d'une victoire si passionnément désirée du roi, s'il n'en partageait la gloire avec personne. C'est ce qui le précipita à donner celle de Ramillies, de telle sorte que l'électeur de Bavière eut à peine le temps d'arriver à l'armée le matin même, sur le point du combat. »

— Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau, Journal de la Cour du Roi Soleil

Après la désastreuse défaite de Blenheim en 1704, l'année 1705 avait apporté quelque répit à la France. Le duc de Marlborough escomptait par la campagne planifiée pour 1705 – une invasion de la France par la vallée de la Moselle – terminer le travail commencé à Blenheim et imposer la paix à Louis XIV mais son plan fut contrecarré tant par ses alliés que par son adversaire.

La réticence de ses alliés hollandais à voir leurs frontières dégarnies de troupes pour les engager dans un autre « coup » en Allemagne retira déjà partiellement à Marlborough l'initiative des opérations, mais la déclaration du margrave de Bade selon laquelle il ne pourrait pas joindre ses forces à celles du duc sonna le glas de son projet. Ce forfait était pour partie le résultat du soudain transfert de troupes depuis le Rhin vers l'Italie pour renforcer le prince Eugène de Savoie et, pour une autre, la conséquence de la détérioration de l'état de santé de Louis-Guillaume de Bade-Bade causée par des complications à une ancienne blessure au pied subie lors de la prise de Schellenberg. Par ailleurs, Marlborough eut aussi à gérer les conséquences de la mort de l'empereur Léopold Ier en mai et de l'accession au trône du Saint-Empire romain germanique de Joseph Ier, ce qui ne pouvait qu'immanquablement compliquer les affaires de l'alliance.

La détermination de Louis XIV et les efforts de ses généraux ne firent qu'ajouter aux soucis de Marlborough. Le maréchal de Villeroy, pressant le commandant hollandais, Lord Auverquerque, sur la Meuse, prit Huy le 10 juin avant de se présenter devant Liège. Avec le maréchal Villars fermement établi d'autre part sur la Moselle, le commandant allié – dont les approvisionnements se trouvaient dans un état critique – fut forcé d'annuler son projet de campagne le 16 juin. « Quelle disgrâce pour Marlborough d'avoir fait tant de vains mouvements sans aucun résultat ! » exulta Villeroy. Après le départ de Marlborough pour le nord, les Français transférèrent des troupes de la Moselle pour renforcer Villeroy dans les Flandres tandis que Villars marchait sur le Rhin.

Les Alliés n'obtinrent que de faibles compensations à l'annulation de la campagne en Moselle, avec la victoire d'Eliksem, le franchissement des « Lignes du Brabant » dans les Pays-Bas espagnols et la reprise de Huy le 11 juillet, mais à la suite des hésitations et réticences des Hollandais, l'opportunité de contraindre la France à une bataille décisive échappa à Marlborough. L'année 1705 se révéla donc fort décevante pour le duc dont les déconvenues militaires ne furent que partiellement compensées par ses entreprises sur le front diplomatique où, en démarchant les cours de Düsseldorf, Francfort, Vienne, Berlin et du Hanovre, Marlborough avait essayé de trouver de nouveaux supporters à la cause de l'alliance et d'obtenir promesses de prompte assistance pour les campagnes de l'année suivante.

Le Danemark resta neutre tout au long du conflit mais des troupes danoises, louées par les puissances maritimes, se révélèrent essentielles lors des succès alliés de Blenheim et Ramillies.

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Carte des Pays-Bas pendant la Guerre de Succession d'Espagne. Le village de Ramillies se situe près de la Mehaigne, un affluent de la Meuse.
Le 11 janvier 1706, Marlborough était de retour à Londres après sa tournée diplomatique, ayant déjà planifié sa stratégie pour la campagne à venir.

La première option consistait en un transfert de ses forces des Pays-Bas espagnols vers le nord de l'Italie pour effectuer la jonction avec le prince Eugène dans le but de défaire les Français et de préserver ainsi le duché de Savoie d'une invasion. La Savoie aurait alors servi de porte d'entrée en France par le biais des passages en montagne ou, à titre alternatif, de base arrière d'une invasion avec un support naval le long de la côte méditerranéenne par des opérations contre Nice et Toulon en connexion avec un effort accru des Alliés en Espagne. Le duc sembla toutefois avoir préféré une reprise des opérations dans la vallée de la Moselle - où le maréchal Ferdinand de Marsin venait d'être promu au commandement des armées françaises - et de tenter une nouvelle fois une percée au cœur de la France. Ces tergiversations prirent toutefois un caractère purement académique car, peu après l'arrivée de Marlborough aux Pays-Bas le 14 avril, de mauvaises nouvelles arrivèrent des autres fronts pressentis comme théâtres d'opérations.

Déterminé à démontrer aux Alliés que la France n'était pas encore abattue, Louis XIV s'activa à lancer une double offensive surprise en Alsace et dans le nord de l'Italie. Sur ce dernier front, le maréchal de Vendôme écrasa les Impériaux le 19 avril à Calcinato, les refoulant en grand désordre. Les armées françaises se trouvaient dès lors en position d'entreprendre le siège de Turin depuis longtemps souhaité. En Alsace, le maréchal Villars surpris le margrave de Bade, capturant Haguenau et repoussant son adversaire au-delà du Rhin en menaçant ainsi Landau. Échaudés par ces revers, les Hollandais se refusèrent à donner suite aux projets italiens du duc de Marlborough ou à toute option stratégique qui éloignerait son armée de leurs frontières. Dès lors, dans le souci de maintenir la cohésion de l'Alliance, Marlborough se prépara à entrer en campagne aux Pays-Bas.

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Le commandant en chef allié John Churchill, 1er duc de Marlborough (1650–1722), par Adriaen van der Werff.
« Villeroy était posté à Louvain avec quatre-vingt mille hommes; au lieu de défendre la ligne de la Dyle, il voulut frapper un grand coup dès l'ouverture de la campagne; et, sans attendre Marsin qui lui amenait une division du Rhin, il s'avança entre Tillemont et Judoigne (sic), vers les sources des Ghètes, et rencontra l'ennemi entre la Mehaigne et la petite Ghète près de Ramillies »

— Théophile Lavallée, Histoire des Français depuis le temps des Gaulois jusqu'en 1830

Le duc quitta La Haye le 9 mai. « Dieu sait que je pars le coeur lourd » écrira-t-il six jours plus tard à son ami et allié politique en Angleterre, Lord Godolphin, « car je n'ai point l'espoir de faire quelque chose de considérable, à moins que les Français ne fassent ce que je pense qu'ils ne feront pas... » – en d'autres mots, chercher la bataille rangée. Le 17 mai, Marlborough concentre ses troupes hollandaises et anglaises à Tongres, près de Maastricht. Hanovriens, Hessois et Danois, malgré leurs précédents engagements, trouvent ou inventent divers prétextes pour retarder leur intervention. Marlborough envoie un appel au duc de Württemberg-Neuenstadt (en), Carl Rudolf, commandant du contingent danois, ainsi libellé : « je vous envoie ce courrier pour demander à votre Seigneurie d'amener par marche forcée sa cavalerie pour nous rejoindre au plus tôt ». Par ailleurs, le roi de Prusse avait maintenu ses troupes dans leurs quartiers au-delà du Rhin en attendant que soit vidée la querelle l'opposant à La Haye à la cour de Vienne et aux États généraux des Provinces-Unies. Cependant, le duc n'envisagea pas la possibilité de voir les Français quitter leurs positions pour l'attaquer, même si Villeroy avait entre-temps reçu de substantiels renforts. Il se trompa toutefois sur ce point : même si Louis XIV voulait la paix, il la souhaitait sur base de conditions honorables et avantageuses et pour cela il avait besoin d'une victoire sur le terrain qui aurait convaincu les Alliés que ses moyens militaires étaient encore respectables.

Après ses succès en Italie et sur le Rhin, Louis XIV espérait obtenir un résultat similaire dans les Flandres. Loin dès lors de se maintenir sur la défensive - et à l'insu de Marlborough, le souverain poussait sans cesse son maréchal à l'action. « Villeroy commença à penser que le Roy doutait de son courage » écrira par la suite Saint-Simon, « et il résolut dès lors d'engager toutes ses forces d'un coup dans l'intention de se réhabiliter. ». En conséquence, Villeroy quitta Louvain à la tête de 70 bataillons et 132 escadrons de cavalerie en amenant 62 canons – force rassemblant quelque 60 000 hommes – et traversa la Dyle en cherchant l'affrontement avec son adversaire. De plus en plus confiants dans sa capacité de surpasser son vis-à-vis en qualité de commandement et aiguillonné par la détermination du roi de venger le désastre de Blenheim, Villeroy était, avec ses généraux, certain de la victoire. Il était d'ailleurs convaincu que Marlborough avait remporté la victoire de Blenheim par un coup de chance.

