EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Georges Ier Rákóczi (en hongrois : I. Rákóczi György) prince de Transylvanie de 1630 à 1648.
Fils de l'éphémère prince Sigismond II Rákóczi, il naît le 8 juin 1593. Après avoir participé aux combats du prince Gabriel II Bethlen il devient prince de Transylvanie le 1er décembre 1630, au détriment d' Étienne III Bethlen le frère de ce dernier, grâce à l'appui de Catherine de Brandebourg la veuve de Gabriel II Bethlen.
Il combat d'abord victorieusement les turcs de Buda qu'il défait en octobre 1636. Favorable au protestantisme il intervient ensuite dans la guerre de Trente Ans aux côtés de la Suède et de la France contre l'empereur Ferdinand III de Habsbourg. Par la paix séparée de Linz en 1645 il obtient la liberté de culte pour les protestants de la Hongrie Royale contrôlée par l'empereur, ainsi que la cession de sept comtés du nord-ouest du pays. Il fait désigner comme successeur son fils aîné et meurt le 11 octobre 1648.
Il avait fait construire à Eperjes une belle demeure qui porte toujours son nom, le Palais Rákóczi. Cette maison fut le lieu de signature de la Paix de Prešov (Eperjesi béke en hongrois) le 28 septembre 1633, conclue entre lui, prince de Transylvanie, et Ferdinand II du Saint-Empire, empereur du Saint Empire, le 28 septembre 1663.
Georges Ier Rákóczi avait épousé Zsuzsanna Lorántffy dont il eut :
Georges II Rákóczy prince de Transylvanie
Sigismond Rákóczi prétendant au trône de Pologne en 1647 et 1648 mort le 4 février 1652
Fils de l'éphémère prince Sigismond II Rákóczi, il naît le 8 juin 1593. Après avoir participé aux combats du prince Gabriel II Bethlen il devient prince de Transylvanie le 1er décembre 1630, au détriment d' Étienne III Bethlen le frère de ce dernier, grâce à l'appui de Catherine de Brandebourg la veuve de Gabriel II Bethlen.
Il combat d'abord victorieusement les turcs de Buda qu'il défait en octobre 1636. Favorable au protestantisme il intervient ensuite dans la guerre de Trente Ans aux côtés de la Suède et de la France contre l'empereur Ferdinand III de Habsbourg. Par la paix séparée de Linz en 1645 il obtient la liberté de culte pour les protestants de la Hongrie Royale contrôlée par l'empereur, ainsi que la cession de sept comtés du nord-ouest du pays. Il fait désigner comme successeur son fils aîné et meurt le 11 octobre 1648.
Il avait fait construire à Eperjes une belle demeure qui porte toujours son nom, le Palais Rákóczi. Cette maison fut le lieu de signature de la Paix de Prešov (Eperjesi béke en hongrois) le 28 septembre 1633, conclue entre lui, prince de Transylvanie, et Ferdinand II du Saint-Empire, empereur du Saint Empire, le 28 septembre 1663.
Georges Ier Rákóczi avait épousé Zsuzsanna Lorántffy dont il eut :
Georges II Rákóczy prince de Transylvanie
Sigismond Rákóczi prétendant au trône de Pologne en 1647 et 1648 mort le 4 février 1652
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Marie Joseph François Garnier dit Francis Garnier (Saint-Étienne, 25 juillet 1839 — Hanoï, 21 décembre 1873) est un officier de marine et explorateur français.
Fils d'un légitimiste convaincu - qui brisa son épée d'officier en 1830 - il entre en 1856 à l'École navale, après de bonnes études au lycée de Montpellier. En raison de ses vastes pensées, de son impétueux courage en face de sa petite taille ses camarades de Navale l'avaient, affectueusement, surnommé « Mademoiselle Bonaparte »
Francis Garnier vers 1860.
A sa sortie de l'école navale en 1857, il effectue des voyages vers le Brésil et les mers du Sud. Il s'embarque vers la Chine en 1860 et y restera 2 ans. Nommé auprès de l'amiral Léonard Victor Charner, il participe à la prise de Pékin et au sac du palais d'été en octobre 1860. Après un court séjour en France, il rejoint la Cochinchine en 1863 pour remplacer Henri Rieunier au sein du service des Affaires indigènes. Il est alors chargé de l'administration de la ville de Cholon, où ses amis le surnomment « le petit préfet de Cholon ». Il publie, en 1864 et en 1865, deux brochures qui analysent la situation politique, économique et sociale de la Cochinchine française.
Sa participation à la mission d'exploration du Mékong, sous le commandement d'Ernest Doudart de Lagrée, accompagné, notamment, du botaniste et anthropoloque Lucien Joubert, du photographe Emile Gsell et du dessinateur Louis Delaporte, le rend illustre. Cette expédition part de Saigon en juin 1866 et entreprend de remonter le Mékong. Commandant en second, Garnier est chargé notamment des travaux d'hydrographie, de météorologie ainsi que du tracé de la carte du voyage. A la mort de Doudart de Lagrée, dans le Yunnan, il prend la direction de la mission, gagne la vallée du Yang Tsé Kiang qu'il descend jusqu'à Shanghai. Il rallie Saigon deux années après en être parti, en juin 1868.
Il rejoint aussitôt la France où il est affecté au Dépôt des cartes et plans de la Marine. Il y achève la rédaction de son rapport de mission. A noter qu'en 1871, il partage avec David Livingstone la Médaille d'Honneur de la Société de géographie dont il était membre depuis son retour. Il sollicite et obtient un congé sans solde pendant lequel il s'installe à Shanghai avec son épouse. Il continue ses travaux de reconnaissance du cours supérieur du Mékong. Il passe plusieurs mois à explorer, seul, le Yunnan et le Tibet, lorsqu'il est rappelé par le contre-amiral Dupré, alors gouverneur de la Cochinchine, pour une opération de pacification dans le Tonkin. Il parvient à Hanoï en novembre 1873. Il est touché le 21 décembre, lors d'une attaque des Pavillons noirs. Ses compagnons le découvrent décapité, sort identique à celui de son enseigne de vaisseau, Adrien-Paul Balny d'Avricourt, tombé quelques heures avant lui.
Francis Garnier à Angkor (1866)
Son corps est ramené à Saigon en 1875 et inhumé aux côtés de celui de Doudart de Lagrée. En 1983, lors de la destruction du cimetière Massiges , les deux tombes sont longuement recherchées par Jean-François Parot, consul général. Il fait exhumer et incinérer les restes. Il propose alors au ministre de la défense de les convoyer à Singapour où le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc et son escorteur Doudard de Lagrée doivent faire escale. Deux émouvantes cérémonies à bord marquent l'embarquement des urnes funéraires. Les cendres de Garnier ont été placées dans le monument orné d'un buste dû au sculpteur Denys Puech qui se trouve place Camille Julian, 6e arrondissement de Paris.
Francis Garnier a donné son nom au deuxième et dernier bâtiment de la première série de BATRAL, bâtiment de transport léger BATRAL type Champlain. Le Francis Garnier porte le numéro de coque L 9031.
Fils d'un légitimiste convaincu - qui brisa son épée d'officier en 1830 - il entre en 1856 à l'École navale, après de bonnes études au lycée de Montpellier. En raison de ses vastes pensées, de son impétueux courage en face de sa petite taille ses camarades de Navale l'avaient, affectueusement, surnommé « Mademoiselle Bonaparte »
Francis Garnier vers 1860.
A sa sortie de l'école navale en 1857, il effectue des voyages vers le Brésil et les mers du Sud. Il s'embarque vers la Chine en 1860 et y restera 2 ans. Nommé auprès de l'amiral Léonard Victor Charner, il participe à la prise de Pékin et au sac du palais d'été en octobre 1860. Après un court séjour en France, il rejoint la Cochinchine en 1863 pour remplacer Henri Rieunier au sein du service des Affaires indigènes. Il est alors chargé de l'administration de la ville de Cholon, où ses amis le surnomment « le petit préfet de Cholon ». Il publie, en 1864 et en 1865, deux brochures qui analysent la situation politique, économique et sociale de la Cochinchine française.
Sa participation à la mission d'exploration du Mékong, sous le commandement d'Ernest Doudart de Lagrée, accompagné, notamment, du botaniste et anthropoloque Lucien Joubert, du photographe Emile Gsell et du dessinateur Louis Delaporte, le rend illustre. Cette expédition part de Saigon en juin 1866 et entreprend de remonter le Mékong. Commandant en second, Garnier est chargé notamment des travaux d'hydrographie, de météorologie ainsi que du tracé de la carte du voyage. A la mort de Doudart de Lagrée, dans le Yunnan, il prend la direction de la mission, gagne la vallée du Yang Tsé Kiang qu'il descend jusqu'à Shanghai. Il rallie Saigon deux années après en être parti, en juin 1868.
Il rejoint aussitôt la France où il est affecté au Dépôt des cartes et plans de la Marine. Il y achève la rédaction de son rapport de mission. A noter qu'en 1871, il partage avec David Livingstone la Médaille d'Honneur de la Société de géographie dont il était membre depuis son retour. Il sollicite et obtient un congé sans solde pendant lequel il s'installe à Shanghai avec son épouse. Il continue ses travaux de reconnaissance du cours supérieur du Mékong. Il passe plusieurs mois à explorer, seul, le Yunnan et le Tibet, lorsqu'il est rappelé par le contre-amiral Dupré, alors gouverneur de la Cochinchine, pour une opération de pacification dans le Tonkin. Il parvient à Hanoï en novembre 1873. Il est touché le 21 décembre, lors d'une attaque des Pavillons noirs. Ses compagnons le découvrent décapité, sort identique à celui de son enseigne de vaisseau, Adrien-Paul Balny d'Avricourt, tombé quelques heures avant lui.
Francis Garnier à Angkor (1866)
Son corps est ramené à Saigon en 1875 et inhumé aux côtés de celui de Doudart de Lagrée. En 1983, lors de la destruction du cimetière Massiges , les deux tombes sont longuement recherchées par Jean-François Parot, consul général. Il fait exhumer et incinérer les restes. Il propose alors au ministre de la défense de les convoyer à Singapour où le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc et son escorteur Doudard de Lagrée doivent faire escale. Deux émouvantes cérémonies à bord marquent l'embarquement des urnes funéraires. Les cendres de Garnier ont été placées dans le monument orné d'un buste dû au sculpteur Denys Puech qui se trouve place Camille Julian, 6e arrondissement de Paris.
Francis Garnier a donné son nom au deuxième et dernier bâtiment de la première série de BATRAL, bâtiment de transport léger BATRAL type Champlain. Le Francis Garnier porte le numéro de coque L 9031.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1694
2 décembre
Mort de Pierre Puget
Pierre Puget est un dessinateur, sculpteur, architecte et peintre marseillais. Il travaille au côté de son maître, puis intègre l'équipe de Pierre de Cortone à Rome jusqu'en 1643. En 1645, il décore des navires à l'arsenal de Toulon puis se consacre à la peinture durant la Fronde. Dix ans plus tard, il se fait une solide réputation en réalisant le balcon de l'hôtel de ville de Toulon. Il est sollicité par Fouquet pour réaliser les sculptures du Château de Vaux-le-Vicomte. Il séjourne ensuite à Gênes avant de retourner à Toulon où il dirige l'atelier de sculpture de l'arsenal, de 1668 à 1679. Il rentre à Marseille, sa ville natale en 1680. Il meurt à Marseille le 2 décembre 1694. Parmi ses sculptures les plus remarquables, on trouve "Milon de Crotone", "Persée et Andromède" ou encore "Alexandre rendant visite à Diogène".
Voir aussi : Peintre - Mort - Histoire de Marseille - Sculpteur - Architecte - Histoire de l'Architecture
1728
2 décembre
Naissance de l'économiste italien Ferdinando Galiani
Ferdinando Galiani (1728-1787) est un économiste italien. Abbé, il se distingue très vite dans le domaine de l'économie avec des publications à succès. Ses qualités politiques et sociales font qu'il est nommé en 1759, secrétaire de l'ambassade de Naples à Paris. Il fréquente les salons et devient ami de Diderot. Il retourne à Naples où il est nommé conseiller au tribunal du commerce puis ministre des domaines royaux en 1777. Son talent est reconnu dans toute l'Europe.
Voir aussi : Italie - économiste - Ferdinando Galiani - Histoire de l'Economie
1804
2 décembre
Bonaparte devient empereur des Français
A 35 ans, le premier Consul, le général Napoléon Bonaparte, est sacré empereur des Français par le Pape Pie VII et devient Napoléon Ier. A l'issue de la cérémonie religieuse, qui se déroule en la cathédrale Notre-Dame, le nouveau souverain se couronne lui-même et couronne également son épouse Joséphine de Beauharnais. Il prête serment aux principes de liberté et d'égalité hérités de la révolution. Pendant deux semaines les festivités continueront dans la capitale. Le règne de Napoléon Ier durera jusqu'en 1814.
Voir aussi : Napoléon - Sacre - Empereur - Histoire de l'Empire
1805
2 décembre
Victoire d'Austerlitz
Un an jour pour jour après son avènement sur le trône de France, Napoléon remporte une bataille décisive lors de la campagne de Prusse près du village d'Austerlitz. Feignant un repli, il parvient à tromper les troupes de François II d'Autriche et d'Alexandre Ier, Tsar de toutes les Russies. Les forces autro-russes composées de 90 000 hommes, perdent 30 000 soldats. La France quant à elle ne dénombre que 7000 pertes sur 73 000 hommes. Avec la paix de Presbourg signée entre les trois empereurs (France, Autriche et Russie), la France se verra céder la Vénétie et la Bavière par François II.
Voir aussi : Bataille - Napoléon - Dossier histoire des grandes batailles - Histoire de la Bataille d'Austerlitz - Histoire de l'Empire
1823
2 décembre
Le président Monroe expose sa doctrine
Lors de sa déclaration annuelle devant le Congrès des Etats-Unis, le président James Monroe énonce la doctrine qui fixera pendant un siècle et demi les fondements de la politique étrangère américaine. Dans son allocution, Monroe condamne à l'avance toute intervention Européenne sur le continent américain qu'il juge souverain et fermé à toute entreprise de colonisation. En revanche le droit d'intervenir sur l'ensemble du sol américain implique que l'Amérique centrale et l'Amérique du sud vont dès lors devenir "l'arrière-jardin" des Etats-Unis. La doctrine Monroe écarte toute possibilité américaine d'intervenir en Europe, mais autorise toute intervention de l'Alaska (convoité par les Russes) à la Patagonie. L'isolationnisme vis-à-vis de l'Europe sera rompu en 1917 avec la participation des Etats-Unis dans le premier conflit mondial.
Voir aussi : Doctrine - Isolationnisme - Monroe - Histoire de la Politique
1846
2 décembre
Naissance de Pierre Waldeck-Rousseau, homme politique français.
Pierre Waldeck-Rousseau devient avocat de la liberté d'association et crée la loi Waldeck-Rousseau. En 1899, il devient président du Conseil alors que la France est plongée dans l'affaire Dreyfus. Il fait réviser son procès. Il défend également les lois sociales et fait baisser la semaine de travail à 60 heures. En 1901, il fait voter la loi relative au contrat d'association. Durant son gouvernement, il renforce les relations de la France avec la Russie.
Voir aussi : Politique - Dossier histoire de l' affaire Dreyfus - Histoire de la Politique
1848
2 décembre
Ferdinand Ier d'Autriche abdique. François-Joseph devient empereur d'Autriche.
Après la révolte du peuple qui a mis fin au gouvernement de Metternich, le prince Felix zu Schwarzenberg devient le nouveau chancelier et met en place un gouvernement réactionnaire. Il met à profit son pouvoir de persuasion pour provoquer l'abdication de l'empereur Ferdinand Ier, qui accepte de s'éxecuter sous la pression de l'impératrice Marie Anne de Sardaigne. C'est alors le nouveau du roi François Joseph Ier qui monte sur le trône autrichien et qui y restera jusqu'en 1916.
Voir aussi : Autriche - Révolte - Ferdinand Ier - Metternich - Histoire de la Politique
1851
2 décembre
Coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte
Au petit matin, le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte (élu en décembre 1848) organise un Coup d'Etat dans le but de restaurer l'empire. Les murs de Paris sont placardés d'affiches annonçant la dissolution de l'Assemblée et du Conseil. Les nouvelles dispositions prises par le prince-président, prévoient aussi de consulter le peuple par voie de référendum sur l'instauration d'une nouvelle Constitution. Le neveu de Napoléon Ier choisit d'agir le 2 décembre en souvenir du sacre de son oncle et de sa grandeur militaire le jour de la bataille. Tout comme son aïeul il deviendra empereur sous le nom de Napoléon III, le 2 décembre 1852
Voir aussi : Histoire de Paris - Sacre - Coup d'Etat - Napoléon III - Louis-Napoléon Bonaparte - Histoire du Second Empire
1887
2 décembre
Le scandale des décorations fait démissionner Grévy
Touché par l’affaire des décorations qui dure depuis deux mois, le président Jules Grévy est contraint de démissionner. Son gendre Daniel Wilson, député d’Indre-et-Loire, est au cœur d’un trafic de décorations géré par le Général Caffarel. Wilson sera d’ailleurs le seul à ne pas être inquiété par cette affaire et continuera à siéger. Mais le climat difficile, alimenté par les conflits autour du colonialisme et l’attitude à adopter face à l’Allemagne, mènera à la crise boulangiste.
Voir aussi : Jules Grévy - Histoire des Scandales politiques
1893
2 décembre
Inauguration du Goum à Moscou
Le Goum est un acronyme russe signifiant Magasin principal universel. Ce projet est ambitionné par les commerçants moscovites de la Place Rouge qui, en 1886, s'organisent en Société des Galeries supérieures. Ils lancent un concours d'architecture pour la construction d'un bâtiment, remporté par Alexandre Pomerantsev et Vladimir Choukhov. Fait de marbres, de granite et de grès, la forme trapézoïdale et la verrière sont caractéristiques. L'inauguration, le 2 décembre 1893, voit la présence du tsar Alexandre III.
Voir aussi : Histoire de Moscou - Architecture - Histoire de l'Art
1901
2 décembre
Révolution dans le quotidien des hommes
L'entrepreneur et inventeur américain King Camp Gillette fait commercialiser son rasoir mécanique à lames interchangeables. Inventé en 1895, le rasoir Gillette va changer la vie de plusieurs milliers d'hommes. Il faudra attendre 1975, pour voir apparaître le premier rasoir jetable.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire de la Société
1934
2 décembre
Sortie de "Tarzan" au cinéma
Tarzan, le personnage créé par le romancier américain E.R. Burrough est adapté au cinéma par le réalisateur William Sullivan Van Dyke. "Tarzan, l'homme-singe" sort pour la première fois sur les écrans hollywoodiens et remporte un très grand succès. Le héros Johnny Weissmuller, est aussi champion olympique de natation. Grâce à l'invention récente du cinéma parlant, les spectateurs peuvent apprécier le cri du héros de la jungle.
Voir aussi : Weissmuller - Histoire du Cinéma
1942
2 décembre
Première pile atomique
Après un an et demi d’expérimentations et quelques tentatives infructueuses, le physicien Enrico Fermi et son équipe réussissent à faire fonctionner la première pile atomique. Autrement dit, c’est la première fois que l’on parvient à créer une réaction nucléaire en chaîne dans un matériau fissile. Le principe est alors le même que dans les futures centrales nucléaires, mais lors de cette expérience, on ne tente pas de récupérer l’énergie. Face à la peur de voir l’Allemagne nazie parvenir à réaliser une arme atomique, cette expérience ne sera pas mise à profit dans le civil immédiatement. Mais elle permettra de mettre en œuvre la production de plutonium, dérivé de l’uranium après réaction nucléaire. Cette production est alors destinée à la création des premières bombes atomiques.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Dossier histoire du nucléaire - Histoire de la Bombe atomique - Centrale nucléaire - Projet Manhattan - Histoire de la Physique
1954
2 décembre
Edgar Varèse présente "Déserts"
Edgar Varèse présente à Paris son œuvre intitulée "Déserts". En plus des quinze instruments auxquels elle se destine, sa composition s’appuie sur les percussions et sur l’utilisation de bande magnétique. Les critiques et les spectateurs sont littéralement scandalisés.
Voir aussi : Histoire de la Musique classique
1956
2 décembre
La baleine sous la protection d'une commission internationale
Regroupé à Washington, un ensemble d’Etats décident de créer la Commission Baleinière Internationale (CBI) afin de réguler la chasse à la baleine et de conserver des stocks. Après l’invention du canon lance-harpon en 1870 et la fabrication de navires efficaces pour chasser les cétacés, la population de ces derniers a été décimée. Ainsi, en 1946, de nombreuses espèces ont disparues de la planète et d’autres risquent de subir le même sort. Toutefois, face aux enjeux économiques, les succès du CBI seront limités, la population de baleine continuant longtemps à décroître.
Voir aussi : Histoire de Washington - Baleine - CBI - Grandes périodes historiques
1959
2 décembre
Rupture du barrage de Malpasset
A 21h13, le barrage hydroélectrique du Malpasset, construit sur la rivière Reyran dans le Var, cède. Une vague de 40 mètres (50 millions de mètres cubes d'eau) déferle sur la vallée à 70 km/h. Elle atteindra la ville de Fréjus en 20 minutes. Des blocs de pierre de 600 tonnes dévalent la colline et détruisent le quartier de Malpasset. Les pluies diluviennes qui tombent sur la côte-d'Azur depuis quelques jours sont à l'origine de la rupture du barrage-voûte vieux de 10 ans à peine. Le bilan est très lourd, plus de 400 morts. Il s'agit de la plus grosse catastrophe de ce genre qui ait jamais touché la France.
Voir aussi : Barrage - Histoire des Catastrophes naturelles
1980
2 décembre
Mort de l'écrivain aux deux noms
Le romancier français d'origine russe, Romain Gary (de son vrai nom Romain Kacew) se donne la mort à Paris. L'écrivain avait obtenu deux Prix Goncourt en 1956 pour "Les racines du ciel" et en 1975 pour "La vie devant soi", grâce à l'utilisation d'un pseudonyme, Emile Ajar. Romain Gary utilisait ce nom comme un masque, pour se railler de l'hypocrisie du monde. Romain Gary/ Emile Ajar choisi de se suicider à l'âge de 66 ans, un an après le suicide de son épouse, l'actrice Jean Seberg.
Voir aussi : Suicide - Histoire du Prix Goncourt - Histoire des Romans
1982
2 décembre
Première greffe d'un cœur artificiel
La dentiste Barney Clark agé de 61 ans, devient le premier être humain à subir une greffe d'un cœur artificiel à titre définitif. L'opération est réalisée à Salt Lake City par le chirurgien William de Vries.
Voir aussi : Cœur - Greffe - Histoire de la Médecine
1983
2 décembre
Sortie du clip de "Thriller"
Michael Jackson sort au Etats-Unis le clip de son titre phare "Thriller" de l’album du même nom. Ce clip de quatorze minutes, doté d’un scénario et tourné en 35 mm révolutionne le genre. Les clips se résumaient alors généralement à une illustration sommaire et commerciale de la musique. Par ailleurs c’est la première fois qu’un musicien noir apparaît sur MTV. Cette période correspond à l’apogée de Michael Jackson : "Thriller" reste l’album le plus vendu de l’histoire avec 65 millions d’exemplaires. Il a été produit par Quincy Jones.
Voir aussi : Michael Jackson - Histoire de MTV - Histoire du Rock n'roll
1999
2 décembre
Application du gouvernement semi-autonome d’Irlande du Nord
L’accord de Stormont, conclu quelques mois plus tôt, aboutit à l’installation d’un gouvernement semi-autonome en Ulster. Le gouvernement britannique délègue ainsi une partie de ses pouvoirs à David Trimble, à la tête des nouvelles institutions. Bien que les politiques protestants et catholiques dirigent ensemble l’Assemblée, les conflits persistent.
Voir aussi : Histoire de l'Irlande du Nord - David Trimble - Accord de Stormont - Histoire de la Diplomatie
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
2 décembre
Mort de Pierre Puget
Pierre Puget est un dessinateur, sculpteur, architecte et peintre marseillais. Il travaille au côté de son maître, puis intègre l'équipe de Pierre de Cortone à Rome jusqu'en 1643. En 1645, il décore des navires à l'arsenal de Toulon puis se consacre à la peinture durant la Fronde. Dix ans plus tard, il se fait une solide réputation en réalisant le balcon de l'hôtel de ville de Toulon. Il est sollicité par Fouquet pour réaliser les sculptures du Château de Vaux-le-Vicomte. Il séjourne ensuite à Gênes avant de retourner à Toulon où il dirige l'atelier de sculpture de l'arsenal, de 1668 à 1679. Il rentre à Marseille, sa ville natale en 1680. Il meurt à Marseille le 2 décembre 1694. Parmi ses sculptures les plus remarquables, on trouve "Milon de Crotone", "Persée et Andromède" ou encore "Alexandre rendant visite à Diogène".
Voir aussi : Peintre - Mort - Histoire de Marseille - Sculpteur - Architecte - Histoire de l'Architecture
1728
2 décembre
Naissance de l'économiste italien Ferdinando Galiani
Ferdinando Galiani (1728-1787) est un économiste italien. Abbé, il se distingue très vite dans le domaine de l'économie avec des publications à succès. Ses qualités politiques et sociales font qu'il est nommé en 1759, secrétaire de l'ambassade de Naples à Paris. Il fréquente les salons et devient ami de Diderot. Il retourne à Naples où il est nommé conseiller au tribunal du commerce puis ministre des domaines royaux en 1777. Son talent est reconnu dans toute l'Europe.
Voir aussi : Italie - économiste - Ferdinando Galiani - Histoire de l'Economie
1804
2 décembre
Bonaparte devient empereur des Français
A 35 ans, le premier Consul, le général Napoléon Bonaparte, est sacré empereur des Français par le Pape Pie VII et devient Napoléon Ier. A l'issue de la cérémonie religieuse, qui se déroule en la cathédrale Notre-Dame, le nouveau souverain se couronne lui-même et couronne également son épouse Joséphine de Beauharnais. Il prête serment aux principes de liberté et d'égalité hérités de la révolution. Pendant deux semaines les festivités continueront dans la capitale. Le règne de Napoléon Ier durera jusqu'en 1814.
Voir aussi : Napoléon - Sacre - Empereur - Histoire de l'Empire
1805
2 décembre
Victoire d'Austerlitz
Un an jour pour jour après son avènement sur le trône de France, Napoléon remporte une bataille décisive lors de la campagne de Prusse près du village d'Austerlitz. Feignant un repli, il parvient à tromper les troupes de François II d'Autriche et d'Alexandre Ier, Tsar de toutes les Russies. Les forces autro-russes composées de 90 000 hommes, perdent 30 000 soldats. La France quant à elle ne dénombre que 7000 pertes sur 73 000 hommes. Avec la paix de Presbourg signée entre les trois empereurs (France, Autriche et Russie), la France se verra céder la Vénétie et la Bavière par François II.
Voir aussi : Bataille - Napoléon - Dossier histoire des grandes batailles - Histoire de la Bataille d'Austerlitz - Histoire de l'Empire
1823
2 décembre
Le président Monroe expose sa doctrine
Lors de sa déclaration annuelle devant le Congrès des Etats-Unis, le président James Monroe énonce la doctrine qui fixera pendant un siècle et demi les fondements de la politique étrangère américaine. Dans son allocution, Monroe condamne à l'avance toute intervention Européenne sur le continent américain qu'il juge souverain et fermé à toute entreprise de colonisation. En revanche le droit d'intervenir sur l'ensemble du sol américain implique que l'Amérique centrale et l'Amérique du sud vont dès lors devenir "l'arrière-jardin" des Etats-Unis. La doctrine Monroe écarte toute possibilité américaine d'intervenir en Europe, mais autorise toute intervention de l'Alaska (convoité par les Russes) à la Patagonie. L'isolationnisme vis-à-vis de l'Europe sera rompu en 1917 avec la participation des Etats-Unis dans le premier conflit mondial.
Voir aussi : Doctrine - Isolationnisme - Monroe - Histoire de la Politique
1846
2 décembre
Naissance de Pierre Waldeck-Rousseau, homme politique français.
Pierre Waldeck-Rousseau devient avocat de la liberté d'association et crée la loi Waldeck-Rousseau. En 1899, il devient président du Conseil alors que la France est plongée dans l'affaire Dreyfus. Il fait réviser son procès. Il défend également les lois sociales et fait baisser la semaine de travail à 60 heures. En 1901, il fait voter la loi relative au contrat d'association. Durant son gouvernement, il renforce les relations de la France avec la Russie.
Voir aussi : Politique - Dossier histoire de l' affaire Dreyfus - Histoire de la Politique
1848
2 décembre
Ferdinand Ier d'Autriche abdique. François-Joseph devient empereur d'Autriche.
Après la révolte du peuple qui a mis fin au gouvernement de Metternich, le prince Felix zu Schwarzenberg devient le nouveau chancelier et met en place un gouvernement réactionnaire. Il met à profit son pouvoir de persuasion pour provoquer l'abdication de l'empereur Ferdinand Ier, qui accepte de s'éxecuter sous la pression de l'impératrice Marie Anne de Sardaigne. C'est alors le nouveau du roi François Joseph Ier qui monte sur le trône autrichien et qui y restera jusqu'en 1916.
Voir aussi : Autriche - Révolte - Ferdinand Ier - Metternich - Histoire de la Politique
1851
2 décembre
Coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte
Au petit matin, le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte (élu en décembre 1848) organise un Coup d'Etat dans le but de restaurer l'empire. Les murs de Paris sont placardés d'affiches annonçant la dissolution de l'Assemblée et du Conseil. Les nouvelles dispositions prises par le prince-président, prévoient aussi de consulter le peuple par voie de référendum sur l'instauration d'une nouvelle Constitution. Le neveu de Napoléon Ier choisit d'agir le 2 décembre en souvenir du sacre de son oncle et de sa grandeur militaire le jour de la bataille. Tout comme son aïeul il deviendra empereur sous le nom de Napoléon III, le 2 décembre 1852
Voir aussi : Histoire de Paris - Sacre - Coup d'Etat - Napoléon III - Louis-Napoléon Bonaparte - Histoire du Second Empire
1887
2 décembre
Le scandale des décorations fait démissionner Grévy
Touché par l’affaire des décorations qui dure depuis deux mois, le président Jules Grévy est contraint de démissionner. Son gendre Daniel Wilson, député d’Indre-et-Loire, est au cœur d’un trafic de décorations géré par le Général Caffarel. Wilson sera d’ailleurs le seul à ne pas être inquiété par cette affaire et continuera à siéger. Mais le climat difficile, alimenté par les conflits autour du colonialisme et l’attitude à adopter face à l’Allemagne, mènera à la crise boulangiste.
Voir aussi : Jules Grévy - Histoire des Scandales politiques
1893
2 décembre
Inauguration du Goum à Moscou
Le Goum est un acronyme russe signifiant Magasin principal universel. Ce projet est ambitionné par les commerçants moscovites de la Place Rouge qui, en 1886, s'organisent en Société des Galeries supérieures. Ils lancent un concours d'architecture pour la construction d'un bâtiment, remporté par Alexandre Pomerantsev et Vladimir Choukhov. Fait de marbres, de granite et de grès, la forme trapézoïdale et la verrière sont caractéristiques. L'inauguration, le 2 décembre 1893, voit la présence du tsar Alexandre III.
Voir aussi : Histoire de Moscou - Architecture - Histoire de l'Art
1901
2 décembre
Révolution dans le quotidien des hommes
L'entrepreneur et inventeur américain King Camp Gillette fait commercialiser son rasoir mécanique à lames interchangeables. Inventé en 1895, le rasoir Gillette va changer la vie de plusieurs milliers d'hommes. Il faudra attendre 1975, pour voir apparaître le premier rasoir jetable.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Histoire de la Société
1934
2 décembre
Sortie de "Tarzan" au cinéma
Tarzan, le personnage créé par le romancier américain E.R. Burrough est adapté au cinéma par le réalisateur William Sullivan Van Dyke. "Tarzan, l'homme-singe" sort pour la première fois sur les écrans hollywoodiens et remporte un très grand succès. Le héros Johnny Weissmuller, est aussi champion olympique de natation. Grâce à l'invention récente du cinéma parlant, les spectateurs peuvent apprécier le cri du héros de la jungle.
Voir aussi : Weissmuller - Histoire du Cinéma
1942
2 décembre
Première pile atomique
Après un an et demi d’expérimentations et quelques tentatives infructueuses, le physicien Enrico Fermi et son équipe réussissent à faire fonctionner la première pile atomique. Autrement dit, c’est la première fois que l’on parvient à créer une réaction nucléaire en chaîne dans un matériau fissile. Le principe est alors le même que dans les futures centrales nucléaires, mais lors de cette expérience, on ne tente pas de récupérer l’énergie. Face à la peur de voir l’Allemagne nazie parvenir à réaliser une arme atomique, cette expérience ne sera pas mise à profit dans le civil immédiatement. Mais elle permettra de mettre en œuvre la production de plutonium, dérivé de l’uranium après réaction nucléaire. Cette production est alors destinée à la création des premières bombes atomiques.
Voir aussi : Dossier histoire des inventions - Dossier histoire du nucléaire - Histoire de la Bombe atomique - Centrale nucléaire - Projet Manhattan - Histoire de la Physique
1954
2 décembre
Edgar Varèse présente "Déserts"
Edgar Varèse présente à Paris son œuvre intitulée "Déserts". En plus des quinze instruments auxquels elle se destine, sa composition s’appuie sur les percussions et sur l’utilisation de bande magnétique. Les critiques et les spectateurs sont littéralement scandalisés.
