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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. janv. 09, 2012 4:19 am
par saintluc
Merci Orchidée,
Tu arrives toujours à trouver un bon sujet.
C'est vrai que je suis plutôt branché batailles et guerres :red :ahah

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : lun. janv. 09, 2012 5:13 am
par orchidee
saintluc a écrit : :ahah
Jimmy Page est parmi mes gros preferes, je ne pouvais le manquer, cui-la :thumb

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. janv. 10, 2012 12:57 am
par saintluc
11
10 janvier
Siège de Copenhague
Le 10 et le 11 février 1659, Charles X Gustave de Suède mène ses troupes sur Copenhague afin d'envahir la capitale danoise. Avec cette action militaire, le souverain suédois brise le traité de Roskilde signé l'année précédente et dans lequel Frédéric III, roi de Norvège et du Danemark octroyait des territoires à la Suède. Cependant, Copenhague et ses armées étaient bien préparées, les envahisseurs sont repoussés et obligés de capituler.
Voir aussi : Suède - Siège - Danemark - Charles X - Frédéric III - Histoire des Guerres



14
10 janvier
Victoire française à la bataille de Fort Oswego
Louis-Joseph de Montcalm et ses troupes, alliés des Amérindiens, remportent la bataille de Fort Oswego entre le 10 et le 14 août 1756, contre la Grande-Bretagne. Après avoir détruit le Fort Oswego, et pris le Fort William Henry qui domine la vallée de l'Hudson, Montcalm parvient ainsi à contrôler toute la région des Grands Lacs. Grâce à cette victoire, il obtient du roi la liberté de diriger ses troupes comme bon lui semble.
Voir aussi : Amérindiens - Histoire des Guerres



1430
10 janvier
Création de l'ordre de la Toison d'or par Philippe le Bon
Philippe III le Bon (1396-1467), duc de Bourgogne, fonde à Bruges (Belgique), l'ordre de la Toison d'or à l'occasion de son mariage avec Isabelle du Portugal. Créé en hommage à la fameuse Toison d'or de Jason, Il s'agissait pour Philippe le Bon, alors prince le plus puissant d'Europe, de souder toute la noblesse bourguignonne autour d'un ordre de chevalerie prestigieux. Celui-ci perdura sous la maison Habsbourg, devenant autrichien avec Maximilien Ier puis espagnol sous Charles Quint.
Voir aussi : Charles Quint - Philippe le Bon - Duché de bourgogne - Maximilien Ier - Bruges - Histoire de la Politique



1645
10 janvier
Exécution de William Laud
William Laud est nommé Archevêque de Canterbury en 1633. Il est le conseiller favori de Charles Ier. Alors qu'il essaie d'imposer à l'Écosse une stricte discipline épiscopale, il ne provoque en vérité, qu'une insurrection totale. Suite à cela, Charles Ier le laisse tomber et il est incarcéré à la Tour de Londres, où il restera durant cinq ans avant d'être inculpé de trahison par ses détracteurs et décapité le 10 janvier 1645.
Voir aussi : Insurrection - Charles 1er - Archevêque - Histoire de la Politique



1698
10 janvier
Décès de Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont.
Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, plus connu sous le nom du Nain de Tillemont, est né en 1637 en France.
C'est un historien de renom.
Il effectue ses études aux Petites-Ecoles de Port-Royal. Il crée ainsi un méthode se rapportant à celle de Dom Mabillon. Elle consiste à utiliser des matériaux historiques qualifiés de fiables pour exposer ses théories.
Il meurt le 10 janvier 1698.
Voir aussi : Histoire des Décès



1769
10 janvier
Naissance de Michel Ney
Michel Ney, Maréchal d'Empire, naît le 10 janvier 1769 en Lorraine. Celui qui fut surnommé le "Brave des Braves" par Napoléon Ier, s'engage dans l'armée dès l'âge de 19 ans. Après avoir participé aux guerres de la Révolution française, il se fait remarquer par Bonaparte, qu'il suit dans plusieurs de ses campagnes. Celui qui fut prince de la Moskowa, est arrêté sous la seconde Restauration, et fusillé à Paris, le 7 décembre 1815.
Voir aussi : Bonaparte - Révolution française - Napoléon Ier - Maréchal d'Empire - Seconde Restauration - Histoire des Guerres



1863
10 janvier
Inauguration du premier métro
Imaginé par Charles Pearson, le premier métro du monde est inauguré à Londres à 6 heures du matin. La ligne longue de 4 miles (6,5 kilomètres) permet de rallier Farringdon street à Paddington. Malgré les problèmes d'aération, il fonctionne à la vapeur. Durant cette première journée, le "London Metropolitan" transportera près de 30 000 passagers.
Voir aussi : Histoire de Londres - Inauguration - Métro - Histoire des Chemins de fer



1869
10 janvier
Naissance de Raspoutine
Premiers cris de l'aventurier russe Grigori Iefimovitch Novykh, plus connu sous le (sur)nom de Raspoutine (« le débauché ») à Pokrovskoïe (Sibérie occidentale). Après avoir goûté aux joies monastiques, il crée un fonds de commerce sur ses prétendus dons de thaumaturge, pouvoir qui consiste à soigner par simple imposition des mains – il en aurait profité pour abuser sexuellement de ses patientes. A peine se fixe-t-il à Saint-Pétersbourg (1905) que le starets (saint homme) parvient à pénétrer la demeure impériale, privilège glané pour avoir réussi à soulager le tsarévitch Alexis en proie à des crises d'hémophile. Mais son ingérence grandissante dans les affaires du gouvernement et son emprise sur la tsarine poussent ses rivaux à s'en débarrasser (assassinat le 30 décembre 1916 à Petrograd).
Voir aussi : Saint-Pétersbourg - Assassinat politique - Nicolas II - Histoire de la Sibérie - Raspoutine - Histoire de la Politique



1920
10 janvier
Naissance de la Société des Nations
Avec l'entrée en vigueur du traité de Versailles, signé le même jour au Quai d'Orsay, naît officiellement la SDN. L'organisation internationale, dont le siège est établi à Genève, accueille 32 pays membres. Elle est soumise à l'autorité d'un conseil permanent composé de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie, du Japon et de la Chine. Le rôle de la SDN est d'assurer le maintien de la paix dans le monde. Paradoxe : bien qu'imaginée par le président américain Wilson, la SDN n'accueillera jamais en son sein les Etats-Unis. Après la Seconde Guerre mondiale, elle sera remplacée par l'ONU en 1946.
Voir aussi : Dossier histoire de l' ONU - Histoire de la SDN - Histoire de la Société des Nations - Histoire de la Diplomatie



1926
10 janvier
Metropolis salué par la critique
Le réalisateur allemand Fritz Lang présente pour la première fois à Berlin son film "Metropolis". Dans une cité futuriste gouvernée par le despote John Fredersen, les maîtres et les travailleurs sont séparés entre parties haute et basse de la ville. Fritz Lang appelle dans son film à la réconciliation des classes sociales. Au terme des 3h30 de film, la critique l'encense. "Metropolis" devient le chef-d'œuvre du cinéma expressionniste allemand.
Voir aussi : Dossier histoire de Berlin - Dossier histoire de la science-fiction - Film - Fritz Lang - Histoire du Cinéma



1929
10 janvier
Premières aventures de Tintin
L'illustrateur Georges Rémi alias Hergé, publie dans le supplément du quotidien bruxellois "Le vingtième siècle", sa nouvelle bande dessinée: "Tintin au pays des soviets".
Voir aussi : BD - Hergé - Tintin - Histoire des Bandes dessinées



1949
10 janvier
RCA lance le 45 tours
La maison de disque américaine RCA met en vente un nouveau type de disque en vinyle qui prendra le nom de 45 tours du fait de sa rotation de 45 tours par minute. Grâce à cette invention, qui permet d'écouter 8 minutes de musique sur chaque face, les artistes vont se lancer sur un nouveau marché, la vente de "single".
Voir aussi : 45 tours - Disque - Histoire de la Chanson



1975
10 janvier
Début d'"Apostrophe"
L'émission littéraire de Bernard Pivot est diffusée pour la première fois sur Antenne 2. "Apostrophe" remplace le programme "Ouvrez les guillemets" présenté par le même Bernard Pivot."Apostrophe" sera remplacé par "Bouillon de culture", dont le premier numéro sera diffusé le 12 janvier 1991.
Voir aussi : Emission - Histoire de la Télévision



1991
10 janvier
La France adopte la loi Evin
La France se dote d’une loi visant à réduire la consommation d’alcool et de cigarettes, en tant que produits néfastes pour la santé et impliquant une forte dépendance. La voie choisie par le député PS Claude Evin repose essentiellement sur la neutralisation de la publicité et l’obligation de messages préventifs : promouvoir la cigarette est désormais interdit tandis que l’alcool n’a plus le droit de citer à la télévision et au cinéma. Concernant le tabac, le texte doit également défendre les « fumeurs passifs » en interdisant de fumer dans les lieux publics. Elle provoque la colère des producteurs d’alcool ainsi que des cafés et autres restaurants qui d’ailleurs opterons pour une application limité.
Voir aussi : Loi - Evin - Tabagisme - Histoire de l'Alimentation


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. janv. 10, 2012 1:02 am
par saintluc
La bataille du fort Oswego également appelée bataille de Chouaguen a été une victoire française du théâtre nord-américain de la guerre de Sept Ans gagnée malgré la vulnérabilité militaire de la Nouvelle-France. Dans la semaine du 10 août 1756, une force commandée par Montcalm composée de soldats de métier, de la milice canadienne et d'Indiens captura et occupa les fortifications britanniques du fort Oswego, sur la rive sud du lac Ontario (à l'emplacement de la ville éponyme dans l'État américain de New York près de Syracuse) - les Français nommaient Oswego "Chouaguen". En plus de 1 700 prisonniers, les forces de Montcalm ont saisi les 121 canons du fort. La chute du fort marque un arrêt à la progression britannique dans la région et leva la menace sur le fort voisin de Frontenac. La bataille fut notable pour avoir démontré que la tactique européenne traditionnelle de siège était valable sur le champ de bataille nord-américain, si appliquée correctement et dans les bonnes circonstances.
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Victoire de Montcalm
Après une série d'escarmouches au début de l'année 1756, le premier mouvement est opéré par Montcalm qui décide de prendre Fort Oswego, sur le lac Ontario. La prise de ce fort permettrait en effet aux Français de protéger Fort Niagara et Fort Duquesne d'éventuelles avancées britanniques en établissant une ligne continue de forts français du Québec au Mississippi.

Le 29 juillet 1756, Montcalm arrive à Fort Frontenac avec l'espoir de mener l'assaut sur Fort Oswego. Il a cependant des doutes quant aux capacités de ses troupes irrégulières à mener un siège en bonne et due forme. Malgré ces doutes, l'attaque est lancée. L'armée de Montcalm est forte de trois mille hommes – une moitié de réguliers, une autre d'irréguliers – accompagnés de deux cent cinquante indiens. Par marche de nuit, pour utiliser l'effet de surprise, Montcalm arrive le 10 août à minuit à l'embouchure de la rivière Oswego et commence immédiatement à mettre son artillerie à l'œuvre. La zone comprend en fait trois forts : un sur la rive ouest (Fort Ontario), un sur la rive est (Fort Oswego) et un autre légèrement plus à l'est (Fort George). Des trois, seul le fort Oswego est à même de tenir un siège. Fort George est abandonné avant l'arrivée de Montcalm et sa garnison rejoint Fort Oswego. Fort Ontario est rapidement mis hors de combat et, de même, sa garnison est rapatriée vers Fort Oswego. La garnison de Fort Oswego se compose alors de mille sept cents hommes, exclusivement irréguliers, appuyés par trente-trois canons et avec un bon commandant (le colonel Mercer). Montcalm est cependant bien meilleur et dispose de forces plus nombreuses. Il installe une batterie à l'emplacement du fort Ontario et commence à bombarder Fort Oswego tout en envoyant ses alliés indiens mener une guérilla sur les arrières du fort sur la rive ouest. Rapidement, la supériorité française est visible et Mercer est tué. N'ayant aucune nouvelle des renforts britanniques, la garnison capitule le 14 août. Les Français capturent mille six cents hommes, cent vingt-et-un canons, six vaisseaux armés et de nombreuses embarcations prévues pour être utilisées contre Fort Niagara et Fort Frontenac. Les forts sont ensuite détruits.

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Carte du théâtre d'opération; Oswego est situé au coin en bas à droite sur le lac Ontario


Cette victoire est très importante pour le moral des troupes ; elle permet aux Français de prendre le contrôle de tout l'arc qui va du Québec à la Louisiane puisqu'aucun autre fort britannique ne se trouve dans cette zone. En outre, la destruction des forts, plutôt que leur occupation, est un message envoyé aux indiens qui voient cette destruction comme une étape vers un retour à la propriété de leurs terres ancestrales.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mar. janv. 10, 2012 2:46 am
par orchidee
Gabrielle Bonheur Chanel dite « Coco Chanel » née le 19 août 1883 à Saumur et morte le 10 janvier 1971, à Paris, est une créatrice, modiste et styliste française célèbre pour ses créations de haute couture et de parfum.

Elle est à l'origine de la Maison Chanel, « symbole de l'élégance française ».

Biographie
Enfance
Elle est issue d'une lignée de marchands forains cévenols, de Ponteils-et-Brésis près d'Alès. Elle est la fille d'Albert Chanel, un camelot originaire du Gard et de Jeanne Devolle, couturière originaire de Courpière, tous deux établis à Saumur.

La mère de Coco Chanel meurt à trente-trois ans à peine, épuisée par des grossesses successives, la tuberculose et par le travail qu'elle effectue sur les marchés, dans le froid. La jeune fille n'a alors que douze ans.

Son père, camelot bourru et volage, l'abandonne pour aller faire fortune en Amérique (invention de Gabrielle qui fait de son père un aventurier) et elle se retrouve ainsi seule avec ses deux sœurs, Julia-Berthe, treize ans, et Antoinette, huit ans, à l'orphelinat de l'abbaye cistercienne d'Aubazine en Corrèze6 : elle y mène une vie austère et rigoureuse pendant six années qui marqueront profondément le style révolutionnaire de la future styliste.

Elle se se serait inspirée du lieu pour créer des vêtements aux lignes épurées harmonieuses (à l'instar de l'architecture sobre et géométrique de l'abbaye), aux couleurs neutres (noir et blanc comme les uniformes des sœurs et des pensionnaires, beige comme les couleurs des murs) ou pour former son logo (voir les pavements anciens des sols et les C entrelacés des vitraux de l'abbatiale). Ses deux frères Alphonse et Lucien sont, quant à eux, placés par l'Assistance publique à l'âge de dix et six ans dans une ferme comme garçons à tout faire.

À l'âge de dix-huit ans, Gabrielle est confiée aux dames chanoinesses de l'Institut Notre-Dame de Moulins, qui lui apprennent le pointilleux métier de couseuse. Elle y retrouve sa cousine Adrienne, qui avait le même âge et, surtout, la même ambition de s'en sortir.

En 1903, habile à manier le fil et l'aiguille, elle est placée en qualité de couseuse à la Maison Grampayre, atelier de couture spécialisé en trousseaux et layettes.
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Gabrielle devient « Coco »

Vers 1907-1908, très courtisée, Gabrielle, qui ne compte pas partager le sort anonyme des « cousettes », est prête à prendre des risques. Lors d'un voyage à Vichy, chez son oncle, en quête d'un avenir dont elle refuse qu'il se limite à broder sur des draps de coton, elle se met à poser sur la scène du beuglant de "La Rotonde", un café-concert où elle fait ses premières apparitions, silencieuses. "La Rotonde" est notamment fréquentée par les officiers du 10e régiment des chasseurs à cheval.

