Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Publié : jeu. févr. 09, 2012 1:52 am
L'émeute organisée à Bologne en 1843, attire deux jeunes officiers de la marine autrichienne, Attilio et Emilio Bandiera. Avec le soutien de Mazzini, ils débarquent près de Cosenza dans le Royaume de Naples, mais ils sont arrêtés et exécutés.
Nobles, fils de l'amiral Francesco Bandiera et, à leur tour, officiers de la marine autrichienne, ils adhèrent aux idées de Mazzini et fondent une société secrète, l'Esperia avec laquelle ils envisagent de provoquer un soulèvement populaire dans le sud de l'Italie.
Ils apprennent le déclenchement d'une émeute à Cosenza, le 15 mars, qu'ils croient conduite au nom de Mazzini. Le 13 juin 1844, les frères Attilio et Emilio Bandiera rejoignent la Calabre, accompagnés de dix-sept camarades, du brigand calabrais Giuseppe Meluso et du corse Pietro Boccheciampe. Ils débarquent, le 16 juin 1844, à l'embouchure de la rivière Neto, près de Crotone où ils apprennent que l'insurrection a été réprimée dans le sang et qu'il n'y a plus aucune rébellion contre l'autorité du roi.
Boccheciampe, apprenant qu'il n'y a plus d'insurrection disparaît et se rend au poste de police de Crotone pour dénoncer ses compagnons tandis que les deux frères veulent poursuivre l'entreprise et se rendent à la Sila.
La recherche des rebelles par les gardes civiques des Bourbon débute, aidé par des citoyens ordinaires qui croient que les mazziniens sont des brigands. Rejoints, après quelques échanges de tir, ils sont capturés et conduits à Cosenza, où les frères Bandiera avec d'autres combattants sont fusillés dans le vallon de Rovito, le 25 juillet 1844.
Le roi Ferdinand II remercie la population pour le grand attachement montré à la Couronne et les récompense en distribuant des médailles d'or, de l'argent et des généreuses pensions.
Mazzini, de son côté, accuse le gouvernement britannique d'avoir transmis des informations sur les expéditions aux Napolitains, et la question est soulevée devant le Parlement britannique. Quand il est admis que sa correspondance privée a été ouverte, et que son contenu a été révélé par le ministère des Affaires étrangères au gouvernement napolitain, Mazzini gagne en popularité et le soutien des libéraux britanniques, qui sont scandalisés par l'intrusion du gouvernement dans sa correspondance privée. Des publications récentes, en particulier la biographie de Sir James Graham, ont tendance à disculper le gouvernement britannique.
Le 28 avril 1847, il crée, avec William James Linton, la People's International League, la première association populaire anglaise à s'occuper d'affaires étrangères après l'annexion d'une partie de la Pologne par l'Autriche.
Le 8 septembre 1847 il demande au pape Pie IX de prendre la tête d'un mouvement pour l'unité de l'Italie, celui-ci ne lui répond pas:
exécution des frères Bandiera
Le 5 mars 1848, Mazzini est à Paris, où la Deuxième République vient de mettre en place un gouvernement provisoire républicain, mettant ainsi fin à la Monarchie de Juillet. Il lance une nouvelle association politique, l'Associazione Nazionale Italiana (Association nationale italienne) qui remplace Giovine Italia.
Au cours des années 1848-1849, Mazzini a la possibilité, pour la première fois, d'occuper le premier rôle dans les évènements italiens. Le 7 avril, il se rend en Italie où il est acclamé à Milan qui s'est insurgée contre les Autrichiens. Là, il s'entretient avec les chefs républicains avec qui il s'oppose, notamment Carlo Cattaneo, privilégiant l'indépendance italienne à la démocratie et à la république. Il quitte la ville après la défaite italienne de Custoza, celle-là même qui contraint Charles-Albert de Sardaigne a signé l'armistice de Salasco. Il se joint à un groupe de volontaires garibaldiens avant de rejoindre la Suisse puis la France.
Après l'échec des insurrections de 1848, Mazzini est le chef de la courte expérience de la République romaine avec Aurelio Saffi et Carlo Armellini ce qui est, pour lui, un succès d'une énorme portée, il déclare : « Vingt ans d'exil me sont largement payés ". Il en est chassé par les Français venus rétablir sur le trône le pape Pie IX.