Voir aussi : Histoire de la Musique classique
1956
2 décembre
La baleine sous la protection d'une commission internationale
Regroupé à Washington, un ensemble d’Etats décident de créer la Commission Baleinière Internationale (CBI) afin de réguler la chasse à la baleine et de conserver des stocks. Après l’invention du canon lance-harpon en 1870 et la fabrication de navires efficaces pour chasser les cétacés, la population de ces derniers a été décimée. Ainsi, en 1946, de nombreuses espèces ont disparues de la planète et d’autres risquent de subir le même sort. Toutefois, face aux enjeux économiques, les succès du CBI seront limités, la population de baleine continuant longtemps à décroître.
Voir aussi : Histoire de Washington - Baleine - CBI - Grandes périodes historiques
1959
2 décembre
Rupture du barrage de Malpasset
A 21h13, le barrage hydroélectrique du Malpasset, construit sur la rivière Reyran dans le Var, cède. Une vague de 40 mètres (50 millions de mètres cubes d'eau) déferle sur la vallée à 70 km/h. Elle atteindra la ville de Fréjus en 20 minutes. Des blocs de pierre de 600 tonnes dévalent la colline et détruisent le quartier de Malpasset. Les pluies diluviennes qui tombent sur la côte-d'Azur depuis quelques jours sont à l'origine de la rupture du barrage-voûte vieux de 10 ans à peine. Le bilan est très lourd, plus de 400 morts. Il s'agit de la plus grosse catastrophe de ce genre qui ait jamais touché la France.
Voir aussi : Barrage - Histoire des Catastrophes naturelles
1980
2 décembre
Mort de l'écrivain aux deux noms
Le romancier français d'origine russe, Romain Gary (de son vrai nom Romain Kacew) se donne la mort à Paris. L'écrivain avait obtenu deux Prix Goncourt en 1956 pour "Les racines du ciel" et en 1975 pour "La vie devant soi", grâce à l'utilisation d'un pseudonyme, Emile Ajar. Romain Gary utilisait ce nom comme un masque, pour se railler de l'hypocrisie du monde. Romain Gary/ Emile Ajar choisi de se suicider à l'âge de 66 ans, un an après le suicide de son épouse, l'actrice Jean Seberg.
Voir aussi : Suicide - Histoire du Prix Goncourt - Histoire des Romans
1982
2 décembre
Première greffe d'un cœur artificiel
La dentiste Barney Clark agé de 61 ans, devient le premier être humain à subir une greffe d'un cœur artificiel à titre définitif. L'opération est réalisée à Salt Lake City par le chirurgien William de Vries.
Voir aussi : Cœur - Greffe - Histoire de la Médecine
1983
2 décembre
Sortie du clip de "Thriller"
Michael Jackson sort au Etats-Unis le clip de son titre phare "Thriller" de l’album du même nom. Ce clip de quatorze minutes, doté d’un scénario et tourné en 35 mm révolutionne le genre. Les clips se résumaient alors généralement à une illustration sommaire et commerciale de la musique. Par ailleurs c’est la première fois qu’un musicien noir apparaît sur MTV. Cette période correspond à l’apogée de Michael Jackson : "Thriller" reste l’album le plus vendu de l’histoire avec 65 millions d’exemplaires. Il a été produit par Quincy Jones.
Voir aussi : Michael Jackson - Histoire de MTV - Histoire du Rock n'roll
1999
2 décembre
Application du gouvernement semi-autonome d’Irlande du Nord
L’accord de Stormont, conclu quelques mois plus tôt, aboutit à l’installation d’un gouvernement semi-autonome en Ulster. Le gouvernement britannique délègue ainsi une partie de ses pouvoirs à David Trimble, à la tête des nouvelles institutions. Bien que les politiques protestants et catholiques dirigent ensemble l’Assemblée, les conflits persistent.
Voir aussi : Histoire de l'Irlande du Nord - David Trimble - Accord de Stormont - Histoire de la Diplomatie
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Le coup d'État du 2 décembre 1851 est l’acte par lequel, en violation de la légitimité constitutionnelle, Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la République française depuis trois ans, conserve le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter.
Le matin du 2 décembre, Louis-Napoléon Bonaparte édicte six décrets proclamant la dissolution de l’Assemblée nationale, le rétablissement du suffrage universel, la convocation du peuple français à des élections et la préparation d'une nouvelle Constitution pour succéder à celle de la Deuxième République. Celle-ci proclamée en février 1848 a duré moins de 4 ans.
Conclusion non seulement des difficultés que la Deuxième République rencontra pour s'imposer mais aussi d'un conflit de trente mois avec le parti de l'Ordre qui détient la majorité au Parlement, ce coup d’État marque la victoire des bonapartistes autoritaires.
Si le peuple de Paris réagit relativement peu pour défendre une assemblée conservatrice qui l'a dépouillé d’une partie de ses droits politiques, ce n'est pas le cas dans les zones rurales de près d'une trentaine de départements où les républicains prennent les armes et marchent sur les chefs-lieux. La résistance menée à Paris ou en province par les républicains (Victor Schoelcher, Victor Hugo, Jean-Baptiste Baudin...), par des membres du parti de l'ordre non ralliés (le père Lacordaire, le prince de Broglie) est écrasée par l’Armée en quelques jours. Si on compte plusieurs centaines de tués à Paris, il n’y a pas de bilan global des affrontements et exécutions sommaires d'insurgés menées par l'armée. Plus de 27 000 personnes sont arrêtées et inculpées. Cette résistance, présentée comme une jacquerie par la propagande bonapartiste, et la fermeté de la répression crédibilisent alors rétrospectivement le mythe d'une guerre sociale se préparant pour 1852, alimentant la peur des petits et grands possédants qui se rallient au nouveau régime, recréant ainsi les conditions d'une alliance entre les bonapartistes et les cadres de la société pour les huit années suivantes.
Face à la légalité constitutionnelle à laquelle se raccrochent les défenseurs de la République, les bonapartistes préfèrent opposer le suffrage universel, autorité supérieure à celle de la Constitution, et la confiance directe manifestée par le peuple comme seule source de légitimité.
Conformément à son appel au peuple, Louis-Napoléon rétablit le suffrage universel masculin et convoque les Français par un plébiscite le 20-21 décembre afin de faire approuver son action et les réformes annoncées. Moins d'un an plus tard, le 2 décembre 1852, suite à un autre plébiscite, le Second Empire est établi, Louis-Napoléon Bonaparte devenant « Napoléon III, empereur des Français ».
Tout au long de la IIIe République, le coup d’État sert de repoussoir à l’historiographie républicaine et alimente une légende noire autour de Napoléon III et du Second Empire, selon les historiens Louis Girard, Pierre Milza, Yves Bruley, Jacques-Olivier Boudon, Jean Garrigues ou encore Éric Anceau.
Louis-Napoléon Bonaparte, Président des Français en 1851
La monarchie de Juillet succomba en partie à cause de la plus grave crise économique du XIXe siècle. La Deuxième République ne sut pas plus la résoudre et fut confrontée à une véritable guerre civile lors des journées de Juin 1848. Cette crise lui ôta ses plus fermes soutiens à commencer par les républicains et les ouvriers insurgés puis en mai 1850 tous les exclus du corps électoral.
Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte est élu président de la République avec 74 % des voix contre le général Cavaignac. Il est le premier chef d'État français élu au suffrage universel.
S'il a obtenu le soutien du Parti de l'Ordre lors de son élection, Louis-Napoléon est politiquement isolé, sans assise parlementaire pour le soutenir et étranger au milieu politique français. Rejeté par les républicains, il doit former, contre son gré, un gouvernement dont les hommes forts sont les monarchistes Odilon Barrot et Alfred de Falloux. Mais cette compromission ne l'empêche pas de se retrouver en permanence en conflit avec les députés de l’Assemblée nationale redevenue, en mai 1849 non seulement majoritairement conservatrice et monarchiste mais tout autant hostile au Président. Ainsi, en août 1849, sa lettre de soutien à la « liberté italienne » contre le rétablissement de l'absolutisme du pouvoir temporel du pape lui accorde le soutien de la gauche mais la désapprobation du gouvernement et de la majorité parlementaire.
Pour marquer son indépendance vis-à-vis de l'Assemblée, il parvient à former en octobre 1849 un gouvernement de sa mouvance politique avec le ministère des Commis dirigé par le général d'Hautpoul. Même si le gouvernement est dévoué à Louis-Napoléon, c'est l'Assemblée nationale qui vote les lois que le gouvernement doit ensuite appliquer. Profitant de sa position dominante, l'assemblée conservatrice approuve notamment la loi Falloux sur la liberté de l'enseignement, favorisant de fait l'influence du clergé.
Elle adopte également, cette fois avec l'accord de Louis-Napoléon Bonaparte, la loi électorale du 31 mai 1850, limitant le suffrage universel masculin. Le corps électoral passe de 9 millions à 6 millions d’électeurs. En imposant une résidence de trois ans pour les électeurs et en multipliant les cas de radiation des listes (vagabondage, condamnation pour rébellion ou atteinte à l'ordre public...), la nouvelle loi élimine un tiers du corps électoral dont beaucoup sont des artisans et des ouvriers saisonniers. Cependant, même si les éliminés sont en grande partie des électeurs de la « tendance démocrate-socialiste », on y trouve aussi des légitimistes ou des bonapartistes, partisans de la « démocratie plébiscitaire ».
Pour Louis-Napoléon, la manœuvre prive l'ennemi commun de moyen d'action légale. Mais, cette compromission avec les membres du parti de l'Ordre ne peut le satisfaire d'autant plus que le suffrage populaire est l'un de ses principes et que la nouvelle loi lui retire des électeurs. Si le président a laissé faire les parlementaires et son ministre, c'est de sa part un calcul politique comme il l'expose à une de ses proches. Son objectif est qu'au moment opportun, il lâche l'Assemblée pour se présenter face à elle comme « le champion du peuple et du suffrage universel ». Il ne tardera pas d'ailleurs à s'en désolidariser. Louis Girard note que « Louis Napoléon était convaincu d'emporter l'élection présidentielle avec une majorité considérable. La loi électorale demeurait à ses yeux temporaire et de toute circonstance. Dans l'été 1850, les républicains n'avaient de chances ni par l'insurrection ni par l'élection ». Pour Eric Anceau, il ne se dégageait aucun candidat sérieux qu'il soit républicain ou royaliste susceptible alors de pouvoir battre dans les urnes le président sortant lors de l'élection présidentielle prévue en 1852.
Le général Hautpoul qui présida le ministère des Commis
Durant sa tournée hexagonale de l'été 1850, Louis-Napoléon constate l'effervescence qui monte dans les provinces. Au cours du voyage présidentiel qu'il effectue dans l'Est, il critique l'Assemblée nationale en déclarant « Mes amis les plus sincères, les plus dévoués ne sont pas dans les palais, ils sont sous le chaume ; ils ne sont pas sous les lambris dorés, ils sont dans les ateliers et dans les campagnes ». À Lyon, dans une ville qui ne lui est pas acquise, il déclare que « l'élu de 6 millions de suffrages exécute les volontés du peuple et ne les trahit pas », manière de désavouer publiquement la nouvelle loi électorale.
En septembre 1850, en Normandie, terre acquise et traditionaliste, il se pose en conservateur de l'état des choses existant pourvu que le peuple veuille le maintenir au pouvoir, multipliant les allusions à une évolution politique à venir, faisant référence aux vœux exprimés par des conseils généraux se prononçant en faveur d'une révision constitutionnelle pour permettre la réélection du président.
En effet, en vertu du principe constitutionnel de non-rééligibilité du président, Louis-Napoléon devrait légalement quitter le pouvoir en décembre 1852. Comme les élections législatives ont lieu la même année, l'Assemblée avait voté le principe de tenir les deux élections à la même date, au printemps 1852, soit 7 mois avant la fin théorique du mandat présidentiel.
Durant l'année 1850, les deux tiers des conseils généraux des départements, sollicités par le gouvernement Hautpoul, se prononcent pour la révision de la constitution de 1848 afin de permettre au président de la République d'exercer un second mandat. Au début de l'année 1851, la classe politique dans son ensemble, à l'exception des républicains, est convertie à l'idée d'une révision constitutionnelle pour supprimer la clause de non-rééligibilité, le risque de voir Louis-Napoléon se représenter illégalement et remporter la majorité des suffrages populaires étant réels.
Dans sa volonté de réformer la constitution, le Président obtient le soutien d'Odilon Barrot, du comte de Montalembert et de Tocqueville. La première moitié de l’année 1851 est ainsi consacrée à proposer des réformes de la constitution afin qu’il devienne rééligible et que son mandat soit porté de 4 ans à 10 ans. Mais, à cette demande de révision constitutionnelle, le prince-président y ajoute l'abrogation de la loi électorale du 31 mai 1850 qui avait supprimé le suffrage universel. Sur ce point, les résistances sont plus nombreuses et exprimées au sein même du parti de l'Élysée formé de 150 députés.
Le 11 avril 1851, une nouvelle équipe ministérielle dirigée par Léon Faucher est mise en place dans le but de rallier le vote conservateur mais c'est un échec, Léon Faucher étant lui-même hostile à l'abrogation de la loi électorale, un texte qu'il avait défendu un an auparavant. À la suite d'une vaste campagne de pétition recueillant 1 456 577 signatures sur l'ensemble du territoire national (avec une prépondérance de signatures en provenance du bassin parisien, de l'Aquitaine et du Nord), le duc de Broglie dépose le 31 mai 1851 à l'assemblée une proposition de loi soutenue par 233 députés pour réviser la constitution et ainsi rendre rééligible le président de la République. En province, Louis-Napoléon prononce des discours en forme de manifeste et d'appel au peuple. Il s'en prend notamment à « l'inertie de l'Assemblée législative » et déclare se mettre « à la disposition de la France ». Si les deux tiers des conseils généraux se rallient à sa cause, les orléanistes de Thiers et Changarnier s’allient à la fraction ouverte de gauche « Montagne parlementaire » pour s'y opposer.
Le 21 juillet 1851, au bout d'un mois de débat, l’Assemblée se prononce sur la réforme constitutionnelle. Bien qu'obtenant une majorité de 446 voix en sa faveur (dont celle de Tocqueville) contre 278 voix, la révision constitutionnelle n'est pas adoptée, faute d'avoir obtenue plus des trois-quart des suffrages des députés, seuil exigé par la constitution. Il a manqué aux partisans de la révision une centaine de voix dont celles des orléanistes intransigeants comme Charles de Rémusat et Adolphe Thiers.
L'historien Louis Girard note que « Louis Napoléon aurait, de beaucoup, préféré, une prolongation légale de ses pouvoirs mais la solution légale étant impossible, il se résolut au coup d'État ».
Fin de la 1ère partie
Le matin du 2 décembre, Louis-Napoléon Bonaparte édicte six décrets proclamant la dissolution de l’Assemblée nationale, le rétablissement du suffrage universel, la convocation du peuple français à des élections et la préparation d'une nouvelle Constitution pour succéder à celle de la Deuxième République. Celle-ci proclamée en février 1848 a duré moins de 4 ans.
Conclusion non seulement des difficultés que la Deuxième République rencontra pour s'imposer mais aussi d'un conflit de trente mois avec le parti de l'Ordre qui détient la majorité au Parlement, ce coup d’État marque la victoire des bonapartistes autoritaires.
Si le peuple de Paris réagit relativement peu pour défendre une assemblée conservatrice qui l'a dépouillé d’une partie de ses droits politiques, ce n'est pas le cas dans les zones rurales de près d'une trentaine de départements où les républicains prennent les armes et marchent sur les chefs-lieux. La résistance menée à Paris ou en province par les républicains (Victor Schoelcher, Victor Hugo, Jean-Baptiste Baudin...), par des membres du parti de l'ordre non ralliés (le père Lacordaire, le prince de Broglie) est écrasée par l’Armée en quelques jours. Si on compte plusieurs centaines de tués à Paris, il n’y a pas de bilan global des affrontements et exécutions sommaires d'insurgés menées par l'armée. Plus de 27 000 personnes sont arrêtées et inculpées. Cette résistance, présentée comme une jacquerie par la propagande bonapartiste, et la fermeté de la répression crédibilisent alors rétrospectivement le mythe d'une guerre sociale se préparant pour 1852, alimentant la peur des petits et grands possédants qui se rallient au nouveau régime, recréant ainsi les conditions d'une alliance entre les bonapartistes et les cadres de la société pour les huit années suivantes.
Face à la légalité constitutionnelle à laquelle se raccrochent les défenseurs de la République, les bonapartistes préfèrent opposer le suffrage universel, autorité supérieure à celle de la Constitution, et la confiance directe manifestée par le peuple comme seule source de légitimité.
Conformément à son appel au peuple, Louis-Napoléon rétablit le suffrage universel masculin et convoque les Français par un plébiscite le 20-21 décembre afin de faire approuver son action et les réformes annoncées. Moins d'un an plus tard, le 2 décembre 1852, suite à un autre plébiscite, le Second Empire est établi, Louis-Napoléon Bonaparte devenant « Napoléon III, empereur des Français ».
Tout au long de la IIIe République, le coup d’État sert de repoussoir à l’historiographie républicaine et alimente une légende noire autour de Napoléon III et du Second Empire, selon les historiens Louis Girard, Pierre Milza, Yves Bruley, Jacques-Olivier Boudon, Jean Garrigues ou encore Éric Anceau.
Louis-Napoléon Bonaparte, Président des Français en 1851
La monarchie de Juillet succomba en partie à cause de la plus grave crise économique du XIXe siècle. La Deuxième République ne sut pas plus la résoudre et fut confrontée à une véritable guerre civile lors des journées de Juin 1848. Cette crise lui ôta ses plus fermes soutiens à commencer par les républicains et les ouvriers insurgés puis en mai 1850 tous les exclus du corps électoral.
Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte est élu président de la République avec 74 % des voix contre le général Cavaignac. Il est le premier chef d'État français élu au suffrage universel.
S'il a obtenu le soutien du Parti de l'Ordre lors de son élection, Louis-Napoléon est politiquement isolé, sans assise parlementaire pour le soutenir et étranger au milieu politique français. Rejeté par les républicains, il doit former, contre son gré, un gouvernement dont les hommes forts sont les monarchistes Odilon Barrot et Alfred de Falloux. Mais cette compromission ne l'empêche pas de se retrouver en permanence en conflit avec les députés de l’Assemblée nationale redevenue, en mai 1849 non seulement majoritairement conservatrice et monarchiste mais tout autant hostile au Président. Ainsi, en août 1849, sa lettre de soutien à la « liberté italienne » contre le rétablissement de l'absolutisme du pouvoir temporel du pape lui accorde le soutien de la gauche mais la désapprobation du gouvernement et de la majorité parlementaire.
Pour marquer son indépendance vis-à-vis de l'Assemblée, il parvient à former en octobre 1849 un gouvernement de sa mouvance politique avec le ministère des Commis dirigé par le général d'Hautpoul. Même si le gouvernement est dévoué à Louis-Napoléon, c'est l'Assemblée nationale qui vote les lois que le gouvernement doit ensuite appliquer. Profitant de sa position dominante, l'assemblée conservatrice approuve notamment la loi Falloux sur la liberté de l'enseignement, favorisant de fait l'influence du clergé.
Elle adopte également, cette fois avec l'accord de Louis-Napoléon Bonaparte, la loi électorale du 31 mai 1850, limitant le suffrage universel masculin. Le corps électoral passe de 9 millions à 6 millions d’électeurs. En imposant une résidence de trois ans pour les électeurs et en multipliant les cas de radiation des listes (vagabondage, condamnation pour rébellion ou atteinte à l'ordre public...), la nouvelle loi élimine un tiers du corps électoral dont beaucoup sont des artisans et des ouvriers saisonniers. Cependant, même si les éliminés sont en grande partie des électeurs de la « tendance démocrate-socialiste », on y trouve aussi des légitimistes ou des bonapartistes, partisans de la « démocratie plébiscitaire ».
Pour Louis-Napoléon, la manœuvre prive l'ennemi commun de moyen d'action légale. Mais, cette compromission avec les membres du parti de l'Ordre ne peut le satisfaire d'autant plus que le suffrage populaire est l'un de ses principes et que la nouvelle loi lui retire des électeurs. Si le président a laissé faire les parlementaires et son ministre, c'est de sa part un calcul politique comme il l'expose à une de ses proches. Son objectif est qu'au moment opportun, il lâche l'Assemblée pour se présenter face à elle comme « le champion du peuple et du suffrage universel ». Il ne tardera pas d'ailleurs à s'en désolidariser. Louis Girard note que « Louis Napoléon était convaincu d'emporter l'élection présidentielle avec une majorité considérable. La loi électorale demeurait à ses yeux temporaire et de toute circonstance. Dans l'été 1850, les républicains n'avaient de chances ni par l'insurrection ni par l'élection ». Pour Eric Anceau, il ne se dégageait aucun candidat sérieux qu'il soit républicain ou royaliste susceptible alors de pouvoir battre dans les urnes le président sortant lors de l'élection présidentielle prévue en 1852.
Le général Hautpoul qui présida le ministère des Commis
Durant sa tournée hexagonale de l'été 1850, Louis-Napoléon constate l'effervescence qui monte dans les provinces. Au cours du voyage présidentiel qu'il effectue dans l'Est, il critique l'Assemblée nationale en déclarant « Mes amis les plus sincères, les plus dévoués ne sont pas dans les palais, ils sont sous le chaume ; ils ne sont pas sous les lambris dorés, ils sont dans les ateliers et dans les campagnes ». À Lyon, dans une ville qui ne lui est pas acquise, il déclare que « l'élu de 6 millions de suffrages exécute les volontés du peuple et ne les trahit pas », manière de désavouer publiquement la nouvelle loi électorale.
En septembre 1850, en Normandie, terre acquise et traditionaliste, il se pose en conservateur de l'état des choses existant pourvu que le peuple veuille le maintenir au pouvoir, multipliant les allusions à une évolution politique à venir, faisant référence aux vœux exprimés par des conseils généraux se prononçant en faveur d'une révision constitutionnelle pour permettre la réélection du président.
En effet, en vertu du principe constitutionnel de non-rééligibilité du président, Louis-Napoléon devrait légalement quitter le pouvoir en décembre 1852. Comme les élections législatives ont lieu la même année, l'Assemblée avait voté le principe de tenir les deux élections à la même date, au printemps 1852, soit 7 mois avant la fin théorique du mandat présidentiel.
Durant l'année 1850, les deux tiers des conseils généraux des départements, sollicités par le gouvernement Hautpoul, se prononcent pour la révision de la constitution de 1848 afin de permettre au président de la République d'exercer un second mandat. Au début de l'année 1851, la classe politique dans son ensemble, à l'exception des républicains, est convertie à l'idée d'une révision constitutionnelle pour supprimer la clause de non-rééligibilité, le risque de voir Louis-Napoléon se représenter illégalement et remporter la majorité des suffrages populaires étant réels.
Dans sa volonté de réformer la constitution, le Président obtient le soutien d'Odilon Barrot, du comte de Montalembert et de Tocqueville. La première moitié de l’année 1851 est ainsi consacrée à proposer des réformes de la constitution afin qu’il devienne rééligible et que son mandat soit porté de 4 ans à 10 ans. Mais, à cette demande de révision constitutionnelle, le prince-président y ajoute l'abrogation de la loi électorale du 31 mai 1850 qui avait supprimé le suffrage universel. Sur ce point, les résistances sont plus nombreuses et exprimées au sein même du parti de l'Élysée formé de 150 députés.
Le 11 avril 1851, une nouvelle équipe ministérielle dirigée par Léon Faucher est mise en place dans le but de rallier le vote conservateur mais c'est un échec, Léon Faucher étant lui-même hostile à l'abrogation de la loi électorale, un texte qu'il avait défendu un an auparavant. À la suite d'une vaste campagne de pétition recueillant 1 456 577 signatures sur l'ensemble du territoire national (avec une prépondérance de signatures en provenance du bassin parisien, de l'Aquitaine et du Nord), le duc de Broglie dépose le 31 mai 1851 à l'assemblée une proposition de loi soutenue par 233 députés pour réviser la constitution et ainsi rendre rééligible le président de la République. En province, Louis-Napoléon prononce des discours en forme de manifeste et d'appel au peuple. Il s'en prend notamment à « l'inertie de l'Assemblée législative » et déclare se mettre « à la disposition de la France ». Si les deux tiers des conseils généraux se rallient à sa cause, les orléanistes de Thiers et Changarnier s’allient à la fraction ouverte de gauche « Montagne parlementaire » pour s'y opposer.
Le 21 juillet 1851, au bout d'un mois de débat, l’Assemblée se prononce sur la réforme constitutionnelle. Bien qu'obtenant une majorité de 446 voix en sa faveur (dont celle de Tocqueville) contre 278 voix, la révision constitutionnelle n'est pas adoptée, faute d'avoir obtenue plus des trois-quart des suffrages des députés, seuil exigé par la constitution. Il a manqué aux partisans de la révision une centaine de voix dont celles des orléanistes intransigeants comme Charles de Rémusat et Adolphe Thiers.
L'historien Louis Girard note que « Louis Napoléon aurait, de beaucoup, préféré, une prolongation légale de ses pouvoirs mais la solution légale étant impossible, il se résolut au coup d'État ».
Fin de la 1ère partie
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Si les rumeurs de coup d'État fomenté par l'Assemblée ou par Louis-Napoléon avaient commencé à circuler au début de l'année 1851, c'est à partir de l'échec de la révision constitutionnelle que la certitude d'une épreuve de force, dont l'initiative partirait de l'Élysée, s'impose dans le grand public. Celle-ci est minutieusement préparée à partir du 20 août 1851 à Saint-Cloud. Les initiés étaient peu nombreux et regroupés autour du duc de Morny, demi-frère de Louis-Napoléon. On y trouve Victor de Persigny, un fidèle de Louis-Napoléon, Eugène Rouher, Émile Fleury, Pierre Carlier, préfet de police de Paris, le général de Saint-Arnaud, ainsi que le général Magnan, commandant de la place de Paris.
Le général de Saint-Arnaud
Les premières dates envisagées sont d'abord le 17 ou le 22 septembre (l’Assemblée étant en vacances), mais du fait de la défaillance provisoire de Saint-Arnaud, le projet est reporté. Louis-Napoléon en profite pour tenter d'obtenir de nouveau de l'Assemblée nationale le rétablissement du suffrage universel et l'abrogation de la loi électorale de 1850. La manœuvre est vouée à l'échec mais politiquement nécessaire. Léon Faucher, qui refuse de soutenir l'initiative présidentielle, démissionne le 12 octobre suivi des autres ministres du gouvernement.
Un nouveau cabinet est formé le 27 octobre comprenant 3 représentants de l'Assemblée et le général de Saint-Arnaud, nommé au ministère de la Guerre. Ce dernier rappelle aux militaires leur devoir « d’obéissance passive », le 1er novembre 1851, par une circulaire qui demande de « veiller au salut de la société ». D’autres proches sont placés aux postes clés : le général Magnan est nommé commandant des troupes de Paris ; le préfet de la Haute-Garonne, Maupas, est promu préfet de police de Paris en remplacement de Carlier. Pendant ce temps, la proposition d'abrogation de la loi électorale est déposée à l'Assemblée le 4 novembre 1851. Elle est une fois de plus rejetée le 12 novembre par 355 voix contre 348, soit par seulement sept voix de majorité.
Alors que des députés demandent la mise en accusation du président de la République, Thiers et ses amis tentent de réactiver un décret de la Constituante, tombé en désuétude, qui donnait au président de l'Assemblée le droit de requérir directement l'armée sans avoir en référer au ministre de la Guerre. Pour Louis-Napoléon, c'est une déclaration de guerre et un plan d'action est immédiatement mis au point pour mettre l'Assemblée en état de siège au cas où une telle loi serait adoptée. Le 17 novembre, elle est finalement repoussée par 408 voix (la majorité des républicains, les bonapartistes et de nombreux royalistes) contre 338 (la majorité des orléanistes et des légitimistes).
Après avoir encore reporté la date du coup de force du 20 au 25 novembre, Louis-Napoléon la fixe au 2 décembre, jour anniversaire du sacre de Napoléon en 1804 et de la victoire d’Austerlitz en 1805. L’opération est baptisée Rubicon, par allusion à Jules César.
Magnan rassemble les généraux sous ses ordres, et leur demande de se tenir prêts ; la Garde nationale, seule force armée capable d'opposition à Paris, est neutralisée ; enfin, les maîtresses du président et de Morny (Miss Howard et Fanny Le Hon), ainsi que des banquiers, avancent l’or nécessaire à l’opération, ce qui évita aux comploteurs de piller les coffres de la Banque de France.
Le duc Charles de Morny
Dans la nuit du 1er au 2 décembre, les troupes de Saint-Arnaud occupent tous les points stratégiques parisiens, des Champs-Élysées aux Tuileries. Soixante mille hommes et plus de cent pièces d'artillerie occupent la capitale. Louis-Napoléon fait occuper toutes les imprimeries dont l'Imprimerie nationale alors que seuls les journaux favorables à l'Élysée peuvent continuer de paraître. Les cafés (lieux de discussion politique) et les écuries (où l’on pourrait louer des chevaux pour fuir Paris) sont fermés. Maupas fait arrêter les chefs de l’opposition, républicaine ou monarchiste, par les commissaires de police ; seul un refuse, et est arrêté.
Il fait placarder sur les murs de Paris dès 6h du matin le texte de ses proclamations : l'un est un « appel au peuple » à destination des Français tandis que l'autre est une proclamation à l’armée. Il édicte des décrets dans lesquels il déclare l’état de siège, la dissolution de l’Assemblée nationale, le rétablissement du suffrage universel, la convocation du peuple français à des élections et la préparation d'une nouvelle Constitution. Son Appel au peuple annonce son intention de restaurer « le système créé par le Premier Consul ».
Dans la nuit du 2 décembre, les 78 premières personnes arrêtées sont en majorité des militants de « l'extrême gauche républicaine » mais aussi 14 élus, des militaires comme le général Nicolas Changarnier, Cavaignac, Lamoricière, des royalistes comme Adolphe Thiers et quelques Montagnards comme Martin Nadaud et Jules Miot. Les imprimeries sont occupées ainsi que les journaux républicains pour les empêcher de paraître.
Le siège de l'Assemblée étant occupé par la troupe, environ trois cent parlementaires (sur les 750 que compte l'assemblée moins les 16 députés déjà arrêtés), essentiellement du parti de l'Ordre, se réfugient dans la mairie du Xe arrondissement. Se basant sur l'article 68 de la constitution selon laquelle toute mesure par laquelle le président dissout l'Assemblée nationale est un crime de haute trahison. Par ce seul fait, le président est déchu de ses fonctions ; les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance ; le pouvoir exécutif passe de plein droit à l'Assemblée nationale, les 220 députés votent à l'unanimité la déchéance et la mise en accusation de Louis-Napoléon, notamment des orléanistes libéraux comme Rémusat, Salmon ou Tocqueville, et des républicains modérés comme Pascal Duprat. Le commandement de la garde nationale est confié au général Oudinot. Deux cent vingt sont aussitôt arrêtés sans avoir appelé le peuple à se mobiliser.
Les ouvriers parisiens restent cependant dans l'expectative, méfiants dans leur ensemble envers les membres de l’Assemblée et envers une république qui les a fait mitrailler en juin 1848. De leur côté, les magistrats de la Haute-Cour se contentent de constater qu’ils ne peuvent remplir leurs fonctions, le Palais de justice étant occupé par la troupe. Au soir du 2 décembre, il semble que la partie est gagnée pour les conjurés, sans effusion de sang.
Cavalerie dans les rues de Paris le 2 décembre 1851
L'appel à la résistance armée vient de la soixantaine de députés montagnards et républicains qui forment un Comité de résistance (comprenant Victor Hugo, Victor Schoelcher, ou encore Carnot), qui en appelle au peuple contre Louis-Napoléon qui « a violé la Constitution » et « s'est mis lui-même hors la loi ». Ils se réfèrent aux articles 68 et 110 de la constitution. Ils décident d'essayer de soulever les quartiers populaires de l'est parisien et de dresser des barricades pour le lendemain. Cependant, le 3 décembre, seule une vingtaine de représentants nationaux se retrouvent sur les quelque 70 barricades érigées dans ce fief républicain qu'est la capitale. On y trouve notamment Victor Schoelcher, Victor Hugo ou le député Alphonse Baudin, fauché par un tir de soldats alors qu’il tient la barricade du faubourg Saint-Antoine. De nombreux insurgés sont abattus. Si le préfet Maupas s'inquiète et écrit au duc Charles de Morny : « Je ne crois pas que les sympathies populaires soient avec nous. Nous ne trouvons d'enthousiasme nulle part. Le bon côté de la médaille c'est que la troupe paraît décidée à agir avec intrépidité », Morny est lui convaincu que le nombre d'insurgés ne peut rivaliser en nombre avec ceux des Trois Glorieuses ou de juin 1848. Il préconise donc de laisser les insurgés se dévoiler et s’installer, afin d’éliminer toute résistance.
Le soir du 3 décembre, le général Saint-Arnaud publie un arrêté qui stipule que « tout individu pris construisant ou défendant une barricade ou les armes à la main, sera fusillé ». Trois étudiants sont arrêtés, porteurs de proclamations opposées au coup d'État : ils sont abattus et leurs corps sont jetés à la Seine. Magnan a donné pour ordre de fusiller sommairement tous les prisonniers, mais la consigne n'est pas systématiquement appliquée.
Caricature de Victor Hugo par Daumier de 1849, après l'élection de l'écrivain à l'Assemblée constituante
Dans la nuit du 4 décembre, une trentaine de milliers de soldats sont déployés dans les zones tenues par les insurgés parisiens, principalement l'espace compris entre les grands boulevards et la Seine ainsi qu'au jardin du Luxembourg et à la montagne Sainte-Geneviève.
