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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. févr. 16, 2012 12:29 am
par saintluc
1519
16 février
Naissance de Gaspard II de Coligny, amiral de France
Gaspard de Coligny naît le 16 février 1519 à Châtillon-sur-Loing. Amiral français et commandant militaire des Huguenot, il grandit dans la foi catholique mais se convertit au protestantisme au lendemain de la mort du roi Henri II. Homme de dialogue, il n'hésite pas à prendre part à tous les conflits qui opposent les protestants aux catholiques. Lors du massacre de la Saint-Barthélemy, en août 1572, il est l'un des premiers protestants à être assassiné.
Voir aussi : Massacre - Amiral - Histoire de la Chrétienté



1565
16 février
Signature du compromis de Bréda
Le 16 février 1565 est signé le compromis de Bréda par une douzaine de nobles calvinistes qui s'insurgent contre les Espagnols. Il s'érigent notamment contre l'inquisition des hérétiques qu'ils prétendent incompatible avec les droits des provinces. Le 5 avril 1566, ils se rendent à Bruxelles pour voir Marguerite de Parme qu'ils invitent à envoyer un médiateur à Madrid. Ces calvinistes rebelles poursuivirent leur action lors de la révolte des iconoclastes, durement réprimée par le duc d'Albe.
Voir aussi : Espagne - Dossier histoire de l' Inquisition - Compromis - Histoire de la Politique



1731
16 février
Naissance du peintre italien Marcello Bacciarelli
Marcello Bacciarelli (1731-1818) est un peintre italien baroque. En 1750, il est appelé par le roi de Pologne Auguste III comme dessinateur. De 1756 à 1754, il s'installe à Varsovie et réalise des portraits pour l'aristocratie. Il deviendra le principal peintre du roi Stanislas II et sera responsable de la politique artistique de la monarchie. En 1786, il est directeur général des édifices royaux. Il influencera considérablement la peinture polonaise.
Voir aussi : Pologne - Histoire de Varsovie - Italien - Histoire de la Peinture



1823
16 février
Décès de Pierre-Paul Prud'hon.
Pierre-Paul Prud'hon, de son vrai nom Pierre Prudon, naît le 4 avril 1758 en Saône-et-Loire.
Il est connu pour ses activités de peintre et de dessinateur. Ses portraits et ses peintures allégoriques feront sa renommée.
Il fait parti du mouvement néoclassique. Il fut le maître de Pierre Félix Trezel.
On lui attribue une œuvre célèbre : le portrait de "Joséphine de Beauharnais". De plus, sa version de la "Crucifixion" reste son tableau le plus incontournable.
En 1816, il est élu a l'Académie Française et succède à François-André Vincent.
Il meurt à Paris le 16 février 1823.
Voir aussi : Histoire de la Peinture



1829
16 février
Mort de François-Joseph Gossec, compositeur français
François-Joseph Gossec, né en 1734, fut un compositeur et directeur d'opéra. D'abord choriste à la cathédrale d'Anvers, il dirigea le théâtre du Prince de Condé à Chantilly, puis fut directeur général de l'opéra de Paris de 1782 à 1784. Ami de Mozart, il fut considéré comme "musicien officiel de la Révolution" et composa une cinquantaine de symphonies, contribuant à l'essor du genre en France. Il mourut à Passy en 1829.
Voir aussi : Compositeur - Révolution - Opéra - Mozart - Symphonie - Histoire des Décès



1848
16 février
Naissance d'Octave Mirbeau, écrivain français.
Octave Mirbeau débute sa carrière en devenant journaliste dans le quotidien de "l'Appel au peuple". Il écrit durant de nombreuses années pour des journaux mais c'est à partir de 1884 qu'il devient très populaire. Sa plume est recherchée par les plus grands journaux. Il démarre également une carrière d'écrivain de contes et de romans. Après une crise de quelques années, il renoue avec le succès . Il est l'un des représentants du roman moderne.
Voir aussi : Littérature - écriture - Contes - Journalisme - Histoire de l'Art



1899
16 février
Félix Faure meurt amoureusement
Le président de la République est victime d'une crise d'apoplexie dans les bras de sa maîtresse qu'il recevait dans un salon de l'Elysée. Les communiqués officiels transforment sa mort en une terrible agonie et ne mentionnent pas la présence de la célèbre Marguerite Steinheil. Deux jours plus tard, Emile Loubet est élu président de la République. L'histoire retient que lorsque le médecin arriva, il demanda : "Le Président a-t-il toujours sa connaissance ?" et la réponse fut "Non, Monsieur, on l'a fait sortir par une porte dérobée".
Voir aussi : Décès - Président de la République - Félix Faure - Histoire des Scandales politiques



1906
16 février
Alain fait paraître ses premiers « Propos »
Grand philosophe, Alain offre un nouveau genre à sa discipline en publiant des essais dans la presse. Les premiers paraissent dans la Dépêche de Rouen et s’intitulent « les Propos d’un Normand ». En s’appuyant sur ses talents de journaliste, il propose des études philosophiques sur des faits et événements de tous les jours. Il rédigera de nouveaux propos pour la Nouvelle revue française quelques années plus tard. Après sa mort, ces écrits seront considérés comme l’œuvre majeure du philosophe et publiés dans un même ouvrage.
Voir aussi : Histoire de la Philosophie



1917
16 février
Décès d'Octave Mirbeau
Octave Mirbeau décède à Paris. Né le 16 février 1848 à Trévières (Calvados), il a endossé de nombreux costumes. Il s'est fait connaître comme critique d'art défenseur des avant-gardes et pamphlétaire avant de devenir romancier et dramaturge. On lui doit notamment les ouvrages Le calvaire, L'abbé Jules ou encore le Journal d'une femme de chambre. Ses critiques ont fait l'objet de nouvelles publications dans les années 2000. En novembre 1993, une société portant son nom a vu le jour.
Voir aussi : Décès - Littérature - Art - Histoire de l'Art



1932
16 février
Première innovation Moulinex : le presse-purée
L'industriel parisien Jean Mantelet dépose le brevet du presse-purée qu'il a imaginé pour rendre service à son épouse. Muni d'une manivelle, l'appareil rend la tâche des ménagères beaucoup moins fastidieuse. Le succès sera retentissant. Bientôt, Jean Mantelet inventera un moulin à café électrique qu'il baptisera "Moulin X" de peur que son invention soit un échec. Là aussi, le succès est rendez-vous et la société prend le nom de cet appareil.
Voir aussi : Histoire de l'Alimentation



1933
16 février
Signature du pacte de La Petite Entente
Entre les deux guerres mondiales, il y eut une alliance militaire entre la Tchécoslovaquie et les royaumes de Yougoslavie et de Roumanie. Cette alliance fut appelée la Petite Entente. Le 16 février 1933, le ministre roumain des Affaires étrangères rédige un pacte d'organisation de cette alliance. Le but recherché est de créer une structure agissant pour la sécurité collective, et ce à l'échelle internationale.
Voir aussi : Signature - Pacte - Petite Entente - Histoire de la Politique



1936
16 février
Le Front populaire gagne les élections en Espagne
Une coalition de gauche appelée "El Frente popular" constituée de républicains, de socialistes, de militants du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM) et de communistes, remporte les élections en Espagne contre le Front national (droite) et le centre. Le républicain Manuel Azaña se charge de former le nouveau gouvernement et envoie le général Franco en exil forcé aux Canaries. Les heurts entre républicains et nationalistes feront bientôt basculer l'Espagne dans la guerre civile.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre d'Espagne - Histoire du Front populaire - Elections - Histoire des Elections



1937
16 février
Découverte du nylon
Le chimiste américain Wallace Hume Carother dépose le brevet de sa nouvelle invention, pour le compte de la société Du Pont de Nemours. La production de la nouvelle fibre synthétique débutera en février 1938 dans les usines Dupont d'Arlington dans le New-Jersey. Le nylon viendra remplacer les poils de porc des brosses à dent. Il connaîtra également un succès fulgurant en bonneterie.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Nylon - Histoire des Sciences et techniques



1943
16 février
Institution du STO
Une loi votée par le gouvernement de Vichy instaure le Service du Travail Obligatoire pour les hommes âgés de 21 à 23 ans. Les classes 1940, 1941 et 1942 sont envoyées en Allemagne pendant deux ans pour fournir de la main d'œuvre au IIIème Reich. Environ 700 000 hommes seront appelés à accomplir le STO. En contrepartie, le gouvernement de Pierre Laval obtient de l'Allemagne la suppression de la ligne de démarcation (qui en pratique n'existe plus car les allemands occupent la "zone libre" depuis novembre 1942). De plus, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, sont rattachés à nouveau à l'administration française. Ils dépendaient de la Belgique. On estime à 10 % le nombre de Français réfractaires au STO qui ont rejoint le maquis.
Voir aussi : Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1943
16 février
Naissance de la femme politique française Georgina Dufoix
Née le 16 février 1943 à Paris, Georgina Dufoix, née Georgina Nègre, était la fille d'un directeur de garage de Nîmes dont elle reprit l'affaire à son décès. Économiste de métier, elle entra ensuite en politique en tant que secrétaire d'État à la Famille en 1981, sous le gouvernement Mauroy. Georgina Dufoix est surtout connue pour son implication dans l'affaire du sang contaminé en tant que ministre des Affaires sociales et de la solidarité nationale dans les années 1980. Sa formule pour se défendre, " responsable mais pas coupable ", est restée célèbre.
Voir aussi : Histoire de la Politique



1946
16 février
Premier vol commercial d'un hélicoptère
La US Civil Aviation Administration autorise pour la première fois à un hélicoptère d'effectuer des opérations commerciales. L'appareil est un Sikorsky S51, quatre places, équipé d'un seul rotor.
Voir aussi : Hélicoptère - Histoire de l'Aéronautique



1959
16 février
Cuba : Castro Premier ministre
L'ancien "commandant en chef du Front révolutionnaire démocratique cubain" Fidel Castro devient président du Conseil. Le 2 janvier précédent, les troupes révolutionnaires commandées par Camilo Cienfuegos et "Che" Guevara avaient libéré la Havane de la dictature de Batista. La première mesure du nouveau Premier ministre est d'organiser une vaste réforme agraire pour démanteler le système latifundiaire.
Voir aussi : Dossier histoire de la guerre froide : la coexistence pacifique (1953-1962) - Fidel Castro - Histoire de La Havane - Histoire de la Guerre froide



2002
16 février
Stephen Bradbury victorieux par défaut
Placé sur la plus haute marche du podium de l’épreuve de patinage de vitesse sur piste courte, Stephen Bradbury n’en revient pas, pas plus que les deux concurrents qui l’entourent. Apolo Anto Ohno, grand favori de l’épreuve, a du mal à dissimuler son désarroi. En effet, l’Australien Bradbury, d’un niveau largement inférieur, ne doit sa victoire qu’à une chute collective de ses concurrents dans le dernier virage. Mais l'histoire ne commence pas là : Bradbury avait déjà bénéficié du même scénario en demi-finale, tandis que, bon cinquième en quart de final, il avait été repêché suite à la disqualification de deux adversaires.
Voir aussi : Histoire des Jeux Olympiques d'hiver - Histoire de Salt Lake City - Histoire du Patinage de vitesse - Histoire des Jeux Olympiques



2005
16 février
Entrée en vigueur du protocole de Kyoto
Après sa ratification par la Russie le 18 novembre 2004, le seuil des 55 % d’émission de gaz à effet de serre concerné par le protocole de Kyoto est atteint. Celui-ci peut donc entrer en vigueur. Le projet était au point mort depuis le retrait des Etats-Unis en 2001. Ceux-ci le jugent en effet néfaste pour leur économie et injuste puisque non signé par le deuxième plus grand émetteur de CO², à savoir la Chine. Toutefois, l’accord a perdu de son ambition et ne propose plus qu’une stabilisation des émissions à l’échelle mondiale.
Voir aussi : Son - Gaz - Pollution - Histoire du Sommet de la Terre - Histoire du Protocole de Kyoto - Histoire de l'Environnement


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

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Publié : jeu. févr. 16, 2012 12:44 am
par saintluc
Le Service du travail obligatoire (STO) fut, durant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la réquisition et le transfert contre leur gré vers l'Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français, afin de participer à l'effort de guerre allemand que les revers militaires contraignaient à être sans cesse grandissant (usines, agriculture, chemins de fer, etc.). Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO étaient hébergées dans des camps de travailleurs situés sur le sol allemand.

L'Allemagne nazie imposa au gouvernement de Vichy la mise en place du STO pour compenser le manque de main-d'œuvre dû à l'envoi des soldats allemands sur le front russe, où la situation ne cessait de se dégrader. De fait, les travailleurs forcés français sont les seuls d'Europe à avoir été requis par les lois de leur propre État, et non pas par une ordonnance allemande. C'est une conséquence indirecte de la plus grande autonomie négociée par le gouvernement de Vichy par rapport aux autres pays occupés, qui ne disposaient plus de gouvernement propre.

Un total de 600 000 à 650 000 travailleurs français sont acheminés vers l'Allemagne entre juin 1942 et juillet 1944. La France fut le troisième fournisseur de main-d'œuvre forcée du Reich après l'URSS et la Pologne, et le pays qui lui donna le plus d'ouvriers qualifiés.

L'exploitation de la main d'œuvre française par le IIIe Reich a concerné des travailleurs obligatoires (« les requis du STO »), mais on vit aussi partir en Allemagne des travailleurs volontaires attirés par la rémunération, ou voulant faire revenir un parent proche. Ces derniers ne furent ni mieux ni moins bien traités que les requis, mais contribuèrent dans l'opinion, après la guerre, à un amalgame fréquent et injustifié entre requis du STO et volontaires. 250 000 prisonniers de guerre durent également travailler pour le Reich à partir de 1943 après avoir été "transformés" de gré ou de force en travailleurs civils.

Dès l'automne 1940, des volontaires, au début majoritairement d'origine étrangère (Russes, Polonais, Italiens) choisissent de partir travailler en Allemagne. En tout, pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 200 000 travailleurs partis de France se seraient portés volontaires, dont 70 000 femmes. C'est aussi à l'automne 1940 que l'occupant procéda à des rafles arbitraires de main-d'œuvre dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, rattachés à Bruxelles.

Fritz Sauckel, surnommé le "négrier de l'Europe", fut chargé le 21 mars 1942 d'amener la main-d'œuvre de toute l'Europe par tous les moyens. Il s'intéressa particulièrement à la France. Sa nomination est à peu près concomitante avec le retour au pouvoir de Pierre Laval. Jusqu'alors, moins de 100 000 travailleurs français volontaires étaient partis travailler en Allemagne. Le refus d'envoyer 150 000 ouvriers qualifiés avait été l'une des cause de la chute de Darlan. Au cours des années 1942 et 1943, Sauckel usa d'intimidation et de menaces pour remplir ces objectifs. Face à lui, Laval, tour à tour négociait, temporisait et obtempérait, si bien que les relations entre les deux hommes furent tumultueuses, Sauckel louant Laval pour sa coopération ou le condamnant pour son obstruction. On appelle « actions Sauckel » les exigences de main-d'œuvre formulées par Sauckel entre le printemps 1942 et le début de 1944.

Le travail obligatoire est institué en Europe de l'ouest par un Anordnung de Sauckel du 7 mai 1942. Sauckel demande 250 000 travailleurs supplémentaires avant la fin du mois de juillet. Face à cette exigence, Laval recourt à sa méthode favorite qui consiste à négocier, gagner du temps et chercher des moyens d'échanges. C'est ainsi qu' il en vient à proposer le système de la Relève consistant à libérer un prisonnier de guerre pour trois départs en Allemagne de travailleurs libres et qui sera instituée et annoncée le 22 juin 1942. Dans le même discours où il annonce le système de La Relève, Laval proclame « je souhaite la victoire de l'Allemagne ». Dans une lettre envoyée le même jour au ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, Laval avait placé cette politique de la Relève dans le cadre d'une participation de la France à l’effort de guerre allemand contre le bolchevisme, au travers de l’envoi de travailleurs.

Le manque de succès de cette mesure (17 000 volontaires fin août) sonne le glas du volontariat. Le 22 août 1942, une directive de Sauckel précise qu'il faudra désormais recourir au recrutement forcé. Du point de vue de Sauckel, la Relève avait été un échec puisque moins de 60 000 travailleurs français étaient partis en Allemagne à la fin du mois d'août. il avait alors menacé de recourir à une ordonnance pour réquisitionner la main d'œuvre masculine et féminine, ordonnance qui n'aurait pu s'appliquer qu'en zone occupée. Laval négocie alors l'abandon de l'ordonnance allemande au profit d'une loi française concernant les deux zones. Ceci conduisit à la loi française du 4 septembre 1942 qui introduit la concsription obligatoire pour tous les hommes de dix-huit à cinquante ans et pour les femmes célibataires âgées de vingt et un à trente-cinq ans. Cette loi de coercition sera évidemment impopulaire, et au sein même du gouvernement, quatre ministres aureient manifesté leur opposition. En décembre 1942, l'objectif de 250 000 hommes de la première action Sauckel était atteint.
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À Paris, l'armée d'occupation sélectionne les futurs travailleurs du STO.
La réquisition forcée d'ouvriers, gardés par des gendarmes jusqu'à leur embarquement en train, sucite de nombreuses réactions hostiles. Le 13 octobre 1942 éclatèrent les incidents d'Oullins, dans la banlieue lyonnaise. On écrit sur les trains « Laval assassin ! ». Le gouvernement est forcé de reculer en zone sud si bien qu'au 1er décembre 1942 seuls 2 500 ouvriers requis avaient quitté la zone Sud.

Après qu'Hitler ait ordonné, le 15 décembre 1942, le versement dans l'armée de 300 000 ouvriers allemands, Sauckel exigea, le 1er janvier 1943, qu'en plus des 240 000 ouvriers déjà partis en Allemagne, un nouveau contingent de 250 000 hommes soit expédié d'ici la mi-mars. Pour satisfaire cette deuxième action Sauckel, le 16 février 1943, Pierre Laval, après avoir vainement négocié, instaure le Service Obligatoire du Travail, ainsi appelé la première semaine, et en raison des railleries dues aux initiales, fut rebaptisé STO. Les précedentes réquisitions, sous le régime de la Relève, ne concernait théoriquement que des ouvriers. Avec la mise en place du STO, le recrutement, de catégoriel, se fait désormais par classes d'âge entières. Les jeunes gens nés entre 1920 et 1922, c'est-à-dire ceux des classes 40, 41 et 42 sont obligés de travailler en Allemagne (ou en France) à titre de substitut de service militaire. La jeunesse, dans son ensemble devient la cible du STO. La classe d'âge 1922 fut la plus touchée, et les exemptions ou sursis initialement promis aux agriculteurs ou aux étudiants disparurent dès juin. Les filles étaient aussi théoriquement concernées, mais hors quelques cas individuels, elles ne furent jamais envoyées au STO, par peur des réactions de la population et de l’Église. Parmi les requis de la deuxième action Sauckel, 24 000 jeunes hommes des Chantiers de la Jeunesse, du dernier contingent de la classe 1942 furent envoyés en Allemagne.

Le 15 mars, au cours d'une réunion de prières réunissant 4 000 jeunes, à Roubaix, église St Martin, le cardinal Liénart, évêque de Lille, exhorte les jeunes à y aller (le Journal de Roubaix titre : « ce serait de la lâcheté de ne pas obéir»), puis une semaine après le cardinal expose sa pensée en trois points : l'occupant outrepasse ses droits, on peut donc désobéir sans péché, mais le devoir de charité (si je ne pars pas, un autre partira à ma place) peut inciter à partir

Certaines victimes furent prises dans des rafles de la Milice et de la Wehrmacht. Le PPF de Jacques Doriot mit quant à lui sur pied, en 1944, des Groupes d'Action pour la Justice Sociale chargés de traquer les réfractaires contre de l'argent, et d'enlever la main-d'œuvre jusqu'en pleine rue.

Au total, 600 000 hommes partiront entre juin 1942 et août 1943. Laval aura mis l’inspection du travail, la police et la gendarmerie au service des prélèvements forcés de main-d’œuvre et de la traque des réfractaires au Service du travail obligatoire. A la seconde action Sauckel avait en effet succédé une troisième action. Le 23 avril, les Allemands présentent de nouvelles demandes: 120 000 ouvriers en mai et 100 000 autres en juin. Le 6 août 1943, il en exige 500 000 supplémentaires. Ces objectifs ne furent jamais atteints car des réfractaires de plus en plus nombreux échappaient aux réquisitions, et finalement, ce sont les Allemands eux-mêmes qui mettront un terme, de fait, aux demandes de Sauckel. Le 15 septembre 1943), le ministre de l'armemement du Reich Albert Speer concluera un accord avec le ministre de Laval Jean Bichelonne d'où il résultera que de nombreuses entreprises travaillant pour l'Allemagne furent soustraites à la réquisition de Sauckel. Les hommes étaient protégés mais l'économie française dans son ensemble était intégrée à celle de l'Allemagne. De façon formelle, à côté de la nouvelle politique de Speer, Sauckel continuait sa politique de prélèvement de main d'œuvre vers l'Allemagne. Une quatrième action Sauckel, en 1944 sera un fiasco complet.

Avec le tarissement des ressources humaines prélevables, le développement des maquis explique la chute des départs à partir de l'été 1943, et le demi-succès de la troisième "action Sauckel" (juin-décembre 1943) puis le fiasco de la quatrième (1944). Le STO provoqua le départ dans la clandestinité de près de 200 000 réfractaires, dont environ un quart gagnèrent les maquis en pleine formation. Le STO accentua la rupture de l'opinion avec le régime de Vichy, et constitua un apport considérable pour la Résistance. Mais il la plaça aussi dans l'immédiat devant une tâche inédite, d'une ampleur non moins considérable (manque d'argent, de vivres, d'armes etc. pour des milliers de maquisards soudain afflués). Les réfractaires au STO forment également le premier groupe au sein des 35 000 évadés de France qui gagnèrent l'Espagne puis l'Afrique du Nord et s'engagèrent dans la France libre ou dans l'armée française de la Libération.

Faute de filière, de place dans le maquis ou de désir de se battre, de nombreux réfractaires se contentèrent toutefois de se cacher à domicile ou de s'embaucher dans des fermes isolées où ils servirent de main-d'œuvre à des paysans complices. Après l'automne 1943, ils furent nombreux à rejoindre un vaste secteur industriel protégé mis en place par l'occupant, et travaillant exclusivement pour son compte. Enfin, une part non négligeable des jeunes français concernés par le STO réussirent à passer à travers les mailles du filet en refusant le STO mais sans pour autant entrer dans la clandestinité; ces derniers eurent la chance d'être progressivement oubliés par l'administration de l'occupant.

Jusqu'en septembre 1943, le délégué de Fritz Sauckel en France était le général Julius Ritter, assassiné par le groupe Manouchian le 23 septembre.

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A la fin de 1944, alors que la France a été presque entièrement libérée par les Alliés, il y a environ 2 millions de Français en Allemagne dont la plupart travaille plus ou moins pour le Reich. Il faut compter parmi eux un million de prisonniers de guerre. Une seconde catégorie de 200 000 hommes est formée des anciens prisonniers de guerre qui ont choisi le statut de "travailleur libre", soumis aux lois nazies. Ils ne sont alors plus protégés par les lois des conventions internationales. Comme ces « travailleurs libres », les prisonniers de guerre devaient travailler, à l'exception des officiers. 600 000 travailleurs du STO forment la troisièmee catégorie. Quant aux travailleurs partis plus ou moins volontairement ils sont environ 40 000. Les deux dernières catégories travaillent pour l'Allemagne de façon très particulière: 130 000 Malgré-nous, Alsaciens ou Lorains, enrôlés sous l'uniforme allemand, et 65 000 déportés politiques.

Le Saint-Siège avait demandé au maréchal Pétain, par l'intermédiaire de Léon Bérard, ambassadeur de France au Vatican, que les séminaristes français soient exemptés du STO ce qui n'était pas souhaité par les évêques français, qui entendent ne pas déserter le terrain de la reconquête du monde ouvrier, et le monde ouvrier se trouve en partie en Allemagne. 3 200 séminaristes partent donc en Allemagne dans le cadre du STO.

D'autre part, à partir de la fin de 1942, des négociations sont menées entre l'épiscopat français représenté par le cardinal Suhard et le Dr. Brandt, qui traite de cette question pour les Allemands, pour officialiser la présence d'aumôniers parmi les déportés du STO. À la fin du mois de mai 1943, le Dr Brandt oppose un refus définitif à la demande des évêques français. Mais ceux-ci ont déjà envisagé d'envoyer des prêtres en Allemagne non pas avec le statut d'aumônier, mais avec celui d'ouvrier. Il s'agit là de la naissance du mouvement des prêtres ouvriers. Pionnier, l'abbé Hadrien Bousquet arrive à Berlin le 15 janvier 1943.

À la suite du Père Bousquet, 25 prêtres sélectionnés par le père Jean Rodhain, aumônier national des prisonniers de guerre et futur fondateur du Secours Catholique, sont envoyés clandestinement dans le Reich. En plus de ces clandestins organisés, d'autres prêtres ont été requis sans que leur qualité de religieux ait été repérée. Certains sont partis de leur propre initiative, parfois contre l'avis de leur évêque. Il y a également 273 prêtres prisonniers de guerre, transformés en « travailleurs libres ». Avec les 3 200 séminaristes et les militants de l'Action catholique partis contraints ou volontaires, cela représente au total une organisation de quelque 10 000 militants.

Pour les autorités allemandes, les travailleurs étrangers sont autorisés à assister aux offices allemands, ils ne voient pas d'objection à ce que des eccésiastiques étrangers soient employés comme travailleurs, à condition qu'ils s'abstiennent de toute activité spirituelle ou eccésiastique.

Mais le 3 décembre 1943, Ernst Kaltenbrunner, chef de la sécurité du Reich, adresse une note à tous les fonctionnaires de la Gestapo où il leur donne la consigne de rechercher tous les prêtres et séminaristes camouflés en civils, de les expulser ou de les emprisonner en cas de faute grave et de dissoudre les groupes de JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) actifs, sous peine d'emprisonnement. Sur les 25 prêtres clandestins envoyés en Allemagne, 12 seront envoyés en camp de concentration, généralement à Dachau.

Les groupes de la JOC continuent malgré la répression. Un millier de groupes répartis dans 400 villes allemandes sont répartis en 70 fédérations. Des clans scouts se forment. Jacques Duquesne en parlant d'eux évoque une version moderne de l'« Église des catacombes » : « Ils se confessent en pleine rue, communient dans les escaliers».

Admise en Belgique et bien que le Parlement français ne se soit jamais prononcé définitivement sur la qualification à donner aux requis du STO, la dénomination officielle de "déporté du travail" a été interdite aux associations de victimes du STO par la justice française (1992), au nom du risque de confusion entre la déportation vers la mort des résistants et des Juifs, et l'envoi au travail obligatoire.

Selon la Fédération Nationale des Déportés du Travail, fondée en 1945 et devenue en 1979 Fédération Nationale des Victimes et Rescapés des Camps nazis du Travail Forcé, 60 000 moururent en Allemagne et 15 000 furent fusillés, pendus ou décapités pour "actes de résistance". Les historiens jugent aujourd'hui ces chiffres excessifs, et estiment qu'entre 25 000 et 35 000 STO ont néanmoins perdu la vie en Allemagne. Leur emploi dans des usines de guerre bombardées, souvent dans de mauvaises conditions et sous la surveillance fréquente de la Gestapo, rendait en tout cas leur taux de mortalité supérieur à celui des prisonniers de guerre. Un certain nombre furent mis à disposition d'artisans, de la Reichsbahn, de la Poste ou de l'administration, plus rarement de fermes.