En 1849, il s'installe à Londres, où il reste jusqu'en 1868. Au cours de cette période, il entre en conflit avec les courants du mouvements démocratique européen leur reprochant de trop mettre en avant le principe des droits de l'homme, au détriment de celui de ses devoirs et notamment avec la gauche française. Ceux-ci lui reprochent d'avoir une activité trop orientée en faveur de l'Italie et d'être un tyran en puissance. George Sand, avec qui il s'est lié d'amitié depuis 1842, se détache de lui. Mazzini collabore avec Ledru-Rollin alors exilé à Londres en créant le Comité central démocratique européen et noue des contacts avec Victor Hugo. La devise Dio e il Popolo, l'appel aux devoirs plutôt qu'aux droits, la critique de la Révolution française constituent, selon l'historien Simon Levis Sullam, les composants anti-démocratiques de sa pensée politique.
Il tente sans succès de soulever Mantoue (1852), Milan (1853), Gênes et Livourne (1857) ce qui lui vaut une seconde condamnation à mort. Concernant les évènements de Milan, Karl Marx, dans un article dans le New York Daily Tribune du 8 mars 1853, intitulé « Les mouvements de Milan », critique violemment Mazzini qu'il appelle ironiquement le « Théopompe », le «messager de Dieu», lui attribuant la culpabilité de l’échec des révolutions spontanées par manque d’organisation aboutissant au sacrifice des insurgés, il écrit : « L'insurrection de Milan est importante parce qu'elle est un symptôme de la crise révolutionnaire qui menace le continent européen tout entier. Et elle est admirable en raison de l'acte héroïque d'une poignée de prolétaires qui, armés seulement de couteaux, ont eu le courage d'attaquer une ville et une armée de 40 000 soldats parmi les meilleurs en Europe… Mais comme grand final de la conspiration éternelle de Mazzini, de ses proclamations ronflantes et ses tirades contre le peuple français, est un résultat très pauvre. La présomption est que, désormais, il faut mettre fin aux révolutions improvisées, comme disent les Français… En politique, comme cela se fait dans la poésie, les révolutions ne sont jamais faites sur ordre ». Avec cet échec, Mazzini dilapide une grande partie du prestige acquis en 1848-1849.
En 1853, il dissout l'Associazione Nazionale Italiana et crée le partito d'azione (parti d'action) afin de relancer l'action révolutionnaire et en riposte aux critiques de sa stratégie qui se diffusent dans le camp démocratique. Alors que certains comme Ferrari, Montanelli et Pisacane veulent un contenu plus social au mouvement démocratique d'autres, les plus nombreux commencent à voir dans le roi du Royaume de Sardaigne et son Premier ministre Camillo Cavour les dirigeants du mouvement de réunification. Garibaldi a déjà pris ses distance en 1854. En 1855, Daniele Manin, en particulier, appelle ses amis à soutenir l'action de la Maison de Savoie dans une déclaration retentissante : « Persuadé qu'il faut avant tout faire l'Italie, que c'est la question primordiale, je dis à la maison de Savoie : Faites l'Italie et je suis avec vous, sinon non... Moi républicain, je plante le premier l'étendard de l'unification : L'Italie avec le roi sarde ». Il fonde, avec La Farina, un parti monarcho-unitaire opposé à celui de Mazzini, la Società nazionale italiana en 1857 ce qui signifie séparer l'unification de l'Italie de la réforme sociale et politique préconisée par Mazzini.
Cavour est habile à forger une alliance avec la France et à conduire une série de guerres qui conduisent à la naissance de l'État italien entre 1859 et 1861, mais la nature politique de la nouvelle équipe gouvernementale est bien loin de la république mazzinienne.
Vision satyrique de la situation politique italienne en mars 1850 signée Gabriele Castagnola et publiée dans le journal de Mazzini, La Strega
Le plan initial, selon la méthode insurrectionnelle mazzinienne, prévoit d'activer un foyer de rébellion en Sicile où il y a un mécontentement généralisé contre les Bourbon, et de là, l'étendre à l'ensemble du sud de l'Italie. Plus la suite, un départ du port de Gênes pour débarquer à Ponza semble plus approprié afin de libérer les prisonniers politiques qui viendront renforcer les rangs de l'expédition avant d'atteindre Sapri, qui, à la frontière entre la Campanie et la Basilicate, est considérée comme une position stratégique idéale pour attendre des renforts et marcher sur Naples.