Dans l’après-midi du 4 décembre 1851, sur les boulevards Montmartre et Poissonnière, la troupe se rassemble et côtoie une foule où se mêlent curieux et manifestants[55],[56]. De jeunes bourgeois, installés aux terrasses des cafés ou massés sur les trottoirs, s'exclament à leur adresse en criant « Vive la Constitution ! Vive l'Assemblée nationale ! » Les soldats de la division Canrobert sont « énervés par cette attitude hostile ou goguenarde ». Dans ce contexte, « sans en avoir reçu l'ordre et au prétexte de tirs isolés », les soldats s'affolent, ouvrent le feu et, « dans le désarroi », font usage d'un canon. Des maisons sont ensuite fouillées à la baïonnette. Le carnage fait entre une centaine et 300 morts dont des femmes et des enfants ainsi que des centaines de blessés.
Il n'y a cependant pas eu plus de mille à mille deux cents insurgés (selon Vigier), quelques milliers (selon Anceau), pas plus de 1 500 (selon Girard et Milza) ; dès le 4 décembre au soir, la résistance parisienne au coup d’État est écrasée alors que la ville est terrifiée.
Le bilan de ces journées parisiennes est de 300 à 400 personnes tuées sans compter les soldats. Si on compte 2/3 d'ouvriers, pas tous insurgés, parmi les tués, on y trouve aussi de nombreux innocents et curieux, victimes de la division Canrobert sur les grands boulevards. Le chiffre des victimes reste néanmoins très éloigné des 5 000 morts des journées de juin 1848. En réponse aux estimations du Times du 28 août 1852 mentionnant 1 200 tués ou blessés au cours de la répression bonapartiste, le Moniteur (ancêtre du Journal officiel) publie, le 30 août 1852, le chiffre global de 380 victimes à Paris, la plupart sur les boulevards ainsi que 26 tués et 184 blessés parmi les soldats.
Dans son ensemble, le monde du travail est resté passif et ne s'est pas mêlé au combat, laissant se dérouler le « règlement de comptes entre le président et l'Assemblée ». Pour Marx lui-même, la « dictature de l'assemblée nationale était imminente », sa majorité comme sa minorité n'ayant d'ailleurs montré que peu de respect de la Constitution et ne songeait qu'au coup de force et à l'insurrection. Paris est désormais sous contrôle militaire en dépit de quelques mouvements sporadiques. Les dernières barricades, dont faisait partie Hugo, ne tombèrent que le 5 décembre.
La nouvelle du coup d’État se diffuse progressivement à travers la France, tournant parfois à la manifestation spontanée dans les grandes villes ; cependant, il n’y a pas de réaction organisée, à quelques rares exceptions. Lyon, réputée rouge et réfractaire à Paris, ne bouge pas, sans doute aussi en raison des dispositions militaires prises par le général Castellane tandis que l'armée n'a guère de difficulté à disperser les quelques centaines de protestataires qui manifestent à Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Dijon, etc. Des arrestations au cours de l’année 1851 ou dans les semaines qui précèdent le coup d’État empêchent aussi, le moment venu, la mobilisation du milieu ouvrier (ainsi Proudhon à Paris, en prison le 2 décembre ; arrestations de meneurs ouvriers à Indret, près de Rennes, procès de Lyon qui décapite le mouvement dans plusieurs départements, etc.).
Des conseils municipaux, en application de l'article 68 de la constitution, proclament la déchéance de Louis-Napoléon Bonaparte, et déclenchent de nombreuses insurrections, notamment dans le Sud-Est pour « défendre la République ». Dans les départements où elle existe, il s'agit d'une résistance « purement spontanée, sans aucun plan d'ensemble ». Au total, il y a peut être près de 100 000 insurgés pour toute la France. La plus grande partie de la province, celle qui s'était prononcée pour le parti de l'Ordre lors des précédentes élections de 1849 (l'ouest, le nord et le nord-est), ne réagit pas et la plupart des élites locales acceptent le coup d’État.
C'est dans le Sud-Est, ainsi que dans quelques départements du Sud-Ouest et du Centre (Clamecy, Mirande, Bédarieux, Le Donjon, Millau), que les principales résistances républicaines se manifestent. Le 5 décembre, l'insurrection se déclenche dans le Sud-Est : Aups, Les Mées, Apt, Digne, Manosque, Barcelonnette, etc.
À Digne, la garnison capitule le 7 décembre, et les républicains prennent le contrôle de la préfecture, la seule en France à alors tomber entre les mains des républicains. La ville sera reprise le 13 décembre. Le département des Basses-Alpes est administré par un « Comité départemental de résistance », le 7 décembre 1851. Mais l’armée, ralliée à Bonaparte, vient à bout de ces résistances — cela étant facilité par le fait que les bonapartistes disposaient du télégraphe, alors que les républicains n'avaient pas de moyens de communication. Les départements voisins du Var, de la Drôme (acquis aux républicains lors des élections de 1849) et du Vaucluse (le seul ayant voté pour le parti de l'ordre en 1849) connaissent à leur tour des rassemblements armés qui débouchent sur des affrontements sanglants entre les insurgés républicains et forces de l'ordre. Le mouvement s'étendra dans la région jusqu'à la partie occidentale du département de l'Hérault où Béziers est le théâtre d'affrontements sanglants.
Ces insurrections servent néanmoins la cause de Louis-Napoléon lui amenant le soutien de beaucoup de notables légitimistes et libéraux, qui étaient jusque là hésitants. Les récits de prises d'armes et de scènes de pillages, de viols et d'assassinats, conclusions souvent de conflits antérieurs mais habilement utilisés ou dénaturés par la propagande de Morny achèvent de les rallier au coup d’État.
Fin de la 2è partie
Le général de Saint-Arnaud
Les premières dates envisagées sont d'abord le 17 ou le 22 septembre (l’Assemblée étant en vacances), mais du fait de la défaillance provisoire de Saint-Arnaud, le projet est reporté. Louis-Napoléon en profite pour tenter d'obtenir de nouveau de l'Assemblée nationale le rétablissement du suffrage universel et l'abrogation de la loi électorale de 1850. La manœuvre est vouée à l'échec mais politiquement nécessaire. Léon Faucher, qui refuse de soutenir l'initiative présidentielle, démissionne le 12 octobre suivi des autres ministres du gouvernement.
Un nouveau cabinet est formé le 27 octobre comprenant 3 représentants de l'Assemblée et le général de Saint-Arnaud, nommé au ministère de la Guerre. Ce dernier rappelle aux militaires leur devoir « d’obéissance passive », le 1er novembre 1851, par une circulaire qui demande de « veiller au salut de la société ». D’autres proches sont placés aux postes clés : le général Magnan est nommé commandant des troupes de Paris ; le préfet de la Haute-Garonne, Maupas, est promu préfet de police de Paris en remplacement de Carlier. Pendant ce temps, la proposition d'abrogation de la loi électorale est déposée à l'Assemblée le 4 novembre 1851. Elle est une fois de plus rejetée le 12 novembre par 355 voix contre 348, soit par seulement sept voix de majorité.
Alors que des députés demandent la mise en accusation du président de la République, Thiers et ses amis tentent de réactiver un décret de la Constituante, tombé en désuétude, qui donnait au président de l'Assemblée le droit de requérir directement l'armée sans avoir en référer au ministre de la Guerre. Pour Louis-Napoléon, c'est une déclaration de guerre et un plan d'action est immédiatement mis au point pour mettre l'Assemblée en état de siège au cas où une telle loi serait adoptée. Le 17 novembre, elle est finalement repoussée par 408 voix (la majorité des républicains, les bonapartistes et de nombreux royalistes) contre 338 (la majorité des orléanistes et des légitimistes).
Après avoir encore reporté la date du coup de force du 20 au 25 novembre, Louis-Napoléon la fixe au 2 décembre, jour anniversaire du sacre de Napoléon en 1804 et de la victoire d’Austerlitz en 1805. L’opération est baptisée Rubicon, par allusion à Jules César.
Magnan rassemble les généraux sous ses ordres, et leur demande de se tenir prêts ; la Garde nationale, seule force armée capable d'opposition à Paris, est neutralisée ; enfin, les maîtresses du président et de Morny (Miss Howard et Fanny Le Hon), ainsi que des banquiers, avancent l’or nécessaire à l’opération, ce qui évita aux comploteurs de piller les coffres de la Banque de France.
Le duc Charles de Morny
Dans la nuit du 1er au 2 décembre, les troupes de Saint-Arnaud occupent tous les points stratégiques parisiens, des Champs-Élysées aux Tuileries. Soixante mille hommes et plus de cent pièces d'artillerie occupent la capitale. Louis-Napoléon fait occuper toutes les imprimeries dont l'Imprimerie nationale alors que seuls les journaux favorables à l'Élysée peuvent continuer de paraître. Les cafés (lieux de discussion politique) et les écuries (où l’on pourrait louer des chevaux pour fuir Paris) sont fermés. Maupas fait arrêter les chefs de l’opposition, républicaine ou monarchiste, par les commissaires de police ; seul un refuse, et est arrêté.
Il fait placarder sur les murs de Paris dès 6h du matin le texte de ses proclamations : l'un est un « appel au peuple » à destination des Français tandis que l'autre est une proclamation à l’armée. Il édicte des décrets dans lesquels il déclare l’état de siège, la dissolution de l’Assemblée nationale, le rétablissement du suffrage universel, la convocation du peuple français à des élections et la préparation d'une nouvelle Constitution. Son Appel au peuple annonce son intention de restaurer « le système créé par le Premier Consul ».
Dans la nuit du 2 décembre, les 78 premières personnes arrêtées sont en majorité des militants de « l'extrême gauche républicaine » mais aussi 14 élus, des militaires comme le général Nicolas Changarnier, Cavaignac, Lamoricière, des royalistes comme Adolphe Thiers et quelques Montagnards comme Martin Nadaud et Jules Miot. Les imprimeries sont occupées ainsi que les journaux républicains pour les empêcher de paraître.
Le siège de l'Assemblée étant occupé par la troupe, environ trois cent parlementaires (sur les 750 que compte l'assemblée moins les 16 députés déjà arrêtés), essentiellement du parti de l'Ordre, se réfugient dans la mairie du Xe arrondissement. Se basant sur l'article 68 de la constitution selon laquelle toute mesure par laquelle le président dissout l'Assemblée nationale est un crime de haute trahison. Par ce seul fait, le président est déchu de ses fonctions ; les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance ; le pouvoir exécutif passe de plein droit à l'Assemblée nationale, les 220 députés votent à l'unanimité la déchéance et la mise en accusation de Louis-Napoléon, notamment des orléanistes libéraux comme Rémusat, Salmon ou Tocqueville, et des républicains modérés comme Pascal Duprat. Le commandement de la garde nationale est confié au général Oudinot. Deux cent vingt sont aussitôt arrêtés sans avoir appelé le peuple à se mobiliser.
Les ouvriers parisiens restent cependant dans l'expectative, méfiants dans leur ensemble envers les membres de l’Assemblée et envers une république qui les a fait mitrailler en juin 1848. De leur côté, les magistrats de la Haute-Cour se contentent de constater qu’ils ne peuvent remplir leurs fonctions, le Palais de justice étant occupé par la troupe. Au soir du 2 décembre, il semble que la partie est gagnée pour les conjurés, sans effusion de sang.
Cavalerie dans les rues de Paris le 2 décembre 1851
L'appel à la résistance armée vient de la soixantaine de députés montagnards et républicains qui forment un Comité de résistance (comprenant Victor Hugo, Victor Schoelcher, ou encore Carnot), qui en appelle au peuple contre Louis-Napoléon qui « a violé la Constitution » et « s'est mis lui-même hors la loi ». Ils se réfèrent aux articles 68 et 110 de la constitution. Ils décident d'essayer de soulever les quartiers populaires de l'est parisien et de dresser des barricades pour le lendemain. Cependant, le 3 décembre, seule une vingtaine de représentants nationaux se retrouvent sur les quelque 70 barricades érigées dans ce fief républicain qu'est la capitale. On y trouve notamment Victor Schoelcher, Victor Hugo ou le député Alphonse Baudin, fauché par un tir de soldats alors qu’il tient la barricade du faubourg Saint-Antoine. De nombreux insurgés sont abattus. Si le préfet Maupas s'inquiète et écrit au duc Charles de Morny : « Je ne crois pas que les sympathies populaires soient avec nous. Nous ne trouvons d'enthousiasme nulle part. Le bon côté de la médaille c'est que la troupe paraît décidée à agir avec intrépidité », Morny est lui convaincu que le nombre d'insurgés ne peut rivaliser en nombre avec ceux des Trois Glorieuses ou de juin 1848. Il préconise donc de laisser les insurgés se dévoiler et s’installer, afin d’éliminer toute résistance.
Le soir du 3 décembre, le général Saint-Arnaud publie un arrêté qui stipule que « tout individu pris construisant ou défendant une barricade ou les armes à la main, sera fusillé ». Trois étudiants sont arrêtés, porteurs de proclamations opposées au coup d'État : ils sont abattus et leurs corps sont jetés à la Seine. Magnan a donné pour ordre de fusiller sommairement tous les prisonniers, mais la consigne n'est pas systématiquement appliquée.
Caricature de Victor Hugo par Daumier de 1849, après l'élection de l'écrivain à l'Assemblée constituante
Dans la nuit du 4 décembre, une trentaine de milliers de soldats sont déployés dans les zones tenues par les insurgés parisiens, principalement l'espace compris entre les grands boulevards et la Seine ainsi qu'au jardin du Luxembourg et à la montagne Sainte-Geneviève.
Dans l’après-midi du 4 décembre 1851, sur les boulevards Montmartre et Poissonnière, la troupe se rassemble et côtoie une foule où se mêlent curieux et manifestants[55],[56]. De jeunes bourgeois, installés aux terrasses des cafés ou massés sur les trottoirs, s'exclament à leur adresse en criant « Vive la Constitution ! Vive l'Assemblée nationale ! » Les soldats de la division Canrobert sont « énervés par cette attitude hostile ou goguenarde ». Dans ce contexte, « sans en avoir reçu l'ordre et au prétexte de tirs isolés », les soldats s'affolent, ouvrent le feu et, « dans le désarroi », font usage d'un canon. Des maisons sont ensuite fouillées à la baïonnette. Le carnage fait entre une centaine et 300 morts dont des femmes et des enfants ainsi que des centaines de blessés.
Il n'y a cependant pas eu plus de mille à mille deux cents insurgés (selon Vigier), quelques milliers (selon Anceau), pas plus de 1 500 (selon Girard et Milza) ; dès le 4 décembre au soir, la résistance parisienne au coup d’État est écrasée alors que la ville est terrifiée.
Le bilan de ces journées parisiennes est de 300 à 400 personnes tuées sans compter les soldats. Si on compte 2/3 d'ouvriers, pas tous insurgés, parmi les tués, on y trouve aussi de nombreux innocents et curieux, victimes de la division Canrobert sur les grands boulevards. Le chiffre des victimes reste néanmoins très éloigné des 5 000 morts des journées de juin 1848. En réponse aux estimations du Times du 28 août 1852 mentionnant 1 200 tués ou blessés au cours de la répression bonapartiste, le Moniteur (ancêtre du Journal officiel) publie, le 30 août 1852, le chiffre global de 380 victimes à Paris, la plupart sur les boulevards ainsi que 26 tués et 184 blessés parmi les soldats.
Dans son ensemble, le monde du travail est resté passif et ne s'est pas mêlé au combat, laissant se dérouler le « règlement de comptes entre le président et l'Assemblée ». Pour Marx lui-même, la « dictature de l'assemblée nationale était imminente », sa majorité comme sa minorité n'ayant d'ailleurs montré que peu de respect de la Constitution et ne songeait qu'au coup de force et à l'insurrection. Paris est désormais sous contrôle militaire en dépit de quelques mouvements sporadiques. Les dernières barricades, dont faisait partie Hugo, ne tombèrent que le 5 décembre.
La nouvelle du coup d’État se diffuse progressivement à travers la France, tournant parfois à la manifestation spontanée dans les grandes villes ; cependant, il n’y a pas de réaction organisée, à quelques rares exceptions. Lyon, réputée rouge et réfractaire à Paris, ne bouge pas, sans doute aussi en raison des dispositions militaires prises par le général Castellane tandis que l'armée n'a guère de difficulté à disperser les quelques centaines de protestataires qui manifestent à Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Dijon, etc. Des arrestations au cours de l’année 1851 ou dans les semaines qui précèdent le coup d’État empêchent aussi, le moment venu, la mobilisation du milieu ouvrier (ainsi Proudhon à Paris, en prison le 2 décembre ; arrestations de meneurs ouvriers à Indret, près de Rennes, procès de Lyon qui décapite le mouvement dans plusieurs départements, etc.).
Des conseils municipaux, en application de l'article 68 de la constitution, proclament la déchéance de Louis-Napoléon Bonaparte, et déclenchent de nombreuses insurrections, notamment dans le Sud-Est pour « défendre la République ». Dans les départements où elle existe, il s'agit d'une résistance « purement spontanée, sans aucun plan d'ensemble ». Au total, il y a peut être près de 100 000 insurgés pour toute la France. La plus grande partie de la province, celle qui s'était prononcée pour le parti de l'Ordre lors des précédentes élections de 1849 (l'ouest, le nord et le nord-est), ne réagit pas et la plupart des élites locales acceptent le coup d’État.
C'est dans le Sud-Est, ainsi que dans quelques départements du Sud-Ouest et du Centre (Clamecy, Mirande, Bédarieux, Le Donjon, Millau), que les principales résistances républicaines se manifestent. Le 5 décembre, l'insurrection se déclenche dans le Sud-Est : Aups, Les Mées, Apt, Digne, Manosque, Barcelonnette, etc.
À Digne, la garnison capitule le 7 décembre, et les républicains prennent le contrôle de la préfecture, la seule en France à alors tomber entre les mains des républicains. La ville sera reprise le 13 décembre. Le département des Basses-Alpes est administré par un « Comité départemental de résistance », le 7 décembre 1851. Mais l’armée, ralliée à Bonaparte, vient à bout de ces résistances — cela étant facilité par le fait que les bonapartistes disposaient du télégraphe, alors que les républicains n'avaient pas de moyens de communication. Les départements voisins du Var, de la Drôme (acquis aux républicains lors des élections de 1849) et du Vaucluse (le seul ayant voté pour le parti de l'ordre en 1849) connaissent à leur tour des rassemblements armés qui débouchent sur des affrontements sanglants entre les insurgés républicains et forces de l'ordre. Le mouvement s'étendra dans la région jusqu'à la partie occidentale du département de l'Hérault où Béziers est le théâtre d'affrontements sanglants.
Ces insurrections servent néanmoins la cause de Louis-Napoléon lui amenant le soutien de beaucoup de notables légitimistes et libéraux, qui étaient jusque là hésitants. Les récits de prises d'armes et de scènes de pillages, de viols et d'assassinats, conclusions souvent de conflits antérieurs mais habilement utilisés ou dénaturés par la propagande de Morny achèvent de les rallier au coup d’État.
Fin de la 2è partie
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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- saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Conformément à son appel au peuple, Louis-Napoléon rétablit le suffrage universel masculin et convoque les Français, le 20-21 décembre, « 10 jours seulement après l'élimination des derniers nids de résistance », afin de se prononcer par plébiscite sur les réformes du « prince-président ». Face à la légalité constitutionnelle dont se prévalaient les défenseurs de la République, les bonapartistes opposent le suffrage universel, placé au-dessus de la Constitution, et la confiance directe manifestée par le peuple comme seule source de légitimité. La propagande bonapartiste ne manque pas également d'agiter la hantise du « péril rouge » et le thème de « sauveur de la Nation », appuyé par une administration zélée et par le clergé catholique.
La consultation se déroule « en pleine terreur » sur la partie du territoire encore en état de siège. Seuls les journaux favorables au plébiscite sont autorisés à paraitre. Les listes électorales sont purgées entre le coup d’État et le vote.
Le président jouit cependant d'une réelle popularité auprès des paysans et la nature de la consultation ne laisse guère de choix entre l'état de fait accompli et le néant. Du coup, les civils sont autorisés à voter à bulletin secret alors que l'armée et la marine se prononcent à registres ouverts. Il n'était pas question non plus de faire campagne pour le non en pleine proscription. Selon l'historien Frédéric Négrel, à Artignosc et dans le département sous état d'urgence du Var, « seuls les bulletins Oui étaient imprimés, les Non devaient être écrits à la main ; de plus, on donnait le bulletin au président du bureau de vote qui le glissait lui-même dans l’urne ».
À la suite du ralliement du clergé et de bon nombre des parlementaires de la majorité qui avaient été arrêtés le 2 décembre et voté sa déchéance[86], le corps électoral se prononce favorablement sur la révision par 7 439 216 « oui » contre 640 737 « non » (résultats provisoires du 31 décembre 1851) ou 7 481 231 « oui » contre 647 292 « non », pour les résultats définitifs publiés par le décret du 14 janvier 1852 (pour environ 10 millions d’inscrits et 8 165 630 votants dont 37 107 nuls). L’abstention concerne 1,4 million d’électeurs, soit près de 15 % du corps électoral. Si les principaux foyers d'opposition se trouvaient dans les grandes villes, le seul canton rural à voter en majorité pour le « non » fut celui de Vernoux dans l'Ardèche.
Suite à cette insurrection républicaine de provinces, trente-deux départements (aux précédents cités s'ajoutent notamment l'Allier, le Loiret, la Saône-et-Loire, le Jura et la Sarthe, seul département de l'ouest et du nord à avoir connu une ébauche de résistance) sont mis en état de siège dès le 8 décembre. Avec l'état de siège, tout le pouvoir est localement donné aux autorités militaires qui, en quelques jours, maitrisent rapidement les zones de résistance républicaine au coup d’État. Pendant 15 jours, celles-ci sont réprimées et ponctuellement des insurgés sont fusillés sommairement. Ces zones connaissent « une chasse à l'homme, avec son cortège de dénonciations et d'exécutions sommaires » (127 fusillés selon Raphaël Lahou) puis jusqu'en janvier 1852, ce sont « des arrestations massives non seulement dans les départements soulevés, mais sur tout le territoire ».
Victor Hugo en exil à Jersey vers 1853-1855
Selon Maurice Agulhon, « le caractère massif et inique de la répression vint cependant de l'assimilation qui fut officiellement faite de l'insurrection effectivement accomplie à un complot républicain de longue date préparée ». La notion de société secrète, assimilée à une source de complot et à laquelle chaque républicain est réputé adhérer, joue un rôle important dans le raisonnement de l'administration et des forces de l'ordre. Tous les républicains, même ceux n'ayant pas pris les armes sont alors assimilés à des insurgés en puissance, des complices ou des inspirateurs à l'insurrection. En conséquences, les forces de l'ordre (armée, gendarmerie et police) raflent de mi-décembre à janvier des milliers de suspects, qui encombrent les prisons. Les partisans de Louis-Napoléon sont aussi décidés à endiguer toute révolution sociale. C'est « une répression massivement conservatrice tout imprégnée des rancœurs du parti de l'Ordre » qui s'abat alors que les bonapartistes de gauche, progressistes et autoritaires ou certains républicains comme George Sand parvenaient à obtenir, auprès de Louis-Napoléon, un adoucissement dans la répression et les sanctions. C'est ainsi que certains chefs républicains voient leurs peines au bagne être commuées en peine d'emprisonnement ou de déportation (« transportation ») en Algérie (Jules Miot, Marc Dufraisse, Démosthène Ollivier).
Dans un premier temps, 26 884 personnes sont arrêtées, essentiellement dans le Sud-Est, le Sud-Ouest et quelques départements du Centre[98], 21 000 sont condamnés par des commissions mixtes (composés dans chaque département du préfet, d'un général et d'un magistrat) dont 9 530 à la transportation en Algérie et 239 autres au bagne de Cayenne. Les 250 chefs présumés de l'insurrection sont traduits devant un conseil de guerre tandis que 66 députés, dont Victor Hugo (qui s'est déjà enfui à Bruxelles pour un long exil), Schoelcher, Raspail, Edgar Quinet, Adolphe Thiers, Prosper Duvergier de Hauranne, Charles de Rémusat sont frappés de proscription par un décret présidentiel.
Toutefois, les mesures de répression prononcées par les 82 commissions mixtes inquiètent Louis-Napoléon, qui est lui-même affecté par le bilan humain d'un succès payé aux prix fort.
Dans un second temps, après avoir été passif face à l'action répressive de ses partisans, Louis-Napoléon délègue en mission extraordinaire trois conseillers d'État, afin de réviser les décisions prises et préparer des mesures de grâce.
Si les généraux Espinasse et Canrobert, chargés du Sud-Ouest et du Languedoc, font preuve de peu d'indulgence envers les condamnés avec un petit millier de grâces accordées, le conseiller d'État Quentin-Bauchart, chargé du Sud-Est, accorde 3 400 grâces. Louis-Napoléon Bonaparte use de son côté largement de son droit de grâce, souvent à la requête de ses amis saint-simoniens mais aussi à celle de tiers comme son cousin Napoléon Jérôme ou l'écrivain George Sand. Sur les 9 600 républicains initialement condamnés à la transportation en Algérie, 6 151 sont réellement déportés, et le 30 septembre 1853, 3006 républicains restaient en Algérie. Sur l’ensemble des condamnés, 12 632 étaient libérés à la même date.
Pour le prince président, il n'était pas dans l'intention que le nouveau régime prenne une « tonalité autoritaire, antirépublicaine et conservatrice » et il reste obsédé par « le souvenir du serment violé, des morts de décembre, des brutalités de la répression » portant « le 2 décembre comme une tunique de Nessus » selon les mots de l'impératrice Eugénie.
Politiquement, il tire profit de l'ambiguïté du mouvement de résistance qui, dans plusieurs départements, a revêtu le visage de la « révolte anarchique contre les riches ». Le récit des exactions commises par des insurgés hors contrôles contre des gendarmes à Clamecy ou à Bédarieux a profité aux partisans de Louis-Napoléon Bonaparte qui invoquent auprès des notables locaux le risque d'un spectre rouge et comparent la résistance provinciale à une jacquerie inévitable pour les élections de 1852. Le 10 décembre, la circulaire aux préfets du duc de Morny va explicitement en ce sens : « Vous venez de traverser quelques jours d'épreuve ; vous venez de soutenir en 1851 la guerre sociale qui devait éclater en 1852. Vous avez dû la reconnaître à son caractère d'incendie et d'assassinat. Si vous avez triomphé des ennemis de la société, c'est qu'ils ont été pris à l'improviste et que vous avez été secondés par les honnêtes gens ».
Dans ces circonstances, Louis-Napoléon parvient à présenter le coup d’État en opération préventive de sauvetage de la société et à rassembler autour de sa personne des courants d'opinions jusque là divergents (Flahaut, Falloux, Montalembert, Gousset ...).
Le général Espinasse
La victoire assurée, les bonapartistes s’installent. Les députés conservateurs sont rapidement libérés, mais les députés démocrates-socialistes et d'autres républicains sont massivement condamnés à l'exil. « Ce sont au moins dix mille personnes qui fuient la police de Louis Napoléon Bonaparte. Certains, comme Hugo ou Quinet, ont fui une arrestation certaine ; d'autres sont bannis par les commissions mixtes qui font régner la terreur. »
Les généraux Jean Baptiste Philibert Vaillant et Jean Isidore Harispe, qui avaient servi sous les ordres de Napoléon 1er, sont faits maréchaux de France le 11 décembre. Une constitution est en cours d’élaboration. Un référendum est également prévu afin de demander aux Français de ratifier le nouvel ordre.
Pour le Président, « la France a répondu à l’appel loyal » qu'il lui avait fait et a compris qu'il n’était « sorti de la légalité que pour entrer dans le droit », que « plus de sept millions de suffrages » venaient de « l'absoudre en justifiant un acte qui n'avait d'autre but que d'épargner à la patrie et à l'Europe peut-être des années de trouble et de malheur ».
Commencé à gauche, le coup d'État s'est terminé à droite et a aliéné à Louis-Napoléon le soutien des républicains. Cependant, pour George Sand, d'opinion républicaine, « il y eu terreur et calomnie avec excès, mais le peuple eut voté sans cela comme il a voté. En 1852, ce 1852 rêvé par les républicains comme le terme de leurs désirs et le signal d'une révolution terrible, la déception eut bien été autrement épouvantable. Le peuple eut résisté à la loi du suffrage restreint et voté envers et contre tout, mais pour qui ? pour Napoléon ». Elle apporte même un soutien relatif à Louis-Napoléon en écrivant qu'« après tout, lorsque les lois fondamentales d'une république sont violées, les coups d'État, ou pour mieux dire, les coups de fortune ne sont pas plus illégitimes les uns que les autres », constatant, selon son point de vue, qu'ils « n'étaient plus en République », qu'ils étaient gouvernés par une oligarchie à laquelle elle pensait préférer l'Empire. Le philosophe et historien Hippolyte Taine témoigne notamment de l'impopularité de l'Assemblée dissoute et du soutien des campagnes à Louis Napoléon, estimant aussi que « Bonaparte n'est pas pire que les autres. L'Assemblée haïssait la République plus que lui et, si elle avait pu, elle aurait violé son serment pour mettre au trône Henri V, ou les Orléans et au pouvoir M. Changarnier ».
Pour Proudhon, ce sont les républicains qui ont précipité le Président vers la réaction tandis que Karl Marx qualifie Louis-Napoléon et ses partisans de « bandits de grands chemins » qui avaient cherché à se perpétuer au pouvoir pour préserver leurs intérêts.
Au final, comme le note l'historien Pierre Milza, une majorité des Français n'a pas désapprouvé Louis-Napoléon et en est même satisfait[80] comme le reconnait aussi amèrement François Guizot : « Le pays, il serait puéril de le dissimuler, le gros du pays s'est félicité du coup d’État du 2 décembre. Il s'est senti délivré dans le présent de l'impuissance à laquelle le président et l'assemblée se réduisaient mutuellement. Il s'est crû délivré pour 1852 de tous les périls et de tous les maux qu'il attendait à jour fixe. Il a baissé la tête, un peu honteux du coup; mais en baissant la tête, il a respiré, content au fond, quoique humilié ». Il ajoute cependant que le peuple « a espéré du repos et un gouvernement » mais qu'il ne les a pas.
Portrait officiel
de Louis-Napoléon Bonaparte
Louis Napoléon prend alors la responsabilité d'être le fossoyeur de la Deuxième République ce dont l'Histoire républicaine lui tiendra longtemps rigueur, oubliant souvent que l'assemblée avait songé à plusieurs reprises à faire de même, en recourant à l'armée pour se débarrasser du prince et pour rétablir la Monarchie. Le « [coup d’État du] 2 décembre a donné naissance à une légende noire » fondée en partie sur la version donnée par Victor Hugo dans son livre Histoire d'un crime que l'historien Louis Girard caractérise cependant comme « peu crédible dans l'ensemble » mais qui apparait, selon l'historien Pierre Milza, comme « le récit le plus circonstancié » à défaut d'être le plus exact du coup d’État.
Sur le régime politique qui s'installe en décembre 1851, Maurice Agulhon parle de « dictature bonapartiste », au moins pour la première année qui suit le coup d'État jusqu'à l'avènement de l'Empire. De janvier jusqu'au 29 mars 1852, Louis-Napoléon Bonaparte est le seul des 3 moyens de gouvernement alors en place. Il légifère durant cette période par des « décrets dictatoriaux » que l'on appellerait aujourd'hui des décrets-lois. Eric Anceau note que le président exerce à ce moment une dictature au sens de la Rome antique, récompensant tous ceux qui l'avaient soutenus. Le décret du 23 janvier 1852, reprenant une proposition de loi de Jules Favre déposée en 1848 et qui voulait déclarer acquis au domaine de l'État les biens de l'ancien Roi des Français, interdit à la famille d'Orléans de posséder des biens en France et annule les dotations financières attribuées autrefois à ses enfants par Louis-Philippe, le produit des séquestres étant réparti entre les sociétés de secours mutuel, les logements ouvriers, la caisse des desservants ecclésiastiques et la Légion d'honneur. Pour les royalistes orléanistes et les bourgeois nostalgiques de la Monarchie de juillet, ces dispositions sont démagogiques et équivalentes à une spoliation. La partie bourgeoise de l'électorat y voit notamment un coup porté au droit de propriété. Cette affaire provoque d'ailleurs des tensions au sein même du camp bonapartiste. La princesse Mathilde, qui tente d'obtenir la grâce des princes d'Orléans, est désavouée alors que 4 membres importants du gouvernement (Rouher, Fould, Magne et Morny) démissionnent pour marquer leur désaccord.
D'autres décrets réorganisent la Garde nationale alors que « les associations ouvrières, en fait des coopératives de production, sont presque toutes dissoutes». En revanche, les sociétés de secours mutuelles, « si elles acceptent le patronage des membres honoraires qui les subventionnent, du maire et du curé », sont favorisées. Il s'agit dans l'esprit de Louis-Napoléon de promouvoir « le bien-être du peuple mais ne pas tolérer de sociétés de résistance sous couvert d'œuvres sociales ». En même temps, c'est par un décret du prince-président que les congrégations des femmes sont autorisées. Le décret du 17 février sur la presse reprit en les aggravant les conditions antérieures exigées pour la diffusion et exigea pour toute création une autorisation de l'administration et inaugura la procédure des avertissements pour les journaux politiques (Le journal des débats, Le Siècle). Le régime électoral fut précisé par un décret dictatorial du 2 février qui fit d'un électeur tout homme de 21 ans comptant 6 mois de domicile. Le scrutin d'arrondissement à deux tours fut adopté de préférence à celui du scrutin de liste en vigueur sous la deuxième république. Enfin, parmi les dispositions les plus innovatrices et remarquées depuis janvier 1852 figure celle qui établit les bureaux de vote dans chaque commune, et non plus au chef-lieu de canton, comme c'était le cas depuis 1848. L'historien Maurice Agulhon note que cette innovation « en facilitant et familiarisant la pratique du vote, ne pouvait que contribuer à l'éducation civique de l'électeur, ce qui se produira en effet peu à peu au long du Second Empire ».