Bientôt, elle ose pousser la chansonnette et se met à rêver de music-hall. Âgée de vingt-quatre ans, elle se produit en spectacle devant les officiers qui la surnomment « Coco », parce qu'elle a pour habitude de chanter Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? (paroles de Baumaine et Blondelet, musique de Deransart). Ce surnom ne la quittera plus.

Admirée par une horde de jeunes garçons fortunés ou titrés, sa jolie silhouette séduit le riche Étienne Balsan, officier, homme du monde qui vient de démissionner de l'armée pour se consacrer à l'élevage de chevaux et aux courses. Il lui fait découvrir la vie de son château, le domaine de Royallieu près de Compiègne resté malheureusement célèbre pour son histoire pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pendant près d'un an elle y apprend les arcanes de la haute société, mais l’idylle ne dure que quelques mois : elle se rend compte qu’elle ne l’aime plus, elle s'ennuie et pleure. Elle a vingt-cinq ans et nulle part où se réfugier. Elle s'échappe alors en jodhpurs, et galope dans la forêt de Compiègne en essayant de défier son avenir.
Heureusement, les fréquentations de Balsan lui font rencontrer son premier amour, l'anglais Arthur Capel, surnommé « Boy », que l'on dit fils naturel du banquier Pereire[réf. nécessaire]. Boy est un homme d'affaires qui fera fortune dans les frets charbonniers durant la Grande Guerre; et un homme de cheval possédant une écurie de polo. Ce sera un amour irrégulier (il épousera malgré tout une Anglaise) et sincère qui durera dix ans, jusqu'à un accident de voiture en 1919 auquel il ne survivra pas.

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Coco Chanel ne reste cependant pas oisive. Comment oublier les rudiments, enseignés à Moulins, du maniement du fil et de l’aiguille ? Saisissant la balle au bond, c’est peut-être par la couture qu’elle franchira l’obstacle qui mène à la liberté et l’indépendance. Ne perdant pas de temps, elle s’imprègne de l’enrichissante initiation prodiguée par Lucienne Rabaté, célèbre modiste du moment. Elle se confectionne de petits chapeaux originaux qu’elle pose très bas sur son front. Pour assister aux mondaines courses de chevaux, elle n’arbore pas les robes des grands couturiers mais ses propres réalisations. Jeune femme charmante mais au style décalé, tantôt écolière en tenue sobre et sage noire et blanche, tantôt garçonne n’hésitant pas à porter polo, cardigan, jodhpurs et pantalons, elle invente déjà un nouveau style, une nouvelle allure. Ses créations avant-gardistes, très sobres, contrastent avec celles que portent les élégantes de l’époque

En 1909, sur les conseils de Boy Capel, son artisanat débute Boulevard Malesherbes, dans la garçonnière parisienne de son protecteur Étienne Balsan. Les chapeaux qu'elle propose à ses clientes ne sont que des déclinaisons de ceux qu'elle fabrique pour elle-même et qui, au château de Royallieu, près de Compiègne, ont séduit ses amies, des demi-mondaines qui fréquentaient le lieu. Balsan ne croit pas à un succès commercial.
'ayant pas de formation technique, ni d'outils de fabrication, dans un premier temps Gabrielle achète ses formes de chapeaux dans les grands magasins puis les garnit elle-même, avant de les revendre. La nouveauté et l'élégance de son style font que, très vite, elle doit faire appel à sa cousine Adrienne, et à sa sœur Antoinette, pour la seconder. Ses créations de chapeaux, débarrassées des grandes plumes d'autruches ou autres froufrous volumineux, commencent à être appréciées pour leur exquise simplicité et leur sophistication retenue.

Naissance d'un style : « la reine du genre pauvre »

Dès 1915, l'étoffe manquant, elle taille des robes de sport à partir des maillots de garçons-d'écurie en jersey, ces tricots de corps pour les soldats, qu'elle a depuis longtemps adoptés. Libérant le corps, abandonnant la taille, Chanel annonce cette « silhouette neuve » qui lui vaudra sa réputation. Pour s'y conformer, les femmes s'efforcent d'être « maigres comme Coco », qui, d'un coup de ciseaux libérateur, devient une des premières femmes aux cheveux courts à créer des vêtements simples et pratiques, dont l’esthétique s’inspire d'une vie dynamique et sportive qui aime jouer avec les codes féminins/masculins.

En 1916, elle utilise la belle et élégante Adrienne comme mannequin à Deauville, qui est alors un lieu de villégiature à la mode. Elle y promène aussi sa propre silhouette androgyne, testant ainsi sous les yeux d'aristocrates européennes encore très couvertes d'apparat et maintenues dans des corsets rigides ses nouvelles tenues qui contrastent par leur extrême simplicité et leur confort. La pénurie de tissus due à la Première Guerre mondiale, ainsi que le manque relatif de main-d'œuvre domestique ont créé de nouveaux besoins pour les femmes. Chanel, femme libre et active, perçoit ces besoins. Elle achète à Rodier des pièces entières d'un jersey utilisé à l'époque uniquement pour les sous-vêtements masculins.

En 1918, immédiatement après la guerre, elle commence à édifier peu à peu l’une des maisons de couture les plus importantes de l’époque, elle emploie plus de 300 ouvrières, et rembourse enfin Boy Capel, refusant à jamais le statut de femme entretenue. La guerre terminée, Boy doit prendre femme, selon les codes de l'aristocratie anglaise. Coco en éprouve une insupportable humiliation. Mais, comme sa mère, elle accepte le pire au nom de l'amour. Elle aimera sincèrement Boy jusqu'à cette nuit du 22 décembre 1919 où, réveillée à 4 heures par un messager, on lui apprend qu'il s'est tué la veille au volant de son auto. « En perdant Capel, je perdais tout. » avouera-t-elle 50 ans plus tard.

Profondément affectée par la mort de son amant, afin de ne pas sombrer dans le chagrin à 38 ans, elle se raccroche à son travail comme une forcenée; cette attitude sera payante, car le succès de ses modèles va grandissant et l'incite à développer encore sa maison.

Le succès continue

Dès 1921 à Paris, à côté de la luxueuse Place Vendôme, Coco Chanel annexe en quelques années les numéros 27, 29 et enfin 31 de la rue Cambon. Une adresse mythique où se trouve aujourd'hui encore la célèbre maison de couture qui porte son nom. Elle dispose en outre de ses propres fabriques de tissus en Normandie et s'associe avec les propriétaires de la marque Bourjois — les frères Wertheimer — afin de diffuser commercialement ses parfums.

Ses liaisons masculines lui donnent souvent de beaux motifs d’inspiration, c’est ainsi qu’elle crée des robes à motifs slaves lorsqu'elle a une liaison amoureuse avec le Grand-duc Dimitri Pavlovitch de Russie, cousin du dernier tsar de Russie en exil qui lui aurait inspiré la forme du flacon de son célèbre N°5 (flasque de vodka des troupes russes). Elle fut aussi la maîtresse du poète Pierre Reverdy, avant que celui-ci de plus en plus mystique ne se retire à l'abbaye de Solesmes.

Elle hébergea Igor Stravinski et les siens pendant deux ans à Garches

Plus tard, elle emprunte à son nouvel amant, le duc de Westminster, réputé l’homme le plus riche d’Angleterre, des éléments de costume masculin, comme le chandail, la pelisse, le béret de marin ou la veste en tweed. Elle les adapte ensuite à la panoplie vestimentaire de la femme qu’elle souhaite moderne et dynamique, sachant allier le confort à l’élégance.

Elle est l'une des premières à lancer la mode des cheveux courts, elle s’oppose résolument à la sophistication prônée par Paul Poiret (qui accusait Chanel de transformer les femmes en « petites télégraphistes sous-alimentées ») (D'après la télésuite « Coco Chanel », elle aurait répliqué en disant qu'elle ne voulait pas de femmes ayant l'air d’« esclaves échappées de leur harem » en se référant à la mode orientaliste de l'époque). Elle privilégie une simplicité soigneusement étudiée, des tenues pratiques, comme le pyjama, à porter sur la plage comme en soirée ; les premiers pantalons, la jupe plissée courte, le tailleur orné de poches. Une mode qui s'inspire du vêtement de sport en lieux balnéaires (golf, tennis, plage, nautisme). Elle propose des cardigans en maille jersey sur des jupes courtes, le tout surmonté d'un chapeau cloche. De même les robes de soirée taille basse s'arrêtant au-dessus du genou, que l'on peut associer aux danses charleston populaires entre 1925 et 1935.

En 1926, la célèbre petite robe noire (couleur jusqu’alors exclusivement réservée au deuil), fourreau droit sans col à manches 3/4, tube noir en crêpe de Chine, correspondent parfaitement à la mode « garçonne » effaçant les formes du corps féminin. Maintes fois copiée, cette « Ford signée Chanel » faisant référence à la populaire voiture américaine, ainsi que devait la qualifier le magazine Vogue, ne tardera pas à devenir un classique de la garde-robe féminine des années 1920 et 30.

Récusant le qualificatif de « genre pauvre » souvent accolé à ses créations, Chanel entend distinguer la véritable sobriété du dépouillement : si la toilette féminine doit être simple, celle-ci, en revanche, doit être agrémentée d’accessoires. Chanel recourt, par exemple, à de faux bijoux mêlant pierres semi-précieuses, strass et fausses perles, ainsi qu’à des bracelets ornés d’un motif « croix de Malte », ou encore à des broches d’inspiration byzantine ou à motifs d’animaux, de fleurs ou de coquillages — à la création desquels ont présidé Étienne de Beaumont, Paul Iribe et surtout, entre 1929 et 1937, Fulco di Verdura, qui a su conférer aux bijoux de Chanel leur identité propre.

En 1927, elle fait construire à Roquebrune Cap-Martin, une maison appelée la Pausa. Elle demande à l'architecte Robert Streitz de la dessiner en intégrant quelques éléments, l'escalier et le cloître, rappelant son enfance à l'orphelinat d'Aubazine. Elle la meublera essentiellement de mobilier anglais et espagnol du XVIe et XVIIe siècle.

Elle y accueillera le duc de Westminster, Jean Cocteau, Pierre Reverdy, Paul Iribe, Salvador Dali, Luchino Visconti; une partie de la maison a été recréée au Dallas Museum of Art lors de la donation de la collection Reves.

L'Empire Chanel

Parallèlement, Chanel est la première couturière à lancer ses propres parfums. Avec l’aide de son parfumeur Ernest Beaux qui conçoit : No5 (1921), qui connaîtra une célébrité mondiale, mais aussi No22 (1922), Gardénia (1925) Bois des Îles (1926) et Cuir de Russie (1926). Pour diffuser internationalement son produit, Chanel fait appel à l'expérience commerciale des frères Pierre et Paul Wertheimer qui dès 1924 possèdent 70 % des parfums Chanel. Leurs descendants Alain et Gérard Wertheimer possèdent l'intégralité de la maison Chanel aujourd'hui.

Chanel saura s’adapter aux mutations des années 1930, au cours desquelles elle affrontera à la fois les revendications syndicales de ses ouvrières et l’étoile montante de la Haute Couture parisienne qu'était Elsa Schiaparelli. Privilégiant alors une silhouette plus épurée, Chanel présente notamment des robes du soir légères et transparentes en mousseline de soie, en tulle ou en laize de dentelle, le plus souvent dans des couleurs faussement neutres (blanc, noir ou beige), parfois brodées de perles ou de strass. Comportant une combinaison cousue à l’intérieur, la coupe très simple de ces robes permet à la femme du monde de s’habiller sans l’assistance d’une domestique. Un peu plus tard, elle crée les premières robes à balconnet, puis en 1937, le style « gitane ».

Féminine, Mademoiselle ne se déplaçait jamais sans ses perles et avait un goût très prononcé pour les bijoux. Dès 1924, elle ouvre donc son atelier de "bijoux fantaisie". Comme à son habitude, la créatrice sait s'entourer : Étienne de Beaumont puis le duc Fulco de Verdura contribuent au développement des bijoux de la maison.

Mais c'est en 1932 que Gabrielle Chanel défraie à nouveau la chronique. À la demande de la Guilde internationale du Diamant, Coco crée Bijoux de Diamants sa première collection de haute joaillerie. À l'honneur, les diamants sont montés sur platine, une extravagance que seule Coco peut se permettre après le krach de 1929.

En 1939, elle était alors à la tête d'une entreprise de 4 000 ouvrières qui fournissaient 28 000 commandes par an.

La Seconde guerre mondiale : fermeture de la maison

À l’annonce de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, elle présente une collection « bleu-blanc-rouge » ultranationaliste puis ferme subitement sa maison de couture et licencie l'intégralité du personnel (4 000 ouvrières qui confectionnaient annuellement 25 000 modèles), se consacrant uniquement à son activité dans le domaine des parfums dont la boutique reste ouverte.

Elle profitera alors de la confusion et de l’antisémitisme ambiant pour tenter de récupérer la marque de parfum Chanel No5, car la célèbre fragrance dont elle ne détient les droits qu’à hauteur de 10 % est en fait la propriété d'une famille juive, les Wertheimer.

Elle attire l’attention des pouvoirs publics sur la fausse « arianisation » de la société Bourjois qui protège leurs intérêts alors qu’ils sont réfugiés aux États-Unis, en vain car les Wertheimer font passer le contrôle des Parfums Chanel entre les mains de différents prête-noms, dont leur ami Félix Amiot.

Installée à demeure au septième étage de l'Hôtel Ritz, entourée de ses paravents en Coromandel, elle y vit durant la Seconde Guerre mondiale de 1941 à 1944 avec Hans Günther von Dincklage (le baron Spatz), ancien attaché d'ambassade allemand, dont certaines sources affirment qu'il servait les renseignements militaires de son pays, Edmonde Charles-Roux y voyant plus un agent d'influence mondain à Paris en faveur de la collaboration.

Ils auront une liaison amoureuse au cours de laquelle, comptant sur son amitié avec Churchill, Chanel tentera d'œuvrer en faveur de la conclusion d'une paix séparée entre l'Allemagne nazie et la Grande-Bretagne par l'intermédiaire de Walter Schellenberg (SS-Brigadeführer et chef de la section espionnage du RSHA, et qu'elle aidera financièrement après son emprisonnement) qu'elle rencontre à Berlin en avril 1943 et de Vera Bate Lombardi (en) membre de la famille Windsor, mais l'opération, baptisée « Chapeau de couture » (appelée « Modellhut » en Allemagne), échouera.

La biographie du journaliste Hal W. Vaughan (en), s'appuyant notamment sur la déclassification d'archives allemandes ou du MI6, affirme qu'elle est recrutée comme espionne de l'Abwehr par le baron Louis de Vaufreland, ancien agent de la Gestapo au Maroc et recruteur d'espions allemands, devenant l'agent F-7124 sous le nom de code Westminster (en référence à son ancien amant le duc de Westminster). Le baron Louis de Vaufreland l'aurait envoyée en mission en Espagne dès 1941.

Hal Vaughan affirme également, sur la base de citations tronquées ou mal comprises, que Coco Chanel aurait été d’un antisémitisme féroce : "mariée", dit-il, (quoique Chanel ne l'ait jamais été) à Paul Iribe, antisémite notoire selon lui, elle distinguait les « Israélites » comme les Rothschild qu'elle fréquentait et les « youpins ». Un ancien proche déclare à ce propos : « Juif ou pas, elle s’en foutait. C’était une égocentrique qui n’avait aucune empathie pour le genre humain, qui méprisait les Allemands autant que les résistants et de Gaulle ». Le groupe Chanel réfute ces interprétations tout en reconnaissant une « une part de mystère » chez sa fondatrice.