Le 25 juin 1857, Pisacane s'embarque avec vingt-quatre compagnons, y compris Giovanni Nicotera et Giovan Battista Falcone, sur le bateau de ligne Cagliari, de la Société Rubattino. Le 26 juin, ils débarquent à Ponza où, en agitant le drapeau tricolore, ils réussissent facilement à libérer 323 prisonniers, quelques-uns pour des raisons politiques mais pour le reste, des criminels de droit commun, qui s'engagent pour la quasi-totalité dans l'expédition. Le 28 juin, le Cagliari repart accompagné de ses prisonniers de droit commun et des armes volées aux gardes de la prison. Dans la soirée, les conspirateurs débarquent à Sapri, où mais ils ne trouvent pas les rebelles qu'ils espéraient. Au contraire, ils doivent affronter les faux des paysans auxquels les autorités ont annoncé le débarquement d'une bande de bandits évadés de l'île de Ponza. Le 1er juillet, à Padula, ils sont encerclés et vingt-cinq d'entre eux sont massacrés par les paysans. Les autres, au total 150 hommes sont capturés et remis à la police.
Pisacane, avec Nicotera, Falcone et les derniers survivants réussissent à fuir à Sanza où ils sont à nouveau agressés par la population, 83 autres rebelles sont tués. Pisacane et Falcone se suicident avec leurs armes, tandis que ceux qui ont échappé à la colère populaire sont jugés en janvier 1858. Condamné à mort, ils sont graciés par le roi et condamnés à la prison à perpétuité.
Bien qu'il s'agisse d'une entreprise typiquement mazzinienne, Pisacane avait pris ses distances avec le credo politiques du Maitre pour se rapprocher d'un socialisme libertaire exprimé par la formule « libertà e associazione » (liberté et association).
Contrairement à Mazzini, qui en ce concerne les questions sociales, propose une solution sur les classes seulement après avoir résolu le problème unitaire, Pisacane pense que pour parvenir à une révolution patriotique unifiée et nationale, il faut d'abord résoudre la question paysanne, qui est celle de la réforme agraire. Comme il l'écrit dans son testament politique en l'annexe de Saggio sulla rivoluzione : « profonde est ma conviction d'être la propagande de l'idée une chimère et l'instruction populaire une absurdité. les idées découlent des faits et non le contraire, le peuple ne sera pas libre dès lors qu’il sera instruit, mais sera tôt instruit une fois libre L’utilisation de la baïonnette à Milan a produit une propagande plus efficace qu’un millier de livres. ».
Pisacane est proche des idées de Mazzini quand il ajoute que même si la rébellion est un échec « ma récompense, je la trouverais dans les profondeurs de ma conscience et l'âme de ces chers et généreux amis ... que si notre sacrifice n'apporte pas de bien à l'Italie, ce sera au moins une gloire pour elle d'avoir engendré des enfants qui voulait se sacrifier pour son avenir.».
L'expédition ratée a en effet le mérite de relancer auprès de l'opinion publique italienne la «question napolitaine», à savoir la libération du mezzogiorno italien de la mauvaise gouvernance des Bourbons italiens que le politicien britannique, William Ewart Gladstone, décrit comme « la négation de Dieu érigée en système de gouvernement ».
En 1858, Mazzini condamne l'alliance franco-piémontaise (1858) et la cession de la Savoie et du comté de Nice à la France (1860) mais son influence est alors réduit à sa plus simple expression, l'union patriotique se faisant autour de la monarchie. Le 20 mai 1860, il quitte Londres souhaitant rejoindre Giuseppe Garibaldi pour participer à l'expédition des Mille qu'il soutient voyant l'occasion de poursuivre l'action par la libération de Rome ce qui place Camillo Cavour dans une situation diplomatique difficile à l'égard de la France qui protège les États pontificaux. Il arrive le 7 mai à Gênes où il incite à porter la révolution dans les provinces de la papauté et sollicite une autre expédition en Ombrie et dans les Marches. Le gouvernement piémontais fait en sorte que les aides recueillies par le mouvement de solidarité national et centralisé par la Società Nazionale soient dirigées uniquement vers la Sicile.