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Entreprises allemandes ayant utilisé de la main-d'œuvre du STO
Volkswagen (Wolfsbourg)
Daimler-Benz
IG Farben
Messerschmitt'''
Siemens
BMW
Arado (constructions aéronautiques)
Telefunken
BASF
Hermann Goering Werke (complexe sidérurgique en Basse Saxe près de Braunsschweig, 65 000 personnes, 125 km2, 11 hauts fourneaux)
En 1943, après sa destruction par les alliés à Berlin, une unité de construction aéronautique fut déplacée à Cestà Kamice (République Tchèque) dans les Sudètes (territoire annexé par les nazis en Tchécoslovaquie). Avec la complicité du gouvernement de Vichy, comme plusieurs centaines de milliers de français, des jeunes gens, techniciens, tourneurs, ont été arrêtés sur leur lieu de travail ou bien convoqués, notamment chez AIR-ÉQUIPEMENT à Bois-Colombes (France) le 03/12/1942, et enfermés à la caserne Mortier à Paris, avant leur départ pour Berlin. Les parents et familles ont été avisés par courrier de leur apporter bagages et nécessaire pour y passer la nuit.

Près de Cestà Kamenice, les nazis avaient aménagé le site des mines et fait construire le camp de Rabstein par les déportés venant de plusieurs des 95 kommandos dépendant du camp d'extermination de Flossenburg en Autriche à 260 km. Dans les caves humides et mal éclairées, les conditions de travail des ouvriers étaient particulièrement pénibles avec 12 heures de présence. Le camp de Rabstein situé dans un creux de vallon et les baraquements où logeaient les prisonniers étaient souvent inondés. Les hommes insuffisamment vêtus souffraient de la faim, de rhumatismes et du froid.

Personnalités françaises ex-STO
André Bergeron
Antoine Blondin
Auguste Boncors
Jean Boudou
Georges Brassens
José Cabanis
François Cavanna qui l'évoque dans Les Russkoffs
Arthur Conte
Raymond Devos
Michel Galabru
Stéphane Just
Boby Lapointe
Jacques Martin (auteur de bandes dessinées)
Claude Ollier
Alain Robbe-Grillet
André Tissier
Jacques Parsy (metteur en scène et comédien)
Léon Ozenne (ancien président du Groupement national de Réfractaires)
Marcel Callo, un requis du STO déporté et mort à Mauthausen pour action catholique clandestine, a été béatifié en 1987.

Une controverse interminable entoura le passé de Georges Marchais, secrétaire général du Parti Communiste Français (1970-1994), accusé d'avoir été volontaire en Allemagne chez Messerschmitt et non pas au STO selon ses dires. Selon son biographe Thomas Hoffnung, Marchais ne fut en fait ni volontaire ni requis du STO, il fut muté en Allemagne par l'entreprise allemande d'aviation qui l'employait déjà en France depuis 1940. Son parcours pendant la guerre ne ferait dès lors que refléter le sort de centaines de milliers de Français, contraint pour survivre de travailler pour les Allemands, soit en France, soit en Allemagne, une très large majorité de l'économie nationale étant de toute façon déjà mise au service des occupants.

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Publié : ven. févr. 17, 2012 1:06 am
par saintluc
1454
17 février
Le Vœu du faisan de Philippe le Bon
Le 17 février 1454, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, prononce au cours d'un banquet tenu à Lille le Vœu du faisan. Ce Vœu du faisan, tiré du nom du banquet qui rassemblait le duc et sa cour, était un appel à la croisade pour aller délivrer la ville de Constantinople, tombée aux mains des Turcs en 1453. Le discours ne restera que ce qu'il était, la croisade attendue n'ayant jamais eu lieu.
Voir aussi : Dossier histoire de Constantinople - Philippe le Bon - Histoire des Guerres



1461
17 février
Seconde bataille de Saint-Albans
Le 17 février 1461 est la date de la seconde bataille de Saint-Albans en Angleterre. Inscrite dans la guerre des Deux-Roses qui oppose la Maison de Lancastre à la Maison d'York, la seconde bataille de Saint-Albans voit la victoire des troupes d'Henri Beaufort, de la maison de Lancastre. Cette victoire aura permis à la Maison de Lancastre de libérer son roi Henri VI, détenu jusqu'alors par les Yorkistes.
Voir aussi : Histoire de la Guerre des Deux-Roses - Maison d'york - Maison de lancastre - Histoire des Guerres



1673
17 février
Mort de Jean-Batiste Poquelin
Victime d'un malaise sur scène, Molière meurt à l'issu de la quatrième représentation du "Malade imaginaire". Il a 59 ans. Sa compagne Armande Béjart supplie Louis XIV pour obtenir une sépulture chrétienne à laquelle les acteurs n'ont d'ordinaire pas droit. Molière sera inhumé le 21 au soir, au cimetière de l'église Saint-Eustache sans service solennel.
Voir aussi : Décès - Molière - Histoire du Théâtre



1694
17 février
Décès d'Antoinette Des Houlières
Antoinette Des Houlières est une femme de lettres. Elle épouse un officier, Guillaume de Lafon de Boisguérin en 1651. Elle côtoie Madame de Sévigné, Madeleine de Scudéry, Corneille, Mascaron ou encore Pellisson dans les salons littéraires du Marais, rédigeant des ½uvres de tous genres. C'est la première femme académicienne française. Elle décède le 17 février 1694.
Voir aussi : Décès - Femme de lettres - Histoire des Romans



1697
17 février
Naissance de Charles Antoine de La Roche-Aymon.
Charles Antoine de La Roche-Aymon est né le 17 février 1697 dans la Creuse.
On lui attribue de nombreuses fonctions religieuse tout au long de sa carrière comme, évêque de Tarbes, archevêque de Toulouse et de Narbonne enfin archevêque-duc de Reims.
Il est nommé cardinal le 16 décembre 1771 par le pape Clément XIV.
Il profite peu de son titre puisqu'il trouve la mort le 27 octobre 1777 à Reims.
Voir aussi : Histoire de la Chrétienté



1720
17 février
Paix de La Haye.
La Paix de La Haye, également appelée traité de Den Haag, est déclarée le 17 février 1720 mettant ainsi un terme à la guerre de la Quadruple-Alliance, débutée au cours de l'été 1717. Celle-ci opposait Philippe V d'Espagne au Royaume de Grande-Bretagne allié à la France, à l'Autriche ainsi qu'aux Provinces Unies. Cette paix vient alors corroborer le traité d'Utrecht qui avait permis de faire cesser la guerre de Succession d'Espagne sept ans plus tôt. L'Espagne en sort perdante et doit renoncer à ses terres en Hollande et en Italie mais obtient de garder Philippe V sur le trône.
Voir aussi : Guerre de succession d'Espagne - Philippe V d'Espagne - Guerre de la Quadruple-Alliance - Histoire des Traités



1732
17 février
Mort du musicien et compositeur français Louis Marchand
Louis Marchand (1669-1732) est un musicien français réputé. D'une famille d'organistes, il est titulaire dès 15 ans de l'orgue de la cathédrale de Nevers. A Paris, il sera titulaire de l'orgue de plusieurs églises dont la Chapelle royale. Son mauvais caractère le forcera à quitter la France pour l'Europe où sa virtuosité opéra. Il a composé des pièces pour orgue et clavecin talentueuses. Il terminera sa vie en France comme organiste et professeur.
Voir aussi : France - Compositeur - Musicien - Organiste - Claveciniste - Histoire de la Musique classique



1781
17 février
Naissance de René Laennec, médecin français
Né à Quimper le 17 février 1781, René-Théophile-Marie-Hyacinthe Laennec devint docteur en médecine en 1804 et fut nommé en 1816 à l'hôpital Necker de Paris. Etudiant les maladies pulmonaires, il utilisa un rouleau de papier ficelé pour écouter les bruits corporels internes. Il le perfectionna par la suite, inventant le stéthoscope. Il publia en 1819 "Traité d'auscultation médiate" et devint titulaire de la chaire de médecine pratique au Collège de France en 1822. Il mourut de la tuberculose en 1826.
Voir aussi : Médecin - Inventeur - Histoire du Collège de France - Tuberculose - Stéthoscope - Histoire des Sciences et techniques



1788
17 février
Décès de Maurice Quentin de la Tour
Maurice Quentin de la Tour, peintre français, est né le 5 septembre 1704, à Saint-Quentin. Il opte rapidement pour la peinture et intègre une modeste académie à Paris où il s'installe en 1722. Influencé par Jean Restout, il se spécialise dans la confection de portait au pastel qui rencontre un franc succès à la Cour royale. Le prince des pastellistes est nommé, en 1750, conseiller à l'Académie royale de peinture et de sculpture. Il disparaît le 17 février 1788.
Voir aussi : Peintre - Pastel - Histoire des Décès



1795
17 février
Traité de la Jaunaye
Passé l’épisode des colonnes infernales de Turreau, incarnation de la Terreur Robespierriste, la Vendée a retrouvé un certain calme. Le conflit semble enfin aboutir grâce à l’accord de paix de la Jaunaye. Ayant pour objectif de mettre un terme aux conflits avec Vendéens et Chouans, l’accord de paix est négocié par Charette mais refusé par Stofflet. Il restaure la liberté de culte dans les terres vendéennes, dispense les habitants de la conscription et instaure l’amnistie des rebelles. La Guerre de Vendée n’est toutefois pas terminée.
Voir aussi : Dossier histoire de la Guerre de Vendée - Histoire des Chouans - Charette - Stofflet - Histoire de la Révolution



1852
17 février
Louis-Napoléon censure la presse
Le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte établit un ensemble de mesures préventives et de sanctions visant à museler la presse. Par décret, il est interdit aux journaux de rendre compte des débats parlementaires et des procès autrement qu'en reproduisant les procès-verbaux officiels. La censure des images est rétablie. Les journaux ne respectant pas ce décret pourront être suspendus après un avertissement et définitivement supprimés s'ils récidivent. Entre mars 1852 et juin 1853, 91 avertissements seront délivrés par le ministre de la Police, Maupas.
Voir aussi : Napoléon III - Histoire de la Censure - Histoire du Second Empire



1855
17 février
Victoire turque à la bataille d'Eupatoria.
L'assaut d'Eupatoria a lieu durant la guerre de Crimée en février en 1855. Le général Stepan Khroulev cherche à prendre par surprise l'armée ottomane dans la base d'Eupatoria mais les alliés des Turcs avaient prévu les mouvements russes. Les troupes franco-britanniques attaquent l'armée du général qui perd de nombreux soldats. Il décide alors de battre en retraite. Après cette défaite, le commandant de l'armée russe Alexandre Sergueïevitch Menchikov est relevé de ses fonctions.
Voir aussi : Russie - Histoire de l'Empire ottoman - Alliés - Histoire de la Guerre de crimée - Histoire des Guerres



1859
17 février
Les Français prennent Saigon
L’amiral Rigault de Genouilly envahit la ville de Saigon, en Indochine, suite à l’appel à l’aide des missionnaires français envoyés sur les lieux. Quelques années plus tôt, un prétendant au trône appelé Nguyên Anh s’était allié avec l’un d’eux, Mgr Pigneau de Béghaine afin de reconquérir l’Annam et le Tonkin. Après y être parvenu en 1802, l’empire de la dynastie des Nguyên se reforma mais la Cochinchine sombra dans le désordre et les Français finirent par intervenir. Après Saigon, ils feront la conquête de la Cochinchine jusqu’en 1867.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Empire colonial français - Histoire de l'Indochine - Histoire de l'Annam - Histoire de la Cochinchine - Saigon - Histoire de la Colonisation



1863
17 février
Création de la Croix-Rouge
Le suisse Jean-Henri Dunant fonde le Comité international de secours aux blessés de guerre, la Croix-Rouge. L'idée de fonder une organisation destinée à secourir impartialement les blessés vient du spectacle terrifiant auquel assista Dunant lors de la bataille de Solférino, le 24 juin 1859. La première convention de la Croix-Rouge se réunira en 1864. Elle accordera l'immunité au personnel de secourisme et sera reconnue par 14 pays. Le philanthrope suisse recevra le prix Nobel de la paix en 1901.
Voir aussi : Histoire du Prix Nobel - Création - Histoire de la Croix-Rouge - Dunant - Histoire du Social



1871
17 février
Thiers à la tête du gouvernement
Après la chute de l’Empire et de Paris, une nouvelle Assemblée s’est réunie à Bordeaux avec comme objectif de nommer un gouvernement et de mettre un terme définitif à la guerre. Elle nomme Adolphe Thiers à la tête du gouvernement. Face à une Assemblée dominée par les royalistes favorables à la paix, Thiers apparaît toutefois comme un compromis. C’est lui qui, investi des pleins pouvoirs, signera les préliminaires du traité de paix le 26 février à Versailles puis le traité de Francfort le 10 mai.
Voir aussi : Dossier histoire de la Commune de Paris - Thiers - Histoire de Bordeaux - Histoire de la Guerre de 1870



1871
17 février
Denfert-Rochereau évacue Belfort
La garnison de Belfort au sud de l'Alsace, ultime bastion français à résister à l'invasion prussienne, se rend. Assiégé depuis le 3 novembre 1870, le gouverneur de la ville Pierre Denfert-Rochereau accepte de rendre les armes alors que Paris a déjà capitulé le 28 janvier. Le président du gouvernement de défense nationale, Adolphe Thiers, obtient de la Prusse que le territoire de Belfort reste français. En échange, la France doit céder à l'occupant une partie supplémentaire de la Lorraine et accepter que les troupes ennemies défilent dans Paris. Belfort, pour sa conduite héroïque face aux assiégeants, deviendra un département français.
Voir aussi : Histoire de Belfort - Denfert-Rochereau - Histoire de la Guerre de 1870



1877
17 février
Naissance d'André Maginot
Le 17 février 1877 naît, à Paris, André Maginot, un homme politique français. Après avoir suivi des études de droit, Maginot rentre rapidement dans la politique, devient même ministre des Pensions, puis ministre de la Guerre, après la Première Guerre mondiale. C'est à ce titre qu'il se lancera dans la fortification de l'Est de la France, notamment avec la fameuse ligne Maginot. Il meurt à paris le 7 janvier 1932.
Voir aussi : Histoire de la Ligne Maginot - Première Guerre mondiale. - André Maginot - Ministre de la Guerre - Histoire de la Politique



1899
17 février
Naissance d'Al Capone
Alphonse Gabriel Capone, dit Al Capone, naît à Brooklyn le 17 février 1899. Il est le gangster américain le plus connu du XXe siècle. Il gravit tous les échelons de la pègre au début des années 1920, pour devenir le parrain de la mafia de Chicago de 1925 à 1930, en pleine prohibition. Il est arrêté pour fraude fiscale en 1931 et purge sa peine jusqu'en 1939. Souffrant de la syphilis, Il s'installe à Miami Beach et meurt en 1947 d'un arrêt cardiaque.
Voir aussi : Naissance - Al Capone - Mafia - Gangster - Histoire de Brooklyn - Histoire de la Politique



1904
17 février
Création de"Madame Butterfly"
L'opéra de Giacomo Puccini est créé à la Scala de Milan. Le livret, rédigé par Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, est tiré d'une nouvelle de l'écrivain américain John Luther Long. Puccini s'est largement inspiré de la musique traditionnelle japonaise pour composer les thèmes d'une de ses oeuvres préférées.
Voir aussi : Histoire de Milan - Histoire de la Scala - Puccini - Histoire de l'Opéra



1909
17 février
Mort du chef Geronimo
Le chef indien de la tribu apache Chiricahuas s'éteint à Fort Sill en Oklahoma à l'âge de 80 ans. Victime d'une pneumonie, il meurt dans la réserve où les Chiricahuas ont été installés par les Américains. Symbole de la résistance à l'occupation des hommes blancs sur les terres ancestrales des Indiens, Geronimo avait dicté ses mémoires au journaliste S.M. Barrett en 1905, dans "Géronimo, sa propre histoire".
Voir aussi : Décès - Dossier histoire des Indiens d'Amérique du Nord - Apache - Indien - Geronimo - Histoire des Guerres



1909
17 février
Décès de Céleste Mogador, danseuse et comtesse française
Céleste Mogador est une danseuse et dramaturge française. De son vrai nom Elisabeth-Céleste Veinard, elle voit le jour à Paris le 27 décembre 1824. Vivant sa jeunesse parmi les prostituées, elle débute sa carrière de danseuse dans les années 1840. Quelque temps plus tard elle rencontre le comte de Chabrillan et l'épouse en 1854. Cette noce déplaît mais la comtesse profite de son séjour en Australie pour s'instruire. Elle écrit son premier livre en 1854 puis revient en France sans son époux, qui décédera peu de temps après. Voisine et amie du compositeur Bizet, Céleste Mogador a lancé la carrière de danseuse de Louise Weber, dite La goulue. Elle meurt le 17 février 1909.
Voir aussi : Histoire de l'Australie - Bizet - Histoire de l'Art



1928
17 février
Troisième médaille d'or pour Gillis Grafstörm
Le suédois Gillis Grafstörm remporte pour la troisième olympiade consécutive la médaille d’or en patinage artistique. Comme quatre ans auparavant, il l’a disputée avec l’autrichien Willy Böckl, mais le combat fut plus difficile. Grafstörm sera ensuite le seul patineur artistique à s’être attribué quatre médailles olympiques, il sera également l’inventeur de nombreuses figures.
Voir aussi : Histoire des Jeux Olympiques d'hiver - Histoire du Patinage artistique - Histoire des Jeux Olympiques



1934
17 février
Décès d'Albert Ier de Belgique
Né le 8 avril 1875, Albert Ier fut le 3e roi de Belgique à partir du 23 décembre 1909, succédant à son oncle. Avant la Première Guerre mondiale, il a instauré la neutralité de la Belgique, qui arbitre alors les conflits entre plusieurs pays, mais les Allemands ne respectèrent pas ce statut et le pays fut finalement occupé. Dans les années trente, il a cherché à négocier avec les Allemands. Son règne s'achève à son décès, lorsqu'il se tue dans une excursion d'escalade.
Voir aussi : Décès - Roi - Belgique - Albert Ier - Histoire de la Politique



1938
17 février
Démonstration de la télévision couleur
L'ingénieur écossais John Baird, inventeur du téléviseur mécanique, organise la première démonstration expérimentale de la télévision en couleurs. Les images sont retransmises depuis le Crystal Palace au Dominion Theatre de Londres. La séance se déroule en public.
Voir aussi : Télévision - Couleur - Histoire de la Télévision



1968
17 février
Jean-Claude Killy héros national
En remportant le slalom spécial, Jean-Claude Killy achève de dominer le ski alpin à Grenoble. Il remporte en effet les trois épreuves de ces olympiades et ramène ainsi trois médailles d’or à la France. Cependant la dernière victoire fut obtenue suite à une controverse qui marqua les esprits : son adversaire, l’autrichien Karl Schranz, affirma qu’un homme avait traversé la piste, le forçant à s’arrêter. On lui autorisa une nouvelle tentative qui fit de lui le vainqueur, mais un jury d’appel l’élimina par la suite.
Voir aussi : Histoire des Jeux Olympiques d'hiver - Histoire de Grenoble - Jean-Claude Killy - Histoire du Ski



1989
17 février
Le Maroc s’allie à l’Union du Maghreb arabe (UMA)
Le roi Hassan II participe à la mise en place de l’UMA en compagnie de l’Algérie, de la Lybie, de la Mauritanie et de la Tunisie. Cette organisation vise à consolider les rapports entre les cinq États membres, tant au niveau culturel, économique que politique. Hassan II espérait ainsi renforcer ses relations internationales, autant avec l’Afrique qu’avec l’Europe.
Voir aussi : Hassan II - Histoire de la Diplomatie



2007
17 février
Mort de Maurice Papon
Une dizaine de jours après avoir été hospitalisé, Maurice Papon s’éteint dans une clinique de Seine-et-Marne à l’âge de 96 ans. Dans les années 1990, Maurice Papon avait été jugé coupable d’avoir participé à la déportation des juifs au cours de l’occupation. Il était alors préfet de Gironde. Cependant, pour des raisons de santé, il avait été libéré en 2002 après trois ans de détention. Resté haut fonctionnaire après la libération puis devenu ministre des finances sous le gouvernement Barre, Papon a incarné la division de l’opinion française entre, d’une part, ceux qui souhaitent que le pays assume son passé collaborationniste et, d’autre part, ceux qui préfèrent oublier les démons du passé, comme l’avait en partie souhaité De Gaulle en 1945. Au-delà de l’occupation, Maurice Papon cristallisait également les conflits mémoriels sur les violences d’Etats commis autour de la guerre d’Algérie. Il fut en effet pointé du doigt pour son rôle lors du massacre du 17 octobre 1961 contre les Algériens du FLN et dans la conclusion tragique de la manifestation dite « du métro Charonne » en 1962.
Voir aussi : Son - Histoire de l'Occupation - Histoire de la Déportation - Papon - Histoire des Décès


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. févr. 17, 2012 1:23 am
par saintluc
La campagne de Cochinchine (vietnamien : Chiến dịch Nam Kỳ, 1858-1862), commença comme une expédition punitive franco-espagnole limitée et se termina en guerre de conquête française. Elle se conclut par la colonisation française de la Cochinchine, prélude à presque un siècle de domination française au Viêt Nam.
Les Français avaient peu de prétextes pour justifier leurs ambitions impériales en Indochine. Au début du XIXe siècle, certains pensaient que l'empereur Gia Long leur devait une faveur pour l'aide que les troupes françaises lui avaient apporté en 1802 contre les Tây Sơn, mais il devint bientôt clair que Gia Long ne se sentait pas plus leur obligé que celui de la Chine, qui lui était aussi venu en aide. Gia Long considérait que le gouvernement français n'avait pas honoré leur accord pour lui venir en aide durant la guerre civile — les Français qui l'avaient aidé étaient des volontaires et des aventuriers, pas des troupes du gouvernement — et qu'il n'avait donc pas à leur rendre de faveurs. Certes, lui et son successeur Minh Mạng (r. 1820-1841) avaient des relations avec les Français. Les vietnamiens avaient rapidement appris à reproduire les forts à la Vauban construits par les ingénieurs français à la fin du XVIIIe siècle et n'avaient plus besoin de l'assistance française en matière de fortification, mais ils étaient encore intéressés par l'achat de canons et de fusils français. Mais ce contact limité avec les Français avait peu de poids. Ni Gia Long ni Minh Mạng n'avaient l'intention de passer sous influence française.

Pour leur part, les Français n'étaient pas décidé à se laisser si facilement expulser. Comme souvent durant l'expansion coloniale européenne, la religion offrit un prétexte à l'intervention. Les missionnaires français étaient présents au Viêt Nam depuis le XVIIe siècle et au milieu du XIXe siècle il y avait peut-être 300 000 convertis au catholicisme en Annam et au Tonkin. La plupart de leurs prêtres et évêques étaient Français ou Espagnols. Les vietnamiens se méfiaient de cette importante communauté chrétienne et de ses chefs étrangers. Les Français, pour leur part, commençaient à se sentir responsable de sa sécurité. Le harcèlement des chrétiens leur fournit finalement un prétexte respectable pour attaquer le Viêt Nam. La tension monta graduellement. Au cours des années 1840, la persécution ou le harcèlement des missionnaires catholiques par les empereurs Minh Mạng et Thiệu Trị (r. 1841-1847) ne suscita que des réponses sporadiques et non-officielles des Français. Le pas décisif vers l'établissement du Empire colonial français en Indochine ne fut pas franchi avant 1858.

En 1857, l'empereur d'Annam Tự Đức (r. 1848–83) fit mettre à mort deux missionnaires catholiques espagnols. Ce n'était ni le premier incident de ce type, ni le dernier, et le gouvernement français avait jusqu'alors ignoré ces provocations. Mais cette fois, les circonstances jouaient en défaveur de Tự Đức, car elles coïncidaient avec la Seconde guerre de l'opium (octobre 1856-octobre 1860). La France et le Royaume-Uni venaient d'envoyer un corps expéditionnaire commun en Extrême-Orient pour châtier l'empereur de Chine Xianfeng (r. 1850-1861) : il y avait donc des troupes françaises disponibles pour intervenir en Annam. En novembre 1857, Napoléon III autorisa l'amiral Charles Rigault de Genouilly à envoyer une expédition punitive contre le Viêt Nam. En septembre, un corps franco-espagnol débarqua à Tourane (l'actuelle Da Nang) et s'empara de la ville.
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Prise de Saïgon par le corps expéditionnaire franco-espagnol
(17 février 1859)
Peinture d'Antoine Léon Morel-Fatio.


Les alliés s'attendaient à une victoire facile, mais la guerre ne se déroula pas comme prévu. Les vietnamiens chrétiens ne se soulevèrent pas pour soutenir les français, comme les missionnaires avaient assurés qu'ils le feraient, la résistance vietnamienne fut plus tenace que prévu et les forces françaises et espagnoles se trouvèrent elles-mêmes assiégées à Tourane (actuelle Da Nang) par une armée vietnamienne commandée par Nguyễn Tri Phương. Le siège de Tourane dura presque 3 ans et bien qu'il y eût peu de combats, les maladies causèrent de lourdes pertes à l'expédition alliée. La garnison de Tourane fut renforcée de temps en temps et lança plusieurs attaques contre les positions vietnamiennes, mais elle fut incapable de rompre le siège.

En octobre 1858, peu après avoir pris Tourane, Rigault de Genouilly chercha un autre point pour attaquer les vietnamiens. Conscient que la garnison de la ville n'arriverait probablement à aucun succès décisif, il considéra la possibilité d'agir au Tonkin ou en Cochinchine. Il rejeta la possibilité d'une expédition au Tonkin, qui aurait exigé u soulèvement de grande ampleur des chrétiens pour avoir la moindre chance de succès, et proposa en janvier 1859 au ministre de la marine Ferdinand Hamelin une expédition contre Saïgon, une ville d'importance stratégique considérable comme source d'approvisionnement pour l'armée vietnamienne.

L'expédition fut approuvée : au début de février, Rigault de Genouilly laissa le capitaine de vaisseau Thoyon à Tourane avec une petite garnison et deux canonnières, et mit à la voile pour Saïgon. Le 17 février, après avoir forcé les défenses de la rivière et détruit une série de fortins et de retranchements le long de celle-ci, les français et les espagnols s'emparèrent de Saïgon. L'infanterie de marine française prit d'assaut l'énorme citadelle de Saïgon, tandis que les troupes philippines sous commandement espagnol repoussaient une contre-attaque vietnamienne. Les alliés ne furent pas assez fort pour tenir la citadelle et le 8 mars 1859, ils la firent sauter et mirent le feu à ses réserves de riz. En avril, Rigault de Genouilly revint à Tourane avec le gros de ses forces pour renforcer la garnison de Thoyon durement éprouvée, laissant à Saïgon le capitaine de frégate Jean Bernard Jauréguiberry (futur ministre de la marine) avec une garnison franco-espagnole d'environ 1000 hommes.
La prise de Saïgon s'avéra une victoire sans plus de conséquence que la prise de Tourane. Les forces de Jauréguiberry, qui subirent des pertes significatives lors de l'attaque surprise d'une fortification vietnamienne à l'ouest de Saïgon le 21 avril, furent obligées de se cantonner ensuite derrières leurs défenses. Pendant ce temps, le gouvernement français était distrait de ses ambitions coloniales par le déclenchement de la Campagne d'Italie, qui immobilisa de nombreuses troupes dans ce pays. En novembre 1859, Rigault de Genouilly fut remplacé par l'amiral François Page, qui avait pour instruction d'obtenir un traité protégeant la foi catholique au Viêt Nam, mais non des gains territoriaux. Page ouvrit des négotiations sur cette base au début novembre, mais sans résultat. Les vietnamiens, avertis des soucis italiens de la France, refusèrent ces termes modérés et firent traîner les négociations en longueur dans l'espoir que les alliés abandonnent complètement leur campagne. Le 18 novembre, Page bombarda et captura les forts de Kien Chan à Tourane, mais cette victoire tactique ne changea pas la position des négociateurs vietnamiens. La guerre continua en 1860.