Le retour à Paris, le triomphe du tailleur en tweed gansé

Pourtant, en 1954, âgée de 71 ans, elle accepte de rouvrir sa maison sur l'insistance de ses commanditaires, les frères Wertheimer — qu'elle tenta ddéposséder pendant la Guerre — qui comptent sur sa présence pour relancer la vente des parfums. Par ce biais, elle renoue avec la création. Sa première collection est pourtant mal accueillie, dans la mesure où elle s’inscrit résolument à contre-courant du style de Christian Dior. Négligeant les balconnets et les formes bouffantes qui faisaient le succès de ce style d'après-guerre, Chanel impose de nouveau des robes près du corps, une silhouette androgyne au service de vêtements sobres et raffinés.

Le tailleur de tweed, dont la veste à quatre poches – d'inspiration militaire – est décorée de boutons-bijoux et ornée d’une ganse de couleur contrastée, complété par une blouse de soie réalisée dans le même tissu que la doublure, des chaussures bicolores et un sac matelassé à chaîne dorée, façonnent la nouvelle silhouette Chanel qui deviendra un classique.
Boutique Chanel Joaillerie, en face de l'Hôtel Ritz, place Vendôme, à deux pas de la rue Cambon.

Son style est copié partout dans le monde; elle habille les actrices du moment, notamment Romy Schneider ou Jeanne Moreau dans Les Amants (1958) de Louis Malle, et Delphine Seyrig dans L'Année dernière à Marienbad (1961) d’Alain Resnais. Jackie Kennedy portait un tailleur Chanel rose lors de l'assassinat de son mari John F. Kennedy.

À partir de 1954, la création de bijoux est confiée à Robert Goossens. Parallèlement, de nouveaux parfums sont créés sous l’impulsion d’Henri Robert, nouveau « nez » de la maison, qui lance Pour Monsieur (1955), No 19 (1970) et Cristalle (1974).

Chanel n'a pas d'appartement, ni de maison, elle ne se sent pas chez elle dans le petit deux pièces situé dans sa maison de couture. Elle s'installe alors dans une suite de l'Hôtel Ritz, pour des raisons pratiques tout d'abord, car l'hôtel est entre la place Vendôme et la rue Cambon – juste à côté de la maison Chanel –, et certainement pour la luxueuse discrétion qu'offrent les grands palaces. Elle y séjournera pendant une quinzaine d'années.

Mais Chanel est encore plusieurs fois confrontée à l’Histoire. Après les deux guerres mondiales, c'est la minijupe popularisée autour de 1965 par Mary Quant et Courrèges qui a fait l'effet d'une bombe et la met en colère. Rien n'y fera, « Mademoiselle » ne relèvera pas la jupe au-dessus du genou, car elle pense que les genoux sont laids. Elle continue donc de varier son classique tailleur avec des jupes sous le genou, faisant fi de la mode des midinettes de l'époque, qui importaient des apparences anglaises et américaines, véhiculées par la musique pop.

Les défilés de haute-couture ont toujours eu lieu dans les salons du 1er étage du 31, rue Cambon dans un silence religieux, Coco, comme à son habitude, est assise sur les marches de l'escalier qui mène à l'étage supérieur, elle observe les réactions de ses clientes par le biais de miroirs qui tapissent les parois de l'escalier.

Fin de carrière

Aux événements de mai 1968, la vague hippie change la donne de la mode. Chanel affirmait que les modes n’étaient bonnes que lorsqu’elles descendaient dans la rue, et pas quand elles en venaient.

Chanel devient tyrannique, s’enferme dans son monde, fait d’essayages, de défilés, de mannequins et de courtisanes.

"(...) jamais Chanel n'aima avouer que son art de vivre était faite de recettes empruntées à Sert. La violence qu'elle apportait à le nier la dénonçait. A 80 ans passés, l'âge où sa rage d'imposture s'était développée jusqu'au délire...".

Edmonde Charles-Roux (op.cit., p. 222).

Sèche et acariâtre, elle est très seule, accompagnée dans ses dernières années parfois par Jacques Chazot et surtout par sa confidente de longue date, Lilou Marquand; elle souffre de blessures intimes jamais cicatrisées que masque mal sa renommée professionnelle de "femme de fer" ne montrant pas son désespoir.

Le 10 janvier 1971, à l'âge de 87 ans, elle meurt de vieillesse dans sa suite de l'Hôtel Ritz à Paris.

Elle est enterrée au cimetière du Bois-de-Vaux à Lausanne en Suisse.

Citations

« Dans une réception, si l’on dit à une femme : Quelle belle robe ! c’est que sa robe est ratée. Mais si l’on dit : quelle belle femme ! C’est que sa robe est réussie. »
« Je ne fais pas la mode, je suis la mode. »
« J’ai rendu au corps des femmes sa liberté ; ce corps suait dans des habits de parade, sous les dentelles, les corsets, les dessous, le rembourrage. »
« Quand on me demande mon âge, je réponds : Après 50 ans, ça dépend des jours. »
« La mode passe, le style reste. »
« Chanel est dabord un style. La mode se démode. Le style, jamais. »
« Avec les accessoires, le plus important c’est de toujours enlever le dernier que l’on a ajouté. »


http://fr.wikipedia.org/wiki/Coco_Chanel

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. janv. 11, 2012 1:51 am
par saintluc
-49
11 janvier
Jules César traverse le Rubicon
Au commandement de la XIII° légion, Jules César franchit le fleuve Rubicon qui constitue la séparation entre la Gaule cisalpine et l'Italie. Pourtant le Sénat Romain interdisait formellement à tout général en arme de franchir cette frontière sans son autorisation. En transgressant cet ordre, Jules César viole la loi de Rome et déclare la guerre au Sénat. Au moment de traverser le Rubicon, il s'exclame : "Anerrifthô Kubos" qui sera traduit en latin populaire par "Alea jacta est", "le sort en est jeté". Désormais, plus rien ne peut arrêter Jules César : il entrera dans Rome, évincera Pompée et, au terme d'une longue guerre civile, soumettra l'ensemble de l'Empire romain en devenant dictateur à vie.
Voir aussi : Histoire de Rome - Jules César - Pompée - Histoire de la Rome antique



14
11 janvier
Soulèvement de Penruddock
Du 11 au 14 mars 1655 a lieu le soulèvement de Penruddock organisé par les Sealed Knot, une association royaliste pour la restauration de la monarchie. Il avait pour but de renverser le régime de Cromwell, grâce à des insurrections dans différentes villes d'Angleterre. Le mouvement fut vite réprimé par la New Model Army, en place à Winchester. Les royalistes abandonnèrent la lutte partout, excepté dans la ville de Salisbury.
Voir aussi : Soulèvement - Cromwell - Royaliste - Histoire des Guerres



532
11 janvier
La sédition de Nika à Constantinople
L’Hippodrome, où se déroulent régulièrement les courses de chars, voit deux factions s’affronter en son sein. D’un côté, ceux que l’on surnomme les "Bleus", issus de l’aristocratie, et de l’autre, les "Verts", partisans de la démocratie. Les deux profitent souvent de l’événement pour montrer leur désaccord sur le gouvernement de l’Empire. Au cours de l’une des ces courses, les Verts s’opposent au préfet actuel, Jean de Cappadoce. Les manifestations violentes éclatent et Cappadoce ordonne qu’on s’empare de quelques hommes pour en faire des otages. Toutefois, par erreur, un Bleu est arrêté, puis exécuté deux jours plus tard. La faction bleue se joint alors aux émeutes, qui redoublent de violence. Durant trois jours, la ville sera ravagée avec pour bruit de fond les cris "Nika ! Nika !", signifiant "Victoire !". Les émeutiers seront finalement massacrés par l’empereur Justinien.
Voir aussi : Empire byzantin - Dossier histoire de Constantinople - Justinien - Sédition de Nika - Histoire du Moyen-Âge



1693
11 janvier
Tremblement de terre en Sicile
Quelques années après une éruption volcanique, la Sicile, et notamment la ville de Catane, est durement affectée par un tremblement de Terre. Le bilan humain est d’environ 60 000 morts. Mais dans cette région où se côtoient des villes historiques et prestigieuses comme Syracuse ou Messine, les conséquences sur le patrimoine sont également importantes. En fait, ce séisme fera entrer la Sicile dans l’ère du baroque avec notamment la reconstruction de Catane par Giovanni Battista Vaccarini.
Voir aussi : Tremblement de terre - Dossier histoire du baroque - Histoire de la Sicile - Messine - Syracuse - Histoire des Catastrophes naturelles



1726
11 janvier
Charles de La Boische gouverneur de la Nouvelle-France
Charles de La Boische (1671-1749), marquis de Beauharnois, est officier dans la marine. Il sollicite le poste de gouverneur de la Nouvelle-France à la mort de son prédécesseur. Il dirige la colonie de 1726 à 1746 et tente de préserver le territoire face aux Anglais. Il entreprend une politique d'extermination contre les Renards (peuple indien) qui va tendre les relations avec les autres tribus. Agé, il est rappelé en 1746 lors du conflit contre l'Angleterre (Guerre de Succession d'Autriche, 1740-1748).
Voir aussi : France - Colonie - Gouverneur - Nouvelle France - Histoire de la Colonisation



1774
11 janvier
Naissance d'Antoine Drouot, général d'Empire
Antoine Drouot fut général d'artillerie du premier Empire français. Sorti premier de l'école d'artillerie de Châlons-en-Champagne, il fut nommé lieutenant en chef au 1er régiment d'artillerie de Metz et commanda seul sa batterie de canon lors de la bataille de Hondschoote en 1793. Il devint lieutenant en 1794, capitaine en 1796 puis Chef de bataillon en 1805. Fidèle à l'empereur Napoléon, il rentra dans la vie civile à la Restauration et mourut à Nancy le 24 mars 1847.
Voir aussi : Napoléon - Dossier histoire de la Restauration - Empire - Général - Artillerie - Histoire de la Politique



1814
11 janvier
Murat trahit Napoléon
Le maréchal de France et roi de Naples Joachim Murat signe un traité d'alliance avec l'Autriche et décide d'occuper l'Italie centrale. Cet accord lui garantit son royaume, mais lui impose de fournir 30 000 hommes aux forces alliées. Murat, déçu que l'empereur ne lui ait pas accordé l'intégralité du royaume d'Italie, l'abandonne et se rallie à ses ennemis.
Voir aussi : Napoléon - Alliance - Murat - Trahison - Histoire de l'Empire



1837
11 janvier
Décès de François Gérard.
François Gérard, de son vrai nom François Pascal Simon, baron Gérard, naît le 4 mai 1770 à Rome.
Il est le fils de l'intendant de François-Joachim de Pierre de Bernis, cardinal. C'est un peintre appartenant au mouvement du néo-classicisme.
Au début de sa carrière, il tente de peindre des allégories et des peinture d'histoires : sans grand succès.
La chance tourne sous l'Empire : il devient le portraitiste officiel de la cour. Il démontre alors un goût très prononcé pour les matières brillantes et les toiles claires.
En 1808, c'est un portrait de l'Empereur lui-même qui le rendra très célèbre.
Quatre ans plus tard, il devient membre de l'Académie des beaux-arts de Paris. Puis, en 1819, il est créé baron.
Il décède à Paris le 11 janvier 1837.
Voir aussi : Histoire des Décès



1891
11 janvier
Décès d'Eugène Haussmann
Le baron Eugène Haussmann est né le 27 mars 1809, à Paris. Sa carrière administrative le propulse, en 1853, sous Napoléon II, préfet de Seine. Il reste célèbre pour la réorganisation urbaine de Paris qu'il modifie à hauteur de 60 %. Le culte de l'axe, base de ses travaux, a pour objectif d'embellir et d'assainir la capitale. Sénateur plusieurs fois honoré, il est également décrié par le gouffre financier des chantiers entrepris. Il meurt le 11 janvier 1891.
Voir aussi : Histoire de Paris - Politique - Napoléon III - Préfet - Histoire de la Politique



1898
11 janvier
Esterhazy acquitté
Esterhazy, dont l’histoire montrera qu’il est le vrai coupable de l’affaire Dreyfus, est acquitté au terme d’un procès expéditif de quelques minutes. Aidé par Henry, Esterhazy était parvenu à manipuler des éléments pour accuser Picquart d’avoir créé un faux document : "le petit bleu". Coupable d’avoir découvert une vérité que l’armée et le pouvoir ne sont guère enclins à entendre, Picquart sera accusé et incarcéré au Mont-Valérien avant d’être exclu de l’armée.
Voir aussi : Procès - Dossier histoire de l' affaire Dreyfus - Esterhazy - Histoire de Mont-Valérien - Picquart - Histoire de la Justice



1922
11 janvier
Premier traitement anti-diabétique
A Toronto au Canada, un malade atteint de diabète est le premier homme à être soigné grâce à un traitement à l'insuline. Isolée le 27 juillet 1921 par le docteur Frédérick Grant Banting et son assistant Charles Best, l'insuline est une hormone pancréatique qui permet la régulation de la glycémie. Les recherches de Banting lui vaudront d'obtenir le prix Nobel de médecine en 1923.
Voir aussi : Histoire de la Médecine



1944
11 janvier
La création de l’Istiqlal
Allal el Fassi fonde le parti nationaliste de l’Istiqlal. Il est né de la scission du Comité d’action marocaine (1934) et mène un combat pour l’indépendance du Maroc. Il soutiendra Mohammed V jusqu’à la fin du protectorat français. Divisé en 1960, il donnera naissance à l’Union nationale des forces populaires, avant de se détacher du gouvernement d’Hassan II (1963). Il se ralliera finalement au régime au début des années 1980.
Voir aussi : Protectorat - Mohammed V - Histoire de la Décolonisation



1946
11 janvier
Proclamation de la république albanaise
Après des élections remportées par le Front démocratique, mouvement où les communistes sont dominants, l’Assemblée constituante déclare la République populaire d’Albanie. Grâce à la résistance menée par le communiste Enver Hodja contre l'occupation italienne puis allemande, l'Albanie s’était libérée par ses propres moyens dès 1944. Ce dernier devient Premier ministre tandis que le nationaliste démocrate Omer Nishani obtient la présidence. Rapidement l’opposition est réduite à néant grâce à des purges. Le pays se range aux côtés de la Yougoslavie voisine avant de finalement s’allier à l’URSS.
Voir aussi : Indépendance - Dossier histoire de la Guerre froide : de l'Alliance aux deux blocs - République - Histoire de la Décolonisation



1957
11 janvier
Martin Luther King à la tête de la conférence des chrétiens dirigeants du sud
Après le succès obtenu lors de la campagne de boycott des bus de Montgomery, les élites noires des États du sud se retrouvent et fondent une nouvelle organisation : la conférences des chrétiens dirigeants du sud (Southern Christian Leadership Conference). Martin Luther King est élu président. La politique de cette organisation réside dans la non violence prônée par son dirigeant et a comme objectif principal l'égalité des droits civiques.
Voir aussi : Ségrégation - Conférence - Martin Luther King - SCLC - Histoire du Racisme



1962
11 janvier
Inauguration du "France"
Le prestigieux paquebot français est inauguré au Havre par Yvonne de Gaulle et le Premier ministre Michel Debré. Construit dans les chantiers navals de Saint-Nazaire, le "France" mesure 315 mètres de long et 34 de large. Pour son voyage inaugural, "Le France" fait route vers les Canaries. Le 25 juin 1979, il sera racheté par la Norvège et rebaptisé "le Norway".
Voir aussi : Histoire des Grands travaux



1979
11 janvier
Pol Pot chassé du pouvoir
Alors que l’armée Vietnamienne a chassé Pol Pot du pouvoir, des militants khmers rouges dissidents forment un nouveau gouvernement. Si le Cambodge ne connaît pas pour autant la paix intérieure, le régime totalitaire et sanglant de Pol Pot est renversé. Il affiche un bilan tragique estimé à environ 2 millions de morts, alors que le pays ne comptait que 7 millions d’habitants.
Voir aussi : Histoire des Khmers rouges - Pol Pot - Histoire des Coups d'Etat


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. janv. 11, 2012 2:01 am
par saintluc
Charles de la Boische, marquis de Beauharnais, né avant le 12 octobre 1671 (date de son baptême) au château de La Chaussaye à proximité d'Orléans et mort le 12 juillet 1749, est un officier de marine et administrateur colonial français. Lieutenant général des armées navales, il est gouverneur général de la Nouvelle-France de 1726 à 1746.
Charles de la Boische, marquis de Beauharnais descend de la famille de Beauharnais, une maison de la noblesse française originaire du duché de Bretagne, et établis à la fin du XIVe siècle à Orléans. Il est le deuxième fils de Jean de Beauharnais (1606-1661), maître d'Hôtel ordinaire du roi, et de sa femme Marie Mallet. Son frère François de Beauharnois de la Chaussaye, est intendant de la Nouvelle-France entre 1702 et 1705. Sa sœur, Jeanne-Élisabeth, épouse Michel Bégon de la Picardière, lui aussi intendant, de 1710 à 1726.