La Constitution française est modifiée. Le prince président avait promis le « retour à la légalité républicaine » sans donner de définition précise. La république qu'il conçoit a pour but d'œuvrer au bien commun et implique qu'elle soit dirigée d'une main ferme par un chef capable de trancher entre les intérêts divergents et d'imposer l'autorité de l'État à tous. Il avait ainsi exposé sa conception de la démocratie césarienne quelques années plus tôt dans des Idées napoléoniennes où il écrivait que « dans un gouvernement dont la base est démocratique, le chef seul a la puissance gouvernementale; la force morale ne dérive que de lui, tout aussi remonte directement jusqu'à lui, soit haine, soit amour ». Les éléments clefs du bonapartisme, alliant autorité et souveraineté du peuple, sont ainsi clairement exposés : le régime bonapartiste serait donc autoritaire tout en recherchant l'approbation des masses. Louis Girard note plus particulièrement que Napoléon III, qui « n'a jamais envisagé la démocratie autrement que s'incarnant dans un chef », est aussi fort différent des dictateurs du 20e siècle non seulement parce qu'il se réfère aux principes de 1789 (a contrario de tous les dictateurs) mais aussi, entre autres, que la notion de rassemblement national qu'il souhaite réaliser derrière lui est fort différent de la notion de parti unique (il n'existe pas de parti bonapartiste sous l'Empire) et qu'il voulait, à terme, pouvoir doter son pays d'institutions analogues à celles de la Grande-Bretagne, attendant pour cela une évolution des mœurs politiques.
Pièce de monnaie à l'effigie de Louis-Napoléon Bonaparte
Fondé au terme de son premier article sur les grands principes proclamés en 1789, la république consulaire, qui était ainsi instituée par la nouvelle constitution et promulguée le 14 janvier 1852, confia ainsi le pouvoir exécutif à un Président élu pour dix ans (article 2) seul responsable devant le peuple français auquel il avait toujours droit de faire appel (article 5). Le nouveau régime politique sera donc plébiscitaire et non parlementaire. Le Chef de l'État a seul l'initiative des lois qu'il sanctionne et promulgue alors que les ministres ne sont responsables de leurs actes que devant lui. Le président nommera par ailleurs à tous les emplois civils et militaires et la justice se rendra en son nom. Il est aussi seul apte à déclarer la guerre et à conclure les traités de paix ou de commerce. La garde nationale est réorganisée en une armée de parade. Un serment de fidélité à sa personne ainsi qu'à la Constitution est institué pour les fonctionnaires et les élus. La presse fait l'objet d'une nouvelle loi restrictive de liberté avec mise en place d'un système d'avertissement préfectoral.
En moins d'un an, la Deuxième République va être remplacée par le Second Empire, établi, encore une fois après référendum, par le sénatus-consulte du 7 novembre 1852.
La « dignité impériale » est rétablie au profit du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, élu par le peuple français, qui devenait officiellement « Napoléon III, Empereur des Français » à compter du 2 décembre 1852, date anniversaire symbolique du coup d’État, du sacre de Napoléon Ier et de la victoire d’Austerlitz.
Pour les républicains, le bonapartisme est devenu le principal adversaire et à leur retour au pouvoir, dans les années 1880, ils ne manqueront pas d'édifier des monuments en l'honneur de leurs martyrs pour le droit, la république et la défense de la Constitution et d'édifier la IIIe République en opposition au Second Empire et à son « péché originel » qu'apparaitra être le coup d’État. Ainsi, l'historien Eric Anceau note que « le 2 décembre a permis aux républicains de s’ériger en défenseurs du droit et de faire du coup d’État le mal absolu. Depuis le 2 décembre 1851, qui se dit républicain en France ne peut prêter la main à un coup d’État, ni s’en faire l’apologiste ». Il est confirmé en ce sens notamment par l'historien Raymond Huard pour qui le 2 décembre est un « jour néfaste parce qu’il mit fin à l’existence de la Seconde République » et que cette date constitue une « référence négative désormais pour tout républicain authentique ». Le coup d’État servira encore d'argument pour combattre tout retour en force du césarisme plébiscitaire, que ce soit lors du boulangisme puis lors de la montée du gaullisme. Ainsi, le précédent d'un président devenu empereur rendra impensable, jusqu'en 1962, toute élection du chef de l'État au suffrage universel direct, François Mitterrand comparant avec virulence le général de Gaulle à Napoléon III afin d'instruire le procès des institutions de la Ve République.
Timbre Louis-Napoléon, République française de 1852
La consultation se déroule « en pleine terreur » sur la partie du territoire encore en état de siège. Seuls les journaux favorables au plébiscite sont autorisés à paraitre. Les listes électorales sont purgées entre le coup d’État et le vote.
Le président jouit cependant d'une réelle popularité auprès des paysans et la nature de la consultation ne laisse guère de choix entre l'état de fait accompli et le néant. Du coup, les civils sont autorisés à voter à bulletin secret alors que l'armée et la marine se prononcent à registres ouverts. Il n'était pas question non plus de faire campagne pour le non en pleine proscription. Selon l'historien Frédéric Négrel, à Artignosc et dans le département sous état d'urgence du Var, « seuls les bulletins Oui étaient imprimés, les Non devaient être écrits à la main ; de plus, on donnait le bulletin au président du bureau de vote qui le glissait lui-même dans l’urne ».
À la suite du ralliement du clergé et de bon nombre des parlementaires de la majorité qui avaient été arrêtés le 2 décembre et voté sa déchéance[86], le corps électoral se prononce favorablement sur la révision par 7 439 216 « oui » contre 640 737 « non » (résultats provisoires du 31 décembre 1851) ou 7 481 231 « oui » contre 647 292 « non », pour les résultats définitifs publiés par le décret du 14 janvier 1852 (pour environ 10 millions d’inscrits et 8 165 630 votants dont 37 107 nuls). L’abstention concerne 1,4 million d’électeurs, soit près de 15 % du corps électoral. Si les principaux foyers d'opposition se trouvaient dans les grandes villes, le seul canton rural à voter en majorité pour le « non » fut celui de Vernoux dans l'Ardèche.
Suite à cette insurrection républicaine de provinces, trente-deux départements (aux précédents cités s'ajoutent notamment l'Allier, le Loiret, la Saône-et-Loire, le Jura et la Sarthe, seul département de l'ouest et du nord à avoir connu une ébauche de résistance) sont mis en état de siège dès le 8 décembre. Avec l'état de siège, tout le pouvoir est localement donné aux autorités militaires qui, en quelques jours, maitrisent rapidement les zones de résistance républicaine au coup d’État. Pendant 15 jours, celles-ci sont réprimées et ponctuellement des insurgés sont fusillés sommairement. Ces zones connaissent « une chasse à l'homme, avec son cortège de dénonciations et d'exécutions sommaires » (127 fusillés selon Raphaël Lahou) puis jusqu'en janvier 1852, ce sont « des arrestations massives non seulement dans les départements soulevés, mais sur tout le territoire ».
Victor Hugo en exil à Jersey vers 1853-1855
Selon Maurice Agulhon, « le caractère massif et inique de la répression vint cependant de l'assimilation qui fut officiellement faite de l'insurrection effectivement accomplie à un complot républicain de longue date préparée ». La notion de société secrète, assimilée à une source de complot et à laquelle chaque républicain est réputé adhérer, joue un rôle important dans le raisonnement de l'administration et des forces de l'ordre. Tous les républicains, même ceux n'ayant pas pris les armes sont alors assimilés à des insurgés en puissance, des complices ou des inspirateurs à l'insurrection. En conséquences, les forces de l'ordre (armée, gendarmerie et police) raflent de mi-décembre à janvier des milliers de suspects, qui encombrent les prisons. Les partisans de Louis-Napoléon sont aussi décidés à endiguer toute révolution sociale. C'est « une répression massivement conservatrice tout imprégnée des rancœurs du parti de l'Ordre » qui s'abat alors que les bonapartistes de gauche, progressistes et autoritaires ou certains républicains comme George Sand parvenaient à obtenir, auprès de Louis-Napoléon, un adoucissement dans la répression et les sanctions. C'est ainsi que certains chefs républicains voient leurs peines au bagne être commuées en peine d'emprisonnement ou de déportation (« transportation ») en Algérie (Jules Miot, Marc Dufraisse, Démosthène Ollivier).
Dans un premier temps, 26 884 personnes sont arrêtées, essentiellement dans le Sud-Est, le Sud-Ouest et quelques départements du Centre[98], 21 000 sont condamnés par des commissions mixtes (composés dans chaque département du préfet, d'un général et d'un magistrat) dont 9 530 à la transportation en Algérie et 239 autres au bagne de Cayenne. Les 250 chefs présumés de l'insurrection sont traduits devant un conseil de guerre tandis que 66 députés, dont Victor Hugo (qui s'est déjà enfui à Bruxelles pour un long exil), Schoelcher, Raspail, Edgar Quinet, Adolphe Thiers, Prosper Duvergier de Hauranne, Charles de Rémusat sont frappés de proscription par un décret présidentiel.
Toutefois, les mesures de répression prononcées par les 82 commissions mixtes inquiètent Louis-Napoléon, qui est lui-même affecté par le bilan humain d'un succès payé aux prix fort.
Dans un second temps, après avoir été passif face à l'action répressive de ses partisans, Louis-Napoléon délègue en mission extraordinaire trois conseillers d'État, afin de réviser les décisions prises et préparer des mesures de grâce.
Si les généraux Espinasse et Canrobert, chargés du Sud-Ouest et du Languedoc, font preuve de peu d'indulgence envers les condamnés avec un petit millier de grâces accordées, le conseiller d'État Quentin-Bauchart, chargé du Sud-Est, accorde 3 400 grâces. Louis-Napoléon Bonaparte use de son côté largement de son droit de grâce, souvent à la requête de ses amis saint-simoniens mais aussi à celle de tiers comme son cousin Napoléon Jérôme ou l'écrivain George Sand. Sur les 9 600 républicains initialement condamnés à la transportation en Algérie, 6 151 sont réellement déportés, et le 30 septembre 1853, 3006 républicains restaient en Algérie. Sur l’ensemble des condamnés, 12 632 étaient libérés à la même date.
Pour le prince président, il n'était pas dans l'intention que le nouveau régime prenne une « tonalité autoritaire, antirépublicaine et conservatrice » et il reste obsédé par « le souvenir du serment violé, des morts de décembre, des brutalités de la répression » portant « le 2 décembre comme une tunique de Nessus » selon les mots de l'impératrice Eugénie.
Politiquement, il tire profit de l'ambiguïté du mouvement de résistance qui, dans plusieurs départements, a revêtu le visage de la « révolte anarchique contre les riches ». Le récit des exactions commises par des insurgés hors contrôles contre des gendarmes à Clamecy ou à Bédarieux a profité aux partisans de Louis-Napoléon Bonaparte qui invoquent auprès des notables locaux le risque d'un spectre rouge et comparent la résistance provinciale à une jacquerie inévitable pour les élections de 1852. Le 10 décembre, la circulaire aux préfets du duc de Morny va explicitement en ce sens : « Vous venez de traverser quelques jours d'épreuve ; vous venez de soutenir en 1851 la guerre sociale qui devait éclater en 1852. Vous avez dû la reconnaître à son caractère d'incendie et d'assassinat. Si vous avez triomphé des ennemis de la société, c'est qu'ils ont été pris à l'improviste et que vous avez été secondés par les honnêtes gens ».
Dans ces circonstances, Louis-Napoléon parvient à présenter le coup d’État en opération préventive de sauvetage de la société et à rassembler autour de sa personne des courants d'opinions jusque là divergents (Flahaut, Falloux, Montalembert, Gousset ...).
Le général Espinasse
La victoire assurée, les bonapartistes s’installent. Les députés conservateurs sont rapidement libérés, mais les députés démocrates-socialistes et d'autres républicains sont massivement condamnés à l'exil. « Ce sont au moins dix mille personnes qui fuient la police de Louis Napoléon Bonaparte. Certains, comme Hugo ou Quinet, ont fui une arrestation certaine ; d'autres sont bannis par les commissions mixtes qui font régner la terreur. »
Les généraux Jean Baptiste Philibert Vaillant et Jean Isidore Harispe, qui avaient servi sous les ordres de Napoléon 1er, sont faits maréchaux de France le 11 décembre. Une constitution est en cours d’élaboration. Un référendum est également prévu afin de demander aux Français de ratifier le nouvel ordre.
Pour le Président, « la France a répondu à l’appel loyal » qu'il lui avait fait et a compris qu'il n’était « sorti de la légalité que pour entrer dans le droit », que « plus de sept millions de suffrages » venaient de « l'absoudre en justifiant un acte qui n'avait d'autre but que d'épargner à la patrie et à l'Europe peut-être des années de trouble et de malheur ».
Commencé à gauche, le coup d'État s'est terminé à droite et a aliéné à Louis-Napoléon le soutien des républicains. Cependant, pour George Sand, d'opinion républicaine, « il y eu terreur et calomnie avec excès, mais le peuple eut voté sans cela comme il a voté. En 1852, ce 1852 rêvé par les républicains comme le terme de leurs désirs et le signal d'une révolution terrible, la déception eut bien été autrement épouvantable. Le peuple eut résisté à la loi du suffrage restreint et voté envers et contre tout, mais pour qui ? pour Napoléon ». Elle apporte même un soutien relatif à Louis-Napoléon en écrivant qu'« après tout, lorsque les lois fondamentales d'une république sont violées, les coups d'État, ou pour mieux dire, les coups de fortune ne sont pas plus illégitimes les uns que les autres », constatant, selon son point de vue, qu'ils « n'étaient plus en République », qu'ils étaient gouvernés par une oligarchie à laquelle elle pensait préférer l'Empire. Le philosophe et historien Hippolyte Taine témoigne notamment de l'impopularité de l'Assemblée dissoute et du soutien des campagnes à Louis Napoléon, estimant aussi que « Bonaparte n'est pas pire que les autres. L'Assemblée haïssait la République plus que lui et, si elle avait pu, elle aurait violé son serment pour mettre au trône Henri V, ou les Orléans et au pouvoir M. Changarnier ».
Pour Proudhon, ce sont les républicains qui ont précipité le Président vers la réaction tandis que Karl Marx qualifie Louis-Napoléon et ses partisans de « bandits de grands chemins » qui avaient cherché à se perpétuer au pouvoir pour préserver leurs intérêts.
Au final, comme le note l'historien Pierre Milza, une majorité des Français n'a pas désapprouvé Louis-Napoléon et en est même satisfait[80] comme le reconnait aussi amèrement François Guizot : « Le pays, il serait puéril de le dissimuler, le gros du pays s'est félicité du coup d’État du 2 décembre. Il s'est senti délivré dans le présent de l'impuissance à laquelle le président et l'assemblée se réduisaient mutuellement. Il s'est crû délivré pour 1852 de tous les périls et de tous les maux qu'il attendait à jour fixe. Il a baissé la tête, un peu honteux du coup; mais en baissant la tête, il a respiré, content au fond, quoique humilié ». Il ajoute cependant que le peuple « a espéré du repos et un gouvernement » mais qu'il ne les a pas.
Portrait officiel
de Louis-Napoléon Bonaparte
Louis Napoléon prend alors la responsabilité d'être le fossoyeur de la Deuxième République ce dont l'Histoire républicaine lui tiendra longtemps rigueur, oubliant souvent que l'assemblée avait songé à plusieurs reprises à faire de même, en recourant à l'armée pour se débarrasser du prince et pour rétablir la Monarchie. Le « [coup d’État du] 2 décembre a donné naissance à une légende noire » fondée en partie sur la version donnée par Victor Hugo dans son livre Histoire d'un crime que l'historien Louis Girard caractérise cependant comme « peu crédible dans l'ensemble » mais qui apparait, selon l'historien Pierre Milza, comme « le récit le plus circonstancié » à défaut d'être le plus exact du coup d’État.
Sur le régime politique qui s'installe en décembre 1851, Maurice Agulhon parle de « dictature bonapartiste », au moins pour la première année qui suit le coup d'État jusqu'à l'avènement de l'Empire. De janvier jusqu'au 29 mars 1852, Louis-Napoléon Bonaparte est le seul des 3 moyens de gouvernement alors en place. Il légifère durant cette période par des « décrets dictatoriaux » que l'on appellerait aujourd'hui des décrets-lois. Eric Anceau note que le président exerce à ce moment une dictature au sens de la Rome antique, récompensant tous ceux qui l'avaient soutenus. Le décret du 23 janvier 1852, reprenant une proposition de loi de Jules Favre déposée en 1848 et qui voulait déclarer acquis au domaine de l'État les biens de l'ancien Roi des Français, interdit à la famille d'Orléans de posséder des biens en France et annule les dotations financières attribuées autrefois à ses enfants par Louis-Philippe, le produit des séquestres étant réparti entre les sociétés de secours mutuel, les logements ouvriers, la caisse des desservants ecclésiastiques et la Légion d'honneur. Pour les royalistes orléanistes et les bourgeois nostalgiques de la Monarchie de juillet, ces dispositions sont démagogiques et équivalentes à une spoliation. La partie bourgeoise de l'électorat y voit notamment un coup porté au droit de propriété. Cette affaire provoque d'ailleurs des tensions au sein même du camp bonapartiste. La princesse Mathilde, qui tente d'obtenir la grâce des princes d'Orléans, est désavouée alors que 4 membres importants du gouvernement (Rouher, Fould, Magne et Morny) démissionnent pour marquer leur désaccord.
D'autres décrets réorganisent la Garde nationale alors que « les associations ouvrières, en fait des coopératives de production, sont presque toutes dissoutes». En revanche, les sociétés de secours mutuelles, « si elles acceptent le patronage des membres honoraires qui les subventionnent, du maire et du curé », sont favorisées. Il s'agit dans l'esprit de Louis-Napoléon de promouvoir « le bien-être du peuple mais ne pas tolérer de sociétés de résistance sous couvert d'œuvres sociales ». En même temps, c'est par un décret du prince-président que les congrégations des femmes sont autorisées. Le décret du 17 février sur la presse reprit en les aggravant les conditions antérieures exigées pour la diffusion et exigea pour toute création une autorisation de l'administration et inaugura la procédure des avertissements pour les journaux politiques (Le journal des débats, Le Siècle). Le régime électoral fut précisé par un décret dictatorial du 2 février qui fit d'un électeur tout homme de 21 ans comptant 6 mois de domicile. Le scrutin d'arrondissement à deux tours fut adopté de préférence à celui du scrutin de liste en vigueur sous la deuxième république. Enfin, parmi les dispositions les plus innovatrices et remarquées depuis janvier 1852 figure celle qui établit les bureaux de vote dans chaque commune, et non plus au chef-lieu de canton, comme c'était le cas depuis 1848. L'historien Maurice Agulhon note que cette innovation « en facilitant et familiarisant la pratique du vote, ne pouvait que contribuer à l'éducation civique de l'électeur, ce qui se produira en effet peu à peu au long du Second Empire ».
La Constitution française est modifiée. Le prince président avait promis le « retour à la légalité républicaine » sans donner de définition précise. La république qu'il conçoit a pour but d'œuvrer au bien commun et implique qu'elle soit dirigée d'une main ferme par un chef capable de trancher entre les intérêts divergents et d'imposer l'autorité de l'État à tous. Il avait ainsi exposé sa conception de la démocratie césarienne quelques années plus tôt dans des Idées napoléoniennes où il écrivait que « dans un gouvernement dont la base est démocratique, le chef seul a la puissance gouvernementale; la force morale ne dérive que de lui, tout aussi remonte directement jusqu'à lui, soit haine, soit amour ». Les éléments clefs du bonapartisme, alliant autorité et souveraineté du peuple, sont ainsi clairement exposés : le régime bonapartiste serait donc autoritaire tout en recherchant l'approbation des masses. Louis Girard note plus particulièrement que Napoléon III, qui « n'a jamais envisagé la démocratie autrement que s'incarnant dans un chef », est aussi fort différent des dictateurs du 20e siècle non seulement parce qu'il se réfère aux principes de 1789 (a contrario de tous les dictateurs) mais aussi, entre autres, que la notion de rassemblement national qu'il souhaite réaliser derrière lui est fort différent de la notion de parti unique (il n'existe pas de parti bonapartiste sous l'Empire) et qu'il voulait, à terme, pouvoir doter son pays d'institutions analogues à celles de la Grande-Bretagne, attendant pour cela une évolution des mœurs politiques.
Pièce de monnaie à l'effigie de Louis-Napoléon Bonaparte
Fondé au terme de son premier article sur les grands principes proclamés en 1789, la république consulaire, qui était ainsi instituée par la nouvelle constitution et promulguée le 14 janvier 1852, confia ainsi le pouvoir exécutif à un Président élu pour dix ans (article 2) seul responsable devant le peuple français auquel il avait toujours droit de faire appel (article 5). Le nouveau régime politique sera donc plébiscitaire et non parlementaire. Le Chef de l'État a seul l'initiative des lois qu'il sanctionne et promulgue alors que les ministres ne sont responsables de leurs actes que devant lui. Le président nommera par ailleurs à tous les emplois civils et militaires et la justice se rendra en son nom. Il est aussi seul apte à déclarer la guerre et à conclure les traités de paix ou de commerce. La garde nationale est réorganisée en une armée de parade. Un serment de fidélité à sa personne ainsi qu'à la Constitution est institué pour les fonctionnaires et les élus. La presse fait l'objet d'une nouvelle loi restrictive de liberté avec mise en place d'un système d'avertissement préfectoral.
En moins d'un an, la Deuxième République va être remplacée par le Second Empire, établi, encore une fois après référendum, par le sénatus-consulte du 7 novembre 1852.
La « dignité impériale » est rétablie au profit du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, élu par le peuple français, qui devenait officiellement « Napoléon III, Empereur des Français » à compter du 2 décembre 1852, date anniversaire symbolique du coup d’État, du sacre de Napoléon Ier et de la victoire d’Austerlitz.
Pour les républicains, le bonapartisme est devenu le principal adversaire et à leur retour au pouvoir, dans les années 1880, ils ne manqueront pas d'édifier des monuments en l'honneur de leurs martyrs pour le droit, la république et la défense de la Constitution et d'édifier la IIIe République en opposition au Second Empire et à son « péché originel » qu'apparaitra être le coup d’État. Ainsi, l'historien Eric Anceau note que « le 2 décembre a permis aux républicains de s’ériger en défenseurs du droit et de faire du coup d’État le mal absolu. Depuis le 2 décembre 1851, qui se dit républicain en France ne peut prêter la main à un coup d’État, ni s’en faire l’apologiste ». Il est confirmé en ce sens notamment par l'historien Raymond Huard pour qui le 2 décembre est un « jour néfaste parce qu’il mit fin à l’existence de la Seconde République » et que cette date constitue une « référence négative désormais pour tout républicain authentique ». Le coup d’État servira encore d'argument pour combattre tout retour en force du césarisme plébiscitaire, que ce soit lors du boulangisme puis lors de la montée du gaullisme. Ainsi, le précédent d'un président devenu empereur rendra impensable, jusqu'en 1962, toute élection du chef de l'État au suffrage universel direct, François Mitterrand comparant avec virulence le général de Gaulle à Napoléon III afin d'instruire le procès des institutions de la Ve République.
Timbre Louis-Napoléon, République française de 1852
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
1563
3 décembre
Officialisation du purgatoire
Le Concile de Trente affirme l'existence du purgatoire en tant que "Sainte doctrine." Lieu de purification temporaire en attente du jugement dernier, le "purgatorium" est rejeté par les protestants.
Voir aussi : Histoire du Concile de Trente - Histoire de la Chrétienté
1789
3 décembre
Décès de Claude Joseph Vernet
Né en Avignon, en 1714, le peintre paysagiste Claude Joseph Vernet s'installe à Rome en 1734. Il apprend le travail de peintre de la marine comme Claude Gellée et estime Poussin. La particularité de son style se situe dans la place conséquente accordée au ciel dans ses tableaux. Il obtient la reconnaissance de son vivant après avoir produit quatorze tableaux représentant la vie des ports. Le dessinateur et graveur français décède à Paris le 3 décembre 1789.
Voir aussi : Peinture - Gravure - Dessin - Histoire des Décès
1792
3 décembre
Le procès de Louis XVI
Le procès du roi s’ouvre devant la Convention. Prénommé dès son arrestation Louis Capet, il est défendu par Desèze, Malesherbes et Tronchet. Pendant ce procès, Louis XVI sera déclaré "coupable de conspiration contre la liberté de la nation et d’attentats contre la sûreté générale de l’Etat". Il est condamné à mort avec une faible majorité.
Voir aussi : Roi - Procès - Louis XVI - Arrestation - Histoire de la Révolution
1810
3 décembre
Les Anglais prennent les îles françaises
Suite à la victoire de Grand Port en août contre la France, les troupes du lieutenant-colonel Keating s'emparent des îles de la Réunion et de Maurice. Aux Antilles, la Guadeloupe est elle aussi occupée par les Britanniques. Après les guerres napoléoniennes, en 1815, la Réunion et la Guadeloupe seront rendues à la France; l'île Maurice restera anglaise.
Voir aussi : Invasion - Réunion - Histoire de l'Empire
1857
3 décembre
Naissance de Joseph Conrad
Joseph Conrad, de son nom civil Teodor Józef Konrad Korzeniowski h. Na??cz, naît à Berditchev (Russie). En 1886, il prend la nationalité britannique. Dix ans plus tard, il rédige son premier ouvrage, "La Folie Almayer". Il devra toutefois attendre les années 1910 et la sortie de "La Chance" avant de connaître le succès. Il est considéré comme l'un des écrivains anglais les plus importants du 20ème siècle. Il décède le 3 août 1924 à Bishopsbourne (comté de Kent).
Voir aussi : Naissance - Littérature - Histoire de l'Art
1947
3 décembre
Première de "Un Tramway nommé Désir"
La pièce de Tennessee Williams, "A streetcar named desire" (Un Tramway nommé désir), est jouée pour la première fois à Broadway sous la direction d'Elia Kazan. Dans le rôle principal, Marlon Brando fait un tabac. Au moment de l'adapter au cinéma en 1951, Elia Kazan fera de nouveau appel à Marlon Brando. Trop sexuellement explicite, le film provoquera un scandale à sa sortie.
Voir aussi : Film - Brando - Histoire du Cinéma
1952
3 décembre
Purges Staliniennes : le procès de Prague
A Prague, le procès spectaculaire de 14 hauts dirigeants du parti communiste tchécoslovaque se termine par la condamnation à mort de 11 d'entre eux. Les hommes sont accusés d'avoir comploté pour écarter le PC de Tchécoslovaquie. Durant le procès, les accusés sont forcés d'avouer des crimes politiques absurdes, leur chef Rudolf Slansky déclarant avoir lui-même organisé l'arrestation de ses collaborateurs. Les 14 prévenus, essentiellement des juifs, sont inculpés de trahison au profit d'Israël.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Procès - Staline - Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de Prague - Histoire de l'Opposition
1967
3 décembre
Première greffe du cœur
A 55 ans, l'homme d'affaire sud-africain Louis Washkansky est le première être humain à bénéficier d'une greffe de cœur. L'opération est réalisée dans la ville du Cap, à l'hôpital Groote Schur par le professeur Christian Barnard et son équipe. Le cœur transplanté est celui d'une jeune femme de 25 ans décédée dans un accident de voiture. Malheureusement Washkansky mourra quelques jours plus tard atteint d'une infection des poumons.
Voir aussi : Cœur - Greffe - Histoire de la Médecine
1973
3 décembre
Pioneer 10 effectue le premier vol autour de Jupiter
En passant à 130 000 kilomètres au-dessus de Jupiter, la sonde américaine Pioneer 10 est la première a donner des informations sur la planète. Lancée le 3 mars 1973, Pioneer 10 est la plus ancienne des sondes interplanétaires américaines. Elle disparaîtra dans l'espace en janvier 1998.
Voir aussi : Sonde - Histoire de Jupiter - Histoire de Pioneer - Histoire de l'Astronomie
1983
3 décembre
La marche des Beurs arrive à Paris
A l'initiative du mouvement "SOS racisme", la marche pour l'égalité et contre le racisme, partie de Marseille le 15 octobre, s'achève à Paris par un défilé réunissant 60 000 personnes. La première manifestation nationale contre le racisme se terminera par la rencontre des leaders de la marche avec François Mitterrand. Le président leur accordera à tous une carte de séjour et de travail valable pour 10 ans.
Voir aussi : Histoire de Paris - Mitterrand - Histoire de SOS racisme - Histoire du Racisme
1984
3 décembre
Catastrophe chimique en Inde
A Bhopal en Inde du Sud, la structure du réservoir d'isocyanate de méthyle (MIC) d'une usine de pesticides explose peu après minuit. La fumée blanchâtre se propage dans toute la ville au gré du vent et contamine la population en majorité pauvre de la région. La nappe de gaz qui s'étendra bientôt sur 40 km² provoquera la plus grande catastrophe industrielle mondiale. L'intoxication entraînera le mort de plus de 15 000 personnes et 500 000 garderont les séquelles de ce désastre (brûlures, difficultés respiratoires...) Les dirigeants de l'usine chimique, une multinationale américaine, sont désignés responsables.
Voir aussi : Accident - Chimique - Histoire de l'Environnement
1994
3 décembre
Sony présente sa Play Station
Sony se lance dans la console de salon et vend ses premiers exemplaires de la Play Station. Celle-ci est deux fois plus puissante que la Mega Drive et tend à rendre obsolète l’utilisation de cartouches en les remplaçant par un support que l’entreprise maîtrise parfaitement : le disque compact. Le succès est immédiat : plus d’un million d’exemplaires sont vendus en moins de six mois.
Voir aussi : Histoire des Jeux vidéo - Console - Histoire de Sony - Histoire des Loisirs
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
3 décembre
Officialisation du purgatoire
Le Concile de Trente affirme l'existence du purgatoire en tant que "Sainte doctrine." Lieu de purification temporaire en attente du jugement dernier, le "purgatorium" est rejeté par les protestants.
Voir aussi : Histoire du Concile de Trente - Histoire de la Chrétienté
1789
3 décembre
Décès de Claude Joseph Vernet
Né en Avignon, en 1714, le peintre paysagiste Claude Joseph Vernet s'installe à Rome en 1734. Il apprend le travail de peintre de la marine comme Claude Gellée et estime Poussin. La particularité de son style se situe dans la place conséquente accordée au ciel dans ses tableaux. Il obtient la reconnaissance de son vivant après avoir produit quatorze tableaux représentant la vie des ports. Le dessinateur et graveur français décède à Paris le 3 décembre 1789.
Voir aussi : Peinture - Gravure - Dessin - Histoire des Décès
1792
3 décembre
Le procès de Louis XVI
Le procès du roi s’ouvre devant la Convention. Prénommé dès son arrestation Louis Capet, il est défendu par Desèze, Malesherbes et Tronchet. Pendant ce procès, Louis XVI sera déclaré "coupable de conspiration contre la liberté de la nation et d’attentats contre la sûreté générale de l’Etat". Il est condamné à mort avec une faible majorité.
Voir aussi : Roi - Procès - Louis XVI - Arrestation - Histoire de la Révolution
1810
3 décembre
Les Anglais prennent les îles françaises
Suite à la victoire de Grand Port en août contre la France, les troupes du lieutenant-colonel Keating s'emparent des îles de la Réunion et de Maurice. Aux Antilles, la Guadeloupe est elle aussi occupée par les Britanniques. Après les guerres napoléoniennes, en 1815, la Réunion et la Guadeloupe seront rendues à la France; l'île Maurice restera anglaise.
Voir aussi : Invasion - Réunion - Histoire de l'Empire
1857
3 décembre
Naissance de Joseph Conrad
Joseph Conrad, de son nom civil Teodor Józef Konrad Korzeniowski h. Na??cz, naît à Berditchev (Russie). En 1886, il prend la nationalité britannique. Dix ans plus tard, il rédige son premier ouvrage, "La Folie Almayer". Il devra toutefois attendre les années 1910 et la sortie de "La Chance" avant de connaître le succès. Il est considéré comme l'un des écrivains anglais les plus importants du 20ème siècle. Il décède le 3 août 1924 à Bishopsbourne (comté de Kent).
Voir aussi : Naissance - Littérature - Histoire de l'Art
1947
3 décembre
Première de "Un Tramway nommé Désir"
La pièce de Tennessee Williams, "A streetcar named desire" (Un Tramway nommé désir), est jouée pour la première fois à Broadway sous la direction d'Elia Kazan. Dans le rôle principal, Marlon Brando fait un tabac. Au moment de l'adapter au cinéma en 1951, Elia Kazan fera de nouveau appel à Marlon Brando. Trop sexuellement explicite, le film provoquera un scandale à sa sortie.
Voir aussi : Film - Brando - Histoire du Cinéma
1952
3 décembre
Purges Staliniennes : le procès de Prague
A Prague, le procès spectaculaire de 14 hauts dirigeants du parti communiste tchécoslovaque se termine par la condamnation à mort de 11 d'entre eux. Les hommes sont accusés d'avoir comploté pour écarter le PC de Tchécoslovaquie. Durant le procès, les accusés sont forcés d'avouer des crimes politiques absurdes, leur chef Rudolf Slansky déclarant avoir lui-même organisé l'arrestation de ses collaborateurs. Les 14 prévenus, essentiellement des juifs, sont inculpés de trahison au profit d'Israël.
Voir aussi : Dossier histoire de l' URSS - Procès - Staline - Dossier histoire de la guerre froide : l'apogée (1949-1953) - Histoire de Prague - Histoire de l'Opposition
1967
3 décembre
Première greffe du cœur
A 55 ans, l'homme d'affaire sud-africain Louis Washkansky est le première être humain à bénéficier d'une greffe de cœur. L'opération est réalisée dans la ville du Cap, à l'hôpital Groote Schur par le professeur Christian Barnard et son équipe. Le cœur transplanté est celui d'une jeune femme de 25 ans décédée dans un accident de voiture. Malheureusement Washkansky mourra quelques jours plus tard atteint d'une infection des poumons.