Aucun des adversaires n'avait réellement prévu l'affrontement à l'endroit et au moment où il survint. Les Français s'avancèrent dans un premier temps vers Tirlemont comme pour menacer Zoutleeuw qu'ils avaient abandonné en octobre 1705, avant de faire conversion vers le sud en direction de Jodoigne, ce mouvement amenant l'armée de Villeroy sur la petite bande de terre entre la Mehaigne et la Petite Gette près des villages de Ramillies et de Taviers. Aucun n'avait non plus pris l'exacte mesure des déplacements et de la localisation précise de son opposant : Villeroy pensait encore le 22 mai que les Alliés se trouvaient à une pleine journée de marche alors qu'ils campaient à Corswaren attendant l'arrivée des escadrons danois tandis que Marlborough pensait Villeroy encore à Jodoigne alors qu'il approchait le plateau du Mont-Saint-André avec l'intention de s'établir près de Ramillies. L'infanterie prussienne manquait toutefois à l'appel et Marlborough écrira à Lord Raby, le résident anglais à Berlin : « S'il plait à Dieu de nous donner la victoire sur l'ennemi, les Alliés seront peu redevables au roi (Frédéric Ier de Prusse) de leur succès »
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Portrait de François de Neufville (1644–1730), duc de Villeroy, maréchal de France et commandant de l'armée franco-bavaroise, d'après Hyacinthe Rigaud.
Le lendemain, à une heure du matin, Marlborough détacha le général de cavalerie irlandais William Cadogan (en), son Quartermaster-General, avec une avant-garde pour reconnaître le terrain vers lequel l'armée de Villeroy se dirigeait, contrée bien connue du duc de par ses précédentes campagnes. Deux heures plus tard, il arrivait lui-même sur place à la tête du gros de son armée : 74 bataillons d'infanterie, 123 escadrons de cavalerie, 90 pièces d'artillerie et 20 mortiers, soit un total de 62 000 hommes. Vers huit heures, après que Cadogan a dépassé Merdorp, ses forces viennent au contact d'un parti de hussards français fourrageant aux limites du plateau de Jandrenouille. Après un bref échange de tirs, les Français se retirent et les dragons alliés pressent vers l'avant. Profitant d'une brève éclaircie dans la brume, Cadogan aperçoit bientôt les lignes impeccablement rangées de l'avant-garde de Villeroy à quelque six kilomètres et envoie une estafette avertir Marlborough. Deux heures plus tard, le duc, accompagné par Lord Overkirk, le général Daniel Dopff et l'état-major allié rejoignent Cadogan pour apercevoir à l'horizon occidental les rangs serrés des troupes françaises se déployant pour la bataille sur un front de plus de six kilomètres. Marlborough dira plus tard que « l'armée française lui apparut comme la meilleure qu'il ait jamais vue ».
Le 23 mai 1706, jour de la Pentecôte, les deux armées se font face, les Franco-bavarois occupant les hauteurs. Profitant des dispositions du terrain et du déploiement favorable de son corps de bataille, le duc de Marlborough déplace ou engage méthodiquement quelque partie de ses troupes pour trouver le point faible de son adversaire. L'ayant localisé face à son aile gauche, il déclenche alors une vigoureuse attaque de cavalerie sur le flanc droit de son adversaire tout en menant des actions de diversion sur sa propre droite. Le maréchal de Villeroy tombe dans le piège : il dégarnit son flanc le plus faible pour renforcer les troupes engagées contre les Alliés dans d'autres secteurs moins décisifs. C'est alors que Marlborough envoie le gros de ses troupes sur la partie du front dégarnie par son adversaire, qu'il enfonce aussitôt. La bataille tourne rapidement à son avantage, l'armée de Villeroy, complètement désorganisée, se repliant en désordre et abandonnant près de 6 000 prisonniers.
Le champ de bataille de Ramillies est très semblable à celui de Blenheim, situé dans une vaste région de terres agricoles - la Hesbaye - peu encombrée de bois ou de haies. L'aile droite de Villeroy s'appuie sur les villages de Franquenée et de Taviers, avec la petite rivière Mehaigne protégeant son flanc. Une vaste plaine ouverte large de quelque deux kilomètres s'étend entre Taviers et Ramillies, mais, à l'inverse de Blenheim, aucun cours d'eau ne vient la couper pour empêcher les manœuvres de cavalerie. Son centre est dominé par le village de Ramillies situé sur une légère éminence offrant une vue dégagée vers le nord et l'est.

L'aile gauche française est protégée par des terrains vagues et par la Petite Gette coulant dans une ravine encaissée. Sur la rive française, le terrain monte légèrement vers le village d'Offus sur lequel, avec celui d'Autre-Église plus au nord, s’appuie l'aile gauche de Villeroy. À l'ouest de la Petite Gette s'élève le Mont-Saint-André. Une autre plaine, surmontée par le plateau de Jandrenouille – sur lequel se masse l'armée alliée - s'étend vers l'est

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Le dispositif initial : les deux adversaires déployèrent le gros de leur cavalerie au sud, entre Taviers et Ramillies, et c'est là que Marlborough perça le dispositif français
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La cavalerie alliée vient au contact de la cavalerie française. Trompé par l'attaque anglaise contre Offus et Autre-Église, Villeroy dégarnit son aile droite.
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Des escadrons de cavalerie alliée rameutés du nord viennent en renfort de la charge contre l'aile droite française, donnant ainsi un rapport de force de 5 à 3 pour les Alliés dans un duel où quelque 25.000 cavaliers français et adverses se retrouvèrent engagés
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L'armée de Villeroy est mise en déroute.


Fin de la 1ère partie
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#2263 Message par saintluc »

À onze heures, Malborough ordonna à son armée de se déployer en bataille. À l'extrême droite, dans la direction de Folx, les bataillons et escadrons britanniques s'établirent en une double ligne près du ruisseau du Jauche. Le centre était formé par la masse des Hollandais, Allemands, Protestants suisses et infanterie écossaise – près de 30 000 hommes – faisant face à Offus et Ramillies. Face à Ramillies, le duc installa également une puissante batterie de trente pièces de 24-pounders, amenées sur places par des bœufs. D'autres batteries vinrent couronner la Petite Gette. À leur gauche, sur la large plaine entre Taviers et Ramillies – où Marlborough pressentit que se livrerait le combat décisif – Overkirk rassembla les 69 escadrons de cavaleries hollandaise et danoise, supportés par 19 bataillons d'infanterie batave et deux pièces d'artillerie.

Entre-temps, Villeroy avait modifié son dispositif. Dans Taviers sur sa droite, il plaça deux bataillons du régiment suisse de Greder, avec un détachement avancé à Franquenée, le dispositif étant protégé par les accidents du terrain traversé par la Mehaigne qui prévenait ainsi un débordement flanquant par les Alliés. Entre Taviers et Ramillies, il déploie 82 escadrons sous le commandement du général de Guiscard supportés par plusieurs brigades d'infanterie française, suisse et bavaroise. Le long de la ligne Ramillies–Offus–Autre Eglise, Villeroy positionne son infanterie wallonne et bavaroise, supportée par les 50 escadrons bavarois et wallons de l'Électeur de Bavière Maximilien II installés à l'arrière sur le plateau de Mont-Saint-André. Ramillies, Offus et Autre-Eglise furent bien garnis de troupes et mis en état de défense avec les chaussées barricadées et les murs percés de meurtrières. Villeroy installa également de puissantes batteries près de Ramillies, ces canons couvrant les approches du plateau de Jandrenouille par lesquelles l'infanterie alliée devait passer.

Marlborough nota cependant quelques faiblesses dans le dispositif français. S'il est tactiquement impératif pour Villeroy d'occuper Taviers à sa droite et Autre-Eglise à sa gauche, en procédant de cette manière, il a considérablement étiré ses forces. Plus encore, le dispositif français – concave face à l'armée alliée – permet à Marlborough de former une ligne plus ramassée, déployée sur un front plus court entre les pointes de l'arc français permettant ainsi de délivrer une poussée plus compacte et puissante. Accessoirement, ce déploiement lui offrait la possibilité de repositionner plus facilement ses unités par le jeu des lignes intérieures, un avantage tactique qui allait se révéler déterminant pour la suite de la journée. Bien que Villeroy disposait de la possibilité d'envelopper les flancs alliés déployés sur le plateau de Jandrenouille – menaçant ainsi la Coalition d'encerclement – le duc diagnostiqua de manière très pertinente que le commandement français, très prudent comme à son habitude, entendait avant tout livrer une bataille défensive le long de sa ligne.