Charles débute sa carrière militaire dans la Marine royale. Il passe vingt ans en mer à combattre la flotte anglaise pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg et la guerre de Succession d'Espagne. Il prend part entre autres à la bataille de la Hougue en 1692. En 1698, il accompagne Pierre LeMoyne d'Iberville, dont l'expédition tente de redécouvrir l'embouchure du Mississippi. En 1707, c'est lui qui commande le vaisseau corsaire L'Achille, qui prend feu alors qu'il attaque un convoi britannique au large du cap Lizard. À son retour en France, il est reçu en héros. Il reçoit un brevet de capitaine de vaisseau en 1708.

En août 1716, alors qu'il a près de 45 ans, il épouse Renée Pays, une riche veuve, et devient ainsi maître d'une belle fortune dont les revenus les plus importants viennent d'une plantation de canne à sucre à Saint-Domingue. Ce mariage, d'intérêt plus que d'amour, ne sera pas heureux puisque Renée Pays engage une procédure de séparation dès 1721, procédure qui durera d'ailleurs des années puisque Beauharnois tentera de faire traîner les choses en longueur. Il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Louis en 1718.

Lorsque le gouverneur de la Nouvelle-France, Philippe de Rigaud de Vaudreuil décède, en octobre 1725, Beauharnois sollicite le poste pour lui-même. Le ministre de la Marine, Maurepas, accepte de le lui donner. Il est le premier officier de marine à accéder à cette fonction.

Beauharnois arrive à Québec dans un contexte de “guerre froide”. Bien qu'il n'y ait pas de véritable guerre entre Français et Britanniques, la Nouvelle-France et les colonies britanniques se disputent le commerce de traite et les alliances indiennes et rêvent d'une prochaine revanche.

Les Britanniques sont en possession de l'Acadie depuis 1713 et tentent de faire entrer les Abénakis, à cheval entre les deux colonies, dans leur réseau d'alliances. Par négociation, Beauharnois réussit à les garder de son côté.

Plus à l'ouest, les Iroquois pratiquent une politique d'équilibre entre les deux rivaux. Ils acceptent que les Britanniques construisent le fort Oswego, sur les bords du lac Ontario, faisant ainsi concurrence aux forts français Niagara et Frontenac. De son côté, Beauharnois interdit aux Français qui y seraient tentés d'aller vendre leurs fourrures au fort Oswego.

Il fait également construire le fort Saint-Frédéric (Crown Point) aux sources du lac Champlain, afin d'empêcher les Britanniques de s'y établir.

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La politique la plus contestable du gouverneur Beauharnois est celle concernant les relations avec les Renards, une tribu indienne située aux abords de la rivière aux Renards, entre le lac Supérieur et le lac Michigan. Dès le début, il a une dent contre eux, alors qu'ils attaquent à répétition les Illinois, une tribu alliée. En 1728, il envoie une troupe commandée par Constant de Lignery pour les soumettre. L'expédition est un échec total à cause du commandant qui l'a transformée en expédition de traite pour ses fins personnelles.

En 1730, Beauharnois envoie une nouvelle troupe de 1400 hommes dans la région. Cette fois, ils attaquent les Renards alors que ceux-ci tentaient de se réfugier chez les Tsonnontouans. Plusieurs centaines d'Indiens sont tués, les autres sont emmenés comme esclaves.

En 1733, Kiala, principal chef des Renards (ou plutôt de ce qui en reste) tente de négocier une paix avec Beauharnois. Le gouverneur s'en empare et l'envoie à la Martinique comme esclave. Les derniers Renards restants, qui ne sont pas exterminés, vont se réfugier chez les tribus voisines, les Sioux entre autres.

Cette politique d'extermination ébranle l'alliance avec les Indiens de la région. Ainsi, le problème que les Français avaient avec les Renards est transféré chez les Sioux qui empêchent une alliance française avec les Cris et les Sauteux avec qui l'explorateur La Vérendrye avait noué des contacts lors de son voyage vers les Montagnes Rocheuses. Beauharnois est finalement obligé de laisser tomber les Cris pour signer une paix précaire avec les Sioux en 1743.

Les relations de Beauharnois avec les intendants ne sont pas très cordiales. Le premier à qui il a à faire est Claude-Thomas Dupuy, qui se chicane avec lui pour des questions de préséance. Les deux hommes deviennent tellement hostiles l'un envers l'autre que Maurepas est obligé de s'en mêler. Dupuy est rappelé en 1728.

L'année suivante, arrive Gilles Hocquart. Avec lui, les relations sont moins tendues, bien que le nouvel intendant ait des principes et des buts parfois contraires à ceux du gouverneur. Il veut créer l'usine des Forges du Saint-Maurice à Trois-Rivières. Il veut également construire une route entre Québec et Montréal. Ces projets font qu'il coupe dans le budget militaire, ce qui ne fait pas l'affaire de Beauharnois, qui appréhende toujours une guerre entre la France et la Grande-Bretagne.

En 1739, éclate la guerre hispano-britannique. Prévoyant une entrée à plus ou moins long terme de la France dans le conflit, Beauharnois fait augmenter les garnisons aux forts Saint-Frédéric, Niagara et Frontenac et ordonne la création de patrouilles le long des frontières.

En 1744, la France et la Grande-Bretagne s'affrontent dans la guerre de Succession d'Autriche. Beauharnois lance quelques petites incursions contre les forts traiteurs britanniques de la région de l'Ohio. Il voudrait renforcer les fortifications de Québec en construisant un mur du côté exposé à une attaque par terre, mais les limites de son budget ne le lui permettent pas. Il fait tout de même installer une palissade le long de la rivière Saint-Charles et, en 1745, commence l'érection du mur projeté. Maurepas, averti, en ordonne aussitôt la cessation.

En 1746, Beauharnois a 76 ans. Maurepas, convaincu qu'un homme plus jeune doit diriger les opérations, le rappelle. En reconnaissance de ses longs états de service, il est nommé lieutenant-général des armées navales en janvier 1748. Il avait déjà été fait commandeur et grand-croix de l’ordre de Saint-Louis en 1732 et 1738, et avait été promu chef d’escadre le 1er mai 1741.

Il meurt trois ans plus tard le 12 juillet 1749. Il est inhumé dans la paroisse Saint-Sauveur, à Paris.

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : mer. janv. 11, 2012 4:48 am
par orchidee
François Pascal Simon, baron Gérard, né à Rome le 4 mai 1770 et mort à Paris le 11 janvier 1837, est un peintre d’histoire et un portraitiste néo-classique français.

Biographie

Fils de l’intendant du cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis. D’abord élève d’Augustin Pajou, puis de David à l’école duquel Gérard tente le « grand genre » : la peinture d’histoire ou d’allégorie. Ses débuts en pleine Révolution sont difficiles : échec au concours pour le prix de Rome, retour en Italie puis retour à Paris pour éviter l’inscription sur la liste des émigrés.

Il échappa, grâce à son maître David, à la conscription en se faisant nommer juré au Tribunal révolutionnaire, fonction que, simulant une infirmité, il exerça peu.
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Comme Girodet, il illustra un temps des œuvres classiques. Ossian évoque les fantômes au son de la harpe sur les bords du Lora de 1801 conserve le caractère poétique d’une esquisse à la lumière irréelle.

Bien connues parce que nombreuses et appréciées, ses peintures de portraits peuvent être admirées pour leur virtuosité, grâce à l’étonnante galerie de réductions (appelées « esquisses ») gardées dans l’atelier à Versailles. Sens de la nature, symbole de la silhouette bien détachée dans l’espace, lumière légèrement vaporeuse, ces qualités évoquent Prud’hon et l’école anglaise

Sous l’Empire il devint le portraitiste de la cour : Madame de Visconti, comtesse Régnaud de Saint-Jean d'Angély (Laure de Bonneuil). Il a le goût de la matière brillante, de la lumière claire et des glacis : dans son tableau Madame Récamier (1805) que l’on peut comparer au tableau de David de 1800, sobre, sur fond uni et avec tenue simple sur un divan à l’antique. Ici la robe est plus élaborée avec une évocation en fond de paysage, masqué par une tenture.

En 1808, il réalise un portrait de l’Empereur, tableau très célèbre.

Quelques tableaux d’histoire :

Austerlitz, au traitement presque classique de la bataille dans la tradition du XVIIIe siècle.
Entrée d’Henri IV à Paris. Ce tableau de 1817 qui eut un grand succès, est une commande des Bourbons qui veulent prouver leur légitimité, suite à l’expédition napoléonienne, par leur rattachement par le sang à Henri IV.

Il fut reçu membre de l'Académie des beaux-arts en 1812. Il fut longtemps attaché au Louvre, et créé baron en 1819

Sa tombe, dont la stèle est ornée de médaillons et bas-reliefs signés par Antoine Dantan, se trouve au cimetière du Montparnasse à Paris.
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Napoléon Ier en costume du Sacre, 1805

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La bataille d'Austerlitz (1810)

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. janv. 12, 2012 1:06 am
par saintluc
1628
12 janvier
Naissance de l'écrivain Charles Perrault
Charles Perrault est considéré comme l'un des grands auteurs du XVIIe siècle. Né le 12 janvier 1628 à Paris dans une famille bourgeoise, il est le dernier d'une fratrie de 7 enfants. Il fait des études littéraires brillantes au collège de Beauvais et obtiendra sa licence de droit en 1651. Le métier d'avocat l'ennuie, il entre donc au service de Colbert pour conduire la politique artistique et littéraire de Louis XIV. Il s'illustrera dans l'art du conte et reste célèbre pour "Les contes de la mère l'Oye" en 1697, "Peau d'Ane", "La Belle au bois dormant", "Le Petit Chaperon rouge", "Le Chat botté", "Cendrillon" ou encore "Le Petit Poucet".
Voir aussi : Louis XIV - Colbert - Charles Perrault - Histoire de l'Art



1665
12 janvier
Décès de Pierre de Fermat.
Pierre de Fermat est un mathématicien et accessoirement un juriste. Il est né au début des années 1600 près de Montauban, à Beaumont de Lomagne.
Il est connu pour ses capacités d'analyses en mathématiques et en droit. En effet, dès son plus jeune âge, il développe des capacités extraordinaires en calcul mental.
Plus tard, on lui reconnaît le "Dernier théorème de Fermat", de nombreuses idées sur la géométrie analytique, le "Petit théorème de Fermat" ainsi que des théories sur les probabilités. De plus, il est l'auteur du principe de Fermat dans le domaine de l'optique.
Il trouve la mort à Castres, le 12 janvier 1665, après avoir révolutionné le monde des chiffres.
Voir aussi : Histoire des Décès



1759
12 janvier
Début de la régence du duc de Brunswick
Le 12 janvier 1759, le duc de Brunswick devient régent des Provinces-Unies, à la mort d'Anna de Hanovre, la mère du prince héritier. Cette dernière avait elle-même pris la régence pour son fils, le futur roi Guillaume V, à la mort de son mari en 1751, Guillaume IV d'Orange-Nassau. La période de régence du duc de Brunswick prend fin en 1766, à la majorité du nouveau souverain des Provinces-Unies.
Voir aussi : Dossier histoire des Provinces-Unies - Guillaume V - Histoire de la Politique



1822
12 janvier
Les Grecs proclament leur indépendance
Dominée par l'empire Ottoman depuis plusieurs siècles, la Grèce se soulève et obtient son indépendance. La première assemblée nationale d'Epidaure vote une constitution démocratique et forme un gouvernement. Mais le pays va bientôt basculer dans la guerre civile et les Turcs reviendront s'emparer du pouvoir avec l'appui de l'Egypte et de la Russie. Grâce à l'intervention des grandes puissances européennes, la Turquie reconnaîtra l'autonomie de la Grèce en 1829. L'indépendance définitive du pays sera proclamée le 3 février 1830.
Voir aussi : Indépendance - Ottomans - Histoire de la Décolonisation



1822
12 janvier
Décès de Johann Gottlob Schneider.
Johann Gottlob Schneider, de son vrai nom Johann Gottlob Theaenus Schneider, est né le 18 janvier 1750.
Il est philologue et naturaliste, il étudie plus particulièrement la littérature grecque classique mais également l'histoire naturelle.
Il publiera de nombreux livres pour retranscrire ses découvertes et traductions, dont le plus célèbre est sans doute "Kritisches griechisch-deutsches Handwörterbuch", un lexique très complet. De plus il publie une revue sur le monde des amphibiens et des reptiles. Plus tard, il rédige un mémoire sur les boas et les geckos.
Il décède le 12 janvier 1822 à Breslau.
Voir aussi : Histoire des Grandes aventures et découvertes



1838
12 janvier
Combat d'Islay.
Le combat d'Islay est une bataille navale qui s'est déroulée le 12 et le 13 janvier 1838, au Pérou. Elle fait partie des guerres qui ont été mené durant les guerres de la Confédération péruano-bolivienne.
Ce combat oppose dont cette dernière au Chili. Les différentes frégates sont dirigées par Juan José Panizo et Robert Winthrop Simpson.
A l'issu de ce combat, le camp du Pérou gagne.
Cette bataille n'a pas vraiment de conséquences puisque les deux escadres sont intactes.
Voir aussi : Histoire des Guerres



1839
12 janvier
Combat naval de Casma
Le 12 janvier 1839, le combat de Casma oppose le Chili au Pérou lors des guerres de la Confédération péruano-bolivienne. Quatre navires péruviens, commandés par Jean Blanchet, sont vaincus par trois navires chiliens sous les ordres de Robert Winthrop Simpson. Cette victoire chilienne marque la suprématie maritime du Chili.
Voir aussi : Pérou - Chili - Combat - Histoire des Guerres



1852
12 janvier
Naissance de Joseph Joffre, maréchal et académicien.
Joseph Jacques Césaire Joffre débute sa carrière militaire en combattant dans la guerre franco-prussienne. Il sert ensuite dans les colonies françaises. En 1911, il devient chef de l'armée française. Il modernise le fonctionnement de l'armée. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il contribue à la victoire des alliés durant la bataille de la Marne. Il utilise " l'offensive à outrance" ce qui lui vaut de nombreuses critiques. Il devient maréchal en 1916 et meurt en 1931.
Voir aussi : Première Guerre mondiale - Armée - Colonie française - Histoire de la Politique