Voir aussi : Cœur - Greffe - Histoire de la Médecine
1973
3 décembre
Pioneer 10 effectue le premier vol autour de Jupiter
En passant à 130 000 kilomètres au-dessus de Jupiter, la sonde américaine Pioneer 10 est la première a donner des informations sur la planète. Lancée le 3 mars 1973, Pioneer 10 est la plus ancienne des sondes interplanétaires américaines. Elle disparaîtra dans l'espace en janvier 1998.
Voir aussi : Sonde - Histoire de Jupiter - Histoire de Pioneer - Histoire de l'Astronomie
1983
3 décembre
La marche des Beurs arrive à Paris
A l'initiative du mouvement "SOS racisme", la marche pour l'égalité et contre le racisme, partie de Marseille le 15 octobre, s'achève à Paris par un défilé réunissant 60 000 personnes. La première manifestation nationale contre le racisme se terminera par la rencontre des leaders de la marche avec François Mitterrand. Le président leur accordera à tous une carte de séjour et de travail valable pour 10 ans.
Voir aussi : Histoire de Paris - Mitterrand - Histoire de SOS racisme - Histoire du Racisme
1984
3 décembre
Catastrophe chimique en Inde
A Bhopal en Inde du Sud, la structure du réservoir d'isocyanate de méthyle (MIC) d'une usine de pesticides explose peu après minuit. La fumée blanchâtre se propage dans toute la ville au gré du vent et contamine la population en majorité pauvre de la région. La nappe de gaz qui s'étendra bientôt sur 40 km² provoquera la plus grande catastrophe industrielle mondiale. L'intoxication entraînera le mort de plus de 15 000 personnes et 500 000 garderont les séquelles de ce désastre (brûlures, difficultés respiratoires...) Les dirigeants de l'usine chimique, une multinationale américaine, sont désignés responsables.
Voir aussi : Accident - Chimique - Histoire de l'Environnement
1994
3 décembre
Sony présente sa Play Station
Sony se lance dans la console de salon et vend ses premiers exemplaires de la Play Station. Celle-ci est deux fois plus puissante que la Mega Drive et tend à rendre obsolète l’utilisation de cartouches en les remplaçant par un support que l’entreprise maîtrise parfaitement : le disque compact. Le succès est immédiat : plus d’un million d’exemplaires sont vendus en moins de six mois.
Voir aussi : Histoire des Jeux vidéo - Console - Histoire de Sony - Histoire des Loisirs
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Les procès de Prague, ou Procès Slánský (du nom du principal accusé), qui ont eu lieu en 1952, ont eu pour objectif d'éliminer des cadres du Parti communiste tchécoslovaque présentés de façon mensongère comme des opposants au régime de la République tchécoslovaque. Ils sont le versant tchécoslovaque des Grandes Purges staliniennes.
En 1951, le président de la République et du Parti communiste tchécoslovaque (PCT), Klement Gottwald est confronté à de sérieuses difficultés : d'abord, un fort mécontentement populaire contre les pénuries de toutes sortes, notamment alimentaires, et l'absence de liberté, ensuite, une rivalité sous-jacente avec Rudolf Slánský, secrétaire général du PCT, enfin, une pression de Staline, qui voit des espions partout et qui exige que le PCT procède aux mêmes purges que celles qui ont cours en Union soviétique et dans les autres pays de l'Est. Le but est d'éviter une contagion yougoslave.
Comme dans le Complot des blouses blanches qui vise essentiellement des Juifs et qui est concomitant aux Procès de Prague, 11 des 14 accusés sont juifs et accusés d'un « complot titoïste ».
En organisant une purge lui-même, dans le plus pur style stalinien, qui décapite la direction du Parti, Klement Gottwald poursuit plusieurs objectifs à la fois :
il se débarrasse d'un rival dangereux, que Staline aurait pu utiliser contre lui ;
l'origine juive de 11 des 14 inculpés permet de trouver des boucs émissaires faciles à dénoncer (complot sioniste par des trafiquants juifs) dans un pays à l’antisémitisme latent ;
Gottwald s'en prend aux anciens de la guerre d'Espagne, soupçonnés de trotskysme. Ceux-ci, le plus souvent, avaient activement participé à la résistance anti-nazie, alors que lui-même était réfugié à Moscou, ce qui pouvait entacher sa légitimité révolutionnaire ;
une nouvelle génération de militants communistes, qui lui doit tout, arrive aux commandes du Parti ;
enfin, il se justifie vis-à-vis de Staline en montrant qu'il peut frapper à très haut niveau et n'épargne personne : tous les condamnés sont membres du Comité central, du Politburo ou du PCT.
Les victimes de cette purge sont :
Rudolf Slánský, secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque, condamné à mort ; exécuté ;
Vladimír Clementis, ministre des Affaires étrangères, condamné à mort ; exécuté ;
Otto Fischl, vice-ministre des Finances, condamné à mort ; exécuté ;
Josef Frank, vice-secrétaire général du PCT, condamné à mort ; exécuté ;
Ludvík Frejka, chef du comité de l'économie à la chancellerie du président, condamné à mort ; exécuté ;
Bedřich Geminder, chef de la section internationale du secrétariat du parti, condamné à mort ; exécuté ;
Vavro Hajdů, vice-ministre des Affaires étrangères, (prison à vie)
Evžen Löbl, vice-ministre aux Affaires commerciales (prison à vie)
Artur London, vice-ministre des Affaires étrangères,(prison à vie)
Rudolf Margolius, vice-ministre des Affaires commerciales, condamné à mort ; exécuté ;
Bedřich Reicin, vice-ministre à la Défense nationale,, condamné à mort ; exécuté ;
André Simone, éditeur du journal Rudé Pravo, condamné à mort ; exécuté ;
Otto Šling, secrétaire régional du parti, condamné à mort ; exécuté ;
Karel Šváb, vice-ministre de la Sécurité d’État, condamné à mort ; exécuté.
Les condamnés à mort furent pendus et les corps incinérés. Le fourgon transportant les cendres fut bloqué sur la route par la neige, les occupants ne trouvèrent rien de mieux que de jeter les cendres sur la neige pour libérer le fourgon.
Gottwald survit très peu de temps à ses victimes : en effet, à la suite de ce procès, il sombre dans l'alcoolisme et meurt d'une pneumonie contractée lors des funérailles du « Petit Père des peuples » en mars 1953, soit un trimestre après les exécutions des condamnés des procès de Prague.
Les procès de Prague sont à la source de L'Aveu de Costa-Gavras avec Yves Montand et Simone Signoret. Le film est basé sur le livre éponyme d’Artur London, l'un des rares survivants des procès.
En 1951, le président de la République et du Parti communiste tchécoslovaque (PCT), Klement Gottwald est confronté à de sérieuses difficultés : d'abord, un fort mécontentement populaire contre les pénuries de toutes sortes, notamment alimentaires, et l'absence de liberté, ensuite, une rivalité sous-jacente avec Rudolf Slánský, secrétaire général du PCT, enfin, une pression de Staline, qui voit des espions partout et qui exige que le PCT procède aux mêmes purges que celles qui ont cours en Union soviétique et dans les autres pays de l'Est. Le but est d'éviter une contagion yougoslave.
Comme dans le Complot des blouses blanches qui vise essentiellement des Juifs et qui est concomitant aux Procès de Prague, 11 des 14 accusés sont juifs et accusés d'un « complot titoïste ».
En organisant une purge lui-même, dans le plus pur style stalinien, qui décapite la direction du Parti, Klement Gottwald poursuit plusieurs objectifs à la fois :
il se débarrasse d'un rival dangereux, que Staline aurait pu utiliser contre lui ;
l'origine juive de 11 des 14 inculpés permet de trouver des boucs émissaires faciles à dénoncer (complot sioniste par des trafiquants juifs) dans un pays à l’antisémitisme latent ;
Gottwald s'en prend aux anciens de la guerre d'Espagne, soupçonnés de trotskysme. Ceux-ci, le plus souvent, avaient activement participé à la résistance anti-nazie, alors que lui-même était réfugié à Moscou, ce qui pouvait entacher sa légitimité révolutionnaire ;
une nouvelle génération de militants communistes, qui lui doit tout, arrive aux commandes du Parti ;
enfin, il se justifie vis-à-vis de Staline en montrant qu'il peut frapper à très haut niveau et n'épargne personne : tous les condamnés sont membres du Comité central, du Politburo ou du PCT.
Les victimes de cette purge sont :
Rudolf Slánský, secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque, condamné à mort ; exécuté ;
Vladimír Clementis, ministre des Affaires étrangères, condamné à mort ; exécuté ;
Otto Fischl, vice-ministre des Finances, condamné à mort ; exécuté ;
Josef Frank, vice-secrétaire général du PCT, condamné à mort ; exécuté ;
Ludvík Frejka, chef du comité de l'économie à la chancellerie du président, condamné à mort ; exécuté ;
Bedřich Geminder, chef de la section internationale du secrétariat du parti, condamné à mort ; exécuté ;
Vavro Hajdů, vice-ministre des Affaires étrangères, (prison à vie)
Evžen Löbl, vice-ministre aux Affaires commerciales (prison à vie)
Artur London, vice-ministre des Affaires étrangères,(prison à vie)
Rudolf Margolius, vice-ministre des Affaires commerciales, condamné à mort ; exécuté ;
Bedřich Reicin, vice-ministre à la Défense nationale,, condamné à mort ; exécuté ;
André Simone, éditeur du journal Rudé Pravo, condamné à mort ; exécuté ;
Otto Šling, secrétaire régional du parti, condamné à mort ; exécuté ;
Karel Šváb, vice-ministre de la Sécurité d’État, condamné à mort ; exécuté.
Les condamnés à mort furent pendus et les corps incinérés. Le fourgon transportant les cendres fut bloqué sur la route par la neige, les occupants ne trouvèrent rien de mieux que de jeter les cendres sur la neige pour libérer le fourgon.
Gottwald survit très peu de temps à ses victimes : en effet, à la suite de ce procès, il sombre dans l'alcoolisme et meurt d'une pneumonie contractée lors des funérailles du « Petit Père des peuples » en mars 1953, soit un trimestre après les exécutions des condamnés des procès de Prague.
Les procès de Prague sont à la source de L'Aveu de Costa-Gavras avec Yves Montand et Simone Signoret. Le film est basé sur le livre éponyme d’Artur London, l'un des rares survivants des procès.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Re: Bon, bin, heu? La boite à clous. Ici on trouve de tout.
( 6 février)calimero a écrit :Je n'était pas au courant pour le golf sur la LUne....
La balle...allait elle loin?
Comme tu n'as jamais eu de réponse, je me permets...
Selon le video, miles and miles and miles away...
- saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Février? Mordiou.......
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
771
4 décembre
Charlemagne prend le pouvoir
Le roi de France Carloman meurt à Samoussy. Son frère Charles Ier, profite de sa disparition pour s'accaparer des terres destinées à ses fils. Il devient dès lors le seul roi des Francs grâce à la bénédiction que lui confère l'archevêque Wilcharius de Sens. Il sera couronné "empereur des Romains " par Léon III dans la basilique Saint-Pierre de Rome le 25 décembre de l'an 800 et prendra le nom de Charlemagne.
Voir aussi : Sacre - Charlemagne - Histoire des Carolingiens
1259
4 décembre
Traité de Paris
Le roi d'Angleterre Henri III Plantagenêt signe avec Louis IX le traité de Paris au palais royal du Louvre. Le futur roi de France accepte de céder le Périgord, le Limousin, une partie de la Saintonge, l’Agénois et le Quercy en échange de quoi Henri III renonce à la Normandie, au Maine, à l'Anjou, à la Touraine et au Poitou. Le traité de Paris avait pour but de mettre fin au conflit qui oppose la France et l'Angleterre depuis des siècles.
Voir aussi : Histoire de Paris - Traité - Dossier histoire du duché de Normandie - Henri III - Louis IX - Histoire des Capétiens
1419
4 décembre
Louis III d'Anjou roi titulaire de Naples
Louis III d'Anjou (1403-1434) est investi au trône de Sicile par le pape Martin V. Fils de Louis II d'Anjou (1377-1417), et malgré son rapprochement avec Jeanne II de Naples, qui l'adopte en 1423, il est contesté dans ses prétentions aux titres de roi de Naples et de comte de Provence (1417-1434) par Alphonse V le Magnanime, roi d'Aragon. Mort de malaria à Cosenza (Calabre), en 1434 sans enfants, son frère, René le Bon (1409-1480), lui succéda.
Voir aussi : Martin v - Royaume de Sicile - Louis iii d'anjou - Alphonse v d'aragon - Louis ii d'anjou - Histoire de la Politique
1642
4 décembre
Mort de Richelieu
Après avoir passé dix huit ans au service de l’Etat, le cardinal de Richelieu meurt à Paris. Aux cours de ces années aux côtés de Louis XIII, Richelieu a travaillé à l’unification de la France et à la toute puissance de la Monarchie. Il fut aussi le principal acteur de l’extension et de la puissance du pays au sein de l'Europe, puissance qui sera assurée en 1648. Préparant le terrain de l’absolutisme de Louis XIV, Richelieu fut aussi un despote qui se fit de nombreux ennemis parmi la noblesse. Certains affirment par ailleurs que le peuple alluma des feux de joie pour fêter l'annonce de ce décès.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Histoire des Décès
1679
4 décembre
Mort de Thomas Hobbes
Thomas Hobbes meurt le 4 décembre 1679 à Hardwick Hall. Philosophe anglais très influent, il étudie les concepts de l'état de nature, du pacte de soumission et du contrat social. Il publie en 1651 son ½uvre principale, le Léviathan et est accusé d'athéisme, ce qui lui attire l'hostilité de l'Eglise.
Voir aussi : Philosophe - Mort - Thomas Hobbes - Histoire de la Philosophie
1749
4 décembre
Décès de Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin
Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin, baronne de Saint-Martin de l'isle de Ré, décède à Paris à l'âge de 67 ans. Elle est l'auteure de plusieurs romans à succès tels que "Mémoires du comte de Comminge", "Le Siège de Calais" et "Les Malheurs de l'amour". Elle est également à l'origine d'un salon politique et financier qui fut fréquenté par de grands auteurs tels que, Marivaux, l'abbé Prévost, Duclos ou Montesquieu. Elle est la mère de de l'encyclopédiste d'Alembert.
Voir aussi : Décès - Littérature - D'Alembert - Histoire des Décès
1808
4 décembre
Reddition de Madrid
Après la brillante victoire de Somosierra le 30 novembre, Napoléon poursuit sa percée vers le Sud et entre dans Madrid. La capitale espagnole se rend. Les espagnols recouvreront leur indépendance grâce à leur alliance avec l'Angleterre et le Portugal en 1814.
Voir aussi : Bataille - Napoléon - Histoire de Madrid - Capitulation - Reddition - Histoire de l'Empire
1820
4 décembre
James Monroe est réélu président des États-Unis
La carrière de James Monroe commence au Sénat puis à l'ambassade de France. En 1817, il devient le cinquième président des Etats-Unis. Trois ans plus tard, il est réélu en tant que président. Sous son mandat, le Compromis du Missouri est mis en place cherchant ainsi calmer les conflits des Etats par rapport à l'esclavagisme. Il met également en place la "doctrine Monroe" qui démontre la volonté des Etats-Unis d'avoir un grand pouvoir sur le continent américain.
Voir aussi : Etats-Unis - Compromis du Missouri - Présidence - Doctrine Monroe - Esclavagisme - Histoire de la Politique
1851
4 décembre
Répression de Louis-Napoléon Bonaparte
Deux jours après son Coup d'Etat, le président Louis-Napoléon Bonaparte organise une sanglante répression contre les insurgés (en majorité des ouvriers) s'opposant à sa prise de pouvoir. Les barricades qui se sont élevées depuis la veille sur les boulevarda parisiens sont prises d'assaut par l'armée. Les fusillades font environ 400 morts. En deux jours, la police du prince-président procède à plus de 25 000 arrestations. En province, 32 départements sont mis en état de siège, mais la résistance des paysans sera elle aussi écrasée dans le sang.
Voir aussi : Napoléon III - Répression - Louis-Napoléon Bonaparte - Histoire du Second Empire
1866
4 décembre
Conférence de Londres
Quelques semaines après la conférence de Québec, une poignée de personnes issues des délégations de la province du Canada, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick viennent rencontrer des officiers du gouvernement britannique à Londres. Ils créent ensemble l'ébauche de l'Acte de l'Amérique du Nord, donnant au pays le nom de Canada. Les deux régions, le Canada-Ouest et le Canada-Est deviennent respectivement l'Ontario et le Québec. Ils en choisissent également une devise tirée du Psaume 72 de la Bible.
Voir aussi : Canada - Histoire des Traités
1892
4 décembre
Naissance de Francisco Franco
Francisco Franco est né le 4 décembre 1892 à Ferrol. Sa carrière militaire le lie d'amitié au général Sanjurjo, qui échoue dans une tentative de putsch, en 1932. Pendant la guerre civile, en 1936, Franco, proclamé Caudillo, prend la tête du gouvernement nationaliste contre les républicains. Proche des dictateurs européens, l'Espagne'n'entre pas en guerre. Dans les années 1960, sa dictature libéralise et modernise le pays. Malade, il meurt, en 1975, désignant le prince Juan Carlos comme successeur.
Voir aussi : Espagne - Franco - Juan Carlos - Caudillo - Dictature - Histoire de la Politique
1897
4 décembre
Traité de Constantinople entre la Grèce et l'Empire ottoman
Le 4 décembre 1897, l'Empire ottoman et le royaume de Grèce signent le traité de Constantinople, qui met fin aux hostilités entre les deux pays. Les Ottomans sortent gagnants de ce conflit puisqu'ils continuent à occuper les territoires pris à la Grèce tant que celle-ci'n'a pas payé de lourdes réparations. Cependant, la Crète accède au statut d'Etat autonome placé sous contrôle ottoman.
Voir aussi : Traité - Histoire de l'Empire ottoman - Dossier histoire de Constantinople - Grèce - Histoire des Traités
1927
4 décembre
"Le duc" au Cotton Club
La formation de Duke Ellington se produit pour la première fois au Cotton Club à Harlem, salle dans laquelle il jouera jusqu’à 1932. Il est alors l’inventeur du style "jungle" reposant sur des cuivres de sourdines, tandis que l’année 1927 est celle d’enregistrements majeurs. La célébrité du pianiste et chef d’orchestre, qui multiplie les concerts, dépasse alors largement New York.
Voir aussi : Histoire du Jazz
1953
4 décembre
Premier film en cinémascope
Le film d'Henri Koster "La tunique" ("The robe"), est le premier à être réalisé en cinémascope. Les studios de la XX century Fox, sont à l'origine de ce changement de format qui vise à relancer l'économie du cinéma. Les salles du monde entier seront bientôt toutes équipées de projecteurs cinémascopes
Voir aussi : Film - Histoire du Cinéma
1960
4 décembre
Premier numéro de la revue "Hara-Kiri"
Un nouveau magazine de bande dessinée réservé aux adultes apparaît dans les kiosques français. Mais dès le mois de septembre les premiers numéros d'Hara-Kiri avaient déjà été vendus uniquement par colportage. Volontairement provocateurs, les rédacteurs d' "Hara-Kiri" adopteront un sous-titre "journal bête et méchant". On y retrouvera des dessinateurs tels que Wolinski, Cabu ou Reiser.
Voir aussi : Histoire de Hara-Kiri - Reiser - Cabu - Histoire des Bandes dessinées
1974
4 décembre
Nouvelle avancée pour la contraception
Une nouvelle loi autorise la délivrance de la pilule contraceptive aux mineures sans l'autorisation de leurs parents. Elle garantie anonymat et gratuité dans les centres de planification familiaux. Ce nouveau texte vient parfaire la loi Neuwirth du 28 décembre 1967 qui légalise l'utilisation de la pilule.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire du Droit des femmes - Histoire de la Contraception - Pilule - Neuwirth - Histoire des Femmes
1975
4 décembre
Mort d'Hannah Arendt
Hannah Arendt s’éteint à New York. La philosophe d’origine juive a marqué la modernité par ses écrits sur le totalitarisme et sur la culture politique contemporaine. Née en Allemagne et ayant étudié dans ce pays lors de la montée du nazisme, la philosophe s’est particulièrement attachée à son fonctionnement et a analysé ce qu’elle nomme la banalité du mal dans "Eichmann à Jérusalem".
Voir aussi : Histoire de la Philosophie
1977
4 décembre
Sacre de Bokassa
Le président "à vie" de la République Centrafricaine, Jean-Bedel Bokassa, est sacré empereur à Bangui en compagnie de son épouse Catherine. Il prend le titre de "Bokassa Ier". 5000 personnes sont invités à la fastueuse cérémonie où le nouvel empereur a revêtu la même tenue que celle que portait le maréchal Ney au sacre de Napoléon Ier. Bokassa dirigera le pays d'une main de fer avant d'être renversé par son neveu, David Dacko, le 20 septembre 1979.
Voir aussi : Sacre - Empereur - Couronnement - Bokassa - Histoire des Sacres
1984
4 décembre
La Haute autorité veut suspendre NRJ
Accusée d’émettre à une puissance abusive, la station NRJ est menacée de suspension par la Haute autorité. Lorsque l’antenne diffuse la nouvelle sur les ondes, la réaction des auditeurs et de certains artistes est immédiate et sans précédent. Le 8 décembre, une foule de fidèles descendra dans les rues parisiennes pour protester et parviendra à faire annuler la procédure. Cet événement contribuera à renforcer l’image et la réputation du groupe, qui verra son audimat accroître démesurément.
Voir aussi : Histoire de NRJ - Haute Autorité - Histoire de la Radio
1993
4 décembre
Mort de Frank Zappa
Le compositeur et musicien Frank Zappa s’éteint des suites d’un cancer de la prostate. Connu pour ses musiques rock avec notamment l’album « Freak Out », cet artiste collabora aussi avec des orchestres et compositeurs de musique classique et contemporaine, comme Pierre Boulez. Artiste prolifique, il a multiplié les collaborations et a laissé une œuvre révolutionnaire et géniale.
Voir aussi : Compositeur - Frank Zappa - Histoire du Rock n'roll
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
4 décembre
Charlemagne prend le pouvoir
Le roi de France Carloman meurt à Samoussy. Son frère Charles Ier, profite de sa disparition pour s'accaparer des terres destinées à ses fils. Il devient dès lors le seul roi des Francs grâce à la bénédiction que lui confère l'archevêque Wilcharius de Sens. Il sera couronné "empereur des Romains " par Léon III dans la basilique Saint-Pierre de Rome le 25 décembre de l'an 800 et prendra le nom de Charlemagne.
Voir aussi : Sacre - Charlemagne - Histoire des Carolingiens
1259
4 décembre
Traité de Paris
Le roi d'Angleterre Henri III Plantagenêt signe avec Louis IX le traité de Paris au palais royal du Louvre. Le futur roi de France accepte de céder le Périgord, le Limousin, une partie de la Saintonge, l’Agénois et le Quercy en échange de quoi Henri III renonce à la Normandie, au Maine, à l'Anjou, à la Touraine et au Poitou. Le traité de Paris avait pour but de mettre fin au conflit qui oppose la France et l'Angleterre depuis des siècles.
Voir aussi : Histoire de Paris - Traité - Dossier histoire du duché de Normandie - Henri III - Louis IX - Histoire des Capétiens
1419
4 décembre
Louis III d'Anjou roi titulaire de Naples
Louis III d'Anjou (1403-1434) est investi au trône de Sicile par le pape Martin V. Fils de Louis II d'Anjou (1377-1417), et malgré son rapprochement avec Jeanne II de Naples, qui l'adopte en 1423, il est contesté dans ses prétentions aux titres de roi de Naples et de comte de Provence (1417-1434) par Alphonse V le Magnanime, roi d'Aragon. Mort de malaria à Cosenza (Calabre), en 1434 sans enfants, son frère, René le Bon (1409-1480), lui succéda.
Voir aussi : Martin v - Royaume de Sicile - Louis iii d'anjou - Alphonse v d'aragon - Louis ii d'anjou - Histoire de la Politique
1642
4 décembre
Mort de Richelieu
Après avoir passé dix huit ans au service de l’Etat, le cardinal de Richelieu meurt à Paris. Aux cours de ces années aux côtés de Louis XIII, Richelieu a travaillé à l’unification de la France et à la toute puissance de la Monarchie. Il fut aussi le principal acteur de l’extension et de la puissance du pays au sein de l'Europe, puissance qui sera assurée en 1648. Préparant le terrain de l’absolutisme de Louis XIV, Richelieu fut aussi un despote qui se fit de nombreux ennemis parmi la noblesse. Certains affirment par ailleurs que le peuple alluma des feux de joie pour fêter l'annonce de ce décès.
Voir aussi : Louis XIII - Richelieu - Histoire des Décès
1679
4 décembre
Mort de Thomas Hobbes
Thomas Hobbes meurt le 4 décembre 1679 à Hardwick Hall. Philosophe anglais très influent, il étudie les concepts de l'état de nature, du pacte de soumission et du contrat social. Il publie en 1651 son ½uvre principale, le Léviathan et est accusé d'athéisme, ce qui lui attire l'hostilité de l'Eglise.
Voir aussi : Philosophe - Mort - Thomas Hobbes - Histoire de la Philosophie
1749
4 décembre
Décès de Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin
Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin, baronne de Saint-Martin de l'isle de Ré, décède à Paris à l'âge de 67 ans. Elle est l'auteure de plusieurs romans à succès tels que "Mémoires du comte de Comminge", "Le Siège de Calais" et "Les Malheurs de l'amour". Elle est également à l'origine d'un salon politique et financier qui fut fréquenté par de grands auteurs tels que, Marivaux, l'abbé Prévost, Duclos ou Montesquieu. Elle est la mère de de l'encyclopédiste d'Alembert.
Voir aussi : Décès - Littérature - D'Alembert - Histoire des Décès
1808
4 décembre
Reddition de Madrid
Après la brillante victoire de Somosierra le 30 novembre, Napoléon poursuit sa percée vers le Sud et entre dans Madrid. La capitale espagnole se rend. Les espagnols recouvreront leur indépendance grâce à leur alliance avec l'Angleterre et le Portugal en 1814.
Voir aussi : Bataille - Napoléon - Histoire de Madrid - Capitulation - Reddition - Histoire de l'Empire
1820
4 décembre
James Monroe est réélu président des États-Unis
La carrière de James Monroe commence au Sénat puis à l'ambassade de France. En 1817, il devient le cinquième président des Etats-Unis. Trois ans plus tard, il est réélu en tant que président. Sous son mandat, le Compromis du Missouri est mis en place cherchant ainsi calmer les conflits des Etats par rapport à l'esclavagisme. Il met également en place la "doctrine Monroe" qui démontre la volonté des Etats-Unis d'avoir un grand pouvoir sur le continent américain.
Voir aussi : Etats-Unis - Compromis du Missouri - Présidence - Doctrine Monroe - Esclavagisme - Histoire de la Politique
1851
4 décembre
Répression de Louis-Napoléon Bonaparte
Deux jours après son Coup d'Etat, le président Louis-Napoléon Bonaparte organise une sanglante répression contre les insurgés (en majorité des ouvriers) s'opposant à sa prise de pouvoir. Les barricades qui se sont élevées depuis la veille sur les boulevarda parisiens sont prises d'assaut par l'armée. Les fusillades font environ 400 morts. En deux jours, la police du prince-président procède à plus de 25 000 arrestations. En province, 32 départements sont mis en état de siège, mais la résistance des paysans sera elle aussi écrasée dans le sang.
Voir aussi : Napoléon III - Répression - Louis-Napoléon Bonaparte - Histoire du Second Empire
1866
4 décembre
Conférence de Londres
Quelques semaines après la conférence de Québec, une poignée de personnes issues des délégations de la province du Canada, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick viennent rencontrer des officiers du gouvernement britannique à Londres. Ils créent ensemble l'ébauche de l'Acte de l'Amérique du Nord, donnant au pays le nom de Canada. Les deux régions, le Canada-Ouest et le Canada-Est deviennent respectivement l'Ontario et le Québec. Ils en choisissent également une devise tirée du Psaume 72 de la Bible.
Voir aussi : Canada - Histoire des Traités
1892
4 décembre
Naissance de Francisco Franco
Francisco Franco est né le 4 décembre 1892 à Ferrol. Sa carrière militaire le lie d'amitié au général Sanjurjo, qui échoue dans une tentative de putsch, en 1932. Pendant la guerre civile, en 1936, Franco, proclamé Caudillo, prend la tête du gouvernement nationaliste contre les républicains. Proche des dictateurs européens, l'Espagne'n'entre pas en guerre. Dans les années 1960, sa dictature libéralise et modernise le pays. Malade, il meurt, en 1975, désignant le prince Juan Carlos comme successeur.
Voir aussi : Espagne - Franco - Juan Carlos - Caudillo - Dictature - Histoire de la Politique
1897
4 décembre
Traité de Constantinople entre la Grèce et l'Empire ottoman
Le 4 décembre 1897, l'Empire ottoman et le royaume de Grèce signent le traité de Constantinople, qui met fin aux hostilités entre les deux pays. Les Ottomans sortent gagnants de ce conflit puisqu'ils continuent à occuper les territoires pris à la Grèce tant que celle-ci'n'a pas payé de lourdes réparations. Cependant, la Crète accède au statut d'Etat autonome placé sous contrôle ottoman.
Voir aussi : Traité - Histoire de l'Empire ottoman - Dossier histoire de Constantinople - Grèce - Histoire des Traités
1927
4 décembre
"Le duc" au Cotton Club
La formation de Duke Ellington se produit pour la première fois au Cotton Club à Harlem, salle dans laquelle il jouera jusqu’à 1932. Il est alors l’inventeur du style "jungle" reposant sur des cuivres de sourdines, tandis que l’année 1927 est celle d’enregistrements majeurs. La célébrité du pianiste et chef d’orchestre, qui multiplie les concerts, dépasse alors largement New York.
Voir aussi : Histoire du Jazz
1953
4 décembre
Premier film en cinémascope
Le film d'Henri Koster "La tunique" ("The robe"), est le premier à être réalisé en cinémascope. Les studios de la XX century Fox, sont à l'origine de ce changement de format qui vise à relancer l'économie du cinéma. Les salles du monde entier seront bientôt toutes équipées de projecteurs cinémascopes
Voir aussi : Film - Histoire du Cinéma
1960
4 décembre
Premier numéro de la revue "Hara-Kiri"
Un nouveau magazine de bande dessinée réservé aux adultes apparaît dans les kiosques français. Mais dès le mois de septembre les premiers numéros d'Hara-Kiri avaient déjà été vendus uniquement par colportage. Volontairement provocateurs, les rédacteurs d' "Hara-Kiri" adopteront un sous-titre "journal bête et méchant". On y retrouvera des dessinateurs tels que Wolinski, Cabu ou Reiser.
Voir aussi : Histoire de Hara-Kiri - Reiser - Cabu - Histoire des Bandes dessinées
1974
4 décembre
Nouvelle avancée pour la contraception
Une nouvelle loi autorise la délivrance de la pilule contraceptive aux mineures sans l'autorisation de leurs parents. Elle garantie anonymat et gratuité dans les centres de planification familiaux. Ce nouveau texte vient parfaire la loi Neuwirth du 28 décembre 1967 qui légalise l'utilisation de la pilule.
Voir aussi : Dossier histoire du féminisme - Histoire du Droit des femmes - Histoire de la Contraception - Pilule - Neuwirth - Histoire des Femmes
1975
4 décembre
Mort d'Hannah Arendt
Hannah Arendt s’éteint à New York. La philosophe d’origine juive a marqué la modernité par ses écrits sur le totalitarisme et sur la culture politique contemporaine. Née en Allemagne et ayant étudié dans ce pays lors de la montée du nazisme, la philosophe s’est particulièrement attachée à son fonctionnement et a analysé ce qu’elle nomme la banalité du mal dans "Eichmann à Jérusalem".
Voir aussi : Histoire de la Philosophie
1977
4 décembre
Sacre de Bokassa
Le président "à vie" de la République Centrafricaine, Jean-Bedel Bokassa, est sacré empereur à Bangui en compagnie de son épouse Catherine. Il prend le titre de "Bokassa Ier". 5000 personnes sont invités à la fastueuse cérémonie où le nouvel empereur a revêtu la même tenue que celle que portait le maréchal Ney au sacre de Napoléon Ier. Bokassa dirigera le pays d'une main de fer avant d'être renversé par son neveu, David Dacko, le 20 septembre 1979.
Voir aussi : Sacre - Empereur - Couronnement - Bokassa - Histoire des Sacres
1984
4 décembre
La Haute autorité veut suspendre NRJ
Accusée d’émettre à une puissance abusive, la station NRJ est menacée de suspension par la Haute autorité. Lorsque l’antenne diffuse la nouvelle sur les ondes, la réaction des auditeurs et de certains artistes est immédiate et sans précédent. Le 8 décembre, une foule de fidèles descendra dans les rues parisiennes pour protester et parviendra à faire annuler la procédure. Cet événement contribuera à renforcer l’image et la réputation du groupe, qui verra son audimat accroître démesurément.
Voir aussi : Histoire de NRJ - Haute Autorité - Histoire de la Radio
1993
4 décembre
Mort de Frank Zappa
Le compositeur et musicien Frank Zappa s’éteint des suites d’un cancer de la prostate. Connu pour ses musiques rock avec notamment l’album « Freak Out », cet artiste collabora aussi avec des orchestres et compositeurs de musique classique et contemporaine, comme Pierre Boulez. Artiste prolifique, il a multiplié les collaborations et a laissé une œuvre révolutionnaire et géniale.
Voir aussi : Compositeur - Frank Zappa - Histoire du Rock n'roll
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
- saintluc
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Jean-Bedel Bokassa (22 février 1921 - 3 novembre 1996) est un ancien président de la République centrafricaine (de 1966 à 1976), autoproclamé empereur sous le nom de Bokassa Ier de 1976 à 1979.