À treize heures, les batteries donnèrent et un peu plus tard, deux colonnes alliées surgirent des extrémités de leurs lignes pour mener l'assaut contre les ailes de l'armée franco-bavaroise.

Au sud, les gardes hollandaises, menées par le colonel Wertmüller, s'avancèrent avec leurs deux canons de campagne pour s'emparer du hameau de Franquenée. La petite garnison suisse, bousculée par cet assaut soudain et abandonnée par les bataillons déployés en arrière, fut rapidement refoulée sur le village de Taviers. Taviers était une position-clé dans le dispositif franco-bavarois : il protégeait le flanc de la cavalerie du général de Guiscard exposé du côté de la plaine tout en permettant à l'infanterie française de menacer ceux de la cavalerie hollando-danoise pendant son déploiement. Les Suisses avaient à peine rejoint leurs camarades occupant le village que les gardes hollandaises l'attaquaient à son tour. Le combat dans la bourgade tourna rapidement en une furieuse mêlée à la baïonnette et à l'empoignade mais la puissance de feu supérieure des Hollandais fit pencher la balance en leur faveur. Le très expérimenté colonel de l'armée française Jean Martin de la Colonie, assistant à la scène depuis la plaine, écrira par la suite : « ce village vit l'ouverture de l'engagement et le combat là fut presque aussi meurtrier que tout le reste de la bataille » Vers quinze heures, les Suisses étaient chassés du village et repoussés dans les marécages situés derrière lui.

L'aile droite de Villeroy sombra dans le chaos et était désormais exposée et vulnérable. Avisé de la situation, de Guiscard ordonna une attaque immédiate avec 14 escadrons de dragons français stationnés à l'arrière. Deux autres bataillons du Régiment de Greder furent également engagés, mais l'attaque fut mal coordonnée et s'étiola. Le commandement coalisé envoya alors des dragons hollandais démontés dans Taviers, d'où, avec les gardes hollandaises et leur canons de campagne, ils arrosèrent les troupes françaises d'un feu de mousqueterie et de boîtes à mitraille, le colonel d'Aubigni tombant ainsi mortellement blessé à la tête de son régiment.

Alors qu'un flottement se faisait sentir dans les rangs français, les escadrons de tête de la cavalerie danoise, maintenant à l'abri de tout tir en écharpe partant des villages, furent lancés à l'attaque et tombèrent sur le flanc exposé de l'infanterie et des dragons franco-suisses. De la Colonie, avec son régiment de Grenadiers Rouges réunis à la garde de Cologne, ayant reçu l'ordre de se porter en avant depuis sa position au sud de Ramillies afin d'appuyer la contre-attaque défaillante ne put que constater le chaos en arrivant sur place : « mes troupes ne conservèrent que difficilement leur cohésion quand les Suisses et les dragons qui nous avaient précédés refluèrent sur mes bataillons dans leur fuite... Mes propres hommes virent volte-face et les accompagnèrent dans leur repli. ». De la Colonie réussit finalement à rallier quelques-uns de ses grenadiers, avec les restes des unités de dragons français et des Suisses des bataillons Greder mais il ne s'agissait là que d'une manœuvre de détail n'apportant somme toute qu'un fragile secours au flanc droit malmené de Villeroy.
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La Mehaigne est un petit affluent de la Meuse arrosant la Hesbaye.
Tandis que se développait au sud l'affaire de Taviers, le Comte d'Orkney (en) lançait la première ligne de son contingent anglais au-delà de la Petite Gette dans une attaque appuyée contre les villages fortifiés d'Offus et d'Autre-Eglise situés devant la droite alliée. Villeroy, se postant lui-même près d'Offus, surveilla anxieusement l'avance des Redcoats, gardant à l'esprit le conseil reçu le 6 de Louis XIV lui-même : « Prêtez une attention particulière à la partie de la ligne qui subira le premier choc des troupes anglaises ». Obnubilé par cet avertissement, le commandant français commença à transférer des bataillons du centre vers sa gauche, en comblant les vides ainsi créés dans cette partie de son dispositif par des prélèvements compensatoires sur sa droite pourtant déjà affaiblie
Alors qu'ils descendaient les pentes douces de la vallée de la Petite Gette, les bataillons anglais se retrouvèrent nez à nez avec l'infanterie wallonne particulièrement disciplinée du major général de la Guiche, dépêchée vers l'avant depuis Offus. Après plusieurs salves de mousqueterie qui prélevèrent un lourd tribu dans les rangs anglais, les Wallons se retirèrent sur la ligne de crête en bon ordre. Cependant, les Anglais purent reformer leurs rangs sur la rive « française » du cours d'eau et gravir la pente de la berge en direction des bâtiments et barricades la couronnant. La vigueur de l'assaut anglais fut telle qu'il menaça de percer la ligne des villages et de déboucher sur le plateau du Mont-Saint-André au-delà. Ceci se révéla cependant potentiellement dangereux pour l'assaillant qui se serait ainsi retrouvé à la merci des escadrons de cavalerie wallons et bavarois de l'Électeur de Bavière qui, déployés sur le plateau, attendaient l'ordre de faire mouvement.

Bien que la cavalerie britannique d'Henry Lumley (en) soit parvenue à se frayer un chemin dans la zone marécageuse entourant la Petite Gette, il devint évident aux yeux de Marlborough qu'il ne pourrait disposer ici d'une cavalerie suffisante et que la bataille ne pourrait donc être gagnée sur l'aile droite alliée. En conséquence, il rappela l'attaque contre Offus et Autre-Église et pour être sûr qu'Orkney obéirait à ses ordres, Marlborough lui envoya son Quartermaster-General en personne pour les lui signifier. En dépit des protestations de son interlocuteur, Cadogan se montra inflexible et Orkney finit, de mauvaise grâce, par donner l'ordre à ses troupes de revenir sur leurs positions de départ sur les bords du plateau de Jandrenouille. Il est difficile toutefois de savoir si l'attaque d'Orkney n'était ou non qu'une feinte : selon l'historien David Chandler (en), il serait plus exact de parler de « coup de sonde » donné par Marlborough dans le but de tester les possibilités tactiques dans ce secteur du front. Néanmoins, cette attaque avortée avait servi ses desseins : Villeroy avait porté toute son attention personnelle sur cette partie du champ de bataille et distrait vers celui-ci d'importants moyens en infanterie et cavalerie qui aurait été mieux employés dans le combat décisif au sud de Ramillies
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George Hamilton, 1st Earl of Orkney (en) (1666–1737), par Martin Maingaud. Il dirigea personnellement les attaques de l'infanterie anglaise contre Offus et Autre-Eglise.
Entre-temps, l'assaut contre Ramillies avait pris de l'ampleur.

Le jeune frère de Marlborough, le général d'infanterie Charles Churchill (en), envoya quatre brigades pour attaquer le village soit 12 bataillons d'infanterie hollandaise sous les ordres des major-généraux Schultz et Spaar, deux brigades de Saxons sous ceux du comte Schulenburg (en), une brigade écossaise au service des Hollandais dirigée par le second duc d'Argyle (en) et une brigade de protestants suisses. Les 20 bataillons français et bavarois occupant Ramillies, supportés par des dragons irlandais et une petite brigade de Gardes de Cologne et bavaroises, sous le commandement du marquis de Maffei (en), opposèrent une défense résolue, repoussant même d'emblée les assaillants en leur infligeant de lourdes pertes.