Au cours de la seconde moitié de 1859 et en 1860, les Français furent incapables de renforcer significativement leurs garnisons de Tourane et Saigon. Bien que la Campagne d'Italie se soit achevée rapidement, la France restait en guerre avec la Chine et Page avait dû détourner la plupart des ses forces pour soutenir l'expédition chinoise de l'amiral Léonard Charner. En avril 1860, Page quitta la Cochinchine pour rejoindre Charner à Canton. À la même époque, en mars, une armée vietnamienne d'environ 10 000 hommes avait commencé d'assiéger Saïgon. La défense de la ville fut confiée au capitaine de vaisseau d'Ariès. Les forces franco-espagnoles, ne comptant que 1000 hommes, durent tenir contre des assiégeants très supérieurs en nombre de mars 1860 à février 1861. Prenant conscience qu'ils ne pouvaient défendre à la fois Saïgon et Tourane, les Français évacuèrent cette dernière en mars 1860, concluant le siège de Tourane d'une manière peu glorieuse.
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L'amiral Charles Rigault de Genouilly (1807–73).

Bien qu'ils aient évacué Tourane, ils réussirent à conserver Saïgon pour le reste de 1860. Mais ils furent incapables de briser le siège de la ville. Le face-à-face ne fut brisé qu'au début de 1861, avec la fin de la seconde guerre de l'opium. Les amiraux Charner et Page pouvaient maintenant revenir en Cochinchine et reprendre la campagne autour de Saïgon. Un escadre de 70 navires commandés par Charner et 3 500 soldats sous les ordres du général Élie de Vassoigne furent transférés du nord de la Chine à Saïgon. L'escadre de Charner, la force navale la plus puissante apparue dans les eaux vietnamiennes avant la création de l'Escadre de l'Extrême-Orient juste avant la guerre franco-chinoise (août 1884–avril 1885), comprenait les frégates à vapeur Impératrice Eugénie et Renommée (navires-amiraux respectivement de Charner et Page), les corvettes Primauguet, Laplace et Du Chayla, onze screw-driven despatch vessels ⇔ merci d’apporter votre expertise, et de préciser, cinq canonnières de première classe, dix-sept transports et un navire-hôpital. L'escadre était accompagnée d'une demi-douzaine de lorchas armées achetées à Macao.

Grâce à ce puissant renfort, les alliés commencèrent finalement à prendre l'avantage. Les 24 et 25 févriers 1861, les Français et Espagnols de Saïgon attaquèrent les lignes vietnamiennes et défirent l'armée du maréchal Nguyễn Tri Phương lors de la bataille de Ky Hoa. Les vietnamiens combattirent farouchement pour défendre leurs positions et les pertes alliées furent considérables.

La victoire de Ky Hoa permit aux franco-espagnols de passer à l'offensive. Le 12 avril 1861, Mỹ Tho fut prise par les français. Une force d'assaut commandée par le capitaine de vaisseau Le Couriault du Quilio, soutenue par une petite flotte de canonnières, attaqua Mỹ Tho depuis le nord, le long de la Bao Dinh Ha : du 1er au 11 avril, elle détruisit plusieurs forts vietnamiens et se fraya un chemin le long de la rivière jusqu'à Mỹ Tho. Le Couriault de Quilio ordonna d'attaquer la ville le 12, mais un assaut ne fut pas nécessaire Une flottille de guerre commandée par l'amiral Page, envoyée par Charner pour remonter le Mékong et attaquer Mỹ Tho, apparut devant la ville le jour même. Mỹ Tho fut occupée le 12 avril 1861 sans un coup de feu.

En mars, peu avant la prise de Mỹ Tho, les Français avaient à nouveau offert la paix à l'empereur Tự Đức. Cette fois, les termes en étaient considérablement plus durs que ceux offerts par Page en novembre 1859. Les français demandaient le libre exercice du christianisme au Viêt Nam, la cession de la province de Saïgon, une indemnité de 4 millions de piastres, la liberté de commerce et de mouvement au Viêt Nam et l'installation de consulats français. Tự Đức n'était prêt à accorder que la liberté de religion et rejeta les autres demandes françaises. La guerre continua, et après la prise de Mỹ Tho les Français ajoutèrent à leurs revendications territoriales la province de Mỹ Tho.

Incapable d'affronter les forces françaises et espagnoles en bataille rangée, Tự Đức recourut à la guérilla en envoyant ses agents dans les provinces conquises pour organiser la résistance contre les envahisseurs. Charner répondit le 19 mai en déclarant les provinces de Saïgon et Mỹ Tho en état de siège. Des colonnes françaises parcoururent les campagnes de Cochinchine, suscitant la résistance populaire par la brutalité avec laquelle elles traitaient les suspects de révolte. Charner avait ordonné de ne pas exercer de violence contre les villageois pacifiques, mais ces ordres ne furent pas toujours suivis. La guérilla vietnamienne présenta parfois une sérieuse menace pour les Français. Le 22 juin 1861, le poste français de Go Cong fut attaqué, en vain, par 600 vietnamiens.

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Les troupes française à l'attaque de Saïgon, 17 février 1859.
La prise de Mỹ Tho fut le dernier succès militaire de Charner. Il rentra en France à l'été 1861 et fut remplacé à la tête de l'expédition de Cochinchine par l'amiral Louis Adolphe Bonard (1805–67), qui arriva à Saïgon fin novembre 1861. Dans les deux semaines suivant son arrivée, il monta une importante campagne pour s'emparer de la province de Đồng Nai en représailles pour la perte de la lorcha Espérance et tout son équipage dans une embuscade. La capitale de la province, Bien Hoa, fut prise par les Français le 16 décembre 1861.

Les Français poursuivirent leur offensive par la prise de Vĩnh Long le 22 mars 1862, au terme d'une courte campagne montée par l'amiral Bonard en représailles à des attaques de guérilla contre les troupes française autour de Mỹ Tho. Lors du plus sérieux de ces incidents, le 10 mars 1862, une canonnière française qui quittait la ville avec une compagnie d'infanterie à bord explosa soudain. Les pertes furent lourdes (52 morts ou blessés) et les Français convaincus que le bateau avait été saboté par des insurgés aux ordres des gouverneurs de la province de Vĩnh Long.

Dix jours plus tard, Bonard se présenta devant Vĩnh Long avec une flottille de onze despatch vessels canonnières et une force de débarquement franco-espagnole de 1000 hommes. Dans l'après-midi et la soirée du 22 mars, ils attaquèrent les batteries vietnamiennes placées devant la ville et s'en emparèrent. Le 23 mars, ils entrèrent dans la citadelle de Vĩnh Long. Ses défenseurs se replièrent vers un fortin de terre à My Cui, 20 kilomètres à l'Ouest de Mỹ Tho, mais deux colonnes alliées les poursuivirent et les en expulsèrent, tandis qu'une troisième leur coupait la retraite vers le nord. Les pertes vietnamiennes à Vĩnh Long et My Cui furent lourdes.

La perte de Vĩnh Long, après celles de Mỹ Tho et Bien Hoa, découragea la cours de Huế, et en avril 1862 Tự Đức fit savoir qu'il voulait faire la paix.

En mai 1862, après des discussions préliminaires à Huế, la corvette française Forbin appareilla pour Tourane pour y recevoir les plénipotentiaires vietnamiens chargés de conclure la paix. Les vietnamiens eurent trois jours pour présenter leurs ambassadeurs. La suite a été décrite par le colonel Thomazi, l'historien de la conquête française de l'Indochine :

Le troisième jour, une vieille corvette à roue à aubes, l'Aigle des Mers, fut aperçue en train de quitter la rivière de Tourane. Sa quille rabaissée était dans un tel état qu'elle suscita le rire de nos marins. Il était évident qu'elle n'avait pas pris la mer depuis des années. Ses canons étaient rouillés, son équipage était en haillons et elle était traînée par quarante jonques et escortée par une multitude de bâtiments légers. Elle transportait les plénipotentiaires de Tự Đức. La Forbin la prit en remorque et la conduisit à Saïgon, où les négociations furent rapidement conclues. Le 5 juin, un traité fut conclu à bord du Duperré, ancré devant Saïgon.

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Canon de bois saisi par les Français lors de la prise de Vĩnh Long, le 23 mars 1862 (Musée de l'Armée (Paris)).

À ce moment-là, les Français n'étaient pas d'humeur généreuse. Ce qui avait commencé comme une petite expédition punitive s'était transformé en une guerre longue, cruelle et coûteuse. Il était impensable que la France en ressorte les mains vides. Le 5 juin 1862, le ministre de Tự Đức Phan Thanh Gian signa un traité avec l'amiral Bonard et le représentant espagnol, le colonel Palanca y Gutierrez. Le traité de Saïgon obligeait le Viêt Nam à autoriser la libre pratique et le prosélytisme catholique sur son territoire ; à céder à la France les provinces de Bien Hoa, Gia Dinh et Dinh Tuong et l'île de Poulo Condor ; à laisser les Français commercer et voyager librement le long du Mékong ; à ouvrir au commerce les ports de Tourane, Quang Yen et Ba Lac (à l'embouchure du Fleuve Rouge) ; et enfin à payer une indemnité d'un million de dollars à la France et à l'Espagne en dix ans. Les Français placèrent leurs trois provinces vietnamiennes du sud sous le contrôle du ministre de la marine. C'est ainsi, fortuitement, que naquit la colonie française de Cochinchine, avec pour capitale Saïgon.
En 1864, les trois provinces vietnamiennes cédées à la France devinrent formellement la colonie française de Cochinchine. Celle-ci doubla de taille au cours des trois années suivantes. En 1867, l'amiral Pierre de la Grandière obligea les vietnamiens à céder les provinces de Chau Doc, Ha Tien et Vĩnh Long à la France. L'empereur Tự Đức refusa d'abord d'admettre la validité de cette cession, mais finit par reconnaître le protectorat français sur les six provinces de Cochinchine en 1874, par le second traité de Saïgon, négocié par Paul-Louis-Félix Philastre après l'intervention militaire de Francis Garnier au Tonkin.

Les Espagnols, qui avaient joué un rôle mineur dans la campagne de Cochinchine, reçurent une part de l'indemnité de guerre mais ne firent pas d'acquisition territoriale au Viêt Nam. Au lieu de cela, ils furent encouragés par les Français à se créer une sphère d'influence au Tonkin. Cette suggestion ne déboucha d'ailleurs sur rien et le Tonkin finit par devenir lui-même un protectorat français en 1883.

Le facteur le plus important dans la décision de Tự Đức de faire la paix avait peut-être été la menace à son autorité posée par la révolte au Tonkin du seigneur catholique Le Bao Phung, qui prétendait descendre de l'ancienne dynastie Lê. Bien que les Français et les Espagnols aient rejeté l'alliance que leur proposait Le Bao Phung contre Tự Đức, les insurgés du Tonkin purent infliger plusieurs sévères défaites aux troupes impériales vietnamiennes. La fin de la guerre avec les européens permit à Tự Đức d'opposer au insurgés des troupes très supérieures en nombre et de rétablir le contrôle de son gouvernement sur la région. Le Bao Phung fut finalement capturé, torturé et mis à mort.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. févr. 17, 2012 12:06 pm
par orchidee
Christian Johann Heinrich Heine, né le 13 décembre 1797 à Düsseldorf sous le nom de Harry Heine et mort le 17 février 1856 à Paris, et enterré sous le simple nom de Heinrich Heine est un poète et journaliste allemand.

Biographie


Heine est né de parents juifs ; sa mère était issue d’une famille de banquiers et d’érudits, juifs libéraux, qui avait quitté la Hollande à la fin du XVIIe siècle, et son père d’une famille de marchands du nord de l’Allemagne, juifs orthodoxes. Il est encore adolescent quand il écrit ses premiers poèmes d’amour. Il s'est épris d’une de ses cousines, Amalie, la fille de son oncle Salomon, qui sera son mécène. D’Amalie, il fera à la fois son deuil (cela lui prendra du temps) et son miel (Le Livre des Chants).

Suivirent ses pérégrinations en Allemagne (Goethe avait lancé la mode), d'où surgirent ses Tableaux de voyage. C’est sa naissance littéraire, du moins comme prosateur, un mélange à sa façon de choses vues et de réflexions où il devient son principal personnage. « Ce que je ne peux voir en observant les choses de l’extérieur, je le vois en me mettant en elles. » Du coup, le voilà journaliste aux Neue Allgemeine Politische Annalen : « Moi, dont l’occupation favorite est d’observer le passage des nuages, de tendre l’oreille aux secrets, il m’a fallu exposer les intérêts de l’époque, attiser des aspirations révolutionnaires. »

Heine passa sa vie tiraillé par les éléments incompatibles de ses identités juive et allemande, notamment pour ce qui concernait l'accès aux chaires universitaires, une ambition secrètement caressée. Non seulement il n'atteint pas son but, mais d'autres - dont son cousin et mécène, le compositeur Meyerbeer - n'eurent pas à franchir l'étape de la conversion pour bénéficier de tels avantages.

En 1831, il s'installe à Paris où il va être le plus fêté des Allemands. Grand arpenteur de la ville, il est un piéton baudelairien avant l’heure, y compris dans la fréquentation des prostituées. Il déménage souvent. On lui connaît au moins seize adresses, généralement dans le quartier de Montmartre. En 1834, il se met en ménage avec Augustine Crescence Mirat, qu’il rebaptise Mathilde et qu'il épouse en 1841. Il fréquente les socialistes utopistes, disciples du comte de Saint-Simon.

En 1843, il se rend en Allemagne, mais le gouvernement a proscrit ses œuvres. L'année suivante, il fait paraître Deutschland: Ein Wintermärchen (Allemagne : un conte d'hiver) et son ami Karl Marx publie un article dans son magazine En avant. Il fait aussi publier Atta Troll: Ein Sommernachtstraum (Un rêve au milieu de l'été).

En 1848, il devient grabataire, terrassé par la syphilis (comme il le croit lui-même) ou la myopathie (selon la description de sa maladie). Il revient aussi à la poésie, où s’entremêlent l’élégie, la confession intime, l’espoir politique.

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Postérité

Heine fut à la fois un poète romantique et celui qui surmonta le romantisme. Il légitima le langage courant en poésie, éleva le feuilleton et le récit de voyage en forme d’art et conféra à la langue allemande une légèreté et une élégance stylistique rarement atteintes. En tant que journaliste, essayiste, satiriste et polémiste engagé, il était autant admiré que craint. Il est l'un des poètes les plus traduits de la langue allemande.

Nombre de ses poèmes ont été transposés en musique, notamment par Franz Schubert et Robert Schumann.

Parmi les livres que les nazis firent brûler sur l'Opernplatz (place de l'Opéra) de Berlin en 1933, se trouvaient les ouvrages du juif Heine - sa citation la plus célèbre est précisément : « Ce n'était qu'un prélude : là où l'on brûle les livres, on finit par brûler les hommes. » (« Das war ein Vorspiel nur, dort wo man Bücher / Verbrennt, verbrennt man auch am Ende Menschen. ») Extraite de la pièce Almansor (1820), elle évoque les autodafés de Cordoue. De plus, son poème "die Loreleï", mis en musique et très célèbre en Allemagne, eut la mention "auteur inconnu" durant la période nazie.

Et, laissant libre court à ses prémonitions, il écrivait aussi : « Ne riez pas à ces avertissements, quoiqu'ils vous viennent d'un rêveur qui vous invite à vous défier de kantistes, de fichtéens, de philosophes de la nature ; ne riez pas du poète fantasque qui attend dans le monde des faits la même révolution qui s'est opérée dans le domaine de l'esprit. La pensée précède l'action comme l'éclair le tonnerre (...) On exécutera en Allemagne un drame auprès duquel la Révolution française ne sera qu'une innocente idylle. Il est vrai qu'aujourd'hui tout est calme, et si vous voyez çà et là quelques Allemands gesticuler un peu vivement, ne croyez pas que ce soient les acteurs qui seront un jour chargés de la représentation. Ce ne sont que des roquets qui courent dans l'arène vide, aboyant et échangeant quelques coups de dents avant l'heure où doit entrer la troupe de gladiateurs qui combattront à mort. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Heine


COUCHER DE SOLEIL
Dans l’immense océan argenté qui frissonne, descend le soleil empourpré ; à sa suite, dans l’air, flottent des formes roses. Comme un visage triste et mortellement pâle, la lune, à l’autre bout du ciel, sort des voiles d’automne du couchant, et les étoiles scintillent derriere elle, étincelles lumineuses dans l’espace nébuleux.

La déesse Luna et le dieu Sol, unis par les liens du mariage, luisaient jadis au firmament : autour d’eux grouillaient les étoiles, leurs innocents petits enfants. Mais de mauvaises langues semèrent la discorde, et l’hostilité sépara l’orgueilleux couple flamboyant.

Maintenant chaque jour, dans sa majesté solitaire, le dieu Soleil circule là-haut, et les hommes altiers qu’endurcit le bonheur adorent et célèbrent sa puissance. Mais, la nuit, Luna chemine dans le ciel, pauvre mère entourée d’étoiles orphelines, et elle luit avec un air de muette mélancolie. Et jeunes filles énamourées et poètes au cœur tendre lui dédient leurs fleurs et leurs chants.

La douce Lune ! Avec son cœur de femme, elle aime encore son bel époux. Aux approches du soir, tremblante et pâle, elle s’arrête derrière un nuage léger et contemple avec douleur celui qui l’abandonna. Elle voudrait pousser le cri de son angoisse : « Viens ! Viens ! Il tarde aux enfants de te voir ! » Mais le soleil, le dieu hautain, à la vue de son épouse, s’empourpre davantage encore de colère et de chagrin, et, implacable, il se couche dans son lit de veuvage aux ondes glacées.

———

Ainsi de méchantes langues de vipère ont apporté aux éternels dieux eux-mêmes la douleur et la ruine ! Et ces pauvres divinités, tourmentées et inconsolables accomplissent là-haut leur carrière infinie, et ne pouvant pas mourir, elles traînent leur éclatante misère, Moi, moi qui suis un homme, à qui son humble origine garantit le bonheur de pouvoir mourir, je veux cesser de me plaindre.

extrait de Heinrich Heine-La Mer du Nord (1825 - 1826)
traduction de Gérard de Nerval
http://fr.wikisource.org/wiki/La_Mer_du_Nord

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. févr. 18, 2012 1:01 am
par saintluc
1407
18 février
Soustraction d'obédience à l'égard de l'antipape Benoît XIII
Sont établies de nouvelles ordonnances de soustraction d'obédience temporelle à l'égard de l'antipape Benoît XIII. Politique française établie à la faveur du Grand schisme d'Occident et qui consiste à pousser les pontifes rivaux de Rome et d'Avignon à abdiquer, la soustraction de 1407, menée par l'Université de Paris avec le soutien du duc de Bourgogne et du Parlement de Paris, n'eut pas plus de succès que la précédente du 23 juillet 1398. Retranché dans sa citadelle, Benoît XIII refuse toujours de céder.
Voir aussi : Benoît xiii - Histoire d'Avignon - Grand schisme d'occident - Antipape - Université de paris - Histoire des Affaires religieuses



1447
18 février
Arrestation du duc Humphrey de Lancastre
Le 18 février 1447, le duc de Gloucester Humphrey de Lancastre, jusqu'alors en lutte avec le demi-frère d'Henri IV pour le pouvoir en Angleterre, est arrêté pour tentative de rébellion au Pays de Galles. Cette arrestation sous un motif assez flou dévoile en réalité une volonté d'éloigner le duc Humphrey de Lancastre du pouvoir. Quelques jours après son arrestation, le 23 février, le duc mourra en prison, dans des circonstances qui accentueront l'obscurité de son arrestation.
Voir aussi : Gloucester - Histoire de la Politique



1451
18 février
Second sultanat de Mehmed II al Fatih
Le 18 février 1451, le sultan Mehmed II al Fatih, dit Mehmed II le Conquérant, reprend les rênes de l'Empire ottoman pour la deuxième fois, après un premier règne entre 1444 et 1446. Ce deuxième règne sera beaucoup plus long que le premier puisqu'il durera jusqu'à sa mort en 1481, une mort attribuée à l'instigation du pape Sixte IV qui souhaitait éviter les projets de conquête de Rome par le sultan.
Voir aussi : Histoire de l'Empire ottoman - Histoire de la Politique



1516
18 février
Naissance de Marie Tudor, future reine d'Angleterre
Fille du roi Henri VIII, Marie Tudor Ire naît le 18 février 1516 à Greenwich. Elle monte sur le trône d'Angleterre et d'Irlande en 1553, et son règne est marqué par le retour en force du catholicisme. Elle fut surnommée "Marie la sanglante" (Bloody Mary) en raison d'une longue série de persécutions contre les protestants anglicans, qu'elle conspuait. Elle a également été reine confort d'Espagne suite à son mariage avec le roi Philippe II d'Espagne.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Irlande - Histoire des Protestants - Henri VIII - Greenwich - Histoire de la Politique



1563
18 février
Assassinat de François de Guise
Alors qu’il assiège la ville d’Orléans, le duc de Guise, dit "le Balafré", est assassiné par un protestant répondant au nom de Jean de Poltrot de Meré. On soupçonnera Coligny d’avoir été l’instigateur du meurtre.
Voir aussi : Dossier histoire des Guerres de Religion en France - Guise - Coligny - Histoire des Guerres de religion



1649
18 février
Victoire portugaise lors de la seconde bataille de Guararapes.
La bataille de Guararapes (seconde bataille en son genre) se déroula au Pernambouc, Etat situé au Brésil.
Elle opposa les troupes hollandaises aux troupes portugaises.
Ce combat qui se déroula le 18 février 1649, fut gagné par l'armée portugaise.
Voir aussi : Histoire des Guerres



1658
18 février
Naissance de l'abbé Saint-Pierre
Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre, ou l'abbé de Saint-Pierre, naît le 18 février 1658 à Saint-Pierre-Eglise dans la Manche. Ce précurseur des Lumières devient d'abord aumônier de la duchesse d'Orléans, et fréquente les grands salons littéraires. Il rentre à l'Académie française en 1695, provoquant une crise entre les Anciens et les Modernes. Il reste célèbre pour son "Projet de paix universelle entre les nations", qui inspira Rousseau. Il meurt le 29 avril 1743.
Voir aussi : Rousseau - Lumières - Histoire de la Politique



1712
18 février
Mort du dauphin Louis de France
Le petit-fils du roi Louis XIV, héritier de la couronne depuis la mort de son père le 14 avril 1711, meurt à Versailles, frappé par l'épidémie de rougeole. A deux ans, son fils, le futur Louis XV devient dauphin à son tour. Il montera sur le trône de France trois ans plus tard.
Voir aussi : Décès - Louis de France - Histoire des Bourbons



1785
18 février
Début du règne du Shah Jafar Khan
Après avoir rétabli l'ordre en Azerbaïdjan, Jafar Khan rentre à Ispanhan où il apprend la maladie de son frère, Ali Morad Zend, alors Shah de Perse. Profitant de cette nouvelle, Jafar Khan lève une armée pour forcer la succession. Les deux hommes rentrent en conflit fratricide, interrompu par la mort d'Ali Morad Zen, le 11 février 1785. Une semaine plus tard, le 18 février, Jafar Khan défait le gouverneur d'Ispanhan, Bager Khan-e Khorasgani, et devient Shah de Perse.
Voir aussi : Histoire de la Perse - Shah - Histoire de la Politique



1838
18 février
Naissance de Ernst Mach.
Ernst Mach naît le 18 février 1838 en Autriche. Il est connu pour ses talents de physicien et de philosophe.
Il fait ses études à l'université de Vienne dont il est diplômé d'un doctorat sur "les phénomènes électriques de décharge et d'induction".
En 1867, il enseigne à l'université Charles de Prague où il effectue des analyses en parallèle. Trente ans plus tard, il retourne dans sa propre université où un département est spécialement créé pour lui.
Deux ans plus tard, victime d'une attaque cérébrale, il diminue l'enseignement.
Durant sa longue carrière, on lui attribue "le nombre de Mach", "le principe de Mach" et "l'onde de choc".
En 1901, il décide de prendre sa retraite et siège au parlement autrichien.
Le 19 février 1916, il décède à Munich, à l'âge de 78 ans.
Voir aussi : Histoire de la Physique



1853
18 février
Pagan Min abdique en faveur de son demi-frère Mindon Min.
Mindon Min, frère du roi Pagan Min, s'oppose à la guerre anglo-birmane et décide alors de s'enfuir à Shwebo accompagné de l'un de ses frères. Là-bas, il se révolte et se livre à un combat contre les troupes royales. Au bout de quelques temps, le premier ministre du roi rejoint les rebelles. Pagan Min'n'a alors d'autre choix que d'abdiquer. Son frère décide de ne pas le condamner à mort et monte sur le trône de la Birmanie.
Voir aussi : Révolte - Birmanie - Pagan Min - Histoire de la Politique



1867
18 février
Signature du compromis austro-hongrois
Le compromis austro-hongrois est signé à Vienne. Après plusieurs revers politiques et militaires d'importance – échec du fédéralisme (1860), défaite de Sadowa contre la Prusse (1866)… –, François-Joseph doit se résoudre à écouter les revendications non allemandes de son empire. Est instauré le dualisme qui « englobe » le royaume de Hongrie, lequel devient alors autonome, et l'empire d'Autriche dans une seule et même entité. Dans les faits, les deux Etats sont régis sous l'autorité d'un même souverain et possèdent des ministères en commun (guerre, affaires étrangères, finances).
Voir aussi : Histoire de la Prusse - Histoire de Vienne - François-Joseph - Histoire de la Diplomatie



1896
18 février
Naissance d'André Breton
André Breton naît le 18 février 1896, dans l'Orne. Il incorpore le mouvement dadaïste avant de rompre avec ce dernier, en même temps que son ami Paul Eluard. Il devient le théoricien du surréalisme qu'il analyse et définit dans son "Manifestes du surréalisme". Il adhère au parti communiste puis s'en éloigne comme Aragon. Parti aux Etats-Unis lors de la Seconde Guerre mondiale, il revient à Paris pour reformer le cercle des surréalistes. Il meurt en 1966.
Voir aussi : Histoire du Surréalisme - Aragon - André Breton - Paul Eluard - Dadaisme - Histoire de l'Art



1898
18 février
Naissance d'Enzo Ferrari
Né à Modène le 18 février 1898, Enzo Ferrari est un constructeur d'automobiles, fondateur de la firme qui porte son nom. Après la mort de son père en 1916, il doit abandonner ses études à l'école technique de Modène pour travailler. Il commence en 1919 une carrière de coureur automobile pour Alfa Romeo. En 1929, il fonde la Societa anonima Scuderia Ferrari, filiale d'Alfa Romeo. Ce n'est qu'en 1947 que Ferrari produit ses propres automobiles. L'entreprise commercialise alors des véhicules haut-de-gamme très prestigieux. Enzo Ferrari décède le 14 août 1988.
Voir aussi : Naissance - Enzo Ferrari - Constructeur automobile - Modène - Histoire de l'Automobile



1921
18 février
Premier vol en hélicoptère
Le français Etienne Oehmichen réussi pour la première fois à faire décoller un appareil à la verticale à 10 mètres de hauteur. Son hélicoptère est équipé d'un moteur de plus de 100 kg développant une puissance de 25 chevaux. Il entraîne deux rotors sous un ballon sphérique de 144 mètres cubes. Le premier vol libre de l'hélicoptère durera une minute seulement. Le 4 mai 1924, Etienne Oehmichen améliorera son exploit en parcourant une distance de un kilomètre.
Voir aussi : Hélicoptère - Histoire de l'Aéronautique



1930
18 février
Découverte de Pluton
Dans son observatoire de Flagstaff en Arizona, l'astronome américain Clyde Tombaugh fait la découverte de la neuvième planète du système solaire, Pluton. C'est la première fois qu'une planète est découverte par un scientifique nord-américain.
Voir aussi : Découverte - Pluton - Tombaugh - Histoire de l'Astronomie



1932
18 février
Création du Mandchoukuo
Objet de conflits entre la Chine, le Japon et l’URSS, notamment pour le contrôle du chemin de fer sud mandchou, la Mandchourie est proclamée Etat indépendant par le Japon. Celui-ci profite en fait du désordre provoqué en Chine par la guerre civile et étend ainsi son influence en mettant en place une monarchie sous son contrôle, dotée d’un gouvernement fantoche. L’armée japonaise avait en fait déjà pris pied sur ce territoire qui servira ses visées expansionnistes en Chine.
Voir aussi : Histoire de la Mandchourie - Histoire de l'Etat