Jean-Bedel Bokassa naquit le 22 février 1921 à Bobangui, petit village de la préfecture de Lobaye, en Centrafrique. Il perdit ses parents à l'âge de six ans : son père, Mindongon Mgboundoulou, qui protestait contre la brutalité des sociétés concessionnaires coloniales, fut arrêté, jugé sommairement et exécuté par les Français. Sa mère, Marie Yokowo, se suicida peu de temps après.
Les missionnaires des écoles qu'il fréquentait voulaient en faire un prêtre mais il s'engagea finalement dans l'armée française en mai 1939. Il fut par la suite soldat des forces françaises libres et participa au débarquement de Provence et à la bataille du Rhin. Après la guerre, il devint élève de l'École militaire de Saint-Louis au Sénégal puis à Châlons-sur-Marne. Il combattit ensuite en Indochine et en Algérie, obtint la Légion d'honneur et la Croix de guerre. Il fut sous les ordres du général Marcel Bigeard lorsque celui-ci était en garnison en Afrique. Il termina sa carrière dans l'armée française avec le grade de capitaine.
Il ne quitta pas l'armée française, mais fut détaché comme conseiller militaire technique de l'armée française pour la création, la formation et l'encadrement de l'armée centrafricaine naissante. C'est par la suite qu'il demanda son départ de l'armée française pour être incorporé comme officier supérieur dans l'armée centrafricaine.
Son cousin, David Dacko, président de la République centrafricaine fraîchement indépendante, fit appel à ses services pour réorganiser l'armée du pays et le nomma chef d'état-major en 1964. À la fin de l'année 1965, le chef de la gendarmerie tenta un coup d'État contre David Dacko et envoya également des gendarmes pour tenter d'arrêter Jean-Bedel Bokassa. Retournant la situation à son profit, Bokassa neutralisa la gendarmerie et renversa Dacko à son propre avantage. Il accéda ainsi au pouvoir le soir du 31 décembre 1965, à la faveur de ce qu'on appela le « coup d'État de la Saint-Sylvestre ».
Surnommé « le Soudard » par le général de Gaulle (qui le reçoit officiellement à Paris en mars 1969), Jean-Bedel Bokassa fut plutôt populaire durant les sept premières années qu'il passa au pouvoir, en dépit de la violence de son régime qui pratiquait torture et exécutions sommaires. Le 2 avril 1968, il participa à la création de l’Union des États d’Afrique Centrale (UEAC) avec le Congo-Kinshasa et le Tchad. Bokassa défendait le retour à la terre, il mit ainsi en place une réforme agraire le 30 août 1970. Politiquement, il prônait la valeur du travail et dénonçait la corruption et la bourgeoisie. Son régime était soutenu par la France, qui le considérait favorable à la défense de ses intérêts dans la région.
Jean-Bedel Bokassa renforça pourtant son emprise dictatoriale, s'auto-proclama président à vie le 2 mars 1972 puis se promut maréchal le 19 mai 1974 ; il se déclara musulman en 1976 et changea son nom en Salah Eddine Ahmed Bokassa avec l'objectif de plaire à Kadhafi pour bénéficier de l'aide financière libyenne.
Le 2 janvier 1975, il forme un nouveau gouvernement et crée le poste de Premier ministre et nomme Élisabeth Domitien, qui fut la première femme à occuper ce poste en Afrique.
En septembre 1976, il dissout le gouvernement pour le remplacer par le Conseil de la révolution centrafricaine. Son cousin David Dacko, dont il avait pris la place à la tête de l'État et qu'il avait fait emprisonner, devient son conseiller.
Bokassa se couronna finalement empereur le 4 décembre 1977 au cours d'une cérémonie à laquelle 5 000 invités assistèrent, notamment le ministre français de la Coopération, Robert Galley ; aucun chef d'État ne fit cependant le déplacement. Il revêtit pour l'occasion le même costume que le maréchal Ney lors du sacre de Napoléon Ier. Son titre complet était « Empereur de Centrafrique par la volonté du peuple centrafricain, uni au sein du parti politique national : le MESAN » ("Mouvement pour l'évolution sociale de l'Afrique noire"). Ce dernier épisode lui valut une réputation de mégalomane. Bokassa justifiait ses actions en déclarant que la création d'une monarchie aiderait la Centrafrique à se distinguer des autres pays africains et à gagner le respect des autres pays du monde. Il prétendit mettre en place une monarchie constitutionnelle, mais son régime demeura une dictature violente.
En 1979, Jean Bedel Bokassa ne jouissait plus de sa popularité passée. En janvier, il réprima dans le sang des manifestations de lycéens. Amnesty International et une commission de juristes internationaux établirent qu'il participa au massacre dans la prison de Bangui de 100 enfants qui avaient été arrêtés pour avoir protesté contre le coût trop élevé des uniformes scolaires imposés par l'empereur ; Bokassa nia toujours farouchement son implication dans ce massacre. Des rumeurs prétendaient que Bokassa s'adonnait au cannibalisme à l'occasion, ce qui lui valut le surnom de « l'Ogre de Berengo », mais ces accusations furent rejetées lors de son procès et jugées improbables par les nombreux enquêteurs dépêchés sur place à la suite de son renversement. Il semblerait que cette histoire ait été inventée par les services secrets français pour ajouter du crédit à l'image de monstre qu'on voulait donner de Bokassa à l'époque pour justifier son renversement.
Bokassa anthropophage ?
L'anthropophagie doit être rapidement évoquée car, contrairement à ce qu'ont pu écrire les média français en 1979, elle n'est pas une pratique tolérée en Centrafrique à l'époque de Bokassa. En revanche, la manducation des corps, post-mortem, fut une pratique sociale reconnue aux temps précoloniaux et parfois encore pratiquée bien qu'interdite. Depuis toujours, en effet, "la manducation du corps d'un ennemi mort au combat ou exécuté, ainsi que celle d'un parent défunt, permettent d'acquérir les forces vitales du trépassé. Une telle pratique n'a rien d'asocial : ne sont consommés que des membres du groupe décédés normalement ou des ennemis. Rien n'est donc répréhensible dans cette pratique aux yeux des villageois qui s'y livrent". le seul but était de faire participer l'individu à la grande force vitale qui anime la Nature. S'il n'est pas impossible que Bokassa ait pu pratiquer la manducation sous cette forme traditionnelle, il est difficile d'accepter sans preuves, à ce stade inexistantes, l'accusation de "cannibalisme" à son encontre.
Dans la nuit du 20 septembre 1979, alors que Bokassa Ier se trouvait en Libye dans l'optique d'un rapprochement avec le colonel Kadhafi, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, future DGSE) lança l'Opération Barracuda. Un commando infiltré du Service Action accueille le Transall du 1er RPIMa commandé par le colonel Briançon-Rouge à l'aéroport de Bangui-Mpoko. Après avoir neutralisé l'aéroport, des renforts atterrissent et le chef des Forces Spéciales contacte le colonel Bernard Degenne basé à la capitale du Tchad pour qu'il envoie ses "barracudas", nom de code pour huit hélicoptères Puma et transports aériens Transall. La prise de Bangui pouvait débuter. Le lendemain aux alentours de minuit et demi, David Dacko annonçait officiellement la chute de l'Empire centrafricain et proclamait la République. Le 10 octobre 1979, l'hebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné révéla l'affaire des diamants, ce qui contribua à la défaite de Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle de 1981. Bokassa reviendra sur cette affaire dans un livre, censuré en France avant sa parution[réf. nécessaire], au milieu des années 1980 au cours de son exil français. Empereur déchu, Bokassa se réfugia à Abidjan, en Côte d'Ivoire, pendant quatre ans, puis en France, à Hardricourt dans les Yvelines, pour finalement retourner à Bangui en octobre 1986, bien qu'il y eût été condamné à mort par contumace. Il fut arrêté et jugé pour trahison, meurtre, cannibalisme et détournement de fonds.
Le 12 juin 1987, au terme de son second procès, il fut reconnu non coupable des charges de cannibalisme mais la peine de mort fut confirmée pour les autres charges. Sa peine fut d'abord commuée en prison à vie en février 1988, puis en 10 ans de réclusion. Il fut amnistié par André Kolingba en 1993 en tant que dernier acte présidentiel et mourut en 1996 d'un arrêt cardiaque. Il a été inhumé dans son ancien palais de Berengo. Il est « réhabilité dans tous ses droits » par le président François Bozizé le 1er décembre 2010, à l'occasion de la fête nationale et du cinquantenaire de la proclamation de l'indépendance de la République centrafricaine.
Il avait 17 femmes et 39 enfants reconnus.
Jean-Bedel Bokassa naquit le 22 février 1921 à Bobangui, petit village de la préfecture de Lobaye, en Centrafrique. Il perdit ses parents à l'âge de six ans : son père, Mindongon Mgboundoulou, qui protestait contre la brutalité des sociétés concessionnaires coloniales, fut arrêté, jugé sommairement et exécuté par les Français. Sa mère, Marie Yokowo, se suicida peu de temps après.
Les missionnaires des écoles qu'il fréquentait voulaient en faire un prêtre mais il s'engagea finalement dans l'armée française en mai 1939. Il fut par la suite soldat des forces françaises libres et participa au débarquement de Provence et à la bataille du Rhin. Après la guerre, il devint élève de l'École militaire de Saint-Louis au Sénégal puis à Châlons-sur-Marne. Il combattit ensuite en Indochine et en Algérie, obtint la Légion d'honneur et la Croix de guerre. Il fut sous les ordres du général Marcel Bigeard lorsque celui-ci était en garnison en Afrique. Il termina sa carrière dans l'armée française avec le grade de capitaine.
Il ne quitta pas l'armée française, mais fut détaché comme conseiller militaire technique de l'armée française pour la création, la formation et l'encadrement de l'armée centrafricaine naissante. C'est par la suite qu'il demanda son départ de l'armée française pour être incorporé comme officier supérieur dans l'armée centrafricaine.
Son cousin, David Dacko, président de la République centrafricaine fraîchement indépendante, fit appel à ses services pour réorganiser l'armée du pays et le nomma chef d'état-major en 1964. À la fin de l'année 1965, le chef de la gendarmerie tenta un coup d'État contre David Dacko et envoya également des gendarmes pour tenter d'arrêter Jean-Bedel Bokassa. Retournant la situation à son profit, Bokassa neutralisa la gendarmerie et renversa Dacko à son propre avantage. Il accéda ainsi au pouvoir le soir du 31 décembre 1965, à la faveur de ce qu'on appela le « coup d'État de la Saint-Sylvestre ».
Surnommé « le Soudard » par le général de Gaulle (qui le reçoit officiellement à Paris en mars 1969), Jean-Bedel Bokassa fut plutôt populaire durant les sept premières années qu'il passa au pouvoir, en dépit de la violence de son régime qui pratiquait torture et exécutions sommaires. Le 2 avril 1968, il participa à la création de l’Union des États d’Afrique Centrale (UEAC) avec le Congo-Kinshasa et le Tchad. Bokassa défendait le retour à la terre, il mit ainsi en place une réforme agraire le 30 août 1970. Politiquement, il prônait la valeur du travail et dénonçait la corruption et la bourgeoisie. Son régime était soutenu par la France, qui le considérait favorable à la défense de ses intérêts dans la région.
Jean-Bedel Bokassa renforça pourtant son emprise dictatoriale, s'auto-proclama président à vie le 2 mars 1972 puis se promut maréchal le 19 mai 1974 ; il se déclara musulman en 1976 et changea son nom en Salah Eddine Ahmed Bokassa avec l'objectif de plaire à Kadhafi pour bénéficier de l'aide financière libyenne.
Le 2 janvier 1975, il forme un nouveau gouvernement et crée le poste de Premier ministre et nomme Élisabeth Domitien, qui fut la première femme à occuper ce poste en Afrique.
En septembre 1976, il dissout le gouvernement pour le remplacer par le Conseil de la révolution centrafricaine. Son cousin David Dacko, dont il avait pris la place à la tête de l'État et qu'il avait fait emprisonner, devient son conseiller.
Bokassa se couronna finalement empereur le 4 décembre 1977 au cours d'une cérémonie à laquelle 5 000 invités assistèrent, notamment le ministre français de la Coopération, Robert Galley ; aucun chef d'État ne fit cependant le déplacement. Il revêtit pour l'occasion le même costume que le maréchal Ney lors du sacre de Napoléon Ier. Son titre complet était « Empereur de Centrafrique par la volonté du peuple centrafricain, uni au sein du parti politique national : le MESAN » ("Mouvement pour l'évolution sociale de l'Afrique noire"). Ce dernier épisode lui valut une réputation de mégalomane. Bokassa justifiait ses actions en déclarant que la création d'une monarchie aiderait la Centrafrique à se distinguer des autres pays africains et à gagner le respect des autres pays du monde. Il prétendit mettre en place une monarchie constitutionnelle, mais son régime demeura une dictature violente.
En 1979, Jean Bedel Bokassa ne jouissait plus de sa popularité passée. En janvier, il réprima dans le sang des manifestations de lycéens. Amnesty International et une commission de juristes internationaux établirent qu'il participa au massacre dans la prison de Bangui de 100 enfants qui avaient été arrêtés pour avoir protesté contre le coût trop élevé des uniformes scolaires imposés par l'empereur ; Bokassa nia toujours farouchement son implication dans ce massacre. Des rumeurs prétendaient que Bokassa s'adonnait au cannibalisme à l'occasion, ce qui lui valut le surnom de « l'Ogre de Berengo », mais ces accusations furent rejetées lors de son procès et jugées improbables par les nombreux enquêteurs dépêchés sur place à la suite de son renversement. Il semblerait que cette histoire ait été inventée par les services secrets français pour ajouter du crédit à l'image de monstre qu'on voulait donner de Bokassa à l'époque pour justifier son renversement.
Bokassa anthropophage ?
L'anthropophagie doit être rapidement évoquée car, contrairement à ce qu'ont pu écrire les média français en 1979, elle n'est pas une pratique tolérée en Centrafrique à l'époque de Bokassa. En revanche, la manducation des corps, post-mortem, fut une pratique sociale reconnue aux temps précoloniaux et parfois encore pratiquée bien qu'interdite. Depuis toujours, en effet, "la manducation du corps d'un ennemi mort au combat ou exécuté, ainsi que celle d'un parent défunt, permettent d'acquérir les forces vitales du trépassé. Une telle pratique n'a rien d'asocial : ne sont consommés que des membres du groupe décédés normalement ou des ennemis. Rien n'est donc répréhensible dans cette pratique aux yeux des villageois qui s'y livrent". le seul but était de faire participer l'individu à la grande force vitale qui anime la Nature. S'il n'est pas impossible que Bokassa ait pu pratiquer la manducation sous cette forme traditionnelle, il est difficile d'accepter sans preuves, à ce stade inexistantes, l'accusation de "cannibalisme" à son encontre.
Dans la nuit du 20 septembre 1979, alors que Bokassa Ier se trouvait en Libye dans l'optique d'un rapprochement avec le colonel Kadhafi, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, future DGSE) lança l'Opération Barracuda. Un commando infiltré du Service Action accueille le Transall du 1er RPIMa commandé par le colonel Briançon-Rouge à l'aéroport de Bangui-Mpoko. Après avoir neutralisé l'aéroport, des renforts atterrissent et le chef des Forces Spéciales contacte le colonel Bernard Degenne basé à la capitale du Tchad pour qu'il envoie ses "barracudas", nom de code pour huit hélicoptères Puma et transports aériens Transall. La prise de Bangui pouvait débuter. Le lendemain aux alentours de minuit et demi, David Dacko annonçait officiellement la chute de l'Empire centrafricain et proclamait la République. Le 10 octobre 1979, l'hebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné révéla l'affaire des diamants, ce qui contribua à la défaite de Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle de 1981. Bokassa reviendra sur cette affaire dans un livre, censuré en France avant sa parution[réf. nécessaire], au milieu des années 1980 au cours de son exil français. Empereur déchu, Bokassa se réfugia à Abidjan, en Côte d'Ivoire, pendant quatre ans, puis en France, à Hardricourt dans les Yvelines, pour finalement retourner à Bangui en octobre 1986, bien qu'il y eût été condamné à mort par contumace. Il fut arrêté et jugé pour trahison, meurtre, cannibalisme et détournement de fonds.
Le 12 juin 1987, au terme de son second procès, il fut reconnu non coupable des charges de cannibalisme mais la peine de mort fut confirmée pour les autres charges. Sa peine fut d'abord commuée en prison à vie en février 1988, puis en 10 ans de réclusion. Il fut amnistié par André Kolingba en 1993 en tant que dernier acte présidentiel et mourut en 1996 d'un arrêt cardiaque. Il a été inhumé dans son ancien palais de Berengo. Il est « réhabilité dans tous ses droits » par le président François Bozizé le 1er décembre 2010, à l'occasion de la fête nationale et du cinquantenaire de la proclamation de l'indépendance de la République centrafricaine.
Il avait 17 femmes et 39 enfants reconnus.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Frank Vincent Zappa (21 décembre 1940 à Baltimore - 4 décembre 1993 à Los Angeles) est un musicien de rock, auteur, compositeur, guitariste, chanteur, réalisateur, producteur et satiriste américain. Pendant sa carrière musicale de 33 ans, Zappa s'est avéré être l'un des musiciens-compositeurs les plus prolifiques de son époque, en réalisant plus de 60 albums, la plupart constitués de compositions originales. Il était aussi un guitariste renommé et un ingénieur-producteur doué, qui a réalisé lui-même presque tous ses enregistrements depuis ses débuts en 1966.
Son travail a exploré tous les styles musicaux contemporains (notamment l'avant-garde ou musique expérimentale, le rock, le rock psychédélique, le doo-wop, le jazz, le jazz fusion, le reggae, le ska, la musique électronique, la musique contemporaine, le blues, le funk, la musique concrète, le hard rock, le big band, le rock progressif, la pop, le proto-rap et la world music), et était souvent reconnu pour son mélange d'art, d'opéra rock, d'absurde, d'humour décapant, parfois graveleux2, et pour son hilarante satire sociale. Il était aussi connu comme un révélateur de talent, et ses différents groupes ont compté parmi leurs membres des musiciens connus comme Adrian Belew, Lowell George, Jean-Luc Ponty, Aynsley Dunbar, Ruth Underwood, George Duke, Vinnie Colaiuta, Mike Keneally, Terry Bozzio, Tommy Mars, Napoleon Murphy Brock, Jeff Simmons et Steve Vai.
Biographie Né à Baltimore (Maryland) dans une famille d'origine gréco-italienne et libanaise par son père, Francis Vincent Zappa, et franco-italienne par sa mère, Rose Marie Colimore, il était l'aîné de quatre enfants, ayant deux frères et une sœur. Zappa grandit en Californie, dans un mélange d'influences mêlant compositeurs d'avant-garde, comme Edgar Varèse et Igor Stravinski, et groupes locaux de rhythm and blues.
Après une courte carrière d'auteur de chansons professionnel (l'élégiaque Memories of El Monte est enregistré par les Penguins), Zappa rejoint un groupe local de R&B en tant que guitariste. Peu de temps après, il rebaptise le groupe The Mothers, diminutif de Motherfuckers, ce qui ne plaît guère à la compagnie de disques. Le groupe est donc rebaptisé The Mothers of Invention.
Les Mothers sont alors accompagnés par le producteur Tom Wilson, et sortent le double album Freak Out! (1966), un mélange de R&B et de collages sonores expérimentaux. Les proches et éclectiques Absolutely Free et Lumpy Gravy sortent l'année suivante. Zappa enregistre également We're Only In It For The Money, une satire grinçante du flower power mais aussi du mode de vie traditionnel américain ; la couverture parodie celle de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, remplaçant les fleurs par des légumes.
Après plusieurs albums avec The Mothers, dont Cruising With Ruben & The Jets, au parfum de musique doo-wop, ou encore l'album-concept Uncle Meat, Zappa sort Hot Rats un album solo instrumental à l'écriture ciselée où apparaît son jeu de guitare influencé par le jazz et aussi un album de sessions en public enregistré au Fillmore East avec la participation de John Lennon et Yoko Ono (la collaboration ne paraît pas sur le disque mais sur la partie live du double album de John Lennon "Some Time in New York City"). Il continue à produire en quantité au début des années 1970, mais vit un terrible mois de décembre 1971 :
Le 4 décembre, pendant qu’il se produit avec son groupe au Casino de Montreux au bord du Lac Léman, en Suisse, le feu prend dans le plafond de la salle, allumé par une fusée de détresse tirée par l'un des spectateurs. Le Casino ainsi que le matériel des Mothers sont intégralement détruits, mais Zappa réussit à faire sortir tout le public sans incidents graves et dans le calme3. Cet évènement sera immortalisé dans la chanson Smoke on the Water du groupe Deep Purple, qui enregistrait au même moment l'album Machine Head dans le studio mobile des Stones. On peut entendre cet évènement sur le bootleg "Fire!" édité officiellement dans le coffret "Beat the Boots II".
Le 10 décembre, Zappa est projeté dans la fosse d’orchestre par un spectateur, Trevor Howell, lors d’un concert donné au Rainbow Theatre de Londres. Celui-ci justifia l'agression de deux manières : soit il jugea la qualité de la prestation trop médiocre, soit il considéra que le compositeur-guitariste avait regardé sa petite amie avec trop d’insistance. Frank Zappa souffre de plusieurs fractures sérieuses, d’un traumatisme crânien, de blessures au dos, au cou, ainsi que d’un écrasement du larynx. Pendant plus d'un an, Zappa reste en chaise roulante, dans l'incapacité de jouer en concert et gardera des séquelles de l'événement:
« J’ai fini par me remettre, mais ma jambe est restée un poil plus courte que l’autre, d’où ces années de douleurs chroniques dans le dos. Durant ma saison en fauteuil roulant, j’ai refusé interviews et photos, je voulais juste faire de la musique, et j’ai quand même pu réaliser trois albums : Waka/Jawaka, Just Another Band From L.A. et The Grand Wazoo».
En 1972 sortent deux albums ambitieux : Waka/Jawaka et l'un de ses albums les plus aboutis, The Grand Wazoo. Devant leur échec commercial, il décide de devenir plus facilement accessible sans compromettre ses standards de qualité. Les résultats sont Over-Nite Sensation, Apostrophe, Roxy & Elsewhere et (bouquet final) One Size Fits All, avec une nouvelle version des Mothers, un de ses meilleurs groupes incluant George Duke aux claviers, Napoleon Murphy Brock au saxophone et au chant, Ruth Underwood aux percussions, Chester Thompson à la batterie. Un des plus acclamés aussi qui aura droit à un album entier de la série "Live" en six "volumes" You Can't Do That On Stage Anymore. C'est aussi l'ultime déclinaison des Mothers of Invention. Après un dernier disque live enregistré en 1975 avec son vieux complice Captain Beefheart, Bongo Fury, Frank Zappa les dissout définitivement, et ne publiera plus que sous son propre nom.
En 1977, Frank Zappa veut produire un coffret à huit faces (quatre disques) qu’il intitule Läther (seul 300 coffrets de 4 Lp seront distribués aux radios) et qui doit représenter son travail en studio, sur scène et d’orchestration. Mais la compagnie qui doit le distribuer, la Warner, refuse de le publier. Au lieu de quoi, le contenu de ce disque « perdu » (jusqu’en 1996, œuvre que sa famille commercialisera telle qu’elle était conçue au départ sous la forme d'un coffret CD trois ans après son décès), apparaîtra éparpillé sur quatre albums différents: Zappa in New York, Studio Tan, Sleep Dirt et Orchestral Favorites. D’autres bouts seront aussi présents sur Shut Up 'N' Play Yer Guitar et Zoot Allures.
En décembre 1977, sur les ondes de la radio de Pasadena KROQ radio, il diffuse Läther dans son intégralité en déclarant au micro « C’est Frank Zappa, je suis votre disc-jockey temporaire, prenez votre petit appareil à cassette et enregistrez cet album qui ne sera peut-être jamais disponible pour le grand public ».
Zappa attaque la Warner qui a refusé de le payer pour tout ce matériel qu'elle a publié un peu n'importe comment, crée son propre label « Zappa Records », distribué par Mercury/Phonogram, et publie en 1979 Sheik Yerbouti (album basé sur des enregistrements live de sa tournée européenne 1978), qui marque le début d’une excellente période en termes de réussite commerciale et contient un titre qui se classera no 1 en Norvège : Bobby Brown. Dans le groupe qui l'accompagne alors, le batteur Terry Bozzio, le guitariste Adrian Belew, et le claviériste Tommy Mars se mettent en valeur pour se couler parfaitement dans l'esprit et la technicité de sa musique.
Dans la foulée, l'« American composer » (« compositeur américain », comme il aimait se définir5), sort l'opéra-rock en trois actes Joe's Garage, interprété par un nouveau groupe (dont le chanteur Ike Willis, le batteur Vinnie Colaiuta, le bassiste Arthur Barrow et le guitariste Warren Cucurullo), et où les genres musicaux du rock (du reggae au disco en passant par le funk, la pop ou le rythm'n'blues) sont abordés par Zappa. Il y brocarde notamment l'église de scientologie, qui devient ici « church of appliantology » (dont il change le nom du fondateur L. Ron Hubbard en L. Ron Hoover). On y trouve aussi la phrase-manifeste "Music is the Best" (la musique est la meilleure des choses). Ce sera un de ses plus grands succès commerciaux.
À partir du début des années 1980, Zappa explore les liens entre la musique qu'il a toujours jouée et la musique savante, en enregistrant notamment deux disques avec le London Symphony Orchestra. Le 9 janvier 1984, Pierre Boulez et l'Ensemble intercontemporain jouent trois pièces de Zappa qui feront partie de l'album Boulez Conducts Zappa: The Perfect Stranger qui sortira à la fin de la même année.
Après une interruption, Zappa revient et une grande partie de son travail ultérieur est influencée par son utilisation du synclavier comme outil de scène ou de composition, ainsi que par sa maîtrise des techniques de studio pour produire des effets sonores singuliers. Il est l'inventeur de la xenochronie, technique de studio utilisé sur de nombreux albums. Son travail devient également plus explicitement politique : il se moque des télévangélistes et du Parti républicain américain.
Au début des années 1990, Zappa consacre presque toute son énergie à des travaux orchestraux et de synclavier. Fin 1991, sa fille aînée, Moon Unit, révèle à la presse que son père est atteint d’un cancer de la prostate, maladie qui cause sa mort le 4 décembre 1993, à l'âge de 52 ans. Sa dernière tournée accompagné d'une formation rock a eu lieu en 1988, avec un ensemble de 12 musiciens de qui il exige de connaître plus de 100 compositions, la plupart tirées du répertoire de Zappa, mais qui se sépare par mésentente avant la fin de la tournée. Celle-ci est cependant immortalisée dans les albums The Best Band You Never Heard in Your Life (des morceaux aux textes « politiques », et des reprises de musiques de films principalement), Make a Jazz Noise Here (principalement de la musique instrumentale et expérimentale), Broadway the Hard Way (de nouvelles chansons), ainsi que sur quelques plages de You Can't Do That on Stage Anymore, Vol. 6.
You Can't Do That On Stage Anymore ("tu ne peux plus faire cela sur scène désormais") est la dernière production importante de sa vie. Un projet majeur qu'il parvient tout juste à mener à bien, les volume 5 et 6 étant publiés en 1992 : il compile sur six doubles CD (et près de 20h d'écoute) trois décennies de prestations scéniques, mêlant (parfois dans la même chanson) tous ses différents groupes et toutes les époques sans aucun ordre chronologique. C'est une plongée vertigineuse dans ce qu'il appelait the conceptual continuity, la continuité conceptuelle qui définit la cohérence globale de son œuvre. Très tôt, Frank Zappa avait entrepris d'enregistrer tous ses concerts, les bandes, qui servaient souvent de base à ses albums live ou studio, étant stockées dans un endroit mythique dénommé The Vault (la chambre-forte) d'où la famille Zappa continue à sortir régulièrement des albums6.
Quelque temps avant sa mort, Zappa s'occupa de la politique culturelle tchèque à la demande de Václav Havel; les deux hommes avaient une profonde estime mutuelle.
Ses deux fils Ahmet et Dweezil Zappa sont également musiciens ; ensemble ils ont formé le groupe Z. En mai et juin 2006, son fils Dweezil a organisé et dirigé la tournée Zappa Plays Zappa présentant exclusivement des morceaux composés par son père.
L'art de Zappa
La musique de Zappa est très hétérogène, allant du doo-wop à la musique contemporaine, parfois dans le même morceau. Les influences en sont multiples, et on a malheureusement réduit parfois Zappa à ses influences. Le fait est que si elles sont parfois reconnaissables, elles sont cependant fondues dans un art unique et très personnel. Une phrase de Zappa se reconnaît instantanément (sauf, et cela arrive régulièrement, quand il ne veut pas que ce soit ainsi).
On peut essayer de distinguer les styles chez Zappa, pour mieux montrer comme ils s'entremêlent. Avant tout, la musique classique, celle du XXe essentiellement (Zappa n'aimait pas la musique classique des siècles précédents, considérant que les compositeurs n'étaient que des esclaves au service des mécènes. Il aimait seulement Bach) : il dit avoir reçu le plus grand choc musical de sa vie dans ses jeunes années avec Ionisation de Edgar Varèse et Le Sacre du printemps de Igor Stravinski7.
Le plus gros apport de la musique contemporaine dans l'œuvre de Zappa se situe au niveau rythmique : l'utilisation de mesures asymétriques et de polyrythmies.
Pour les premières, on peut citer le très classique Pound for a Brown (sur Zappa in New York, par exemple), dont la rythmique est écrite en 7/8 (caractéristique de la musique de l'Europe de l'Est, voir Mesures asymétriques) fut utilisée à de nombreuses reprises par Zappa, dans des morceaux comme Catholic Girls, Flower Punk ou Mother People. Le morceau Keep It Greasey (sur l'album Joe's Garage) comporte toute une section en 19/16 (la mesure se décompose en quatre noires plus trois double-croches). Le rock progressif utilisait déjà beaucoup ce genre de mesures.
Les polyrythmes sont la superposition de divisions différentes d'un même temps, ou d'un même groupe de temps. Ainsi, en binaire, le temps se divise en 2, 4, 8, 16, etc. En ternaire, en 3, 6, 12, etc. Cela est totalement conventionnel, et la musique jusqu'à la fin du XIXe siècle au moins repose là-dessus (pour la musique dite « savante » ; la musique populaire ne divise guère autrement). Mais on peut vouloir jouer cinq, ou sept, etc, notes sur un même temps, et de manière régulière (c'est-à-dire en divisant le temps par cinq ou sept). Zappa le fait abondamment. C'est même l'une des marques de fabrique de ses mélodies. L'une de ses plus célèbres compositions, la Black Page, fait une très grande utilisation des polyrythmes. Cela peut atteindre une redoutable complexité. Exemple : Get Whitey (sur l'album The Yellow Shark) : la rythmique de base est en 9/4 ; elle peut donc se diviser en 18 croches, ou 36 doubles-croches, etc. À un moment, la mesure se divise en 23 croches (c'est donc du 23/8) et la mélodie se répand en doubles croches pointées principalement, ce qui augmente la complexité rythmique du morceau. Ce n'est pas pour rien que Zappa utilisait son synclavier, qui pouvait jouer tout et n'importe quoi. En fait, à ce niveau-là, c'est comme si la mélodie se jouait à un tempo très différent de la rythmique.
On trouve des œuvres, chez Zappa, qui relèvent d'une esthétique venue tout droit de la musique contemporaine. Par exemple, la très boulézienne Girl in the Magnesium Dress (sur Boulez Conducts Zappa: The Perfect Stranger ou The Yellow Shark), ou des pièces comme The Return of the Son of Monster Magnet (album Freak Out!). D'autres s'apparentent à la musique de Stravinski (par exemple G-Spot Tornado sur Jazz from Hell ou sur The Yellow Shark), à Webern, etc. Mais ses meilleures compositions sont celles où il ne s'apparente à personne. Les sus-cités Black Page et Get Whitey, par exemple. D'une manière générale, Zappa compose à partir d'un fond très jazz-rock sur lequel se détachent des mélodies beaucoup plus complexes. Le fond sera par exemple une bonne vieille pentatonique sur un rythme en 4/4 tandis que la mélodie sera polyrythmique et polytonale - une alchimie caractéristique de son style.
Mais Zappa donne aussi dans le rock le plus simple, très souvent de manière parodique. L'album Sheik Yerbouti est principalement constitué de ce genre de musique. On y cause de plombiers, de cœurs brisés pour les trous du cul (le titre exact du morceau en question est Broken Hearts Are for Assholes), de barbichette, etc. Que des choses très importantes, servies par une musique entre le hard-rock et le blues, sans jamais perdre l'occasion de placer une mélodie avant-gardiste. De même, l'album Joe's Garage combine les genres, avec des morceaux disco, reggae, funk, rock, etc. avec beaucoup d'humour et de dérision.
Les morceaux de Zappa ne sont jamais vraiment achevés. Les concerts sont toujours l'occasion de nouveaux arrangements. Zappa ne joue jamais deux fois le même morceau, en fait. Par exemple, la Black Page : sur Zappa in New York on trouve une première version avec solo de batterie, rajouts de percussions, puis un orchestre réduit ; sur le même album, on trouve la seconde version, qui comporte une rythmique qu'on pourrait dire disco-funk et des arrangements beaucoup plus grandiloquents ; sur Make a Jazz Noise Here, on peut entendre la new age version, très lente, menée par des cuivres langoureux, et qui finit par reprendre à toute allure. De surcroît, Zappa avait mis au point tout un langage gestuel qui lui permettait d'indiquer à n'importe quel moment un changement d'interprétation quelconque : ainsi, tel geste signifiait qu'il fallait jouer en reggae, ou en hard rock, etc. Par exemple, s'il tournait un doigt à droite et derrière sa tête comme s'il tripotait une dreadlocks, le groupe derrière lui jouait de façon reggae ; s'il faisait de même avec ses deux mains, le groupe jouait du ska ; s'il mettait ses deux mains à l'entrejambe et qu'il mimait une grosse paire de testicules, les musiciens savaient qu'ils devaient jouer du heavy metal8. Zappa pouvait donc modifier sa composition au moment même où le groupe la jouait sur scène.