Voyant Schultz et Spaar faiblir, Marlborough ordonna à la seconde ligne d'Orkney - les bataillons danois et anglais qui n'avaient pas pris part à l'assaut contre Offus et Autre-Église - de faire mouvement vers le sud en direction de Ramillies. Profitant d'un léger repli du terrain dérobant ses troupes aux vues de l'ennemi, leur commandant, le brigadier-général van Pallandt, ordonna de laisser les étendards déployés sur les bords du plateau de Jandrenouille pour faire croire aux Français qu'elles n'avaient pas quitté leur position initiale. Ceux-ci restant dans l'expectative quant à l'importance et aux intentions des forces déployées face à eux sur l'autre berge de la Petite Gette, Marlborough lança tous ses moyens contre Ramillies et la plaine au sud. Villeroy continuait entretemps à diriger plus de réserves d'infanterie dans la direction opposée, vers son aile gauche, ne percevant que très lentement et tardivement la subtile manœuvre de changement d'aile de son adversaire

Vers 15 heures 30, Overkirk fait avancer la masse de ses escadrons sur la plaine en appui de l'attaque de l'infanterie sur Ramillies. Les escadrons disciplinés des Alliés - 48 Hollandais supportés sur leur gauche par 21 Danois - avancèrent à allure modérée vers l'ennemi, en prenant soin ainsi de ne pas fatiguer prématurément leurs montures, avant de se lancer au trot pour gagner l'élan nécessaire à leur charge. Le marquis de Feuquières, décrivant la scène, écrira après la bataille : « ils avancèrent en quatre lignes... En s'approchant, ils avancèrent leurs deuxième et quatrième lignes dans les intervalles des première et troisième lignes, de sorte qu'en approchant sur nous, ils formaient un seul front continu, sans espaces intermédiaires »

Le choc initial fut favorable aux escadrons néerlandais et danois. Le déséquilibre des forces - aggravé par Villeroy qui continuait à vider les rangs de son infanterie pour renforcer son flanc gauche - a permis aux Alliés de rejeter la première ligne de cavalerie française sur ses escadrons de deuxième ligne. Cette dernière se retrouva à son tour mise sous sévère pression pour être finalement elle aussi refoulée sur la troisième et les quelques bataillons qui restaient sur la plaine. Mais ces cavaliers français comptaient parmi l'élite de l'armée de Louis XIV - la Maison du Roi - appuyés par quatre escadrons de cuirassiers d'élite bavarois. Bien dirigée par de Guiscard, la cavalerie française se rallia, refoulant les escadrons alliés par quelques contre-attaques locales victorieuses. Sur le flanc droit d'Overkirk, près de Ramillies, dix de ses escadrons rompirent soudain les rangs et furent dispersés, courant tête baissée vers l'arrière pour retrouver leur ordre et laissant le flanc gauche de l'attaque des Alliés sur Ramillies dangereusement exposé. Malgré l'absence de soutien d'infanterie, de Guiscard jeta ses cavaliers en avant en une tentative de diviser l'armée alliée en deux. Une crise menaçait le centre allié mais Marlborough, bien placé, réalisa rapidement la situation. Le commandant allié rappela dès lors la cavalerie de son aile droite pour renforcer son centre, ne laissant que les escadrons anglais en appui d'Orkney. Sous couvert du nuage de fumées et exploitant adroitement un terrain favorable, ce redéploiement passe inaperçu aux yeux de Villeroy, qui ne fait aucune tentative de transfert de l'un de ses 50 escadrons inutilisés.

En attendant l'arrivée des renforts frais, Marlborough se jeta lui-même dans la mêlée, ralliant une partie de la cavalerie hollandaise qui reculait en désordre. Mais son implication personnelle mena presque à sa perte. Quelques cavaliers français, en reconnaissant le duc, s'avancèrent dans sa direction. Le cheval de Marlborough chuta et le duc fut jeté à terre - « Milord Marlborough fut culbuté », écrira plus tard Orkney. Ce fut un moment critique de la bataille : « Le major-général Murray ... le voyant tomber, marcha en toute hâte avec deux bataillons suisses pour le sauver et arrêter l'ennemi, qui bousculèrent tout sur leur chemin » se souviendra plus tard un témoin oculaire. Fort heureusement, le tout nouvel aide de camp de Marlborough, Robert, 3ème vicomte Molesworth, arriva à la rescousse au galop, hissa le duc sur son cheval et réussi à l'évacuer avant que la troupe disciplinée de Murray ne rejette les cavaliers français le poursuivant. Après une courte pause, l'écuyer de Marlborough, le colonel Bringfield (ou Bingfield), lui amena un cheval de rechange, mais tout en aidant le duc à se remettre en selle, le malheureux Bringfield fut frappé par un boulet de canon qui lui arracha la tête. Une anecdote raconte que le boulet a filé entre les jambes du capitaine-général avant de frapper l'infortuné colonel, dont le corps est tombé aux pieds de Marlborough.

Néanmoins, le danger était passé, ce qui permit au duc d'assister au déploiement des renforts de cavalerie arrivant de son flanc droit - un dangereux changement dont Villeroy resta parfaitement inconscient.
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Le Duc de Marlborough à la bataille de Ramillies.
Il était environ 16 heures 30, et les deux armées étaient étroitement au contact sur les six kilomètres de front, entre les escarmouches dans les marais dans le sud, le combat de cavalerie sur la vaste plaine, la lutte acharnée pour Ramillies au centre et autour des hameaux d'Offus et Autre-Eglise au nord où Orkney et de la Guiche se faisant face de part et d'autre de la Petite Gette étaient prêts à reprendre les hostilités.

L'arrivée des escadrons de renfort commençait à faire pencher la balance en faveur des Alliés. La fatigue, le nombre croissant des pertes et l'infériorité numérique des escadrons de Guiscard combattant dans la plaine commençaient à peser. Après de vains efforts pour tenir ou reprendre Franquenée et Taviers, le flanc droit de Guiscard était dangereusement exposé et une brèche fatale avait été ouverte sur la droite de la ligne française. Tirant avantage de celle-ci, la cavalerie danoise de Wurtemberg se porta vers l'avant pour tenter de percer le flanc de la Maison du Roi, occupée à essayer de contenir les Hollandais. Balayant tout sur leur passage sans presque rencontrer de résistance, les 21 escadrons danois se reformèrent derrière les rangs français près du Tumulus d'Hottomont, faisant face au nord vers le plateau de Mont-Saint-André en direction du flanc maintenant exposé de l'armée de Villeroy.

Les derniers renforts alliés pour le duel de cavalerie étant enfin en place, la supériorité de Marlborough sur sa gauche ne pouvait plus maintenant être contestée et les évolutions rapides et inspirées de son plan de bataille en faisait indéniablement le maître de la lice. Villeroy tente alors, mais beaucoup trop tard, de redéployer ses 50 escadrons inutilisés, mais une tentative désespérée pour former une ligne de bataille faisant face au sud, entre Offus et le Mont-Saint-André, s'empêtre dans les bagages et les tentes du camp français négligemment laissés là après le déploiement initial. Le commandant allié ordonna à sa cavalerie de se porter en avant contre la cavalerie franco-bavaroise maintenant surclassée numériquement. Le flanc droit de de Guiscard, sans un soutien d'infanterie adéquat, ne peut plus résister à l'assaut et, tournant bride vers le nord, ses cavaliers prennent la fuite dans un complet désordre. Même les escadrons que Villeroy est en train de rassembler derrière Ramillies ne peuvent résister à l'attaque. « Nous n'avions pas parcouru quarante yards en retraite quand les mots « Sauve qui peut » coururent à travers la plus grande partie, sinon toute l'armée, et tournèrent tout à la confusion » raconta le capitaine Peter Drake, mercenaire irlandais au service de la France.

Dans Ramillies, l'infanterie alliée, maintenant renforcée par les troupes anglaises ramenées du nord, a enfin percé. Le Régiment de Picardie a tenu bon mais a été pris en tenaille entre le régiment hollando-écossais du colonel Borthwick et les renforts anglais. Borthwick a été tué de même que Charles O'Brien, vicomte irlandais de Clare au service de la France, tombé à la tête de son régiment. Le marquis de Maffei tenta une dernière résistance à la tête des Gardes de Bavière et de Cologne mais en vain. Remarquant un flot de cavaliers venant rapidement du sud, il raconta par la suite : « Je suis allé vers le plus proche de ces escadrons pour donner mes ordres à ses officiers, mais au lieu d'être écouté, [je fus] immédiatement entouré et pressé de demander merci ».
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Vue actuelle sur le tumulus d'Hottomont et la plaine qui l'entoure, théâtre du combat de cavalerie qui sera l'évènement majeur de la bataille.
Les routes menant vers le nord et l'ouest étaient maintenant encombrées de fuyards. Orkney renvoya ses troupes anglaises au-delà de la Petite Gette pour un nouvel assaut contre Offus où l'infanterie de la Guiche avait commencé à sombrer dans la confusion. À la droite de l'infanterie, les Scots Greys de Lord John Hay ont également franchi la rivière pour charger le régiment du Roi dans Autre-Église. « Nos dragons, poussant dans le village ... ont fait un terrible carnage à l'ennemi » écrira par la suite un officier anglais. Les grenadiers à cheval bavarois et les Gardes de l'Électeur reculent pour protéger celui-ci et Villeroy mais sont dispersés par la cavalerie de Lumley. Coincés dans la masse des fuyards abandonnant le champ de bataille, les commandants français et bavarois échappent de justesse à la capture par le général Wood Cornelius, qui, ignorant tout de leur identité, dut se contenter de la capture de deux lieutenants-généraux de Bavière. Plus au sud, les restes de la brigade de la Colonie se dirigent dans la direction opposée, vers la citadelle de Namur, tenue par les Français.