Le Royaume d'Italie institué en 1861 est repoussé par Mazzini, il juge que le gouvernement Cavour s'est opposé au Risorgimento pour finalement en recueillir les bénéfices sans jamais en prendre l'initiative, la guerre menée contre les Autrichiens l'a été sous les ordres de Napoléon III et l'invasion des Marches et de l'Ombrie avait pour objectif d’empêcher une la prise de Rome.
En 1860, le livre Dei doveri dell'uomo, synthèse de sa pensée morale, politique et sociale est édité à Lugano. L'ouvrage adressé aux ouvriers italiens est probablement inspiré du livre du peuple de Lamennais que Mazzini appelle le représentant du « catholicisme social » et avec qui, il échange une longue correspondance.
Carlo Pisacane
Mazzini crée ses deux dernières associations La Falange sacra (1864) et l’Alleanza repubblicana universale (1866).
Le 25 février 1866 Messine est appelée à voter pour élire ses députés au nouveau parlement de Florence. Mazzini est candidat dans le deuxième collège, mais il est incapable de faire campagne, car il est en exil à Londres. Il a, sur sa tête, deux condamnations à mort : celle infligée par un tribunal de Gênes pour les émeutes de 1857 (le 19 novembre 1857, en première instance et le 20 mars 1858 en appel) ; une condamnation à mort lui a été infligée par le tribunal de Paris pour complicité dans un attentat contre Napoléon III.
De façon inattendue, Mazzini gagne l'élection avec une large avance, 446 voix. Le 24 mars, après deux jours de débat, la Chambre annule l'élection en raison des condamnations.
Deux mois après, les électeurs du deuxième collège de Messine retournent aux urnes : Mazzini remporte de nouveau les élections. La Chambre, après un examen plus approfondi, annule de nouveau l'élection le 18 juin. Le 18 novembre, Mazzini est réélu une troisième fois, la Chambre, cette fois, valide l'élection.
Mazzini, même amnistié ou gracié, refuse la charge pour éviter d'avoir à prêter serment au Statut albertin, la constitution de la monarchie de Savoie. En fait, il n'acceptera jamais la monarchie et continuera à se battre pour ses idéaux républicains.
En 1868, il quitte Londres et s'installe en Suisse, à Lugano et tente de fonder une alliance républicaine universelle. En 1870, les deux condamnations à mort prononcées à l'époque du Royaume de Sardaigne sont amnistiées. Mazzini rentre en Italie et se consacre immédiatement à l'organisation des mouvements populaires en faveur de la conquête des États de l'Église. Le 11 août il part en bateau pour la Sicile dans le but de créer la république italienne alors que le roi Victor-Emmanuel II vient de terminer l'unification de l'Italie, mais le 14, à l'arrivée dans le port de Palerme, il est arrêté et emprisonné dans la prison militaire de Gaète. Il est contraint de nouveau à l'exil.
De mars à juillet 1871, Mazzini lance dans son journal, La Roma del Popolo, de vigoureuses attaques contre le socialisme, contre la Commune de Paris et contre l'Internationale, qu'il dénonce aux ouvriers italiens comme une institution dangereuse alors qu'il influence le mouvement socialiste naissant et que de nombreuses associations ouvrières sont organisées par les mazziniens. L'appel de la Commune à faire de la France une fédération de villes libres est particulièrement intolérable à ce nationaliste qui est l'artisan infatigable de l'unité italienne. Bakounine, qui connait bien l'Italie pour y avoir vécu, répond par un article paru dans le Gazzettino Rosa du 16 août : la Risposta d'un Internazionale a Giuseppe Mazzini. Il y prend le contre-pied complet des opinions de Mazzini, sur la religion notamment, et affirme hautement les valeurs de l'Internationale. Au cours de la polémique qui se développe ensuite entre Mazzini et Bakounine, ce dernier se lance dans la rédaction d'une longue brochure, La Théologie politique de Mazzini et l'Internationale, qui est publiée (en français) à Neuchâtel chez Guillaume.