1932
18 février
Naissance de Milos Forman
D'origine tchécoslovaque, Milos Forman est un réalisateur américain né le 18 février 1932. Parmi ses œuvres, on compte Hair, les Amours d'une blonde et Man on the moon. Il a reçu plusieurs récompenses, dont des Oscars, des Golden Globes et des Césars. Après avoir fait l'école du cinéma de Prague, il émigre aux États-Unis au moment de la révolution du Printemps de Prague. Il s'installe alors à New York où il lance sa carrière.
Voir aussi : Naissance - Etats-Unis - Réalisateur - Tchécoslovaquie - Histoire de l'Art



1934
18 février
Naissance de Paco Rabanne
Grand couturier espagnol, Paco Rabanne est né le 18 février 1934. Après avoir fait des études d'architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il se tourne vers le monde de la mode. Ses croquis attirent l'attention et il crée plusieurs accessoires pour de grandes marques de luxe. Aujourd'hui, Paco Rabanne qualifie une ligne de prêt-à-porter masculin et féminin, des bijoux, des coiffes des chaussures et des parfums.
Voir aussi : Naissance - Haute couture - Mode - Histoire de l'Art



1960
18 février
Ouverture des VIIIème JO d'hiver
Walt Disney inaugure la cérémonie officielle d'ouverture des jeux Olympiques d'hiver de Squaw Valley en Californie. Pour la première fois dans l'histoire des JO d'hiver, le bobsleigh n'est pas inscrit au programme olympique. Le comité d'organisation a refusé de construire une piste pour neuf pays participants seulement. Une nouvelle discipline fait par contre son apparition : le biathlon.
Voir aussi : Histoire des Jeux Olympiques d'hiver - Histoire des Jeux Olympiques



1969
18 février
Naissance du jazz-rock
Vingt ans après avoir initié le « jazz cool » et dix ans après avoir expérimenté le jazz modal, Miles Davis invente la fusion, ou jazz-rock. Marqué par une admiration pour Jimi Hendrix, l’album « In a Silent Way » donne une couleur électrique au jazz et une nouvelle impulsion qui lui sera décisive.
Voir aussi : Miles Davis - Hendrix - Histoire du Jazz-rock - Histoire du Jazz



2002
18 février
Apparition de la presse gratuite d’information en France
Métro France distribue à Paris le premier quotidien national gratuit. Intitulé « Metro », le journal est largement rentabilisé par les annonceurs et mis à disposition de manière stratégique près des transports en commun. Le journal couvrira peu à peu la quasi-totalité des grandes villes de France. Seulement un mois après son lancement, il sera concurrencé par le « 20 minutes », détenu par le groupe norvégien Schibsted et par Ouest-France.
Voir aussi : Histoire de Paris - Journal - Quotidien - Histoire de la Presse



2006
18 février
Victoire de Vincent Defrasne
Seulement quatrième au championnat du monde de poursuite en 2004 et en individuel en 2003, Vincent Defrasne remporte enfin l’épreuve de poursuite du biathlon aux Jeux de Turin. Dans un excès de rage, il parvient à devancer in extremis le favori norvégien, Ole-Einar Björndalen. Lancé dans la course, le jurassien trébuche à trois cent mètres de l’arrivée puis effectue un formidable sprint qui le mènera à la plus haute marche du podium.
Voir aussi : Histoire des Jeux Olympiques d'hiver - Turin - Histoire du Ski



2006
18 février
Premier cas de grippe aviaire en France
La présence du virus H5N1 sur le cadavre d’un canard sauvage retrouvé dans l’Ain le 13 février est confirmée par l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments). Très pathogène, le virus présente de fortes similitudes avec celui d’origine asiatique. Des mesures d’urgence sont immédiatement mises en place dans la région et le plan gouvernemental de lutte contre la pandémie grippale est actualisé. Depuis fin 2003, le virus s'est transmis à l'homme et a déjà fait plusieurs victimes en Asie.
Voir aussi : Dossier histoire des Epidémies - Histoire de l'Alimentation



2007
18 février
Attentat du Samjhauta Express
Alors que L’Inde et le Pakistan entament des négociations de paix, le Samjhauta Express est victime d’attentats meurtriers. 63 personnes meurent dans deux wagons entièrement calcinés. Reliant les deux pays, symbole de l’état de leur relation selon qu’il circule ou non, le Samjhauta Express est surnommé "train de l’Amitié". Attribué aux islamistes, cet attentat avait notamment pour but de compromettre la visite du ministre des affaires étrangères pakistanais en Inde.
Voir aussi : Attentat - Histoire du Terrorisme


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : sam. févr. 18, 2012 1:38 am
par saintluc
L’attentat du Samjhauta Express a eu lieu dans la nuit du 18 au 19 février 2007 dans un train indien circulant sur la ligne du Samjhauta Express qui relie des villes indiennes et pakistanaises. Vers minuit, une soixantaine de passagers sont morts brûlés vifs après l'explosion de deux bombes incendiaires. Le bilan final est de soixante-huit personnes tuées et une cinquantaine de blessés.

L'attaque s'est déroulée près de la gare de Deewana située à 5 km de la ville indienne de Panipat dans l'État de l'Haryana. Le train, qui effectuait la liaison Delhi-Atari, transportait 757 personnes dont 553 Pakistanais. Les passagers devaient descendre à Atari, une gare frontalière indienne dans le nord-ouest du Pendjab, et réembarquer dans un train pakistanais à destination de Lahore, le terminus

À 23h53 heure locale le train traverse la gare de Deewana aux alentours de 100 km/h ; un kilomètre et demi plus loin deux explosions embrasent l'arrière du convoi. Les deux dernières voitures, qui accueillent des troisièmes classes, sont ravagées par une boule de feu. Ne pouvant s'échapper des wagons à cause des barres de fer qui condamnent les fenêtres, les passagers se retrouvent pris au piège dans le brasier. 66 personnes sont brulées vives dans les instants qui suivent, parmi elles une majorité de pakistanais et plusieurs indiens dont trois membres de la police ferroviaire. Le train mettra près de 5 minutes à s'arrêter. Quelques minutes plus tard, des habitants du village de Sewah ayant entendu les déflagrations accourent pour tenter de porter secours aux victimes. Le premier détachement de pompiers arrive sur les lieux à 00h10. Le feu étant à ce moment si virulent, ces derniers ne peuvent s'approcher à moins de 6 mètres des wagons. Une fois l'incendie maitrisé, les pompiers commencent à extraire les corps calcinés. Parmi la cinquantaine de blessés, les plus touchés sont évacués dans des hôpitaux de New Delhi. Dans la journée, le reste du convoi, c'est-à-dire 11 wagons et la locomotive, sera autorisé à poursuivre jusqu'à Atari[
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Lundi 19 février 2007 :
. le Premier ministre Manmohan Singh « abhorre cet acte terroriste odieux » et promet de « punir les coupables ». Le ministre des Chemins de fer Lalu Prasad Yadav indique que cet attentat vise à « déstabiliser le processus de paix entre l'Inde et le Pakistan ». Le ministre de l'Intérieur Shivraj Patil déclare : « Quels que soient ceux qui ont fait cela, c'est contre la paix, contre les relations amicales que nous essayons de nouer avec d'autres pays. ».
.Présent à Islamabad, le président pakistanais Pervez Musharraf condamne cet « acte de terrorisme haineux » et ajoute que de telles actions sont « injustifiables ». Le ministre des Affaires étrangères Khurshid Kasuri assure les autorités indiennes que cet « horrible acte de terrorisme [...] ne remet pas du tout en cause » sa visite prévue en Inde du 20 au 23 février.
Mardi 20 février 2007 :
Le Conseil de sécurité, les États-Unis, l'Union européenne et le Japon condamnent l'attentat et appellent l'Inde et le Pakistan à poursuivre le processus de paix

Rapidement, les forces de sécurité indiennes déclarent avoir retrouvé sur place des restes d'engins explosifs improvisés. Dans la journée, deux valises en plastique contenant chacune un détonateur non explosé couplé à plusieurs bouteilles de kérosène sont découvertes, une sur cette même voie non loin de Delhi, l'autre dans un wagon du train.

Le 20 février, un passager pakistanais est arrêté et interrogé ; ce dernier affirme avoir trouvé une des valises durant le trajet et l'avoir jeté sur la voie. Dans la soirée, la police indienne diffuse deux portraits robots des auteurs présumés de l'attentat, les deux suspects ont quitté le train entre 15 et 20 minutes avant les explosions.

Le 27 février, la police indienne enquête sur plusieurs commerçants officiant dans trois marchés de Bombay : les Chandni Chowk, Sadar Bazar et Lajpat Nagar. Elle les accuse d'avoir fourni, pas inadvertance ou délibérément, des matériaux ayant servi à la fabrication des bombes


Selon les services de sécurité indiens, cet attentat serait lié au terrorisme islamiste. Plusieurs enquêteurs y voient la marque du Lashkar-e-Toiba, un groupe islamiste pakistanais déjà auteur de plusieurs massacres sur le territoire indien. Le ministre indien des Chemins de fer considère l'attaque comme « un sabotage, un acte de terrorisme comme celui de Bombay »
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Publié : dim. févr. 19, 2012 1:13 am
par saintluc
197
19 février
Septime Sévère, empereur de Rome
Lyon, la capitale des Gaules, est le théâtre d'une bataille sanglante entre deux armées romaines. Septime Sévère, chef de l'armée du Danube, affronte le gouverneur de Bretagne, Clodius Albinus. Tout deux veulent devenir maîtres de l'immense Empire romain. Septime Sévère l'emporte. Pour punir la ville d'avoir pris parti pour son adversaire, il la dévaste et extermine 18 000 chrétiens. Né à Leptis Magna en Afrique, Septime Sévère se retrouve alors à la tête de l'Empire romain.
Voir aussi : Sacre - Histoire de Lyon - Septime Sévère - Histoire de la Rome antique



1416
19 février
Visite de Sigismond Ier : auparavant comté, la Savoie devient duché
Alors en déplacement dans la cité alpine de Chambéry, l'empereur Sigismond Ier élève le comté de Savoie en duché, lui conférant un statut de quasi-autonomie politique. Amédée VIII (1383-1451) devient de facto le premier dépositaire du titre de duc, qu'il porte jusqu'en 1440. Elu pape par les schismatiques en 1439 sous le nom de Felix V, ses successeurs seront dès à présent ducs de Savoie jusqu'au XVIIIe siècle. Le 19 février marque la date de la fête nationale savoyarde.
Voir aussi : Sigismond de Luxembourg - Felix v - Duché de Savoie - Histoire de la Politique



1563
19 février
Publication des trente-neuf articles de foi
Le 19 février 1563 est la date de la convocation de Cantorbéry, en Angleterre, qui débouchera sur la publication des Trente-neuf articles de foi. Ces derniers avaient été approuvés par la Chambre des communes, le 13 décembre 1562. L'essentiel de leur contenu est le rejet des principes théologiques du catholicisme, notamment du principe de transsubstantiation, lors de l'Eucharistie. L'autre exemple marquant est la fin du célibat obligatoire pour le clergé.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Histoire du Protestantisme - Catholicisme - Cantorbéry - Histoire de la Chrétienté



1594
19 février
Couronnement de Sigismond III Vasa de Suède
Succédant à son père, Jean III Vasa (1537-1592), le catholique Sigismond III Vasa (1566-1632) se voit couronner roi de Suède à Uppsala, validant ainsi son élection par le Riksdag, en échange de sa promesse de conforter le pays dans sa confession luthérienne. Pour autant, roi de Pologne depuis 1587 et grand-duc de Lituanie, il retourne, dès le 14 juillet, assumer sa gouvernance à Varsovie, laissant ainsi la régence du pouvoir à son oncle Charles, duc de Sudermanie (1550-1611) et futur Charles IX, lequel est alors assisté du Sénat.
Voir aussi : Pologne - Suède - Charles IX - Sigismond iii vasa - Jean III Vasa - Histoire de la Politique



1709
19 février
Décès du shogun Tokugawa Tsunayoshi
Le shogun Tokugawa Tsunayoshi meurt le 19 février 1709, à l'âge de 62 ans. Il est le cinquième shogun de la dynastie Tokugawa, surnommé le « shogun chien » car il était le défenseur des animaux, en particulier des chiens. Il promulgue en effet une loi en 1687 interdisant l'abattage des animaux. N'ayant pas d'héritier, il pense à l'un des fils du daimyo de Kai pour lui succéder. Il est assassiné par son épouse, qui craignait que ce choix ne créât une révolution fatale pour le Japon.
Voir aussi : Shogun - Histoire des Décès



1714
19 février
Bataille de Storkyro.
La bataille de Storkyro se déroule durant la grande Guerre du Nord (1700-1721).
Les principaux belligérants étaient la Suède et la Russie. A l'issu de cette bataille, c'est la Suède qui est déclarée vainqueur.
A la fin de cette grande guerre, les Suédois sont pulvérisés par les forces de l'armée russe.
Deux traités sont signés, celui de Stockholm et de Nystad.
Voir aussi : Grande guerre du Nord - Histoire des Guerres



1788
19 février
Création de la Société des amis des Noirs
Le 19 février 1788 est fondée la Société des amis des Noirs par Pierre Brissot, Mirabeau et Etienne Clavière. L'objectif est l'abolition de la traite des Noirs. Cette société préconise l'accès à la dignité pour les populations noires via l'éducation. En filigrane, Il s'agissait aussi d'assurer le maintien de l'économie des colonies françaises. Jusqu'en 1791, cette association publia nombre d'articles et enregistra la présence de personnalités telles que Condorcet, La Fayette ou l'Abbé Grégoire.
Voir aussi : Colonie française - Abbé Grégoire - Mirabeau - Histoire de la Politique



1797
19 février
Traité de Tolentino
Alors que les troupes de Napoléon Bonaparte envahissent l’Italie, les représentants du pape sont contraints de signer le traité de Tolentino, par lequel les États pontificaux perdent d’importants territoires. Le pape doit renoncer à Avignon et au Comtat de Venaissin, qui sont conservés par la France, ainsi qu’aux légations de Bologne, Ferrare et Romagne. En plus de ces lourdes pertes, les États pontificaux devront verser l’équivalent de 30 millions de livres à la France, somme qui vient s’ajouter à celle déterminée par l’armistice de Bologne. Toutefois, le traité ne conteste pas le pouvoir temporel du pape.
Voir aussi : Pape - Dossier histoire des Etats pontificaux - Pie VI - Histoire de la Révolution



1803
19 février
Napoléon Bonaparte met en place l’Acte de médiation en Suisse
Par cet acte, Bonaparte rétablit la Confédération suisse, qui comptera alors dix-neuf cantons. Chacun d’eux bénéficiera d’un gouvernement autonome mais tous seront unis au cœur d’une organisation fédérale plus forte, régie par une Diète fédérale. Cet Acte de médiation sera supprimé en 1814, après la chute de l’Empire.
Voir aussi : Napoléon Bonaparte - Diète fédérale - Histoire de l'Empire



1824
19 février
Naissance de Henri Germain, banquier français, à l'origine de la fondation du Crédit Lyonnais
Henri Germain nait le 19 février 1824 dans la ville de Cannes. Il devient un banquier très célèbre et respecté de tous. Il est l'un des fondateurs principaux de la banque "Le Crédit Lyonnais" qu'il dirige entre 1863 et 1905, date à laquelle il meurt. Il met également en place la "doctrine Germain" qui a pour but d'encadrer l'argent possédé par les établissements bancaires en fonction de la provenance et des caractéristiques des fonds.
Voir aussi : Finances - Histoire de l'Economie



1858
19 février
Proclamation de la "loi des suspects"
La loi de sûreté générale est adoptée par l'Assemblée à 227 voix contre 24. Napoléon III, qui a été victime d'un attentat le 14 janvier, entend grâce à cette loi interner ou expulser toute personne ayant déjà subi des condamnations politiques. A partir du 24, des "suspects" seront arrêtés dans toute la France. Présentés à des commissions départementales, une centaine d'entre eux sera déportée en Algérie.
Voir aussi : Napoléon III - Histoire de la Loi des suspects - Histoire du Second Empire



1880
19 février
Naissance d'Alvaro Obregon
Alvaro Obregon naît le 19 février 1880 à Sonora, au Mexique. Grand soutien du président Venustiano Carranza, il fut général de ses armées lors de la rébellion d'Emiliano Zapata et de Pancho Villa. Il fut d'ailleurs l'instigateur de l'assassinat de ce dernier. Il est élu président du Mexique de 1920 à 1924, ainsi qu'en 1928. Il meurt à Mexico le 17 juillet 1928, assassiné par un jeune étudiant révolté par ses réformes anti-catholiques.
Voir aussi : Président - Mexique - Pancho Villa - Histoire de la Politique



1906
19 février
Fondation de la Kellogg Company
En 1894, le médecin John Harvey Kellogg créa les corn flakes, à base de grains de blé, convaincu de l'importance du petit-déjeuner pour la santé. Son frère, Will Keith Kellogg a modifié la recette quelques années plus tard. Suite au succès mondial qui s'ensuivit, il fonda le 19 février 1905 la Battle Creek Toasted Corn Flake Company, plus connue sous le nom de Kellogg Company ou encore Kellogg's.
Voir aussi : Fondation - Céréales - Société - Histoire des Grandes aventures et découvertes



1915
19 février
Début de la bataille des Dardanelles
Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, l'Empire britannique et ses alliés s'inquiètent de la progression ottomane vers l'Afrique, via l'Égypte et le canal de Suez, qui pourrait provoquer la révolte dans les colonies de l'Entente. Churchill décide donc d'une offensive navale et terrestre sur le détroit du Bosphore visant à isoler puis assiéger Constantinople. Présenté en 1914 et contesté au sein de l'Entente, le plan est mis en œuvre le 19 février 1915. Cette offensive est aussi appelée bataille de Gallipoli.
Voir aussi : France - Russie - Première Guerre mondiale - Histoire de l'Empire ottoman - Dossier histoire de Constantinople - Histoire des Guerres



1916
19 février
Décès d'Ernst Mach
Le physicien et philosophe autrichien Ernst Mach décède à Haar (Allemagne). Né à Chirlitz-Turas (République tchèque) le 18 février 1838, il a notamment publié des travaux sur les interférences, la diffraction, la polarisation et la réfraction. Il est également le créateur d'une philosophie des sciences qui a largement inspiré les marxistes russes ou encore le physicien Einstein dans ses travaux sur la relativité. On lui doit notamment les ouvrages Analyse des sensations et La connaissance et l'erreur.
Voir aussi : Décès - Philosophie - Physique - Histoire des Sciences et techniques



1930
19 février
Naissance de John Frankenheimer, cinéaste américain
John Frankenheimer est né à New York d'un père allemand et d'une mère irlandaise. Il a commencé sa carrière à la télévision, et n'imaginait pas devenir réalisateur de films ; le hasard l'a ensuite conduit à la réalisation, et il s'est révélé un grand artiste dans ce domaine, en dirigeant notamment des films comme Le Prisonnier d'Alcatraz ou French Connection II. Il est mort d'une crise cardiaque à Los Angeles le 6 juillet 2002.
Voir aussi : Histoire de l'Art



1942
19 février
Ouverture du procès de Riom
Le gouvernement de Vichy assigne en justice les anciens dirigeants politiques et militaires français: Edouard Daladier, Guy La Chambre, Maurice Gamelin, Léon Blum et Robert Jacomet à Riom dans le Puy-de-Dôme. Ils sont accusés d'être responsables de la défaite de 1940. Plus de 400 témoins sont appelés à comparaître. Les juges ont pour instruction de juger les coupables sur la période allant de 1936 à 1940. Ainsi les actions du maréchal Pétain, ministre de la Guerre en 1934 sortent du champ du procès. Le procès de Riom tournera rapidement à la confusion et Hitler, irrité, le suspendra en avril. Les accusés seront renvoyés en prison puis livrés aux Allemands.
Voir aussi : Procès - Pétain - Daladier - Histoire du Procès de Riom - Histoire de la Deuxième Guerre mondiale



1942
19 février
Décret exécutif 9066
Le décret exécutif 9066, promulgué par Roosevelt le 19 février 1942, autorisait les États-Unis à interner dans des camps de concentration certains groupes ethniques, afin d'éviter des mesures de sabotage et d'espionnage. Même si le traité ne citait pas d'ethnies en particulier, il a surtout été utilisé pour interner les Japonais, les Allemands et les Italiens qui résidaient dans la partie ouest des États-Unis. 120 000 Américains d'origine japonaise ont ainsi été internés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Voir aussi : Japonais - Roosvelt - Histoire de la Politique



1951
19 février
Mort d'André Gide
L'écrivain français meurt à son domicile parisien à l'âge de 81 ans, des suites d'une congestion pulmonaire. Fondateur de la Nouvelle Revue Française (NRF) en 1908, il joua un rôle prépondérant dans le paysage littéraire français durant la première moitié du XXème siècle. L'auteur de "Les Nourritures terrestres" (1895) et de "Si le grain ne meurt" (1920) défraye souvent la chronique par ses engagements politiques, en faveur du communisme, et sa liberté sexuelle, il n'hésite pas à assumer ouvertement son homosexualité. Gide aura ses mots mystérieux sur son lit de mort: "J'ai peur que mes phrases ne deviennent grammaticalement incorrectes. C'est toujours la lutte entre le raisonnable et ce qui ne l'est pas..."
Voir aussi : Décès - André Gide - Histoire des Romans



2001
19 février
Décès de Charles Trenet
Durant les deux dernières années de sa vie, Charles Trénet, épuisé par une première attaque cardio-vasculaire se retire de la vie publique. Début février 2001, suite à une nouvelle attaque,celui que l'on surnomme depuis le début de sa carrière "Le fou chantant", est hospitalisé à l'hopital Henri-Mondor de Créteil. Il y décède le 19 février. Les cendres du chanteur repose à Narbonne, sa ville natale, dans le caveau familial. L'artiste laisse derrière lui un répertoire de plus de 1000 chansons dont les plus célèbres, "Y'a de la joie", "Douce France", "Je chante", "Boum" ou "La mer", ont marqué le répertoire de la Chanson Française.
Voir aussi : Décès - Février - Trenet - Histoire de la Chanson


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : dim. févr. 19, 2012 1:26 am
par saintluc
La bataille des Dardanelles, aussi appelée la bataille de Gallipoli, eut lieu durant la Première Guerre mondiale.

Le but de cette bataille était de s'emparer dans un premier temps de la mer de Marmara pour pouvoir assiéger Istanbul, ainsi, les Alliés songeaient contrôler les flux maritimes du Bosphore. L'idée d'éliminer l'Empire ottoman de la guerre par une action navale fut présentée au conseil de guerre de la Grande-Bretagne, vers la fin de novembre 1914. Selon le plan initial, une force navale devait attaquer le détroit afin d'ouvrir la route vers Istanbul (qu'on appelait encore Constantinople à l'époque). Malgré les réserves présentées de plusieurs côtés, ce plan fut dûment approuvé en janvier 1915.
Dès avant le début de la guerre, l'Europe est divisée entre deux systèmes d'alliances : la triplice et l'entente. Dès 1906, la prévision d'une guerre au cours de laquelle les troupes germano-ottomanes prendraient l'Egypte en traversant le canal de Suez et provoqueraient une révolte de l'Afrique musulmane déstabilisant ainsi les colonies de l'Entente poussent les Britanniques à élaborer un plan pour intimider les Orientaux et les forcer à signer une paix séparée. Ce plan prévoyait une action offensive à la fois navale et terrestre pour prendre possession des Détroits, menacer Constantinople et obliger ainsi la Sublime Porte à la paix. Une telle offensive nécessitait un grand déploiement de navires de guerre ainsi que d'importantes troupes d'infanterie. C'est pour cela que dès 1906 les britanniques prévoient l'établissement d'une base sur l'île de Lemnos.

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Quand le 31 octobre 1914, l'empire ottoman déclare la guerre à la France, la Grande Bretagne et la Russie, la réalisation du plan esquissé en 1906 devient une obligation. Le 3 novembre la flotte britannique bombarde pendant quinze minutes les fortifications d'Europe et d'Asie de l'entrée du détroit. Puis la flotte se replie à Lemnos où elle établit une base fortifiée. Winston Churchill, premier lord de l'Amirauté, expose donc au War Council (Conseil de Guerre britannique) le 23 novembre 1914 le plan prévu de longue date. Le plan est accepté mais remis à plus tard ; en attendant il fallait réunir dans un port de Méditerranée les bâtiments et les troupes destinés à sa réalisation. La marine était alors occupée à acheminer les troupes de tout le Commonwealth et à défendre la marine marchande contre les sous-marins allemands. Le 30 novembre le vice amiral Sir Henry Oliver chef d'Etat major de l'Amirauté fit savoir que des transports de troupe suffisants pour déplacer une division pouvaient être réunis de suite dans un port d'Egypte, mais Lord Kitchener jugea l'opération prématurée ; Churchill se contenta donc de concentrer les navires de transports de matériel et de chevaux. À partir du 3 décembre les sous-marins britanniques commencèrent les missions de reconnaissance ; ils devaient passer 9 lignes de mines successives à 30 mètres de fond. Au cours de la première mission de reconnaissance, le sous-marin B11 coula le croiseur turc Medsoudieh, au cours de la deuxième mission le sous-marin B9 fut endommagé par les tirs turcs ; le 15 janvier le sous marin francais Saphir heurta le fond et fut obligé de remonter à la surface quand il fut coulé. Le 2 janvier 1915, les Russes fortement pressés par les Turcs dans le Caucase demandent officiellement à l'Angleterre d'opérer une diversion en Asie mineure. Le projet des Dardanelles refait surface. Le 3 janvier Churchill envisage une campagne navale seule, sans appui terrestre, le 5 janvier le vice-amiral Carden répond qu'une opération navale ne pourrait réussir que si elle était prévue avec un très grand nombre de vaisseaux. Le 6 janvier, Churchill chargea Carden de détailler les besoins de l'opération. Dans le même temps, Sir Henry Jackson rédigea une note opposée au projet soulignant les pertes importantes qui en résulteraient. Le 12 janvier Carden remit ses conclusions à Churchill. Il prévoyait une opération en 4 temps s'étalant en tout sur un mois, et l'action combinée d'infanterie et de marine :

1.Destruction des défenses à l'entrée du détroit des Dardanelles,
2.Réduction des défenses à l'intérieur du détroit jusqu'à Cephez,
3.Destruction des défenses de la passe,
4.Tracé d'un chenal à déminer à travers la passe, réduction des défenses à l'intérieur du pays suivi de l'entrée en masse de la flotte dans la mer de Marmara.
Churchill rédige l'ordre de mouvement des navires le 12 janvier. Le 13 janvier, Churchill présente le plan Carden au conseil de guerre et l'approuve arguant que l'artillerie turque est obsolète comparée à celle des dreadnoughts anglais comme le Queen Elizabeth et qu'une fois coulé le navire allemand Goeben rien ne s'opposera à la réussite de l'opération. Lord Kitchener approuve et demande la réunion de 150 000 hommes pour l'opération. Le 14 janvier, il avalise l'ordre de Churchill du 12 janvier et avertit le Premier Ministre que "l'Amirauté prévoit pour février une expédition pour bombarder et prendre la péninsule de Gallipoli avec pour objectif Constantinople". Churchill contacta alors les forces russes et françaises pour solliciter leur aide qui répondirent favorablement. Cependant Churchill avait un ennemi, Lord Fisher. Celui-ci était convaincu comme Churchill de l'obligation d'attaquer les Turcs, mais il préconisait une opération uniquement terrestre pour réserver la flotte à la protection de la marine marchande. Le plan adopté ne lui convenait pas. Il adressa donc un Memorandum au Premier Ministre le 25 janvier. Le 25 janvier, Churchill et Fisher exposèrent leur vue au Premier Minsitre Asquith qui trancha en faveur du premier car le plan était déjà trop avancé. Lord Kitchener rallia Lord Balfour en indiquant alors que l'opération pourrait être arrêté à tout moment si l'une des deux opérations (navale et terrestre) étaient en péril ; Sir Edward Grey était enthousiaste, espérant rallier avec cette opération la Bulgarie dans le camp de l'Entente. Churchill ordonna alors la concentration des troupes et des navires sur l'île de Lemnos. Le début de l'opération fut fixée au milieu de février, mais des événements en Égypte le retardèrent : le 16 février, le War council décida d'augmenter les troupes d'infanterie en postant en réserves sur Lemnos la 29° division d'infanterie, une autre division en Egypte, et de constituer les préparatifs pour qu'une force de 50 000 hommes puisse débarquer n'importe où en Turquie.