La retraite tourne à la déroute. Les commandants alliés mènent personnellement leurs troupes à la poursuite de l'ennemi vaincu, ne lui laissant aucune chance de récupérer. L'infanterie alliée ne peut bientôt plus suivre, sa cavalerie la laissant au large dans la nuit tombante pour se précipiter sur les points de passage de la Dyle. À la fin, cependant, Marlborough met un terme à la poursuite, peu après minuit, près de Meldert à 12 kilomètres du champ de bataille[66]. « C'était vraiment un spectacle affligeant de voir les tristes restes de cette puissante armée réduite à une poignée » constatera un capitaine anglais.

Ayant manifestement fait preuve d'une mésestimation coupable des mouvements et intentions de son adversaire et ensuite de manque de sang-froid en se laissant déborder par les évènements, le vaincu de Ramillies ne trouva aucune grâce aux yeux des mémorialistes du temps ni des historiens militaires français postérieurs. « Son trop de confiance en ses propres lumières fut plus que jamais funeste à la France » écrira Voltaire dans son Siècle de Louis XIV. « Il eût pu éviter la bataille. Les officiers généraux lui conseillaient ce parti ; mais le désir aveugle de la gloire l'emporta. Il fit, à ce que l'on prétend, la disposition de manière qu'il n'y ait pas un homme d'expérience qui ne prévit le mauvais succès. Des troupes de recrue, ni disciplinées ni complètes étaient au centre : il laissa les bagages entre les lignes de son armée ; il posta sa gauche derrière un marais, comme s'il eût voulu l'empêcher d'aller à l'ennemi. ». S'il admet plus loin que « l'histoire est en partie le récit des opinions des hommes », la charge acerbe, fondée sur une ré-interprétation a posteriori, de Voltaire n'en paraît pas moins excessive, Théophile Lavallée, faisant sienne l'opinion de l'illustre polémiste et philosophe rajoutant : « il prit des dispositions si mauvaises, qu'il semblait chercher une défaite... ». « Le roi n'avoit rien tant recommandé au Maréchal de Villeroy que de ne rien oublier pour ouvrir la campagne par une bataille. » temporise Saint-Simon. « Le génie court et superbe de Villeroy se piqua de ces ordres si réitérés. Il se figura que le roi doutoit de son courage puisqu'il jugeoit nécessaire de l'aiguillonner si fort ; il résolut de tout hasarder pour le satisfaire, et lui montrer qu'il ne méritoit pas de si durs soupçons. ». Mais, selon ce dernier, Villeroy commit l'erreur de précipiter les choses sans attendre les renforts de Marsin, comme il le lui avait été recommandé par les ordres écrits pressants du souverain, ses pairs lui reprochant par ailleurs le choix d'un mauvais champ de bataille.
Le nombre total des victimes françaises n'a pu être fixé avec précision, si complet a été l'effondrement de l'armée franco-bavaroise ce jour-là. David Chandler dans ses ouvrages Marlborough as Military Commander et A Guide to the Battlefields of Europe donne pour décompte des victimes françaises les chiffres de 12 000 morts et blessés ainsi que quelque 7 000 prisonniers. James Falkner, dans Ramillies 1706: Year of Miracles, donne également le chiffre de 12 000 morts et blessés mais fait état de 10 000 prisonniers. The Collins Encyclopaedia of Military History, sous la plume de Dupuy, établit les pertes de Villeroy à 8 000 hommes morts et blessés, avec 7 000 autres capturés. Les mémoires de John Millner – « Compendious Journal » (1733) – sont plus précises en citant 12 087 tués ou blessés et 9 729 prisonniers. Dans son Marlborough..., Correlli Barnett (en) avance des chiffres totaux de pertes aussi élevés que 30 000 hommes - 15 000 morts et blessés et 15 000 captifs. Trevelyan estime les pertes de Villeroy à 13 000, mais il ajoute que « les désertions pourraient avoir doublé ce nombre ». La Colonie ne donne aucun chiffre dans ses Chroniques d'un vieux troupier mais Saint-Simon dans ses Mémoires fait état de 4 000 tués, ajoutant que « de nombreux autres ont été blessés et de nombreux personnages importants ont été faits prisonniers », tandis que Voltaire dans son Histoire du Siècle de Louis XIV écrit : « les Français ont perdu là vingt mille hommes ».

Les débris de l'armée de Villeroy étaient totalement démoralisés, le déséquilibre dans la balance des pertes subies démontrant plus qu'amplement le désastre connu par l'armée de Louis XIV. Par ailleurs, des centaines de soldats français avaient fui, la plupart d'ailleurs ne rejoignant plus leurs unités par la suite. Villeroy avait également perdu 52 pièces d'artillerie et tout son matériel de pontage du génie. Selon les mots mêmes du maréchal Villars, la défaite française à Ramillies fut « la plus honteuse, la plus humiliante et la plus désastreuse des déroutes ».
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La citadelle de Namur que la France réussit à conserver à l'issue de la désastreuse campagne de 1706.
« Villeroy perdit la tête: il ne s'arrêta ni sur la Dyle, ni sur la Senne, ni sur la Dender, ni sur l'Escaut; il évacua Louvain, Bruxelles, Alost, Gand, Bruges, tout le Brabant, toute la Flandre; enfin il se retira sur Menin et jeta les débris de son armée dans quelques places. L'ennemi n'eut qu'à marcher en avant, étonné de ce vertige; il entra à Bruxelles, il entra à Gand; il prit Anvers, Ostende, Menin, Dendermonde, Ath. Il ne resta d'autres grandes places aux Français que Mons et Namur »

— Théophile Lavallée, Histoire des Français depuis le temps des Gaulois jusqu'en 1830

Après la victoire des Alliés à Ramillies, les villes et places belges tombèrent les unes après les autres entre leurs mains : Louvain tomba le 25 mai 1706 et trois jours plus tard, ils entraient à Bruxelles, alors capitale des Pays-Bas espagnols. Marlborough réalisa la grande opportunité que lui offrait sa victoire : « Nous avons maintenant tout l'été devant nous et avec la bénédiction de Dieu, je ferai le meilleur usage de celui-ci » écrit le duc à Robert Harley (en) depuis Bruxelles. Malines, Lierre, Gand, Alost, Damme, Audenarde,Bruges, et Anvers le 6 juin, toutes passent ensuite aux mains de l'armée victorieuse de Marlborough et, comme Bruxelles, se choisissent le candidat autrichien pour le trône d'Espagne, l'archiduc Charles, pour souverain. Villeroy est impuissant à arrêter le processus d'effondrement. Lorsque Louis XIV apprend la catastrophe, il rappele le maréchal de Vendôme du nord de l'Italie pour prendre le commandement dans les Flandres, mais il faudra des semaines avant que celui-ci ne change effectivement de mains.

La nouvelle du triomphe des Alliés se propageant, les contingents prussiens, hessois et hanovriens, longtemps retenus par leurs maîtres respectifs, se joignirent avec empressement à la poursuite des forces françaises et bavaroises en déroute, entraînant des commentaires assez désabusés de Marlborough. Entre-temps, Overkirk s'était emparé du port d'Ostende le 4 juillet, ouvrant ainsi un accès direct à la Manche pour les communications et l'approvisionnement, mais les Alliés marquèrent le pas devant Termonde dont le gouverneur, le marquis de Valée (en), résistait obstinément. Ce n'est que plus tard, quand Cadogan et Churchill prirent les choses en main, que sa résistance fléchît.

Louis-Joseph de Vendôme prit officiellement le commandement en Flandre le 4 août. Villeroy, son malchanceux et malheureux prédécesseur, ne recevra plus jamais de commandement important, déplorant amèrement : « Je ne peux compter un jour heureux dans ma vie sauf celui de ma mort ». Louis XIV se montra cependant indulgent, consolant son vieil ami avec des paroles aimables : « À notre âge, maréchal, il ne faut plus s'attendre à bonne fortune ». Pendant ce temps, Marlborough investit la formidable forteresse de Menin qui, après un siège coûteux, capitula le 22 août. Termonde a finalement succombé le 6 septembre, suivie par Ath - la dernière conquête de 1706 - le 2 octobre. Au moment où se clôt la campagne de Ramillies, Marlborough avait privé la France de la plus grande partie des Pays-Bas espagnols (correspondants grosso modo à l'actuelle Belgique) située à l'ouest de la Meuse et au nord de la Sambre - un incomparable triomphe opérationnel pour le duc anglais.