Fin de la 2è partie
Nobles, fils de l'amiral Francesco Bandiera et, à leur tour, officiers de la marine autrichienne, ils adhèrent aux idées de Mazzini et fondent une société secrète, l'Esperia avec laquelle ils envisagent de provoquer un soulèvement populaire dans le sud de l'Italie.
Ils apprennent le déclenchement d'une émeute à Cosenza, le 15 mars, qu'ils croient conduite au nom de Mazzini. Le 13 juin 1844, les frères Attilio et Emilio Bandiera rejoignent la Calabre, accompagnés de dix-sept camarades, du brigand calabrais Giuseppe Meluso et du corse Pietro Boccheciampe. Ils débarquent, le 16 juin 1844, à l'embouchure de la rivière Neto, près de Crotone où ils apprennent que l'insurrection a été réprimée dans le sang et qu'il n'y a plus aucune rébellion contre l'autorité du roi.
Boccheciampe, apprenant qu'il n'y a plus d'insurrection disparaît et se rend au poste de police de Crotone pour dénoncer ses compagnons tandis que les deux frères veulent poursuivre l'entreprise et se rendent à la Sila.
La recherche des rebelles par les gardes civiques des Bourbon débute, aidé par des citoyens ordinaires qui croient que les mazziniens sont des brigands. Rejoints, après quelques échanges de tir, ils sont capturés et conduits à Cosenza, où les frères Bandiera avec d'autres combattants sont fusillés dans le vallon de Rovito, le 25 juillet 1844.
Le roi Ferdinand II remercie la population pour le grand attachement montré à la Couronne et les récompense en distribuant des médailles d'or, de l'argent et des généreuses pensions.
Mazzini, de son côté, accuse le gouvernement britannique d'avoir transmis des informations sur les expéditions aux Napolitains, et la question est soulevée devant le Parlement britannique. Quand il est admis que sa correspondance privée a été ouverte, et que son contenu a été révélé par le ministère des Affaires étrangères au gouvernement napolitain, Mazzini gagne en popularité et le soutien des libéraux britanniques, qui sont scandalisés par l'intrusion du gouvernement dans sa correspondance privée. Des publications récentes, en particulier la biographie de Sir James Graham, ont tendance à disculper le gouvernement britannique.
Le 28 avril 1847, il crée, avec William James Linton, la People's International League, la première association populaire anglaise à s'occuper d'affaires étrangères après l'annexion d'une partie de la Pologne par l'Autriche.
Le 8 septembre 1847 il demande au pape Pie IX de prendre la tête d'un mouvement pour l'unité de l'Italie, celui-ci ne lui répond pas:
exécution des frères Bandiera
Le 5 mars 1848, Mazzini est à Paris, où la Deuxième République vient de mettre en place un gouvernement provisoire républicain, mettant ainsi fin à la Monarchie de Juillet. Il lance une nouvelle association politique, l'Associazione Nazionale Italiana (Association nationale italienne) qui remplace Giovine Italia.
Au cours des années 1848-1849, Mazzini a la possibilité, pour la première fois, d'occuper le premier rôle dans les évènements italiens. Le 7 avril, il se rend en Italie où il est acclamé à Milan qui s'est insurgée contre les Autrichiens. Là, il s'entretient avec les chefs républicains avec qui il s'oppose, notamment Carlo Cattaneo, privilégiant l'indépendance italienne à la démocratie et à la république. Il quitte la ville après la défaite italienne de Custoza, celle-là même qui contraint Charles-Albert de Sardaigne a signé l'armistice de Salasco. Il se joint à un groupe de volontaires garibaldiens avant de rejoindre la Suisse puis la France.
Après l'échec des insurrections de 1848, Mazzini est le chef de la courte expérience de la République romaine avec Aurelio Saffi et Carlo Armellini ce qui est, pour lui, un succès d'une énorme portée, il déclare : « Vingt ans d'exil me sont largement payés ". Il en est chassé par les Français venus rétablir sur le trône le pape Pie IX.