1876
12 janvier
Naissance de Jack London
Vint au monde l'écrivain et aventurier américain John Griffith Chaney, dit Jack London, à San Francisco. Embarqué mousse à 16 ans, s'immergeant pleinement dans mille métiers après une enfance misérable et vagabonde, il fait siennes les préoccupations des chercheurs d'or et des pionniers du Grand Nord sauvage dans les fameux "L'Appel de la Forêt" (1903) ou "Croc-Blanc" (1906). Empreint d'une morale « animale » qui consacre la suprématie de la notion de survie – « Il faut vivre, pas exister », disait-il –, son très beau "Martin Eden" (1909), roman à portée autobiographique et d'une cruelle désillusion, reste annonciateur : ayant brûlé sa vie par les deux bouts, il meurt, épuisé, d'un empoisonnement du sang, à 40 ans, le 22 novembre 1916, dans son ranch de Glen Ellen (Californie).
Voir aussi : Ruée vers l'or - Klondike - Histoire de la Littérature



1893
12 janvier
Naissance d'Hermann Göring
Hermann Göring naît le 12 janvier 1893. Pilote durant la Première Guerre mondiale, il rejoint Adolph Hitler et participe au putsch manqué de la Brasserie à Munich, en 1923. Exilé puis amnistié, il est élu, en 1928, député nazi de Bavière au Reichstag. Bras droit d'Hitler, il dirige le massacre de la nuit des Longs Couteaux, supervise la propagande et l'élaboration du plan d'extermination des Juifs. Condamné à mort au procès de Nuremberg, il se suicide en 1946.
Voir aussi : Histoire du Nazisme - Adolph Hitler - Histoire de Nuremberg - Histoire de la Politique



1895
12 janvier
Création du National Trust
Le 12 janvier 1895 est la date de création du National Trust au Royaume-Uni. Cette association à but non lucratif se fixe comme objectif la sauvegarde du patrimoine britannique. Désormais, les monuments historiques et les sites naturels deviennent intérêts collectifs en Angleterre, au Pays de Galles, en Irlande du Nord et sur l'île de Man. Le National Trust est aujou d'hui le second propriétaire foncier après la Couronne, et gère plus de deux cents jardins et trois cents monuments.
Voir aussi : Histoire de l'Angleterre - Patrimoine - Histoire des Sciences et techniques



1922
12 janvier
Démission d'Aristide Briand
Le président du Conseil Aristide Briand, constatant l'hostilité de ses ministres et du président Alexandre Millerand face à sa politique de réconciliation avec l'Allemagne, donne sa démission. Il sera remplacé par l'ancien président Raymond Poincaré favorable à une politique de "sécurité par la force". Il faudra attendre 1925, pour qu'Aristide Briand revienne au gouvernement.
Voir aussi : Démission - Poincaré - Briand - Histoire de la Troisième République



1964
12 janvier
Proclamation de la République de Zanzibar
Un soulèvement populaire met fin dans le sang au sultanat féodal de Zanzibar. Cette île, ancien protectorat britannique, a accédé à l'indépendance en décembre 1963. Deux mois plus tard, une révolution aboutit à l'abdication du sultan et au massacre de millier d'Arabes et d'Indiens. Trois mois après sera créé l'Union tanzanienne, regroupant l'archipel de Zanzibar, dans l'océan Indien, et le Tanganyika continental.
Voir aussi : Proclamation - Histoire du Zanzibar - Histoire de l'Etat



1970
12 janvier
Ionesco à l'Académie française
Eugène Ionesco est élu à l'Académie française par 18 voix contre 9 à Jules Roy, au fauteuil de Jean Paulhan. Fils d'un Roumain et d'une Française, il s'installe en France en 1942 et écrit sa première œuvre dramatique, "La Cantatrice chauve", sous-titrée "anti-pièce", en 1950. Autre consécration, Ionesco sera le premier auteur à être publié de son vivant dans la prestigieuse bibliothèque de la Pléiade.
Voir aussi : Histoire de l'Académie Française - Ionesco - Histoire du Théâtre



1998
12 janvier
L'Europe dit non au clonage humain
Dix-neuf pays membres du Conseil de l'Europe signent un protocole additionnel aux droits de l'Homme et de la biomédecine, qui interdit le clonage d'êtres humains. Il prévoit de lourdes sanctions pénales en cas d'infraction. Cette décision fait suite à la naissance de Dolly, première brebis clonée, annoncée le 23 février 1997 par une équipe écossaise.
Voir aussi : Loi - Histoire du Clonage - Dolly - Histoire de la Construction européenne



2000
12 janvier
Sortie de Princesse Mononoké
L’œuvre « Princesse Mononoké » du japonais Hayao Miyazaki sort dans les salles françaises. Située dans une période proche de l’anarchie dans le Japon médiéval, le dessin animé évoque, à partir de l’homicide un sanglier devenu démon, une guerre entre les Dieux garants d’une nature ancestrale et des hommes prompts à la détruire pour étendre leur civilisation. Datant en réalité de 1997, il sera repris dans les salles en 2001, quelques mois avant la sortie du Voyage de Chihiro.
Voir aussi : Sortie - Ghibli - Miyazaki - Histoire des Dessins animés


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. janv. 12, 2012 1:09 am
par saintluc
Épisode des guerres de la Confédération péruano-bolivienne, le combat de Casma (Pérou) fut livré le 12 janvier 1839. Il opposa quatre navires péruviens, commandés par le corsaire français Jean Blanchet, qui fut tué lors de la bataille, aux trois navires chiliens du commodore britannique Robert Winthrop Simpson. Il se termina par la très nette victoire de ces derniers et assura de manière définitive, la maîtrise de la mer au Chili.
Image
Combat de Casma (Alvaro Casanova Zenteno (1857-1939))
Chili :
corvette Confédération
corvette Valparaiso
barque Santa Cruz
Pérou :
corvette Edmond
barque Mexicana
brigantin Arequipeño, capturé
goélette Peru

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : jeu. janv. 12, 2012 4:15 am
par orchidee
Claude Berri , né Claude Berel Langmann le 1er juillet 1934 à Paris, et mort le 12 janvier 2009 à Paris, surnommé « le dernier nabab » ou « le parrain » du cinéma français, est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste de cinéma français.

Il est considéré comme l'un des grands producteurs (par exemple avec Bienvenue chez les Ch'tis) et réalisateurs (Tchao Pantin, Jean de Florette, Manon des sources) du cinéma français.

En 2004, il devient président de la Cinémathèque française, dont il démissionne en 2007 pour des raisons personnelles.

Claude Berri était aussi un amateur averti d'art moderne et contemporain, auquel il a consacré l'Espace Claude Berri, ouvert à Paris le 21 mars 2008.
Image

Biographie

Issu d'une famille juive ashkénaze, Claude Berri est le fils d'un fourreur polonais et d'une ouvrière roumaine installés à Paris, habitant au no 8 du passage du Désir, dans le 10e arrondissement. Il exerce brièvement le métier paternel, mais suit des cours de théâtre en même temps.

Il joue pour la première fois au théâtre dans les Mardi du théâtre Caumartin, sous la direction de Jacques Pierre (devenu réalisateur de télévision) et Jacques Ruisseau. Il interprète « le fils », dans Tchin-Tchin de, et avec, François Billetdoux, au théâtre de Poche de Paris.

Il remporte un Oscar pour son court-métrage de fiction Le Poulet à la 38e cérémonie des Oscars en 1966.

Il gagne ensuite le concours Naissance d'une Étoile, catégorie comédien, devant Jacques Ruisseau (qui tient le rôle du timide étudiant en médecine Étienne Chantournel dans le populaire feuilleton Le Temps des copains de Jean Canolle et Robert Guez), ce qui lui offre un rôle avec Henri-Georges Clouzot, aux côtés de Brigitte Bardot et de Jean Gabin, la jeune comédienne Marie Laforêt gagnant, pour sa part, le 1er prix de ce concours, ce qui lui vaut le premier rôle de Plein soleil (de René Clément) au côté d'Alain Delon.

Avec Nathalie Rheims, il crée la société Cinéma Hirsch Productions et coproduisent, L'un reste, l'autre part; Les Enfants, Le Démon de midi, La Maison du bonheur, Ensemble, c'est tout, La Graine et le Mulet, Bienvenue chez les Ch'tis.

Il fait une de ses dernières apparitions publiques lors des obsèques de Guillaume Depardieu, le 17 octobre 2008 à Bougival.

Dans la nuit du samedi au dimanche 11 janvier 2009, il est admis en réanimation au service des urgences neuro-chirurgicales de la Salpêtrière, à Paris. Souffrant d'un « hématome intracrânien » selon les précisions de l'hôpital, il meurt dans la matinée du 12 janvier 2009 des suites d'un accident vasculaire cérébral. Il est inhumé le 15 janvier 2009 au cimetière de Bagneux.

Claude Berri venait tout juste de commencer le tournage de son film Trésor, avec Alain Chabat et Mathilde Seigner. Le réalisateur François Dupeyron, qui secondait Berri compte tenu de son état de santé sur le tournage, le remplace et termine le film.

Claude Berri a réalisé et a produit quelques-uns des plus grands succès du box-office français. En tant que réalisateur, Le Vieil Homme et l'Enfant (Michel Simon) en 1966, Le Maître d'école (Coluche) en 1981, Tchao Pantin (Coluche et Richard Anconina) en 1984, les adaptations de l'œuvre de Marcel Pagnol Jean de Florette et Manon des sources en 1986, ainsi que Germinal, d'après le roman d'Émile Zola (Gérard Depardieu et Jean Carmet) en 1993 ; en tant que producteur, Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (Coluche, Mimi Coutelier, Jean Yanne, Michel Serrault) en 1982, Banzaï (Coluche) en 1983, Astérix et Obélix contre César (Christian Clavier, Michel Galabru, Claude Piéplu, Pierre Palmade, Daniel Prévost, Sim et Gérard Depardieu) en 1999, Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre (Claude Rich, Gérard Depardieu, Christian Clavier et Jamel Debbouze) en 2002, Bienvenue chez les Ch’tis (Michel Galabru, Dany Boon et Kad Merad) en 2008. En 2008, il est le premier lauréat du prix Daniel Toscan du Plantier récompensant le meilleur producteur de l'année.

Citations

« Quand on a connu la souffrance provoquée par une rupture, on redoute de revivre une rencontre, même si elle se place d'abord sous le signe du bonheur. »
« Le monde est parfois pas joyeux. Mais prenez-le côté Ch'tis. » (film qu'il a produit)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Berri

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. janv. 13, 2012 1:15 am
par saintluc
888
13 janvier
Mort du roi Charles III le Gros
L'empereur d'occident et roi des Francs Charles le Gros meurt à Neidingen sans héritier légitime. Eudes, fils de Robert le Fort, qui a combattu avec vaillance l'invasion normande en Francie occidentale, sera désigné comme son successeur. Eudes sera proclamé roi des Francs de l'Ouest le 29 février et régnera jusqu'en 898.
Voir aussi : Décès - Charles le Gros - Histoire des Carolingiens



1128
13 janvier
L’Ordre des Templiers est approuvé
Le concile de Troyes approuve la règle de l’ordre des Templiers. C’est ainsi que l’ordre est officiellement reconnu. Il fut pourtant fondé dix ans plus tôt sous l’impulsion du chevalier Hugues de Payns. Le roi de Jérusalem, Baudoin II, avait alors logé les chevaliers sur l’ancien temple de Salomon, duquel ils tirèrent leur nom. Ils avaient pour mission de protéger les pèlerins venus en Terre sainte. L’ordre des Templiers, ou ordre du Temple, s’enrichira ensuite très rapidement et gagnera en puissance. Les Templiers seront finalement arrêtés par Philippe le Bel en 1307.
Voir aussi : Histoire de Jérusalem - Dossier histoire des Croisades - Philippe IV le Bel - Salomon - Histoire des Templiers - Histoire de la Chrétienté



1418
13 janvier
Mort de Mircea le Grand de Valachie
Le voïvode Mircea Ier l'Ancien, prince de Valachie depuis 1386, disparaît. En relation étroite avec le roi de Hongrie, Sigismond de Luxembourg, il chercha à prémunir les populations chrétiennes du sud du Danube contre les menaces d'invasion turque, notamment sur la Dobroudja, occupée dès 1421 (jusqu'en 1878). A la fin de son règne, il parvint à faire reconnaître l'indépendance de la Valachie aux souverains ottomans, traité de vassalité conclu contre le modique tribut de 3 000 pièces d'or/an.
Voir aussi : Sigismond de Luxembourg - Danube - Valachie - Invasions ottomanes - Dobroudja - Histoire de la Politique



1426
13 janvier
Victoire des Bourguignons sur les "Anglo-Flamands" à Brouwershaven
Les forces du duc de Bourgogne, Philippe III le Bon (1396-1467), l'emportent sur les troupes anglo-flamandes de Jacqueline de Bavière (1401-1436) lors de la bataille de Brouwershaven (province de Zélande), en pleine guerre du Crochet et des Cabillauds. Malgré le soutien de son second mari, Humphrey, duc de Gloucester, celle-ci, qui hérita de son père, Guillaume VI de Bavière, le Hainaut, la Frise, la Hollande et la Zélande (1417), ne put empêcher la mainmise sur les provinces belges de Philippe III, désormais appelées « Pays-Bas bourguignons ».
Voir aussi : Hollande - Pays-bas bourguignons - Jacqueline de bavière - Zélande - Philippe III le Bon - Histoire des Guerres



1435
13 janvier
Naissance du parlement suédois
En assignant une assemblée à Arboga (Västmanland), laquelle réunit tous les corps de métiers, notables, paysans, religieux, Engelbrekt Engelbriktsson (1390-1436) donne naissance au parlement de Suède (ou Riksdag) lequel l'élit aussitôt régent. Malgré les garanties données au nouveau gouvernement, le roi Erik Ier de Poméranie (1382-1459), mis en échec par le soulèvement populaire – seules quelques forteresses, dont Kalmar et Stockholm, lui sont encore fidèles – rejette les termes de la Convention, suite à quoi il fut déchu de ses titres (1435).
Voir aussi : Erik de poméranie - Histoire de la Politique



1535
13 janvier
François Ier censure les livres
Se sentant menacé par les idéologies luthériennes, le roi de France fait interdire toute impression de livres. Il annule sa décision quelques jours plus tard mais conserve le principe de la censure qu'il confie à une commission du parlement de Paris.
Voir aussi : François Ier - Histoire de la Censure - Histoire des Romans



1691
13 janvier
Mort de George Fox
George Fox est célèbre pour avoir fondé la Société des Amis, qui prône un nouveau mode de pratique du christianisme, et dont les membres étaient appelés les quakers. Accusé de fanatisme, il est emprisonné et persécuté durant la première révolution anglaise. Il voyage en Amérique et en Europe où son mouvement prend de l'ampleur. Il décède le 13 janvier 1691, affaibli par les nombreux emprisonnements.
Voir aussi : Mort - Histoire de la Chrétienté



1717
13 janvier
Décès de Maria Sibylla Merian
Naturaliste et artiste-peintre d'origine allemande, Maria Sibylla Merian a largement contribué à l'essor de l'histoire naturelle. Elle publie "Nouveau livre de fleurs" en 1675, dans lequel elle effectue une description illustrée et détaillée des insectes. En 1699, elle part au Suriname pour y observer la faune et la flore. Ce voyage sera la source de son principal ouvrage : "Metamorphosis insectorum Surinamensium" (1705). Elle décède le 13 janvier 1717 à Amsterdam.
Voir aussi : Décès - Histoire d'Amsterdam - Naturaliste - Histoire des Sciences et techniques



1766
13 janvier
Décès de Frédéric V
Frédéric V, roi du Danemark et de Norvège, meurt le 13 janvier 1766. Ce roi très apprécié naît le 31 mars 1723, et succède à son père, Christian VI, en 1746. Son règne marqua l'un des âges d'or du Danemark et de la Norvège, en raison de sa grande implication dans la culture du pays. Il est à l'origine de l'Académie royale des Beaux-arts de Copenhague, ainsi que de la marine marchande.
Voir aussi : Danemark - Norvège - Copenhague - Christian VI - Histoire de la Politique