Pendant que se déroulait cette funeste campagne des Flandres, sur le Haut-Rhin, Villars avait été contraint à la défensive à mesure que ses bataillons étaient envoyés un par un au nord pour renforcer les forces françaises engagées contre Marlborough, le privant ainsi de toute possibilité de reprendre Landau. D'autres bonnes nouvelles parvinrent aux Coalisés d'Italie du Nord où, le 7 septembre, le prince Eugène avait mis en déroute une armée française devant Turin, chassant les forces franco-espagnoles de la région. Seule l'Espagne apporta quelques heureuses nouvelles à Louis XIV, António Luís de Sousa (en) ayant été forcé à la retraite hors de Madrid vers Valence, ce qui avait permis à Philippe V de rentrer dans sa capitale le 4 octobre. Dans l'ensemble, cependant, la situation avait considérablement empiré et Louis XIV commença à chercher le moyen de mettre fin à ce qui était en train de devenir une guerre ruineuse pour la France. Pour la reine Anne également, la campagne de Ramillies avait une importance capitale en permettant d'espérer la paix. Mais des fissures dans l'unité des Alliés allaient permettre au roi de France de compenser certains des revers majeurs subis à la suite de Turin et de Ramillies.
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Le Duc de Marlborough se voit présenter les étendards capturés pendant la bataille.

Suite à cette défaite Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur des Pays-Bas espagnols, est contraint d'abandonner définitivement Bruxelles et de se réfugier à Mons, puis en France.

La question politique immédiate qui se posait donc aux Alliés maintenant était de savoir comment régler le sort des Pays-Bas espagnols, un sujet sur lequel les Autrichiens et les Hollandais étaient diamétralement en conflit. L'empereur Joseph Ier, parlant au nom de son jeune frère le roi Charles III qui se trouvait à ce moment en Espagne, fit valoir que le Brabant et la Flandre reconquis devaient être placés immédiatement sous l'autorité d'un gouverneur nommé par lui-même. Mais les Hollandais, qui avaient fourni la majeure partie des troupes et des fonds pour assurer la victoire - les Autrichiens n'ayant offert ni l'un ni l'autre, réclamèrent le gouvernement de la région jusqu'à la fin de la guerre et, une fois la paix revenue, le droit de maintenir des garnisons dans la ligne des forteresses plus fortes que celles déployées précédemment et qui n'avaient pu s'opposer efficacement aux forces de Louis XIV en 1701.

Marlborough joua les médiateurs entre les deux parties, mais en favorisant la position hollandaise. Pour influencer l'opinion du duc, l'empereur Joseph Ier lui offrit le poste de gouverneur des Pays-Bas espagnols. Il s'agissait d'une offre alléchante, mais au nom de l'unité des Alliés, Marlborough la refusa[88] En fin de compte, l'Angleterre et les Provinces-Unies assurèrent conjointement le contrôle du territoire nouvellement acquis pour la durée de la guerre, après laquelle il devait être remis sous l'autorité directe de Charles III, sous la réserve d'une présence militaire hollandaise dont les modalités devaient encore être précisée .

Après Höchstadt et Ramillies, le duc de Marlborough, assisté par les troupes autrichiennes du Prince Eugène, remportera la victoire d'Audernarde en 1708 sur le duc de Vendôme, et livrera l'année suivante la bataille très disputée de Malplaquet contre le maréchal de Villars.

Le duc de Marlborough étant devenu la bête noire des Français, ceux-ci inventeront la chanson bien connue « Marlbrough s'en va-t-en guerre,.. » afin de le dé-diaboliser.
Un monument dans l'aile nord de l'Abbaye de Westminster commémore la mort tragique du colonel Bingfield.
Cette bataille fut un modèle de stratégie dont, dit-on, Napoléon s'inspira à plusieurs reprises.
La victoire à Ramillies eut un grand retentissement en Grande-Bretagne : différents navires de la Royal Navy reçurent ainsi le nom de Ramillies comme nom de baptême. Par la suite, lors de la construction de la voie de chemin de fer entre Tamines et Landen en 1862, l'entrepreneur écossais E. Preston insista pour que la ligne passe en partie sur le territoire de la commune afin d'y construire une gare qui portera par la suite de nom « la Croix de Hesbaye ».
Le champ de bataille de Ramillies constitue, avec celui de Waterloo, un des sites militaires historiques majeurs de Belgique, riche par ailleurs de vestiges gallo-romains (chaussée romaine, tumulus) et il est aussi une étape importante sur les voies migratoires ornithologiques. Menacé par divers projets - dont notamment l'implantation d'un parc d'éoliennes - il fait l'objet de diverses actions en vue de son classement éventuel
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saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

#2264 Message par saintluc »

1377
24 mai
Début du règne de Ladislas II Jagellon
A la mort de son père Algirdas, Ladislas II Jagellon devient grand-duc de Lituanie. En 1382, son cousin Vytautas le Grand mena une guerre à son encontre afin de s'emparer du trône de Lituanie. La tentative échoua une première fois. En 1389, Vytautas le Grand mena une nouvelle guerre, qui lui permit, en 1392, de devenir grand-duc de Lituanie à la place de son cousin. Ce dernier prit toutefois la tête de la Pologne à partir de 1386 et jusqu'à 1434.
Voir aussi : Ladislas ii jagellon - Histoire de la Politique



1543
24 mai
Mort de Copernic
Nicolas Copernic, un chanoine alors inconnu, rend l'âme à Frauenburg (Pologne). Son œuvre va pourtant transformer le monde. En s'interrogeant sur la cosmologie de Ptolémée, un géographe grec du IIème siècle, il découvre que c'est le Soleil, et non la Terre, qui est au centre du système. Il s'oppose ainsi à la doctrine de l'Eglise qui situe la Terre au centre de l'Univers. Il faudra attendre près de 200 ans pour que le système héliocentrique, qui inaugure la révolution scientifique du XVIIème siècle, substitue au monde clos du Moyen Age l'Univers illimité de l'époque moderne.
Voir aussi : Décès - Copernic - Héliocentrisme - Héliocentrique - Histoire de l'Astronomie



1738
24 mai
John Wesley a une illumination intérieure.
John Wesley est un homme d'Eglise à vocation anglicane. Il est né en 1703 en Angleterre.
Durant toute sa carrière il vivra sous l'influence des Frères Moraves et du Mouvement du Réveil. Ainsi en 1738, à précisément 20h45, il a une illumination intérieure. Elle lui permet d'obtenir l'assurance du salut.
Grâce à cela, il organise de grands rassemblements méthodistes.
Voir aussi : John Wesley - Histoire des Faits divers



1751
24 mai
Naissance de Charles-Emmanuel IV de Savoie
Charles-Emmanuel IV de Savoie naît le 24 mai 1751 à Turin. Fils de Victor-Amédée III de Sardaigne et de Marie Antoinette d'Espagne. Il devient prince héritier du trône de Sardaigne et prince du Piémont en 1773, à la mort de son grand-père, Charles-Emmanuel III de Sardaigne. Il devient enfin roi de Sardaigne en 1796, mais doit subir la perte de nombreux territoires au profit de Napoléon Bonaparte. Il abdique en 1802 et laisse le trône à son frère Victor-Emmanuel Ier de Savoie pour entrer comme religieux à la Compagnie de Jésus. Il y reste jusqu'à sa mort, en 1819.
Voir aussi : Naissance - Roi - Histoire de la Sardaigne - Turin - Histoire de l'Etat



1822
24 mai
Bataille de Pichincha.
La bataille de Pichincha se déroule le 24 mai 1822. Elle oppose l'Espagne à la Grande Colombie et à la province Libre de Guayaquil. Elle a lieu dans le cadre de la guerre d'indépendance en Amérique du Sud.
Ainsi, ce sont environ 50 000 hommes qui s'affronteront pour défendre chacun leur pays. Au total, 600 hommes décèdent, 350 sont blessés et 1 300 sont emprisonnés.
A l'issue de cette bataille, la Grande Colombie et la province libre de Guayaquil sont déclarées vainqueurs.
Voir aussi : Histoire des Guerres



1844
24 mai
Morse envoie son premier télégramme
La première ligne télégraphique est inaugurée entre Washington et Baltimore. Le télégraphe électrique a été mis au point sept plus tôt par le physicien américain Samuel Morse. Il utilise un code télégraphique où les caractères sont représentés par des ensembles de points et de traits, séparés par des espaces. Ce système de télécommunication va rapidement s'imposer dans le monde entier.
Voir aussi : Télégraphe - Morse - Code - Histoire des Télécommunications