En 1849, il s'installe à Londres, où il reste jusqu'en 1868. Au cours de cette période, il entre en conflit avec les courants du mouvements démocratique européen leur reprochant de trop mettre en avant le principe des droits de l'homme, au détriment de celui de ses devoirs et notamment avec la gauche française. Ceux-ci lui reprochent d'avoir une activité trop orientée en faveur de l'Italie et d'être un tyran en puissance. George Sand, avec qui il s'est lié d'amitié depuis 1842, se détache de lui. Mazzini collabore avec Ledru-Rollin alors exilé à Londres en créant le Comité central démocratique européen et noue des contacts avec Victor Hugo. La devise Dio e il Popolo, l'appel aux devoirs plutôt qu'aux droits, la critique de la Révolution française constituent, selon l'historien Simon Levis Sullam, les composants anti-démocratiques de sa pensée politique.
Il tente sans succès de soulever Mantoue (1852), Milan (1853), Gênes et Livourne (1857) ce qui lui vaut une seconde condamnation à mort. Concernant les évènements de Milan, Karl Marx, dans un article dans le New York Daily Tribune du 8 mars 1853, intitulé « Les mouvements de Milan », critique violemment Mazzini qu'il appelle ironiquement le « Théopompe », le «messager de Dieu», lui attribuant la culpabilité de l’échec des révolutions spontanées par manque d’organisation aboutissant au sacrifice des insurgés, il écrit : « L'insurrection de Milan est importante parce qu'elle est un symptôme de la crise révolutionnaire qui menace le continent européen tout entier. Et elle est admirable en raison de l'acte héroïque d'une poignée de prolétaires qui, armés seulement de couteaux, ont eu le courage d'attaquer une ville et une armée de 40 000 soldats parmi les meilleurs en Europe… Mais comme grand final de la conspiration éternelle de Mazzini, de ses proclamations ronflantes et ses tirades contre le peuple français, est un résultat très pauvre. La présomption est que, désormais, il faut mettre fin aux révolutions improvisées, comme disent les Français… En politique, comme cela se fait dans la poésie, les révolutions ne sont jamais faites sur ordre ». Avec cet échec, Mazzini dilapide une grande partie du prestige acquis en 1848-1849.
En 1853, il dissout l'Associazione Nazionale Italiana et crée le partito d'azione (parti d'action) afin de relancer l'action révolutionnaire et en riposte aux critiques de sa stratégie qui se diffusent dans le camp démocratique. Alors que certains comme Ferrari, Montanelli et Pisacane veulent un contenu plus social au mouvement démocratique d'autres, les plus nombreux commencent à voir dans le roi du Royaume de Sardaigne et son Premier ministre Camillo Cavour les dirigeants du mouvement de réunification. Garibaldi a déjà pris ses distance en 1854. En 1855, Daniele Manin, en particulier, appelle ses amis à soutenir l'action de la Maison de Savoie dans une déclaration retentissante : « Persuadé qu'il faut avant tout faire l'Italie, que c'est la question primordiale, je dis à la maison de Savoie : Faites l'Italie et je suis avec vous, sinon non... Moi républicain, je plante le premier l'étendard de l'unification : L'Italie avec le roi sarde ». Il fonde, avec La Farina, un parti monarcho-unitaire opposé à celui de Mazzini, la Società nazionale italiana en 1857 ce qui signifie séparer l'unification de l'Italie de la réforme sociale et politique préconisée par Mazzini.
Cavour est habile à forger une alliance avec la France et à conduire une série de guerres qui conduisent à la naissance de l'État italien entre 1859 et 1861, mais la nature politique de la nouvelle équipe gouvernementale est bien loin de la république mazzinienne.
Vision satyrique de la situation politique italienne en mars 1850 signée Gabriele Castagnola et publiée dans le journal de Mazzini, La Strega
Le plan initial, selon la méthode insurrectionnelle mazzinienne, prévoit d'activer un foyer de rébellion en Sicile où il y a un mécontentement généralisé contre les Bourbon, et de là, l'étendre à l'ensemble du sud de l'Italie. Plus la suite, un départ du port de Gênes pour débarquer à Ponza semble plus approprié afin de libérer les prisonniers politiques qui viendront renforcer les rangs de l'expédition avant d'atteindre Sapri, qui, à la frontière entre la Campanie et la Basilicate, est considérée comme une position stratégique idéale pour attendre des renforts et marcher sur Naples.