1822
13 janvier
Indépendance de la Grèce
Dominée par l'empire ottoman depuis plusieurs siècles, la Grèce se soulève et obtient son indépendance. La première assemblée nationale d'Epidaure vote une constitution démocratique et forme un gouvernement. Mais le pays va bientôt basculer dans la guerre civile et les turcs reviendront s'emparer du pouvoir avec l'appui de l'Egypte et de la Russie. Grâce à l'intervention des grandes puissances européennes, la Turquie reconnaîtra l'autonomie de la Grèce, en 1829. L'indépendance définitive du pays sera proclamée le 3 février 1830.
Voir aussi : Indépendance - Histoire de la Grèce indépendante - Ottomans - Histoire de l'Etat



1849
13 janvier
Constitution allemande.
La Constitution du Reich allemand, également appelée Constitution de Francfort, cherche à créer un empire allemand géré par le royaume de Prusse et où l'Autriche est évincée. Elle prévoit une monarchie constitutionnelle qui fonctionne selon les règles du parlementarisme libéral. La Constitution ne sera jamais mise en pratique car le roi de Prusse, Guillaume IV, refuse de prendre la couronne de cet empire au nom du droit divin des rois.
Voir aussi : Autriche - Histoire de la Prusse - Allemagne - Guillaume IV - Histoire de la Politique



1874
13 janvier
Mort de l'architecte novateur Baltard
Mort à Paris de l'architecte et aquarelliste français Victor Baltard (né en 1805). Ayant fréquenté l'atelier du peintre Lethière puis grand Prix d'architecture en 1833 avant de se perfectionner en Italie, il se chargea de la restauration de plusieurs églises parisiennes (Saint-Eustache, Saint-Etienne-du-Mont, enfin Saint-Augustin). Ce fut lui qui donna aux Halles centrales (1854-70) leur aspect fonctionnel et utilitaire, usant de fer et de verre afin d'en composer les structures portantes. L'utilisation des nouveaux matériaux doit beaucoup au succès rencontré par le bâtiment.
Voir aussi : Italie - Architecture - Nouveaux matériaux - Histoire de l'Architecture



1898
13 janvier
Emile Zola : "J'accuse !"
L'écrivain Emile Zola publie dans le journal "L'Aurore" une lettre ouverte au président de la République Félix Faure. Le titre lui est soufflé par Georges Clémenceau, alors éditorialiste du journal : "J'accuse". La lettre dénonce l'antisémitisme et les erreurs judiciaires dont est victime le capitaine Alfred Dreyfus depuis le mois d'octobre 1894. En prenant ouvertement la défense de Dreyfus, condamné à la déportation à vie en Guyane pour crime d'espionnage au profit de l'Allemagne, Zola s'oppose au gouvernement Méline. Il sera condamné à 3 000 francs d'amende et à un an de prison. Par sa grandiloquence, le "J'accuse" fait du cas Dreyfus une "affaire" et divise la France entre dreyfusards (les socialistes, les radicaux) et antidreyfusards (la droite nationaliste, le clergé) .
Voir aussi : Dossier histoire de l' affaire Dreyfus - Zola - Histoire des Scandales politiques



1953
13 janvier
Complot des blouses blanches
C’est par l’intermédiaire de la Pravda que Staline annonce sa nouvelle purge. Le motif invoqué est à nouveau la suspicion de complot. Il touche des médecins du Kremlin, d’où le nom de "complot des blouses blanches". Suspecté de l’assassinat de Jdanov, ces derniers payent avant tout l’antisémitisme et l’anti-cosmopolitisme de Staline qui ont déjà conduit au procès de Prague. Certainement prémices d’une nouvelle campagne de purge contre une grande conspiration imaginaire, ce complot sera désamorcé après la mort de Staline et ses accusés blanchis.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Procès - Staline - Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Purges - Histoire des Scandales politiques



1957
13 janvier
Invention du Frisbee
La société américaine Wham-O met au point un petit disque de plastique que l'on doit lancer d'une personne à l'autre, appelé "frisbee". C'est un représentant de Wham-O qui eu l'idée d'inventer ce jeu en observant des étudiants de l'université de Yale jeter des tartes dans le ciel.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire des Loisirs



1982
13 janvier
Passage aux 39 heures
Le gouvernement de Pierre Mauroy instaure la semaine des 39 heures pour les salariés et généralise la cinquième semaine de congés payés.
Voir aussi : Dossier histoire du droit du travail - Dossier histoire des vacances estivales - Temps de travail - 39 heures - Histoire du Travail


http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. janv. 13, 2012 1:25 am
par saintluc
L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres étaient appelés les Templiers.

Cet ordre fut créé le 22 janvier 1129 à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête. Afin de mener à bien ses missions et notamment d'en assurer le financement, il constitua à travers l'Europe chrétienne d'Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l'ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l'époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux.

Après la perte définitive de la Terre sainte en 1291, l'ordre fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissout par le pape Clément V le 13 mars 1312 à la suite d'un procès en hérésie. La fin tragique de l'ordre mena à nombre de spéculations et de légendes sur son compte.
Le pape Urbain II prêcha la première croisade le 27 novembre 1095, dixième jour du concile de Clermont. La motivation du pape à voir une telle expédition militaire prendre forme venait du fait que les pèlerins chrétiens en route vers Jérusalem étaient régulièrement victimes d'exactions voire d'assassinats.

Le pape demanda donc au peuple chrétien d'Occident de prendre les armes afin de venir en aide aux chrétiens d'Orient. Cette croisade eut alors comme cri de ralliement « Dieu le veut ! » et tous ceux qui prirent part à la croisade furent marqués par le signe de la croix, devenant ainsi les croisés. Cette action aboutit le 15 juillet 1099 à la prise de Jérusalem par les troupes chrétiennes de Godefroy de Bouillon.

Hugues de Payns, futur fondateur et premier maître de l'ordre du Temple, vint pour la première fois en Terre Sainte en 1104 pour accompagner le comte Hugues de Champagne, alors en pèlerinage. Ils en revinrent en 1107.
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Après la prise de Jérusalem, Godefroy de Bouillon fut désigné roi de Jérusalem par ses pairs, titre qu'il refusa, préférant porter celui d'Avoué du Saint-Sépulcre. Il mit en place l'ordre des chanoines du Saint-Sépulcre qui avait pour mission d'aider le patriarche de Jérusalem dans ses diverses tâches. Un certain nombre d'hommes d'armes, issus de la croisade, se mirent alors au service du patriarche afin de protéger le Saint-Sépulcre.

Une institution similaire constituée de chevaliers, appelés chevaliers de Saint-Pierre (milites sancti Petri), fut créée en Occident pour protéger les biens des abbayes et églises. Ces chevaliers étaient des laïcs, mais ils profitaient des bienfaits des prières. Par extension, les hommes chargés d'assurer la protection des biens du Saint-Sépulcre ainsi que de la communauté des chanoines étaient appelés milites sancti Sepulcri (chevaliers du Saint-Sépulcre). Il est fort probable qu'Hugues de Payns intégra cette institution dès 1115. Tous les hommes chargés de la protection du Saint-Sépulcre logeaient à l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem situé tout près.

Lorsque l'ordre de l'Hôpital, reconnu en 1113, fut chargé de s'occuper des pèlerins venant d'Occident, une idée naquit : créer une milice du Christ (militia Christi) qui ne s'occuperait que de la protection de la communauté de chanoines du Saint-Sépulcre et des pèlerins sur les chemins de Terre Sainte, alors en proie aux brigands locaux. Ainsi, les chanoines s'occuperaient des affaires liturgiques, l'ordre de l'Hôpital des fonctions charitables et la milice du Christ de la fonction purement militaire de protection des pèlerins. Cette répartition ternaire des tâches reproduisait l'organisation de la société médiévale, qui était composée de prêtres et moines (oratores, littéralement ceux qui prient), de guerriers (bellatores) et de paysans (laboratores).

C'est ainsi que l'ordre du Temple, qui se nommait à cette époque militia Christi, prit naissance avec l'ambiguïté que cette communauté monastique réunit dès le départ les oratores et les bellatores.
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Le pape Urbain II prêchant la 1re croisade, Grandes Chroniques de France enluminées par Jean Fouquet vers 1455-1460
C'est le 23 janvier 1120, lors du concile de Naplouse que naquit, sous l'impulsion d'Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer, la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (en latin : pauperes commilitones Christi Templique Solomonici), qui avait pour mission de sécuriser le voyage des pèlerins affluant d'Occident depuis la reconquête de Jérusalem et de défendre les États latins d'Orient.

Dans un premier temps, Payns et Saint-Omer se concentrèrent sur le défilé d'Athlit, un endroit particulièrement dangereux sur la route empruntée par les pèlerins. Par la suite, l'une des plus grandes places fortes templières en Terre Sainte fut construite à cet endroit : le château Pèlerin.

Le nouvel ordre ainsi créé ne pouvait survivre qu'avec l'appui de personnes influentes. Hugues de Payns réussit à convaincre le roi de Jérusalem Baudouin II de l'utilité d'une telle milice, chose assez aisée au vu de l'insécurité régnant dans la région à cette époque. Les chevaliers prononcèrent les trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. Ils reçurent du patriarche Gormond de Picquigny la mission de « garder voies et chemins contre les brigands, pour le salut des pèlerins » (« ut vias et itinera, ad salutem peregrinorum contra latrones ») pour la rémission de leurs péchés.

Le roi Baudouin II leur octroya une partie de son palais de Jérusalem, à l'emplacement du Temple de Salomon, qui donna par la suite le nom de Templiers ou de chevaliers du Temple. Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer ne furent pas les seuls chevaliers à avoir fait partie de la milice avant que celle-ci ne devienne l'ordre du Temple. Voici donc la liste de ces chevaliers, précurseurs ou « fondateurs » de l'ordre :

Hugues de Payns, originaire de Payns en Champagne ;
Godefroy de Saint-Omer, originaire de Saint-Omer dans le comté de Flandre ;
André de Montbard, originaire de la Bourgogne ;
Payen de Montdidier, originaire de la Somme en Picardie ;
Geoffroy Brisol, originaire de Frameries dans le comté de Hainaut ;
Rolland, originaire du marquisat de Provence ;
Archambault de Saint-Amand ;
Gondemare.
Le premier don (de trente livres angevines) reçu par l'ordre du Temple vint de Foulque, comte d'Anjou, qui devint par la suite roi de Jérusalem.

Cependant, la notoriété de la milice ne parvenait pas à s'étendre au-delà de la Terre Sainte et c'est pourquoi Hugues de Payns, accompagné de cinq autres chevaliers (Godefroy de St-Omer, Payen de Montdidier, Geoffroy Bissol, Archambault de Saint-Amand et Rolland), embarqua pour l'Occident en 1127 afin de porter un message destiné au pape Honorius II et à Bernard de Clairvaux.

Fort du soutien du roi Baudouin et des instructions du patriarche Gormond de Jérusalem, Hugues de Payns avait les trois objectifs suivants:

faire reconnaître la milice par l'Église et lui donner une règle : rattachés aux chanoines du Saint-Sépulcre, les chevaliers suivaient comme eux la règle de saint Augustin ;
donner une légitimité aux actions de la milice puisque la dénomination de moine-chevalier, un amalgame d'une nouveauté absolue, pouvait être en contradiction avec les règles de l'Église et de la société en général ;
recruter de nouveaux chevaliers et obtenir des dons qui feraient vivre la milice en Terre sainte.
La tournée occidentale des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon commença en Anjou et passa ensuite par le Poitou, la Normandie, l'Angleterre (où ils reçurent de nombreux dons), la Flandre et enfin la Champagne.

Cette démarche d'Hugues de Payns, accompagné de ces cinq chevaliers et soutenu par le roi de Jérusalem, suivait deux tentatives infructueuses qui avaient été faites par André de Montbard et Gondemare, probablement en 1120 et 1125.
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Baudouin II cédant une partie de son palais de Jérusalem à Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer. Histoire d'Outre-Mer, Guillaume de Tyr, XIIIe siècle.
Arrivant à la fin de sa tournée en Occident et après avoir porté le message du roi de Jérusalem à Bernard de Clairvaux afin qu'il aidât les Templiers à obtenir l'accord et le soutien du pape, Hugues de Payns participa au concile de Troyes (ainsi nommé parce qu'il s'est déroulé dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes).

Le 13 janvier 1129, le concile s'ouvrit en présence de nombreuses personnalités religieuses dont le prologue de la règle primitive du Temple donne les noms : le cardinal Mathieu d'Albano, légat du pape en France, les archevêques de Reims et de Sens, ainsi que dix de leurs évêques suffragants, quatre abbés cisterciens (ceux de Cîteaux, Clairvaux, Pontigny et Troisfontaines), deux abbés clunisiens (ceux de Molesmes et Vézelay), deux chanoines, deux maîtres et un secrétaire.

En plus des religieux, se trouvaient des personnages laïcs : Thibaut IV de Blois, comte de Champagne, André de Baudement, sénéchal du comté de Champagne, Guillaume II, comte de Nevers, Auxerre et Tonnerre.

Le concile mena à la création de l'ordre du Temple et le dota d'une règle propre. Celle-ci prit pour base la règle de saint Benoît (présence des cisterciens Bernard de Clairvaux et Étienne Harding, fondateur de Cîteaux) avec néanmoins quelques emprunts à la règle de saint Augustin, que suivaient les chanoines du Saint-Sépulcre aux côtés desquels vécurent les premiers Templiers. Une fois la règle adoptée, elle devait encore être soumise à Étienne de Chartres, patriarche de Jérusalem.

L'Éloge de la Nouvelle Milice (De laude novae militiae) est une lettre que saint Bernard de Clairvaux envoya à Hugues de Payns, dont le titre complet était Liber ad milites Templi de laude novae militiae et écrite après la défaite de l'armée franque au siège de Damas en 1129.

Bernard y souligne l'originalité du nouvel ordre : le même homme se consacre autant au combat spirituel qu'aux combats dans le monde.

« Il n’est pas assez rare de voir des hommes combattre un ennemi corporel avec les seules forces du corps pour que je m’en étonne ; d’un autre côté, faire la guerre au vice et au démon avec les seules forces de l’âme, ce n’est pas non plus quelque chose d’aussi extraordinaire que louable, le monde est plein de moines qui livrent ces combats ; mais ce qui, pour moi, est aussi admirable qu’évidemment rare, c’est de voir les deux choses réunies. (§1) »

De plus, ce texte contenait un passage important où saint Bernard expliquait pourquoi les Templiers avaient le droit de tuer un être humain :

« Le chevalier du Christ donne la mort en toute sécurité et la reçoit dans une sécurité plus grande encore. Lors donc qu'il tue un malfaiteur, il n'est point homicide mais Malicide. La mort qu'il donne est le profit de Jésus-Christ, et celle qu'il reçoit, le sien propre. »

Mais pour cela, il fallait que la guerre soit « juste ». C'est l'objet du §2 de L'Éloge de la Nouvelle Milice. Bernard est conscient de la difficulté d'un tel concept dans la pratique, car si la guerre n'est pas juste, vouloir tuer tue l'âme de l'assassin :

« Toutes les fois que vous marchez à l’ennemi, vous qui combattez dans les rangs de la milice séculière, vous avez à craindre de tuer votre âme du même coup dont vous donnez la mort à votre adversaire, ou de la recevoir de sa main, dans le corps et dans l’âme en même temps. la victoire ne saurait être bonne quand la cause de la guerre ne l’est point et que l’intention de ceux qui la font n’est pas droite. (§2) »

Bernard fait donc bien l'éloge de la Nouvelle Milice, mais non sans nuances et précautions... Tous ses §7 & 8 (= ch. IV) tracent un portrait volontairement idéal du soldat du Christ, afin de le donner comme un modèle qui sera toujours à atteindre.