1873
24 mai
Thiers part, Mac Mahon arrive
L'Assemblée nationale contraint le président Adolphe Thiers, trop républicain à son goût, à démissionner et le remplace par le maréchal de Mac Mahon. L'Assemblée échouera pourtant dans sa tentative de restauration monarchique et finira par voter les lois constitutionnelles de 1875 établissant la IIIème République. Face à la montée en puissance des Républicains, le conservateur Mac Mahon sera à son tour contraint de démissionner en 1879.
Voir aussi : Président de la République - Election - Thiers - Mac Mahon - Histoire de la Troisième République



1883
24 mai
L'inauguration du pont de Brooklyn
Le pont suspendu de Brooklyn est ouvert au trafic. Il relie le quartier de Brooklyn à Manhattan, en traversant de l'East River. Il dispose d'une une portée centrale de 480 mètres. La passerelle supérieure du pont est réservée aux piétons et offre une vue exceptionnelle sur Manhattan. La construction du pont a duré 14 ans et a fait une vingtaine de victimes, dont l'ingénieur John Roebling.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Pont - Histoire de Brooklyn - Histoire de Manhattan - Histoire des Grands travaux



1899
24 mai
Naissance d'Henri Michaux
Henri Michaux naît le 24 mai 1899 à Namur. Ecrivain, poète et peintre, il commence à écrire dans les années 1920 et collabore à la revue Le Disque vert. Il émigre à Paris et commence à peindre en 1925. Henri Michaux est l'auteur de recueils poétiques, de carnets de voyages mais aussi de récits rapportant ses expériences avec les drogues dont il utilisait le pouvoir créatif. Parmi ses œuvres les plus connues figurent "Ecuador" (1929), "Au pays de la magie" (1941), "Ailleurs" (1948), ou encore "Misérable miracle" (1972). Il meurt en 1984.
Voir aussi : Naissance - Peintre - écrivain - Poète - Namur - Histoire de l'Art



1902
24 mai
Fondation du Parti socialiste français
Le Parti socialiste français, le PSF, est fondé le 24 mai 1902 à Tours, grâce à la fusion des socialistes indépendants de Jean Jaurès, la Fédération des travailleurs socialistes de France et du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Dirigé par Jean Jaurès, le PSF, parti résolument plus réformiste, disparaît en 1905, pour fonder la SFIO, la Section française de l'Internationale ouvrière, après la fusion avec le Parti socialiste de France.
Voir aussi : Histoire du SFIO - Jean Jaurès - Histoire de la Politique



1939
24 mai
Bataille de Suixian-Zaoyang
Après le succès obtenu à la bataille de Wuhan, le Japon déclenche le 24 mai 1939 la bataille de Suixian-Zaoyang. L'objectif est de s'emparer des routes stratégiques chinoises de Xiangyang-Huayuan et Jingshan-Zhongxiang. Forcées de se replier, les troupes chinoises cèdent les 7 et 8 mai les deux villes Suizhou et Zaoyang. L'armée révolutionnaire parvient à retourner la situation le 15 mai grâce à un vaste assaut précipitant la retraite de l'armée impériale et la libération des deux villes.
Voir aussi : Bataille - Japon - Chine - Histoire des Guerres



1940
24 mai
Opération Alphabet
Après l'offensive de la bataille de France, les Allemands lancent l'opération Alphabet le 24 mai 1940. Son but est d'évacuer les troupes alliées stationnées en Norvège, notamment dans le port de Narvik. L'invasion de la Belgique a amoindri l'intérêt du port exportateur de fer pour les Allemands. La Wehrmacht l'occupe à nouveau, fragilisant les positions de la Suède et de la Finlande. Ces pays, malgré une neutralité affichée, sont contraints de se rapprocher des Allemands, leur laissant par exemple l'accès aux chemins de fer suédois.
Voir aussi : Suède - Norvège - Alliés - Finlande - Histoire des Guerres



1941
24 mai
Le "Bismarck" coule le "Hood"
Le cuirassé allemand "Bismarck" coule le croiseur "HSM Hood", l'orgueil de la Royale Navy, dans l'Atlantique Nord. 1 400 marins périssent. Aussitôt l'amirauté britannique alerte tous ses navires et diffuse l'ordre : "Trouvez et coulez le Bismarck". Trois jours plus tard, le "Bismarck" sera torpillé au large de Brest par des croiseurs britanniques, emportant 1 800 personnes avec lui.
Voir aussi : Bataille navale - Naufrage - Bismarck - Cuirassé - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1977
24 mai
Adoption du pacte d’Egmont
Le pacte d’Egmont est adopté par les populations wallonnes et flamandes. Il vise à régionaliser le territoire, assurant une certaine autonomie à la Flandre et à la Wallonie. En 1993, une nouvelle Constitution sera adoptée, visant à décentraliser le pouvoir fédéral. La région bruxelloise deviendra ainsi concrètement la troisième du pays, avec la Flandre et la Wallonie. Cette Constitution apportera un certain équilibre politique et régional lié au partage équitable des pouvoirs entre les différentes communautés.
Voir aussi : Histoire de Bruxelles - Flandre - Histoire de la Wallonie - Histoire de l'Opposition


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saintluc
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#2265 Message par saintluc »

La bataille de Pichincha, livrée le 24 mai 1822 dans le cadre des guerres d'indépendance en Amérique du Sud, eut lieu sur les pentes du Guagua Pichincha et opposa une armée de patriotes indépendantistes commandée par Antonio José de Sucre à une armée royaliste espagnole dirigée par Melchor de Aymerich. La défaite des royalistes entraîna la libération de Quito et assura l'indépendance des anciennes provinces de la Real Audiencia de Quito, juridiction administrative coloniale espagnole, appelées à devenir plus tard la République de l’Équateur.
La campagne militaire pour l'indépendance de la Real Audiencia de Quito débute le 9 octobre 1820 lorsque la cité portuaire de Guayaquil proclame son indépendance vis-à-vis de la couronne espagnole après une brève et peu sanglante révolte contre la garnison militaire locale. Les dirigeants du mouvement, des intellectuels et patriotes locaux ainsi que des officiers pro-indépendantistes d'origines vénézuelienne et péruvienne, mettent en place un conseil pour gouverner la ville et sa province et créent une force militaire dans le but de défendre Guayaquil et de répandre le processus d'indépendance aux autres provinces de l'Audiencia.

Dans le même temps, le cours des guerres d'indépendance en Amérique du Sud a définitivement tourné en la défaveur de l'Espagne. La victoire de Simón Bolívar lors de la bataille de Boyacá (le 7 août 1819) a scellé l'indépendance de l'ancienne Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, alors qu'au sud, José de San Martín a fait débarquer son armée sur la côte péruvienne au mois de septembre 1820 et prépare une campagne pour libérer la Vice-royauté du Pérou de la domination espagnole.

Image
Vue du Pichincha et de Quito
La première campagne militaire pour tenter de libérer les provinces de la Real Audiencia de Quito est l'œuvre du nouveau gouvernement de Guayaquil qui a levé une armée de recrues locales, forte d'environ 1 800 hommes, et l'envoie au mois de novembre 1820 vers les hautes terres du centre du pays, dans le but d'encourager d'autres villes à se joindre à la cause indépendantiste. Après quelques succès initiaux, dont la déclaration d'indépendance de Cuenca le 3 novembre 1820, les patriotes se voient infliger une sévère défaite par l'armée royaliste à Huachi, près d'Ambato, le 22 novembre 1820, et doivent battre en retraite vers les terres côtières.

Au mois de février 1821, Guayaquil commence à recevoir des renforts, des armes et du matériel, qui leur sont envoyés par Simón Bolívar, le président de la République de Colombie. Au mois de mai, le général Antonio José de Sucre, commandant en chef de la division sud de l'armée colombienne et celui des lieutenants de Bolívar en qui celui-ci a le plus confiance, arrive à Guayaquil. Il prend le commandement de l'armée de patriotes et commence des opérations visant à la libération de Quito et de toute la Real Audiencia. Le but politique final de Bolívar est d'incorporer toutes les provinces de l'Audiencia, y compris celle de Guayaquil, à la Colombie. Pour cela, le temps est un facteur décisif car il est vital de remporter la victoire avant que José de San Martín, qui combat actuellement au Pérou, ne puisse remonter vers Guayaquil et faire valoir les droits péruviens sur l'importante cité portuaire.