Tout cela nécessitait d'avoir de bons musiciens. Et là encore, Zappa fut loin d'être en reste. En 1969, il renvoya tous ses musiciens (les Mothers of Invention d'origine), pour une raison qu'il convient de relativiser : dès lors qu'il fit état de gros problèmes financiers à l'époque, qu'ils n'étaient plus assez bons pour jouer sa musique, qui se complexifiait toujours plus. Il employa de nombreux batteurs : Aynsley Dunbar, Chester Thompson (accompagné de Ralph Humphrey dans la série de concerts de fin 1973 notamment au Roxy), Terry Bozzio, Vinnie Colaiuta, Chad Wackerman. En fait, Zappa fut au rock ce que Miles Davis fut au jazz : un formidable révélateur de talents. Et comme pour Miles Davis, chaque nouveau groupe fut un nouveau style, une nouvelle source de compositions et d'arrangements.
Hommages
Zappa entre dans Rock and Roll Hall of Fame en 1995, il y est introduit par Lou Reed. La même année, la seule statue connue de Zappa est installée au centre de Vilnius, la capitale de la Lituanie. Konstantinas Bogdanas, le sculpteur lituanien le plus renommé, auparavant spécialisé dans les portraits de Lénine, a immortalisé Zappa : Un buste de Zappa est également visible à Bad Doberan dans le Nord-Est de l'Allemagne où se déroulent chaque année les Zappanales. Un second buste, plus ancien, est aussi visible à Prague (République tchèque). Par ailleurs, un astéroïde a été nommé en son honneur (3834) Zappafrank9. La "Frank-Zappa-Strasse" a été inaugurée le 28 juillet 2007 dans les faubourgs de l'ancien Berlin-Est.
Citations
Lors d'une émission, un vétéran de la seconde guerre mondiale avec une jambe de bois, assez agressif, l'interpella: Si j'en juge par vos cheveux longs, vous êtes une fille ? et Zappa répondit: Et si j'en juge par votre jambe de bois, vous êtes une table ?
L'information n'est pas la connaissance. La connaissance n'est pas la sagesse. La sagesse n'est pas la vérité. La vérité n'est pas la beauté. La beauté n'est pas l'amour. L'amour n'est pas la musique. La musique est LA MEILLEURE DES CHOSES... » (le passage «Music is the best», dans le titre Packard Goose).
Une bonne partie de la population ne fait aucun effort de réflexion, et ce n'est pas parti pour s'arranger. Alors ou bien on lutte pour une cause perdue et on y perd sa santé, ou bien on essaie de prendre les choses comme elles sont et de s'y faire.
Le jazz n'est pas mort, c'est juste qu'il a une drôle d'odeur. (dans le titre "Be-Bop Tango Of The Old Jazzmen's Church", sur l'album Roxy & Elsewhere)
L'esprit c'est comme un parachute: s'il reste fermé, on s'écrase.
Jouer de la guitare, c'est comme faire l'amour: il faut vraiment être stupide pour oublier comment on fait une fois qu'on l'a appris.
N'importe quoi, n'importe quand, n'importe où, et sans la moindre raison.
Les chroniqueurs de rock sont des gens incapables d'écrire, interrogeant des gens incapables de parler, pour des gens incapables de lire.
Regardez chaque homme qui a été président des États-unis. Est-ce que je pourrais faire pire? Si j'arrive à distinguer la merde du cirage, je ne peux pas faire pire ! (à propos de son éventuelle candidature à la présidentielle de 1992).
Dans mes compositions, j'ai recours à un système de poids, d'équilibres, de tensions et de relâchements maîtrisés - un système d'une certaine manière similaire à l'esthétique de Varèse."
Sans transgression de la norme, il n'y a pas de progrès possible. Mais avant de chercher à transgresser efficacement, on doit au moins s'être familiarisé avec la règle, avec la norme dont on veut s'écarter.
Si Dieu nous a fait à son image, il est sûrement bête et laid.
S'il y a un Dieu dans le ciel, quand il a fait l'Homme, il a vraiment merdé!
Pour moi, la cigarette est de la nourriture (dans la vidéo Does Humor Belong in Music?)
Le tabac est mon légume préféré
Il existe plus de chansons d'amour que de n'importe quoi d'autre. Alors, si les chansons avaient un quelconque pouvoir sur les gens, les gens s'aimeraient.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zappa
Son travail a exploré tous les styles musicaux contemporains (notamment l'avant-garde ou musique expérimentale, le rock, le rock psychédélique, le doo-wop, le jazz, le jazz fusion, le reggae, le ska, la musique électronique, la musique contemporaine, le blues, le funk, la musique concrète, le hard rock, le big band, le rock progressif, la pop, le proto-rap et la world music), et était souvent reconnu pour son mélange d'art, d'opéra rock, d'absurde, d'humour décapant, parfois graveleux2, et pour son hilarante satire sociale. Il était aussi connu comme un révélateur de talent, et ses différents groupes ont compté parmi leurs membres des musiciens connus comme Adrian Belew, Lowell George, Jean-Luc Ponty, Aynsley Dunbar, Ruth Underwood, George Duke, Vinnie Colaiuta, Mike Keneally, Terry Bozzio, Tommy Mars, Napoleon Murphy Brock, Jeff Simmons et Steve Vai.
Biographie Né à Baltimore (Maryland) dans une famille d'origine gréco-italienne et libanaise par son père, Francis Vincent Zappa, et franco-italienne par sa mère, Rose Marie Colimore, il était l'aîné de quatre enfants, ayant deux frères et une sœur. Zappa grandit en Californie, dans un mélange d'influences mêlant compositeurs d'avant-garde, comme Edgar Varèse et Igor Stravinski, et groupes locaux de rhythm and blues.
Après une courte carrière d'auteur de chansons professionnel (l'élégiaque Memories of El Monte est enregistré par les Penguins), Zappa rejoint un groupe local de R&B en tant que guitariste. Peu de temps après, il rebaptise le groupe The Mothers, diminutif de Motherfuckers, ce qui ne plaît guère à la compagnie de disques. Le groupe est donc rebaptisé The Mothers of Invention.
Les Mothers sont alors accompagnés par le producteur Tom Wilson, et sortent le double album Freak Out! (1966), un mélange de R&B et de collages sonores expérimentaux. Les proches et éclectiques Absolutely Free et Lumpy Gravy sortent l'année suivante. Zappa enregistre également We're Only In It For The Money, une satire grinçante du flower power mais aussi du mode de vie traditionnel américain ; la couverture parodie celle de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, remplaçant les fleurs par des légumes.
Après plusieurs albums avec The Mothers, dont Cruising With Ruben & The Jets, au parfum de musique doo-wop, ou encore l'album-concept Uncle Meat, Zappa sort Hot Rats un album solo instrumental à l'écriture ciselée où apparaît son jeu de guitare influencé par le jazz et aussi un album de sessions en public enregistré au Fillmore East avec la participation de John Lennon et Yoko Ono (la collaboration ne paraît pas sur le disque mais sur la partie live du double album de John Lennon "Some Time in New York City"). Il continue à produire en quantité au début des années 1970, mais vit un terrible mois de décembre 1971 :
Le 4 décembre, pendant qu’il se produit avec son groupe au Casino de Montreux au bord du Lac Léman, en Suisse, le feu prend dans le plafond de la salle, allumé par une fusée de détresse tirée par l'un des spectateurs. Le Casino ainsi que le matériel des Mothers sont intégralement détruits, mais Zappa réussit à faire sortir tout le public sans incidents graves et dans le calme3. Cet évènement sera immortalisé dans la chanson Smoke on the Water du groupe Deep Purple, qui enregistrait au même moment l'album Machine Head dans le studio mobile des Stones. On peut entendre cet évènement sur le bootleg "Fire!" édité officiellement dans le coffret "Beat the Boots II".
Le 10 décembre, Zappa est projeté dans la fosse d’orchestre par un spectateur, Trevor Howell, lors d’un concert donné au Rainbow Theatre de Londres. Celui-ci justifia l'agression de deux manières : soit il jugea la qualité de la prestation trop médiocre, soit il considéra que le compositeur-guitariste avait regardé sa petite amie avec trop d’insistance. Frank Zappa souffre de plusieurs fractures sérieuses, d’un traumatisme crânien, de blessures au dos, au cou, ainsi que d’un écrasement du larynx. Pendant plus d'un an, Zappa reste en chaise roulante, dans l'incapacité de jouer en concert et gardera des séquelles de l'événement:
« J’ai fini par me remettre, mais ma jambe est restée un poil plus courte que l’autre, d’où ces années de douleurs chroniques dans le dos. Durant ma saison en fauteuil roulant, j’ai refusé interviews et photos, je voulais juste faire de la musique, et j’ai quand même pu réaliser trois albums : Waka/Jawaka, Just Another Band From L.A. et The Grand Wazoo».
En 1972 sortent deux albums ambitieux : Waka/Jawaka et l'un de ses albums les plus aboutis, The Grand Wazoo. Devant leur échec commercial, il décide de devenir plus facilement accessible sans compromettre ses standards de qualité. Les résultats sont Over-Nite Sensation, Apostrophe, Roxy & Elsewhere et (bouquet final) One Size Fits All, avec une nouvelle version des Mothers, un de ses meilleurs groupes incluant George Duke aux claviers, Napoleon Murphy Brock au saxophone et au chant, Ruth Underwood aux percussions, Chester Thompson à la batterie. Un des plus acclamés aussi qui aura droit à un album entier de la série "Live" en six "volumes" You Can't Do That On Stage Anymore. C'est aussi l'ultime déclinaison des Mothers of Invention. Après un dernier disque live enregistré en 1975 avec son vieux complice Captain Beefheart, Bongo Fury, Frank Zappa les dissout définitivement, et ne publiera plus que sous son propre nom.
En 1977, Frank Zappa veut produire un coffret à huit faces (quatre disques) qu’il intitule Läther (seul 300 coffrets de 4 Lp seront distribués aux radios) et qui doit représenter son travail en studio, sur scène et d’orchestration. Mais la compagnie qui doit le distribuer, la Warner, refuse de le publier. Au lieu de quoi, le contenu de ce disque « perdu » (jusqu’en 1996, œuvre que sa famille commercialisera telle qu’elle était conçue au départ sous la forme d'un coffret CD trois ans après son décès), apparaîtra éparpillé sur quatre albums différents: Zappa in New York, Studio Tan, Sleep Dirt et Orchestral Favorites. D’autres bouts seront aussi présents sur Shut Up 'N' Play Yer Guitar et Zoot Allures.
En décembre 1977, sur les ondes de la radio de Pasadena KROQ radio, il diffuse Läther dans son intégralité en déclarant au micro « C’est Frank Zappa, je suis votre disc-jockey temporaire, prenez votre petit appareil à cassette et enregistrez cet album qui ne sera peut-être jamais disponible pour le grand public ».
Zappa attaque la Warner qui a refusé de le payer pour tout ce matériel qu'elle a publié un peu n'importe comment, crée son propre label « Zappa Records », distribué par Mercury/Phonogram, et publie en 1979 Sheik Yerbouti (album basé sur des enregistrements live de sa tournée européenne 1978), qui marque le début d’une excellente période en termes de réussite commerciale et contient un titre qui se classera no 1 en Norvège : Bobby Brown. Dans le groupe qui l'accompagne alors, le batteur Terry Bozzio, le guitariste Adrian Belew, et le claviériste Tommy Mars se mettent en valeur pour se couler parfaitement dans l'esprit et la technicité de sa musique.
Dans la foulée, l'« American composer » (« compositeur américain », comme il aimait se définir5), sort l'opéra-rock en trois actes Joe's Garage, interprété par un nouveau groupe (dont le chanteur Ike Willis, le batteur Vinnie Colaiuta, le bassiste Arthur Barrow et le guitariste Warren Cucurullo), et où les genres musicaux du rock (du reggae au disco en passant par le funk, la pop ou le rythm'n'blues) sont abordés par Zappa. Il y brocarde notamment l'église de scientologie, qui devient ici « church of appliantology » (dont il change le nom du fondateur L. Ron Hubbard en L. Ron Hoover). On y trouve aussi la phrase-manifeste "Music is the Best" (la musique est la meilleure des choses). Ce sera un de ses plus grands succès commerciaux.
À partir du début des années 1980, Zappa explore les liens entre la musique qu'il a toujours jouée et la musique savante, en enregistrant notamment deux disques avec le London Symphony Orchestra. Le 9 janvier 1984, Pierre Boulez et l'Ensemble intercontemporain jouent trois pièces de Zappa qui feront partie de l'album Boulez Conducts Zappa: The Perfect Stranger qui sortira à la fin de la même année.
Après une interruption, Zappa revient et une grande partie de son travail ultérieur est influencée par son utilisation du synclavier comme outil de scène ou de composition, ainsi que par sa maîtrise des techniques de studio pour produire des effets sonores singuliers. Il est l'inventeur de la xenochronie, technique de studio utilisé sur de nombreux albums. Son travail devient également plus explicitement politique : il se moque des télévangélistes et du Parti républicain américain.
Au début des années 1990, Zappa consacre presque toute son énergie à des travaux orchestraux et de synclavier. Fin 1991, sa fille aînée, Moon Unit, révèle à la presse que son père est atteint d’un cancer de la prostate, maladie qui cause sa mort le 4 décembre 1993, à l'âge de 52 ans. Sa dernière tournée accompagné d'une formation rock a eu lieu en 1988, avec un ensemble de 12 musiciens de qui il exige de connaître plus de 100 compositions, la plupart tirées du répertoire de Zappa, mais qui se sépare par mésentente avant la fin de la tournée. Celle-ci est cependant immortalisée dans les albums The Best Band You Never Heard in Your Life (des morceaux aux textes « politiques », et des reprises de musiques de films principalement), Make a Jazz Noise Here (principalement de la musique instrumentale et expérimentale), Broadway the Hard Way (de nouvelles chansons), ainsi que sur quelques plages de You Can't Do That on Stage Anymore, Vol. 6.
You Can't Do That On Stage Anymore ("tu ne peux plus faire cela sur scène désormais") est la dernière production importante de sa vie. Un projet majeur qu'il parvient tout juste à mener à bien, les volume 5 et 6 étant publiés en 1992 : il compile sur six doubles CD (et près de 20h d'écoute) trois décennies de prestations scéniques, mêlant (parfois dans la même chanson) tous ses différents groupes et toutes les époques sans aucun ordre chronologique. C'est une plongée vertigineuse dans ce qu'il appelait the conceptual continuity, la continuité conceptuelle qui définit la cohérence globale de son œuvre. Très tôt, Frank Zappa avait entrepris d'enregistrer tous ses concerts, les bandes, qui servaient souvent de base à ses albums live ou studio, étant stockées dans un endroit mythique dénommé The Vault (la chambre-forte) d'où la famille Zappa continue à sortir régulièrement des albums6.
Quelque temps avant sa mort, Zappa s'occupa de la politique culturelle tchèque à la demande de Václav Havel; les deux hommes avaient une profonde estime mutuelle.
Ses deux fils Ahmet et Dweezil Zappa sont également musiciens ; ensemble ils ont formé le groupe Z. En mai et juin 2006, son fils Dweezil a organisé et dirigé la tournée Zappa Plays Zappa présentant exclusivement des morceaux composés par son père.
L'art de Zappa
La musique de Zappa est très hétérogène, allant du doo-wop à la musique contemporaine, parfois dans le même morceau. Les influences en sont multiples, et on a malheureusement réduit parfois Zappa à ses influences. Le fait est que si elles sont parfois reconnaissables, elles sont cependant fondues dans un art unique et très personnel. Une phrase de Zappa se reconnaît instantanément (sauf, et cela arrive régulièrement, quand il ne veut pas que ce soit ainsi).
On peut essayer de distinguer les styles chez Zappa, pour mieux montrer comme ils s'entremêlent. Avant tout, la musique classique, celle du XXe essentiellement (Zappa n'aimait pas la musique classique des siècles précédents, considérant que les compositeurs n'étaient que des esclaves au service des mécènes. Il aimait seulement Bach) : il dit avoir reçu le plus grand choc musical de sa vie dans ses jeunes années avec Ionisation de Edgar Varèse et Le Sacre du printemps de Igor Stravinski7.
Le plus gros apport de la musique contemporaine dans l'œuvre de Zappa se situe au niveau rythmique : l'utilisation de mesures asymétriques et de polyrythmies.
Pour les premières, on peut citer le très classique Pound for a Brown (sur Zappa in New York, par exemple), dont la rythmique est écrite en 7/8 (caractéristique de la musique de l'Europe de l'Est, voir Mesures asymétriques) fut utilisée à de nombreuses reprises par Zappa, dans des morceaux comme Catholic Girls, Flower Punk ou Mother People. Le morceau Keep It Greasey (sur l'album Joe's Garage) comporte toute une section en 19/16 (la mesure se décompose en quatre noires plus trois double-croches). Le rock progressif utilisait déjà beaucoup ce genre de mesures.
Les polyrythmes sont la superposition de divisions différentes d'un même temps, ou d'un même groupe de temps. Ainsi, en binaire, le temps se divise en 2, 4, 8, 16, etc. En ternaire, en 3, 6, 12, etc. Cela est totalement conventionnel, et la musique jusqu'à la fin du XIXe siècle au moins repose là-dessus (pour la musique dite « savante » ; la musique populaire ne divise guère autrement). Mais on peut vouloir jouer cinq, ou sept, etc, notes sur un même temps, et de manière régulière (c'est-à-dire en divisant le temps par cinq ou sept). Zappa le fait abondamment. C'est même l'une des marques de fabrique de ses mélodies. L'une de ses plus célèbres compositions, la Black Page, fait une très grande utilisation des polyrythmes. Cela peut atteindre une redoutable complexité. Exemple : Get Whitey (sur l'album The Yellow Shark) : la rythmique de base est en 9/4 ; elle peut donc se diviser en 18 croches, ou 36 doubles-croches, etc. À un moment, la mesure se divise en 23 croches (c'est donc du 23/8) et la mélodie se répand en doubles croches pointées principalement, ce qui augmente la complexité rythmique du morceau. Ce n'est pas pour rien que Zappa utilisait son synclavier, qui pouvait jouer tout et n'importe quoi. En fait, à ce niveau-là, c'est comme si la mélodie se jouait à un tempo très différent de la rythmique.
On trouve des œuvres, chez Zappa, qui relèvent d'une esthétique venue tout droit de la musique contemporaine. Par exemple, la très boulézienne Girl in the Magnesium Dress (sur Boulez Conducts Zappa: The Perfect Stranger ou The Yellow Shark), ou des pièces comme The Return of the Son of Monster Magnet (album Freak Out!). D'autres s'apparentent à la musique de Stravinski (par exemple G-Spot Tornado sur Jazz from Hell ou sur The Yellow Shark), à Webern, etc. Mais ses meilleures compositions sont celles où il ne s'apparente à personne. Les sus-cités Black Page et Get Whitey, par exemple. D'une manière générale, Zappa compose à partir d'un fond très jazz-rock sur lequel se détachent des mélodies beaucoup plus complexes. Le fond sera par exemple une bonne vieille pentatonique sur un rythme en 4/4 tandis que la mélodie sera polyrythmique et polytonale - une alchimie caractéristique de son style.
Mais Zappa donne aussi dans le rock le plus simple, très souvent de manière parodique. L'album Sheik Yerbouti est principalement constitué de ce genre de musique. On y cause de plombiers, de cœurs brisés pour les trous du cul (le titre exact du morceau en question est Broken Hearts Are for Assholes), de barbichette, etc. Que des choses très importantes, servies par une musique entre le hard-rock et le blues, sans jamais perdre l'occasion de placer une mélodie avant-gardiste. De même, l'album Joe's Garage combine les genres, avec des morceaux disco, reggae, funk, rock, etc. avec beaucoup d'humour et de dérision.
Les morceaux de Zappa ne sont jamais vraiment achevés. Les concerts sont toujours l'occasion de nouveaux arrangements. Zappa ne joue jamais deux fois le même morceau, en fait. Par exemple, la Black Page : sur Zappa in New York on trouve une première version avec solo de batterie, rajouts de percussions, puis un orchestre réduit ; sur le même album, on trouve la seconde version, qui comporte une rythmique qu'on pourrait dire disco-funk et des arrangements beaucoup plus grandiloquents ; sur Make a Jazz Noise Here, on peut entendre la new age version, très lente, menée par des cuivres langoureux, et qui finit par reprendre à toute allure. De surcroît, Zappa avait mis au point tout un langage gestuel qui lui permettait d'indiquer à n'importe quel moment un changement d'interprétation quelconque : ainsi, tel geste signifiait qu'il fallait jouer en reggae, ou en hard rock, etc. Par exemple, s'il tournait un doigt à droite et derrière sa tête comme s'il tripotait une dreadlocks, le groupe derrière lui jouait de façon reggae ; s'il faisait de même avec ses deux mains, le groupe jouait du ska ; s'il mettait ses deux mains à l'entrejambe et qu'il mimait une grosse paire de testicules, les musiciens savaient qu'ils devaient jouer du heavy metal8. Zappa pouvait donc modifier sa composition au moment même où le groupe la jouait sur scène.
Tout cela nécessitait d'avoir de bons musiciens. Et là encore, Zappa fut loin d'être en reste. En 1969, il renvoya tous ses musiciens (les Mothers of Invention d'origine), pour une raison qu'il convient de relativiser : dès lors qu'il fit état de gros problèmes financiers à l'époque, qu'ils n'étaient plus assez bons pour jouer sa musique, qui se complexifiait toujours plus. Il employa de nombreux batteurs : Aynsley Dunbar, Chester Thompson (accompagné de Ralph Humphrey dans la série de concerts de fin 1973 notamment au Roxy), Terry Bozzio, Vinnie Colaiuta, Chad Wackerman. En fait, Zappa fut au rock ce que Miles Davis fut au jazz : un formidable révélateur de talents. Et comme pour Miles Davis, chaque nouveau groupe fut un nouveau style, une nouvelle source de compositions et d'arrangements.
Hommages
Zappa entre dans Rock and Roll Hall of Fame en 1995, il y est introduit par Lou Reed. La même année, la seule statue connue de Zappa est installée au centre de Vilnius, la capitale de la Lituanie. Konstantinas Bogdanas, le sculpteur lituanien le plus renommé, auparavant spécialisé dans les portraits de Lénine, a immortalisé Zappa : Un buste de Zappa est également visible à Bad Doberan dans le Nord-Est de l'Allemagne où se déroulent chaque année les Zappanales. Un second buste, plus ancien, est aussi visible à Prague (République tchèque). Par ailleurs, un astéroïde a été nommé en son honneur (3834) Zappafrank9. La "Frank-Zappa-Strasse" a été inaugurée le 28 juillet 2007 dans les faubourgs de l'ancien Berlin-Est.
Citations
Lors d'une émission, un vétéran de la seconde guerre mondiale avec une jambe de bois, assez agressif, l'interpella: Si j'en juge par vos cheveux longs, vous êtes une fille ? et Zappa répondit: Et si j'en juge par votre jambe de bois, vous êtes une table ?
L'information n'est pas la connaissance. La connaissance n'est pas la sagesse. La sagesse n'est pas la vérité. La vérité n'est pas la beauté. La beauté n'est pas l'amour. L'amour n'est pas la musique. La musique est LA MEILLEURE DES CHOSES... » (le passage «Music is the best», dans le titre Packard Goose).
Une bonne partie de la population ne fait aucun effort de réflexion, et ce n'est pas parti pour s'arranger. Alors ou bien on lutte pour une cause perdue et on y perd sa santé, ou bien on essaie de prendre les choses comme elles sont et de s'y faire.
Le jazz n'est pas mort, c'est juste qu'il a une drôle d'odeur. (dans le titre "Be-Bop Tango Of The Old Jazzmen's Church", sur l'album Roxy & Elsewhere)
L'esprit c'est comme un parachute: s'il reste fermé, on s'écrase.
Jouer de la guitare, c'est comme faire l'amour: il faut vraiment être stupide pour oublier comment on fait une fois qu'on l'a appris.
N'importe quoi, n'importe quand, n'importe où, et sans la moindre raison.
Les chroniqueurs de rock sont des gens incapables d'écrire, interrogeant des gens incapables de parler, pour des gens incapables de lire.
Regardez chaque homme qui a été président des États-unis. Est-ce que je pourrais faire pire? Si j'arrive à distinguer la merde du cirage, je ne peux pas faire pire ! (à propos de son éventuelle candidature à la présidentielle de 1992).
Dans mes compositions, j'ai recours à un système de poids, d'équilibres, de tensions et de relâchements maîtrisés - un système d'une certaine manière similaire à l'esthétique de Varèse."
Sans transgression de la norme, il n'y a pas de progrès possible. Mais avant de chercher à transgresser efficacement, on doit au moins s'être familiarisé avec la règle, avec la norme dont on veut s'écarter.
Si Dieu nous a fait à son image, il est sûrement bête et laid.
S'il y a un Dieu dans le ciel, quand il a fait l'Homme, il a vraiment merdé!
Pour moi, la cigarette est de la nourriture (dans la vidéo Does Humor Belong in Music?)
Le tabac est mon légume préféré
Il existe plus de chansons d'amour que de n'importe quoi d'autre. Alors, si les chansons avaient un quelconque pouvoir sur les gens, les gens s'aimeraient.
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la douceur est la plenitude de la force-Alphonse Gratry
....qui s'aiment, se taquinent...parfois
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Merci Orchidée pour toutes les infos
1484
5 décembre
Innocent VIII lance "la chasse aux sorcières"
Le Pape Innocent VIII promulgue une bulle papale "Summis desiderantis" dans laquelle il organise la lutte contre la sorcellerie. La "chasse aux sorcières" est commencée. Les jeteurs de sort et les magiciens sont traqués. Une fois arrêtés sur simple délation, les accusés (souvent des femmes) sont soumis à la torture et à un tribunal ecclésiastique. S'ils survivent aux supplices endurés lors des interrogatoires, ils sont alors brûlés. En France "la chasse aux sorcières" prendra fin avec l'Illustration au XVIII° siècle.
Voir aussi : Pape - Exécution - Procès - Sorcellerie - Innocent VIII - Histoire de la Chrétienté
1560
5 décembre
Charles IX succède à François II
Le roi de France François II succombe à une otite. Son frère Charles IX, âgé de 10 ans ne peut gouverner seul. La reine mère Catherine de Médicis assure la régence et gouvernera dans l'ombre de son fils jusqu'à sa mort en 1573.
Voir aussi : Sacre - Charles IX - Histoire des Valois
1757
5 décembre
Bataille de Leuthen
Le 5 décembre 1757, Frédéric II et ses troupes prussiennes remportent une victoire écrasante sur les troupes de l'Empire d'Autriche lors de la bataille de Leuthen en Silésie. Lors de ce conflit de la Guerre de Sept ans, Frédéric II profite du manque de coordination et des erreurs tactiques des Autrichiens pour les battre, et garder son armée entièrement intacte. Cela permit à la Prusse d'obtenir un contrôle total sur la Silésie.
Voir aussi : Autriche - Histoire de la Prusse - Guerre de Sept Ans - Silésie - Frédéric II - Histoire des Guerres
1766
5 décembre
Départ de Bougainville pour un tour du monde
Le comte Louis-Antoine de Bougainville prend le commandement d'une expédition autour du monde. Le départ est donné depuis la rade de Brest. Le gouvernement de Louis XV charge sa flotte, composée de deux frégates royales "La Boudeuse" et "l'Etoile", de restituer officiellement la colonie des îles Malouines (îles Falklands) au gouvernement espagnol. Le 6 avril 1768 il arrivera à Tahiti et procèdera à l'observation scientifique de la Polynésie.
Voir aussi : Tour du monde - Histoire de Brest - Histoire de Bougainville - Histoire de la Mer
1782
5 décembre
Naissance de Martin Van Buren, président des Etats-Unis de 1837 à 1841.
Né le 5 décembre 1782, Martin Van Buren débuta sa carrière comme juriste, fonction qu'il occupa pendant 25 ans. Dès 1812, il se lança dans la politique, devenant tout d'abord sénateur de l'Etat de New-York, puis des Etats-Unis. Il devint ensuite vice-président des Etats-Unis lors du second mandat d'Andrew Jackson, avant d'être finalement élu président en 1837. Après un mandat marqué par une crise économique mondiale, il ne fut pas réélu en 1841 et mourut en 1862.
Voir aussi : Etats-Unis - Président - Andrew Jackson - Sénateur - Juriste - Histoire de la Politique
1791
5 décembre
Décès de Wolfgang Amadeus Mozart
Alité et fortement affaibli, le brillant compositeur autrichien commence à composer son Requiem. Alors qu'il est veillé par sa femme et sa belle-sœur, il réalise avec tristesse qu'il ne pourra pas le terminer. Mozart s’éteint le 5 décembre à l’âge de 35 ans, dans l’indifférence générale. Le compositeur sera enterré à Vienne dans une fosse commune. C’est l'un de ses élèves Süssmayer qui achèvera son Requiem.
Voir aussi : Mozart - Histoire de la Musique classique
1830
5 décembre
Première de la "Symphonie fantastique"
Figure incontesté du romantisme, le compositeur français Hector Berlioz présente pour la première fois sa nouvelle œuvre: "Symphonie fantastique, épisode de la vie d'un artiste." Les musiciens de la Société des concerts du Conservatoire de Paris assurent la représentation sous la direction de Habeneck. Pour Berlioz le succès ne se fait pas attendre, la "Symphonie fantastique" lui confère la reconnaissance officielle.
Voir aussi : Symphonie fantastique - Berlioz - Histoire de la Musique classique
1830
5 décembre
Hector Berlioz compose la Symphonie fantastique
La Symphonie Fantastique" est une œuvre romantique créée par Hector Berlioz le 5 décembre 1830 et dédicacée à Nicolas Ier de Russie. Composée au Conservatoire de Paris, la symphonie est constituée de cinq scènes et dure entre 49 et 55 minutes. Pour cette oeuvre, Berlioz demandait à l'orchestre de chanter, hurler ou murmurer, ce qui en faisait une symphonie novatrice dont la musique exprimait la beauté, les ténèbres ou encore le démoniaque.
Voir aussi : Histoire du Romantisme - Conservatoire de Paris - Symphonie fantastique - Histoire de la Musique classique
1832
5 décembre
Réélection d'Andrew Jackson comme Président des États-Unis
L'élection présidentielle américaine de 1832 mena à la réélection du candidat démocrate Andrew Jackson, le 5 décembre. Pendant la campagne électorale, Andrew Jackson mit en avant son opposition à la banque fédérale américaine dont il souhaitait la suppression. Ses opposants républicains tentèrent quant à eux de le discréditer en pointant son autoritarisme, mais cette technique ne fut pas efficace. Jackson remporta facilement l'élection en s'imposant dans un grand nombre d'Etats.
Voir aussi : Etats-Unis - Président - Andrew Jackson - Républicains - élection présidentielle - Histoire de la Politique
1870
5 décembre
Alexandre Dumas père expire
Alexandre Dumas père, célèbre romancier prolifique, s'éteint à Le Puys près de Dieppe. Aidé dans sa vocation littéraire par de nombreux « nègres », ses romans-feuilletons historiques à succès, tels "Le Comte de Monte-Christo" (1844) ou "Les Trois Mousquetaires" (id.), figurent désormais au panthéon, fruit de multiples adaptations télévisées et cinématographiques de cape et d'épée. Ne cherchant pas le style, Dumas puisait son inspiration dans les grandes heures de l'historiographie française, du règne de Louis XV à la Révolution, et captait l'attention du lecteur par ses intrigues fallacieuses et ses croquis de personnages hauts en couleurs.
Voir aussi : Alexandre Dumas - Histoire de la Littérature
1890
5 décembre
Naissance de Fritz Lang
D'origine autrichienne, Fritz Lang naît le 5 décembre 1890. Naturalisé américain en 1935, il devient le réalisateur de films à succès comme "M le maudit" ou "Métropolis", unique film à être classé par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Ses thématiques de prédilection sont la mort, la vengeance, le double ou la soif de pouvoir. Il est véritablement le modèle de la Nouvelle vague du cinéma français. Il meurt le 2 août 1976 en Californie.
Voir aussi : Réalisateur - Fritz Lang - Histoire de la Nouvelle vague - Histoire de l'Art
1933
5 décembre
Fin de la prohibtion aux Etats-Unis
Grâce au 21e amendement de la constitution des Etats-Unis, la prohibition est abolie aux Etats-Unis. La mafia jettera désormais son dévolu sur le trafic de stupéfiants, la prostitution, et les jeux clandestins.
Voir aussi : Alcool - Histoire de la Prohibition - Volstead Act - Histoire de l'Alimentation
1955
5 décembre
Martin Luther King boycote une compagnie de bus
A Montgomery dans l'Alabama, quatre jours après que Rosa Parks, une jeune femme noire, eut été arrêtée dans un bus pour avoir refusé de céder sa place à un Blanc; le pasteur bastiste Martin Luther King lance un boycott contre la compagnie d'autobus de la ville. Pour Martin Luther King cet évènement est l'élément déclencheur qui le conduira lutter pacifiquement contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis. L'affaire prendra une telle ampleur que décembre 1954, la cour constitutionnelle du pays déclarera la ségrégation dans les autocars: inconstitutionnelle.
Voir aussi : Ségrégation - Martin Luther King - Histoire du Racisme
1989
5 décembre
Record du monde de vitesse pour le TGV atlantique
La rame 325 du TGV Atlantique atteint la vitesse de 482,4 km/h. La record du monde de vitesse détenu par la RFA est battu de 73 km/h. La 18 mai 1990, la SNCF réitèrera son exploit en faisant grimper son TGV à 515,3 km/h.