Cet éloge permit aux Templiers de rencontrer une grande ferveur et une reconnaissance générale : grâce à saint Bernard, l'ordre du Temple connut un accroissement significatif : bon nombre de chevaliers s'engagèrent pour le salut de leur âme ou, tout simplement, pour prêter main forte en s'illustrant sur les champs de bataille.
Fin de la 1ère partie

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. janv. 13, 2012 1:36 am
par saintluc
Plusieurs bulles pontificales officialisèrent le statut de l'ordre du Temple.

La bulle Omne datum optimum a été fulminée (rendue publique) par le pape Innocent II le 29 mars 1139 sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'ordre du Temple. Elle fut d'une importance capitale pour l'ordre puisqu'elle était à la base de tous les privilèges dont jouissaient les Templiers. En effet, grâce à elle, les frères du Temple eurent droit à la protection apostolique ainsi que d'avoir leurs propres prêtres.

On vit donc une nouvelle catégorie émerger dans la communauté, celle des frères chapelains qui officieraient pour les Templiers. De plus, cette bulle confirma le fait que l'ordre du Temple n'était soumis qu'à l'autorité du pape. La bulle créa aussi une concurrence pour le clergé séculier (ce que ce dernier vit souvent d'un mauvais œil). De nombreux conflits d'intérêt éclatèrent entre les Templiers et les évêques ou les curés.

Les privilèges qu'elle accorda étant souvent remis en cause, la bulle Omne datum optimum fut confirmée douze fois entre 1154 et 1194, et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il ne fut pas aisé de retrouver l'originale.

La bulle Milites Templi (Chevaliers du Temple) a été fulminée le 9 janvier 1144 par le pape Célestin II. Elle permit aux chapelains du Temple de prononcer l'office une fois par an dans des régions ou villes interdites, « pour l'honneur et la révérence de leur chevalerie », sans pour autant autoriser la présence des personnes excommuniées dans l'église. Mais ce n'est en réalité qu'une confirmation de la bulle Omne datum optimum.

La bulle Militia Dei (Chevalerie de Dieu) a été fulminée par le pape Eugène III, le 7 avril 1145. Cette bulle permit aux Templiers de construire leurs propres oratoires, mais aussi de disposer d'une totale indépendance vis-à-vis du clergé séculier grâce au droit de percevoir des dîmes et d'enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières. De plus, la protection apostolique fut étendue aux familiers du Temple (leurs paysans, troupeaux, biens…).

Des plaintes furent déposées par des Templiers auprès du pape concernant le fait que le clergé prélevait un tiers du legs fait par les personnes désireuses de se faire enterrer dans les cimetières de l'ordre. La bulle Dilecti filii ordonna en conséquence au clergé de ne se contenter que d'un quart des legs.
Après le concile de Troyes, où l'idée d'une règle propre à l'ordre du Temple a été acceptée, la tâche de la rédiger fut confiée à Bernard de Clairvaux, qui lui-même la fit écrire par un clerc qui faisait sûrement partie de l'entourage du légat pontifical présent au concile, Jean Michel (Jehan Michiel), sur des propositions faites par Hugues de Payns.

La règle de l'ordre du Temple faisait quelques emprunts à la règle de saint Augustin mais s'inspirait en majeure partie de la règle de saint Benoît suivie par les moines bénédictins. Elle fut cependant adaptée au genre de vie active, principalement militaire, que menaient les frères templiers. Par exemple, les jeûnes étaient moins sévères que pour les moines bénédictins, de manière à ne pas affaiblir les Templiers appelés à combattre. Par ailleurs, la règle était adaptée à la bipolarité de l'ordre, ainsi certains articles concernaient aussi bien la vie en Occident (conventuelle) que la vie en Orient (militaire).

La règle primitive (ou latine car rédigée en latin), écrite en 1128, fut annexée au procès-verbal du concile de Troyes en 1129 et contenait soixante-douze articles. Toutefois, vers 1138, sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'ordre (1136-1149), la règle primitive fut traduite en français et modifiée. Par la suite, à différentes dates, la règle fut étoffée par l'ajout de six cent neuf retraits ou articles statutaires, notamment à propos de la hiérarchie et de la justice au sein de l'ordre.

De sa fondation et durant toute son existence, l'ordre ne s'est pas doté d'une devise.
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Les commanderies avaient, entre autres, pour rôle d'assurer de façon permanente le recrutement des frères. Ce recrutement devait être le plus large possible. Ainsi, les hommes laïcs de la noblesse et de la paysannerie libre pouvaient prétendre à être reçus s'ils répondaient aux critères exigés par l'ordre.

Tout d'abord, l'entrée dans l'ordre était gratuite et volontaire. Le candidat pouvait être pauvre. Avant toute chose, il faisait don de lui-même. Il était nécessaire qu'il fût motivé car il n'y avait pas de période d'essai par le noviciat. L'entrée était directe (prononciation des vœux) et définitive (à vie).

Les principaux critères étaient les suivants :

être âgé de plus de 18 ans (la majorité pour les garçons était fixée à 16 ans) (article 58)
ne pas être fiancé (article 669)
ne pas faire partie d'un autre ordre (article 670)
ne pas être endetté (article 671)
être en parfaite santé mentale et physique (ne pas être estropié) (article 672)
n'avoir soudoyé personne pour être reçu dans l'ordre (article 673)
être homme libre (le serf d'aucun homme) (article 673)
ne pas être excommunié (article 674)
Le candidat était prévenu qu'en cas de mensonge prouvé, il serait immédiatement renvoyé. « ... si vous en mentiez, vous en seriez parjure et en pourriez perdre la maison, ce dont Dieu vous garde. » (Extrait de l’article 668)

Les Templiers étaient organisés comme un ordre monastique, suivant la règle créée pour eux par Bernard de Clairvaux. Dans chaque pays était nommé un maître qui dirigeait l'ensemble des commanderies et dépendances et tous étaient sujets du maître de l'ordre, désigné à vie, qui supervisait à la fois les efforts militaires de l'ordre en Orient et ses possessions financières en Occident.

Avec la forte demande de chevaliers, certains parmi eux se sont aussi engagés à la commande pendant une période prédéterminée avant d'être renvoyés à la vie séculière, comme les Fratres conjugati, qui étaient des frères mariés. Ils portaient le manteau noir ou brun avec la croix rouge pour les distinguer des frères ayant choisi le célibat et qui n'avaient pas le même statut que ces derniers.

Les frères servants (frères casaliers et frères de métiers) étaient choisis parmi les sergents qui étaient d'habiles marchands ou alors incapables de combattre en raison de leur âge ou d'une infirmité. La grande majorité des Templiers, incluant les chevaliers et les maîtres de l'ordre, étaient incultes et illettrés, n'étant pas issus de la haute noblesse mais de familles plus obscures.

À tout moment, chaque chevalier avait environ dix personnes dans des positions de soutien. Quelques frères seulement se consacraient aux opérations bancaires (spécialement ceux qui étaient éduqués), car l'ordre a souvent eu la confiance des participants aux croisades pour la bonne garde de marchandises précieuses. Cependant, la mission première des Chevaliers du Temple restait la protection militaire des pèlerins de Terre sainte.

L'expression « grand maître » pour désigner le chef suprême de l'ordre est apparue à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle dans des chartes tardives et dans les actes du procès des Templiers. Puis, elle a été reprise et popularisée par certains historiens des XIXe et XXe siècles. Elle est aujourd'hui largement répandue. Or, ce grade n'existait pas dans l'ordre et les Templiers eux-mêmes ne semblaient pas l'utiliser. Cependant, dans des textes tardifs apparaissent les qualificatifs de « maître souverain » ou « maître général » de l'ordre. Dans la règle et les retraits de l'ordre, il est appelé Li Maistre et un grand nombre de dignitaires de la hiérarchie pouvaient être appelés ainsi sans l'adjonction d'un qualificatif particulier. Les précepteurs des commanderies pouvaient être désignés de la même façon. Il faut donc se référer au contexte du manuscrit pour savoir de qui l'on parle. En Occident comme en Orient, les hauts dignitaires étaient appelés maîtres des pays ou provinces : il y avait donc un maître en France, un maître en Angleterre, un maître en Espagne, etc. Aucune confusion n'était possible puisque l'ordre n'était dirigé que par un seul maître à la fois, celui-ci demeurant à Jérusalem. Pour désigner le chef suprême de l'ordre, il convient de dire simplement le maître de l'ordre et non grand maître.

Durant sa période d'existence, s'étalant de 1129 à 1312[2], soit 183 ans, l'ordre du Temple a été dirigé par vingt-trois maîtres.

La vocation de l'ordre du Temple était la protection des pèlerins chrétiens pour la Terre sainte. Ce pèlerinage comptait parmi les trois plus importants de la chrétienté du Moyen Âge. Il durait plusieurs années et les pèlerins devaient parcourir près de douze mille kilomètres aller-retour à pied, ainsi qu'en bateau pour la traversée de la mer Méditerranée. Les convois partaient deux fois par an, au printemps et en automne. Généralement, les pèlerins étaient débarqués à Acre, appelée aussi Saint-Jean-d'Acre, puis devaient se rendre à pied sur les lieux saints. En tant que gens d'armes (gendarme), les Templiers sécurisaient les routes, en particulier celle de Jaffa à Jérusalem et celle de Jérusalem au Jourdain. Ils avaient également la garde de certains lieux saints : Bethléem, Nazareth, le Mont des Oliviers, la vallée de Josaphat, le Jourdain, la colline du Calvaire et le Saint-Sépulcre à Jérusalem.

Tous les pèlerins avaient droit à la protection des Templiers. Ainsi, ces derniers participèrent aux croisades, pèlerinages armés, pour effectuer la garde rapprochée des souverains d'Occident. Aussi, en 1147, les Templiers prêtèrent main forte à l'armée du roi Louis VII attaquée dans les montagnes d'Asie Mineure durant la deuxième croisade (1147-1149). Cette action permit la poursuite de l'expédition et le roi de France leur en fut très reconnaissant. Lors de la troisième croisade (1189-1192), les Templiers et les Hospitaliers assuraient respectivement l'avant-garde et l'arrière-garde de l'armée de Richard Cœur de Lion dans les combats en marche. Lors de la cinquième croisade, la participation des ordres militaires, et donc les Templiers, a été décisive dans la protection des armées royales de Louis IX devant Damiette.

L'ordre du Temple a aidé exceptionnellement les rois en proie à des difficultés financières. À plusieurs reprises dans l'histoire des croisades, les Templiers renflouèrent les caisses royales momentanément vides (croisade de Louis VII), ou payèrent les rançons de rois faits prisonniers (croisade de Louis IX).

En Orient comme en Occident, l'ordre du Temple était en possession de reliques. Il était parfois amené à les transporter pour son propre compte ou bien convoyait des reliques pour autrui. Les chapelles templières abritaient les reliques des saints auxquelles elles étaient dédiées. Parmi les plus importantes reliques de l'ordre se trouvaient le manteau de saint Bernard, des morceaux de la couronne d'épines, des fragments de la Vraie Croix.
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Des pèlerins admirent les reliques et les instruments de la Passion à Constantinople. Dans l'église de gauche, la sainte Lance, la sainte Croix et les clous. Dans celle de droite, la Couronne d'épines. Enluminure du XVe siècle

Le mot sceau vient du latin sigillum signifiant marque. C'est un cachet personnel qui authentifie un acte et atteste d'une signature. Il existe une vingtaine de sceaux templiers connus. Ils appartenaient à des maîtres, hauts dignitaires, commandeurs ou chevaliers de l'ordre au XIIIe siècle. Leurs diamètres varient entre quinze et cinquante millimètres. Les sceaux templiers français sont conservés au service des sceaux des Archives nationales de France. Le sceau templier le plus connu est celui des maîtres de l'ordre sigilum militum xristi qui représente deux chevaliers armés chevauchant le même cheval.

Il n'y a pas de consensus établi sur le symbolisme des deux chevaliers sur un même cheval. Contrairement à une idée souvent répétée, il ne s'agirait pas de mettre en avant l'idéal de pauvreté puisque l'ordre fournissait au moins trois chevaux à ses chevaliers. L'historien Georges Bordonove exprime une hypothèse qui peut se prévaloir d'un document d'époque avec Bernard dans son De laude nouae militiae.

« Leur grandeur tient sans doute à cette dualité quasi institutionnelle : moine, mais soldat Dualité qu'exprime peut-être leur sceau le plus connu qui montre deux chevaliers, heaumes en têtes, lances baissées, sur le même cheval : le spirituel et le temporel chevauchant la même monture, menant au fond le même combat, mais avec des moyens différents.) »

Alain Demurger explique pour sa part que certains historiens ont cru y reconnaître les deux fondateurs de l'ordre, Hughes de Payns et Godefroy de Saint-Omer. Il retient cependant une autre explication : le sceau symboliserait la vie commune, l'union et le dévouement.

Un chapitre (Latin : capitulum, diminutif de caput, sens premier : « tête ») est une partie d'un livre qui a donné son nom à la réunion de religieux dans un monastère durant laquelle étaient lus des passages des textes sacrés ainsi que des articles de la règle. L'usage vient de la règle de saint Benoît qui demandait la lecture fréquente d'un passage de la règle à toute la communauté réunie (RB §66, 8). Par extension, la communauté d'un monastère est appelée le chapitre. La salle spécifiquement bâtie pour recevoir les réunions de chapitre est aussi appelée « salle capitulaire », « salle du chapitre », ou tout simplement « chapitre ». La tenue se déroule à huis clos et il est strictement interdit aux participants de répéter ou de commenter à l'extérieur ce qui s'est dit durant le chapitre.

Dans l'ordre du Temple, il existait deux types de réunion de chapitre : le chapitre général et le chapitre hebdomadaire.

Le lien entre l'Orient et l'Occident était essentiellement maritime. Pour les Templiers, l'expression "outre-mer" désignait l'Europe tandis que « l'en deçà des mers » et plus précisément de la mer Méditerranée, représentait l'Orient. Afin d'assurer le transport des biens, des armes, des frères de l'ordre, des pèlerins et des chevaux, l'ordre du Temple avait fait construire ses propres bateaux. Il ne s'agissait pas d'une flotte importante, comparable à celles des XIVe et XVe siècles, mais de quelques navires qui partaient des ports de Marseille, Nice (Conte de Nice), Saint-Raphaël, Collioure ou d'Aigues-Mortes en France et d'autres ports italiens. Ces bateaux se rendaient dans les ports orientaux après de nombreuses escales.

Plutôt que de financer l'entretien de navires, l'ordre pratiquait la location de bateaux de commerce appelés « nolis ». Inversement, la location de nefs templières à des marchands occidentaux était pratiquée. Il était d'ailleurs financièrement plus avantageux d'accéder aux ports exonérés de taxes sur les marchandises que de posséder des bateaux. Les commanderies situées dans les ports jouaient donc un rôle important dans les activités commerciales de l'ordre. Des établissements templiers étaient installés à Gênes, Pise ou Venise, mais c'était dans le sud de l'Italie, plus particulièrement à Brindisi, que les nefs templières méditerranéennes passaient l'hiver.

Les Templiers d'Angleterre se fournissaient en vin du Poitou à partir du port de La Rochelle.

On distinguait deux sortes de bateaux, les nefs et les galères. Il n'est pas prouvé que des huissiers, c'est-à-dire les bateaux munis d'un huis (autrement dit d'une porte) et réservés au transport des chevaux, aient appartenu au Temple.