La campagne de Sucre débute au mois de juillet 1821. Comme lors de la première campagne, son armée, après plusieurs succès de peu d'importance, est battue par les forces royalistes le 12 septembre 1821, également à Huachi. Cette seconde campagne se termine par un armistice signé entre les patriotes et les espagnols le 19 novembre 1821.
De retour à Guayaquil, Sucre en vient à la conclusion que la meilleure façon d'agir pour sa prochaine campagne est d'abandonner toute tentative d'avancée directe sur Quito, en passant par Guaranda, et d'opter plutôt pour une approche indirecte, en marchant d'abord vers le sud et Cuenca avant de faire demi-tour et de marcher au nord en empruntant un corridor inter-andin en direction de Quito. En effet, reprendre Cuenca couperait toute communication entre Quito et Lima et permettrait à Sucre d'attendre les renforts venus du Pérou promis par San Martín. Une avance lente et progressive des basses terres vers les Andes permettrait également une adaptation graduelle des troupes aux effets physiologiques de l'altitude. Et enfin, c'est le seul moyen d'éviter de livrer un autre combat dans des conditions défavorables contre les forces royalistes qui descendent de Quito.

Au début du mois de janvier 1822, Sucre entame sa nouvelle campagne. Son armée compte désormais environ 1 700 hommes, aussi bien des vétérans des campagnes précédentes que des nouvelles recrues. Elle comprend des troupes de la province de Guayaquil et des volontaires des hautes terres, les deux contingents étant réunis dans le bataillon Yaguachi; des colombiens envoyés par Bolívar; un bataillon entier de volontaires britanniques (bataillon Albión), principalement des écossais et des irlandais; et même un petit nombre de français. Le 18 janvier 1822, cette armée marche sur Machala, dans les terres côtières du sud. Le 9 février, après avoir traversé les Andes, Sucre entre dans la ville de Saraguro, où il est rejoint par 1 200 hommes de la division péruvienne, le contingent promis par San Martín. Cette force est constituée en grande majorité de recrues péruviennes et d'officiers argentins et chiliens. En face de cette force multinationale de presque 3 000 hommes, le détachement de cavalerie royaliste fort de 900 hommes et chargé de défendre Cuenca bat en retraite vers le nord, poursuivi à distance par la cavalerie patriote. Cuenca est prise par Sucre le 21 février 1822 sans qu'un seul coup de feu soit tiré et le conseil local décide par décret son rattachement à la Colombie.

Durant les mois de mars et d'avril, les royalistes continuent de marcher en direction du nord en évitant la bataille avec l'armée de Sucre. Néanmoins, le 21 avril, une féroce escarmouche de cavalerie a lieu à Tapi, près de Riobamba. Les royalistes abandonnent le champ de bataille à la fin de la journée alors que le gros des troupes de Sucre s'empare de Riobamba et y reste jusqu'au 28 avril, date à laquelle ils reprennent leur avancée vers le nord.

Le 2 mai 1822, les forces patriotes atteignent la ville de Latacunga, à 90 kilomètres au sud de Quito. Sucre y réorganise ses troupes et grossit ses rangs avec des volontaires venus des villes voisines, en attendant l'arrivée du bataillon colombien Alto Magdalena ainsi que des rapports sur les intentions de l'armée royaliste. Pendant ce temps, Melchor de Aymerich met en place des points fortifiés et des positions d'artillerie dans les principales passes montagneuses conduisant à Quito. Sucre, désireux d'éviter une confrontation en terrain défavorable, décide de flanquer les positions royalistes en avançant le long des pentes du Cotopaxi pour atteindre la vallée de Chillos, sur l'arrière des positions fortifiées royalistes. Le 14 mai, l'armée royaliste, devinant les intentions de Sucre, recule sur Quito et, le 18 mai, après une marche difficile, l'armée de Sucre occupe Sangolquí.

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Antonio José de Sucre
Dans la nuit du 23 au 24 mai 1822, l'armée patriote commence à grimper les pentes du Guagua Pichincha, avec une avant-garde de 200 colombiens du Alto Magdalena suivie par le corps principal et, à l'arrière, la Légion britannique qui protège le train de munitions. En dépit des efforts vigoureux des troupes, l'ascension sur les pentes du volcan est plus lente que prévue car la pluie qui tombe durant la nuit transforme les sentiers montagneux en bourbiers.

À l'aube, et à la consternation de Sucre, l'armée n'a pas beaucoup progressé, se trouvant à peine à mi-chemin du sommet, à 3 500 mètres d'altitude, et surtout à la vue des sentinelles royalistes de Quito. À 8 heures du matin, Sucre, anxieux à propos de la lente progression de la Légion britannique et avec des troupes exténuées et souffrant de l'altitude, ordonne une halte en enjoignant à ses lieutenants de cacher leurs bataillons du mieux qu'ils peuvent. Il envoie une partie du bataillon péruvien Cazadores del Paya en reconnaissance et le fait suivre par le bataillon Trujillo, également composé de péruviens. Une heure et demie plus tard, ces troupes, à leur grande surprise, sont soudainement frappées par une mitraille de balles. La bataille a commencé.

En effet, quand les sentinelles espagnoles ont repéré l'armée de Sucre à l'aube, Aymerich, conscient des intentions de Sucre de le prendre à revers en escaladant le Pichincha, a donné l'ordre à son armée d'entreprendre à son tour l'ascension du volcan dans l'intention de livrer bataille.

Le premier contact s'étant effectué sur un terrain particulièrement difficile, les deux commandants n'ont d'autre choix que de jeter petit à petit leurs troupes dans la bataille. Il y a peu de place pour manœuvrer sur les pentes très raides du volcan, au milieu de profondes ravines et d'épais sous-bois. Les hommes du bataillon Cazadores del Paya, ayant récupéré du choc initial, prennent position sous un violent feu adverse et attendent l'arrivée du bataillon Trujillo. Sucre, espérant que les espagnols soient aussi fatigués que ses propres troupes, envoie à l'assaut le bataillon Yaguachi alors que les colombiens d'Alto Magdalena essaient de prendre l'ennemi à revers mais échouent en raison du terrain trop accidenté. Bientôt, les bataillons patriotes, commençant à subir des pertes importantes et à manquer de munitions, entreprennent de battre en retraite.

Alors que la position de la Légion britannique, qui transporte l'essentiel des munitions, est inconnue, l'armée royaliste semble prendre l'avantage. Le bataillon Piura fuit avant même de prendre contact avec l'ennemi et, par désespoir, une partie des troupes du Cazadores del Paya effectue une charge à la baïonnette qui stabilise la situation pendant un moment avec de lourdes pertes des deux côtés.

Néanmoins, Aymerich, a détaché durant sa marche le bataillon d'élite Aragón du corps principal de façon à ce qu'il tombe sur l'arrière des patriotes et brise leurs lignes par une attaque surprise. L'Aragón, une unité de vétérans espagnols ayant participé à de nombreux combats durant la guerre d'indépendance espagnole et en Amérique du Sud, accomplit parfaitement son mouvement et s'apprête à assaillir par l'arrière les lignes adverses quand il est surpris par l'arrivée à point nommée de la Légion britannique. Celle-ci occupe une position plus haute que celle des espagnols et, avec l'aide du bataillon Alto Madgalena, inflige de lourdes pertes au bataillon Aragón et le met hors de combat. Les colombiens chargent alors les lignes royalistes, qui finissent par rompre.

À midi, Aymerich ordonne la retraite et l'armée royaliste, désorganisée et éreintée, se replie sur Quito, en bon ordre dans sa majorité. Les colombiens atteignent les abords de Quito mais ne vont pas plus loin, suivant les ordres de leurs officiers qui ont prudemment décidé de ne pas laisser entrer leurs soldats dans la ville. La bataille de Pichincha, d'une durée de moins de trois heures, se termine par la victoire des patriotes.

Image
Carte de la Grande Colombie
Bien que dans le contexte général des guerres d'indépendance en Amérique du Sud, la bataille de Pichincha soit un affrontement mineur en termes de nombre de troupes impliquées, ses conséquences sont autrement plus importantes. Le 25 mai 1822, l'armée de Sucre entre dans Quito où elle reçoit la capitulation de l'armée espagnole. Cette capitulation, qui met fin à la résistance royaliste dans la région, permet à Bolívar d'entrer dans Quito le 16 juin et de déclarer, au milieu de l'enthousiasme général de la population, que la province est désormais incorporée à la République de Colombie.

Guayaquil est alors encore incertaine sur son avenir, car il y existe un fort courant d'opinion en faveur de l'indépendance de la province, mais l'arrivée de Bolívar et de son armée victorieuse dans la ville finit par forcer la main des dirigeants locaux et le conseil de la ville proclame que la province de Guayaquil fait désormais partie de la Colombie le 13 juillet 1822.

Huit ans plus tard, en 1830, les trois départements de Quito, Guayaquil et Cuenca font sécession de la Colombie et créent une nouvelle nation, qui prend le nom de République de l’Équateur.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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