Voir aussi : Record du monde - Histoire de la SNCF - TGV - Histoire des Chemins de fer
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
1484
5 décembre
Innocent VIII lance "la chasse aux sorcières"
Le Pape Innocent VIII promulgue une bulle papale "Summis desiderantis" dans laquelle il organise la lutte contre la sorcellerie. La "chasse aux sorcières" est commencée. Les jeteurs de sort et les magiciens sont traqués. Une fois arrêtés sur simple délation, les accusés (souvent des femmes) sont soumis à la torture et à un tribunal ecclésiastique. S'ils survivent aux supplices endurés lors des interrogatoires, ils sont alors brûlés. En France "la chasse aux sorcières" prendra fin avec l'Illustration au XVIII° siècle.
Voir aussi : Pape - Exécution - Procès - Sorcellerie - Innocent VIII - Histoire de la Chrétienté
1560
5 décembre
Charles IX succède à François II
Le roi de France François II succombe à une otite. Son frère Charles IX, âgé de 10 ans ne peut gouverner seul. La reine mère Catherine de Médicis assure la régence et gouvernera dans l'ombre de son fils jusqu'à sa mort en 1573.
Voir aussi : Sacre - Charles IX - Histoire des Valois
1757
5 décembre
Bataille de Leuthen
Le 5 décembre 1757, Frédéric II et ses troupes prussiennes remportent une victoire écrasante sur les troupes de l'Empire d'Autriche lors de la bataille de Leuthen en Silésie. Lors de ce conflit de la Guerre de Sept ans, Frédéric II profite du manque de coordination et des erreurs tactiques des Autrichiens pour les battre, et garder son armée entièrement intacte. Cela permit à la Prusse d'obtenir un contrôle total sur la Silésie.
Voir aussi : Autriche - Histoire de la Prusse - Guerre de Sept Ans - Silésie - Frédéric II - Histoire des Guerres
1766
5 décembre
Départ de Bougainville pour un tour du monde
Le comte Louis-Antoine de Bougainville prend le commandement d'une expédition autour du monde. Le départ est donné depuis la rade de Brest. Le gouvernement de Louis XV charge sa flotte, composée de deux frégates royales "La Boudeuse" et "l'Etoile", de restituer officiellement la colonie des îles Malouines (îles Falklands) au gouvernement espagnol. Le 6 avril 1768 il arrivera à Tahiti et procèdera à l'observation scientifique de la Polynésie.
Voir aussi : Tour du monde - Histoire de Brest - Histoire de Bougainville - Histoire de la Mer
1782
5 décembre
Naissance de Martin Van Buren, président des Etats-Unis de 1837 à 1841.
Né le 5 décembre 1782, Martin Van Buren débuta sa carrière comme juriste, fonction qu'il occupa pendant 25 ans. Dès 1812, il se lança dans la politique, devenant tout d'abord sénateur de l'Etat de New-York, puis des Etats-Unis. Il devint ensuite vice-président des Etats-Unis lors du second mandat d'Andrew Jackson, avant d'être finalement élu président en 1837. Après un mandat marqué par une crise économique mondiale, il ne fut pas réélu en 1841 et mourut en 1862.
Voir aussi : Etats-Unis - Président - Andrew Jackson - Sénateur - Juriste - Histoire de la Politique
1791
5 décembre
Décès de Wolfgang Amadeus Mozart
Alité et fortement affaibli, le brillant compositeur autrichien commence à composer son Requiem. Alors qu'il est veillé par sa femme et sa belle-sœur, il réalise avec tristesse qu'il ne pourra pas le terminer. Mozart s’éteint le 5 décembre à l’âge de 35 ans, dans l’indifférence générale. Le compositeur sera enterré à Vienne dans une fosse commune. C’est l'un de ses élèves Süssmayer qui achèvera son Requiem.
Voir aussi : Mozart - Histoire de la Musique classique
1830
5 décembre
Première de la "Symphonie fantastique"
Figure incontesté du romantisme, le compositeur français Hector Berlioz présente pour la première fois sa nouvelle œuvre: "Symphonie fantastique, épisode de la vie d'un artiste." Les musiciens de la Société des concerts du Conservatoire de Paris assurent la représentation sous la direction de Habeneck. Pour Berlioz le succès ne se fait pas attendre, la "Symphonie fantastique" lui confère la reconnaissance officielle.
Voir aussi : Symphonie fantastique - Berlioz - Histoire de la Musique classique
1830
5 décembre
Hector Berlioz compose la Symphonie fantastique
La Symphonie Fantastique" est une œuvre romantique créée par Hector Berlioz le 5 décembre 1830 et dédicacée à Nicolas Ier de Russie. Composée au Conservatoire de Paris, la symphonie est constituée de cinq scènes et dure entre 49 et 55 minutes. Pour cette oeuvre, Berlioz demandait à l'orchestre de chanter, hurler ou murmurer, ce qui en faisait une symphonie novatrice dont la musique exprimait la beauté, les ténèbres ou encore le démoniaque.
Voir aussi : Histoire du Romantisme - Conservatoire de Paris - Symphonie fantastique - Histoire de la Musique classique
1832
5 décembre
Réélection d'Andrew Jackson comme Président des États-Unis
L'élection présidentielle américaine de 1832 mena à la réélection du candidat démocrate Andrew Jackson, le 5 décembre. Pendant la campagne électorale, Andrew Jackson mit en avant son opposition à la banque fédérale américaine dont il souhaitait la suppression. Ses opposants républicains tentèrent quant à eux de le discréditer en pointant son autoritarisme, mais cette technique ne fut pas efficace. Jackson remporta facilement l'élection en s'imposant dans un grand nombre d'Etats.
Voir aussi : Etats-Unis - Président - Andrew Jackson - Républicains - élection présidentielle - Histoire de la Politique
1870
5 décembre
Alexandre Dumas père expire
Alexandre Dumas père, célèbre romancier prolifique, s'éteint à Le Puys près de Dieppe. Aidé dans sa vocation littéraire par de nombreux « nègres », ses romans-feuilletons historiques à succès, tels "Le Comte de Monte-Christo" (1844) ou "Les Trois Mousquetaires" (id.), figurent désormais au panthéon, fruit de multiples adaptations télévisées et cinématographiques de cape et d'épée. Ne cherchant pas le style, Dumas puisait son inspiration dans les grandes heures de l'historiographie française, du règne de Louis XV à la Révolution, et captait l'attention du lecteur par ses intrigues fallacieuses et ses croquis de personnages hauts en couleurs.
Voir aussi : Alexandre Dumas - Histoire de la Littérature
1890
5 décembre
Naissance de Fritz Lang
D'origine autrichienne, Fritz Lang naît le 5 décembre 1890. Naturalisé américain en 1935, il devient le réalisateur de films à succès comme "M le maudit" ou "Métropolis", unique film à être classé par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Ses thématiques de prédilection sont la mort, la vengeance, le double ou la soif de pouvoir. Il est véritablement le modèle de la Nouvelle vague du cinéma français. Il meurt le 2 août 1976 en Californie.
Voir aussi : Réalisateur - Fritz Lang - Histoire de la Nouvelle vague - Histoire de l'Art
1933
5 décembre
Fin de la prohibtion aux Etats-Unis
Grâce au 21e amendement de la constitution des Etats-Unis, la prohibition est abolie aux Etats-Unis. La mafia jettera désormais son dévolu sur le trafic de stupéfiants, la prostitution, et les jeux clandestins.
Voir aussi : Alcool - Histoire de la Prohibition - Volstead Act - Histoire de l'Alimentation
1955
5 décembre
Martin Luther King boycote une compagnie de bus
A Montgomery dans l'Alabama, quatre jours après que Rosa Parks, une jeune femme noire, eut été arrêtée dans un bus pour avoir refusé de céder sa place à un Blanc; le pasteur bastiste Martin Luther King lance un boycott contre la compagnie d'autobus de la ville. Pour Martin Luther King cet évènement est l'élément déclencheur qui le conduira lutter pacifiquement contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis. L'affaire prendra une telle ampleur que décembre 1954, la cour constitutionnelle du pays déclarera la ségrégation dans les autocars: inconstitutionnelle.
Voir aussi : Ségrégation - Martin Luther King - Histoire du Racisme
1989
5 décembre
Record du monde de vitesse pour le TGV atlantique
La rame 325 du TGV Atlantique atteint la vitesse de 482,4 km/h. La record du monde de vitesse détenu par la RFA est battu de 73 km/h. La 18 mai 1990, la SNCF réitèrera son exploit en faisant grimper son TGV à 515,3 km/h.
Voir aussi : Record du monde - Histoire de la SNCF - TGV - Histoire des Chemins de fer
http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
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Re: EPHEMERIDE: La boite à clous. Ici on trouve de tout.
Le premier État à limiter les ventes de boissons alcoolisées fut le Maine en 1851. En 1855, 13 États avaient établi la prohibition. Ils étaient appelés les dry states (États secs).
La prohibition fut établie à l'échelle nationale par le 18e amendement de la Constitution (ratifié le 29 janvier 1919) et par le Volstead Act (établi le 28 octobre 1919). La prohibition débuta dès le 16 janvier 1920, lorsque le 18e amendement prit effet. Le Volstead Act fut amendé afin d'autoriser les boissons peu alcoolisées comme les bières légères (ne titrant pas plus de 3,2 % d'alcool, 4 % en volume) grâce au Blaine Act du 17 février 1933. Le 18e amendement a été retiré au cours de la même année par la ratification du 21e amendement de la Constitution.
Une descente de police à Elk Lake, Ontario en 1925.
La prohibition de l'alcool fut soutenue par les pasteurs, qui voulaient moraliser la vie des plus pauvres et par les femmes qui associaient alcoolisme et violences conjugales. Avant de devenir une loi, la Prohibition fut revendiquée par une partie du « mouvement pour la tempérance » (temperance movement), un mouvement actif aussi dans le Canada proche, qui souhaitait que l'alcool fût rendu illégal. Les premières Ligues de tempérance firent leur apparition à la fin du XVIIIe siècle. Lyman Beecher, pasteur presbytérien du Connecticut, se mit à haranguer ses concitoyens contre la consommation d'alcool en 1825. La Société Américaine de Tempérance fut formée en 1826. Dès la première moitié du XIXe siècle : le Maine instaure la prohibition ; en 1855, 12 États avaient rejoint le Maine dans la prohibition totale. Il y avait alors les « États secs » (Dry States), les États sans prohibition étaient les « États humides » (Wet States).
Dans les années 1870, des femmes organisèrent des manifestations devant les bars et les saloons. La WCTU fut créée en 1873 à Evanston, Illinois. La WCTU s'intéressait également aux questions de société (travail, prostitution, santé publique et suffrage des femmes). Frances Willard, 2e présidente de la WCTU, milita pour l'émancipation des femmes, le droit de vote des femmes et la prohibition de l'alcool ; ses talents d'organisatrice et d'oratrice firent progresser la cause de la prohibition. Dès la fin des années 1880, l'association possédait des lobbyistes à Washington DC. En 1918, la WCTU compte quelque 250 000 membres. L'Anti-Saloon League of America (ASL, Ligue américaine contre les saloons) fut fondée en 1893. Sous la direction de Wayne Wheeler, elle a mobilisé la coalition religieuse pour faire passer des lois au niveau local et des États. En 1905, trois États américains avaient déjà interdit l'alcool. En 1912, le nombre de ces États passa à neuf, et en 1916, la prohibition faisait déjà partie de la législation dans 26 des 48 États composant les États-Unis.
Le 21 Club à New York : un speakeasy pendant la Prohibition.
La plupart des brasseries américaines étaient dirigées par des Allemands ou descendants d'Allemands. Le mouvement prohibitionniste fut encouragé par le sentiment anti-allemand pendant la Première Guerre mondiale. L'alcool ne devait pas détourner les Américains de leur but, remporter la victoire. Le 22 décembre 1917, le 18e amendement à la Constitution fut proposé au Parlement ; il fut adopté en 1919 par 36 états. Le Volstead Act interdit la fabrication, la vente et le transport des boissons qui contenaient plus de 0,5 % d'alcool, à l'exception des breuvages médicaux, du vin pour la messe, des boissons préparées à la maison. La consommation d'alcool n'était pas interdite.
Dès la parution du Volstead Act, la forte demande des consommateurs américains ne resta pas sans réponse. L'existence d'un grand marché potentiel suscita l'intérêt au Canada voisin ainsi qu'en Europe. Le commerce d'importation, parfaitement légal, s'organisa à partir des « têtes de pont » que furent les grandes distilleries canadiennes, les possessions britanniques des Bermudes, des Bahamas et du Belize, mais aussi Saint-Pierre et Miquelon, cet archipel étant un territoire français où convergeaient les alcools canadiens, français et britanniques, avant d'être chargés sur les « rum runners » en vue d'être introduits sur le continent voisin.
Les forces de l'ordre furent chargées de détruire le matériel des distilleries ou brasseries, de contrôler les frontières.
Les effets de la prohibition furent inattendus : certains bars se reconvertirent dans les sodas ou les bières sans alcool. Les populations urbaines, en particulier dans le Nord-Est du pays, résistèrent à l'interdiction de l'alcool : à New York par exemple, on comptait plusieurs dizaines de milliers de « speakeasies ». Les night clubs étaient les symboles des roaring twenties avec leurs fêtes et l'épanouissement du jazz. Les caves et les passages secrets souterrains comme ceux du 21 Club sur la 52e rue à New York furent aménagés. Les moonshines étaient des distilleries clandestines qui produisaient de l'alcool frelaté. En outre, on pouvait obtenir de l'alcool légalement par une ordonnance médicale (whisky médicinal).
On notera que dans les années 1890, l'éthanol était le premier carburant utilisé par les voitures. Cet alcool servait de carburant pour les engins agricoles, les locomotives et les voitures, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. En 1919, la police de la prohibition détruisit les distillateurs d'alcool de maïs, qui servaient aux fermiers à produire à faible coût leur carburant d'éthanol. Les dépenses supplémentaires pour se procurer de l'éthanol carburant forcèrent les agriculteurs à se tourner vers le pétrole, qui était bon marché à l'époque.
Ordonnance médicale pour obtenir de l'alcool.
La production d'alcool étant tombée dans des mains criminelles ou étant assurée par des fabricants clandestins échappant à tout contrôle, la qualité du produit final variait grandement. Ainsi, de nombreux cas de buveurs souffrant de cécité ou subissant des lésions cérébrales graves furent répertoriés après l'ingestion d'un « bathtub gin » concocté à partir d'alcool industriel et autres poisons chimiques. Un incident resté dans les mémoires est lié au brevet médical (patent medicine) du gingembre de Jamaïque (Jamaica ginger), plus connu par ses consommateurs sous le nom de « Jake ». Il possédait un très fort degré d'alcool et permettaient à ceux qui consommaient ce médicament de contourner l'interdiction de l'alcool. Le département du Trésor des États-Unis exigea des modifications dans la formule de ce dernier pour le rendre imbuvable. Certains revendeurs de Jake, peu scrupuleux, altéraient leur produit avec un plastifiant industriel pour tenter de contourner les tests gouvernementaux. En conséquence, des dizaines de milliers de victimes ont souffert de paralysie des mains et pieds, très souvent de manière permanente. La distillation amateur de liqueur n'était pas sans danger pour le producteur lui-même, le matériel de distillation trop primitif explosant parfois, provoquant incendies et ravages.
La prohibition a aussi provoqué la cécité, voire la mort de nombreux Américains[non neutre]. La distillation sauvage d'écorce de bois entraîne la synthèse de méthanol, qui comme l'éthanol provoque l'ivresse, mais détruit notamment le nerf optique puis tout le système nerveux. Ces incidents ont majoritairement été causés par l'ignorance des propriétés de ce composé, mais certains affirment que le gouvernement américain serait impliqué dans l'empoisonnement d'alcool industriel qui était souvent volé pour la contrebande. On estime le bilan de la consommation de méthanol à plus de 10 000 morts.
Beaucoup de notables et politiciens américains admirent posséder de l'alcool durant la prohibition. Le 21 Club de New York était fréquenté par le maire de la ville Jimmy Walker. Cette antinomie entre la législation et les pratiques couramment admises nourrit un mépris important et répandu de la population pour les autorités de l'État, ces dernières étant considérées comme hypocrites. La satire prit de multiples formes, incluant de célèbres films comme ceux des Keystone Cops. Certaines personnalités d'exception trouveront grâce aux yeux de la population américaine. Ainsi en va-t-il des activités d'Eliot Ness et de son équipe de choc composée d'agents du Trésor, surnommée « Les Incorruptibles » (The Untouchables en anglais). Une autre exception sera le duo Izzy Einstein et Moe Smith, agents de la prohibition à New York, simplement surnommés « Izzy and Moe ». La presse américaine couvrira largement les qualités de ces rares exemples de probité : l'honnêteté proverbiale de Ness, alliée à son talent pour les relations publiques, les méthodes plus excentriques et plus déguisées mais cependant hautement efficaces de Izzy and Moe.
Destruction d'alcool pendant la Prohibition.
La prohibition fournit une opportunité alléchante pour le crime organisé de mettre sur pied des filières d'importations, des fabriques ou encore un réseau de distribution illégal de boissons alcoolisées aux États-Unis, notamment au travers des speakeasies. À Chicago, les Genna, famille d'origine sicilienne et Al Capone furent à la tête de ces trafics d'alcool, renforçant grandement son empire criminel grâce aux profits des ventes illégales d'alcool. Eliot Ness s'opposera à Capone, dans un combat devenu légendaire. Il ne réussira cependant pas à faire tomber le criminel pour des méfaits graves (vente d'alcool ou meurtre), mais devra recourir à l'invocation des « privilèges indissociables au droit de la personne » pour faire tomber Al Capone sous le coup d'une loi fédérale, contournant les juridictions législatives (les juges corrompus protégeant Capone au niveau local). Celui-ci se verra imposer la peine maximale (10 ans) pour fraude fiscale. Au total, les lois de Prohibition furent peu appliquées. Il y eut plusieurs arrestations, mais peu de condamnations. Plusieurs facteurs expliquent cette inefficacité : d'abord les policiers et les juges étaient corrompus. Ensuite, l'État fédéral manquait de moyens pour appliquer la prohibition : les frontières des États-Unis sont en effet immenses.
Beaucoup de problèmes sociaux furent attribués à l'ère de la prohibition. Un marché noir de l'alcool, rentable et souvent violent, s'est épanoui. Le racket surgit quand de puissants gangs corrompirent les agences dont la mission était d'assurer la prohibition. Les boissons les plus alcoolisées gagnèrent en popularité car leur pouvoir éthylique les rendaient plus rentables pour faire de la contrebande. Enfin, faire respecter la prohibition eut un coût élevé qui, ajouté à l'absence de revenu des taxes sur l'alcool (soit environ 500 millions de dollars américains annuellement pour l'ensemble du pays), a durement entamé les réserves financières de l'État américain.
La prohibition a eu un impact notable sur l'industrie de l'alcool au sens large au sein des États-Unis. Au moment où la loi fut abrogée, seule la moitié des brasseries d'avant la prohibition restaient encore ouvertes. La plupart des petites brasseries furent éliminées pour de bon. Étant donné que seules les brasseries industrielles survécurent à la prohibition, la bière américaine en vint à être méprisée, cette dernière ne présentant aucun caractère, si ce n'est celui d'être un produit de consommation de masse. Les connaisseurs de la boisson se plaignent de la faible qualité autant que du manque de variété dans la production. Certains jugent qu'il fallut attendre les années 1980 pour considérer qu'un minimum de savoir-faire a été réacquis par les brasseurs américains. Fred Maytag est traditionnellement crédité pour le début du renouveau de la tradition du brassage de la bière aux États-Unis[réf. nécessaire]. C'est la révolution des microbrasseries qui sortit la brasserie américaine de son état de complète décadence.
Pour les partisans de la légalisation de la consommation de drogue, la lutte actuelle des autorités publiques contre les drogues modernes est comparée à la prohibition.
Al Capone en 1931.
Les opposants comme l'Association Against the Prohibition Amendment (AAPA, Association contre l'amendement de la prohibition) avancèrent plusieurs arguments : la limitation des libertés individuelles, l'inefficacité de la loi, le manque à gagner sur les taxes et l'augmentation du chômage, une question importante avec la crise économique des années 1930.
En avril 1933, le président Franklin Delano Roosevelt abrogea le Volstead Act qui définissait la prohibition, ce qui permit à l’État de lever de nouvelles taxes.
Quand la prohibition cessa, le crime organisé perdit une part importante de ses revenus liés au marché noir d'alcool, conséquence directe de la concurrence des boissons alcoolisées en vente libre à des prix modérés. Il se recycla alors dans la vente d'autres drogues illégales, les jeux et la prostitution.
Après le retrait de la loi fédérale, certains États continuèrent à imposer la prohibition, comme l'Oklahoma, le Kansas et l'État du Mississippi qui étaient toujours « secs » en 1948. L'État du Mississippi, au sein duquel l'alcool fut rendu illégal dès 1907, fut le dernier État à procéder au retrait de la prohibition, en 1966.
Canada
C'est la province de l'Île-du-Prince-Édouard qui fut la première à voter une loi en 1900 prohibant l'alcool et la dernière fut le Québec, en 1919, et pour à peine quelques semaines.
Les provinces ont ensuite abrogé ces lois au cours des années 1920. Le Québec fut la première province à retirer sa loi dès 1920, n'imposant la prohibition que sur la période 1919-1920, tandis que celle de l'Île-du-Prince-Édouard fut la dernière à abroger sa loi de prohibition en 1948.
La prohibition fut établie à l'échelle nationale par le 18e amendement de la Constitution (ratifié le 29 janvier 1919) et par le Volstead Act (établi le 28 octobre 1919). La prohibition débuta dès le 16 janvier 1920, lorsque le 18e amendement prit effet. Le Volstead Act fut amendé afin d'autoriser les boissons peu alcoolisées comme les bières légères (ne titrant pas plus de 3,2 % d'alcool, 4 % en volume) grâce au Blaine Act du 17 février 1933. Le 18e amendement a été retiré au cours de la même année par la ratification du 21e amendement de la Constitution.
Une descente de police à Elk Lake, Ontario en 1925.
La prohibition de l'alcool fut soutenue par les pasteurs, qui voulaient moraliser la vie des plus pauvres et par les femmes qui associaient alcoolisme et violences conjugales. Avant de devenir une loi, la Prohibition fut revendiquée par une partie du « mouvement pour la tempérance » (temperance movement), un mouvement actif aussi dans le Canada proche, qui souhaitait que l'alcool fût rendu illégal. Les premières Ligues de tempérance firent leur apparition à la fin du XVIIIe siècle. Lyman Beecher, pasteur presbytérien du Connecticut, se mit à haranguer ses concitoyens contre la consommation d'alcool en 1825. La Société Américaine de Tempérance fut formée en 1826. Dès la première moitié du XIXe siècle : le Maine instaure la prohibition ; en 1855, 12 États avaient rejoint le Maine dans la prohibition totale. Il y avait alors les « États secs » (Dry States), les États sans prohibition étaient les « États humides » (Wet States).
Dans les années 1870, des femmes organisèrent des manifestations devant les bars et les saloons. La WCTU fut créée en 1873 à Evanston, Illinois. La WCTU s'intéressait également aux questions de société (travail, prostitution, santé publique et suffrage des femmes). Frances Willard, 2e présidente de la WCTU, milita pour l'émancipation des femmes, le droit de vote des femmes et la prohibition de l'alcool ; ses talents d'organisatrice et d'oratrice firent progresser la cause de la prohibition. Dès la fin des années 1880, l'association possédait des lobbyistes à Washington DC. En 1918, la WCTU compte quelque 250 000 membres. L'Anti-Saloon League of America (ASL, Ligue américaine contre les saloons) fut fondée en 1893. Sous la direction de Wayne Wheeler, elle a mobilisé la coalition religieuse pour faire passer des lois au niveau local et des États. En 1905, trois États américains avaient déjà interdit l'alcool. En 1912, le nombre de ces États passa à neuf, et en 1916, la prohibition faisait déjà partie de la législation dans 26 des 48 États composant les États-Unis.
Le 21 Club à New York : un speakeasy pendant la Prohibition.
La plupart des brasseries américaines étaient dirigées par des Allemands ou descendants d'Allemands. Le mouvement prohibitionniste fut encouragé par le sentiment anti-allemand pendant la Première Guerre mondiale. L'alcool ne devait pas détourner les Américains de leur but, remporter la victoire. Le 22 décembre 1917, le 18e amendement à la Constitution fut proposé au Parlement ; il fut adopté en 1919 par 36 états. Le Volstead Act interdit la fabrication, la vente et le transport des boissons qui contenaient plus de 0,5 % d'alcool, à l'exception des breuvages médicaux, du vin pour la messe, des boissons préparées à la maison. La consommation d'alcool n'était pas interdite.
Dès la parution du Volstead Act, la forte demande des consommateurs américains ne resta pas sans réponse. L'existence d'un grand marché potentiel suscita l'intérêt au Canada voisin ainsi qu'en Europe. Le commerce d'importation, parfaitement légal, s'organisa à partir des « têtes de pont » que furent les grandes distilleries canadiennes, les possessions britanniques des Bermudes, des Bahamas et du Belize, mais aussi Saint-Pierre et Miquelon, cet archipel étant un territoire français où convergeaient les alcools canadiens, français et britanniques, avant d'être chargés sur les « rum runners » en vue d'être introduits sur le continent voisin.
Les forces de l'ordre furent chargées de détruire le matériel des distilleries ou brasseries, de contrôler les frontières.
Les effets de la prohibition furent inattendus : certains bars se reconvertirent dans les sodas ou les bières sans alcool. Les populations urbaines, en particulier dans le Nord-Est du pays, résistèrent à l'interdiction de l'alcool : à New York par exemple, on comptait plusieurs dizaines de milliers de « speakeasies ». Les night clubs étaient les symboles des roaring twenties avec leurs fêtes et l'épanouissement du jazz. Les caves et les passages secrets souterrains comme ceux du 21 Club sur la 52e rue à New York furent aménagés. Les moonshines étaient des distilleries clandestines qui produisaient de l'alcool frelaté. En outre, on pouvait obtenir de l'alcool légalement par une ordonnance médicale (whisky médicinal).
On notera que dans les années 1890, l'éthanol était le premier carburant utilisé par les voitures. Cet alcool servait de carburant pour les engins agricoles, les locomotives et les voitures, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. En 1919, la police de la prohibition détruisit les distillateurs d'alcool de maïs, qui servaient aux fermiers à produire à faible coût leur carburant d'éthanol. Les dépenses supplémentaires pour se procurer de l'éthanol carburant forcèrent les agriculteurs à se tourner vers le pétrole, qui était bon marché à l'époque.
Ordonnance médicale pour obtenir de l'alcool.
La production d'alcool étant tombée dans des mains criminelles ou étant assurée par des fabricants clandestins échappant à tout contrôle, la qualité du produit final variait grandement. Ainsi, de nombreux cas de buveurs souffrant de cécité ou subissant des lésions cérébrales graves furent répertoriés après l'ingestion d'un « bathtub gin » concocté à partir d'alcool industriel et autres poisons chimiques. Un incident resté dans les mémoires est lié au brevet médical (patent medicine) du gingembre de Jamaïque (Jamaica ginger), plus connu par ses consommateurs sous le nom de « Jake ». Il possédait un très fort degré d'alcool et permettaient à ceux qui consommaient ce médicament de contourner l'interdiction de l'alcool. Le département du Trésor des États-Unis exigea des modifications dans la formule de ce dernier pour le rendre imbuvable. Certains revendeurs de Jake, peu scrupuleux, altéraient leur produit avec un plastifiant industriel pour tenter de contourner les tests gouvernementaux. En conséquence, des dizaines de milliers de victimes ont souffert de paralysie des mains et pieds, très souvent de manière permanente. La distillation amateur de liqueur n'était pas sans danger pour le producteur lui-même, le matériel de distillation trop primitif explosant parfois, provoquant incendies et ravages.
La prohibition a aussi provoqué la cécité, voire la mort de nombreux Américains[non neutre]. La distillation sauvage d'écorce de bois entraîne la synthèse de méthanol, qui comme l'éthanol provoque l'ivresse, mais détruit notamment le nerf optique puis tout le système nerveux. Ces incidents ont majoritairement été causés par l'ignorance des propriétés de ce composé, mais certains affirment que le gouvernement américain serait impliqué dans l'empoisonnement d'alcool industriel qui était souvent volé pour la contrebande. On estime le bilan de la consommation de méthanol à plus de 10 000 morts.
Beaucoup de notables et politiciens américains admirent posséder de l'alcool durant la prohibition. Le 21 Club de New York était fréquenté par le maire de la ville Jimmy Walker. Cette antinomie entre la législation et les pratiques couramment admises nourrit un mépris important et répandu de la population pour les autorités de l'État, ces dernières étant considérées comme hypocrites. La satire prit de multiples formes, incluant de célèbres films comme ceux des Keystone Cops. Certaines personnalités d'exception trouveront grâce aux yeux de la population américaine. Ainsi en va-t-il des activités d'Eliot Ness et de son équipe de choc composée d'agents du Trésor, surnommée « Les Incorruptibles » (The Untouchables en anglais). Une autre exception sera le duo Izzy Einstein et Moe Smith, agents de la prohibition à New York, simplement surnommés « Izzy and Moe ». La presse américaine couvrira largement les qualités de ces rares exemples de probité : l'honnêteté proverbiale de Ness, alliée à son talent pour les relations publiques, les méthodes plus excentriques et plus déguisées mais cependant hautement efficaces de Izzy and Moe.
Destruction d'alcool pendant la Prohibition.
La prohibition fournit une opportunité alléchante pour le crime organisé de mettre sur pied des filières d'importations, des fabriques ou encore un réseau de distribution illégal de boissons alcoolisées aux États-Unis, notamment au travers des speakeasies. À Chicago, les Genna, famille d'origine sicilienne et Al Capone furent à la tête de ces trafics d'alcool, renforçant grandement son empire criminel grâce aux profits des ventes illégales d'alcool. Eliot Ness s'opposera à Capone, dans un combat devenu légendaire. Il ne réussira cependant pas à faire tomber le criminel pour des méfaits graves (vente d'alcool ou meurtre), mais devra recourir à l'invocation des « privilèges indissociables au droit de la personne » pour faire tomber Al Capone sous le coup d'une loi fédérale, contournant les juridictions législatives (les juges corrompus protégeant Capone au niveau local). Celui-ci se verra imposer la peine maximale (10 ans) pour fraude fiscale. Au total, les lois de Prohibition furent peu appliquées. Il y eut plusieurs arrestations, mais peu de condamnations. Plusieurs facteurs expliquent cette inefficacité : d'abord les policiers et les juges étaient corrompus. Ensuite, l'État fédéral manquait de moyens pour appliquer la prohibition : les frontières des États-Unis sont en effet immenses.
Beaucoup de problèmes sociaux furent attribués à l'ère de la prohibition. Un marché noir de l'alcool, rentable et souvent violent, s'est épanoui. Le racket surgit quand de puissants gangs corrompirent les agences dont la mission était d'assurer la prohibition. Les boissons les plus alcoolisées gagnèrent en popularité car leur pouvoir éthylique les rendaient plus rentables pour faire de la contrebande. Enfin, faire respecter la prohibition eut un coût élevé qui, ajouté à l'absence de revenu des taxes sur l'alcool (soit environ 500 millions de dollars américains annuellement pour l'ensemble du pays), a durement entamé les réserves financières de l'État américain.
La prohibition a eu un impact notable sur l'industrie de l'alcool au sens large au sein des États-Unis. Au moment où la loi fut abrogée, seule la moitié des brasseries d'avant la prohibition restaient encore ouvertes. La plupart des petites brasseries furent éliminées pour de bon. Étant donné que seules les brasseries industrielles survécurent à la prohibition, la bière américaine en vint à être méprisée, cette dernière ne présentant aucun caractère, si ce n'est celui d'être un produit de consommation de masse. Les connaisseurs de la boisson se plaignent de la faible qualité autant que du manque de variété dans la production. Certains jugent qu'il fallut attendre les années 1980 pour considérer qu'un minimum de savoir-faire a été réacquis par les brasseurs américains. Fred Maytag est traditionnellement crédité pour le début du renouveau de la tradition du brassage de la bière aux États-Unis[réf. nécessaire]. C'est la révolution des microbrasseries qui sortit la brasserie américaine de son état de complète décadence.
Pour les partisans de la légalisation de la consommation de drogue, la lutte actuelle des autorités publiques contre les drogues modernes est comparée à la prohibition.
Al Capone en 1931.
Les opposants comme l'Association Against the Prohibition Amendment (AAPA, Association contre l'amendement de la prohibition) avancèrent plusieurs arguments : la limitation des libertés individuelles, l'inefficacité de la loi, le manque à gagner sur les taxes et l'augmentation du chômage, une question importante avec la crise économique des années 1930.
En avril 1933, le président Franklin Delano Roosevelt abrogea le Volstead Act qui définissait la prohibition, ce qui permit à l’État de lever de nouvelles taxes.
Quand la prohibition cessa, le crime organisé perdit une part importante de ses revenus liés au marché noir d'alcool, conséquence directe de la concurrence des boissons alcoolisées en vente libre à des prix modérés. Il se recycla alors dans la vente d'autres drogues illégales, les jeux et la prostitution.
Après le retrait de la loi fédérale, certains États continuèrent à imposer la prohibition, comme l'Oklahoma, le Kansas et l'État du Mississippi qui étaient toujours « secs » en 1948. L'État du Mississippi, au sein duquel l'alcool fut rendu illégal dès 1907, fut le dernier État à procéder au retrait de la prohibition, en 1966.
Canada
C'est la province de l'Île-du-Prince-Édouard qui fut la première à voter une loi en 1900 prohibant l'alcool et la dernière fut le Québec, en 1919, et pour à peine quelques semaines.
Les provinces ont ensuite abrogé ces lois au cours des années 1920. Le Québec fut la première province à retirer sa loi dès 1920, n'imposant la prohibition que sur la période 1919-1920, tandis que celle de l'Île-du-Prince-Édouard fut la dernière à abroger sa loi de prohibition en 1948.
Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine
qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
Alphonse de Lamartine