Le 25 juin 1857, Pisacane s'embarque avec vingt-quatre compagnons, y compris Giovanni Nicotera et Giovan Battista Falcone, sur le bateau de ligne Cagliari, de la Société Rubattino. Le 26 juin, ils débarquent à Ponza où, en agitant le drapeau tricolore, ils réussissent facilement à libérer 323 prisonniers, quelques-uns pour des raisons politiques mais pour le reste, des criminels de droit commun, qui s'engagent pour la quasi-totalité dans l'expédition. Le 28 juin, le Cagliari repart accompagné de ses prisonniers de droit commun et des armes volées aux gardes de la prison. Dans la soirée, les conspirateurs débarquent à Sapri, où mais ils ne trouvent pas les rebelles qu'ils espéraient. Au contraire, ils doivent affronter les faux des paysans auxquels les autorités ont annoncé le débarquement d'une bande de bandits évadés de l'île de Ponza. Le 1er juillet, à Padula, ils sont encerclés et vingt-cinq d'entre eux sont massacrés par les paysans. Les autres, au total 150 hommes sont capturés et remis à la police.
Pisacane, avec Nicotera, Falcone et les derniers survivants réussissent à fuir à Sanza où ils sont à nouveau agressés par la population, 83 autres rebelles sont tués. Pisacane et Falcone se suicident avec leurs armes, tandis que ceux qui ont échappé à la colère populaire sont jugés en janvier 1858. Condamné à mort, ils sont graciés par le roi et condamnés à la prison à perpétuité.
Bien qu'il s'agisse d'une entreprise typiquement mazzinienne, Pisacane avait pris ses distances avec le credo politiques du Maitre pour se rapprocher d'un socialisme libertaire exprimé par la formule « libertà e associazione » (liberté et association).
Contrairement à Mazzini, qui en ce concerne les questions sociales, propose une solution sur les classes seulement après avoir résolu le problème unitaire, Pisacane pense que pour parvenir à une révolution patriotique unifiée et nationale, il faut d'abord résoudre la question paysanne, qui est celle de la réforme agraire. Comme il l'écrit dans son testament politique en l'annexe de Saggio sulla rivoluzione : « profonde est ma conviction d'être la propagande de l'idée une chimère et l'instruction populaire une absurdité. les idées découlent des faits et non le contraire, le peuple ne sera pas libre dès lors qu’il sera instruit, mais sera tôt instruit une fois libre L’utilisation de la baïonnette à Milan a produit une propagande plus efficace qu’un millier de livres. ».
Pisacane est proche des idées de Mazzini quand il ajoute que même si la rébellion est un échec « ma récompense, je la trouverais dans les profondeurs de ma conscience et l'âme de ces chers et généreux amis ... que si notre sacrifice n'apporte pas de bien à l'Italie, ce sera au moins une gloire pour elle d'avoir engendré des enfants qui voulait se sacrifier pour son avenir.».
L'expédition ratée a en effet le mérite de relancer auprès de l'opinion publique italienne la «question napolitaine», à savoir la libération du mezzogiorno italien de la mauvaise gouvernance des Bourbons italiens que le politicien britannique, William Ewart Gladstone, décrit comme « la négation de Dieu érigée en système de gouvernement ».
En 1858, Mazzini condamne l'alliance franco-piémontaise (1858) et la cession de la Savoie et du comté de Nice à la France (1860) mais son influence est alors réduit à sa plus simple expression, l'union patriotique se faisant autour de la monarchie. Le 20 mai 1860, il quitte Londres souhaitant rejoindre Giuseppe Garibaldi pour participer à l'expédition des Mille qu'il soutient voyant l'occasion de poursuivre l'action par la libération de Rome ce qui place Camillo Cavour dans une situation diplomatique difficile à l'égard de la France qui protège les États pontificaux. Il arrive le 7 mai à Gênes où il incite à porter la révolution dans les provinces de la papauté et sollicite une autre expédition en Ombrie et dans les Marches. Le gouvernement piémontais fait en sorte que les aides recueillies par le mouvement de solidarité national et centralisé par la Società Nazionale soient dirigées uniquement vers la Sicile.