Le 19 février, l'expédition appareille en direction des Détroits. Elle bombarde les fortifications des rives. La 29° division qui devait assurer les arrières à la base de Lemnos est subitement retenue en France. L'opération est suspendue. Churchill exprime sa colère au conseil de guerre du 26 février, alors Kitchener adjoignit aux troupes de Lemnos des Australiens et des Néo-Zélandais en suppléments pour compenser la perte de la 29° division. L'attaché militaire français à Constantinople prévint que les fortifications étaient camouflées, enterrées, qu'il faudrait par conséquent une action terrestre pour les débusquer. Lord Kitchener indiqua alors au général Birdwood d'enclencher des opérations terrestres succinctes précédées d'actions d'artillerie, le tout étant de ne pas être coincé par les troupes turques à terre. Le 1er mars, Lord Kitchener nomme le général Sir John Hamilton commandant en chef du corps expéditionnaire. Ce dernier établit son QG sur l'île d'Imbros (plus proche du front que Lemnos) où il rencontra Carden, commandant en chef des forces navales de l'opération. À partir du 3 mars, des navires anglais bombardaient quotidiennement pendant plusieurs heures les forts turcs, les navires anglais bombardaient les forts de Boulair. La flotte fut renforcée par l'arrivée de la flotte anglaise du Pacifique qui avait coulé le Graf Spee, et également par le croiseur russe Askold. Le 10 mars, Carden fit savoir à Churchill qu'une fois entrée dans la mer de Marmara les opérations devront commencer sur une grande échelle ce qui nécessiterait l'apport de la 29° division qui ne sera disponible que le 2 avril. Le 17 mars, Carden se porta malade et céda sa place à l'amiral de Robeck. Devant le retard accumulé ce dernier s'inquiéta du renforcement des défenses turques qui était mis en évidence par les reconnaissances aériennes et sousmarines.

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HMS Majestic pendant la bataille des Dardanelles
L'expédition alliée, conçue comme une attaque contre Istanbul, démarra laborieusement. La première étape fut une série de bombardements navals alliés à partir du 19 février. Le but de l'opération était de forcer le détroit, mais les eaux sont minées et les rivages sont fortifiés. S'ensuivit un déminage des 60 kilomètres du détroit. Si elle avait été efficace, la campagne aurait pu réussir. Mais le danger des mines ne fut pas éliminé.

La seconde phase des opérations commença le 18 mars. Les navires alliés bombardèrent à nouveau les positions ottomanes, mais trois cuirassés furent coulés — l‘Irresistible de la Royal Navy et le Bouvet de la Marine nationale par des mines, l'Ocean de la Royal Navy par un obus de 276 kg tiré d'une position turque — et trois autres furent sérieusement endommagés (dont le Gaulois). Six cuirassés hors de combat donc, ce qui obligea à suspendre la tentative de forcer le détroit.

Plusieurs autres navires, alliés et ottomans, furent coulés durant cette campagne par des sous-marins. Le sous-marin australien HMAS
Une expédition terrestre fut alors organisée contre Gallipoli. 75 000 soldats alliés débarquèrent le 24 avril, mais l'effet de surprise était raté et les défenses ottomanes avaient été renforcées. Les gains initiaux des alliés furent perdus et les forces britanniques, françaises, australiennes et néo-zélandaises se trouvèrent bloquées sur le cap Helles, entre la mer et les collines tenues par les Ottomans. Les défenses ottomanes, sous le commandement du général Liman von Sanders, étaient habilement manœuvrées, à la grande surprise des alliés. Parmi les hommes qui se distinguèrent dans le camp ottoman se trouvait un jeune colonel, Mustafa Kemal, qui devait plus tard instaurer la République et moderniser le pays, devenant le premier président sous le nom d'Atatürk.

Un débarquement de troupes fraîches plus au nord, le 6 août, fit peu de différence, sinon d'allonger la liste des victimes. Celles-ci augmentèrent de façon inquiétante dans la chaleur de l'été. Les alliés connurent l'enfer des rats, de la dysenterie, de la soif et des insectes. Les survivants furent évacués de décembre 1915 au 9 janvier 1916. L'opération manquée fit environ 250 000 victimes du côté des alliés, contre environ 211 000 côté ottoman.

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Débarquement du matériel et des chevaux
Les stratèges britanniques, par tradition, par situation (insularité, flotte, empire éclaté) sont sensibles à la stratégie dite indirecte, plutôt qu'aux conceptions "clausewitziennes", concentration et bataille décisive sur le front principal. La situation sur le front de l'Ouest vire à une guerre de siège moderne (après l'ultime fiasco des stratégies françaises - voir Général de Grandmaison). Les Britanniques étudient alors une opération sur les Dardanelles. Le premier Lord de l'Amirauté, Winston Churchill appuie un projet audacieux qui donne la part belle à la marine. Malgré d'âpres discussions, il impose une attaque uniquement navale pour forcer les détroits. Les assauts échouent en entraînant des pertes élevées. Winston Churchill, qui s'est beaucoup investi dans ce projet, s'entête et prévoit une opération combinée : attaque navale des détroits et débarquement sur la presqu'île de Gallipoli. L'opération trop ambitieuse et mal préparée échoue.

Les objectifs sont multiples comme toujours en histoire : contrôle des détroits, liens avec la Russie, coup contre l'Empire ottoman, influence/menace sur les États des Balkans encore neutres (Grèce, Bulgarie), soutien aux Serbes (ce qu'il en restait), effet psychologique (enfin une victoire pour la Triple-Entente, reprise du mouvement, menace sur le ventre mou de la Triplice)...

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La fin du Bouvet
L'envoi de troupes françaises et l'ouverture d'un second front en Orient ne sont pas des initiatives de la France mais bien du jeune premier lord de la flotte britannique, Winston Churchill.
Tout commence aux Dardanelles. L'attaque navale et le débarquement sont d'inspiration et d'exécution britanniques, les Français n'y étant conviés qu'en raison du manque d'effectifs britanniques. Ils ne participent pas aux querelles sur les différentes conceptions stratégiques de l'opération qui opposent les Britanniques, ils ne semblent même pas s'y intéresser, sauf Briand et Franchet d'Espérey. Les Français acceptent même l'esquisse d'un commandement unique britannique.

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Canon de 75 mm d'artillerie coloniale en action près de Sedd el Bahr au Cap Helles, campagne de Gallipoli, durant la troisième bataille de Krithia, le 4 juin 1915
Le 25 avril 1915, le débarquement de l’ANZAC commence à Gallipoli, sur un promontoire étroit couronné de fortifications, face à des escarpements quasi infranchissables. Les Turcs déclenchent un feu d’enfer, mais les Australiens parviennent, vers 6 heures du matin, à occuper le sommet de la première colline. Le jeune général turc Kemal Pacha (Mustafa Kemal Atatürk) après en avoir reçu l’ordre, lance une contre-attaque victorieuse. 8 41 Australiens devaient mourir vers la fin de la bataille. En Australie, on se rappelle la défaite de Gallipoli comme du baptême du feu pour l'armée australienne et la nouvelle nation qu'est l'Australie (de même pour les Néo-zélandais). Une cérémonie se déroule chaque année à Gallipoli le 25 avril (ANZAC Day).
Les tentatives du 3 novembre 1914 et du 19 février 1915 : en riposte à l'attaque navale ottomane contre les ports russes de la mer noire, une flotte franco-britannique bombarde les forts de l'entrée des Dardanelles et occupe l'île grecque (État neutre) de Lemnos, où l'on installe une base. Devant les appels russes, les Britanniques décident de forcer les Dardanelles. Le 19, les deux forts ottomans (Seddul Bahr, Kumkale) placés à l'entrée du détroit sont écrasés et les mines draguées. Mais la flotte se trouve bloquée dans le défilé à la hauteur des forts du goulot de Çanakkale (80 pièces lourdes, six de 355, six obusiers de 150). Les attaques précédentes ont prévenu les Ottomans du danger : sous les ordres de Von Sanders, la défense des détroits se renforce.
L'échec du 18 mars 1915 : devant les premiers succès, Londres envoie en soutien un corps expéditionnaire sur l'île de Lemnos afin d'occuper le canal et de menacer Istanbul, on lui adjoint une division française. Les stratèges ont mal estimé la situation, ils croient les défenses ottomanes à bout alors qu'elles peuvent encore être redoutables, de plus le dragage des mines n'est même pas terminé. Une nouvelle tentative de forcement s'engage mais après la perte de trois cuirassés et des dégâts importants sur les autres bâtiments, la flotte se retire sur l'Égypte (territoire ottoman déjà occupé). Le corps expéditionnaire de Lemmos doit être replié lui aussi afin de le réorganiser en vue, cette fois, d'une opération combinée sur la presqu'île de Gallipoli.
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Le débarquement aux Dardanelles. Illustration patriotique française
Les débarquements du 25 avril :

Les britanniques et les ANZAC au Cap Tekke, Krithia, Seddulbahr.

Il s'écoule cinq semaines avant que l'opération ne puisse commencer. Les débarquements s'effectuent sur la pointe sud-ouest de la presqu'île de Gallipoli. La flotte soutient avec ses pièces lourdes les hommes qui débarquent, malheureusement les pièces à tirs tendus se révèlent peu efficaces contre les tranchées. Les soldats sont arrêtés à quelques centaines de mètres du rivage, les premières lignes ottomanes, pourtant tenues par 67 Ottomans seulement, ne tombent que le lendemain au soir.

Les Français à Kumkale.

Ces soldats effectuent une diversion sur la côte asiatique qui se déroule mieux que les opérations de Gallipoli. Le village de Kumkale se rend après de féroces combats; les Ottomans lancent de multiples contre-attaques, au prix d'efforts surhumains, le village reste aux mains des envahisseurs. Mais le général britannique Hamilton les rappelle à Gallipoli devant les pertes extrêmement sévères que subissent les britanniques.

Un front sans profondeur (mai 1915) : ce n'est que le 1er mai que les alliés réussissent à installer véritablement leur tête de pont. Elle reste très fragile de par son absence de profondeur. L'évacuation des blessés, le débarquement de nouvelles troupes ou de matériel se font sous le feu ottoman. Il n'existe pas de secteur calme et chacun, du soldat de première ligne au général de division, court un perpétuel danger (général Gouraud blessé le 30 juin). La situation perturbe le ravitaillement qui ne peut bientôt plus s'effectuer que de nuit.

Les attaques de l'Entente sur Kerevesdere et sur l'Hacibaba : le 6 mai, Hamilton décide une attaque frontale par les Français et un débordement des britanniques, cette opération se solde par un échec sanglant. À la mi-mai, on lance de nouvelles actions sur le Kerevesdere qui entraînent des pertes sévères pour la conquête de quelques mètres. Les attaques de sous-marins et la perte de plusieurs bâtiments obligent la flotte à se replier après le 27 août, privant les troupes débarquées de la protection de son artillerie lourde.

La manœuvre de débordement de Suvla-Bay (6 août 1915) : afin de faciliter le débarquement à Suvla et d'encercler les Ottomans, on décide deux manœuvres de diversion pour fixer les éléments mobiles turcs. L'opération commence par une nouvelle attaque de 5 divisions sur le Cap Hellès et des ANZACS sur Sarı-Bari. L'attaque frontale échoue, les ANZACS, malgré un engagement total, ne parviennent à s'emparer de leur objectif. Alors que le débarquement s'effectue sans opposition (seulement des gendarmes ottomans) les 25 000 britanniques inexpérimentés restent immobiles sur les plages. L'incompétence des chefs britanniques à Sulva laisse aux Ottomans le temps de réagir et de les stopper. Quand Hamilton arrive sur place et qu'il tente de reprendre l'initiative, la situation est bloquée et les Ottomans retranchés.

L'aveu de l'échec : après le départ forcé de Churchill, c'est au tour d'Hamilton de supporter la défaite, son remplaçant Monro, devant la situation bloquée et l'arrivée de l'hiver ordonne la retraite. Kitchener confirme cet ordre après une inspection sur place. Le rapport entre les effectifs combattants tourne largement à l'avantage des Ottomans, le terrain supporte les mêmes tranchées qu'en France et les défenseurs possèdent l'avantage en artillerie lourde; la retraite devient obligatoire d'autant que la situation dans les Balkans s'aggrave. Deux divisions, celle de Bailloud et une britannique, s'embarquent pour Salonique au secours de la Serbie en violant la neutralité grecque.

L'évacuation, seule réussite de la campagne : du 8 octobre au 9 janvier, 100 000 hommes, 200 canons, 5 000 animaux sont évacués exclusivement de nuit sans que les Ottomans ne puissent s'y opposer. Le repli commence par l'évacuation de Suvla et des positions isolées. L'évacuation de la position principale sur la pointe sud de la presqu'île semble plus complexe mais l'armée ottomane ne réagit pas et l'évacuation se termine bien pour les Alliés.
Au final, l'expédition aura coûté la mise hors combat de 50 000 sénégalais et français et 200 000 britanniques et ANZACS (Australiens et Néo-Zélandais) du côté Ottoman 260 000 soldats dont environ 30 000 Bosniaques. Les Ottomans se sont battus héroïquement, tandis que les Alliés devaient envahir une région moins bien défendue, pour cause de neutralité du royaume de Grèce.
Image
Débarquement de troupes françaises sur l'île de Lemnos.


Les restes des armées alliées furent débarqués plus tard à Salonique avec l'accord du premier ministre Elefthérios Venizélos, mais en violation de la neutralité grecque prônée par le roi Constantin Ier et constituèrent l'Expédition de Salonique ou Front d'Orient. Elles échouèrent à empêcher la Bulgarie de rejoindre la Triplice. Après de multiples déboires politiques, militaires, diplomatiques, elles connurent un épilogue glorieux en 1918. Un assaut génial monté par Franchet d'Espérey emporta la Bulgarie, l'Empire Ottoman, l'Autriche et força l'Allemagne à capituler le 11 novembre.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. févr. 20, 2012 1:10 am
par saintluc
1429
20 février
Mort de Jean de Médicis
Jean de Médicis, ou Giovanni « di Bicci » (né à Florence en 1366), meurt à l'âge de 69 ans. Fils d'Evrard, marchand qui fit d'abord fortune en ouvrant plusieurs succursales d'ateliers de tissage avant de devenir banquier, il devint gonfalonier de justice en 1421. Père de Cosme l'Ancien (1389-1464) et grand-père de Laurent le Magnifique (1449-1492), il fut le fondateur de l'influente famille Médicis, qui prospéra à Florence et en Toscane du XVe au XVIIIe siècle.
Voir aussi : Histoire de Florence - Toscane - Mécénat - Laurent le magnifique - Histoire de la Politique



1773
20 février
Début du règne de Victor-Amédée III de Sardaigne
Le 20 février 1773, Victor-Amédée III de Sardaigne, duc de Savoie, prince de Piémont, roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem, succède à son père Charles-Emmanuel III de Savoie. Né en 1726, ce grand ennemi de la Révolution française, ouvrit ses frontières aux émigrés français et déclare la guerre à Napoléon ; il y perdra la Savoie et Nice. Il meurt le 16 octobre 1796, après la signature du traité de Paris.
Voir aussi : Napoléon - Histoire de Jérusalem - Révolution française - Histoire du Traité de Paris - Histoire du Piémont - Histoire de la Politique



1790
20 février
Début du règne de Léopold II
Pierre-Léopold de Habsbourg-Lorraine devient l'empereur Léopold II le 20 février 1790. Après avoir commandé la Toscane, il succède à Joseph II en tant qu'empereur des Romains, roi de Hongrie et de Bohême. Il permit d'apaiser les tensions avec les Hongrois et de reprendre la main sur la Belgique. Fin tacticien politique, il renforça son autorité intérieure en pacifiant ses relations avec les grandes puissances européennes. Il meurt en mars 1792 sans pouvoir sauver sa sœur, Marie-Antoinette, de la guillotine.
Voir aussi : Autriche - Marie-Antoinette - Léopold II - Joseph II - Histoire de la Politique



1794
20 février
L'île Bourbon devient La Réunion
Possession française depuis 1649, l'île Bourbon est rebaptisée par la Convention, 'île de la Réunion. Cette nouvelle dénomination est un hommage aux fédérés marseillais et aux gardes nationaux parisiens qui se sont réunis le 10 août 1792 pour prendre d'assaut le palais des Tuileries et suspendre les pouvoirs du roi Louis XVI. L'île de l'Océan Indien retrouvera son nom d'origine lors de l'occupation anglaise de 1810 à 1815. La IIème République lui rendra définitivement le nom d'île de la Réunion.
Voir aussi : Réunion - Histoire de la Révolution



1811
20 février
Chateaubriand à l'Académie
L'écrivain François-René de Chateaubriand est élu à l'Académie française. Napoléon Ier lui interdit de prononcer son discours devant ses pairs, un éloge de liberté. En 1814, Chateaubriand fera son entrée en politique et écrira un pamphlet à l'égard du despotisme dans "De Buonaparte et des Bourbons".
Voir aussi : Histoire de l'Académie Française - Chateaubriand - Histoire de la Poésie



1816
20 février
Rossini crée le Barbier de Séville
Le "Barbier de Séville" est créé au Teatro di Torre Argentina de Rome. Inspiré de la pièce de Beaumarchais, cet opéra sera le plus grand succès de Gioacchino Rossini. Ce compositeur, par l’ensemble de son œuvre composée essentiellement d’opéras bouffes, est alors en passe de renouveler l’art lyrique italien.
Voir aussi : Beaumarchais - Rossini - Histoire de l'Opéra



1827
20 février
Bataille d'Ituzaingó
La bataille d'Ituzaingó a opposé l'armée du Brésil à celles de l'Argentine et l'Uruguay, le 20 février 1827, dans le cadre de la guerre entre l'Argentine et le Brésil. Elle faisait suite à l'intégration de l'Uruguay comme province du Brésil, contestée par les Argentins et les Uruguayens. La bataille fut très violente et ne vit aucun vainqueur. Cependant, les Brésiliens déplorèrent plus de morts et de blessés que leurs adversaires.
Voir aussi : Bataille - Guerre - Brésil - Argentine - Armée - Histoire des Guerres



1865
20 février
Venancio Flores prend le pouvoir en Uruguay
Le caudillo Venancio Flores, chef des révolutionnaires uruguayens, s'empare à nouveau du pouvoir à Montevideo, capitale de l'Uruguay. Aidé par l'Argentine, il se proclame président de la République et instaure une dictature. Cet épisode relance la guerre de la Triple Alliance (ou guerre du Chaco), qui oppose le Paraguay à l'Argentine, le Brésil et l'Uruguay. Venancio Flores sera assassiné le 19 février 1868, par les hommes de Bernardo Berro.
Voir aussi : Coup d'Etat - Uruguay - Histoire de la Politique



1872
20 février
Ouverture du "Met" à New York
Le fameux « Met » ou Metropolitan Museum of Art ouvre ses portes à New York, du côté de Manhattan. Originellement conçu par des mécènes et des célébrités afin d'« apporter l'art aux citoyens américains », il intègre la collection personnelle de celui qui sera son premier président, John Taylor Johnston, ponte de compagnie ferroviaire. Riche de ses 173 toiles initiales (Poussin ou Tiepolo) et d'un sarcophage romain en pierre, de nombreux autres legs, dons ou acquisitions suivront. Aujourd'hui l'un des plus grands musées du monde, s'étendant de Central Park au quartier de Washington Heights, il réunit des œuvres aussi diversifiées que les trésors d'art byzantin, les sculptures des grands maîtres européens ou même des instruments de musique des quatre coins de la planète.
Voir aussi : Dossier histoire de New York - Histoire de l'Art



1873
20 février
Guzman Blanco institué constitutionnellement président du Venezuela
Occupant le pouvoir depuis 1870, le libéral Antonio Leocadio Guzmán Blanco (1829-1899), est élu constitutionnellement président du Venezuela, charge qu'il exerce de manière dictatoriale jusqu'en 1877, puis, malgré de très courtes pauses, de 1879 à 1884 et de 1886 à 1888. Malgré ses liens ténus avec l'oligarchie foncière et la constitution de l'immense fortune personnelle qui en découle, sa gouvernance coïncide avec la genèse des fondations d'un Etat moderne. En témoignent notamment ses tentatives de laïcisation de la société vénézuélienne : mise en place de mesures anticléricales et aménagement des rudiments de la future école publique.
Voir aussi : Venezuela - Anticléricalisme - Guzman blanco - Oligarchie foncière - Histoire des Institutions



1877
20 février
Première du "Lac des cygnes"
Le compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski présente au Bolchoï de Moscou le ballet qu'il a monté avec Julius Reisinger, "Le Lac des cygnes". C'est un véritable fiasco et "Le Lac des cygnes" ne connaîtra le succès qu'à partir de 1895 quand Marius Petipa et Lev Ivanov réadapteront la chorégraphie.
Voir aussi : Histoire de Moscou - Tchaïkovski - Histoire de la Musique classique



1878
20 février
Début du pontificat de Léon XIII
Le pontificat du 257e pape, Léon XIII, débute le 20 février 1878. Ce cardinal italien né le 2 mars 1810, succède ainsi à Pie IX. Elu pour sa santé fragile, car le conclave souhaitait un pape de transition, il eu le quatrième plus long pontificat de toute l'histoire. Pape libéral et très cultivé, il manifesta une grande opposition à la franc-maçonnerie. Il meurt à Rome le 20 juillet 1903, après 25 ans de règne.
Voir aussi : Pape - Cardinal - Pie IX - Conclave - Pontificat - Histoire de la Chrétienté



1888
20 février
Naissance de Georges Bernanos
Georges Bernanos naît le 20 février 1888, à Paris, et passe sa jeunesse en Artois. Cet écrivain français se servira des paysages du Nord pour planter le décor de ses différents romans. Blessé lors de sa participation à la Première Guerre mondiale, son talent n'est reconnu qu'en 1926 avec l'ouvrage "Sous le soleil de Satan". Explorant sans cesse le combat spirituel du Bien et du Mal, il décède à l'âge de 60 ans, le 5 juillet 1948.
Voir aussi : France - écrivain - Histoire de l'Art



1942
20 février
Vercord publie "Le silence de la mer"
Le dessinateur français Jean Bruller publie clandestinement son premier roman sous le pseudonyme de Vercors. Avec son ami résistant Pierre de Lescure, ils ont fondé en secret une petite maison d'édition: les Editions de Minuit. "Le silence de la mer" qui a pour thème l'occupation, est diffusé au compte goutte. Il est dédié à la mémoire du poète Saint-Pol Roux, mort le 18 octobre 1940.
Voir aussi : Histoire des Romans



1962
20 février
John Glenn, le premier Américain en orbite
L'astronaute John Herschel Glenn est le premier Américain à prendre part à un vol spatial habité. A bord de la capsule "Mercury Friendship 7", il effectue trois révolutions autour de la Terre (129 000 km) en 4 heures et 56 minutes. L'amerrissage se déroule sans encombre à l'est des Bahamas, à 65 km de l'endroit précis qui avait été calculé par les ingénieurs de la NASA. Les Américains réussissent ce vol habité avec près d'un an de retard sur les Russes : le 12 avril 1961, Youri Gagarine avait été le premier homme de l'espace.
Voir aussi : Dossier histoire de la conquête spatiale dans la guerre froide - Histoire de la NASA - John Glenn - Mercury - Histoire de l'Espace



1986
20 février
Première émission de La Cinq
Lancée par le magnat italien Silvio Berlusconi, la première chaîne généraliste privée française débute sa programmation à 20h30. La chaîne cessera d'émettre le 12 avril 1992.
Voir aussi : Chaîne - Berlusconi - Histoire de La Cinq - Histoire de la Télévision



1986
20 février
La station russe "Mir" s'installe dans l'espace
L'élément central de la station orbitale "Mir" ("Paix" en russe) est placé sur orbite à 350 km d'altitude par une fusée Proton. La sphère de 2,20 mètres de diamètre pèse 21 tonnes. Des modules viendront bientôt s'y arrimer. La première mission habitée vers "Mir" sera lancée le 13 mars 1986. A cause de la vétusté des équipent et des énormes frais qu'engageaient sa maintenance, la station sera détruite en 2001.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Astronaute - Station - Histoire de Mir - Histoire de l'Espace



1998
20 février
Lipinski plus jeune championne olympique
Après une victoire au championnat du monde, l’américaine Tara Lipinski devance sa compatriote Michelle Kwan de peu et devient alors la plus jeune patineuse artistique médaillée d’or aux Jeux Olympiques. Mais, alors qu’elle n’a que 15 ans, elle vit sa dernière grande victoire. Elle sera en effet victime par la suite de blessures à répétition.
Voir aussi : Histoire des Jeux Olympiques d'hiver - Histoire du Patinage artistique - Histoire des Jeux Olympiques


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. févr. 20, 2012 1:21 am
par saintluc
La Réunion

Avant le XVIe siècle, seuls les Arabes et les Austronésiens (habitant l'Indonésie et la Malaisie d'aujourd'hui) connaissent l'océan Indien. Le premier nom donné à La Réunion le fut par les Arabes bien avant 1450 : Dina Morgabin, qui signifie l'île de l’Ouest.

En 1498, Vasco de Gama arrive dans cet océan, remonte le canal du Mozambique, explore Madagascar, l'île de Mozambique et va jusqu'à Calicut, en Inde. Au passage, il détruit la ville de Kingani au nord de Madagascar. La colonisation européenne de l'Océan Indien commence avec cette première grande expédition.


Après les Portugais, les Anglais et les Hollandais, les Français s'engagent dans l'aventure coloniale. Ils « découvrent » les îles et s'y installent, utilisant la main-d'œuvre esclave, achetée principalement en Afrique et à Madagascar…

1504
Le premier navigateur européen à avoir croisé au large de La Réunion est Diego Fernandez Peteira. Il baptise alors La Réunion Santa Apollonia.
1513
Pedro de Mascarenhas croise au large de l'archipel formé par La Réunion, l'île Maurice et Rodrigues et lui donne son nom: Mascareignes
1611
Le 27 décembre, l'expédition de l'amiral hollandais Pieter Willemsz Verhoeff (Pierre-Guillaume Veruff), de retour de Java, passe à vue de La Réunion, mais n'y débarque pas.
1613
Le 23 mars, le navire Pearl, de retour de Ceylan, fait escale à La Réunion et son capitaine, Samuel Castelton, baptise l'île encore inhabitée England's forest. Il décrit une île paradisiaque vierge avec des cours d'eau, des animaux : tortues, tourterelles, perroquets, ibis de La Réunion (ou solitaire), anguilles, canards, oies, tous extrêmement facile à tuer.
1638
Le 25 juin: Première prise de possession des îles Mascareignes par la France.
1642
Le 29 juin, les Français prennent une seconde fois possession des îles Mascareignes au nom du roi de France et rebaptisent île Bourbon. Premier débarquement en rade de Saint-Paul.
1646
12 mutins de Fort Dauphin (petit comptoir vers la route des Indes dans le Sud de Madagascar) sont abandonnés à La Réunion jusqu'en août 1649. Le 7 septembre, on les ramène à Fort Dauphin, mais certains sont fâchés de revenir. Une première carte de l'île est dressée avec les information de ces mutins. première carte.
1649
Décembre : Flacourt est séduit par la description de l'île par les mutins. L'île prend alors de l'intérêt. Sur le bateau Le Saint-Laurent, Flacourt prend possession pour la troisième fois de La Réunion. Il y débarque quatre génisses, un taureau et il revient avec des cochons salés. L'île Bourbon est toujours vierge.
1654
Seconde colonisation de l'île Bourbon par des gens de « mauvaise compagnie ».
1663
Le 10 novembre: Le Saint-Charles mouille à la Grotte des Premiers Français à Saint-Paul. L'île Bourbon est définitivement occupée par les Français. Deux Français s'y installent, Louis Payen et un collègue, et avec eux dix serviteurs malgaches dont trois femmes. Elle devient colonie à part entière et aussi la première base française de l'océan Indien.
Image
Deux Hollandais assis sur une tortue aux premières heures de l'histoire humaine de La Réunion.
Pendant un siècle, la Compagnie des Indes administre directement l'île Bourbon qui lui est concédée par le Roi de France. En 1665, l'île accueille son premier gouverneur, Étienne Regnault, agent de la Compagnie des Indes. L'administration crée les premiers quartiers, exploite les richesses (tortues, gibier…) et accorde les premières concessions. En 1667 naît le premier enfant connu de Bourbon, mais il est probable que les premières femmes malgaches arrivées en 1663 avec Louis Payen aient déjà mis au monde des enfants. La colonisation définitive de l'île commence avec l'arrivée des premiers colons français accompagnés d'une main-d'œuvre malgache qui n'est pas encore officiellement asservie. Les « serviteurs » sont au service des colons de la Compagnie des Indes.