L'article 119 des retraits de la Règle indique que « tous les vaisseaux de mer qui sont de la maison d'Acre sont au commandement du commandeur de la terre. Et le commandeur de la voûte d'Acre, et tous les frères qui sont sous ses ordres sont en son commandement et toutes les choses que les vaisseaux apportent doivent être rendues au commandeur de la terre. »

Le port d'Acre était le plus important de l'ordre. La voûte d'Acre était le nom d'un des établissements possédés par les Templiers dans la ville, celui-ci se trouvant près du port. Entre la rue des Pisans et la rue Sainte-Anne, la voûte d'Acre comprenait un donjon et des bâtiments conventuels.

Voici les noms de navires du Temple :

Le Templère, le Buscart, le Buszarde du Temple vers 1230 reliant l'Angleterre au continent
La Bonne Aventure en 1248, la Rose du Temple en 1288-1290 à Marseille
L'Angellica en Italie du sud
Le Faucon en 1291 et 1301 ainsi que La Santa Anna en 1302 à Chypre.
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Reproduction de sceau templier lors d'une exposition à Prague

Fin de la 2è partie

Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.

Publié : ven. janv. 13, 2012 1:45 am
par saintluc
Des hommes de toutes origines et de toutes conditions constituaient le corps du peuple templier à chaque niveau de la hiérarchie. Différents textes permettent aujourd'hui de déterminer l'apparence des frères chevaliers et sergents.

La reconnaissance de l'ordre du Temple ne passait pas seulement par l'élaboration d'une règle et un nom, mais aussi par l'attribution d'un code vestimentaire particulier propre à l'ordre du Temple.

Le manteau des Templiers faisait référence à celui des moines cisterciens.

Seuls les chevaliers, les frères issus de la noblesse, avaient le droit de porter le manteau blanc, symbole de pureté de corps et de chasteté. Les frères sergents, issus de la paysannerie, portaient quant à eux un manteau de bure, sans pour autant que ce dernier ait une connotation négative. C'était l'ordre qui remettait l'habit et c'est aussi lui qui avait le pouvoir de le reprendre. L'habit lui appartenait, et dans l'esprit de la règle, le manteau ne devait pas être un objet de vanité. Il y est dit que si un frère demandait un plus bel habit, on devait lui donner le « plus vil ».

La perte de l'habit était prononcée par la justice du chapitre pour les frères qui avaient enfreint gravement le règlement. Il signifiait un renvoi temporaire ou définitif de l'ordre.

Dans sa bulle Vox in excelso d'abolition de l'ordre du Temple, le pape Clément V indiqua qu'il supprimait « le dit ordre du Temple et son état, son habit et son nom », ce qui montre bien l'importance que l'habit avait dans l'existence de l'ordre.

Il semble que la croix rouge n'ait été accordée que tardivement aux Templiers, en 1147, par le pape Eugène III. Il aurait donné le droit de la porter sur l'épaule gauche, du côté du cœur. La règle de l'ordre et ses retraits ne faisaient pas référence à cette croix. Cependant, la bulle papale Omne datum optimum la nomma par deux fois. Aussi est-il permis de dire que les Templiers portaient déjà la croix rouge en 1139. C'est donc sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'ordre, que la « croix de gueules » devint officiellement un insigne templier. Il est fort probable que la croix des Templiers ait été issue de la croix de l'ordre du Saint-Sépulcre dont avaient fait partie Hugues de Payns et ses compagnons d'arme. Cette croix rouge était potencée, cantonnée de quatre petites croix appelées croisettes.

La forme de la croix des Templiers n'a jamais été fixée. L'iconographie templière la présenta grecque simple, ancrée, fleuronnée ou pattée. Quelle qu'ait été sa forme, elle indiquait l'appartenance des Templiers à la chrétienté et la couleur rouge rappelait le sang versé par le Christ. Cette croix exprimait aussi le vœu permanent de croisade à laquelle les Templiers s'engageaient à participer à tout moment. Il faut cependant préciser que tous les Templiers n'ont pas participé à une croisade.

Dans son homélie (1130-1136), appelée De laude nouae militiae (Éloge de la nouvelle milice), Bernard de Clairvaux présente un portrait physique et surtout moral des Templiers, qui s'opposait à celui des chevaliers du siècle :

« Ils se coupent les cheveux ras, sachant de par l'Apôtre que c'est une ignominie pour un homme de soigner sa coiffure. On ne les voit jamais peignés, rarement lavés, la barbe hirsute, puant la poussière, maculés par les harnais et par la chaleur... ».
Bien que contemporaine des Templiers, cette description était plus allégorique que réaliste, Saint Bernard ne s'étant jamais rendu en Orient. Par ailleurs, l'iconographie templière est mince. Dans les rares peintures les représentant à leur époque, leurs visages, couverts d'un heaume, d'un chapeau de fer ou d'un camail, ne sont pas visibles ou n'apparaissent que partiellement.

Dans l'article 28, la règle latine précisait que « les frères devront avoir les cheveux ras », ceci pour des raisons à la fois pratiques et d'hygiène dont ne parlait pas saint Bernard, mais surtout « afin de se considérer comme reconnaissant la règle en permanence ». De plus, « afin de respecter la règle sans dévier, ils ne doivent avoir aucune inconvenance dans le port de la barbe et des moustaches. » Les frères chapelains étaient tonsurés et imberbes. De nombreuses miniatures, qui représentent les Templiers sur le bûcher, ne sont ni contemporaines, ni réalistes. À ce moment, certains s'étaient même rasés pour montrer leur désengagement de l'ordre.

Enfin, les peintres officiels du XIXe siècle ont imaginé les Templiers à leur manière, mêlant idéalisme et romantisme, avec de longues chevelures et de grandes barbes.

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Chevalier portant camail et chapel de fer
car de notre vie vous ne voyez que l'écorce qui est par dehors. Car l'écorce est telle que vous nous voyez avoir beaux chevaux et belles robes, et ainsi vous semble que vous serez à votre aise. Mais vous ne savez pas les forts commandements qui sont par dedans. Car c'est une grande chose que vous, qui êtes sire de vous-même, deveniez serf d'autrui. » (Extrait de l'article 661 de la règle).

La règle de l'ordre et ses retraits nous informent de manière précise sur ce que fut la vie quotidienne des Templiers en Occident comme en Orient. Cette vie était partagée entre les temps de prières, la vie collective (repas, réunions), l'entraînement militaire, l'accompagnement et la protection des pèlerins, la gestion des biens de la maison, le commerce, la récolte des taxes et impôts dus à l'ordre, le contrôle du travail des paysans sur les terres de l'ordre, la diplomatie, la guerre et le combat contre les infidèles.

Un ordre de chevalerie ne va pas sans cheval. Ainsi, l'histoire de l'ordre du Temple fut intimement liée à cet animal. Pour commencer, un noble qui était reçu dans l'ordre pouvait faire don de son destrier, un cheval de combat que les écuyers tenaient à dextre, c'est-à-dire à droite. Après 1140, on comptait de nombreux donateurs de la grande noblesse léguant aux Templiers des armes et des chevaux.

Pour équiper son armée, l'ordre du Temple fournissait trois chevaux à chacun de ses chevaliers dont l'entretien était assuré par un écuyer (articles 30 & 31 de la règle). La règle précise que les frères pouvaient avoir plus de trois chevaux, lorsque le maître les y autorisait. Cette mesure visait sans doute à prévenir la perte des chevaux, afin que les frères eussent toujours trois chevaux à disposition.

Ces chevaux devaient être harnachés de la plus simple manière exprimant le vœu de pauvreté. Selon la règle (article 37) « Nous défendons totalement que les frères aient de l'or et de l'argent à leur brides, à leurs étriers et à leurs éperons ». Parmi ces chevaux se trouvait un destrier qui était entraîné au combat et réservé à la guerre. Les autres chevaux étaient des sommiers ou bêtes de somme de race comtoise ou percheronne. Ce pouvaient être aussi des mulets appelés « bêtes mulaces ». Ils assuraient le transport du chevalier et du matériel. Il y avait aussi le palefroi, plus spécialement utilisé pour les longs déplacements.

Selon les retraits, la hiérarchie de l'ordre s'exprimait à travers l'attribution réglementaire des montures. Les retraits commencent ainsi : « Le maître doit avoir quatre bêtes... » indiquant l'importance du sujet. D'ailleurs, les trois premiers articles du maître de l'ordre (articles 77, 78 et 79) portaient sur son entourage et le soin aux chevaux. On apprend ainsi que les chevaux étaient nourris en mesures d'orge (céréale coûteuse et donnant beaucoup plus d'énergie aux chevaux que la simple ration de foin) et qu'un maréchal-ferrant se trouvait dans l'entourage du maître.

Parmi les chevaux du maître se trouvait un turcoman, pur sang arabe qui était un cheval de guerre d'élite et de grande valeur car très rapide.

Quatre chevaux étaient fournis à tous les hauts dignitaires : sénéchal, maréchal, commandeur de la terre et du royaume de Jérusalem, commandeur de la cité de Jérusalem, commandeurs de Tripoli et d'Antioche, drapier, commandeurs des maisons (commanderies), turcopolier. Les frères sergents tels que le sous-maréchal, le gonfanonier, le cuisinier, le maréchal-ferrant et le commandeur du port d'Acre avaient droit à deux chevaux. Les autres frères sergents ne disposaient que d'une seule monture. Les turcopoles, soldats arabes au service de l'ordre du Temple, devaient fournir eux-mêmes leurs chevaux.

C'était le maréchal de l'ordre qui veillait à l'entretien de tous les chevaux et du matériel, armes, armures et harnais, sans lesquels la guerre n'était pas possible. Il était responsable de l'achat des chevaux (article 103) et il devait s'assurer de leur parfaite qualité. Un cheval rétif devait lui être montré (article 154) avant d'être écarté du service.

Les destriers étaient équipés d'une selle à "croce" (à crosse), appelée aussi selle à arçonnière, qui était une selle montante pour la guerre et qui permettait de maintenir le cavalier lors de la charge. Les commanderies du sud de la France, mais aussi celles de Castille, d'Aragon et de Gascogne, étaient spécialisées dans l'élevage des chevaux. Ceux-ci étaient ensuite acheminés dans les États latins d'Orient par voie maritime. Pour cela, ils étaient transportés dans les cales des nefs templières et livrés à la caravane du maréchal de l'ordre qui supervisait la répartition des bêtes selon les besoins. Lorsqu'un Templier mourait ou était envoyé dans un autre État, ses chevaux revenaient à la maréchaussée (article 107).

Rares sont les représentations des Templiers. Il nous est cependant parvenu une peinture murale d'un chevalier du Temple en train de charger sur son destrier. Il s'agit d'une fresque de la chapelle de Cressac en Charente, datant de 1170 ou 1180.

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Chevalier du Temple chargeant sur son destrier, chapelle templière de Cressac en Charente, vers 1170-1180.
Le noble des XIIe et XIIIe siècles devait se faire confectionner un équipement complet (vêtement et armes) pour être adoubé chevalier. Ce matériel, nécessitant essentiellement des métaux, valait une fortune et pesait environ cinquante kilos[réf. nécessaire]. Les chevaliers et sergents templiers devaient disposer d'un tel équipement.

La protection du corps était assurée par un écu, une cotte de maille et un heaume.

L'écu (ou bouclier) de forme triangulaire, pointe en bas, était fait de bois et recouvert d'une feuille de métal ou de cuir. Il servait à protéger le corps, mais sa taille fut réduite dans le courant du XIIe siècle pour être allégé et donc plus maniable.
La cotte de mailles était constituée de milliers d'anneaux en fer d'un centimètre de diamètre entrelacés et parfois rivetés. Cette cotte était constituée de quatre parties : les chausses de mailles attachées à la ceinture par des lanières de cuir, le haubert protégeait le corps et les bras et le camail ou coiffe de mailles. Un mortier ou casquette en cuir était posé sur la tête pour supporter le heaume. Les mains étaient protégées par des gants en mailles appelés gants d'arme (article 325 de la Règle). Il est à noter que le haubert fut raccourci au genou au cours du XIIIe siècle pour être plus léger.
Le heaume était sans visière mobile, ou prenait la forme d'un chapeau de fer ne protégeant pas le visage.
Le sous-vêtement se composait d'une chemise de lin et de braies. La protection du corps était renforcée par le port de chausses de cuir attachées par des lanières, et un gambison ou gambeson en cuir. Pour finir, le surcot, porté sur la cotte, est aussi appelé jupon d'arme ou cotte d'arme. Il était cousu d'une croix rouge, insigne de l'ordre, devant comme derrière. Il permettait de reconnaître les combattants Templiers sur le champ de bataille comme en tout lieu. Le baudrier, porté autour des reins, était une ceinture spéciale qui permettait d'accrocher l'épée et de maintenir le surcot près du corps.

Selon Georges Bordonove, le Templier recevait une épée, une lance, une masse et un couteau lors de sa réception dans l'ordre.

Maniée à deux mains, l'épée avait un double tranchant et un bout arrondi. En effet, elle devait être maniée de façon à frapper de taille, c'est-à-dire avec le tranchant. Elle était pratiquement employée comme une masse d'arme dans la mesure où elle ne pouvait transpercer une cotte de mailles. Toutefois, contre un ennemi qui n'avait pas cette protection, l'épée se révélait plus efficace et plus élégante que la masse.

La masse d'arme templière était principalement une masse dite turque aux pointes saillantes. L'épée et les masses servaient à frapper l'ennemi de manière à lui briser les os. Les blessés mouraient alors d'hémorragie interne. La lance était une perche en bois terminée par une pointe en fer forgé appelée tête de fer. Chaque frère détenait trois couteaux dont un couteau d'arme, un autre "de pain taillé" qui servait à manger et un canif à lame étroite.

Le drapeau de l'ordre du Temple était appelé le gonfanon baucent. Baucent, qui signifie bicolore, avait plusieurs graphies : baussant, baucent ou balcent. C'était un rectangle vertical composé de deux bandes, l'une blanche et l'autre noire, coupées au tiers supérieur. Porté en hauteur au bout d'une lance, il était le signe de ralliement des combattants templiers sur le champ de bataille, protégé en combat par une dizaine de chevaliers. Celui qui en était responsable était appelé le gonfanonier. Selon la circonstance, le gonfanonier désignait un porteur qui pouvait être un écuyer, un soldat turcopole ou une sentinelle. Le gonfanonier chevauchait devant et conduisait son escadron sous le commandement du maréchal de l'ordre.

Le gonfanon devait être visible en permanence sur le champ de bataille et c'est pourquoi il était interdit de l'abaisser. Ce manquement grave au règlement pouvait être puni par la sanction la plus sévère, c’est-à-dire la perte de l'habit qui signifiait le renvoi de l'ordre. Selon l'historien Georges Bordonove, lorsque le gonfanon principal tombait parce que son porteur et sa garde avaient été tués, le commandeur des chevaliers déroulait un étendard de secours et reprenait la charge. Si celui-ci venait à disparaître à son tour, un commandeur d'escadron devait lever son pennon noir et blanc et rallier tous les Templiers présents.

Si les couleurs templières n'étaient plus visibles, les Templiers survivants devaient rejoindre la bannière des Hospitaliers. Dans le cas où celle-ci était tombée, les Templiers devaient rallier la première bannière chrétienne qu'ils apercevaient.

Le gonfanon baucent est représenté dans les fresques de la chapelle templière San Bevignate de Pérouse en Italie. La bande blanche se situe dans la partie supérieure. Il est aussi dessiné dans la chronica majorum, les Chroniques de Matthieu Paris en 1245. Dans ce cas, la bande blanche se trouve dans la partie inférieure.

Le saint patron et protecteur des Templiers était saint Georges, le saint chevalier. Il était également le patron de l’ordre Teutonique et plus généralement de tous les chevaliers chrétiens. Son tombeau est vénéré à Lydda en Israël.

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Peinture murale de saint Georges dans la chapelle de la commanderie de Coulommiers

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