Les conspirationnistes agissenent par idéalogisme. Point barre.
Parce qu'ils posent des questions, ils croient détenir la vérité. Ils se disent plus intelligent que les autres...parcequ'ils se questionnent. C'est très risible tout ça.
A défaut d'être prouvée, la conspiration est présentée crédible selon les principes suivants :
Généralisation 2 Induction : Des mensonges et erreurs de la part d'autorités (étatiques, scientifiques, militaires, etc.) ont existé dans le passé => Ils sont donc possibles / ils peuvent donc toujours exister aujourd'hui.
Déduction : La conspiration particulière prétendue serait tout aussi fondée <= puisque les conspirations sont possibles 3.
Justification ad hoc : L'existence du complot est étayée, entre autres, pas éléments subjectifs non avérés tel que :
un procès d'intention (les auteurs supposés du complot ont tel ou tel objectif)
autre prétention non prouvée, comme souvent l'objet du complot lui-même (par exemple un complot visant à cacher l'existence d'extraterrestres sera justifié par... l'impact qu'aurait la révélation de leur existence).
Inversion de la charge de la preuve : Le complot est considéré crédible faute d'être réfuté, notamment parce que par définition il n'est pas prouvable s'il est efficace (et s'il est efficace, c'est peut-être qu'il existe). Il constitue dès lors une hypothèse infalsifiable. La preuve Le fait que l'on puisse se poser la question - pourquoi pas légitimement - de l'existence d'une conspiration n'implique pas que celle-ci soit prouvée.
Cette généralisation se doit d'être suffisamment peu caractérisée (ne pas indiquer quelles conditions permettraient à la conspiration dpour que ce phénomène se reproduise ? Quelles sont celles qui permettent de l'éviter ? etc.) qui permet de ne 'être invalidée que par peu de choses, de sorte que seule la nature et/ou la position des accusés (des "autorités" ou "puissances" quelconques, occultes ou non) semble justifier cette "loi".
ProjectionLa théorie joue donc un rôle prépondérant dans le conspirationnisme. A défaut de preuves, la théorie est projetée (adaptée) sur les faits (au lieu de l'inverse) par une interprêtation ad hoc, ces derniers donnant ainsi l'impression de la valider.
Ainsi toute déclaration, explication d'un phénomène jusqu'ici inexpliqué, aveux de canular, élément de l'actualité devient, non plus le point de départ d'un raisonnement, mais la finalité du chemin par laquelle la théorie de la conspiration doit passer. etc. Des exemples de telles interprétations ad hoc de faits peuvent être :
des événements :
Un exemple particulier de cette interprétation ad hoc des faits et que toute contestation de la conspiration ne peut que la confirmer (puisqu'elle ne peut être que l'oeuvre des conspirateurs eux-mêmes souhaitant protéger leur forfait).
l'absence d'événements :
A contrario, l'absence de contestation pourra être interprêtée comme une confirmation implicite. Ca n'a pas été nié officiellement implique donc c'est vrai par une sorte dérive sémantique proche du dicton enfantin c'est le dernier qui a parlé qui a raison.
De même, le fait que la vie "réelle" ne montre apparemment rien de la conspiration (les gens semblent vivre "normalement", les états semblent avoir des préoccupations "ordinaires", etc.) est interprêté comme, au choix :
une efficacité du secret, une démonstration de la toute puissance des autorités qui fomentent la conspiration, qui seraient ainsi capables d'imposer une telle "normalité apparente". L'absence de preuve devient en quelque sorte la preuve du secret, la preuve du complot.
le simple reflet d'une phase préalable, de préparation du complot en développement progressif. La menace approche et, en bons croyants, ne seront sauvés que ceux qui s’y seront préparés
Précaution
Il faut se garder d'amalgamer la question du conspirationnisme avec celle de la vigilance, toujours nécessaire. C'est d'ailleur ce même regard critique qui permet de mettre en question le conspirationnisme.
La vigilance est un réflexe sain dans l'examen du propos des autres, et il est certainement tentant pour un esprit, légitimement inquiet face aux possibilités de manipulation (et d'autant plus qu'il est cultivé), d’appliquer son propre principe de précaution. Relayer des théories de conspirations ou les théoriser soi-même, serait en quelque sorte prévenir le mal. Un mal qui n'existe peut-être pas, mais pour lequel au moins on se sera préparé, on aura levé l'alerte s'il existe.