1665
Étienne Regnault devient chef de la première véritable colonie. L'île Bourbon compte 30 à 35 personnes. La colonie est basée au Camp Jacques à droite de l'embouchure de l'Étang de Saint-Paul.
1667
Naissance de Saint-Denis et de Sainte-Suzanne.
1671
L'île Bourbon compte 76 personnes.
1674
L'île Bourbon accueille les rescapés du massacre de Fort Dauphin, et devient alors la seule escale française sur la route des Indes. L'île compte alors 150 personnes. Pendant six ans, l'île va tomber dans l'oubli et la colonie va prospérer...
1680
Le Père Bernardin essaye d'intéresser Louis XIV à l'île Bourbon.
1686
L'île Bourbon compte 216 personnes.
1689
M. De Vauboulon devient le premier administrateur et législateur de l'île.
1700
Versailles prend en considération cette escale sur la route des Indes. L'île est de plus en plus fréquentée.
1704
L'île compte 734 personnes.
1708
1ère expédition de Moka qui ramène 1500 tonnes de café du Yemen à Saint-Malo
1715
2ème expédition de Moka Guillaume Dufresne d'Arsel chargé de ramener le café du Yemen à l'île Bourbon
1718
Nouvelle richesse de l'île, le café fait entrer Bourbon dans la grande aventure de la prospérité économique. Le développement de cette ressource s'accompagne d'un fort courant d'importation d'esclaves.
1719
Jusqu'en 1735, l'exportation annuelle de café atteint les 100 000 livres. L'île Bourbon « accueille » 1 500 esclaves supplémentaires par an. Ils proviennent d'Afrique, de l'Inde et de Madagascar.
1735
Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais devient le premier gouverneur général des îles de Bourbon et de France. L'île de France devient plus importante que Bourbon : elle bénéficie d'un port naturel, Port-Louis, base navale idéale pour la lutte maritime que se livrent l'Angleterre et la France pour la domination de l'Inde. L'Ile Bourbon est cantonnée au rôle de pourvoyeuse de l'Ile de France et des flottes de guerre et de commerce en denrées alimentaires.
1738
Saint-Denis devient le chef-lieu de l'île au détriment de Saint-Paul.
1741
Les jeunes de l'île Bourbon sont recrutés pour la guerre contre les Britanniques en Inde.
1744
La production de café atteint 2 500 000 livres. L'île compte 2 500 habitants.
1754
Il y a 3 376 blancs et 13 517 esclaves. (recensement effectué par le Conseil Supérieur de l'île)
1756
Jusqu'en 1763, l'île Bourbon participe au conflit opposant la France aux Britanniques en Inde.
1763
L'île compte 22 000 personnes dont 18 000 esclaves.
1764
Le roi rachète les Mascareignes à la Compagnie des Indes après la faillite de cette dernière. L'île entre pendant 30 ans dans une période économique très faste avec l'exportation des épices et du café.

Dans cette période, l'île connaît de nombreux changements administratifs et judiciaires. Sur le plan économique, c'est la période des épices. Le gouverneur Pierre Poivre introduit notamment des épices (girofle, muscade) qui apportent un modeste complément à la culture du café. L'action de Pierre Poivre a considérablement enrichi et diversifié la flore de l'Ile.

1767
Le 14 juillet, la France récupère officiellement les Mascareignes.
1768
L'île Bourbon compte 45 000 esclaves et 26 284 habitants libres (Blancs et libres de couleur).
1772
Plantation des premiers girofliers dans l'île.
1788
L'île compte 47 195 habitants.
Image
La culture du café à l'île Bourbon.
Ces deux périodes sont des périodes troubles pour l'île, qui subit les contrecoups des guerres de la Révolution et l'Empire. Les tensions naissent surtout quand l'Assemblée Coloniale créée par la Révolution refuse d'abolir l'esclavage.

L'île Bourbon devient en 1793 l'île de La Réunion. Cependant Napoléon transforme à nouveau le statut de l'île en la plaçant sous l'autorité d'un capitaine général résidant en île de France. L'assemblée coloniale est supprimée et l'esclavage rétabli en 1802.

L'île prend le nom d'île Bonaparte en 1806. Elle reprendra le nom de Bourbon en 1814.

1789
Révolution : l'assemblée coloniale prend le pouvoir aux mains de l'administration royale.
1793
Jusqu'en 1795, l'île connaît une grave pénurie de denrées alimentaires, mais grâce aux corsaires, elle parvient à subsister.
1794
Le 8 avril, l'île rompt avec le passé et adopte le nom d'île de La Réunion à la suite de La Réunion des révolutionnaires qui ont chassé le roi Bourbon du trône. Le gouverneur royaliste est arrêté.
1795
L'île refuse l'abolition de l'esclavage mais adopte un système plus souple. La Réunion est soumise au régime révolutionnaire montagnard.
1796
Refus officiel de l'abolition de l'esclavage.
1798
La Réunion devient hors-la-loi vis-à-vis de la métropole et s'enferme dans une autonomie.
1799
L'assemblée coloniale impose à l'île une véritable dictature.
1801
La Réunion revient sous le contrôle de la France après la prise de pouvoir de Bonaparte.
1802
La Loi du 20 mai 1802 maintient l'esclavage.
1806
août, La Réunion prend le nom d'île Bonaparte.
1807
Des catastrophes naturelles exceptionnelles ravagent toutes les cultures de café et de giroflier. Ces événements précipitent l'abandon du café, dont l'intérêt économique décline. Les exploitants se tournent vers la canne à sucre, dont les débouchés en métropole s'acroissent considérablement depuis la perte, par la France, de Saint-Domingue (Haïti) et avec le passage de l'Ile de France (île Maurice) sous domination anglaise.
1808
L'île, sans défense, subit le blocus de la flotte britannique.
1809
Du 16 au 25 août, les Britanniques débarquent à Sainte-Rose et sont repoussés par la garde nationale de Saint-Benoît.
Le 21 septembre, Saint-Paul est conquise par les Britanniques, qui se retirent immédiatement.
1810
Le 7 juillet, les Britanniques débarquent à la Grande Chaloupe et font route vers Saint-Denis.
Le 8 juillet a lieu la bataille de la Redoute. La Réunion capitule. Le 9 juillet, l'île reprend le nom d'île Bourbon. Jusqu'en 1815, l'occupation britannique s'effectue sans évènement notable.
Le premier établissement d'enseignement supérieur ouvre à Saint-Denis : c'est le collège Royal.
1815
Suite au Traité de Paris de 1814, les Britanniques retrocèdent l'île à la France le 6 avril : c'est la seule île de l'océan Indien qui soit rendue à la France. L'île compte alors 68 309 habitants. La culture de la canne à sucre se développe, mais l'île ne peut plus subvenir à ses besoins alimentaires.
Plus de 45 000 esclaves sont introduits à Bourbon entre 1817 et 1831. La traite clandestine est tolérée par les autorités de Bourbon malgré l'interdiction officielle de 1815 (Congrès de Vienne). En 1830, après les Trois Glorieuses, la monarchie de Juillet gouverne en métropole. La traite est énergiquement combattue. Les lois Mackau (1845) adoucissent le régime des esclaves.

1820
Epidémie de choléra.
1825
Le premier déplacement d'Europe à La Réunion par bateau à vapeur prend 113 jours.
1829
Nouveau cyclone qui dévaste l'île.
1831
Création de la chambre de commerce.
1832
Le premier Conseil Général est élu.
1840
Découverte de la fécondation artificielle de la vanille par Edmond Albius.
1845
Mesures préparatoires à l'abolition de l'esclavage.
1848
L'île compte 103 490 habitants.
Le 9 juin, proclamation de la République : l'île Bourbon redevient l'île de La Réunion.
Le 27 avril a lieu la publication de l'acte d'émancipation. Le 20 décembre, Joseph Napoléon Sébastien Sarda Garriga, commissaire de la République, proclame l'abolition de l'esclavage à La Réunion. L'île comptait alors 60 000 esclaves.
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L'esclavage est aboli mais l'île reste une colonie française jusqu'en 1946. Un nouveau système d'asservissement des hommes - « l'engagisme » ou concept plus adapté le « servilisme » - est à la base de la nouvelle organisation économique et sociale de l'île. Au 1er janvier 1848, la population esclave s'élève à 62 151 individus soit 60 % de la population totale. Libérés le 20 décembre 1848, les affranchis auront chacun un nom (attribué par l'administration coloniale) rajouté à leur ancienne appellation d'esclave. Une minorité d'entre eux acceptent de rester auprès de leurs anciens maîtres, les autres vagabondent dans l'île ou se réfugient dans les hauteurs de l'île à la recherche de terres libres à défricher.

Plus de 100 000 "engagés" Malgaches, Indiens (Malabars) et Africains (Cafres) seront introduits dans la colonie par les propriétaires d'anciens esclaves pour remplacer ceux-ci sur les plantations. L'île prend le nom d'île de La Réunion après la promulgation du décret du 7 mars 1848, le 9 juillet 1848 à La Réunion…

1849
Premières élections au suffrage universel.
1852
Hubert-Delisle devient Gouverneur le 8 août.
1855
Ouverture du Muséum d'histoire naturelle.
1859
Epidémies de choléra et de variole.
Fin de l'immigration africaine.
1860
Le 21 avril : inauguration de l'hôtel de ville de Saint-Denis.
L'île compte 179 190 habitants.
La traversée en bateau depuis l'Europe ne demande plus qu'une cinquantaine de jours, contre le double en 1840.
1865
Epidémie de typhus.
1868
Grand incendie de Salazie. Émeute et état de siège à Saint-Denis pendant six mois.
1870
Le 22 octobre: départ volontaire de créoles pour la guerre contre la Prusse.
L'île compte 193 360 habitants.
1878
Travaux pour la construction du port et du chemin de fer.
1882
Livraison des deux premières lignes de chemin de fer : Saint-Benoît-Saint-Denis, le 11 février, et Saint-Louis-Saint-Pierre, le 19 juin.
1885
Fin de l'immigration indienne.
1886
Livraison du port de la Pointe des Galets.
1890
La traversée en bateau depuis l'Europe ne demande plus que 21 jours.
1894
Livraison du pont suspendu de la Rivière de l'Est.
1897
La Réunion compte 173 190 habitants.
1900
Première automobile dans l'île.
1901
L'île exporte 41 500 tonnes de sucre.
1907
Saint-Gilles brûle entièrement.
1910
Incendie du lycée de La Réunion, l'actuel lycée Leconte de Lisle, reconstruit.
1911
Création du musée des Beaux Arts, l'actuel musée Léon Dierx.
1913
Création de l'Académie de La Réunion.
1914
Élection législative la plus sanglante de La Réunion (14 morts, 300 blessés). Les Créoles participent à la Grande Guerre.
1923
La Réunion exporte les produits suivant : sucre, vanille, manioc, géranium, ylang ylang, vétyver, café, cacao, thé, tabac, chouchou, aloes, maïs, fruits et légumes.
1924
Naissance de Raymond Barre à Saint-Denis, le 12 avril.
1925
Une liaison Le Port-Marseille en paquebot est inaugurée.
1929
26 novembre: Atterrissage du premier avion sur l'île dans un champ de 300 mètres Sainte-Marie.
1936
19 décembre-28 décembre: première liaison aéropostale Le Bourget-Gillot.
1939
La Seconde Guerre mondiale.
1942
Le 30 novembre, La Réunion se rallie à la France libre.
1946
Le 19 mars, la colonie est intégrée dans l'État français et devient département français d'outre-mer. Il s'ensuit une rapide modernisation de l'île : éducation, santé, croissance économique, expansion démographique ...
Image
De 1947 à nos jours, l'île de La Réunion connaît une accélération de son histoire. En un demi-siècle, les bouleversements sociaux, économiques, politiques sont considérables. La société de plantation de l'époque coloniale laisse la place à la société de consommation, mais l'économie réunionnaise reste fragile, artificielle, déséquilibrée avec un secteur tertiaire hypertrophié et des transferts sociaux abondants qui entretiennent un assistanat aux conséquences catastrophiques. En l'espace d'un demi-siècle, la population (227 000 habitants en 1946) a triplé (740 000 habitants en 2004), résultat de progrès médicaux considérables entraînant une baisse spectaculaire de la mortalité tandis que la natalité reste forte, et, plus récemment d'un pouvoir attractif de l'Ile qui attire de plus en plus d'immigrants de la métropole, d'Europe et de l'océan Indien. La croissance économique, bien que forte, ne suffit pas à donner de l'activité à toute cette population, d'où l'importance du taux de chômage.

1948
Un cyclone dévaste La Réunion: des vents de 300 km/h font 165 morts et 3 milliards de francs CFA de dégâts
1952
Débuts de la Sakay à Madagascar.
1960
Les cyclones sont désormais baptisés par des noms féminins
1962
L'île compte 354 294 habitants
1963
Le 6 mai, Michel Debré est élu pour la première fois à La Réunion aux élections législatives.
Michel Debré crée le BUMIDOM.
1964
Construction du barrage hydroélectrique de Takamaka
1965
Saint-Pierre, « capitale du Sud » devient sous-préfecture de l'île.
"Enfants de la Creuse" : Des centaines d'enfants "orphelins" sont déplacés pour repeupler la Creuse et soulager leurs familles.
1975
Le 1er janvier marque l'abandon du franc CFA au profit du franc français.
1976
Monseigneur Gilbert Aubry devient le premier évêque réunionnais du diocèse de La Réunion
La route du Littoral, qui relie Saint-Denis à La Possession en 11,7 km, est livrée le 5 mars après 29 mois de travaux. Elle a coûté 230 millions de francs.
1978
Premiers jeux des îles de l'océan Indien.
1983
Le 2 mars, le premier Conseil Régional français est élu. Il siège sur la Région Réunion
1996
Le 1er janvier, le président de la République Jacques Chirac, instaure l'égalité sociale avec la métropole.
1999
La Réunion compte 700 000 habitants.
2000
Un projet de bidépartementalisation de La Réunion est abandonné.
2002
Le cyclone Dina passe à 45 km des côtes nord l'île (22-23 janvier 2002).
2006
Epidémie de Chikungunya.
2009
Le 23 juin, la route des Tamarins est ouverte à la circulation.


Les esclaves ou noirs marrons, le peuplement des hauts.
Les producteurs de canne avaient recours à l'esclavage pour exploiter leurs plantations. La main d'œuvre venait surtout d'Afrique de l'Est (les "cafres") , de Madagascar, de Guinée et d'Inde. Un petit nombre d'esclaves parvenaient à s'enfuir des propriétés, et cherchaient refuge dans les zones montagneuses. On appelle ces esclaves les Marrons, terme créole qui signifie "fugitif" ou "sauvage". Ces fuyards étaient pourchassés par des chasseurs professionnels de marrons et par la gendarmerie.
L'accroissement considérable des effectifs d'esclaves, l'existence de marrons qui se livraient à des rapines nocturnes, créaient pour les blancs un climat d'insécurité croissant, d'où résultaient un antagonisme croissant entre blancs et noirs, une sévérité toujours accrue des maîtres, des révoltes d'esclaves durement réprimées ...
Le développement des exploitations caféières a enrichi certains exploitants, mais d'autres, ne pouvant acquérir autant d'esclaves que nécessaire, se voyaient acculés à céder leurs propriétés, ruinés par la baisse des cours du café. Ils se réfugiaient sur les hauteurs de l'île, vivant pauvrement de cultures vivrières : on les a nommés les "petits blancs des hauts". La population des Hauts augmentait avec ces nouveaux arrivants et les zones centrales de l'île se peuplèrent : les cirques de Salazie et de Cilaos, le plateau de la Plaine des Palmistes et de la Plaine des Cafres.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. févr. 21, 2012 12:56 am
par saintluc
1411
21 février
Première excommunication de Jan Hus
Le pape Grégoire XII prononce la première – une seconde suivra, en 1412 – excommunication du théologien thèque Jan Hus (1371-1415). Critiquant les erreurs du catholicisme et partisan d'une réforme nécessaire, le recteur de l'Université de Prague s'éleva pour dénoncer les abus de la vente ou achat d'indulgences – « rémission par l'Eglise des peines temporelles que les péchés méritent » –, sommes utilisées par l'Eglise catholique afin, notamment, de pouvoir financer ses croisades.
Voir aussi : Grégoire xii - Jan hus - Excommunication - Réforme de l'église - Histoire des Affaires religieuses



1613
21 février
Le premier des Romanov…
La cathédrale de l'Assomption au Kremlin rassemble le Zemski Sobor (les états généraux) pour l'élection du nouveau souverain de la Russie. Un jeune homme de 16 ans est désigné, Michel Romanov. Il est le petit-neveu de la tsarine Anastasie et le fils de Philarète qui a évincé l'usurpateur Boris Goudonov. Le 2 mai, Michel Romanov fera son entrée dans Moscou et sera couronné tsar sous le nom de Michel Ier. Sa dynastie règnera sur la Russie jusqu'à la révolution de 1917.
Voir aussi : Histoire de Moscou - Histoire du Kremlin - Romanov - Histoire de la Renaissance



1662
21 février
Ormonde devient lord-gouverneur d'Irlande
James Butler, premier duc d'Ormonde en 1661, est nommé par le roi d'Angleterre, lord-gouverneur d'Irlande le 21 février 1662, et le restera jusqu'en 1684. Le militaire anglo-irlandais né en 1610, est particulièrement célèbre pour avoir dirigé les troupes anglaises durant les guerres confédérées irlandaises en 1640, et pour sa grande implication dans le gouvernement de l'Irlande dont il fut le vice-roi à deux reprises. Il meurt le 21 juillet 1688 dans le Dorset.
Voir aussi : Irlande - Histoire de la Politique



1677
21 février
Baruch Spinoza, philosophe
Spinoza vit à Amsterdam au coeur la communauté juive portugaise de la ville. Il est expulsé de la communauté en 1656 qui l'accuse d'être un hérétique. Il s'installe dans la ville de Rinsburg puis à Voorburg et vit de la taille de lentilles optiques. Il se lie d'amitié avec Henry Oldenburg et devient le professeur de Casearius, à qui il enseigne les principes de Descartes. Il édite le traité théologico-politique qui suscite de nombreuses polémiques. Il continue à écrire et meurt en 1677.
Voir aussi : Philosophie - Histoire d'Amsterdam - Spinoza - Histoire de l'Art



1728
21 février
Naissance de Pierre III de Russie
Pierre III de Russie (1728-1762) est tsar de Russie du 5 janvier au 9 juillet 1762 et le premier souverain de la branche Holstein-Gottorp. Adepte de Frédéric II et de la Prusse, il se fait vite détester par la cour russe. En 1762, il est victime d'un coup d'Etat mené par sa femme alors qu'il est en campagne contre le Danemark. Il est arrêté, forcé d'abdiquer puis assassiner dans des conditions troubles.
Voir aussi : Russie - Tsar - Histoire de la Politique



1730
21 février
Mort du pape Benoît XIII
Pietro Francesco Orsini (1649-1730) devient Benoit XIII, pape de l'Eglise catholique le 29 mai 1724 et succède à Innocent XIII. Son parent, Clément X le nomme cardinal à 23 ans. Puis il est évêque de Manfredonia (1675), de Cesona (1680), enfin archevêque de Bénévent (1686). Pieux simple et humble, il luttera pour les bonnes mœurs du clergé, les pouvoirs du Saint-Siège et contre le jansénisme. Clément XII sera son successeur.
Voir aussi : Décès - Italie - Histoire du Vatican - Pontificat - Histoire de la Chrétienté



1775
21 février
Naissance de Jean-Baptiste Girard, militaire français
Jean-Baptiste Girard, né le 21 février 1775, était un général et baron d'Empire pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire. Incorporé à 19 ans dans l'armée d'Italie, il se distingue et est nommé capitaine par Bonaparte à 22 ans. Nommé baron d'Empire en 1811, il rejoint l'Empereur qui revient de l'île d'Elbe. Il est blessé lors de la bataille de Ligny le 18 juin 1815 et meurt à Paris le 27 juin, des suites de ses blessures.
Voir aussi : Bataille - Guerre - Empereur - Bonaparte - Révolution - Histoire de la Politique



1795
21 février
Rétablissement de la liberté de culte en France
La Convention met fin à cinq ans d'intolérance religieuse en proclamant la liberté de culte. Désormais, l'Etat autorise l'exercice du culte de son choix mais insiste sur le fait qu'il doit se dérouler sans signes ostentatoires et que l'Etat ne sera pas mis à contribution pour fournir des lieux de prières.
Voir aussi : Histoire de la Convention - Liberté de culte - Histoire de la Révolution



1804
21 février
Premier essai d'une locomotive à vapeur
La première locomotive à vapeur est mise en marche en Angleterre par Richard Trevithick et atteint la vitesse de 8 km/h. Vingt ans plus tard, une ligne transportant des passagers est ouverte. Mais surtout, le transport rapide de quantités importantes de matériels entre les différentes zones économiques jouera un rôle fondamental pour la révolution industrielle en Angleterre.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Dossier histoire de la révolution industrielle - Machine à vapeur - Histoire des Chemins de fer



1828
21 février
Signature du traité de Turkmanchai
Le traité de Turkmanchai fut signé le 21 février 1828 par l'Empire perse (aujourd'hui Iran) et la Russie, entérinant la défaite perse lors de la guerre russo-perse de 1826 à 1828. La Perse fut forcée de signer le traité, les Russes menaçant d'envahir Téhéran sous cinq jours en cas de refus. Par le biais de ce traité, les Perses cédèrent aux Russes des territoires septentrionaux peuplés d'Arméniens et d'Azéris.
Voir aussi : Russie - Histoire de la Perse - Histoire de Téhéran - Guerre russo-perse - Histoire des Traités



1848
21 février
Karl Marx et Friedrich Engels publient Le Manifeste du Parti communiste.
Le manifeste du Parti communiste" est tout d'abord publié de manière anonyme en 1848 avant d'être de nouveau édité avec les noms de ses auteurs : Karl Marx et Friedrich Engels. Il s'agit d'un essai politique et philosophique commandé par l'organisation la Ligue des communistes. Karl Marx, qui se charge de la rédaction, se sert alors des textes et des discours préparés par l'organisation et notamment des écrits d'Engels pour rédiger l'ouvrage.
Voir aussi : Karl Marx - Friedrich Engels - Ligue des communistes - Ouvrage - Histoire de la Politique



1875
21 février
Naissance de Jeanne Calment, doyenne de l'humanité
Naissance à Arles (Bouches-du-Rhône) de la Française Jeanne Louise Calment, doyenne absolue de l'humanité, disparue dans la même cité d'Arles 122 ans, 4 mois et 5 jours plus tard. Pour cela, il fallut que la date de la dite naissance fût absolument certaine : son certificat subit une authentification en règle, afin de damer le pion aux éventuels concurrents (une certaine Carrie White en 1991, mais qui mourut trop vite). Traversant presque trois siècles, des premières bicyclettes aux avions à réaction, nul'n'a véritablement compris les secrets de son incroyable santé, sinon que nombre de membres de sa famille moururent à des âges canoniques (97 pour son frère, François), qu'elle aimait bien l'huile d'olive, un petit chocolat et un verre de porto à l'occasion, et qu'elle pratiqua le vélo à 100 ans, la marche à 114, s'initiant même à l'escrime à 85.
Voir aussi : Escrime - Jeanne Calment - Histoire de la Société



1885
21 février
Naissance de Sacha Guitry
Sacha Guitry, dramaturge, metteur en scène et réalisateur, naît à Saint-Pétersbourg le 21 février 1885. Fils du célèbre comédien Lucien Guitry, il suit rapidement les traces de son père, écrivant et jouant des pièces à succès, tel "Désiré" en 1927, dont il réalisa un film en 1937. Accusé de collaboration durant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté en 1944, et réhabilité dans les années 1950. Il meurt à Paris le 24 juillet 1957.
Voir aussi : Réalisateur - Saint-Pétersbourg - Dramaturge - Collaboration - Metteur en scène - Histoire de l'Art



1916
21 février
La bataille de Verdun commence
A 7h30 du matin, les fantassins allemands commandés par le chef d'état-major Erich von Falkenhayn, se lancent à l'assaut des forts et des tranchées de Verdun. Les trois divisions françaises présentes sont pilonnées par l'artillerie allemande pendant neuf heures et sur près de quinze kilomètres. La puissance de feu est telle que la colline appelée "Côte 304" perd sept mètres de hauteur. Les premières positions de la rive Sud de la Meuse sont prises par les troupes allemandes. La riposte française sera dirigée par le général Philippe Pétain. La bataille de Verdun prendra fin 10 mois plus tard, le 15 décembre 1916. Le bilan sera un des plus lourds de la Première Guerre mondiale : 700 000 morts.
Voir aussi : Bataille - Dossier histoire des grandes batailles - Pétain - Histoire de Verdun - Bataille de Verdun - Histoire de la Première Guerre mondiale



1930
21 février
Mort d'Ahmad Chah, dernier souverain iranien de la dynastie des Qadjar
Ahmad Chah, le dernier Shah d'Iran de la dynastie Qadjar, est né le 21 janvier 1898. Son règne a surtout été marqué par les invasions extérieures des Russes et des Britanniques. Il a été écarté du trône en 1921 par un coup d'Etat de Reza Khan qui a été son Premier ministre. Ahmad Chah a quitté le pouvoir et est parti avec sa famille en Europe. Reza Khan est devenu Shah d'Iran en 1925. Ahmad Chah est mort le 21 février 1930.
Voir aussi : Iran - Histoire de la Politique



1934
21 février
Exécution d'Augusto Sandino
Augusto Sandino fut un guérillero nicaraguayen qui a lutté entre 1927 et 1934 contre le gouvernement national supporté par les marines des États-Unis. Il désirait que les troupes américaines quittent le Nicaragua. Les troupes de Sandino étaient en sous-nombre et souvent obligées d'abandonner les villes aux mains des Américains. Le 21 février, la garde nationale du Nicaragua capture et exécute Sandino sur ordre de Tacho Somoza Garcia.
Voir aussi : Exécution - Garde Nationale - Nicaragua - Histoire de la Société



1937
21 février
Harald V roi de Norvège
Naissance le 21 février 1937 d'Harald V, roi de Norvège. Il est sur le trône depuis le 17 janvier 1991 à la mort de son père, le roi Olav V. Cet ancien navigateur fut le porte-parole de la délégation norvégienne aux Jeux olympiques de 1964 à Tokyo. Quelques problèmes de santé permirent à son fils, le prince Haakon, d'assurer la régence sur de courtes périodes.
Voir aussi : Norvège - Harald V - Olav V - Histoire de la Politique



1958
21 février
La République arabe unie est approuvée
Créée au début du mois par l’alliance de l’Égypte et de la Syrie, la République arabe unie (RAU) est largement approuvée lors d’un référendum organisé conjointement dans les deux pays. La RAU est née alors que le parti syrien Baas monte en puissance. Comme beaucoup de pays musulmans, la Syrie considère Nasser comme la proue du nationalisme arabe, notamment grâce à son rôle dans la crise du canal de Suez. C’est sans doute cette raison qui motiva le Baas à s’unir au pays. Nasser sera le premier président de la RAU, mais sa domination finira par lasser les Syriens. Un coup d’État militaire disloquera finalement la RAU en 1961. L’Égypte conservera toutefois le dénominatif de République arabe unie jusqu’en 1971.
Voir aussi : Dossier histoire de l' Egypte : la république - Nasser - Histoire de la Diplomatie



1965
21 février
Assassinat de Malcom X
Le leader noir américain Malcolm Little alias Malcolm X est tué lors d'un meeting à Harlem alors qu'il revient d'un pèlerinage à La Mecque. Son assassin est un membre des "Black Muslims", organisation avec laquelle il avait rompu en 1963. Musulman, Malcolm X s'est fait rebaptiser El Hadj Malice el Salaam lorsqu'il crée l'Organisation de l'unité afro-américaine en 1964. Malcolm X est partisan de la non-intégration de la communauté noire aux Etats-Unis et souhaite la constitution d'un état noir indépendant. Chef de la tendance extrémiste des "Black Muslis", sa prise de position favorable au meurtre du président Kennedy provoquera la rupture avec le groupe. En 1993, le réalisateur Spike Lee mettra sa vie en scène dans le film "Malcolm X".
Voir aussi : Assassinat - Malcolm X - Histoire du Racisme



1987
21 février
Arrestation des membres d'Action Directe
Le RAID intervient dans une ferme du Loiret à Vitry-aux-Loges et arrête les principaux membres d’Action Directe : Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani. Une arrestation suivra près de Lyon et le groupe sera ainsi définitivement démantelé. Interdit depuis 1982, le groupe s'était radicalisé et était responsable de plusieurs assasinats. Les membres seront condamnés à la perpétuité.
Voir aussi : Arrestation - Histoire de Lyon - Histoire d'Action Directe - Histoire du Terrorisme


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. févr. 21, 2012 1:08 am
par saintluc
Augusto César Sandino (18 mai 1895 à Niquinohomo (Nicaragua) - 21 février 1934 à Managua) fut un leader de la guérilla nicaraguayenne qui, de 1927 à 1934, lutta contre le gouvernement légal appuyés par les marines américains. Il fut assassiné en 1934 par la Garde nationale commandée par le premier des Somoza.
Fils illégitime du propriétaire terrien Gregorio Sandino et d'une paysanne métisse Margarita Calderon, il va à l'école primaire et travaille depuis son jeune âge comme commerçant ou mécanicien. À cause d'une dispute il doit quitter le Nicaragua. Il travaillera au Guatemala pour la United Fruit Company, et à Tampico (Mexique) pour la Huasteca petroleum. Les tensions entre le gouvernement mexicain et celui des États-Unis sur le contrôle des ressources pétrolières d'un côté, la situation du Mexique encore révolutionnaire de l'autre fait prendre conscience à Sandino de la situation similaire dans laquelle se trouve son pays. Lorsqu'il désire devenir membre d'un syndicat, les membres ne le laissent pas prendre part aux décisions, car pour tous, un Nicaraguayen est un « vend patrie », c'est-à-dire quelqu'un qui est prêt à vendre père mère et pays et qui a une attitude traditionnelle inopérante en raison de la continuelle intromission des États-Unis dans les affaires de leur pays et la soumission de leurs dirigeants à l'oppresseur.