Le Royaume d'Italie institué en 1861 est repoussé par Mazzini, il juge que le gouvernement Cavour s'est opposé au Risorgimento pour finalement en recueillir les bénéfices sans jamais en prendre l'initiative, la guerre menée contre les Autrichiens l'a été sous les ordres de Napoléon III et l'invasion des Marches et de l'Ombrie avait pour objectif d’empêcher une la prise de Rome.
En 1860, le livre Dei doveri dell'uomo, synthèse de sa pensée morale, politique et sociale est édité à Lugano. L'ouvrage adressé aux ouvriers italiens est probablement inspiré du livre du peuple de Lamennais que Mazzini appelle le représentant du « catholicisme social » et avec qui, il échange une longue correspondance.
Carlo Pisacane
Mazzini crée ses deux dernières associations La Falange sacra (1864) et l’Alleanza repubblicana universale (1866).
Le 25 février 1866 Messine est appelée à voter pour élire ses députés au nouveau parlement de Florence. Mazzini est candidat dans le deuxième collège, mais il est incapable de faire campagne, car il est en exil à Londres. Il a, sur sa tête, deux condamnations à mort : celle infligée par un tribunal de Gênes pour les émeutes de 1857 (le 19 novembre 1857, en première instance et le 20 mars 1858 en appel) ; une condamnation à mort lui a été infligée par le tribunal de Paris pour complicité dans un attentat contre Napoléon III.
De façon inattendue, Mazzini gagne l'élection avec une large avance, 446 voix. Le 24 mars, après deux jours de débat, la Chambre annule l'élection en raison des condamnations.
Deux mois après, les électeurs du deuxième collège de Messine retournent aux urnes : Mazzini remporte de nouveau les élections. La Chambre, après un examen plus approfondi, annule de nouveau l'élection le 18 juin. Le 18 novembre, Mazzini est réélu une troisième fois, la Chambre, cette fois, valide l'élection.
Mazzini, même amnistié ou gracié, refuse la charge pour éviter d'avoir à prêter serment au Statut albertin, la constitution de la monarchie de Savoie. En fait, il n'acceptera jamais la monarchie et continuera à se battre pour ses idéaux républicains.
En 1868, il quitte Londres et s'installe en Suisse, à Lugano et tente de fonder une alliance républicaine universelle. En 1870, les deux condamnations à mort prononcées à l'époque du Royaume de Sardaigne sont amnistiées. Mazzini rentre en Italie et se consacre immédiatement à l'organisation des mouvements populaires en faveur de la conquête des États de l'Église. Le 11 août il part en bateau pour la Sicile dans le but de créer la république italienne alors que le roi Victor-Emmanuel II vient de terminer l'unification de l'Italie, mais le 14, à l'arrivée dans le port de Palerme, il est arrêté et emprisonné dans la prison militaire de Gaète. Il est contraint de nouveau à l'exil.
De mars à juillet 1871, Mazzini lance dans son journal, La Roma del Popolo, de vigoureuses attaques contre le socialisme, contre la Commune de Paris et contre l'Internationale, qu'il dénonce aux ouvriers italiens comme une institution dangereuse alors qu'il influence le mouvement socialiste naissant et que de nombreuses associations ouvrières sont organisées par les mazziniens. L'appel de la Commune à faire de la France une fédération de villes libres est particulièrement intolérable à ce nationaliste qui est l'artisan infatigable de l'unité italienne. Bakounine, qui connait bien l'Italie pour y avoir vécu, répond par un article paru dans le Gazzettino Rosa du 16 août : la Risposta d'un Internazionale a Giuseppe Mazzini. Il y prend le contre-pied complet des opinions de Mazzini, sur la religion notamment, et affirme hautement les valeurs de l'Internationale. Au cours de la polémique qui se développe ensuite entre Mazzini et Bakounine, ce dernier se lance dans la rédaction d'une longue brochure, La Théologie politique de Mazzini et l'Internationale, qui est publiée (en français) à Neuchâtel chez Guillaume.
Fin de la 2è partie