Et quitte à se préparer, autant se préparer au pire. Un pire qui n’est cependant jamais certain. A la mesure de la globalisation de nos vies, les craintes à la base du conspirationnisme sont régulièrement remplacées par d'autres, pires encore, dans une escalade qui entretient le conspirationnisme depuis toujours. Après les lobbies et les sociétés secrètes, les "gouvernements mondiaux" occultes orchestrant un "Nouvel Ordre Mondial" (New World Order, ou NWO), ce ne peut être qu'une conspiration d'envergure globale (pourquoi pas cosmique ?) qui nous menace... peut-être.
Décrire son inquiétude, la dessiner, et en alerter les autres, avec qui vous ne serez plus seul pour l'affronter. Peut-être ceux-ci vous rassureront-ils en démystifiant votre peur, ou peut-être réussirez-vous à leur transmettre votre virus. Ils loueront alors votre intelligence, qui a su reconnaître ce danger (hypothétique, mais on l'a déjà oublié) qu’ils n'avaient pas vu.
MotivationPourquoi en vient-on au conspirationnisme ? Difficile à dire, tant le parcours de chacun peut être différent, mais on peut proposer quelques pistes :
Ego Une personne dénonçant continuellement des conspirations se positionne implicitement comme plus intelligente que celles qui se font avoir. Dans sa relation aux autres, elle peut donc se positionner à la fois comme supérieure, voire une personne quasi-héroïque capable de sauver et aidant ceux qui ne sont considérés "non informés", "naïfs" ou incapables de reconnaître les conspirations en question.
Les conspirations nous disent que nous n'avons pas à nous ne sommes pas responsables de nos problèmes ; ce n'est pas de notre faute, c'est la leur ! De cette manière, croire aux conspiration remplit nombre des fonctions d'auto-protection comme le principe du bouc émissaire [3].
Politique : Certaines théories de conspirations sont liées et entremêlées d'autres idéologies, souvent haineuses (envers des catégories de population, sur des critères racistes ou non) ou revanchardes (envers les "autorités" qui seraient corrompues, injustes, ne pensant qu'à leur propre profit et nous mentent). Par exemple une haine des autorités américaines pourra participer à l'idée d'une conspiration du 11 septembre.
Phobie : Dans une sorte de principe de précaution poussé à l'extrême, une personne conspirationniste, même si elle sait en son fort intérieur que ce qu'elle dénonce n'est peut-être pas vrai, va préférer toujours imaginer le pire (que ce soit vrai) dans l'espoir de prévenir le mal potentiel (en le dénonçant). Au pire si ça n'existe pas la théorie conspirationniste dit donc entre les lignes : faites attention à ce que ça n'arrive pas !
Rationalisation : Les théories de conspiration nous aident à gérer les événements en leur donnant un sens. Les conspirations nous assurent que les mauvaises terribles n'arrivent pas juste par hasard. Les conspirations nous disent que quelqu'un est responsable, même involontairement ou secrètement ou incompréhensiblement, et qu'il est donc possible de l'arrêter et le punir et en temps voulu laisser tout le monde reprendre le contrôle sur sa vie [4].
SymptômesUne question centrale dans le débat sur le conspirationnisme est de savoir ce qui différencie une attitude conspirationniste d'une autre. Il ne suffit bien sûr pas d'exprimer un doute ou même de parler de conspiration pour être conspirationniste, mais de :
ne pas appliquer le principe du rasoir d'Ockham : lorsque 1 explication avérée (visible) suffit, une autre est, non pas remplacée, mais ajoutée à l'existante. Par exemple si un avion s'écrase sur un building et provoque un incendie menant à son effondrement, le conspirationniste ne va pas chercher en quoi cet événément était exceptionnel, mais plutôt y ajouter une cause supplémentaire (explosifs cachés par exemple).
voir une conspiration à l'oeuvre en permanence dans la vie de tous les jours : les informations, les produits que l'on achète, les livres publiés, les films qui sortent, etc. tous sont interprêtés comme ayant un rapport de près ou de loin avec la conspiration (un mécanisme comparable à celui de la croyance religieuse, où tout événement de la vie est supposé être soumis à la volonté divine).
InstrumentaliserA paranoïaque, paranoïaque et demi
La paranoïa a la vie dure. Au point que, quand on la conteste, on la renforce ou en crée une autre. Le conspirationnisme est une dérive... qui profite aux conspirateurs !
Toutefois, lorsque la motivation d'un conspirationniste est réellement d'obtenir la vérité plutôt que de "charger" tels ou tels ennemis, celui-ci revienne vers un jugement plus objectif [5].