De retour au Nicaragua, il voit la situation précaire dans laquelle se trouvent les ouvriers et les paysans, surtout de ceux qui travaillent pour les compagnies nord-américaines. Ils reçoivent par exemple, comme paie, des coupons échangeables seulement dans les magasins de la compagnie qui les emploie et qui ont à peine de la valeur.

Il arrive dans un pays où s'organisait un petit mouvement nationaliste, et surtout anti-américain. Il s'unira au Parti libéral du général José Moncada-Tapia (es) en octobre 1926. Il apportera 300 US $ de ses économies pour acheter quelques armes. Sandino participera aux traditionnelles disputes entre libéraux et conservateurs pour le pouvoir. Derrière la lutte entre les deux factions se trouvaient les intérêts de États-Unis, qui, s'occupant de leurs intérêts appuyaient l'un ou l'autre des partis. Malgré son affiliation au parti libéral, celui-ci le répudie parce que son mouvement occupe un large spectre de la société indigène et ouvrière nicaraguayenne, très distante de l'oligarchie libérale. Les armes de son groupe armé étaient trop anciennes pour lutter contre les troupes conservatrices d'Adolfo Diaz, et, quand il demandait des armes aux libéraux de Moncada, elles lui étaient refusées. C'est dans ce contexte de conflits latents que le 6 janvier 1927, 16 bateaux de guerre des États-Unis, sous le commandement de l'amiral Latimer, arrivent au Nicaragua avec l'objectif de soutenir Adolfo Diaz. Celui-ci, lors de son discours de bienvenue aux troupes US, se lamente du retrait de ces mêmes troupes du sol nicaraguayen en 1925 : « (...) je vous donne la bienvenue pour votre retour en aide à notre nation, tant que je serai président et pour les gouvernements qui me suivront, les marines de l'Union doivent rester dans mon pays. »

Ces paroles montrent la réalité du Nicaragua durant cette époque, une réalité à laquelle s'opposera en tout moment Augusto Cesar Sandino.

En mai 1927, les libéraux, guidés par José Maria Moncada, remettent leurs armes au représentant des marines au Nicaragua (Henry L. Stimpson). Un accord qui supposait l'appui présidentiel définitif de la part des États-Unis à l'exécutif conservateur, ainsi que la répartition des pouvoirs entre conservateurs et libéraux. Sandino voit, une fois de plus, comment les libéraux se positionnent plus pour les intérêts d'une petite oligarchie et abandonnent de nouveau le peuple nicaraguayen. Selon Sandino : »Conservateurs et libéraux sont un même groupe de canailles ("la misma bola de canallas"). » En ce mois de mai 1927, Sandino et sa petite troupe baptisée « Armée de Défense de la Souveraineté Nationale » vont à Jinotega dans le but de poursuivre la lutte. Là-bas, il écrit le fameux « manifeste de El Mineral » depuis San Albino, établissant les points de sa lutte: contre l'oligarchie créole, les envahisseurs yankees et la défense des opprimés. La guérilla de Sandino avait commencé.

Entre-temps, il se marie avec Blanca Arrauz, une jeune femme qui partage ses idées et partagera aussi son existence risquée.

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Les débuts du général Sandino ne sont pas faciles. Il a peu d'hommes sous ses ordres, la majorité de ceux-ci sont mal équipés et peu préparés aux opérations militaires. Il opte pour créer son quartier général dans le département de Las Segovias, et dans un lieu difficile d'accès, le Cerro Chipote ou Chipoton. Ses hommes devaient affronter la meilleure armée moderne du moment, qui avait eu une meilleure préparation que celle de Sandino durant la Première Guerre mondiale.

Depuis Las Segovias, Sandino commencera un travail d'information au sujet de son œuvre, à travers l'élaboration de toute une série de manifestes. Dans tous, il justifiera sa lutte contre l'oppresseur yankee et demandera l'union du monde latino-américain pour faire front commun contre les États-Unis. Il critiquera aussi sans cesse les représentants gouvernementaux de Managua pour accepter et favoriser l'existence de marines américains sur le sol nicaraguayen. La présence d'une guérilla provoque la peur de la bourgeoisie, laquelle n'hésitera pas à offrir des charges au Général des Hommes Libres pour qu'il abandonne sa lutte. Incorruptible, il ne se vend pas.

Le malaise oblige Moncada à envoyer des troupes à Jinotega. Des troupes US se joignent à elles. Ils occupent une partie du territoire national, ce qui oblige Sandino à se retirer dans les montagnes de cette zone. C'est durant les mois qui suivent qu'a lieu le plus intense travail de préparation de ses forces et la réalisation de manifestes.

En juillet 1927 a lieu le premier combat entre la guérilla de Sandino et les forces armées des États-Unis, il s'agit de la bataille d'Ocotal. Dans une action barbare, les marines mitraillent la population. Ceci provoquera les premières divisions au Congrès et au Sénat des États-Unis. Des critiques au sujet de l'action extérieure des États-Unis en Amérique latine:
« Nous avons imposé notre force à des pays faibles, sans défense et sans pouvoir aucun, assassinant des milliers de personnes. Nous les avons attaqués quand ils espéraient que nous les défendions. Nous avons usé de la doctrine Monroe pour empêcher que les nations européennes qui sympathisent avec les Républiques américaines accourent à leur aide» (Discours de H. H. Knowles, ex-ministre des États-Unis au Nicaragua). Ce qui importait aux États-Unis était la protection d'un canal interocéanique non encore construit.
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Augusto Sandino (au centre) au cours d'un voyage au Mexique.

Les troupes de Sandino se préparaient à souffrir des échecs car les marines étaient une troupe d'élite. Mais ces troupes attaquaient n'importe quelle ferme sous prétexte que cela pouvait être un repère de guérilleros. À la longue, cette persécution s'avéra la meilleure alliée de la cause sandiniste. Cette cause n'était pas de vaincre les États-Unis, mais de faire partir leurs troupes de son pays.

Très rapidement, Sandino s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas affronter les marines face à face. Depuis le mois de septembre 1927 il commence une tactique de guérilla: embuscades et retraites immédiates, choix du terrain, effets de surprise. Les troupes sandinistes comptaient 3 000 combattants (dont plusieurs étrangers), en face il y avait 12 000 marines. Il s'ensuivit une situation classique, les marines contrôlaient les villes, les troupes de Sandino contrôlaient les vallées, les montagnes et les fleuves.

L'armement de la guérilla était vétuste, souvent il s'agissait de fusils datant de la Guerre d'indépendance cubaine (1898), il y avait aussi des armes et des bombes de fabrication artisanales. Mais l'arme la plus efficace était le service d'espionnage et de transmission des informations.

Du côté des marines, l'élément clé était l'aviation. Les marines n'arrivaient pas à admettre de perdre continuellement, alors toute personne se déplaçant dans la forêt était assimilée à un sandiniste et abattu.

En octobre 1927, les généraux Emiliano Chamorro (conservateur) et José María Moncada (libéral), arrivent à Washington pour voir légitimer leurs deux candidatures à la présidence de la République. Ils se réunissent avec les investisseurs étrangers au Nicaragua avec comme objectif d'obtenir l'aval du dollar puisque aucun d'eux n'avait le droit d'occuper cette charge. Pendant ce temps, Sandino continue sa lutte. Ses troupes occupent différents points stratégiques du pays. Elles provoquent les marines, les trompent, leur tendent des embuscades.

La sixième conférence panaméricaine commence le 16 janvier 1928 à La Havane. C'est un échec. La tension au Nicaragua est présente à chaque réunion, il y a un sentiment commun dans tous les pays latino-américains que l'oncle Sam est trop présent dans la vie politique de ces pays.

On y entend le Président des États-Unis dire: « Le gouvernement des États-Unis n'a pas de visées impérialistes et n'en aura pas non plus dans l’avenir. »

Pendant la Conférence, les troupes de Sandino obtiennent une victoire importante à El Bramadero.

Durant toutes ces années de guerre, des deux côtés ont lieu des mises à sac. Les journaux officiels parlent uniquement des actes commis par les troupes sandinistes et les appellent "des bandits". Malgré le fait que les marines faisaient la même chose, surtout avec les reliques ecclésiastiques, cela n'évita pas que les condamnations de l'épiscopat soient toujours pour Augusto Cesar Sandino, lui donnant les caractéristiques de bolchevique et d'athée.

Notons aussi l'importante composante indigène des troupes de Sandino. Souvent, c'est à travers des songes que se décidaient les déplacements de troupes et les attaques des colonnes de marines.
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Les conflits n'avaient pas seulement lieu dans la forêt, mais aussi dans la presse. Un journaliste, Froylan Turcias, directeur de la revue « Ariel », servait de pont entre Sandino et ceux qui désiraient lui venir en aide. Par l'intercession des États-Unis, une charge importante fut offerte à Froylan Turcias. Cette défection priva Sandino de contacts extérieurs. Cela le motiva pour aller rechercher une aide dans d'autres pays d'Amérique latine. Des contacts furent pris avec des socialistes européens.

Les troupes de Sandino avait plusieurs marines prisonniers. La tension avec les États-Unis monta quand les marines commencèrent à assassiner leurs prisonniers sandinistes. Sandino appliqua alors la même loi. Les marines commencèrent alors à presser les populations civiles qu'ils considéraient soit comme coopérant avec eux, soit, dans le cas contraire, comme coopérant avec Sandino.

En plus de ses manifestes pour l'unité latino-américaine face aux États-Unis avec comme toile de fond le dialogue d'état à état et non de métropole à colonie, Sandino proposait l'établissement d'un plan de paix pour le Nicaragua. Il espérait le soutien des pays du cône sud, surtout de l'Argentine.

Sandino se rendit au Mexique afin d'obtenir une aide, des armes, un appui à sa cause. Il pensait y rester peu de temps, mais il y passa plus d'un an. En juillet 1929, il était à Veracruz.

Pendant toute la durée de son absence, la guérilla continua de plus belle, son effectif étant estimé à 300 combattants de source gouvernementale à 3 000 selon Sandino, elle se généralisa à tout le pays. Des groupes armés attaquaient les marines loin du département de Las Segovias dans lequel était née la guérilla de Sandino mais la guérilla fut finalement repoussé par l'USMC qui compensa son son faible effectif dans le pays par l'appui de l'aviation et de l'artillerie. À la fin de l'intervention américaine, les rebelles avaient été repoussés loin de toute agglomération et réduits à la famine et la désertion

Malgré le fait d'être resté plus d'un an hors du Nicaragua, Sandino échoua dans ses tentatives. Il n'apporta que peu de matériel militaire pour sa guérilla et ne réussit pas à unifier les mouvements révolutionnaires latino-américains.

Peu à peu, le nombre de marines allait en diminuant, mais maintenant, les troupes sandinistes se heurtaient à leurs compatriotes qui employaient les mêmes tactiques que les marines. Le gouvernement américain avait créé une Garde Nationale au Nicaragua pour assurer la sécurité interne du pays. Cette garde était à la fois la police et l'armée nicaraguayenne.

En 1930, le nouveau président des États-Unis, Herbert Hoover déclara qu'il n'allait rester aucun officier étranger au Nicaragua, que ceux-ci allaient être retirés.

Pendant ce temps, le Nicaragua s'appauvrissait à cause des charges de la guerre, l'argent ainsi dédié n'était pas utilisé pour le développement du pays et le Nicaragua s'endettait envers les États-Unis, surtout pour la formation des officiers qui avait lieu à l'Académie militaire en à peine 6 mois. Le seul legs réel des États-Unis au Nicaragua fut une caste militaire.
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En juin 1930, Sandino rentre au Nicaragua les mains vides. Il ne peut compter que sur les victoires de ses troupes et l'appui des médias de gauche, incluant ceux des États-Unis, mais aucun pays latino-américain ne se joint à sa lutte.

La raison principale de son retour est la tentative du gouvernement de regrouper les paysans dans des camps. Sandino utilise alors une nouvelle forme d'entretien de ses troupes, il prend le contrôle de l'industrie du bois et exige le paiement d'un impôt révolutionnaire.

La sempiternelle lutte entre libéraux et conservateurs, dirigée en sous-main par les États-Unis, conduit Sandino à appeler à l'abstention lors des élections présidentielles. Il menace aussi de faire des incursions dans les villes puisque ses troupes se distribuent à présent sur tout le sol national.

En 1932, les États-Unis commencent à retirer leurs troupes, mais la présence US est constante, c'est elle qui contrôle par exemple la Direction des Douanes et c'est elle qui entraîne et arme la Garde Nationale. Vers la fin 1932, le but de Sandino est d'obtenir une large abstention lors des élections. En octobre, le Parti des Travailleurs déclare la grève générale. Au début 1933, la retraite des marines s'achève et Sandino demande à ses généraux de prendre des positions stratégiques. Malgré le boycott, les élections ont lieu et le libéral Sacasa est élu. Deux tiers des électeurs se sont déplacés pour aller voter.

Depuis la fin 1932, un groupe composés de libéraux et de conservateurs (le Groupe Patriotique) se réunit pour trouver une solution et atteindre la paix entre le gouvernement et Sandino.

Pour Sandino, la victoire libérale était un moindre mal. Il décide néanmoins la création de l'État libre de Las Segovias et d'incursions menées par l'Armée de Défense de la Souveraineté Nationale. C'est le début d'une authentique guerre civile car les « Yankees » avaient quitté le pays. Les combats opposent donc les troupes de Sandino à la Garde Nationale.

Le président Sacasa ordonne au ministre de l'agriculture Sofonias Salvatierra de nouer des relations avec Sandino. Il lui propose une réforme constitutionnelle qui permettra une meilleure représentation des minorités. C'était le moment d'établir le plan de l' « Accord Patriotique », car le gouvernement de Sacasa sentait bien, après quinze jours de pouvoir, que la Garde Nationale avait des intentions de coup d'État.

Les conditions de Sandino étaient :

1.« Le gouvernement de Sacasa doit être libre de compromis publics et privés avec les États-Unis ».
Salvatierra répondra que c'était le cas et, le 12 janvier il se dirige vers Las Segovias pour une série d'entretiens avec Sandino. À la fin janvier il repart pour Managua avec une proposition connue comme « le Protocole de Paix »

1.« ... Absence d'intromission extérieure dans les finances publiques et respect des accords par la Garde Nationale. Absence de pacte entre le gouvernement et les États-Unis.
2.Par initiative de l'Exécutif, le Congrès National décrète la création d'un nouveau Département (lieu du quartier général de Sandino) avec l'objectif de la déclarer zone neutre.
3.Les autorités civiles et militaires du Département seront nommées à partir des membres de notre armée. Les armes devront faire partie de la nouvelle armée de la République (ce qui voulait dire que la Garde Nationale allait disparaître).
4.Extraire des archives nationales et incendier tous les documents qui qualifient de banditisme l'attitude assumée par (????)
5.Révision des traités Bryan-Chamorro, sur la construction du canal et la base maritime de Fonseca, laquelle sera déclarée base navale indo-hispanique... »
Une trêve est établie à partir du 23 janvier pour 15 jours durant lesquels devaient s'établir des discussions pour un armistice final. La Garde Nationale va rompre plusieurs fois cet armistice malgré les appels à la paix de Sacasa qui mettait en cause l'attitude de la Garde Nationale. D'ailleurs cela démontrait bien que la Garde menait ses affaires de manière indépendante du Président et qu'il y avait un soutien mutuel entre elle et une partie du Congrès qui cultivait de la haine contre Sandino.

Après plusieurs rencontres entre Salvatierra et Sandino à Las Segovias, Sandino se rend à Managua pour parler directement et pour la première fois avec Sacasa le 2 février. Le soir même, ils signent un compromis de paix. Cet accord ratifie le Protocole de Paix. Il amnistie les hommes de Sandino, crée un nouveau Département, organise la remise des armes, approuve un crédit pour les dépenses de pacification et les ouvrages publics. Malgré cela, et bien que l'Armée de Défense de la Souveraineté Nationale commence à remettre les armes comme stipulées dans les accords dès le 22 février, les persécutions de la Garde Nationale se poursuivent. Sacasa demande à Somoza qu'il contrôle mieux ses hommes.

Sandino voyagera une deuxième fois à Managua. Il commet une erreur, car il permet qu'il soit présenté comme renonçant à ses aspirations en faveur d'un Nicaragua libre du Pacte Bryan-Chamorro. Il recevra même des critiques pour cela de son général Gustavo Alemán Bolaños. Pendant ce temps, la Garde Nationale continuait ses turpitudes, elle représentait la survie des intérêts américains au Nicaragua.

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Le président du Nicaragua était préoccupé par la rivalité qui existait entre Somoza et Sandino, elle menaçait la stabilité du traité de paix. Il organise une réunion entre les deux en février 1934. Durant cette époque, Sandino continuait à attirer l'attention sur les continuelles attaques de la Garde Nationale contre ses troupes. Cela l'obligea à ne pas remettre toutes ses armes afin de pouvoir se défendre. Il était prêt aussi à abandonner le pays si c'était sa présence qui était la cause de ces affrontements. Son désir d'obtenir une paix durable et un Nicaragua indépendant le motive à réaliser un nouveau voyage à Managua pour un entretien avec Somoza.

« Je ne tirerai pas un coup de feu de plus. Nous ferons la paix même si le président s'y oppose. Ma résolution est irrévocable, je suis venu avec cet idéal, défiant les risques et tournant le dos aux rancœurs et à la haine de la Garde Nationale. Pour moi, je ne veux rien, je veux seulement des garanties pour mes hommes. Après la guerre, il faut que les muscles se tempèrent par le travail. Comme je les ai envoyé à la tuerie pour repousser l'envahisseur, aujourd'hui je veux les faire rentrer dans le devoir et leur enseigner que si hier la poudre détruisait, aujourd'hui et demain ils devront avoir une attitude constructive et féconde de réparation. »

Selon ce qui est relaté par Sofonias Salvatierra, Sandino, don Gregorio Sandino et lui voyageaient sur les sièges arrières d'un véhicule, devant allaient deux généraux sandinistes, Estrada et Umanzor. Ils furent arrêtés par un détachement de la Garde Nationale, on leur ôta leurs armes et ils durent descendre du véhicule. Comme Sandino se présenta en disant qu'il venait du palais présidentiel, le chef de ce peloton leur répondit qu'il obéissait à des ordres supérieurs. Il rentrèrent dans une caserne.

Sandino dit : « Pourquoi cela, nous avons fait la paix, nous sommes frères. Il y a quelques jours, le général Somoza m'a embrassé en signal de concorde et nous avons échangé nos portraits dédicacés en signe d'harmonie. »

Salvatierra et don Gregorio Sandino restèrent dans la caserne, des gardes emmenèrent Sandino, Estrada et Umanzor. Peu après, on entendit des coups de feu et le bruit d'une mitraillette. « Ils sont en train de tuer Augusto » s'exclama don Gregorio. C'était le matin du 21 février 1934. Le général Augusto César Sandino a été assassiné sur ordre de Tacho Somoza Garcia. Quelques mois plus tard, lors d'un souper, celui-ci reconnut les faits.

Peu après l'assassinat de Sandino, la Garde Nationale investit le quartier général de l'Armée de Défense de la Souveraineté Nationale et tua une grande partie des troupes sandinistes. Peu d'hommes en échappèrent. Parmi ceux qui survécurent figure le colonel Santos Lopez, qui, blessé, s'enfuit au Honduras où il s'établit et vécu jusqu'en 1960. À cette date, il est retrouvé par Carlos Fonseca Amador qui vient de créer avec d'autres étudiants « La Jeunesse Démocratique Nicaraguayenne ». Santos Lopez devient leur chef militaire et leur enseigna les bases de la guérilla. Plus tard, il devint l'un des fondateurs du FSLN (Front Sandiniste de Libération Nationale). Il meurt en 1964. Il est enterré à Managua, à côté de Carlos Fonseca Amador sur la place devant l'ancienne cathédrale.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. févr. 22, 2012 12:43 am
par saintluc
1358
22 février
Etienne Marcel fait assassiner les conseillers du roi
A la tête d'un mouvement insurrectionnel, le chef de la municipalité de Paris, Etienne Marcel pénètre dans l'hôtel du dauphin. Il fait assassiner sous ses yeux les maréchaux de Champagne et de Normandie. En l'absence du roi Jean II, prisonnier des anglais depuis septembre 1356, le dauphin, futur Charles V, se soumet aux exigences d'Etienne Marcel. Il accepte de renouveler l'ordonnance de réforme de mars 1357 associant les bourgeois à la gestion du royaume et prend le titre de régent dans l'attente de la libération de son père.
Voir aussi : Histoire de Paris - Charles V - Jean II le Bon - Histoire du Moyen-Âge



1403
22 février
Naissance de Charles VII, futur roi de France
Le 22 février 1403, Charles VII, dit Charles le Victorieux ou encore Charles le Bien Servi, naît à Paris. Fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, il est passé à la postérité pour avoir notamment accordé sa confiance à Jeanne d'Arc en lui donnant une armée, ce qui permettra de reprendre aux Anglais la ville d'Orléans, et de remporter de nombreuses autres victoires contre eux. Il se fait couronner roi à Orléans le 17 juillet 1429, et meurt en 1461.
Voir aussi : Roi - Charles VII - Jeanne d'Arc - Anglais - Histoire d'Orléans - Histoire de la Politique



1440
22 février
Naissance de Ladislas V le Posthume, roi de Bohême et de Hongrie
Quatre mois à peine après la mort de son mari, Albert II du Saint-Empire, au cours d'une expédition contre les Turcs, Elisabeth de Luxembourg (morte en 1442), fille de Sigismond Ier, donne naissance, à Komárom, à un fils unique, Ladislas V le Posthume (1440-1457). Fait aussitôt duc d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohême, celle-ci se décida à demander la protection de Frédéric III de Habsbourg, cousin germain et successeur d'Albert, se réfugiant avec son fils à la cour impériale de Vienne.
Voir aussi : Bohême - Saint-Empire - Albert II - Frédéric III de habsbourg - Elisabeth de Luxembourg - Histoire de la Politique



1619
22 février
Marie de Médicis s'échappe de prison
La reine-mère assignée à résidence à Blois par son fils Louis XIII depuis le 3 mai 1617 s'enfuit de sa prison dans la nuit. Elle rejoint à Angoulême son allié, le duc d'Eperdon. Ensemble, ils prendront la tête d'une révolte contre le roi. En avril, Louis XIII trouvera un compromis avec sa mère en signant le traité d'Angoulême. Marie de Médicis obtiendra le gouvernement de l'Anjou en échange de la Normandie, mais ne sera pas autorisée à revenir au Conseil.
Voir aussi : Louis XIII - Marie de Médicis - Evasion - Histoire des Bourbons



1630
22 février
Première "pop-corn party"
Le chef indien Quadequina offre aux colons anglais un maïs aux grains plus petits que le maïs classique. Au contact de la chaleur, les grains gonflent et éclatent d'où le nom "pop". Le pop-corn fait partie de l'alimentation traditionnelle indigène.
Voir aussi : Histoire de l'Alimentation



1674
22 février
Jean Chapelain, poète et critique (Paris, 1595-1674)
Jean Chapelain gagne sa réputation d'homme de lettres grâce à ses poésies et à sa grande culture. Il devient le précepteur des enfants du grand prévôt de France. Parallèlement, il écrit des odes et fait la traduction du Guzman d'Alfarache. Richelieu fait appel à lui lors de la fondation de l'Académie Française et lui demande de réaliser l'ébauche du dictionnaire de l'académie ainsi que de faire la critique de l'½uvre Le Cid.
Voir aussi : Histoire de l'Académie Française - Poésie - Richelieu - Histoire de l'Art



1732
22 février
Naissance du britannique Georges Washington premier président des Etats-Unis
Georges Washington (1732-1799) participe à la guerre de Sept ans (1756-1763) et devient célèbre. Il s'engage ensuite dans la Guerre d'Indépendance (1775-1783) en commandant l'armée continentale. Après les conflits, il participe à la rédaction de la Constitution américaine et devient le premier président des Etats-Unis de 1789 à 1797. Ses deux mandats laissent une empreinte forte sur les institutions et font de lui l'un des pères fondateurs de la nation.
Voir aussi : Naissance - Grande-Bretagne - Président des Etats-Unis - Georges Washington - Histoire de la Politique



1744
22 février
Bataille du cap Sicié
Tandis que l'Espagne et l'Angleterre se livrent à une guerre depuis 1739, la France s'apprête à entrer à son tour en conflit avec l'Angleterre. Le 22 février, ils s'affrontent au large de Toulon. La flotte britannique est défaite et se retire, remportant tout de même la ville de Minorque. Les Franco-Espagnoles font l'acquisition de la ville de Carthagène. Malgré la victoire, le commandant français Court La Bruyère se voit retirer ses fonctions après que les Espagnols se soient plaint du faible soutien de leurs alliés.
Voir aussi : Bataille - France - Histoire de l'Angleterre - Espagne - Histoire de Toulon - Histoire des Guerres



1788
22 février
Naissance d'Arthur Schopenhauer
Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer naît à Dantzig, en Prusse, le 22 février 1788. Destiné au commerce par son père, il voyage à travers toute l'Europe. Il étudie ensuite la philosophie auprès de Schulze qui lui conseille de lire Kant, Platon, Aristote et Spinoza. En 1819, il est chargé de cours à l'université de Berlin où il se confronte à Hegel. Solitaire et dépressif, le philosophe pessimiste décède d'une crise cardiaque en septembre 1860 à Francfort-sur-le-Main.
Voir aussi : Histoire de la Prusse - Philosophe - Hegel - Histoire de la Philosophie



1848
22 février
Les parisiens se soulèvent contre Louis-Philippe
Emmenée par Odilon Barrot, Louis Blanc ou encore Lamartine, l'opposition à Louis-Philippe et à sa politique bourgeoise organise une gigantesque manifestation de la Madeleine au Palais-Bourbon. Les incidents éclatent en fin d'après-midi. Un manifestant est tué. La Garde nationale n'obéit plus aux ordres du roi et se joint au peuple le lendemain. Louis-Philippe sera contraint d'abdiquer le 24 en faveur de son petit-fils, le comte de Paris. Mais l'insurrection se poursuit jusqu'à l'entrée des insurgés dans le Palais-Bourbon et la proclamation de la République par Lamartine.
Voir aussi : Histoire de Paris - Soulèvement - Dossier histoire de la révolution de février 1848 - Louis-Philippe - Printemps des Peuples - Histoire des Bourbons-Orléans



1857
22 février
Naissance du fondateur du scoutisme, Robert Baden-Powell
Robert Baden-Powell naît à Londres. Il devient célèbre après avoir libéré Mafeking lors de la seconde Guerre des Boers en utilisant les jeunes de la ville comme estafettes, observateurs, sentinelles ou éclaireurs. Nommé major-général, il publie l'ouvrage "Aids to scouting", dans lequel il livre aux militaires ses observations sur l'art de l'éclaireur. A partir des années 1900, il organise les premiers camps scouts avant d'être anobli en 1927. Il meurt au Kenya en 1947.

Voir aussi : Naissance - Scoutisme - Robert Baden-Powell - Histoire des Guerres



1864
22 février
Naissance de Jules Renard
Jules Renard naît à Châlons-du-Maine (Mayenne). Il rencontre le succès avec la revue "Mercure de France", dans laquelle il cumule les postes de rédacteur en chef, de critique et d'administrateur. Entre 1892 et 1894, il publie "L'Écornifleur", "Le Vigneron dans sa vigne" ainsi que "Poil de Carotte" et intègre la Société des gens de lettres. Quelques années après avoir obtenu la Légion d'honneur, il entre en politique en devenant maire de Chitry. Il est décédé le 22 mai 1910 à Paris.
Voir aussi : Naissance - Littérature - Jules Renard - Histoire de l'Art



1889
22 février
Ratification au Congrès de l'Enabling Act
Le 22 février 1889 signe l'Enabling Act qui intègre quatre Etats dans l'Union américaine : le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Montana et le Washington. Il s'agit des 39e, 40e, 41e et 42e états à faire officiellement partie des Etats-Unis d'Amérique. Cette loi fut ratifiée par le Parlement sous la première présidence de Grover Cleveland. s'ensuivra pour ces états une ruée vers l'ouest pour coloniser et peupler ces vastes territoires occupés par les Amérindiens.
Voir aussi : Histoire de Washington - Enabling Act - Dakota du Nord - Dakota du Sud - Glover Cleveland - Histoire de la Politique



1900
22 février
Naissance de Luis Bunuel
Le réalisateur espagnol, Luis Bunuel, naît à Calanda, le 22 février 1900. Après une formation chez les Jésuites, l'artiste part à Madrid à 19 ans, où il rencontre Salvador Dali. A Paris, les deux hommes lancent les prémisses du mouvement surréaliste, et Bunuel réalise son premier film « Un Chien andalou » en 1928. Il met un terme à sa carrière en 1976, avant de mourir à Mexico le 29 juillet 1983.
Voir aussi : Réalisateur - Mouvement surréaliste - Salvador Dali - Histoire de l'Art



1933
22 février
Auto : nouveau record du monde de vitesse
Le britannique Malcolm Campbell améliore son propre record du monde de vitesse automobile sur la plage de Daytona aux Etats-Unis. Sa voiture, baptisée "Blue bird", atteint la vitesse de 437,149 km/h contre 396 km/h en février 1931.
Voir aussi : Record du monde - Automobile - Vitesse - Histoire des Sports mécaniques



1940
22 février
Intronisation du nouveau Dalaï-Lama
A 5 ans, Lhamo Dondrup est reconnu comme étant la réincarnation du quatorzième dalaï-lama. La cérémonie d'intronisation a lieu à Lhassa, la capitale du Tibet, où il reçoit le nom de Tenzin Gyatso. En 1959, le dalaï-lama, fuyant l'invasion chinoise du Tibet, se réfugiera en Inde.
Voir aussi : Dalaï-Lama - Histoire de Lhassa - Histoire des Religions



1942
22 février
Création du Service d'Ordre Légionnaire
Le Service d'ordre légionnaire a été fondé par Joseph Darnan le 22 février 1942. Il s'agissait d'une organisation militaire du régime de Vichy. Cette armée ouvertement collaborationniste, entièrement dévouée au régime nazi, faisait jurer à ses membres de « lutter contre la démocratie et la lèpre juive ». Au début rallié au régime de Vichy, le Service d'ordre légionnaire a ensuite pris son indépendance par rapport aux autres régimes collaborationnistes, dont les positions étaient moins extrêmes.
Voir aussi : Histoire du Régime de Vichy - Parti nazi - Histoire de la Politique



1960
22 février
Jean Vuarnet champion olympique
Sur la piste de Squaw Valley en Californie, le skieur grenoblois Jean Vuarnet remporte l'épreuve de descente. A 37 ans, il est sacré champion olympique. Vuarnet a mis toutes les chances de son côté pour gagner cette épreuve : il a minutieusement étudié le parcours et a inventé une nouvelle position ergonomique dite "la position en oeuf". Il est également le premier athlète à remporter une épreuve de ski alpin sur des skis métalliques.
Voir aussi : Histoire des Jeux Olympiques d'hiver - Champion olympique - Histoire du Ski



1987
22 février
Premier vol de l'airbus A320
L'avion européen Airbus A320 effectue son premier vol dans le ciel de Toulouse. L'appareil se veut l'avion civil le plus moderne du monde : son pilotage peut s'effectuer entièrement sous le contrôle d'ordinateurs de bord. D'une capacité de 150 places, il entrera en service à partir de 1988.
Voir aussi : Histoire d'Airbus - Histoire de l'Aéronautique



1995
22 février
Les prémices d’un processus de paix en Irlande du Nord
John Bruton et John Major mettent au point un accord anglo-irlandais susceptible d’améliorer la situation en Irlande du Nord. Cette rencontre émane d’un processus de paix déjà engagé l’année précédente entre Albert Reynolds et Major. Les deux hommes politiques acceptaient alors la participation du Sinn Fein aux négociations si l’IRA renonçait aux armes.
Voir aussi : Histoire de l'IRA - Histoire de l'Irlande du Nord - Histoire du Sinn Fein - John Major - Histoire de la Diplomatie


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. févr. 22, 2012 1:01 am
par saintluc
Étienne Marcel, né entre 1302 et 1310 et mort à Paris le 31 juillet 1358, est prévôt des marchands de Paris sous le règne de Jean le Bon. Il se retrouve à la tête du mouvement réformateur qui cherche à instaurer une monarchie française contrôlée en 1357, en affrontant le pouvoir royal exercé par le dauphin. Délégué du tiers état, il joue un rôle considérable au cours des états généraux tenus en pleine guerre de Cent Ans : ceux de 1355 avaient pour objectif le contrôle de la fiscalité, ceux de 1356 demandaient le prélèvement de nouveaux impôts et ceux de 1357 devaient régler le paiement de la rançon du roi Jean.

Les États se révélant incapables de résoudre la crise qui accable le royaume, le dauphin Charles peut reprendre le pouvoir et sauver la couronne des Valois. Étienne Marcel meurt assassiné par les bourgeois parisiens qui considèrent qu’il est allé trop loin dans son opposition et qu’il pourrait livrer la ville aux Anglais.

Étienne Marcel, comme Jacob van Artevelde dans le Comté de Flandre, est une personnalité issue du grand patriciat urbain proche du pouvoir qui s’est illustrée par la défense des petits artisans et compagnons qui forment le gros des citadins. Pour autant, ils ne sont que les catalyseurs les plus connus d’un profond mouvement de réforme répondant à la crise du système féodal : aux XIVe et XVe siècles, la noblesse et le clergé ne tiennent plus le rôle qui leur était initialement imparti dans une société à trois ordres. Les mutations économiques et culturelles donnent lieu à une différentiation au sein du Tiers État de la bourgeoisie qui prend une place incontournable à tous les niveaux de la société. Le mécontentement inhérent à la crise et l’exemple des cités flamandes, italiennes ou de la Hanse lui donnent l’occasion d’essayer de montrer que les villes seraient plus à même de gérer la société et de répondre aux nouveaux impératifs économiques de plus en plus centrés sur le commerce et moins sur la propriété foncière.

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Depuis la renaissance de l’an mil où elle s’est structurée, la société médiévale a considérablement évolué. L’Europe a fortement progressé techniquement, artistiquement et démographiquement. Les villes se sont développées créant de nouvelles classes sociales centrées sur l’artisanat et le commerce. Le système féodal et religieux à trois ordres instauré depuis le mouvement de la paix de Dieu est adapté à une société agricole et décentralisée. La noblesse protège les terres et rend la justice. Les religieux sont les guides spirituels de la communauté : ils s’occupent des œuvres sociales et contribuent à maintenir et à développer la culture. Les paysans, quant à eux, par leur travail, assurent la fonction productrice.

À partir de la fin du XIIIe siècle, l’équilibre entre les trois ordres se rompt. Le développement des villes a nécessité la création d’un État centralisé rendant justice, unifiant la monnaie et devant protéger le pays contre les attaques éventuelles de royaumes capables de lever des armées importantes. Une telle structure doit être financée et l’État a d’autant plus besoin de ressources financières que le système féodal se maintient par la redistribution de richesses vers ses vassaux. Le grand patriciat commerçant possède des ressources financières très abondantes qu’il prête aux princes et aux ecclésiastiques : il devient un acteur incontournable.

Ne disposant pas d’une administration suffisante et voulant limiter la puissance des grands féodaux, les Capétiens délèguent aux bourgeois de plus en plus de pouvoirs politiques, fiscaux et judiciaires créant de véritables zones franches aux grands carrefours commerciaux. La multiplication des affaires à régler a rendu impossible leur seul traitement par les rois et la grande noblesse qui ont alors délégué une partie de leurs pouvoirs judiciaires à des parlements et autres cours de justice. À l’époque, plutôt que d’entretenir une coûteuse administration, les souverains ont pris l’habitude de faire prélever les taxes par de riches particuliers qui leur cèdent le montant souhaité et se remboursent en percevant les impôts pour leur compte, ce qui assure de confortables bénéfices. En Angleterre, les revers de Jean sans Terre contre Philippe Auguste avaient conduit les barons anglais à lui imposer en 1215 la Magna Carta, la Grande Charte, qui instituait, entre autres, la liberté des villes et le contrôle de la fiscalité par le Parlement.

En France, Philippe le Bel instaure des États généraux où la noblesse, le clergé et les villes sont représentés, pour avoir une légitimité à lever des impôts y compris sur les terres d’Église et rassembler la nation naissante pour faire bloc contre le pape qui ne peut accepter de telles taxes et proclame la primauté du spirituel sur le temporel (par la bulle pontificale Unam Sanctam de 1302, Boniface VIII revendique l’instauration d’une théocratie).

D’autre part, pour les besoins du commerce, puis pour sa propre ascension sociale, la noblesse urbaine a pris en charge une partie de la culture en créant des écoles laïques et en finançant un mécénat culturel. De la même manière, elle finance nombres d’œuvres sociales. La plupart des innovations techniques sont alors le fait de laïcs, ingénieurs, architectes (tels Villard de Honnecourt), artisans (tels Jacopo Dondi et son fils Giovanni concepteurs de l’horloge à échappement)… Le clergé perd une partie de son rôle culturel ou social dans les espaces urbains.

Pour obtenir le rôle politique que leur importance croissante dans la société devrait leur donner, de nombreux bourgeois tentent d’être anoblis. C’est la voie que choisit par exemple Robert de Lorris qui, devenu proche conseiller de Jean le Bon, use de son soutien ou d’alliances matrimoniales judicieuses pour placer ses proches. La haute bourgeoisie adopte des comportements qui rappellent ceux de la noblesse : la prévôté organise par exemple en 1330 un tournoi où les bourgeois combattent comme des chevaliers. Ceux qui, comme Étienne Marcel, n’appartiennent pas au cercle très restreint du pouvoir sous Jean le Bon et dont la promotion sociale est bloquée deviennent les plus fervents promoteurs d’une réforme politique qui doit aboutir au contrôle de la monarchie par les États.

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Grande Charte, copie de 1225.
Alors que, sous l’effet des progrès des techniques agraires et des défrichements, la population s’accroît en Occident depuis le Xe siècle, on franchit un seuil qui dépasse les capacités de productions agricoles dans certaines zones d’Europe dès la fin du XIIIe siècle. Par le jeu des partages successoraux les parcelles se réduisent : elles n’ont plus en 1310 que le tiers de leur superficie moyenne de 1240. Certaines régions comme le Comté de Flandre sont en surpopulation et essayent de gagner des terres cultivables sur la mer, néanmoins pour couvrir leurs besoins elles optent pour une économie de commerce permettant d’importer les denrées agricoles. En Angleterre, dès 1279, 46% des paysans ne disposent que d’une superficie cultivable inférieure à 5 hectares. Or, pour nourrir une famille de 5 personnes, il faut de 4 à 5 hectares. La population rurale s’appauvrit, le prix des produits agricoles baisse et les revenus fiscaux de la noblesse diminuent alors que la pression fiscale augmente et donc les tensions avec la population rurale. Beaucoup de paysans tentent donc leur chance comme saisonniers dans les villes pour des salaires très faibles engendrant aussi des tensions sociales en milieu urbain. Le refroidissement climatique et l’évolution de l’économie vers la spécialisation de la production et le commerce provoquent de mauvaises récoltes qui se traduisent du fait de la pression démographique en famines (qui avaient disparu depuis le XIIe siècle) dans le nord de l’Europe en 1314, 1315 et 1316 : Ypres perd 10% de sa population et Bruges 5% en 1316.

La noblesse doit compenser la diminution de ses revenus fonciers et la guerre en est un excellent moyen : par les rançons perçues après capture d’un adversaire, le pillage et l’augmentation des impôts justifiée par la guerre. C’est ainsi que la noblesse pousse à la guerre et particulièrement la noblesse anglaise dont les revenus fonciers sont les plus touchés. En France, le roi Philippe VI a besoin de renflouer les caisses de l’État et une guerre permettrait de lever des impôts exceptionnels.

L’essor du commerce a rendu certaines régions dépendantes économiquement de l’un ou de l’autre royaume. À cette époque le transport de fret se fait essentiellement par voie maritime ou fluviale. La Champagne et la Bourgogne alimentent Paris via la Seine et ses affluents et sont donc pro-françaises. La Normandie est partagée car elle est le point d’union entre ce bassin économique et la Manche qui devient une zone d’échanges de plus en plus intenses grâce aux progrès des techniques maritimes (le contournement de la péninsule ibérique par les navires italiens devient de plus en plus fréquent). L’Aquitaine qui exporte son vin en Angleterre, la Bretagne qui exporte son sel et le comté de Flandre qui importent la laine britannique ont tout intérêt à être dans la sphère d’influence anglaise.

Ainsi, les marchands flamands en voulant échapper à la pression fiscale française, se révoltent de manière récurrente contre le roi de France ; d’où les batailles successives de Courtrai en 1302 (où la chevalerie française est balayée et où les bourgeois flamands montrent que les villes peuvent battre militairement l’ost royal), de Mons-en-Pévèle en 1304 et de Cassel en 1328 (où Philippe VI mate les rebelles flamands). Les Flamands apportent leur soutien au roi d’Angleterre, déclarant même en 1340 qu’Édouard III est le légitime roi de France. Les deux États ont donc intérêt à augmenter leurs possessions territoriales pour accroître leurs rentrées fiscales et renflouer leurs finances. Dès lors, les intrigues des deux rois pour faire passer la Guyenne, la Bretagne et le Comté de Flandre sous leur influence conduisent rapidement à la guerre entre les deux États : elle durera 116 ans. Bien évidemment les conséquences de cette guerre interminable sont lourdes pour le commerce, d’autant qu’elle entraîne une augmentation de la pression fiscale.

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Bataille de Crécy
En France, le début de la guerre de Cent Ans est catastrophique et le pouvoir royal très contesté à partir de la défaite de Crécy en 1346. En outre, grâce à une série d’artifices légaux, Philippe VI, est monté sur le trône de France au détriment d’Édouard III qui revendique aussi cette place en tant que petit-fils de Philippe IV le Bel par sa mère.

De la même manière Charles II de Navarre peut prétendre au trône, sa mère Jeanne, fille de Louis X le Hutin ayant été écartée lors de la crise dynastique de 1316-1328 pour éviter qu’un étranger puisse par mariage prendre le contrôle du pays. Les manœuvres du roi de Navarre pour jouer de la rivalité franco-anglaise et l’ascendant qu’il prend sur le duc de Normandie conduisent Jean le Bon à intervenir brutalement : le 5 avril 1356 à Rouen, le roi se saisit du Navarrais et le fait jeter en prison. À cette époque, la noblesse doit justifier son statut social par une conduite chevaleresque sur le champ de bataille. Or, Crécy est un désastre contre une armée pourtant très inférieure numériquement et où Philippe VI prend la fuite, remettant en cause la légitimité divine des Valois. Ce discrédit est aggravé par l’apparition de la grande peste en 1348 corroborant l’idée que cette dynastie n’était pas soutenue par Dieu. Édouard III et Charles de Navarre voient donc l’occasion de faire valoir leurs revendications respectives à la couronne de France et en profitent pour séduire les villes en laissant espérer l’institution d’une monarchie contrôlée.

D’autre part, le pays rechigne à payer les taxes nécessaires au fonctionnement de l’État : depuis Philippe le Bel les souverains recourent à des mutations monétaires qui affaiblissent le cours de la monnaie et entraînent une forte inflation mais qui permettent d’importantes recettes. L’État est bien le seul à en tirer bénéfice. La noblesse, le clergé et la grande bourgeoisie qui sont propriétaires fonciers voient fondre la valeur des rentes et loyers. Les dévaluations pèsent sur les échanges, pénalisent le commerce (d’autant que Paris est un immense centre de consommation et doit importer des marchandises qui deviennent de plus en plus chères en particulier des tissus du Comté de Flandre) et le pouvoir d’achat du reste de la population. Au total les plus riches, souhaitent une monnaie forte, les plus pauvres une monnaie faible, mais tout le monde à intérêt à une monnaie stable. Les débuts de la guerre, catastrophiques pour le royaume de France, ont entraîné un surcroît de dépenses : rançons à payer, armée à financer, villes à fortifier… Le commerce est gêné par l’action des compagnies qui sévissent à partir de 1356 : les villes n’ont aucun intérêt à la guerre. Les ravages de la peste entraînent de nouveaux déséquilibres : la pénurie de main d’œuvre risque d’augmenter le coût du travail et celui des denrées agricoles. Jean le Bon régit par la promulgation en 1351 de l’ordonnance sur les métiers de la ville de Paris : il fixe arbitrairement les prix et les salaires et permet l’installation libre des travailleurs (pour éviter les bandes de vagabonds et pillards qui ravageraient le pays) ce qui brise le système des corporations qui protégeait les artisans déjà en place. Le ressentiment général contre les Valois qui n’ont pas su rendre évident l’intérêt des sacrifices consentis est majeur. Dans les villes naît le sentiment que le royaume serait mieux gérée par les États généraux. Charles de Navarre auréolé de son sang royal, est un brillant orateur et sait se faire le champion du parti réformateur.

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Royaume de France en 1350
- Possessions de Charles de Navarre
- États pontificaux
- Territoires contrôlés par Édouard III
- Zone d’influence économique anglaise
- Zone d’influence culturelle française


Étienne Marcel évolue dans ce contexte de crise où les villes deviennent la force politique principale et en particulier Paris, qui est la première agglomération d’Occident. Vers 1328, la population parisienne est estimée à 200 000 habitants, ce qui en fait la cité la plus peuplée d’Europe. Cependant en 1348, la Peste noire décime la population.

En tant que capitale, elle regroupe une bonne partie de la noblesse (qui doit faire valoir son statut par une vie ostentatoire et en dépensant sans compter) et de l’administration. Ces gros consommateurs induisent l’installation de nombreux artisans et d’artistes. La ville est aussi un centre universitaire de premier ordre. Au total, Paris est un énorme centre de consommation qui, grâce au bassin de la Seine, est un point d’échange important de denrées, venant des foires de Champagne, de la riche région normande (et donc de l’Atlantique), mais aussi des régions drapières du Nord (Flandre, Artois, Brabant…).

Au XIVe siècle, l’enceinte de Charles V (1364–1380) englobe l’ensemble des actuels 3e et 4e arrondissements et s’étend du Pont Royal à la porte Saint-Denis.

Au total, Paris est le siège de la Cour et de l’administration (palais de la Cité), de l’université et un énorme centre marchand et artisanal (l’essentiel des représentants des trois ordres y vivent).

La famille Marcel est l’une des plus puissantes de la bourgeoisie parisienne. Pierre Marcel est un familier de Saint Louis qu’il accompagne en croisade. Cette famille de drapiers est très étendue et forme un réseau solidaire. Les Marcel importent des tissus de Flandre et de Brabant, ils sont fournisseurs de la cour et du roi auxquels ils prêtent aussi de l’argent. Ils s’enrichissent aussi grâce aux spéculations immobilières et autres affaires auxquelles leur donne accès leur présence à la cour (en vendant par exemple au roi des maisons proches du palais lorsqu’il fallut l’agrandir). Cette famille sait élargir le cercle de ses alliés par une politique matrimoniale d’union avec d’autres puissantes familles bourgeoises parisiennes : les Poilevilain, les Cocatrix, les Pisdoe ou les Billouard. Cependant, Étienne, s’il n’est pas issu de la branche la plus aisée de la famille, est « rejeton par sa mère d’une lignée d’officiers de l’hôtel royal et par son père de fournisseurs de la cour ».

Étienne Marcel, né entre 1302 et 1310, fils de Simon Marcel, drapier, et d’Isabelle Barbou dite La Délice, se lance dans les années 1330 dans le commerce du drap. Associé à Jean de Saint Benoît, il vend à la cour des marbrés verdelets, importés de Flandre et du Brabant. Il se marie avec Jeanne de Dammartin, fille d’un riche échevin parisien, puis avec Marguerite des Essarts, fille du banquier Pierre des Essarts (+ 1349), dont les relations lui permettent d’entrer en politique et de créer de nouveaux liens avec les riches marchands des communes flamandes. Propriétaire dans Paris de nombreux bâtiments, il habite rue de la Vieille-Draperie, dans l’île de la Cité.

Ses alliés Pierre des Essarts (son beau-père) ou Jean Poilevillain, sont régulièrement employés par le roi pour des mutations monétaires qui sont un bon moyen pour procurer à l’État des ressources financières quand l’impôt devient de plus en plus difficile à faire accepter. Ces manipulations qui diminuent la teneur en métaux précieux du numéraire entraînent des dévaluations qui sont très mal perçues par la population des villes et la noblesse (une dévaluation réduit la valeur des redevances seigneuriales à montant fixe). En 1346, à la suite de la bataille de Crécy, ils sont rendus responsables du mauvais gouvernement et sont jetés en prison. Étienne Marcel aurait intercédé auprès du comte de Flandre Louis de Male pour faire libérer Pierre des Essarts. Celui-ci sort de prison sans être condamné ni acquitté mais meurt en 1349. Dès lors Étienne Marcel est l’un de ses héritiers, mais se méfiant des amendes qui pourraient tomber sur la fortune du défunt une fois le procès terminé - il est soucieux de la dot de sa femme - il refuse la succession.

Robert de Lorris un autre puissant bourgeois, est lui aussi l’un des gendres de Pierre des Essarts. Il a su revenir dans l’entourage royal dès 1347, à tel point qu’il est l’un des proches conseillers de Jean le Bon, dont il obtient le 7 février 1352 la réhabilitation de Pierre des Essarts. Bien informé, il n’a pas renoncé à la succession et est le seul à hériter de 50 000 livres. Étienne Marcel vit cela comme une escroquerie dont il fait les frais. La rancune s’accroît contre les spéculateurs qui gravitent autour du Jean le Bon, quand l’argentier du roi décide de se passer des drapiers parisiens et de passer directement ses commandes à Gand, Louvain ou Bruxelles. Ce grand patriciat proche du pouvoir et associé aux diverses spéculations monétaires et immobilières est honni par la rue et Étienne Marcel en rupture avec son milieu d’origine choisira en 1357 de devenir le champion de la rue.

Étienne Marcel appartenait aux deux plus prestigieuses confréries parisiennes : la grande Confrérie de Notre-Dame aux prêtres et bourgeois de Paris et la Confrérie Saint-Jacques-aux-Pèlerins ». Les membres de cette dernière font serment de faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle dont la Navarre est un point de passage obligé et dont son roi, Charles le Mauvais, est aussi membre de la confrérie (il est proche du mouvement réformateur dont Étienne Marcel sera l’un des principaux meneurs). Étienne Marcel prend un rôle prééminent dans ces confréries et en 1350, il est cité comme prévôt de la Grande Confrérie de Notre- Dame. Fort de son influence grandissante, il succède en 1354 à Jean de Pacy comme prévôt des marchands de Paris.

En 1246, saint Louis décide d’aligner le statut de la prévôté de Paris sur celui des bailliages et nomme un prévôt fonctionnaire. Afin d’éviter un conflit avec les bourgeois dépossédés de leurs prérogatives, il les autorise à élire leur prévôt, et quatre échevins qui l’assistent, pour les représenter et s’occuper de l’approvisionnement de la ville, des travaux publics, de l’assiette des impôts. Le prévôt des marchands, qui a la juridiction sur le commerce fluvial, prend pour sceau celui des marchands de l’eau, puissante corporation détentrice depuis 1170 du monopole de l’approvisionnement par voie fluviale.

La compétence du prévôt des marchands est théoriquement limitée aux affaires commerciales, mais la charge acquiert vite un rôle politique en raison de ses forts liens avec la bourgeoisie parisienne, qu’il défend face aux abus de la royauté. La juridiction du prévôt des marchands est le parloir aux bourgeois. Étienne Marcel le déplace dans la Maison aux Piliers sur la place de Grève, actuelle place de l’Hôtel-de-ville.

Le prévôt peut même avoir un rôle militaire : les villes doivent pouvoir se défendre et peuvent envoyer des troupes au roi le cas échéant. Ainsi, en novembre 1355, Étienne Marcel conduit en Picardie le contingent parisien de l’ost royal lancé à la poursuite de la chevauchée du duc de Lancastre. En 1356, à la reprise du conflit, Étienne Marcel peut faire réparer les fortifications de Paris et construire un nouveau mur rive droite, dans ce qui est le centre de Paris (actuels 3e et 4e arrondissements).

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Blason de la ville de Paris